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LA REUNION Mon île, ma ierté AVRIL 2018

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LA REUNION

Mon île, ma ierté

AVRIL 2018

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Sommaire

1 Dans la vie d'antan

Les outils d'antanLe courage de nos gramounesLes enfants de la creuse

8 Les valeurs réunionnaises

10 Le patrimoine gastronomique de laRéunion

12 Notre patrimoine naturel, notrerichesse

14 Le métissage réunionnais à traversla musique

15 Les cases créoles

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Dans la vie d'antan

À une dame créole

Au pays parfumé que lesoleil caresse,

J'ai connu, sous un daisd'arbres tout empourprésEt de palmiers d'où pleutsur les yeux la paresse,Une dame créole aux

charmes ignorés.Son teint est pâle et

chaud ; la bruneenchanteresse

A dans le cou des airsnoblement maniérés ;Grande et svelte en

marchant comme unechasseresse,

Son sourire est tranquilleet ses yeux assurés.

Si vous alliez, Madame,au vrai pays de gloire,

Sur les bords de la Seineou de la verte Loire,

Belle digne d'orner lesantiques manoirs,

Vous feriez, à l'abri desombreuses retraites,Germer mille sonnets

dans le cœur des poètes,Que vos grands yeux

rendraient plus soumisque vos noirs.

Charles Baudelaire, LesFleurs du Mal (écrit en1841 à l'île Bourbon)

Main dans la maincontre la misère!

L'île fut découverte au XVème siècle par les Européens. Dès 1646, les premiersoccupants s'y installent. Ces derniers viennent de Madagascar et d'Inde.Plus tard, des travailleurs forcés, venus de divers continents, vont arriversur l'île. Suite à l'abolition de l'esclavage, les colons décident d'importer destravailleurs venus d'Inde et de Chine. C'est ainsi que depuis la colonisation,diverses civilisations se sont succédées à la Réunion. Chacune d'entre elleont laissé leurs traces à leur façon sur notre île. Notre petit bout de caillou estmarqué par les traces de tous nos ancêtres. Qu'ils soient malgaches, arabes,hindous, chinois, métropolitains, chacun a marqué l'histoire de la Réunion.Cela a fait de notre Terre, un lieu unique. En effet, notre île représenteun fort métissage. Ce dernier est animé par une culture créole pleine derichesses manifestée à travers l' architecture de ses maisons, ses coutumes,ses croyances, sa langue et sa musique.

Le créole réunionnais s'est constitué au cours de la période coloniale auXVIIIème siècle. Il est le fruit d'un besoin de communication entre esclaves dedifférentes origines, d'une part, entre les esclaves et les colons, d'autre part.La langue créole a ensuite été forgée au fil du temps par les esclaves, pardéformation et par simplication du français, qui était employé par leurs maîtres.La langue créole comporte également des racines africaines et malgaches ets'est par la suite enrichie de vocables anglais, hindi, et chinois.

La guerre de 1945 a été très difficile pour les Réunionnais. A l'époque, ils secontentaient de la culture des terres. On consommait du maïs, de la canne àsucre, du manioc, de la patate douce. En outre, il fallait faire la queue pouravoir un ticket afin d'avoir 5 kilos de riz pour un mois. Pour avoir de l'eau pourboire ou laver le linge, il fallait descendre à la rivière.Par ailleurs, les familles réunionnaises élevaient leurs animaux : cabris,cochons, volailles, boeufs. Le cochon par exemple était bien nourri afin degarantir un bon repas de Noël au sein de la famille.Dans leur misère, le partage régnait entre membres de la famille, entre voisinsou étrangers. On n'hésitait pas à partager son repas. Comme disait nosgrands-mères, la marmite ne doit pas rester vide au cas où une personnearrive à l'improviste.

Pour s'amuser, les gramounes et enfants, jouaient à Chamboultou, à la coursede goni, au jeu des bouteilles, à la toupie. Avec un simple goni, une roue ou ungrain de letchi, la joie illumait les visages.Nos gramounes se contentaient de peu et étaient heureux. Un exemple pournos jeunes générations à la Réunion.

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LES OUTILS D'ANTAN

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Nos gramounes et leur courage sans limite

Les gramounes se réveillaient souvent dès trois heures dumatin pour aller travailler dans les champs de canne, à piedou en charette. On travaillait de ses mains. On devait gagner"le carry", en travaillant dur, à la sueur de son front. Il fallaittravailler vite, pour gagner plus. Les femmes autant que leshommes se trouvaient à la ferme et dans les champs. La viede chantier était difficile. On n'avait pas l'assurance de gardernotre emploi. Les enfants aussi participaient aux activités afinde pouvoir subvenir aux besoins de leur famille. Les filless'occupaient notamment des corvées, de leur frère et soeur.Les garçons allaient chercher le bois, l'eau ou aider leur pèredans les champs.

