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La Permaculture Ou comment l’utiliser Pour amateurs et professionnels l’Université Populaire de Permaculture Dessins par Chloé Decaux 1

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La PermacultureOu comment l’utiliser

Pour amateurs et professionnels

l’Université Populaire de Permaculture

Dessins par Chloé Decaux

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Ce livre a été écrit, dans cette première version, majoritairement par Steve Read. Afin de créerquelque chose de vivant, il a décidé de vous l'offrir en format PDF. Vous pouvez le téléchargergratuitement et l'imprimer autant que vous le voulez. Pour poursuivre cette démarche, le livre estaussi accessible aux experts de la Permaculture qui peuvent ajouter à fur et mesure des chapitres,des notes, des annexes. Si vous souhaitez faire partie de cet équipe, veuillez contacter l'Universitépopulaire de la Permaculture. Les améliorations faites seront ensuite disponible pour tout ceux quiveulent garder les versions de ce livre évolutif.

SommaireIntroduction et définition de la permaculture.

Chapitre 1 Les principes éthiques de la permaculture

Chapitre 2 Les principes généraux de la permaculture.

Chapitre 3 Comment faire une conception en permaculture.

Chapitre 4 L'élément EAU. Chapitre 5 L'élément SOL.

Chapitre 6 L'élément ENERGIE.

Chapitre 7 Les MICROCLIMATS.

Chapitre 8 Les HABITATS.

Chapitre 9 LES VILLAGES, HAMEAUX et LOTISSEMENTS.

Chapitre 10 LES VILLES.

Chapitre 11 LES BIOREGIONS.

Chapitre 12 La permaculture dans le monde.

Annexe 1Certaines méthodologies utiles pour une conception

Annexe 2D'autres principes de la Permaculture.

Annexe 3Définitions

Annexe 4Feuilles de conception

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La permaculture est un art : Art d'observation, d'interconnexions, de conception.

La permaculture est une science :Science de recherche, d'expérimentation, de test et d'amélioration des systèmes

grâce à l’observation des résultats.

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INTRODUCTION

Avant même la publication du livre “Un printemps silencieux” de Rachel Carson, de nombreusespersonnes avaient exprimé des inquiétudes par rapport aux conséquences des activités humainessur la planète et la biosphère. Ces inquiétudes ont conduit à la création d’organisations comme Lesamis de la Terre ou Greenpeace, et de mouvements comme l’agriculture bio ou l’éco-construction.La Permaculture, née dans les années 80 des travaux de Bill Mollison et David Holmgren, est unetout autre démarche. Ce n’est ni du jardinage, ni de l’agriculture, de la construction ou de lapolitique. Ses origines se trouvent dans le travail de Masanobu Fukuoka sur l’agriculture naturelle, de ArthurYeomans sur le concept de Keyline, la stratégie de gestion de l’eau dans les exploitations agricoles,de Howard Odum sur la science de l’écologie, de nombreuses autres recherches de la sciencemoderne comme la théorie des systèmes ou les fractales... autant que dans les pratiquestraditionnelles d’une myriade de cultures.Les recherches menées par Mollison et Holmgren leur ont permis d’étendre le champ d’applicationde la science de la conception et de l’aménagement du territoire créée par Yeomans et ils ontinventé le mot permaculture, à partir de la contraction des mots “permanent agriculture”, pourdésigner leur système.Pendant les années qui ont suivi la publication du livre Permaculture one, A perennial agriculturefor human settlements (Tigari publications 1978), il est devenu évident qu’une ferme et un potagerne faisaient pas seulement partie d’un écosystème naturel mais aussi d’un écosystème humain etque le travail du permaculteur était l’aménagement des deux. Aujourd’hui le mot permaculture fait référence à la “culture permanente” qu’on peut définir dans cecontexte comme l’ensemble des structures sociales, artistiques, culturelles, agricoles renduesvivantes par les gens du lieu.

PERMACULTURE :

La permaculture est une science et un art de l’aménagement des écosystèmes humains. Elle peutêtre mise en œuvre partout, aussi bien à l’échelle d’un appartement que d’une ville, d’un potagerque d’une ferme,... Et elle est accessible à tous. C’est un art qui vise à aménager des écosystèmeshumains, éthiques, durables et robustes, qui s’intégreront harmonieusement dans les systèmesnaturels. Vous retrouverez sans doute dans ce livre des approches et des techniques que vous connaissez déjàcar la permaculture suit une approche synthétique et s’enrichit sans cesse des avancées faites danstous les domaines qui lui sont utiles, surtout la science de l’écologieMais l’art dans la science est de trouver comment organiser au mieux l’ensemble et d’utiliser lesimaginations et les connaissances individuelles en accord avec les principes et les techniques pourcréer les systèmes les mieux adaptés.

La Permaculture cherche à concevoir des systèmes résilients, c’est à dire des systèmessuffisamment élastiques pour se rétablir ou s’adapter après des chocs et des changements, etpérennes, c’est à dire des systèmes qui, sur leur temps d’existence, génèrent plus d’énergie qu’iln’en a fallu pour les établir, les maintenir et assurer leur remplacement.

Les permaculteurs sont des concepteurs de ces systèmes résilients, c'est à dire qu’ils testent leursidées, techniques et stratégies, ainsi que les connexions qui les lient ensemble, 'sur le papier' avantde passer aux travaux pratiques.

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La phase de conceptualisation, qui sera explorée dans ce livre, est une phase d'observation, deréflexion, d'exploration, par des recherches et aussi parfois par des tests d'approche faits à petiteéchelle. Tout ça pour produire une conception spécifique tant pour le lieu que pour les gestionnairesdu projet ; conception qui va les guider pas à pas vers la création d'un écosystème durable etproductif, en harmonie avec la nature.

Elle se distingue d’autres méthodes d’aménagement du territoire et de conception (commel'architecture) par la place centrale qu’y occupent ses principes éthiques fondamentaux: prendresoin de la terre, prendre soin des hommes, produire et redistribuer les surplus et préserver la vie,auxquels sont subordonnés tous les choix de méthodes et de moyens.

La permaculture ne peut être réduite à de simples techniques. Sa mise en pratique dans tous lescoins de la planète a clairement mis en évidence le fait qu’il n’existe aucune approche enagriculture, en architecture, dans la gestion de l’eau,..., qui soit adaptée à tous les lieux, à tous lesclimats et à toutes les cultures. On peut donc parler des 10000 stratégies, car, dans chaque activité humaine il existe des milliersd’approches différentes qui peuvent être plus ou moins adaptées à un lieu, un climat, des personneset des besoins. Les approches sont spécialisées, en conséquence le champ d’application de chacuneest limité. Mais elles sont établies et gouvernées par des principes qui sont de grandes lignesdirectrices beaucoup plus générales. Les principes de la permaculture nous aident à choisir les techniques et les approches les plusadaptées aux circonstances, aux gens et aux lieux.

Le mot permaculture est également utilisé pour désigner un écosystème installé ou utilisé selon cesprincipes et méthodes. On parle alors d’une permaculture. C’est un lieu où sont mis en pratique lesprincipes éthiques et généraux de la permaculture : un lieu où les activités humaines prennent soinde la terre et des êtres, où les surplus créés par ces activités sont redistribués pour aider d’autrespersonnes et d’autres lieux à améliorer leur qualité de vie, enfin un lieu où les conséquencesgénérales de l’existence des différents éléments sur un lieu, pour la production d'énergie, de lanourriture, nos habitats etc est autant que possible, bénéfique à tous les autres et à la Terre.

Les permaculteurs qui travaillent de nos jours dans tous les coins de notre planète ont tous lesmêmes objectifs : à travers leur art et leur science, transformer nos systèmes actuels en systèmesdurables, abondants et qui nuisent pas à la santé des écosystèmes naturels. Ce livre n’a pas vocationà faire une analyse de tous les effets pervers ou de tous les dangers de nos pratiques actuelles maisde présenter des solutions. Ces solutions existent déjà pour la plupart :il s’agit de toutes lesapproches alternatives, des méthodes et des outils qui pourraient être utilisés pour prendre soin de laTerre et fournir aux hommes leurs ressources vitales. Mais pour la plupart de temps elles ne sont pasmises en œuvre...

Ce livre s’adresse autant à ceux qui veulent apprendre la permaculture et devenir concepteurs desystèmes permaculturels qu’à tous ceux qui veulent simplement se servir de cet outil puissant pourmieux faire aboutir leurs projets. Il est le premier d’une série d’ouvrages dont chacun approfondiral’approche permacole dans différents domaines, par exemple:- la production de nourriture, lebâtiment, la permaculture urbaine etc. C'est dans ces livres que vous trouverez d'avantage detechniques et stratégies adaptées à un évolution socio-ecologique durable. Ce premier volumeexplique certaines techniques mais il est surtout destiné à montrer comment faire une conception,un design, en permaculture.

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C'est ça le cœur de la permaculture, de faire une conception pour l’aménagement d'un territoire avecune planification de la mise en œuvre de cette conception.

Maintenant que nous avons défini ce qu’est la Permaculture nous pouvons regarder d’abord lesprincipes éthiques et puis certains des principes généraux de conception.

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CHAPITRE 1 LES PRINCIPES ETHIQUES

La permaculture est basée sur trois principes éthiques fondamentaux, interconnectés etinterdépendants : prendre soin de la Terre, prendre soin des êtres humains, créer des surplus et les redistribuer. Tous sont d’égale importance et doivent être pris en compte de manière équilibrée dans lesapplications. Ils reposent tous les trois sur un socle commun:Le respect de la vie

Les principes éthiques sont là pour nous guider dans nos approches et dans notre sélection destechniques, stratégies, outils ou matériaux les mieux adaptés. Ils permettent à celui qui veut faireune conception en permaculture de choisir, entre les différentes approches, techniques et matériauxdisponibles, ceux qui, pour leur création, destruction et transport, génèrent le moins de dépenseénergétique et de pollution, nuisent le moins à la vie et préservent au mieux les ressources. Aumieux ils peuvent orienter vers des solutions qui améliorent la qualité de vie et créent del’abondance... des solutions qui découlent de la stratégie de travailler avec la nature et pas contreelle.

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PRENDRE SOIN DE LA TERREPrendre soin est une traduction du mot anglais “care”, qui porte aussi l’idée de se soucier, s’occuperde et prêter attention à quelque chose. Chacune de ces nuances est présente dans l’idée générale deprendre soin de la Terre et des hommes. Elle implique le fait de veiller à leur bien être, de leurapporter de l’attention, de l’écoute, de ne pourvoir à leurs besoins que quand ils sont trop affaiblispour le faire et le reste du temps de soutenir leurs efforts et fonctions naturelles sans interférer et cefaisant créer des dépendances.

La biosphère est le système qui inclut l’ensemble des processus géologiques, climatiques,énergétiques, biologiques et autres, dans lequel se développe et se manifeste la vie. Chacun desprocessus qui y ont part, comme les rayonnements solaires, l’attraction gravitationnelle de la lune,l’activité tectonique, le climat... est en lui-même très complexe. Quand ses interactions sont prisesen compte, la complexité est démultipliée. Or ce système fonctionne comme un tout interconnecté où se manifestent, en plus de tout le reste,des propriétés émergentes absentes de ces sous-systèmes. Chaque élément y est lié aux autres et à l’ensemble. Chaque activité d’un organisme a donc, pardifférents réseaux d’interactions, des conséquences sur les éléments qui l’entourent et la biosphère.Les effets produits sur cette dernière peuvent être insignifiants ou, parfois, très profonds. Mais lacomplexité du système est telle qu’il est très difficile de les prévoir avec précision. Par contre il estpossible de les observer a posteriori.

Nous habitons dans la biosphère. Nous sommes des éléments de ce système, et nos activités etmodes de vie ont des conséquences sur le reste du système qui sont, de manière générale, négatives.Il est important de comprendre que des conséquences négatives sur un système dont nous nesommes qu’un élément ne peuvent manquer d’avoir, tôt ou tard, des répercutions sur nous. Le principe de “prendre soin de la Terre” découle de cette évidence. Il est aussi naturel que l’instinctqui pousse les êtres à prendre soin ou, au minimum, s’occuper de leur abri ou de leur maison pouréviter de mourir de froid.

PRENDRE SOIN DES ETRES HUMAINSLes êtres humains ont des besoins multiples et variés: matériels autant qu’émotionnels ou mentaux,individuels autant que sociaux. Le principe de prendre soin des êtres humains est complémentairedu précédent. Il ajoute aux préoccupations liées aux systèmes naturels celles associées aux systèmessociaux, culturels, familiaux,... et aux individus.Ce principe amène, avant de faire un choix, à prendre le temps de considérer attentivement certainesquestions : ce qui est produit par telle ou telle approche ou stratégie, qu’il s’agisse de nourriture, debâtiments... est-il bon pour la santé physique et émotionnelle des personnes? La mise en applicationde telle ou telle technique est-elle néfaste pour la santé, contraire à des traditions locales ou desinterdits sociaux? Il est possible que la mise en œuvre d’une technique, même si elle répond au principe de soin de laTerre, implique des efforts trop importants pour une personne ou prenne trop de temps sur la vied’une famille, et ainsi ne respecte pas le soin des êtres. A l’inverse il est possible d’utiliser des méthodes et des stratégies qui permettent d’entretenir ou dedévelopper le corps et l’esprit, et d’améliorer la santé par le travail.Cela passe par l’utilisation de l’outil, de la technique et de la stratégie les mieux adaptées nonseulement à l’ouvrage, mais aussi à l’individu qui va s’en servir.En travaillant j’ai envie de me faire du bien, pas du mal, et de prendre soin de moi autant que de

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mon environnement humain et naturel. Stratégiquement la permaculture favorise le travail avec la nature humaine, les sociétés et lescultures différentes, pas contre... tout comme elle favorise le travail avec plutôt que contre lanature.

CREER DES SURPLUS ET LES REDISTRIBUER

La création de systèmes hautement productifs est possible avec nos connaissances actuelles et notrecompréhension croissante des écosystèmes et de la nature. Nous pouvons mettre en place desformes de culture qui produisent de l’abondance.Par la suite, une fois que le système mis en place produit suffisamment pour satisfaire ses besoinspropres de maintien, de croissance et de reproduction, il est possible d’en tirer des ressources pourune personne et sa famille ou ses proches. Puis, quand il produit suffisamment pour satisfaireégalement leurs besoins, le surplus de ressources dégagé, qu’il s’agisse de temps, d’argent,d’informations ou de récolte, peut être redistribué pour aider d’autres personnes à vivre et établirleurs propres projets.

Nous ne vivons pas isolés. Mes voisins ont un effet sur ma vie... et même les activités de personneséloignées peuvent jouer sur ma qualité de vie. Nous sommes tous interconnectés dans le macro-écosystème de la Terre où les systèmes humains interagissent avec la biosphère. Nous sommeshabitués à voir les effets négatifs des activités des autres sur nos vies. Mais il est tout à fait possibleque leurs activités rendent ma vie plus simple, plus saine et améliorent ma qualité de vie.

- ETHIQUE DE LA VIE: PRESERVER LA VIE

Comme cela a été dit en introduction sur ces trois principes éthiques, ils reposent sur une basecommune : l’éthique de la vie.Toutes les formes de vie ont le droit d’exister pour elles-mêmes, indépendamment de leur utilité ouinutilité pour les hommes. Comprendre toutes les fonctions d’un animal ou d’une plante dans un écosystème est, comme nousl’avons vu, très difficile, voire impossible. Leur éradication expose donc à des conséquencesimprévisibles et peut être la cause d’un bouleversement important dans un écosystème et, à terme,dans des systèmes dont nous dépendons. Détruire aveuglément sans savoir ni ce qu’on détruit, ni lesconséquences que cela peut avoir ne peut mener qu’au désastre... d’autant plus qu’il est infinimentplus facile de détruire que de recréer ou réparer.Le principe de préserver la vie découle de cette constatation et vise à protéger de notre ignorance etnotre avidité des éléments dont l’utilité n’est pas toujours apparente.

