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LA SITUATION DE LA RADIO COMMUNAUTAIRE AU BENIN : LES FRUITS DUN PARTENARIAT DYNAMIQUE ENTRE L’INSTITUT KILIMANDJARO ET LA DIRECTION DU DEVELOPPEMENT ET DE LA COOPERATION (DDC) DE LA CONFEDERATION HELVETIQUE Présentation : Omar MAMADOU, Chargé de Programme, Coordonnateur du Programme ‘’Appui Suisse à la Communication Communautaire, mis en œuvre par la Coopération Suisse au Bénin avec l’appui technique de l’Institut Kilimandjaro Contact : 00229 21 36 37 38 80 GSM 00229 9828 9838 ou 00229 97 58 14 14 Email : [email protected] I- Introduction 1-1. Historique et fondement Avec le vote sur la démonopolisation des ondes intervenue en août 1997, une première vague de licence d’exploitation des fréquences a été accordée aux opérateurs privés. La deuxième vague de fréquences autorisées en Juin 1999, a permis de faire émerger dans le paysage radiophonique, une dizaine de radios privées. En 2003, la troisième et dernière vague de licence a permis l’installation de près d’une quarantaine de radios privées. Dans le secteur des médias et de la communication, le Bénin fait partie des pays de la sous région ouest africaine où la liberté de presse est en nette progression. Classé 124 ème sur 166, le Bénin, ces dix dernières années a fait des avancées significatives en matière de pluralisme médiatique. L’engouement pour l’outil radiophonique est de plus en plus grandissant. Cela se justifie par le fait que huit béninois sur dix vivent en campagne. Dans ce contexte caractérisé par la ruralité, où l’analphabétisme est dominant et les moyens d’information en langues nationales rares, la radio de proximité s’est révélée très utile et très importante face aux services de la Télévision ou de la Radiodiffusion Nationale qui n’ont jamais pu atteindre les régions rurales et la presse écrite, qui se heurte à des difficultés de distribution et de langue. En effet, depuis l’accession du Bénin à l’indépendance, la Radiodiffusion Nationale a bénéficié d’un monopole quasi absolu. La station nationale de radiodiffusion, seul organe audiovisuel de service public, émettait exclusivement à partir de la capitale économique (Cotonou). Il a fallu attendre le début des années 80 pour assister à une décentralisation progressive avec l’installation d’une antenne régionale de la Radio Nationale à Parakou (ville secondaire située au Nord du pays). Le Bénin, compte plusieurs dizaines de groupes sociolinguistiques assumant ainsi une forte complexité linguistique. Dans un tel contexte, la mission de la Radio Nationale est devenue très tôt complexe face à la double nécessité de contribuer au renforcement de l’unité nationale tout en étant en mesure de promouvoir l’intégration des différents groupes tribaux, ethniques et linguistiques. Face à une telle complexité, l’élite et l’administration béninoises ont pendant longtemps favorisé la langue officielle ou les langues nationales dominantes alors que les paysans, les populations à la base ont toujours voulu que la radio leur parle de leurs problèmes, dans leurs langues. Dans le domaine de la radio, le multilinguisme est un véritable casse-tête pour les professionnels. La mission était difficile lorsque la seule chaîne nationale doit placer une dizaine, voire une vingtaine de tranches linguistiques différentes. La radio nationale est restée pour les milieux ruraux et les villageois une sourde qui s’adresse à des muets (l’accès à la radio, au micro relevait plutôt d’un rêve).

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LA SITUATION DE LA RADIO COMMUNAUTAIRE AU BENIN :

LES FRUITS D’UN PARTENARIAT DYNAMIQUE ENTRE L’INSTITUT KILIMANDJARO ET LA DIRECTION DU DEVELOPPEMENT ET DE LA

COOPERATION (DDC) DE LA CONFEDERATION HELVETIQUE Présentation : Omar MAMADOU, Chargé de Programme, Coordonnateur du Programme ‘’Appui Suisse à la Communication Communautaire, mis en œuvre par la Coopération Suisse au Bénin avec l’appui technique de l’Institut Kilimandjaro Contact : 00229 21 36 37 38 80 GSM 00229 9828 9838 ou 00229 97 58 14 14 Email : [email protected] I- Introduction 1-1. Historique et fondement Avec le vote sur la démonopolisation des ondes intervenue en août 1997, une première vague de licence d’exploitation des fréquences a été accordée aux opérateurs privés. La deuxième vague de fréquences autorisées en Juin 1999, a permis de faire émerger dans le paysage radiophonique, une dizaine de radios privées. En 2003, la troisième et dernière vague de licence a permis l’installation de près d’une quarantaine de radios privées. Dans le secteur des médias et de la communication, le Bénin fait partie des pays de la sous région ouest africaine où la liberté de presse est en nette progression. Classé 124ème sur 166, le Bénin, ces dix dernières années a fait des avancées significatives en matière de pluralisme médiatique. L’engouement pour l’outil radiophonique est de plus en plus grandissant. Cela se justifie par le fait que huit béninois sur dix vivent en campagne. Dans ce contexte caractérisé par la ruralité, où l’analphabétisme est dominant et les moyens d’information en langues nationales rares, la radio de proximité s’est révélée très utile et très importante face aux services de la Télévision ou de la Radiodiffusion Nationale qui n’ont jamais pu atteindre les régions rurales et la presse écrite, qui se heurte à des difficultés de distribution et de langue. En effet, depuis l’accession du Bénin à l’indépendance, la Radiodiffusion Nationale a bénéficié d’un monopole quasi absolu. La station nationale de radiodiffusion, seul organe audiovisuel de service public, émettait exclusivement à partir de la capitale économique (Cotonou). Il a fallu attendre le début des années 80 pour assister à une décentralisation progressive avec l’installation d’une antenne régionale de la Radio Nationale à Parakou (ville secondaire située au Nord du pays). Le Bénin, compte plusieurs dizaines de groupes sociolinguistiques assumant ainsi une forte complexité linguistique. Dans un tel contexte, la mission de la Radio Nationale est devenue très tôt complexe face à la double nécessité de contribuer au renforcement de l’unité nationale tout en étant en mesure de promouvoir l’intégration des différents groupes tribaux, ethniques et linguistiques. Face à une telle complexité, l’élite et l’administration béninoises ont pendant longtemps favorisé la langue officielle ou les langues nationales dominantes alors que les paysans, les populations à la base ont toujours voulu que la radio leur parle de leurs problèmes, dans leurs langues. Dans le domaine de la radio, le multilinguisme est un véritable casse-tête pour les professionnels. La mission était difficile lorsque la seule chaîne nationale doit placer une dizaine, voire une vingtaine de tranches linguistiques différentes. La radio nationale est restée pour les milieux ruraux et les villageois une sourde qui s’adresse à des muets (l’accès à la radio, au micro relevait plutôt d’un rêve).

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Comprenant l’intérêt à disposer d’un outil de dialogue avec le monde rural et d’appui au développement, le Gouvernement béninois avec l’aide de Agence de Coopération Culturelle et Technique (actuelle Agence Intergouvernementale de la Francophonie), a créé en 1994, le réseau des Radios Rurales Locales installées à Banikoara, Lalo, Tanguiéta, Ouèssè et Ouaké. Les Radios Rurales Locales ont permis de faire une avancée dans la réduction des déséquilibres en matière d’information et de communication. Leurs émissions traitent de tous les domaines de la vie rurale (Santé hygiène, techniques agricoles…) et sont réalisées en langues locales tout en s’appuient sur l’écoute collective. Mais les Radios Rurales Locales ont toujours fonctionné comme des appendices de la station nationale. Leurs programmes et leur ligne éditoriale sont fortement influencés par les directives et orientations de la Station Nationale. Les Chefs de station sont d’ailleurs des fonctionnaires de l’Etat, Agents de l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (ORTB) sous l’autorité hiérarchique directe des responsables de l’Offices et des représentants du pouvoir public. Les Radios Rurales Locales vont hériter des soucis financiers et administratifs de l’ORTB. La faiblesse des financements conduits à une diminution des possibilités de déplacement indispensables à la rencontre du monde rural, des auditeurs. Les animations villageoises avec chants, contes, jeux, musique qui auraient pu faire la richesse de la radio rurale se sont considérablement réduites. Les animateurs de ces radios sont alors contraints à produire des émissions uniquement en studio. Pour les paysans la radio est restée un outil de communication à sens unique dont l’animateur leur est étranger. A partir de 1996, la DDC, à travers la phase pilote du PACOM s’est engagée à accompagner les communautés de Banikoara, Lalo, Ouaké, Ouèssè et Tanguiéta pour s’approprier les Radios Rurales Locales installées avec l’appui de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie. L’objectif principal était de libérer la parole paysanne en mettant un accent particulier sur la participation communautaire à travers un appui accompagnement orienté vers l’appropriation de l’outil radiophonique, le développement d’une autonomie juridique et institutionnelle des Radio Rurales Locales. Mais ces radios n’ont jamais pu être contrôlées par lesdites communautés. Elles sont demeurées des radios appendices de la Radio Nationale. La libéralisation de l’espace audiovisuel, intervenue à la faveur de la promulgation de la loi n°97- 010 du 20 août 1997, a donné l’occasion aux organisations de la société civile ainsi qu’aux communautés à la base de s’intéresser à l’outil radiophonique pour briser les barrières de l’exclusion et sortir du désenclavement.

