La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

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République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université Akli Mohand Oulhadj – BOUIRA Faculté des Lettres et des Langues Département des Lettres et Langue Française Mémoire de master académique Domaine : Lettres et Langues Filière : Langue Française Spécialité : Sciences du Langage Thème : Présenté par : Sous la direction de : BAZOUCHE Fatiha LARACHI Sofiane BOUSTA Rania Soutenu publiquement le : 5 octobre 2016 Devant le jury : - BOUSSIGA Aissa Président(e) - LARACHI Sofiane (encadreur) - MILOUDI Youghortta (examinateur) Année universitaire : 2015/2016. La polyphonie linguistique dans le discours journalistique : cas d’épidémie d’Ebola dans le quotidien EL-Watan.

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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université Akli Mohand Oulhadj – BOUIRA

Faculté des Lettres et des Langues Département des Lettres et Langue Française

Mémoire de master académique Domaine : Lettres et Langues

Filière : Langue Française Spécialité : Sciences du Langage

Thème :

Présenté par : Sous la direction de :

BAZOUCHE Fatiha LARACHI Sofiane BOUSTA Rania

Soutenu publiquement le : 5 octobre 2016

Devant le jury :

- BOUSSIGA Aissa Président(e)

- LARACHI Sofiane (encadreur)

- MILOUDI Youghortta (examinateur)

Année universitaire : 2015/2016.

La polyphonie linguistique dans le discours journalistique : cas

d’épidémie d’Ebola dans le quotidien EL-Watan.

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DÉDICACE

Nous dédions ce modeste travail à ceux qui comptent le plus pour nous au monde,

ceux qui nous entourent d'amour et de tendresse, et qui illuminent notre chemin de leur

bienveillance, joyaux de notre vie, Mère et Père et sans oublier nous frères et sœurs pour leurs

encouragements constants, leur écoute, leurs paroles toujours motivantes, et bien plus encore.

Et à tous nos amis (es), particulièrement à notre chère amie ESSEDIK Zineb.

Rania et Fatiha

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REMERCIEMENTS

À l'issue de ce travail de mémoire, nous tenons à remercier tout d'abord notre bon

DIEU tout puissant, de nous avoir procuré patience et volonté pour aboutir et pour son aide

miséricordieuse durant nous années d'étude.

Nous tenons à remercier notre encadreur Monsieur LARACHI Sofiane maître assistant

au département de Français, Bouira, pour avoir dirigé et guidé ce travail.

Toute notre gratitude va vers notre amie que nous avons rencontrée à la bibliothèque

de Bouira qui est Djourdikh Malika, pour ses conseils bibliographiques et pour avoir pris le

temps, lors de nos quelques rencontres, de répondre à nos questions.

Remerciements également à tous nous professeurs universitaires qui nous ont initiés à

la recherche en Sciences du Langage.

Merci à tous nos amis et proches, pour leur aide, pour patience, pour leur soutien, tout

particulièrement, à AMERANI Amine, HADJI Ahcen, AIGOUNE Hamid, et DJOUGHLEL

El Hadi.

Enfin, nous remercions les membres de jury pour avoir accepté de lire et d’évaluer ce

modeste travail.

Merci à tous.

Fatiha et Rania

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RÉSUMÉ :

Le discours de presse est constitué de plusieurs genres journalistiques. En effet,

chaque type a ses propres caractéristiques, c’est ce qui donne à chaque partie et à chaque

article de la presse écrite un statut unique et particulier par rapport aux autres parties en

présence. Dès lors, cette particularité se manifeste dans la rédaction qui a pour but la diffusion

de l’information.

L’écriture journalistique fait appel à un ensemble de procédés discursifs qui

contribuent à s’exprimer dans un contexte spécifique à travers un discours doublement

articulé, à la fois explicite et implicite. Dans notre étude, nous avons tenté de trouver les

formes de la polyphonie qui justifient les échos de plusieurs voix manifestées, éventuellement

par la présence de deux énonciateurs dans un discours de presse. En effet, nous nous étions

intéressées principalement aux quatre genres journalistiques à savoir : la chronique, l’enquête,

le filet et le compte-rendu qui relèvent du quotidien El- Watan au sujet d’épidémie « Ebola ».

Cela veut dire que tels genres de presse écrite pourraient nous aider à mener à bien notre

travail qui consiste à relever le positionnement énonciatif des journalistes dans leur propre

discours. Ce dernier se situe entre l’effacement et l’engagement énonciatif. De ce fait, le

journaliste qui doit rapporter l’évènement aux lecteurs est soumis aux contraintes médiatiques

à visée éthique et de captation.

Mots clés : discours journaliste, genre journalistique, polyphonie (plusieurs voix).

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ABSTRACT:

The speech of press consists of several journalistic kinds. Indeed, each type has its

own characteristics; this is what gives to each part and each article of the newspaper a specific

and particular statute compared to the other involved parts. As a result, this characteristic

appears in the drafting the purpose of which is the diffusion of information.

The journalistic writing calls upon a whole of discursive processes which contribute to be

expressed in a specific context through a doubly articulated speech, explicit and implicit at the

same time. In our study we have tried to find the forms of the polyphony which justifies the

echoes of several voices possibly expressed by the presence of two enunciators in a speech of

press. Indeed, we were interested mainly in the four journalistic kinds known as: the

chronicle, the investigation, the filler and the report which concern the daily newspaper El

Watan about the subject of Ebola, this means that such kinds of written newspaper could

help us in undertaking our simple work easily, which consists in raising enunciative

positioning of the journalists in their own speech. This latter is between effacement and

enunciative engagement. Therefore, the journalist who must bring back the event to the

readers is subjected to the media constraints with ethical or captation aims.

Key words : The speech of press, journalistic kinds, polyphonie.

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LISTE DES ABRÉVIATIONS :

A : Allocutaires textuels.

ALLO : L’allocutaire.

at (t 0) : Allocutaires d’énoncé.

APC : Agence de presse française.

Configuration : La configuration polyphonique.

DCé : Discours cité.

DCt : Discours citant.

(DD) : Discours direct.

(DDL) : Discours direct libre.

(DI) : Discours indirect.

(DIL) : Discours indirect libre

(DR) : Discours rapporté.

Ê-d : Êtres discursifs.

FHV : Fièvre Hémorragique Virale.

GEN : Signifie « il est généralement vrai que. »

L : Locuteurs textuels.

l0 : Locuteurs d’énoncé au moment de l’énonciation (t=0).

lt (t 0) : Locuteurs d’énoncé.

Liens : Les liens énonciatifs.

LOC : Locuteur lui-même.

Locuteur-L : « Locuteur en tant que tel. »

Locuteur- : « Locuteur comme être du monde. »

LOCt : Locuteur, celui-ci peut être lui-même à un autre moment t.

(LOI) : Tiers collectifs Homogènes.

LV : Les Locuteurs Virtuels.

Nég : Négation.

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NL : Les Non-Locuteurs

OMS : l’organisation mondiale de la santé.

(ON) : Tiers collectifs Hétérogènes.

p : La première propositions.

PDV : Le point de vue.

q: La seconde propositions.

ScaPoLinE : La théorie Scandinave de la Polyphonie Linguistique.

Structure-p : La structure polyphonique.

T : Tiers individuels textuels .

TIERS : Une tierce (troisième) personne.

t (t 0) : Tiers individuels d’énoncé.

‘ ’ Signifie ‘est un argument en faveur de.

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Introduction générale : Depuis une trentaine d’années, le discours médiatique est devenu un objet d’étude à

part entière pour les sociologues, les chercheurs en sciences politiques et les spécialistes en

analyse du discours. De celui-ci dérive le discours journalistique qui constitue un champ

d’investigation vivement sollicité par les sciences du langage. L’intérêt grandissant dans cette

étude s’explique par la particularité du genre auquel le discours de presse appartient, à savoir

les genres d’informations et d’opinions. Ce discours constitue à partir d’un choix partiel et

particulier accompli par l’équipe de rédaction. De plus, il sert principalement à fournir

l’information dont l’interprétation dépend des connaissances rapportées et de la situation

d’énonciation, et de circonstance dans laquelle elle est mise en œuvre.

Parler d’informations journalistiques ; nous conduit vers une hystérie collective des

tapages médiatiques. Qui est presque toujours loin du sens propre “d’informer”, dont le but

est bien clair, c’est de transmettre un savoir à qui est censé ne pas le posséder. Par contre, le

sens reconnu pour cette notion n’est pas du tout le même ; car le journaliste, le producteur ou

l’informateur doit gérer une double finalité : celle de « faire savoir », et une autre de

captation qui tend, selon une logique commerciale, à attirer le plus grand nombre public pour

survivre à la concurrence. Ce qui mène, les médias à être éventuellement des agents

manipulateurs. Raisonnablement, pour parler de manipulation chez Charaudeau :

« Il faut quelqu’un (ou une instance) ayant intention de faire croire à quelqu’un d’autre (ou une autre instance) quelque chose qui n’est pas nécessairement vraie), pour le penser (ou agir) dans certain sens qui soit profitable au premier ; de plus il faut que cette autre entre dans ce jeu sans s’en rendre compte. » (P. Charaudeau 2005 :212).

La manipulation est donc accompagnée d’une tromperie, dont le manipulé (le lecteur

ou la cible) est souvent victime. Cette action ne peut pas être aussi simple, car le journaliste

par son tour est obligé de respecter certaines contraintes à savoir : le statut du journal,

l’éthique journalistique et bien d’autres. Alors, il intervient dans une autre stratégie qui lui

permet d’introduire sa propre vision du monde à travers les dires d’autrui.

Ces derniers, font allusion à un phénomène très reconnue en analyse du discours, c’est

ce qu’on appelle la « polyphonie », qui admet la pluralité de voix dans un même énoncé, cette

notion est devenue un outil conceptuel très important et pour l’analyse du discours et pour la

linguistique. En somme, le locuteur scripteur (journaliste) constitue la source matérielle des

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énoncés et des actes d’énonciation ; ils se positionnent le plus souvent par rapport à d’autres

locuteurs réels ou simplement imaginés. Cependant, la présence de plusieurs voix demeure

d’une accessibilité très reconnaissante, surtout dans les textes de la presse écrite, c’est ce qui

nous mène à poser ce questionnement :

Comment ces voix se manifestent-elles dans le discours journalistique et

comment peut-on les entendre ?

Quel est le lien qui unit ces voix aux locuteurs (journaliste) ?

Ainsi, le codage linguistique aura des effets polyphoniques : comment les éléments de

la langue (formes et structures linguistique) sont susceptibles de favoriser une certaine

lecture des phénomènes relevant de la parole, dont le discours manifeste dans des contextes

particuliers sans que des marques précises en soient responsable ?

La lecture non exhaustive d’extraits journalistiques fait apparaître d'emblée une

préoccupation dominante au sujet de FHV. Néanmoins, la maladie d’Ebola demeure un vaste

programme de recherches, dont la rigueur scientifique nous amène à connaître ses

cheminements dans différents domaines, mais nous assistons actuellement à une absence

quasi- totale des études en analyse du discours sur ce sujet.

Par ailleurs, notre corpus est constitué de quotidien national d’expression

francophone « El-Watan », il propose d’explorer les discours de presse à propos du virus

"Ebola". Nous essayons donc de prendre des échantillons et des segments de ces discours ;

ainsi, sept articles constituent le corpus final de notre mémoire, sa sélection obéit à la

progression chronologique des articles relatifs à cette épidémie dans la période où elle a

connu une large diffusion entre [09 avril 2014 et 01 novembre 2014]. Dans ce cas, il paraît

naturel d'effectuer deux analyses discursives, qui prennent leurs formes dans trois grilles,

rassemblant tous les segments importants pour l’analyse formelle des articles, et pour

l’analyse des différents éléments du discours rapporté.

Le présent travail est motivé par la volonté de décrire et d’expliquer les différents

phénomènes de la polyphonie linguistique, qui demeure d’une accessibilité très

reconnaissante surtout dans les textes de presse écrite. Ainsi, l’ambiguïté introduite dans le

sens des énoncés polyphoniques, est l’une des raisons, qui a attiré notre curiosité, afin de

savoir qui parle à l’intérieurs d’un texte journalistique. Ce choix est motivé aussi par notre

volonté d'expliquer le fonctionnement de ces mécanismes discursifs, afin de comprendre, au

mieux, comment les médias arrivent à introduire des rumeurs dans le domaine sanitaire. Entre

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autres, nous souhaiterons pouvoir mettre en application le savoir, qui nous a été légué à l’issue

de notre formation de master, qui concerne principalement les différentes théories de l'analyse

du discours. Notre démarche se veut inductive, c’est le terrain qui divulgue des réponses à

notre recherche. Pour la mener à terme, nous l’articulerons autour de ces théories :

Tout d’abord, nous traiterons le genre d'information journalistique en s’inspirant des

travaux de P. Charaudeau qui porte sur la visée informative du discours : commençant

principalement par le discours d’information, ses caractéristiques, en se référant à deux types

de pyramide (inversée et diamant) qui nous aiderons à comprendre la structure d’un article.

Par la suite, nous nous baserons, dans le contrat médiatique sur l’instance de production, et

nous tenterons de définir à la fin, le discours de presse en citant ses différents genres :

d’information et d’opinion comme ils sont élaborer par J. De Brouker.

Ensuite, nous joindrons le champ énonciatif de la polyphonie ducrotienne, qui

constitue en amont, la base théorique de la polyphonie linguistique abordée principalement

par les travaux de O. Ducrot, D. Maingueneau, qui forment les œuvres fondamentales de la

polyphonie dans la langue, tout en s’attardant aussi sur le rôle de cette dernière dans la

construction du sens d’un énoncé. Puis nous joignons cette notion dans une autre approche

récente de la polyphonie fondée par H. Nølke, elle s’appelle : la « ScaPoLinE », qui nous sert

d’outil considérablement précieux pour l’analyse des formes polyphoniques. En aval, nous

aborderons isolement la dernière forme de polyphonie qui est le discours rapporté, tout en se

référant aux travaux de L. Rosier et J. Authier-Revuz, qui s’intéressent à l’hétérogénéité

énonciative, présentée sous des formes représentées du (discours direct, discours indirect,

guillemets, etc.) cette étape occupe un vaste champ dans notre corpus, ce qui nous permettra à

la fin d’identifier qui parle ?

Pour cela, nous espérons pouvoir répondre sans ambigüité aux nombre de

questionnements posés précédemment dans notre problématique, tout en citant les moyens

mis en œuvre au niveau des modalités d’énonciation, les marques de subjectivités ainsi que

celles de polyphonies énumérées sous : la négation, la concession, la présupposition, ironie

(implicite) et enfin le discours rapporté.

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PREMIÈRE PARTIE :

LES FONDEMENTS THÉORIQUES DU DISCOURS

JOURNALISTIQUE ET DE LA POLYPHONIE

LINGUISTIQUE

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CHAPITRE I :

LE DISCOURS JOURNALISTIQUE

« La parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui écoute. »

Montaigne, Essais, III, 13.1

1 THILLOY Greta Komur, Presse écrite et discours rapporté, édition Orizons, Paris, 2O10, p9

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Le discours journalistique

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Introduction partielle :

Le domaine médiatique en Algérie est caractérisé par un foisonnement de titres dans

l'activité journalistique. Plusieurs journaux francophones émergent dans la scène médiatique :

El Watan, Le Quotidien d'Oran, Le Soir d'Algérie, La Dépêche de Kabylie, et autres.

Dans ce chapitre nous présenterons quelques éléments théoriques autours desquels s’articule

notre mémoire, il s’agit du discours journalistique, ses caractéristiques et ses genres, et plus

précisément nous nous sommes s’intéressées à la presse écrite et ses deux genres : le genre

d’information et le genre de commentaire.

Nous constatons que le discours de presse se constitue de différents genres journalistiques. En

effet, chaque type a ses propres caractéristiques, qui se manifestent dans la rédaction qui a

pour but la diffusion d’information.

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Le discours journalistique

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I. Le discours journalistique :

1. définition :

Le discours journalistique est un genre discursif qui sert à rapporter des faits et

raconter des évènements d’actualité, il se produit dans « l’immédiateté »2 .Ce discours a pour

but d’expliquer et de répondre le lecteur aux deux questions principales qui sont : «

pourquoi ?» et « comment ? ».

Par ailleurs, le discours d’information est un discours hétérogène3 établit par

l’agencement, l’enchâssement4, la multiplication d’un ensemble des voix qui vont se

matérialiser notamment par des « discours rapportés » d’autres acteurs que les journalistes

(expert, témoin, porte-parole,…). Ce ne sont pas ces locuteurs rapportés seulement qui nous

intéressent ici mais aussi le journalistique (par rapport à son positionnement). Selon Moirand

« La presse se caractérise par une forte hétérogénéité, voire une instabilité, des conditions de

production des discours qu’elle diffuse, qu’elle les construise ou qu’elle les transmette. »

(S. Moirand, 2007 : 10)5

Le domaine du discours journalistique est un peu compliqué, de fait qu’il constitue

aussi un champ d’exploitation très varié, et parce qu’il traite aussi des différents domaines que

ce soit : politiques, sociaux, commerciaux, économiques, etc. Dans le but d’informer un

public large.

2. Les caractéristiques du discours journalistique :

Même si le style journalistique est difficile à définir, nous pouvons montrer ce que le

démarque des autres genres du discours et délimiter les traits généraux qui le caractérisent.

Le discours de presse s’exerce principalement au niveau des connaissances de la

réalité ; il s’agit moins de transformer des certitudes ou des croyances que d’apporter un

savoir. En plus, il crée un univers réel, il vise à apporter l’évènement tel qu’il est en « réalité »

: comme il cherche aussi à communiquer la vérité (c’est le discours de l’instant et de la

2 La notion d’immédiateté est utilisée par le linguiste Patrick CHARAUDEAU, dans son article qui s’intitule « Discours journalistique et positionnement énonciatifs ». Frontières et dérives. (2006) 3 C’est un discours qui n’est pas uni, cela veut dire qu’il existe la présence de plusieurs voix. 4 Dans le sens de l’insertion dans un texte. 5 BENMANSOUR Hadjer, Le positionnement énonciatif dans le discours journalistique : entre engagement et effacement. « Le cas de la chronique « pousse avec eux » et « point zéro ». Mémoire soutenu à l’Université, 2014/2015. p13.

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Le discours journalistique

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quotidienneté) et c’est ce que le caractérise par rapport aux autres discours : littéraire,

historique ou scientifique.

L’objectif du discours journalistique à visée informative est de produire un message

facilement compréhensible. Pour ce faire, il cherche à être simple, concret, vif, clair et précis.

« Le caractère concret, objectif et précis du style du journaliste est le meilleur auxiliaire de la

rigueur avec laquelle doit être traitée ». (P. Gaillard ,1980 :92)6

Ainsi, le discours journalistique se caractérise généralement, par les traits suivants :

L'utilisation limitée d'adjectifs qui trahissent la subjectivité de l'auteur et son émotion.

Les chiffres et les dates. . .

La prise en considération du récepteur lorsque le journaliste choisit les mots.

En plus de ces caractères, il y a d’autres qui peuvent marquer ce genre de discours

comme composante du discours social, car il est la mémoire des événements qui se produisent

dans la société.

Il est essentiellement différé dans le temps et dans l’espace ; soit il s’anticipe (les

évènements en se placent avant) ; soit il les diffuse en se plaçant après.

Il ne se fait ni d'un locuteur unique, ni d'un ou (des) récepteur(s) homogène(s).

Il prédestine son message à un certain public (cible) tout en s’adressant à tout le

monde.

Il emprunte les moyens de communication de masse pour réaliser son acte

d’énonciation (quotidien, hebdomadaire ou mensuel) tout en contribuant à la

constitution d’un discours social.

Par ailleurs, le discours journalistique se détermine par la vulgarisation dans l’usage du

style grammatical simplifié : « commande d'éviter l'emploi de tournures de phrases

recherchées » (P. Gaillard, 1980 :91)7

Et « chaque phrase et presque chaque mot doit apporter un élément d'information, le

maximum d'information. D'où l'importance du choix et de la précision de chaque substantif

ou adjectif, de l'élimination systématique de tous les adjectifs et adverbes vagues et inutiles.»

(Idem :92)8

6 JAMAL Ismail, Analyse des titres des quotidiens français « Libération, le Monde, et le Figaro ». Mémoire soutenu à l’Université Tichrine, 2009. P16. 7 Jamal. ISMAIL, Op.cit., p16. 8 Idem

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En effet, l’écriture journalistique privilège la concession, la description de faits, car

c’est un style en quête d’efficacité, dans le but d’éviter les digressions, et toucher rapidement

le lecteur par son intelligence que par sa sensibilité.

Par ailleurs, le langage médiatique se distingue par 9:

L’économie : Cela veut dire ; il véhicule le plus grand nombre d’informations par un

nombre assez limité de signe (mots).

L’accessibilité à un large public, en formulant dans un langage conforme à ses

systèmes de représentations. De plus, selon Charaudeau : « l’accessibilité de

l’information repose sur l’hypothèse que le degré de la compréhension d’un discours

est lié à la simplicité, à la clarté avec laquelle celui-ci est construit. »10C’est d’éviter

une rhétorique jugée. Le discours de presse vise le grand public (ceci relève du

destinataire). En effet, Le propos de l'écriture journalistique est de servir le réel en lui

étant aussi fidèle que possible.

L’originalité et la pertinence des informations, les sociologues ont constaté que le

public manifeste un grand intérêt pour les thèmes qui contiennent des réponses à des

questions de la vie quotidienne.

Le langage médiatique abrite divers langages qui correspondent à d’autres sujets

représentés et dont le journaliste et d’autres acteurs d’agence de presse participent à cette

construction discursive.

En plus, le discours journalistique est caractérisé par :

• La révélation (désignation plutôt qu’explication, dévoilement d’intérêts cachés) ;

• La force de l’exemple (restitution partielle de l’actualité, exemplarité de l’exemple) ;

• La dramatisation (titre, choix des sujets, traitement de l’information…) ;

• La schématisation : c’est « la structuration » qui renvoi à tout discours journalistique,

qui a une structure de rédaction bien déterminée, et il se base sur le schéma suivant ; un titre,

un châpeau, puis le corps du texte et facultativement une illustration avec une légende.

9 HANTI Naïl, Etude de l’emprunt de l’arabe dans le traitement des thèmes liés à la délinquance dans les médias français, de 2012 à 2014. Cas d’étude : le mot Caïd. Mémoire soutenu à l’Université ZIANE ACHOUR - DJELFA, 2013 /2014, p32. 10MALTAIS Robert, ASSELIN Yvan, BRISSON Pierre et PARENT André, L’écriture journalistique sous toutes ses formes, les presses de l’Université de Montréal, 2010, p37.

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Le discours journalistique

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Désormais, il existe deux types de pyramides dans les articles : pyramide inversée et diamant.

Ce tableau 11présente les différentes caractéristiques de ces deux formes de pyramide :

La pyramide inversée La pyramide diamant

-Elle se compose de titre, sous-titre, châpeau/

Attaque /Corps (infos principales en tête d’article,

éléments secondaires) chute.

- Elle permet de répondre à la logique informative.

- L’auteur commence par décrire l’événement, en

usant des éléments-clés (Qui ? Quoi ? Où ? Quand

? Pourquoi ? Comment ?) Avant d’en venir aux

détails, aux réactions, aux témoignages et aux

conséquences.

- Ce genre de pyramide est moderne dans sa

forme.

- Elle se compose de titre, sous-titre, châpeau

/Attaque/Corps (détails, faits, anecdotes,

explications, intrigue, révélations, citations,

relances, témoignages, éléments nouveaux…)

/Conclusions (nouvelle information, sens

nouveau) /Chute.

- Dès le début jusqu’à la fin de l’article, la

rédaction poursuivre en allant du plus important

au moins significatif.

- La forme en diamant est classique, et elle est

adaptée aux récits nourris en informations : grand

reportages, dossiers, articles de magazines,

biographies étoffées, sagas historiques…

- ce genre d’article tient en un seul bloc,

étroitement maillé, finement ciselé. Il devient

quasiment impossible à raccourcir.

- Il nécessite aussi une parfaite maîtrise du sujet.

- L’article s’achève par une conclusion qui

autorise une chute forte avec la possibilité d’une

information inattendue.

Figure 01 : Les critères des deux pyramides : inversée et diamant

Par ailleurs, l’écriture journalistique exige du journaliste d’être objectif (car sa fonction

est de rapporter l’information sans implication du sujet) mais, il peut être trahi par des

contraintes langagiers de sa vision. Donc l’objectivité n’est plus absolue mais relative. En

étudiant le discours journalistique, nous pouvons se demander si le journaliste respecte ces

critères et s’il n’espère pas atteindre l’objectivité dans ces précisions.

11 Reformulée et élaborée par l’étudiante

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Le discours journalistique

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3. Le contrat de communication journalistique :

3.1. Acte de communication :

Tout acte de communication est un objet d’échange entre deux instances : l’une de

production, l’autre de réception, dont le sens dépend de la relation d’intentionnalité qui

s’établit entre celles-ci. Selon Charaudeau l’information médiatique est déterminée par ces

deux dispositifs. Pour décrire ce qui se joue dans l’acte de communication journalistique, il

utilise le concept de « contrat ». Ce dernier est défini comme: « l’ensemble des conditions

dans lesquelles se réalise tout acte de communication (quelle que soit sa forme, orale ou

écrite), … » (P. Charaudeau, D. Maingueneau, 2005 :140-141).

Dans cette tentative, nous allons nous intéresser beaucoup plus à l’instance de

production dont il existe une certaine ambiguïté dans la mesure de répondre à la question : qui

parle dans un article de presse ? Et est-ce que le journaliste obéit à ce contrat ou pas ? Et

quelles sont les finalités visées ? Que nous allons tenter de les déterminer plus tard dans notre

partie analytique.

3.1.1. L’instance de production :

Selon Charaudeau, l’instance de production représente toujours une entité collective :

« […] n’est pas le seul acteur, mais en constitue la figure majeure. » (P. Charaudeau,

2005 :54), qui comprend plusieurs types d’acteurs : ceux de la direction de l’organe

d’information, ceux de la programmation, et enfin ceux de la rédaction des nouvelles et les

opérateurs techniques ; en parallèle chacun suit le rôle qui convient son statut, mais tous

contribuent à fabriquer une énonciation apparemment unitaire et homogène de discours

journalistique, dont l’intentionnalité signifiante correspond à un projet qui est en commun

avec ces acteurs. C’est : « […] ce qui rend difficile l’attribution de la responsabilité des

propos tenus. » (P. Charaudeau, 2016 : 3)

De plus, l’instance de production est légitimée par une norme sociale, qui dit son droit

sort, à titre d’exemple à vanter un projet politique (pour faire voter ou adhérer), ou à

transmettre du savoir (pour instruire). Alors, il est reconnaissant que cette instance agit de ce

qui l’oblige à faire preuve de sa crédibilité : « […] Et dans l’instance médiatique est souvent

ambivalente. Elle devrait se prémunir les tentatives de manipulation en soumettant

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l’information à des épreuves de vérité, car il y a de sa crédibilité… » (P. Charaudeau,

2005 :61)

3.1.2. L’instance de réception :

En ce qui concerne l’instance de réception, c’est généralement le public, qui tient lien

dans les écrits médiatiques, celui-ci se différencie selon le support de transmission comme

pour la presse écrite, il s’agit absolument que d’un lecteur ciblé ou non. En plus, les lecteurs

dont l’instance de réception concerne « ont pour rôle de recevoir les informations qui leurs

sont présentées, d’en prendre connaissance (lire, voir […]), et de les interpréter. » (P.

Charaudeau, 1997 :87)12

3.2. Les visées du contrat médiatique :

3.2.1. Faire-savoir :

Comme nous l’avons mentionné plus haut, le discours journalistique est influencé par

l’instance de production qui concerne en générale le journaliste, et qui a le rôle de transmettre

l’information c’est-à-dire « de faire savoir »13. Le concept de « faire savoir » désigne le but

premier de cette instance, utilisé par : « De Broucker et par la suite par Adam, dans la

catégorisation des genres journalistiques, transmetteur d’information, commentateur de ces

informations et enfin provocateur de débats. » (P. Charaudeau, 2006 :2)14

3.2.2. La visée « éthique » :

Le contrat de communication médiatique se caractérise par une double visée «

éthique » et « captation ». En fait, selon Charaudeau la visée éthique se base sur la

transmission d’information. De plus, cette visée oblige à « dire le vrai ». Les médias

diminuent de procédés qui visent à garantir le vrai de plusieurs points de vue : en certifiant les

faits ; à l’aide de documents, de pièce à conviction et avec l’image qui donne l’impression que

« la réalité », c’est ce qu’est montré : en reconstruisant les faits passés à l’aide de témoignages

et de documents susceptibles de présenter la réalité comme vraisemblable ; en révélant aussi

ce qu’est caché à l’aide : d’interview, d’enquête, et des débats. Tous ces procédés ont pour fin

l’explication et l’adaptation des prouves sur ce qu’est dit. Ainsi, pour résoudre le problème de

crédibilité, le journaliste procède à des sources reconnaissantes dans le but de justifier

12 BENMANSOUR Hadjer, op.cit. P27. 13 Le concept de faire savoir désigne l’information, utilisé par De Broucker et par la suite par Adam, dans la catégorisation des genres journalistique. 14Idem.

Page 21: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Le discours journalistique

13

l’importance d’un évènement quelconque, ou aussi pour validées le respect de la visée éthique

en recourant à ces mêmes sources crédibles.

3.2.3. La visée de « captation » :

La visée de captation se base sur le traitement de l’information de façon à attirer le

plus grand nombre de récepteur possible. Pour ce faire, les médias tendent à présenter les

évènements du monde de façon dramatique, en s’appuyant sur les croyances populaires et des

émotions collectives.

3.3. Les types de finalité :

Le contrat médiatique est connu aussi par ses différents types de finalité. En effet, la

finalité de contrat correspond à la double logique de l’instance de réception : la finalité

symbolique de transmission d’information ; finalité pragmatique de conquête du plus grand

nombre de lecteurs, d’auditeurs, de téléspectateurs. La finalité éthique oblige l’instance de

production à traiter l’information, à rapporter et commenter les évènements d’une façon plus

crédible, et elle se détermine par un enjeu de crédibilité. La finalité commerciale force

l’instance médiatique à traiter l’information de façon à attirer le plus grand nombre possible

de récepteurs : elle est surdéterminée par un enjeu de captation. (Ces deux dernières finalités

nous les avons déjà développés dans la double visée précédente).

