La révolution solaire

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RE_CarreSolaire_208x275mm.pdf 5.8.2010 11:19:01

La révolution solaire

présentée par romande energie

newsLetter août 2010 sommaire02 / 03 IntervIew de PIerre-AlAIn Urech 04 / 05 tOUt SAvOIr SUr MOncArréSOlAIre 06 lA BIOMASSe AU tOP

07 nOUvelleS énergIeS renOUvelABleS

en PArtenArIAt Avec

our Pierre Alain Urech, directeur général de Romande Energie, la Suisse doit tout faire pour assurer la sécurité de son approvisionnement en électricité, notamment en développant les nouvelles

énergies renouvelables.

vous avez, depuis quelques années, développé une stratégie d’augmentation de votre production auto-nome, pourquoi ?Le développement combiné de l’activité économique, de la pression démographique, du taux d’équipe-ments, voire de la mobilité électrique, participe à l’augmentation constante de la consommation d’électricité en Suisse et en Europe. Il s’agit d’une tendance de fond. Romande Energie a pour mission fondamentale de garantir à ses clients un approvisionnement en électricité fiable et compétitif. Aujourd’hui, notre production propre représente moins de 20% des 3 térawattheures que nous distribuons. Pour les 80% restants, Romande Energie s’approvisionne sur les marchés de gros de l’électricité ainsi que via des contrats long terme passés avec un fournisseur d’énergie, Alpiq en l’occurrence.Notre volonté est d’augmenter significativement notre taux de production autonome pour deux raisons essentielles. Il s’agit de renforcer la sécurité d’approvisionnement de nos clients et de la région que nous desservons dans un contexte où chaque pays veille à conserver ou développer son autono-mie énergétique. Nous n’avons, en effet, aucune assurance que nous pourrons acheter et importer à long terme de l’électricité à des prix compétitifs, les besoins liés à la croissance étant les mêmes partout. Notre stratégie d’investissements dans de nouvelles installations de production vise, d’autre part, à limiter notre exposition à la volatilité des prix de gros sur les marchés européens. Par exemple, les prix d’achat ont doublé en 2008, soit en l’espace d’une année, suite à la flambée du prix du baril de pétrole. Pour une société électrique, il est impossible de reporter immédiatement ce type de fluctuation - qu’elle soit à la hausse ou à la baisse - sur le consommateur,

comme c’est notamment le cas avec l’essence, car elle est légalement tenue de publier ses tarifs une année et demie à l’avance.

Sur quels types de projets comptez-vous appuyer ce développement de votre production ?Nous nous employons à trouver des solutions raisonnables, conformes à la stratégie énergétique de la Confédération. Dite des quatre piliers, cette politique fédérale repose à la fois sur les nouvelles énergies renouvelables, l’efficience énergétique, les grandes centrales conventionnelles et les contrats énergétiques avec l’étranger.Ce faisant, nous investissons dans la recherche et le développement et travaillons sur un portefeuille de projets de 570 millions de francs dans les domaines de l’éolien, de la biomasse, de la petite hydraulique et du solaire. Il faut cependant être conscients que ces nouveaux moyens de production ont leurs limites, notamment liées au fait que leurs technologies ne sont pas com-plètement abouties, à leurs spécificités intrinsèques (un panneau photovoltaïque ne produit pas d’élec-tricité durant la nuit) et aux difficultés à obtenir les autorisations de construire nécessaires. Parce que, à court et moyen terme, le renouvelable ne suffira pas à satisfaire l’ensemble des besoins en électricité, Romande Energie entend aussi continuer à investir, en Suisse et à l’étranger, dans des moyens de production dits conventionnels, comme les cen-trales à gaz et l’hydraulique conventionnelle.

vous développez la plus grande centrale solaire de Suisse sur les toits de l’ePFl. Pourquoi ?Il s’agit d’un projet novateur, fruit d’un partenariat avec l’EPFL qui, dans une première étape, met à disposition de Romande Energie 20’000 de ses 70’000 m2 de toiture. Nous démarrons ainsi, en 2010, la construc-tion de la plus grande centrale solaire de Suisse. C’est un pari énorme en matière de rentabilité car cette centrale ne bénéficie d’aucune subvention (RPC). Romande Energie finance l’intégralité des plus de 15 millions d’investissement que ce projet représente.

