La reconstitution du matelas alluvial -...

18
Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de matelas alluvial consiste à rehausser le fond du lit mineur et/ou à réactiver l’apport de matériaux par les berges dans le but de stopper l’incision du lit mineur. Les objectifs Objectifs hydromorphologiques • Recréer une couche de substrat alluvial sur des tron- çons où celle-ci a disparu ou est trop peu épaisse. • Rehausser le fond du lit dans les secteurs incisés et limiter la poursuite de l’incision. • Rehausser la ligne d’eau d’étiage. • Diversifier les écoulements et les habitats du lit mineur : profondeurs, vitesses, substrats. • Diversifier les profils en travers. • Améliorer les connexions latérales par la rehausse attendue de la ligne d’eau. Réponses à quelques idées reçues Moyennant un diagnostic et des aména- gements appropriés, le risque d’inonda- tion dommageable n’est pas augmenté. Objectifs écologiques • Diversifier les biocénoses du lit mineur et des bancs alluviaux mobiles. • Améliorer les capacités auto-épuratoires par la pré- sence d’échanges au niveau de la zone hyporhéique. Autres gains attendus • Valoriser le paysage et les activités récréatives aux abords et dans le lit de la rivière. Des exemples de techniques envisageables • Apport de matériaux solides dans le cours d’eau • Restauration des processus d’érosion latérale par suppression des digues et des protections de berges Remarque : Ces différentes techniques peuvent être utilisées conjointement. Le choix des techniques sera déter- miné en fonction de la typologie du cours d’eau, notamment la puissance et le substrat géologique. 4 Restauration Graphies

Transcript of La reconstitution du matelas alluvial -...

Page 1: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

La reconstitution du matelas alluvial

La reconstitution de matelas alluvial consiste à rehausser le fond du lit mineur et/ou à réactiver l’apport de matériaux par les berges dans le but de stopper l’incision du lit mineur.

Les objectifs

■ Objectifs hydromorphologiques• Recréer une couche de substrat alluvial sur des tron-çons où celle-ci a disparu ou est trop peu épaisse.

• Rehausser le fond du lit dans les secteurs incisés et limiter la poursuite de l’incision.

• Rehausser la ligne d’eau d’étiage.

• Diversifier les écoulements et les habitats du lit mineur : profondeurs, vitesses, substrats.

• Diversifier les profils en travers.

• Améliorer les connexions latérales par la rehausse attendue de la ligne d’eau.

Réponses à quelques idées reçues

Moyennant un diagnostic et des aména-gements appropriés, le risque d’inonda-

tion dommageable n’est pas augmenté.

■ Objectifs écologiques• Diversifier les biocénoses du lit mineur et des bancs alluviaux mobiles.

• Améliorer les capacités auto-épuratoires par la pré-sence d’échanges au niveau de la zone hyporhéique.

■ Autres gains attendus• Valoriser le paysage et les activités récréatives aux abords et dans le lit de la rivière.

Des exemples de techniques envisageables• Apport de matériaux solides dans le cours d’eau

• Restauration des processus d’érosion latérale par suppression des digues et des protections de berges

Remarque : Ces différentes techniques peuvent être utilisées conjointement. Le choix des techniques sera déter-miné en fonction de la typologie du cours d’eau, notamment la puissance et le substrat géologique.

4Restauration

Graphies

Page 2: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

Des éléments complémentaires

■ Mise en garde de conception du projet• Apprécier le transport solide (zone de production, volume estimatif et granulométrie des alluvions transportés).

■ Références techniques pour la conception et la mise en œuvre du projet• Biotec, Malavoi J-R. (2007). Manuel de restauration hydromorphologique des cours d’eau, Agence de l’Eau Seine-Normandie. http:// www.eau-seine-normandie.fr/fileadmin/mediatheque/Collectivite/HYDROMORPHO/02Guide_terrain.pdf

• Concepts d’aménagements pour les élargissements : http://www.wsl.ch/land/products/rhone-thur/fr/elargissemen/welcome.php

■ Mesures complémentaires• Assurer un reméandrage [voir fiche « Le reméan-drage »].

• Retaluter les berges pour adoucir leur pente et améliorer les connexions latérales.

• Végétaliser les surfaces terrassées afin de limiter l’apparition d’espèces indésirables.

