La Philosophie en Gaule - Deo Mercurio

7/28/2019 La Philosophie en Gaule - Deo Mercurio

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10/07/13 La philosophie en Gaule - Deo Mercurio

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La philosophie aurait t, comme le beaucratre de Vix, un cadeau grec aux peuples de

la Gaule.(Muse du Pays Chtillonnais ;photographie par Peter

Northover, CC BY-SA 2.5)

LA PHILOSOPHIE EN GAULE

Histoire Le cosmos La vie terrestre Textes recommands

La Gaule tait le fief principal des druides, qui taient les premiers

laborer une philosophie originelle en Gaule. LEmpire romain a hrit tous les savoirs et les spculations des Grecs, et a su y ajouter des aspectsqui leur taient originels. La Gaule romaine a donc hrit aux deuxpatrimoines.

Histoire et

orientations

La philosophie en Gaule seserait propage verslintrieur partir de lacolonie phocenne deMarseille ( engrec,Massalia en latin). Lessciences grecques sur lemonde naturel(lastronomie, la gomtrie,

la physique...) aurait fourniaux rudits gaulois desmatires de base pour denouvelles thories etconceptions de lunivers.[1]

Les conclusions de cesrudits on les appelaitdruides se ressemblaient

sur plusieurs points laphilosophie de Pythagore. Les deux coles se mettait notammentdaccord sur limmortalit de lme et la mtempsychose.[2] Il nestprobablement pas par concidence que les druides propageaient ladoctrine que les Celtes de ce monde descendaient de Dis Pater, dieu delau-del. Outre la doctrine que lme ne meurt pas, les druidesprivilgiaient ltude de lastronomie, de la gographie, des sciencesnaturelles et de la religion.[3] Ils pratiquaient aussi laugure.[4]

Il peut tre que le rle des druides taient dj fort diminu avant laconqute romaine, aprs laquelle le druidisme disapparat totalement entant qucole philosophique. Dautres coles, drivant plus directementdes sources grecques, ont pris sa place ; ce sont pour lessentiel les coles

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Dieux

Lieux

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La dcade : reprsentationpythagoricienne du numro

dix ; symbole de laperfection de lunivers et de

la divinit.

platonicienne (base sur les uvres dePlaton qui seraient rinterpretes plus tardpar Plotin et Jamblique), pripattique(base sur Aristote), stocienne (base surZnon et Chrysippe, entre autres),picurienne (base sur picure) et

acadmicienne (base sur Arcsilas et detendance sceptique). Lapprochearistotlicienne est familire aux Chrtiensen raison de sa suprmatie dans la traditionscolastique en Moyen-ge. Le matrialismedpicure et le scepticisme acadmicienrappelle pour nous le rationalismescientifique moderne. Or cest prcisment

les coles platonicienne et stocienne, peut-tre les moins accessibles

nous-autres, qui nous offrent le plus de sublime et de vertueux. Ces deuxdernires sont dailleurs les coles les plus rpandues et rputes dans lemonde romain y compris la Gaule. Marseille, et puis Autun, taientdots dcoles de philosophie et de culture gnrale dune renommeconsidrable. Lcole dAutun tait frquente par bien des jeunes gauloisprometteurs, tandis quon prfrait parfois Marseille mme Athnescomme une destination pour les Romains dsireux de matriser les savoirsgrecs.

La philosophie antique comprend beaucoup de ce que nous appellerions physique , chimie , optique etc. La pense des Anciens sur cessujets-ci na pour nous quune valeur secondaire. mon avis on aurait

bien tort renoncer tout ce que les derniers sicles ont fait dcouvrirdans les sciences naturelles. Les Anciens avaient t, aprs tout,absolument modernes leur poque. Platon fait incorporer, par exemple,les thories les plus rcentes sur la gomtrie dans ses conceptions deslments et du cosmos. Pour nous, il serait inacceptable de renoncer auxavancements de la modernit scientifique, bien que son caractrediversifi et sceptique soit trs diffrent de la philosophie antique.Acceptons alors la distinction entre sciences naturelles et philosophie,toute anachronique quelle soit. Eh bien, sur dautres questions notreraison dtre, la nature de lme, la vie bonne, la vertu, le destin, laprovidence, les dieux ou lau-del, quest-ce que la philosophie antiquepeut nous enseigner ? En effet, bien des choses.

Du cosmos

Le noplatonicien Proclus a nonc une explication trs cohrente de laraison pour laquelle nous existons.[5] (Son explication spirituelle accorde

bien dailleurs aux ides scientifiques contemporaines ; on pourrait la
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Le Soleil : un dieu visible dontlaction fournit lanalogie de la

providence divine.(Photographie par Mila Zinkova, CC BY-SA

3.0)

comparer au Big Bang.) Les mes,les tres anims, la nature matrielle,ne sont autres que les produitscollatrales dune essenceprovidentielle dont la nature

bnfique et gnratrice est telle

quelle est incapable de ne pasproduire. Le soleil nous en fournitlexemplaire. Cet astre ne sauraitcesser briller, donner la lumireet la chaleur infinies. Mais il lesdonne sans se troubler, sansspuiser, sans faire defforts. De lamme manire, les plus hauts dieuxnont pas faonn le monde pour

tourmenter ou pour mettre lpreuve les malheureux mortels.Au fond, ils sont indiffrents nossorts ; cest--dire que leur existence transcende la ntre.