De ce fait, nous constatons que la finalité médiatique avec sa double visée

d’information et de captation est marquée par une contradiction. En effet, la première sollicite

un processus de « faire savoir » ; et la seconde exige un processus de « faire ressentir » à

travers une mise en scène dramatique qui ne peut que déformer.

En s’appuyant sur les informations que nous avons pu avancer antérieurement, et en

utilisant le schéma élaboré par Charaudeau sur le contrat d’information médiatique, et nous

l'avons adopté schématiquement comme suite :

Page 22: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Le discours journalistique

14

Dans le cadre de notre travail, qui en précise le discours journalistique comme champ

d’étude, nous nous permettons d’expliquer le schéma ci-dessus15 ainsi :

Tout d’abord, comme dans tout acte de communication se réalise, un double processus

de transformation et de transaction. Dans ce cas, le « monde à décrire » est le lieu où se

trouve « L’évènement brut ». L’instance de production qui concerne le journaliste transforme

l’évènement brut qui est déjà interprété à un évènement nouveau, c’est-à-dire l’information

journalistique, fait appel à un contrat de communication qui transforme l’évènement d’un état

brut à un autre état interprété, dans lequel l’auteur utilise implicitement ces propres mots,

pour faire passer l’information aux lecteurs, en soulignant un circuit de double processus : de

transformation, et de transaction, entre l’instance de production et de réception, dans lequel

cet évènement brut devient par la suite un évènement interprétable à la manière du journaliste.

(Ibid. :94.)

4. La production du discours journalistique : La production du discours journalistique ne dépend pas que des journalistes mais aussi

des 16: 4.1. Sources : le journaliste opère à partir de discours (auteur de l’évènement

15 CHARAUDEAU Patrick, Les médias et l’information : l’impossible transparence du discours, éd de Boeck, Paris, 2005, p 94. 16 Hanti Nail, op.cit. p31

Figure 02 : « Contrat de communication »

Page 23: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Le discours journalistique

15

directement concernés, experts appelés à interpréter la réalité objective). L’information est au

préalable orientée par les émetteurs.

4.2. Publics : le public est le destinataire de l’information.

4.3. Concurrents : dans un marché où l’offre est surabondante par rapport à la demande, la

vocation d’un support d’information est de créer la différence.

4.4. Journalistes : sont détenteurs :

D’un savoir, d’un ensemble d’évaluations ou de jugements à partir desquels ils

organisent leurs questionnements,

D’un savoir-faire, c’est-à-dire d’un ensemble de règles de production qui leur

permettent d’assurer une mise en forme journalistique repérable par tous.

II. Le discours de presse :

Dans notre recherche, nous tenterons de travailler en général sur le discours médiatique et

plus précisément sur la presse écrite.

1. La presse écrite : 1.1.Définition de la presse écrite :

La presse écrite est définie généralement comme l’ensemble des quotidiens, des

publications périodiques et des organismes professionnels liés à l’activité d’information.

La définition qu’en donne Patrick Charaudeau exprime les différents aspects de ce

moyen de communication. Pour lui ;

« La presse est essentiellement une aire scripturale, faite de mots, de graphique, de dessins et parfois d’images fixes, sur un support papier. Cet ensemble inscrit ce média dans une tradition écrite qui se caractérise essentiellement par : un rapport distancié entre celui qui écrit et celui qui lit, du fait de l’absence physique de l’instance d’émission et de l’instance de réception, l’une vis-à-vis de l’autre ; une activité de conceptualisation de la part des deux instances pour se représenter le monde, ce qui produit des logiques de production et de compréhension spécifiques, un parcours oculaire multi-orienté de l’espace d’écriture qui fait que ce qui a été écrit reste comme une trace sur quoi on peut constamment revenir : celui qui écrit pour rectifier ou effacer, celui qui lit pour remémorer ou recomposer sa lecture. » (P. Charaudeau, 2005 :92-93)

Page 24: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

16

En effet, la presse écrite est un dispositif de lisibilité et le « poids des mots ». De même,

qu’elle est un espace scriptural, faite de mots graphiques, de dessins et parfois d’images fixes,

sur un support papier. Elle s’inscrit dans une tradition écrite caractérisée par une relation

distancie entre celui qui écrit et le lecteur, à cause de l’absence physique de l’instance

d’émission et de l’instance de réception.

2. Les genres journalistiques dans la presse écrite francophone :

Le discours journalistique est un champ d’étude vaste, parce qu’il se constitue de

plusieurs catégories rédactionnelles qui se caractérise par un aspect hétérogène et d’une

pluralité des genres de presse, dont le but principal est la diffusion d’information. En effet, la

pratique journalistique peut se deviser en deux grandes catégories par rapport aux attitudes

des journalistes :

- La presse d’information : donner une information récente (les articles factuels)

- La presse d’opinion : exprimer son avis sur un sujet (les articles d’opinions).

La notion du « genre journalistique » est une notion qui n’est pas stable, elle connait

plusieurs catégorisations, qui dépend bien évidemment de son utilisation et de son utilisateur.

Ces genres journalistiques sont des catégories utilisées par les journalistes pour caractériser la

forme que prendront leurs textes. Ainsi que, chaque genre correspond non seulement à une

forme précise, mais aussi à des fonctions bien distinctes. « Les genres journalistiques, c'est-à-

dire les différentes manières de rédiger un article, sont l'un des points forts de l'écriture de

presse, à laquelle ils confèrent diversité et originalité. » (Y. Agnès, 2009 : P 200)17

De ce fait, nous baserons sur une catégorisation élaborée par José De Broucker qui

distingue deux grands genres rédactionnels : le genre de « l’information » et le genre du

« commentaire ».18 Bien que, la distinction entre ces deux genres journalistiques est

importante, il faut préciser aussi, que cette classification inclut des sous genres répartis par

rapport à la visée qu’elle porte : en effet, « Le papier d'information vise à faire savoir et,

éventuellement à comprendre, tandis que le papier de commentaire cherche à faire valoir une

conviction, un jugement… » (De Broucker, 1995 : 123)19

17 RAHMOUNE Nourddine, Analyse de l’activité énonciative dans la chronique « Pousse avec eux » de Hakim LAALAM. Mémoire soutenu à l’Université, 2014 /2015, p34. 18 BENMANSOUR Hadjer, Le positionnement énonciatif dans le discours journalistique : entre engagement et effacement. « Le cas de la chronique « pousse avec eux » et « point zéro ». Mémoire soutenu à l’Université Abdou Bakr Belkaid Tlemcen, 2014 /2015, p16. 19 Idem.

Page 25: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Le discours journalistique

17

De cette citation de Broucker, nous arrivons à une classification des genres portés sur

un ensemble des critères qui les catégorisent :

Le genre de l’information : touche d’une part l’information, et d’autre part

l’explication, il regroupe des textes très courts que des textes développés. De même, il

englobe les genres rédactionnels suivants : brève, filet, compte-rendu, reportage,

interview…. Pour l’essentiel, ces différents genres journalistiques peuvent servir à

décrire ou rapporter un fait (brève, filet), à raconter une histoire (reportage), à donner

la parole à quelqu’un (interview), à instruire une cause en débat (enquête), etc.

Les journalistes rapportent les faits et les mettent en contexte et les analysent. Alors, ni

l’interprétation des faits ni le commentaire n’ont de place dans la presse

d’information.

Et le genre de commentaire : touche l’opinion, le jugement et le sentiment, il englobe

les genres rédactionnels suivants : éditorial, billet, chronique, tribune libre et l’écho,

etc. « Les auteurs de ces genres journalistiques jouissent d’une plus grande liberté

rédactionnelle que leurs collègues de la presse d’information. Leur liberté n’est

toutefois pas absolue. Ils ont les mêmes obligations déontologiques par rapport à

l’exactitude des faits. »20

La question qui se pose est : quelles sont les caractéristiques de chaque type d’article que

ce soit de l’information ou de commentaire ? Pour justifier linguistiquement la présence d’un

discours autre dans le texte (l’article).

2.1. Les articles de l’information :

2.1.1. La brève :

C’est un article d’information brut et court. Il comporte de 5 à 10 lignes en un seul

paragraphe, et en une phrase ou deux, de plus, elle ne contient pas de titre, et elle répond aux

questions : qui ? quoi ? quand ? où ? et comment ?

Les brèves fournissent de l'information sur l'actualité. Elles couvrent toutes gammes de sujet,

des faits divers à l'actualité internationale. Et elles se limitent à relater les faits, sans aucun

commentaire. En plus, elles sont parfois regroupées en « rivières » et sous une même

thématique.

20 MALTAIS Robert, ASSELIN Yvan, BRISSON Pierre et PARENT André, L’écriture journalistique sous toutes ses formes, les presses de l’Université de Montréal, 2010, p37.

Page 26: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Le discours journalistique

18

2.1.2. Le filet :

Il s’agit d’informer de façon précise, simple et concise sur un fait nouveau. Le filet est

de plus en plus utilisé, car il répond à une nécessité de lecteur rapide. Comme la « brève », le

filet demande de l’objectivité et de l’impersonnalité : s’en tenir au fait, sans commentaire. Il

répond aux mêmes questions que la brève mais il insiste sur le comment ? et le pourquoi ? du

sujet traité. Contrairement à la brève, il est surmonté d’un titre, séparé du texte par une ligne

de blanc. C’est un article d’information qui ressemble à une brève, certes le filet comporte un

titre et un développement un peu plus important (long), mais il ne dépasse rarement trois

paragraphes, environ 25 lignes, sur une seule colonne. Les filets peuvent être aussi regroupés

en rivières.

2.1.3. Le compte-rendu :

C’est la relation d’un fait (conseil municipal, assemblée, débat, conférence…), relaté

par le journaliste, sans pour autant donner son point de vue, autrement dit, raconté ce dont il a

été témoin. Le compte-rendu doit être le plus précis et le plus neutre possible, Il donne des

informations factuelles21, sans que la personnalité de l'auteur ne transparaisse, il est souvent

impersonnel et il n’y a pas de limite de taille.

2.1.4. Le reportage :

Le reportage est un moyen de transmission de l'information qui exige une enquête de

terrain, où le journaliste récolte tout ce qu’il a vu, entendu, dans le but d’informer et faire

adhérer plus de lecteurs. L’objectif du journaliste dans cette optique est de faire connaître des

informations collectées en un ou des endroits, tout en recréant l'atmosphère qui y régnait. Lors

du reportage, le journaliste amasse des renseignements auprès des gens, mais il se sert aussi

de son sens de l'observation lors de la rédaction de son article, il utilise abondamment les

descriptions qui permettent aux lecteurs de construire une image de la situation.

2.1.5. L'enquête :

Il s’agit de réunir une documentation complète et récente sur la question abordée,

organiser avec rigueur les informations recueillies, et de les vérifier. En effet, l’enquête pose

un problème et elle cherche à l'étudier, à l'expliquer, en donnant un maximum d'informations

pour l’éclaircir au lecteur. Généralement, l’enquête est formée aussi de différents articles

placés à côté, parfois rédigés par plusieurs auteurs : Reportages, commentaires, encadrés,

21Qui s’en tient aux faits, qui les présentent sans les interpréter.

Page 27: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

19

interviews et articles plus ou moins longs qui peuvent constituer les divers éléments d’une

seule enquête, c’est une sorte de mini-sondage. De plus, elle sert à découvrir « la vérité » ou

de « faire le point » sur une question, une situation, une personne ou un groupe de personne.

Les enquêtes traitent souvent des questions sociales, économiques, et culturelles.

La production d’une enquête démontre une problématique, qui doit être définie, puis

déterminer sur différents angles afin d'éclairer le problème posé. Ainsi, la notion majeure

décrite par le journaliste est la confrontation : des opinions et des faits entre eux, c’est

pourquoi sa démarche est également semblable à celle de l’enquête judiciaire et de la

recherche scientifique.

2.2. Les articles de commentaire :

2.2.1. L’éditorial :

C’est un texte d’opinion qui traite des sujets d’actualité et qui engage la rédaction, où

l’auteur donne l’impression au lecteur afin de présenter son propre point de vue sur un sujet et

il se développe ensuite parle billet d’accumulation des arguments et des exemples. En effet, ce

genre journalistique de commentaire se caractérise par un engagement marqué de l'instance

énonciative. De plus, sa visée dominante est argumentative et son objet est toujours un

événement significatif de l'actualité. Il peut être aussi rédigé par le rédacteur en chef, un chef

de rubrique ou par un journaliste désigné. Il s'agit d'un article qui engage le journal occupant

souvent une place de choix à l'intérieur de la publication.

2.2.2. La chronique :

La chronique est un texte d'opinion qui n'engage pas le journal ou l'émission dans

laquelle, elle est propagée, ce qui donne à son auteur une plus grande liberté. Elles peuvent

traiter plusieurs sujets de leurs choix : par exemple ; de la politique ou de manifestations

artistiques. J. De Brouker définit ce genre comme : « Un journaliste chevronné, un

intellectuel, une personnalité qui « a une plume » donne régulièrement son avis sur l'actualité

en général, celle d'un secteur ou d'un sujet de son choix. » (J. De Brouker: p207)22

Ajoutant aussi que les chroniqueurs spécialisés comme les : chroniqueurs politiques,

peuvent aussi traiter de la culture, de l'économie mais sous un angle politique. De ce fait, la

chronique reste un texte d'opinion et de commentaire qui n'engage pas le journal, ce qui laisse

théoriquement à son auteur une plus grande liberté. 22 RAHMOUNE Nourddine, Analyse de l’activité énonciative dans la chronique « Pousse avec eux » de Hakim LAALAM. Mémoire soutenu à l’Université Mohammed Khider Biskra, 2014 /2015, p40.

Page 28: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

20

La chronique reste un article spécialisé qui rapporte les informations les plus récentes

sur un sujet particulier : avec une opinion, une observation et un commentaire personnel

(prise de position et avis très personnels) qui n'engage que son auteur. Comme il affirme

Broucker :

« L'article dans lequel une « signature » rapporte ses observations, impressions et réflexions au fil du temps passé […] C'est en quelque sorte un journal d'auteur à l'intérieur d'un journal de journalistes. L'auteur en question, qui d'ailleurs peut-être ou ne peut pas être un journaliste, ses propres critères de sélection et d'appréciation du ou des sujets dont il désire…» (J. De Brouker : 207)23

Le chroniqueur est extérieur à la rédaction ; il s'agit d'un écrivain connu comme

célèbre, d'un expert renommé etc. La chronique se distingue par son style, qui est souvent

plus soutenu par rapport aux autres genres journalistiques, il est difficile, et plus littéraire. Elle

est aussi un commentaire libre, réflexions sur l’actualité, revenant à l’intervalle régulier sous

la signature d’un collaborateur, généralement renommé. Souvent, c’est l’article sur lequel le

lecteur se jette en premier.

2.2.2.1. Les caractéristiques de la chronique :

La chronique occupe une place fixe dans le journal c'est-à-dire, même page, et même

place dans la page. Elle a toujours un surtitre immuable de parution en parution, le nom du

chroniqueur et sa photographie. Elle peut être mise dans un encadré et l'écriture en alternance

entre le gras et l'italique. De plus, la chronique maintiens des rendez-vous régulier d’un

auteur avec ses lecteurs : « L'écriture est très différente d'un auteur à un autre certains adapte

le ton froid de l'analyse, d'autres la verve du polémiste, d'autres une manière plus

intimiste…»( Agnès Yves et Manuel Croissan,1979 :81)24

C’est une forme de thématique large qui aborde différents sujets, d’un point de vue

énonciatif, un soin tout particulier est accordé à la fin de la chronique, car elle expose des

idées inattendues voir surprenantes, dont le chroniqueur l’investit dans ces propres propos.

23RAHMOUNE Nourddine, Op.cit. 2014 /2015, p40. 24 ibid. p 42.

Page 29: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

21

2.2.2.2. Les types de chroniques :

La tribune libre :

C’est un genre de commentaire, rédigé par une personne externe connu ou inconnu au

journal, où il exprime son point de vue « prise de position » sur un sujet d’actualité. L’éditeur

et le rédacteur en chef sont cependant responsables devant la loi du contenu de tous les textes

qui paraissent dans leur publication. De plus, la tribune libre est caractérisée par un

engagement énonciatif assez marqué et le recourt à un style soutenu.

La lettre d'opinion :

Les journaux comportent une section réservée aux commentaires des lecteurs dans le

but de faire réagir. Ce genre de texte qui y est le plus souvent publié est la lettre d'opinion.

Cette dernière présente l’opinion du lecteur sur un sujet traité à l'intérieur de la publication, ou

qui pourrait intéresser le public en général. Elle peut aussi vanter, condamner, analyser, faire

le point sur des idées, des événements, et même des actions.

La critique :

La critique est un commentaire d’un produit ou d’une manifestation dans le domaine

des arts et de la culture (film, livre…). Elle évalue les différents aspects (originalité, talent)

d’un produit pour éclairer sur sa qualité et son intérêt. De ce fait, la sensibilité du critique est

très importante, mais elle ne suffit pas. Il est bon que la critique connaisse bien le milieu

concerné, pour apporter des éclairages complémentaires inédits. La subjectivité est de mise en

matière de critique, elle relève aussi les points forts et/ou les points faibles du sujet abordé.

Une bonne critique laisse généralement beaucoup de place aux exemples et aux descriptions.

En somme, la chronique et la critique prennent la couleur de la personnalité de leurs

auteurs. Il s’agit d’une lecture personnelle de l’actualité. Alors que, le commentaire et

l’éditorial présente l’expression d’opinions découlant, habituellement, d’un contexte

d’analyse. L’éditorial diffère du commentaire en ce sens qu’il présente l’opinion de l’éditeur

du média ou tout du moins, de l’équipe éditoriale en place.

Dans tout ce qui a été dit, nous concluions par le fait que, ces genres journalistiques

nous servent et facilitent notre tâche d’analyse. Désormais, nous allons s’intéresser à déduire

dans quelle manière est rédigé l’article. Et est-ce que chaque journal respecte les canons des

genres d’écriture, ou pas ?

Page 30: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

22

Conclusion partielle :

L’écriture journalistique est une forme d’expression permettant au journaliste de

presse de rapprocher un genre journalistique de son objectif initial : informer, et pour ce faire

le journaliste utilise la description, l’explication, l’appréciation en utilisant l’un des deux

pyramides (pyramide inversée ou pyramide diamant). De ce fait, le journaliste rapporte

d’abord l’évènement, ensuite il le commente et en fin il le provoque.

Par ailleurs, les techniques d’écriture journalistique, rapprochent un texte de son objectif :

informer, distraire, vendre, partager, etc. Ces techniques professionnelles nous intéressent au

sens où elles nous permettent de reconnaitre l’écriture journalistique des autres types

d’écriture. Donc l’information médiatique se soutient d’un équilibre difficile à tenir entre ces

deux visées (d’information, de captation) et ces trois logiques finalités (commerciale,

démocratique, et d’influence). Alors, le journaliste doit recourir à des procédés linguistiques

comme la polyphonie qui lui permettent de se montrer objectif.

Page 31: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

CHAPITRE II : LA POLYPHONIE LINGUISTIQUE

« L’efficacité symbolique des mots ne s’exerce jamais que dans la mesure où celui qui subit

reconnait celui qui l’exerce comme fondé à l’exercer. »

Pierre Bourdieu, Ce que parler veut dire, Fayard, 198225

25 CHARAUDEAU Patrick, Les médias et l’information, l’impossible transparence du discours, éd De Boeck Université, 2005, p49

Page 32: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

24

Introduction partielle :

La responsabilité des paroles et des pensées exprimées dans les textes journalistiques

n’incombe pas seulement le journaliste, cependant ces textes se caractérisent par l'instabilité

sur le plan de l'énonciation que les genres journalistiques tentent le plus souvent de mettre en

scène un ensemble de voix, avec lesquelles le journaliste se distancie ou se solidarise plus ou

moins discrètement, plutôt que d'assumer directement une position. Cela n’empêche de

percevoir les tensions discursives de la subjectivisation et de l’objectivisation. Ces dernières

sont souvent mises à contribution lorsqu’il s’agit de revendiquer des responsabilités

collectives.

Désormais, tout ce qui est cité dans ce bref passage, renvoie à un type de phénomène étudié

par les théories dites de polyphonie linguistique. Dans ce deuxième chapitre, nous tenterons

de développer plus explicitement ce phénomène à la fois discursif et linguistique.

Page 33: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

25

I. Souche et préalables théoriques de la polyphonie :

La polyphonie selon le dictionnaire de l'analyse du discours :« Est un terme emprunté de

la musique qui réfère au fait que les textes véhiculent, dans la plupart des cas, beaucoup de

points de vue différents : l'auteur peut faire parler plusieurs voix à travers son texte. »

(P. Charaudeau, D. Maingueneau, 2002 :444).

Ce terme s'expose pour la première fois dans les travaux de Mikhaïl Bakhtine, sur son

célèbre œuvre littéraire de Dostoïevski (1929). D’après ce philosophe du langage, tout texte

est soumis au principe dialogique selon lequel les textes sont censés faire partie d’un dialogue

continu, se composant à la fois de reprises de paroles antérieures et d’anticipations sur les

paroles futures (virtuelles).

Bakhtine traite la polyphonie comme circulation des discours, d’un point de vue qui relie

l’observation sociolinguistique à l’étude des différentes formes linguistiques (genres, styles,

constructions linguistiques particulières). Ces marques constituent l’emprunte polyphonique

qui se dévoile intrinsèquement dans le caractère dialogique du discours, et dont le centre

d’intérêt est le sujet social, et il reste aux moyens langagiers de le constituer comme tel.

(J. Moechler, A. Auchlin, 2009 :152)

Dès la fin des années 70, les hypothèses de Mikhaïl Bakhtine ont trouvé en analyse du

discours, un terrain favorable à leur influence, par l’intersection de divers courants notamment

philosophiques, psychanalytiques, littéraires et linguistiques. À la suite de la polyphonie

bakhtinienne, la notion « polyphonie » a été par la suite approfondie en linguistique

énonciative et en pragmatique.

Entre autre, le linguiste français Oswald Ducrot reprend explicitement cette notion

pour élaborer sa théorie polyphonique du sens des énoncés. C’est essentiellement à ce dernier

que l’on doit l’introduction de la notion de polyphonie en sémantique, dans le cadre d’une

théorie fondée sur une conception énonciative du sens, inscrite dans une tradition remontant

notamment à Charles Bally (1932). Plutôt qu’à celle de Mikhaïl Bakhtine de qui Ducrot

emprunte la notion de polyphonie sans s’interroger plus avant sur sa théorie.

Ainsi, ce qu’envisage Bakhtine sous le terme de « dialogisme » est reprit sous le nom

de « polyphonie » chez Ducrot, juste, pour qu’il correspond à l’opposition parole/langue, mais

essentiellement chez Charles Bally que nous trouvons en germe les conditions de la théorie

polyphonique.

Page 34: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

26

« C’est en lisant Bally, et spécialement le début de Linguistique générale et

linguistique française, que j’ai été amené à esquisser une théorie de la polyphonie. » (Ducrot

1986) 26

Ducrot remet en question le postulat de l’unicité du sujet parlant, qui a longtemps

dominé en linguistique. Cependant, les polyphonistes partagent l’idée selon laquelle l’énoncé

n’est pas toujours la représentation d’une seule et même pensée ou d’un seul acte de parole,

mais que l’énoncé peut représenter simultanément une multiplicité de points de vue. Dans

cette perspective, toutes les manifestations langagières (les textes, le discours oral, les

dialogues) sont vues comme une composite de différents points de vue qui coexistent, se

hiérarchisent et se superposent dans les énoncés.

L’idée principale dans la théorie polyphonique est de savoir que, tout énoncé constitue

des rencontres entre des points de vue effectués au moment de l’énonciation, et des points de

vue communiqués. Désormais, il convient de distinguer, à cet égard, deux types d’emplois

distincts de la notion « polyphonie », selon qu’elle s’applique, comme chez Bakhtine, à des

données de discours, données contextuelles et essentiellement descriptif, ou, comme chez

Ducrot, à des données de langue. Dès lors, nous pouvons éclairer cette idée par l’existence de

deux perspectives polyphoniques : l’une littérature et l’autre linguistique.

C’est dans cette optique, que ces dernières années nous percevons l’émergence d’une

nouvelle approche contemporaine de la polyphonie, elle s’appelle : la théorie Scandinave de

la Polyphonie Linguistique (1999), la « ScaPoLinE ». Celle-ci tente en effet, de raffiner le

modèle ducrotien en abordant la théorie polyphonique dans une tentative combinatoire entre

les perspectives linguistiques et littéraires, afin d’adapter convenablement à l’analyse des

textes.

Cette approche s’intéresse principalement à deux problématiques en lien avec les emplois

d’une forme linguistique : la première consiste à cerner le domaine de la polyphonie par des

notions proches de dialogisme ; alors que la seconde tente de savoir si la polyphonie s’inscrit

dans la langue comme une expression, forme ou structure linguistique ; ou bien elle relève

simplement du discours tout en se manifestant dans des contextes particuliers, sans que des

marques spécifiques en soient nécessairement responsable. En effet, le point de vue –PDV est

26 BELANGER André. VAN DROM Andy, « Les apports de la linguistique à la théorie des contrats : panorama des principales théories du dialogisme et de la polyphonie à inscrire au sein du phénomène contractuel », Les Cahiers de droit, vol. 52, n° 1, 2011, p. 47

Page 35: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

27

l’un des notions clés de la ScaPoLinE, celui-ci afin qu’il se substitue au « voix », voix qui

s’affrontent simultanément à travers l’énonciation du locuteur-sujet parlant et cherchent à

créer un lien entre théorie de la polyphonie linguistique et la typologie textuelle, sans qu’elle

oublie le rôle important du lien de responsabilité et de non-responsabilité qui les unisses,

appelé également lien énonciatif.

II. La polyphonie et le problème d’hétérogénéité énonciative :

Comme nous l'avons déjà cité, la polyphonie linguistique est un fait qui renvoie à la

langue au sens saussurien, car la priorité de la langue sur la parole n’est qu’un choix qui

justifie l’utilité de l’une par rapport à l’autre. Tout en précisant, que l’opposition entre ces

deux phénomènes linguistiques est établie précédemment par Saussure pour distinguer (ce qui

est individuel de ce qui est social ; distinguer ce qui est essentiel de ce qui est accessoire). La

langue par sa supériorité s’avérant inadéquate, pour l’analyse des études linguistiques dans

leur dimension sociale. Il faudrait préciser que la langue a des particularités qui la mènent à

être de nature concrète, homogène, produit social et porte sur la parole : étant hétérogène,

produit individuel et donc subjective. (M Mohammadi-Aghadash, 2013 :22)

L’ambition de Ducrot est de rendre compte aux interprétations virtuelles de tout énoncé à

partir de sa forme linguistique, plus exactement les traces que laisse l’énonciation dans la

forme linguistique. Il s’intéresse plus particulièrement au codage linguistique de la

polyphonie au niveau du système et en relation à un discours idéalisé, à un discours associé au

contexte que détermine la forme linguistique en soi. En effet, Laurent Perrin précise :

« [...] la notion de polyphonie s’applique à différentes sortes d’hétérogénéité énonciative à l’intérieur du sens, mais elle se trouve être en quelque sorte tiraillée, écartelée même, entre le pôle instructionnel ou linguistique des phénomènes qu’elle prend pour objet d’une part, et leur pôle contextuel ou pragmatique d’autre part. » (P Laurent, 2004 :12)

Tout ce que nous avons développé ici, émane à l’instabilité d’une notion appliquée

dans un aspect purement empirique, étant donné qu’en introduisant la notion du « contexte »,

la langue s'avère plus au moins hétérogène. Ainsi, l’opposition dans ce cas, est entre langue et

discours ; et ce phénomène d’hétérogénéité s’avère continuellement visible si seulement nous

abordons la polyphonie dans son aspect discursif, cela dépasse les segments phrastiques

(d’énoncés), mais il aura recours en fait au discours ; ce dernier ouvre son champ à des

phénomènes (empiriques) relevant des situations contextuelles de la vie quotidienne.

Page 36: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

28

En revanche, dans notre cas, nous favorisons la notion de la polyphonie en analyse du

discours, afin de résoudre tous problèmes associés aux diverses formes de discours représenté,

développé dans le modèle genevois « ScaPoLinE », ainsi nous le trouvons assez important

d’en discuter ultérieurement.

III. L’aspect énonciatif de la polyphonie linguistique :

La polyphonie de Ducrot a eu une grande influence sur la sémantique française. En

s’appuyant sur une vision instructionnelle de la sémantique, cette approche prend en

considération une différence entre « phrase » et « énoncé ».

La notion de polyphonie est plus particulièrement rattachée à des questions

d’énonciation. Elle permet de décrire la pluralité des voix qui peuvent s'exprimer à l'intérieur

d'un même énoncé, ce dernier renferme par son tour des traces des protagonistes de son

énonciation de multiples façons, nous pouvons songer aux : (pronoms personnels, aux

adjectifs subjectifs, aux modalités, etc.) La polyphonie linguistique sert aussi à étudier les

énoncés sous l'angle des différents points de vue qui s'y manifeste, afin d’appréhender la

question de la prise en charge énonciative. Pour Anscombre et Ducrot la notion de polyphonie

c’est :

« […] lorsqu’un locuteur L produit un énoncé E […]il met en scène un ou plusieurs énonciateurs accomplissant des actes illocutoires. Ce locuteur peut adopter vis-à-vis de ces énonciateurs (au moins) deux attitudes : ou bien s’identifier à eux, en prenant alors en charge leur(s) acte(s) illocutoire(s) ; ou bien s’en distancer en les assimilant à une personne distincte de lui (plus précisément, de lui entant qu’il est le locuteur de l’énoncé), personne qui peut être ou non déterminée. »

(J.-C. Anscombre & O. Ducrot )27

Dans cette tentative, Ducrot aborde premièrement, la question du sujet parlant au

niveau de l'énoncé même ; il distingue aussi entre locuteur et énonciateur(s) ; le locuteur est à

même de mettre en scène de son énonciation un ou plusieurs énonciateurs, dont ils seront en

mesure de présenter différents points de vue et il reste à lui seul de s'associer à certains

énonciateurs tout en dissociant d’autre. Il est trop important de souligner que tous ces « être

discursifs » sont des êtres abstraits, car l'être parlant « réel » n'intéresse pas O. Ducrot. (P.