• Déterminer un espace de mobilité accepté, en cas de suppression de protections de berges, et définir des règles de gestion des parcelles riveraines.

Page 3: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

Reconstitution du matelas alluvial sur l’Ardèche : un exemple non réussi

■ La localisation

Pays France

Bassin hydrogr. Rhône - Méditerranée

Région(s) Rhône-Alpes

Département(s) Ardèche

Commune(s) Aubenas

Contexte règlementaire Non concerné

Références au titre des directives européennes

Réf. masse d’eau FRDR419

Réf. site Natura 2000 FR820 1657

■ L’opération

Catégorie Restauration

Type d’opération Reconstitution du matelas alluvial

Type de milieu concerné

Cours d’eau de zone intermédiaire

Enjeux (eau, biodiversité, climat)

Bon état des habitats

■ Le cours d’eau dans la partie restaurée

Nom L’Ardèche

Distance à la source 50 km

Largeur moyenne 60 m

Pente moyenne 1,5 ‰

Débit moyen 25 m3/s

Début des travaux Janvier 2002

Fin des travaux Juin 2002

Linéaire concerné par les travaux

1 000 m

■ Les objectifs du maître d’ouvrage• Favoriser le piégeage des matériaux et permettre la reconstitution d’un substrat pour les biocénoses aquati-ques.

• Protéger une digue en rive droite assurant la protection de plusieurs habitations.

• Resserrer la lame d’eau.

■ Le milieu et les pressionsL’Ardèche est un affluent important du Rhône avec un bassin versant de 2 500 km2 et une longueur totale de 120 km. Depuis les années cinquante, de nombreuses ex-tractions dans le lit majeur du cours d’eau ont provoqué une incision du fond du lit supérieur à un mètre à certains endroits. La rivière est globalement en déficit sédimen-taire et il existe peu de mobilité latérale du lit dans la zone de la boucle d’Aubenas. Le bon état écologique est considérablement déstabilisé par l’absence de matériaux, support de la vie aquatique. La sécurité publique est également en jeu avec une déstabilisation possible des ouvrages d’art (ponts, digues et protection de berges).

Reconstitution du matelas alluvial

■ Les opportunités d’interventionL’ensemble de ces pressions a conduit à inscrire des mesures de restauration du lit au sein du contrat de rivière Ardèche Claire.

Page 4: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

■ Les travaux et aménagementsCette opération est réalisée à titre expérimental.

Il était prévu dans un premier temps de mettre en place une dizaine d’épis en alternance rive droite /rive gauche. Puis dans un deuxième temps, après quelques crues créant une dynamique sédimentaire autour des épis, devaient être construit les mêmes ouvrages en face de ceux déjà en place. Les épis, de 20 m de long et de 2 m de large, sont consti-tués de gabions. Ils sont fixés à la roche-mère par des fers en béton sur une profondeur d’un mètre environ.

La première phase a été réa-lisée en janvier 2002. Deux années de reprise d’une nouvelle dynamique se sont écoulées favorablement.

Mais, en 2004, une forte crue a endommagé et détruit plusieurs ouvrages. Faute de trouver une solution techni-que permettant un ancrage des ouvrages plus résistants, les travaux ont été arrêtés. Ainsi, la deuxième phase n’a jamais été réalisée.

IGN - Scan25®

État initial du lit de l’Ardèche au niveau du quartier Saint-Pierre (2001).

Installation des épis en matelas Réno en 2002.

Fin des travaux en 2002

Synd

icat

Ard

èche

Cla

ireSy

ndic

at A

rdèc

he C

laire

Synd

icat

Ard

èche

Cla

ire

Page 5: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

■ La démarche règlementaireDossier de déclaration au titre de la loi sur l’eau.

■ La gestionAucune mesure de gestion particulière n’a été prise.

■ Le suiviAucun suivi biologique n’a été entrepris spécifi-quement pour évaluer l’opération de restauration. Cependant, un indice biologique global normalisé (IBGN) a été réalisé sur l’ensemble de la vallée de l’Ardèche. Il ne montre pas, au niveau du site, d’évo-lution particulière.