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Chapitre 2 les principes generaux de la permaculture

les principes d’attitude et de conception de la permaculture

-les principes d’attitude

l’observationtravailler avec la nature et non contrel’imagination et l’information comme seules limites

le principe de questionnement

le problème est la solution

faire le moins pour obtenir le plustout jardine et tout a un effet sur l’environnementcréer des systèmes intensifs a petite échelle

le principe de design ( conception)

principe de placement et de connexionmise en relation pour créer un système interconnecteprincipe de zonageprincipe de voisinage : les guildesprincipe de versatilité : chaque élément doit remplir plusieurs fonctionsprincipe de redondance / chaque fonction doit etre assuree par plusieurs elements

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LES PRINCIPES D'ATTITUDE ET DE CONCEPTION DE LA PERMACULTURE

Certains des principes de base de la permaculture, dont tous les principes éthiques, sont despostulats qui peuvent nous aider à percevoir et à interagir différemment avec le monde, la vie,les êtres et les choses. Ils sont ce qu’on pourrait appeler des principes d’attitude.Une autre catégorie de principes englobe tout ce qu’on appellera les principes de design (ouconception). Ils ont leurs origines dans les sciences humaines, les sciences systémiques,l’écologie,... et servent de guides pratiques dans les conceptions de nos lieux, projets, villes...

Tous ces principes ne sont que des interprétations de nos connaissances des systèmes naturels.Et ces connaissances sont loin d’être complètes et absolues. Donc aucun de ces principes nedoit être pris comme un dogme rigide. Pour paraphraser Albert Einstein : “le mode de penséequi a donné naissance à un problème n’en donnera pas la solution.” La nature a un mouvement, une dynamique, qui fait évoluer ses systèmes vers uneorganisation complexe et très productive. Les principes de la permaculture qui s’en inspirentpeuvent nous aider à en faire autant. Par la stratégie du mimétisme et de l’imitation réfléchiede ce qui fonctionne dans la nature il est possible d’en émuler certains résultats.Il est important de comprendre que tous ces principes interconnectés ne sont là que pour nousaider à répondre à cette question: comment agir?

LES PRINCIPES D ’ ATTITUDE

- L’OBSERVATIONLe premier, le plus simple et en même temps le plus difficile des principes d’attitude estsimplement d’observer.

L’observation est le début et la fin de la Permaculture. Une longue observation vaut mieuxqu’un long travail inutile lancé sans réelle compréhension des besoins et des risques. Lesconceptions et installations qui sont faites après une longue période d’observation seront pluscomplètes, plus complexes et comporteront moins d’erreurs de jugement.

Le temps dépensé à l’observation, puis à la planification, est vite récupéré. Car rien n’est pluscoûteux en temps et en ressources que de devoir défaire quelque chose qui a été mal conçu,mal pensé, mal placé ou qui est simplement inutile ou néfaste.

Le processus d’observation se poursuit tout au long de la mise en place du projet et continueensuite. Il sert alors la double fonction de surveillance, pour l’entretien et la maintenance, etde prise de données pour juger de l’efficacité et du bon fonctionnement de la conception.

Le principe d’observation en permaculture cherche à combiner le regard de l’enfant ou dusage et celui du scientifique. C’est une observation qui se veut sans jugement et sansintention, pour ne pas limiter les informations reçues à ce que nous cherchons ou à ce quiconfirme nos préjugés. Elle fait usage de la méthode scientifique d’observation, de recherche,d’expérience et de questionnement pour analyser le fonctionnement des systèmes.

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Si le premier regard utilisé en Permaculture est neutre, le second est constructif et le troisièmeseulement critique. Un principe stratégique suggère de garder le meilleur et d’améliorer lereste. L’idée est de partir du positif, de ce qui est déjà présent : des stratégies, techniques etapproches qui fonctionnent déjà dans un système, pour ensuite modifier ou remplacer tout cequi est inefficace, destructif ou dangereux.

EXERCICE: Chacun d’entre nous a des préférences et des à priori, des préjugés et desconditionnements. Il est important si je veux faire une conception conforme aux besoins,désirs et ambitions des habitants d’un lieu que je laisse tomber toutes ces idées pour ne pasqu’elles s’imposent malgré moi sur les leurs. De même dans toute phase d’observation si jen’abandonne pas tout ce bagage je risque de bloquer l’accès à toutes les informations qui lescontredisent. Un exercice à la fois très simple et très compliqué est de se promener sur le lieu sans rienfaire. Sans rien faire signifie ici que je laisse aller les pensées, les définitions et les noms detout ce que je perçois : plantes, bâtiments, arbres, sons... Je ne commence pas non plus àjuger ou définir les pollutions ou destructions. Je m’imprègne seulement du lieu, des êtres etde l’environnement. Sans juger ni critiquer. Cet exercice peut m’aider à me vider l’esprit demes idées et préférences et me permettre de mieux répondre et m’adapter aux besoins duprojet.

Combinée aux principes éthiques, l’observation guide le questionnement : -“est-ce que cette manière de faire les choses nous permet de subvenir à nos besoins vitaux:habitat, nourriture, énergie, santé... ?”-“est-ce que ces méthodes et ce qu’elles produisent sont bons pour notre environnementnaturel et social?” -“Fonctionnent-ils efficacement ou, au contraire, nuisent-ils à la santé desêtres, des systèmes voire de toute la biosphère?” ... Ces questions nous amènent, après le stade d’observation sans jugement, à utiliser lesinformations obtenues pour en tirer un diagnostic relatif à notre système d’interrogation.

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Le bilan que nous obtenons, si nous nous interrogeons sur les conséquences des activitéshumaines et leur relation éthique à l’environnement social et naturel, est, globalement,négatif. Il y a toujours aujourd’hui, au 21e siècle, des personnes qui souffrent de la famine, dumanque d’eau ou de l’absence de logement... et ce même dans les pays les plus riches.D’autre part nos systèmes de production tendent à détruire les bases dont nos vies dépendent,les vies de la faune et la flore avec lesquelles nous partageons la planète. Les solss’appauvrissent , la biodiversité se réduit, les ressources s’épuisent...

DONNEES: par exemple en France entre 1995 et 2000 , 17 tonnes par hectare du sol ont étéperdues sur les terres agricoles (source: European Commission: a selction of environmentalpressure indicators for EU and Acceding countries, Luxembourg 2003 p.16). Le sol est créépar un processus assez lent et une perte de plus de 1 tonne par hectare par an peut êtreconsidérée comme problématique.)

Ce diagnostic qui expose les aspects négatifs se combine à l’inventaire des aspects positifspour donner une carte équilibrée à partir de laquelle orienter le actions.

Un dernier aspect essentiel du principe d’observation est le processus d’auto-observation. Ona vu l’importance de ce processus sur le concepteur qui y cherche les préjugés et habitudesqui risquent de parasiter son travail et ses relations. Mais ce processus est aussi importantpour les personnes qui s’impliquent dans un projet ou les habitants d’un lieu dont quelqu’unfait un design. Il leur permet d’être vraiment sûrs de leurs désirs, leurs ambitions, de commentils veulent vivre... en résumé d’avoir une vision claire de l’avenir qu’ils souhaitent, de leurrôle et leur place dans un lieu, une société ou une communauté. L’importance de ce processus ne peut être exagérée : nombreux sont les projets qui ontéchoué, non pas à cause du bâtiment, du terrain ou de manques de ressources matérielles maissimplement parce que les relations humaines et l’organisation des personnes impliquées dansle projet ne fonctionnaient pas. Celles-ci s’étaient engagées dans le projet sans avoirsuffisamment réfléchi à leurs aspirations, besoins et désirs.

Pendant le processus de conceptualisation (design) nous nous servirons d’autres outilsd’observation qui seront discutés dans le chapitre “méthodologie de design.”

NON-OPPOSITION : TRAVAILLER AVEC LA NATURE, PAS CONTRE ;TRAVAILLER AVEC LES CULTURES ET LES PERSONNES, PAS CONTRE

Ce principe a déjà été mentionné en relation avec les principes éthiques. Comme beaucoupd’autres c’est à la fois un principe d’attitude et un simple principe de bon sens. Le principed’observation, par exemple, répondait à l’approche terre à terre de “réfléchir avant d’agir” etd’observer avant de réfléchir... ou encore de “regarder où on met les pieds” avant d’avancer lapensée puis l’action. Le principe de non-opposition se fonde sur des réalités physiques aussi simples et évidentes :s’opposer à une force et un mouvement demande une énergie supérieure. La gravité ramèneles objets vers le sol et le centre de la terre, faire décoller un objet demande donc de dépenserassez d’énergie pour compenser puis dépasser la force qu’elle exerce. Le maintenir en l’airdemande de maintenir dans le temps une dépense d’énergie qui compense les forces qui leguident vers le bas.

Un autre aspect de ce principe est rendu évident par la rencontre de deux voitures qui roulent

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l’une vers l’autre. L’opposition crée, dans le meilleur des cas, une résistance et un frein à unmouvement et, dans le pire, un choc, un conflit, dans lequel le plus fort finit par l’emportermais pas avant d’avoir subi des dommages proportionnels aux énergies impliquées. Ainsi lavoiture qui génère le plus d’énergie par sa masse et sa vitesse impose sa direction à l’autre,son mouvement l’emporte, mais ce faisant il est tout à fait possible que les deux voituressoient détruites, sans parler de leurs passagers.

Ce qui vaut pour des mouvements simples vaut pour des mouvements complexes comme ceuxdes systèmes naturels et sociaux.

L’opposition frontale est une stratégie coûteuse et risquée qui donne peu de résultats. C’estaussi une stratégie qui implique une certaine attitude : recherche de domination, absence derespect, compétition... totalement à l’opposé de celle prônée par la permaculture qui metl’accent sur le soin, l’attention et le respect apporté aux choses.

EXEMPLE: Pour mieux comprendre ce principe, il faut aborder certains concepts del’écologie, en particulier celui de la succession écologique. Pour simplifier on peut dire qu’un écosystème évolue d’un stade relativement simple etdésordonné vers une forme plus complexe et ordonnée. Cette évolution va vers un stadethéorique qu’on appelle climax. Dans les écosystèmes terrestres ce stade climax seragénéralement une forêt ou une prairie, en fonction des climats, des interactions avec lesespèces animales,... Ce stade climax, comme tous les états et systèmes dans la nature, n’est pas fixe ou figé, maisse maintient en équilibre dynamique, c’est à dire qu’il maintient une stabilité relative dans unenvironnement constamment changeant. Les incendies, chablis (= chutes d’arbres liées à différentes causes qui créent une clairièreimmédiatement occupée par des plantes qui profitent de la lumière rendue disponible par letrou formé dans la canopée), tempêtes, tsunami et autres forces de la nature peuvent ramenerune partie d’un écosystème ayant atteint un stade climax à un stade de succession antérieur.Mais généralement ces parties reprennent la succession et retournent vers le stade climax.Beaucoup de ces systèmes climax de prairies ou de forêts ont été colonisés par l’homme pourla production agricole, qu’il s’agisse de céréales, de légumes, de viande,..., ou de matièrespremières. Dans les deux cas le système climax est remplacé par une forme simplifiéed’écosystème, qui n’existe pas dans la nature, comme des monocultures, présentant une bio-diversité très inférieure et une moindre résilience.Ces systèmes, figés à un stade artificiel de succession, cherchent pourtant à évoluer vers lestade climax et de grandes quantités d’énergies , de nos jours surtout du pétrole, sontdépensées pour les en empêcher. C’est un exemple de travail contre la nature et sesmouvements qui se paie en travail et énergie.

La Permaculture cherche à créer des systèmes de production qui copient les écosystèmesnaturels et utilisent les processus de la nature. C’est la stratégie d’imitation qu’on observepar exemple dans la technique de couverture du sol par paillage, ou autres mulch , qui imite lalitière de feuilles et de matière végétale qui protège le sol des forêts et utilise ainsi lesmouvements naturels de décomposition, de prolifération microbienne, de réchauffement...

EXERCICES: les exercices les plus simples liés à la non-opposition font usage du corps. Parexemple essayez de voir comment vous pouvez mouvoir vos membres, votre corps entier oudes objets en utilisant le moins de force possible et en “empruntant” le plus possible aux

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forces naturelles comme la gravité, le rebond... Essayez de vous en servir dans le maniementde vos outils ou la manutention en observant en quoi ces forces sont liées à des phénomènescomme l’équilibre, les leviers... Ensuite trouvez un partenaire qui vous saisit le bras et le tireet observez ce qui se passe quand vous vous opposez à son mouvement ou quand vousl’accompagnez. Imaginez ce que vous pourriez faire si c’était de l’eau ou du vent qui venaitvous pousser.

L’IMAGINATION ET L’INFORMATION COMME SEULES LIMITES:LA PRODUCTIVITE D’UN SYSTEME EST ILLIMITEE. LES SEULES LIMITESSONT L’INFORMATION ET L’IMAGINATION

Ce principe découle des précédents. Par l’observation attentive de tout ce qui est produit parun système et ses éléments à tous les niveaux, matériels, énergétiques, émotionnels,informationnels..., et à toutes les échelles, du plus grand au plus petit, il apparaît que laproductivité totale d’un système naturel est illimitée. (productivité totale= la quantitéd’énergie produite en surplus dans un système, une fois soustraites celles qui sont nécessairesà sa croissance, son entretien, sa reproduction et éventuellement son démantèlement ou sa fin)EXEMPLE:Le minuscule écosystème qui entoure un arbre fournit habitat et nourriture à denombreuses espèces d’animaux et d’oiseaux, à un nombre encore plus grand d’insectes,d’invertébrés, de larves, de parasites... puis de microbes, de bactéries... dont chacun sert denourriture à d’autres, rejette des déchets utilisés par d’autres éléments, consomme et produitde l’énergie. Il soutient souvent plusieurs espèces de plantes et de champignons. L’arbresynthétise ses éléments vitaux à partir des rayonnements solaires. Il fournit une protectioncontre le soleil et les intempéries, fraîcheur ou chaleur pendant la nuit, du combustible, desoutils ou des matériaux de construction à partir de son bois, sa sève, ses fruits, ses graines, sabeauté... Combiné aux autres éléments de l’écosystème qui l’entoure sa production totale estimpossible à mesurer.

En utilisant les mouvements naturels sans nous y opposer, et donc en ne dépensant pas notrepropre énergie, qui est, elle, limitée, il est possible de profiter de cette production. Les limitesà ce que nous pouvons utiliser à notre avantage, en dehors de celles fixées par les principeséthiques, sont ce que nous connaissons d’un système et des possibilités, l’information, et ceque nous pouvons imaginer comme usage, l’imagination.En tant que guide d’attitude, ce principe nous invite à ne pas laisser les définitions, les limiteset les connaissances généralement admises restreindre notre curiosité et notre imagination,mais au contraire de les confronter sans cesse à l’observation et de les dépasser.

EXERCICE: prenez n’importe quel objet familier, par exemple une chaise, et essayez de leregarder en oubliant la définition mentale que vous en avez, l’usage auquel vous l’associez...Essayez ensuite de lui trouver autant d’usages différents que possible, pour notre chaise cepourrait être servir de petit escarbot, de cale pour bloquer une porte, de levier, de bois dechauffage... Imaginez comment vous pouvez transformer l’objet ou le combiner à d’autrespour servir d’autres fonctions, pratiques, esthétiques ou autres.

Pour de nombreuses personnes ce principe semble abstrait, farfelu ou délirant. Il importe doncde s’y attarder un peu. Pour bien le cerner, il faut commencer par comprendre que nousparlons de la productivité totale du système, pas seulement de la quantité de pommes, debois ou de blé qu’il peut fournir. Celle-ci inclut toutes les formes de nourriture comestibles,par les humains ou les animaux, les aspects énergétiques (combustible, isolation...), les

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aspects de santé (physique par ses possibles propriétés médicinales, émotionnelle oumentale... ou ses fonctions pour la santé d’un système plus vaste, stockage de dioxyde decarbone, purification de l’air...), les connexions et échanges avec d’autres éléments etsystèmes, ses aspects commerciaux...