Charaudeau, D. Maingueneau, 2002 :445) 27NEVEU Franck, Dictionnaire des sciences du langage, éd Armand Colin, Paris, 2015, p 282.

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La polyphonie linguistique

29

Dans ce qui suit, nous intéresserons à la conception de polyphonie selon Oswald

Ducrot, qui nous soutient à introduire les éléments de base de la polyphonie énonciative.

1. Mise en postulat sur l’unicité du sujet parlant :

Qui parle ? Voici l’une des questions, qui a connue de large parcours en sciences du

langage. Dès la première vue, elle nous parait banale, mais pour répondre, il faut rendre

compte à certains mots clés tels que : « locuteur », « sujet parlant », « énonciateur ».

(Idem :158)

Depuis longtemps la linguistique s’est appuyée sur la présupposition que toutes ces entités

ne formaient qu’une seule et même personne (D. Raemdonck, G. Siouffi,2007 :208)

Or que l’apport de la pragmatique a été de les dissocier pour montrer combien ces unités

sont problématiques. Ducrot en se rejoignant à cette approche, il tente dans sa “Esquisse de

théorie de la polyphonie“28 de rejeter le postulat d’unicité du sujet parlant, il le trouve

éventuellement comme un être concret participant à la situation d’énonciation. Ainsi, il

distingue entre les mots clés précèdent.

2. « Locuteur », « sujet parlant » et « énonciateur » : à qui la

responsabilité énonciative ?

2.1.Sujet parlant et locuteur :

O. Ducrot appelle « sujet parlant » tout individu(s) : c’est un être empirique,

responsable de l’activité effective (articulatoire, cognitive, sociale) en quoi consiste la parole

dont le travail physique et mental a permis de produire un énoncé, alors que, le « locuteur »

est l’instance qui en prend la responsabilité. (D. Maingueneau,2010 :159)

2.2.Locuteur vs énonciateur(s) :

Le locuteur construit toujours plusieurs places énonciatives dans son discours.

(D. Maingueneau, 2012 :145) Il est à la fois le Producteur du message, autrement dit il est

l’auteur de l’acte de parole, celui qui produit véritablement, matériellement, l’énoncé ; et

l’énonciateur exprimant subjectivement un ou plusieurs points de vue au sein de ce message.

Le locuteur dans ce cas, est doublement présent. (A Belanger. A Van Drom,2011 :52) Ainsi,

par exemple, lorsque je chante les paroles d’une chanson, où se trouve employé le pronom je,

je suis le locuteur, mais non pas l’énonciateur, les propos cités sous le pronom « je » ne reflète

28 C’est le grand titre qui traite le phénomène de la polyphonie linguistique dans l’ouvrage de O. Ducrot « le dire et le dit ».

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La polyphonie linguistique

30

pas mes caractères, mes émotions, mes pensées en tant qu’un sujet parlant, un être spécifique

dans ce monde. (D. Raemdonck, G. Siouffi,2007 :144)

2.3.Locuteur-L et Locuteur- :

Plus ultérieurement, Ducrot va changer les définitions : le locuteur responsable de l’acte

de parole en y distinguant de deux instances « locuteur en tant que tel » qu’il note

(locuteur-L), responsable de l’énonciation en tant qu’être de discours ; et « locuteur comme

être du monde ». (Locuteur- ) désigne en tant qu’il possède d’autres priorités dans le monde

hors l’énonciation ; ce changement va lui servir de traiter d’autres phénomènes telle que

l’éthos (l’image de soi), ou l’interjection. (Ibid., 2010 :161)

IV. La théorie scandinave de la polyphonie linguistique (ScaPoLinE)

1. Principe théorique :

Depuis une vingtaine d’années, la théorie scandinave de polyphonie linguistique

(ScaPoLine) a transformé le concept central de la polyphonie dans la recherche littéraire vers

la recherche linguistique, tout en inspirant principalement du travail fondateur d’Oswald

Ducrot. En tant que théorie cohérente, la ScaPoLine a pour objet d’étude d’une part, la

description de l’unité sémantique de l’énoncé et d’autre part, elle se prête aux analyses de la

forme polyphonique des textes que composent les énoncés.

Ainsi, le fondateur de la ScaPoLine Henning Nølke a indiqué dans ses différents

articles que, l’objet immédiat de la ScaPoLine est la structure polyphonique (abrégé en

structure-p) qui est un fait de langue (phrase et son énoncé), elle se compose bien évidement

des instructions dont la langue pourvoit l’interprétation polyphonique des énoncés ; le résultat

de ce procédé est la création de la configuration polyphonique (abrégée en configuration),

cette dernière fait partie de l’interprétation que fait l’allocutaire du texte auquel il est

confronté et qui est liée au niveau de l'énoncé étant ainsi un observable. (H. Nølke, 2008 :133)

Autrement dit, dans cette théorie il n’existe aucun accès direct à la structure-p, alors il

expose la notion de configuration comme étant le seul observable, du fait que les éléments de

cette configuration sont tous susceptibles d’être codés dans la langue. (H. Nølke, 2000 :49)

Page 39: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

31

2. Les éléments fondamentaux :

Nous pouvons donc résumer29 la configuration par quatre éléments fondamentaux

présentés dans le tableau suivant :

La configuration est construite par le locuteur, elle se compose de quatre éléments, à

savoir, le locuteur lui-même (abrégé en LOC) et 3 types d'entités construites par celui-ci : Les

points de vue (abrégés en pdv) ; Les êtres discursifs (abrégés en ê-d) ; Les liens énonciatifs

(abrégés en liens).

2.1.LOC :

LOC est en général celui qui assume la responsabilité de l'énonciation en construisant

le sens de l’énoncé, sa fonction est apparente quand il assure l’ancrage du texte dans le monde

29 NØLKE Henning, « La polyphonie linguistique avec un regard sur l'approche scandinave ». Dans D. J. B (Éd.), Congrès Mondial de Linguistique Française, Paris,2008, p 138.

LOC Le locuteur en tant-que-constructeur

Les points de

vue, (pdv)

pdv simples

pdv complexes pdv hiérarchiques

pdv relationnels

Êtres discursifs,

ê-d

Première personne

Le locuteur de l’énoncé

l0

Locuteurs d’énoncé

lt (t 0)

Locuteurs textuels L

Deuxième personne

Allocutaires d’énoncé

at (t 0)

Allocutaires textuels

A

Troisième personne

Tiers individuels

Tiers d’énoncé t (t 0)

Tiers textuels T

Tiers collectifs Hétérogènes (ON) Homogènes (LOI)

Liens énonciatifs

Liens de responsabilité

Liens de non-responsabilité Liens de non-réfutation

Lien de réfutation

Figure 3 : La configuration polyphonique

Page 40: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

32

social. Il est une image particulière du sujet parlant (ou écrivant). Nous pouvons dire, aussi

qu’il est un masque que se donne l’homme en parlant ou en écrivant. (H. Nølke, 2013 :144)

Le locuteur se situe au centre déictique de l’énoncé en laissant apparaitre certaines traces

linguistiques appelées ; les marques de subjectivité.

LOC est pourvu d'un certain nombre de propriétés : il peut avoir une histoire, des

connaissances encyclopédiques, dont il peut s’en servir dans son travail constructeur.

(H. Nølke, 2012 : 3)

Il peut aussi commenter sa propre énonciation en la modalisant, ou il est également en

mesure de construire la représentation d’un autre locuteur, celui-ci peut être lui-même à un

autre moment t « LOCt », il peut s’agir aussi de l’allocutaire « ALLO » ou d’une tierce

(troisième) personne « TIERS ». (H. Nølke, 2008 :134)

2.2.Les points de vue (pdv) :

D’après la ScaPoLine les pdv sont des unités sémantiques porteuses d’une source

(corresponde aux énonciateurs d’Anscombre et Ducrot), ils renferment un contenu

sémantique et un jugement porté sur ce contenu. Les points de vue peuvent concerner des faits

extralinguistiques ou linguistiques, des états mentaux, etc. (H. Nølke, 2000 :50).

Ces pdv forment le " corps " de la structure-p et leur forme générale se résume ainsi :

Nous pourrons distinguer trois types de pdv selon leur structure interne :

2.2.1. Les pdv simples :

Ils sont indépendants des autres pdv, dans ce cas, tout énoncé contient au moins un

pdv simple. Ce dernier se compose d'un contenu sémantique et d'un jugement porté sur ce

contenu. En effet, un pdv simple correspond très souvent à une structure syntaxique simple

composée d’un prédicat verbal avec ces arguments. L’énoncé suivant ne véhicule qu’un pdv

simple :

(1) Il fait beau. / pdv : [X] (VRAI (« il fait beau »))

L’exemple précédent est dit monophonique au niveau de la langue, sa structure ne contenant

qu’un seul pdv. Par défaut, le locuteur est source de ce pdv. (Ibid., 2012 :3)

[ X ] (JUGE (p) )

X symbolise la source ; JUGE le jugement ; p le contenu.

Page 41: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

33

2.2.2. Les pdv complexes :

2.2.2.1.Les pdv hiérarchiques :

Ils se composent de pdv simples ou complexes organisés selon une structuration

hiérarchique. Les pdv hiérarchiques permettent de faire porter des jugements (extérieurs) sur

d'autres jugements, ce qui permet aux ê-d d’apporter des commentaires sur des pdv « avancés

» par d’autres ê-d. L’énoncé de (2) nous en donne un exemple :

(2) Ce mur n’est pas blanc. / pdv1 : [X] (VRAI (‘ce mur est blanc’)). pdv2 : [l0] (INJUSTIFIÉ (pdv1)).

L’existence de pdv hiérarchiques découle souvent de la présence d’adverbiaux

contextuels (modalisateurs), ainsi, le pdv2 est un pdv hiérarchique parce qu’il véhicule une

négation « ne…pas » et qu’il engendre aussi le pdv1 et l0 représente le locuteur de l’énoncé au

moment même de l’énonciation.

2.2.2.2.Les pdv relationnels ;

Ils relient des pdv simples ou complexes entre eux. Les pdv relationnels se trouve

notamment dans des phrases renfermant des connecteurs ou des structures de coordination,

comme dans l’énoncé (3) qui véhicule trois pdv dont un est relationnel : (H. Nølke,

2013 :146)

(3) Pierre est riche mais il est avare. / pdv1 : [X] (VRAI (p))

pdv2 : [l0] ( VRAI (q) )

pdv3 : [l0] ( GEN (si p alors q) )

p = « Pierre est riche » et q = « Pierre est avare ». GEN signifie « il est généralement vrai

que ». (Cf. la concession comme phénomène de polyphonie : p 42)

2.3.Les êtres discursifs (ê-d) :

Les êtres discursifs (ê-d) acquièrent un statut technique dans la ScaPoLinE, car ils sont

susceptibles d’être tenus responsables des points de vue exprimés, ou plus précisément des

jugements apportés par les pdv. Cependant, leurs fonctions sont en quelque sorte de saturer la

variable qu'est l'énonciateur, et l’a présenté comme la source d'un pdv.

De manière plus générale, LOC n'est pas lui-même un ê-d, il n'est que metteur en

scène, mais il peut construire à sa volonté une image de tous les personnages qui " peuplent "

son discours. Cela nous mène à distinguer deux grandes classes d'ê-d :

Page 42: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

34

2.3.1. Les Locuteurs Virtuels (abrégés en LV) :

Ils sont des ê-d présentés par le locuteur comme étant des images des (autres)

locuteurs, c'est-à-dire de personnages susceptibles de prendre la parole, c’est eux-mêmes qui

produisent l’acte d’énonciations, et ils sont également capables de prendre la responsabilité

des pdv. Les LV se regroupent en trois catégories de personne définies à partir de la situation

d’énonciation :

2.3.1.1.Le locuteur : (L, l0, lt (t 0)) : Il est celui qui, selon l’énoncé, est l’auteur de

l’énonciation et à qui renvoie les pronoms de la première personne.

2.3.1.2.L’allocutaire : (A, at (t 0)) Il est celui à qui l’énonciation est destinée, et

parmi les traces qu’il laisse les pronoms de la deuxième personne.

2.3.1.3.Les tiers : ( , t (t 0)) ceux qui peuvent être introduits explicitement par

différentes expressions linguistiques, notamment par les groupes nominaux,

les pronoms de la troisième personne ou les noms propres.

LOC construit des images des trois personnes à sa guise. Il les construit à travers les

pdv qu’il leur associe. En outre, le LV se définit par le fait d’être tenu pour responsable d’un

énoncé particulier, ou il peut se présenter comme doté d’une existence indépendante d’un

événement énonciatif particulier en apportant avec lui toute une gamme de propriétés

textuelles, encyclopédiques, etc. Là aussi, nous examinons à tour de rôle deux types d’ê-d :

soit LOC construit une image de lui-même au moment de la parole, Nølke l’appelle l'ê-d qui

en résulte le locuteur de l'énoncé, abrégé en ln où n est l'indice de l'énoncé (l'indice 0

renvoyant à l'énoncé actuel) ; ou bien LOC construit une image générale de lui-même ou une

image de lui-même à un autre moment de son histoire, il parlera donc d’un locuteur textuel

(les majuscules symbolisent les ê-d textuels abrégé en L). Locuteur, allocutaire, et tiers de

l’énoncé se symbolise respectivement en lt, at, t ; or, locuteur, allocutaire, et tiers textuel se

dessine en L, A, T.

2.3.2. Les Non-Locuteurs (abrégés en NL)

C’est ce que nous observons dans certains énoncés qui véhiculent des pdv dont le

responsable n’a pas cette propriété de pouvoir produire lui-même une énonciation. À ce

niveau, LOC est en mesure de construire des pdv dont des collectifs sont tenus responsables,

les tiers seront en effet des ê-d plus abstraits, par là nous distinguerons deux sortes de tiers :

tiers individuels correspondent aux ê-d de la troisième personne, à ces tiers individuels

s’ajoutent les tiers collectifs qui accordent de l’importance aux tiers hétérogènes : ce sont des

Page 43: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

35

variantes de ON polyphonique qui englobent l’opinion générale ou un échantillon pertinent

de la société dans laquelle le discours s’inscrit, et le ON peut intégrer le locuteur et/ou

l’allocutaire, ou il peut se composer seulement de troisièmes personnes; alors que, les tiers

homogènes LOI ne décomposent pas en locuteur mais abrite une autre variante de tiers qui

peut être : « les idées reçues », « les vérités éternelles » …

2.4.Les liens énonciatifs (abrégés en liens) :

Le lien énonciatif est le dernier élément fondamental de la configuration. Il est aussi

important de préciser qu’il est la position ou la relation des divers ê-d par rapport aux

différents pdv, qui sont mis en scène dans l’interprétation de l’énoncé. (H. Nølke, 2000 :58)

Ce qui nous mène à une distinction primaire entre deux types de liens : le lien de

responsabilité et le lien de non-responsabilité. Dans le premier lien, il est tout à fait évident

de se poser pour chaque pdv la question : qui en est le responsable ?

La réponse sera donc présente dans tout énoncé, du fait que, LOC ne peut pas

s'associer directement au pdv qu'il construit, mais il peut se présenter indirectement comme sa

source en établissant un lien de responsabilité entre son image et le pdv. (H. Nølke, 2012 :7)

Autrement dit, un ê-d est donc responsable d’un point de vue quand il en est la source.

Nous pouvons donc résumer le principe de lien dans la ScaPoLinE par :

Pour le deuxième lien, Tout ê-d et notamment toute image du locuteur est susceptible

d’être relié à un pdv dont il n’est pas la source, par un lien de non-responsabilité, qui

demeurent approximativement définis par la ScaPoLinE. Ce lien tente d’entrainer plusieurs

types de liens énonciatifs par rapport aux pdv dont le locuteur ne prend pas la responsabilité,

le locuteur dans ce cas, peut donner : son accord, son désaccord, sa réfutation, il peut rester

neutre, ou il fait semblant d’accepter un pdv quelconque, etc.

Nous pouvons introduire par la suite, une catégorisation secondaire des liens de non-

responsabilité qui les divise en liens réfutatifs (la négation cf. p 45) et liens non-réfutatifs :

« peut-être », et d’autres marqueurs « certes… mais » qui exige un certains degrés ou échelle

X est responsable de pdvi si et seulement si X est la source de pdvi.

Page 44: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

36

partant des liens qui sont tout près de la réfutation et orientée vers les liens d’accord fort.

Les exemples qui suivent résument30 clairement le point de liens énonciatifs :

V. Quelques phénomènes relevant de la polyphonie linguistique et

leur rôle dans la construction du sens :

1. La présupposition et l’implicite :

Comme l’ironie, la présupposition voit le jour dans les travaux de logiques, elle a été

intégrée ensuite dans la pragmatique. L’objectif principal des pragmaticiens est d’analyser le

fonctionnement de la présupposition dans des énoncés souvent attestés comme complexes ;

ainsi, les deux démarches (logique et pragmatique) mènent à la description sémantique des

énoncés traités. Toutefois, la construction de sens forme l’objectif primaire de la polyphonie

linguistique, et dont le phénomène de la « présupposition linguistique » en constitue l’objet

central de cette approche, où les mécanismes de production et d’interprétation des énoncés en

particulier jouent un rôle très important dans l’identification des contenus implicites.

1.1.Essais de définition :

La notion de présupposé peut être définie, avec Robert Martin comme « une inférence

nécessaire, c’est-à-dire inscrire dans la structure linguistique de l’énoncé, et par conséquent

indépendamment de la situation de discours. » (F. Neveau,2011 :282)

D. Maingueneau lui aussi accorde de l’importance à cette définition. Car pour lui le

« Présupposé comme inférence inscrite dans l’énoncé indépendamment de la variété de ses

éventuels contextes énonciatifs suppose la distinction entre deux niveaux de contenu d’un

énoncé. » (D. Maingueneau,2001 :82)

30 NØLKE Henning, « La polyphonie linguistique avec un regard sur l'approche scandinave ». Dans D. J. B (Éd.), Congrès Mondial de Linguistique Française, Paris,2008, p 136-137.

Lien de responsabilité Lien de non-responsabilité

« Le témoin est malade. »

Non-réfutatif

« Le témoin est peut-être malade. »

Réfutatif

« Le témoin n’est pas malade. »

Représentation

Le témoin a dit :

« Je suis malade. »

Figure 4 : Les liens énonciatifs

Page 45: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

37

- « un niveau de premier plan, qui correspond à ce sur quoi porte l’énoncé : le posé » ;

- « un niveau à l’arrière-plan, sur lequel s’appuie le posé, le présupposé »

Par la précision de Maingueneau, nous pouvons comprendre que : pour parler de

présupposition, il faut d’abord connaître la différence entre, « posé » et « présupposé », alors

nous proposons les définitions suivantes :

1.1.1. Le posé :

Le « posé » est l’assertion explicite d’un énoncé (sur quoi il se porte manifestement),

qui justifie éventuellement la prise de parole ou les objections de l’allocutaire, ainsi le

locuteur apporte de nouvelles informations, en prêtant être inconnues chez son destinataire.

Comme par exemple : Martin est parvenu à te convaincre. / le contenu posé serait l’assertion

« Martin est parvenu à te convaincre. »

1.1.2. Le présupposé :

Le « présupposé » est, au contraire, la ou les proposition(s) implicite(s), qui sont

présumées connues du destinataire et avec lesquelles le locuteur s’appuie pour apporter

l’information nouvelle (Voir l’exemple dans la page suivante). Ces propositions sont

présentées comme soustrait à toute discussion, et rappellent de manière latérale des éléments

dont l’existence est présentée comme allant de soi, elles sont assumées le plus souvent par un

« énonciateur » anonyme et collectif, avec lequel le locuteur montre qu’il est d’accord. (D.

Maingueneau, 2010 :169) En revenant à l’exemple précédent le présupposé de Martin est

parvenu à te convaincre serait dans ce cas : /Martin a essayé de ne te convaincre ; mais aussi

la personne qui s’appelle Martin existe. /

1.2.Principe de présupposition :

1.2.1. Comme notion de logique :

La vérité de la présupposition s’établit par rapport à un univers de discours qui est sa

référence. Ainsi, les présupposés des énoncés sont généralement identifiés aux conditions qui

permettent à cet énoncé de recevoir une valeur de vérité. Cela a du sens quand une proposition

p présuppose une proposition q ; si q reste nécessairement vraie alors que p est niée. (Voir

l’exemple page suivante.) Par contre, si la présupposition q est fausse, nous conclurons que la

proposition p est fausse elle aussi, ou qu’il s'agit d’un abus de langage (ironie). La

présupposition est donc un élément de contenu qui conditionne l'emploi de la phrase. (J.

Dubois, 2002 :378)

Page 46: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

38

1.2.2. Comme notion de pragmatique :

La présupposition implique la conformité entre l'énoncé et son contexte d’énonciation. En

l’occurrence, la valeur pragmatique de la présupposition comme acte de langage, constitue en

effet, une véritable problématique développée par O. Ducrot dans une perspective

polyphonique : « dire que je présuppose X, c’est dire que je prétends obliger, par ma parole,

le destinataire à admettre X, sans pour autant lui donner le droit de poursuivre le dialogue à

propos de X ». Autrement dit, présupposer c’est donner un contenu en marge du discours, en

prétendant ôter au destinataire le droit d’enchaîner sur lui. (D. Maingueneau, 2001 :85)

1.2.3. Comme notion de sémantique :

L’énoncé représente l’occurrence particulière, la manifestation concrète de la phrase dans

une situation d’énonciation. Il a non seulement des composants linguistiques qui attribuées sa

valeur sémantique, mais aussi des composants rhétoriques : « La première irait de la phrase à

la signification, et la seconde, de la signification au sens », ces deux composantes à priori,

ont été distinguées par Ducrot pour l’élaboration du sens. Celui-ci en remarque que

« La situation d’énonciation n’opère pas sur la phrase mais seulement sur la signification ; également, elle n’opère pas sur la valeur des morphèmes constitutifs de la phrase pris isolément, mais sur ce qui résulte de leur combinaison syntaxique à l’intérieur de la phrase. » (C . Stoean, 2003 : 45)

L’interprétation sémantique, pour lui est comme la correction, elle est donc en

fonction : d’une part, des présupposés linguistiques inclus dans le même énoncé des éléments

de la sémantique qui sont présents sans être dits (sans être explicite) ; D’autre part, des

informations (de toutes origines extralinguistiques) en possession des interlocuteurs au

moment de l’énonciation.

Exemple :

Nous pouvons, donc d’illustrer ces explications par l’énoncé suivant : « Marie est

guérie », le posé :« Marie a cessé d'être malade » est pris en charge par le locuteur, en effet, la

proposition p : « Marie est guérie » et sa négation p’ : « Marie n’est pas guérie » maintient le

même présupposé q qui est bien évidement /Marie a été malade/, qui est garanti par une autre

instance, incluant fort bien la personne du locuteur.)

Page 47: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

La polyphonie linguistique

39

2. Négation :

Pour analyser n’importe quel énoncé négatif, il faut se rendre compte aux différents types

de négation. En effet, l’existence d’une négation n’implique pas forcement une présence

polyphonique, mais seulement la négation la plus fréquente dite aussi polémique, ce type de

négation est à concevoir comme véritablement polyphoniques. Pour voir mieux les choses,

Ducrot propose de distinguer entre deux types d’emplois fondamentaux, à savoir la négation

descriptive et la négation polyphonique, laquelle représente deux variantes : la négation

métalinguistique et la négation polémique à proprement parler.

2.1. La négation polyphonique (polémique) :

Ducrot élabore sa description sur la négation polyphonique en délimitant son

explication au niveau de l’énonciation. Il considère dans cette optique, que tout énoncé négatif

constitue la mise en scène d’au moins deux énonciateurs distincts : un énonciateur E1«

assertant » un certain contenu, que E2, le second énonciateur pense le contraire, en niant le

point de vue de E1. (J. Moechler, A. Auchlin,2009 :154)

2.1.1. La négation polémique :

Selon Anscombre et Ducrot, la négation polémique met en scène deux points de vue

au niveau de la signification, ce qui prévoit une structure polyphonique : le pdv1 est « par

défaut dissocié du locuteur et […] pdv2 lui est associé. » (Ibid., 2009 :131)

En règle générale, l’identification du locuteur de pdv1 n’est pas une contrainte

obligatoire, parce que le locuteur peut être virtuel ou réel. Par ailleurs, cette négation ne réfute

pas directement le contenu de l’affirmation, sous-jacente mais l’affirmation de ce contenu,

c’est-à-dire, l’affirmation réfutée n’est pas celle de l’énoncé négatif lui-même, mais plutôt du

contenu affirmatif délivré par ce même énoncé.

Dans cette perspective, la négation polémique consisterait donc à mettre en scène un

énonciateur assimilé à un point de vue distinct que rejette le locuteur, l’opposition dans ce cas

est entre le point de vue du locuteur de l’énoncé et celui d’un locuteur non-déterminé ou

‘virtuel’. En effet, ce type de négation relève d’une forme de discours rapporté indirect et bien

entendu implicite, dépourvu de verbe introducteur et d’attribution du contenu rapporté. Tout

cela est bien illustré par Ducrot dans son fameux exemple :

(1) Ce mur n’est pas blanc.

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La polyphonie linguistique

40

Cet énoncé implique deux points de vue censés être contraires : Le premier pdv1 fonctionne

comme un antécédent ‘virtuel’ par rapport au second (pdv2) qui est celui du locuteur de

l’énoncé. Selon la ScaPoLine, tout énoncé négatif véhicule un énoncé positif réfuté par le

locuteur dont le premier assume la responsabilité en réfutant. (H. Nølke, 2008 :131-132)

(1’) pdv1 : 'ce mur est blanc'…positif

pdv2 : 'pdv1 est injustifié'… négatif

« Si le locuteur s'est servi de la négation, c'est en effet parce que quelqu’un pense (ou pourrait penser) que le mur est blanc (pdv1), ce qui est contraire à l'opinion du locuteur (pdv2). Notons qu'alors que pdv2 (qui prend le contre-pied de pdv1) est forcément le point de vue du locuteur (ce qu'on voit par le fait que celui-ci ne peut pas – dans un discours cohérent – nier avoir ce point de vue), on ne peut pas déduire du seul énoncé qui est responsable du premier pdv. » (H. Nølke, 2008 :132)

Le pdv1, ce mur est blanc, est donc présenté comme le point de vue de quelqu’un d’autre que

le locuteur de l’énoncé, qui représente la source du pdv2. Il y a donc quelqu’un qui se serait

imaginé que ce mur est blanc un point de vue que le locuteur réfute et auquel il se met en

opposition. Cependant, le destinataire en tant que cible ou analyste, cherche à découvrir

l’identité de celui qui est responsable de premier point de vue (pdv1), mais il est pratiquement

impossible d’en déduire par un seul énoncé.

Le contexte discursif qui entre dans la détermination de la négation polémique, il est

déterminé bel et bien par du micro et du macro-contexte : le premier, est composé d’un

ensemble d’éléments linguistiques qui précédent ou suivent la phrase et il entretient des

relations transphrastiques avec l’énoncé nié (anaphore, pronom, connecteur…etc.), alors que

le second est considéré comme l’entourage textuel. Certains éléments contextuels introduisent

des contrastes sémantiques ou oppositions syntaxiques qui permettent d’interpréter comme

polémique des énoncés niés. (I. Benabdallah, 2011 :116)

2.1.2 La négation métalinguistique :

La négation métalinguistique est souvent considérée comme une variante de la

négation polémique, du fait qu’elle se rapporte à une forme d’écho dont le locuteur de second

niveau serait bien évidement le responsable, autrement dit, ce type de négation exige toujours

que l’être discursif de pdv1 soit un autre locuteur que celui qui assume la responsabilité de

pdv2.

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La polyphonie linguistique

41

Toutefois, la négation métalinguistique contredit un énoncé effectivement prononcé

antérieurement dans le discours, dont il est besoin d’une correction : Jean n’est pas

intelligent, il est génial ! Cet énoncé est vu comme une réponse à Jean est intelligent, ainsi le

mot intelligent ne reformule pas un point de vue réfuté selon lequel Jean serait intelligent,

mais le mot intelligent produit simplement un effet citatif portant sur l’énonciation.

Désormais, l’énoncé négatif est disqualifié comme trop faible car la négation métalinguistique

se prend aux mots mêmes du locuteur précédent. (M. Roitman, 2006 :61)

La négation polémique La négation métalinguistique 1- La négation polémique maintient les présuppositions. 2-Le locuteur réfute la reformulation d’un point de vue positif. 3-Une forme d’écho que les phrases négatives instaurent seulement en certaines circonstances avec le point de vue d’un autre énonciateur (peut être virtuel ou réel) dont le locuteur réfute son pdv.

1-la négation métalinguistique rejette les présuppositions. 2-Le locuteur réfute l’usage d’une expression plutôt qu’un point de vue contraire, il récuse une voix en impliquant une citation directe de l’énonciation d’une expression associée à une voix qu’elle disqualifie. 3- Elle consisterait à mettre en scène un locuteur (être discursif réel) de second niveau, associé à l’énonciation de telle ou telle expression rejetée par le locuteur principal.

Figure 5 : Distinction entre les deux types de la négation polyphonique31

2.2. La négation descriptive :

La négation descriptive consiste à asserter une simple proposition négative, et le

morphème de négation peut servir comme outil pour la description de ce dont il est question.

Dans cette troisième forme, le locuteur (L) ne met pas en scène deux énonciateurs (l’un

auquel il s’identifie, l’autre dont il se distancie), mais attribue, la pseudo-propriété qui

justifierait la proposition du locuteur dans la négation polémique. (G-É Sarfati, 2014 :56)

Pour conclure, les distinctions pertinentes ne tiennent pas seulement aux morphèmes

négatives en soi, mais elle consiste à disqualifier n’importe qu’elle autres élément énonciatif

saturé en contexte, afin de déterminer la signification implicite et de préciser par la suite ces

différences par rapport aux types de négation au quelle elle appartenait.