La deuxième phase du Programme, démarrée en juin 1998, a donc marqué l’engagement de la DDC à soutenir cinq autres localités, notamment Bassila, Bembéréké, Kétou, Possotomé et Tchetti pour faire émerger un modèle de radio communautaire entièrement promue et gérée par les communautés elles-mêmes. En 1999, des fréquences ont été attribuées à ces cinq communautés marquant ainsi le début des premières émissions. La troisième phase qui a commencé en 2001, a permis au Programme d’étendre ces appuis à deux autres radios (Djougou et Nikki) et à un projet de radio (Kouandé) installés et portés par différentes organisations locales. L’apparition dans le paysage radiophonique de ce modèle de radio communautaire marque le passage de l’ère de la radio de consommation à celle de la radio de communication. L’introduction de l’outil radiophonique au niveau local a contribué à faire reculer les limites de l’enclavement et à réduire les inégalités sociales en matière d’accès à l’information et à la communication. Les actions de lobbying des communautés appuyées par la DDC et le dialogue politique engagé au niveau du Programme avec les institutions de l’Etat, ont fortement contribué à accroître la sensibilité des institutions de l’Etat en ce qui concerne la nécessité de réduire les inégalités d’accès à l’information et les déséquilibres en matière de jouissance du droit à l’information. En 2003, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a autorisé près d’une quarantaine de fréquences avec une priorité accordée aux projets de radios en milieu rural (24 fréquences/39 concernent les projets de radios en milieu rural).

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Cette volonté politique au niveau de l’Etat béninois de promouvoir la liberté de presse a engendré une décentralisation et une diversification du paysage médiatique. L’environnement médiatique audiovisuel s’est enrichi de près d’une dizaine de radiodiffusions sonores privées commerciales, plus d’une trentaine de radiodiffusions privées non commerciales. Ces organes de presse sont venus compléter l’organe de service public, les chaînes nationales de radiodiffusion. Le Bénin fait parti désormais des pays de la sous régions les plus ouverts à la liberté de presse et au pluralisme médiatique. La phase intermédiaire qui s’achève a démarré en août 2004. Elle est conçue comme une phase charnière entre les phases précédentes et la présente phase. Elle a permis de faire des avancées dans le renforcement des acquis tout en faisant de la lutte contre la pauvreté et le VIH/SIDA, la promotion de la gouvernance locale de même que l’amélioration des relations Femmes/Hommes des préoccupations essentielles au niveau des radios. En résumé, le Programme aborde actuellement sa cinquième phase :

La première phase : (juillet 1996 - juin 1998) s'est voulue une phase pilote, d’orientation et de clarification du contexte et visait essentiellement le soutien aux communautés rurales afin qu’elles s’approprient les radios rurales locales implantées dans leurs localités avec l'appui de l'Agence de Coopération Culturelle et Technique (actuelle Agence Intergouvernementale de la Francophonie).

La deuxième phase : (juin 1998 - décembre 2000) est celle du renforcement stratégique pour l’émergence d’un modèle de radios communautaires viables, au service des populations et gérées par celles-ci, de manière autonome. Elle a permis d’une part, de poursuivre les efforts en vue de l’amélioration des conditions - cadres nationales, à travers le partenariat avec l’instance de régulation - la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) -, et d’autre part, d’accompagner les communautés de cinq localités à mettre en place des radios communautaires puis à se mobiliser pour en assurer la viabilité sociale, technique et financière.

La troisième phase : (de 1er janvier 2001 à juin 2004) a permis de compléter et de renforcer les acquis des phases précédentes dans le sens d’une amélioration de la participation communautaire, de la gestion et du fonctionnement des associations de promotion des radios, de la responsabilisation plus accrue de leur Fédération et de l’affinement des actions de renforcement de leur viabilité sociale, technique et financière ; mais aussi d’accompagner les efforts de trois organisations autour de trois autres radios associatives/communautaires.

La phase intermédiaire : (d'août 2004 à mars 2006) est consacrée à la poursuite des objectifs de la troisième phase avec un accent particulier pour les aspects relatifs à la lutte contre la pauvreté, le genre et la lutte contre le VIH/SIDA.

En terme d’acquis les phases précédentes ont permis de : - Faire des avancées notables vers l’amélioration du cadre réglementaire et une meilleure

organisation du secteur - Renforcer l’organisation des forces sociales de huit (08) localités autour des radios

communautaires, - Renforcer les capacités de gestion et de production des animateurs et gestionnaires des

radios communautaires, - Faire des avancées significatives par rapport à la déontologie, au professionnalisme et à

la production radiophonique équitable selon le genre, - Renforcer la Fédération des Radios Communautaire comme interlocuteur de choix dans

le secteur et de lui transférer les fonctions de représentativité, d’organisation des solidarités et de la maintenance préventive et curative des radios,

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- Faire des avancées significatives dans la connaissance des problématiques liées à la mise en place et à la gestion d’un programme de communication

- Contribuer à une réduction substantielle des inégalités en matière de jouissance du droit à l’information et à la communication.

- Faire de la gouvernance, de la lutte contre le VIH/SIDA et la pauvreté des préoccupations essentielles des grilles des programmes des radios communautaires

II- La situation actuelle, les raisons d’une nouvelle phase 2.1. Contexte : Le Bénin poursuit depuis 1990, une expérience de démocratisation de la vie publique. La tendance à la consolidation et à la stabilité de la croissance économique (+5% depuis bientôt une dizaine d'années) n'a malheureusement pas permis d'améliorer sensiblement la situation du Béninois moyen (dont le taux d'accroissement du revenu annuel moyen se situe autour de 1,4 %), ni de contribuer à une réduction significative de la pauvreté, ni même de corriger la précarité de l'emploi (taux de sous-emploi supérieur à 25 %, régression significative de l'emploi dans le secteur structuré, progression rapide du secteur informel qui regroupe jusqu'à 94 % des emplois). La pauvreté et l’extrême pauvreté touchent la grande majorité des populations avec beaucoup plus d’acuité en milieu rural et périurbain. La naissance et le renforcement d’une société civile active ainsi que la manifestation d’une volonté affichée au niveau des forces sociales à la base de s'organiser pour mieux assurer et assumer leur développement constituent les manifestations d’une responsabilisation au niveau local. La mise en œuvre de la décentralisation à travers l’organisation des élections locales (en décembre 2003) et l’installation des Mairies (début 2004), crée un contexte nouveau favorable à l’expression de cette volonté et à l’enracinement de la démocratie à la base. Le développement et la mise en œuvre du Programme d’Appui à la Communication (PACOM) à partir de 1996, ont marqué le début d’un engagement de la DDC au Bénin pour accompagner le processus de libéralisation de la presse et de l’espace audiovisuel. La finalité du programme étant d’accompagner et de renforcer le pluralisme en matière de médias dans un cadre législatif et institutionnel adéquat et favorable à l’émergence d’un système de communication radiophonique communautaire et performant, porté par les acteurs de la société civile, au service du développement local et l’autopromotion des communautés à la base. Les effets attendus du programme étaient, en matière de jouissance du droit à l’information et à la communication, de réduire les déséquilibres ville/campagne, homme/femme, et de faire de l’outil radiophonique, un instrument d’autopromotion local et communautaire Grâce aux efforts conjugués des communautés appuyées par la DDC et bien d’autres organisations de la société civile, le Bénin a fait des avancées significatives en matière de réduction des déséquilibres entre ville et campagne. Le paysage radiophonique compte actuellement 55.radios privées dont 19 radios commerciales, 32 radios associatives et communautaires, 4 radios confessionnelles. Ces radios complètent les 9 stations de radiodiffusion publiques et font du Bénin un pays relativement bien couvert même si certaines régions sont encore enclavées en matière d’accès à l’information. L’introduction de l’instrument radiophonique a engendré dans l’espace communautaire, plusieurs dynamiques fort intéressantes. L’apparition spontanée des clubs d’auditeurs, l’auto - organisation et les relations fondées sur la critique et le feed-back que lesdits clubs ont tissé avec les radios constituent des indicateurs de l’appropriation mais aussi des balises pour une utilisation saine de l’outil radiophonique entièrement mis au service des auditeurs et de la communauté.

