La Roumanie Et Les Juifs

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LA ROUMANIEET

LES JUIFSPAR

VEI^^VX

AVEC 65 TABLEAUX STATISTIQUES DANS LE TEXTE, UNE CARTE ET TROIS PLANCHES HORS-TEXTE.

BUCARESTI. -v.

s o c e; c o1903

MAR

1

4

1973'

^'''?S/TV OF

tO^O.

PRFACEJ'avaisl'intention

de

publier, sur

les

Juifs

de

Roumanie, une monographie complte, contenant aussi bien leur courte histoire dans le pays que la descripde leur caractre, de leurs murs, de complte de leur activit morale et conomique. Ce travail devait tre appuj' sur de nombreuses pices justificatives: documents de la premire moiti du sicle pass, contrats, jugements, lettres, etc., et contenir un grand nombretiondtaille

leurs usages ainsi que l'exposition

d'illustrations.

Unet et actifs.

pareil travaille

exigeait

un temps considrable

demandait

concours de collaborateurs intelligents

J'avais russi en runir plusieurs et j'tais occup prparer le plan du travail lorsque les inqualifiables inventions du Boumanian Bulletin et la note du secrtaire

Hay me

dcidrent une action moins complte mais plus prompte. Sachant o trouver, d'une part, les donnes me permettant d'tablir le caractre de nouveaux venus,

de l'autre, les donnes statistiques ncessaires pour mettre en lumire leur situation actuelle, possdant sur les Juifs de la Bucovine le prcieux travail du Dr. Polek, je rsolus de faire avec le

d'intrus des

Juifs

et,

69056

I

IVmatriel dont je disposais un expos de la:

Question

juive en Roumanie.C'est cet expos que je prsente aujourd'hui au public. Il est loin d'tre aussi complet que celui que je comptais faire, mais je crois qu'il est suffisant pour

donner une ide claire et juste de la question. La hte avec laquelle il a t fait servira, j'espre, d'excuse pour bien des imperfections. Le peu de temps que j'ai pu consacrer la correction des preuves, jointe aux difficults inhrentes toute publication faite dans une langue inconnue aux compositeurs, expliquera la prsence des nombreuses fautes d'impression que le lecteur ne manquera pas de constater. J'ai d, dans l'errata, me borner n'indiquer que les erreurs de chiffres et celles qui dnaturaient le sens du texte. On trouvera dans l'appendice deux tableaux dont les chiffres me sont parvenus trop tard pour leur permettre de trouver place dans les chapitres respectifs. Je tiens dclarer ici que tous les chiffres donnspar moi sont pris sur les originaux des actes officiels ou bien m'ont t fournis par les diffrents Ministres leur authenticit peut tre contrle et tablie n'im:

porte quel moment.S'il

m'a sembl

utile

de ne pas laisser plus long-

pubhque sous l'impression des calomtemps nies rpandues par les Juifs et si je crois que monl'opinionlivre

prouver leur inanit, je n'en reste pas moins persuad que la publication d'un travail tel que je l'avais primitivement conu offrirait un grand intrt et serait d'une incontestable utilit pour la question. Les archives de nos administrations et de nos tribunaux contiennent une foule d'actes dont la publicontribueracationconstituerait, contre lesJuifs,

un

rquisitoire

force leur serait de baisser la tte et de ne plus fatiguer, de longtemps, les cabinets et lo pubhc des deux mondes de leurs prtentions.crasant, devant lequel

Cette publication serait chose facile

:

Il

suffirait

de

\'

la

bonne volont de quelques professeurs et magispour choisir et copier les actes les plus intressants. Il ne manque pas en province, Dieu merci, de jeunes g-ens instruits dont les loisirs pourraient tre emtrats

ploys ceIl

travail.

serait, aussi, dsirer que les services statisdes diffrents Ministores misent un soin tout particulier se faire envoyer, par les autorits subordonnes, toutes les donns relatives aux Juifs pouvant tre rassembles par elles. Ces donnes une fois arrives Bucarest, devraient tre soigneusement con-

tiques

trles, centralises

et

publies.

On rpond souvent

par un chiffr mieux que par des volumes d'arguments. Ce livre m'a cot beaucoup de de peine et de travail, mais personne ne sait mieux que moi qu'il ne peut et ne doit tre considr que comme un commencement dans la voie qu'a d'abord trace M. Jean Lahovary par La Question la publication de son excellente brochure Isralite en Boiimanie. Nul ne serait plus heureux que moi de pouvoir lire bientt quelque chose de mieux et de plus complet que le prsent ouvrage.:

Bucarest 2/15 Mai

11)03.

INTRODUCTIONQuiconque possde une connaissance, mme sucRoumanie, sait que ce pays a pass par plus d'preuves qu'aucun autre en Europe. Pendant mille ans il eut subir le flot continuel, sans cesse renouvel des invasions barbares. Huns,cincte de l'histoire de la

Goths, Vandales, Slaves, Avares, Bulgares, Hongrois, et Tartares le dvastrent successivement. Ds leur fondation, les Principauts de Moldavie et de Valachie eurent soutenir, pour dfendre leur indpendance, des luttes acharnes contre les puissants royaumes de Pologne et de Hongrie qui voulaient les soumettre tout prix. Dans l'intervalle de ces guerres, souvent en mme temps, les Roumains avaient faire face aux frquentes invasions de leurs terribles voisins de l'Est: les Tartares. On peut dire que tous les trois ans le pays tait mis feu sang. Bientt survint un nouvel ennemi, plus puissant, plus terrible que les autres les Turcs. Aprs une lutte, courte en Valachie, plus longue en Moldavie, aprs avoir t plusieurs fois dvastes, les deux Principauts se virent forces de se courber sous le joug ottoman, de reconnatre la suzerainet du Sultan et de lui payer un tribut, esprant par ce sacrifice sauver leur intgrit territoriale et leur autonomie et pouvoir vivre en paix sous une protection puissante. Leur autonomie s'en alla lambeau par lambeau, une partie de leur territoire fut aline par la Porte.

Cumans, Petchngues

:

VIIIqui Elles furent frquemment le thtre des guerres Turcs, les Polonais, les Russes, clatrent entre les taient les Autrichiens. Chaque fois les Principauts affreusement dvastes, les Tartares enlevaient souvent des milliers de captifs. En temps de paix, le peuple de ces pays n tait gure plus heureux qu'en temps de guerre. Ds le dix-septime sicle, ce qu'on persistait appeler 1 e s trnes de Moldavie et de Valacliie, taient celui qui en olrait le prix le plus lev aux vizirs et leurs favoris: c'tait une vritable mise aux enchres. L'acqureur tait presque toujours un tranger, pour la plupart du temps un Grec du Plianar, ignorant jusqu a de ses prla langue du pays. Sachant par l'exemple combien son rgne devait tre phmre, dcesseurs d'exaction pour rentrer dans il n'pargnait aucun moven,

aprs ses frais, mettre de cot! afin de vivre largement^ et conserver, par de nombreux prsents, sa dposition Constantmople.^ la bienveillance de ses protecteurs mis en coupe rgle. Le peuple tait littralement De plus, pour se conciher les grands et ne pas leur donner le prtexte d'intriguer Constantinople en vue de leur dposition, ces princes phmres tolraient tous leurs abus. Cette succession de calamits, loin de diminuer 1 attachement de la nation au sol du pays sur lequel elle rouse trouvait, ne fit que le stimuler. La nationahte maine est sortie intacte de toutes ces preuves. Quand il lui fut donn de connatre des temps et plus calmes, le peuple roumain affirma sa vitalit droit de figurer parmi les nations europennes son par les progrs rapides qu'il rafisa dans toutes les branches, par la sagesse de sa conduite poUtique et la volont persvrante avec laquelle il sut triompher de tous les obstacles qui s'opposaient l'union des deux Principauts surs et obtenir ce Prince tranger qui.

devait, enfin, lui

donnerle

l'indpendance les chanes du vasselage et de cimenter pays avec leur sang, les Roumains, qui depuis des du la sicles n'avaient plus port les armes surent, par et par les qualits mihtaivaillance qu'ils dployrentres dontils

De mme, quand

la stabiht. moment fut

venu de secouer

firent preuve, mriter le respect

de l'Europe.

Depuis sa fondation, le jeune Royanme de Roumanie a t, en Orient, un lment d'ordre et de pro-

IXgrs, sa politique un modle de sagesse pour les nationalits voisines. On ne saurait donc, sous aucun prtexte, contester la nation roumaine le droit de considrer comme sa proprit exclusive le sol sur lequel, pendant plus de quinze cents ans, elle a support tant d'preuves, sur lequel elle a, depuis un temps si court, ralis tant de

progrs. Elle a le droit de veiller avec un soin jaloux au maintien de sa nationalit conserve au prix de tant de souffrances. S'il a toujours t dans ses traditions de praticjuer envers les trangers venus sur son sol l'hospitalit la plus large, elle a le devoir imprieux

de ne laisser aucun lment htrogne usurper dans son sein une place trop considrable, de nature nuire au bien-tre de ses enfants et mettre en dangerleur avenir conomique et national. Des trangers absents aux heures d'preuves, dont jamais ni le sang ni la sueur n'ont abreuv le sol roumain, doivent se contenter, en Roumanie, de l'hospitalit gnreuse qu'ils y trouvent: c'est aux Roumains, seuls, qu'il appartient de dcider jusqu'o cette hospitalit doit aller. Une partie considrable des trangers jouissant des bienfaits de l'hospitalit roumaine ont lev la prtention d'tre, non des trangers mais des indignes tablis depuis des gnrations en Roumanie et y ayant, par consquent, le droit de cit qui leur serait injustement contest. L'objet du prsent livre est de montrer ce qu'il faut penser de cette prtention.

CHAPITREQuandet

1

comment

les

Juifs

vinrent s'tablir en Roumanie.

I.

le

La prsence de ngociants juifs en ^loldavie ds quinzime sicle est un fait ne pouvant faire l'objet d'aucun doute il est documentalement prouv. Mais:

,,,''.:"

;fv/^^^

Moidavil."

leur

nombre

tait

minime

et les clironi(iues sont abso-

lument muettes leur sujet car ils n'occuprent jamais aucune charge publique, ne jourent jamais aucun rlepoliti(|ue.

^).

celui lait en 1803, par le Prince Alexandre Constantin Morouzi, il n'existe aucune donne permettant d'tablir avec certitude le nombre des Juifs tablis dans la Principaut avant cette date. Une brve mention dans le compte rendu des recettes et des dpenses de la Moldavie pour 1768 -j nous permet de constater que, de toutes les villes de la Principaut, seule la capitale, lassj^ contenait un nombre de Juifs suffisant pour former une communaut. En effet, la page 27 de ce compte rendu, au

Le premier recensement de davie qui nous soit connu tant-V.

la,

,

population en Mol^..

i'^tii

.

''m

.Juifs

nou.bre en

;^i"';,\^,'^i?f.f"

'"'sio'ie.'^'"*

yons que

chapitre de l'impt des habitants des villes, nous vola corporation des Juifs de lassy payait la somme de 155 le 90 bani par trimestre S(3it 623 le par an. Or, au mme chapitre, du mme compte rendu, sont consigns les rendements de cette contribution pour les autres villes de la Principaut. On y voit figurer des Lipoven et des corporations d'Armniens mais les Juifs n'y sont mentionns ni comme individus ni comme corporation.)

-)

Sur la situation des .Juifs en Moldavie voir le Chapitre II. Succursale de l'Archive de l'Etat, lassy. Manuscrit No. J.