DONNEES: Prenons l’exemple d’un champ utilisé pour les cultures, et comparons saproductivité à celle de l’écosystème qu’il remplace. Quels sont dans la nature les écosystèmes les plus productifs? Selon les scientifiques ce sontles forêts tropicales, qui profitent de climats humides, avec en général plus de 1900mm deprécipitations annuelles, et de températures entre 20 et 25 degrés, relativement stables toutau long de l’année. Ces systèmes ont une productivité nette estimée entre 2000 et 3000g de matière végétale parmètre carré par an (aussi écrit 2000-3000g m-2 a-1) et parfois plus.Faisons maintenant la comparaison avec des données relevées pour un champ, exploité avecla forme d’agriculture locale, situé dans les régions où se rencontrent ces écosystèmes: leBrésil par exemple. M Wagner Rossi, ministre de l’agriculture du Brésil, a annoncé en 2011, que la productivitémoyenne dans son pays avait grimpé jusqu’à 3,173 kg par hectare par an, autrement dit0,3173g par mètre carré par an, soit environ 10000 fois moins que la forêt qui a été abattuepour créer ces champs. Il faut ajouter à cela le fait que les chiffres donnés sont bruts et neprennent pas en compte les intrants. Dans les écosystèmes naturels la seule énergie apportéede l’extérieur vient du soleil sous forme de rayonnements. Par contre dans les systèmesagricoles les intrants sont nombreux et prennent de nombreuses formes: hydrocarburesutilisés pour les machines, engrais,... En 2000 la consommation moyenne d’engrais au Brésil était de 114kg par hectare ( worldressources institute). En 2009, 5 826 000 tonnes de gazole et de gaz y ont été consomméespar le secteur agricole (united nations statistics division).

Ces intrants considérables, qui viennent pour la plupart de sources non renouvelables,permettent de produire une part infime de ce que produisait l’écosystème d’origine. Mais ce qui est produit dans le champ est assimilé culturellement à de la bonne nourriture...une parmi les quelques centaines de plantes comestibles utilisées mondialement, alors que desmilliers d’autres plantes, insectes et animaux comestibles sont, par conditionnement et doncpar manque d’information et d’imagination, ignorés ou détruits. La production de la forêttropicale n’est pas exploitable à un échelle industrielle car elle est trop diverse et dispersée,mais elle peut fournir à des habitants locaux qui l’observent, la connaissent, et qui utilisentleur imagination, infiniment plus de ressources qu’un champ cultivé. DONNEES: La France est divisée en plusieurs biomes (=ensemble d’écosystèmescaractéristique d’une aire bio-géographique et nommé à partir de la végétation et desespèces animales qui y prédominent et y sont adaptées. Il est l’expression des conditionsécologiques du lieu à l’échelle régionale ou continentale): garrigues méditerranéennes sur lacôte sud, forêts et tundra alpines en montagne,... Le biome** le plus largement répandu est laforêt tempérée qui a en très grande partie été remplacée par des cultures et les habitationshumaines. Cette forme d’écosystème a une productivité moyenne de 1200g de matière organiquevégétale par mètre carré par an. Par comparaison la production moyenne de blé en Franceest de 6,23 tonnes par hectare par an, soit 623g /m2/ an avec une dépense de milliers detonnes d’hydrocarbures (united nations stats division) , et 211kg/ha d’engrais. La productivitédes champs de blé est donc environ la moitié de celle de l’écosystème d’origine, et cela sansprendre en compte les autres intrants utilisés pour la culture.

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L’objectif n’est pas ici de faire une critique de l’agriculture moderne mais de poser deuxquestions: la première, liée à des principes que nous explorerons plus tard, est de savoirpourquoi et comment les écosystèmes naturels ont une productivité si élevée par rapportaux systèmes agricoles humains (celui-ci est exploré dans les paragraphe sur l’écologiedans les définitions. La seconde est de savoir comment il nous serait possible d’augmenter la productivité denos systèmes de production ou mieux encore d’utiliser les produits des systèmes naturelspour subvenir à nos besoins. Les réponses aux deux aspects de cette question sont directement liées au principed’information et d’imagination comme seules limites: l’ignorance de ce qu’il est possible defaire et le manque de créativité pour trouver des moyens de le faire, doublés de préjugés, oud’un manque de connaissance, sur ce qui nous entoure sont ce qui nous empêche de profiterde la productivité des systèmes naturels ou d’améliorer les nôtres.

LA SOURCE DE L’INFORMATION EST L’OBSERVATION: L’acquisition de l’informationest une des formes de l’observation. C’est l’observation des données et des histoires quiviennent des systèmes humains, autant que de la nature, de ses mouvements et de ses formes. Plus nous prenons de temps pour observer, plus développées serons nos connaissances. Leurapplication peut augmenter la productivité de notre permaculture. Elles forment un répertoired’options et d’éléments dans lequel le concepteur peut choisir.

Une part importante de son travail par la suite est de les organiser: trouver plusieurs fonctionsà chaque élément, les placer, les connecter entre eux... Ce travail demande beaucoup decréativité, c’est la part artistique de la permaculture, et la grande force qui soutient lacréativité est l’imagination. Pour citer Mollison: “la productivité d’un système n’est pasquelque chose d’immuable mais une mesure de la compréhension, des facultés et descompétences des concepteurs et gestionnaires d’une conception.”Améliorer notre art de la conception nécessite de libérer toujours plus l’imagination et la forcecréative qu’il y a en nous. PRINCIPE DE QUESTIONNEMENT: Ce principe a déjà été mentionné plusieurs fois.C’est lui qui nous amène à remettre en question nos observations, nos à priori, nos définitions,nos suppositions comme nos prétendues vérités. C’est lui qui nous pousse à tout questionner. La complexité du monde et de tout système rend la possibilité de connaissance absolue etdéfinitive nulle. Donc toute connaissance et toute vérité est relative et circonstancielle commele sont, par conséquent, toutes les pratiques, usages et habitudes qui en découlent. Or nombrede nos pratiques quotidiennes ou manières de faire et de penser, qui sont acceptées commeévidentes pour la seule raison qu’elles sont utilisées par tout le monde, sont fondées sur desconnaissances approximatives et sont inadaptées aux conditions actuelles.

EXERCICE: Posez vous des questions sur quelque chose qui est généralement acceptécomme une vérité. Pr exemple prenons l’exemple de l’action qui consiste à chauffer unemaison.

La première question que nous pouvons nous poser est: est-il toujours nécessaire de chaufferune maison en période froide? Quelques recherches suffisent à montrer qu’il est possible deconstruire une maison qui se chauffe elle-même et n’a pas besoin de système de chauffageadditionnel, les maisons passives-solaires par exemple. Donc la réponse est non.

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Une seconde question peut être: si j’ai besoin de chauffer la maison, comment puis-je réduirece besoin et la quantité d’énergie nécessaire? La réponse à cette question impliquera meshabitudes de vie, comme le fait de chauffer des pièces quand je ne suis pas là, de surchaufferplutôt que de garder des vêtements... et aussi une réflexion sur les entrants et sortantsénergétiques, par exemple des fuites de chaleur liées à différents facteurs qui si elles sontréparées permettent une réduction de la dépense énergétique.

Une autre pourrait être: j’ai choisi de chauffer ma maison au bois en m’équipant d’un poêle,qu’est-ce que cela implique? Manifestement il faut assurer l’approvisionnement et le stockaged’un bois qui est prélevé quelque part, souvent sur une forêt. En plus du bois, des souvenirsde l’école vont me faire penser que la combustion nécessite un apport continu d’oxygène.Mais quelques recherches me montreront qu’il y a d’autres moyens de “brûler” du bois: parexemple le charbon de bois est obtenu par carbonisation en étouffant un feu. Cette stratégieest utilisée par les 'poêles à réduction'.DONNEES: les schémas énergétiques de deux types de poêles sont présentés ci-dessous:entrant type sortantBois --------- poêle à bois ----------------------------- chaleur, cendres, fuméesBois --------- poêle à combustion limitant l’entrée d’air------ chaleur( autour de 350/400degrés)------ gazs ( des gaz combustibles comme le monoxyde de carbone (CO), ledihydrogène (H2) et le méthane (CH4)---------- charbon de bois

Cette question très simple nous oriente vers un système où le chauffage de la maison, lafonction première, produit deux éléments sortants: du gaz combustible et du charbon de bois.

Un concepteur en permaculture qui applique ce principe d’attitude aura tendance à poser desquestions sur tout et à tout remettre en question: techniques, stratégies, fonctionnementsautant que façons de penser et d’agir. Cette approche de questionnement constant estessentielle pour mieux comprendre le fonctionnement de nos systèmes et formesd’organisation autant que la façon dont nous vivons et agissons dans ces structures.

EXEMPLE: voici une petite histoire tirée de mon expérience professionnelle de concepteurqui permettra de mettre en lumière l’importance de ce principe.Un agriculteur m’avait demandé de faire une conception pour sa ferme dont la rentabilitélaissait à désirer. Il était berger et l’élevage de moutons “bio” formait la base des revenus dela ferme. Durant la phase d’observation et de conception j’ai trouvé plusieurs solutions pouraméliorer la rentabilité mais je gardais l’impression qu’il manquait à la gestion de la fermequelque chose de difficile à définir ou quantifier. Des incidents faciles à éviter nuisaientrégulièrement à son bon fonctionnement. Finalement j’ai demandé au berger pourquoi ilavait choisi ce métier. Il m’expliqua alors que son père était berger, et son grand -père avantlui et qu’ainsi il n’avait fait que poursuivre une tradition familiale. Comme sa réponse à maquestion m’avait interpellé je lui demandais ensuite s’il aimait ce métier. Sa réponse fut: “non, j’ai passé toute ma vie autour des moutons et je les déteste, j’en ai vraiment marre.”J’avais ainsi trouvé pourquoi la gestion de la ferme était déficiente... celui qui en étaitresponsable n’aimait pas son métier.

Cette histoire met en évidence l’importance de plusieurs des principes qui ont été mentionnésjusqu’ici: l’observation et surtout, ici, l’auto-observation, le questionnement des choses lesplus évidentes, le soin et l’attention portés aux personnes, ici, aux aspirations du berger, lesoin et l’attention portés aux animaux et aux choses, l’importance de continuer à rassemblerdes informations, les problèmes d’organisation, ici la mauvaise personne au mauvais poste...

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Elle met aussi en évidence l’interconnexion et l’interdépendance de ces différents principesqui souvent se recoupent et sont difficiles à dissocier.Ainsi, le principe de questionnement peut être considéré comme un outil permettant d’accéderà l’information, un outil qui nécessite, souvent, de l’imagination pour trouver les bonnesquestions.Mais il ne faut jamais perdre de vue que si l’imagination, l’information et toutes lesrecherches effectuées sont essentielles, elles n’apportent que des données, des ressources, quidoivent être utilisées. Si nous ne faisons, ni ne construisons rien à partir de ces données, cesont des ressources gaspillées qui seront oubliées ou perdues.

LE PROBLEME EST LA SOLUTION

Ce principe d’attitude était déjà suggéré dans le passage sur l’observation et la critique. Leregard critique cherche les aspects négatifs, les problèmes, ce principe nous suggère un autreregard qui cherche les aspects positifs et les solutions. Il y a plusieurs façons d’envisager une situation. Souvent, c’est notre point de vue qui nous lafait voir comme un problème. Il est fréquent que la solution soit cachée au coeur même duproblème et qu’une analyse attentive de celui-ci nous la révèle.

EXEMPLES: prenons l’exemple d’un terrain dont une partie, à cause de son placement ou deson orientation, reste froide plus longtemps au printemps. Pour la culture ce coin estconsidéré comme problématique. D’un autre côté certains arbres, comme les pruniers et lesamandiers, viennent en fleurs plus tôt au printemps, et ils se trouvent exposés au risque d’ungel tardif... un autre problème. En combinant l’analyse de ces deux problèmes une solutionapparaît: en plantant ces arbres dans la partie du terrain qui reste froide, ils commencerontleur floraison plus tard et augmentent ainsi leurs chances d’échapper au gel. . Prenons comme second exemple un morceau de terrain humide et à l’ombre qui seraitgénéralement considéré comme inutile. Ce terrain peut au contraire se montrer très utile, sil’on adapte nos désirs aux conditions, pour la production de champignons. De même l’urine humaine, qui est généralement traitée comme un déchet nuisible, àl’évacuation duquel on emploie des quantités impressionnantes d’eau traitée, est uneressource utile qui peut fournir aux plantes tous leurs besoins en azote et phosphate. La liste des exemples pourrait se poursuivre sans fin mais c’est le principe qui est important:en regardant quelque chose comme un problème on se retrouve piègé dans ce regard et cettedéfinition... aveugle aux possibilités. En recherchant, examinant et observant encore et encore,en utilisant notre imagination et toutes les informations, on finit par se rendre compte qu’iln’y a que des solutions... Il suffit de les trouver... et de les mettre en pratique.

ECONOMIE D’ENERGIE: FAIRE LE MOINS POUR OBTENIR LE PLUSPRINCIPE D’EFFICACITE: APPORTER LE MOINS DE CHANGEMENTS POUROBTENIR LES MEILLEURS RESULTATS

Ces différentes formulations ne sont que quelques expressions de ce principe essentiel,omniprésent à chaque étape de la Permaculture, duquel découlent certains des grandsprincipes que nous avons abordés, comme la non-opposition, notamment dans son applicationde “travailler avec et pas contre la nature”.Ce principe a d’innombrables implications et applications: il détermine le choix de quand, oùet comment agir et sert de principale motivation pour la longue étape passée à observer etréfléchir avant d’agir.

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En tant que principe d’attitude, il suggère d’économiser nos dépenses énergétiques et nosefforts, tant dans nos gestes, nos relations et notre mode de vie que dans nos conceptions.Cette économie ne doit pas être une forme d’avarice mais une recherche d’efficacité etd’assurance. C’est le gaspillage et le mauvais usage du corps et des êtres que ce principe nousincite à surveiller par la générosité ou le don.

EXEMPLE: Un exemple déjà cité faisait référence à la destruction d’une forêt tropicale pourétablir des cultures. Dans cet exemple la phase de destruction nécessite d’importantesdépenses énergétiques, du temps, du travail, l’installation d’infrastructures,... elle entraîne ladisparition d’innombrables vies, déplace parfois des populations... La phase de culture estelle aussi très coûteuse en temps et ressources pour obtenir finalement une faible variété deproduits dont la récolte, le transport et le conditionnement vont encore nécessiter des effortset de l’énergie. La dépense totale est titanesque, la quantité d’énergie produite est de loininférieure à celle qui est dépensée. L’efficacité du système est très faible.A l’inverse il est possible, avec beaucoup moins d’efforts et d’investissements en énergie etargent, de guider une partie de l’écosystème existant vers une forme plus spécifiquement utileaux hommes.

C’est l’approche qui est derrière des stratégies de production comme les forêts-jardins ou lejardinage sauvage qui seront abordés dans le chapitre sur les sols.

TOUT JARDINE ET A UN EFFET SUR L’ENVIRONNEMENT: l’idée qu’il est possibled’emprunter de l’énergie à la nature plutôt que d’utiliser la nôtre a déjà été abordéeprécédemment et demeure une des principales stratégies utilisées dans la recherche de lameilleure efficacité et du moindre effort . Nous la retrouvons ici sous une forme légèrementdifférente. Les éléments vivants d’un écosystème remplissent des fonctions importantes enson sein. En imitant l’organisation de cet écosystème il est possible de profiter du travail deces éléments et du même coup de s’épargner des corvées.