Aujourd'hui, peu de jeunes réunionnais se tournent vers lesmétiers d'agriculteurs ou d'éleveurs alors que de beaux jourssont encore à venir dans ces domaines à la Réunion. Pournos aînés, les jeunes générations n'ont plus la même volontéde travailler qu'ils avaient à l'époque. Les jeunes sont moinsdynamiques. Pour nos gramounes, même aujourd'hui avecles machines, si on veut obtenir le rendement de la terre, ilfaut que les jeunes travaillent de leur main.Alors que dans la vie d'antan, on s'entraidait de père et fils, ilsemble que cela commence à perdre son souffle aujourd'hui.Combien de nos grands-parents se plaignent aujourd'huid'être abandonnés par leurs enfants, de ne pas avoir d'aidepour entretenir leur cour, de manquer d'aide pour aller faireles courses ou simplement qui se plaignent qu'on ne viennepas leur rendre visite ?

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Baster Bibizako

Dann lèr midi,mwin té mont la kazEk mon kouto, mon bertèl desi mon doMwin lavé so, inn ti niaz pas si mon tèt

Mwin té san lodèr la pliDann filao, koté kanal marmay i zwé

zot i manz bibizako

Refrain :

Momon papa ékout amwinMwin la bozwin la tèr

Po plant maniokPo plant patat

*Po plant dori, mayiMon bousé manzé, ton bousé manzéSon bousé manzé, nout bousé manzé

Po nou vivDan mon min néna divé, la koulèr dofé

(bis)Si mon figir dolo i koul, la koulèr lo san

(bis)

Dann in foré, si in bout la tèrNéna plantèr, trann ral méné la mizèrAkoté minm, néna larzan po gaspiyé

Po bous lo zié RéyonéNou wa, nou di, ni kozMé ou giny pa fé ryin

Oté marmay donn la minPo nou giny byin war domin

REFRAIN

Si domin néna la gèrTé papa kilé la tèr

Ousa nou va tir manzé po nou donnBann ti marmay

Si zordi mwin la pèr,Bondié Isi dan mon péi bonpé moun lé

assistéDann lèr midi, mwin té monte la kaz

Ek mon kouto, mon bertèl dési mon doMwin lavé so inn ti niaz pas si mon tèt

Mwin té san lodèr la pliDann filao, koté kanal marmay i zwé

Zot i manz bibizako

Thierry Gauliris

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LES ENFANTS DE LA CREUSE

Entre 1962 et 1984, on dénombrait plus de 2015 mineursréunionnais, orphelins ou non, qui ont été déportés dans les

campagnes de métropole.

Pendant que l’île faisait face à une situation de grandepauvreté et que la France rurale avait besoin d’êtrerepeuplée, 1 600 petits Réunionnais ont, de 1963 à1982, été déracinés et envoyés en métropole.En effet, ancien Premier ministre du Général de Gaulle,Michel Debré décide à l'époque de peupler lescampagnes métropolitaines.

Des assistances sociales se présentaient au domiciledes familles les plus pauvres et qui faisaient face à desdifficultés à élever leurs enfants. Ces mères pauvressouvent en situation d'illetrisme signaient des papierssans en connaître la véritable signification.Les assistances sociales leur garantissaient unemeilleure réussite sociale pour leurs enfants, unemeilleure éducation, plus de chance pour leurs enfantsd'obtenir un emploi stable. Les familles étaientassurées de revoir leurs enfants tous les ans dans l'île.

Une migration forcée s'est donc opérée notamment aufoyer de l'enfance à Guéret.

Certains de ces enfants déportés ont ainsi vécu dansdes foyers ou ont été adoptés. Certains ont été violés,maltraités, exploités. Ils servaient de main d'oeuvregratuite dans les fermes. Ils avaient pour obligation defaire les corvées. D'autres se sont suicidés, ne pouvantplus supporter l'éloignement de leurs parents et lessévices de leurs parents adoptifs.

En 2014, l'Etat français a reconnu sa responsabilité.Le Président Emmanuel Macron déclarait dernièrementque « cette politique était une faute car elle a aggravédans bien des cas la détresse des enfants qu’ellesouhaitait aider ».Ces enfants sont toujours traumatisés. Leurs cicatricessont toujours ouvertes. Ils sont en quête de leur identité,de leur culture. Certains entreprennent de longuesrecherches de leur famille, de leur racine.