Pourtant, les mortels ont beaucoup gagner en sorientant vers ladivinit, en se prparant recevoir ses bienfaits. Ainsi les prires et lessacrifices ne servent ni contraindre les dieux, qui sont incapables dentre, ni viter leur colre, quils sont incapables de ressentir. La pit

tend plutt amliorer la sort de lme tout en llevant vers les dieux.[6]Comment recevoir les dons du soleil ? Eh bien, ce nest pas en se secrtantdans une cave, ni en se couchant sous un lourd manteau. Alors, commentrecevoir les dons des dieux ? Bon, il faut sortir un peu son me de ce quiest de matriel, de mondain, qui la recouvre ; il faut sexposer devant laradiance de la divinit. Donc, faire des offrandes, prier, mditer, chanterdes hymnes, sincliner devant des images des dieux, invoquer la prsencedivine.

Tout contrairement la tradition judo-chrtienne, la thologieplatonicienne enseigne que lme est divine. Nous-autres sommes pourainsi dire de petits fragments des dieux sur terre. Au fond, cest une visionpositive de ltre humain ; pourtant, en raison de sa fragmentation, notredivinit est menace par les distractions matrielles. Les dsirs, lesapptits, les malheurs qui affligent nos corps peuvent fatiguer lme

jusqu ce quelle oublie sa vraie vocation. savoir : sattacher au bon, aubeau, au vrai afin ventuellement de sy runir ; et ceci travers les voies

de la recherches des connaissances, de la communion mystique, de lacontemplation. Cette espce de pense nest pas sans rapports lhindouisme ou aux mysticismes chrtiens, musulmans etc. Dans le casdes derniers, la ressemblance nest pas due au hasard ; le noplatonisme asurvcu auprs des rudits arabes et byzantins du Moyen-ge, et a
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Hercule combattant le lion de Nme.

(Rmisch-Germanisches Museum, Cologne)

influenc profondment le mysticisme des religions abrahamiques.

Des devoirs dans la vie mortelle

Mais plusconcrtement, que fera-

t-on du terme que laFortune nous donne surterre ? Cest plutt leconcerne du stocisme.Comment se consolerdes alas de la viequotidienne, devenir lemaitre de soi, agir sanspeur face linjustice

voil prcisment laspcialit de ce courantphilosophique. Qui,dailleurs, nestnullement dpourvu devision mtaphysique.Selon la vue desstociens, celui est librequi se rsigne linvitable. Lesvnements extrieursne sont regrettables que dans la mesure o ils provoquent une rponsemotive dans lme. On ne peut pas contrler les vnements extrieurs,mais notre rponse motive est fermement sous notre contrle. Sersigner avec quanimit aux bonheurs et aux malheurs, cest tre libre.Libre de la folie, de la peur, du dsir. Or, cette libert nous donne uneopportunit importante servir les autres et le bien commun. Si on ne

craint pas les consquences de ses actions si on est prt accepter laperte de son poste, de ses conforts, de sa vie rien nempchelopposition vaillante linjustice. Quest-ce que Mahtm Gandhi ouNelson Mandela auraient pu achever sils taient proie la peur, silssattachaient des biens ou des positions phmres ? Le succs conventionnel ne leur intressait pas ; et pourtant ils ont vaincu. Voilprcisment ce que le stocisme met en valeur. Le type emblmatique decette rsistance persvrante face des difficults presque insurmontablesest Hercule, le hros spcial des stociens.

Textes recommands

Pour les non-philosophes, on peut recommander quelques textes
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dintroduction.

Salustius : Des Dieux et du Monde, un trs bref rsum de la

religion paenne marque par les courants du IVe sicle :noplatonisme, synthse de la philosophie et de la religiontraditionnelle, thurgie, etc.pictte : Enchiridion, un manuel sobre mais pratique de laphilosophie stocienne.Les Vers dors de Pythagore(anglais), (franais)Cicron : La nature des dieux, un dialogue qui contraste de faonaccessible les thologies stocienne et picurienne et le scepticismeacadmicienProclus : lments de la thologie, de loin luvre la plus srieusenote jusquici, elle explique la cosmologie noplatonicienne dunefaon logique et systmatise

Marc-Aurle : Penses moi-mme, une uvre classiquedinspiration stocienne

Les textes anciens sur les druides sont de grand intrt, maismalheureusement la plupart dentre eux sont tellement superficiels oulacunaires quils ajoutent peu nos remarques gnrales ou un articlede Wikipdia. Ils sont amplement comments chez Stuart Piggott (1985).La synthse de Jean-Louis Brunaux (2006) est brillante et originelle.

Pour explorer les penses de la famille platonicienne, les dialogues dePlaton sont naturellement le point de dpart indispensable. Le dialoguele plus consult aujourdhui est sans doute La Rpublique, mais Time et(uvre trs difficile) Parmnide ont plus dimportance du point de vunoplatonicien. Phdon et Phdre sont essentiels aussi. Le grand textefondateur du noplatonisme est les Ennades dePlotin. Une synthse denoplatonisme et religion populaire, de tendance mystique, est achevechez Jamblique dont les uvres importantes sont Des Mystres (publi

sous pseudonyme), Collection des dogmes de Pythagore, et De lme.

Rfrences

1. Jean-Louis Brunaux (2006). Les Druides : des philosophes chez lesbarbares. ditions du Seuil.2. L. Cornelius Alexander Polyhistor, cit chez Cyrile dAlexandrie,

Contra Iulianum iv.3. C. Iulius Caesar (rsumant Posidonius). De Bello Gallico vi : 13,vi : 18.4. M. Tullius Cicero. De Diuinatione i : 90.
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English please! Auf deutsch, bitte!

5. Proclus. lments de la thologie.6. Iamblichus. De Mysteriis.Stuart Piggott (1985). The Druids. Thames and Hudson.

DEO MERCVRIO CETERISQ DIIS DEABVSQ IMMORTALIBVS VIDVCVS BRIGANTICI F ANNO POST R C MMDCCLXV V S L M
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