69056

autoriss conclure que les Moldavie, chefs lieux de district, ne contenaient que peu ou point de Juifs en 1703. Si lassy ils formaient une corporation, cette corporation tait bien peu nombreuse vu que ses contributions ne s'levaient qu' 155 le 90 bani par trimestre. Leur nombre ne dut pas augmenter d'une faon sensible entre 1763 et 177G car les comptes rendus des recettes et des dpenses pour cette dernire anne ^) ne mentionnent, galement, des Juifs qu' lassy tant au chapitre des contributions ordinaires qu' celui de la contribution extraordinaire leve au mois de Dcembre 177G. La situation ne parait pas change en 1785 car le compte rendu des recettes et des dpenses pour 1785 1786 2) ne mentionne les Juifs qu'au chapitre de la contribution extraordinaire leve au mois de Dcembre 1785. Nous n'y voyons, de rechef, figurer que les Juifs de lassy pour les' deux sommes suivantes 850 le capitation de la corporation et 450 le contribution des bouti(iues juives. Comme les boutiques et les cabarets des chrtiens payaient 8733 le (dont 6271 pour les boutiques et 2462 pour les cabarets) et comme, de plus, la contribution tait certainement plus leve pour les Juifs que pour les chrtiens, il est vident que les premiers ne figuraient, cette poque, que pour une proportion minime dans la population de la capitale

Nous sommes doncdela

villes

:

moldave.L'imnnKrationMof.iavl'au"-

Tr'enSo."

M's, cutrc 1786 ct 1792, uuc forte immigration dt avolr lieu car, dans le compte-rendu des recettes et des dpenses pour la dernire de ces annes, au chapitre de la contribution leve pour subvenir aux dpenses des postes et relais pour le service du Sultan (menzilun) et l'entretien des ponts, nous voyons les Juifs de lassy contribuer pour 4000 le tandis que la quote-part des ngociants chrtiens de cette ville s'lve 18107 le ^60 ban \ Si nous comparons cette proportion entre la quotepart des ngociants juifs et celle des ngociants chrtiens en 1792 avec la proportion entre ces mmes quotesparts pour la contribution extraordinaire leve en 1786,

')'')

^)

Manuscrits de l'Acadmie roumaine, No. 1471. Succursale de TArchive de l'tat, lassy. Manuscrit No. Manuscrits de l'Acadmie roumaine. No. 8S2.

3.

il est question plus haut, nous vo.yons que les ngociants juifs, en 178G, payaient environ ^/o de ce que payaient les ngociants chrtiens tandis (ju'en 1792 la quote-part des premiers montait environ 22'/* ^o de celle des seconds. Il semble donc que, de 1786 1792, le nombre des Juifs tablis lassy a

dont

plus que quadrupl.Ainsi qu'il a t dit plus haut, le premier recensement officiel de la population en Moldavie eut lieu en 1803 sous le Prince Alexandre Constantin Morouzi. Les rsultats en sont consigns dans la Condica Uuzilor *) ou Rle des contribuables de l'anne 1803 et peuvent se rsumer dans le tableau suivant:

iec-e 11 sment

Ue

1803.

TABLEAUNombre des chefs de^

I

famille chrtiens et juifs en

Moldavie d'aprs

le

recensement de 1803.

Ce recensement prsente, en ceJuifs, les

(jui

concerne les

lacunes suivantes: On y parle des Juifs de la ville de Flticen et de ceux des bourgades de Burdujen et de Vlden mais ni leur nombre ni le montant de leur contribution n'est indiqu.tant

Les donnes par rapport pour les chrtiens (jue pour

la

ville

de P'ocsan,font

les Juifs,

com-

pltement dfaut.Enfin, si le montant de la contribution des -Tuifs habitant les villages du district de Botosan est indiqu, leur nombre, est pass sous silence.Il

n'est,

heureusement, pas

difficile

de combler

ces lacunes, peu importantes d'ailleurs.

Le compte rendu des recettes et des dpenses pour l'anne 1805 1806 nous donne, au. chapitre de

la contribution

des Juifs hnsovolit des villes, comme montant mensuel de la contribution des Juifs de Flticen, de Burdujen et de Vlden les sommes de 290 le, 110 le et 80 le respectivement, ce qui fait, par an: pour Flticen 3480 le pour Burdujen 1320 le pour Vlden 960 le. Les Juifs habitant le chef lieu et les bourgs du district de Suciava payaient donc en 1805, c'est--dire deux ans aprs le recensement d'Alexandre Morouzi, une contribution totale de 5760 le. 11 appert du tableau prcdent que la contribution que payaient les Juifs tait loin d'tre la mme

pour dans

tous. Nous la voyons varier pour les Juifs tablis les villages de 12 80 le par an, pour ceux tabhs dans les villes de 12^/4 le 24 le par an. Si nous adoptons comme moyenne de la contribution annuelle des Juifs tablis dans les villes et les bourgs du district de Suciava, la somme de 16 le, nous serons, probablement, au dessous de la vrit et si nous divisons la somme totale de la contribution de ces Juifs par 16, nous obtiendrons pour la population juive de ces villes et de ces bourgs un chiffre suprieur la ralit. La contribution totale de 5760 le divise par 16 nous donne un nombre de 360 Juifs habitant le chef lieu et les bourgs du district de Suciava, chiffre que nous devons ajouter celui de 2029 ') donn par le

')

Edm. SiNCERUS, dans son livre

:

Les Juifs en Roumanie depuis

Juifs tablis anne.la

recensement de IS03 dans les

commevilles

tantla

de

le nombre des Moldavie en cette

Quant au mani^ue de toute indication relative population de la ville de Focsani, je ne pense pas

qu'elle soit de quelque importance pour le sujet qui nous occupe. Il ne parait pas y avoir eu de colonie juive Focs.in en 1S03 car on n'en trouve aucune mention ni dans le compte rendu pour l'anne 18051806 ni mme dans ceux des annes suivantes. Ils ne paraissent dans cette ville que beaucoup plus tard. Pour le nombre des Juifs tablis dans les villages du district de Botosan, il est facile de l'tablir d'une faon trs approclie puisque nous connaissons le montant de leur contribution qui tait de 832 le. Le recensement nous montre que les Juifs tablis

dans les campagnes des districts limitrophes, de Dorolio et de Hirl, payaient environ 18 le par an. Ces deux districts se trouvant, alors comme prsent, dansdes conditionscelles

conomiques absolument identiques

du clure que

district de Boto.san, on peut hardiment conles Juifs tablis dans les villages de ces trois

mme contribution. C'est donc 46 peu prs qui taient tablis dans les campagnes du district de Botosan en 1803 ce qui, ajout aux 498 Juifs donns par le recensement comme tablis dansdistricts payaient la

Juifs

les villages

de

la

Moldavie, porte

le chiffre

de cette

catgorie 544.vivaient dans les villes compris le chiffre calcul par nous pour Fltiren, Burdujen et V'iden) le nombre total des Juifs tabhs en Moldavie en 1803. aurait donc t de 2933 chefs de famille, soit, en chiffres ronds: 3000. Quant aux chefs de famille chrtiens, leur nombre, d'aprs le mme recensement, se serait mont 101517. Ce chiffre ne comprend ni les boyards, grands ettant de 2389(y

Le nombre de ceux qui

populationMoM';,\i'euiso:!.

le traitr de Berlin jusqu' ce jotir, dit, la page 2\ ,.qu'uue stalislii^ue des contribuables moldaves de 1803 nous donne plus de 4UU0 contribuables juifs" et nous renvoie prcisment la Condicu Liiizilor publie par Codresco dans son Uricar. Sincerus oublie sans doute de retrancher du compte les Juifs de la Bessarabie, sans cela il n'en aurait certes pas trouv plus de 2527. Mais il me semble quemme avec ceux des districts d'au del du Pruth, ravis la Moldavie en 1812. on pourrait difficilement arriver au total de 4.000 chefs de famille qu'indique Sincerus. Je l'engag-e vivement a vrifier1:

ses additions.

ni leurs domestiques libres, ni les Tziganes, esclaves des monastres, des particuliers ou de l'Etat, ni les ordres religieux ni, enfin, la nombreuse catgorie des nevohiic ou incapables d'acquitter l'impt: sans compter les vieillards, veuves, infirmes etc., fraudes et les omissions. 11 est donc probable qu'en ajoutant, pour ces diverses catgories, 45*^/o au chiffre donn par le recensement, nous arriverions un rsultat se rapprochantpetits,

total de 151.049 chefs de famille clirtiens et 8000 chefs de famille juifs. En multipliant par 4 le nombre des chefs de famille chrtiens nous obtenons comme nombre total des

beaucoup de la ralit. Cela nous donnerait un

habitants chrtiensLe nombre".u'passilir

decclui

la

Moldavie un peu

plus de

on

isn:i.

iMmilii^niuon

'Molivi,?.

des Juifs il faudrait prendre l'immense majorit de cette population tait rcemment immigre. De l o, en 1792, il n'y avait de communaut juive qu' lassy, en 180:> nous en voyons dans tous les chefs-lieux du pays sauf Focsan. Celles de Botosan, Doroho. Herta, Hrl et Flticen sont, relativement, trs nombreuses. Partout nous voyons les Juifs dsigns par la dnomination de hrisovolit, littralement: tablis en vertu d'un chrysobulle ou dcret princier. Nous avons vu que les comptes rendus des recettes et des dpenses de la Moldavie jusqu'en 1792 et y compris celui de cette anne, ne mentionnent qu'une seule communaut juive, celle de lassy. Donc les autres, celles qui figurent sur le recensement de 1803, ont pris naissance entre 1792 et 1803 et sont indubitablement dues une immigration qui a amen en Moldavie plusieurs milliers de Juifs. La causG de cette immigration n'est, du reste, pas difficile trouver. C'est, sans aucun doute, un des effets des deux derniers partages de la Pologne, en 1793 et 1795. L'tat de choses cr par ces vnements dans les provinces annexes par les trois puissances partageantes ayant ssensiblement amoindri les privilges de la noblesse polonaise, il est naturel que les Juifs polonais (lui vivaient de l'exploitation de ces privilges, privs de leur gagne pain aient, du moins en partie,

604000 mes. Pour obtculrcoefficient

un

moindre

car,

clierch fortune ailleurs. Or, ce ne sont certes pas les pres de nombreuses familles ni les hommes gs qui se sont expatris

mais bien les gens jeunes, entreprenantsdimenta.

et

sans impe-

reste, tant les statistiiiues consciencieuses faites la prise de possession de cette province, ({ue le recensement fait en Moldavie en 1831, prouvent que les familles juives rcemment immigres taient, en gnral, fort peu nombreuses ^).

Du

par

le

gouvernement autrichien en Bucovine aprs

Je pourrais, me basant sur ces donnes, pour avoir le total des Juifs tablis en Moldavie en 1808, multiplier le nombre des chefs de famille par 8\2. ^lais, dsirant iaire une large part aux omissions, je multiplierai le nombre des chefs de famille juifs par -t, ce ([ui nous donne un total de 12000 mes, chiffre probablement suprieur la ralit.est important de remarquer que la presque tode cette population se trouve dans le Nord de la Moldavie: dans les districts de Ilerta, Doroho, Sueiava, Botosan, Hrl, Crligtura et lassy. Trs clairsems dans ceux de Niamtul, Roman et Bacau. les Juifs se trouvent eu nombre insignifiant dans Putna,Il

talit

Tecue, Covurlui, A^aslu et Flciu. La proportion des Juifs aux chrtiens en Moldavie, en 1803, tait, d'aprs les chiffres qui ont ttablis ci-dessus, de 2%. Si cette proportion n'avait pas cliang depuis, il n'existerait certes pas, aujourd'hui, de question juive

on Roumanie.

