La santéria cubaine

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« Cela fait tellement longtemps que les peuples des sociétés occidentales n’utilisent plus les ‘muscles’ destinés à voir plus loin que ce qui est immédiatement tangible ou matériel, qu’ils en ont oublié le fonctionnement… » Raùl Canizares, Santerìa cubana, el Sendero de la noche Projet Zellidja ALICIA FISCHMEISTER 29 juin – 30 juillet 2007 VOIR UN PEU PLUS LOIN : LA SANTERÌA CUBAINE

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Projet de premier voyage réalisé en 2007 par Alicia Fischmeister

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« Cela fait tellement longtemps que les peuples des sociétés occidentales n’utilisent plus les ‘muscles’ destinés à voir plus loin que ce

qui est immédiatement tangible ou matériel, qu’ils en ont oublié le fonctionnement… »

Raùl Canizares, Santerìa cubana, el Sendero de la noche

Projet Zellidja ALICIA FISCHMEISTER 29 juin – 30 juillet 2007

VOIR UN PEU PLUS LOIN : LA SANTERÌA

CUBAINE

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Pour vous y retrouver

PRESENTATION ……………………………………………………………………………………………….. p.1 MA VISION DU VOYAGE ………………………………………………………………………………….. p.2 ZELLIDJA …………………………………………………………………………………………………. p. 3 & 4 MON SUJET ………………………………………………………………………………………………………. p. 5 COMMENT JE L’AI CHOISI ……………………………………………………………………………… p. 6 MES CONTACTS ……………………………………………………………………………………………… p. 7 MON ITINERAIRE ……………………………………………………………………………………………. p. 8 MON BUDGET ……………………………………………………………………………………….. p. 9 & 10 ANNEXES : pièce d’identité et fiche de paie …….……………………………………….. p. 11

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Bonjour !

Je m’appelle Alicia, j’ai 20 ans, je suis en 2ème année de prépa littéraire. Depuis que j’ai 12-13 ans, j’ai deux passions, le cinéma et le voyage. Pour moi, elles sont intrinsèquement liées : j’aime l’image car j’aime capter le monde

je veux faire des films pour traduire ce monde à ma

manière et partager avec les autres l’intérêt et la beauté que j’y vois

et pour teinter de ces découvertes les mondes que je connais déjà…

je voyage pour découvrir encore et encore de nouveaux mondes dont je n’ai même pas idée

J’ai de plus une soif de découvrir absolument insatiable, qui concerne tous les domaines (ce n’est pas pour rien que j’ai choisi de poursuivre des études générales le plus longtemps possible en faisant une prépa littéraire), et avant tout moi-même. Non pas par narcissisme, non pas parce que je pense être un sujet d’étude plus intéressant qu’un autre, pas du tout ; je suis simplement persuadée que se connaître vraiment est la seule façon de pouvoir faire, dans la vie, les choix qui conviennent. Se connaître vraiment, vaste programme, n’est-ce pas ? Selon moi, cela passe forcément -bien que pas uniquement- par le fait de se confronter volontairement à des expériences inhabituelles dans lesquelles on a besoin de prendre des décisions que l’on aurait jamais prises autrement, d’adopter des comportements que l’on ne se savait pas capable d’adopter. A chaque expérience de ce type, on tire une nouvelle information sur soi, que l’on place à côté des autres et que l’on pourra étudier, plus tard, en se disant « un petit peu de la personne que je suis se trouve dans ce qui s’est passé ce jour-là ».

→ →

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A ce titre, absolument tout ce que la vie nous propose peut être utile pour mieux se connaître.

ALORS, POURQUOI LE VOYAGE ?

