La thermodynamique du big bang (Cosmologie 4)Cosmologie 4 - Alain Bouquet 5/48 D’où, par...

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La thermodynamique du big bang (Cosmologie 4) Alain Bouquet Laboratoire Astroparticule et Cosmologie - Université Paris 7 muséeCurie

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  • La thermodynamique du big bang (Cosmologie 4)

    Alain Bouquet

    Laboratoire Astroparticule et Cosmologie - Université Paris 7 muséeCurie

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 2/48

    Histoire thermique de l’univers (version sobre)

    inflation

    temps de Planck

    nucléosynthèse

    découplage matière-rayonnement

    baryosynthèse?

    brisure électrofaible

    GUT?

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 3/48

    Histoire thermique de l’univers (version luxe)

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 4/48

    n  L’univers se refroidit : T ~ 1/a ~ 1+z

    a(t) ~ t1/2 T ~ t-1/2

    n  Aujourd’hui T ~ 2.73 K

    n  Mais la température de quoi ?

    n  Des photons [pas des baryons, ni des neutrinos…]

    n  => Fusions nucléaires possibles

    t = 1 seconde T = 1 MeV

    Température

    n  Le big bang est un big bang chaud n  Contribution majeure de Gamow

    n  Deutérium, hélium, lithium formés dans les trois premières minutes

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 5/48

    n  D’où, par comparaison

    soit

    n  Reprenons la 1° équation de Friedmann

    n  Dérivons-la par rapport au temps

    soit n  Souvenons-nous qu’il y a une 2° équation

    2 ˙ a ̇ ̇ a = 8πG3

    ˙ ρ a2 +2ρ a ˙ a [ ] + 23 a ˙ a Λ

    ˙ ρ a˙ a + 2ρ = − [ρ + 3P]

    3P ˙ a a2 +3 ρ ˙ a a2 + ˙ ρ a3 = 0

    Pd(a3 )+d(ρa3) =PdV +dU = 0

    dU = T d S− PdV ⇒ d S = 0

    ˙ a a! " # $

    2

    =8πGρ

    3−

    ka2

    3

    Entropie de l’expansion

    ˙ ̇ a a

    =4πG

    3˙ ρ a˙ a

    + 2ρ$

    % &

    '

    ( ) +

    Λ3

    ˙ ̇ a a=−4πG

    3ρ + 3P( ) + Λ

    3 L’expansion de l’univers est adiabatique

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 6/48

    n  Densité d’entropie du rayonnement (= gaz ultrarelativiste)

    soit dans les unités « naturelles »

    s(T) = 2π2

    45gT 3

    g=1 (boson)

    g = 78 (fermion)

    d S = 0 ⇒ a3T 3 = constante

    T ∝ 1a

    Entropie

    n  L’expansion de l’univers est adiabatique…

    n  L’entropie est une notion subtile

    n  Surtout quand la gravité est en jeu

    n  chaleur spécifique négative n  catastrophe gravothermale

    n  entropie d’un trou noir et perte d’information n  entropie surface, et non volume n  connexions horizon - température - entropie

    n  Observation : l’essentiel de l’entropie de l’univers se trouve dans le rayonnement à 3K

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 7/48

    Thermodynamique du big bang

    n  Trois notions essentielles

    n  1 - Expansion adiabatique n  en fait adiatherme adiabatique si

    réversible

    n  2 - Isotropie+homogénéité fluide parfait n  gaz idéal sans interaction à longue portée n  son énergie interne ne dépend pas du volume

    occupé, seulement de leur température n  gaz quantique (boson/fermion), relativiste ou

    non

    n  3 - Équilibre thermodynamique n  maintenu malgré l’expansion si les réactions

    des particules sont assez rapides

    n  quasi-inévitable pour T n  car la densité n  et le plus souvent également la section efficace

    n  sortie de l’équilibre pour T 0

    n  Nombre d’occupation d’un gaz quantique à la température T, d’énergie , et de potentiel chimique

    n  Le potentiel chimique est nul quand les particules sont librement créées et détruites

    n  D’où, à l’équilibre thermique, une densité

    et une densité d’énergie

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 8/48

    n = g2π 2

    E2 −m2

    exp E / kT{ } ±1E dE0

    ∞∫

    n = g(2π )3

    f ( !p)d3p∫ Transition quark-hadron

    Annihilation e+e-

    Brisure électrofaible

    T>>m! →!!!ζ (3)gT 3 /π 234ζ (3)gT3 /π 2

    %&'