■ Le bilan et les perspectivesÉtant donné la destruction de plusieurs ouvrages, il est certain que les objectifs de départ ne sont pas remplis. Toutefois, on constate grâce aux aménage-ments restés en place une diversification des écou-lements. Le piégeage des matériaux grossiers paraît cependant assez faible au niveau du secteur con-cerné par l’opération, les zones de bancs alluviaux étant situées à plusieurs kilomètres en amont. Il est probable que l’opération aurait mis un temps certain à apporter les effets attendus.

Il n’y a pas eu de suites directes à cette action mais la problématique de gestion du transport solide est aujourd’hui intégrée à la démarche de SAGE sur le bassin versant de l’Ardèche.

Reconstitution du matelas alluvial

Épis végétalisés, en juin 2007.

Épis détériorés, en 2007.

Synd

icat

Ard

èche

Cla

ireSy

ndic

at A

rdèc

he C

laire

■ La valorisation de l’opérationNon concerné.

Page 6: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

■ Coûts En euros HT

Coût des études (maîtrise d’œuvre) 3 900

Coût des acquisitions non concerné

Coût des travaux et aménagementssoit, au mètre linéaire :

33100 37

Coût de la valorisation non concerné

Coût total de l’action 37 000

Partenaires financiers et financements :Conseil général (45 %), agence de l’eau (35 %), commune d’Aubenas (20 %).

Partenaires techniques du projet :Commune d’Aubenas, conseil général, agence de l’eau.

Maître d’ouvrage Syndicat Ardèche Claire

Contact Anne FellSyndicat Ardèche [email protected]

Page 7: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

Restauration du matelas alluvialde la Clouère par recharge granulométrique

■ La localisation

Pays France

Bassin hydrogr. Loire - Bretagne

Région(s) Poitou-Charentes

Département(s) Vienne

Commune(s) Availles-Limouzine

Contexte règlementaire Non concerné

Références au titre des directives européennes

Réf. masse d’eau Non déterminé

Réf. site Natura 2000 Non concerné

■ L’opération

Catégorie Restauration

Type d’opération Reconstitution du matelas alluvial

Type de milieu concerné

Cours d’eau de zone intermédiaire

Enjeux (eau, biodiversité, climat)

Bon état des habitats, qualité de l’eau

■ Le cours d’eau dans la partie restaurée

Nom La Clouère

Distance à la source 6,6 km

Largeur moyenne 2,5 m

Pente moyenne 1,5 ‰

Débit moyen 40 m3/s

Début des travaux Été 2008

Fin des travaux Été 2008

Linéaire concerné par les travaux

324 m

■ Les objectifs du maître d’ouvrage• Reconstituer la couche d’armure du ruisseau pour stop-per l’incision.

• Tester les modalités techniques de la recharge en gra-nulats appliquée sur petit cours d’eau.

• Évaluer les gains morphologiques et biologiques.

Reconstitution du matelas alluvial

La Clouère, secteur L, avant les travaux.

Mic

hel B

ram

ard

– O

nem

a

■ Le milieu et les pressionsLa Clouère, cours d’eau cyprinicole de 65 ki-lomètres de long, est un affluent du Clain en rive droite. Elle draine un bassin versant de 382 km2.

Une portion du cours d’eau a été recalibrée et rectifiée dans les années soixante à des fins agricoles. Cela a conduit à un raccourcissement du linéaire du cours d’eau et a perturbé ainsi son fonctionnement hydromorphologique. Le lit s’est incisé par des phénomènes d’érosion progressive et d’érosion de berges. Le substrat est absent (affleurement de la roche mère) ou fortement colmaté (sables). Les ouvrages d’arts (un pont et des buses) sont affouillés et consti-tuent des obstacles aux migrations piscicoles. La ripisylve est éparse et les berges fragilisées.

Page 8: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

Les débits d’étiage, naturellement sévères, sont im-pactés par la présence d’étangs à l’amont. Le secteur concerné par les travaux peut subir les années les plus sèches un assec total du linéaire.