Le voyage ouvre l’esprit, ouvre de nouveaux horizons… Bien sûr, bien sûr, mais avant tout, par le simple fait de sortir de chez soi, le voyage apporte une foule de situations particulières, inhabituelles, auxquelles il est bon de se frotter au moins un peu, pour gratter les strates de soi que l’ont connaît par cœur et qui sont donc profondément em***dantes. Aller à la rencontre d’être humains qui vivent différemment de soi, qui pensent autrement d’autres choses, permet de poser de temps en temps leur regard à eux sur sa vie à soi, et de l’envisager sous un autre angle. Mais le voyage ouvre aussi la possibilité d’un échange : « je donne autant que j’emporte » doit selon moi être la devise de tout vrai voyageur. Emporter un regard neuf sur son monde, mais donner aussi un peu de son regard à soi pour qu’il se pose à son tour sur le monde de quelqu’un… Ces réflexions métapoétiques ne m’ont pas été inspirées d’un grand philosophe, ni d’un auteur de génie ni d’une illumination divine : je me les suis faites après un premier voyage en solitaire, au Mexique, durant tout le mois d’août dernier. A mon retour, après quelques semaines d’adaptation, j’ai constaté qu’en un seul mois ma personnalité s’était autant enrichie que durant toute l’année précédente. Je me voyais différente, car je prenais en compte tout ce dont j’avais été capable lors de ce voyage ; et je voyais le monde différemment, car s’étaient ajoutés à mon regard ceux de toutes les personnes que j’avais rencontrées.

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Je suis revenue transformée de ce voyage, avec une seule envie, voire besoin : repartir. Le sentiment que la seule façon d’explorer toute les possibilités qui nous sont offertes par la vie est de passer du temps en pays étranger. Mais si je demande aujourd’hui une bourse Zellidja, ce n’est pas (seulement) une question d’argent…

Et puis pourquoi zellidja ?

A la base : une frustration

Mon voyage au Mexique n’a été guidé par aucune étude, aucun but précis, hormis celui de découvrir ce magnifique pays et sa culture. J’ai bourlingué avec mon sac à dos dans toute la moitié sud, et j’ai pris énormément de photos. Lorsque je les regarde aujourd’hui, j’y retrouve les paysages sublimes que j’ai croisés, certaines situations cocasses qui me sont arrivées, mais pas les Mexicains. La photo ci-dessus est la seule que j’ai osé prendre des gens que j’ai croisés, rencontrés, et le fait qu’il s’agisse de chicas qui ne demandaient que ça y est pour quelque chose. A chaque fois que je sortais mon appareil photo, j’avais l’impression de brandir un immense panneau annonçant TOURISTE, au cas où, avec ma peau blanche et mes cheveux rouges, on ne m’aurait pas déjà assez remarquée. A chaque fois que je croisais une vielle mamie mexicaine très photogénique avec ses grandes jupes colorées et ses rubans dans les cheveux, ou une femme portant son bébé sur le côté enveloppé dans des centaines de couvertures sans qu’il étouffe, même en sentant qu’on m’aurait laissée faire je n’ai jamais été capable de demander si je pouvais prendre une photo. Ce n’est pas tant la photo que j’aurais pu prendre qui est cause de ma frustration, que la distance touriste-autochtone que je n’ai pas su vaincre. Bien sûr, j’ai communiqué avec les gens dans leur langue, j’ai passé du temps avec eux en toute simplicité, j’ai tenté d’intégrer certaines de leurs coutumes. Mais même lorsque je me sentais « acceptée », j’étais incapable de leur demander si je pouvais enregistrer leur image, j’avais le sentiment que cela me replacerait immédiatement dans la position du personnage extérieur qui ne cherche rien d’autre qu’à capter un peu d’exotique. Je veux faire des films plus tard, et aussi des documentaires. Au-delà de la diversité des cultures, je trouve l’être humain profondément intéressant, proposant une infinité de comportements qui me fascinent même dans ce qu’ils ont de plus abject. J’ai 20 ans, et je pense qu’il n’est pas trop tôt pour que j’apprenne comment vaincre la distance (qui n’existe peut-être que dans mon imagination, mais c’est déjà beaucoup), comment aller vers les gens sans qu’ils se sentent observés comme des bêtes curieuses, comment trouver la bonne attitude, le bon comportement et la bonne approche pour qu’ils m’autorisent à entrer dans leur univers, et à l’enregistrer pour le partager avec d’autres. En quoi Zellidja va me permettre de surmonter tout cela ? Cela fait plusieurs années que je connais l’existence des bourses Zellidja. J’en demande une au dernier moment (l’année prochaine, je serai trop âgée), et