EXEMPLE: des vers de terre, comme la variété Lumbicus terrestris, creusent des tunnels quipeuvent pénétrer et aérer les sols compactés ou les semelles de labour . Ce faisant ilsaugmentent la perméabilité des sols et modifient la granulométrie, décompactant les sols. Lesdéchets et turricules, contiennent, entre autres choses, des micro-agrégats et du mucus quivont enrichir le sol, rendre le PH plus neutre, augmentent la nitrification...La fertilité du sol dépend de complexes processus bio-chimiques qui peuvent êtreendommagés ou détruits par nos practiques agricoles. En retournant la terre, surtout à l’aidede machines agricoles, je réduis le nombre de vers de terre et perds le bénéfice de leursactions. Le second aspect mentionné dans ce principe est que tout a un effet sur l’environnement. Leseffets d’un organisme ou d’un élément sur un système peuvent être très petits ou très grands...il n’y a pas nécessairement de corrélation entre l’amplitude des effets et la taille desorganismes.

EXEMPLE: La Phylloxera vastaterix originaire de l’est des Etats-Unis a, à partir de 1863,failli détruire les vignobles français. La production n’a pu se poursuivre que grâce auxgreffes de cépages européens sur des porte-greffe venus des Etats-Unis.

Cet exemple rappelle le fait que toute introduction d’un nouvel élément, qu’il s’agisse d’uneespèce animale, végétale, d’un insecte ou d’une technologie,..., dans un système aura des

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conséquences. Le plus important quand nous trouvons un élément qui nous apporte, àpremière vue, des bienfaits, est de s’assurer que les effets secondaires de son introductionaussi seront bénéfiques... L’exemple de l’introduction du Philloxéra en Europe est un rappelpermanent à la vigilance.

CREER DES SYSTEMES INTENSIFS A PETITE ECHELLE: C’est encore un autreprincipe dérivé du principe d’économie... l’économie en question étant, ici, l’espace. L’idéeest d’utiliser le moins de surface possible pour produire le plus possible. Au lieu de créer devastes étendues de monocultures éloignées des lieux de consommation, nous essayons plutôtde créer des zones de production intensives directement autour, et dans, les habitations. La productivité est obtenue, comme il a déjà été mentionné, en imitant les écosystèmesnaturels et leurs organisations complexes qui utilisent les trois dimensions de l’espace et letemps. Les espèces se répartissent, sur le plan vertical comme sur le plan horizontal, autant enhauteur qu’en profondeur, par étages successifs, et dans les différents milieux autant qu’auxdifférents moments de la journée. A l’inverse, les monocultures n’utilisent souvent qu’unétage unique et un seul “temps”. En s’assurant que toutes les niches sont occupées par une plante ou un être vivant, animal,poisson, oiseau ou insecte, il est possible d’obtenir une grande diversité d’organismes sur lasuperficie d’un jardin tout en limitant les espaces inoccupés.

EXEMPLE: des exemples traditionnels de ces formes de culture incluent les jardins créoles,les cottage gardens anglais, les forêts jardins du Maroc ou le jardinage intensif français. Cesapproches copie beaucoup des principes des écosystèmes naturels, ils sont des polyculturesavec une grande variété des plantes. Ils cherche à remplir tout les niches** disponible avecdes plante adaptés à ses niches. Ils ont très souvent une abondance des plantes vivace. Lesjardiniers traditionnellement conservé leurs propres graines pour leurs semences ont gardentles mieux adapté aux conditions local

Le principe d’économie est le dernier principe d’attitude mais aussi l’un des plus importants.Car dans un système où l’énergie serait illimitée, les préoccupations d’optimisation seraientsans objet et les dépenses et gaspillages sans conséquences. Ce sont les limites de ressources,d’espace, d’énergie et de temps qui imposent à la permaculture ses priorités d’observationattentive, de non-opposition, de chercher à faire des problèmes des solutions et d’économie.

PRINCIPES DE DESIGN (CONCEPTION)

Les principes d’attitude, et les principes éthiques qui en font partie, guident la relation que leconcepteur cherche à établir avec ce qui l’entoure, essentiellement une relation d’écoute et derespect. Ils fixent le cadre des actions possibles et leur orientation générale.Les principes de design guident spécifiquement la façon dont le concepteur agit sur cetenvironnement: sa façon de placer les éléments entre eux à l’intérieur du système qu’ilconçoit, de les relier, de leur donner une forme, leur assigner des fonctions... Ces principes de design peuvent être classés en plusieurs groupes:

principes de placement et de connexion, qui incluent les principes de formes principes de fonctionnement, qui incluent les principes de résilience et de redondance

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Ces catégories sont arbitraires et ne sont là que pour mettre en lumière la structure de laconception. La plupart des principes peuvent être classés indifféremment dans plusieurs deces groupes car ils sont, eux aussi, interdépendants et interconnectés.

PRINCIPES DE PLACEMENT ET DE CONNEXIONCes principes gouvernent la façon dont les différents éléments d’une conception sont placés,dans l’espace et le temps, et les uns par rapport aux autres. Ils donnent également des pistessur les liens qui peuvent connecter ces différents éléments. En cela ils recoupent souvent lesprincipes de résilience et ceux de fonctionnement.Ils répondent à la simple question: ”où mettons nous les choses?” en abordant la question du“pourquoi?”.

METTRE LES ELEMENTS EN RELATION LES UNS AVEC LES AUTRES POURCREER UN SYSTEME INTERCONNECTE:Ce principe est le tout premier et il relève à la fois des principes de placement et deconnexion. En effet, si des éléments ne sont pas connectés et mis en relation, ils ne peuventformer un système. De la même manière que des pièces d’horlogerie qui ne sont pas ajustées et emboîtées lesunes aux autres, mises en relation et connectées, ne forment pas une horloge mais un tas. Letas est bien une forme d’organisation mais celle-ci ne remplit aucune fonction. Les différentespièces n’y forment pas une structure stable et n’y ont d’autres relations que le voisinage, unaspect du placement qui n’inclut ici aucune autre relation. La mise en relation et l’interconnexion des différents éléments d’une conception est lapremière méthode de la permaculture, qui ne cherche pas à entasser des éléments épars mais àcréer un tout structuré dont chaque partie est soutenue par l’ensemble et sert une ou plusieursfonctions.Cette interconnexion est une base essentielle des systèmes naturels et en l’imitant nouspouvons créer des écosystèmes humains dignes de ce nom.

EXEMPLE: Les produits issus d’un animal ou d’une plante (= termes qui englobent ici touteforme de faune et de flore, des plus grandes comme les arbres et les sangliers, aux pluspetites comme les bactéries et les fourmis) deviennent par la suite des ressources pourd’autres plantes ou animaux. C’est ce qu’en écologie on appelle le réseau trophique (= toutle système interconnecté de la circulation d’énergie dans un écosystème à travers lesdifférentes chaînes alimentaires). Les chaînes alimentaires sont des séquences qui marquentla succession de différents éléments d’un écosystème en tant que proies et prédateurs d’autreséléments.Par exemple: feuille de chêne----- moucherons------ coccinelle-------petits oiseaux-------épervier-------- nécrophages et sols qui se nourrissent des fientes d’oiseau riches en azote,phosphore, magnésium et potassium------- plantes Cet exemple est très simplifié, les chaînes alimentaires sont généralement des réseauxcomplexes, mais il sert à illustrer le principe.

PRINCIPE DE ZONAGE: LA QUANTITE DE TRAVAIL ET DE VISITESNECESSAIRES DIMINUE EN FONCTION DE L’ELOIGNEMENT PAR RAPPORTAUX HABITATIONSCe principe de conception est directement lié au principe d’économie, l’économie en questionfaisant ici référence aux déplacements et au transport. On retrouve ce principe dans des

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applications quotidiennes, comme le fait de garder sous la main les outils dont on arégulièrement besoin, mais il peut s’appliquer aussi à grande échelle et guider le choix deszones de production par rapport aux zones de consommation et d’habitation...

L’idée est de chercher à placer les éléments dans notre système de manière à réduire lenombre et la longueur des trajets que les habitants auront à faire pour travailler, entretenir ourécolter.Les deux critères à prendre en compte sont:- le nombre de fois (par jour, par semaine...) où nous avons besoin d’aller vers un élément -le nombre de fois où cet élément a besoin de recevoir notre visite (pour son entretien, sasurveillance…)

EXEMPLE: Un potager sera placé près de la maison où est utilisée sa production si lescultures qui y sont faites nécessitent beaucoup d’entretien et une surveillance régulière. Unverger qui nécessite moins d’entretien et de surveillance et qui n’est visité régulièrement quependant la période de récolte sera installé plus loin de la maison.

METHODE: la conception d’un lieu peut être faite en utilisant la méthode de zonage. - La maison ou les habitats sont les centres d’activité et de vie, la zone zero. - Autour d’eux se trouve la zone 1, celle qui contient tous les éléments qui ont besoin d’êtrevisités tous les jours ou qui ont besoin d’un entretien quotidien ( par exemple les serres, lespotagers en production intensive, les ateliers qui ne sont pas trop bruyants, le poulailler, lestas de compost et de bois de chauffage...).- La zone 2 contient les éléments qui seront visités une ou deux fois par semaine: par exemplele verger, les arbustes fruitiers, le potager de plantes robustes et les haies coupe vent d’arbresfruitiers...- La zone 3 est consacrée aux grandes cultures qui n’ont que périodiquement besoind’entretien.- Dans la zone 4 se trouvent, par exemple, les grands arbres et les plantes sauvagescomestibles qui n’ont besoin de presque aucun entretien et sont presque sauvages.- enfin la zone 5 est la zone qui est entièrement laissée à la nature, où les écosystèmes locauxsuivent leur cours sans intervention extérieure, et qui n’est visitée que pour apprendre etapprécier.La zone 5 est très importante en permaculture et elle doit être présente dans toute conception.En effet l’un des objectifs de l’efficacité et de la productivité sur des petites surfaces est delaisser ou de redonner à la nature des espaces sauvages.De manière générale la méthode de zonage donne l’ordre de priorité du travail à effectuer : lamise en oeuvre d’une conception permacole commence par l’habitat et la zone 1 puis elleprogresse zone après zone jusqu’à la zone 5. La méthode de zonage n’est qu’un guide pour nous aider à bien concevoir nos systèmes. Sonaspect le plus important est la formulation du principe d’économie qui dit que “ la quantité detravail à faire diminue selon l’éloignement par rapport aux habitations”.

Méthode de l ’ indicateur: une méthode utilisée pour garder une idée de ce qui peut se produiredans des zones plus éloignées est de garder en zone 1 de petits espaces cultivés avec lesmêmes plantes que nous cultivons à plus grande échelle en zone 3. Elles montreront à peuprès les mêmes stades de développement et de réaction aux facteurs climatiques servantd’indicateurs qui peuvent épargner des trajets tout en apportant l’information.Méthode des chemins: une autre méthode est de faire en sorte qu’un de nos chemins d’accès,ou de ballade, utilisé régulièrement, traverse toutes les différentes zones.

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L ’ application de la méthode de zonage en ville nous aide à décider comment installer noscultures selon l’endroit où se trouvent nos parcelles. Un bâtiment peut servir de zone 1 et unjardin ouvrier situé plus loin être installé comme zone 2.

PRINCIPE DE VOISINAGE: GUILDES Ce principe est un principe de placement et de fonctionnement. Une guilde est une associationpositive de plusieurs éléments autour d’un noyau central. Les différents éléments ont uneaction bénéfique sur le système qu’ils constituent, par leur effet de régulation, de protection,de stimulation,... Il peut être résumé par l’idée de mettre côte à côte des voisins qui sesoutiennent les uns les autres plutôt que de se nuire.Cette approche nous aide à créer des systèmes où la coopération entre les constituants est unaspect fondamental. Sa mise en œuvre est très simple : il s’agit de placer autour d’un élémentd’autres éléments, animaux, plantes ou systèmes, qui pourvoiront à ses différents besoins et senourriront de ses déchets. En étendant l’application de ce principe à tous les éléments il secrée une mosaïque d’interconnexions harmonieuses.

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PRINCIPE DE VERSATILITE: CHAQUE ELEMENT DOIT REMPLIR PLUSIEURSFONCTIONSCe principe de fonctionnement et de résilience dérive du principe d’économie et vise à éviterles dangers de la spécialisation, qui implique un très grand nombre d’éléments pour remplirtoutes les fonctions et une grande dépendance vis à vis de chaque élément. S’assurer quechaque élément remplisse plusieurs fonctions limite le nombre d’éléments spécialisésnécessaires ou le travail à assurer pour remplir les fonctions manquantes. Dans le même tempscela permet de trouver des éléments pour assurer le principe de résilience, que nous verronsplus bas, qui stipule que chaque fonction essentielle d’un système doit être assurée parplusieurs éléments.Ce pourrait aussi être un principe d’attitude gardant à l’esprit du permaculteur la nécessitéd’être un bon généraliste et de comprendre l’image d’ensemble avant d’être un spécialiste etde connaître parfaitement un détail.

Le choix et le placement d’un élément demande une grande attention et un grand soin. Autantque possible chaque élément devrait augmenter la productivité totale de notre système etréduire les besoins en matériel et en travail.Ce principe guide le questionnement du concepteur vers certaines questions spécifiques:- cet élément remplira-t-il un besoin ou une fonction importante... peut-il en remplir d’autres?- est-ce qu’un autre élément ou système peut apporter plus de bénéfices tout en remplissant lafonction première?- est-ce que cet élément peut être intégré de manière harmonieuse dans mon système?- puis-je trouver un endroit où ce constituant m’apportera plus de bénéfices?- comment puis-je l’intégrer et le connecter harmonieusement avec les autres éléments au seinde mon système afin de réduire mon travail, assurer ses besoins et utiliser ses produits?

EXEMPLE: Les plantes ont besoin, entre autres, d’humidité, de lumière et des différentséléments disponibles dans un sol fertile. Un plan d’eau peut fournir l’humidité et augmenterla luminosité en réfléchissant la lumière du soleil. De plus la biomasse produite sur et autourdu plan d’eau ( lentilles d’eau, comme wolffia arrhiza, spirodela polyrhiza,... azollaficuloides...)peut être un apport fertile pour les plantes. Ainsi le plan d’eau se trouve connectéaux cultures et subvient à plusieurs de leurs besoins. En cherchant un peu plus il est possible de trouver encore d’autres fonctions à notre pland’eau: il peut servir de réserve d’eau pour les abeilles et autres insectes, de source denourriture et de lieu de vie pour des canards, qui peuvent aussi remplir des fonctions dansnos systèmes de culture, des poissons (pisciculture), réfléchir la lumière vers l’intérieurd’habitations, ou servir dans le système de protection contre les incendies... De nombreusesplantes comestibles aquaphiles ou aquatiques ( comme le riz sauvage zizania aquatica, ou leNasturtium officinale) peuvent être cultivées dans les plans d’eau. Les marais qui peuventêtre créés autour peuvent accueillir une grande diversité végétale (palanthera dilatata, aliumvalidum...) et animale. On peut alors parler d’aqua-jardinage.

PRINCIPE DE REDONDANCE: CHAQUE FONCTION IMPORTANTE DOIT ETREASSUREE PAR PLUSIEURS ELEMENTSCe premier principe suit la préoccupation de bon sens d’assurer l’approvisionnement de toutce qui est essentiel à nos vies, ou à un système, par plusieurs moyens. Il assure la protectionde nos systèmes par la redondance des éléments importants, c’est à dire la multiplication deséléments qui assurent les fonctions vitales et premières, ou des sources d’approvisionnementpour les denrées les plus nécessaires.Si dans un système, les fonctions importantes ne sont assurées que par un élément spécialisé,

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il s’expose, en cas de disparition ou d’incapacité temporaire de cet élément, à ne plus pouvoirassumer sa fonction propre ou, pire, à sa destruction. Cet état de fait crée une dépendanceextrême vis à vis des différents spécialistes, et donc de l’environnement et des ressources quileurs sont nécessaires, et engendre une grande fragilité du système. En multipliant le nombre d’éléments en charge des fonctions essentielles, la pression de“travail” exercée sur eux diminue, la dépendance du système à leur égard aussi et, en casd’urgence, nous savons que nous pouvons nous appuyer sur d’autres sources. EXEMPLE: l’un des besoins vitaux des êtres vivants est l’eau. C’est également une ressourceimportante pour nos installations, nos cultures... Nous nous en servons pour boire, nous laver,cuisiner, irriguer,... Si notre système n’est approvisionné en eau que par une source unique,une panne ou l’épuisement de cette source va entraîner des conséquences très graves etdifficiles à vivre. Nous disons souvent en permaculture qu’il faut au moins trois sources indépendantesd’approvisionnement de nos besoins essentiels, et trois éléments différents d’un systèmequi en assurent les fonctions vitales.