Les enfants de la Creuse racontent :

- Valérie Andanson : présidente del'association Rasin anler : "aujourd'hui, jen'ai pas d'identité, je ne sais pas qui jesuis... ". En 2016, elle témoignait de sadouleur éprouvée durant ces dernièresannées et jusqu'à aujourd'hui. Déportéedès l'âge de 3 ans, elle ne se souvient quede flashs de cette épouvantable périodecomme l'avion, le froid... Elle fut séparéede ses cinq frères et soeurs.- Marie-Thérèse Gasp : placée à 4 ansdans un foyer, elle a pu revoir sa mèrebiologique 30 ans après son départ de laRéunion.- Simon A-Poi : "Pour nous, on va repartir,il doit y avoir un billet deretour"..."malheureusement un simple allersans retour figurait dans chaque dossier".

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LA REUNION : UNE ILEMULTICULTURELLE, UNE ILE DE

TOLERANCE

Le christianisme est la religion la plus pratiquée à laRéunion. Au 19 siècle, l'hindouisme et l'islam sontpratiqués sur l'ile. Le bouddhisme est égalementprésent à la Réunion par une minorité de réunionnaisd'origine chinoise. De grands édifices religieux sontvisibles partout sur l'île. Des églises, des mosquées,des temples tamouls se succédent au fil des années.La vie religieuse à La Réunion est à la fois pratiquéedans un cadre privé mais également en public. Leschrétiens procèdent chaque année par exemple à laprocession du chemin de Croix. Les hindous effectuentleurs cérémonies en pleine rue également lors duCavadee ou de la marche sur le feu. Les Musulmansoccupent peu l’espace public, sauf dans certaines villesoù la prière du matin des fêtes de l’Eid se fait àl’extérieur, dans un espace large, offert par lacollectivité communale.Quelles que soient les religions, le partage et le respectsont les mots d'ordre. Notamment, dans la religiontamoule, le repas est servi à tous. Lors de l'Eid, lesmusulmans partagent des pâtisseries, le repas avec lessans- abri. Afin de faire face au froid, les couverturessont également offertes.

Ainsi, la religion se vit sans heurts. Il est rare qu'unetension entre communautés pour la prédominance detelle communauté ou religion sur une autre soit apparuesur l'île. Dans une même rue, à la Réunion, nouspouvons avoir des voisins malbars, chinois, chrétiens,musulmans. Chacun pratique sa foi sans se disputer.Notre métissage est notre force. Cette tolérance nous aété inculquée par nos grands-parents et parents et ce,dès notre plus jeune âge.Enfant, nous avions des amis de couleur de peaudifférente, noir, blanc, jaune, métisse cela nousimportait peu. Voir un enfant porter une croix autourdu cou était normal ou encore une petite fille porterun bindi sur le front. Cela ne nous a jamais dérangé.Suite à certains conflits religieux dans le monde, auxamalgames qui peuvent subsister au sein de la société,nous prenons conscience de la chance que nous avonsd'habiter sur l'île et l'importance de toujours assurercette cohésion sociale au sein de notre îleparadisiaque.

CetteCette imageimage témoignetémoigne dede lalatolérancetolérance quiqui règnerègne sursur notrenotreîle.île. CeCe recueilrecueil auau seinsein d'uned'uneéglise,église, futfut réaliséréalisé suitesuite auxauxactesactes terroristesterroristes survenussurvenus enenFranceFrance métropolitaine.métropolitaine. DansDansuneune périodepériode oùoù l'amalgamel'amalgamecommençaitcommençait àà prendreprendre dedel'ampleur,l'ampleur, àà lala RéunionRéunion leslesdifférentesdifférentes religionsreligions sontsontrestéesrestées soudées.soudées. AfinAfin dede fairefairefaceface àà lala haine,haine, ilsils ontont montrémontréleurleur amouramour enen décidantdécidant dede seseréunirréunir dansdans unun mêmemême lieulieu dedeculteculte etet ce,ce, mêmemême sisi leurleurreligion est différente.religion est différente.

