La photographie de presse

Le rôle de la photo de presse● Elle apporte une information, souvent en

rapport avec un fait d’actualité.

● Elle aide le lecteur à la compréhension des événements ; elle est complémentaire d’un article de presse.

● Elle illustre un évènement ou elle le met en scène : le regard , le cadre et l’angle de vue sont choisis par le photographe.

Les règles de compositiond'une photographie

● Le nombre d'or et la règle des tiers● Les lignes directrices● La lecture en Z● Le point de vue● L'échelle des plans

Le nombre d'or

(a+b)/a = a/b

Le rectangle d'or

Prenons un format de 320 x 480 (rapport 1,5).

Afin d’obtenir les lignes d’or, nous allons diviser 320 par 1,618 (ou 320x0,618). Cela donne 197,76. Nous traçons une ligne verticale à 197,76 de la gauche et une ligne verticale à 197,76 de la droite

Le rectangle d'or

Nous recommençons l’opération pour obtenir les lignes d’or horizontales. Hauteur de la photo (480) divisé par 1,618. Cela donne 296,64. Nous traçons donc une ligne horizontale à 296,64 du haut et une autre à 296,64 du bas

Les points d'or

Les points d’or sont les intersections des lignes d’or.

Le nombre d'or et la règle des tiers En divisant l’image en 3 bandes et colonnes égales, on obtient 4 points

précis sur lesquels seront souvent disposés les éléments visuels

majeurs.

Cette règle de composit ion est valable pour un tableau, un case de bande dessinée, une photographie ou une affi che .

Le nombre d'or et la règle des tiers

A ne pas faire A faire

Lignes de fuite et points de force

Photo AFP du 21 Novembre 2001 parue dans l’Est-Républicain en Novembre 2002.

La lecture en ZLe balayage de l’œil se fait dans le sens de l’habitude culturelle, il aura donc tendance à aller de gauche à droite et de haut en bas.

Ce qui attire l'oeil

L'élément humain dans un décor.

Le visage. Dans un visage, le regard.

Les célèbres publicités Aubade : le photographe ne cadre pas le visage du modèle. C’est le produit qui doit être mis en avant. Or la présence d’un visage détournerait le regard...

Ce qui attire l'oeilLe photographe ne cadre pas le visage du modèle. C’est le produit qui doit être mis en avant.

La présence d’un visage détournerait le regard...

Le point de vue

A hauteur d'oeil ou du sujet

La plongée

Le sujet est dominé.

La contre-plongée

Elle agrandit le sujet, le déforme.

L'échelle des plans

Analyser une photo de presse

1°) Une photographie ne peut reproduire qu'une partie du réel : le photographe de presse fait des choix et transmet un point de vue.

2°) L'image d'information, comme toute image, utilise des codes traditionnels dans un but très souvent argumentatif.

3°) Toute photographie se réfère à d'autres images.

Postulat n° 1

Une photographie ne peut reproduire qu'une partie du réel : le photographe de presse fait des choix et transmet un point de vue.

Grille d’analyse d’une photo

Différents éléments sont à observer sur une image :

- ce que l'on voit : personnages, gestes (actions) et expressions, décor et objets

- les choix du photographe : couleurs et lumières, cadrage et angle de vue, lignes et points de force (là où le regard est attiré…)

Analyser le message figuratif (ou iconique) :ce que l'on voit

Personnage Regard Gestes Objets Décor Action

Portrait Dirigé dans le cadre

Dirigés dans le cadre

Rôle essentiel

ousymboliqu

e

Intérieur

Extérieur

S’agit-il d’un

instant précis ?