Plus la formalisation de ce que nous comprenons est tranchée plus elle laisse de côté desinformations contradictoires : plus le cadre du dessin est petit, plus il ignore d’aspects dupaysage.

C’est la raison pour laquelle la permaculture ne s’appuie pas sur des techniques mais sur desprincipes. Ces principes eux-mêmes ne sont pas absolus mais servent de guides auconcepteur pour établir une relation entre des circonstances, un environnement, des êtresvivants, une manière de voir et comprendre le monde, et une vision qui sert d’objectif. Et quecette relation dépasse le cadre de l’enchaînement des causes et effets pour s’enrichir del’inspiration du concepteur et devenir une forme d’art.

Les techniques sont des cadres très précis et très limités qui ignorent le contexte. Elles sontles outils d’application. Les principes sont des modes de compréhension plus vastes et plus vagues, qui, de ce fait,intègrent plus d’éléments et ont un champ d’application plus grand, mais sont moinsintelligibles et plus difficiles à transmettre. Ils permettent d’embrasser une situation et dedonner une direction générale qui aide à sélectionner les options appropriées. Combinés auxobservations, ils permettent de définir des stratégies à partir d’un diagnostic, d’une situationet d’un inventaire des moyens. Les relations représentent les différents modes de communication entre des systèmes quichangent et réagissent les uns aux autres.Enfin, l’art apparaît quand la créativité personnelle, qui constitue l’aspect le moins facile àdéfinir, se marie aux relations, symboles, principes et techniques pour exprimer ce que chaquepersonne a à offrir d’unique. L’outil le plus défini agit sur la matière, le moins défini agit sur la perception du monde.

Le manque de techniques est donc moins important que le manque de stratégies, qui estmoins important que le manque de principes, qui est moins important que l’absence decompréhension du fait que tout est relation. La relation inclut la prise de conscience, laperception et la tentative de communication et de compréhension de quelque chose. Ellerésume la fin et les moyens de la permaculture: mettre en relation les éléments des systèmes etles systèmes entre eux afin de soigner la relation entre l’homme et la nature.

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La permaculture inquiète, au départ, car elle ne se focalise pas sur des techniques mais sur cequi inspire et gouverne l’usage des techniques. L’absence de formalisme technique et d’absolucrée une incertitude…Mais le manque de bagage technique se compense naturellement parl’expérience, l’observation, l’imitation et l’apprentissage. Une fois qu’il y a prise deconscience de l’existence ou de l’importance d’un aspect, la connaissance réelle qu’on enacquiert naît de l’observation que viennent compléter les apprentissages par transmission etexpérience.

EXERCICE: essayer de trouver derrière des règles, des techniques ou des méthodes, lesprincipes qui les inspirent. Par exemple un passage pour piétons et les feux de signalisationqui l’accompagnent se substituent au principe de vigilance et de protection de soi. Le dangerde la substitution est rendu évident quand les piétons cessent d’appliquer le principe pour negarder que la “technique”, traverser sur le passage clouté quand le feu est vert, en oubliantque le principe est motivé par les relations entre les éléments changeants de l’environnementque sont les piétons ou les animaux d’une part, et les cyclistes, les conducteurs, leurspassagers et leurs véhicules d’autre part. L’abandon du principe est source d’accidents dèsque quelque chose d’imprévu se produit. La même chose peut être observée pour la politessepar rapport au principe de respect, les gestes mécaniques de sécurité par rapport à lacompréhension de ce qui les motive,…

La permaculture prend le parti de ne pas développer de dogme simpliste, ni de crédo politiqueradical ni, au contraire, de compromettre ses principes éthiques. Elle sert avant tout de moyen d’action et de source de connaissance visant à changer lesfaçons de penser et d’agir. La caricature et l’extrême simplification que demandent ledogmatisme et le populisme sont incompatibles avec la permaculture. Donc elle ne présentepas de solutions absolues et simplistes, mais propose des moyens de trouver des solutions etde mettre en œuvre celles qui existent déjà, où et quand elles sont appropriées.

Nous entrons maintenant au cœur de la Permaculture, la conception et la mise en œuvre desécosystèmes humains durables. Cela sera expliqué à travers deux conceptions, une pour unprojet en ville, l'autre un projet en pleine campagne.

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Chapitre 3 COMMENT FAIRE UNE CONCEPTION EN PERMACULTURE

Besoin: Créer une conception pour un lieu avec une planification de sa mise en œuvre et de sonentretien.

Fonction :- La conception aide à l'installation de tous les aspects d'un projet. Le processus deconceptualisation permettra aux participants de bien définir leurs besoins et ambitions. Ceprocessus peut aussi aider les participants à mettre en place et à pratiquer la prise de décision et lagestion générale de leurs inter-relations. La mise en œuvre du projet sera facilitée par laconception.

Le processus de conception permaculturelle

Ce point constitue le cœur de la permaculture. Souvent le processus expliqué ci-dessous fait partied’une période d'observation pendant laquelle on ne fera pas de travaux sur le site (parfois il seranécessaire par contre de faire des travaux avec l'objectif d'arrêter la dégradation d'éléments sur lesite, comme le bâtiment ou des endroits affectés par l'érosion). Les observations vont continuerpendant toutes les saisons.

Les paramètres pris en considération sont nombreux, par exemple:-

Le siteLe solL'eauLe paysage (géomorphologie)Le climat et microclimatsLa flore et la faune

Social ÉnergieLégal TechnologieLes gens BâtimentLes cultures ConnexionsLe commerce La Finance

AbstraitChronologie d'action (timing)InformationÉthiques

Le processus de conception peut suivre la démarche suivante et sera expliqué par la suite à traversune conception faite pour un projet en ville.

Analyse, Conception, Mise en œuvre Entretien

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Projet permaculture en ville.

Plusieurs personnes souhaitaient créer une communauté extensive dans une grande ville. Ilshabitaient tous dans des maisons ou appartements qu'ils louaient.

Analyse .1. Vision, aider les personnes impliquées dans le projet à bien définir leurs ambitions

personnelles, pour elles et pour le projet.2. Bordures et limites du projet.3. Bilans de ressources, fuites et dépenses.4. Examiner et analyser en détail le lieu et les stratégies et techniques qui s'adapteront au

projet,

Vision

Approche en permaculture en généralLa première partie du processus de conception est d’identifier les ambitions des personnes quis’impliquent dans un projet. Chaque foyer devrait le faire : définir les choses qu'ils voudraientchanger dans leur vie et leurs rêves pour l’avenir. Ce processus doit aider ces personnes à bien définir ces ambitions, ces visions. Il ne suffit pas quequelqu'un s'exprime sur les choses dont il ne veut plus dans sa vie, il faut qu'il devienne précis surce qu'il veut. Si les 'clients' restent vagues sur leurs envies, cela peut rendre la conception difficilevoire impossible ! Souvent des individus ont des idées assez élaborées sur les choses qu'ils veulentchanger dans leur quotidien mais ils restent vagues sur ce qu'ils veulent avoir dans leur vie. Parexemple si un agriculteur souhaite changer sa façon de travailler la terre, de produire, leprocessus en permaculture sera d'aider cette personne à trouver comment il veut produire dansl'avenir. De choisir parmi toutes les formes de production mais aussi d'aider cet agriculteur à faireune analyse du système entier, à voir s'il y a d'autres fonctionnements qu'il veut changer aussi etpour aller vers quoi ?

C'est important aussi que tous les membres d'un projet soit très clairs sur leurs attentes dans ceprojet ainsi que sur la place qu'ils veulent y trouver.

Application de cette approche par ce projet.Les membres de ce projet en ville ont ainsi défini ces ambitions pour leur projet:-Que tout le monde soit formé en permaculture et aussi d'avoir accès aux avis d'un permaculteurexpérimenté.Réduire les besoins en énergie des foyersProduire autant possible leur propre nourriture.Créer un groupement d'achat pour acheter moins cher de la nourriture biologique.Créer un réseau d’entraide.Présenter le projet aux habitants du quartier et aux quartiers voisin.Créer de l’emploi.

Ils ont aussi fait un bilan des ambitions personnelles des personnes impliquées dans le projet.Ci-dessous, voici une liste des points qui se retrouvent sur les bilans de tout le monde.Dépenser moinsManger 'bio'

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Se déplacer moinsGagner de l'argent avec du travail 'écolo' et local.Faire partie d'un groupement solidaire et équitable.D'avoir accès à un réseau d'entre-aide.

Tous les participants au projet ont été encouragés à définir comment ils voulaient vivre et commentils souhaitaient s'impliquer dans le projet pour atteindre ces objectifs. Tous les foyers ont rempli unefeuille PABE.

La feuille PABE Sur une grande feuille de papier on dessine 4 colonnes : 1/ PLANTES, 2/ ANIMAUX , 3/BÂTIMENTS, 4/ EVENEMENTS. Les participants au projet y écriront alors toutes les choses qu'ilssouhaitent avoir sur le lieu et toutes les activités qu’ils aimeraient y mettre en œuvre. Les gens quine savent pas écrire peuvent faire un dessin. C’est le moment d’exprimer, pour tous, leurimagination.

Bordures et limites

Approche en permaculture en général

du lieu:-Nous voulons savoir où se trouvent les limites du projet. Soit les limites légales -par exemple si leprojet se trouve en ville, les limites géographiques définies par les gestionnaires du projet, unquartier, une immeuble etc. Parfois les limites n'ont pas de forme légale mais une forme qu’onpourrait qualifier de traditionnelle, comme entre deux tribus. Exemplifier.

Qu’il y ait consensus autour des limites d'un projet est très important, que ce soit du côté desporteurs du projet comme de celui du voisinage. Il peut parfois être judicieux de faire venir ungéomètre, même si cela peut s’avérer coûteux : on a ainsi vu en Turquie un projet où les limitesmarquées sur le plan et acceptées par les voisins n'étaient pas correctes. Suite à l'intervention dugéomètre, le projet à gagné environ 150m2 et 10 grands figuiers, présents sur ce territoirecontesté !

Il faut savoir exactement où se trouvent les limites mais aussi leur « nature » : est-ce que ce sontdes talus, des fils de fer, des barbelés, une route, un ruisseau? Où se trouvent les droits d'échelle?Que font les voisins au delà de ces limites ? Quelles sont les activités pratiquées aux alentours ?Quel usage est fait de ces limites par le voisinage ? Ces informations sur la nature des limites vont nous aider à trouver des idées pour se protéger dela pollution, des incendies où encore, du vent. On va aussi y trouver des stratégies pour produiresur ces bordures et ainsi, maximiser l’usage de tout l’espace.

Exemple. Les bordures en Bretagne sont souvent des talus constitués d’arbres et de plantes. Il

s’agit là de bordures traditionnelles et il y a tout intérêt à comprendre comment ellesfonctionnaient. En premier lieu, elles délimitent les champs, permettant une bonne gestion dupâturage par exemple. Les arbres, pour la plupart, sont des espèces caduques,entretenues dans un système de recépage : ils sont coupés pour faire du bois de

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chauffage, mais partiellement, de manière à ce qu’ils repoussent. Avant, il y avaitsuffisamment de végétation pour que les talus fonctionnent comme de véritablesbarrières pour le bétail. Aujourd'hui, comme il n'y a plus assez de végétation, il fautdu fil barbelé ou des clôtures électriques pour contenir les animaux. Ces talus avaient ainsi deux fonctions nettement identifiées : la délimitation desespaces et le maintien de réserves d’énergies combustibles.S’il s’agissait de recréer l’usage effectif de ces talus, la meilleure plante à mettreentre les arbres serait l'ajonc. Ses épines découragent les tentatives des animaux lesplus téméraires ! Par ailleurs, le mélange d’arbres et d’arbustes constitue un bonbrise vent, protégeant les animaux et les cultures. Finalement, nous savons quel'ajonc est une plante qui fixe l'azote, utile pour les arbres mais aussi pour leschevaux, qui apprécient le broyât d'ajonc, riche en protéine.

Des individus:-

Les traditions, pratiques culturelles et habitudes de vie des habitants sur un territoire donné sontintéressantes pour le permaculteur, qui pourra s’en inspirer, du moins les comprendre, pouradapter ainsi sa proposition technique aux personnes concernées. Les toilettes sèches par exemple,peuvent être construites et utilisées de différentes manières. Quelques questions permettront de trouver la forme la plus adaptée :

Sont-ils assis ou accroupi sur la toilette? Une construction plus solide est nécessaire pourune utilisation accroupi.

Ils se lavent ou ils s'essuient? L'humidité du mélange excrément/matière sèche sera plusélevé si les gens s'essuient, et l’expérience montre que ça peut permettre un compostageplus rapide.

Seront-ils d'accord pour manipuler un seau plein d'excréments ou d'urine? Si la réponse estnon, il faut que les gens n’aient besoin de gérer que la matière transformée aprèscompostage.

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La gestion d'un projet est parfois faite par une personne, parfois par un groupe. La planification etle choix des techniques d'un projet doivent prendre en compte le nombre, la force physique, lescompétences et les expériences des acteurs du projet. S’il y a peu de gens impliqués ou si leursforces physiques sont limitées, une mise en œuvre plus rapide est parfois possible grâce àl'organisation des chantiers participatifs ou par l’intervention de bénévoles. Un manque decompétences peut être comblé par des cours et des formations, le temps requis pour ces activitésdevant alors être pris en compte dans la planification de la mise en œuvre du projet.

Application de l’approche de ce projet.

Délimiter la zone du projet en ville (trouver ses bordures, son ampleur)Le groupe faisait de la recherche sur l'histoire de son quartier. Ils ont trouvé qu’avant l'expansion dela ville, le lieu était un village entouré par du terrain agricole et des vergers. Ils ont décidé de limiterleur zone d'action à une partie de cet ancien village qui compte aujourd'hui environ 1000 habitants. Il existait six 'Pub' positionnés dans un cercle et le groupe a décidé de considérer cettecirconférence comme la limite de leur 'bio-region' . Le groupe a organisé une grande promenade etun 'picnic' avec tous ses membres pour faire le tour de cette circonférence. Ce processus étaitimportant pour plusieurs personnes pour qui l'idée d'agir localement était le moteur de leur envie departiciper à ce projet. Ils se trouvaient avec un 'chez eux' plus grand que leur foyer mais pas tropgrand pour ne pas disperser leurs énergies.

Repérer les ressources

Approche en permaculture en général

Les feuilles de conception qui se trouvent en annexe aideront à faire les bilans nécessaires pour uneconception en permaculture. Le site d’un projet doit faire l’objet de plusieurs explorations. Il faudra noter sur un plan les localisations de toutes les ressources disponibles, ainsi que lanature de ces ressources, leur quantité et leur état en général. En permaculture les ressources ne sont pas que des bâtiments, un champ ou un plan d'eau maisaussi les micro-climats, la pluie etc. Les éléments suivants sont des ressources importantes àidentifier et à examiner.

La nature et l’état du solLe sol est examiné en plus grand détail dans le chapitre sur le sol. Il nous faut des données sur lepH, la perméabilité, la profondeur de la couche de humus et sur le sol en général et sescomposants : la répartition entre sable, limon et argile,

Les pentes et la géomorphologie généraleLes endroits plats sont rares. Les pentes affectent le ruissellement de l'eau de pluie, le mouvementdu matériel comme celui de la terre ainsi que le mouvement de l'air, l'air froid comme les vents. Lescartes disponibles montrent généralement les pentes en utilisant des lignes de courbes de niveau.Celles fournies par L'institut géographique National, d’une échelle de 1:25,000 sont assez biendétaillées pour nos besoins. Elles peuvent servir comme base pour le plan de conception.Cependant, les courbes de niveau indiquées sur ces cartes sont rarement assez précises pour laconception de certains éléments du projet, comme par exemple les baissières* et micro-barrages. Il

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y a des moyens simples pour trouver des courbes de niveau sur un site (Ils sont expliqués dans lechapitre sur l'eau).