Le mouvement d'immigration des Juifs en Mol- juT^ITrou^" davie continua aprs 1803. C'est ce qui rsulte, entre "'"*" autres, d'un anapltom ou rfr adress, au mois de'^^'

Juillet 1804, par les boyards du Divan s'y plaignent vivement du nombre

au Princetoujourss'tallir

^).

Ils

crois-

sant des Juifs venant de l'tranger pour le pays au dtriment des indignes.

dans

Nous possdons de nombreux comptes-rendus desrecettes et des dpenses de la Moldavie pour les annes postrieures 1805. Dans ces comptes rendus, il y a toujours un chapitre spcial comprenant le dtail des

encaissements oprs au compte de la contribution desJuifs hrisovoUf.

En

1820 le Prince

Michel

Soutzo

ft

procder

^''''^";',:_;,';"*

'''

Pour ce

(jui est relatif ;i la Bucovine voirie Chapit Manuscrits de V Acadmie Roumaine. Xo. .97, p. 237.

e VIII.

un nouveau recensement de la ment dont nous rsumons lesJuifs dans le tableau suivant M.

population,rsultats

recense-

relatifs

aux

TABLEAUNombre des chefs dele

II

famille juifs en

Moldavie d'aprs

recensement de 1820

"^

S-

Her|a Dorohon

62 Her|;aj

339 40rMihileni129::

manque

.

Doroho108

manqueI

129137 175

J

Botoan

Sulicioaia

29manque

Hrl Suciava

Botoanl 70 Hrl 188 Flticen

105329*1

=)I

Burdujen24 T.-Frumos81laij

183|i

700123'

Sujets autricbiens.

Orligturala

99|

Stefnet

1099* Tvmanque manque

-) 664 indignes T-rv l'-*! sujets vusses. /0|!lk!oO/ 264 sujets autri!

-1

Niam|,ul

59 Piatra

cliiens.

T.-Niamt

59,:

RomanBac Putna

91

RmauMoinetj

13 Bacvi

104 5542*, 20,

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109

14

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34

160

Vasluln

877

Vaslu

154

26

14

194

29:

223

Flciil

293 Hus

197

211

25

230

Totaux

lG47i

107221

500:

258' Il480!l334;i 12814

21

villesvilles

et

les

bourns de

la

Moldavie en

1838

22

TABLEAUNombre des contribuables urbainset

ru

registres d'en

^_

DISTRICTS

23

VIIIraux dela

Moldavie en 1839 d'aprs les

calssements

24

observer que ce recensement, d'ailleurs 11 faut trs-bien fait, prsente quelques petites lacunes. 11 ne nous donne pas, pour lassy, le nombre des vieillards et des veuves chefs de famille, chiffre soigneusement spcifi, tant pour les autres villes que pour les bourgades. 11 est de 635, dont 428 vieillards et 207 veuves pour les chefs-lieux en dehors de la capitale, c'est--dire contre 5228 chefs de famille juifs habitant ces villes, ce qui quivaut environ 12,3o'o. Mais, dans une agglomration plus considrable, comme celle de lassy, il est vident que la proportion des indigents devait tre plus grande, aussi valuerai-je les vieillards et les veuves chefs de famille, Iass3', en 1838, 20o;o du nombre des autres chefs de famille juifs qui y taient tablis. Ceci porte le nombre des chefs de famille juifs de la capitale de la Moldavie 7413. Les chiffres relatifs aux Juifs habitant la ville de Trgul-Frumos ainsi que les bourgades de Nicolina et de Podul-Iloaie font galement dfaut. Mais il est ais de les remplacer par les chiffres des contribuables juifs de ces localits soumis l'impt des patentes que nous donne le tableau VIII et, en ajoutant chacun de ces chiffres 20o;'o pour les chefs de famille indigents

Ces oprations nous donnent pour Tirgul-Frumos. pour Podul-lloaie. pour Nicohna. Ces additions faites, nous constatons que le chiffre total des chefs de famille juifs tablis en Moldavie en 1838, tait de 19891 se dcomposant de la manire(nevolnic).

:

131 chefs de famille juifs 320 cliefs de famille juifs 10 cliefs de famille juifs

suivante 7413 tablis lassy. 6636 tabhs dans les douze chefs-lieux de district. 1336 tablis dans les villes de Herta, Hrlii, TrgulFrumos, Trgul-Niamt, Trgul-Ocne et Flciu. 2686 tablis dans les quarante deux bourgades:

spcifies dans le tableau.jtifsB'ci'evfa

1000

1..

is:.

.urnoinbr'lls

'""'l'iV"'

1820 tablis dans les villages. Pour avoir le nombre des mes, je multiplierai le ciiiffre donnant le nombre des chefs de famille par quatre, ce coefficient tant plus (lue suffisant pendant une pareille migration. Nous obtenons de la sorte, pour la population juive en Moldavie en 1838, un total de 79564 mes soit, en chiffres ronds, 80000. L'accroissemcnt de cette population de 1831 1838 a donc t de 42000 mes (en chiffres ronds),

26

ce qui fait piCes

u s

de

1

14o;o

ea sept ans, soitlG,8o/o.

une moyenne annuelle de

chiffres, loin d'tre exagrs sont mme, probablement, au dessous de la vrit car les rapports

des commissions de recensement mentionnent frquemles obstacles mis par les communauts juives aux oprations du recensement ainsi que les artifices employs afin de celer le nombre des membres de ces

ment

communauts. Si nous examinons l'accroissement de la population juive de la capitale, nous constatons qu'elle a saut de 175(50 29()52 mes ce qui fait un accroissement de 69oo, soit 9,87o/o par an. Dans les douze villes restes "cliefs-lieux de district

en

1838,31o/o

elle a saut

qui fait

un accroissement depar an. les villes

de 8315 2G.544 mes ce 220o/o en sept ans, soit

plus de

de Herta, Hrla, TrgulFrumos, Trgul-Niamt, Tirgul-Ocne et Flciu, la population juive a mont de 2738 mes en 1881 5344 mes ce qui

Dans

un accroissement de 95o/o soit 13,5oo par an. Quant aux bourgades, constatons d'abord (|ue leur nombre avait plus que doubl. Il y en avait vingt et une en 1831, il y en a quarante-deux en 1838.Vingt etune ont donc, t fondes dans l'intervalle. Ce sont celles defait:

Dorohoi, Rd^ut, Mamornita, Poien, Bivolar, Bozien. Glodur,Valea-Rea, Domnest, Bere.'=;t, Pechea, Foltest, Rogojen, Puiest, Murgen, Plopana, Untest, Codiest, Negrest, Pungest, Urdest et Docolina. Les vingt et une bourgades existant en 1831 ont vu leur population juive augmenter de 3371 7o72 mes, ce qui nous donne un accroissement de 3988 mes, c'est--dire plus de 118"/oensept ans, soit 16,4o,o par an. Les vingt et une bourgades cres entre 1831 et 1838 contenaient, en cette dernire anne, une population juive de 3332 mes. Les accroissements les plus considrables pour la priode de 1831 1838 sont ceux des villes suivantes:

lassy: 69o/o. Piatra: 241,5o/o.

Focsan:Falticen:

256''/o.

278,6o/.

Hus:

31G,7o/o.GOOo'o.

Bacu: 320oo.Botosan:

26

districtsUne;;raiiiU'

partie des Juifs

L'augmentation a continu porter surtout sur les du Nord, toutefois elle a commenc devenir sensible aussi dans les districts de la Basse Moldavie. Il est intressant de rapprocher des chiffres du

a l'impt. Rlesle

IS39.

Rles

le ISJd,

sements pour 1839, rsums dans le tableau VIII. Tandis que le premier nous donne un total de 17971 chefs de famille juifs habitant les villes et les bourgs, le second ne nous en montre que 10632 qui payent l'impt des patentes en qualit de commerants ou d'artisans. 11 y en avait donc 7462, soit 15,50,0 se drobant cette charge. N'a3''ant pas pu me procurer les rsultats du troisime recensement septennal, effectu en 1845, je me vois oblig de prsenter ici seulement un tableau rsumant les encaissements du premier trimestre de l'anne 1846, tableau donnant le nombre des contribuables des diverses cat^ories ').

TABLEAUNombre des contribuables desles

IXau

villes

1846 d'aprs

registres d'encaissementCominerraiitset

matres artisans avec leurset

commis

compagnons

DISTRICTSChrtiens

DoroholBoto-^an Siiciavala.s (di.slrict)

[as (ville)

Niam^nl

KomanBac PutnaTecuc Covurlui Tutova VasluiFlciu

237 1820 143 324 2304 1143 746 516 1956 864 1796 1680 367 994

1401

2819 1162 527 6178 804 GOO 065 305101 311

1638 3639 1305851

8482 1947 13461181 2261 965 2107 1892 667 1266

2G2 310 27215717

Totaux

14833

30550

')

Succursale de l'Archive de

l'Etat la.ssy, Trsp.

1423. Op.

1619, No. 1045.

27rsulte de ce tableau (|ue le nombre des comet des artisans juifs, tablis, en 1846, dans les la ^Moldavie et payant patente, tait de 15717, soit 5085 de plus qu'en 1839, ce qui quivaut un accroissement de prs de 48^ o.

Q

merants villes de

Comme nous ne possdons aucune donne pouvant nous indi(iuer d'une manire mme approximative le nombre des chefs de familles juifs si86'...

Mais cela n e m p c h e p a s, q u e s u r les 195887 Julfs tabHs en Moldavie en 1899,'

u n n o

mbre

f

o r

t

c o

n

s

i

d

r a

b

1

e

,

a u

d e 1 d

e

4150,

Pologne russe bien postrieurement

sont venus

d e

1

a

Ga

1

i

c

i

e

o u d e

1

a

185 0, jusque dans les dernires annes. Mais, me demandera-t-on, comment se fait-il, alors,qu'il n'y avait en 1899, en Moldavie, que le nombre de Juifs correspondant l'accroissement naturel de ceux qui s'y trouvaient en 1859?

Par ce

qu'il

y en

a en plus de 50000

(jui

ont mi-

j^^^^.ii^U'ae?ch'rvo^l't

gr en Valacliie.

Jt^"

absolument incontestable. Le recensement excut en Valacliie en 1860 nous donne un total de 9234 Juifs tablis dans cette PrinIjC fait est

Mf,i'^^iT'"'l.Me"o,^^^:',:'.,!;''''^ de l'oUi

cipaut

').

Dudans

recensement gnral de 1899

^)

il

rsulte que

les 17 districts de la Valacliie on comptait alors 68852 Juifs, soit 59()18 de plus qu'en 1859. En admettant pour les 9234 Juifs tablis en Valacliie en 1859, le taux d'accroissement constat pour ceux de la Moldavie pour la priode 18591899, c'est-

-dire 640,0

pour quarante ans, nous obtenons

15143

mes comme total des Juifs de la Valacliie en 1899. Le surplus de 53709 est certainement d uneimmigration.