■ Les opportunités d’interventionDans ce contexte de dégradation et face à l’irréver-sibilité des phénomènes d’incision, la restauration d’une portion de la Clouère est envisagée. Cette restauration s’inscrit dans un contexte particulier puisque ce projet expérimental, initié par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema),

IGN - Scan25®

Mic

hel B

ram

ard

– O

nem

aLa Clouère, secteur L, à l’étiage, après ajout de blocs et de graviers, six jours après la fin des travaux.

le syndicat intercommunal d’aménagement du Val de Clouère (SIAVC) et la fédération départementale de pêche, a été réalisé hors contrat sur le bassin. Il doit servir à la définition du prochain contrat de restauration et d’entretien (CRE). Ce projet vise à expérimenter des techniques de restauration inno-vantes, peu coûteuses, généralisables sur des grands linéaires. Elles s’ajustent avec le temps et la dynami-que sédimentaire du cours d’eau, contrairement aux techniques utilisées jusque là telles que la mise en place d’épis et de seuils ou la pose de gros blocs et de sous-berges.

■ Les travaux et aménagementsTrois types de techniques de restauration doivent être testés entre 2008 et 2010 :

• 2008 : recharge en granulats employée seule ;

• 2009 : retalutage de berges (déblai-remblai) et recharge en granulats ;

• 2010 : (première année du CRE) : création d’un nouveau lit (reconstitution de méandres).

La présente fiche de retour d’expérience correspond à la première phase test : recharge en granulats em-ployée seule.

Un apport de matériaux sur 30 cm d’épaisseur (en moyenne), soit 400 tonnes de granulats, est fait dans le lit du cours d’eau. Les matériaux sont composés d’un mélange hétérogène de blocs, de pierres, de cailloux et de graviers de granit issu d’une carrière

Page 9: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

proche correspondant à la même nature géologique que ce tronçon de cours d’eau. Les granulats domi-nants composant la couche d’armure de ce type de cours d’eau en bon état sont composés de cailloux et de petites pierres (16 à 128 mm). La disposition hétérogène des granulats permet également de reconstituer par pincement de la lame d’eau un lit d’étiage dans les portions sur-élargies et de profon-deurs faibles et homogènes. Le rehaussement d’une partie du lit mineur et la variation des épaisseurs de sédiment (de 10 à 50 cm) permettent également de reconstituer des faciès d’écoulement rapide dans les portions qui en étaient dépourvues.

La recharge en granulats n’étant pas suffisante pour compenser l’incision du lit, deux microseuils et une rampe latérale enrochée sont réalisés pour assurer la franchissabilité de l’ouvrage amont (radier de pont dénoyé). Une assise en gros blocs libres sélectionnés à partir du tri manuel des éléments les plus grossiers livrés par le carrier, est posée sur le fond du lit (sans ancrage ni pose de géotextiles). Cette base a été recouverte du même mélange de cailloux, pierres et blocs utilisé pour la reconstitution du matelas alluvial.

Une pêche électrique de sauvetage est réalisée juste avant les travaux. Les petits poissons sont stockés sur une source latérale en vivier et remis en place à la fin du chantier. Les plus gros, plus difficiles à garder en captivité, sont déplacés à l’amont immédiat de la zone des travaux.

■ La démarche règlementaireDossier de déclaration au titre de la loi sur l’eau :

3.1.2.0 : Modification du profil en long ou le profil en travers du lit mineur d’un cours d’eau ou dériva-tion d’un cours d’eau.

■ La gestionEn dehors des travaux habituels de traitement de la ripisylve, aucune mesure de gestion particulière n’est envisagée.

■ Le suiviUn état initial est réalisé en 2008 par le SIAVC, la fédération départementale de la pêche et l’Onema. Pour caractériser les habitats et quantifier les évo-lutions physiques, un « score d’hétérogénéité » est réalisé ainsi qu’un profil en long, accompagnés d’un relevé photographique précis. Un suivi des popula-tions de poissons et des invertébrés est également mis en œuvre, ainsi qu’un suivi des températures de l’eau. En 2009, une partie du suivi (aspects biologi-ques et températures de l’eau) n’a pu être réalisé en raison de l’assèchement précoce de ce tronçon de cours d’eau.

Reconstitution du matelas alluvial

La Clouère, secteur L, lors d’un étiage sévère trois mois après les travaux.

Mic

hel B

ram

ard

– O

nem

aSé

bast

ien

Jous

sem

et –

Féd

érat

ion

dépa

rtem

enta

le d

e la

pêc

he

La Clouère, secteur L, dix mois après travaux.