    Bosons

    Fermions

    Equilibre thermodynamique

    n  En équil ibre thermodynamique, une population de particules a une distribution de Bose-Einstein ou de Fermi-Dirac, souvent proche d'une distribution de Maxwell-Boltzmann, décrite par une température T

    n  Plusieurs types de particules: nombre geff de degrés de liberté effectifs

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 9/48

    Entropie et densité

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 10/48

    Quantitativement

    n  Conversion : 1 eV 11600 K

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 11/48

    n  En fait, il n’y a pas qu’un seul type de particules

    n  Chacun contribue à l’entropie totale on somme sur les types de populations i

    n  Chacune a sa propre température Ti n  Leurs températures s’égalisent quand un

    équilibre s’établit entre elles

    s(T) = 2π2

    45giTi

    3

    i∑

    T

    t

    annihilation de A en B

    Particules A et B

    Particules B seules

    Un peu plus compliqué

    n  La disparition d’une population, par annihilation ou désintégration, transfère son entropie vers les autres, qui se réchauffent alors

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 12/48

    Réchauffement des photons

    n  A haute température (T > 1 MeV), positrons et électrons coexistent en équilibre avec les photons

    n  Avant annihilation, photons et électrons sont à la même température T’, donc

    n  Conservation de l’entropie

    n  Comme la densité d’entropie cela donne

    soit n  Les neutrinos se découplent à T~1.4x1010 K

    n  Ils sont déjà découplés des électrons lors de leur ann ih i la t ion . I l s ne sont pas « réchauffés » par elle.

    n  Si les photons sont à T = 2.73 K , les neutrinos sont à T = 1.95 K

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 13/48

    Quand a-t-on équilibre thermodynamique?

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 14/48

    n  Evolution de la distribution dans l'espace de phase

    n  Version relativiste

    n  Homogénéité et isotropie de l'espace

    ddt+dxdt

    .∇x +dvdt

    .∇v"#$

    %&'f (!x, !v ) = Terme de collisions

    ! !

    pµ∂

    ∂x µ− Γνρ

    µ pν pρ∂

    ∂pµ& ' f (xµ , pµ ) = T. collisions

    (

    )

    *

    +

    n(t) = g(2π )3

    f (E,t)d3p⇒ dndt

    + 3ȧan =∫ Terme de collisions[ ]

    d3pE∫

    Expansion de l'univers Interactions

    f = f (E,t)

    Equation de Boltzmann

    n  L'univers en expansion se refroidit

    n  La situation d'équilibre se modifie donc continuellement

    n  Les collisions entre particules assurent la conservation de l'équilibre si

    n  Taux de réactions >> Cte de Hubble H

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 15/48

    n  Alors

    n  En introduisant le taux de réaction

    n  >> H Equilibre thermique

    n  Sans interaction, la densité varie en 1/a3

    n  Pour une particule stable qui s'annihile en d'autres et est recréée par les collisions inverses, l'équation de Boltzmann devient

    n  Il est souvent plus pratique d’utiliser le rapport Y = n/s de la densité numérique à la densité d'entropie s

    dndt

    + 3 ȧan = − σ A | v | n

    2 − n02[ ]

    Equation de Friedmann

    Contrôle l'approche à l'équilibre

    dYdt

    = − σ A | v | s Y2 −Y0

    2dY ⋅ T H(T )dT

    = [ ]

    Γ = n0 σ A | v | ⇒TY0

    dYdT

    =ΓH

    YY02 −1

    %& '(

    2) *

    Approche de l’équilibre

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 16/48

    Quand le taux d'interaction devient trop faible pour assurer le "suivi" du refroidissement, la densité se fige à la valeur Y0 où a lieu le découplage Il y a décrochement, ou «gel»

    Pour des particules de masse nulle, l a d i f f é r e n c e n ' e s t p a s immédiatement apparente, car une d is t r ibu t ion d 'équ i l i b re à la température T1 redshiftée à la température T2 a la même forme que la distribution d'équilibre à T2

