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I.AREWD NOWELLE ROSE DES VET\XTS CONFLIT ISRAELO. PALESTINIEN La aéritéa péri Au{ temps messiàniques, annonce Isai?, <le chevreau se reposerâ côte à côte avec le léopard" (lsai?, 11, 6)... < mais il nedormira que d'un ceil >, précise Woody Allen, On peut voir, dans cette fidélité irrévérente, comme le microcosme dela culture juive. Tout particulièrement de celle qui fut brisée par les pogroms russes dela fin du XIX" siècle et par tout ce qui devait s'ensuivre. t:image des sixmillions de morts ne suffit pas à rendre compte dece que fut, de surcroit, la destruction du tissu social ashkénaze et, par rico- chet, celui du monde séfarade. Certes, dans la diaspora, la vie fut rarement insouciante. Depuis les temps bibliques, les récits nous font pârt d'une identité prompte à s'adapter sans pour autant s'assimi- ler. Cette sédentàrisation fluide, ce nomadisme deI'esprilce< cosmo- politisme > des liensest un excel- Ient remède contre la pensëe unique. Mais c'estaussi ce qui insupporte les plus frâgiles parmi les autochtones. Il y â, dans leurs réactions, comme un baromètre du prixà payer pourpouvoir s'intégrer sâns se désintégrer En amontdu christianisme, l'intolérance au < fait > juif remonte à la plus haute antiquité. Par-delà sesfaèettes, elle n'est.iamais que la contrepartie aux proceoufes mFes en @uvre paf l€s Juifs pour ne pas disparaitre. Celles- ci se jouent sur le fil de la sépara- tion. Il y a là commed'inlassables variations, religieuses ou laïques, sur la loi de saintete - (Leviti- que, 3 et 4), laquelle forme Ie ccÊur opérationnel de Ia Tonh. La série < Soyezsâints,soyezpurs, soyez sèparés - - proscrivez les melanges - y formeun tout indissocia5le. Incarnée en mille règles concrètes, elle balise I'ensemble du quotidien. La cuisine casher en esL le paradis me: dans I'univers traditionnel, Ia proscription des animaux et des mélanges < impurs > empêche pra- tiquement la commensâlité, le mélange, avec - les impurs ,. Fruit despogroms et de I'antisémi- tisme ordinaire, le sionisme fut poussé dansle dos par le génocide. Alorsque Herzl n'avait d'abord rêvé que d'un foyersûr pour les juifs, la tentation devint Êranded'inscdre dans I'histoire le mythe fondateur des Hébreux. Les plus rigoureu s'opposèrent à ce nouveau Canâan, car la Terre Promise doit rester une promesse* <<L:an prochain à Jérusalem I > estirréductible à toute considération territoriale. En fin de compte, cefut Hitler qui précipita le mouvement. Non sans le secours de la mauvàise conscience occidentale,

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I.A REWD NOWELLE

ROSE DES VET\XTS

CONFLIT ISRAELO.PALESTINIEN

La aérité a périAu{ temps messiàniques, annonceIsai?, <le chevreau se reposerâ côte àcôte avec le léopard" (lsai?, 11, 6)...< mais il ne dormira que d'un ceil >,précise Woody Allen, On peut voir,dans cette fidélité irrévérente,comme le microcosme de la culturejuive. Tout particulièrement de cellequi fut brisée par les pogromsrusses de la fin du XIX" siècle et partout ce qui devait s'ensuivre.t:image des six millions de morts nesuffit pas à rendre compte de ce quefut, de surcroit, la destruction dutissu social ashkénaze et, par rico-chet, celui du monde séfarade.Certes, dans la diaspora, la vie futrarement insouciante. Depuis lestemps bibliques, les récits nous fontpârt d'une identité prompte às'adapter sans pour autant s'assimi-ler. Cette sédentàrisation fluide, cenomadisme de I'espril ce < cosmo-politisme > des liens est un excel-Ient remède contre la pensëeunique. Mais c'est aussi ce quiinsupporte les plus frâgiles parmiles autochtones. I l y â, dans leursréactions, comme un baromètre duprix à payer pour pouvoir s'intégrersâns se désintégrer En amont duchristianisme, l ' intolérance au

< fait > juif remonte à la plus hauteantiquité. Par-delà ses faèettes, ellen'est.iamais que la contrepartie auxproceoufes mFes en @uvre paf l€sJuifs pour ne pas disparaitre. Celles-ci se jouent sur le fil de la sépara-tion. Il y a là comme d'inlassablesvariat ions, rel igieuses ou laïques,sur la loi de saintete - (Levit i-que, 3 et 4), laquelle forme Ie ccÊuropérationnel de Ia Tonh. La série< Soyez sâints, soyez purs, soyezsèparés - - proscrivez les melanges- y forme un tout indissocia5le.Incarnée en mille règles concrètes,elle balise I'ensemble du quotidien.La cuisine casher en esL le paradisme: dans I 'univers tradit ionnel, Iaproscription des animaux et desmélanges < impurs > empêche pra-t iquement la commensâlité, lemélange, avec - les impurs ,.