■ Le bilan et les perspectivesIl est trop tôt pour évaluer complètement les gains de l’opération. Le suivi morphologique permet d’ob-server un gain important (mesuré à partir du score d’hétérogénéité). Les relevés du profil en long per-mettent de localiser et quantifier la reconstitution des écoulements rapides (radiers). Le suivi photogra-phique a permis de repérer après les crues hivernales des apports localisés mais significatifs de sable, mais ils n’ont pas été quantifiés. Les granulats employés, hétérogènes, présentent une bonne résistance aux crues. Ils ont très peu bougé même dans des secteurs à fortes contraintes (rampe enrochée, crête des seuils), mais aucune crue importante n’est survenue durant l’hiver 2008-2009 (crue de retour proche de 1 à 1,5 ans). Des problèmes techniques n’ont pas permis de tirer de conclusions sur le suivi thermique avant et après travaux. Les écoulements hyporhéi-ques (à travers les granulats du fond du lit mineur) apparaissent plus frais que les écoulements libres en période estivale (de 0,2 à 0,7 °C sur la période des relevés), mais il n’est encore pas possible d’évaluer le gain global de l’aménagement sur le régime thermi-que du cours d’eau.

Page 10: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

Un assèchement précoce durant l’été 2009 n’a pas permis de réaliser les suivis biologiques.

Sur cette portion de Clouère, l’ensemble du linéaire qui sera traité (avec les chantiers de fin 2009 et de 2010), sera supérieur à un kilomètre. Cela devrait permettre d’observer des évolutions sensibles des in-dicateurs biologiques si les conditions hydrologiques le permettent.

■ La valorisation de l’opérationDes articles de presse, des communications en confé-rence et des visites guidées ont été réalisés.

■ Coûts En euros HT

Coût des études non connu

Coût des acquisitions non concerné

Coût des travaux et aménagementssoit, au mètre linéaire :

8 140 25,5

Coût de la valorisation non concerné

Coût total de l’opération 8 140

Partenaires financiers et financements :fédération départementale de la pêche, fédération nationale pour la pêche en France, conseil régio-nal.

Partenaires techniques du projet :Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) - délégation interrégionale Centre - Poitou-Charentes, fédération départementale de la pêche.

• Arsento R., Bramard M. (2008). Projet de restauration hydromorphologique de la Clouère, com-mune d’Availles-Limouzine (86). Document de travail Onema DiR 4 » : 18.

• Bilan intermédiaire travaux de restauration de la Clouère amont (à paraître)

• Bardon, E. (2009). Restauration hydromorphologique des petits cours d’eau de plaine : synthèse, comparaison et choix des techniques à appliquer, Onema, Université de Poitiers : 115p.

Maître d’ouvrage Syndicat intercommunal du Val de Clouère

Contact Nicolas HutinSyndicat intercommunal d’aménagement du Val de clouère 58 rue Principale 86160 Saint-Maurice-La-Clouère [email protected]

La Clouère, secteur L, en crue en 2009.

Mic

hel B

ram

ard

– O

nem

a

Page 11: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

Le ruisseau de Saulny avant restauration.

Séba

stie

n M

ouge

nez

- One

ma

Restauration des habitats de l’écrevisseà pieds blancs par la recharge sédimentaire du ruisseau de Saulny

■ La localisation

Pays France

Bassin hydrogr. Rhin - Meuse

Région(s) Lorraine

Département(s) Moselle

Commune(s) Saulny

Contexte règlementaire ZNIEFF de type II

Références au titre des directives européennes

Réf. masse d’eau FRCR372

Réf. site Natura 2000 Non concerné

■ L’opération

Catégorie Restauration

Type d’opération Reconstitution du matelas alluvial

Type de milieu concerné

Cours d’eau de tête de bassin

Enjeux (eau, biodiversité, climat)

Conservation d’espèces patrimoniales

■ Le cours d’eau dans la partie restaurée

Nom Le ruisseau de Saulny

Distance à la source 2,5 km

Largeur moyenne 1 m

Pente moyenne 4 ‰

Débit moyen 0,002 m3/s

Début des travaux Février 2009

Fin des travaux Mars 2009

Linéaire concerné par les travaux

700 m

Reconstitution du matelas alluvial

■ Les objectifs du maître d’ouvrage• Restaurer les habitats de l’écrevisse à pieds blancs.

• Initier une dynamique auprès des élus sur la restaura-tion physique des cours d’eau.