Si ce n’est pas rentable, pourquoi investir ?Si nous avions regardé uniquement la rentabilité éco-nomique, ce projet n’aurait jamais vu le jour. C’est un pari sur l’avenir. D’une part, nous devrons convaincre nos clients de payer une électricité plus chère que celle produite dans des centrales nucléaires, à gaz ou hydrauliques ; une énergie 100% verte, produite à deux

pas de chez eux. Pour ce faire, il faut les informer et leur proposer des offres séduisantes. C’est ce que nous faisons avec le concept moncarrésolaire dont les détails figurent dans les pages suivantes.Nous sommes tout particulièrement fiers de ce projet de parc solaire Romande Energie – EPFL parce qu’il est parfaite-ment en ligne avec l’enga-gement environnemental de nos deux entités, leur volonté de participer à l’essor des nouvelles énergies renouvelables et à leur optimisation. C’est pourquoi ce projet de construction se double d’un partenariat straté-gique dans le domaine de la R&D, le parc en cours de construction comportant un important site de recherche et de démonstration installé sur une surface d’environ 2’000 m2 qui sera dédiée aux nombreux laboratoi-res EPFL actifs dans ce domaine.

Quel est votre objectif de production reposant sur les nouvelles énergies renouvelables ?D’ici à 2020-2025, nous visons 10% de l’énergie distribuée, soit environ 250 à 300 millions de kilo-wattheures d’électricité. Cet objectif est réaliste à condition que l’on nous laisse construire ces nouvel-les installations, ce qui n’es pas évident, surtout dans le domaine de l’éolien. Dans ce secteur particulier, présentant de belles perspectives en termes de capacité de production, ont doit aussi compter avec la concurrence de sociétés financières qui visent uniquement le gain, notamment en revendant les projets dès que le permis de construire est octroyé. Ce contexte inquiète la population et suscite des réactions négatives de la part de certains groupe-ments d’intérêt. C’est évidemment regrettable.

La révoLution soLaire PreSentée PAr rOMAnde energIe 02-03

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la marque «romande energie» dispose d’une nouvelle identité depuis le début de l’année 2010. Pour Pierre-Alain Urech, direc-teur général de romande energie, «l’enjeu est de penser toutes nos activités du point de vue du client. défendre les bonnes idées est désormais la signature de no-tre marque. cette signature s’ins-crit dans une logique d’ouverture, de débat et d’orientation client.» Pour le directeur général, c’est loin d’être juste une décision esthétique, le choix des images et des couleurs sert les mots et traduit les fondements de la nouvelle identité de marque de romande energie.

/ une nouvelle identité

romanDe energie va investir pLus De 500 miLLions dans les nouvelles énergies renouvelables

impressum - newsletter 2010 La révolution solaire présentée par romande energie.coordination, digital Key Account Manager : Quentin riva / Journaliste : Pascal vuistiner / graphisme : Sophie gadzina / crédits photos : dr/lddcette publication est gratuite et ne peut en aucun cas être vendue.

/ La sociétéen chiffres663 collaborateurs3186 gigawattheures(gwh fournis à 280 000 clients représentant une population de 500 000 habitants).

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e pari est osé, la prise de risque, impor-tante. Et pourtant, Romande Energie n’a pas hésité à financer à 100% (env. 15 millions de francs) le plus grand parc solaire de Suisse. Il sera installé par étapes sur les toits de l’EPFL, à

Lausanne, et produira, à terme, quelque 2 millions de kilowattheures (kWh) d’électricité par année. La construction se déroulera en trois étapes d’env. 6000 m2 et devrait être terminée en 2012.Mais ce n’est pas tout. Cette nouvelle installa-tion de production d’éco-énergies donnera aussi

naissance à un projet très novateur qui porte comme nom moncarrésolaire. Il s’agit d’offrir la possibilité à tous ceux qui le souhaitent (particu-liers, professionnels et administrations publiques) de louer des mètres carrés de panneaux solaires et de produire ainsi leur énergie photovoltaïque à proximité et sans coûts d’investissement. Une fois produite, cette énergie est injectée dans le réseau et vient accroître la part d’énergie d’origine renou-velable consommée. Le prix de location a été fixé à 78 francs m2/an, soit 6 fr. 50 par mois/m2. Cette prestation est accessible à chacun, quel que soit son fournisseur d’électricité ou son domicile en Suisse romande. Chaque client reçoit un certificat lui indiquant le nombre de mètres carrés loués et les quantités d’énergie solaire produites par la surface louée.Mais comment est née cette idée? moncarrésolaire est né dans le cerveau de Thomas Lier, papa du concept et Product Manager chez Romande Energie. «Lors de mon arrivée début 2008, il n’y avait alors qu’un seul produit valorisant les éco-énergies. Nous avons donc lancé une nouvelle gamme de six éco-énergies en juillet 2008 et les