Fruit des pogroms et de I'antisémi-tisme ordinaire, le sionisme futpoussé dans le dos par le génocide.Alors que Herzl n'avait d'abord rêvéque d'un foyer sûr pour les juifs, latentation devint Êrande d'inscdredans I'histoire le mythe fondateurdes Hébreux. Les plus rigoureus'opposèrent à ce nouveau Canâan,car la Terre Promise doit rester unepromesse * << L:an prochain àJérusalem I > est irréductible à touteconsidération territoriale. En fin decompte, ce fut Hitler qui précipita lemouvement. Non sans le secours dela mauvàise conscience occidentale,

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et sans oubiier le poids électorâl dela communauté juive américaine.Manque de chance pour son imagedans le tiers monde : lorsqu'Israëldevint un État, on était à l'atbe de ladécolonisation. Or il s'agissait in-contestablement d'un fait colonial.C'est-à-dire d'une entreprise de peu-plement, menée depuis I'Europe, oùl'on se souciait fort peu de I'avis desindigènes. Déjà, dans la premièremoitié du siècle, le mouvement sio-niste avait acheté aux grands pro-priétaires des terres contractuelle-ment libérées de leurs habitants,Plus tard, les choses se règlèrentdans la guerre et la teûeur. Pasmoins de trois-cent-soi/.f,nte-neufvillâges et quàrtiers furent détruitsou évacués par la force ou l'intimi-dation (Benny Morris, 1987). Sansfard, David Ben Couiion parla de< nettoyâge >. On connait la suite :les hâbitânts spoliés ne se résignè-rent pas. Tout comme IsraëI, ilsdevinrent peu à peu une nation. Larésistance s'organisa. En 1967, à lafaveur de la., guerre des SixJouts,,Israêl agiandit largement son terri-toire et annexa la seconde moitié deJérusalem, ne cessant depuis lors de< coloniser >. Les Nations unies nereconnurent jamais la légitimité dece fait et confirmèrent le droit auretour des réfugiés.

ÉTAT ET tDENTrrÉLes États se sont rarement consti-tués dans l'équité. Il faut qu'uneautodté légitime vienne unjour bri-ser la spirale des contentieu-\. Auregard du droit international, il n'enest d'autre ici que I'Organisation desNations unies. Elle tranchô par deuxfois : torit d'abord en reconnaissantl'État d'lsraë|, ensuite en le mainte-nant dans ses frontières d'avant

1967. Tout le reste, depuis lors, n'estque rapport de force et politique dufâit accompii. Fort de l'àppui incon-ditionnel des Etats-Unis et du sou-tien de I'Union européenne, l'Étatd'Israël aime présenter le visaged'une démocratie. A ce niveau, il seréclame de l'Occident plus que duMoyen-Orient. Il déteste, par contre,qu'on se mêle de ses affaires. Israëlpourtant, qu'il le veuille ou non, faitpartie de la famille, Non seulementde par l'histoire tissée à la nôtredont il est le fruit, mais de par lerégime de faveur dont il ne cesse debénéficier - par exelnple, du pointde vue écoûomique. A cela s'ajoutela militance et le soutien quasiinconditionnel que lui vouent laplupart des citoyens juifs des paysoccidentaux.tiÉtât d'IsraëI, en effet, constituedésormâis le pôle intégrateur del' identité juive disloquée. Cettefonction, il la partàge avec deuxphénomènes qui lui sont étroite-ment associés : l'ântisémitismecomme repère identitâire et leretour à la pratique religieuse. Unpoids électoral sans commune me-sure avec sa réalité démographiquedonne à cette dernière dimensionun important pouvoir sur lâ poli-tique israélienne. C'est elle qui sertde caisse de résonance à la sacrâlisa-tion d'un génocide < unique > quiapparait alors comme la facesombre du mythe de < l'élection >.Des formules telles que < Jérusalem,capit4le éternelle, une et indivisiblede l'Etat hébreu > y puisent uneaura de légitimité sans rapport avecl'irréalité de leur contenu. La confu-sion s'àccroit entre ce qui fut l'évi-dente légitimité dû sentiment et deI'aspiràtion sionistes et ce qui fonde,au nivÊau du droit internalional, laléÊitimité politique de I'Etat d'Is-

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râë1. Pris dans cette dérive, li. Étathébreu > est devenu en quelquesânnées le premier producteur mon-dial d'antisémitisme.