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Danyèl Waro Batarsité

Mwin pa blanNon mwin pa nwar

Tarz pa mwin si mon listwarTortiyé kaf yab malbar

Mwin nasyon bann fran batar

Mwin pa blanNon mwin pas nwar

Tarz pa Mwin si mon listwarSinwa Zarab Zorèy KomorMwin nasyon bann batar

Rod atwé si ti véAsèt atwé si ti vé

Ton blansité Rod atwé si ti véGiny atwé si ti vé

Ton fransité Amwin m'la pa bézwin rodéAmwin ferblan mon kalité

I débord i koul atèrSanm tout mon batarsité

Amwin m'la pa bézwin rodéAmwin ferblan mon kalité

I débord i koul atèrSanm tout mon réyonèzté

Rod atwé si ti véAsèt atwé si ti vé

Ton pirlinnsitéRod atwé si ti véGiny atwé si ti véTon pirsinwazté

Amwin m'la pa bézwin rodéAmwin ganblo mon kalité

I débord i koul atèrSanm tout mon Batarsitè

Amwin m'la pa bézwin rodéAmwin ganblo mon kaloté

I débord i koul atèrSanm tout mon réyonèzté

Rod atwé si ti véAsèt atwé si tivéTon pirlafrikinntéRod atwé si ti véGiny atwé si ti vé

Ton ropeinntéAmwin m'la pas bézwin rodé

Amwin ganblo mon kalitéI débord i koul atère

Sanm tout mon BatarsitéAmwin m'la pa bézwin rodéAmwin ganblo mon kalité

I débord i koul atèrSanm tout mon réyonèzté

Roul atwé si ti véPyont atwé si ti vé

Zoli kozéRoul atwé si ti véPyont atwé si ti vé

Zoli kozé

Amwin m'la pas bezwin rouléAmwin sanm mon ti margonyé

Mi giny tir mon maloyaMon narlgon kabaré

Amwin m'la pas bezwin rouléAmwin sanm mon ti margonyé

Mi giny tir mon maloyaMon séga kabaréRal atwé si ti vé

Dékony atwé si ti véTon mapinm sové

Amwin m'la pa bezwin raléAmwin mon touf lo tin otéSa i ansèrv koman zoryé

Po sana mon gatéAmwin m'la pa bezwin raléAmwin mon touf lo tin otéSa i ansèrv koman zoryé

Po nout dé mon gaté

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Les valeurs réunionnaises : des idéauxde société qui assurent le vivre

ensemble."Réspèk sak la vi solèy avan ou"

La construction identitaire du réunionnaiss'est réalisée progressivement, parallèlementau peuplement progressif de l'île.Le respect des religions et la tolérance sontles bases de la cohésion sociale. Lesdiverses religions se pratiquent sans heurts.

La famille est le principal agent permettantla transmission des valeurs réunionnaises degénération en génération. En effet, qui n'apas entendu ses grands-parents raconter lavie d'antan avec tant de fierté dans leursyeux? Qui n'a pas goûté à la fameuse cuisinede sa grand-mère? Qui n'a pas écouté lesexploits de son grand-père? Ce sont euxnotre précieux héritage. Dans leur coeurréside le passé de notre île qui a été marquépar l'esclavage, la misère. Ces personnes quiaujourd'hui ont du mal à se déplacer ou àparler se sont battues pour nous afin de nousoffrir une île telle qu'elle est aujourd'hui.C'est le dimanche où toute la famille peut se

retrouver autour d'une table ou faire un pique-nique afin de partager un repas et raconterdes histoires à la Réunion.La solidarité intergénérationnelle est encorefortement présente à la Réunion. Les enfantsréunionnais s'attachent à s'occuper de leursparents jusqu'à leur fin de vie. C'est unefaçon pour eux de les remercier del'éducation et de l'amour qu'ils leur ont donné.Le respect pour nos aînés est toujoursvalable à l'heure d'aujourd'hui. On nous atoujours appris à ne pas lever la main sur plusâgé que nous, à ne pas répondre à plus vieuxque nous. Lorsque les personnes âgéesparlent, on se tait et on les écoute. Les petits-enfants sont très attachés à leurs grands-parents. Leurs paroles pleines de sagesseassurent la transmission des valeursréunionnaises. Ce sont nos références. Ainsi,se transmettent les valeurs au sein de lasociété réunionnaise. A nous aujourd'huid'assurer cette transmission!