31 Résumé de l’étudiante

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La polyphonie linguistique

42

3. Concession :

3.1. Définitions :

Krieg-Planque dans son ouvrage « Analyser les discours institutionnels » définit la

concession comme :

« Un type d’opération syntaxique qui exprime une relation d’opposition ou de restriction de façon très caractéristique, elle peut être marqué par des compléments circonstanciels marqués par « malgré », « en dépit de » ; ou par des propositions circonstancielles introduites par « quoique », « encore que », « bien que » … Les marques typiques de la concession comme expression d’opposition ou de restriction ont recours à des connecteurs tels que : « mais », « cependant », « pourtant », « néanmoins » … » (A. Krieg-Planque, 2013 :171)

Nous nous proposons de rendre compte au phénomène de concession, en suivant le

protocole théorique défini par Henning Nølke : Les constructions concessives sont formées de

la liaison au moyen d’un connecteur concessif de deux énoncés ou deux propositions : la

première abrégée en p et la seconde abrégée en q, respectivement orienté vers les conclusions

r et non-r, qu’il faudra la déduire du contexte et/ou de la situation.

Prenant l’exemple de Nølke : « Pierre est riche mais il est avare ». Dans cet exemple

« mais » implique trois pdv dont un est (le plus) souvent implicite. La première proposition p :

‘Pierre est riche’ alors que la deuxième proposition q : ‘Pierre est avare’ l’énoncé est donc

organisé sous la structure suivante : p r /q non-r /p MAIS q non-r.

En termes de polyphonie, cette concession est décrite comme une structure où le

locuteur s’associe par un lien de responsabilité à q. Le lien entre le locuteur et le point de vue

p est sujet à interprétation, même s’il s’agit le plus souvent d’un lien d’accord, explicité par

un marqueur de concession. Autrement dit, pour comprendre l’exemple précédent, il faut

trouver r, ce dernier constitue le pdv implicite du connecteur « mais », qui peut introduire par

son tour tout un discours, alors il est évident de connaître le contexte pour avoir une chance de

comprendre l’intention du locuteur. Dans le cas de cette l’exemple : r serait « Pierre est

susceptible de nous donner de l’argent si nous le demandons ». Le locuteur de l’énoncé

affirme que Pierre est (aussi) avare et il avance qu’il est généralement connu, que les

personnes avares ne donnent pas de l’argent même si on leur demande. Nous conclurons que

le connecteur concessif « mais » fournit un troisième pdv en faveur de laisser tomber l’idée

(éventuelle) de demander de l’argent à Pierre. (H. Nølke, 2008 :142)

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La polyphonie linguistique

43

Dans cette optique, le repérage de la prise en charge de p est important pour notre

analyse : il s’avère que plus p explicite une concession, plus nous avons tendance à

l’interpréter comme associé par un lien de non-responsabilité au locuteur. (Cf. 2.2.2.2 : 33)

4. Discours rapporté : « Discours Représenté », « Discours Considéré », « Discours Cité » : ce sont les

différentes appellations d’un terme avancé traditionnellement sous le titre de discours

rapporté (DR). Ce dernier constitue la manifestation la plus évidente de la polyphonie

linguistique. La problématique du discours rapporté traite généralement divers mode de

représentation de discours d’autrui, souvent reconnu par des paroles attribuées à des instances

autres que le locuteur. Au début, la grammaire traditionnelle se limite aux trois types de

discours rapporté : discours direct (DD), discours indirect (DI), et le discours indirect libre

(DIL) ; mais, vu le croisement théorique et le développement constant dans la théorie

polyphonique, certains linguistes tels que L. Rosier, J. Autier-Revuz et D. Maingueneau ont

montré qu’on ne pouvait pas limiter la problématique du discours rapporté à ces trois seuls

procédés et ils préfèrent ajouter à ces traditionnelles tripartitions ; les formes hybrides, le

discours direct libre (DDL), et même des phénomènes comme la mise entre guillemets,

l’italique, la modalisation par renvoi à un autre discours, les multiples formes d’allusion à des

discours déjà tenus …tout en les classant sous quatre grandes formes: en plus au couple

traditionnel de (DD et DI), ils ajoutent les formes libres , regroupant le DIL et DDL, ainsi

que, certaines formes de mise à distance qu’ils les répertorient dans les formes aux confins du

DR, et enfin ils rassemblent sous la forme mixte (hybrides), les cas restant de DR.

Le DR entoure ces formes déjà citées par des marqueurs dites canoniques qui sert bien

évidement à désigner la multiplicité des plans qui l’environne : (énonciatives, syntaxiques et

typographiques…). Commençons tout d’abord par les verbes introducteurs : c’est la faite

d’être suivi d’un DD ou d’un DI, qui convertit ces verbes respectivement en introducteur du

discours rapporté. Ils se placent généralement en avant, en incise, ou à la fin de discours cité

direct ; entre autres, ces verbes de paroles nuancent de la neutralité comme dans le verbe

(dire), vers deux autres, soit qu’ils véhiculent la valeur descriptive (répéter, annoncer…) ou

bien, ils impliquent un jugement de valeur de l’énonciateur quant au caractère bon / mauvais,

vrai/faux de l’énoncé cité (reprocher/prétendre…).

Ces procédés sont souvent présentés dans le DI, dont l’énonciation perd son

autonomie et devient de plus en plus dépendante du verbe introducteur, et par là, survient la

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La polyphonie linguistique

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concordance des temps en maître, en mettant en relief de divergence entre le couple

canonique de DR : en DD tous les temps sont permises, alors qu’en DI des convergences

temporelles sont imposées. (Il présente les temps de la complétives au passé, mais il est aussi

des cas où le DI maintient un présent de vérité générale).

Passons maintenant aux embrayeurs (déictique), ce sont des éléments textuels qui

jouent un rôle primordial dans l’identification des personnes (êtres discursifs) et permettant la

localisation spatio-temporel, tout en ajoutant désormais autres modalités et marqueurs de

subjectivité. Nous achevons ce bref passage par les formes typographiques qui indiquent

souvent leur présence par des marqueurs tels que (l’italique, les guillemets, les parenthèses, et

les tirets)

En ce qui suit, nous dévoilerons les différents types de discours rapporté, en se basant

régulièrement sur les travaux de ces linguistiques, afin de comprendre mieux l’enchaînement

théorique d’une notion qui a bouleversé le domaine de la polyphonie discursive.

4.1. Le couple canonique :DD/DI

4.1.1. Le discours direct :

Tous les linguistes partagent d’avis que les formes de DR soient constituées d’une

énonciation sur une autre énonciation, ce procédé active la mise en relation de deux

évènements énonciatifs : une énonciation citante et une autre citée. D. Maingueneau maintint

d’avantage cette idée en affirmant aussi que : « le DD préserve l’indépendance de DCé à

l’égard du DCt » (D. Maingueneau, 1981 :98)

Dans cette optique, il est très reconnu que le DD est la reproduction plus ou moins

fidèle du DCé, cette opération ne tente pas d’envisager communément la responsabilité

d’énonciateur, mais prétend restituer les paroles citées, qui se dissimule le plus souvent sous

un repérage distinct des embrayeurs. (Voir infra)

Le principe polyphonique en discours direct se présente par le fait que le locuteur de

l’énonciation (citant) en tant que rapporteur délègue la responsabilité des propos rapportés à

un second locuteur tout en construisant une mise en scène, autrement dit, reproduire

textuellement les paroles ou les pensées originales, dans la forme même où elles ont été

énoncées, sans les modifier, comme dans une citation (D. Maingueneau, 2010 :182). Cette

démarche conduit le locuteur citant à être authentique, en montrant qu’il rapporte les paroles

mêmes ; et il se mette à distance par la non adhésion aux propos cités, de ce fait, il ne veuille

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La polyphonie linguistique

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pas à les mélanger avec ceux qu’il prend lui-même en charge ; ce qui garantit en somme son

objectivité énonciatif.

En grosso modo, il existe deux grands critères permettant l’identification de DD : Le

premier est d’ordre typographique, qui inclue les guillemets, les italiques, les deux points,

tiret (dans le cas de dialogues rapportés) et les parenthèses pour la combinaison de ces signes.

Alors que le second, traite les « marques de discordance » comme les appelle Autier, c’est en

absence de marques typographiques de DD, que ces éléments créés la rupture sur le plan

énonciatif en suggérant qu’il y’a changement de locuteur. (A. Hakim,2013 :55)

Ils se constituent le plus souvent de pronoms personnels à la première personne, le

temps et le lieu, qui ont la valeur de déictique, et qui désignent en d’autre terme les marques

de subjectivités énonciatives. Ce qui prouve généralement l’indépendance de DD et conserve

par ce système originel les coordonnées énonciatives. L’existence de deux situations

d’énonciation en DD exige en parallèle deux repérages déictiques, le référent déictique dans

ce cas ne s’identifier que grâce à un environnement physique de l’énonciation, et la non

coïncidence entre le DCt et DCé crée la différence sur le plan de l’énonciation : les déictiques

de DCt sont directement interprétables grâce à la situation d’énonciation ; alors que les

déictiques de DCé ne peuvent pas être devenir qu’en faveur des indications fournies par le

DCt. (Ibid., 2010 : 183)

4.1.2. Le discours indirect :

Selon D Maingueneau le DI : « enlève toute autonomie au DCé et le subordonne à

l’acte d’énonciation du DCt » (D. Maingueneau, 1981 :98)

Cette action engage le locuteur citant en tant que sujet à traduire par une infinité de

manières les propos cités, dans ce cas, se ne sont pas les mots mêmes qui sont rapportés mais

plutôt le contenu de pensée, en effet les propos rapportés se présentent sous la forme

complétive objet direct introduite éventuellement par un verbe de parole (introducteur), ainsi

le choix de ce verbe est souvent lourd de sens, ce qui conditionne de son côté l’interprétation.

(D. Maingueneau,2012 :167-168).

À la différence de DD, le DI n’a plus qu’une seule situation d’énonciation, or, il ne

s’agit plus d’une reproduction mais plutôt d’une version qu’en donne le rapporteur :

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La polyphonie linguistique

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« Cela implique que toutes les traces de l’énonciation de DCé (embrayeurs, mais aussi des tournures expressives, interrogations, etc.) soient systématiquement effacées au profit de celles du DCt, parce que dans le DI le DCé a le statut d’une simple complétive complément d’objet du verbe de la phrase matrice, c’est-à-dire du verbe de DCt. Il n’y a plus de place dès lors que pour un seul acte d’énonciation, celui de DCt. » (D. Maingueneau, 1981 :100)

4.2. Les formes libres : DIL/DDL

4.2.1. Discours direct libre :

L. Rosier définit le DDL comme une forme qui regroupe les critères du modèle

conique classique de DD sur-marqué. Il ne convient ni verbe ou locution introductif, ni

marqueurs typographiques, mais le repérage déictique reste celui de discours cité : les

personnes et des verbes conjugués au temps de discours (présent, passé composé, futur) qui

rampent avec l’espace énonciatif qui l’encadre (temps du passé, troisième personne). (L.

Rosier, 2008 :93) Bref, le DDL est une forme de discours rapporté, qui a les priorités

linguistiques du discours direct, mais sans aucune signalisation typographique, ce discours

représente une énonciation ambigüe, dont elle attribue le plus souvent la responsabilité à un

énonciateur générique. Pour dissiper la précédente ambiguïté, il faut en accéder aux

différentes connaissances dites extralinguistiques.

4.2.2. Discours indirect libre :

Selon Maingueneau, le discours indirect libre :

« …est censé combiner les moyens propres au discours direct et au discours indirect […] il n’y a pas de marque propre, et hors contexte, ne peut pas être identifié comme tel. La polyphonie du DIL n’est pas celle de deux voix nettement distinguées (car le discours direct), ni l’absorption d’une voix dans une autre (cas de discours indirect), mais un mélange étroit de deux voix, une polyphonie au sens musical : dans un fragment au DIL on ne peut pas dire exactement quels mots appartiennent à l’énonciateur cité et quels mots à l’énonciateur citant. » (D. Maingueneau, 2012 :171)

Entre le DD et le DI, il existe un cas intermédiaire, à savoir le discours indirect

libre. Le DIL abrite une polyphonie, sans pour autant que nous identifions aisément les

sources des voix. Contrairement au couple canonique de DR (DD et DI), C. Vetters et J.

Authier-Revuz témoigne d’avantage que le DIL ne répond à rien sans qu’il soit relativement

accompagné d’un contexte discursif, ici nous abordons la question d’ambiguïté du DIL, la

cause est connue depuis longtemps qu’il n’existe pas de signal, ni morphologique ni

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La polyphonie linguistique

47

syntaxique, spécifique au DIL. Cela revient de même à dire que, le contexte est le moyen par

excellence d’identification de DIL, autrement-dit d’interprétation, nous mène au mode sur

lequel s’opère éventuellement le partage de voix. (C. Komur-Thilloy, 2010 :163-164)

4.3. Les formes hybrides :(mixte)

Selon le dictionnaire d’analyse du discours, les formes « hybrides » de citation ne se

laissent à la dichotomie discours direct/ discours indirect, sans pour autant relever de discours

indirect libre. Elles recourent aussi aux guillemets ou à l’italique. (P. Charaudeau, D.

Maingueneau, 2002 : 193) il distinguera donc trois formes d’hybridation :

4.3.1. Les îlots textuels :

L’îlot textuel est le procédé le plus fréquent dans la presse, il s’indique éventuellement

par des marqueurs typographiques : l’italique, les guillemets ou les deux à la fois. Ce type de

DR est considéré donc comme une forme de modalisation autonymique, où il tente d’insérer

ces marqueurs typographiques aux fragments attribués au locuteur cité dans une structure de

DI, qui permet de voir qu’il n’est pas pris en charge par le rapporteur. (Idem., :82)

Par ailleurs, la valeur de fidélité est trop manifestée en îlot textuel, du fait que ce

dernier serait à définir comme la restitution littérale du message d’origine (sauf les éventuels

cas du mensonge). (C. Komur-Thilloy, 2010 :182)

Désormais, dans un lieu où l’énonciateur tient compte du langage des autres, le

locuteur de ce volet cultive à la fois un discours de mimesis ou de distinction. (Ibid. :188) La

notion d’ilot textuel nous permet d’inclure la question de l’autonymie et de modalisation

autonymique, dont nous allons définir ainsi : (voir aussi le glossaire)

« L’autonymie qui se manifeste lorsque le (s) mot (s) réfère(nt) au(x) mot(s) et non

au(x) mot(s) et non aux choses. » (P. Charaudeau, D. Maingueneau, 2002 :82)

4.3.2. Le discours direct avec « que » :

DD avec « que », cette forme de DR n’est pas du tout conforme à la norme, car elle

combine entre DD près des introducteurs de DI (verbe + « que »). (D. Mainguegneau,

2012 :170)

C’est une véritable rupture énonciative qui présente quelque fois des paroles des

personnes connues ou anonymes. Ce discours sert à introduire des séquences littérales :

« Citation de l’écrit (d’où son abondance dans les articles scientifiques par exemple) » ;

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La polyphonie linguistique

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« Citation officielles (produites par des instances d’énonciation officielles) » ; « Citations

marquées stylistiquement ou véritables DD (présence de personnes 1et 2). » (L. Rosier,2008 :

97)

4.3.3. Le résumé avec citation :

Le résumé avec citation est la forme de discours qui porte sur l’ensemble d’un texte, et

qui tente de donner une reformulation condensée de l’ensemble d’une énonciation en

restituant en principe les mots employés par le locuteur cité : « Ce type de discours rapporté

est en règle générale signalé par le cumul de l’italique et des guillemets. On a affaire au

résumé d’un texte dont l’originale apparait par fragments dans le fil du discours. » (D.

Maingueneau, 2012 :173)

4.4. Les formes aux confins :

4.4.1. Conditionnel et marqueurs de mise à distance :

Le conditionnel est le temps d’incertitude que la presse contemporaine l’utilise pour

marquer sa distance envers un évènement quelconque (être objectif). Cette forme verbale

permet de signaler un on-dit, une rumeur, d’altérité énonciative…, elle est considérée souvent

comme une modalité épistémique permettant de décrire un état mental de certitude ou

d’incertitude, selon un contexte précis.

Le on-dit peut-être présentés par d’autres formes que le conditionnel, à savoir les formes «

impersonnelles » (il paraît que) qui rapporte un propos, renvoyant à des sources anonymes, à

un on-dit qui peut, selon le contexte, être plus moins attribué de façon univoque ; ou bien

« omnipersonnelles » comme dans (on dit que, soi-disant que). (L. Rosier, 2008 :100-101)

4.4.2. Formes en selon X et autres attributions du dire :

Les opérateurs de DR qui prennent la forme de : X déclare, X estime que, selon X

crient des énonciatifs particuliers ; car ces derniers ne peuvent pas être assimilés au DD ou au

DI, alors ils se manifestent quand même dans un énoncé en modifiant l’assertion de la phrase

font entendre un second énonciateur (E2) :

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La polyphonie linguistique

49

« Sur le plan syntaxique, ce sont des compléments modaux qui nuancent l’assertion de la phrase et font entendre sous l’énonciateur E1, un(e) qui peut plus au moins s’actualiser, grâce aux marqueurs graphiques et/ou à la soudaine indépendance énonciative du segment qui en suit le complément en selon : ces modalisations en discours second peuvent donc laisser apparaître un véritable second énonciateur E2, à l’instar du DD. Ces formes apportent des nuances particulières : elles attribuent le dire, mais son paraphrasables, selon le contexte, par des verbes d’opinion du type prétendre, affirmer, s’imaginer que. » (L. Rosier, 2008 :103)

Ces compléments modaux prennent éventuellement différentes formes de bases à

savoir ; les formes simples (types selon X) et des formes complexes (type selon les dires/ les

propos/ l’avis/ le point de vue…X). Or que, l’alternance des personnes (première, deuxième et

troisième personne) n’entrave pas le renvoie à un discours autre (selon moi/ selon toi/ selon

lui). (Idem :103-104)

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La polyphonie linguistique

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Conclusion partielle :

La question de la dichotomie objectivité subjectivité est une préoccupation de

l’analyse du discours, du fait que cette discipline suppose une multitude de notions qui nous

aide à rendre compte de tous les phénomènes de pluralité en discours, tel que : la négation, la

concession, la présupposition, et même le discours rapporté. Ce procédé tente à étudier sous

l’angle de différents points de vues qui s’y manifestent communément dans l’énoncé ; ainsi

l’existence de deux discours à l’intérieurs d’un seul (interdiscours) n’est pas sans aucun effet,

le but dans cette opération est de mettre en œuvre certaines notions à savoir : la prise en

charge, le positionnement et l’effacement énonciatifs. Ces derniers, peuvent être déterminés

grâce aux différentes formes de polyphonie linguistique précédemment identifiées.

De ce fait, nous pouvons dire que le discours n’est pas clos sur lui-même, mais bien au

contraire ouvert sur des extérieurs langagiers de toutes natures.

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DEUXIÈME PARRTIE :

PARTIE PRATIQUE

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CHAPITRE I :

APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

« Pour que l’analyse présente à quelque validité, on ne saurait se contenter d’un échantillon

aléatoire. »

(J-P. Dalbera,2002)32

32 PATRASCU Marcela. BRUSQ Julie. CANIVENC Suzy. LE GAL Damien (dirs), Corpus et méthodes épistémologies critiques et appropriations multidisciplinaires, L’Harmattan, paris, 2015.

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Approche méthodologique

53

Introduction partielle :

Dans ce présent chapitre, nous proposons d’introduire notre champ de recherche par

une présentation générale sur le « corpus », qui constitue notre matière première et la source

d’information qui nous sert d’un outillage très reconnaissant pour l’analyse.

D’un point de vue méthodologique, nous citons les différents éléments qui rentrent

dans la construction d’un recueil de donné(s) composé(s) essentiellement d’un phénomène

empirique vécu dans le monde entier. Dans un premier lieu, nous précisons notre

échantillonnage par une succession de présentation et d’explication sur : d’abord le choix de

sujet, ensuite la technique et le type d’analyse abordée, et enfin l’approche à suivre. Dans un

second lieu, nous accordons un statut primordial aux conditions de production scripturale,

influencée par un évènement d’actualité reconnu sous le titre de l’épidémie d’Ebola.

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Approche méthodologique

54

I. Présentation et choix de corpus : 1. Le Choix du journal :

« Le quotidien national El-Watan. » Nous avons opté à ce choix parce que, le journal

demeure le quotidien de référence en Algérie, souvent reconnu par son français soutenu.

Ainsi, le choix d’un seul quotidien a été motivé par la volonté de neutraliser au maximum le

mode de penser, de faire l’impasse sur l’interprétation idéologique afin de considérer

uniquement les faits linguistiques.

2. Présentation et caractérisation du quotidien EL-Watan :

Le journal El Watan paraît pour la première fois le 8 octobre 1990. Il est fondé par un

groupe d'anciens journalistes d'El Moudjahid à la suite de la promulgation de la loi (dite loi

Hamrouche) autorisant la presse privée en Algérie. El Watan est considéré comme le journal

de référence en Algérie. Son directeur, Omar Belhouchet, a reçu plusieurs prix internationaux

dont la Plume d'or de la liberté en 1994, récompense remise par l'Association mondiale des

journaux. Le journal a été suspendu à six reprises depuis 1993 (la dernière suspension datant

de 1998) et interdit de publicité publique.

Le journal utilise le format tabloïd (41 × 29 cm environ). Son titre est accompagné du

sous-titre : « Quotidien Indépendant ». Quotidien généraliste, El Watan qui traite aussi bien de

politique intérieure que de faits divers, de culture, d'économie, de sport ou d'actualité

internationale. Il est considéré comme le quatrième quotidien d'information générale le plus lu

en Algérie, derrière les journaux arabophones Echorouk, El Khabar. El-Watan est premier au

niveau de la presse francophone.

3. Présentation générale de la maladie d’Ébola :

En 1976, dans la forêt du Zaïre, un nouveau fléau de virus avait fait son apparition,

auquel, pour éviter tout opprobre jetée sur un village ou une région, on avait donné le nom

d’un affluent fleuve Zaïre qui s’appelle « Ebola », celui-ci est confiné dans une zone peu

peuplée. À ce moment-là, le virus d’Ebola n’avait pas entraîné la panique d’une potentielle

pandémie. (A.M. Moulin,2015 :4-7) Mais quarante ans plus tard, l’épidémie d’Ebola a débuté

en Guinée en décembre 2013, elle a été officiellement reconnue le 22 mars 2014. Les médias

de masse font un battage sur cette épidémie qualifiée comme la plus grave, la plus importante,

et la plus sévère des quatre dernières décennies. Or, pour faire imaginer l’étendue des

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Approche méthodologique

55

conséquences de ce virus. Ils servent de trame au film Out break en 1995, dans lequel des

virologistes tentent de contenir une fièvre hémorragique venue du Zaïre aux États-Unis, le

virus se transmettait via les singes aux hommes par le sang ou la salive et il avait été cultivé

par des chercheurs américains comme arme biologique. (F. Keck, 2015 : 3)

Ce film avait une grande part dans la construction des “ représentations ”

cinématographique voir même fictive des maladies infectieuses émergentes. C’est une

manière d’imposer une “ logique symbolique” responsable sur tous les échanges sociaux qui

vont être crée autour de cet événement. Pour cela, ils doivent montrer que les signes de la

catastrophe sont déjà visibles à travers des êtres situés aux frontières du monde social. Alors

pour se préparer aux épidémies à venir une technique de gestion sanitaire s'est imposée en se

centrant sur des scénarios épidémiques qui ont été organisés dans différentes parties du

monde, visant à habituer les populations à agir avec du personnel médical en équipements

protégés mais détournant aussi une grande partie des financements publics des infrastructures

sanitaires .La fabrication d’antivirus a également donné lieu à des récits fictifs spéculant sur

des possibilités technologiques encore incertaines, comme l’usage d’un médicament contre la

variole pour traiter les patients atteints par Ebola .(Idem : 4 )

C’est par conséquent, la Fièvre Hémorragique Virale (FHV) inspire la terreur ; la peur

est si prégnante, surtout que sa menace a été exagérée, en raison de nature spectaculaire des

symptômes qui apparaissent très rapidement et qui attire beaucoup d'attention.

II. Choix de technique d’analyse :

1. Les techniques utilisées :

Avant d’entamer ce point nous devons préciser d’emblée, que dans le but

d’obtenir les données de manière efficace, nous avons travaillé à partir de la version

électronique d’El-Watan. Nous nous étions inscrites au niveau du site : www.El-Watan.com.

Ce dernier nous a permis d’accéder à l’archive. Au début, nous avons pu extraire tous les

journaux traitant l’épidémie de l’Ébola (sous format PDF), puis nous avons délimité notre

champ en investissant juste le nombre convenable, qui sature notre échantillonnage, et répond

avant tous, aux questionnements posés précédemment dans notre problématique. Les articles

désirés ont été converti en version Word : (cf. Annexe n°2 : mini-corpus version texte) ; et

une autre version qui garde la forme originale de l’article : (cf. Annexe n°3 : mini-corpus

version originale.)

Page 64: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Approche méthodologique

56

Ainsi, vu le temps limité qui nous a été allouée, nous avons choisi d’étudier quelques

articles ; sept articles au maximum, parmi trente-deux articles sélectionnés précédemment

dont nous décrivons au total quatre genres journalistiques. Le premier regroupe le filet par ces

quatre articles, alors que les trois autres englobent un seul article des genres restants : compte-

rendu, l’enquête, la chronique ; relevant des rubriques nationales : la dernière page du journal,

l’Actualité et l’Époque. Le corpus regroupe sept articles qui ont été introduits dans trois

grilles. Dans notre analyse nous allons travailler selon les genres en suivant l’ordre

chronologique de leur apparition : chronique, enquête, filet, compte-rendu, nous allons

commencer de plus simple au plus complexe.

2. Les grilles d’analyse :

L’analyse portera au préalable sur trois grilles d’analyse qui répertoriée tour à tour les

grandes lignes et les segments à analyser : dans la première grille d’analyse, il y a eu lieux à

un tableau composé de plusieurs colonnes, dans lequel les trois genres journalistiques

(chronique, compte-rendu et enquête) sont présentés dans un seul tableau, que nous

mentionnons leurs cotexte, paratextes, sources et qu’ils appartiennent à la structure pyramide

diamant et inversée suivit d’autres caractéristique journalistiques. Et le deuxième tableau

représente le genre d’information : filet, dont il y a eu à faire à quatre articles sélectionnés de

notre corpus et qui sont tous caractérisés par la pyramide inversée suivit de côté des colonnes

dans nous avons cité la mise en page, paratexte et la source.

La troisième grille englobe les différents éléments de discours rapporté, composé de

plusieurs colonnes, dans lequel il y a eu lieu de distinguer quatre types de ce discours DR:

(1) Couples canoniques : (DD/DI) ; (2) Formes hybrides (mixtes) : regroupant îlot textuel,

discours direct avec « que » et Résumé avec citation ;(3) Formes libres (DDL/DIL) ; (4) Au

confins de discours rapporté :conditionnel et marqueurs de mise à distance, et formes en

selon X et autres attributions du dire. Cette grille a permis en outre d’observer de différents

types et différentes formes de la DR.( Cf. Annexe n° 1)

Une fois les articles sélectionnés, les données ont été organisées en deux

principaux genres ; articles de genre d’opinions ou de commentaire ; et articles de genre

d’information. Concernant le premier genre, nous avons choisi un article de genre chronique

et pour le deuxième, nous avons plusieurs sous genre : l’enquête, le compte-rendu et le filet.

Cette division a permis d’observer des différences dans les mécanismes employés pour

représenter le dire d’autrui selon les pages du quotidien. Nous ajoutons aussi, que les passages

Page 65: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Approche méthodologique

57

sélectionner à l’intérieur des grilles ne contiennent que les mots par lesquels commencent et

achève la phrase. Car la totalité des segments sont trop longues, alors nous vous inviterons à

revenir à la totalité de ces segments dans le corpus. (Annexe n°2)

Page 66: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Approche méthodologique

58

Conclusion partielle :

Nous avons opté pour ce choix, pour réaliser un travail d’analyse basée

essentiellement sur une étude de contenu, qui tente beaucoup plus à expliquer les différents

phénomènes de la polyphonie linguistique. Ces derniers sont triés sous les segments à

analyser, qui sont répertoriés également dans trois grilles d’analyse. Selon qu’elle soit

projetée, soit à une étude formelle exposée dans la première et la seconde grille d’analyse, ou

de contenu regroupant la troisième grille qui traite le discours rapporté. Nous proposons dans

ce qui suit, deux grandes lignes d’analyse. Commençant principalement, par l’analyse de

forme générale pour chaque article, qui traite les éléments paratextuels d’un nombre des

articles choisis ; et une autre forme d’analyse dite quantitative ou du contenu présentes dans la

première forme de polyphonie linguistique telle que : la négation polémique, la concession en

devinant la présupposition implicite. Nous parviendrons à une deuxième analyse regroupant la

seconde forme de polyphonie, qui est le discours rapporté assuré particulièrement par un

bagage théorique assez consistant.

Page 67: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

CHAPITRE II :

PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS

« Les mots ne suppriment pas la réalité, mais ils servent à l’affronter. »

Simone de Beauvoir33.

33 THILLOY Greta Komur, Presse écrite et discours rapporté, édition Orizons, Paris, 2O10, p9

Page 68: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

60

Introduction partielle :

Les discours journalistiques sont souvent reconnus par la double énonciation, c’est-à-

dire ils recourent généralement au discours rapporté dit aussi représenté pour informer ce qui

a été dit par autrui. Cet emploi n’est pas dû au hasard, mais il abrite différentes stratégies

implicite et explicite utilisées par le journaliste en tant que locuteur pour se distancer ou pour

prendre en charge un point de vue autre, dans un cercle d’opposition entre deux concepts

discursifs d’objectivité et de subjectivité. Ainsi, ce discours n’est pas épargné des formes de

polyphonie linguistique qui se dévoilent par des structures linguistiques et discursives au

même temps.

Page 69: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Approche méthodologique

61

Article d’opinion Articles d’information 1. La première grille d’analyse :

Chronique (Pyramide Diamant) Compte-rendu / L’ACTUALITÉ Enquête / L’ACTUALITÉ

Pyramide Inversée

Surtitre « PRÉVENTION CONTRE LE VIRUS EBOLA : »

«EBOLA » « L’OMS DÉCRÈTE L’ÉPIDÉMIE CRISE NUMÉRO UN DU MONDE »

Titre « Tamanrasset sur le qui-vive » « L’Algérie toujours épargnée » « Ebola, le virus qui rend malade l’Afrique »

Sous-titre X X X Châpeau X X X Attaque « La propagation de la maladie…

notamment à Tamanrasset» « Des rumeurs sur l’apparition de cas d’Ebola… ce virus très dangereux. »

« La crise numéro un du monde …. de millions de citoyens. »

Corps « Réputée pour être une maladie des plus grave.... des guerres et de rebellions.»