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je regrette parfois de ne pas l’avoir fait plus tôt. Mais la raison en est aussi simple que personnelle : mes parents sont séparés, depuis mes 13 ans l’été est partagé entre un mois-maman et un mois-papa, et jusqu’à mes 19 ans (mon voyage au Mexique), je n’ai eu envie de « sacrifier » l’un de ces mois pour rien au monde. Quant à mon précédent voyage, j’ai choisi ce pays car j’y ai une très bonne amie que je n’avais pas vue depuis longtemps, et j’avais peur qu’avoir un projet d’étude précis m’empêche de profiter de la semaine que j’ai passée avec elle. En fait, je ne me suis pas vraiment posé la question. Mais je pense que si je n’ai pas demandé de bourse Zellidja auparavant, c’est que je n’étais pas prête, et que si je le fais aujourd’hui, c’est parce que cela s’impose. En effet, l’esprit des bourses Zellidja correspond exactement à la façon dont j’envisage aujourd’hui à la fois le voyage en général, et le voyage que je prévois en particulier. Je ne me sens pas de partir autrement que seule : j’ai voyagé seule au Mexique (hormis la semaine que j’ai passée avec mon amie), et cela m’a permis d’être complètement indépendante et disponible, de diriger mon voyage selon mes intérêts et mes envies du moment et de rencontrer des gens beaucoup plus facilement. Je n’ai été vraiment toute seule (au sens de solitaire) qu’une journée. Moment un peu difficile mais qui m’a aussi beaucoup appris, et que je ne crains plus désormais. Avoir un sujet d’étude précis me semble aujourd’hui (forte de l’expérience de mon premier voyage) la meilleure façon d’ « entrer » réellement dans la culture d’un pays, dans sa spécificité. Avoir des questions précises à poser aux personnes que l’on rencontre, sans que cela exclue les autres questions qui viennent à l’esprit. Envisager certains comportements en fonction de l’aspect culturel étudié, sans que cela empêche d’autres explications. Comprendre en profondeur un petit bout d’une culture différente, et l’expliquer à d’autres pour susciter chez eux l’enthousiasme que l’on a ressenti, et peut-être le désir d’en savoir plus. Ce qui justement m’attire dans un voyage Zellidja, c’est l’idée que c’est tout sauf un voyage touristique : il me semble impossible d’en revenir en disant « Ah oui, j’ai été là-bas, c’est bien, regarde là c’est moi devant l’hôtel ! ». La forme que je veux donner à mon projet

« Etudier la Santerìa », c’est bien beau, mais… comment ? Au cours d’un mois, je ne vais certes pas être capable d’assister à beaucoup de cérémonies, notamment aux trois célébrations d’orishas* qui rythment l’année et ont lieu en septembre et décembre. Et je n’ai pas vraiment envie de rentrer avec un simple exposé sur les différentes composantes de cette religion, car pour cela je n’ai pas besoin d’aller plus loin que la Bibliothèque François Mitterrand à dix minutes de chez moi. Mon objectif est plutôt de comprendre la façon dont les Cubains vivent la Santerìa : ce qu’elle représente pour eux, comment elle se traduit dans leur quotidien… Quel type de croyance ils accordent à cette religion, et quelle place elle tient dans leur vie.

En plus du rapport écrit obligatoire, je compte réaliser un documentaire

filmé, qui sera pour moi une manière de me lancer dans la carrière cinématographique que j’envisage depuis longtemps. Une sorte d’entraînement, de premier pas, mais que je souhaite rendre aussi enrichissant et efficace que

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possible. Je vise la qualité, bien sûr, mais aussi les erreurs que je saurai alors ne pas reproduire lors de la réalisation du documentaire suivant ! * j’explique juste après !