UNE DÉMOCRATIEAPPROXIMATIVETout un temps, le mythe du petitpeuple qui avait fait fleurir le déseda bien arrangé la mauvaiseconscience occidentale. Il a permis àIsraël de consolider les clichés char-gés d'occulter son propre malàise.Ce pays, en ef{et, s'est constituédans la négation de ceux dont ilavait pris la place. Justifié par Ierefus du racisme, il seûble n'enâvoir tiré aucune leçon. Il est frâp-pant de constater que, bien que néde la persécution et de l'€xclusion,Israël n'a pas tardé à soutenit acti-vement l'Afrique du Sud.Avoir été \,ictime n'incline pas à lavertu : la psychopathologie, aucontràire, nous apprend que, sou-vent, on ne ftussit psychiquement àsurvivre qu'en s'identi6ànt à I'agres-seur (Sandor Ferenczi). Bientôt,ceux qui luttaient contre la spolia-tion de leurs terres et la négation deleur personne furent âssimilés à desrazis, ce qui jr$tifià des pratiquesque quelques Israéliens comparè-rent, en retour, aux exactionsnazies. Ainsi, dès le 17 novembre1948, Aharon Zislin (Agriculture)pourra s'écrier au conseil desministres : " Ce qui est en coursblesse mon âme, celle de ma familleet celle de nous tous 1...1 Màin-tenant les Juifs aussi se conduisentcomme des nazis. > Devenu Premierministre, un des hommes lisés parZislin - Menahem Begin - diraplus tard sa crainte puis sa jubila-tion : < l-]alternative à I'attaquecontre le Liban, c'est Treblinka >

(réunion du cabinet, 5 juin 1982). Ilécrira ensuite à Ronald Reaganqu'attaquer le QG d'Arafat àBeyrouth lui avait donné le senti-ment d'envoyer i'armée à Berlin, àl'assaut du bunker de Hitler À lasuite de cette instrumentalisationdu génocide, le D' ShlomoSchmalzmann - un sufrivant descamps - entama une grève de lafaim au cæur du mémorial de YadVashem. Plus tard, divers partisansde < la paix contre les territoires >,tel Yitzhak Rabin à la fin de sesjours, virent leur propre effigieestampillée de croix gammées.Inversement, Baruch Coldstein -un criminel de droit commun -bénéficie d'un mausolée de marbreblanc près du lieu de son méfâit. Quiest devenu lieu de pèlerinage pourles plus extrémistes.La population israélienne, dont unepalt àvait vigoureusement manifes-té contre l'anéàntissement de Sabraet de Chàtila, procèda en fir decompte à l'élection d'un Premierministre suspecté de crimes deguerre depuis bien avant la guerredu Liban. 0n 1953, en effet, le grou-pe de représailles dont il avait lecommandement (unité " 101 >)avait procédé à la liquidation d'unesoixantaine d'habitants du villagejordanien de Qibya. Les Juifs améri-cains eux-mêmes s'étaient indignésde cettq action. Un demisiècle plustàrd, l'Etat d'lsraël reste une démo-cratie approximative, au passéocculté, qui dorne à certains natio-naux (femmes, religieux, arabes)une place d€s plus ambigùes, quipratique un àpartheid de fâit, et quilaisse dângereusement se mêler lepolitique et le militaire. Au nom del'ântiterrorisme, dâns là routine deI'impunité, cette démocrâtie peuJpratiquement tout se permettre. A

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ceu-\ qui se plaignent d'en subir lesconséquencesr la communautéinternationale refuse jusqu'à I'envoide quelques obsewateurs. La poli-tique des deux poids, deux mesuresest devenue Ia norme. Si, d'un côté,la lutte contre le terrorisme semblepouvoir tout justifier (torture,déteûtion, destruction, assassinat),de l'autre, l'impossibilité d'uneriposte militàire et l'inanité durecours àu droit ne laissent d'autreissue que ce même terrorisme. Si làviolence de I'acte est en soi indi-cible, elle n'est pas séparable duchemin sans issue qui transformeprogressivement un enfant en char-ge explosive. Mais ici, l'équation< Palestinien terroriste nazi > obs-curcit la consci€nce. Dans un imagi-naire affolé, elle vajusqu'à renverser< Palestiniens > eù < Jûde >>. Alors,le pire des fantasmes devient réalité.En pleine débâcle morale, unearmée juive immatricule à l'âvant-bras ceux qu'elle rafle (Ramallàh,mars 2002). Le symbolisme estpesant, << J'ai été déporté àAuschwitz lorsque j'étais enfant >,s'est écrié le député Yossef Lapid,< je trouve que c€ que \,ous êtes entrain de faire aux prisonniers pales-tiniens est insuppotable. )'