Quiconque a eu l'occasion de frquenter des en Valacliie, a pu, constater qu' de rares exceptions prs, ceux qui ne sont pas ns dans le pays sont venus de Moldavie, et que les parents de beaucoup de ceux (^ai sont ns en Valacliie viennent deJuifs

Principaut sur. Tandis qu'en Moldavie on trouve encore beaucoup de Juifs ne connaissant pas le roumain, en Valacliie tous le parlent et avec beaucoup moins d'accent que leurs congnres de la Moldavie. Il est rare de trouver en Valacliie des Juifs venus, eux ou leurs parents, d'ailleurs que de la Moldavie. Ces faits me semblent prouver jusqu' l'vidence que les cinquante mille Juifs migrs de ]\Ioldavie en Valacliie la suite du transfert du centre des affaires de la Moldavie Bucarest et d'autres causes, dont ils sera par le plus loin, ont t remplacs dans la Roumanie septentrionale par cinquante mille Juifs venus de la Galicie et de la Pologne russe au cours des quarante ans qui sparent 1859 de 1899.la')

Analele Statistice aie Jiomniel pe 1865, VII, p. 28 et suivL.

-;

CoLESCU. Op.

cit.

-J2

L'immigration juive en Moldavie, loin d'avoir cess en 1859, a continu jusqu' nos jours. L'auteur de ce travail a eu l'occasion de voii en 1897, Trgul-Ocne, prs de la frontire hongroise, plusieurs famillesjuives rcemment immigres de Russie et dont aucun des membres ne comprenait le roumain. Cette immigration mme, en ralit, a t beaucoup plus considrable qu'il ne ressort des chiffres ci-dessus cause de l'migration des Juifs de Roumanie en Amrique, de 1875 1899. Aux cinquante et (j[ueln totale, tait donc monte 8,31 pour mille. Les rsultats du dnombrement de 1860 accusent ^^"^ITjms. une population totale de 2400921 mes dont 9234 Juifs, ainsi qu'il rsulte du tableau Vil ci-aprs.^) L'accroissement pour vingt-deux ans, qui a t de 600921 mes soit 33'*/ o pour la population totale, a t, pour les Juifs, de 3294, soit55'Vo. L'accroissement moyen annuel a donc t d'environ l,5'*/o pour les chrtiens

que

la

XXV

S

XX

et

de

2,5*^/0

pour

les Juifs.

'j Archives de l'Etat ment de 1831.

Bucarest.

Dossiers relatifs

au

recense-

)^)

Ibid. Dossiers relatifs au recensement de 1838. Analele Statistice aie Bovinie, VI, p. 28 et suiv. p.38 et suiv.

48Acc:oist')nent du Juifs

noiiibi'i' lies

de ixis

iscfi.

rest

(50-1-4

Les accroissements principaux sont ceux de Bucacontre 8688). des districts de Prahova (618et Braila (1095

contre 388)

contre 468).

Ils

n'avaient

gure fait de progrs dans les campagnes o il n'y en avait que 90 d'tablis. Leur proportion tait maintenant d'environ 3,89 pour mille de Ja population totale. Bucarest comptait 121754 habitants en 1860: la proportion des Juifs tait, par consquent, d'environJuifs,

Ploest qui, sur 26468 habitants comptait 301 de 1,13%. Bmila (25767 hab.) de 4,250/0, Craiova (21521 hab.) de 1,23^0Il est trs-regrettable que nous ne possdions pas,4,90'\'o;

elle tait

Reeensenieut del'.KJ.

la priode 1860-1899, de recensement srieux de la population nous permettant de suivre le mouvement d'migration des Juifs de Moldavie en Valachie et, principalement, Bucarest. Ces recensements manquant, nous devons nous borner constater le fait de cette immigration, telle qu'elle ressort des rsultats du recensement gnral de 1899 qui se trouvent rsums dans les tableaux ci-aprs et XXVIII, XXIX,:

pour

XXX

XXXI.la population de la Valachie en 1899," de 3822172 mes dont 68852 Juifs'). Afoioissement compaii? du nom L'augmentation totale est donc de 1421251 mes bre liirtiens de (fini des en 39 ans, soit 59,22'^/o celle des chrtiens est de Juifs isCOlsWI 56,95'\'o, celle des Juifs de plus 635''/o. Ces chiffres nous donnent les accroissements moj^ens annuels suivants 1,52% pour la populations totale, 1,46*^/0 pour les chrtiens et 16,23^/0 pour les Juifs. En 1899 comme en 1860, ils continuent tre concentrs principalement dans les villes dans six desquelles ils sont au nombre de plus de 1000. Bucarest en compte 43274. Ils ont donc plus que sextupl dons la capitale et leur rapport la population totale, qui tait de 4,90% en 1860, tait de 15,41^0tait,lies

Nous vovons que

t

;

iIh

-^

:

en

1899.

A Braila o ils taient 1095 en 1860, il y en avait 10 811 en 1899 c'est--dire environ dix fois plus. La proportion au reste del population de cette ville avait mont dans le mme espace de temps de 4,25% 18,51%. Elle tait maintenant de 6,35''/o Craiova (contre 1,28% en 1860), de 5,67^/o Ploest contre 1,13% en')

L.

CoLE^t.'U.

Op.

cit.

49

en 1899, toutes les petits communes urbaines contenaient des communauts juives dont plusieurs comptaient plusieurs centaines de membres. On trouvera ces comparaisons exposes dans les tableaux XXXII et XXXIII ci-aprt's.1860. Enfin,

de

la Valacliie

TABLEAU XXVNombre des chefs ded'aprsle

famille juifs tablis en Valachie

recensement de 1831

DISTRICTS

Rmniciil-Srat

50

TABLEAU XXVINombre des chefs ded'aprsle

famille juifs

tablis en Valachie

recensement de 1838

Nombre

des chefs de famille juifs

DISTRICTS

Kon soumistrangre

h

Soumis

une

une protection

protection

trangre

Rmnicul-Srat Buzii Scuieni

7352* 71

12*

82**

Prahova Dmbovita Arge Muscel VlceaGorj

26511

5

301

85 13 4 97 10 411

21

21

MehedintiDolj

10 87

8

271

13 114 3

Romanat Teleorman

OUIlfov481****

Vlacalalomita Brila

4911

107

441 5 2 10

922 5413 117

Totaux

937

553

1490

*

**

***

****

Dont 3 Focani, les autres Rmnic. tablis dans les campagnes. Dont l'un a Ziinnicea. Dont 1 dans le district; les 480 autres Bucarest.

61

TABLEAUNombre desJuifs

XXVII

(en

mes) tablis en Valachie en 1860

Nombre

des juifs en ftmes

DISTRICTS

Rmnicul-Srat

Rmniciil-Srat

77

Focsanl

BuzPrahovan

BuzMizilPioie^t Petites villes

Dmbovi|a ArgeMuscel VlceaGorj

TrgovistePitetl

Curtea de Arge

CmpulungRmnicul-VlceTrgui-Jiulu

MehedintiDolj"n

Turnul-SeverinCernetI CraiovaCalafat

Romanat Teleorman

Caracal

Turnul-Mgurele AlexandriaRu.'ji-de-Vede Slatina

OitIlfov

BucuretOltenita

VlacaIalomi{,a

GiurgiClra

UrziceniBrilaBrila

Totaux

52

TABLEAUNombre desdistrict

XXVIII1899

habitants juifs et chrtiens de la Valachie par

en

DISTRICTS

Clirtieii!

Juifs(anies)

(mes;

Population totale (mes)

Rmnicul-Srat

134071

BuzPrahova Dmbovi^a Arge MuscelVlceaGorj Mehedin^,! Dolj

Romanat Teleorman

OUIlfov

Vlacalalomita Brila

218784 301871 208950 204889 11340U 189571 169255 246398 360927 202116 235472 142267 502187 200083 186694 1361153753820

1796 1655 2865

490 903 58 294 69 825 3266 323 657 229 43579 453 49910891

136467 220439 304736 209440 205822 113458 189865 169324 247223 364193 202489 236129 142496 545766 200536 187196 147006

Totaux

68852

3822172

TABLEAU XXIXNombre des habitantsjuifs

des chefs-lieux de district de

la

Valachie en 1899

CHEFS-LIEUX DE DISTRICT

Rmnicul-Srat

BuzPloie^t Trgoviijte Pite^ti

Cpulung

A

reporter

33

IHEKS-LIEUX

DlC

DISTltUT

ReportRniniciil-Vlce Trgul-Jiulu

Tiirnul-Severin Craiova Caracal

Turnul-MgureleSlatiua

Bucureti GiurgiClra Brila

Total

TABLEAU XXXNombre desJuifs

habitant les villes non chef-lieux de

district

de

la

Valachie en

1899

54

TABLEAU XXXINombre desJuifs tablis

dans

les villages de la Valachie en

1899

DISTRICTSRmnicul-Srat

BuzPrahova Dmbovita Arges Muscel VlceaGorj

MehedintIDolj

Romanat TeleormanOitIlfov

Vla^calalomita Brila

Total

et XXXIII donnent les accroissements successifs des Juifs en Valachie, par district et chef-lieux de district, de 1832 1899.:

Les tableaux suivants

XXXII

TABLEAUDISTRICTSRmnicul-Srat

XXXIIla

Accroissements succesifs des habitants juifs de par district de 1831 a 1899

Valachie

NOMBRE DES HABITANTS JUIFS EN18318

1838

1860

18991796 1655 2865

BuzPrahova Dmbovita Arge Muscel VlceaGorj Mehedint.! Dolj

20 280 28 28

340 68 388 40164 4 8 4 52 45612

22441

618 58106 19 7621

490 90358 294 69 825 3266 323 657 229 43579 453 49910891

12

i

828

Romanat Teleorman

OUIlfov

116 505 17 48 33

Vlaijca

2376 136100

lalomita Brila

3688 216 52 468 5960

5944 235 781095

Totaux

331G

9234

68852

55

TABLEAU

XXXIII

Accroissements successifs des habitants juifs des chefs-lieux de district de la Valachie, de 1831 a 1899CHKFS-IJEl'X DE DISTRICT

NUiMBKE DES HABITANTS JUIFS EN1831

1838412

1860

1809 1599 1591 2413 327 880 49 244 69 815 2891 211261

Rmnicul-Srat

BuzPloiefjt

TrgovilePiteti

280 28 28

340 52 388 40164 4

Cnipulung Rmnicul-VlceSTrgul-Jiulu

77 35 301 58 103 19 76 21101

Turnul-Severin Craiova Caracal Turnul-MgureleSlatina

328

456

49517

Bucureti GiurgiuClrasl Brila

2376186 100

3684 216468

3 33 5934 235 77 1095

219 43274 427 35710811

Totaux

B292

5824

8680

66438

Outre les 195887 Juifs de la Moldavie et ceux de Valachie, au nombre de 68852, la Roumanie comptait encore, en 1899, 4276 Juifs dans la Dobrogea contre la quelle elle avait t force par le trait de Berlin d'changer les trois districts de la Bessarabie qui lui avaient t rtrocds la suite du trait de Paris.la

Les deux districts de Tulcea et de Constanta forla Roumanie transdanubienne (Dobrogea) avaient, en 1899, une population totale de 258242 habitants. La proportion des Juifs y est donc d'environ l,66"/o. C'est une proportion qui n'a rien d'inquitant. Le seul recensement srieux de la population de la Dobrogea ayant t celui qui a t effectu en 1899, les points de repore pour pouvoir constater si le nombre de ces Juifs est en croissance ou en dcroissance font compltement dfaut.

mant

Les Juifs de la

Dobrogea

l'ensemble des chiffres exposs plus haut il rsulter de la manire la plus vidente que Une minime partie des Juifs habitant actuellement la Roumanie, seule, saurait lever la prtention d'tre autochtone ou au moins, pourrait prouver qu'elle est tablie dans ce pays depuis trois ou quatre gnration. L'norme majorit de la population juive se trouvant

De

me semble

:

56

actuellementla Pologne sicle pass.

de

en Moldavie et en Valachie y a migr russe et de la Galicie, dans le courant du

Les tableaux ci-dessous nous fournissent un terme de comparaison en nous donnant les accroissements succesifs du nombre des Juifs, de 1816 1890, dans un pays qui s'est dvelopp pendant cette priode d'une faron saine et normale, qui possde la meilleure administration de l'Europe et qui, par sa culture, occupe un rang prominent, la Prusse.