LA SANTERÌA CUBANA…

Il était une fois, une religion « ouverte à des expériences ne faisant pas partie de la sensibilité des peuples occidentaux »1…

La Santerìa est l’équivalent cubain du vaudou haïtien ou du candomblé brésilien. C’est une religion à part entière, avec ses divinités, ses cérémonies et ses lieux de cultes. Elle dérive de la religion yoruba pratiquée au Nigeria, qui a été importée sur l’île en même temps que les esclaves, lors de la colonisation. Une fois à Cuba, ceux-ci furent soumis à l’hégémonie du catholicisme, et durent « déguiser » les objets de leur croyance pour les conserver : ainsi, chacune de leurs divinités (qu’on appelle orishas) a un équivalent dans les saints de la mythologie chrétienne. Elles représentent des forces bien précises, célébrant l’homme et la nature : la mer, le vent, les forêts, la féminité, la sensualité… Si la religion yoruba comptait plus de quarante orishas, aujourd’hui ils ne sont plus qu’une vingtaine à être encore célébrés par la Santerìa.

La Santerìa est une religion animiste, et les orishas sont très fréquemment

invoqués par les Cubains, qui consultent des babalaos (sortes de « prêtres » de la Santerìa) capables de faire certaines prédictions à partir d’objets, ou même de rentrer en contact direct avec les orishas par le biais de cérémonies reposant sur la musique, les rythmes, la transe et parfois même des sacrifices d’animaux. C’est « une religion physique, qui se sent avec tout le corps, qui à son tour alimente l’âme. On dit que les rythmes des tambours de la Santerìa provoquent des réactions positives sur le corps humain. »1 C’est ainsi que les esclaves purent préserver la base de leur religion yoruba : lorsque après leurs longues journées de travail dans les champs de tabac, ils se rassemblaient pour rythmer fiévreusement de leurs tambours les chants célébrant la présence de leurs divinités tout autour d’eux, leurs maîtres étaient loin de se douter qu’il s’agissait d’un rituel religieux…

Aujourd’hui, la Santerìa est bien plus qu’une tradition qui ne survivrait plus

que pour le folklore et le plaisir des touristes. Elle est la plus importante des religions afro-cubaines pratiquées sur l’île, et si tous les Cubains ne sont pas des santeros (fidèles ayant « reçu » un orishas précis après une cérémonie d’initiation), ils sont nombreux à partager ces croyances animistes et à baigner dans cette religion, indissociable de la culture cubaine.

1 Raùl Canizares, Santerìa cubana, el Sendero de la noche

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… ET POURQUOI CA M’INTERESSE