« Jusqu’à au- jourd’hui… autres moyens de protection»

« Elle est la crise numéro un du monde... six mois de prison. »

Chute « Pour savoir... sur l’après-17 avril. » (Du côté de l’Institut Pasteur, on précise « aucun prélèvement…ces dernières on 48

heures »)

« Et la psychose est telle… peut véhiculer la maladie. »

Source

Date et page «Mercredi 9 avril 2014 » / P28 « Samedi 1er novembre 2014 » /P25 « Dimanche 31 août 2014 »/ P7

L’auteur « Ravah Ighil » « Djamila Kourta » « G. L. avec agences. » Les

caractéristiques des genres

Journalistiques

Quoi ? « La propagation de la maladie virale Ebola au sud… dus à cette épidémie. »

« Des rumeurs sur l’apparition de cas d’Ebola en Algérie …alertes. »

(L’épidémie d’Ebola « La crise numéro un du monde »).

Où ? « Au sud du Mali » « En Algérie » « En Afrique de l’Ouest » Quand ? « En 1976 » « Jusqu’à aujourd’hui (vendredi, ndlr) » « ..depuis le mois de mars dernier… »

Comment ? X « Nous avons par contre enregistré… révélés négatifs »

« Frontières terrestres fermées, vols …blocus. » « Et ce sont d’ailleurs des quartiers entiers qui

ont été mis en quarantaine, …d’isolement » Pourquoi ? X « Pour justement tenter de réduire ces fausses

alertes… ces pays touchés » « La presse ne peut relayer l’information…

parler de cas possible »

« Le bilan de la pandémie est d’ailleurs révélateur, …de morts »

« Ainsi que par la couverture géographique de ces contaminations. »

« … la propagation connaît une …semaines… » Figure 6 : La première grille d’analyse

Page 70: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

62

I. La première analyse selon les genres journalistiques : 1. Chronique :

L’article de la chronique est l’un des articles de genre d’opinion et de commentaire, le

journaliste l’utilise pour donner son point de vue à sa cible visée. Il se spécialise en

informations rapportées d’un sujet récent. L’article contient une image en couleurs et qui est

très expressive (Cf. Annexe n°3 : mini-corpus formes originale). Concernant le paratexte, ce

genre de chronique est rédigé par le journaliste Ravah Ighil. Il se compose d’un

surtitre : court écrit tout en majuscule suivi d’un titre écrit en gras et en grande police

« PRÉVENTION CONTRE LE VIRUS EBOLA : Tamanrasset sur le qui-vive ». Ces deux

titres tels qu’ils sont présentés, sont écrits à la forme nominale, car ils permettent de faire

l'économie des verbes et des certains articles : Le premier s’opère plus générique que le

second, car la période où l’épidémie d’Ebola a vu son apogée, le monde entier était en état

d’arme contre cette maladie, c’est ce qui justifier la production de l’énoncé « prévention

contre le virus Ebola », tandis que dans le deuxième titre, le journaliste précise la willaya de

Tamanrasset. La subjectivité du journaliste n’est apparue dans ce cas juste par le mot « qui-

vive », qui renvoie à un jugement personnel se sa part, mais il existe au préalable un

événement qui a influencé ce jugement, il est important d’y ajouter aussi que l’épidémie

d’Ebola a été déclaré au Mali, celle-ci se trouve juste au frontière sud de l’Algérie. Et c’est la

ville de Tamanrasset qui les sépare. Bref, le journaliste communique que l’Algérie en générale

et willaya de Tamanrasset principalement doivent être sur ces gardes tant que cette maladie se

propage rapidement. Cela mène cet auteur à répondre implicitement sur le comment ? et le

pourquoi ? de la chronique.

De plus, ce genre de chronique est caractérisé par la pyramide inversée qui est le plus

accessible à un grand public, le journaliste peut changer l’information comme il veut. Il

commence par une attaque, d’un corps et d’une chute, nous remarquons que l’attaque

contribue à rendre compte d’une situation vécue dont le lecteur est directement plongé dans la

scène et résume la maladie, par tout ce qui l’a produit et l’influencé , ainsi que, les

conséquences causées par cette épidémie et qui sont mentionnés au corps telle que « La

propagation de la maladie virale Ebola au sud du Mali, où l’on avait dénombré 3 cas, n’est

pas sans faire du bruit en Algérie…, dus à cette épidémie », puis, il lance le bruit mis par cette

épidémie en Algérie, en continuant à confirmer ce qu’il dit en donnant des détails tel que :

Page 71: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

63

« Plus rassurant, le DSP a fait savoir…. ». Et dans la chute, nous constatons que

l’informateur essaye de rajouter une nouvelle idée qui n’a pas été dite auparavant.

Toutefois, la chronique est d’une thématique large qui traite de différents sujets. Du

point de vue énonciatif, nous trouvons un grand investissement d'un chroniqueur dans ses

propos, un soin tout particulier est accordé dès le début jusqu’à la fin de la chronique, car elle

expose un point de vue inattendue voir surprenant, désormais, nous procurons une analyse

énonciative des formes polyphoniques : (négation et concession), concernant la négation, il

s’agit bel est bien de deux points de vues hiérarchiques qui portent des jugements extérieurs

c’est ce qui permet au journaliste (locuteur et énonciateurs au même temps) comme détenteurs

d’un savoirs à apporter des commentaires sur des pdv « avancés » par d’autres ê-d (rapporté) .

Nég (01) : La propagation de la maladie virale Ebola au sud du Mali, où l’on avait dénombré

3 cas, n’est pas sans faire du bruit en Algérie, notamment à Tamanrasset.

(1) pdv1 : [X] (VRAI (‘La propagation...est pour faire du bruit en Algérie, …’)).

pdv2 : [l0] (INJUSTIFIÉ (pdv1)).

C’est une négation métalinguistique, car le sens n’est décelable que dans un cadre

contextuel, voir autrement, ce segment justifier clairement l’existence d’une rumeur relatée à

propos de la maladie à virus Ebola, dont le locuteur de l’énoncé (journaliste) précise

spécifiquement la ville Tamanrasset, où ce sujet est trop répandu, jusqu’au il est devenu un

on-dit.

Nég (02) : « (…) Pour l’instant, aucune menace n’est à signaler, à en croire les déclarations

avancées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ». C’est une négation descriptive,

où le locuteur tente de décrire l’état sanitaire présente au sujet de cette maladie.

Nég (03) : « on ne peut agir que sur instruction de la tutelle afin d’éviter les investissements

inutiles ».

(2) pdv1 :[X] (VRAI (‘on peut agir sur instruction de la tutelle’)).

pdv2 :[ON] (INJUSTIFIÉ (pdv1)).

Il s’agit bien évidement d’une négation métalinguistique, l’énonciateur dans ce cas est un

ê-d de second niveau qui réfute le (pdv1) en utilisant le pronom de non-locuteur : « on »

générique qui désigne (agent sanitaire) dont le locuteur lui-même est inclus (il s’agit d’un tiers

hétérogène). Celui-ci contredit la prise en charge algérienne, quand elle investit dans des

Page 72: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

64

mesures qui pourraient au final sans aucune utilité, alors que si l’épidémie s’introduit en

Algérie, le pays ne pourra pas la combattre.

Nég (04) : Ce qui n’est pas le cas malheureusement pour les pays voisins (…) une négation

descriptive.

De ce fait, le journaliste donne d’abord des informations principales en tête de l’article

en suite les éléments secondaires avec plus de détails. Nous avons remarqué aussi dans la

chute de cet article que le locuteur compare l’Algérie au pays contaminé, dont la différence

est presque dans tous les domaines, tout en incluant son avis « Pour savoir si la population de

l’Ahaggar est informée sur cette maladie, nous nous sommes rapprochés de quelques

habitant. Cependant c’était du charabia pour eux, d’autant qu’ils sont plus concentrés et «

figés » sur l’après-17 avril. »

En effet, nous pouvons dire à propos de cette chronique que l’auteur informateur traite

plusieurs sujets de son choix, par exemple : il parle au début de la propagation, ensuite il

raconte une anecdote sur l’épidémie en donnant des informations. Et comme nous avons

remarqué dans cet extrait, le journaliste a donné son avis sur l’actualité en général. Il s’agit

donc d’une lecture de la réalité.

Ainsi, il s’agit d’un article de commentaire, caractérisé par le fait brut, l’information

sèche, sa signature est présentée à la fin de l’article. Il se détermine aussi par forte implication

de l'auteur et parfois par un certain degré d'humeur. Il est écrit dans un style soutenu, car tout

simplement il s’agit d’un chroniqueur de haut gamme, l’écrivain est connu par son style

soutenu, c’est un expert renommé. Nous pouvons dire aussi, qu’il existe une certaine

subjectivité : « l’on avait dénombré », « Cependant, la question relative à l’éventuelle

propagation de ce virus en Algérie semble… », « Ce qui n’est pas le cas malheureusement

pour les pays voisins qui sont fragilisés », « l’on a relevé respectivement 95 et 7

décès », « cette région de transit », « une maladie des plus graves se… » : dans ces passages

sélectionnés justement, nous remarquons que l’instance de production représente toujours une

entité collective marquée par les pronoms désigner plus haut « on » et le « nous ». Autrement

dit, cette instance comprennent plusieurs acteurs, parfois : c’est le journaliste en citant son

nom ou le nom d’un responsable, c’est ce qui rend difficile l’attribution de la responsabilité

des propos tenus. Il s'agit donc d'une tribune libre, le journaliste ou l'informateur a exprimé

son point de vue en utilisant le prenons " on", comme il existe aussi un engagement énonciatif

explicitement ou implicitement employé.

Page 73: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

65

Dans le but de transmettre du savoir pour instruire, le journaliste se confirme les

tentatives de manipulations en vainquant l’information à des épreuves de « vérité » pour

montrer en contrecoup qu’il existe une certaine crédibilité.

2. L’enquête :

Il s’agit d’une enquête qui relève de genre d’information. Cet article est rédigé dans la

première page du quotidien El-Watan et dans la rubrique d’actualité. C’est un article long

écrit en noir sur le blanc. De plus, il contient un sur titre (pré-titre) : « L’OMS DÉCRÈTE

L’ÉPIDÉMIE CRISE NUMÉRO UN DU MONDE » suivi d’un titre : « Ebola, le virus qui

rend malade l’Afrique », ces deux types des titres sont un peu longs. L’avant titre est écrit tout

en majuscule, et le titre est en gras tout cela est dans le but d’attirer l’attention de lecteur et

pour mettre l’accent sur les sentiments et les faits en citant « … l’épidémie crise numéro un du

monde. ». Leur longueur nous donne encore plus d’information à propos de l’évènement ;

désormais, nous pouvons dire que le titre refuge une ironie, inscrite dans « Ebola, le virus qui

rend malade l’Afrique » parce que, le journaliste recours à des composantes rhétoriques afin

de marquées une personnification : dans cette exemple l’Afrique n’est pas une vraie personne

pour qu’elle soit malade, mais le sens dans ce cas est renvoyé à tous les habitants de ce

continent. Le journaliste par cet effet de styles généralise la situation vécue en ces moments

en Afrique, ce qui l’a conduit à exprimer son pdv objectivement sans qu’aucune marque de

subjectivité en soit présente.

L’article est composé désormais, de plusieurs parties suivies d’une image, il existe en

fait un long discours entouré de gauche et de droite des petits textes qui ont toujours la

relation avec l’enquête. Tel que « Chiffres clés », « Un vaccin à l’essai… », « Le cas sous

haute tension », « Aux origines… » « Chronologie… ». Tous ces articles sont des détails reliés

à cette enquête sans pour autant qu’ils mentionnent leurs auteurs, c’est une sorte de mini-

sondage qui résume les évènements des mois précédents. À vrai dire, l’informateur présente

une problématique qui est « la crise numéro un du monde », ensuite, tout au long de l’article,

il fait des enquêtes à propos du sujet en utilisant des révélations, des citations, des relances et

des témoignages ; pour dire le vrai et pour voir clairement le problème posé. En plus, il cite

des anecdotes « Aux origines de l’épidémie, un enterrement… L’enterrement d’une

guérisseuse », (Cf. mini-corpus Word annexe n°2) caractérisé par la pyramide diamant.

Par ailleurs, la présence de l’image qui est en noir et blanc est très expressive (elle

donne plus de sens au discours). En fait, cette image montre un médecin engagé sur le terrain

Page 74: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

66

s'équipe d’une protection contre le virus. L’auteur utilise l’image pour attirer l’attention du

lecteur et pour mieux les manipuler en montrant l’image comme une réalité à croire. (Cf.

Annexe n°3 : mini-corpus formes originale)

Et comme l’enquête est un genre d’information, l’informateur essaie de donner le

maximum de détails et ce qui montre la maîtrise parfaite du sujet, et c’est pour cela qu’en dit

« l’enquête démontre ». De plus, nous avons constaté aussi que la chute est forte, elle est pour

but d’accrocher le lecteur jusqu’à la fin de l’article, et de le manipuler en quelque sorte par :

des déictiques spatio-temporels qui marquent l’énonciation du locuteur ; ainsi que certains

connecteurs logiques qui dessinent le raisonnent argumentatif du journaliste, afin de

convaincre sa cible ; sans oublier à la fin, l’emploi de quelques adverbes et adjectifs ( affectifs

et évaluatifs) comme des moyens subjectifs marquants explicitement la présence du locuteur,

par exemple : « Le bilan de la pandémie est d’ailleurs révélateur… », « Et ce sont d’ailleurs

des quartiers entiers… », « En plus de la menace sanitaire… », « Ce qui fait craindre le pire

pour la zone… », « D’autant que, … », « La mise en quarantaine de l’un d’entre eux a été

levée hier matin… », « au même titre que la fièvre jaune… », « alors que ce rongeur peut

véhiculer la maladie », « semble être le point de départ de cette épidémie », « douze avaient

apparemment assisté »

Par ailleurs, nous marquons aussi la présence de négation et de concession

polyphoniques suivantes :

Nég (01) : Et si la solidarité…, elle ne l’est pas pour accueillir des « porteurs potentiels » du virus.

(1) Pdv1 :[X] (VRAI (‘…, elle l’est pour accueillir des « porteurs potentiels » du virus.’)).

Pdv2 : [l0] (INJUSTIFIÉ (pdv1))

Dans ce passage, il s’agit d’une négation métalinguistique marquant un lien réfutatif

compris par son environnement textuel et situationnel. Ici le locuteur de l’énoncé (le

journaliste) critique les pays africains, d’avoir investis leurs argents dans des jeux inutiles,

dans le moment où un nombre de régions africaines souffrent d’une épidémie sans précédent,

et dont il propose implicitement d’annuler le CAN-2015 de football, tant que la santé public

prime sur ce genre de jeu. Ainsi, il introduit l’autonymie suivante (propos rapporté) « porteurs

potentiels » dans son propre discours pour lancer objectivement son pdv en usant des propos

qui ne sont pas les sien, afin de se distancer. Le pdv implicite est compris ainsi : les stades

sont des lieux par excellence de contamination, du fait que le CAN réunie pratiquement tous

les pays africains dans ce lieu public.

Page 75: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

67

Nég (02) : Le comité d’experts de l’OMS approuve l’emploi de traitements non homologués.

(2) pdv1: [X] (VRAI (‘Le comité d’experts de l’OMS approuve l’emploi de traitements

homologués.’)).

Pdv2: [l0] (INJUSTIFIÉ (pdv1)) En employant une partie de proposition négative « non » le locuteur de l’énoncé réfute le

pdv1 que nous présupposons l’existence d’un pdv par l’OMS, ainsi ce même locuteur critique

implicitement cette organisation qui attaque l’épidémie par des traitements non convenable

c’est une négation polémique

Nég (03) : Celui-ci, qui a donné des résultats positifs sur deux Américains contaminés, ne

permet pas de sauver un prêtre espagnol et un médecin libérien.

(3) pdv1:[X] (VRAI (‘Celui-ci,…permet de sauver un prêtre espagnol et un médecin

libérien.’)).

pdv2: [l0] (INJUSTIFIÉ (pdv1)).

C’est une affirmation de la part du journaliste, qui sert à introduire implicitement son

point de vue à l’intérieur des propos rapporté : « ce vaccin n’a pas permis de sauver un prêtre

espagnol et un médecin libérien et par conte, il sauve deux américains ». De première vue, il

n’existe aucune ambigüité, mais en sachant l’origine du vaccin, « un sérum expérimental

américain ZMapp » présuppose que rien ne prouve l’efficacité de ce sérum tant qu’il a

fonctionné juste sur ces deux américains. Et c’est le verbe « permette » qui prend tout ce

poids significatif, et permet de l’interpréter comme une Négation polémique.

Concession (01) : « Mais, afin d’apaiser la rancœur populaire et donner ainsi l’exemple, la

Présidente a procédé au limogeage de ses ministres et hauts responsables qui ont refusé de

rentrer au pays, par peur de la maladie ».

(1) pdv1 : [ X ] (VRAI (limogeage des ministres)) p r

pdv2 : [ l0 ] ( VRAI (apaiser la rancœur populaire) ) q non-r pdv3 : [ l0 ] ( GEN (si p alors q) )

Le principe en concession est d’en déduire r qui est implicite entre la première (p)et la

seconde (q) proposition, ces derniers constituent le « posé » de l’énoncé, l’implicite est donc

un troisième pdv3 : qui veut dire il n’existe pas de sécurité sanitaire dans ce pays.

Pour conclure, l’informateur a respecté le contrat médiatique, en effet, il a cité des

arguments très forts, avec des témoignages qui dénoncent la fiabilité de cette enquête. Mais

avec l’utilisation de temps : passé composé : (…a été décrétée…), (a ainsi insisté…), et

l’imparfait :( suivaient, avaient réagi, avaient …) en citant « avec les agence » cela veut dire

que son discours a été construit, en fait il a collecté un peu des agences de presse.

Page 76: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Approche méthodologique

68

Genre journalistique d’information : « Filet »

2. La deuxième grille d’analyse :

Article (01) Article (02) Article (03) Article (04)

Pyramide inversée

Surtitre « SELON MÉDECINS SANS FRONTIÈRES »

« EBOLA » « EBOLA » X

Titre « LE MONDE EST EN TRAIN DE « PERDRE LA BATAILLE»

CONTRE EBOLA »

« Un quatrième médecin meurt en Sierra Leone »

« Développement des vaccins expérimentés »

« La Russie dit fournir trois vaccins contre le virus Ebola »

Sous-titre X X X X

Châpeau X X X X

Attaque « Le monde est en train de « perdre la bataille » … Joanne Liu. »

« Un quatrième médecin sierra- léonais a succombé… le docteur

Brima Kargbo. »

« Alors que la lutte contre l’épidémie… à développer des

vaccins. »

« La Russie pourra fournir trois vaccins… Veronika

Skvortsova. »

Corps « En six mois de la pire épidémie… souligné. »

« Le docteur Olive Buck… pour 100 000 habitants. »

« Ceux-ci pourraient être disponibles d’ici 2015… avant

les tests cliniques. »

« Nous avons créé trois vaccins… dans sept pays. »

Chute « Pour le secrétaire général adjoint de l'ONU… un rôle plus actif »

« La Sierra Leone…103 infirmiers dans ce pays. »

« Il faut rappeler… bien avant la lenteur de la recherche. »

« A noter que l’OMS… dès janvier ou février. »

Rubrique Dernière page SANTÉ SANTÉ L’EPOQUE

Source

Date et page

Mercredi 3 septembre 2014/p24 Mardi 16 septembre 2014/p24 Dimanche 28 septembre 2014/ P15

Lundi 13 octobre 2014/p25

L’auteur « Pas d’auteur » « Pas d’auteur. » « D.K » « Pas d’auteur »

Qui ? « La présidente de Médecins sans frontières (MSF), Joanne Liu »

« le docteur Brima Kargbo » « Djamila Kourta » « Veronika Skvortsova »

Page 77: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Approche méthodologique

69

Les caractéristiques du genre journalistiqu

e

Quoi ? « Le monde est en train de « perdre la bataille » contre la progression de

l'épidémie Ebola. »

« Un quatrième médecin sierra- léonais a succombé... »

« Les sociétés pharmaceutiques s’attellent à développer des

vaccins. »

« La Russie pourra fournir trois vaccins contre le virus Ebola »

Où ? « L’Afrique de l'Ouest » « En Sierra Leone » « En Afrique de l’Ouest » « En Russie »

Quand ? « Hier » « dimanche, à l’épidémie d’Ebola» « Depuis mars 2014 » « D’ici six mois »

Comment ?

« Les dirigeants n'arrivent pas à bloquer cette menace

transnationale»

« Freetown, âgée d’une soixantaine d’années, avait été diagnostiquée positive mardi dernier et admise à

l’hôpital Connaught. »

« Des tests cliniques ont commencé aux États-Unis, d’autres doivent être mis en

place au Mali la semaine prochaine. »

« … l’un des vaccins avait été créé à partir d’une souche

inactive du virus. »

« « L’un est déjà prêt pour un essai clinique »

« A noter que l’OMS a fait état de deux vaccins « prometteurs »

Pourquoi ? « Pour la contenir » « … contaminés depuis le début de l’épidémie. »

« Pour attaquer cette épidémie » « L’épidémie de fièvre hémorragique Ebola, partie de

Guinée fin décembre 2013, a fait 4033 morts au 8 octobre, selon

le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la

santé (OMS). »

Figure 7 : la deuxième grille d’analyse

Page 78: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

70

3. Filet :

Concernant le filet, comme nous l’avons vu auparavant, nous avons choisi quatre

articles. En parlant de cotexte, ces articles relèvent généralement des dernières pages du

journal d’El Watan (pages 21-24-25...), ils sont rédigés parfois dans la rubrique « santé », ou

dans « l’époque » et « la dernier page ». À propos de paratexte, ces articles sélectionnés

contiennent des prés-titres (avant titres ou surtitres) écrits avec une grande police dont le but

est d’attirer l’attention de lecteur (cf. Figure 7 p 68) ; suivi des titres mais sans, ni un sous-

titre, ni un châpeau. Ce genre de police met l’accent sur les émotions et les faits : tel que le

chiffre qui vise directement les attenions de lecteur ; « LE MONDE EST EN TRAIN DE «

PERDRE LA BATAILLE » CONTRE EBOLA », « Développement des vaccins expérimentés »,

« Un quatrième médecin meurt en Sierra Leone », « La Russie dit fournir trois vaccins contre

le virus Ebola ». Le thème général développé dans ces titres, c’est pour lutter contre une

épidémie qualifiée comme la plus dangereuse par rapport aux siècles antérieur.

Par ailleurs, tout article journalistique est caractérisé par une pyramide inversée ou

d’un diamant. Mais ce que nous le constatons dans les articles du filet, tous ces derniers sont

de structure pyramide inversée : ils sont présentés dans cet ordre ; sur- titre, titre, attaque,

corps et une chute. En effet, d’après notre tableau nous avons remarqué que dans l’attaque des

articles du « filet » ; le journaliste ou l’informateur décrit l’évènement en répondant aux six

questions : (qui ? quoi ? où ? quand ? comment ? pourquoi ?) et il explique par des détails et

des témoignages, c’est ce que nous observons dans la deuxième partie de la grille 2 (Cf. figure

7 : 68). Cependant, le genre du « filet » répond surtout sur le comment ? et le pourquoi ? ce

qui fait d’ailleurs sa pertinence.

En plus ces attaques sont fortes, l’information essentielle ne nécessite pas la recherche

d’une autre information sur l’évènement : « Le monde est en train de « perdre la bataille » …

Joanne Liu. ». Sur le plan sémantique, il s’agit d’un abus de langage, du fait que l’auteur

n’use pas le sens réel de la bataille comme référence à la guerre, mais il utilise ce terme dans

un emploi rhétorique (métaphorique) renvoyant directement à l’état de crisse vécu en ce

moment. « Alors que la lutte contre l’épidémie… à développer des vaccins. », « Un quatrième

médecin sierra- léonais a succombé… le docteur Brima Kargbo. » Par cette dernière

assertion, nous présupposons qu’il existe trois médecins qui ont été déjà morts à cause de

cette maladie, l’implicite, et que l’assertion nous informe ; si les médecins meurent

continuellement à ce moment, il n’y aura pas des agents de santé qui traitent cette maladie

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Présentation et analyse des résultats

71

infectieuse, vue que les pays africains présentes un manque surtout au niveau sanitaire. « La

Russie pourra fournir trois vaccins… Veronika Skvortsova. » le verbe pouvoir ici est au futur

qui véhicule régulièrement le sens d’incertitude, toutefois, en revenant au titre de cet article

« La Russie dit fournir trois vaccins contre le virus Ebola » nous pouvons l’analyser comme

un acte de langage à valeur de promesse, et il peut être accompli si seulement la Russie

assume sa promesse, ce sens implicite est véhiculé grâce au verbe « dit fournir ». L’auteur de

ce fait, essaye de plonger directement le lecteur dans la scène, avant d’en prendre un peu de

distance, en travelling, pour exposer la problématique. De plus ces attaques constituent en fait

à rendre compte d’une situation vécue.

Dans le corps de ces articles, le journaliste vulgarise et il donne plus de détails. Nous

remarquons aussi, que ces formes d’attaque ne sont que des explications par référence aux

titres de ces mêmes articles. De plus, le style d’écriture de ce genre est caractérisé par une

simplicité dévoilée : en utilisant des mots simples, claires et avec une structure simple « sujet,

verbe, complément » qui sont accessibles à un grand public. En effet, l’auteur vulgarise dans

son article en donnant des arguments réels suivis des explications avec des exemples, pour

mieux faire comprendre et mieux informer le lecteur. En parallèle, nous remarquons que

l’informateur ou le journaliste vulgarise dans son article en donnant des détails, des

explications à propos de quoi ? qui devrait être la base du sujet relaté ; tout cela est dans le but

de satisfaire son lecteur et sa cible visée. Il utilise aussi des mots précis et limités, mais qui

véhiculent un plus grand nombre d’information, le propos de l’écriture journalistique est de

servir le réel en étant aussi fidèle que possible.

Si nous tenterons d’analyser la source de ces quatre articles, nous constatons que ces

derniers sont écrits dans la même année « 2014 » dont l’épidémie d’Ebola est apparue.

Concernant les auteurs, nous pouvons dire que les trois articles de filet n’ont pas de signature

de leurs auteurs, juste dans un seul article signé par Djamila Kourta. Cette absence en effet est

très pertinente, car elle relève de l’impossibilité de la transparence et de la crédibilité dans un

discours journalistique pour le but de captation et de la diffusion d’information.

Dans ce qui suit, nous choisirons d’analyser au même temps les formules de négation

polémique et aussi de concession présente dans chaque article de filet :

Article (1) : SELON MÉDECINS SANS FRONTIÈRES/LE MONDE EST EN TRAIN DE «

PERDRE LA BATAILLE » CONTRE EBOLA.

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Présentation et analyse des résultats

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Nég (01) : « (…) Les dirigeants n'arrivent pas à bloquer cette menace transnationale. » une négation descriptive.

Nég (02) :« L’annonce faite le 8 août (par l'OMS) que l'épidémie constituait une " urgence de santé publique mondiale" n'a pas été suivie d'une action décisive, (…) »

(1) pdv1 :[X] (VRAI (‘:« L’annonce faite le …a été suivie d'une action décisive, …».’)).

pdv2 :[L] (INJUSTIFIÉ (pdv1)).

Dans ce segment, c’est le locuteur de second niveau qui produit cette négation, qui est

introduite par le DD dans le discours de locuteur principale (de premier niveau). Le verbe est

à la voix passive, du fait qu’il relate des évènements passés. Désormais, le rapporté critique la

position de (L’OMS), cela présuppose un état d’urgence est toujours à suivre par une (action

décisive) pour trouver une solution raisonnante. Dans ce cas le rapporté Joanne Liu annonce

un pdv que lui-même le rapporte, et il le contredit par la suite dans son deuxième pdv. Outre,

cet énoncé est rapporté par le journaliste dont il inclut intelligemment les propos de celui-ci

dans son propre discours, afin de se distancer en introduisant un lien de non-responsabilité

avec ces dits rapportés . c’est une négation polémique.

Nég (03) : (…), soulignant que l'épidémie ne se limitait pas à une « maladie africaine ».

(2) pdv1 :[X] (VRAI (‘(…), soulignant que l'épidémie se limitait à une…».’)).

pdv2 :[lt] (INJUSTIFIÉ (pdv1)).

Cette négation permet d’en déduire, que dans la société il existe des croyances au

préalable sur cet évènement, qui sont appelés en sociologie : « des représentations » ou bien

plus précisément des préjugés sur l’épidémie d’Ebola qui n’existe qu’en Afrique de l’Ouest et

l’autonymie suivante l’a justifié « maladie africaine ». Le journaliste a un moment (t 0) à

l’imparfait, reproduit les propos autonymiques de l’OMS sans pour autant qu’il le prend en

charge, dans ce cas il maintient un lien de non-responsabilité, parce que son rôle est limité

juste à l’information. C’est une négation métalinguistique.

Article (2) : EBOLA : Un quatrième médecin meurt en Sierra Leone.

Dans cet article, il n’existe ni négation ni concession.

Article (3) : EBOLA Développement des vaccins expérimentés.

Nég (01) : Il faut rappeler qu’il n’existe toujours pas de vaccin reconnu contre Ebola ni même de traitement spécifique homologué.

(3) pdv1 :[X] (VRAI (‘Il faut rappeler qu’il existe toujours de vaccin reconnu contre Ebola et

même de traitement spécifique homologué.’)).

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Présentation et analyse des résultats

73

pdv2 :[l0] (INJUSTIFIÉ (pdv1))

Il s’agit d’une négation polémique, qui présuppose l’existence d’un vaccin contre Ebola,

mais sans aucun résultat reconnaissant, du fait que le locuteur virtuel-LV l0 dans un moment

(t=0) emploi l’adjectif reconnu et spécifique pour affirmer l’idée qu’« il existe déjà un vaccin

et traitement spécifique homologique », mais sans aucune efficacité, il réfute indirectement le

pdv1sans qu’il prouve de lien de responsabilité.

Nég (02) / Concession (01) : L’OMS se montre optimiste en affirmant que la mobilisation en

cours devrait permettre de développer des vaccins et médicaments « prometteurs », même s’il

n’est pas encore possible de dire s’ils seront efficaces avant les tests cliniques.

