La Révision des robinets pour bouteilles de...

La Révision des robinetspour bouteilles de plongée

Document à usage des T.I.V.

Fédération Française d’Etudes et de Sports Sous-MarinsCommission Technique Nationale

J.P. Montagnon - Avril 2006

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FFESSM - Commission Technique Nationale

La révision des robinets pour bouteilles de plongée

Cadre réglementaire

En application du décret du 13 décembre 1999 et de l’arrêté du 15 mars 2000, lesaccessoires sous pression destinés à être installés sur les équipements sous pres-sion mentionnés à l’article 2 de l’arrêté doivent subir des inspections périodiquesaussi souvent que nécessaire, l'intervalle entre deux inspections périodiques ne pou-vant dépasser douze mois pour les bouteilles pour appareils respiratoires utiliséespour la plongée subaquatique. Les robinets doivent donc faire l’objet d’une inspectionannuelle, comme les bouteilles de plongée. L'inspection périodique est réalisée sousla responsabilité de l'exploitant, par une personne compétente apte à reconnaître lesdéfauts susceptibles d'être rencontrés et à en apprécier la gravité.

Le contexte

Les constructeurs ont pris l’habitude, semble-t-il pour des raisons de responsabilité,de considérer que les utilisateurs n’avaient pas la compétence pour effectuer les visi-tes périodiques des appareils, privilégiant leur réseau de distribution. La mise enplace des TIV en 1984 a montré que dans certains cas, cette prise en charge par l’u-tilisateur pouvait donner de bons résultats pour peu que les tâches soient clairementidentifiées et les procédures bien définies. L’expérience des TIV a montré que l’inté-rêt d’un tel dispositif était autant technique et sécuritaire que pédagogique car il a per-mis de faire prendre conscience aux utilisateurs des dommages que peuvent engen-drer de mauvaises manipulations. Le manuel du moniteur précise bien que le rôle desTIV, outre l’inspection des bouteilles de plongée, comprend également la révision desrobinets. Toutefois, Il est bon de préciser que la révision des détendeurs n’entrent pasdans le champ de compétences des TIV, car elle nécessite un savoir faire plus poin-tu et des appareils permettant la vérification des caractéristiques de fonctionnement.

Matériel nécessaire

Outillage :

- un maillet et un martyr (pièce de bois)- un jeu de clés plates- un jeu de clés Allen- tournevis fendu- un extracteur de joint torique- une pince à longs becs- un étau- un bac à ultrasons serait très utile (pour les plus fortunés)

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La jauge de filetagespermet de déterminerle pas en cas de doute

Bague filetée“n’entre pas”

Bague lisse“n’entre pas”

Tournevis fendu

Les outils nécessaires

L’extracteur de jointtorique est en formede crochet et peutfacilement êtreconfectionné à l’aided’une épingle à che-veux par exemple



Produit de nettoyage

- produit de nettoyage industriel de type teepol, Promoclean TP 108 AVANTEC oushampoing dégraissant S.NET 90, de préférence biodégradable- acide orthophosphorique (solution aqueuse à 10 %)- on pourra avantageusement remplacer ces deux produits par un détartrant phospho-rique qui remplira les deux fonctions.

Matériel de contrôle

- une jauge de filetage pour vérifier le pas (s’il n’est pas indiqué sur le robinet)- une bague lisse “n’entre pas” du pas correspondant- une bague filetée “n’entre pas” du pas correspondantIl existe également la possibilité d’utiliser des micromètres pour le contrôle de l’usuredes filetages. Leur utilisation est plus délicate.

Traçabilité

- un dispositif de marquage du robinet (feutre, autocollant ou étiquette)

Graissage

- Graisse silicone préconisée par le constructeur ou graisse ALCO 220 (fabricantMMCC).Certaines marques utilisent maintenant, pour tous les robinets de la graisse compati-ble oxygène comme la graisse Cristolub MCG 111. Dans le cas de la procédure “ser-vice oxygène, n’utiliser qu’une graisse compatible oxygène.