    Gel

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 17/48

    Applications

    Matière baryonique

    n  Effectuons ce calcul pour des baryons « normaux »

    n  Equilibre matière-antimatière à haute température (> 22 MeV)

    n  Section efficace d’annihilation importante

    n  Densité relique nB/n ~ 10-19

    n  Observation : nB/n ~ 10-10

    n  Nécessité d’une asymétrie initiale

    Neutrinos

    WIMPS (ou mauviettes)

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 18/48

    La nucléosynthèse primordiale

    Herman, Gamow et Alpher Fred Hoyle

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 19/48

    Alpha, bêta, gamma…

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 20/48

    Trois petits pas…

    n  La nucléosynthèse est historiquement liée (Gamow) à la prédiction du rayonnement cosmologique. En trois petits pas…

    n  1 - Fusion du deutérium à T~ 100 keV n  => Température atteinte à t ~ 100 s

    n  2 - Section efficace ~ 1 mb n  => Taux de réaction ~ 1 pour une densité n  nnucléosynthèse ~ 1/ V t ~ 3x1022 m-3 n  [ ~ 5x10-5 kg/m-3 ]

    n  3 - Densité actuelle de baryons n  n0 ~ 0.03 m-3 [ ~ 5x10-29 kg/m-3 ] n  => d’où une température actuelle n  T ~ 100 keV [n0 / nnucléosynthèse]1/3 n  T ~ 10 K

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 21/48

    Survol

    n  L’univers se refroidit

    n  Quand le rayonnement domine T(t) = 1.5 MeV geff–1/4 / √t

    n  Les énergies de liaison des noyaux sont de l’ordre du MeV

    n  Donc pour t > 1 s les noyaux peuvent survivre

    n  Le plus simple à former est le deutérium p + n -> D + g

    n  Il est d’autant plus facilement photodissocié que les photons sont nombreux comparés aux nucléons rôle essentiel du paramètre = nB/n

    n  Les neutrons sont plus lourds et donc plus rares que les protons : au début de la nucléosynthèse, il y a 1 neutron pour 7 protons

    n  Presque tous les neutrons finissent dans l’hélium 4 => 25% d’hélium

    n  Y(He4) = 2n/(n+p)

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 22/48

    Evolution des noyaux

    A retenir : n  Essentiellement de l’hydrogène

    (protons)

    n  25% d’hélium 4 (en masse)

    n  Traces de D, 3He, 7Li, rien de plus lourd

    n  Tout est fini en 5 mn

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 23/48

    prédictions théoriques

    et observations

    pour un domaine en (ou en B)

    §  Accord cependant marginal (à 2 )

    Comparaison avec les observations

    n  Accord global entre

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 24/48

    Il est temps de faire une pause…

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 25/48

    Transition quark-hadron

    Annihilation e+e-

    Brisure électrofaible GelEquilibre

    Equilibre

    Hors équilibre

    Equilibre thermique et chimique

    n  En équilibre thermique, distribution de Bose-Einstein ou de Fermi-Dirac

    n  ~ (π2/30)geff T4 n  geff = 1 pour un boson n  7/8 pour un fermion

    n  L'univers en expansion se refroidit. n  La situation d'équilibre se modifie donc

    continuellement.

    n  Les collisions de particules assurent la conservation de l'équilibre si : Taux de réactions >> Cte de Hubble H

    n  Quand le taux de réactions devient trop faible, la densité se « fige » à la valeur atteinte lors de ce « gel »

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 26/48

    Au commencement

    n  Univers très largement dominé par le rayonnement

    r = (π2/30) geff T4 T(t) = [90/8π3 GN geff]1/4 / √t T(t) ~ 1.55 MeV geff–1/4 / √t geff = 2 + 7/2 + 7Nn/4

    n  Equilibre thermique entre photons, neutrinos,

    électrons et nucléons n  assuré par des réactions

    électromagnétiques

    n  et par des réactions faibles comme la conversion neutron-proton

    n  Annihilation électron-positron à T = 511 keV (et réchauffement des photons)

    n  Découplage des neutrinos

    n  Equilibre proton-neutron « gelé » à T ~ 0.72 MeV

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 27/48

    Equilibre

    Gel

    Désintégration

    Stabilisation dans les noyaux

    (et la désintégration du neutron)