(4) pdv1 :[X] (VRAI (‘L’OMS (…), même s’il est encore possible de dire …cliniques.’)).

pdv2 :[l0] (INJUSTIFIÉ (p.v1))

Dans cet extrait le journaliste se positionne contre la réaction de l’(OMS) tout en incluant

un propos qui lui est apparenté « promoteurs », il s’agit bel et bien d’un locuteur énonciateur,

lu fait que l’énoncé est produit au moment de l’énonciation (t=0). Celui-ci utilise le terme

entre guillemet dans un emploi autonymique dans le but de se distancer en prouvant un lien de

non-responsabilité sans qu’il soit vraiment convaincu, car il illustre sa vision en glissant par la

suite une concession qui contredit la réaction de l’OMS négation métalinguistique.

pdv1 : [ X ] (VRAI (L’OMS se montre optimiste …«prometteurs»)) p r

(1) pdv2 : [ l0 ] ( VRAI (s’il n’est pas encore possible de dire s’ils seront efficaces avant les tests cliniques.) ) q non-r

pdv3 : [ l0 ] ( GEN (si p alors q))

Le journaliste produit explicitement une formule de concession, contenant deux

propositions opposées dont l’une abrite une troisième proposition implicite, le posé c’est les

deux propositions précédentes, qui se résument ainsi : (p : existence d’un vaccin ; q : sans test

clinique). De là se mêle la conclusion suivante à un pdv qui implique : « il ne sert à rien de

développer un vaccin sans qu’il soit vraiment efficace, on pourrait être optimiste juste si le

vaccin mette fin à l’épidémie ».

Article (4) : La Russie dit fournir trois vaccins contre le virus Ébola.

Dans cet article aussi, il n’existe ni négation ni concession.

Après cette analyse, nous constatons que les chutes sont parfois des avis ou des

rappels tels que « à noter… », « Il faut rappeler… ». Tout cela est pour le but d’accrocher la

Page 82: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

74

lecture ou la cible visée dès le début de texte. C’est ce qui nous amène à proposer des petites

remarques concernant la chute de chaque article.

Article (01) :

En ce qui suit cet article, le journaliste en tant que locuteur penche beaucoup plus vers

l’objectivité dans sa rédaction, car il a utilisé comme nous le percevons le DD et autres

formes de mise à distance (Cf. Annexe n°1 (a)) dans ce cas le seul moyen qui nous permet

d’accéder aux intentions du locuteur, autrement, la seule trace de son discours serait à ce

moment le choix du verbe introducteur. (Voir Annexe n°1)

Article (02) :

L’attaque de cet article commence par le DDL c’est une forme de modalisation en

discours second qui garde les mêmes propos de DD sans qu’il soit vraiment distingué par des

marques typographiques, ainsi, le journaliste dans cette article nous informe sur l’évènement

traité tout en incluant sa propre subjectivité, présente à travers des adjectifs, des adverbes, et

certaines locutions comme : « déjà perdu trois autres médecins, le premier étant son unique

spécialiste », « … autour de 10% », « Ce bilan est d’autant plus grave que les trois pays les

plus touchés », « déjà à peine », « prochainement d’importants renforts », « des pays à la

plus forte densité » par ces marques le journaliste distingue sa propre reformulation ou

commentaire abrégé et dont la source dans ce cas reste inidentifiable.

Article (03) :

Pour ce troisième article, nous remarquons la présence de plusieurs particules qui sont

aussi la subjectivité de l’énonciateur : « …, de son côté, déjà fait don d’un millier de

doses… », « …plusieurs milliers d’autres », « Il faut rappeler qu’il n’existe toujours pas »,

« bien avant la lenteur de la recherche. » (Voir l’explication de l’article 2)

Article (04) :

Ce que nous remarquons dans ce présent article est que le locuteur (journaliste) a

annoncé au début de l’information par toute objectivité, cela est justifié par l’emploi de DD

alors qu’à la fin de l’article, celui-ci penche vers le DI en laissant apparaître certains

marqueurs de subjectives sous l’effet du commentaire reconnu généralement dans les

chutes : « …précisant que, … », « L’OMS espère », « l’OMS a fait état de deux »,

« Récemment », « À noter que l’OMS », « Au total, 8399 personnes… ».

Page 83: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

75

Comme résultat ; d’après l’analyse des filets, nous remarquons que le journaliste ou

l’auteur n’a pas vraiment respecter l’ordre structurale de pyramide inversé. En effet, il existe

une absence de sous-titre et de châpeau. L’objectif est très clair, c’est juste pour attirer

d’attention de lecteur en créant un suspens pour l’emmener à lire tout l’article. Désormais,

dans ce contrat d’information, la visée est de faire savoir qui domine, elle relève de la vérité,

et suppose que le monde ait une existence en soi et qu’il soit rapporté avec sérieux sur une

scène de signification crédible.

4. COMPTE-RENDU :

Selon la grille (voir supra figure 6, page 61), si nous allons parler de cotexte ou de la

mise en page, nous pouvons dire que cet article se trouve dans la rubrique d’actualité. Il s’agit

d’un article qui n’est pas vraiment long écrit en italique. Concernant le paratexte, le compte-

rendu est rédigé par une journaliste : Djamila Kourta, celle-ci a vraiment suivi l’évènement

de l’épidémie d’Ebola, cela est trés apparent sur le nombre d’articles qu’elle l’avait rédigés et

que nous n’avons pas la chance de les traiter en analyse. Par ailleurs, cet article est composé

d’un surtitre court écrit tout en majuscule suivi d’un titre écrit en gras et en grande police

« L’Algérie toujours épargnée ». En fait, ce titre est une assertion justifiant que le

journaliste a procédé à une enquête avant de rédiger ce compte-rendu, surtout en donnant

l’adjectif « épargné ». Nous constatons aussi la non existence de sous-titre et de châpeau, et

le but c’est pour créer un peu de suspens chez le lecteur et pour garder le fil conducteur de

l’article, car le journaliste ne veut plus se montrer, il veut se couvrir même si cela relève de la

crédibilité pour des raisons commerciales de « concurrence ».

Comme le filet ce compte–rendu est caractérisé par la pyramide inversée. En effet, les

articles de ce genre, sont lus grâce à leur simplicité et leur précision. En effet, dans cet article,

nous remarquons que l’attaque : « des rumeurs…par ce virus très dangereux » et très forte.

Elle rend compte d’une situation vécue, où le journaliste (l’informateur) dès le départ rassure

son lecteur en citant les propos de Slim Belcassam directeur de la communication au

Ministère de Santé, par le fait que l’existence de l’épidémie d’Ebola ni qu’une fausse alerte,

c’est une rumeur. Et dans le corps, il continue à confirmer ce qu’il a dit auparavant en donnant

des détails tel que : « Nous avons par contre enregistré des dizaines de fausses alertes… »,

« La presse ne peut relayer… »

En lisant cette attaque, nous distinguons l’utilisation de la négation et de concession, et

dont nous proposons l’analyse polyphonique suivante :

Page 84: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

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Nég (1) : Des rumeurs sur l’apparition de cas d’Ebola en Algérie ne cessent d’être colportées

pour ensuite s’avérer n’être que de fausses alertes. Cette énoncé contient deux formes

négatives, qui ont le même rôle. Dont la première est invalidée par le locuteur dans la

deuxième pour fin descriptif.

Nég (2) : nous n’avons enregistré aucun cas suspect d’Ebola.

(1) pdv1 : [X] (VRAI (‘nous avons enregistré un cas suspect d’Ebola’)).

pdv2 : [T] (INJUSTIFIÉ (pdv1))

L’analyse de ce passage permettra de présupposer qu’il existe une certaine partie qui

affirme le premier pdv1, ce qui amène l’énonciateur en tant que locuteur à s’impliquer en tiers

textuel dans un moment passé (t 0), et de nier le pdv1, ainsi que la non existence d’aucun

cas suspect impliquera également la non existence de la maladie. C’est une négation

polémique qui contredit un autre pdv.

Nég (3) : « …La presse ne peut relayer l’information qu’après confirmation par les autorités compétentes »

(2) pdv1: [X] (VRAI (‘La presse peut relayer l’information qu’après confirmation

par...’)).

pdv2 : [L] (INJUSTIFIÉ (pdv1))

La négation (3) ni qu’une suite de la deuxième négation énoncée dans le cas présent

par un locuteur de second niveau (le rapporté), celui-ci vise indirectement la presse de d’avoir

relaté des fausses informations ou des on-dit (rumeurs) sans qu’elle la confirme.

Concession (1) : Une menace certes est pesante car c’est toute la planète qui risque d’être

touchée par ce virus très dangereux.

pdv1 : [ X ] (VRAI (Ebola est une menace)) p r

(1) pdv2 : [ l0 ] ( VRAI (toute la planète qui risque d’être touchée) ) q non-r

pdv3 : [ l0 ] ( GEN (si p alors q) )

La conclusion r est le titre de l’article « L’Algérie toujours épargnée », or, le locuteur

journaliste dans le moment de l’énonciation (t=0), d’un côté il insiste sur la première

proposition (p) par le connecteur certes en affirmant dans un autre côté la seconde (q) sous

forme de posé apparent explicitement dans cet énoncé ; par ce procédé, le journaliste prend en

charge le pdv1 qui ne lui appartenait pas tout en justifiant sa prise en charge positivement par

le pdv2, la conclusion r est donc inclus au début de l’article, quand il aborde le phénomène de

la rumeur en Algérie surtout en Tamanrasset, car elle est le centre de transit avec les frontières

Page 85: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

77

des pays contaminés par le virus. En revanche, l’implicite est compris ainsi, (informer ne

demande pas de mensonges)

Concession (2) : Le Pr Soukhal estime que le risque zéro n’existe pas mais qu’il y a des

mesures de préventions pour éviter la contamination et il faut absolument les observer.

pdv1 : [ X ] (VRAI (le risque zéro n’existe pas)) p r

(2) pdv2 : [ l0 ] ( VRAI (des mesures de préventions ) ) q non-r

pdv3 : [ l0 ] ( GEN (si p alors q) )

L’implicite dans ce passage est résolu grâce au acte de langage perlocutoire, « dire

c’est faire » il demande une réaction de la part de l’allocutaire (générique, tout être du monde

y compris le sujet parlant) à valeur d’ordre celui-ci est dans l’obligation de soumettre à ces

préventions pour qu’il ne soit pas contaminé, cette concession contient le pdv d’un rapporté

qui était traduit et reformulé ensuite par le journaliste, celui-ci ne prouve pas un lien de

responsabilité.

Pour en finir avec les concessions, nous précisons que le rôle des formes concessives

est bien évidement présent dans les actes d’argumentation. Ainsi, le locuteur scripteur réagit

dans le cadre de son argumentation par certaine attitude, avec laquelle il met dans le même

énoncé deux points de vue relationnels qui constituent en effet les marqueurs de la

polyphonie. Dans cette optique, le locuteur en tant qu’argumentateur ; soit il se présente

comme le responsable d’un pdv quelconque en insérant les connecteurs précédents. Ou bien,

il reconnaît comme vrai le point de vue concédé (prise en charge) même lorsqu’il n’en prend

pas la responsabilité. Dans ce cas, il se pourrait que le locuteur dans un premier lieu soit

d’accord avec le pdv communiqué, et il se positionne positivement, tout en illustrant ces

arguments par des locutions conjonctives telles que : « bien…que », « puis…que », etc. (D.

Maingueneau, 2012 :147). Dans le second lieu, les concessions utilisant des connecteurs de

types : « mais », « cependant », « pourtant », « néanmoins » …présentent une rupture ou une

opposition, dont le locuteur doit être autonome et divergent par rapport au pdv. Certes, il se

peut également que le locuteur présente le point de vue comme incertain (« peut-être », «

probablement », « sans doute ») ou bien qu’il reste neutre à son égard. (A. Krieg-Planque,

2013 :174)

Nous remarquons aussi dans la chute de cet article, que l'information continue à

rassurer son lecteur sur le non existence d’Ebola en Algérie. En effet, comme il le cite dans la

chute « … on précise qu’aucun prélèvement…de cas suspect d’Ebola », dans ce cas

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Présentation et analyse des résultats

78

précisément, que l’informateur est inclus en donnant son avis suivi des propos d’autres

interviewés. Alors, nous pouvons dire qu’il existe une certaine subjectivité qui se manifeste

par ces différentes formes : « pour ensuite… », « C’est d’ailleurs à partir de là que de

nouveaux cycles… », « il est incongru de parler d’apparition de cas d’Ebola avec autant de

facilité », « si cas d’Ebola il y a, à ce moment-là il faut parler de cas possible… », « Dans ce

cas-là, le premier à être infecté est l’infirmier ou le médecin … », « on parle plutôt

de… », « il faut absolument les observer. Outre l’information la plus large sur le sujet, il

recommande, entre autres, le lavage… », « notamment certaines parties du corps à

savoir… »

II. Résultat de la première analyse :

D’après le schéma de Charaudeau, tout acte de communication se réalise par un

double processus de transformation et de transaction, le journaliste transforme l’évènement

d’Ebola de son état brut à un état interprété dont lequel l’informateur utilise ces propres mots

pour faire passer l’information et ce qui le mène à se positionner éventuellement entre être

objectif ou subjectif, ce dernier, il peut-être, le journaliste lui-même ou une agence ou le

rédacteur en chef. Sa fonction cherche à décrire (identifier, qualifier des faits), expliquer

(fournir les causes de ces faits et de cet évènement). C’est ce que nous l’examinons surtout

par : les pronoms personnels subjectifs, certaines formules de négation descriptive et même

aussi, certains connecteurs d’argumentation logique qui servent comme élément de transition

dans l’explication, et dont l’auteur, le journaliste ou l’informateur essaye de faire convaincre

son lecteur et sa cible visée.

Tout de même, le contrat du discours informatif repose sur l’enjeu de donner à l’autre

l’information qu’il n’a pas. La relation est par la même dissymétrique. Ce qui constitue une

contrainte à laquelle se surajoute celle d’apporter des connaissances en plus. Dans ce cas reine

la polyphonie linguistique en maître ; soit implicitement, comme nous l’avons pu l’identifier

par la négation polémique, la concession, et bien sûr la présupposition implicite ; ou bien

explicitement, par des différents outils de discours rapporté, ce dernier, nous allons le

développer à part entière dans la deuxième partie d’analyse. (Voir infra p 78)

Par ailleurs, le discours de presse écrite repose sur un contrat médiatique, qui se

caractérise par la double visée « d’éthique » et « de captation ». Concernant la visée éthique,

le journaliste avec son style d’écriture essaie de dire le vrai à l’aide de document, de pièce de

conviction… De plus, il propose dans son discours des informations suivies des détails : en

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Présentation et analyse des résultats

79

fait, le journaliste traite l’information, rapporte et commente les évènements d’une façon plus

crédible. Par exemple, au niveau de l’attaque, l’informateur répond à toutes les questions dans

le but de transmettre son message essentiel, puis il développe dans un ordre décroisement les

compléments à cette information. Or que, la visée de captation est basée sur le traitement de

l’information. L’auteur présente l’évènement d’Ebola d’une façon dramatique, en citant des

statistiques un peu dangereuse dans le but d’avertir ou de prévenir et même de démonter le

degré de la gravité de cette épidémie, car le journaliste a la conquête du plus grand public,

désormais, nous avons constat, qu’il n’a pas respecté complètement les canons des genre

d'écritures journalistes.

En bref, le journaliste essaye de transmettre l’information telle qu’elle est pour une

visée éthique et plus qu’elle est éthique plus qu’elle attire l’attention de public. De ce fait, il

vulgarise dans son article en donnant des détails suivis des exemples. De même, il construit

les faits passés en recourant à des témoignages ou de documents, afin de révéler ensuite ce qui

est caché à l’aide d’enquête, pour résoudre le problème de crédibilité.

III. La deuxième analyse : Discours rapporté

À présent, nous attaquerons l’analyse de discours rapporté, ainsi la troisième grille

(Cf. Annexe n°1) répertoriée cette notion selon quatre grandes titres sous les cases : arrangé

dans un premier lieu le couple canonique (DD/ DI), les formes hybrides (îlot textuel, DD avec

« que », et le résumé avec citation) ; puis nous deux autres : formes libres (DDL) et à la fin,

nous attribuons les formes aux confis de discours rapporté (qui achève notre grille par le

conditionnel et autres marqueurs de mise à distance ainsi que des formes en selon X et autres

attributions des dires.

D’après notre lecture aux formes de discours rapporté, nous remarquons, en somme

que le journaliste construit le discours rapporté après avoir observé un phénomène ou un

évènement vécu dans la « réalité » puis il traite l’information en témoignant par des stratégies

discursives à savoir : la mise à distance ; celle-ci suppose la mise en rapport des deux espaces

énonciatifs le conditionnel ; évoqué dans notre corpus par : « devrait recevoir, pourraient

être, devrait avoir, devrait permettre, aurait examiné, serait, serait effectué » ; quelques

expressions « semble, semble être », ou adverbes « peut-être » voir la grille d’analyse (3) au

point ((4) confis de DR) (Cf. Annexe n°1) ;et enfin certaines formes inscrivent sous

compliment modal, c’est justement ce que nous l’avons appelé dans notre grille formes en

selon X et autres attribution du dire. Signalée, soit par selon X : « Pour le secrétaire général,

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Présentation et analyse des résultats

80

selon l’OMS, d’après l’OMS, selon le dernier bilan de (OMS), Pour l’épidémiologiste, selon

des statistiques, pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), selon eux » dans la même

case (Cf. Annexe n°1); ou par d’autres attributions du dire comme dans « À noter que

l’OMS » ou bien la forme X+ verbe d’opinion tel « L’OMS espère ». Dans ces extraits le

locuteur montre qu’il ne prend pas à son compte le (pdv) de l’énonciateur de second niveau.

D’un autre côté, il existe le DD qui renferme des formes typographiques permettant au

journaliste de garder sa mise en distance absolument que par les guillemets et l’italique à la

fois, comme dans : « L’un est déjà prêt pour un essai clinique », a-t- elle ajouté ; pour plus

d’exemple nous proposons de consulter la première rubrique :(1) (couple canonique DD/DI).

Les guillemets par son tour encadrent tous les éléments sur lesquels elle porte, puisque celle-

ci constituent, le fragment par excellence d’une parole autre en mettant en scène un

énonciateur second. Ce dernier s’insère sans pour autant influencer la discontinuité du fil de

discours, sur ce volet seul les verbes de parole qui représentent le locuteur de premier niveau.

(a) Le DD n’est qu’une mise en scène qui sert à authentifier (une sorte d’imitation).

En revanche, l’emploi des guillemets n’est pas réservé au DD seulement, mais elle

englobe d’autres formes comme soit disant emploi autonymique à un emploi de modalisation

autonymique ; dans le premier cas, les guillemets encadrent au fil du texte un seul mot ou un

ensemble de mots, ou bien ils cernent l’ensemble d’un énoncé (discours direct) ; tandis que

l’emploi des guillemets dans la modalisation autonymique pré-pondère non obligatoire.

L’énonciateur indique au lecteur que son discours ne coïncide pas avec lui-même, mais il n’en

donne pas la raison, c’est ce que nous l’observons continuellement dans (2) (les formes

hybrides) (Cf. Annexe n°1); en effet, le premier cas cité plus haut désigne (a) l’îlot textuel ;

qui mène soit à un emploi autonymique comme dans : (« prometteurs », « probable », «

suspect », « La crise numéro un du monde » …) ; ainsi le deuxième cas est communément

restitué par (b) (le résumé avec citation) et le (c) (DD avec « que ») figurant en parallèle dans

la grille 3 (Cf. Annexe n°1)

Par ailleurs, nous apercevons dans la totalité des articles de notre corpus que l’emploi

de guillemets est fréquemment accompagné du caractère italique ; cet emploi n’est pas sans

aucun effet, mais il compte par contre à insister sur certaines unités dont le locuteur formateur

vise d’attirer l’attention de lecteur sur un point quelconque. Le journaliste dans le cas de l’îlot

textuel, use les guillemets pour construire une certaine représentation de ces lecteurs dans le

but d’anticiper leurs capacités de déchiffrement contextuelle sur l’évènement d’Ebola. Le

Page 89: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

81

journaliste dans nous différents articles critique indirectement la démarche des délégants sur

les mesures de prévention à prendre contre cette maladie; tout en se déguisant derrière des

segments représentés trop alarmant, c’est ce que nous le remarquons surtout dans : (" urgence

de santé publique mondiale", «la faiblesse des systèmes de santé », « La crise numéro un du

monde », « crise multidimensionnelle », « hors de contrôle », « l’urgence sanitaire nationale

», « sans précédent », « exceptionnelle » …)

IV. Résultat de la deuxième analyse :

Le journaliste comme nous l’avons vu, introduit ces marques de mise à distance dans son

propre discours, pour marquer sa proximité (non responsabilité) vers les propos rapportés,

En revanche, la démarche abordée par le journaliste pour rédiger ces articles ne manque pas

des reformulations signées, en employant le DI et le DDL, ces procédés donnent plus de

liberté au locuteur pour présenter indirectement son pdv, à travers des formules beaucoup plus

implicites telle que : la négation, la concession et la présupposition. Qui le conduit à

introduire sa vision, son point de vue, à travers des pdv des autres pour effet de commentaire

souvent actualisé dans les chutes de l’article, tout en se joignant à des formes mixtes, les îlots,

les citations, et tous autres segments guillemetés (DD, DD avec « que », …) qui ont résisté par

force à cette reformulation, le journaliste de ce fait préfère garder les mêmes propos sans pour

autant donner un autre équivalant ; c’est évidemment une question de choix, réfléchie et

toujours bien calculée.

En outre, en lisant l’article de Dacia na Vland nous remarquons, qu’il existe des

énoncés plus polyphoniques que d’autres, cela est très apparent sur les différentes formes de

polyphonie (discours), nous justifions cette différence par la présence des voix en surface

textuelle, autrement dit, il y a des énoncés où deux voix présentent sur la scène énonciative, et

nous entendons qu’une seule, la deuxième s’efface compléments de processus énonciatif,

nous parlons donc de degrés de plurivocité ou d’une présence de voix, qui nous conduit par la

suite au différentes polyphonies : ( faibles, fortes, et moyennes)

- Polyphonie faible ; il y a effacement de(DIL) qui n’est pas tout à fait présent dans

notre corpus. Le DIL demande une forte subjectivité de part du journaliste, alors que

le cas de discours d’information maintient une quête d’objectivité justifiant sa

crédibilité.

Page 90: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

82

- Polyphonie forte ; il existe deux ou plusieurs positions énonciatives, qui peuvent être

manifestement superposées au sein d’une même unité discursive (concession/ discours

rapporté : discours direct et indirect / et le conditionnel.

- Polyphonie moyenne ; une seule voix est explicitement présente en surface textuel, la

deuxième se faisant entendre sur le mode implicite étant décelable au moyen

interprétatif. (La négation polémique)

Page 91: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Présentation et analyse des résultats

83

Conclusion partielle :

Pour conclure, nous admettons les résultats suivants : plus la polyphonie est forte plus

le taux de subjectivité diminue, ainsi nous remarquons que, notre corpus penche beaucoup

plus vers la polyphonie forte et moyenne, qui justifie éventuellement l’objectivité du

journaliste, mais derrière l’emploi objectif des segments, le locuteurs (journaliste) en profite

d’utiliser les propos du rapporteur pour inclure sa propre vision surtout en (îlot textuel) : un

seul mot de l’autonymie pourrait avoir de différentes interprétations significatives, car ce

même procédé peut être élaborer par un jeu de mot ou un message implicite construit par le

locuteur pour une cible visée ; et il reste à cette dernière d’en deviner le sens par l’emploi de

plusieurs moyens extralinguistiques.

Dans le prolongement théorique, il existe plusieurs autres approches qui permettent

l’étude du cadre historique et professionnel du journaliste ou de l’agence de rédaction, il

pourrait avoir une autre approche d’étude sémiotique de ces termes guillemetés ; le

conditionnel lui aussi garde le caractère proxémique de journaliste, mais peut manipuler le

lecteur vers la présence d’autres parties, qui peuvent-être lancées des on-dit et le journaliste

dans ce cas ne fait qu’un témoin de ce discours critique.

Page 92: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

84

CONCLUSION GÉNÉRALE

Le discours journalistique se caractérise par la diversité des genres qui détermine

d’une part la forme de l’article et d’autre part le contenu de celui-ci. En effet, le journaliste

qui aborde le thème de la maladie à virus Ebola envisage ces genres journalistiques pour des

visées particulières, mais d’un autre point de vue les formes linguistiques présentes dans les

textes, et les énoncés sélectionnés sur cette épidémie suggèrent la présence d’un discours

autre. Ce qui nous conduit à répondre au nombre de questionnement posé précédemment dans

notre problématique.

Nous proposons au début de mettre les points sur les lignes au phénomène de la

polyphonie linguistique, désormais la mise en valeur d’un producteur physique dans un

discours inclus des conditions de production pragmatique, sociale, culturelle, et aussi

politique…Cela justifie l’éventuelle homogénéité, car le discours comme produit sociale

maintient le recours à la parole, ce qui prouve usuellement la prise en compte du contexte

extralinguistique qui privilège l’hétérogénéité énonciative. Le sujet de la maladie d’Ebola est

en effet un évènement qui existe dans la vie sociale. D’ailleurs, il relève de la quotidienneté

(actualité), et il fait partie d’une réalité vécue socialement, dès que nous abordons le milieu

social, nous passerons directement à la parole, cela convertisse l’idée que le discours sur ce

sujet ne se délimite pas à un domaine qui puisse être étudié par une discipline consistante,

mais il appréhende davantage le langage qui dépasse généralement la linguistique

saussurienne (de la langue).

Ainsi, les manifestions des formes polyphoniques : peut-être soit implicitement ou

explicitement manifestée, la première renvoie directement à l’existence d’un pdv d’une autre

personne, qui se présente par une réfutation de la part du locuteur journaliste par la négation

polémique ; ou un pdv caché et qui présuppose certains représentation ou croyance délivré

implicitement de la part du journaliste et qui touche directement la cible (c’est le phénomène

développé sous les formes de concessions.)

Alors que, la seconde pousse le journaliste à rapporter cet évènement aux lecteurs, en

soumettant aux contraintes de la langue et à son idéologie. Pourtant, il doit être objectif ou

neutre. Donc, il efface son point de vue de son discours en introduisant des marques de mise à

Page 93: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

85

distance, pour marquer sa proximité (non responsabilité) vers les propos rapportés. Pour

pouvoir réaliser ceci, il doit choisir un langage dénotatif qui raconte simplement l’évènement

sans jugements personnels. C’est une tache vraiment difficile à réaliser. Il doit donc recourir à

des procédés linguistiques comme la polyphonie qui lui permettent de se montrer objectif. Ces

derniers, se dévoilent fréquemment, quand le journaliste se soumet aux règles de la neutralité

en pratiquant la non-intervention axiologique, cela est très apparent par la diminution

d’emploi des qualifiants (adj., adv.). Au niveau syntaxique, elle se présente par des phrases

simples (sujet, verbe, complément) sans aucun moment ainsi que l’utilisation des dates, des

chiffres, le discours rapporté et ses différentes formes : (DD, DI, DDL, îlot textuel, le

conditionnel, etc.) que nous le remarquons continuellement dans les différents articles de

notre corpus.

En revanche, le journaliste peut être trahi par les contraintes du langage de sa vision.

Donc l’objectivité n’est plus absolue mais relative. Les journalistes hésitent alors, entre deux

pôles hétérogènes : dont l’un est neutre (texte informatif et descriptif) et l’autre engagé

(marque le point de vue du rapporteur.)

Page 94: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

LISTE DE FIGURES :

Numéro de figure Titre de la figure

Figure n° 1 Les critères des deux pyramides : inversée et diamant

Figure n° 2 Le contrat de communication

Figure n°3 La configuration polyphonique

Figure n°4 Les liens énonciatifs

Figure n°5 Distinction entre les deux types de la négation polyphonique

Figure n°6 La première grille d’analyse

Figure n°7 La deuxième grille d’analyse

Page 95: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

LES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

I. Ouvrages :

1. BAYLON Christian. FABRE Paul, Initiation à la linguistique : cours et applications corrigés, Tizi-Ouzou, 2e éd Mehdi, 1990.

2. CHARAUDEAU Patrick, Les médias et l’information : l’impossible transparence du

discours, éd de Boeck, Paris, 2005.

3. GREVISSE Benoit, Écriture journalistiques stratégies rédactionnelles, multimédia et

journalisme narratif, 2ème éd De Boeck, 2014.

4. LAGARDETTE Jean-Luc Martin, Le guide de l’écriture journalistique, édition La

Découverte, Paris, 2005.

5. MOECHLER Jaques, AUCHLIN Antoine, Introduction à la linguistique

contemporaine, éd Arman Colin, Paris, 2009.

6. MAINGUENEAU Dominique, Approche de l’énonciation en

linguistique : « Embrayeurs « temps » Discours rapporté », éd Hachette, Paris, 1981.

7. MAINGUENEAU Dominique, pragmatique pour le discours littéraire, Paris, éd

Nathan, 2001.

8. MAINGUENEAU Dominique, Manuel linguistique pour les textes littéraires,

Armand Colin, Paris, 2010.

9. MAINGUENEAU Dominique, Analyser les textes de communication, 2e éd Armand

Colin, Paris, 2012.

10. MALTAIS Robert, ASSELIN Yvan, BRISSON Pierre et PARENT André,

L’écriture journalistique sous toutes ses formes, les presses de l’Université de

Montréal, 2010.

11. PATRASCU Marcela. BRUSQ Julie. CANIVENC Suzy. LE GAL Damien (dirs),

Corpus et méthodes épistémologies critiques et appropriations multidisciplinaires,

L’Harmattan, paris, 2015.

12. PLANQUE Alice Krieg, Analyser les discours institutionnels, éd Armand Colin,

Paris, 2013.

13. RAEMDONCK Dan Van. SIOUFFI Gilles,100 fiche pour comprendre la

linguistique, éd Bréal, Paris,2007.

14. SARFATI Georges-Élia, Éléments d’analyse du discours, éd Armand Colin, Paris,

2014.

15. ROSIER Laurence, Le discours rapporté en français, éd Ophrys, Paris, 2008.

Page 96: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

16. THILLOY Greta Komur, Presse écrite et discours rapporté, édition Orizons, Paris,

2010.

