La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes...

30
La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites systémiques ( en raison de l’existence de manifestations extra- articulaires) dites auto-immunes (en raison de la présence d’auto- anticorps comme le facteur rhumatoïde) d’expression clinique polymorphe.

Transcript of La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes...

Page 1: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

La polyarthrite RhumatoïdeI-Définition :

La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques.Elle est classée parmi les maladies dites systémiques ( en raison de l’existence de manifestations extra-articulaires) dites auto-immunes (en raison de la présence d’auto-anticorps comme le facteur rhumatoïde) d’expression clinique polymorphe.

Page 2: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

II- Epidémiologie :

prévalance :0,3 - 0,8% de la population adulte.sexe :3 - 4 femmes/1 homme.âge de survenue: 50 ans mais peut se voir à

tous les âges.Facteurs favorisants : la maladie peut se voir

dans 20 - 30% des cas après en évènement marquant de la vie personnelle (décès, séparation, accouchement)

Existence de prédisposition génétique à la maladie (famille de PR).

Page 3: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

III- Pathogénie :

La PR est une maladie multifactorielle.

A. Facteurs génétiques : 70 - 90% des malades sont porteurs d’antigène HLADR4.

B. Facteurs d’environnement : on pense actuellement que le déclenchement de la maladie pourrait relever de la présence d’un antigène de nature infectieuse.

C. La synovite inflammatoire : c’est la lésion élémentaire responsable de la destruction articulaire.

Page 4: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

IV- Clinique :

A. Phase de début :- Elle se caractérise le plus souvent par l’installation

progressive d’une Oglio ou polyarthrite bilatérale, volontiers symétriques et à prédominance distale.

- Siège: les poignets, une ou plusieurs MCP-IPP (2 - 3ème ) avec respect des articulations IPD fixes et symétriques, métatarses .

- Les douleurs sont de rythmes inflammatoires: réveil nocturne et dérouillage matinal  > 30 min.

Page 5: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

- A la palpation : on retrouve la synovite (gonflement articulaire rénitente), aux doigts on aura un aspect fusiforme et au poignet une tuméfaction (ténosynovite cubital).

- Ces manifestations articulaires peuvent évolués dans un contexte de discrète altération de l’état général plus au moins fébrile.

- Elle peut avoir une monoarthrite (genou) - Chez le sujet âgé elle peut débuter par l’atteinte des

ceintures (atteinte rhizomélique).- Rarement le début par une atteinte extra-articulaire.- A ce stade nous ferons appel au critère de l’ACR 2010 pour

poser le diagnostic.

Page 6: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

B. Phase d’état : A ce stade, la polyarthrite est bilatérale et symétrique, souvent

destructive et déformante, à prédominance distale.

o Les mains : leurs atteintes est la plus caractéristique et souvent inaugurale.

Déviation des doigts dite « en coup de vent cubital ».

La déformation en boutonnière (flexion de l’IPP et hyperextention de l’IPD).

Déformation en « maillet » ou en « marteau » (flexion de la dernière phalange).

Déformation en «colle de cygne» (extention de l’IPP et flexion de l’IPD).

Déformation du pouce dite en Z (flexion de la MCP et hyperextension de l’interphalangienne.

Page 7: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

o Aux niveaux des poignets :

Luxation de la styloïde cubitale (aspect en « touche de piano »).

Amyotrophie des muscles inter- osseux.

o Aux niveaux des pieds :

L’atteinte est fréquente touchant les articulations métatarsophalangienne (2-3ème rayons).

L’atteinte de l’avant pied triangulaire qui associe un hallux valgus.

Les orteils subluxés ( aspect en marteau ou en griffe).

Page 8: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

o Arrière pied :

Peut-être le siège d’une arthropathie destructive de la tibio talienne et de la sous talienne avec un valgus du calcanéum.