BasterRasine momon papa

Nout sant séga maloya poessey fé mazine marmay

Listwar tout nout bann zansètIn zour narivé prann konsyansIn pèp san listwar lé parey in

pié d'bwa san rasineDia mwin dan kèl pèi la limièr

listwar bann zansètLé pa in sours la vi

Nou osi Réyoné nou pran noutvalèr

Dann mémwar bann gramounenout péi

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LA KAZ MEME MANU KDE

Eclats de rire et pleurs de joieLa case mémé té plantée làOù ses enfants té i jouent

Et té i gagnent à tous les coupsAmour tendresse et réconfort

Des tas de choses tout un trésorRien té pas en argent

Lété pas en orBien plus encore

MaisLaisse à moin rêver que mémé

Va reste tout’l’temps à nos côtésSi lé trop beau pour être vraiMi veux pas voir la vérité…

NonMais, mais…

Laisse à moin croire que ma méméNavé point deux comme elle au monde

Quitte pas moin dan’contrariétéSi elle i part dans l’autre monde

Navé pu d’passage pou passerLe dimanche à midi

Quand tous les invités lété réunis

Autour de la table à mangerChacun’ à sa place réservée

Devant les petits platsQue mémé i cuisinait au feu de bois

MaisLaisse à moin rêver que mémé

Va reste tout’l’temps à nos côtésSi lé trop beau pour être vrai

Mi veux pas voir la vérité, nonMais, mais…

Laisse à moin croire que ma méméNavé point deux comme elle au monde

Quitte pas moin dan’contrariétéSi elle i part dans l’autre monde

Inoccupée la case mémé

Dan’son vieux jour i fait pitiéLa porte lé verrouillée

La fenêtre condamnée cadenasséeDedans la cour abandonnéeTi fleur aimée toute la fané

Z'herbes dures ek camomillePartout l'a envahi

La case mémé Moins

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LE PATRIMOINEGASTRONOMIQUE DE LA

REUNION

Qui n'a pas apprécié les bons petits plats préparésavec plein d'amour de sa grand-mère au feu de bois?Lemétissage à La Réunion s’exprime également à l’heuredes repas. Impossible de venir à La Réunion sansgoûter un cari, ce succulent mélange de saveurs,d'épices et d'ingrédients.Les repas constituent des occasions de retrouvaillesen famille à la Réunion. En effet, lorsque l'occasionse présente le Réunionnais fait part de ses savoirsculinaires. Lors des baptêmes, communions, mariagesdes plats inconditionnels se retrouvent sur table. Lecarry est la spécialité régionale, c’est un plat créole parexcellence dans lequel de nombreux ingrédients sontmijotés ensemble. Le carry réunionnais est cuisiné àbase d’épices : curcuma, safran, piment, thym, poivre,girofle. L'ail, le gingembre, le combava parfumentégalement les marmites. Le carry poulet, le rougailsaucisse, le rougail boucané, la patte cochon dan' pois,le rougail mangue, le rougail tomate, le civet coq, lemassalé cabri sont des plats typiques de chez nous.Le Réunionnais apprécie son cari avec du riz et dugrain. Ces fameuses recettes nous ont été transmisesde générations en générations.

Certaines régions de l'île sont marquées de spécificitésà savoir les fameuses lentilles de Cilaos, les chouchousde Salazie, le safran pays.Les gâteaux tels que pâté créole, gâteau patate, gâteaumanioc sont également hérités de notre patrimoine. Laculture de la vanille est fortement ancrée depuis desgénérations et parfume nos entremets.La gastronomie réunionnaise est ainsi influencée pardes saveurs diverses telles qu'indiennes, chinoises,françaises, malgaches et africaines. C'est le fruit d’unmétissage culturel qui s'est opéré au fil des années.

Aujourd'hui, les recettes de ses plats traditionnels noussont appris par nos parents et grands-parents. Lacuisine réunionnaise est toutefois sujette à une fortecuriosité. Les jeunes générations enrichissent les platsà leur manière sans perdre pour autant la saveur denos plats traditionnels. Ouverts au monde, ouverts auxcultures, les jeunes rapportent quelques touchesculinaires venues d'ailleurs, pour le plus grand plaisirde nos papilles et améliorent le visuel des platsréunionnais.

René Paul ElléliarRené Paul ElléliarL'ambiance familleL'ambiance famille

Festin la cominion baptêmeKréol tié cochon

Poule lapinFamy tout le mondeRéini donne la main

Monsieur madame intel lé invitéParrain marraine amène cado

PROVERBE :PROVERBE :Goni vide y tient pas debout

Un homme au ventre vide n'apas de force

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OUSANOUSAVA

PIC NIC CHEMIN VOLCAN

Attrape le zembrocal, rougail saucisses, carryvolaille

Ni sar pic-nic chemin volcan Marmaille grouillezot' cal'basse

Si zot y vé in bon place

Allons vite faut pas perd' le tempsLa-haut dans la forêt, ou ça qu'y fais frais

Y fait bon aller respirerLe dimanche, quand nana beau temps

Dessous pied tamarin, na rouve la saisieEt pis na réchauffe le carry

Marmaille va jouer en attendant Après-midinous va bien reposer

Na fait la sieste, nous va promène à piedsNa jouer belote ou bien na jouer ballon Après

na remange un' ti gazon Marmaille regarde l'esttard, y faut ni d'cend avant fé noir

Y faut ni artourne dans les bas Ramasse vite lasaisie

Le tente ek le marmite carryNous va rev'nir la prochaine fois

La, la, la, la, la, la...