    Différence de masse neutron-proton Q = mn – mp = 1.293 MeV

    D’où n/p = exp{–Q/T} à l’équilibre

    Equilibre proton-neutron

    n  Réactions assurant l’équilibre n  Taux de réaction (pe->n) ~ GF2T5

    n  Vitesse d’expansion H ~ 5.5√GN T2

    n  Gel pour T ~ 0.72 MeV

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 28/48

    Le taux de réaction = nBV dépend bien sûr de la densité nB de baryons (limités aux protons et neutrons) La réaction inverse est impossible faute d’énergie

    §  Vers l’hélium 4 via l’hélium 3

    Réactions de fusion

    n  Fusion du deutérium n  Vers l’hélium 4 via le tritium

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 29/48

    n  Photodissociation n  d ~ n exp{-ED/T} V

    n  Production n  p ~ nB V

    n  d devient inférieur à p pour T < 100 keV n  La nucléosynthèse peut alors commencer n  t ~ 100 s

    n  Le rapport = nB/ n est le seul paramètre libre de la nucléosynthèse

    n  Augmenter permet qu’elle démarre plus tôt, donc avec plus de neutrons -> plus de 4He

    n  et moins de deutérium

    ED

    = 2.7 T

    Photodissociation du deutérium

    n  Première étape de la nucléosynthèse n  p + n -> D +

    n  Energie de liaison ED = 2.23 MeV

    n  Même pour T < 2.23 MeV, il reste beaucoup de photons d’énergie supérieure, capables de dissocier le deutérium

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 30/48

    Après le deutérium

    n  Le deutérium produit, la synthèse de l’hélium peut commencer

    n  Plusieurs canaux sont possibles : n  D + p -> 3He + n  suivi par n  3He + n -> 4He + n  D + n -> 3H + n  suivi par n  3H + n -> 4He + n  D + D -> 3He + n ou 3H + p n  D + 3He -> 4He + p

    n  Deuxième goulot d’étranglement n  Il n ’y a pas de noyau stable de masse 5 n  Pour « sauter le pas » il faut fusionner n  4He avec D, 3H ou 3He, et on se heurte à n  la barrière coulombienne n  La synthèse directe s’arrête à l’hélium 4

    n  Très peu d’éléments plus lourds, surtout n  7Li [si < 3x10-10] facilement détruit dans les n  collisions avec les nucléons, n  ou 7Be (-> 7Li) [si > 3x10-10] plus solide

    n  Troisième goulot d’étranglement n  Il n ’y a pas de noyau stable de masse 8

    n  Tous les noyaux plus lourds doivent être formés dans les étoiles

    n  Remarques n  Le tritium se désintègre en 12 ans n  => plus de tritium primordial n  Le béryllium 7 se désintègre en lithium 7 en

    53 jours n  => plus de béryllium 7

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 31/48

    Le réseau nucléaire

    Deuxième goulot d’étranglement

    Troisième goulot d’étranglement

    Premier goulot d’étranglement

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 32/48

    Les paramètres clés

    n  Rapport baryons/photons

    n  La densité de baryons contrôle n  la sortie de l’équilibre neutrons-protons, et

    donc le rapport n/p n  le taux de la réaction initiale de fusion du

    deutérium

    n  La densité de photons contrôle n  la photodissociation du deutérium

    n  Conversion (à partir de TCMB = 2.73 K) n  B = 3.65x107 h-2

    n  = 6.14x10–10 B h2 = 0.0224

    n  Sections efficaces nucléaires n  désintégration du neutron n  [ce fut —historiquement— une source

    importante d’incertitude] n  séquence conduisant au lithium

    n  Nombre de particules relativistes n  contrôle la vitesse d’expansion, donc la

    température de gel du rapport n/p n  première indication historique que N = 3

    (avant LEP) n  limite le nombre de nouvelles particules

    possibles, ainsi que leurs modes de désintégration

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 33/48

    Au fil du temps t ~200 s

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 34/48

    Les observations

    n  Prédictions : 10 mn après le big bang n  Observations : 14 milliards d’années plus tard n  Evolution !

