La science selon Marat

« Si l’on nous objectait une fois de plus que Marat est un auteur scientifique de second ordre, nous répondrions que

ses œuvres furent abondamment citées à la fin du XVIIIè siècle et nous retournerions l’objection en répétant que ce qui caractérise précisément la période préscientifique, c’est

que les auteurs de second ordre y ont une grande influence. Ils sont des ouvriers actifs de la cité savante. » Bachelard, La formation de l’esprit scientifique, Paris, Vrin

2004 (1938), p. 89

Bibliographie

• Michel Blay éd., Optique de Newton trad. par Marat, Paris, Dunod 2015

• Clifford D. Conner, Jean-Paul Marat : Tribune of the French Revolution, London, Paperback, 2012

• Jacques De Cock, Marat avant 1789, Fantasques éditions, 2003

• Jean-François Lemaire éd., Marat homme de sciences?, Paris, Les empêcheurs de penser en rond,1993

I. Un scientifique reconnu et contesté • Journal Encyclopédique, janvier 1781 : « L’auteur [Marat] a une méthode

particulière de traiter la physique; méthode qui devroit être adoptée par tous les physiciens. Dans ses écrits, point d’échafaudage, de verbiage, de discussions étrangères au sujet : toujours des faits simples, clairs, dont il ne tire presque jamais que des conséquences immédiates; & toujours la justesse, la netteté, la nouveauté des idées marchent de pair avec la clarté & la précision du style. Les Recherches physiques sur le feu ne sçauraient manquer de devenir un ouvrage classique; & il est à désirer qu’il soit bientôt suivi dans tous les collèges destinés à l’instruction de la jeunesse, comme il l’est déjà dans quelques uns. »

• Rapport… Sur le concours concernant la réfrangibilité des rayons hétérogènes, Août 1786 : « La réfutation du système de M. Marat termine le mémoire couronné [par l’Académie de Lyon]. M. Marat dit positivement qu’on peut donner un faisceau de lumière avec lequel il serait impossible de former le spectre solaire. Cette assertion est fausse, répond M. de Flaugergues, dans sa 52ème proposition il indique trois méthodes pour faire apparaître le spectre dans les circonstances indiquées par M. Marat ».

L’œuvre scientifique imprimée

• 1773 : A Philosophical Essay on Man. Being en attempt to investigaite the Principles and Laws of the reciprocical influence of the Soul and Body. 2 vol., London, Newbery & Ridley. Trad. en 1775 en Français sous le titre De l’homme (Amsterdam, Mard-Michel Rey) violemment critiqué par Voltaire en mai 1777 mais lu avec intérêt par Diderot.

• 1775 : An Essay on Gleets, wherein the Defects of the Actual Method of treting those Complaints of the Urethra are pointed out, and an Effectual Way of curing them indicated, London, W. Nicoll

• 1776 : An inquiry into the Nature, Cause and Cure of a singular Disease of the Eyes, hitherto unknown, and yet common, Produced by the Use of certain mercurial Preparation, London, W. Nicoll.

• 1779 : Découvertes sur le feu, l’électricité et la lumière… Paris, de Clousier.

• 1780 : Recherches physiques sur le feu, Paris, Jombert. Découvertes sur la lumière, à Londres et à Paris, Jombert.

• 1782 : Recherches physiques sur l’électricité, Paris, Clousier

• 1784 : Notions élémentaires d’optique, Paris, Didot jeune; Mémoire sur l’électricité médicale, Paris, Jorry.

• 1785 : Observations de M. l’amateur Avec à M. l’abbé SANS, sur la nécessité indispensable d’avoir une théorie solide et lumineuse, avant d’ouvrir Boutique d’Electricité Médicale; en réponse à la Lettre de M. l’abbé Sans à M. Marat dans le n°16 de l’Année Littéraire. (A Epidaure, et se trouve à) Paris, Méquignon l’aîné. Lettres de l’Observateur de Bon-sens à M. DE *** sur la fatale catastrophe des infortunés PILATRE DE ROZIER & ROMAIN, les aéronautes et l’aérostation, Londres, Paris, Méquignon l’aîné.

• 1787 : Optique de Newton, traduction nouvelle, Paris, Leroy

• 1788 : Mémoires académiques ou nouvelles découvertes sur la Lumière relatives aux points les plus importants de l’Optique, Paris, N. T. Méquignon.

Mentions des œuvres scientifiques de Marat dans la presse • Medical and Philosophical Commentaries by a Society of Physicians of Edinburgh, avril 1773

• Gentleman’s Magazine, avril 1773

• Westminster Magazine, avril 1773

• Monthly Review, mars 1772, juin 1774, octobre 1782

• Journal de Littérature, des Sciences et des Arts, mai-juin 1780, sept. 1780, nov. 1780, avril 1781, 1782 T.1, avril 1782, 1782 T. 2,

• Journal Encyclopédique (un journal à Paris, un à Bouillon), août 1773, février 1776, octobre 1779, décembre 1780, mai-juin 1781, août 1782, juillet 1785, oct. 1785, nov. 1785, janvier 1786, mars 1787

• Journal de Politique et de Littérature, Paris, mai 1777

• Gazette de Santé, octobre 1777, novembre 1777, décembre 1777, janvier 1778

• Esprit des Journaux, août 1778, janvier 1779, septembre 1779, novembre 1779, mars 1781, juillet 1782, août 1784, juin 1785

• Journal de Paris, novembre 1778, août 1779, octobre 1779, avril 1780, juin 1780

• Mercure de France, août 1779, nov. 1779, déc. 1780, janvier 1781, mars 1781

• Journal de Physique, novembre 1779, juillet 1780, janvier 1781, avril 1781, juin 1781, nov. 1781, juillet 1782, sept. 1785, février 1788

• Journal Helvétique, février 1780

• Journal des Scavans, avril 1780, septembre 1785, décembre 1787

• Journal de Médecine, 1781, 1785

• Courier de l’Europe, mars 1782, mai 1782

• L’Année Littéraire, juin 1782, mai 1785

• Journal Helvétique, juillet 1782

• Journal polyptique des Sciences et des Arts, juin 1786

• Journal général de France, juillet 1787, décembre 1787, janvier 1788, juin 1789

• Journal de Normandie, n°11, 1788

II. Un homme de réseaux. • « Dès que j’ai eu reçu votre lettre du 29 7bre dernier,

Monsieur, je l’ai remise à l’auteur du mémoire couronné par l’académie au sujet de l’électricité médicale. Cet auteur est le célèbre Mr Marat si avantageusement connu de l’Europe savante par ses belles découvertes en physique; vous recevrez par ce même courrier une lettre de lui avec sa procuration ainsi que vous l’avez demandé. Je ne doute pas que cette connoissance n’ajoute au plaisir qu’a eu l’académie en couronnant le travail d’un homme qui ne pouvoit que mériter d’être distingué par un corps qui sait si bien apprécier les talens.

• « J’ai l’honneur d’être Monsieur, avec les sentimens de la plus parfaite estime, &c. »

• Lettre du Baron de Feldenfeld à M. D’Ambournay, secrétaire perpétuel de l’Académie de Rouen, 3 octobre 1783

Yves-Marie Desmarets, comte de Maillebois, 1715-

1791, acad. Sc. 1740 (v. 1760 par Carmontel)

Amours et réseaux : Angelica Kauffmann

III.Les thèses scientifiques de Marat

• La médecine

• Les fluides

• A quoi sert la science?

• Les Charlatans modernes (1791)