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Les grilles de programme des radios communautaires élaborées avec la participation des auditeurs et sur la base des besoins exprimés et des problèmes identifiés, ont permis d’accompagner les populations rurales à s’informer et adopter des comportements nouveaux face à la scolarisation des filles, les consultations prénatales, les vaccinations, la santé reproductive et maternelle, le VIH/SIDA et la gestion de la chose publique au niveau local. Les progrès réalisés grâce à la radio touchent tous les secteurs de la vie sociale. Les émissions sur les chants, et danses, sur les pratiques cultuelles et traditionnelles ont permis de revaloriser les savoirs et savoir-faire endogènes et de promouvoir les langues locales. Les Radios Communautaires sont, en outre, devenues des moyens de transmission de message et de mobilisation facilitant ainsi les échanges dans un contexte local caractérisé par l’absence de système téléphonique fiable et la difficulté de circulation des personnes et des biens inhérente à l’absence d’infrastructures routières. Les approches de pilotage du programme centrées sur l’accompagnement, la participation et la responsabilisation accrue ainsi que le renforcement des capacités ont contribué à faire émerger des types nouveaux d’acteurs capables de porter des valeurs et de participer qualitativement au développement local. Cinq radios communautaires bénéficient de façon concentrée de l’appui accompagnement du programme, notamment les radios de Bassila, Bembéréké, Kétou, Possotomé et Tchetti. Les actions mises en œuvre depuis leur installation pour assurer leur viabilité sociale, financière et technique ont produit des résultats encourageants. Mais l’environnement socioéconomique national et local, caractérisé par l’extrême pauvreté des populations constituent une tendance lourde qui handicape les avancées vers une autonomisation immédiate et complète des Radios Communautaires. Si la plupart de ces RC couvre les charges directes de fonctionnement (frais d’électricité, frais de gasoil, salaires et charges salariales, frais de production, fongibles, etc.), elles sont actuellement dans l’incapacité de faire face –en tout cas, pas dans le court terme- aux charges d’investissement (amortissement et renouvellement des équipements). Trois radios installées par des organisations locales respectivement à Djougou, Nikki et Kouandé ont bénéficié d’un appui accompagnement soft à partir de 2001. Les avancées réalisées sur le plan de l’organisation sociale, du renforcement de la participation, de l’amélioration de la qualité des ressources humaines (animateurs, Directeur, gestionnaires) et des productions, de la gestion et de l’amélioration des niveaux de recettes constituent autant de résultats qui méritent d’être renforcés par un appui concentré pour le renforcement des installations (bâtiments et équipements) desdites radios principalement celles de Djougou et de Nikki. Plusieurs autres radios installées grâce aux efforts d’associations locales sollicitent les appuis du programme. Au nombre de ces radios on peut citer la Radio associative Kandi FM (département de l’Alibori), la radio Idadu FM de Savè (département des Collines), la radio Illèma FM de Dassa Zoumé (département des Collines), la Radio Nanto FM de Natitingou (département de l’Atacora), Dinaba FM de Boukoumbé (département de l’Atacora) et bien d’autres radios associatives de l’intérieur du pays. De plus, plusieurs communautés et Communes sont actuellement porteuses de projets de radios et sollicitent l’appui accompagnement du programme pour leur réalisation. C’est le cas, entre autres des Communautés de Kalalé, de karimama, de Bantè et de Kpanhouian, etc. En dépit des défis que soulève la viabilité de l’outil radiophonique au niveau local, les demandes de fréquences et la manipulation de projets de radios se poursuivent dans le pays sans pour autant qu’une réflexion profonde sur les aspects relatifs à la durabilité des effets ainsi que le rôle des radios en ce qui concerne l’amélioration de la qualité du débat public et le changement qualitatif de comportement soient des préoccupations partagées de tous. Les questions du fonctionnement institutionnel et de la reproduction sociale des dirigeants des associations de promotion des radios, la problématique de la numérisation et de la connexion avec les TIC, les réalités et les contraintes liées aux charges de fonctionnement, les relations des radios avec les collectivités décentralisées (dans un contexte de

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décentralisation) font encore l’objet de réflexion et de recherche de solutions efficaces. La question de l’autonomie financière des RC continue d’être globalement une préoccupation majeure. En outre, la qualité de la presse reste globalement très approximative au plan professionnel et déontologique posant avec acuité le problème de la formation dans les médias. . 2.2. Justification : les raisons de la poursuite du Programme 2.2.1. Pourquoi le PACOM doit il poursuivre ses interventions 1. L’apparition de l’outil radiophonique dans les communautés rurales a provoqué de

sérieux bouleversements dans tous les secteurs de la vie communautaire. Les RC permettent aux pauvres et aux couches défavorisées (femmes, paysans, ruraux, enfants, minorités ethniques, etc.) de s’exprimer, de communiquer et de s’informer sur eux-mêmes et sur les autres. L’installation des RC a permis du coup de réduire les inégalités sociales et de contribuer à lutter dans une certaine mesure contre la pauvreté. Les méthodes de travail ainsi que les approches de pilotage développées au niveau du programme ont facilité l’appropriation de la radio par les acteurs sociaux, les groupes sociolinguistiques. Le mode d’organisation et de fonctionnement mis en place par le programme offre une opportunité d’apprentissage de la vie associative, de la démocratie, de la gestion participative et transparente au niveau local. Les actions de renforcement de capacités ainsi que la responsabilisation des acteurs locaux contribuent à l’amélioration de la qualité des ressources humaines locales et à l’empowerment des acteurs à la base.

2. L’impact des radios au niveau des communautés desservies est plurisectoriel. Des progrès qualitatifs ont été réalisés dans tous les secteurs de la vie locale. Grâce aux émissions des radios communautaires, les paysans, les femmes et les jeunes des localités rurales partenaires accèdent à des informations relatives à la santé reproductive, infantile et maternelle, à l’hygiène, à la culture locale, à la paysannerie, au VIH/SIDA, à la gestion et au micro finance. Les grilles de programmes des radios sont élaborées dans une dynamique qui permet de prendre en compte les préoccupations et les besoins des auditeurs. La problématique de la scolarisation des filles, les questions des relations femmes/hommes constituent aujourd’hui des sujets abordés sans complexe au sein des communautés desservies par les radios. Les connaissances médecinales, les pratiques thérapeutiques traditionnelles ainsi que les savoirs endogènes sont mis en valeur à travers des émissions spécifiques réalisées avec la participation des auditeurs. Les Radios Communautaires ont permis de promouvoir les échanges entre groupes ethniques, socioculturels et religieux. Outil de mobilisation et de dialogue social, les radios communautaires sont devenues des partenaires de choix des Communes (nouvellement installées) pour accompagner les efforts et initiatives de développement local. Il convient, en conséquence, de poursuivre l’expérience en vue de faire de l’information et de la communication (par la radio) des facteurs qui contribuent à l’amélioration de la qualité de vie des populations défavorisées des villages et hameaux du pays.

3. L’outil radiophonique est, en dépit de tout, une technologie nouvelle au niveau communautaire. Cette innovation introduite dans la communauté a engendré (comme toute innovation) de nouvelles dynamiques dans l’espace local en terme d’initiatives d’appropriation, de tentative de déformation, de dénaturation et de récupération. Ces dynamiques induites par la Radio communautaire doivent être suivies, canalisées et accompagnées. Ceci est davantage indispensable pour un outil aussi sensible que l’instrument radiophonique ; et la mission d’intermédiation et d’appui conseil du PACOM porte fruit et mérite d’être poursuivies et affinée. Le Programme bénéficie d’une crédibilité qui se manifeste par le recours systématique à son arbitrage et à son expertise de même que par le nombre sans cesse croissant des sollicitations enregistrées au

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secrétariat du Programme. Cette reconnaissance constitue un potentiel qui facilitera l’extension des instruments du Programme à d’autres radios communautaires et contribuera à l’amélioration du mouvement radiophonique actuellement en cours dans le pays.

4. Les radios communautaires installées avec l’appui du programme disposent de matériels de type analogique. Ces matériels sont en voie de disparition sur le marché des équipements avec le développement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Les équipements de basse fréquence sont de plus en plus numériques. Il convient d’accompagner les RC à se doter d‘équipements audionumériques. Cette option a l’avantage de contribuer à la réduction des coûts de productions mais aussi d’améliorer la qualité des émissions. Cette avancée n’est possible que si les questions relatives à l’énergie électrique sont réglées de façon durable.

5. Le mariage entre la radio et l’Internet devra permettre de connecter les communautés rurales à l’autoroute de l’information. La station de la radio peut offrir aux auditeurs des services d’accès à l’Internet. Le service Internet pourrait devenir une activité génératrice de revenus au profit de la radio mais surtout permettrait aux auditeurs d’accéder à de nouvelles sources d’information et de s’ouvrir au reste du monde.

6. Les radios communautaires fonctionnent actuellement avec des groupes électrogènes qui marchent à base de gasoil. Les difficultés d’approvisionnement, la montée fréquente des coûts du pétrole constituent des facteurs qui contribuent à l’augmentation des frais directs de fonctionnement des radios. L’instabilité du courant produit par les groupes électrogènes occasionne des pannes fréquentes et compromet la viabilité technique des équipements électroniques. Le Programme devra donc apporter des solutions durables à la problématique de l’énergie sur les stations des radios communautaires. Diverses études techniques ont été réalisées. Il s’agit pour le programme d’opérer des choix et de les réaliser.

7. Les Associations de Promotion des RC ont du mal à concilier la mission et la fonction sociale des RC aux exigences du fonctionnement d’une entreprise. Les décisions et les choix des organes de gestion ne sont pas souvent des plus pertinentes au regard de la situation financière des RC. La question de la démocratie au sein des associations, l’institutionnalisation du principe de compte rendu mais surtout la nature et la qualité des décisions prises par les organes de gestion, constituent des aspects qu’il faudra contribuer à faire avancer au niveau des radios partenaires.

8. Les mécanismes de feed-back et de renforcement de la participation introduits à travers la mise en place du système de correspondants villageois ont contribué à rapprocher le micro de l’auditeur. Le système devra être soumis à un suivi évaluation continue en vue d’améliorer et de renforcer la participation communautaire, de faciliter l’accès des auditeurs au micro et leur mobilisation autour des RC.

9. Les appuis conseils et l’accompagnement apportés aux radios de NIKKI et de DJOUGOU ont permis de faire des avancées significatives en ce qui concerne l’autonomie institutionnelle et laisse espérer que ces radios jouent un rôle déterminant dans l’autopromotion des communautés concernées. Les actions menées par le Programme ne produiront leur fruits que si les Radios de Nikki et de Djougou sont appuyées pour le renforcement des équipements de production, la construction des bâtiments propres aux radios en vue de parachever l’œuvre des communautés.