Page 9: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.
Page 10: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.
Page 11: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

o L’atteinte des épaules, des coudes (flesseum)

o Les hanches (coxite rhumatoïde): doit être systématiquement recherchée car elle met le pronostic fonctionnel en jeu.

o Rachis cervical : diastasis (C1 – C2) atloïdo-axoïdien, risque de compression médullaire.

o L’atteinte des articulations temporo-mandibulaires.

o Les manifestations extra-articulaires : traduisent le caractère systémique de la maladie rhumatoïde.

Page 12: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

AEG : 20 – 25% des patients lors des poussées évolutives.

Nodosités sous cutanés (nodules rhumatoïdes) ce sont des nodules fermes, mobiles et indolores siégeant le long de la crête cubitale, des doigts, des tendons d’Achille.

Adénopathie : 20 – 30% (axillaires, inguinales)

Vascularites rhumatoïdes : lésions cutanés (micro-infarctus digitaux, purpura, ulcère, gangrène).

Syndrome sec : xérophtalmie, xérostomie.

Atteinte cardiaque : péricardite, myocardite (BVA) endocardite (aortique).

Page 13: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

Atteinte rénale : amylose rénale AAAtteinte pulmonaire des infections

pleuropulmonaires, la pleurésie, la fibrose pulmonaire interstitielle diffuse.

Atteinte oculaire : sclérite et épisclérite.Manifestations hématologiques : anémie

SPM

Page 14: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

VI.Biologie:A. Au début :

Syndrome inflammatoire élévation de la vitesse de sédimentation, du taux sérique C – réactive protéine) + anémie.

Des facteurs rhumatoïdes :- les classiques tests d’hémagglutination (réaction de Waaler

Rose et test au latex) sont détectés dans 60 – 80% des cas au cours de la première année.

- Le marqueur le plus spécifique de PR. Anti corps dits antikératine ou anti filagrine ou anti citruline : sont présent dès le début de la maladie (anti CCP).

Page 15: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

la ponction articulaire : liquide synovial inflammatoire > 2000 leucocytes/MM3 à prédominance neutrophiles stérile.

Biopsie articulaire : une hypertrophie et une multiplication des villosités synoviales et des cellules synoviales bourdantes + fibrine.

Page 16: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

A. Phase d’état:

Syndrome inflammatoire.

Anémie ≈ 10g/dl

Thrombocytose.

Facteurs rhumatoïdes présents et on parle de PR dites « siropisitives ».

Page 17: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

VI. L’imagerie

A. Au début :

Radiographies à demander au début

Radiographies standards de mains, poignets de face, avant pieds de face et ¾

Télé thorax

Page 18: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

On peut trouver :

- une hypertrophie des parties molles en regard des MCP (correspondant à l’épanchement articulaire).

- Une discrète déminéralisation apophysaire en bande.

- Présence de géodes sous-chondrales.

- Présence d’érosions (2 – 3ème rayons).

- Pincement articulaire.

Intérêt de l’IRM, voire de l’échographie articulaire à haute fréquence dont le but de confirmer l’existence d’une synovite et de confirmer la présence d’érosions.

Page 19: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

A. La phase d’état :

Les signes caractéristiques de la polyarthrite rhumatoïde apparaissent entre 6 mois – 1 année, il faut donc systématiquement répéter les radiographies.

Erosions périarticulaires puis l’apparition des géodes osseuses.

Secondairement, l’apparition d’un pincement articulaire traduisant la destruction cartilagineuse.

Page 20: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

VII. Diagnostic et différentiel Chez une femme jeune : on discutera la possibilité d’une

maladie lupique (photosensibilité, signes cutanés, anticorps anti-ADN natif à taux élevé).

Syndrome de Gougerot-Sjögren : syndrome sec + polyarthrite non destructrice.

Sujet âgé : PPR Syndrome RS3PE ou polyarthrite subaiguë œdémateuse

du sujet âgé (œdèmes +++ des extrémités). Un rhumatisme psoriasique : atteinte asymétrique, l’IPD

+ psoriasis.