TABLEAUAccroissement dela

XXXIV.juive

V)

population

compar

celui

de

la

population totale dans les provinces appartenant a la Prusse

antrieurement 1866.

HABITANTSANNESPopulation totale

Aecri'iscineiits iiiovens

Populationtotale

Juifs

/oo

"/oo

1816 1819 1822 1825 1828 1831 1834 1837 1840 1843 1846 1849 1852 1855 1858 1861 1864 1867 1871 1880 1890

10849000

15471000

18491000

2247S0U0 24794000

123938^ 134603 144737 153688 160978 167330 176460 183579 194558 206527; 214857^ 218998 226868 234248 2424161 254785 262001 262726 272527 3041 62 308333

14.11

23.4

'

('

10.84

12.98

i(

11.08 10.75

10.201.37

bis

Dr. s. Neumann. Zur Statistik der Jiiclen in Preussen von 1816 Herlin 1884, complt par les donnes de la Statistik des Deutschen MeicJis. Noue Folge. LXVIIl, p. 76.')

1S80.

57

TABLEAU XXXVAccroissements dela

population juive en Prusse,

de

1816 1900.

NombreNoinbivabsiilii

des

Juif.'

A N K

it

!;

pciui-

lies

JuifsliH)

liabitnnts

1816 1819 1822 1825 1828 1831 1834 1837 1840 1843 1&46 1849 1852 1855 185818(31

123938 134603 144737 153088 160978 167330176460')

12.0

12.5

13.1

1864 18671871

183579 194558 206527 214857 218998 2268682) 234248 242416 254785 262001313156=*)

13.3

13.3

13.2

1880 1890 1895 1900

325587 363790 372059 379716 392322

)

13,4 13.5 12.0 12.4 12.3

un tableau duquel il rsulte que la Rourapport de la densit de la population juive, occupe le quatrime rang parmi les Etats de l'Europe. Si on fait cette comparaison pour les provinces de ces mmes Etats, la Moldavie occupe le quatrime rang, la Valachie le huitime, la Dobrogea le neuvime. C'est la Bucovine qui occupe le premier.Voici, enfin,le

manie, sous

')

Augmentation de temtoire parAugmentation de

l'acquisition de Lichtenstein

avec 410 Juifs.')

territoire par l'acqui.sition

de Ilohenzollern

avec 1038 Juifs.^)

Schlesw'ig,*)

Augmentation de territoire par l'annexion du Hanovre, du du Nassau etc. avec 50430 Juifs. Dr. s. Neumann. Op. cit. Tab. I-a.

58

TABLEAU XXXVIEtats

europens

et

provinces rangs d'aprs la proportion desJuifs

aux Chrtiens.Nombre absoludes Juifs1

KTATS OU PROVINCES1

Juifs par KKX) habitants

23 41

Bucovine (Autriche Pologne russe')Galicie (Autriche')

')

961501150000^

811371')

131.7 117.0 110.9

Moldavie (Roumanie ^) Autriche (Cisleilhanie

195S87, 1224899!

107.046.9 46.3 46.0 45.5

2 35

Hongrie

^)

Russie d'Europe^)

Roumanie65

(entire

*)

Brandebourg (Prusse ') Hesse-Nassau (Prusse *)

890000 5187000 269015 93061 4454325531!

36.6 27.026.0

Hesse (Grand-DuchPosen (Prusse *) Turquie d'Europe^)

*)

7 67

44346150000';

8 98

Pays-Bas"^) Valachie (Roumanie

110000"*)

Dohrogea (Roumanie

^) *)

68852 427626735*)

25.0 24.0 21.0 18.016.6 16.0 15.0 12.0 11.0 11.0

Bade (Grand-DuchPrusse (entire*)

109 10 11

Prusse Occidentale (Prusse

21750^

AllemagneSile'sie

(entire*)

372059 56788448003\

12 1311

14 1512

16 1713 14

(Prusse '') Prusse-Bhnane (Prusse *) Hohenzollern (E^russe'') Bavire *) Pomranie (Prusse^) Westphalie (Prusse') Bulgarie ^) Prusse Orientale (Prusse ^) Hanovre (Prusse *)

47234661 5388512246^ 19172^

10.0 10.09.6

8.1 7.97,

28400 1441115112 12639 1252

WurtembergSaxe-WeimarSaxe (PrusseSuisse'")

*)*)

7.4 6.6 6.2 3.83.1

1815

")

79498069,)

3.0

1916 17 18 19

Schleswig-Holstein (Prusse

Saxe (Royaume *) Grce ^) Grande-Bretagne ^)Serbie'^)

2021

DanemarkFranceItalie-)

*)

')

3571 9368 6000 lOOOUO 5000 4000 5400038000;

2.92.7 2.5 2.4

2.01.6

1.41.2 0.7

22 23 24 25

Sude

=)

Belgique')

Espagne

'")

3600 3000 1000

0.4 0.06

Donnes du recensement gnral de 1900. D'aprs Hickmann, Universal-Taschen- Atlas pour 1902. ^) L. CoLEScu. Op. cit. ') D'aprs Statistik des Deutschen Reichs. Neue Folge. LXVIII, p. 76. (Ces chilres sont relatifs l'anne 1890). ^) D'aprs /fiibner's Giographisch-Statistische Tahellen, l\erausgegeben von Pkofessor Db. .Turaschek. Edition pour 1901.')

^)

LGENDEPopulation totale

Population chrtienne

Population juive

l

L~tloS

\ I

,-*"''''-

roumain

iizer.

';

Del Chiaro.SuLZER.

Istoria

dlie

Revoluziuni dlia

Valachia,II,

1)

')

Ibid ibid., Ibid ibid.,

p. 218.v.

la

note de

la

p. 219.

136

mis leur longue priode d'insouciance profit pour exclure du terrain commercial et industriel donts'taient constitu

lesils

un monopole exclusif. Le projet des trente et un peut certainement

tre

considr comme le signe prcurseur de la lutte engage plus tard sur les positions conomiques perdues, lutte qui en ce moment encore est plus acharne que jamais et qui ne finira pas de sitt. Mais la manire dont ce rveil se manifestait tait loin d'tre heureuse et surtout opportune. Les dispositions du projet taient excessives, iniques ou absurMauvaiseffet

produit en Europe par ce projet de loi.

tait mal choisi. soufflait alors en Europe tait minemment favorable aux Juifs. Le projet, renvoy une commission, demeura enterr dans les bureaux mais les

des,

enfin, le

moment

Le vent qui

Juifs firent retentir l'Europe de leurs cris. Les inventions les plus absurdes firent le tour de la presse. L'Occident entier s'tait soulev contre la Roumanie. Ce que les soupons de partialit pour les bandes bulgares n'ont pu russir mettre en train, a t obtenu par le projet de loi contre les Juifs, on donne aux trente et une signatures bien plus d'importance l'tranger que dans le pays. Le Prince reoit de son pre la nouvelle que l'Europe entire est en moi cause de la loi sur les Juifs ^)."

Le Gouvernement, afin de calmer l'agitation des dputs moldaves, se vit forc de prendre certaines mesures restrictives l'gard des Juifs et notamment dres donns pour l'applicad'empcher ceux ne possdant pas de garanties ni de tion des mesures rglesuffisantes de tenir des cabarets et de mentaires rela- lgitimations tives aux cabarets des villa- s'tablir dans les villages. ges. Abus L'excution de ces mesures, excution d'ailleurs punis. trs partielle et trs limite, donna lieu quelques abus de la part des fonctionnaires qui, quoique dj suprieurs ceux de l'poque rglementaire, laissaient encore beaucoup dsirer. Il est certain qu'on arrta comme vagabonds quelques Juifs de trop. Ces abus furent promptement et svrement punis, mais les Juifs n'avaient pas manqu de remplir l'Europe de leurs plaintes. Le Prince Charles-Antoine de Hohenzollern crivait son fils vers la fin du mois de Mars 1868: Le tissu d'inventions malicieuses rpandues sur le comptement, pour cal-

he Gouverne-

mer

l'irritation,

est oblig de rpter les or-

')

Ibid. Ibid., p. 258.

137

de

la

Roumanie

est tout

bonnement monstrueux.

Il

Nouvellesplaintes des Juifs; la presse il leur solde

doit tre attribu la jalousie et la mchancet de ses ennemis qui ne possdent plus d'autre moyen de lutte. Mais ces ennemis atteignent jusqu' un certain point leur but car, par ces bruits, on jette la confusion dans l'opinion publi(iue par rapport la Roumanie. C'est de nouveau la question juive qui est Tordre du jour. Cette question constitue un vrai noli jjtangere car les Juifs disposent d'argent et de toute la presse. Je me rjouis de voir la Roumanie devenir plus conciliante. ,,Des affaires juives {Judenzustandc) comme celles qui existent sur le Bas-Danube sont un vilain exanthme sur l'organisme d'un tat; il est aussi impossible de donner la question juive une solution immdiate que de se dbarrasser en un instant d'un exanthme. J'ai pleine confiance en toi, tu sauras trou-

duaturc lesfaits.

me

verle

le

crivait de son cot, ...tes affai15 Avril suivant au Prince Charles: res font l'objet de mes penses journalires et jeIjC,,

^)." remde ncessaire Prince Royal de Prusse.

.

.

,.me suis suffisamment fch ces jours derniers cause des histoires juives (Judcngeschichten); il est vident qu'elles sont l'effet d'une malveillance perfide^(tnchischc 3iss/uiist) ^)".

du

district de dant les ftes

Vingt cinq Juifs ayant t expulss des communes Baca et la garde nationale s'tant, pende Pques, rendue coupable de violences

Excs de Bac immdiatementrprim.

(du reste sans gravit) contre les Juifs, les plaintes redoublrent. La garde nationale de Bac fut immdiatement desarme mais les Consuls des puissances, dont plusieurs taient mal disposes envers le gouvernement roumaii pour des raisons d'ordre politique, firent des reprsentations. Le Consul Gnral anglais protesta en faveur des victimes du fanatisme roumain ^). Le Prince Charles-Antoine crivait son fils au

mois de Mai:jeter

du Prince Charles-Antoine de Hohenzollem.Lettre

question juive, tu serais en droit de satisfait sur la tche que tu as accomplie car il vident que, sans parler de son dveloppement matriel la Roumanie, s'est releve au point... .N'tait

la

un regard

'

) Ibid.')

Ibid. ibid., p. 2G0. ibid., p. 264. Ibid. ibid., p. 266.

