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Les ÉCO Suppléments - lundi 27 février 2017 35 SOUSS MASSA LA CARAVANE DES REGIONS DU MAROC ÉTAPE 8 vient renforcer les fonds provenant du bud- get général de l’État dans la perspective d’atteindre un plafond de 10 MMDH à l’hori- zon 2021. «La région est le territoire parfait pour la mise en application des politiques publiques relatives à l’encouragement de l’investissement. Ce dernier est en effet marqué par de multiples défis», a expliqué Zineb El Adaoui, wali de la région Souss- Massa, lors de son intervention dans le pre- mier panel. Cinq relais pour réussir la régionalisation avancée, selon El Adaoui Pour cette ancienne membre de la com- mission consultative de la régionalisation avancée, «l’amélioration du climat des af- faires ne se limite pas seulement à la sim- plification des procédures administratives; il inclue également la préparation d’un éco- système plus large basé sur une approche territoriale avec une anticipation des ques- tions de développement économique» in- dique-t-elle. Concrètement, il s’agit, selon Zineb El Adaoui, d’activer cinq relais pour la réussite des projets d’investissement. Tout d’abord, la prise en considération de la ques- tion du financement avec la création de fonds sectoriels pour l’appui des investis- seurs en plus de la mobilisation du foncier. Ce n’est pas tout: ces deux relais doivent s'accompagner d'une bonne gouvernance en plus de la mise en place des infrastruc- tures d’accueil, allusion faite à la réalisation de zones franche. À cela s’ajoutent le déve- loppement de compétences, surtout au ni- veau de la formation professionnelle, la di- versification des centres de formation et la conclusion de conventions de partenariat entre les secteur public et privé, en plus de la réalisation des études préalables pour ac- compagner les besoins de marché. Pour sa part, le président du Conseil régional Souss- Massa a affirmé que le chantier de la régio- nalisation, lancé en septembre 2015, a été mis en application grâce à la loi organique n° 111-14 relative aux régions alors que d’autres textes organiques devront suivre au cours des prochaines années pour compléter ce chantier. Toutefois, c’est le Plan de dévelop- L a Caravane des régions (LCDR), ini- tiée par les Inspirations ÉCO, a fait escale jeudi dernier à Agadir, chef- lieu de la région Souss-Massa. Pour sa 8 e étape, la conférence-débat de la ca- ravane a été marquée par la participation d’une délégation d’hommes d’affaires saoudiens, aux côtés de leurs homologues marocains, mais également de l’ensemble des acteurs régionaux. Opérateurs écono- miques, hommes d’affaires, élus et ser- vices extérieurs ont répondu à l’appel de la caravane. À cet égard, deux panels ont ponctué cette rencontre autour de deux thématiques: la régionalisation avancée et les opportunités d’investissement. La régionalisation avancée, une bouée de sauvetage pour la région Avec le nouveau découpage administratif, la région Souss-Massa est passée de 9 à 6 provinces à l’issue du transfert de Ouarza- zate, Tinghir, Zagora et Sidi Ifni à d’autres ter- ritoires et de l’intégration de Tata, qui repré- sente actuellement près de 48% de la superficie de la région Souss-Massa. En at- tendant les résultats de ce nouveau mail- lage territorial, qui a contribué à l’émergence de pôles économiques cohérents, l’écono- mie régionale est affectée depuis plusieurs années par une décélération économique, étant encore dépendante des moteurs his- toriques de croissance, notamment l’agri- culture, le tourisme et la pêche («ATP»). Un constat partagé par l’ensemble des interve- nants, lors des deux panels. D’où la néces- sité, selon les participants à la caravane, de développer de nouveaux secteurs porteurs, mais