ÉlévationIl y a un relation entre l'altitude et le température de l'ordre d'une réduction de 6,49 °C par 1000mètres (ICAO). Un grand projet peut avoir plusieurs climats, du fait de ces différentes altitudes.

OrientationUne orientation du terrain vers le sud (dans l'hémisphère nord) est souvent un avantage pour noscultures et nos habitations.

Flore et fauneTout au début du projet et avant que la mise en œuvre de la conception commence, il estsouhaitable de faire un bilan écologique, un dénombrement des espèces présentes et de leursconditions de vie. Tous les 3 ou 5 ans, ce bilan peut-être refait ce qui permettra de voir les effets denotre projet, positifs et/ou négatifs, sur les organismes avec qui il cohabite. Dans le cas où l'effetserait négatif, alors il faudrait repenser une partie du projet et la conception établie.

Pour réaliser le bilan écologique, il s’agit de noter sur un plan la position, la taille et les variétésde tout le monde végétal du projet. Ces arbres, arbustes et plantes sont la base des ressourcesvégétales du site et pourront notamment servir comme bio-indicateurs*. Des plantes ont tendance àpousser bien là où se trouvent les conditions auxquelles elles sont adaptées. Si nous trouvons qu'unchamp est rempli de certaines espèces de plantes ça peut nous donner des indications sur le sol, lemicro-climat, l'humidité et le niveau de la nappe phréatique. Les plantes pérennes sont les plusfiables comme bio-indicateurs, surtout si elles sont présentes en grande quantité. Ce n'est pas parcequ'une plante de rumex pousse dans un champ que ce champ est compacté avec un sol acide. Maiss'il y a beaucoup de rumex qui pousse en compagnie d'autres espèces, comme les chardons, ça peutindiquer en effet que ce champ a tendance à être humide, avec un sol acide et peut-être compacté.

Climat général et MicroclimatsLa Terre a des zones climatiques différentes, nous pouvons ainsi nous renseigner précisément sur leclimat en général d'un lieu ainsi que sur la végétation qui y est associée.

Il nous faut des renseignements sur les aspects suivants:-

Pluviométrie:-La station météorologique la plus proche peut nous donner certaines données par rapport à notrelieu. Plus la station sera loin du projet, plus il y aura des différences entre les données fournies etcelles effectivement valables et constatées sur le lieu. Il est donc important d'installer despluviomètres sur place pour obtenir des données plus précises.

Nos données sur la pluviométrie seront utiles pour calculer la quantité de pluie qui pourrait êtrerécupérée d'un toit, dans un plan d'eau, pour nos cultures. Le chapitre sur l'eau explique plus endétails ces éléments.

Le vent:-Le vent est mesuré en kilomètres par heure, en mètres par seconde ou en nœuds grâce à unanémomètre. Pour les conceptions que nous réalisons, nous nous servirons du kilomètre par heure.Des données sur la force et direction des vents sont disponibles dans les stations météorologiques.

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C'est également possible d'acheter un anémomètre, ainsi qu’une girouette, qui indique la directiondu vent. Pour nos conceptions il est nécessaire de connaître la nature des différents vents quiaffectent un lieu.

La direction du vent et surtout les vents dominants, Leur force en Km/hr. Parfois un lieu n'aura pas assez de vent pour rentabiliser une éolienne. La nature du vent :- froid/sec, froid/humide, chaud/sec, chaud/humide, pollué, bruyant.

Microclimats:-Les microclimats dépendent de plusieurs agents qui seront examinés dans le chapitre dédié. Durantla phase d'analyse et d'observation, nous allons noter où se trouvent les microclimats, leur nature(froid, poche de gel, humide, venteux, abrité, ombragé etc). Il faudra observer l'évolution de cesmicroclimats pendant les changements de saison et noter les détails marquants, par exemple,jusqu'à quand un endroit à l'ombre garde sa couche de neige. Toutes ces informations serontprécieusement notées et la position de chaque microclimat dessinée sur le plan du lieu.

CompétencesIl est nécessaire de faire un bilan des connaissances et compétences des acteurs du projet. Lesparticipants n'auront peut-être pas les savoir faire nécessaires pour tous les aspects du projet. Il y aplusieurs solutions : Les gens sur place vont suivre des formations ou des apprentissages.On peut recruter des nouveaux participants qui ont les compétences nécessaires. Ou embaucher des professionnels pour faire des travaux spécifiques.Ou organiser des chantiers participatifs avec des gens compétents.

BâtimentPendant la phase d'analyse nous ferons un bilan de tout qui concerne les bâtiments appartenant auprojet : leur emplacement, leur fonctionnement actuel ou historique, leur état, leurs tailles, leursorientations et leurs formes de construction. Encore une fois, il est bon d’observer le bâtiment durant tout un cycle saisonnier avant d’entamerdes transformations.

Finances

Le début d'un projetLa toute première phase est souvent l'achat d'un terrain, village ou bâtiment. Cela peut être aussi latransformation d'un projet, d’un lieu (par exemple un quartier en ville) ou encore d’une entreprisedéjà existante.

Le porteur du projet ne devra pas dépenser tout son argent dans l'achat d'un terrain ou d’un lieu :il aura ensuite besoin d’autres ressources pour commencer la mise en œuvre de la conception.Idéalement, il est précieux d'observer un lieu pendant tout un cycle saisonnier avant de l'acheter. Ilfaut aussi que les individus aient les moyens de vivre pendant cette période d'observation, qu’elle sedéroule avant ou après l'achat.

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La feuille 3 qui se trouve dans l'annexe peut aider à la création d'une projection financière. Cetteprojection devra prendre en compte les aspects suivants :-

Dépenses Le montant des charges sociales et du remboursement des prêts. Le montant des charges pour des services achetés comme l'eau, l'électricité, une connexion

internet, le téléphone…. (La conception aura comme objectif de réduire ces charges autantque possible).

D'autres dépenses comme pour le carburant. Le montant des investissements nécessaires pour le projet comme l'achat des matériels,

d'infrastructures (comme une éolienne)…pour la construction, l'entretien etc.

RevenusIl y a généralement deux formes de revenus : celui du projet et celui du participants au projet. Il y abeaucoup de formes d'organisation possibles. Par exemple les participants peuvent décider qu’ilsgagnent de l'argent grâce à leurs propres activités. Alors, ils payent un pourcentage au projet. Ilspeuvent aussi décider que tout sera partagé, donc tous leurs revenus seront consacrés au projet.Lorsque quelqu'un a besoin d’argent, cela sera déduit des comptes tenus en commun. Il est important que le projet ait assez de revenus pour couvrir l’ensemble de ses dépenses et pouravoir un surplus à investir dans son développement et son entretien. Donc dans le plan d'action il faut aussi prévoir:-

Des revenus disponibles pour payer les dépenses du projet Des revenus et surplus disponibles pour le développement du projet.

Une conception en permaculture doit avoir une bonne base financière, donc une projection fiscaleest essentielle pour une bonne planification de la mise en œuvre.Cette mise en œuvre se fera en plusieurs étapes. Idéalement, la première étape va commencer àdonner un revenu qui permettra ou aidera le financement de la deuxième étape etc.

ProduireEncore des bilans à faire, celui de l'énergie est expliqué dans le chapitre correspondant. Il nousfaut aussi des bilans sur la quantité de récoltes nécessaire pour nourrir tous les habitants etanimaux du lieu. Il faut aussi que ce bilan prenne en compte les variations éventuelles dans lademande en nourriture à cause des cours, et autres formes d’événements.

Application de cet approche par ce projet.Chaque foyer a fait un bilan de ses ressources matérielles et humaines.Le groupe ensemble a fait un bilan des ressources potentiellement disponibles dans son quartier :matériaux, terrain, bâtiments, arbres fruitiers... Ils ont aussi contacté des membres locaux desorganisations comme les amis de la terre, Greenpeace etc.

Conception

Approche en permaculture en généralUne conception en permaculture est composée de deux éléments principaux : un plan ou maquettedu lieu pressenti, ainsi qu’un document qu’on pourrait qualifier de « guide » et qui explique lesdémarches adoptées et comment le système va fonctionner. Il contient aussi une planification demise en œuvre et d'entretien. Ces deux outils permettront de donner une bonne intelligibilité de la

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manière dont le projet va être installé, de son développement et de la façon dont les individuss’intègrent au fonctionnement du système.

Les planifications de mise en œuvre permettent aux acteurs du projet de comprendre et de savoir letravail qu'il y a à faire et quand il faut le faire.

Le plan et le document sont les guides de création et d’utilisation d'un lieu en permaculture.

Le plan.Le plan ou maquette indique l'emplacement de tous les éléments déjà en place et qui serontinstallés (le document explique tous les interconnections et flux qui existent entre ces éléments). Ilmontre aussi les pentes et les secteurs.

Souvent, une maquette parlera beaucoup plus aux gens que des plans et des calques. Comme leséléments sont en 3 dimensions, ils pourront être déplacés au fur et à mesure pour bien trouver leurspositions optimales. Une maquette est faite à l’échelle et peut être construite avec une grandevariété de matériaux, en terre, papier mâché, plâtre etc. La construction d'une maquette et sonutilisation rendent le processus à la portée de tout le monde, même les jeunes enfants peuventparticiper, ce qui est plus difficile avec un plan.

Les méthodologies utiles pour une conception se trouvent dans l'annexe

SecteursLes secteurs sur un plan de conception montrent d'où viennent les vents différents, la différence dehauteur du soleil en été et hiver, et les secteurs à risque potentiels d’incendies (souvent le mêmesecteur qui indique la direction d'un vent chaud…).

Quelques approches pour aider au bon déroulement du processus de conceptualisation.

Analyse d'un élément.Cette démarche informe sur tous les besoins et les produits constitutifs du système. Ils peuvent être listés ainsi (le canard servant d’élément central dans cet exemple)

Besoins Caractéristiques (unique à la race)

Produits

nourriture plus carnivore fiente

eau race pour œufs plus que viande œufs

de la compagnie viande

abri plumes

Nous pouvons poursuivre cette démarche pour chaque élément dans notre système et aussi pour lesconstituants que nous pensons y introduire. Pour chaque besoin nous créons un flux depuis un autreélément qui va les remplir. Nous ferons pareil pour les produits : trouver un élément ou système quiva profiter de ces produits. Nous pouvons faire une sélection dans toutes les races de canard quisont disponibles pour trouver celle qui a les caractéristiques qui s’accordent le mieux avec nosbesoins. Par exemple un canard 'coureur indien' préfère les sources de protéine aux légumes, alorsil mange d’abord les limaces et leurs œufs. Ainsi de nombreuses personnes ont intégré ces canards

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dans leurs potagers et ont remarqué par la suite une absence des limaces.

Cette démarche s'adapte aussi à une analyse des machines, par exemple dans le chapitre 'habitat'pour une machine à laver.

Modélisation des flux des ressources vivantes.Nous allons créer un schéma qui montre tous les flux des ressources entre les constituants d'un lieuqui existe déjà. Sur la base de ce schéma, nous pouvons voir les flux qui fonctionnent bien, ceux quifonctionnent moins bien et enfin, ceux dont le lieu a besoin. Cette gestion des ressources nousdonne souvent l’indication des choix qu'il faut ainsi faire. Par exemple pour les déchets végétaux decuisine:

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Déchets → poules => œufs, viandeDéchets → compost => apport de fertilité pour le potager Déchets → bio-digesteur => méthane, apport de fertilité pour le potagerDéchets → système de pisciculture => poissonsDéchets → posés directement sur les plates bandes du potager => apport de fertilité pour lepotager

Les choix que nous ferons seront décidés par les besoins du lieu et les préférences des habitants.

Mise en œuvre

Approche en permaculture en général

Afin de déterminer où commencer et quels sont les éléments prioritaires, le design sera divisé enparties qui tiennent compte des capacités physiques et financières des installateurs.Les dépenses correspondantes peuvent être divisées en tranches, ainsi, soit les coûts de la phase 2peuvent être couverts par les revenus de la phase 1, soit la continuité du projet sera soumise à lamise à disposition de nouveaux fonds. .

L'installation de certains éléments sera faite selon la saison, les arbres plantés pendant l'hiver, lesplans d'eau, baissières et micro-barrages étant plutôt mis en place pendant les périodes sèches parexemple.

Il est judicieux de commencer la mise en œuvre avec la création des sentiers et chemins. Letransport de matériel et de machines sera plus facile par la suite. Quand les sentiers sont en place, onpeut continuer par la création des éléments liés à la gestion d'eau. Parfois, il faudra faire venir untracta-pelle. Le déplacement de cette machine coûte cher, il est donc intéressant de prévoir de toutfaire en même temps : es sentiers, chemins, barrages, baissières, terrassement etc.

Gestion de la mise en œuvre.1. Réunion tous les jours ou au minimum deux fois par semaine pour décider les chantiers

à faire2. A chaque réunion il doit y avoir des retours sur ce qui a était fait et ce qui n'a pas était

fait et pourquoi.3. La planification sera modifiée selon ces retours.

EntretienLe planning de maintenance, à court, moyen ou long terme et les tâches qui lui sont liées peuvent,selon le contexte, débuter avant que le design ne soit entièrement appliqué. Dans la conception setrouve une planification de l'entretien indiquant ce qu'il y a faire et quand.

A la fin du processus de conception nous aurons les éléments suivants : Un plan ou une maquette de la globalité du projet notant tous les éléments du lieu, ainsi que

les éléments qui y seront installés. On pourra utiliser des calques sur le plan de base pourbien identifier les différentes étapes au fil de la mise en œuvre.

Un document qui détaille les flux et les connections entre les différents éléments. Lefonctionnement de chaque élément et de chaque système sera aussi détaillé. Ce document estle 'guide d'utilisateurs' du projet, donc il explique le fonctionnement des structures visibles

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(bâtiments, jardins, forêts etc) et des structures invisibles (flux, timings, éthiques, gestion dela communauté).

Une planification de mise en œuvre ; ce document explique quand il faut faire quelquechoses et aussi le meilleur ordre à suivre pour faire la création du projet.

Une planification d'entretien, ce document détaille les travaux qui sont à faire et quand ilssont à faire pour la bonne gestion du projet.

Conception et mise en œuvre pour le projet en ville.

Avec les bilans de ressources, des besoins, des dépenses et aussi les listes des ambitions despersonnes en place, le groupe organisera des réunions pour faire la conception. On trouve ci dessousles décisions prises sur les différents aspects du projet et comment elles ont été mises en œuvre.

Planification de la mise en œuvre.

La première partie de la mise en œuvre était de décider comment le groupe va fonctionner,comment les décisions seront prises et comment les participants peuvent travailler dans ce projet.

Une grande astuce dans la permaculture est de réduire des besoins, en matière d’énergie, d’eau et detransport. Donc la deuxième partie pour la mise en œuvre était de travailler dans chaque habitatpour accomplir ces objectifs. Ces travaux ont était faits à travers une série de chantiers participatifs.

Par la suite, encore pendant des chantiers participatifs, les membres du projet ont dû travailler pourcréer des jardins potagers et aussi mettre en place des jardins potagers de type zone 1, c'est-à-diresur les immeubles et dans les jardins publics.

Pendant cette phase un groupe de travail mettait en place l'administration du SEL. Ce système futlancé quand les travaux sur les habitations et jardin potager était fini.

Par la suite les groupes de travail pour les initiatives différentes ont commencé la mise en œuvre deces projets.

Formation du groupe et organisation du mode de fonctionnement

Le groupe à décidé de créer une association avec un fonctionnement collégial. Les décisions prisesen consensus. Le grand groupe se divisait en groupes plus petits avec des zones d'action différentes.Toutes les deux semaines ils organisent une réunion de tous les groupes pour faire un bilan de leursinitiatives. A ce moment là un membre de chaque groupe quittera son groupe actuel pour faire partiependant les deux semaines suivantes d'un autre groupe.