Démontage

Vider la bouteille

Ouvrir la bouteille de telle sorte que celle-ci se vide très lentement . Si la bouteille sevide trop rapidement, le refroidissement dû à la détente est intense et provoque de lacondensation à la fois sur l’extérieur et à l’intérieur de la bouteille, puis le givrage durobinet.

Lorsque la bouteille est vide, manœuvrer le robinet plusieurs fois pour vérifier si larotation ne présente pas de points durs.

Mise à nu

Démonter et enlever tout ce qui peut gêner l’opération : filet de protection, tige deréserve, bretelles...

Cas d’un bi-bouteille

S’il s’agit d’un bi-bouteille, le démontage du robinet nécessite d’enlever le culot. Pour



A l’aide du tournevis fendu,dévisser l’écrou qui retient le volant de conservation

A l’aide du maillet et du martyr, frapper modérément sur la partie quiétait recouverte par le volant de conservation, jusqu’à débloquer lerobinet. Ne jamais frapper sur une partie creuse du robinet. Le corpsdu robinet est en laiton, alliage malléable qui serait endommagé defaçon irréversible. Une autre solution consiste à enlerver l’opercule età visser un levier dans le filetage DIN.



cela, taper modérément sur toutes les parties du culot à l’aide du maillet pour le décol-ler de la bouteille. Posez le bi sur un établi et enlever le culot à l’aide du maillet. Il estpréférable d’utiliser un martyr en bois pour effectuer cette opération et en aucun cas,n’utiliser un marteau qui peut provoquer des goujures à la surface du tube en cas demaladresse. Une méthode particulièrement efficace consiste à utiliser une sourced’air comprimé moyenne ou basse pression et à l’aide d’un tuyau, insuffler de l’air parles trous d’évacuation du fond du culot. Un vieux premier étage de détendeur muni dutuyau moyenne pression et monté sur une bouteille peut remplir cette fonction.

Lorsque le culot est enlevé, dévisser les deux contre écrous de la barre de liaison àl’aide de la clé plate appropriée. L’un est muni d’un pas à droite et l’autre d’un pas àgauche. L’écrou au pas à gauche est reconnaissable grâce à des stries sur les anglesdes six pans. Dévisser la partie centrale du robinet pour désaccoupler les deux bou-teilles en veillant à conserver leur parallélisme pour ne pas risquer de tordre le robi-net.

Poursuite du démontage.

A l’aide du tournevis fendu, dévisser l’écrou qui retient le volant de conservation, enle-ver le ressort puis le volant.A l’aide du maillet et du martyr, frapper modérément sur la partie qui était recouvertepar le volant de conservation, jusqu’à débloquer le robinet. Ne jamais frapper sur unepartie creuse du robinet, comme l’autre extrémité de cette pièce car le laiton est faci-lement déformable et il serait impossible de remonter la robinetterie.

Dévisser le robinet de la bouteille en vérifiant le jeu du filetage, c’est un premier indi-ce de l’état de l’assemblage, utile en l’absence de bague et de tampon de contrôle.

Enlever le joint torique, et le tube plongeur à l’aide d’une pince s’il est juste encastréou une clé plate adaptée s’un est muni de méplats et vissé dans le corps du robinet.

Examiner attentivement les résidus déposés dans le tube plongeur et sur le plat inté-rieur de la partie filetée du robinet, ce sont également des indices de l’état de la bou-teille.

Marquer le robinet pour l'appairer avec la bouteille. Cette précaution permettra d’évi-ter, au remontage, le risque d’interversion avec un autre robinet de filetage différent(lire annexe 1). Il est rappelé qu’au sens de la norme EN 250 le scaphandre est unensemble et qu’à ce titre, sa conformité à la norme s’entend bouteille + robinet. Toutremplacement d’un robinet ne peut se faire que par un robinet de même marque dontla compatibilité est garantie par le constructeur.