II. Dictionnaires :

1. CHARAUDEAU Patrick. MAINGUENEAU Dominique (dir.), Dictionnaire

d'analyse du discours, éd du Seuil, Paris, 2002.

2. DUBOIS Jean (dir.), Dictionnaire de linguistique, éd Larousse, Paris, 2002.

3. NEVEU Franck, Dictionnaire des sciences du langage, éd Armand Colin, Paris,

2015.

4. Dictionnaire Larousse, Le petit Larousse illustré 2016, Larousse, Paris, 2015.

5. Ministre d’information et de culture, Petit lexique de l’information (français/

arabe), Alger,1976.

III. Articles et revues :

1. BELANGER André. VAN DROM Andy, « Les apports de la linguistique à la

théorie des contrats : panorama des principales théories du dialogisme et de la

polyphonie à inscrire au sein du phénomène contractuel », Les Cahiers de droit, vol.

52, n° 1, 2011, p. 37-69 URI : http://id.erudit.org/iderudit/1005487ar

2. BENABDALLAH Imene, « La polyphonie de la négation dans le discours

journalistique », in Synergies Algérie n° 14, 2011, pp. 115-122.

3. BIRKELUND Merete, « Pierre n'est pas français mais danois. Une structure

polyphonique à part », Langue française (n° 164), 2009, p. 123-135.

4. CHARAUDEAU Patrick. : « Discours journalistique et positionnement énonciatif.

Frontières et dérives » in Semen, Presse universitaire de franche- comté, Besançon,

2006.

5. CHARAUDEAU Patrick, « Une éthique du discours médiatique est-elle possible

? », in revue Communication, Vol. 27, N° 2, Edition Nota Bene, Québec, 2016.

6. KECK Fréderic, « Ebola, entre science et fiction », anthropologie & santé [en

ligne] 11/2015, mis en ligne le 203 novembre 2015, consulté 26avril 2016. URL :

http://anthropologiesante.revues.org/1870

7. LAURENT Perrin, « La voix et le point de vue comme formes polyphoniques

externes », Langue française /4 (n° 164), 2009, p. 61-79.

8. LAURENT Perrin, « La notion de polyphonie en linguistique et ans le champ des

sciences du langage », in Questions de communication [En ligne], 6 | 2004, mis en

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ligne le 30 mai 2012, consulté le 11 avril 2016. URL :

http://questionsdecommunication.revues.org/4445

9. MOULIN Anne Marie, « l’anthropologie au défi de l’Ebola », anthropologie &

santé [en ligne], 11/2015, mis en ligne le 30 novembre 2015, consulté le 26 avril

2016. URL : http://anthrepologiesante-revues-org/19543

10. NØLKE Henning, « La polyphonie linguistique avec un regard sur l'approche

scandinave ». Dans D. J. B (Éd.), Congrès Mondial de Linguistique Française,

Paris,2008, (p 129-145).

http://www.linguistiquefrancaise.org

http://dx.doi.org/10.1051/cmlf08343

11. NØLKE Henning, « La ScaPoLine 2001 Version révisée de la théorie Scandinave

de la Polyphonie Linguistique », lien en ligne

http://www.hum.au.dk/romansk/polyfoni/Polyphonie_III/Henning_Nolke.htm

mise en ligne le : 02-11-2012 12:57:26.

12. NØLKE Henning. OSLEN Michel, « Polyphonie : théorie et terminologie », lien

en ligne http://rudar.ruc.dk/bitstream/1800/3698/1/Olsen_Polyphonie.pdf

13. NØLKE Henning, « L’ancrage linguistique de la polyphonie », n. 26 (2), Linha

d’Água, 2013, p 135-158.

14. STOEAN Carmen tefania, « Les théories de l’énonciation comme fondement de

l’approche communicative », in Dialogos, N°8, 2003.

IV. Thèses ou mémoires :

1. BENMANSOUR Hadjer, Le positionnement énonciatif dans le discours

journalistique : entre engagement et effacement. « Le cas de la chronique « pousse

avec eux » et « point zéro ». Mémoire soutenu à l’Université Abou Bakr Belkaid

Tlemcen, 2014 /2015.

2. HAKIM Abla, Étude discursive et comparative de la subjectivité dans la presse

écrite algérienne d’expression française, pendant la campagne électorale d’avril

2009 ; dans les éditoriaux d’El Watan et du Quotidien d’Oran, département de

français Université Mohamed Cherif Massaadia Souk Ahras, mémoire de magister,

soutenu en 2013.

Page 98: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

3. HANTI Naïl, Étude de l’emprunt de l’arabe dans le traitement des thèmes liés à la

délinquance dans les médias français, de 2012 à 2014. Cas d’étude : le mot Caïd.

Mémoire soutenu à l’Université ZIANE ACHOUR - DJELFA, 2013 /2014.

4. MOHAMMADI-AGHDASH Mohammad, Approche stylistique de la polyphonie

énonciative dans le théâtre de Samuel Beckett, Thèse de doctorat soutenue à

l’Université de Lorraine, le 25 janvier 2013.

5. PEROUSE Diane, Manifestations de la polyphonie dans des représentations

discursives issues de la presse écrite, Thèse de doctorat en science du langage

soutenue à l'université de Cergy-Pontoise, en novembre 2008.

6. RAHMOUNE Nourddine, Analyse de l’activité énonciative dans la chronique «

Pousse avec eux » de LAALAM Hakim Mémoire soutenu à l’Université

Mohammed Khider Biskra, 2014 /2015.

7. ROITMAN Malin, Polyphonie argumentative : Étude de la négation dans des

éditoriaux du Figaro, de Libération et du Monde. Cahiers de la Recherche 31,

Département de français, d’italien et de langues classiques Université de Stockholm

Suède : Thèse pour le doctorat, soutenue en : 2006.

V. Site internet :

1. http://dialnet.unirioja.es/descarga/articulo/4031432.pdf

Page 99: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

A

Acte de langage :

Acte de langage l'utilisation du langage comme une action, et non plus seulement

comme un message (performatif.)

Acte de parole :

Acte de parole l’énoncé effectivement réalisé par un locuteur déterminé dans une

situation donnée. (Compétence /performance.)

Agence de presse :

Organisme de presse national ou international organisé pour la collecte et la

diffusion d’informations.

Analyse :

En journalisme signifie replacer le fait dans son évènement et au sein des

évènements qui l’ont précédé.

Analyse du discours :

On appelle analyse de discours la partie de la linguistique qui détermine les règles

commandant la production des suites de phrases structurées.

Anecdote :

Petite histoire d’actualité (journalisme).

APS :

Algérie presse service (Agence algérienne).

Article :

Désigne le reportage d’actualité. Il peut être d’information et d’expression (journal)

Assistant :

Au cinéma, à la télévision, il aide le réalisateur.

Autonymie :

Quand un signe renvoie à lui-même en tant que signe et non à l'objet, au monde

B

Brève :

Information de quelques lignes sans titre (journal)

C

Chapeau :

1/ Dispositif qui sert à bloquer un noyau

2/ Introduction à une émission, à un article

Chute :

1/ Fin d’une émission

2/ Morceaux de bande coupés au montage.

Chronique :

Texte particulier en journalisme ou donne l’information et ou on la commente au fur

et à mesure.

Codage :

Désigne un des éléments du processus de la communication ; c’est l'opération de

transformation du message en une forme codée qui permet sa transmission.

Compte-rendu :

Dans un journal nouveau rendent compte objectivement d’un évènement d’une façon

détaillée.

Connecteur :

Le connecteur est un opérateur susceptible de faire de deux phrases de base une seule

phrase.

Glossaire

Page 100: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Contenu :

Le contenu est la face conceptuelle, l’aspect cognitif, sémantique, du message

linguistique.

Le contenu, c’est la face abstraite du message, son aspect conceptuel, l’objet du

message.

Contexte :

Le contexte est l’environnement physique et grâce auquel on peut interpréter les

déictiques

Corpus :

Le corpus est l'ensemble limite des éléments (énonces) sur lesquels se basent

l'étude d'un phénomène linguistique.

D

Déictiques :

Les déictiques sont les marques identifiables qui permettent au destinataire

d’être informé sur l’interlocuteur et les conditions spatio-temporelles de

l’énonciation.

Description sémantique :

La description sémantique d’un énoncé suppose donc qu’on envisage

successivement le composant linguistique et le composant rhétorique de cet énoncé. Le premier assigne, en langue, à l’énoncé A une description A, sa signification. Le second, lié aux circonstances X de l’acte

de parole, assigne à A, étant donné sa signification A, un sens dans l’acte de

parole.

Destinataire :

On appelle destinataire le récepteur dans le schéma de communication

Diffusion :

Transmission d’un programme par un émetteur.

Discours :

Le discours est le langage mis en action, la langue assumée par le sujet parlant. C’est une unité égale ou supérieure à la phrase ; il est constitué par une suite formant un message ayant un commencement et une

clôture.

Dossier :

Texte ou un reportage (ou une série de textes et de reportages) qui cherche à projeter une vue d'ensemble sur un

problème ou sur une situation ; il cherche à mettre les éléments en relations les uns

avec les autres.

E

Éditorial :

Commentaire qui exprime solennellement l’opinion, le jugement collectif du journal

et de ses responsables.

Embrayeurs :

Les embrayeurs sont une classe de mots dont le sens varie avec la situation ; ces

mots, n’ayant pas de référence propre dans la langue, ne reçoivent un réfèrent que lorsqu’ils sont inclus dans un message.

Énonciation :

Énonciation est l ’acte individuel de production, dans un contexte déterminé,

ayant pour résultat un énoncé. L’énonciation désigne les traces

linguistiques de la présence du locuteur au sein de son énoncé, c'est-à-dire tous les

phénomènes de subjectivité dans le langage. L’énoncé est le produit de

l’énonciation.

Enquête :

Étude approfondie d’une question, d’une affaire…

Extralinguistique :

On qualifie d’extralinguistiques les facteurs qui n’appartiennent pas en propre à la grammaire, mais à l'utilisation de cette

Page 101: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

dernière dans la production et la compréhension des énoncés. Ces facteurs

sont ceux du sujet et de la situation.

F

Filet :

Petite information très courte séparée des autres par un filet.

G

Genre :

Catégorie d’article.

Gras :

Caractère typographique large et noir.

Guillemets :

Les guillemets sont un signe double (« ... ») utilisé pour isoler un mot ou un

groupe de mots à l’intérieur d’un énoncé. Les guillemets servent à introduire dans le

texte une citation, un discours direct ou une suite de mots sur laquelle on veut

attirer l’attention.

H

Hebdomadaire : Parution chaque semaine, un jour prédéfini et normalement fixe

I

Informateur :

Correspondant qui communique la nouvelle au journal.

Information :

Plus petite partie faisant un tout d’un texte journalistique.

Ironie :

L’ironie est une figure consistant à dire le contraire de ce qu’on veut dire pour railler,

et non pour tromper.

Interlocuteurs :

On appelle interlocuteur le sujet parlant qui reçoit des énoncés produits par un locuteur

ou qui y répond, (allocutaire.)

Interview :

Compte-rendu d’une entrevue entre une personnalité et un journaliste.

Italique :

Caractère typographique penché. J

Journaliste :

Celui dans un journal dont la fonction est d’informer, exposer, expliquer et

interpréter.

L

Langue :

Le langage est la capacité, spécifique à l’espèce humaine, de communiquer au

moyen d’un système de signes vocaux (ou langue*) mettant en jeu une technique

corporelle complexe et supposant l’existence d’une fonction symbolique et

de centres corticaux génétiquement spécialisés. Ce système de signes vocaux

utilisé par un groupe social (ou communauté linguistique) déterminé

constitue une langue particulière

Lecteur :

Personne qui lit les projets et les textes.

Légende :

Partie rédactionnelle sous un document photographique pour expliquer son sens.

Linguistique :

On s’accorde généralement à reconnaître que le statut de la linguistique comme

étude scientifique du langage est assuré par la publication en 1916 du Cours de

linguistique générale de F. de Saussure

M

Mensuel : Parution une fois par moi

Mise en page :

Mise en ordre de chaque élément d’une page journal.

Page 102: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Modalité :

Comme synonyme de mode*, la modalité définit le statut de la phrase : assertion,

ordre ou interrogation.

Modalisation :

Dans la problématique de l’énonciation (acte de production du texte par le sujet

parlant), la modalisation définit la marque donnée par le « sujet à son énoncé, c’est la

composante du procès d’énonciation permettant d'estimer le degré d’adhésion

du locuteur à son énoncé.

Morphème :

Le terme de morphème désigne le plus petit élément significatif individualisé dans

un énoncé, que l’on ne peut diviser en unités plus petites sans passer au niveau

phonologique.

P

Parole :

La parole a longtemps été confondue avec le langage ; le mot anglais langage se

traduisant aussi bien par parole que par langage. La parole est alors considérée

comme la « faculté naturelle de parler ».

Présence :

Qualité d’une voix qui capte l’attention

Positionnement :

Le positionnement renvoie à la situation sociologique de l’énonciateur relativement

à un groupe social donné.

Pragmatique :

Sous le nom de pragmatique, on regroupe des orientations très diverses. À l’origine,

elle a concerné les caractéristiques de l'utilisation du langage (motivations

psychologiques des locuteurs, réactions des interlocuteurs, types socialisés de discours,

objet du discours, etc.) par opposition à l'aspect syntaxique et sémantique.

Q Quotidien : Parution chaque jour

R

Rubrique :

Division thématique du journal qui regroupe les informations par matières ou

par centres d'intérêts.

S

Sémantique :

On appelle champ sémantique l’aire couverte, dans le domaine de la

signification, par un mot ou par un groupe de mots de la langue.

Sens :

Le sens d’un signe linguistique est constitué par la représentation suggérée par

ce signe lorsqu’il est énoncé.

Signification :

D ’une manière générale, le « sens » résultant de la mise en œuvre du système

linguistique sera appelé signification.

Situation :

Situation l’ensemble des conditions : ou facteurs extralinguistiques (psychologique : sociaux et historiques) qui déterminent

l'émission d’un (ou de plusieurs) énoncé à un moment donné du temps et en un lieu

donne.

Source :

Origine d’une information

Sous-titre :

Un sous-titre (casquette) peut se placer entre le titre et le chapeau dans les mêmes caractères que le surtitre. Il donne un petit élément supplémentaire, précise le titre.

Subjective :

On appelle subjectivité la présence du sujet parlant dans son discours ; ainsi, la

Page 103: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

subjectivité du discours se manifeste par les embrayeurs.

Surtitre :

Un surtitre, au-dessus du titre, en caractères plus petits. Souvent c'est un titre

de rubrique ou le domaine général de l'article.

Système :

La langue est considérée comme un système en ce sens qu'à un niveau donné

(phonème, morphème, syntagme) ou dans une classe donnée.

T

Texte :

On appelle texte l ’ensemble des énoncés linguistiques soumis à l'analyse : le texte est donc un échantillon de comportement linguistique qui peut être écrit ou parlé.

(Syn. corpus.)

Thème :

Ce à propos de quoi l'on dit quelque chose.

Titraille :

Ensemble des éléments d'un titre (surtitre, titre principal, sous-titre, chapeau,

intertitres), dont la diversité typographique est destinée à attirer le regard.

Titre :

Texte court en gros caractères qui coiffe un article et annonce le sujet ou lignes courtes

en caractères plus forts introduisant le contenu du corps de texte.

Transmission :

Acheminement de signaux d’un point à un autre.

Travelling :

Technique pour obtenir un effet d’approche ou d’éloignement de la source

du son.

Tribune :

Emplacement dans un journal occupé par les gros titres. Espace situe sous la

manchette. C'est un endroit de choix, ou l'œil du lecteur se pose en premier.

V

Variable :

On appelle variable une quantité susceptible de prendre différentes valeurs.

Visée de captation :

L'instance de production, se trouvant en position de concurrence, et cherchant en même temps à intéresser le plus grand

nombre de consommateurs d'information, s'inscrit simultanément dans un processus qui consiste à déclencher chez le récepteur

le désir de s'informer, et de s'informer "ici", dans cet organe d'information

(journal, chaine de télévision, émetteur de radio).

Visée d'information :

L'instance de production s'inscrit dans un processus qui consiste à transformer les

évènements se produisant dans un certain espace social pour les transmettre a une

instance de réception dont la qualité d'acteur participant à la vie publique exige que les informations transmises concernent

cet espace public.

.

Page 104: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

SOMMAIRE

DÉDICACE

REMERCIEMENTS

RÉSUMÉ

ABSTRACT

LISTE DES ABRÉVIATIONS

Introduction général ………………………………………………………………................1

PREMIÈRE PARTIE : LES FONDEMENTS THÉORIQUES DU DISCOURS JOURNALISTIQUE ET DE LA POLYPHONIE

LINGUISTIQUE

CHAPITRE I

LE DISCOURS JOURNALISTIQUE

Introduction partielle……………………………………………….....................................6

I. Le Discours journalistique ...…………………………………………………….................7

1. Définition…………………………………………………………................................7

2. Les caractéristiques du discours journalistique... .…………………………………....7

3. Le contrat de communication journalistique ………………………………………..11

3.1. Acte de communication ……………………………………………………….11

3.1.1. L’instance de production ……………………………………………….11

3.1.2. L’instance de réception…………………………………………………12

3.2. Les visées du contrat médiatique………………………………………………12

3.2.1. Faire-savoir……………………………………………………………..12

3.2.2. La visée « éthique »…………………………………………………….12

3.2.3. La visée de « captation »………………………………………………..13

3.3. Les types de finalité…………………………………………………………….13

4. La production du discours journalistique …………………………………...............14

4.1. Sources ………………………………………………………………...............14

4.2. Publics ………………………………………………………………………....15

4.3. Concurrents ……………………………………………………………………15

Page 105: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

4.4. Journalistes……………………………………………………………………….15

II. Le discours de presse …………………………………………………………………….15

1. La presse écrite ………………………………………………………………………15

1.1. Définition de la presse écrite…………………………………………………….15

2. Les genres journalistiques dans la presse écrite francophone ……………………….16

2.1. Les articles de l’information…………………………………………………….17

2.1.1. La brève …………………………………………………………………..17

2.1.2. Filet ……………………………………………………………………….18

2.1.3. Le compte rendu ………………………………………………………….18

2.1.4. Le reportage ………………………………………………………………18

2.1.5. L'enquête ………………………………………………………………….18

2.2. Les articles de commentaire …………………………………………………….19

2.2.1. L’éditorial ………………………………………………………...............19

2.2.2. La chronique ……………………………………………………...............19

2.2.2.1. Caractéristiques de la chronique …………………………………20

2.2.2.2. Types de chroniques...………………………………….................21

Conclusion partielle ………………………………………………...................................22 CHAPITRE II

LA POLYPHONIE LINGUISTIQUE

Introduction partielle ……….…………………………………………………….….......24

I. Souche et préalables théoriques de la polyphonie………………………………………..25

II. La polyphonie et le problème d’hétérogénéité énonciative……………………………....27

III. L’aspect énonciatif de la polyphonie linguistique ……………………………………….28

1. Mise en postulat sur l’unicité du sujet parlant ……………………………………….29

2. « Locuteur », « sujet parlant » et « énonciateur » : à qui la responsabilité énonciative

?....................................................................................................................................29

2.1. Sujet parlant et locuteur ………………………………………………...............29

2.2. Locuteur vs énonciateur(s) ……………………………………………..............29

2.3 .Locuteur-L et Locuteur- ………………………………………………………30

IV. La théorie Scandinave de la polyphonie linguistique (ScaPoLine)………………………30

1. Principe théorique ………………………………………………………………….30

2. Les éléments fondamentaux………………………………………………………...31

2.1.LOC ……………………………………………………………………………...31

Page 106: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

2.2.Les points de vue (pdv)....………………………………………………..............32

2.2.1. Les pdv simples ………………………………………………………….32

2.2.2. Les pdv complexes……………………………………………………….33

2.2.2.1.Les pdv hiérarchiques………………………………………………...33

2.2.2.2.Les pdv relationnels ………………………………………………….33

2.3.Les êtres discursifs (ê-d)………………………………………………………….33

2.3.1. Les Locuteurs Virtuels (abrégés en LV) …………………………………34

2.3.1.1.Le locuteur : (L, l0, lt (t 0))……………………………………………34

2.3.1.2.L’allocutaire : (A, at (t 0))…………………………………………….34

2.3.1.3.Les tiers : ( , t (t 0))………………………………………………….34

2.3.2. Les Non-Locuteurs (abrégés en NL)……………………………………...34

2.4.Les liens énonciatifs (abrégés en liens)…………………………………………...35

V. Quelques phénomènes relevant de la polyphonie linguistique et leur rôle dans la

construction du sens………………………………………………………………..…….36

1. La présupposition et l’implicite……………………………………………………...36

1.1.Essais de définition………………………………………………………………36

1.1.1. Le posé …………………………………………………………………….37

1.1.2. Le présupposé………………………………………………………………37

1.2. Principe de présupposition………………………………………………………37

1.2.1. Comme notion de logique …………………………………………………37

1.2.2. Comme notion de pragmatique………………………………….................38

1.2.3. Comme notion de sémantique ……………………………………………..38

2. La négation …………………………………………………………………………...39

2.1. La négation polyphonique (polémique)………………………………….............39

2.1.1. La négation polémique ……………………………………………….........39

2.1.2. La négation métalinguistique …………………………...............................40

2.2. La négation descriptive ……………………………………….............................41

3. Concession……………………………………………………………………………42

3.1.Définitions ………………………………………………………………………42

4. Discours rapporté …………………………………………………………………….43

4.1.Le couple canonique :DD/DI…………………………………………………….44

4.1.1. Le discours direct ………………………………………………...............44

4.1.2. Le discours indirect ………………………………………………………45

Page 107: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

4.2.Les formes libres : DIL/DDL……………………………………………………..46

4.2.1. Discours direct libre…………………………………………………….…46

4.2.2. Discours indirect libre……………………………………………………..46

4.3.Les formes hybrides :(mixte) …………………………………………………….47

4.3.1. Les îlots textuels …………………………………………………………..47

4.3.2. Le discours direct avec « que » …………………………………………...47

4.3.3. Le résumé avec citation …………………………………………………...48

4.4.Les formes aux confins …………………………………………………………..48

4.4.1. Conditionnel et marqueurs de mise à distance…………………………….48

4.4.2. Formes en selon X et autres attributions du dire ………………………….48

Conclusion partielle……..…………………………………………………….…………..50

DEUXIÈME PARTIE PARTIE PRATIQUE

CHAPITRE I APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

Introduction partielle………………..…………………………….....................................53

I. Présentation et choix de corpus …………………………………………………………..54

1. Le Choix du journal …………………………………………………………………..54

2. Présentation et caractérisation du quotidien « EL-Watan »………………...................54

3. Présentation générale de la maladie d’Ebola…………………………..……………...54

II. Choix de technique d’analyse……………………………………………….…………….55

1. Les techniques utilisées……………………………..…………………………….55

2. Les grilles d’analyse ……………………….……………………………………..56

Conclusion partielle ……………………………………………………………………...58

CHAPITRE II

PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÈSULTATS

Introduction partielle ………….………………………………………………………….60

La première grille d’analyse………………………………………………………………61

I. La première analyse selon les genres journalistiques ……………………...……………..62

1. Chronique ………………………………………………………………………....62

2. Enquête………………………………………………………………….................65

La deuxième grille d’analyse………………………………………………………………68

Page 108: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

3. Filet …………………………………………………………………….................70

4. Compte-rendu ………………………………………………………..…………...75

II. Résultat de la première analyse …………………………………………………………..78

III. La deuxième analyse : discours rapporté …………………………………………………79

IV. Résultat de la deuxième analyse ………………………………………………………….81

Conclusion partielle …….………………………………………………………………...83

Conclusion générale………………………………………………..............84 LISTE DE FIGURES

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

GLOSSAIRE

ANNEXES

Page 109: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

ANNEXES

Page 110: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

ANNEXE N° 1 La troisième grille d’analyse

(1) Couples canoniques (DD/DI) (2) Formes hybrides (mixtes)

(a)

Discours direct

DD

Genre journalistique : « Filet »

(a)

Îlot textuel

Genre journalistique : « Filet »

Article (01)

1. « En six mois de la pire épidémie d'Ebola de l'histoire, (…) transnationale », a poursuivi Joanne (..) New York.

2. « L'épidémie va empirer encore avant de reculer », a-t-elle souligné, ajoutant cependant : « Nous pensons que l'épidémie peut être contrôlée et qu'elle va l'être. » L'épidémie d'Ebola « est le problème de tous, nous sommes tous responsables », a renchéri le coordinateur de l'ONU pour Ebola, le D r David Nabarro

Article (04)

1. « Nous avons créé trois vaccins…et nous pensons qu’ils seront prêts dans les six prochains mois», a-t-elle indiqué à la télévision

2. «L’un est déjà prêt pour un essai clinique», a-t- elle ajouté

Article (01)

1. " urgence de santé publique mondiale"

2. « maladie africaine »

3. « impliquer davantage les États membres dans la coordination »

Article (02)

1. « sans précédent de médecins, d’infirmiers, d’infirmières et d’autres agents de santé »

Article (03)

1. «dans les prochains mois»

2. «prometteurs»

3. «la faiblesse des systèmes de santé»

Article (04)

1.«prometteurs»

2.(permettant d’évaluer l’efficacité du vaccin)

Genre journalistique : « Compte-rendu »

1. « Jusqu’à aujourd’hui (vendredi, ndlr) nous n’avons enregistré aucun cas suspect d’Ebola. …négatifs», rassure Slim Belkessam, … Santé.

2. «pour justement tenter de réduire ces fausses alertes tout en rappelant au personnel médical et paramédical les… ces pays touchés», a ajouté M. Belkessam.

3. « Il est le seul habilité à confirmer ou infirmer une contamination au

Genre journalistique : « Compte-rendu »

1. « cas possible » au lieu de « suspect ».

Page 111: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

virus Ebola… compétentes », a indiqué le P r Soukhal

4. «Il ne faut pas oublier qu’il peut y avoir des cas endémiques et les signes n’apparaissent que de trois à vingt et …nombreux», a-t-il précisé.

2. «probable».

Genre journalistique : « Chronique »

1.« figés»

Genre journalistique : « Enquête »

1.« La crise numéro un du monde ».

2.« crise multidimensionnelle »

3.« Toute activité sportive impliquant un contact physique »

4.« Dans un pays neutre » « jusqu’à la mi-septembre »

5.« porteurs potentiels »

6.De premières analyses d’échantillons effectuées par l’Institut Pasteur de Lyon, en Leone comptent «60 foyers actifs ».

7.Ebola est « hors de contrôle » (MSF)

8.La Guinée décrète « l’urgence sanitaire nationale ».

9.L’OMS estime que l’ampleur de l’épidémie est « largement sous-évaluée »

10.L’ONU et l’OMS promettent des moyens « sans précédent » contre une épidémie « exceptionnelle ».

11.« manière alarmante ».

Genre journalistique : « Chronique »

1. « prématurée et précoce compte tenu du climat et des moyens de prévention dont dispose notre pays», assure le directeur de la santé … Bensnouci.

Genre journalistique : « Enquête »

1. « Elle est la crise numéro un du monde », a ainsi insisté Cees Wittebrood,(…) à Bruxelles.

2. « Les autorités sanitaires à Conakry le suivaient en raison de ses contacts avec des malades d’Ebola et ont perdu sa trace depuis trois semaines », a-t-elle précisé,

Page 112: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

(b)

Discours indirect

DI

Genre journalistique : « Filet »

(b)

Discours direct avec

« que »

Genre journalistique : « Filet »

Article (01)

1. soulignant que l'épidémie ne se limitait pas à une « maladie africaine ».

Article (03)

1. Il faut rappeler qu’il n’existe toujours pas de vaccin reconnu contre Ebola ni même de traitement spécifique homologué.

2. L’OMS se montre optimiste en affirmant que la mobilisation en cours devrait permettre de développer des vaccins et médicaments « prometteurs »,

3. L’OMS souligne tout de même que le principal problème de la crise est « la faiblesse des systèmes de santé » dans la région, bien avant la lenteur de la recherche.

Article (04)

1. précisant que l’un des vaccins avait été créé à partir d’une souche inactive du virus.

Article (01)

1. Lors de la même réunion d'information sur Ebola pour les Etats membres de l'ONU, la directrice de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, a affirmé que «Ebola est devenue une menace mondiale qui nécessite une réponse mondiale»

Genre journalistique : « Compte-rendu »

1. Du côté de l’Institut Pasteur, on précise qu’«aucun prélèvement concernant de cas suspect d’Ebola n’a été enregistré ces dernières 48 heures»

Genre journalistique : « Chronique »

1. (…) affirmant que «le comité d’experts installé par le ministère de tutelle s’est réuni dernièrement pour évaluer les …(OMS)»

2. Plus rassurant, le DSP a fait savoir que les centres de contrôle de Tinezaouatine et d’In Guezam « redoublent de vigilance en attendant les nouvelles instructions du ministère quant à la nature des moyens à mobiliser».

3. A la question sur les dispositions prises par la DSP de Tamanrasset, M. Bensnouci répond succinctement qu’«on ne peut agir que sur instruction de la tutelle afin d’éviter les investissements inutiles».

Genre journalistique : « Compte-rendu »

1. Il signale que pour déclarer un cas d’Ebola, des prélèvements et des examens au laboratoire de référence de l’Institut Pasteur doivent être effectués au préalable.

2. et de souligner que si cas d’Ebola il y a, à ce moment-là il faut parler de cas possible.

3. Il signale que dans le jargon épidémiologiste on parle plutôt de «cas Genre journalistique : « Enquête »

Page 113: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

possible» au lieu de «suspect» (…).

4. Le P r Soukhal estime que le risque zéro n’existe pas mais qu’il y a des

mesures de préventions pour éviter la contamination et il faut absolument les observer

1. ajoutant que «le dispositif a été renforcé pour éviter la dissémination de la maladie à partir de ce cas importé».

(c)

Résumé avec citation

Genre journalistique : « Filet »

Genre journalistique : « Chronique » Article (01)

1. «L'annonce faite le 8 août (par l'OMS) que l'épidémie constituait une " urgence de santé publique mondiale" n'a pas été …l'inaction.»

2. Il a évoqué à ce propos des catastrophes récentes, comme le tsunami en Asie du Sud-Est et le séisme en Haïti, «où les pays membres ont assumé un rôle plus actif».