Foule Hors champ

Hors champ

Rôle secondaire

Naturel

Urbain

Prise sur le vif

Pris sur le vif ou posé

Dirigé vers le

« lecteur »

Dir igés vers le

« lecteur »

Réaliste

Stylisé

Posée

Nationalité,niveau

social, …

Inexistant

Analyser les éléments plastiques :les choix du photographe

Lumière

et couleurs

Angle de

prise de vue

Cadrage Profondeur

de champ

Jour/ nuitIntérieurExtérieur

De niveau Très gros plan

Gros plan

1er et 2nd plans

ChaudesFroides

Plongée

Contre-plongée

Plan rapproché

Avant plan

Arrière plan

ContrastéesNon contrastées

Plan américain

Plan italien

Net ou fl ou

SombresClaires

Plan moyen

Noir et blanc Plan général

Plan d’ensemble

Les élections camerounaises

La victoire

La protection Sa femme

Peuple invisible

Les élections camerounaises

Les élections camerounaises

Les élections camerounaises

Les élections camerounaises

Les élections camerounaises

Les élections camerounaises

Une affiche électorale

Une écolière et une femme

Paul Biya salue la foule

Rue déserte

Un homme seul

Le peuplese désintéresse

Les élections camerounaises

Le Monde

Liberation.fr

L'Humanité

L'Express

Le Figaro

Photo n° 1

Photo n° 2

Photo n° 3

Photo n° 4

Photo n° 5

Photo n° 6

Photo n° 7

Photo n° 1

Photo n° 2

Photo n° 3

Photo n° 4

Photo n° 5

Photo n° 6

Photo n° 7

Postulat n° 2

L'image d'information, comme toute image, utilise des codes traditionnels dans un but très souvent argumentatif.

Comment regarder ?Que comprendre ? Quels symboles ?

« Un homme muni d’un extincteur, lance des appels pour porter secours aux éventuels survivants après l’effondrement du World Trade Center »,

Doug Kanter et AFP, New York,11 septembre 2001.

Comment regarder ? Que comprendre ? Quels symboles ?

« Un homme muni d’un extincteur, lance des appels pour porter secours aux éventuels survivants après l’effondrement du World Trade Center »,

Doug Kanter et AFP, New York,11 septembre 2001.

LIGNES et POINTS

de FORCE

Lignes de force en opposition : horizontales,

verticales et obliques.Points de force : homme,

drapeau, immeuble détruit oblique, vide du ciel.

Monde du chaos, absence de points de repères (la verticalité

urbaine a disparu),

SYMBOLIQUE

Isolement de l’homme, gravas et immeubles détruits, poussière rendant les couleurs uniformes, drapeau américain dérisoire, feux de signalisation éteints (mort ?), vide aérien : Apocalypse sur Terre ?

Marc Riboud, « la fille à la fleur »,

Manifestation contre la guerre du Vietnam, 21 octobre 1967.

L'antithèse est créée par Opposition :armes « en joue » / fleur portée face au visage

Opposition : nombre vs isolement

Opposition : rangée de militaires en uniformes / femme seule en robe à motifs floraux typique de l'époque

Comment regarder ? Que comprendre ? Quels symboles ?

« Homme arrêtant les chars », Stuart Franklin, Place Tienanmen, Pékin, juin 1989

Une ligne de force diagonale qui

coupe la photo en deux parties : - Vide et plein- Idée d’opposition

Un plan d’ensemble éloigné et en

plongée :-Isolement de l’homme- David et Goliath- Ecrasement psychologique

Une légende explicite : valeur symbolique de l’homme habillé en blanc et noir.

La légendeQui ? Quoi ? Quand ? Où ? Comment

?Pourquoi ?

Le Figaro

Le Quotidien

Le Parisien libéré

Libération

La légende

Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Comment ? Pourquoi ?