aussi de puiser dans le potentiel qu’of- fre encore ce trio sectoriel. Et c’est le modèle de la régionalisation avancée qui offre les conditions optimales de développement socioéconomique, allusion faite à la mise en œuvre du Plan de développement régional (PDR), devant la baisse constatée de l’in- vestissement public et privé au sein de la ré- gion, mais aussi à la mobilisation des finan- cements nécessaires. Sur ce dernier point, les régions disposent aujourd’hui d’un bud- get composé de 5% du montant global de la taxe sur les sociétés, de 5% de la taxe sur le revenu et de 20% des prélèvements sur les contrats d’assurance, en vertu de loi régis- sant le fonctionnement des régions. Ceci pement régional (PDR), réalisé par le 1er conseil à l'ère de la régionalisation avancée qui peut poser les premiers jalons du déve- loppement économique dans le cadre de ce nouveau système avec des moyens appro- priés, malgré le fait que cette feuille de route est la troisième du genre. «Le PDR qui a pour objectif de diversifier l’économie de la région sera définitivement approuvée par les membres du Conseil régional, lors de la pro- chaine session de mars» , annonce Brahim Hafidi, président du Conseil régional Souss- Massa. De plus, les collectivités commu- nales et provinciales sont également des acteurs privilégiés en matière d’élaboration et d’exécution de stratégies et de pro- grammes de développement régional. «Le train de la régionalisation avancée n’a pas encore atteint sa destination, mais l’essen- tiel est d’accélérer le rythme de mise en ap- plication de ce chantier historique qui a fa- çonné notre système politique», estime Salah El Malouki, président du conseil com- munal d’Agadir. Eu égard à la place privilé- giée de la ville d’Agadir et des communes constituant le Grand Agadir, «le conseil communal s’est adhéré à l’esprit de la régio- nalisation avancée puisque notre commune est en concertation permanente avec la ré- gion et la wilaya» , ajoute Salah El Malouki. Et avant l’approbation, par les autorités com- pétentes, du plan d’action communal (PAC) en janvier, cette feuille de route a également fait l’objet de concertations à travers la réa- lisation de plusieurs projets communs. Le portefeuille du PAC se compose essentiel- lement de 224 projets qui seront réalisés par les moyens propres de la commune urbaine d’Agadir, tandis que 26 autres projets seront exécutés dans le cadre de partenariats à hauteur de 2 MMDH durant la période 2017- 2022. l La régionalisation avancée, une opportunité w Pour sa 8e étape, la Caravane des régions des Inspirations ÉCO s’est rendue à Souss-Massa, qui table sur le chantier de la régionalisation pour en finir avec la décélération économique et chercher des alternatives au triptyque traditionnel agriculture-tourisme-pêche. lll Le portefeuille du PAC se compose essentielleme nt de 224 projets qui seront réalisés par les moyens propres de la commune urbaine d’Agadir. La région table sur son plan de développement régional Le portefeuille du Plan de développement régional (PDR) se compose de 25 projets prioritaires. Il sera appuyé par la création de 6 sociétés de développement qui compléteront le rôle de l’agence régionale d’exécution de projet (AREP). Le plan nécessitera un montant d’investissement de 24,5 MMDH sur cinq ans. Les ambitions du PDR est de booster la production de la région et celle de la richesse par habitant, et ce, en érigeant la région en premier pôle agro-industriel du royaume, mais aussi en doublant l’efficacité hydrique sur les maraîchages et le dessalement de l’eau de mer. Ce n’est pas tout: le but est aussi de classer la région dans le top 3 villes marocaines ayant la meilleure qualité de vie ainsi qu'une destination touristique au sud de la Méditerranée.