10. Le partenariat avec la HAAC a produit des effets encourageants. La HAAC est sensibilisée sur les spécificités des radios communautaires de même qu’elle a une meilleure connaissance des problématiques du pluralisme médiatique et de l’égal accès des béninois à l’information et à la communication. Les dynamiques de recherche action et d’appui accompagnement entre le Programme et l’Instance de régulation permettent à la HAAC de mieux jouer son rôle mais surtout de s’engager à promouvoir le droit des

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populations enclavées et déshéritées, à l’information et à la communication. Le Programme devra poursuivre les actions d’appui conseil à l’endroit de la HAAC et soutenir l’Instance de régulation dans ses activités de contrôle et de régulation.

2.2.2. Les défis majeurs du programme (de la nouvelle phase) : - Accompagner les radios communautaires à devenir des leviers stratégiques au plan local

pour construire et renforcer l’intercommunalité entre les communes partageant le même espace radiophonique, promouvoir la bonne gouvernance locale, contribuer à la réduction de la pauvreté et à la lutte contre le VIH/SIDA

- Accompagner le processus de professionnalisation et de formation dans le paysage médiatique et offrir des réponses adaptées aux besoins de qualification des acteurs des radios communautaires

- Mettre en place un mécanisme de capitalisation des expériences - Faciliter aux radios communautaires l’accès à une source d’énergie électrique stable et

sécurisée qui contribue à la réduction des frais directs de fonctionnement - Renforcer et améliorer le système autogéré de maintenance et de renouvellement des

équipements, - Renforcer et améliorer les capacités institutionnelles des organes de gestion des radios

communautaires - Asseoir les bases du passage de l’analogique au numérique de même que la connexion

des radios avec les NTIC - Contribuer à l’amélioration de la qualité des décisions des membres des organes gestion

qui ne sont pas toujours conformes aux procédures et textes, ni en adéquation avec les exigences de gestion parcimonieuse et durable;

- Travailler en faveur d’une présence plus accrue des groupements et associations de femmes, des groupes sociaux minoritaires puis des personnes pauvres parmi les forces organisées qui s’approprient l'outil radiophonique.

- Travailler en faveur de la dépersonnalisation du fonctionnement des organes de gestion des radios

- Faire de la production radiophonique des instruments de promotion des savoirs et savoirs faire locaux, du renforcement de la citoyenneté et de l’amélioration de la qualité de vie des communautés rurales.

III- Les nouvelles orientations du programme Faire de la professionnalisation la clé de durabilité des radios : Il s’agira de concentrer davantage les efforts et les ressources du programme pour le renforcement et l’amélioration du fonctionnement des associations et des Radios Communautaires. L’amélioration de la qualité des productions et des émissions radiophoniques, le renforcement du professionnalisme et de la déontologie, le renforcement de la participation communautaire sont autant de préoccupations qui doivent déterminer les nouvelles options du programme. Les demandes en formation dans le secteur sont croissantes et vont rester très élevées pendant encore quelques années, sur des aspects spécifiques et sur les innovations. Les évaluations des formations effectuées dans divers Centres de la sous-région et par divers formateurs individuels indiquent clairement la nécessité de créer une ingénierie de formation spécifique, mieux adaptée et à coût réduit. Dans le cadre du Programme, l'Institut Kilimandjaro s'est inscrit dans une démarche de recherche-action et de capitalisation des expériences et offre aujourd'hui une expertise pour concevoir et développer ces formations. A défaut de construire un centre de formation, il s’agira de mettre en place, au niveau de la FERCAB ou de l’Antenne Régionale de l’Institut Kilimandjaro des installations et

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équipements de formation, de constituer un corps de formateurs qualifiés et créer un label de formation adapté aux besoins des radios de proximité. Promouvoir l’intercommunalité et la solidarité intercommunale autour des Radios communautaires et accroître les chances de viabilité La plupart des communes manipulent actuellement des projets de radio alors que les radios communautaires actuelles offrent des services qui couvrent la majorité des communes. Il s’agit d’accompagner et d’organiser l’intercommunalité autour des radios de proximité. Une telle approche constituerait une avancée dans la recherche des solutions pour accroître les chances de viabilité des radios communautaires. Les zones du Borgou, de la Donga et des Collines pourraient servir de zones pilotes pour une telle approche. Développer une approche nouvelle de formation et d’appui conseil : (en mettant l’accent sur l’individu en situation réelle de travail) Le programme devra développer une approche nouvelle de formation et de transmission de savoir. La nouvelle orientation en matière de formation et d’appui conseil doit être une ‘’approche de proximité’’ qui privilégie le ‘’coaching’’ de l’individu en situation réelle de travail. Les approches devront être individualisées et développées en fonction des besoins et des aptitudes des acteurs en présence. Il s’agira en complément des ateliers de formation théorique de mettre en place un mécanisme de suivi- accompagnement et de capitalisation des acquis grâce à un système de « Tuteurs - Conseil » ou « Points Focaux » chargés d’assister les acteurs en situation réel de travail sur la base de cahier de charges précis et de curricula spécifiques. . IV- Etat des lieux des partenariats construits par le Programme

1. Les Associations de Promotion des Radios Communautaires (APRC) Les Associations de Promotions des Radios Communautaires constituent les principaux partenaires du Programme. Elles constituent les structures et les personnes morales en charge de la promotion et de la gestion des radios. Ces associations ont été créées à l’occasion d’Assemblées Générales ayant regroupé les représentants de toutes les forces actives et de toutes les couches sociales des zones de couverture sur la base de critères de représentativité largement discutés et adoptés par les acteurs locaux. Les Associations sont dirigées par des organes élus ayant des missions et des rôles clairement définis par les statuts et les règlements intérieurs. Les appuis en direction des radios communautaires se font à travers les associations de promotions et leurs organes de gestion. Huit communautés sont actuellement partenaires du PACOM :

- Les Associations de Promotion des Radios Communautaires (APRC) de Bassila, Bembéréké, Kétou, Possotomé et Tchetti : Elles sont ont été crées grâce à l’appui du programme en1999. Le partenariat entre le PACOM et les APRC est fait sur la base d’un contrat de partenariat qui défini les grandes lignes de la collaboration, les engagements respectifs de chaque parti ainsi que la mission des associations. Ces associations fonctionnent relativement bien sur la base des textes fondamentaux qui les régissent et grâce à l’appui – conseil du Programme. Elles constituent actuellement des espaces privilégiés d’apprentissage de la démocratie, de la gestion et de la gouvernance mais surtout d’apprentissage de la participation communautaire et citoyenne. Mais face aux exigences du fonctionnement démocratique au sein des associations (principe de mandat électifs des dirigeants, obligation de compte rendu, alternance au sein des organes de gestion), la

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reproduction des acteurs devient donc une préoccupation essentielle au niveau du programme (mécanisme de suppléance, appui-conseil, formation des nouveaux élus, etc.)

- L’Association de Promotion de la Radio Communautaire de Djougou : La communauté de Djougou est devenue partenaire du Programme à partir 2001. La Radio Solidarité FM de Djougou initialement installées avec l’appui de l’Union Sous Préfectorale des Producteurs de Djougou (actuelle Union Communale des Producteurs) a sollicité l’appui accompagnement du Programme alors que l’organisation des producteurs faisait face à une crise économique. En 2001 lorsque le Programme élargissait ses interventions à la Radio de Djougou, il n’existait aucun organe de gestion fiable. La radio à l’époque était gérée par deux ou trois individus. Le Programme s’est donc engagé dans un processus de mobilisation sociale qui a conduit à la mise en place des organes de gestion et l’amélioration de la participation communautaire. Les différentes formations données aux animateurs et gestionnaires ont contribué à améliorer les productions et les émissions de la Radio. Les relations entre la communauté et la radio sont nettement améliorées. L’association mise en place fonctionne de façon satisfaisante. La qualité des ressources humaines mobilisées au sein des organes de gestion fait de la radio FM Solidarité, l’une des radios les mieux gérées au plan stratégique et financier.

- La Radio Su Tii Déra de Nikki : La Radio Su Tii Déra est installée par l’Association

de développement socioéconomique Su Tii Déra de la Commune de Nikki. Le partenariat avec l’Association de développement a été établi en 2001. L’appui du Programme a été concentré sur la restructuration de la radio. Le partenariat avec la Radio Su Tii Déra a permis de mettre en place des organes et des outils de gestion, de recruter et de former le personnel technique (animateur, technicien) et le Directeur, de mettre en place et d’équiper les correspondants villageois, d’apporter un appui conseil rapproché en matière de gestion administrative et financière. L’ensemble de ces actions a permis de sortir la radio de Nikki de la tourmente des crises répétées, des conflits interpersonnels et de la mauvaise gestion qui a empêché cette radio de jouer pleinement son rôle. Les résultats obtenus depuis la mise en œuvre du partenariat sont encourageants. Mais la radio Su Tii Déra est confrontée à plusieurs types de problèmes qui limitent son rayonnement et son développement. La radio est actuellement logée dans un abri de fortune, construit au cœur du marché et émet avec des équipements de fortune. La dynamique en cours s’inscrit dans la même direction que les partenariats construits avec les autres associations de promotions. Il conviendra d’appuyer la Radio à se doter d’infrastructures appropriées. La Communauté, à travers la Mairie a montré toute sa disponibilité à participer à la réalisation de ce projet en mettant à disposition de la radio un terrain pour la construction du siège de la station.