Mettre le robinet dans l’étau (ne jamais serrer sur le filetage), si possible utiliser desmors en plomb, débloquer le palier à l’aide d’une clé plate adaptée (19 mm, 20 mmou 25 mm suivant le constructeur), puis dévissez le complètement. Sortir toutes lespièces, tige tournevis de conservation, rondelle, et les joints toriques à l’aide de l’ex-t r a c t e u r. Certaines robinetteries (ex. : Beuchat 1999) comportent une vis six pans de 2mm sous le corps (à dévisser) et une bague anti extrusion sur l’axe de conservation.



L’écrou au pas à gauche est reconnaissablegrâce à des stries sur les angles des six pans

Débloquer le palier à l’aide d’une clé plate adaptée(19 mm, 20 mm ou 25 mm suivant le constructeur)



Dévisser la vis clapet à l’aide d’un tournevis, d’une pince à longs becs ou de la tigetournevis de conservation suivant le modèle.

Dévisser l’adaptateur DIN à l’aide de la clé Allen appropriée et retirer les deux jointstoriques à l’aide de l’extracteur.

Démonter le bouchon de l’autre extrémité pour les robinets mono qui en sont munis.Attention, si le bouchon comporte des stries, le filetage est à gauche.

Enlever le joint torique du bouchon à l’aide de l’extracteur.

Nettoyage des pièces

Les pièces doivent être dégraissées et détartrées si nécessaire.

Le dégraissage sera effectué avec du détergent. Frotter le pièces à l’aide d’une bros-se à dents et la solution détergente, puis rincer les abondamment.

Si c’est nécessaire, le détartrage sera effectué en plongeant les pièces dans une solu-tion d’acide orthophosphorique à 10 % pendant environ 3 minutes. Puis rincer les piè-ces abondamment, à l’eau courante.

L’utilisation d’un bac à ultrasons permet d’accélérer les processus de dégraissage etde détartrage.

Pour effectuer ces deux opérations, il est possible d’utiliser un détartrant phospho-rique.Certains constructeurs préconisent d’utiliser une solution d’acide acétique (vinaigre)ou une solution d’acide chlorhydrique (entre 5 et 10%) pour le détartrage des piècesmais d’autres les déconseillent prétextant un risque de décollement du revêtement dechrome.

Après rinçage abondant, sécher les pièces, soit à l’air comprimé, soit en les essuyantà l’aide d’un chiffon propre et non pelucheux.

Contrôle et conduite à tenir

Vérifier soigneusement chacune des pièces et changer celles qui présentent des tra-ces d’usure, des déformations ou un revêtement détérioré. Vérifier si le siège de l’o-rifice haute pression n’est pas déformé. En cas de petites imperfections, Il est possi-ble de roder ce siège avec un outil approprié fourni par les marques. Devant la diffi-culté à se procurer cet outil et la faible fréquence de son utilisation, il est préférable,dans ce cas, de confier le robinet à un professionnel agréé par la marque.

La pièce d’étanchéité du clapet doit être changée dès qu’elle est marquée et les jointstoriques, changés à chaque démontage.



La bague lisse “n’entre pas”entre, le filletage est hors norme

La bague filetée “n’entre pas” entre,le filetage est hors norme.



Contrôle du filetage

Le contrôle de l’état du haut de filet se fait à l’aide d’une bague lisse “n’entre pas”.Présenter le filetage dans cette bague, il ne doit pas entrer.

Le contrôle du flanc de filet se fait à l’aide d’une bague filetée “n’entre pas”. Présenterle filetage et visser. La bague ne doit pas faire plus d’un tour sur le filetage.

En l’absence de ces moyens de contrôle, vérifier soigneusement les filets et s’aidantsi nécessaire d’une loupe. Aucune déformation ni absence de revêtement ne doitapparaître.

Remontage

Graisser légèrement les filetages et les joints toriques.

Mettre en place et revisser le clapet, puis replacer les joints toriques, la rondelletéflon, la tige tournevis de conservation. Revisser le palier sur le robinet et serrermodérément (couple 10 à 15 N.m soit environ 1 à 1,5 Kg.m).