138

de vue moral et politique. Il est esprer que tu russiras dornavant aussi dans l'accomplissement de ta mission si dificile -- Dieu y veillera. La question juive est entre dans une phase qui a attir sur elle l'attention de toute l'Europe. Elle constitue un pisode trs-malheureux dans le dveloppement intrieur, part cela tranquille, de la Roumanie, mais elle constitue en mme temps un grand danger dynastique. Je t'ai dj dit que toutes les affaires juives constituaient un n o 1 i e ta n g e r e. C'est l un symptme maladif particulier l'Europe, mais c'est un fait: on n'y peut rien changer car la presse europenne toute entire est sous la domination de la finance juive. ,,En un mot. la plutocratie juive (Gddjudenium) est une grande puissance dont la faveur peut avoir

m

les effets les plus avantageux mais dont la dfaveur est dangereuse. De tous les cts, de tous les coins et recoins de la terre, un cri d'pouvante retentit

l'unisson la nouvelle des vnements et rien, pas mme les dmentis officiels,

de Bac

ne purentcette

attnuervelle....!)"

ou

adoucir

l'effet

caus

par

nou-

Le gouvernement obligde mettre des obstacles l'envahissement des

La pression de l'Alliance Isralite fut telle, l'influence des Juifs en gnral et de la haute banque en particulier tait tellement puissante, Paris surtout, que le Prince Charles, contre son gr et contre ses convictions, se vit forc d'accepter la dmission de Jean Bratiano. Malgr toute la bonne volont du gouvernementroumain de ne pas donner de nouveauxsujets de r-

campagnes pariet Juifs.

Le danger decet envahisse-

ment augmentepar suite de l'influx d'trangersles

amen par travaux dufer.

chemin de

clamation la presse trangre, l'opinion publique, de plus en plus pressante, le forait mettre des obstacles l'envahissement des campagnes de la Moldavie par les Juifs. Le commencement des travaux de construction de la voie ferre qui allait bientt traverser le pays de Burdujeni Verciorova, en amenant dans le pays devraies nues d'ouvriers trangers, avait, par ce fait

mme, normmentde Juifs polonais.

facilit

l'entreet,

vagabonds de toutes provenances

dans le pays de en premier lieu,

')

Ibid. ibid., p. 268.

139

Afin de donner aux commmes rurales les moyens de se dfendre contre cette invasion, on avait introduit dans la loi sur la police rurale de 1868, l'article 10, qui donnait aux conseils communaux le droit d'accorder ou de refuser aux gens sans aveu l'autorisation de s'tablir dans la commune. En 1869. sous la pression des dputs moldaves. Kogalniceano, qui se trouvait alors la tte du ministre de l'intrieur, se vit forc d'attirer l'attention des prfets sur le danger (|ue prsentait pour les campagnes Tinvasion. de jour en jour plus menaante, des vagabonds trangers et principalement des Juifs de Galicie et de Russie. Il leur rappelait que les dispositions interdisant aux Juifs de s'tablir dans les communes rurales ainsi que dy tenir des cabarets sansl'autorisation pralalJe des autorits et sans garantie suffisante, n'avait jamais t abroge et il les engageait attirer l'attention des maires sur les pouvoirs que confrait aux conseils communaux l'article 10 de la loi sur la police rurale. Ces circulaires dont l'application ne donna, du reste, lieu aucun excs, soulevrent, bien entendu,

^f'eu? ponie ''''*-

u

onionnS'rappii,-eu8e'des^di"po-

^'^Inulrel^'

une nouvelle tempte dans la presse acquise aux Juifs. Les Juifs de Moldavie se plaignirent au prsident '''''*"*''"'^'"^"*''son ct, s'adressa au prier d'intervenir en faveur des ses coreligionnaires perscuts. Le marquis de La Valette s'empressa d'ordonner M. Mellinet, Agent diplomatique de France Bucarest, d'adresser des reprsentations au gouvernement roumain au sujet de l'expulsion d'un certain nombre de Juifs des communes rurales de Moldavie. M. Mellinet avait adress au Min stre des Affaires trangres une note dans laquelle il ait dit que les, mesures prises par l'administration rour .aine contre les cabaretiers et les entrepreneurs d'oct' ois juifs de la Moldavie, constituaient une atteinte d s droits placs sous la garantie des dispositions constitutionnelles et sous celle de la Convention de 1858. Aux accusations contenues dans cette note,.Kogalniceano rpondit par une longue adresse au Ministre des Affaires Etrangres dans laquelle nous voyons, pour la premire fois, la question place par un ministre roumain sur son vrai terrain.de l'Alliance Isralitequi,

de

gouvernement

franais

pour

le

'l^ploma^le'^'^^

^*"''^-

''"^^ainfceano^"'

Aprs avoir relev combien l'accusation d'intolrance adresse aux Roumains tait mal fonde et

140avoir appuy

sur les efforts du gouvernement d'em-

pcher tout acte de violence l'gard des Juifs, efforts couronns de succs seulement cause du fait que le gouvernement avait su tenir compte des souffrances de la population roumaine que, son arrive, au pouvoir il avait trouve profondment irrite contre les Juifs, surtout en Moldavie. 11 regrettait enfin que ces derniers, pour obtenir le redressement de leurs griefs, se fussent adresss une association trangre, une puissance trangre. Mais, ajoutait-il, il est de mon devoir de faire toutes mes rserves par rapport la thorie en vertu de laquelle l'empchement des Juifs de tenir en ferme des cabarets ou des octrois dans nos villages, constituerait une violation de la Convention de Paris et donnerait aux puissances garantes le droit d'intervenir.

Son Excellence le marquis de La Valette est trop pour ignorer que l'autonomie de la Roumanie ne date pas d'hier. Les Principauts de Moldavie et de Valachie ont possd depuis des sicles et ont su conserver la libert de s'administrer et de lgifrer ,,qui lui a t garantie par des traits conclus avec les Sultans ottomans les plus puissants. Le Trait de Paris ainsi que la Convention qui l'a suivi, n'ont fait que complter notre autonomie sculaire et la placer sous la garantie des grandes puissances europennes. Ce droit a obtenu une reconnaissance encore plus tendue et plus absolue par le prambule que les puissances garantes, elles-mmes, ont mis en tte du Statut du 2 Mai 1804. ,,Ce prambule porte textuellement: Les Principauts-Unies pourront l'avenir modifier et changerclaireles lois aj^ant

rapport leur administration intrieure

concours lgal de tous les pouvoirs tablis et, c'est en vertu de ce principe que la nation roumaine s'est donn la constitution du 11 Juillet 1866, qui remplace la Convention de 1858 en tout ce qui a rapport l'organisation intrieure de la Roumanie. 'Ie fais donc appel la haute sagesse et l'impartialit du marquis de La Valette, et je le prie de vouloir bien dcider lui-mme si une ou plusieurs puissances seraient actuellement en droit d'intervenir dans les affaire^ intrieures de la Roumanie et par consquent de porter atteinte l'autonomie qu'elles ontavecle

141

prcisment la noble mission de dfendre en leur qualit de puissances garantes. L'intervention des puissances trangres, sur la base de la Convention serait, de plus, d'autant moins justifie que ce sont prcisment l'article 46 de cette convention et l'article 7 de la Constitution de 1860 qui prvoient un rgimeexceptionnel pour les Isralites. Nous considrerions comme un malheur de voir le Gouvernement Imprial penser qu'en ce moment, enRoumanie, o il n'y en a jamais eu, il existe des perscutions religieuses. La tolrance religieuse est une vertu ancienne sur les bords du Bas-Danube. L'hospitalit donner aux trangers est un prcepte inscrit sur nos drapeaux depuis des sicles, en sa qualit de vertii hrditaire, elle est pratique chez nous aussi bien dans le palais du riche que dans la chaumire du pauvre,

Le tmoignage de l'histoire est l pour nous prouver qu'au temps, o en Espagne, des hommes ;,taient brls cause de leurs opinions religieuses, au temps o les Juifs, en tant que Juifs, taient chasss d'Allemagne, la Roumanie leur accordait une large hospitaht dont elle est, aujourd'hui, la victime.^ ('e n'est pas un pareil paj^s qui saurait tre le thtre d'une perscution religieuse, pouvant tre qualifie de barbare et livre la rprobation universelle. ,J1 y a quelque temps qu'on ne cesse de nous lancer ces qualifications. En votre qualit de Ministre des Affaires trangres, vous connaissez mieux que moi les causes secrtes de cette subite leve de boucliers contre nous. En ma qualit de Ministre de l'Intrieur, je ne puis qu'affirmer que l'opinion publique l'tranger est induite en erreur et que la question n'est pas connue. En effet, en Roumanie, la question des Juifs n'est pas une question religieuse; elle est de toute autre nature. C'est une question nationale et, en mme temps, une question conomique. ,,En Roumanie, les Juifs ne constituent pas seule-

ment une communaut religieuse

distincte; ils consti-

tuent et dans toute l'acception du mot, une nationalit, diffrant des Roumains par l'origine, par la langue, par le costume, par les murs et mme par les sentiments. Les Juifs, en Roumanie, ne sont pas ce qu'ils sont dans les pays civiliss, c'est--dire Anglais en Angle-

142terre, Italiens en Italie, Allemands en Allemagne, ne diffrant des autres habitants de ce paj^s que par la ,,religion mais, pour tout le reste, tant com.pltement assimils au reste de la population et ceci bien longtemps avant d'avoir obtenu les droits qu'il rclament aujourd'hui la Roumanie sans tre devenus, au

Roumains, de fait. Tant Gouvernement que nation, nous avons le droit d'tre inquiets des progrs de cette nation trangre qui demeure au milieu de nous et dont le nombre s'accrot sans cesse par l'immigration des Juifs de Galicie et de Podolie, ces provinces de l'ancienne Pologne qui sont limitrophes de la Roumanie. I1 n'y a donc pas de perscution religieuse: car s'il y en avait une, les Juifs auraient souffrir del'interdiction ou de la restriction de l'exercice de leur culte, ce qui n'est pas. Dans ce cas, aussi, leurs syna..gogues ne s'lveraient pas librement ct des glises^pralable, chrtiennes.

Leur enseignement

religieux, la publica-

tion de leurs livres religieux,

de mme, ne seraient

pas autoriss(Ici

/Juifs

Kogalniceauo nnumre les actes favorables aux ds son administration).

,,J'ai trait la partie nationale et. en passant, aussi partie religieuse de la question: j'aborderai maintenant la partie conomique: Tous les voyageurs qui ont visit les Principauts et, en particulier, la Moldavie, ont t effrays de l'aspect lamentable, pour ne pas dire plus, que prsentent les Juifs polonais formant Mais, lorsque ces voya,,la population de nos villes. ;,geurs ont commenc tudier de plus prs le com..merce, l'industrie et les moyens d'existence de cette ,,multitude de Juifs, leur effroi a considrablement augment car ils ont pu constater que ces Juifs sont consomraateurs sans tre producteurs et que le dbit des ^spiritueux constitue leur principal ou, pour parler plus exactement, leur seul commerce. J'ai la conviction que Ies consuls des puissances rsidant Jassy reconnaissent eux-mmes ce mal qui ravage le cur de la ^Moldavie, et s'il m'tait permis d'appeler en tmoi,,gnage un des agents de ces puissances auxquelles, en leur qualit d'tat chrtien, il incombe d'avoir piti non seulement des Juifs, mais aussi des chrQtiens de la Moldavie, je n'aurais besoin de recourir personne d'autre qu'au Consul de France Jassy en ..personne.,,la

143C'est porquoi, non seulement aujourd'liui mais de tout temps, ,sous tous les rgimes, les Princes et les hommes d'tat de la Roumanie, et en gnral tous ceux qui s'intressent ce pays, se sont proccupsla ncessite d'empcher l'exploitation du peuple roumain par un autre peuple qui lui est tranger, parles Juifs.

de

L'un des moyens employs et qui, ainsi que je prouverai plus bas, est encore aujourd'hui en vigueur, est celui qui dfend aux Juifs de prendre domicile dans les villages et surtout d'y vendre des spile

ritueux.