- L’Association de Promotion de la Radio Communautaire de Kouandé : Lorsque

le Programme étendait ses appuis à la communauté de Kouandé, la radio communautaire de Kouandé était encore à l’étape de projet. La construction du bâtiment devant abriter la radio était achevée grâce à l’appui de l’Agence Française des Volontaires du Progrès (AFVP) et de la mobilisation communautaire. Le Programme a donc apporté un appui-conseil pour la constitution des dossiers de demande de fréquence, la mobilisation sociale autour du projet, l’organisation de l’Assemblée Générale Constitutive, le recrutement du personnel, l’assistance pour le choix et l’achat des équipements de production et de diffusion. Le programme a soutenu la formation des gestionnaires élus, la formation initiale des animateurs et du directeur, la mis en place des outils comptables, l’installation et l’équipement des correspondants villageois. La radio Tuko Sari de Kouandé continue de bénéficier des appuis - conseils en matière de gestion et de production.

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- Le Comité de Développement de la Radio Rurale Locale de Ouèssè : Au nombre des cinq Radios Rurales Locales, celle de Ouèssè semble avoir adopté un mode de fonctionnement qui implique la communauté. Le Comité de Développement mis en place tient régulièrement ses rencontres statutaires et exerce des prérogatives de contrôle et de décision sur le chef de station. Ce mode de fonctionnement assez proche de celui des radios communautaires justifie que la RRL de Ouèssè soit partenaire du Programme surtout sur les aspects relatifs au renforcement de la participation des auditeurs (mise en place et formation des correspondants villageois, mise à dispositions de petits équipements de reportages, etc.)

2. La Fédération des Radios Communautaires et Assimilées du Bénin (FERCAB) : La mise en place de la Fédération a été suscitée par le Programme. Conçu comme cadre stratégique de réflexion et d’action pour mieux porter les revendications des communautés en matière d’accès à l’information et à la communication mais aussi organiser les solidarités nécessaires à la viabilité technique et financière des radios communautaires. Créée en novembre 1999, la FERCAB dispose actuellement de services techniques, installés avec l’appui du Programme en vue d’offrir un service de dépannage et un cadre audionumérique de production aux radios communautaires membres. La FERCAB est gérée par des organes élus en assemblée générale des représentants des conseils d’administration des radios membres. Le Conseil d’Administration s’appuie sur un Secrétariat Permanent, organe exécutif, chargé de la gestion technique et administrative de la Fédération. Les appuis du Programme sont orientés vers le développement institutionnel de la FERCAB afin qu’elle joue au mieux son rôle. Le partenariat avec la FERCAB fonctionne relativement bien avec cependant quelques tendances lourdes conséquences directes de la situation financière des radios membres.

3. La section béninoise du Réseau International des Femmes des radios communautaires : Le RIF International est une institution affiliée à l’Association Mondiale des Radiodiffuseurs Communautaires (AMARC). Créé pour promouvoir les droits des femmes en général et des femmes des médias en particulier, le RIF est apparu comme un levier porteur pour accompagner les actions de promotion du Genre dans le secteur de la communication. La section béninoise du RIF a été installée à l’occasion d’un atelier international organisé en collaboration avec le RIF International et l’AMARC à Allada au Bénin en 2000. A partir de 2002, l’appui du programme a été essentiellement concentré sur les actions de développement institutionnel mais aussi de renforcement de capacité professionnelle des femmes membres. Identifié comme levier stratégique pour promouvoir l’approche genre dans le secteur, la section béninoise du Réseau International des Femmes membres de l’Association Mondiale des Radiodiffuseurs Communautaires (AMARC) est associée au processus d’élaboration et de mise en œuvre d’outils d’opérationnalisation de l’approche genre dans la production radiophonique. Toutefois, la capacité des femmes du RIF à animer un réseau efficace mais aussi occuper l’arène publique pour promouvoir des changements qualitatifs de comportement est relativement faible.

4. L’Observatoire de la Déontologie et de l’Ethique dans les Médias (ODEM) : Pressenti pour être partenaire privilégié du programme en matière de promotion de la déontologie dans les médias communautaires, le partenariat avec l’ODEM n’a jamais pu se construire pour plusieurs raisons. En 2001, l’absence de transparence dans la gestion des ressources mobilisées au niveau de l’ODEM, a motivé le ralentissement de la dynamique de partenariat entre l’Observatoire et le Programme. Le changement au niveau du bureau de l’ODEM a créé un contexte nouveau avec la mise en place d’instruments de gestion qui garantissent une gestion transparente. De nos jours l’ODEM bénéficie de plusieurs appuis de partenaires et institutions de développement. Aussi le Programme s’est – il gardé de soutenir financièrement les activités de l’Observatoire.

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5. La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) : Instance de régulation et de contrôle - HAAC- est l’institution compétente pour légiférer et gérer la libéralisation des ondes au Bénin. Elles est responsable de la définition de la politique de gestion des fréquences et accorde les fréquences aux promoteurs privés. Garante de la liberté de presse et du droit à l’information et à la communication, la HAAC est chargée de la gestion de l’aide de l’Etat à la presse privée. Dans ces conditions, l’instance de régulation est partenaire privilégié du programme. Les conseillers à la HAAC siègent pour un mandat de Cinq (5) ans, irrévocable et non renouvelable. Ils sont tous remplacés en même temps à la fin de leur mandat. L’un des problèmes auxquels est confrontée la HAAC demeure donc son instabilité et le manque de ressources humaines qualifiées pour accompagner au plan technique les activités des conseillers qui ne sont souvent pas des personnes ayant une parfaite connaissance des problématiques du secteur de la communication en général et des spécificités des radios communautaires en particulier. Les appuis du Programme sont orientés vers le renforcement des capacités des Conseillers de la HAAC, les recherche-action pour une meilleure connaissance du secteur, l’accompagnement des activités de régulation, le plaidoyer et le dialogue politique pour la définition de conditions cadre promotionnelles favorables aux Radios Communautaires. Le partenariat avec la HAAC est défini dans un contrat qui détermine les engagements de chaque partie et le cadre logique de la collaboration. Les Conseillers de la nouvelle mandature de la HAAC se montrent assez proactifs et semblent s’inscrire dans une dynamique de construction d’une presse responsable, de renforcement de la stabilité de l’instance et d’une gestion des fréquences favorable au pluralisme médiatique et à la réduction des inégalités en matière de jouissance du droit à l’information et à la communication. La HAAC reste donc un partenaire naturel et privilégié du Programme.

6. L’Institut Kilimandjaro : Créé en 1995, l’Institut Kilimandjaro (IK) est une institution privée de prestation de services et de production de biens culturels pour le service des communautés. Les compétences de l'IK travaillent de manière synergique pour accompagner le développement équitable et participatif, la bonne gouvernance et l'émergence d'un leadership de qualité au sein des entreprises, des associations et des communautés.

L’Institut s’est particulièrement spécialisé dans l’ingénierie sociale et économique orientée vers un développement participatif, l’accompagnement des communautés à la base et des collectivités décentralisées, l’appui-conseil aux institutions et la capitalisation continue des expériences. Mandataire de la DDC, l’Ik s’occupe de la gestion en régie du Programme sur la base d’un contrat de mandat précis avec des instruments de pilotage précis (planification, budget général, procédure de gestion, etc.). L’IK mets à la disposition du programme, un Responsable de Programme, deux Assistants, une Assistante, un Comptable, une Caissière, un Chauffeur et un Agent de Sécurité qui travaillent à plein temps pour le Programme. Depuis 1996, le partenariat entre le BuCo et l’IK se poursuit sans accroc majeur et a permis à l’Institut de développer une expertise éprouvée en matière de conduite et de mise en œuvre de programme de communication.

Les sollicitations et les demandes d’appui au niveau du programme sont énormes. Le programme devra étendre ses interventions à de nouvelles radios en construisant de nouveaux partenariats avec de nouvelles communautés à la base. V- La nouvelle phase : les partenaires du programme Les Associations de Promotion des Radios Communautaires et Assimilées :

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Les Associations de Promotion des Radios Communautaire de Bassila, Bembéréké, Kétou, Possotomé et Tchetti. Il s’agira de soutenir leurs organes de gestion pour : • Renforcer, grâce aux activités d’appui-conseil, leurs expériences de gestion

participative et équilibrée selon le genre, • Améliorer et renforcer la participation des auditeurs • Assurer une meilleure qualité des productions et accroître les chances de viabilité

sociale, technique, financière des radios (renforcement des équipements, règlement du problème d’énergie, formations techniques, appui en gestion, etc.).

• Accompagner les initiatives et actions de négociation, de lobbying et de revendications pour renforcer au profit des radios communautaires, un environnement favorable aux plans légal et institutionnel (appui conseil, participation à des rencontres nationale et internationales d’échanges, etc.).

• Accroître leur capacité d’accès à l’information et à offrir des prestations nouvelles (appui à l’installation de centres multimédia communautaires, équipements et installations, connexion VSAT, mise en place d’outils de gestion, etc.)

La Radio Rurale Locale de Ouèssé, pour le renforcement de la participation

communautaire (suivi et renforcement des correspondants villageois, renforcement des moyens de déplacement, etc.), l’amélioration de la productions (formation technique, appui conseil, petits équipements de reportage, etc.) et le développement institutionnelles (outils de gestion, fonctionnement des organes de gestion, etc.)