Placer le volant de conservation, le ressort et l’écrou qui sera revissé à l’aide du tour-nevis fendu. Serrer modérément.

A l’autre extrémité du robinet, revisser le bouchon, s’il existe, après avoir replacé lejoint torique et préalablement graissé. Serrer modérément. Attention chez certainsconstructeurs, les filetages sont munis d’un pas à gauche.

Remettre le tube plongeur en place, à l’aide de la pince ou d’une clé plate.

Replacer les joints toriques après les avoir graissés légèrement, sur l’insert DIN, puisrevisser ce dernier sur le robinet et le serrant modérément à l’aide de la clé Allenadaptée.

Graisser le filetage du robinet puis revissez le sur la bouteille. En cas de doute sur lanature du filetage, la jauge de filetage peut permettre de lever ce doute. Si le robineta été étiqueté correctement, ce doute ne devrait pas exister. Visser le robinet à fondpuis serrer à la clé dynamométrique (50 N.m).

Si une clé dynamométrique n’est pas disponible, visser le robinet en butée, puis aprèsavoir enlevé le volant de conservation, frapper à l’aide du maillet et d’un martyr deuxà trois coups secs, sans exagération.

Attention : les robinet ne doivent pas être serrés exagérément sur les bouteilles aurisque de voir :

- des déformations irréversibles du filet de robinet- des écaillages du revêtement de chrome du filetage,- de provoquer des contraintes anormales s’ajoutant aux contraintes en service,

Filetage 25 X 200 SI M25 X 2 ISO 3 / 4 NPSM 3 / 4 BSP

25 X 200 S.I Se monte Ne se monte pas Ne se monte pas Ne se monte pasNota 2

M25 X 2 ISO Se monte Se monte Ne se monte pas Ne se monte passans danger

3 / 4 NPSM Danger Danger Se monte Ne se monte pasNota 1 Nota 1 Nota 2

3 / 4 BSP Danger Danger Se monte Se monteNota 1 Nota 1 sans danger



- de produire de la corrosion de contact entre le robinet et la bouteille.

Remontage d’un monoPlacer le culot sur le sol et engager la bouteille jusqu’à ce qu’elle touche le fond duculot.

Remontage d’un bi-bouteille

Placer sur l’établi, les deux bouteilles côte à côte, préalablement munies de leur robi-net.

Graisser les joints toriques et les filetages, replacer les joints et visser les contreécrous sur la barre de couplage (un pas à droite, un pas à gauche).

Mettre les bouteilles parallèles, et après avoir repéré le filetage à droite et le filetageà gauche, visser la barre de couplage, entre un quart et un demi-tour dans l’une desbouteilles pour faire prendre le filetage. Approcher la deuxième bouteille et engagerle filetage dans l’autre robinet. Placer le sabot dans le prolongement des bouteillespour se donner des repères. Visser la barre de couplage délicatement, sans forcer,en maintenant les bouteilles bien parallèles jusqu’à ce que leur écartement cor-responde à l’écartement du culot.

Bloquer les contre écrous à l’aide de la clé plate adaptée.

Poser le culot par terre sur une surface plane. Soulever délicatement le bi-bouteille

Robinets

Nota 1 : peut se monter si robinet au mini et bouteille au maxi : DANGER.Nota 2 : peut se monter si robinet au mini et bouteille au maxi : SANS DANGER

Compatibilités et incompatibilités des filetages



en le prenant à deux mains, une main sur chacun des robinets et engagez le dans leculot. Enfoncer jusqu’à ce que le bi-bouteille touche le fond du culot. Vérifier le paral-lélisme des bouteilles.

Annexe 1

Le remontage des robinets - attention danger

Deux accidents survenus en 1998, signalés L’assureur de la FFESSM, le CabinetLafont, nous ont amené à nous interroger sur les causes présumées de ces deuxaccidents et sur quelques autres survenus antérieurement. Cette analyse fait appa-raître que le dénominateur commun de ces accidents est l’inadéquation entre le file-tage du robinet et celui de la bouteille.