Page 21: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

VIII. Evolution et pronostiquesL’évolution de la maladie et sa gravité est variable

d’un malade à un autre. C’est une maladie qui évolue par poussées entrecoupées de remissions.

Les dommages structuraux sont les plus rapides au cours des premières années d’évolution d’où la précocité diagnostic et ce pour entreprendre un traitement le plus rapidement possible.

Page 22: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

Les facteurs pronostiques de sévérités sont :

- Début aigu, polyarticulaire

- Syndrome inflammatoire élevé

- HLA DR4

- Apparition d’érosions osseuses

- Mauvaise réponse au traitement de fond Présence d’atteinte axtra-articulaire

Page 23: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

IX. Traitement

La polyarthrite rhumatoïde nécessite une prise en charge pluridisciplinaire qui peut faire intervenir autre le médecin généraliste et le rhumatologue, le chirurgien orthopédiste, le psychologue, l’ergothérapeute, le kinésithérapeute, le médecin de rééducation fonctionnelle.

Page 24: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

Information et éducation : l’information puis l’éducation du patient sont fondamentalement nécessaires.

Objectifs :Soulager les douleurs : c'est le traitement

symptomatique (antalgiques – AINS – AIS)Ralentir l’évolution de la maladie

(traitement de fond)Maintenir la fonction articulaire (évitant

les déformations articulaires)

Page 25: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

a. Traitement symptomatiques :

- Le repos : préconisé au cours des poussées inflammatoires

- Antalgiques de niveau I ou les associations niveau II de l’OMS

- Paracétamol jusqu’à 4g/j

- AINS : la base du traitement symptomatique associé aux inhibiteurs de la bombe à proton (voltarène-apronase…)

- Anti Cox2 : celebex

Page 26: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

AIS ou corticoïdes : utilisés en cas de CI ou AINS ou au cours d’une polyarthrite très inflammatoire ne répondant pas aux AINS, la dose est de 7 – 8 mg/j de prednisone

Bolus cortisonique (1 g de méthylprednisolone/j, 3 jours de suite) utilisé en cas de pousses très sévères.

Les traitement de fond de la PR : Les traitement de fond sont efficaces sur

les signes cliniques et biologiques de la maladie et permettent de stopper la progression de la maladie.

Page 27: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

But : réduire la fréquence, la durée, l’intensité des poussées et de réduire globalement l’activité de la maladie.

Quand doit-on le prescrire ?

Aujourd’hui il est admis que sa prescription doit être retenue le plus tôt possible dès que le diagnostic de PR est retenu.

Sa durée :

Pendant toute la période où il apparait efficace et parfaitement toléré et dépend du rapport Bénéfice/Risque

Page 28: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

Le choix du traitement de fond :

Les traitements doivent être faits par le rhumatologue qui se fonde sur :

- L’estimation de la sévérité potentielle de la maladie

- Rapport bénéfice/risque

- La rapidité d’action : les biothérapies et le méthotrexate

- La démonstration d’un effet sur la réduction de progression des signes radiologiques

Page 29: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

Actuellement le traitement de fond le plus fréquemment prescrit est le méthotrexate (c’est un immunomodulateur)

Dose : 7,5 – 15mg/S CP à 2,5 mg + acide folique.

Effets secondaires : dyspepsie – infections – pneumopathie – hépatite – alopene.

Surveillance hémogramme, créatinine, bilan hépatique, télé thorax

Page 30: La polyarthrite Rhumatoïde I-Définition : La PR est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques. Elle est classée parmi les maladies dites.

- Anti malariques :

- Hydroxychloroquine (plaquenil) Cp à 200 mg : 1Cp 2x/j effets indésirables : oculaire, neurotoxicité

- ERG et demande 1 année (indiqué en cas de polyarthrite benigne).