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 35/48

    Les observations

    n  La théorie prévoit les abondances primordiales des éléments légers

    n  Mais entre t = 200 s et maintenant, d’autres processus astrophysiques ont modifié ces abondances

    n  Nucléosynthèse stellaire (-> hélium, détruisant deutérium et lithium)

    n  Rayons cosmiques (-> un peu de lithium)

    n  On cherche donc des sites a priori peu affectés

    n  Objets lointains anciens (quasars) n  Etoiles anciennes de faible métallicité (peu de

    C, N, O, Fe, les « métaux » produits par les étoiles en même temps que l’hélium)

    n  Hélium 4 n  Régions H II de faible métallicité

    n  Deutérium : n  Milieu interstellaire n  Raies d’absorption des quasars

    n  Hélium 3 n  Système solaire n  Régions H II galactiques (de forte métallicité) n  Difficile de remonter à l’abondance initiale

    n  Lithium n  Etoiles de faible métallicité (Pop II)

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 36/48

    Extrapolation à métallicité zéro Y = 0.238 ± 0.002 ± 0.005

    Abondance de l’hélium 4

    n  Régions HII extragalactiques n  Raie de recombinaison He II –> He I n  Contribution stellaire visiblement faible n  Pas de région trouvée avec Y < 0.22

    n  Zoom : abondance d’hélium 4 corrélée à la production d’éléments lourds (« métaux »)

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 37/48

    L’hélium 4 est-il primordial ?

    n  Azote % oxygène n  Extrapolation 1) à zéro 2) des 2 à la fois n  Azote et oxygène proviennent de la

    nucléosynthèse stellaire

    n  Hélium % oxygène n  Extrapolation à zéro Y = 0.238 ± 0.006

    Certains [•] préfèrent Y = 0.244 ± 0.002

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 38/48

    Abondance du deutérium

    n  Pas de source astrophysique de deutérium, et destruction facile

    n  => observation = inf[D primordial] n  = sup[]

    n  Décroissance rapide de D/H quand h augmente : indicateur très sensible

    n  Milieu interstellaire local n  Le deutérium est détruit quand il passe dans

    une étoile : on n’estime donc que la fraction de deutérium qui n’a jamais traversé une étoile.

    n  D/H = (1.52 ± 0.08)x10–5 n  => h < 9x10–10

    n  Météorites D/H = (2.6 ± 0.6)x10–5

    n  Raie d’absorption dans le spectre Ly des quasars

    n  Résultats longtemps très divergents (variant de 2 à 20x10–5)

    n  n  D/H = (2.8 ± 0.3)x10–5 n  (sur 5 quasars seulement) n  => = (5.5 ± 0.5)x10–

    n  Remarque : n  Le milieu interstellaire local n’est

    apparemment appauvri que d’un facteur 2 par les processus stellaires

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 39/48

    Comment détecter le deutérium ?

    n  La raie Lyman correspond à la transition entre les niveaux 0 et 1 de l’hydrogène : l = 122 nm

    n  La lumière d’un quasar lointain (z > 2) est absorbée par des galaxies, des amas ou des nuages d’hydrogène diffus, à des z plus petits

    n  La position de la raie d’absorption indique le z du nuage et sa profondeur la quantité d’hydrogène

    n  Le deutérium présente exactement les mêmes raies mais décalées de 82 km/s

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 40/48

    Deutérium (suite)

    n  On examine maintenant chaque raie (Lyman , , , , 5, 6, 7, etc.)

    n  et on cherche une petite raie qui doit se trouver 82 km/s à gauche de la raie –bien plus intense– de l’hydrogène

    n  La comparaison des profondeurs donne le rapport D/H

    n  Difficultés n  Quand il y a assez de D pour le détecter, il y a

    alors tellement de H que ses raies sont souvent saturées. Le rapport D/H est alors imprécis

    n  Les nuages ont souvent des sous-structures de vitesses différentes, et une raie de l’hydrogène masque facilement une raie du deutérium

    n  Il faut une résolution exceptionnelle du spectrographe et donc un très gros télescope: le Keck de 10 m

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 41/48

    Deutérium (fin)