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LA CARAVANEDES REGIONS

DU MAROC

ÉTAPE8

vient renforcer les fonds provenant du bud-get général de l’État dans la perspectived’atteindre un plafond de 10 MMDH à l’hori-zon 2021. «La région est le territoire parfaitpour la mise en application des politiquespubliques relatives à l’encouragement del’investissement. Ce dernier est en effetmarqué par de multiples défis», a expliquéZineb El Adaoui, wali de la région Souss-Massa, lors de son intervention dans le pre-mier panel.

Cinq relais pour réussir la régionalisationavancée, selon El AdaouiPour cette ancienne membre de la com-mission consultative de la régionalisationavancée, «l’amélioration du climat des af-faires ne se limite pas seulement à la sim-plification des procédures administratives; ilinclue également la préparation d’un éco-système plus large basé sur une approcheterritoriale avec une anticipation des ques-tions de développement économique» in-dique-t-elle. Concrètement, il s’agit, selonZineb El Adaoui, d’activer cinq relais pour la

réussite des projets d’investissement. Toutd’abord, la prise en considération de la ques-tion du financement avec la création defonds sectoriels pour l’appui des investis-seurs en plus de la mobilisation du foncier.Ce n’est pas tout: ces deux relais doivents'accompagner d'une bonne gouvernanceen plus de la mise en place des infrastruc-tures d’accueil, allusion faite à la réalisationde zones franche. À cela s’ajoutent le déve-loppement de compétences, surtout au ni-veau de la formation professionnelle, la di-versification des centres de formation et laconclusion de conventions de partenariatentre les secteur public et privé, en plus dela réalisation des études préalables pour ac-compagner les besoins de marché. Pour sapart, le président du Conseil régional Souss-Massa a affirmé que le chantier de la régio-nalisation, lancé en septembre 2015, a étémis en application grâce à la loi organique n°111-14 relative aux régions alors que d’autrestextes organiques devront suivre au coursdes prochaines années pour compléter cechantier. Toutefois, c’est le Plan de dévelop-

La Caravane des régions (LCDR), ini-tiée par les Inspirations ÉCO, a faitescale jeudi dernier à Agadir, chef-lieu de la région Souss-Massa. Pour

sa 8e étape, la conférence-débat de la ca-ravane a été marquée par la participationd’une délégation d’hommes d’affairessaoudiens, aux côtés de leurs homologuesmarocains, mais également de l’ensembledes acteurs régionaux. Opérateurs écono-miques, hommes d’affaires, élus et ser-vices extérieurs ont répondu à l’appel de lacaravane. À cet égard, deux panels ontponctué cette rencontre autour de deuxthématiques: la régionalisation avancée etles opportunités d’investissement.

La régionalisation avancée, une bouée desauvetage pour la régionAvec le nouveau découpage administratif,la région Souss-Massa est passée de 9 à 6provinces à l’issue du transfert de Ouarza-zate, Tinghir, Zagora et Sidi Ifni à d’autres ter-ritoires et de l’intégration de Tata, qui repré-sente actuellement près de 48% de lasuperficie de la région Souss-Massa. En at-tendant les résultats de ce nouveau mail-lage territorial, qui a contribué à l’émergencede pôles économiques cohérents, l’écono-mie régionale est affectée depuis plusieursannées par une décélération économique,étant encore dépendante des moteurs his-toriques de croissance, notamment l’agri-culture, le tourisme et la pêche («ATP»). Unconstat partagé par l’ensemble des interve-nants, lors des deux panels. D’où la néces-sité, selon les participants à la caravane, dedévelopper de nouveaux secteurs porteurs,mais aussi de puiser dans le potentiel qu’of-fre encore ce trio sectoriel. Et c’est le modèlede la régionalisation avancée qui offre lesconditions optimales de développementsocioéconomique, allusion faite à la mise enœuvre du Plan de développement régional(PDR), devant la baisse constatée de l’in-vestissement public et privé au sein de la ré-gion, mais aussi à la mobilisation des finan-cements nécessaires. Sur ce dernier point,les régions disposent aujourd’hui d’un bud-get composé de 5% du montant global de lataxe sur les sociétés, de 5% de la taxe sur lerevenu et de 20% des prélèvements sur lescontrats d’assurance, en vertu de loi régis-sant le fonctionnement des régions. Ceci