Le Figaro à lui tout seul cet homme

une colonne de chars

a arrêté près de la place Tien An Men

à chaque fois que les chars tentaient de le contourner, l'homme se remettait en travers

Le Quotidien

cet homme seulune colonne de

chars

a réussi à arrêter hier matin

debout face aux tanks, il criait

révolte et indignation

Le Parisien libéré

les Pékinoiscomme cet

hommele tankiste

défier l'arméeallant jusqu'à

bloquer l'avancée des chars

hier s'est jeté à la rencontre de la colonne de chars

n'avait pas bougé d'un pouce

défier l'armée

Libération un hommeune colonne de six

chars

a bloqué hier

près de la place Tien An Men

en se campant au milieu de la rue

Le portrait

Le portrait

Kim Phuc, brûlée au napalm - Nick Ut, 8 juin 1972

Kim Phuc, brûlée au napalm - Nick Ut

Photo de David Burnett

Photo : Bettmann/CORBIS - site Paul Gerhard

Postulat n° 3

Toute photographie se réfère à d'autres images.

Hocine (AFP), La madone de Benthala, 1997 (après un massacre lors de la guerre civile en Algérie)

World press photo award 1997

Cette photographie a fait le tour du monde, faisant la « une » de 750 journaux internationaux (sauf algériens), elle est devenue ce qu’on appelle une icône. On la surnomme d’ailleurs la Madone d’Alger.

● Le cadrage de l’image est très serré (plan rapproché)

● Le point de vue est focalisé sur le sujet, centré sur les deux personnages féminins

● Une ombre suggère l’existence d’un hors-champ

● La lumière vient d’en haut : « divine»

Titien, Mater Dolorosa. 1553-1554.Huile sur marbre. Musée du Prado, Madrid.

Pontormo, La déposition, Eglise Santa felicita, Florence, 1527.

http://oeilduviseur.espritblog.com/index.php/2009/06/17/sarkozy-a-macon/●

● http://oeilduviseur.espritblog.com/index.php/2009/06/25/segoleneroyal/●

● http://oeilduviseur.espritblog.com/index.php/2009/06/19/coup-detat-a-madagascar/●

Gérard Lefort, Libération (samedi-dimanche)

quand le doute est permis

Raising the flag on Iwo Jima (le drapeau dressé sur Iwo Jima), Joe Rosenthal, 23 Février 1945.

6 soldats américains dressent fièrement le drapeau pour consacrer leur victoire sur l’ennemi japonais, à la fin de la 2ème Guerre Mondiale.

Mais…

Cette photo, ultra symbolique de son époque et détentrice du Prix Pulitzer, n’était qu’une reconstitution cadrée de l’installation d’un 1er drapeau (plus petit). Les soldats prirent la pose en suivant les recommandations du photographe.

La photo est par conséquent à la fois vraie et fausse.

20 Juillet 1969, Neil Armstrong, 1er homme sur la Lune. Photo de Buzz Aldrin.

L’image déclare les Etats Unis vainqueurs face à l’URSS dans les étapes de la conquête spatiale et le contexte de la Guerre Froide…

Mais…

Cette image n’est-elle qu’une reconstitution hollywoodienne ? - Le drapeau est-il froissé ou agité par un vent inexistant sur la Lune ?- Aucune étoile dans le ciel lunaire ?- Des reflets suspects ?-Le réalisateur Stanley Kubrick (2001 l’odyssée de l’espace – 1968) a t-il réalisé ces images ?

Iran-Irak, l’embrasement, Henri Bureau, Septembre 1980.

Le conflit éclate en septembre 1980. Henri Bureau, reporter à l'agence Sygma, au deuxième jour de la guerre se trouve à la frontière, du côté irakien. A l'horizon un immense incendie a éclaté, des colonnes de fumées noires obscurcissent le ciel, côté iranien. La raffinerie d'Abadan, la plus grande du monde est en feu.

Soudain un soldat en arme passe. Henri Bureau lui demande de s'arrêter et de contempler le spectacle. Il fait alors "la" photo symbole de ce conflit et de la guerre du pétrole. Elle est immédiatement publiée dans le monde entier. Et depuis elle ressort systématiquement lors des rétrospectives sur la période, mais reste polémique puisque fabriquée.

La photo est par conséquent à la fois vraie et fausse.

Le personnageapparaît deux fois

David représente au centre géométrique du tableau Madame mère alors qu'elle n'avait pas voulu assister à la cérémonie.