Lorsque j’ai commencé à songer sérieusement à la bourse Zellidja, je n’avais pas de pays de prédilection ni d’idée d’un aspect culturel particulier à étudier. Je me suis donc lancée à la recherche d’un pays et d’un sujet susceptibles d’alimenter ma motivation pendant de longs mois, sans que celle-ci ait le temps de se tarir avant le départ. J’ai été un peu perdue pendant quelques jours face à l’infinité de possibilités qui m’étaient offertes, j’en suis même venue à souhaiter qu’il y ait moins de pays sur notre Terre ! Puis, j’ai commencé par définir quelques critères de choix, en commençant par la langue. Si bien sûr les sourires et les gestes sont la base d’une communication réussie et transcendent toutes les barrières linguistiques, l’effort que l’on fournit pour communiquer avec les habitants d’un pays dans leur propre langue est toujours très apprécié, comme me l’a montrée mon expérience au Mexique. Et moi, avec mon désir un peu utopique de pouvoir voyager n’importe où sans jamais être prise pour une touriste, je n’avais pas envie de compter sur mon anglais pour me débrouiller dans un pays dont je ne connaîtrais pas la langue. J’ai donc fait des razzias de guides de voyage en bibliothèque, et c’est tout-à-fait par hasard que j’ai découvert la Santerìa, dans le Routard de Cuba. Je ne connaissais pas du tout cette religion, mais le petit paragraphe qui y est consacré m’a tout de suite captivée, et j’ai aussitôt abandonné mes recherches, sachant que j’avais trouvé mon sujet. (Dit comme cela, ça fait très romanesque, pourtant c’est véridique, j’étais même dans le métro pour aller en cours…) Pourtant, a priori, je n’y connais rien en religion. Je suis athée, mes parents aussi, je n’ai même jamais lu la Bible, et hormis quelques attirances pour le bouddhisme lorsque j’avais 15-16 ans, je ne me suis jamais vraiment intéressée à aucune forme de culte religieux. Mais peut-être est-ce justement pour cela que ce sujet m’a interpellée. Plus je me suis intéressée à la Santerìa, plus je me suis sentie attirée par cette idée de divinités prenant la forme d’éléments naturels ou d’objets de la vie quotidienne, plus j’ai trouvé en moi de répondant à cette croyance en l’effet de la musique et des chants sur le corps et sur l’âme. Je ne me satisfais pas d’être athée « de naissance », et sans chercher absolument à savoir si Dieu existe, je me demande souvent ce que la religion apporte à ceux qui la pratiquent, et si elle n’a rien à m’apporter à moi. Et la Santerìa est la première forme de religion dans laquelle j’ai envie de me jeter corps et âme pour tenter de la comprendre. Il y a eu un moment pendant lequel j’ai songé à rebrousser chemin. Après quelques lectures sur le sujet, je me suis dit qu’il allait sans doute m’être très difficile d’accéder à certaines cérémonies, encore plus de les filmer, et que les Cubains n’allaient peut-être pas avoir envie de s’ouvrir à moi à propos d’un sujet aussi personnel. J’ai posté quelques messages sur quelques forums, présentant mon projet et demandant des avis sur sa faisabilité. Et les réponses que j’ai reçues ont été providentielles : deux personnes ayant l’air de s’y connaître m’ont longuement expliqué que oui, cela risquait d’être difficile, mais que oui, c’était possible, si j’arrivais à trouver la bonne façon d’aller vers les gens.

Il ne m’en fallait pas plus pour que je redouble de motivation. Un challenge ? Parfait. Des gens désireux de m’aider ? Rassurant. Un sujet un peu

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délicat qui nécessite absolument que je trouve la bonne approche ? Mais c’est exactement ce qu’il me faut !

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QUI VA BIEN POUVOIR M’AIDER ?

Trouver des contacts a été beaucoup plus facile que ce à quoi je m’attendais ! J’ai posté quelques messages sur quelques forums, et j’ai très vite eu de longues réponses de personnes intéressées. Notamment deux, Eliane et Philippe, qui n’habitent pas directement à Cuba et qui n’y seront pas lors de mon voyage, mais qui m’ont donné beaucoup de renseignements utiles et qui ont parfois parlé de mon projet à des proches pratiquant la Santerìa. J’ai aussi pris contact avec un collègue cubain de mon père, Julio Alvarez, chercheur, qui travaille à l’université de La Havane. Il a été tout de suite enthousiasmé par mon projet, et m’a déjà beaucoup aidée … Voici donc les contacts dont je dispose pour l’instant :

• A La Havane : - Julio Alvarez et sa famille. - L’oncle de la femme de Julio, qui est santero (initié). - L’oncle d’un ami du fils de Julio, qui est membre de la société abakua, une des branches de la Santerìa. - Le président de l’association yoruba « Cubayoruba », Julio E. Hernández Chacón, à qui Julio est allé parler de mon projet et qui a accepté de me rencontrer. Pour le contacter avant de partir, je dispose de son adresse mail : [email protected] - Le babalao d’Eliane, Emilio, qui habite à La Playa (à une petite heure de bus). Il possède une casa particular (une chambre à louer) où je m’installerai pour pouvoir faire connaissance plus facilement avec lui et sa famille. Je pourrai l’interviewer, peut-être même faire une consultation d’orishas. Eliane m’a donné son numéro de téléphone : +537 2082753 - Julio m’a dit qu’il s’occupait de me trouver d’autres contacts, notamment à l’université où il travaille : il connaît des professeurs et des chercheurs qui ont travaillé sur la Santerìa, et que je pourrai sûrement interviewer.