■ Le milieu et les pressionsLe ruisseau de Saulny (ou ruisseau de Woippy) est un petit cours d’eau, affluent de la Moselle, parcourant sur 8 km les côtes calcaires de Moselle. La vallée est inventoriée en tant que zone naturelle d’intérêt environnementale fau-nistique et floristique (ZNIEFF de type II) et possède des pelouses calcaires gérées par le Conservatoire des sites lorrains. Ce cours d’eau abrite l’écrevisse à pieds blancs, seule population connue du département de la Moselle.

De nombreux points noirs ont été relevés sur ce cours d’eau : entrave à la circulation par des buses, plans d’eau sur le cours d’eau, colmatage, encombrement du lit par des embâcles formant des bouchons de détritus (batte-ries, déchets), pollutions diffuses (agricoles et urbaines), recouvrement du lit, aménagement artificiel des berges. L’accumulation de ces pressions a des effets sur la faune du ruisseau et notamment sur les écrevisses.

Page 12: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

IGN - Scan25®

Le ruisseau de Saulny, en 2009, après restauration du substrat du fond du lit.

Séba

stie

n M

ouge

nez

- One

ma

Séba

stie

n M

ouge

nez

- One

ma

Travaux de traitement de la ripisylve sur le ruisseau de Saulny.

Page 13: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

■ Les opportunités d’interventionDepuis 2002, la population d’écrevisses à pieds blancs est suivie par les agents de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema). Leur comp-tage régulier a permis de mettre en évidence un fort déclin de la population. Suite à ces observations, l’Onema et le conseil général sollicitent la commune de Saulny pour entreprendre la restauration du ruis-seau. La commune accepte de réaliser ces travaux et les inscrit dans le cadre de la mise en valeur de l’envi-ronnement du village.

■ Les travaux et aménagementsLa contrainte de certains usages (plans d’eau, cul-tures) limite l’ampleur des travaux. Quinze mètres cubes de matériaux calcaires et une trentaine de tuiles sont apportés dans la zone amont du cours d’eau colmaté par des sédiments fins issus du plan d’eau. Les tuiles serviront de caches pour les écrevis-ses. Les travaux consistent également à entretenir la végétation, à nettoyer les embâcles bloquants et à replanter quelques essences locales.

■ La démarche règlementaireHors procédure « Déclaration au titre de la loi sur l’eau », la recharge granulométrique ayant été faite sur moins de 100 m. La direction départementale de l’agriculture et de la forêt (DDAF) partenaire du pro-jet a simplement été avertie des travaux.

■ La gestion

Aucune mesure de gestion particulière n’a été prise.

Reconstitution du matelas alluvial

■ Le suiviUn état initial est réalisé en 2007 et 2008. Il porte uniquement sur le comptage des écrevisses. Un suivi post-travaux est réalisé en 2009 par l’Onema avec les techniciens du conseil général. Ce suivi est prévu pour cinq ans à raison de deux comptages par an.

■ Le bilan et les perspectivesLe comptage réalisé début juillet 2009 a donné des résultats très encourageants. La densité observée est comparable à la densité estimée en 2001. Le nombre d’écrevisses est 3,5 fois plus important qu’en 2008. De nombreux juvéniles ont d’ailleurs été observés cette année, notamment sur la station correspondant au secteur ayant bénéficié de la recharge sédimentaire.

Ce projet a reçu l’adhésion des élus locaux. À pré-sent, la commune de Saulny souhaite s’engager dans un programme de restauration plus global, intégrant l’ensemble du bassin versant et associant les communes voisines. La participation financière de chaque commune s’effectuera au prorata du linéaire de berge qui la concerne. La commune de Saulny se portera à nouveau maître d’ouvrage pour ce pro-gramme de restauration qui vise la restauration de la continuité écologique, l’amélioration de l’hydro-morphologie des cours d’eau et la lutte contre les inondations.

■ La valorisation de l’opérationUne sortie de terrain est organisée avec les élus lors du comptage des écrevisses en juillet 2009.

Prospection nocturne lors du suivi des populations d’écrevisse à pied blancs.