pement régional (PDR), réalisé par le 1erconseil à l'ère de la régionalisation avancéequi peut poser les premiers jalons du déve-loppement économique dans le cadre de cenouveau système avec des moyens appro-priés, malgré le fait que cette feuille de routeest la troisième du genre. «Le PDR qui a pourobjectif de diversifier l’économie de la régionsera définitivement approuvée par lesmembres du Conseil régional, lors de la pro-chaine session de mars», annonce BrahimHafidi, président du Conseil régional Souss-Massa. De plus, les collectivités commu-nales et provinciales sont également desacteurs privilégiés en matière d’élaborationet d’exécution de stratégies et de pro-grammes de développement régional. «Letrain de la régionalisation avancée n’a pasencore atteint sa destination, mais l’essen-tiel est d’accélérer le rythme de mise en ap-plication de ce chantier historique qui a fa-çonné notre système politique», estimeSalah El Malouki, président du conseil com-munal d’Agadir. Eu égard à la place privilé-giée de la ville d’Agadir et des communesconstituant le Grand Agadir, «le conseilcommunal s’est adhéré à l’esprit de la régio-nalisation avancée puisque notre communeest en concertation permanente avec la ré-gion et la wilaya», ajoute Salah El Malouki. Etavant l’approbation, par les autorités com-pétentes, du plan d’action communal (PAC)en janvier, cette feuille de route a égalementfait l’objet de concertations à travers la réa-lisation de plusieurs projets communs. Leportefeuille du PAC se compose essentiel-lement de 224 projets qui seront réalisés parles moyens propres de la commune urbained’Agadir, tandis que 26 autres projets serontexécutés dans le cadre de partenariats àhauteur de 2 MMDH durant la période 2017-2022. l

La régionalisation avancée, une opportunitéw Pour sa 8e étape, la Caravane des régions des Inspirations ÉCO s’est rendue à Souss-Massa, qui table sur le chantier de la régionalisation pour en finir avec la décélération économique et chercher des alternatives au triptyque traditionnel agriculture-tourisme-pêche.

lll

Le portefeuilledu PAC secomposeessentiellement de 224projets quiseront réaliséspar les moyenspropres de lacommuneurbained’Agadir.

La région table sur son plan de développement régional

Le portefeuille du Plan de développement régional (PDR) se compose de 25 projets prioritaires. Il sera appuyé parla création de 6 sociétés de développement qui compléteront le rôle de l’agence régionale d’exécution de projet(AREP). Le plan nécessitera un montant d’investissement de 24,5 MMDH sur cinq ans. Les ambitions du PDR est debooster la production de la région et celle de la richesse par habitant, et ce, en érigeant la région en premier pôleagro-industriel du royaume, mais aussi en doublant l’efficacité hydrique sur les maraîchages et le dessalement del’eau de mer. Ce n’est pas tout: le but est aussi de classer la région dans le top 3 villes marocaines ayant la meilleurequalité de vie ainsi qu'une destination touristique au sud de la Méditerranée.

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célération industrielle (PAI) surtout avecla création d’une zone franche danschaque région. «Cinq nouvelles mesuresphares de soutien marquent ce nouveauprojet», explique Khalil Nazih. La pre-mière porte sur l’instauration d’un tauxde l’impôt sur les sociétés (IS) de 0%pendant cinq ans pour les futures unitésindustrielles. Vient ensuite le statut«d’exportateur indirect» pour les sous-traitants, demande émanant des entre-

prises. La troisième mesureporte sur un pack d’incita-tions au profit des régionsles moins favorisées pourdynamiser l’investissement. Pour les sociétés qui expor-tent, la nouvelle charte, quiremplacera celle adoptéeen 1995, prévoit la créationd’au moins une zonefranche par région avecl’octroi du statut de «zonefranche» aux grandes in-dustries exportatrices, ce

qui devrait permettre de mieux répartirles investissements sur le territoire. Surce dernier point, un foncier d'une su-perficie de 300 ha (première tranche)a été réservée à l’entrée de la ville (au-toroute Agadir-Marrakech) pour la réa-lisation de la zone franche. «L’assiettefoncière a été assainie et mobilisée àcôté du parc industriel Haliopolis et del’Agropôle», annonce Nazih. Parallèle-ment, une autre zone pour le textilesera réalisée à Aït Melloul, assortie d'uncentre de formation, en plus d’un es-pace à proximité de l’aéroport pour l’en-tretien des avions et la fabrication devoitures. Par ailleurs, un technoparcsera réalisé à l’espace multiservices dela Chambre de commerce, d’industrieet de services de la région Souss-Massa. l

