La Pierre Philosophale

8/12/2019 La Pierre Philosophale

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LA PIERRE PHILOSOPHALE...

par Fabrice Bardeau

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En 1832, dans la première édition de son Hermès dévoilé l'adepte inconnu Cyllaniécrivait :

« Rois de la terre, si vous connaissiez le cyrand nombre de personnes qui se livrent ensecret à la recherche de la pierre philosophale, vous en seriez étonnés... »

Plus que jamais ces lignes sont d'actualité. et les étudiants ès sciences hermétiquessont de plus en plus nombreux qui se livrent à l'étude des textes hermétiques et auxmanipulations de laboratoire. On trouve même de plus en plus de chercheurs chez lesporteurs de titres et de diplômes, souvent aussi chez ceux qui ont des fonctionsscientifiques très officielles.

Réaction normale à l'encontre des forces qui, depuis des siècles, s'acharnent àentretenir une conspiration du silence, lourdes ténèbres imposées pour conserver

une hégémonie de pouvoirs !

En ces temps d'épaisse sottise, de gaspillage forcené et d'angoissante incertitude, ildevient de plus en plus nécessaire de pouvoir se rafraîchir l'âme aux pures sources dela vie.

Les domaines interdits, comme celui de la science hermétique, dont l'accès étaitautrefois réservé à quelques rares privilégiés, s'ouvrent désormais à ceux qui veulentbien s'y intéresser, et faire l'effort de changer leurs modes de pensée et restructurerleurs connaissances.

Pour la majorité des scientifiques, il ne saurait être question, tant les tabous et lesconditionnements reçus sont puissants, de sortir des sentiers battus et du dogmatismeofficiel, sous peine « d'excommunication », c'està-dire d'être rejeté de la communautéscientifique, privé de moyens et de budgets. Le fait se vérifie tous les jours.

Pour d'autres, moins timorés et plus curieux, il est impératif de sortir des programmes,de s'affranchir des limites imposées afin de découvrir les terres réservées qui donnentaccès aux potentialités cachées des sources.

Mille relations nous ont été données au cours de l'histoire des transmutationsalchimiques et de la réalité de la Pierre Philosophale. A l'heure actuelle où la physiqueatomique nous a donné la preuve évidente de la transmutation de la matière , il n'estplus question de discuter cette possibilité.

Selon la plupart des auteurs anciens, la Pierre Philosophale se présente sous la formed'un sel, comme un sulfate, de couleur rose rubis tirant sur le corail, d'un poidséquivalent à celui du mercure, et d'une odeur un peu iodée, avec un goût métalliquecaractéristique. Dans son Triomphe hermétique, Limojon de Saint-Didier fait dire àEudoxe :

«Remarquez que le terme de Pierre est pris en plusieurs sens différents, etparticulièrement par rapport aux trois différents états de l'Oeuvre ; ce qui fait dire à

Géber, qu'il y a trois pierres qui sont les trois médecines, répondant aux trois degrés de

perfection de l'OEuvre : de sorte que la Pierre du premier ordre est la matière des 2



philosophes, parfaitement purifiée, et réduite en pure substance mercurielle ; la Pierredu second ordre est la même matière cuite, digérée, et fixée en soufre incombustible.Enfin, la Pierre du troisième ordre est cette même matière fermentée, multipliée, etpoussée à la dernière perfection de teinture fixe, permanente, et tingente et ces troisPierres sont les trois médecines des trois genres.

« Remarquez de plus qu'il y a une grande différence entre la Pierre des Philosophes etla Pierre Philosophale. La première est le sujet de la philosophie considérée dans l'étatde la première préparation, dans lequel elle est véritablement Pierre, puisqu'elle estsolide, dure, pesante, cassante, friable. Elle est un corps (dit Philalèthe) puisqu'ellecoule dans le feu, comme un métal ; elle est cependant esprit, puisqu'elle est toutevolatile : elle est le composé, et la Pierre qui renferme l'humidité, qui court dans le

feu (dit Arnaud de Villeneuve dans sa lettre au roi de Naples).

C'est dans cet état qu'elle est une substance moyenne entre le métal et le mercure,comme dit l'abbé Sinésius. C'est, enfin, dans ce même état que Géber la considère,quand il dit en deux endroits de la Somme de perfection ou l'abrégé du magistère

parfait: « Prends notre Pierre, c'est-à-dire la matière de notre Pierre, tout de même ques'il disait, prends la Pierre des Philosophes, qui est la matière de la Pierre Philosophale.»