Auteur / Compositeur : Jules JORON

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NOTRE PATRIMOINE NATUREL,NOTRE RICHESSE

Le patrimoine naturel de La Réunion est caractérisépa une richesse de biodiversité exceptionnelle. Quece soit sur la terre ou dans la mer, notre île regorged'une palette de couleurs indéfinie, d'une mosaïque depaysages. Emblématique de l'île, le Piton de laFournaise et ses cirques, pitons et remparts, uniquesau monde ont fait de notre île unique et inscrite aupatrimoine de l’Unesco. Nos montagnes, forêts, rivièreset cascades font l'objet d'admiration de la part destouristes et sont une fierté pour les réunionnais qui nese lassent pas de faire un tour de l'île afin de pouvoirles observer et passer un bon moment entre amis eten famille. La flore et la faune de notre île sont notrerichesse. Il est primordial de les préserver etnotamment les espèces endémiques.En effet, au XVIIème siècle, le peuplement de l'île aentrainé le recul des milieux primaires ainsi que ladisparition de nombreuses espèces animales telles quele Dodo.Par ailleurs, la valorisation agricole de l'île dontla production de café, canne à sucre, géranium, etl'urbanisation croissante, ayant entrainél'accroissement des villes et routes, ont conduit à undéfrichement massif des forêts.

En outre, la chasse intensive et non réglementée ainsique l'exploitation excessive de nos terres ont faitdisparaître de nombreuses espèces, dont la moitié desespèces d'oiseaux et la tortue géante de Bourbon.Aujourd'hui, des réglementations ont été mises enplace afin de protéger les espèces endémiques, delimiter la chasse du tangue.

N'oublions pas nos fameux cyclone. Les Réunionnaisont du faire face au "premier cyclone très violent" auXXe siècle. On l'appellait "le cyclone 1904" ou "syclondo fé" car ses orages ont été spectaculaires. En 1913,les récoltes sont détruites et des inondations ont lieu.En 1948, le cyclone entraîne la mort de 165 personnes.Nos aïeuls vivaient dans une extrême pauvreté etn'avaient pas les moyens de ce protéger. Aujourd'hui,l'amélioration de la bâtisse des maisons et lacroissance économique de l'île, permettent de mieux seprotéger face à ce phénomène naturel.En somme, préserver notre île est plus queprépondérant de nos jours, afin de donner la chanceaux générations futures d'admirer la beauté de notreîle.

A l'île natale

O terre des palmiers, pays d’Eléonore,Qu’emplissent de leurs chants la mer et

les oiseaux !Île des bengalis, des brises, de l’aurore !

Lotus immaculé sortant du bleu deseaux !

Svelte et suave enfant de la fortenature,

Toi qui sur les contours de ta nuditépure,

Libre, laisses rouler au vent ta chevelure,Vierge et belle aujourd’hui comme Ève à

son réveil ;Muse natale, muse au radieux sourire,

Toi qui dans tes beautés, jeune,m’appris à lire,

A toi mes chants ! à toi mes hymnes etma lyre,

O terre où je naquis ! ô terre du soleil !

Auguste Lacaussade

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Saint-Gilles

Flots bleus et verts tachés des barques aux focsblancs

Qui montrez dolemment sur une grève blanche ;Môle antique et noirci, dur éperon qui tranche,Portant le grondement et l'écume à ses flancs.

Parmi des sables bas, un long et mol étangOù le vieux cocotier se reflète et se penche ;

Où la Ravine exquise, en murmures, s'épanche,Et qui flue à la mer, très lent, en serpentant.

Sous les arbres ombreux la route claire et douceQue les grands filaos feutrent de paille rousse ;

Des jardins toujours frais d'aubergines et d'aulx ;

Et des collines d'or, diadème de l'anseD'où les zébus gibbeux s'acheminent vers l'eau

Et qui montent par bonds jusqu'au Bénare immense.