Les Radios communautaires mises en place par les communautés de Djougou et

de Nikki : (soutien au fonctionnement des organes de gestion, équipements radiophoniques de production et de diffusion, construction des bâtiments, formation continue des animateurs et des Directeurs, suivi et renforcement du système de correspondants locaux, etc.)

Deux nouvelles radios associatives (Savè et Kandi) : il s’agit d’un appui soft (appui à

la mise en place des organes de gestion, formation des gestionnaires et du personnel, mise en place d’outils de gestion financier et comptable, installation de correspondants villageois, petits équipements de reportage, etc.)

La Fédération des radios communautaires et ses services techniques : Le Programme

devra renforcer les capacités (appui au développement institutionnel, appui au fonctionnement des organes de gestion, lobbying et revendication, participation à des rencontres internationales, voyage t’étude et d’échange, appui en équipements, etc.) de la Fédération des radios à mieux assumer les tâches et fonctions techniques qu’elle assure actuellement, notamment les fonctions relatives à la représentation des RC, à l’organisation concertée de la maintenance, à l’approvisionnement en pièces détachées, à diverses prestations et offres de service. Le programme devra, en outre, soutenir la participation de la Fédération aux activités de l’Union des Radios Communautaires et Assimilées du Bénin (URCAB) crée comme cadre stratégique de concertation et de défense des intérêts de la corporation et des médias communautaires. Cet appuie devra aller dans le sens d’un partage d’expérience et de la prise en compte des spécificités des radios de types communautaires.

Les organisations de professionnels de la presse et de la communication,

principalement la section béninoise du Réseau International des Femmes membres de l’AMARC (RIF). Il conviendra de soutenir le RIF à :

• Dans le sens du développement institutionnel et du renforcement de ses capacités d’intervention et d’occupation de l’arène publique pour porter les revendications des femmes et promouvoir les outils d’analyse qui tiennent

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compte du genre dans la production radiophonique et dans les médias plus généralement.

• Contribuer à l’amélioration de la qualification professionnelle des femmes des médias membre du RIF à travers des formations spécifiques et diplômantes

• Soutenir la participation du RIF à des rencontres et forum internationaux d’échange

La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) : le Programme

poursuivra son appui à la HAAC dans une logique de renforcement de ses capacités d’intervention et de régulation mais aussi dans une dynamique de dialogue politique. Il s’agira de : • Appuyer les initiatives de renforcement des capacités des Conseillers de la HAAC à

travers le développement de formations spécifiques, • accompagner les missions de visite et de contrôle des activités des radios • soutenir les activités de recherche - actions pour une meilleure connaissance et une

meilleure codification du secteur. • Accompagner la HAAC à définir une politique de gestion prospective des fréquences

et à améliorer ses textes fondamentaux dans le sens d’une meilleure stabilité. Le Gouvernement, à travers le Ministère de la Communication et de la Promotion des Technologies

Nouvelles (MCPTN) conformément aux lois en vigueur devra mieux clarifier son rôle et ses responsabilités (échanges, recherche - actions, etc.)

VI- Finalité du Programme 6.1. Vision du PACOM Contribuer à la réduction des inégalités (ville/campagne, femmes/hommes, pauvres/riche) en matière de jouissance du droit à l’information et à la communication et faire de l’outil radiophonique, un instrument de promotion des valeurs culturelles, des savoirs et savoirs êtres endogènes, un levier pour l’autopromotion local et le développement communautaire. Il s’agit d’accompagner les communautés rurales à s’approprier la technologie radiophonique pour en faire un instrument de transformation sociale et de changement qualitatif de comportement en vue de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations et des couches défavorisées à travers : L’appui et l’accompagnement des initiatives et activités de développement socio-

économique au niveau des localités rurales et périurbaines La valorisation des savoirs, savoir-faire et savoir - être locaux de même que l’ensemble

du patrimoine culturel La promotion et l’utilisation des langues et le soutien aux dynamiques linguistiques La création de conditions propices à la circulation de l’information et aux échanges

d’expériences intracommunautaires et intercommunautaires La libération de la parole des populations locales et en particulier des couches

défavorisées, notamment les paysans, les femmes, les jeunes et les enfants La distraction et l’information des populations enclavées dans une dynamique

d’autopromotion communautaire 6.2. Missions et stratégies du Programme 6.2.1. La mission du programme :

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• Accompagner le pluralisme radiophonique en accordant une attention particulière au développement des médias communautaires et plus précisément à la radio communautaire

• Promouvoir un modèle de radio communautaire entièrement contrôlée, animée et gérée par les forces sociales organisées qui assurent leur viabilité sociale, technique et financière

• Faire de la radio communautaire un levier pour l’apprentissage de la démocratie, de la bonne gouvernance, de renforcement de l’intercommunalité et de la citoyenneté.

• Soutenir et accompagner les dynamiques de recherches actions dans le sens d’une codification et d’une réglementation promotionnelles favorables au développement de la radio communautaire.

• Faire des radios communautaires des espaces d’ouverture des communautés rurales sur le monde des NTIC

• Mettre en place un mécanisme de transfert progressif des fonctions du programme aux bénéficiaires directs

6.2.2. Orientation méthodologique : approche générale de mise en œuvre « Donner la priorité à la participation et à la responsabilisation des acteurs et partenaires à la base » Les approches participatives sont les plus appropriées par rapport au but poursuivi, notamment, l’appropriation de l’outil radiophonique comme instrument d’autopromotion communautaire et la lutte contre la pauvreté. Il s’agit, au niveau du programme, de donner corps aux approches participatives à travers des concepts précis et des tâches claires. Les interventions du Programme s’appuient sur des échanges effectifs avec les acteurs partenaires, avec une attention particulière et prioritaire à leurs logiques et à leur perception. Les réalités du contexte local motivent par ailleurs que l’on veille particulièrement aux aspects du ‘genre’ et d’une gestion des initiatives orientée par le souci de durabilité, de responsabilisation et de renforcement des acteurs locaux. « Accompagner les acteurs à définir leurs propres règles de fonctionnement, à déterminer les bases de leur engagement et les conditions de leur respect » Toutes les cultures et toutes les sociétés ont des règles, des conventions et connaissent sous une forme ou une autre des « contrats » et le respect des contrats. Le respect de la parole donnée et la caution solidaire d’une communauté constitue des ressources culturelles qui sont mises à contribution. C’est pourquoi, le Programme s’appuie sur une définition claire des règles du partenariat, des engagements respectifs et du respect des règles et des engagements comme base de la confiance réciproque nécessaire à la collaboration fructueuse. La fixation de commun accord, des règles du jeu, l’insistance sur leur respect et la clarté dans les engagements de chaque partie constituent des moments de négociation sociale continue et une base d’évaluation concrète et réciproque de la qualité des acteurs partenaires. « Accompagner les communautés à asseoir un mode de fonctionnement impersonnel, fondé sur des règles et des outils clairement définies » La question de l’institutionnalisation des actions est d’autant plus cruciale que la tendance générale dans les communautés rurales est la personnalisation des initiatives. Dans la plupart des cas, la durabilité des initiatives est, par conséquent, compromise. L’institutionnalisation permet à travers un fonctionnement et une gestion fondée sur des procédures et une culture administrative impersonnelle, d’assurer une meilleure participation

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démocratique et crée les conditions d’une responsabilisation plus effective des communautés partenaires. « Responsabiliser les acteurs à la base, laisser faire dans la mesure des compétences et suppléer en cas de défaillance… » La stratégie de l’autopromotion et de la responsabilisation des communautés et autres partenaires directs, passe forcément – si elle veut s’assurer un minimum d’efficacité - par une clarification des rôles, des niveaux de compétences et des tâches des divers acteurs impliqués. L’institutionnalisation ne peut non plus s’envisager en dehors d’un tel effort de clarification. Le programme s’appuiera dans ses interventions sur la responsabilisation des communautés et des auditeurs dans toute la mesure de leur compétence. Cela implique le renforcement progressif de leur compétence et contribue à réduire considérablement la tendance (parfois justifiée) de l’IK et du Programme à se substituer aux partenaires dans le champ de leur compétence. « Faire de la qualification et du professionnalisme les clé de durabilité des RC » Le renforcement des capacités techniques constitue le premier moyen d’amélioration de la qualité des productions et des émissions des RC. La qualité des productions reste le seul moyen d’accroissement et de fidélisation de l’auditoire. Le programme met donc un accent particulier sur l’amélioration des grilles de programme et le renforcement technique des animateurs et gestionnaires des RC « Développer et renforcer des synergies avec les autres programmes »: Dans cette démarche, les programmes des la DDC constituent des partenaires privilégiés, notamment le PSS (sur les préoccupations relatives à la santé), le PALEA (pour les questions de renforcement en langues nationales) et les programmes de développement local. Le Programme contribuera à faciliter le développement de partenariat entre lesdits programmes et les radios dans le cadre de la mise en œuvre de leurs actions. «Maintenir le dialogue politique, promouvoir la recherche-action pour influer sur les conditions – cadre » Dans cette démarche, la HAAC et le Ministère en charge de la Communication et de la Promotion des Nouvelles Technologies sont des partenaires privilégiés du Programme. Méthodologie détaillée (voir en annexe) VII- Objectifs de la nouvelle phase La nouvelle phase offrira l’opportunité de poursuivre et d’affiner l’expérience entreprise par le Programme, d’accompagner le pluralisme en matière de médias dans un cadre législatif et institutionnel adéquat, de soutenir le renforcement d’un système de communication radiophonique viable et performant, porté par les acteurs de la société civile, au service du développement local et de l’épanouissement des communautés à la base, en vue de réduire les déséquilibres ville / campagne, hommes / femmes, de promouvoir le droit à l’information et à la communication des populations en milieu rural et périurbain, et de contribuer à la réduction de la pauvreté. De façon concrète, la nouvelle phase poursuivra les objectifs ci-après. a. Renforcer la viabilité des radios communautaires