En effet, le mode mme de constitution de la proprit foncire en Roumanie place les Juifs dans une position exceptionnelle et les empche d'avoir leur domicile dans une de nos communes rurales. Ceci parce que, d'aprs la loi fondamentale du pays, seuls ceux qui appartiennent un rite chrtien peuvent acheter des terres ou des domaines. L'achat de parcelles de terrain est galement dfendu aux Juifs, car la petite proprit n'a t fonde en Roumanie que le 14 Aot 1864, date de la promulgation de la loi rurale, et cette loi dfend, pour un terme de trente ans, aux anciens corvables, d'aliner les terrains acquisen vertu de cette loi. I1 en rsulte que les Juifs ne sauraient justifier ^de la possession d'un seul pouce de terrain en dehors du rayon des villes, pour justifier l'allgation qu'ils auraient dans les villages des domiciles dont l'administration les chasse. Les Juifs ne sont dans les villages que des lode maisons qu'ils ont prises bail pour cataires un terme variant de un trois ans. Les Juits cabaretiers et entrepreneurs d'octrois n'ont du reste mme pas t expulss de ces domiciles, car ma circulaire du 15 Janvier 1869 se borne recommander aux prfets d'empcher, conformment aux lois existantes, les propritaires fonciers et les communes d'affermer les cabarets et les octrois aux Juifs. Ma circulaire enjoint catgoriquement de respecter les contrats de location jusqu' l'expiration de leur terme." (Kogalniceano ex-

pose les moyens de contrle employs par lui pour s'assurer qu'il ne serait pas contrevenu ses ordres et prouve qu'il a laiss aux cabaretiers et aux entrepreneur d'octrois dont les termes expiraient le temps ncessaire pour liquider leurs affaires.)

144

Je me rsume je n'ai chass de son domicile aucun Juif pour Fexcellente raison que, d'aprs toutes les lois du pays, les Isralites en Roumanie, de mme qu'en Serbie n'ont pas le droit d'avoir un domicile dans les villages. Je n'ai fait que limiter et mettre un terme l'affermage des cabarets et des octrois aux Isralites et plus spcialement ceux venant de la Galicie et de la Podolie. Cette mesure est base sur le Rglement Organique aussi bien que sur la loi vote par l'Assemble Gnrale et sanctionne par Michel Sturdza, mesures qui non seulement n'ont t abroges par aucune loi postrieure mais dont tous les ministres de l'intrieur, aussi bien ceux d'avant que ceux d'aprs la Conven^tion, ont ordonn et maintenu l'application. (Suit l'numration des dispositions cet effet postrieures 1858), L'on m'objectera, peut-tre, que la Convention et la Constitution proclament des principes plus libraux et cela sans regarder la religion. C'est possible: mais ces actes ne font qu'noncer des principes qui, pour avoir le pouvoir d'anantir les lois antrieures et pour tre appliqus auraient besoin d'tre transformes en lois organiques et positives. Pour ne citer qu'un exemple, l'article 46 de la Convention proclame en principe l'mancipation des corvables ainsi que jjl'abolition des monopoles, et pourtant nos villageois ont continu faire la corve et subir le monopole des spiritueux jusqu' la promulgation, en 1864, de la loi rurale qui abolit la corve, la dme et les monopoles. Et d'ailleurs, le principe de la libert de commerce ne subit-il pas, mme en France, des restrictions dans la pratique ? Allerplus loin que je ne suis all, rencontre des lois ;|positives et ^.contre les intrts de la nation, ceserait:

manquer mes devoirs de ministre roumain, et mme compromettre la scurit publique, caria population roumaine ne

trouvant pas dans le Gouvernement la protection et l'aide auxquels elle a droit, po urrait r e co uri r des moyens extrmes dont les premires victimes seraient les Juifs cabaretiers eux-mmes. Uans cette situation, dix ministres se succdant au pouvoir, l'un aprs l'autre, ne pourraient faire autre chose que ce

145

ceci dans Tintrt mme des -Juifs: ainsi que le reconnaissent, d'ailleurs, les plus clairs d'entre eux. E t puis, les Roumains n'o n t p a s 1 a prtention d' t r e, en 1801), plus civiliss que ne Ttaient les Franais entre 18 00 et 18 12').et')

.,que

mes prdcesseurs

et

moi avons

fait

Ou

Kogalniceano fait ici allusion aux dcrets de 1806 et de 1808. sait que les Juifs obtinrent l'galit civile et politi([ue en 1791,

de l'Assemble Constituante. Mais," dit ilerlin dans son Spertoire de Jurisprudence, p. 665, rAssenible constituante en disant aux juifs Vous tes citoyens franais, n'avait chang ni leurs murs ni leurs habitudes- Il ne faut donc pas s'tonner que ceux d'entre eux dont l'usure avait t jusqu'alors l'unique profession, l'aient continue depuis. De l des plaintes qui, parvenues jusqu'au trne, et discutes pendant plusieurs sances du Conseil d'tat ont inspir l'Empereur l'acte de gouvernement le plus grand qui ait t fait sur les Juifs depuis leur dispersion." Voici le prambule du dcret du 30 Mai 18U6 Sur le compte qui nous a t rendu que dans plusieurs dpartements septentrionaux de notre Empire, certains Juifs n'exerant d'autre profession que celle de l'usure, ont, par l'accumulation des in,,trts les plus immodrs, mis beaucoup de cultivateurs dans un tat de grande dtresse, nous avons pens que nous devions venir au se,.cours de ceux de nos sujets qu'une avidit injuste aurait rduits cette fcheuse extrmit. Ces circonstances nous ont fait en mme temps connatre combien il tait urgent de ranimer, parmi ceux pui professent la religion juive dans les pays de notre obissance, les sentiments de ^morale civile qui malheureusement ont t amortis chez un trop grand ^nombre d'entre eux par l'tat d'abaissement dans lequel ils ont trop ..longtemps langui, tat qu'il n'entre point dans nos intentions de rtablir. Pour l'accomplissement de ce dessein, nous avons rsolu de runir les premiers d'entre les .Juifs et de leur faire communiquer nos intention par des commissaires que nous nommerons cet effet et qui ..recueillerent oi mme temps leur vu sur les moyens qu'ils estiment les:

:

expdiens pour rappeller imrmi leurs frres l'e.rercice des arts et des afin de remplacer par une industrie honnte, les res..sources hontenses auxquelles beaucoup d'autre eux se livrent de pre en ..fils, depuis plusieurs sicles." Sans attendre la runion de ce Sanhdrin, l'article 1er du dcret du..plus

..professions utiles

30 Mai tait ainsi conu Il est sursis pendant un an, compter de la date du prsent dcret, toutes excutions de jugements ou contrats, autrement que par:

..simples actes conservatoires, contre des cultivateurs non ngociants des ..dpartements de la Sarre, de la Ror, du Mont-Tonnerre, dn Haut et Bas-Rhin, de Rhiuet-Moselle, de la Moselle et des Vosges, lorsque les titres contre ces cultivateurs auront t consentis par eux en faveur de Juifs."Il faut remarquer (jue cette mesure est prise seulement pour les dpartements habits par des Juifs allemands c'est--dire de Juifs pra-

tiquant les prceptes des Talmud qui admet l'usure exerce contre les chrtiens lorsqu'il ne la prescrit point. Aucun des dpartements habits par des Juifs portugais, vivant suivant la loi de Mose, pure d'alliage, nefigure dans cette liste.

69056

10

146S. E. le marquis de La Valette connat mieux les mesures exceptionnelles que Napolon-leGrand fut oblig de prendre contre les Juifs d"Alsace et de Lorraine dans l'intrt des Franais. ]\Iinistres de la Roumanie, d'un pays constitu-

que moi

..tionnel,,.

nous ne pouvons gouverner que conformmentde tenir compte de ses

la

volont de la nation. notre devoir ,,11 est de

Le sanhdrin s'tant runi, il lui fut pos une si-ie de questions ayant surtout pour but d'amener les dputs se prononcer relativement aux points sur lesquels les pratiques religieuses des Juifs passaient pour tre en opposition avec les lois civiles et mme avec les usages de lacivilisation.

Le sanhdrin rpondit, naturellement, en prtendant queticjues religieuses

les pra-

des Juifs pouvaient s'accorder en tous points avec les lois de l'Empire et les usages des tats modernes. Mais ces dclarations n'insi^irant qu'une mdiocre confiance l'Empereur, il prit des garanties contre les pratiques pernicieuses des .Juifs talmudistes par son dcret du 17 Mai's 1808. Le sursis prononc par le dcret du 30 Mai 1806 tait lev mais les prts faits par des Juifs des mineurs sans l'autorisation de leur tuteur, des femmes sans l'autorisation de leur mari, des militaires sans l'autorisation de leur chef de corps, sont dclars nuls de plein droit sans recours aux tribunaux (art. III)- Aucune lettre de change, aucun billet ordre, aucune obligation souscrite par les sujets de l'Empereur et Roi ou commerants au profit d'un Juif ne pourra tre exige sans que le porteur ne prouve que la valeur en a t founieentire et sans fraude (art. IV). Toute crance dont le capital aui-ait t aggrav d'une manire patente on cache, par la cumulation d'intrts, plus de cinq pour cent devait tre rduite par les tribunaux, si l'intrt, runi au capital, excdait dix pour cent, la crance tait dclare usuraire et tait annule dlais pour le (art. V). Les tribunaux taient en droit d'accorder des payement des crances lgitimes et non usuraires (art. VI). Nul Juif ne pouvait se livrer aucun commerce, ngoce ou trafic quelconque, sans avoir reu, cet effet, une patente du prfet du dpartement accorde sur des informations et des certificats l-o du conseil:

municipal constatant qu'il ne se livrait aucun trafic illicite, 2-o du consistoire de la synagogue attestant sa bonne conduite (art. VI). Cette patente devait tre renouvele chaque anne (art. VIII) et il tait enjoint aux procureurs gnraux de la faire rvocjuer chaque fois qu'il serait leur connaissance que le Juif patent aurait fait l'usare ou se serait livr un trafic honteux (art. IX). Tout acte de commerce fait par un et XI). Tout contrat ou Juif non patent tait dclar nul (art. obligation souscrit un .Juif non patent tait susceptible de rvision et d'annulation si l'usure excdait dix pour cent (art. XII). Un Juif ne pouvait prter sur nantissement des domestiques ou gens gages, il ne pouvait le faire aux autres personnes (jue par un acte dress par devant notaire ([ui certifierait le payement. Le Juif ne pouvait accepter eu gage des instruments, outils ou vtements des journaliers ou domesti(|ues (art. XIV et XV). Aucun .Uiif non actuellement domicili dans les dpartaments du Haut et du Bas-Rhin ne pouvait l'avenir tre admis y jrendre domicile. Ils ne pouvaient s'tablir dans le reste de l'Empire qu' condition

X

147

^besoins, de ses souffrances et mme, j u sqir un c e r t a i n point, de ses pr u g s. Vous connaissez, Monsieur le Ministre, les orages ,,qui s'lvent dans la Chambre aussi bien que dans le pays toutes les fois qu'un ministre ose dire un mot dans la question Isralite: vous savez quelles fausses ,,interprtations, combien d'agitations a donn lieu la proposition faite par moi aux dputs, dans la sance du 22 Mai de l'anne courante, de charger une enqute parlementaire d'lucider cette question si grave et si complique. Ce fait prouve le degr d'irritation (|ui s'tait ^,empar de la population roumaine, irritation cause ,.par de dures souffrances et par une lgitime inquij,.

,.