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 42/48

    Existence d’une zone convective

    « Plateau »des Spite

    Abondance du lithium 7

    n  Etoiles vieilles, de faible métallicité appartenant au halo (Population II)

    n  On choisit des étoiles chaudes (T > 5500 K) pour éviter la présence d’une zone convective près de la surface

    n  Abondance ~ uniforme du lithium 7 n  Li/H = (2.17 ± 0.07 ± 0.31)x10–10

    n  Limites sur la destruction du 7Li n  Via observations du fragile 6Li n  Via peu de dispersion Li % Fe

    n  Fabrication de lithium par les rayons cosmiques (processus de spallation)

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 43/48

    Avant WMAP

    n  Le paramètre libre h est fixé à partir d’une abondance, et on en déduit les autres. Ou on tente un ajustement global.

    n  Remarquable cohérence du modèle au premier ordre : accord sur 9 ordres de grandeur

    n  Souci avec le deutérium ?

    n  Fenêtre commune 2.6x10–10 < h < 6.2x10–10

    soit 0.0095 < WB h2 < 0.023

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 44/48

    Après WMAP

    n  Le rapport baryons/photons h n’est plus un paramètre libre : il est fixé par la hauteur relative des 2 premiers pics acoustiques

    hWMAP = 6.14 ± 0.25

    n  Cela permet de prédire toutes les abondances des éléments légers

    n  Mais soucis avec l’hélium et le lithium

    n  WMAP n  Prédit Y = 0.2484 ± 0.0005 n  Observé Y = 0.238 ± 0.005

    n  Prédit Li/H = (3.76 ±1.0)x10–10 n  Observé Li/H = (1.23 ±0.3)x10–10

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 45/48

    L’importance de la nucléosynthèse

    n  Sonde la plus fiable de l ’univers à t ~ 1 s et de la physique régnant alors

    n  Met en jeu les 4 interactions fondamentales dans un domaine en principe très bien connu en laboratoire

    n  Aucun paramètre libre

    n  Donc un test crucial du big bang

    n  Confirmation du modèle standard du big bang par son accord avec les abondances observées des éléments légers (D, 3He, 4He, 7Li) sur 9 ordres de grandeur

    n  Contraintes fortes sur les écarts : n  à la cosmologie standard n  au modèle standard des particules

    n  Ce qu’elle ne prévoit pas n  les abondances des éléments lourds

    (« métaux ») n  car leur synthèse doit passer par la réaction

    dite triple-alpha (3 4He -> 12C) trop improbable dans l’univers primordial en raison de la courte durée et de la faible densité

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 46/48

    Conclusions

    n  La nucléosynthèse primordiale conduit à un i m p r e s s i o n n a n t a c c o r d a v e c l e s observations, validant la théorie du big bang

    n  Sans aucun pa ramè t re l i b re , l e s abondances des éléments légers D, 3He, 4He et 7Li, couvrant 9 ordres de grandeur, sont correctement prédites à quelques % près.

    n  Cela contraint très fortement les variantes « exotiques » du big bang

    n  Expansion inhomogène n  Nouvelles particules

    n  Les mesures récentes de WMAP indiquent un conflit potentiel entre abondances (primordiales) calculées et abondances (actuelles) mesurées

    n  Cela peut être attribué n  aux incertitudes subsistantes dans les calculs

    de nucléosynthèse (sections efficaces) n  à des évolutions astrophysiques mal

    comprises depuis t ~ 200 s n  à une physique inconnue

    n  Avant la nucléosynthèse n  Entre nucléosynthèse et recombinaison n  Depuis la recombinaison

    n  à une erreur de WMAP ?

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 47/48

    Un monde bien conçu…

    n  Coïncidences numériques heureuses

    n  différence de masse neutron-proton 1.293 MeV

    n  découplage des interactions faibles et gel du rapport n/p 0.72 MeV

    n  annihilation e+e– 1.022 MeV

    n  énergie de liaison du deutérium 2.23 MeV

    n  Autre facteur heureux (pour nous)

    n  nucléosynthèse entre 100 s et 200 s n  durée de vie du neutron t ~ 900 s

    n  il existe autre chose que l’hydrogène

  • Cosmologie 4 - Alain Bouquet 48/48

    C’est fini !

    Merci

    pour votre attention