Louis Ozoux (Poèmes réunionnais - 1939)

Inspirations (Extrait)

Sur des sommets nouveaux allez, volez, poètes !Du Pinde assez longtemps les antiques retraites

Des accords de la lyre ont répété le bruit.Venez et préludez sous le ciel des tropiques,Chantez et son azur et ses reflets magiques

Et sa brise et sa nuit.

Ici tout est parfum ; dans les champs, sur les grèvesTout est mystère, amour, émotions ou rêves,

Et murmures d'en haut par les vents soupirés.Les rochers ont des voix, les forêts ont une âme,

Et les soleils couchants des couronnes de flammePour vos fronts inspirés.

Ici, planant au haut des montagnes sauvages,Amante tout à tour des sablonneux rivages

Et des palmiers en butte aux fougueux ouragans,La muse, aigle hardi, se pose sur les cimes,

Dans les rocs crevassés et près des noirs abîmesCreusés par les volcans.

A vous ces pics géants que le brouillard assiège,Dont le front resplendit de glaces et de neige,

Tandis qu'à leurs flancs verts la fleur brille en tout tempsA vous les cocotiers aux palmes rayonnantes,

Le palmiste élancé, les cascades brillantesEt l'éternel printemps.

Au bruit de l'Océan mêlez votre harmonie.Son horizon sans bornes agrandit le génie.

Sur la face des eaux marche l'esprit de Dieu.Chantez, soit que la mer jette un son monotone,

Soit que dans la tourmente elle écume et bouillonneSous un ciel tout en feu.

Escaladez les monts dont les sombres entraillesRendent des bruits pareils au canon des batailles,

Quand mugit oppressé l'effroyable Géant,Allez, trempez vos vers, abreuvez vos pensées

Dans les laves de feu qui roulent élancéesDe l'abîme béant.

Avez-vous parcouru ces mornes volcaniques,Que n'abritent jamais les bois mélancoliques,Et franchi les hauteurs de leur pic solennel ?

Vous entendez des bruits et des voix inconnues,Mystérieux concerts des astres et des nues,

Soupirs tombés du ciel.

Peignez-nous l'Ouragan, lugubre météore,Lorsque troublant les airs de sa clameur sonore

Il s'abat dans son vol sur les toits écrasés,Roule du haut des monts les forêts qu'il enlève,

Bouleverse les mers et lance sur la grèveLes navires brisés.

Etienne Azéma

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Le métissage réunionnais à travers lamusique

Dans la vie d'antan, la population réunionnaise avait peud'animations festives. Les gramounes avaient l'habitude des'amuser lors des bals la poussière. Parfois en savate oujuste pieds nus sur la terre battue, ils dansaient sur du ségaet du maloya. Ce sont les orchestres de cuivre qui rythmaientleurs pas de danse. Ces bals avaient lieu généralement lorsdu 14 Juillet ou lorsque les marins débarquaient dansl’île.Tout le monde était convié peu importe sa classe sociale.A l'époque, pas besoin d'avoir de l'électricité. Les gramounesse contentaient de l'éclairage de la lune et dansaient à la belleétoile.Avec la modernisation de l'île, les bals la poussière ont perduleur place progressivement au sein de la sociétéréunionnaise.

La musique réunionnaise est le fruit de l'héritage desdifférentes nations. En effet, la culture africaine transmise parles esclaves, s'est mélangée à la culture des colons, desmalgaches, des hindous etc. Cela a donc abouti à plusieursgenres de musique.Le maloya transmis par Firmin Viry, Gramoun Lélé et DanyèlWaro entre autres, fait partie depuis 2009 du Patrimoineculturel immatériel de l'humanité de l'Unesco. Cette dansepermettait de célébrer nos ancêtres. Les instrumentstraditionnels étaient le roulèr, le kayamb et le pikèr.

Au fil des années, de nouveaux instruments sont apparus telsque le djembé, le synthétiseur et la batterie.

Le séga reste également une musique emblématique de l'îleet anime les soirées réunionnaises.Aujourd'hui les genres de musique ce sont diversifiés.Notamment, on peut noter le reggae, le seggae, la dancehall,le zouk, le ragga.

Les gramounes se retrouvent souvent le dimanche lors dessorties "troisième âge" afin de se remémorer du temps lontan.Pendant ces journées, résonnent les musiques de leurépoque.