En dépit du fait que l’économie dela région soit en nette décéléra-tion, elle recèle encore d’impor-tantes potentialités écono-

miques basées sur le triptyqueagriculture-tourisme-pêche. La régioncontribue à hauteur de 9% à l’agriculturenationale et participe à hauteur de, res-pectivement, 34,5 et 17,4% au secteur dela pêche et de l’hôtellerie et restauration.À cet égard, «avec ces trois secteurs

productifs, la région génère 8% des em-plois créés au niveau national et 6,4% duPIB», annonce Khalil Nazih, directeur duCentre régional d’investissement deSouss-Massa, lors de son interventionau panel dédié aux opportunités d’in-vestissement. En ce qui concerne le cli-mat des affaires, la région a été classéepour la 4e fois consécutive, selon le clas-sement Doing Business 2017, destina-tion où il fait bon investir, notamment àtravers les indicateurs du délai de créa-tion d’entreprise, l’obtention de permisde construire, l’exécution de contrats etle transfert de propriété. Pour accompa-gner la dynamique de développementéconomique au niveau des régions, lacharte d’investissement a été réviséeafin d’accompagner la dynamique decroissance consolidée par le Plan d’ac-

Une zone francheà AgadirwUne assiette foncière d'une superficie de 300 ha a été mobiliséeà l’entrée de la ville pour la réalisation d'une zone franche. Parallè-lement, une autre zone sera réalisée à Aït Melloul pour le textile, demême qu'un espace à proximité de l’aéroport pour l’entretien desavions et la fabrication des voitures et un technoparc.

Opportunités d’investissement

La région a étéclassée pour la 4e foisconsécutive, selon le Doing Business2017, destinationoù il fait bon investir.

vers l’Arabie saoudite alors que leroyaume importe plus de 3,5 milliards dedollars par an. Aujourd’hui, plusieurscontraintes ralentissent les hommesd’affaires des deux côtés, notamment lesprocédures administratives et légales etl’accès au financement. Toutes cesquestions ont été traitées au niveau duConseil d’affaires maroco-saoudien afinde parvenir à des solutions concrètes.Parmi elles, figure le lancement d’uneligne logistique maritime entre le Marocet l’Arabie saoudite pour améliorer leséchanges, particulièrement les exporta-tions marocaines agroalimentaires.S’agissant de la question du finance-ment, un fonds d’investissement ma-roco-saoudien sera créé pour boosterl’investissement. En ce qui concerne letourisme, la ville d’Agadir doit davantageattirer plus de touristes saoudiens, no-tamment le segment familial. D’oùl’adaptation de l’offre en hébergement àce type de clientèle. Toutefois, l’objectifselon Khalid Benjelloun est que l’Arabiesaoudite soit un des cinq premiers par-tenaires économiques du royaume. l

Après Casablanca et Rabat, laville d’Agadir a reçu, dans lecadre de la Caravane des ré-gions, la délégation d’hommes

d’affaires saoudiens membres du Conseild’affaires maroco-saoudien relevant deschambres saoudiennes. À l’issue decette rencontre, les hommes d’affairessaoudiens ont invité leurs homologuesmarocains à participer au forum entre lesdeux royaumes. L’événement, qui seraorganisé au mois de mai prochain àRiyad (capitale de l’Arabie saoudite) parle Maroc verra la participation de plus de60 entreprises marocaines. Pour le vice-président saoudien du Conseil d’affairesmaroco-saoudien, Ali Borman Al-Yami,les hommes d’affaires doivent bénéficierde ce climat politique positif entre lesdeux pays afin d’améliorer les échangeséconomiques. Pour sa part, Khalid Ben-jelloun, président de la partie marocainedu Conseil d’affaires maroco-saoudien,a estimé que les échanges entre les deuxpays n’ont pas atteint le niveau es-compté. Le Maroc exporte, annuelle-ment, moins de 500 millions de dollars

Une ligne maritimepour booster lesproduits agricolesw En plus du lancement d’une ligne maritime directe entre le Marocet l’Arabie Saoudite, un fonds d’investissement maroco-saoudiensera également créé selon Khalid Benjelloun, président marocaindu Conseil d’affaires maroco-saoudien.