ventes ont décollé», se souvient le spécialiste. De fait, environ 8% des clients desservis par Romande Energie Commerce SA ont opté pour des contrats basés sur de l’éco-énergie.Tout fonctionne bien, mais les clients man-quent encore de concret. Ils posent beaucoup de questions, ils veulent jouer à fond leur rôle de consomm’acteurs. S’inscrivant parfaitement dans la stratégie de Romande Energie, l’idée de moncarrésolaire a pu prendre forme. Il fallait alors associer directement les clients à la production d’électricité à base d’énergie renouvelable en leur

évitant contraintes et tracas. Il existe en effet de nombreux freins. Le premier est évidemment d’ordre financier. Une installation de panneaux solaires coûte cher, envi-

ron 20 000 francs pour 12 m2. Le deuxième obsta-cle, c’est le fait que tout locataire ou propriétaire de surface mal exposée ne peut installer ses panneaux photovoltaïques sur son bâtiment.

le photovoltaïque en location Et enfin, dernier frein, les démarches adminis-tratives sont souvent très contraignantes. «Avec moncarrésolaire, nous proposons une alternative simple et légère afin de permettre à chaque citoyen romand de participer à l’effort collectif pour favo-riser les énergies renouvelables», poursuit Thomas Lier. «Nous avons abandonné l’idée d’écopropriété ou de coopérative, souvent trop astreignante. Nous avons décidé de prendre tous les risques financiers et d’ainsi mettre en location des parcelles photo-voltaïques à un prix très abordable.moncarrésolaire semble donc être né sans soucis. Mais est-ce vrai? «L’idée a plu dès le départ, et je dois dire que c’est très motivant pour moi d’avoir pu aller jusqu’au bout grâce au soutien de la direc-tion de Romande Energie.»Ainsi, sur www.moncarresolaire.ch, les internau-tes auront la possibilité de voir l’ensemble de l’ins-

Devenons proDucteurs d’énergie solaire pour 6 fr. 50 par mois

«AvEC moncarrésolaire, NoUS PRoPoSoNS UNE ALTERNATIvE SIMPLE ET LégèRE PoUR PER-METTRE à ChAqUE CIToyEN RoMAND DE PARTI-CIPER à L’EFFoRT CoLLECTIF AFIN DE FAvoRISER LES éNERgIES RENoUvELAbLES»

romande energie vous propose de louer des m2 de panneaux solaires placés sur les toits de l’epfL et composant le futur plus grand parc solaire de suisse. une action concrète pour promouvoir les éco-énergies.

dans le cadre du partena-riat avec l’ePFl, 2’000m2

du parc seront consacrés à la recherche et au déve-loppement. cela permettra aux scientifiques de sortir les concepts des labora-toires pour les tester de manière industrielle et d’ainsi faire progresser encore la filière solaire. les locataires de mètres carrés moncarrésolaire seront ainsi informés «en primeur» des travaux de recherche menés par l’ePFl dans ce domaine et pourront périodiquement venir assister sur place à une présentation de ces expérimentations.

/ L’ atout scientifique

tallation, les mètres carrés de panneaux solaires loués et ceux encore disponibles. Ils pourront alors sélectionner la surface de leur choix et suivre la production en continu. « Nous pensons que les loca-taires de logements ou bureaux seront attirés pas cette possibilité de louer des mètres carrés de panneaux solaires et d’ainsi participer à la production d’éner-gie propre. » Cette offre est en effet très appropriée pour les Suisses romands étant donné que, dans notre pays, 70% des habitants sont locataires.Un autre avantage de ce projet, c’est la collaboration technologique avec l’EPFL, 10% du parc solaire étant réservés pour la recherche et le développement.Chacun a ainsi l’occasion de soutenir ces

travaux grâce à sa location moncarrésolaire, l’idée étant de tout faire pour améliorer encore une série de paramètres, du ren-dement des panneaux jusqu’au stockage de l’énergie. Un seul exemple vient illus-trer cette recherche permanente d’une meilleure efficacité. «En quelques années, la performance des panneaux solaires a augmenté d’env. 35%. Cela signifie qu’un mètre carré produisait 100 kWh/an en Suisse alors qu’il en produira env. 150 à l’EPFL!» Et comme les prix des panneaux sont à la baisse, le coût d’un kilowat-theure baisse d’autant plus. Le résultat est qu’un kWh moncarrésolaire est env. 40% meilleur marché que les offres photovol-taïques classiques. «De toute façon, dans ce projet, nous ne cherchons pas à générer

de juteux bénéfices mais avant tout à permettre à tous de devenir partenaires de l’innovation via leur engagement dans moncarrésolaire», conclut Thomas Lier.