La mondialisation culturelle a influencé les jeunesgénérations. Ils écoutent des musiques internationales tellesque du rap, la techno, le zouk love, le zouk chiré, le rnb ouencore la musique francophone.Toutefois, beaucoup d'entre eux restent attachés à la musiqueréunionnaise. Les chansons traditionnelles sont transmisesde génération en génération. Lors des festivités créoles c'estle séga et le maloya qui rythment les pas. Les jeuneschanteurs réunionnais participent également à véhiculer lesvaleurs de la Réunion.

Dann servis kabaré, kabaré makwalé, servis kafmalgas Dann ninport kel mwa lané, sof koman i fo

fé kabar la otéPo remersi zot bann zanzèt, lé la po donn azot

kourazKouraz po kontinié, sak granpèr, granmèr dann tan

lontan té i féLa kaz gramoun Baba, la kaz madame Kaf, kaz ZazaSizèr i sonn, soley i tonb, lé lèr mèt manzé sou latab Ti pé ti pé domoune i ariv, marmay gramoune

zot tout lé la Lo kor ti frèr ti sèr isonn, zot tour vani po rant dann ron

Oté sonn roulèr ti frèrAswar kaz granmèr amwin

Lespri lo mor lé la otéPo kraz in maloya pilé

BaBaststeerr SeServis krvis kabaabaréré

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Les cases créoles

Jusqu'au milieu des années 60, la paillote était l'habitation principaledes réunionnais. Suite à la période des Trente glorieuse, l'île a été

marquée par l'arrivée de nouveaux modes de construction, denouveaux matériaux et du développement des modes de transport.Cela a contribué à l'évolution de l'architecture des cases créoles.

Les cases créoles représentent unearchitecture particulière montrant un fortfacteur identitaire.Les premiers habitants de l'île vivaient dansdes papillotes. Au 17 ème et 18 ème siècle,les colons et esclaves bâtissaient lesmaisons avec des piquets enterrés dans laterre. Jusqu'au 20 ème siècle, le toit étaitrecouvert de feuilles de latanier, de paille decoco, des feuilles de vacoaOn n'avait pas de voiture, ni de l'eau potable,ni d'électricité.Les familles vivaient les unes à côté desautres. La solidarité était très forte. Ons'entraidait lorsque l'un manquait denourriture ou d'eau.Les cuisines étaient séparées de la maisonpour que le repas puisse être réalisé au feude bois. Ainsi, on pouvait faire à manger plusvite et le goût était meilleur.On faisait fumer les saucisses, le boucané.

Aujourd'hui le contexte économique a évoluéainsi que l'architecture des maisons. Nouspouvons observer plus de maisons en béton.Des caractéristiques métropolitaines ontparticipé au changement. On peut trouver surles maisons d'aujourd'hui des décors en PVC,la tôle.Les facteurs environnementaux ont aussiinfluencé le changement de l'architecture desmaisons créoles. Toutefois, des signescaractérisent les maisons d'aujourd'hui telsque les toitures en pente, la symétrie, lacouleur, les lambrequins.Un espace d'intimitéest important aujourd'hui pour cela on faitune varangue par exemple. Certains attachésà la tradition, créent leur propre espace decuisine et font toujours à manger au feu debois. Certaines familles refusent d'êtrerelogées car elles préfèrent vivre sous leurpetite case en tôle.

Ti case en pailles de FredEspel

Dan’ tit case en pailleChérie n’a reste toute la vieMême dans la misère nous

sera fierDan’ tit case en paille

Chérie n’a reste toute la vieLà n’a voir tout’ band’

marmaille grandiSi la point travail nousmangera pas volaille

N’a mange maïs fin ecbouillon brède

Si la point travail nousmangera pas volaille

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Ce projet à été réalisé par 6 élèves :MAILLOT Vanessa , ISSA Yasmine , MADICALCUL yasmina , Notaise Souhann , MADI-TCHAMA Rosane et LAURET Stessie. Noussommes toutes en classe de 1ère ES,au lycéeMahatma Gandhi à St André. Ce projetproposé par la Région Réunion nous tientparticulièrement à coeur car c'est une fiertéaujourd'hui, pour nous de mettre en valeurnotre belle île. Celle-ci possède de nombreuxatouts tels que des paysages captivants , unehistoire enrichissante et des diversitésculturelles qui fondent sa plus granderichesse. Aujourd'hui , il nous est permis derendre hommage à nos ancêtres qui ont faitde notre île ce qu'elle est aujourd'hui!Nous tenons à remercier Mme AnissaCOUPAN (professeur de SES), MmeClaudine RIVIERE (professeur de Lettres) etMr Bernard HOAREAU (informaticien dulycée) et nos familles, pour leur soutien etl'apport de leurs connaissances.

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