Examinons la situation. Le tableau ci-contre montre que le filetage utilisé pour l’as-semblage des robinets sur les bouteilles varie au cours du temps et que cette varia-tion est différente d’une marque à l’autre. Il est à noter que si les robinets comportentquelquefois l’inscription de la marque, l’année de fabrication n’y figure pas toujours etqu’à l’inverse, l’année de fabrication figure impérativement sur les bouteilles mais lamarque peut ne plus apparaître si la bouteille a été reconditionnée (nouvelle peintu-re).

Quel est le danger ? Trois types de filetages sont en circulation actuellement :- le 3/4 DIN 259 (3/4 gaz)- le 25 x 200 SI- le 25 x 2 ISO

Depuis 1988, le filetage 25 x 2 ISO a été adopté par toutes les marques qui diffusent,en France, des bouteilles de plongée. C’est pour cette raison que lors d’une comman-de d’un robinet de rechange, sans indication contraire, c’est le 25 x 2 ISO qui est four-ni.C’est précisément dans cette situation que réside le danger car le parc de bouteillesen circulation comporte encore de nombreux appareils anciens munis des filetages 25x 200 SI et 3/4 gaz.

Par ailleurs, la circulation des bouteilles dans l’espace européen peut amener à ren-contrer d’autres types de filetage comme le M18 X 1,5 ou le filetage conique E 17(norme 144-1).

Cas du 25 x 200 SI : Sans entrer dans des détails trop techniques, le couplage entre un robi-net 25 x 2 ISO et une bouteille 25 x 200 SI ne présente pas de danger particulier et ne dépendque des tolérances d’usinage des deux parties. Si le montage est possible avec un jeu méca-niquement acceptable, l’assemblage est fiable et il n’y a aucun danger. Les deux filetages sontcompatibles, la différence réside dans la hauteur des filets (troncature diff é r e n t e ).



Marques Filetages utilisés par les fabricants français

Avant 1983 1983 / 1984 Depuis 1985

Beuchat 25 X 200 S.I. 25 X 200 S.I.R 3/4 DIN 259 R 3/4 DIN 259 M25 X 2 6H ISO

M25 X 2 6H ISO

Avant 1985 1985 Depuis 1986

Cavalero R 3/4 DIN 259 Bi 2 X 8,9 L Mono M25 X 2 6H ISOR 3/4 DIN 259 M25 X 2 6H ISO

Avant 1987 1987 / 1988 Depuis 1989

Scubapro R 3/4 DIN 259 R 3/4 DIN 259 M25 X 2 6H ISO M25 X 2 6H ISO

Avant 1987 Depuis 1987

Aqualung 25 X 200 S.I. M25 X 2 6H ISO

Les robinets doivent être montés exclusivement sur des bouteilles de filetage identique. On doit pou-voir monter librement, à la main, et sans jeu excessif, le robinet sur la bouteille puis serrer à la clé dyna-mométrique : couple 50 N.m. Un jeu anormal doit conduire à la vérification des filetages à l’aide debagues et tampons “n’entre pas”. En cas de doute, consulter un professionnel.

Le robinet 25 x 2 ISO entre dans la bouteille 3/4 gaz et la faible différence de pas (1.814 mm pour le3/4 gaz au lieu de 2 mm pour le 25 x 2 ISO) peut laisser penser à un intervenant non averti que le mon-tage est fiable. Il n’en est rien et un tel assemblage est extrêmement dangereux.



Cas du 3/4 gaz : Il n’y a aucune compatibilité entre une bouteille munie d’un filetage3/4 gaz et une robinetterie 25 x 2 ISO. Malheureusement, le robinet entre dans la bou-teille et la faible différence de pas (1.814 mm pour le 3/4 gaz au lieu de 2 mm pour le25 x 2 ISO) peut laisser penser à un intervenant non averti que le montage est fiable.Or il n’en est rien, le diamètre extérieur du 25 x 2 ISO, légèrement supérieur au dia-mètre intérieur du 3/4 gaz, est tout juste suffisant pour créer l’illusion d’un montagemécanique, mais n’a aucune résistance. En outre ce montage nécessite un forçagedes trois ou quatre derniers tours, du fait de la différence de pas, ce qui engendre ladestruction d’une partie du filetage du robinet en laiton, matériau moins dur que l’a-cier de la bouteille.