L / L’ atout internetUn site Internet, www.moncarresolaire.ch, a été mis en ligne. Il ne sert pas seulement de vitrine, c’est une véritable boutique en ligne pour choisir ses mètres carrés de panneaux, comme on réserve une place de spectacle, et suivre la production sur la durée de location. Il est aussi possible de placer sa photo ou son logo ainsi qu’un commentaire en association avec la surface louée. Finalement, un jeu «online» gratuit avec de nombreux prix et l’animation d’une page Facebook et twitter complètent la présence de moncarrésolaire sur Internet.


© ePFl

proDuire De L’éLectricité avec des sous-produits de bois


our Philippe Müller, directeur de l’Unité d’affaires Environnement chez Romande Energie, la Suisse ne pourra pas continuer de dire non à toutes les nouvelles installations de production à

base de nouvelles énergies renouvelables. « Dans ce contexte, la Suisse ne doit pas se transformer en musée. En clair cela signifie qu’il faudra lever les très nombreux freins (politiques, géographiques et économiques) qui peuvent retarder les projets, et cela, alors que la population dans son ensemble souhaite que nous développions intensivement ces nouveaux modes de production d’électricité», ana-lyse le directeur d’un service en pleine croissance qui compte environ 25 personnes. «Notre objectif c’est d’investir intelligemment dans les meilleures technologies possibles et aux meilleurs moments». Et investir, c’est exactement la stratégie mise en place par Romande Energie (voir interview en page 2 et 3). Romande Energie travaille sur un portefeuille de projets de 570 millions de francs pour le développement des nouvelles énergies renouvelables ces 10 prochaines années. Romande Energie envisage ainsi une nouvelle pro-

duction attendue de l’ordre de 250 gWh.Actuellement, huit petites centrales hydrauliques sont en service pour un investissement de plus de huit millions de francs. C’est notamment le cas à Saint-gingolph qui vient d’inaugurer ses nouvelles installations. Trois autres centrales sont en cours de modernisation avec comme objectif une augmen-tation de leur production. L’investissement projeté est d’environ 7 millions de francs. Une vingtaine d’autres projets sont à l’étude. L’investissement total dans ce domaine de production dépassera large-ment au final, les 50 millions de francs. A ce jour 16 centrales solaires sont achevées et en production pour un investissement de plus de 13 millions de francs. L’investissement projeté pour la centrale solaire en construction à l’EPFL est de l’ordre de ChF 15 millions. Des projets pour une dizaine de millions sont à l’étude. L’investissement total dans ce domaine de production dépassera les 40 millions, au final, pour une première étape. Une centrale biomasse (voir article sur Enerbois en page 6) est achevée et en production pour un investissement de près de 40 millions. Romande Energie projette encore 2 à 3 centrales biomasse pour un investissement complémentaire de plus de 50 millions. Trois projets de parc éolien ont été annoncés et sont à l’étude : St.-Croix, Provence, Longirod-Mar-chissy. Dans ce domaine les investissements seront de plusieurs centaines de millions de francs.

Faire baisser les prixEn parallèle à ces investissements, Romande Energie prend part à de nombreux projets de recherche et de développement dans ces différents secteurs. C’est notamment le cas avec l’EPFL, dans le projet du Parc solaire Romande Energie – EPFL avec l’installation de panneaux solaires sur les toits de l’école. «Avec ce type de collaboration nous cherchons à faire baisser les prix de revient des nouvelles énergies renouvelables tout en augmen-tant leur efficacité énergétique. C’est seulement de cette manière que la Suisse pourra prendre le virage du solaire ou de l’éolien par exemple, technologies qui souffrent chez nous de ne pas bénéficier de l’ensoleillement du sud de l’Espagne ou des vents de la mer du Nord», indique Philippe Müller.

economies d’énergie, nouvelles énergies renouvelables ou grandes centrales de produc-tion. Quelle voie choisir ? réponses avec philippe müller.

nouveLLes énergies renouveLabLes « La suisse ne doit pas se transformer en musée »

fruit d’un partenariat entre romande energie et la scierie zahnd, la centrale enerbois, basée à rueyres, produit de l’électricité, de la chaleur ainsi que des pellets, à partir de sous-produits de bois.