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LA CARAVANEDES REGIONS

DU MAROC

ÉTAPE8

l’industrie agroalimentaire. En effet, la ques-tion de la transformation et de la valorisa-tion de la production agricole et halieutiquese pose toujours avec acuité. Et c’est la re-cherche & développement qui devraitcontribuer à une production alimentairefinie. Aujourd’hui, la région dispose d’uneimportante industrie de transformation desproduits de la mer, qui représente 20% de laproduction nationale. Toutefois, cette filièresouffre d'un déficit de compétitivité. Leconstat est le même pour l’agriculture de-vant la pléthore de production inhérente auPlan Maroc vert, particulièrement pour lesfilières agrumicole et primeuriste. D’où lepotentiel de transformation et de valorisa-tion qu’offrent le secteur agricole et celui dela pêche maritime.

PLAN RÉGIONAL AQUACOLE330 PARCELLES MISES À LA DISPOSITION

DES INVESTISSEURSBien qu’elle ne soit pas encore développéeau niveau de la région, l’aquaculture offredes perspectives de développement pourla région Souss-Massa. L’appel à manifes-tation d’intérêt relatif au plan régional aqua-cole, qui s’étend d’Imsouane à la provincede Sidi Ifni, sera prochainement lancé. Ceplan, qui dispose déjà d’un potentiel de pro-duction de l’ordre de 119.510 tonnes, est es-sentiellement constitué de quatre zones deproduction, totalisant ainsi plus de 4.110hectares. Les unités de production dispo-nibles pour la mise en place des fermes

aquacoles se répartissent en 330 parcellesdestinées à la conchyliculture, à la piscicul-ture et à l'algoculture. Ces espaces serontprochainement mis, par l’Agence nationalepour le développement de l’aquaculture, àla disposition des investisseurs pour la réa-lisation de leurs projets de fermes aqua-coles dans la région. Cet appel à manifes-tation d’intérêt attend la finalisation et lavalidation des études, notamment d’ac-ceptabilité environnementale.

LA RÉGION VEUT DÉVELOPPER L’INDUSTRIE NAVALE

Le besoin en termes d’industrie navale esténorme au port d’Agadir, surtout durantl’accostage des bateaux durant la périoded’arrêt biologique. En effet, l’enceinte por-tuaire abrite la première flotte au niveau na-tional, qui nécessite un entretien régulier(fréquence semestrielle). En attendant laconcrétisation du projet, plusieurs appelsd’offres ont été lancés, mais sans résultatprobant. Aujourd’hui, la région dispose desinfrastructures nécessaires et d’un savoir-faire accumulé depuis des années. C’estpourquoi le développement de cette indus-trie offre de nouvelles opportunités pour larégion.

LA RÉGION MISE SURL’AGROPÔLE ET HALIOPOLIS

La valorisation au sein du Parc industrielHaliopolis a été entamée après plusieursannées d’attente en raison des travaux ex

Les acteurs de la région Souss-Massa unissent leurs forces à tra-vers la création d’un collectif régio-nal pour le développement

économique et social. Au-delà de sa forcede proposition et de lobbying, le collectif,constitué de quatre chambres régionales,de la section patronale et du Conseil régio-nal du tourisme, est un interlocuteur pourl’ensemble des secteurs productifs au ni-veau de la région qui a pour objectif l’amé-lioration des performances économiquesde Souss-Massa. «Malgré l'essoufflementdes secteurs classiques, notamment l’agri-culture, le tourisme et la pêche, ce trio re-cèle encore de potentialités économiquesqu’il faut exploiter», explique Mohamed ElMoudene, porte-parole de ce collectif qui adéjà identifié les nouveaux secteurs de dé-veloppement en concertation avec leConseil régional Souss-Massa dans lecadre du Plan de développement régional.