« La Pierre Philosophale est donc la même Pierre des Philosophes, lorsque par leMagistère secret, elle est parvenue à la perfection de médecine du troisième ordre,transmuant tous les métaux imparfaits en pur Soleil, ou Lune, selon la nature duferment, qui lui a été ajouté.

Ces distinctions vous serviront beaucoup pour développer le sens embarrassé desécritures Philosophiques. »

Plus loin, Pyrophile demande à l'Or pourquoi il appelle la Pierre des Philosophes ver venimeux, ou encore ennemi des hommes et des métaux... Eudoxe lui fait la réponsesuivante :

« Ces expressions ne doivent pas vous paraître étranges. Les Philosophes mêmesappellent leur pierre " Dragon, ou serpent, qui infecte toutes choses par son venin ". Sasubstance, en effet, et sa vapeur, sont un poison, que le Philosophe doit savoirchanger en Thériaque, par la préparation, et par la cuisson. La Pierre, de plus, estl'ennemie des métaux, puisqu'elle les détruit et les dévore. Le Cosmopolite dit qu'il y aun métal, et un acier, qui-est comme l'eau des métaux, qui a le pouvoir de consumer les

métaux, qu'il n'y a que l'humide radical du Soleil et de la Lune, qui puissent lui résister.Prenez garde cependant, de ne pas confondre ici la Pierre des Philosophes avec laPierre Philosophale. Parce que si la première comme un véritable dragon détruit etdévore les métaux imparfaits, la seconde, comme une souveraine médecine, lestransmue en métaux parfaits, et rend les parfaits, plus que parfaits, et propres à parfaireles imparfaits. »

Dans un textes des plus intéressants du xvv siècle, adressé au seigneur Ladislas, roi deHongrie et de Bohème, Nicolas Melchior d'Hermannstadt décrit le processusalchimique sous foi-me de messe et donne l'identité de la Pierre Philosophale, sous lenom de Lapis Christus. Melchior donne ensuite une paraphrase alchimique del'hymne à Marie où il révèle la nature des constituants :

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« Salut, ô admirable lampe du ciel, resplendissante lumière du monde, ici tu t'unis à la Lune, ici naissent la chaîne de Mars et la conjonction de Mercure. De ces trois avanttout est né, dans le lit de la rivière, par le magistère de l'art, le puissant géant, que desmilliers et des milliers recherchent, après que ces trois se furent dissous, non en eau depluie.... mais en eau mercurielle, en cette gomme que nous bénissons, qui se dissout

elle-même et porte le nom de sperme des philosophes. Maintenant, il cherche avechâte à s'unir, à se fiancer à la fiancée vierge et à la féconder dans le bain dans un feumodéré. Mais la vierge ne devient pas tout de suite enceinte, si elle n'est pas embraséeen de multiples étreintes. Alors elle conçoit dans son corps, et c'est ainsi que croîtl'embryon porteur de bonheur, conformément à l'ordre de la Nature.

Ensuite, le puissant Egyptien apparaît au fond du vase, brûlé, calciné, décoloré,absolument mort et sans vie. Il demande à être enseveli, arrosé de sa propre humiditéet lentement calciné jusqu'à ce qu'il sorte du feu ardent sous une forme rayonnante...Et voici, un miraculeux rétablissement de l'Egyptien ! Après le bain de la renaissance,il prend un nouveau nom, que les philosophes nomment le soufre naturel et leur fils,

ce dernier étant La Pierre Philosophale .Et voici il y a une chose, une racine, une essence, à laquelle le magistère de l'art aenlevé beaucoup de superflu... Elle est le trésor des trésors, le remède philosophiquesuprême, le mystère céleste des Anciens. Bienheureux celui qui découvre une pareillechose ! »

L'Arbre de Vie, Elixir ou Pierre Philosophale, chef-d'œuvre de la Nature aidée parl'industrie humaine, le plus pur et riche joyau alchimique.

Synthèse métallique absolue, elle assure à l'heureux possesseur de ce trésor, le triple

apanage du savoir, de la fortune et de la santé. « C'est la corne d'abondance, sourceintarissable des félicités matérielles. » (Fulcanelli, Le Mystère des cathédrales.)

© Fabrice BARDEAU

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