1. S’exprimant sous le couvert de l’anonymat, un médecin de l’hôpital de Tamanrasset explique que la maladie Ebola – virus transmissible par contact direct avec …en place.

Genre journalistique : « Enquête »

1. La Banque mondiale annonce qu’elle va mobiliser 200 millions de Genre journalistique : « Enquête »

Page 114: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

dollars d’aide aux pays touchés.

2. L’OMS estime que l’ampleur de l’épidémie est « largement sous-évaluée ».

1. Mi-août, la Confédération africaine de football (CAF), l’instance régionale, a annoncé le déplacement « dans un pays neutre » « jusqu’à la mi-septembre » des matches …accueillir des « porteurs potentiels » du virus.

2. L’OMS décrète une « urgence de santé publique mondiale » et demande une « réponse internationale coordonnée ». Le Nigeria décrète l’état …affectées.

(3) Formes libres (DDL/DIL) (4) Au confins de discours rapporté

(a)

Discours direct libre

DDL

Genre journalistique : « Filet »

(a)

Conditionnel et marqueurs

de mise à distance

Genre journalistique : « Filet »

Article (01)

1. Le monde est en train de « perdre la bataille » contre la progression de l'épidémie Ebola qui frappe l'Afrique de l'Ouest, a prévenu hier la présidente de Médecins sans frontières (MSF), Joanne Liu

Article (02)

1. Un quatrième médecin sierra- léonais a succombé, dimanche, à l’épidémie d’Ebola dans le pays, a indiqué le responsable des services médicaux, le docteur Brima Kargbo.

2. La Sierra Leone devrait recevoir prochainement d’importants renforts sur ce front, Cuba, l’un des pays à la plus forte densité de médecins par habitant, ayant annoncé, …pays.

Article (04)

Article (01)

1. « Nous pensons que l'épidémie peut être contrôlée et qu'elle va l'être. »

Article (02)

1.La Sierra Leone devrait recevoir prochainement d’importants renforts sur ce front

Article (03)

1. Ceux-ci pourraient être disponibles d’ici 2015.

2. GSK devrait avoir 10 000 doses de ces vaccins expérimentaux disponibles au début de l’année 2015, d’après l’OMS.

3. L’OMS se montre optimiste en affirmant que la mobilisation en cours devrait permettre de développer des vaccins et médicaments

Page 115: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

1. La Russie pourra fournir trois vaccins contre le virus Ebola d’ici six mois, a assuré samedi la ministre russe de la Santé, Veronika Skvortsova.

«prometteurs»,

Genre journalistique : « Compte-rendu »

1. Dans ce cas-là, le premier à être infecté est l’infirmier ou le médecin qui aurait examiné le patient après que ce dernier n’est infecté l’environnement familial.

2. « (…) Le nombre de cas touchés serait donc plus nombreux»,

Genre journalistique : « Compte-rendu »

1. Ce qui doit être suivi, a-t-il dit, d’une désinfection à la solution hydro-

alcoolique …protection.

Genre journalistique : « Chronique »

1. Cependant, la question relative à l’éventuelle propagation de ce virus en Algérie semble « prématurée et précoce compte tenu du climat et des moyens de prévention dont dispose notre pays »,

2. pour faire face à ce virus qui serait, selon des statistiques, responsable de 1200 morts en Afrique centrale et dont le taux de létalité peut atteindre jusqu’à 90%.

Genre journalistique : « Enquête »

Genre journalistique : « Enquête »

Page 116: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

1. Le premier essai clinique d’un vaccin expérimental contre le virus Ebola aura lieu ce mois de septembre sur trois volontaires sains aux Etats-Unis, d’autres pays devront s’en initier les prochaines semaines, ont annoncé jeudi …(NIH).

2. Dès la semaine prochaine, trois premiers volontaires seront mobilisés..., annoncé plutôt jeudi par l’association britannique caritative Welcome Trust.

3. Stopper la progression sans précédent d’Ebola «prendra six à neuf» mois, annonce l’OMS, alors que toutes les régions du Liberia sont désormais affectées par l’épidémie.

1. De même, un essai clinique de phase 1 serait effectué cet automne avec un autre vaccin expérimental développé par l’Agence de santé publique canadienne.

2. L’enterrement d’une guérisseuse semble être le point de départ de cette épidémie d’Ebola sans précédent qui touche l’Afrique de l’Ouest.

3. S’ils ont permis de remonter aux origines de l’épidémie actuelle, ces travaux pourraient aussi permettre de déboucher sur … ces chercheurs.

Page 117: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

(b)

Formes en selon X et

autres attributions

du dire.

Genre journalistique : « Filet »

Article (01)

1. Pour le secrétaire général adjoint de l'ONU, Jan Eliasson, l'ONU va devoir …Ebola.

Article (03)

1. Deux sociétés, la britannique Glaxo …des vaccins expérimentaux, selon l’OMS.

2. GSK devrait avoir 10 000 doses de ces vaccins expérimentaux disponibles au début de l’année 2015, d’après l’OMS

Article (04)

1. L’épidémie de fièvre hémorragique Ebola, partie de Guinée fin décembre 2013, a fait 4033 morts au 8 octobre, selon le dernier bilan de (OMS).

2. Au total, 8399 personnes ont été infectées dans sept pays. A noter que l’OMS a fait état de deux vaccins « prometteurs » : …une société américaine.

3. L’OMS espère de premiers résultats des essais sur ces deux vaccins en novembre …février.

Genre journalistique : « Compte-rendu »

1. Pour l’épidémiologiste, le professeur Soukhal de l’hôpital de Beni Messous à Alger, …facilité.

Genre journalistique : « Chronique »

1. pour faire face à ce virus qui serait, selon des statistiques, responsable de 1200 morts en Afrique centrale et dont le taux de létalité peut atteindre jusqu’à 90%.

Genre journalistique : « Enquête »

1. pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), «la plus grave épidémie Ebola en termes de nombre de cas et de morts», ainsi que par la couverture géographique de ces contaminations.

2. Selon la ministre sénégalaise de la Santé, le jeune homme a pu entrer au Sénégal avant la fermeture des frontières avec la Guinée, le 21 août dernier.

3. En Guinée, un couvre-feu a été décrété par le préfet à N’Zérékoré (sud), au lendemain de heurts qui ont fait une vingtaine de blessés à la suite d’une manifestation de marchands contre une équipe de santé venue, selon eux, pulvériser le marché sans préavis, ce qui a été par la suite démenti par les autorités.

4. selon l’OMS, Ebola progresse de « manière alarmante» avec 1 552 morts, dont 694 au Liberia, 430 en Guinée, 422 En Sierra Leone, 6 au Nigeria.

Annexe 01: la troisième grille d’analyse

(4) Aux confins de discours rapporté (suite)

Page 118: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

ANNEXE N ° : 2

Mini-corpus version Word CHRONIQUE

El WATAN LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mercredi 9 avril 2014

&&& PRÉVENTION CONTRE LE VIRUS EBOLA : Tamanrasset sur le qui-vive &&&

La propagation de la maladie virale Ebola au sud du Mali, où l’on avait dénombré 3 cas, n’est pas sans faire du bruit en Algérie, notamment à Tamanrasset. Réputée pour être une maladie des plus graves se manifestant par une fièvre hémorragique, Ebola, du nom d’une rivière dans la République démocratique du Congo où fut recensé le premier cas en 1976, reste sans doute une menace dans cette région de transit qui enregistre un important flux de migrants, y compris ceux issus des zones à risque, dont la Guinée et le Liberia, où l’on a relevé respectivement 95 et 7 décès, depuis le mois de janvier, dus à cette épidémie. Cependant, la question relative à l’éventuelle propagation de ce virus en Algérie semble « prématurée et précoce compte tenu du climat et des moyens de prévention dont dispose notre pays », assure le directeur de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Tamanrasset, Amar Bensnouci, affirmant que « le comité d’experts installé par le ministère de tutelle s’est réuni dernièrement pour évaluer les risques et du coup prévoir les mesures à entreprendre afin d’agir en conséquence. Pour l’instant, aucune menace n’est à signaler, à en croire les déclarations avancées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ». Plus rassurant, le DSP a fait savoir que les centres de contrôle de Tinezaouatine et d’In Guezam « redoublent de vigilance en attendant les nouvelles instructions du ministère quant à la nature des moyens à mobiliser » pour faire face à ce virus qui serait, selon des statistiques, responsable de 1200 morts en Afrique centrale et dont le taux de létalité peut atteindre jusqu’à 90%. A la question sur les dispositions prises par la DSP de Tamanrasset, M. Bensnouci répond succinctement qu’« on ne peut agir que sur instruction de la tutelle afin d’éviter les investissements inutiles». S’exprimant sous le couvert de l’anonymat, un médecin de l’hôpital de Tamanrasset explique que la maladie Ebola – virus transmissible par contact direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou des liquides biologiques des sujets infectés – est loin d’être une menace pour l’Algérie eu égard aux moyens de lutte mis en place. Ce qui n’est pas le cas malheureusement pour les pays voisins qui sont fragilisés économiquement par l’hydre des guerres et des rébellions. Pour savoir si la population de l’Ahaggar est informée sur cette maladie, nous nous sommes rapprochés de quelques habitants. Cependant c’était du charabia pour eux, d’autant qu’ils sont plus concentrés et « figés » sur l’après-17 avril.

Ravah Ighil

ENQÊTE $ p7

El Watan - Dimanche 31 août 2014

L’ACTUALITÉ ; FAIT DU JOUR

&&& L’OMS DÉCRÈTE L’ÉPIDÉMIE CRISE NUMÉRO UN DU MONDE : Ebola, le virus qui rend malade l’Afrique &&&

Page 119: La polyphonie linguistique dans le discours journalistique ...

Chi res-clés

1 552 : MORTS PAR LA MALADIE, TANDIS QUE 3069 CAS ONT ÉTÉ CONFIRMÉS.

40% : DES CAS ONT ÉTÉ ENREGISTRÉS DURANT CES TROIS DERNIÈRES SEMAINES.

20000 : CAS SONT, À TERME, REDOUTÉS PAR L’OMS.

200 : MILLIONS D’EUROS PAR MOIS SONT NÉCESSAIRES AFIN DE CONTENIR L’EXPANSION DE L’ÉPIDÉMIE VERS D’AUTRES PAYS ET D’AUTRES CONTINENTS.

« La crise numéro un du monde ». L’épidémie d’Ebola, qui sévit depuis le mois de mars dernier en Afrique de l’Ouest, a été décrétée par les organismes internationaux comme étant l’une des crises les plus dangereuses et qui représente une réelle menace pour la vie de millions de citoyens. « Elle est la crise numéro un du monde », a ainsi insisté Cees Wittebrood, responsable Afrique orientale et australe de la Direction générale de la Commission européenne pour l’aide humanitaire et la protection civile (ECHO), lors d’une conférence de presse vendredi à Bruxelles. Le bilan de la pandémie est d’ailleurs révélateur, plus de 3069 cas confirmés ou suspects, dont 1552 morts, ce qui en fait, pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), «la plus grave épidémie Ebola en termes de nombre de cas et de morts », ainsi que par la couverture géographique de ces contaminations. D’autant que la propagation connaît une accélération, puisque 40 % des cas enregistrés l’ont été durant ces trois dernières semaines. Ce qui fait craindre le pire pour la zone géographique où est localisée, pour l’heure, la maladie. Car, en dépit des précautions prises, la Guinée, le Libéria, la Sierra Leone et le Nigeria, le virus est apparu vendredi au Sénégal, où un étudiant guinéen a été mis en quarantaine, après avoir pu passer à travers les dispositifs de sécurité sanitaire mis en place. Selon la ministre sénégalaise de la Santé, le jeune homme a pu entrer au Sénégal avant la fermeture des frontières avec la Guinée, le 21 août dernier. « Les autorités sanitaires à Conakry le suivaient en raison de ses contacts avec des malades d’Ebola et ont perdu sa trace depuis trois semaines », a-t-elle précisé, ajoutant que « le dispositif a été renforcé pour éviter la dissémination de la maladie à partir de ce cas importé ».

PRÉVENTION, COLÈRE ET PSYCHOSE

En plus de la menace sanitaire qui pèse sur les habitants des zones touchées, ils se trouvent confrontés à une « crise multidimensionnelle », isolés du monde et livrés à eux-mêmes. Frontières terrestres fermées, vols suspendus par de nombreuses compagnies aériennes, marins interdits de débarquement dans les ports, les pays touchés ont été mis sous blocus. Et ce sont d’ailleurs des quartiers entiers qui ont été mis en quarantaine, comme au Liberia, où il a été pro- cédé à l’isolation de deux quartiers de la capitale, le 20 août dernier. La mise en quarantaine de l’un d’entre eux a été levée hier matin, au plus grand soulagement de ses habitants, qui avaient réagi avec colère à leur confinement. Un mort et quatre blessés avaient d’ailleurs été enregistré à la suite d’affrontements opposant les riverains aux soldats chargés de faire respecter cette mesure d’isolement. Mais, afin d’apaiser la rancœur populaire et donner ainsi l’exemple, la Présidente a procédé au limogeage de ses ministres et hauts responsables qui ont refusé de rentrer au pays, par peur de la maladie. En Guinée, un couvre-feu a été décrété par le préfet à N’Zérékoré (sud), au lendemain de heurts qui ont fait une vingtaine de blessés à la suite d’une manifestation de marchands contre une équipe de santé venue, selon eux, pulvériser le marché sans préavis, ce qui a été par la suite démenti par les autorités. En Sierra Leone, le gouvernement a annoncé l’inclusion d’Ebola parmi les maladies exigeant une déclaration obligatoire en période d’épidémie, au même titre que la fièvre jaune, la peste, le choléra et la fièvre typhoïde. Cette loi prévoit l’évacuation des zones affectées et l’interdiction d’y entrer ou d’en sortir sans autorisation médicale, sous peine d’amende et

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d’emprisonnement jusqu’à six mois. En outre, elle interdit « toute activité sportive impliquant un contact physique », infraction passible également de six mois de prison. Et la psychose est telle qu’en Côte d’Ivoire, frontalier du Liberia, un ressortissant togolais a écopé d’un mois de prison avec sursis pour avoir tué un rat et s’être apprêté à le cuisiner, alors que ce rongeur peut véhiculer la maladie.

G. L. avec agences

UN VACCIN À L’ESSAI EN SEPTEMBRE

Une lueur d’espoir ? Le premier essai clinique d’un vaccin expérimental contre le virus Ebola aura lieu ce mois de septembre sur trois volontaires sains aux États-Unis, d’autres pays devront s’en initier les prochaines semaines, ont annoncé jeudi les instituts américains de la santé (NIH). Dès la semaine prochaine, trois premiers volontaires seront mobilisés dans un tout premier essai clinique qui se déroulera aux NIH à Bethesda dans le Maryland. Un autre essai clinique débutera au début de septembre avec des volontaires sains au Royaume-Uni, en Gambie et au Mali dans le cadre d’un consortium international, annoncé plutôt jeudi par l’association britannique caritative Welcome Trust. De même, un essai clinique de phase 1 serait effectué cet automne avec un autre vaccin expérimental développé par l’Agence de santé publique canadienne. Par ailleurs, le médicament expérimental ZMapp semble porter ses fruits, puisque celui-ci, administré à titre compassionnel à plusieurs personnes infectées par le virus Ebola cette année, est confirmé par un essai préclinique sur des singes qu’il a tous sauvés, même à un stade avancé de la maladie.

LA CAN SOUS HAUTE TENSION

C’est avec appréhension que débuteront, le 5 septembre, les matchs de qualification pour la CAN-2015 de football. Trois pays -la Guinée, d’où est partie l’épidémie, le Liberia, où elle a pris le plus d’ampleur, et la Sierra Leone, également fortement touchée - sont pointés du doigt. Mi-août, la Confédération africaine de football (CAF), l’instance régionale, a annoncé le déplacement « dans un pays neutre » « jusqu’à la mi-septembre » des matches impliquant ces trois États, au grand dam des supporters et des joueurs. Et si la solidarité continentale est de mise pour aider les pays à lutter contre la propagation du virus, elle ne l’est pas pour accueillir des « porteurs potentiels » du virus. Ainsi, la Côte d’Ivoire refuse catégoriquement de rencontrer la sélection de Sierra Leone sur son sol, pour ne prendre aucun risque. Malgré des sanctions disciplinaires. Une délocalisation n’est d’ailleurs pas à écarter en ce qui concerne la demi-finale de la Ligue des champions entre l’Entente de Sétif et un club de RD Congo, le Tout-puissant Mazembe.

Aux origines de l’épidémie, un enterrement

L’enterrement d’une guérisseuse semble être le point de départ de cette épidémie d’Ebola sans précédent qui touche l’Afrique de l’Ouest. Selon l’AFP, le séquençage du génome de 99 virus Ebola par des chercheurs américains a permis de donner un nouvel éclairage sur l’origine de l’épidémie actuelle, qui trouve vraisemblablement son origine lors de l’enterrement d’une guérisseuse traditionnelle en Sierra Leone, dans un village reculé proche de la frontière guinéenne. Celle-ci était réputée pour soigner la fièvre hémorragique et avait attiré des malades de la Guinée voisine. Elle a été infectée par le virus et en est morte. Les participants à ses obsèques se sont ensuite dispersés à travers les collines de la région frontalière, déclenchant une réaction en chaîne de décès, puis d’enterrements publics, propices à de nouvelles contaminations. Les résultats de la recherche publiée dans la revue américaine Science montrent ainsi que parmi les premiers patients de Sierra Leone, douze avaient apparemment assisté aux obsèques de cette guérisseuse. S’ils ont permis de remonter aux origines de l’épidémie actuelle, ces travaux pourraient aussi permettre de

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déboucher sur des traitements contre ce virus dont l’émergence remonte à 1976, estiment ces chercheurs.

CHRONOLOGIE

MARS 2014--

- 24 : Un communiqué de l’OMS et du ministère guinéen de la Santé fait état de 61 décès sur 87 cas suspects de fièvre hémorragique virale enregistrés en Guinée, essentiellement dans le Sud, entre le mois de janvier et le 23 mars. De premières analyses d’échantillons effectuées par l’Institut Pasteur de Lyon, en Leone comptent « 60 foyers actifs ».

JUILLET--

- 25 : Premier cas mortel d’Ebola à Lagos. L’épidémie reprend de plus belle après une période d’accalmie.

- 30 : Ebola est « hors de contrôle » (MSF). Le Liberia, qui a clos une partie de ses frontières, ferme ses écoles.

AOÛT--

- 5 : La Banque mondiale annonce qu’elle va mobiliser 200 millions de dollars d’aide aux pays touchés. - 8 : L’OMS décrète une « urgence de santé publique mondiale » et demande une « réponse internationale coordonnée ». Le Nigeria décrète l’état d’urgence sanitaire, rejoignant le Liberia et la Sierra Leone, qui avaient aussi mis en quarantaine certaines de leurs zones affectées.

- 12 : Le comité d’experts de l’OMS approuve l’emploi de traitements non homologués.

- 13 : Le Liberia reçoit quelques doses du sérum expérimental américain ZMapp. Celui-ci, qui a donné des résultats positifs sur deux Américains contaminés, ne permet pas de sauver un prêtre espagnol et un médecin libérien. La Guinée décrète « l’urgence sanitaire nationale ».

- 15 : L’OMS estime que l’ampleur de l’épidémie est « largement sous-évaluée ».

- 18-21 : Plusieurs pays voisins ferment leurs frontières avec les États touchés. Le Liberia décrète le couvre-feu et la mise en quarantaine de deux quartiers urbains. Le coordinateur de l’ONU se rend en tournée en Afrique de l’Ouest.

- 22 : Stopper la progression sans précédent d’Ebola « prendra six à neuf » mois, annonce l’OMS, alors que toutes les régions du Liberia sont désormais affectées par l’épidémie. L’ONU et l’OMS promettent des moyens « sans précédent » contre une épidémie « exceptionnelle ». Sixième décès au Nigeria, premier cas hors de Lagos.

- 25 : L’épidémie a tué 120 membres des personnels de santé (OMS). Un expert médical international est contaminé.

- 27 : Les dernières compagnies aériennes encore présentes à Freetown, Monrovia et Conakry suspendent leurs vols.

- 28 : Réunion de crise à Accra : selon l’OMS, Ebola progresse de « manière alarmante » avec 1 552 morts, dont 694 au Liberia, 430 en Guinée, 422 En Sierra Leone, 6 au Nigeria. Premiers essais cliniques de vaccins prévus début septembre aux États- Unis.

- 29 : Premier cas confirmé au Sénégal, un jeune Guinéen.

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EL WATAN LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mercredi 3 septembre 2014

&&& SELON MÉDECINS SANS FRONTIÈRES/LE MONDE EST EN TRAIN DE « PERDRE LA BATAILLE » CONTRE EBOLA &&&

Le monde est en train de «perdre la bataille» contre la progression de l'épidémie Ebola qui frappe l'Afrique de l'Ouest, a prévenu hier la présidente de Médecins sans frontières (MSF), Joanne Liu. « En six mois de la pire épidémie d'Ebola de l'histoire, le monde est en train de perdre la bataille pour la contenir. Les dirigeants n'arrivent pas à bloquer cette menace transnationale », a poursuivi Joanne Liu dans un discours prononcé aux Nations unies à New York. « L’annonce faite le 8 août (par l'OMS) que l'épidémie constituait une " urgence de santé publique mondiale" n'a pas été suivie d'une action décisive, et les États se sont en général contentés de rejoindre une coalition mondiale de l'inaction. » Joanne Liu a appelé la communauté internationale à financer davantage de lits afin de mettre en place un réseau d'hôpitaux de campagne, à envoyer du personnel médical qualifié et à déployer des laboratoires volants en Guinée, Sierra Leone et au Liberia. Lors de la même réunion d'information sur Ebola pour les États membres de l'ONU, la directrice de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, a affirmé que « Ebola est devenue une menace mondiale qui nécessite une réponse mondiale », soulignant que l'épidémie ne se limitait pas à une « maladie africaine ». « L’épidémie va empirer encore avant de reculer », a-t-elle souligné, ajoutant cependant : « Nous pensons que l'épidémie peut être contrôlée et qu'elle va l'être. » L'épidémie d'Ebola « est le problème de tous, nous sommes tous responsables », a renchéri le coordinateur de l'ONU pour Ebola, le D r David Nabarro. « Cette urgence mondiale nécessite une coalition inhabituelle » pour la combattre, a-t-il souligné. Pour le secrétaire général adjoint de l'ONU, Jan Eliasson, l'ONU va devoir « impliquer davantage les États membres dans la coordination » de la lutte contre Ebola. Il a évoqué à ce propos des catastrophes récentes, comme le tsunami en Asie du Sud-Est et le séisme en Haïti, « où les pays membres ont assumé un rôle plus actif ».

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El Watan - Mardi 16 septembre 2014

L’ÉPOQUE

&&& EBOLA : Un quatrième médecin meurt en Sierra Leone &&&

Un quatrième médecin sierra- léonais a succombé, dimanche, à l’épidémie d’Ebola dans le pays, a indiqué le responsable des services médicaux, le docteur Brima Kargbo. Le docteur Olive Buck, qui dirigeait l’hôpital public Lumley, dans l’ouest de la capitale, Freetown, âgée d’une soixantaine d’années, avait été diagnostiquée positive mardi dernier et admise à l’hôpital Connaught, en centre-ville. La Sierra Leone a déjà perdu trois autres médecins, le premier étant son unique spécialiste en virologie, en juillet, et une cinquantaine d’infirmières. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est alarmée le 25 août dernier de la proportion « sans précédent de médecins, d’infirmiers, d’infirmières et d’autres agents de santé » contaminés depuis le début de l’épidémie, autour de 10% du nombre de cas enregistrés. Ce bilan est d’autant plus grave que les trois pays les plus touchés, le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone comptaient déjà à peine un ou deux médecins pour 100 000 habitants. La Sierra Leone devrait recevoir prochainement d’importants renforts sur ce

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front, Cuba, l’un des pays à la plus forte densité de médecins par habitant, ayant annoncé, vendredi, l’envoi de 62 médecins et 103 infirmiers dans ce pays.

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El Watan - Dimanche 28 septembre 2014

SANTÉ

&&& EBOLA Développement des vaccins expérimentés &&&

Alors que la lutte contre l’épidémie en Afrique de l’Ouest dure depuis mars 2014, les sociétés pharmaceutiques s’attellent à développer des vaccins. Ceux-ci pourraient être disponibles d’ici 2015. Deux sociétés, la britannique Glaxo Smith Kline (GSK) et l’américaine NewLink Genetics, ont déjà développé des vaccins expérimentaux, selon l’OMS. GSK devrait avoir 10 000 doses de ces vaccins expérimentaux disponibles au début de l’année 2015, d’après l’OMS. NewLink Genetics a, de son côté, déjà fait don d’un millier de doses et s’est engagée à en fournir plusieurs milliers d’autres « dans les prochains mois ». Des tests cliniques ont commencé aux États-Unis, d’autres doivent être mis en place au Mali la semaine prochaine. Il faut rappeler qu’il n’existe toujours pas de vaccin reconnu contre Ebola ni même de traitement spécifique homologué. L’OMS se montre optimiste en affirmant que la mobilisation en cours devrait permettre de développer des vaccins et médicaments « prometteurs », même s’il n’est pas encore possible de dire s’ils seront efficaces avant les tests cliniques. L’OMS souligne tout de même que le principal problème de la crise est «la faiblesse des systèmes de santé » dans la région, bien avant la lenteur de la recherche.

D. K.

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El Watan - Lundi 13 octobre 2014

L’ÉPOQUE

La Russie dit fournir trois vaccins contre le virus Ebola

La Russie pourra fournir trois vaccins contre le virus Ebola d’ici six mois, a assuré samedi la ministre russe de la Santé, Veronika Skvortsova. « Nous avons créé trois vaccins (...) et nous pensons qu’ils seront prêts dans les six prochains mois », a-t-elle indiqué à la télévision. « L’un est déjà prêt pour un essai clinique », a-t- elle ajouté, précisant que l’un des vaccins avait été créé à partir d’une souche inactive du virus. L’épidémie de fièvre hémorragique Ebola, partie de Guinée fin décembre 2013, a fait 4033 morts au 8 octobre, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Au total, 8399 personnes ont été infectées dans sept pays. À noter que l’OMS a fait état de deux vaccins « prometteurs » : l’un développé par une firme britannique et l’autre développé par l’agence de santé publique du Canada à Winnipeg, dont la licence de commercialisation est détenue par une société américaine. Récemment au Mali, pays africain limitrophe de la Guinée, des essais cliniques du vaccin de la firme britannique GSK) ont été opérés. L’OMS espère de premiers résultats des essais sur ces deux vaccins en novembre et décembre et le début d’essais de phase 2 (permettant d’évaluer l’efficacité du vaccin) dans les pays touchés dès janvier ou février.

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El Watan - Samedi 1er novembre 2014

L’ACTUALITÉ

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EBOLA

L’Algérie toujours épargnée

Des rumeurs sur l’apparition de cas d’Ebola en Algérie ne cessent d’être colportées pour ensuite s’avérer n’être que de fausses alertes. Une menace certes est pesante car c’est toute la planète qui risque d’être touchée par ce virus très dangereux. « Jusqu’à aujourd’hui (vendredi, ndlr) nous n’avons enregistré aucun cas suspect d’Ebola. Nous avons par contre enregistré des dizaines de fausses alertes et suite à cela des prélèvements ont été effectués et examinés au niveau du laboratoire national de référence de l’Institut Pasteur d’Algérie qui se sont révélés négatifs », rassure Slim Belkessam, directeur de la communication au ministère de la Santé. C’est d’ailleurs à partir de là que de nouveaux cycles de formation et de sensibilisation ont été initiés par le ministère de la Santé au profit du personnel médical et paramédical «pour justement tenter de réduire ces fausses alertes tout en rappelant au personnel médical et paramédical les conditions nécessaires dans la définition et la déclaration des cas suspects en insistant notamment sur la notion de voyage à l’étranger en l’occurrence dans un pays touché par l’épidémie et le contact prolongé avec une personne revenant de ces pays touchés», a ajouté M. Belkessam. Pour l’épidémiologiste, le professeur Soukhal de l’hôpital de Beni Messous à Alger, il est incongru de parler d’apparition de cas d’Ebola avec autant de facilité. Il signale que pour déclarer un cas d’Ebola, des prélèvements et des examens au laboratoire de référence de l’Institut Pasteur doivent être effectués au préalable. « Il est le seul habilité à confirmer ou infirmer une contamination au virus Ebola. En plus, il est important de savoir que dans le cas où on détecte une personne positive, elle est obligatoirement déclarée à l’OMS conformément au règlement sanitaire international. La presse ne peut relayer l’information qu’après confirmation par les autorités compétentes », a indiqué le P r Soukhal et de souligner que si cas d’Ebola il y a, à ce moment-là il faut parler de cas possible. Dans ce cas-là, le premier à être infecté est l’infirmier ou le médecin qui aurait examiné le patient après que ce dernier n’est infecté l’environnement familial. « Il ne faut pas oublier qu’il peut y avoir des cas endémiques et les signes n’apparaissent que de trois à vingt et un jour après la contamination. Le nombre de cas touchés serait donc plus nombreux », a-t-il précisé.

LE RISQUE ZÉRO N’EXISTE PAS

Il signale que dans le jargon épidémiologiste on parle plutôt de « cas possible » au lieu de « suspect » lorsque la personne a voyagé dans les pays touchés par l’épidémie et de « probable » lorsque que la personne a été en contact direct avec un cas touché et la présence des signes cliniques avérés causés par ce virus à savoir la fièvre, des hémorragies, des vomissements etc. Le P r Soukhal estime que le risque zéro n’existe pas mais qu’il y a des mesures de préventions pour éviter la contamination et il faut absolument les observer. Outre l’information la plus large sur le sujet, il recommande, entre autres, le lavage des mains qui doit être systématique pour tout le monde. Ce qui doit être suivi, a-t-il dit, d’une désinfection à la solution hydro-alcoolique avec friction qui répond aux normes portant la notion virucide EN 14470. Comme il recommande une protection rigoureuse du personnel de santé, notamment certaines parties du corps à savoir les muqueuses, avec le port de lunettes, de gants et autres moyens de protection. Du côté de l’Institut Pasteur, on précise qu’« aucun prélèvement concernant de cas suspect d’Ebola n’a été enregistré ces dernières 48 heures». Djamila Kourta

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ANNEXE N ° : 3

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