Vinc

ent B

urgu

n - O

nem

a

Page 14: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

■ Coûts En euros HT

Coût des études non connu

Coût des acquisitions non concerné

Coût des travaux et aménagementssoit, au mètre linéaire :

7 500 150

Coût de la valorisation non concerné

Coût total de l’action 7 500

Partenaires financiers et financements :Conseil général (40 %), agence de l’eau (50 %), commune de Saulny (10 %).

Partenaires techniques du projet :Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) - délégation interrégionale nord-est, Onema service départemental, conseil général, DDAF, Conservatoire des sites lorrains, agence de l’eau.

Maître d’ouvrage Mairie de Saulny

Contact Commune de Saulny9 rue de l’Eglise - 57140 Saulny [email protected]

Vinc

ent B

urgu

n - O

nem

a

Une écrevisse à pieds blancs retrouvée dans le ruisseau de Saulny lors du suivi de l’opération.

Page 15: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

Rehaussement du fond du lit du Trec et valorisation paysagère du site

■ La localisation

Pays France

Bassin hydrogr. Adour - Garonne

Région(s) Aquitaine

Département(s) Lot-et-Garonne

Commune(s) Marmande

Contexte règlementaire Non concerné

Références au titre des directives européennes

Réf. masse d’eau FRFR632 - RNABE

Réf. site Natura 2000 Non concerné

■ L’opération

Catégorie Restauration

Type d’opération Reconstitution du matelas alluvial

Type de milieu concerné

Cours d’eau de zone intermédiaire

Enjeux (eau, biodiversité, climat)

Continuité écologique, bon état des habitats

■ Le cours d’eau dans la partie restaurée

Nom Le Trec

Distance à la source 24,8 km

Largeur moyenne Entre 6 et 7 m

Pente moyenne 4 ‰

Débit moyen 92,3 m3/s

Début des travaux Octobre 2006

Fin des travaux Juin 2008

Linéaire concerné par les travaux

570 m

■ Les objectifs du maître d’ouvrage• Réaliser un aménagement paysager autour du cours d’eau.

• Stopper le déchaussement des ouvrages d’art.

• Limiter l’incision du cours d’eau.

■ Le milieu et les pressionsLe Trec est un cours d’eau de deuxième caté-gorie piscicole de 25,5 kilomètres qui se jette dans la Garonne au niveau de la commune de Marmande. Il draine un bassin versant de 203 km2. Le Trec joue potentiellement le rôle de zone refuge, d’aire de repos, de croissance et de reproduction d’espèces de poissons de la Garonne, axe à migrateurs amphihalins.

Reconstitution du matelas alluvial

Mai

rie d

e M

arm

ande

Confluence de la Garonne et du Trec à Marmande en 2008, avant les travaux de restauration.

Page 16: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

■ Les opportunités d’interventionLa ville de Marmande s’engage à mettre en place un Agenda 21, qui répond aux enjeux du dévelop-pement durable. Sur le thème « Protéger, valoriser les espaces naturels » elle entreprend les travaux d’aménagement du Trec. La direction départemen-tale de l’équipement (DDE) est également intégrée au projet pour assurer la sécurité au niveau de la confluence avec la Garonne.

IGN - Scan25®

Le Trec en 2008, dix mois après les travaux de restauration. Diversification des écoulements par l’apport de matériaux.

L’érosion régressive dans le lit de la Garonne, liée à l’impact cumulé de nombreuses activités anthro-piques (seuils, chaussées de moulin, extraction de granulats, etc.) est remontée jusqu’au Trec. Elle a provoqué une forte incision du lit mineur et la désta-bilisation des berges. Ces mécanismes mettaient en péril la voirie, les réseaux d’eaux pluviales situés en rive droite et les deux ouvrages de franchissement du cours d’eau. Les piles d’une passerelle étaient dé-chaussées ainsi que la buse Armco de 33 m de long.

Mic

hel B

ram

ard

– O

nem

a

Page 17: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

OnemaMai 2010

■ Les travaux et aménagementsLes contraintes foncières et d’usages ne permettent pas de travailler en dehors du lit mineur.