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Cinq radios communautaires ont émergé grâce au partenariat entre les communautés de Bassila, Bembéréké, Possotomé, Kétou et Tchetti et le Programme. Trois autres radios de type communautaire ont bénéficié de l’appui du programme en petits matériels et en appui conseil, notamment les radios de Djougou, de Nikki et de Kouandé. Il existe une dizaine d’autres radios communautaires ou de type associatif (Illèma / Dassa, Idadu/Savè, Nanto/Natitingou, Kandi FM/Kandi, Dinaba/Boukoumbé, Kpably/Kèrou, Lalo, Ouèssè, Tanguiéta, Banikoara, Ouaké) qui sollicitent un appui en matériel, en formation ou en appui-conseil. Au nombre de ces radios, celles de Savè, de Kandi et de Natitingou semblent jouir du statut juridique et avoir établi un mode de fonctionnement qui offre des bases de collaboration potentiellement fructueuses. La RRL de Ouèssè doit pouvoir continuer de bénéficier de l’appui du PACOM.

L’appui à ces radios consistera ici principalement à renforcer leur viabilité sociale et technique. Il s’agit par exemple de :

améliorer la capacité de management stratégique des Conseils d’Administration,

renforcer le système de gestion financière et comptable,

promouvoir l’approche genre dans la gestion administrative et dans les grilles de programme,

assurer la formation technique continue des agents,

mettre en place ou de renforcer le système de feed-back actif à travers le système de correspondants villageois,

assurer la maintenance des équipements

compléter les équipements par des appareils pour les reportages et par la mise en place de système de fourniture d’énergie.

Appuyer la création de Centres Multimédias Communautaires afin d’élargir les sources d’information mais aussi de faciliter les échanges avec les autres radios communautaires du monde

Faire de la production radiophonique un facteur de promotion culturel, de développement social et d’accompagnement des efforts de réduction de la pauvreté. Dans une telle démarche, l’ANCB sera fortement mis à contribution dans la définition d’une stratégie globale de partenariat entre Communes et Radios Communautaires et de renforcement de l’intercommunalité autour desdites radios.

b. Renforcer le système de maintenance et assurer sa viabilité Le système de maintenance mis en place au cours de la troisième phase du programme devra se renforcer. A cet effet, l’acquisition d’un complément d’équipements sera nécessaire pour l’atelier de maintenance préventive et curative (pour les grandes pannes). Il conviendra aussi de renforcer sa capacité à intervenir rapidement et avec une efficacité accrue, de constituer une centrale d’achats de pièces détachées et d’étendre la ‘clientèle’ du système de maintenance en offrant des prestations de service aux autres radios. c. Mettre en place un Centre de Formation Technique et de Production au profit des

radios Les demandes en formation sont croissantes et vont rester très élevées pendant encore quelques années, sur des aspects spécifiques et sur les innovations. Les évaluations des formations effectuées dans divers Centres de la sous-région et par divers formateurs individuels indiquent clairement la nécessité de créer une ingénierie de formation

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spécifique, mieux adaptée et à coût réduit. Les besoins des radios de proximité se situent aujourd’hui dans le renforcement des capacités à lire et à interpréter le tissu social et à y adapter constamment la production radiophonique, la formation spécifique des administrateurs et des gestionnaires des radios communautaires, l’élaboration de méthodes appropriées de formation des adultes, l’élaboration de modules de formation adaptés à la situation concrète des personnes impliquées dans le fonctionnement des radios. De ce point de vue, le PACOM a capitalisé des expériences uniques en Afrique et a développé une expertise qu’il convient d’institutionnaliser. La HAAC investit chaque année plusieurs dizaines de millions de francs CFA dans la formation au titre de l’aide de l’Etat à la presse. Une partie de cette aide pourrait contribuer à la mise en place et au fonctionnement d’un tel centre. Une étude de marché initiale révèle, qu’un tel centre peut s’autofinancer au bout de trois années d’existence, s’il est créé dans un esprit entrepreneurial et avec diverses prestations de services (studio de maintenance, studio de production, etc.) d. Appuyer le fonctionnement et les activités des organisations de professionnels de

la communication Il s’agit principalement de soutenir le RIF- Bénin (identifié comme principal levier principal de promotion de l’approche genre dans les radios communautaires) à travers les activités d’appui - conseil, de formation et d’appui institutionnel. e. Renforcer les acquis du partenariat avec la HAAC Dans ce cadre, il s’agira fondamentalement de soutenir la HAAC à améliorer les bases légales de son fonctionnement, à contrôler et réguler les activités des médias, à institutionnaliser ses outils de promotion des radios communautaires à travers des textes réglementaires, à renforcer ses capacités d’intervention, à capitaliser ses expériences à travers sa participation au Réseau des Instances Africaines de Régulation et de la Communication (RIARC) et des publications. f. Faire des avancées décisives dans le désengagement du PACOM Cet objectif stratégique doit déterminer l’évolution générale du programme dans son contenu et les approches. Il importe de renforcer la pratique de la subsidiarité et de poursuivre le transfert progressif des fonctions du programme, à la Fédération des radios et aux radios isolément considérées. La dévolution progressive du programme pourrait laisser place, à termes, à un léger fonds d’appui ponctuel du BuCo aux Radios Communautaires. Ce fonds sera directement géré par le BuCo.

Les objectifs spécifiques suivants sont poursuivis au cours de la présente phase (Avril 2006– décembre 2009). 1. Les populations rurales et périurbaines sont desservies par des radios de qualité,

qu’elles mettent à contribution pour l’épanouissement réel des communautés, la promotion de la bonne gouvernance locale, la réduction de la pauvreté et la lutte contre le VIH/SIDA ;

2. Les radios communautaires sont devenues des leviers importants et des instruments techniques à la disposition des communes pour promouvoir l’intercommunalité, la bonne gouvernance locale et un développement participatif équilibré.

3. Les radios communautaires ont des équipements additionnels, notamment en matériels audionumériques de production, et de reportage et produisent des émissions de qualité ;

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4. Les Radios Communautaires sont connectées à l’Internet, communiquent avec les autres radios du monde et offrent des prestations de qualité aux populations rurales

5. Les connaissances des animateurs et gestionnaires des radios communautaires sont affinées et les radios sont animées en respect de la déontologie, avec professionnalisme et équité par rapport au genre ;

6. Les organes de gestion des radios communautaires bénéficient d’un appui accompagnement de proximité pour améliorer, leur production et leur système de gestion administrative et financière ;

7. Les radios communautaires de Nikki et de Djougou ont des locaux et des équipements de production et de diffusion pour un fonctionnement adéquat

8. La zone défavorisée du Département de l’Alibori dispose d’une radio communautaire qui contribue à l’épanouissement des communautés de cette région du Bénin (option non retenue)

9. La Fédération des Radios Communautaires et Assimilées du Bénin (FERCAB) bénéficie d’un appui conseil de proximité, renforce son système de maintenance et son mécanisme de renouvellement des équipements ;

10. Le cadre réglementaire et législatif du paysage radiophonique non commercial est davantage adapté aux spécificités des radios communautaires, la HAAC joue son rôle de régulation avec efficacité et contribue au respect de la déontologie et à la professionnalisation dans le secteur ;

11. Le programme dispose d’un système de gestion du savoir qui permet de capitaliser les expériences et les résultats

12. Le programme bénéficie d’une expertise de qualité et contribue au renforcement des ressources nationales en matière de conception et de mise en œuvre de programme de développement

VIII- Les activités à mener Au nombre des actions, il faut signaler, notamment : - l’institutionnalisation des outils de promotion et de contrôle des radios communautaires

par l’instance nationale de régulation ; - l’appui technique aux organisations des professionnels de la communication chargées

des questions de déontologie, de professionnalisme et d’équité selon le genre ; - l’acquisition et la mise à disposition des radios communautaires, d’équipements

complémentaires (équipement de production numérique, moyens de déplacement, stock de base pour la maintenance, etc.) ;

- l’acquisition et l’installation d’équipements pour l’énergie - l’acquisition et l’installation d’équipements de connexion aux NTIC (l’Internet) - le renforcement du système de maintenance ; - la formation et les appuis techniques pour renforcer les dispositifs et mesures de viabilité

des radios communautaires ; - la construction des bâtiments et l’équipement des radios de Nikki et Djougou - le renforcement des services communs aux radios et le renforcement de leur synergie ; - la réalisation de diverses missions d’appui et d’études, ainsi que la capitalisation des

expériences. Le calendrier d'exécution de ces activités couvre la période de Avril 2006 à décembre 2009. IX- Les résultats à atteindre La poursuite de ces objectifs spécifiques permettra d’atteindre au bout de la phase les résultats suivants.