AGRICULTUREUN POTENTIEL QUI NE DEMANDE

QU'À ÊTRE EXPLOITÉAlors que la région Souss-Massa est consi-dérée comme la première zone primeuristeet agrumicole, avec des productions repré-sentant respectivement 85 et 65% des ex-portations, en plus de filières laitière et desproduits de terroir très développées, le sec-teur agricole recèle d’autres potentialitéspermettant d'investir dans l'amont de la fi-lière. Actuellement, les structures installéespour la protection, en hiver, des culturesmaraîchères de primeurs sont marquéespar une prédominance du type canarienamélioré, qualifié de rudimentaire. Partantde ce constat, le besoin de reconversion duparc serricole se fait ressentir. De plus, il y ad’autres opportunités d’investissement auniveau des intrants agricoles, des équipe-ments hydro-agricoles, des machines dé-diées à l’élevage de bétail, mais aussi via ladiversification des marchés de l’export.

L’AGROALIMENTAIRELA RÉGION PEUT MIEUX FAIRE

Parmi les pistes de réflexion proposées parle collectif figure aussi le développement de

situ et in situ, qui étaient tributaires de nom-breuses procédures administratives. Au-jourd’hui, 9 acquéreurs sur 43 ont entaméla valorisation de leurs lots de terrain. Deplus, les travaux au sein du bâtiment d’ac-cueil, longuement attendus, viennent d’êtrelancés par la société mixte Parc HaliopolisSA. Pour ce qui est de l’Agropôle, notam-ment la première tranche, qui regroupe 79lots, elle est en cours de commercialisation.Au total, le projet de l’Agropôle, intégré dansla moitié restante du parc Haliopolis, estconstitué de 207 terrains industriels répartissur trois tranches. Par ailleurs, une autrestructure sera intégrée à côté du Parc Ha-liopolis et l’Agropôle. Il s'agit du Qualipôle, quis'étendra sur une superficie de 1 hectare.

TOURISMEDU POTENTIEL MALGRÉ TOUT

Le tourisme au niveau de la région Souss-Massa en général et d'Agadir en particulierdispose d'importantes opportunités d'in-vestissement à exploiter dans le cadre dudéveloppement du secteur touristique. Ils’agit essentiellement d'énormes besoinsen animation touristique et en projets de loi-sirs, outre le développement d’un tourismeaxé bien-être. S’ajoutent à cela le shopping,les MICE ainsi que la réhabilitation du parchôtelier dont une partie est vétuste et né-cessite une rénovation afin d'être conformeaux standards de commercialisation.

LE SECTEUR MINIER30% DU PATRIMOINE NATIONAL

Le secteur minier de la région Souss-Massareprésente près de 30% du patrimoine mi-nier national. Il est marqué par une pré-sence d'une structure géologique variée etparticulièrement réputée pour la concen-tration de nombreuses substances miné-rales, de métaux précieux, des métaux debase et d'autres substances utiles et indus-trielles à Taroudant, Tiznit et Tata. En té-moigne le nombre d'autorisations minièresoctroyées chaque année aux investisseurs.

SOUSS-MASSAUN GRAND GISEMENT D’ÉNERGIES

Dans le cadre de Programme national del’énergie solaire Noor, la province de Tataabritera la construction d’une centrale so-laire, Noor Tata, d'une capacité de produc-tion prévue de 500 MW dans la communed’Akka Ighane. Deux autres petites cen-trales sont programmées: l’une à Tagmout,d’une capacité de 25 MW, et l’autre à FamEl-Hisn, d’une capacité de 15 MW en pho-tovoltaïque (PV). En dehors de Tata, d’autresprovinces offrent un gisement d’énergiesolaire, notamment Tiznit et Taroudant. l

LES PISTES DE RELANCEwEn concertation avec le collectif régional pour le développement économique et social, le Conseil régionalSouss-Massa a identifié les niches de développement pour que la région relance sa croissance.

Développement économique

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