• A Santiago de Cuba : - Une amie de Philippe, Ana Victoria, qui pratique la Santerìa. Philippe lui a parlé de mon projet de documentaire, et elle a accepté de m’aider. J’ai ses coordonnées : Ana Victoria Constanten Vera

Martires Del Virginus #10 Avenida de Acacia y Mariana Grajales Reparto LOS OLMOS SANTIAGO DE CUBA 90500 tel = (de France 0053) (22) 634932

- Le fils d’Ana Victoria, qui est santero, et que Philippe a rencontré en même temps que sa mère. Il m’a conviée (par procuration) à la grande fête qu’il va faire pour son anniversaire, durant la seconde quinzaine de juillet, lors de laquelle je risque fort de rencontrer bien d’autres santeros…

Je compte aussi sur la légendaire sympathie des Cubains et sur ma débrouillardise. Je ne logerai que chez l’habitant, et voyagerai le plus possible en stop, pour rencontrer un maximum de gens et pouvoir sauter sur toutes les opportunités qui se présenteront !

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« J’ETAIS SUR LA ROUTE… »

Mon expérience au Mexique m’a montré qu’il est plus judicieux de ne

prévoir que quelques étapes avec des séjours de plusieurs jours dans chacune d’elles, ce qui laisse le temps d’en intercaler d’autres au cours du voyage sans avoir à renoncer à celles prévues initialement. En plus de La Havane et de Santiago, j’ai décidé de m’arrêter à Trinidad, qui est selon Julio une ville où se pratique beaucoup la Santerìa, et qui a l’avantage de se trouver plus ou moins à mi-chemin. Je n’ai pas encore de contact à cet endroit, mais j’ai posté (en espagnol) un message sur un forum dédié spécialement à la Santerìa, et j’attends des réponses… Et puis je ne me fais pas de souci : si je ne trouve personne avant de partir, je trouverai sur place !

Si je reste plus longtemps que prévu à La Havane ou à Trinidad, ou bien que je veux passer plus de temps à Santiago, il me sera possible de prendre le bus au lieu de voyager en stop : un peu plus cher et moins propice aux étapes et rencontres imprévues, mais sûrement un peu plus direct et rapide. Le réseau de bus n’a pas l’air très développé à Cuba, mais il existe, et les trajets se font souvent de nuit ce qui permet de ne pas perdre trop de temps.

Voici donc ce que je prévois de faire :

• La Havane (30 juin – 10 juillet) • trajet La Havane – Trinidad (10 – 12 juillet), avec peut-être des étapes

dans des villages. • Trinidad (13 – 17 juillet) • trajet Trinidad – Santiago (18 – 21 juillet) • Santiago (21 – 27 juillet) • Santiago – La Havane (nuit du 27 au 28 juillet) en train • La Havane (28 – 29 juillet) avant de reprendre mon avion

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ET CA VA NOUS COUTER COMBIEN TOUT CA ����

Le billet d’avion Ah, ce billet… En janvier j’en avais trouvé à 770€, ce qui me paraissait être le moins cher, et j’avais d’abord décidé de le réserver immédiatement. Mais comment être sûre à 100% de pouvoir partir ? Et si je n’avais pas la bourse ? Et si la situation à Cuba se dégradait sérieusement après la mort de Fidel Castro ? Et si un deuxième projet que je mène en parallèle (une année d’étude à Prague avec Erasmus) allait contrecarrer mes plans initiaux ? J’ai donc changé d’avis, et décidé d’attendre un peu. Mais si les prix devenaient exorbitants ? Si à cause de cela je ne pouvais plus partir, même avec la bourse ? Si je ne trouvais plus de places aux dates qui me convenaient ? Aaaaaaaah… C’est là que j’ai été plus que chanceuse. Mon père, qui fait beaucoup de voyages professionnels, avait accumulé un certain nombre de miles, et a décidé de convertir sa participation à mon voyage en survol de l’Atlantique. Pour la somme arbitraire de 300€, il m’a « vendu » ses miles, c’est-à-dire qu’il les a utilisés pour me réserver un billet Prime, l’avantage de ce type de billet étant qu’il est modifiable ou annulable n’importe quand pour la modique somme de 40€. J’ai donc déjà mon billet, qui ne m’a coûté de ma poche que 300€. Le logement Pour les touristes, il n’y a que deux façons de loger à Cuba : dans les grands hôtels quatre étoiles, ou chez l’habitant, dans des casas particulares. Les Cubains paient très cher à l’état pour avoir le droit de louer une chambre chez eux : les prix sont donc assez élevés. Selon le guide du Routard, il faut compter au moins 20$ US la nuit dans les grandes villes comme La Havane ou Santiago, voire 25-30$ à Trinidad. Pour avoir consulté quelques budgets de Z étant partis à Cuba, ces tranches de prix me semblent assez réalistes. J’ai donc décidé de fixer une moyenne à 20$ la nuit (15,2€). → TOTAL : 440,80€ Les transports Comme, pour une question de temps, je ne sais pas s’il me sera possible de voyager en stop autant que je le souhaite, je préfère prévoir le prix des voyages en bus. → TOTAL : 94€ Les « pots-de-rhum » On m’a prévenue, le système D marche très bien à Cuba, et pour assister à certaines cérémonies ou obtenir des renseignements un peu confidentiels sur la Santerìa, je vais devoir jouer un peu du portefeuille… Après avoir questionné Julio à ce sujet, j’ai décidé de compter 10€ à chaque fois, sur une moyenne de 7 « interviews » (entre 5 et 10), en me permettant d’être plus généreuse si je ne voyage qu’en stop et que j’économise donc l’argent du bus. → TOTAL : 70€ Le matériel Pour mener à bien mon projet de documentaire, je dispose déjà d’une caméra DV, mais je vais devoir investir dans un bon micro pour le son, et des mini-DVDs pour avoir de quoi enregistrer l’image… → TOTAL : 250€

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Les prix à Cuba sont le plus souvent en dollars US, parfois en pesos. Ce budget, par contre, est entièrement en euros.

DEPENSES RECETTES

avant de partir: billet d'avion 300 bourse Zellidja 1000 carte de tourisme 22 apport personnel 556,8 pharmacie 20 micro 150 mini-DVDs 100 une fois sur place: logement (29 nuits à 15,20€) 440,8 nourriture (30 jours à 7€) 210 "remerciements" 70 visites 50 imprévus (sécurité) 100 transports: bus La Havane - Trinidad 16 bus Trinidad - Santiago 25 train Santiago - La Havane 23 déplacements intra-urbains 30 TOTAL 1556,8€ TOTAL 1556,8€

Mon apport personnel J’ai travaillé un mois en juin dernier en tant que surveillante d’examens (voir fiche de paye en annexe). J’ai utilisé une partie de mon salaire pour mon voyage au Mexique en août, et j’en ai réservé une partie pour ce voyage-ci (150€). D’autre part, depuis le début de l’année scolaire je fais du baby-sitting ponctuel à 8€/h (j’ai économisé 100€ pour l’instant grâce à cela) ainsi que 3h de ménage par semaine à 10€/h (ce qui devrait me permettre d’économiser 300€ d’ici à la fin de l’année scolaire). La somme que je demande à Zellidja Je me permets de demander la somme maximale, car en tant qu’étudiante il ne m’est guère possible de mettre plus que 500 ou 600€ dans ce voyage… De plus, Cuba est le pays d’Amérique centrale le plus cher pour les non-Cubains. Même dans quelques années, je ne pense pas pouvoir me permettre ce voyage sans l’aide d’une bourse ! Zellidja, c’est une chance providentielle…