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1. Les radios communautaires bénéficient d’un soutien plus concret de l’Etat ; 2. Une politique de gestion des fréquences et un plan de promotion et de viabilisation des

radios communautaires existent et permet à l’Etat de s’engager davantage au profit des radios de proximité;

3. La spécificité et les intérêts des radios communautaires et le droit à l’information des communautés à la base sont promus et défendus par la FERCAB;

4. La FERCAB dispose d’une régie commerciale fonctionnelle et d’un système de maintenance opérationnel et efficace ;

5. La conscience professionnelle et le respect de la déontologie deviennent des valeurs partagées au niveau des gestionnaires et les animateurs des radios communautaires ;

6. Le déséquilibre hommes / femmes au sein du personnel des médias et dans la production radiophonique connaît une réduction substantielle ;

7. Les organes de gestion des radios communautaires (AG, CA, Commissions techniques, Commission de contrôle, etc.) fonctionnent davantage conformément aux statuts et Règlement Intérieur, les différentes règles et procédures sont maîtrisées et appliquées de manière institutionnalisée ;

8. Les gestionnaires, les animateurs et les correspondants locaux contribuent à l’enracinement social des radios communautaires et à créer un système de feedback qui améliore de façon visible les relations entre les radios et leurs auditeurs ;

9. le paysage radiophonique dispose d’un centre de formation et recyclage qui contribue à la professionnalisation dans le secteur

10. La mise à disposition des équipements contribue à l’amélioration de la performance des radios communautaires ;

11. Les radios communautaires deviennent effectivement des instruments dont les communautés à la base se servent pour l’épanouissement des communautés, la promotion de la bonne gouvernance, la lutte contre le VIH/SIDA et la pauvreté.

12. Les relations entre RC et les Communes sont clarifiées et les radios communautaires deviennent des leviers efficaces qui contribuent à promouvoir l’intercommunalité et la solidarité entre les Communes rurales et périurbaines

1. Analyse rétrospective du programme par rapport aux objectifs prévus en 2008

Rappel des défis majeurs de 2008 Amélioration de l’information et de la communication intra et inter communal et

communautaire ; Documentation, capitalisation et management des connaissances La problématique de la numérisation des radios partenaires du programme est résolue Les centres multimédia communautaires de Nikki et de Bembéréké sont installés Etablir les bases d’une collaboration réussie entre les RC et les nouveaux

conseillers élus.

Résultats atteints (objectifs principaux atteints en 2008 et pourquoi ?) Les interventions et les appuis conseils du programme ont permis aux radios

communautaires de Kétou et Tchetti de sortir des situations de crises institutionnelles découlant des élections locales. Les organes de gestion des radios de Kétou et Tchetti fonctionnent normalement.

Les radios Communautaires de Kétou et de Tchetti ont connu des changements au niveau de la Direction. Le programme a conduit un processus de sélection d’un nouveau candidat à Tchetti et accompagné les négociations et discussions ayant abouti à l’entrée en fonction d’un nouveau directeur à Kétou.

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Le processus de concertation et de planification participative impliquant les représentants des partenaires du programme a permis de poursuivre sans difficulté le partenariat avec le RIF, la FERCAB et les communautés de Bassila, Bembèrèkè, Djougou, Kandi, Kétou, Kouandé, Nikki, Ouèssè, Possotomé, Savè et Tchetti.

La gestion financière et comptable des ressources des radios s’est améliorée. Les appuis conseil ainsi que les outils (facturiers à trois feuillets) et procédures mis en œuvre au niveau des radios ont permis d’améliorer la situation financière des radios. L’augmentation des recettes est passée d’une proportion de 27% en juin à 55% en octobre 2008.

Les redevances annuelles payées en contre partie de l’exploitation des fréquences sont réduites de 500 000 F CFA à 200 000 F CFA pour les radios communautaires grâce aux actions de lobbying et de plaidoyer menées par le Programme et la Fédération des radios.

Les radios communautaires de Djougou et de Nikki sont équipés de matériels de production et de diffusion modernes. Les zones de couverture des deux radios sont passées d’environ 50 km à la ronde a plus de 150 à vol d’oiseau avec un accroissement de 25% de la masse horaire hebdomadaire de diffusion. (Nikki est passée de 77 heures par semaine à 97 heures et Djougou de 89 h à 95 heures par semaine).

L’amélioration de la qualité d’écoute et l’élargissement de la zone de couverture ont induit des changements qualitatifs dans les relations entre les communes et la Radio Su Tii Déra de Nikki mais aussi les relations avec les autres intervenants extérieurs en activité dans la zone (La commune de Pèrèrè jusque-là réticente a fini par signer un contrat de partenariat avec la radio de Nikki. En l’espace d’un mois, la radio a mobilisé plus de 4 millions de F CFA de contrat de prestation).

Vingt huit (28) personnes membres des Commissions de Contrôle sont formées et assument leurs tâches de gestionnaires et de contrôleurs de gestion pour le compte des radios de Bassila, Bembèrèkè, Kétou, Djougou, Possotomé, Kouandé, Tchetti, Nikki et Savè.

Les appuis conseils, les outils de gestion et les procédures mis en place à Nikki ont permis de renforcer la situation financière de la Radio qui progressivement couvre ses charges de fonctionnement et réalise des investissements (achat de moto et de véhicule de reportage pour les animateurs, réalisation de la clôture du nouveau siège, achat d’un ordinateur portatif pour le Directeur, paiement des frais de formations professionnelles pour le Directeur, etc.)

Trente et un (31) personnes membres des Commissions Programmes des radios de Bassila, Kétou, Possotomé, Tchetti et Savè ont été renforcées au plan technique et méthodologique pour assister le personnel dans la conception des grilles de programme. Elles disposent d’outils d’analyse genre, d’un instrument d’analyse de l’auditoire et sont devenues des critiques qui apportent une plus value aux grilles de programme.

Près de quatre vingt (80) Correspondants Villageois ont été outillés pour faire des reportages et mobiliser des prestations au profit des radios communautaires (grâce aux activités des correspondants, les ressources provenant des prestations traditionnelles - communiqués, annonces et avis - ont connu un accroissement de près 150% à Nikki).

La mise en place des correspondants villageois a facilité la collecte des informations dans les milieux les plus reculés permettant ainsi de diversifier les informations. Les émissions et les productions sont à plus de 75% basées sur des informations locales.

Une vingtaine (20) d’animateurs des radios communautaires ont été formés en production et montage audionumérique et réalise des émissions de meilleure écoute.

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Les capacités des techniciens des radios communautaires ont été renforcées en maintenance informatique et entretien des appareils audionumériques. Ils sont désormais capables d’intervenir sur les appareils audionumériques en cas de petites pannes.

La problématique de l’énergie électrique au niveau des radios communautaires de Bassila, Nikki, Kétou, Possotomé, Bembèrèkè, Djougou et Tchetti est résolue de façon durable grâce à l’acquisition et à l’installation de système de production d’énergie.

La stabilisation de l’énergie électrique a contribué à l’amélioration du service radiophonique (72 heures de diffusion à Bassila, 81 heures à Bembèrèkè, 95 heures à Djougou, 78 heures à Kétou, 79 heures à Possotomé et 61 heures à Tchetti) et à la réduction notable des dépenses directes de fonctionnement.

La FERCAB se positionne dans le paysage médiatique et dans le champ du développement comme un acteur intermédiaire entre les radios communautaires et les institutions de développement. Le partenariat entre la FERCAB et le Projet de lutte contre le VIH/SIDA, pour l’implication des radios dans les activités de sensibilisation, fait de la FERCAB une structure faîtière représentative des radios membres.

Un atelier de réflexion pour la refondation et la restructuration de la FERCAB a permis de repenser le fonctionnement du réseau dans le sens d’un allégement des charges et d’une efficacité plus accrue. Les résultats de cet atelier vont nourrir les réflexions à l’occasion de l’Assemblée Générale de restructuration prévue en janvier 2009.

Le processus de conception d’une mutuelle de pièces de rechange est achevé. Le projet de document cadre devra être discuté et amendé à l’occasion d’un atelier de validation prévu pour courant janvier 2009.

une trentaine (30) de femmes membres du RIF ont reçu une formation technique et professionnelle en production et montage audionumérique, réalisent des productions avec du numérique et prennent part aux campagnes d’activisme pour la promotion et la protection des femmes.

Les Directeurs de station, les Présidents des Conseils d’Administration et les Secrétaires aux finances des radios partenaires, soit environ une trentaine (30) de personnes, ont pris part à un stage de perfectionnement sur le management d’équipe. Les acquis de ce stage ont permis de désamorcer certaines crises latentes et d’asseoir progressivement de nouvelles méthodes de gestion au niveau des radios communautaires.

Les objectifs principaux qui n’ont pas été atteints, et pourquoi ? Acquisition et installation des ordinateurs et accessoires pour la numérisation des

radios communautaires : Le non achèvement des travaux d’installation du système électrique a ralenti le processus de numérisation des radios partenaires du programme.

Formation d’un technicien pour faire fonctionner l’unité de maintenance de la FERCAB : L’envoie d’un technicien à l’usine du fournisseur des équipements installés à Nikki et Djougou est une option avantageuse. Un stage à l’usine du fournisseur facilitera le suivi et la maintenance des équipements acquis.

Connexion des RC de Nikki Internet : Les coûts connexes à la réalisation d’un Centre Multimédia Communautaire, notamment les coûts liés à la fourniture d’accès ne sont pas encore maîtrisés.