RAPATRIER LA PENSEE< La védté a péri > (!&éûie,7,281.La négation de I'autre ne mène qu'àla perte. < Malheur, Ariel, Ariei, [...]je camperai contre toi commeDavid, je t'environnerai de palis-sades, j'élèverai contre toi desretranchements > (Isôie, 29 , 1-3) , Lavoix du prophète, qui apostropheJérusal€m, semble trâverser letemps. Ses éclats ont-ils la force debriser l'image morbide de l'< Holo-causte > (Mauriac, 1958) ? Il seraittemps de rapatrier la pensée. Si

prompts à la nécessaire vigilance,les intellectuels juifs sont pour laplupart figés dans le silence.Pourtant, l'instrumentalisation dugénocide fait le lit du négationnis-me, tout comme celle de l'antisém!tisme le nourrit en retour.Le péché odginel de l'État d'Israëlest ùn fâit. Le maquiller ne faitqu'ajouter à la liolence. Aveugléspar les retombées de Treblinka, lesdirigeants israéliens se sont trom-pés d'ennemis. Ils n'ont pu cueillirles ramearx de la paix. Loccasion laplus galvaudée fut sans doute celleofferte par Anouar Al Sadate (1977).Il delait la payer de sâ vie. Difficilede bdser l'imagerie de < la terresans peuple, pour un peuple sansterre >. Elle ne vaut pas mieu-x pour-tant que I'argument du chaudron :< Je vous àssure qu'il n'y avait per-sonne, d'ailleurs ce sont eu..( qui ontvoulu partir, et de toute façon on nepouvarL que cnasser des gens aussl\,iolents. > Le niveau de réflexion enest là. Un pas plus loin, une symétriequi se veut tolénnte obscurcit l'es-prit : < Deux peuples, une teûe, quefaire ? >Alors qu'il s'agit d'occupânts etd'oc-cupés. Dépossédés, ceux-ci n'ontcure du destin des parents de I'occu-pant du verger dévasté de leurgrand-père. Ils se gardent de blâmerle choix de leuls propres pâreûts,qui ont refusé la créàtion d'uû Etatjuif et d'un Etat arabe dans laPalestine mandataire. Il n'y a pas desymétrie. La violence de l'opprimén'est pas celle de I'oppresseur. Iln'est pas équitable de renvoyer dos àdos les uru et les autres. Si on mechipe une pomme, dois-je accepteràlec reconnaissance la restitutiord'une moitié ? Ceux qui pensent quece n'est pas si simple confondent lemonde des intentions avec celui des

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réalités. Ou pire, celui de I'histoireavec celui du mythe. Mais i ln'ya pasun mot de la Torah, de la Mishnahrou du Talmud, qui puisse fonder lamoindre créance sur une simplepierre dk Eretz Isnël >. Si la tradi-tion, la légende, l'histoire, les textesnourrissent le désir du < retour>, ilsn'en légitiment pàs le fait. La seulelégitimité terdtoriale est à chercherdans le droit international, qui aplacé des balises et défini des rèoles.Il n'est pas d'autre cadre pour pùté-ger tant les Israéliens que lesPàlestiniens. Le reste, comme diraitQohélet, n'est que buée2.

UUTOPIE DU BIENUembarras de l'Occident, le bris deI'identité juive, la rhauvaiseconscience israélienne, viennentconfluer dans l'héroïcisâtion desvictimes. Comme si le fait de croisermalgré soi les pas du bourreauconféràit quelque dignité particu-ljère. Dans un câmp comme dansl'autre, on dénombre victimes etmartyrs. Il importe de ne pas lesconiondre. Le statut de victime nedonne droit qu'à Iâ reconnaissancede ce qui est arrivé et, autant quefàire se peut, à la réparation de-cequi peut encore être réparé, Onpouûait ajouter, également, le droità ne pas voir détournée là mémoiredont on est le support. finstru-