Se former en permaculture et avoir accès aux avis d'un permaculteur expérimenté.Le groupe a contacté le réseau national de permaculture pour trouver un formateur, par la suite ilsont organisé un cours certifié de permaculture. Le formateur choisi acceptait aussi de devenir leursconsultant pendant les phases de conception et mise en œuvre.

Réduire les besoins en énergie.Le groupe à décidé quel était le foyer prioritaire pour ce travail. Celui-ci a été fait selon les bilans enconsommation présente par chaque foyer en relation avec les revenus du foyer. Donc la maison avec

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la plus grand dépense en électricité et gaz en relation à un revenu modeste était prioritaire.

La mise en œuvreComme le foyer était occupé par des personnes à revenu modeste il était important de trouver desmoyens d 'atteindre leurs objectifs sont trop des dépenses. Nous avons trouvé ces astuces:-

Pour l'isolation sous le toit nous avons demandé aux restaurants et bars du coin de garder lesbouchons en liège des bouteilles de vin. Quelqu'un du groupe passait chaque semaine pourles récupérer et en 6 mois nous avons pu accumuler assez de bouchons pour faire cetteisolation en les broyant.

Nous avons créé des mini-serres sur les plinthes des fenêtres qui faisaient aussi comme unesorte de double vitrage. Elles étaient faites avec du bois et des bâches de plastiquetransparent, deux matériaux de récupération. Nous avons fabriqué des volets isolants quiont était installés sur les fenêtres face au nord.

L'habitat était équipé avec une cheminée qui avait était bouchée. Sa remise en fonction étaitrelativement facile et un poêle à était fabriqué par un membre du groupe avec deux vieillesbonbonnes de gaz. Le bois de récupération pour le poêle était facile à trouver en ville.

Une bouteille de 2 litres remplie d'eau et fermée était placée dans la cuve de la chasse d'eaupour réduire la quantité d'eau qui sortait à chaque fois de la chasse. L'eau était conservéedans la baignoire et les habitants pouvaient aussi nettoyer les toilettes avec cette eau. Desdiffuseurs installés sur les robinets réduisent aussi la consommation en eau dans la salle debains et la cuisine.

Les habitants avaient un frigidaire avec un congélateur dont ils ne se servaient pas. Celui-cia était transformé en « cuisinière ». Les aliments comme le riz sont d'abord portés àébullition sur la cuisinière électrique et par la suite la casserole est placée dans lecongélateur qui conserve le chaleur pour finir la cuisson.

Produire autant possible sa nourritureQuand le groupe a fait le bilan des ressources disponibles dans son quartier il a repéré tous lesarbres et arbustes fruitiers, pour la plupart ils se trouvent dans les jardins des voisins. Par la suite ilsont frappé à la porte de chaque foyer qui avait une telle ressource pour demander si les fruitsétaient récoltés. Si ce n'était pas le cas, le groupe proposait de le faire et partageait la récolte entreeux et les habitants de la maison. Il se trouvait aussi que pas mal d'arbres fruitiers et des arbres à coque poussaient dans les lieuxpublics, comme les parcs et aussi sur des terrains à l’abandon. Ces fruits, noix et châtaignes ont parla suite fourni en partie les besoins alimentaires du groupe.

La mise en œuvreCertaines des maisons appartenant aux membres du groupe avaient un jardin, d'autres des toitsaccessibles. Une conception a été faite pour chaque jardin et il a été instauré une série de journéesde travail collectif. Au moins la moitié de chaque jardin a été transformée en jardin type zone 1. Lamême chose a était faite pour les toits et les balcons des autres foyers. Un mur peut être considérécomme un jardin vertical et après l'installation de la conception des plantes ont grimpé avec dutreillis sur la façade de la plupart des foyers. Un membre du groupe, formé en apiculture, a créé uneentreprise en plaçant des ruches sur tous les toits accessibles.

Le groupe a trouvé des jardins ouvriers disponibles mais à 5 kilomètres du projet. Suivant lesprincipes du zonage ils ont était transformés en jardin type zone 2 . Donc plantés avec des arbustesfruitiers et aussi des plantes qui demandent moins d'intervention et qui ne sont pas récoltées tous les

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jours, des pommes de terre et des courges par exemple.

Deux groupes d'achat ont était créés, le premier pour fournir des fruits et légumes, en travaillantavec un maraîcher qui avait ses terrains à 10 kilomètres du projet. L'autre pour fournir les alimentscomme la farine, riz, et autres produits secs, pour ça le groupe a contacté un grossiste en produitsbiologiques. Un membre du groupe a proposé une pièce chez lui pour le « magasin ». Chaquesemaine les membres du groupe passaient leurs commandes de fruits et légumes qui étaient livréset récupérés dans le magasin. Pour les produits secs et le lait de soja, le groupe a créé un fonds etavec ça ils ont acheté en gros les produits qu'ils voulaient. Ils étaient stockés au « magasin » quiétait en auto-gestion. Quand un membre du groupe voulait quelque chose comme de la farine il serendait au magasin, pesait la quantité qu'il voulait, le notait dans un carnet et le payait en laissantl'argent dans la caisse. Toutes les deux semaines un bénévole faisait les comptes et recommandaitles produits nécessaires.

Un membre du groupe avait une grande cuisine chez lui et un groupe de travail se rendait chez luipour transformer des surplus de fruits en confiture et compote et des surplus de légumes en puréeou soupe, le tout conservé dans des bocaux.

Créer un réseau d’entraidePendant la phase de conception le groupe a décidé que le meilleur moyen de créer un réseaud'entraide serait de mettre en place un système d’échange local (SEL) . Ils avaient tous travaillébénévolement dans des associations différentes et ils ont bien constaté que le désir de faire dutravail bénévole est quelque chose qui peut s’épuise avec le temps. Avec un SEL le travail ou lesbiens offerts accumulent des crédits qui peuvent être échangés contre du travail, services ou biensofferts par quelqu'un d'autre dans le système. Le permaculteur qui travaillait avec le groupe avaitbeaucoup d’expériences de création de SELs. Cette expériences lui a montré qu’une bonnedémarche pour créer un SEL s'est de mettre en place des événements de rencontre convivialeouverts à tout le monde dans le groupe mais aussi aux autres habitants du quartier. La mise en œuvreDes personnes du groupe se sont proposées pour faire l'administration et les comptes nécessaires aubon fonctionnement du système. Par la suite, à travers des soirées rencontre, des jeux et desdiscussions 170 personnes se sont inscrites dans le SEL. Les administrateurs produisaient par lasuite sur une page web une liste de tous les services et biens offerts par les membres.

Présenter le projet aux habitants du quartier et aux quartiers voisinLe groupe a bien constaté l'importance de s’intégrer dans le quartier où il se trouvait ; il ne voulaitpas devenir isolé et perçu comme une bande d'hippies ou autre chose du genre. Ils étaient trèsconscients aussi de la valeur des connaissances et des expériences des personnes de tout âge etvoulaient en profiter mais aussi partager leurs propres savoir faire et rendre le projet ouvert etaccessible à tout le monde.

La mise en œuvreLe groupe a commencé à organiser des soirées portes ouvertes une fois par mois. Ils ont invité àchaque fois un animateur pour donner une conférence sur une thème spécifique comme par exemplel'apiculture, les énergies renouvelables, le compostage etc. Chaque soirée se terminait par un repaset une discussion générale.

Des membres du groupe se sont procuré une grosse photocopieuse avec l'objectif de produire untract sur la permaculture et de produire tous les deux mois un bulletin d'information sur le projet et

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les initiatives du groupe. Ils ont décidé par la suite d’amener des produits faits par le groupe avectract pour les vendre sur foires, marchés et événements revendiqués 'écologiques'.

D'autres personnes dans le groupe se sont proposées pour donner des cours de deux jours d'initiationà la permaculture, pas que pour les gens du quartier mais ouvert au grand public. Elles se sont aussiproposé comme conseilleurs pour d'autres groupes qui voulaient mettre en place des projets dumême style que le leur.

Un membre du groupe s’est proposé pour faire partie du conseil d'administration du réseau nationalde la permaculture. Celui-ci avec l'objectif d’échanger des expériences avec d'autres projets et derester en contact avec eux. Aussi de créer un réseau d'entraide pour des projets à plus grandeéchelle.

Créer de l’emploi.Pendant le processus de conceptualisation les membres du groupe ont constaté que les initiativesproposées vont créer des postes qu'il faut remplir. Par la suite il faudra trouver un moyen pour queces postes deviennent rémunérés. SEL:- des postes créés pour son administration, ils seront rémunérés à l’intérieur du système parune « dîme » offerte par chaque adhérent en proportion avec leurs échanges. Le SEL avait adoptéaussi le système de « crédits fondants » : pour éviter que des personnes accumulent des crédits, au-delà une certaine somme ils sont « taxés » à x%. Les crédits ainsi taxés arrivaient dans le compted'administration pour aider à payer les administrateurs.

Plusieurs membres du SEL, avec l'aide de tout le monde, ont lancé leurs propres entreprises : ilsproposaient leurs services et produits dans le SEL.

AlimentationTout le monde ne veut ou ne peut jardiner. Certains membres du groupe se proposaient de prendreen main toute la production locale des fruits et légumes, en demandant de temps en temps l'aide detous les membres du groupe. Par la suite ils ont proposé des paniers de fruits et de légumes auxadhérents du SEL et les vendaient aussi aux autres habitants du quartier.

Pour mieux accueillir les soirées mensuelles une importante maison fut transformée en café-restaurant. Les travaux ont été réalisés à travers le SEL par des personnes compétentes dans lebâtiment. Finalement ce lieu est devenu ouvert plusieurs jours par semaine au grand public et cetteinitiative a créé 3 emplois salariés.

Quand le projet a été bien avancé, avec beaucoup d’initiatives en place les membres du groupe ontorganisé un réunion avec les autorités municipales pour leur présenter le projet et voir comment ilspouvait travailler ensemble. Avant d'assister à la réunion le groupe prépare ces propositions:-

Que la municipalité plante des arbres utiles plutôt que des arbres simplement décoratifs. Que le groupe crée des jardins potagers et vergers dans les parcs et aussi prenne en main la

gestion des espaces verts du quartier, y compris les pelouses autour des immeubles, làencore pour créer des jardins potagers et des jardins forêt.

Que le groupe prenne en charge un ou plusieurs bâtiments appartenant à la municipalité pourcréer des lieux de rencontres, des ateliers, studio de répétition pour des musiciens, théâtre etsalle de résidence, cuisine pour la transformation des fruits et légumes et aussi pour créerdes abris temporaire pour des personnes sans logement (la cuisine servira aussi pour fairedes repas pour ces personnes).

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Plus généralement de travailler avec les fonctionnaires pour réduire la consommation enénergie, en eau et différentes choses utilisées dans les bureaux de la Mairie comme lepapier.

La Mairie s’est révélée très accueillante pour les initiatives du groupe et plusieurs projets ontcommencé par la suite. Malheureusement après les prochaines élections d'autres personnes ont étéélues et elles étaient beaucoup moins favorables au projet. Le groupe a alors décidé de mettreplusieurs de leurs projets en pause en attendant un climat politique plus propice.

Des difficultés rencontrées par le projet

SEL. Certaines personnes ont eu des difficultés à trouver quelque chose à offrir dans le système etmême à comprendre comment fonctionne le SEL. Les administrateurs ont proposé aux personnesqui maîtrisaient bien la marche du SEL d’aider les gens qui le maîtrisaient moins bien et detravailler avec eux pour trouver des biens ou des services qu'ils pouvaient proposer. Par exempleune dame de 72 ans pensait qu'elle n'avait rien à offrir dans les échanges, pourtant elle comprenaitbien le système. Un peu de recherche a révélé qu'elle avait de l’espace chez elle, qu’elle aimaitbeaucoup les enfants et qu'elle a vécu une vie riche d’expériences intéressantes. Le groupe a installéune crèche chez elle et deux fois par semaine des enfants pouvaient aller chez elle pour jouer etécouter ses histoires.

Nous avons fait plusieurs présentations du SEL au public ; une présentation faite dans un Pubfréquenté pour la plupart par des motards genre « Hells Angels » était une expérience intéressantepour les animateurs. Les jeux qu'ils ont proposés ont eu un succès limité, mais par la suite certainsd’entre eux sont venus s’impliquer dans des projets du groupe.

Système de paniers de légumes. Les personnes qui s'occupaient de cette initiative ont vite constaté que d'avoir plusieurs endroits enculture leur donnait beaucoup plus de travail. Finalement ils ont pris en main la gestion d'une petiteferme à l’abandon à 20kms du quartier. Les jardins potagers ainsi libérés en ville ont ététransformés en forêt jardin. Deux des foyers mettaient une partie de leurs récoltes à vendre à prixlibre sur des petits stands à l'entrée de leur jardin. Les personnes qui achetaient ces produitslaissaient l'argent dans une boite en métal qui se trouvait sur le stand, pendant un an, même dans cequartier de la ville connu pour un taux de crime et violence important, personnes n’a volé cesboites.

Gestion du groupe.

Parfois il y a avait des grandes difficultés parmi les individus du groupe. Une personne qui faisaitpartie d'un projet du même genre et qui habitait pas loin se proposait d'intervenir dans des situationsdifficiles en tant de modérateur. Un membre du projet se proposait pour offrir le même service àl'autre groupe. L'effet d'avoir quelqu'un impartial et pas impliqué dans les processus du groupe, quiassiste et guide les rencontres entre des personnes en difficulté suffit pour la plupart des cas à aiderces personnes à résoudre leurs problèmes. Parfois cette approche ne suffit pas, surtout dans les casde rupture des couples et de temps en temps certains personnes préfèrent quitter le groupe. Pour laplupart ils partent pour rejoindre un autre groupe ou pour mettre en place leurs propres initiatives.

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Chapitre 4

L'eau

Commençons par rappeler un point que peu de personnes ont conscience :L’eau sur la planète Terre est un élément présent en quantité finie ; cela veut dire que depuis le BigBang il n’y a eu ni création ni perte d’eau et cela durera jusqu’au big bang final :L’eau est le cycle fermé absolu : il n’y a aucune création d’eau et toute perte d’eau est recyclée.Il est donc indispensable de protéger cet élément que nous allons utiliser et ré utiliser tout au longde la vie de notre planète.La conscience que nous devrions avoir du fait que l’eau que nous allons boire a déjà servi X foisdepuis la formation de notre planète et devra encore servir jusqu’à l’extinction des feux pourraitnous amener à être plus attentifs aux usages que nous en faisons !

Besoins:- Irrigation, systèmes d'aquaculture, eau potable, eaux pour usages domestiques et dansdes ateliers.

Fonctions de l'eau:- La vie, production d’énergie et de la nourriture. Loisir, beauté et la créationécosystèmes complexe.

Un système de gestion d'eau efficace est essentiel pour le bon fonctionnement d'un projet. Laplupart des formes de vie sur terre font partie du cycle d'eau planétaire. Nos activités socio-économiques, industrielles, agricoles, domestiques, interviennent dans le cycle d'eau.

Bref rappel du cycle d'eau : Évaporation de la merPrécipitations dans la mer.Précipitations sur la terreÉvaporation.Ruissellement, ruisseaux, rivièresInfiltrationsNappes phréatiques.

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Source d'eau Volume d'eau (km3)

Océans, mers, et baies 1,338,000,000

Calottes glacières, glaciers et neiges persistantes 24,064,000

Eaux souterraines 23,400,000

Eau douce 10,530,000

Eau saline 12,870,000

Humidité dans le sol 16,500,

Pergélisol , permagel , permafrost 300,000,

Lacs 176,400,

D'eau douce 91,000,

D'eau saline 85,400,

Atmosphère 12,900,

Eau marécageuse 11,470,

Rivières 2,120,

Eau biologique 1,120,

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TOTAL 1,386,000,000,Source: Gleick, P.H. 1996: Water ressources; Encyclopedia of climate and weather. Editor: S.H Schneider, OxfordUniversity Press, New York, volume 2

Un projet en permaculture va intervenir aussi dans le cycle d'eau terrestre mais souvent d’unemanière très différente de nos systèmes actuels. Les structures de gestion d'eau que nous créonspeuvent être visualisées comme la circulation sanguine et le maillage veineux, elles sont souventtrès complexes.