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/ pourquoi est-ce renouvelable?d’une part parce que le projet enerbois limite les transports qui génèrent énormé-ment d’émissions de dioxyde de carbone (cO2) et qu’il valorise sur place des sous-produits de bois localement. d’autre part parce que la production d’électricité et de chaleur à partir de bois est neutre en cO2. l’Agence des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, association suisse qui œuvre pour une meilleure connaissance de ces nouvelles technologies, l’explique en

ces termes: «le bois, comme les plantes, contient de l’énergie solaire transformée. l’utiliser, c’est utiliser cette énergie emmagasinée.»On dit aussi que le bilan de la biomasse est neutre en cO2 puisque sa consommation ne fait que libérer le gaz stocké par la plante pendant sa croissance. Ainsi, on ne dégage pas de cO2 additionnel. A contrario, le pétrole et le charbon libèrent du cO2 stocké depuis des millions d’années.

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usqu’à récemment, la Scierie Zahnd évacuait ses sous-produits de bois par camion afin qu’ils soient valorisés sur d’autres sites. outre que

ce procédé était écologiquement fort coûteux, l’entreprise vaudoise rencontrait de plus en plus de difficulté à écouler ses sous-produits selon la saison et les fluctuations de la demande du marché. Ainsi, des dizaines de milliers de tonnes, soit écorces, plaquettes et sciure, sont évacuées par année si l’on considère que la scierie en produisait 750 m3 par jour en 2009 et qu’elle atteindrait à terme plus de 1300 m3 par jour. C’est ainsi qu’est né, en 2007, le projet Enerbois, ayant pour but de valoriser énergétiquement ces sous-produits.Cette initiative, fruit de l’association de la Scierie Zahnd et de Romande Energie, découle d’une réflexion globale ayant des motivations à la fois écologiques et économiques.C’est donc naturellement qu’Enerbois, société détenue à la fois par un scieur produisant des résidus de bois, la Scierie Zahnd, et par un producteur et four-

nisseur d’électricité, Romande Energie, s’applique à valoriser les sous-produits de bois pour produire de l’électricité.Le principe, celui d’une centrale thermi-que, est simple: à partir de plaquettes et d’écorces issues du sciage, une chaudière produit de la vapeur qui, à son tour, en-traîne une turbine. Cette dernière, par le biais d’un générateur, produit alors de l’électricité. Ce procédé, dit de «cogénéra-tion», génère de la chaleur pour produire de l’électricité.vingt-huit millions de kilowattheures (kWh) d’électricité sont ainsi produits par année et acheminés par le réseau de Romande Energie. L’équivalent de 7000 ménages suisses bénéficieront ainsi d’électricité produite à base d’une nou-velle énergie renouvelable (biomasse).

Une utilisation exemplaire de la chaleur par la production de pelletsLa sciure, quant à elle, est transformée en pellets. Environ deux tonnes de ces petits granulés seront produites par heure, soit à terme quelque 20 000 tonnes par année. Leur combustion permettra à son tour de chauffer jusqu’à 5000 ménages suisses.

En outre, la récupération de la chaleur, issue des gaz de fumée de la centrale thermique, permet de sécher le bois produit fini de la scierie et dechauffer les bâtiments de la Scierie Zahnd.

Un modèle édifiant d’écologie industrielleEnerbois est un projet pensé au niveau global. «C’est un très bon exemple inté-gré car ici on essaie de rentabiliser et de valoriser dans le moindre détail», admet Philippe Mueller, directeur de l’Unité d’ Affaires Environnement chez Romande Energie. Les sous-produits de bois sont valorisés de manière opti-male, et ce en évitant le transit de plus de 2000 camions chaque année. Les pellets sont commercialisés au niveau régional, dans une logique de dévelop-pement durable. «Peu de sites en Suisse font autant sens qu’Enerbois, qui a vu le jour grâce à la volonté marquée de ses actionnaires, à un appui politique fort et à une vraie prise de conscience», pour-suit Philippe Mueller. Romande Energie prévoit encore de mener à bien deux à trois projets biomasse en Suisse romande ces prochaines années.

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