mentalisation de la victime, au Dro-fit d'une cause qui n'est pas Ia slen-ne, constitue une forme pàrticulièrede non-respect des mofts: pire, unea€gravation symbolique de son étàLde victime, En précipiLanL, âu nomd'une lutte contre l'antisémitisme,le retour de ceux qui n ont jàmaisete là pour empècher le relour deceux qui ont éte réellemenl exDul-sés, Israël augmente le poids dè sadette. En outre, la rhétorique quisouligne - I ' impossibil i té " dénio-graphique de leur accorder le droitde rentrer chez eux repose sur desprémisses fausses. Tout d'abord,parce que le drcit àu letout, detoute façor, ils I'ont (résolution 194des Nations unies du 11 décembre1949). C'est par force qu i ls sontempéchés de Iexercer. Ensuite,parce que la crainte d'un afflux deréfuEiés repose sur l'idéal d'un Diâtjuif homogène, ou du moins large-ment dominant. Au vu du dével6p-pement exponentiel de la haine,dans ce contexte géopolitique pré-cis, on est fondé à croire que seulela mise en ceuvre d'une démocratiemulticulturelle, pluraliste, làïque,peut donner quelque chance d'ave-nir à IsrâëI. I-lutopie du bien vautbien la certitude du mal. Câr, par unimplacable destin, la destructiondes Pàlestiniens entraine celle de lâconscience juive. La majorité de ladiaspora soutient un Eouvernement

La Mrschm estla mise en texte Je la toi o,àle rëatisée, quetques cenr-vDgt ans aDres laoes(ructron Ju lemptei sous t 'mprts ion de rabbiJJda. Auparavànt, i ln 'y avt l d 'dcr l le querà ror ( roranl Je r4oise i I on ne pouvaii tràn,merffe que de viv€ vo;x td tradit;on le.Éistrti-ve oes rabbrns. Là lvlrschna est Ln le(le court et diiicite, sulet à de nombreuses dtoies nuiconstituenl la Cuémàrà. 14'schnà el Cuëmara fomenr l,essenriet du TatmudioJ .. ;e-ch"rche , donr il oriste deu versions: cette de patesline (.. TatmuJ de.ter"saii. "t etcelle de Babylone. légërement ponddeure, ptJs déli ée, el ,tonl Iaurcrit; trime.. Buee de.bude.. loLt n est que bLée.- , rsr une trÀlucl ion ptJs t r l terate qJe te cetèbre

0lDrque oe I Ercreslàsle. rj versron hebrutque s intilule en ftàt1té propos de Qohetet, frkaP Doutd. fot dans Jërusatan, rlt'è r€ d àt1 ribuer fict ivemer I a J erànd sâ lomon Lles pro_pos quelque peu désabusés.

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dont la seule composition suscite-rait partout ailleurs son indigna-tion. Aujourd'hui, il n'est plus sûrqu'IsraëI, ce soit << bon pour lesJuifs >. Si l'identité juive survit elleaura honte de cette générâtion.Spinoza, Freud, Rashilj, Marx, Jésus,Ie nomôdisme de l'âme, méritentmieux qu'un ttat ethniquementpur, environné de palissades, et par-semé de McDonald's casher. Puissela fiancée du shabbata ne pàs sedécourager.Francis Martens f< RSionisme = nazisme >, < Lesc

là, sur les récits et les argu-

Acronyme de Râbbi Shelomo Yitzaki {Troyes, 1040 1105). exégète et ligneron enchampàAne, Rachi désigne en réa,ile le pl6 remàrquàble et Ie plJs respecld des comnentàteurs de lâ Bible et du Talmud. Se! comrieniaires font à ce point autorité qu'ils sontd€venus quâsimenl inseparâbles des text€s. Fait remarquâble pour l'époque. il lil de ses6ller der leilrées. Trait souvent oublië, Rachi iàDrime en àncien fianca:s. Sa rigueur elson souci de la liftéràlité des textes €n font un des plus vieux précurseurs de I exégès€

Pour une pàlt de là tradition mysliquejuive, l, créaÙon est comme une paJl {éminine deDieu exilée de Lui-mëme. Dds certàns ritueh ha5sid:ques 8hkénæes, i1 était coLtume,âu jour du shabbàt, descort?r d'un D$ de daJlse les rouleàux de là Torah jusqu'au coeurd un verEer de oommiers Dour leur faire retrouver là .nancée du shâbbal". ll s àgit de ladramari* l ion symbohque d'une part de la re. l i ré div ine. Aujourdhui , b ien qL'el le en ai lvu d'autres, on Deut imaginer la lassitude de lâ fiancée du shàbbàt.Éditions tàbor, Bruxelles,200l, p. 25.

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carmenrodriguez
Texte tapé à la machine
Publié dans numéro 5/mai 2002