Les travaux consistent à rétablir la pente initiale du cours d’eau par la mise en place de huit petits seuils (hauteur de 20 cm, longueur de 6 m, profondeur d’au moins 1 m) réalisés à partir de blocs rocheux, répartis sur l’ensemble du tronçon restauré et d’un grand seuil en amont immédiat de la confluence avec la Garonne (hauteur de 1,4 m, longueur de 25 m). Pour restaurer le substrat, des sables et des graviers sont introduits entre les seuils (sur 30 cm de profondeur environ). Quelques blocs, de 25 à 50 cm, sont également ajou-tés. La buse Armco est équipée d’un franchissement pour la petite faune terrestre et d’un lit d’étiage (substrats meubles et graveleux). Les berges sont ensemencées d’hélophytes et de boutures de plans.

■ La démarche règlementaireDossier d’autorisation au titre de la loi sur l’eau

3.1.2.0. Modification du profil en long ou du profil en travers du lit mineur d’un cours d’eau ou dériva-tion d’un cours d’eau.

3.1.4.0. Consolidation ou protection des berges.

■ La gestionAucune mesure de gestion particulière n’a été prise.

■ Le suiviUn état initial est réalisé par un bureau d’étude en 2004. Des relevés topographiques et des inventaires sur la ripisylve et les macrophytes sont entrepris. Les données sur la composition du peuplement de pois-son sont issues de la bibliographie.

Reconstitution du matelas alluvial

Le Trec en 2008, dix mois après les travaux de restauration. Diversification des écoulements et plantations d’hélophytes.

Après les travaux, aucun suivi n’est réalisé. Seule la végétation en berge et dans le lit mineur est obser-vée jusqu’à la fin 2009.

■ Le bilan et les perspectivesCe chantier permet de restaurer partiellement la pente initiale du cours d’eau. Avant les travaux, celle-ci était de 13 ‰ en aval de la buse Armco. Suite aux travaux, elle est ramenée entre 2 et 4 ‰ sur l’en-semble du tronçon restauré. La circulation des pois-sons peut ainsi être rétablie au niveau de la buse.

Les écoulements, la ripisylve et les habitats aquati-ques se sont rediversifiés. En aval de trois seuils, des fosses de dissipation de l’énergie se sont créées, de même que des dépôts de matériaux dans la zone d’élargissement du lit.

Mic

hel B

ram

ard

– O

nem

a

Mic

hel B

ram

ard

– O

nem

a

Exemple d’un seuil créé sur le Trec en 2008, dix mois après les travaux.

Page 18: La reconstitution du matelas alluvial - Sandresandre.eaufrance.fr/ftp/public/incoming/AERMC/Metadonnees...Onema Mai 2010 La reconstitution du matelas alluvial La reconstitution de

Une fois l’aménagement paysager des berges effec-tué, le cours d’eau retrouve une place dans la ville. Les riverains et représentants de la pêche locale se sont réappropriés le milieu. Une augmentation de l’activité pêche est d’ailleurs observée.

Ces aménagements permettent également de limiter les travaux systématiques et inefficaces de renforce-ment de berge par des techniques « dures ». Elle réalise ainsi de nombreuses économies.

Cependant, on peut regretter que les aménagements traitent les effets et non les causes. L’absence de transport solide, interrompu par les ouvrages amont, empêche tout renouvellement du substrat. De plus, la mauvaise qualité physico-chimique de l’eau et le colmatage du substrat par des fines et des algues filamenteuses, tous deux liés à des rejets urbains non traités, ne permettent pas une recolonisation du milieu par des espèces polluo-sensibles.

■ La valorisation de l’opérationDeux réunions publiques sont organisées. Des arti-cles de presses et une exposition à destination de la population sont réalisés. Un aménagement piéton le long du Trec sera aménagé prochainement.

■ Coûts En euros HT

Coût des études 23 200

Coût des acquisitions non concerné

Coût des travaux et aménagementssoit, au mètre linéaire :

560 000 982

Coût de la valorisation non concerné

Coût total de l’action 604 200

Partenaires financiers et financements :commune de Marmande, Union européenne (FEOGA–G), direction régionale de l’environnement (DI-REN), conseil général et conseil régional.

Partenaires techniques du projet :direction départementale de l’équipement (DDE), direction départementale de l’agriculture et de la forêt (DDAF) - Service police de l’eau (SPE), Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) – Service départemental

Maître d’ouvrage Commune de MarmandeService Environnement

Contact Nathalie Lepot Commune de Marmande, service environnement [email protected]

Mic

hel B

ram

ard

– O

nem

a

La confluence entre la Garonne et le Trec à Marmande en 2008, après restauration.