La conséquence mécanique est facile à comprendre, la résistance de ce montage estaléatoire et dépend du degré de destruction des filets. Un cas survenu dans un grandclub parisien fait état de plusieurs gonflages à des pressions avoisinant 120 barsavant qu’il y eut explosion. Dans plusieurs cas, l’explosion est survenue lors du pre-mier chargement.

La violence de l’explosion : Les dégâts engendrés par ces accidents sont toujoursimportants, dégâts matériels, mais aussi blessures des personnes présentes ou àproximité qui ont pu être victimes de fractures et de surdité partielle. Les photos mon-trent les parties d’une robinetterie de bi-bouteille tordues ou cisaillées par la violencede l’explosion.

Les remèdes : Actuellement, la présence d’inscriptions désignant le type de filetagetend à se généraliser sur les robinets comme sur les bouteilles. Il n’y a donc plusd’ambiguïté pour les appareils récents. Par contre l’échange standard d’un robinet surune bouteille non repérée, relève d’une personne compétente, capable d’identifier lanature du filetage, à l’aide de jauges par exemple. Les T.I.V. ayant reçu cette forma-tion sont aptes à se prononcer sur la validité des assemblages, mais si un doute per-siste, il faut consulter un professionnel. Attention là encore, deux cas recensés sontconsécutifs à des erreurs ou omissions de professionnels.

Quelques précautions élémentaires

Au démontage.

Les opérations d’entretien périodique étant réalisées souvent par séries, il estindispensable d’identifier l’appairage des robinets et bouteilles au démontage. Unecause flagrante de risque d’erreur réside dans la pratique qui consiste à stocker tousles robinets en vrac dans une même caisse et à les remonter au fur et à mesure surla première bouteille qui se présente. Cette pratique est non conforme à l’esprit de lanorme NF EN 250 de mai 2000 « Appareils de plongée autonomes à air comprimé età circuit ouvert » qui considère, en application de la directive européenne sur les équi-pements de protection individuelle, que le scaphandre est un équipement comportantun certain nombre de sous-ensembles conformes aux exigences de la norme et com-patibles entre eux. C’est donc l’ensemble qui est normalisé et le remplacement d’unerobinetterie ne peut se concevoir que par une autre robinetterie provenant du mêmeconstructeur et compatible avec l’appareil.



Au remontage.

Après avoir vérifié la compatibilité des filetages, les avoir nettoyés soigneusement,enduit d’une fine couche de graisse silicone les deux parties et remis un joint toriqueneuf, revisser le robinet à la main. Celui-ci doit se visser sans effort ni jeu excessif.Dans le cas contraire, les filetages doivent être vérifiés à l’aide de tampons et debagues lisses et filetés, respectivement pour les robinets et les bouteilles. Certainsconstructeurs préconisent un serrage final à 50 N.m (5 m.kg) à l’aide d’une clé dyna-mométrique. Il est à noter qu’au Canada, par exemple, le serrage se fait uniquementà la main de la façon suivante : visser le robinet à fond puis desserrer d’un quart detour et resserrer d’un coup sec. l’étanchéité est assurée par le joint et en pression, iln’y a aucun risque que le robinet se desserre.

L’avenir.

On peut penser qu’à l’avenir ce risque d’erreur va diminuer du fait de la généralisa-tion du 25 x 2 ISO et de la disparition du vieux matériel. La norme NF EN 144-1 «Appareils de protection respiratoire – Robinets de bouteilles à gaz – Raccords dequeue filetés » de décembre 2000 prévoit l’existence de trois types de filetages : leM 18 X 1,5, le M 25 X 2 et le filetage conique E17. Ces trois filetages ne présententpas de risques de confusion.

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