,,tude, car c'est la voix d'une nation qui se sent menace dans sa nationalit et dans ses intrts conomiques. Cette voix peut tre touffe par l'tranger mais il n'est permis aucun ministre roumain, quelque parti qu'il appartienne, de ne pas l'entendre ^)." Ala suite de cette rponse, on n'entendit plus parler, du moins pour un certain temps, de perscutions juives en Roumanie et ceci quoique les autorits locales missent moins de complaisance que par le pass laisser les Juifs ouvrir des cabarets et s'tablir dans les comunnes rurales. Mais, avec les moyens dont on disposait il tait, malheureusement, impossible d'empcher l'immigration des Juifs de la Galicie et de la Pologne russe qui arrivaient continuellement en Moldavie prendre la place de ceux de leurs coreligionnaires qui

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de faire

l'acquisition d'une proprit rurale et de se livrer l'agriculture sans se mler d'aucun commerce, ngoce ou trafic (art. XVII). D'aprs l'article XVIII, les Juifs ne pouvaient plus se faire remplacer pour leur service militaire mais devaient le faire eu personne. Les .Juifs des dpartements de la Gironde, des Landes, de Livourne et des Basses Pyrnes ainsi que eux de Paris furent exempts des obligations contenues dans ce dcret qui devait rester en vigueur

jjendant dix ans.

En 1818, avant l'expiration du terme de dix ans, les Conseils Gnraux du Haut et du Bas-Rhin ptitionnrent pour demander qu'il ft

des Isralites du district de Vasiui.Des procs-verbaux dresss par l'inspecteur et contresigns par Leiba Coin, il rsulte que les autorits communales du district de Vaslu, avant constat que 25 Juifs tenaient des cabarets dans les villages contrairement aux stipulations de l'article 8 de la loi des licences et en se servant de brevets dlivrs des personnes inscrites sur les listes lectorales, la place desquelles ils payaient les taxes de licence, conformment loi, fermrent les cabarets, confisqurent les boissons qui s'y trouvaient et sommrent les Juifs dequitter les villages.stanaVis-"aiici^f

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Les procs-verbaux constatant cesrpte, contresigns par: le

faits sont, je le

Fond de pouvoir

nral des Isralites de Vaslu. Le procd

gdes

autorits roumaines est strictement lgal et inattaquable. On conviendra que, des 25 Juifs somms lgalement de quitter les domiciles qu'ils occupaient par fraude, aux 150 Juifs soi-disant mis hors de leurs demeures avec leurs familles au cur de l'hiver, il y a loin.

Le gouvernement roumain ordonna (ju'on donnt aux Juifs somms de quitter les villages de Vaslu la suite de la fraude qui avait t dcouverte, un terme de trois mois pour vendre leur profit les boissons confisouees.

Pendant les ftes de Pques de l'anne 1877, quelques excs contre les Juifs, d'ailleurs sans aucune gravit, ayant eu lieu Ploiest, l'occasion desquels des sujets austro-hongrois avaient t maltraits, le gouvernement prit pour la punition des coupables des mesures dont l'efficacit fut reconnue par l'i^gence diplomatique d'Autriche elle-mme. Les faits suivants nous permettent de nous faire une ide du degr de vracit que prsentent les plaintes des Juifs contre les perscutions auxquelles ils sont sujets en Roumaine. Au mois de Dcemljre de l'anne 1876, les abonns du Monde Illustr lassy furent trs-surpris de trouver dans le numro du 23 Dcembre de ce journal une gravure reprsentant: une dmonstration militaire lassy contre les Juifs. Les abonns n'ayant pas boug de la ville depuis des mois et sachant qu'aucune manifestation anti-juive n'avait t faite ni par

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156

l'arme ni par les civils, s'empressrent, eux et leurs amis, de montrer la pice aux notables juifsetleur demandrent des explications. Trs-embarrasss, ils dirent que c'tait une erreur regrettable dont ils ne pouvaient tre rendus responsables et assurrent qu'ils avaient crit pour dmentir les faits. En ralit, c'tait un Juif qui, sur leur demande, avait compos le dessin et c'taient eux qui l'avaient fait parvenir au journal. L'objet que les Juifs avaient alors en vue, tait d'agir par tous les moyens sur la Confrence runie pendant l'hiver de 187b 1877 Constantinople pour essayer d'viter la guerre qui tait imminente. Ils espraient qu'au cas o la Confrence aboutirait, elle s'occuperait aussi du sort des Juifs en Roumanie. Il est intressant de voir comment un ouvrage qui a la prtention d'tre srieux, explique ou plutt n'explique pas cette gravure: Les journaux roumains crirent la calomnie. Ils donnaient pour preuve des intrigues ourdies contre eux une gravure insre dans le Monde Illustr et ayant pour titre: Dmonstration militaire lassy contre les Juifs. On n'a pas en..core aujourd'hui pu savoir quels sont les faits qui ont donn lieu cette gravure. S'il n'y a pas eu de dmonstration militaire contre les Juifs lassy, il y en a euailleurs".^)

C'est tout--fait le langage du loup dans la fable de La Fontaine: Si ce n'est toi, c'est donc ton frre! Mais le mensonge est patent et nous montre ce qu'il faut croire des fameuses perscutions.

Passons un autre.iSeGinrgvo'"'T;fpifcel"""

fait.

cc qu'ou llsalt dans la Neue Freie Presse clu 19 Mai 1877: Les perscutions des Juifs (Judenhetzen) en Rounianie. Une dputation d'Isralites amricains s'est prsente le a Mai, au Prsident, Washington, pour lui prsenter un expos par crit des actes barbares per..ptrs contre les Isralites Giurgvo, en Roumanie.

Voicl

Prsident parut tre profondment impressionn malheureux de ce peuple sans, appui et il envoya la dputation au Secrtaire (d'tat) Evarts, qu'il pria de faire les dmarches exiges par les circonstances. Il fut ])ropos dans l'entrevue ayant en suite eu lieu avec M. Evarts de rtabhr le Consulat amricain Bucarest, supprim depuis le retour de,,Le

de

l'tat

V Isidore Lb. Op.

cit.

p.

189.

157

M. Feixotto. Ce dernier insiste de la mani(''re la plus pressante pour la nomination, en qualit de Consul amricain, du Dr. Adoli)lie Stern qui, pendant le Consulat de M. Peixotto, remplissait les fonctions de ViceConsul. La dputation insista aussi ])our ({u'on tlgrap])it aux Ministres amricains Vienne, Constantinople et Ptersbourg, d'agir de leur cot pour empcher de nouvelles cruauts. M. Evarts promit de prendre cette demande en considration". ^.. "^ -p IJclaiation (lu T-> f-ii Voici maintenant ce que le Dr. btern, un -Juii, ^.'atie. en gnral mous, peu vigoureux, mauvais marcheurs et carottiers dans toute la force du terme. Personne comme le Juif ne sait, par tous les moyens, se faire exempter de toute corve dsagrable, de tout service pnible ou dangereux. Et ceci n'est pas le cas dans l'arme roumaine seulement: les officiers autrichiens sont, sur ce sujet, beaucoup plus catgoriques que les ntres ils ont des soldats juifs la plus dplorable opinion. I1 sufft-', disent-ils, d'un seul Juif pour introduire la corruption dans une compagnie entire." C'est la raison pour laquelle, depuis quelques an- ^Z'^St'dl'' ns, les Juifs en Roumanie ne peuvent plus obtenir le swlenuet^^e^st ^^'"^ grade de caporal ou de sous-officier. Pour eux, les gaIons de caporal ou de sous-officier taient une occasion excellente pour gagner de l'argent par tous les moyens. L'un des plus usits tait les exemptions frauduleuses accordes aux soldats service priodique (scJdmhj, surtout dans les rgiments de cavalerie service priodique (calarasi), composs de paysans riches. En Moldavie, tous les marchaux des logis chefs taient juifs et tous, sans exception, se retiraient du service avec une malhonnte mais belle aisance. Les moyens pour tromper la surveillance des officiers taient aussi ingnieux que varis. Ce qui est rvoltant par exemple, c'est de voir Sincerus parler de 30000 Juifs qui, en Roumanie, forment les cadres de l'arme active, de la rserve et ." des milices A qui Sincerus veut-il en faire accroire? S'il y avait 30000 Juifs dans les cadres de l'arme:. .

200active, de la rserve et des milices, comme les Juifs reprsentent 4,55% de la population totale de la Roumanie (Moldavie, Valachie et Dobrogeaj, ils doivent, par consquent, se trouver en proportion quivalente dans l'arme roumaine. A ce compte l'arme active, la rserve et les milices comprendraient un total de 660000 hommes, ce qui est absurde. Notre force arme est beaucoup plus modeste l'arme active avec ses rserves compte environ 170000 hommes, la milice organise, un bataillon par district. Et notez bien que Sincerus sait tout cela aussi bien que moi. Voici d'ailleurs, un tableau dtaill du nombre des Juifs servant dans l'arme, tant dans les troupes permanentes que dans celles faisant le service priodique ^j.:

TABLEAU XXXVIINombre desJuifs

dans Tarme roumaine par corps de troupes

CORPS DE TROUPES

Service'

Service

permanent

priodique

1er Corps d'armeEcole militaire de Craiova 1er Bataillon de chasseurs (Craiova) > Rgiment de Dolj No. 1 Vlcea No. 2 (R.-Vlce > Oit No. 3 (Slatina) Mehedint No. 17 (T.-Severin) Romana^ No. 19 (Caracal) > Rovine No. 26 (Craiova) Calafat No. 81 (Calafat) 5me Rgiment de roiorl (Craiova)1er

3

4 4 8 8 192 2

2me1er

calara T.-Severin) (Caracal) d'artillerie (Craiova),.

5me 9me

(T.-Jiii)

(Craiova)

1re Compagnie 1re 1re 1er Escadron du

sanitaire

de subsistancesd'administrationtrain

Prison militaire de CraiovaTotal des Juifs dansle

1er Corps d'arme

32

45

) Voin^a Na^ional du 9 Juin 1902 d'aprs des renseignemenls puiss au Ministre de la guerre.

201

CORPS DE TROUPES

Service

Service

permanent

priodique

2me Corps d'armecole cole cole cole coleSuprieure de guerre (Bucarest) de cavalerie (Trgovite) d'infanterie et de cavalerie (Bucarest) d'artillerie et du gnie d'enfants de troupe (Monastre de Dealul) Institut mdical militaire (Bucarest) 7me Bataillon de chasseurs11

i

i

3 3

8me

12 27I

Rgiment d'Arge No. 4

(Pitet)

Vlaca No. 5 (Giurgiu) No. 6 (Bucarest) Mihai-Viteazul Teleorman No. 20 (T.-Mgurele) Ilfov No. 21 (Bucarest) Dmbovita No. 22 (Trgovite) Radu-Negru No. 28 (Pitet) Muscel No. 30 (Cmpulung) 1re Compagnie de gendarmes pied (Bucar.) 1er Rgiment de roior (Bucarest),.

o 18 3S

5

4 442 1251

;

435 3

3

i]

13 2

3me 4me lOme

calara

|i

(T.-3Igurele) (Giurgiu)

|i

Division de gendarmes cheval (.Bucarest)

2me Rgiment 6me lOme

d'artillerie

1

2 10

(Pitet)

(Bucarest)

1er Rgiment du gnie 1re Compagnie sanitaire,,

5me n n de subsistances (Bucarest) 2me administration 2me 2me Escadron du train (Bucarest)Pyi'otechnie de l'arme Arsenal de constructions de l'arme (Bucar.) Dpt central d'quipement (Bucarest) de munitions de guerre (Bucar.) Manutention centrale de l'arme Atelier militaire central de confections Infirmerie pour les yeux (Teig) Poudrerie de l'arme (Dudet)