Astuces permaculture:- Un site aura un minimum de 15% de sa surface consacrée à une forme ou autre de structureaquatique.Un lieu devrait être capable de fournir tous ses besoins en eau et de rendre propre cette eau avantqu'elle ne parte sur le terrain.

ConceptionFonctions de l'eau.

La vie; la bonne gestion de l'eau sur un site permet le développement d'un écosystème pluscomplexe. L'eau c'est la vie.

Énergie; un bon système d'eau ressemblera d’une certaine façon au système vasculaire, lacirculation de l'eau se fera autant que possible par gravité, c'est à dire que nous essaierons destocker l'eau en amont des endroits où cette eau sera utilisée pour qu’elle puisse descendre sanspompage.Tous les éléments qui ont des besoins en eau seront connectés au circuit de micro-barrages, plansd'eau, réserves d'eau et les systèmes de recyclage de l'eau et de transport de l'eau.

La première démarche dans la conceptualisation d’un système d'eau est de faire un bilan des besoinsde chaque élément du site. Nous allons trouver des démarches pour réduire nos besoins en eau etparallèlement, installer par préférence des éléments qui sont le moins gourmands possibles. Parexemple, par rapport à nos cultures nous pouvons nous poser quelques questions:- Est que j'ai besoin d'irriguer mes cultures ou sera-t-il possible de trouver des stratégies grâce

auxquelles les plantes trouveront leurs besoins en humidité du sol sans mon intervention?(Quelques réponses à cette question se trouvent dans le chapitre sur le sol).

- Les cultures ont besoin d’humidité mais aussi d'oligo-éléments : il y a-t-il un moyen d'enrichirl'eau disponible pour les cultures d’oligo-éléments produits ou recyclés dans le système?

- Sur le site il y a des zones humides (donc des endroits où la nappe-phréatique approche ou dépassele surface du sol) ai-je besoin de les drainer ou est-ce qu’il y a des cultures adaptées à ce genrede milieu? Il faut ainsi avoir en tête que ces endroits sont souvent très propices aux plans d'eau.

Pendant l’étape « Analyse » de notre site, nous avons fait un bilan de toutes les zones humides etsèches. Les sources d'eau sont notées et nous avons des données sur la pluviométrie du lieu.L'analyse de chaque élément dans le système nous a donné aussi de l'information sur les besoins eneau de ces éléments, nos cultures, les animaux, les habitations et les activités. Les caractéristiquesspécifiques à chaque élément ou activité nous indiquent aussi la qualité d'eau nécessaire à leur bonfonctionnement. Par exemple, l'eau pour la cuisine a besoin d'être plus pure que celle utilisée pourla douche. Nous avons aussi, suite à ce processus de conception, l'information de la qualité de l'eau

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qui sera produite par des éléments ou activités du projet. Par exemple, une cuisine a tendance àproduire une eau qui est riche en oligo-éléments, grâce à l'eau de cuisson, l'eau de la vaisselle et dunettoyage des légumes qui sont jetées dans l’évier. Il sera alors efficace de faire un flux d'eaudepuis la cuisine vers des cultures.

Il y a plusieurs sources d'eau qui peuvent fournir les besoins des activités d'un projet :précipitations, ruisseaux/rivières, des sources et la nappe phréatique.

Précipitations:-,La pluie, la neige, la grêle et la rosée du matin. La pluie est très souvent la plus grande source d'eaupar précipitation, suivie par la neige, il y a même des endroits sur Terre où c’est la rosée qui fournitl’essentiel des disponibilités en eau. Par exemple la précipitation annuelle moyenne en GranCanaries est de 134 mm, par comparaison celle de Marseille est de 554,6 mm ! Si nous examinons la qualité de l'eau de pluie nous trouvons qu'elle est bien adaptée pour uneutilisation directe dans les cultures.Par contre, il faudra une légère filtration pour les douches et bien filtrer les eaux de la cuisine.

Exercice pratique

La fabrication d'un pluviomètre est assez simple. Découpez soigneusement la partie haute d’une bouteille d'eau transparente, à fond plat. Retournezla partie haute et reposez la dans la bouteille d'eau pour créer "un entonnoir". Faire des traits surla côté avec un marqueur, pour indiquer chaque millimètre. Fixer le pluviomètre sur un poteau afinque la surface du bord soit entre 0.5 et 2 mètres du sol. La distance entre le pluviomètre et unobstacle comme un bâtiment, des arbres ou une haie devrait être plus que quatre fois la hauteur decet obstacle. Dans les zones où il y aura beaucoup d’évaporation mettez quelques gouttes d'huiledans le collecteur, ça fera un film sur la surface qui limitera beaucoup l'évaporation. Il faut prendredes résultats régulièrement, noter la hauteur atteinte sur le cylindre pour connaître la quantité depluie tombée, par exemple chaque semaine. Ces chiffres seront en millimètres et pourront êtreconvertis en litres par mètre carré.

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L'eau qui arrive sur le site par des rivière ou ruisseaux devra être analysée pour son contenu deproduits chimiques et azote. Cette eau ne devrait pas être bue directement sans traitements, il suffitqu'un animal meure et tombe dans la rivière en amont du site pour que l'eau soit contaminée.Généralement si sa charge de produits chimiques est minimale cette eau est bonne pour les cultures.Pour les habitations elle devrait être très bien filtrée ou même pasteurisée.

La production par l'eau d'électricité ou de la force motrice demande un bilan du débit de la rivièreou ruisseau et de le refaire à plusieurs reprises pendant l'année car le débit peut être très différentselon la saison. Une pompe bélier* peut pomper de l'eau s'il y a un flux d'eau suffisant. Uneestimation du débit d'un cours d'eau peut être faite suivant l'approche expliquée dans le sous-chapitre sur l’hydro-électricité

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Les sourcesIl y a de l'eau de pluie qui s'infiltre dans le sol, la plupart de cette eau va commencer un mouvementdans le sol qui va suivre plus ou moins le contour du paysage. Il y a parfois des zones imperméablesdans le sol qui à un moment donné approchent la surface donc l'eau est transportée aussi vers lasurface et là où il y a des failles une source se formera. Si le site du projet est relativement haut dans le paysage, il y a peu de choses qui peuventcontaminer l'eau qui arrive en amont dans la nappe-phréatique, l'eau qui sort d'une source peut êtrede très bonne qualité. Nous ferons une estimation du débit de chaque source comme expliqué ci-dessous.

Nous utilisons la nappe-phréatique par la construction d'un puits ou par un forage. C'est bien de serappeler que l'eau dans la nappe phréatique est en mouvement donc comme pour les rivières et lessources, l'eau peut-être contaminée.

Stratégies pour la gestion de l'eau.La construction de certaines des structures expliquée ci-dessous demande de bonnes connaissances techniques et del'expérience ; il ne faut donc pas hésiter à demander des avis d’experts.

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Exercice pratique

Comment trouver une courbe de niveau.Nous nous servons des courbes de niveau pour plusieurs stratégies de gestion de l'eau. Une courbede niveau est une ligne qui connecte des points qui sont tous à la même altitude. Nous nousservirons de deux outils principaux qui peuvent être fabriqués chez soi, Un niveau laser est l'outil lemieux adapté sinon on peut utiliser une fermette à niveau ou un niveau à eau.

La fabrication d'une fermette à niveau est expliquée dans le chapitre sur la conception.

application On plante un piquet dans le sol pour indiquer le début de la future courbe de niveau On place un pied de la fermette à côté du piquet Tout en gardant le premier pied bien en place on monte et on descend l'autre pied sur la

pente afin que le plomb soit aligné avec le trait sur la latte horizontale. On plante un autre piquet là où se trouve le deuxième pied. On faire pivoter la fermette en gardant le deuxième pied bien en place On refait les étapes 3,4 et 5 afin de tracer une ligne avec les piquets. Cette ligne est une des

courbes de niveau de cette pente.

Une description du niveau à eau se trouve dans le chapitre sur la conception.

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L'utilisation de cet outil est en gros comme pour la fermette à plomb. Il faut deux opérateurs quicommuniquent entre eux les niveaux d'eau dans les tubes respectifs, celui qui n'est pas au pointd'origine de la courbe va déplacer sa latte pour que les deux niveaux soient identiques. Quand unopérateur se déplace pour commencer à trouver le prochain point sur la courbe il faut que les tubessoit fermés pour empêcher un éventuel débordement de l'eau.

Accumulation de l'eau dans le sol pour mes cultures.La quantité d'eau retenue en forme d'humidité dans les sols est estimée à 16,500 Km3 avec untemps de résidence d'entre 1 et 2 mois selon le type du sol. Pour les systèmes permacoles, le sol estconsidéré comme le lieu de « stockage » d'eau le plus important. Par la suite je vais discuterplusieurs approches pour augmenter l'infiltration de l'eau dans le sol et ainsi réduire le ruissellement

Exercice pratique

Test pour le niveau de la nappe phréatique

Creusez un trou pendant une saison sèche, essayez de ne pas compacter le sol aufond ni sur les côtés. Un trou de 1m et entre 10 et 20cms le large suffira.

Attendre au moins 24 heures et si le trou se remplit d'eau, la nappe phréatique à cetendroit est près de la surface. Dans ce cas, la construction des sillons isoplèthes oudes baissières est contre-indiquée.

Sillons isoplèthes (d'altitude)Le ruissellement de l'eau descend les pentes ; un sillon qui suit une courbe de niveau (isoplèthed'altitude) va intercepter l'eau et la faire pénétrer dans le sol. La stratégie est de créer de nombreuxsillons isoplèthes le long de la pente. Les sillons sont créés par une sorte de charrue qu’on appelleune sous-soleuse. Il est possible de se servir de chisels (un outil utilisé en agriculture pour le de-compactage d'un sol)* mais il y a des outils développés en Australie, mieux adaptés. L'objectif estde créer des sillons très nets, sans faire remonter des blocs de terre et avec un minimum debouleversement de la surface. Ce travail se fait quand le sol est humide mais pas saturé, parexemple en fin d'hiver ou au printemps. Une démarche possible est de faire des sillons au printempsà 10cm de profondeur. Il faut ensuite refaire le travail à la fin de l’hiver à 20cm. Quand il y a unebonne croissance de l'herbe, les animaux peuvent y paître. Sinon, on laisse les plantes monter enfleur et on les coupe. La masse racinaire est plus importante en période de floraison, beaucoup desracines vont mourir et se décomposer. Les sillons augment la perméabilité du sol, pour l’eau comme pour l’air. La température du solremonte plus rapidement au printemps par l’activité biologique et aussi grâce aux tunnels d'air dansles sillons. La création d’humus est plus rapide et la capacité du sol à retenir l'eau est augmentée.Cette pratique fait aussi partie des approches de réhabilitation du sol.

Pour les surfaces moins grandes, il y a d'autres techniques. La perméabilité du sol peut être améliorée en l'ouvrant avec une grelinette (une fourche avec deuxmanches et entre 3 et 5 dents, inventée par M. Grelin), l'idée étant de ne pas retourner la terre maisseulement de la rendre plus meuble. Comme avec les sillons isoplèthes cette technique permet auxplantes de développer un enracinement profond. Certaines plantes jouent ce rôle là aussi. Nous allons choisir des plantes annuelles qui ont desracines pivot importantes comme le Daikon (Raphanus sativus var. Longipinnatus). Les plantespeuvent être coupées ou mangées. Les racines elles, sont laissées dans le sol et vont se décomposer

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sur place, ce qui augmentera la perméabilité du sol.

Plates bandes isoplèthes.Il s’agit de créer des plates-bandes et leurs sentiers correspondants qui suivront les courbes deniveau. Les sentiers, qui sont creusés, permettent l'infiltration d'eau dans le sol. Si par contre nouscréons des sentiers qui ont une pente la pluie va ruisseler dans le sens de la pente et créer del'érosion.

Baissière (swale)En gros c’est un fossé avec un fond perméable qui va suivre une courbe de niveau, sa fonction étantle rechargement de la nappe phréatique. Elle se compose d'un fossé et d’une butte.

La construction est simple:-

Nous commençons par trouver les endroits où une baissière nous sera utile. Il y a quelquesquestions à se poser:-

Est que c'est que le sol bénéficiera d'une augmentation de son humidité? Permet-il une amélioration significative du sol pour un minimum de travail?

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Sera-t-il possible de se servir de la baissière et de sa butte pour autre chose? Est-ce qu'on peut construire une baissière dans cet endroit sans qu’elle devienne un danger

pour le site lui même ou pour les individus circulant sur le lieu?

Avant qu'une décision ne soit prise sur un emplacement, il y a une autre considération trèsimportante : il faut que la baissière soit équipée d'un trop-plein (un point dans la structure où l'eaupeut déborder dans une manière contrôlée)*. Idéalement le trop-plein sera situé là où l'eau pourradéborder et couler sur le terrain, dans un endroit qui a une pente inférieure à 1:250. Ainsi il n'y aurapas de dégâts créés par le mouvement d'eau en cas de fortes précipitations. C'est possible aussi quel'eau qui déborde coule dans une autre baissière ou un plan d'eau, qui auront leurs propres trop-plein. Le niveau du trop-plein est 20cms plus bas que le dessous de la butte et d'environ 2m delarge, si la longueur de la baissière dépasse 50m c'est mieux d'avoir deux trop-pleins, un à chaquebout de la butte. Le trop-plein est fait avec des matériaux qui peuvent résister au ruissellement, parexemple en pierre.

Les baissières ont une grande variété de dimensions, d’1 mètre de large pour le fossé jusqu'àplusieurs mètres Les dimensions d'une baissière dépendent des critères suivants:-

Une baissière sur un sol argileux sera plus profonde que sur un sol plus perméable comme un solsableux. La profondeur donne plus de temps à l'eau pour infiltrer un sol moins perméable. Parailleurs, l’évaporation de l'eau est aussi réduite.

Une baissière peut être vue comme une gouttière, il y a des calculs très précis que nous pouvonsfaire mais le suivant donne des résultats assez probants pour la plupart des projets.

Estimation d’une quantité d'eau depuis un champ:-Quantité d'eau m3 = pluviométrie (mm/semaine) * surface (m2) * coefficient (% de l'eau quiruisselle).

Estimation du coefficient

Pente Bon perméabilitégranulométrie grosse

Perméabilité moyenmélange degranulométrie

Perméabilité lentegranulométrie fine

Perméabilité pauvrefort en argile

0-1% 0,049 – 0,09 0,07 – 0,12 0,11 – 0,16 0,15 – 0,20

2-6% 0,09 – 0,14 0,12 – 0,17 0,16 – 0,21 0,20 – 0,25

+6% 0,13 – 0,18 0,18 – 0,24 0,23 – 0,31 0,28 – 0,38Source : storm drainage design manual, Eerie and Niagra counties regional planning board.

Il nous faut un demi cylindre (la baissière) qui peut accueillir cette quantité d'eau Le volume contenu par un demi cylindre peut être calculé ainsi πr2h/2

ExempleParis:- la pluie la plus forte pendant une période de 5 ans = 43mm (par m2) et pour un terrain de100*100 m et 80% de la pluie sera infiltrée.43mm * (100m * 100m) * 0,2 = 43 * 10,000 (1Ha) * 0,2 = 4300 m3 d'eau en 24hrs.Donc 2 baissières devront avoir une taille de 12m de largeur * 100m * 3m de profondeur (soit une

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capacité d'environ 2211m2 chaque)3 baissières devront avoir une taille de 9m * 100m * 2,5m (soit une capacité d'environ 1442m3chaque)4 baissières devront avoir une taille de 6m * 100m * 2,5m (soit une capacité d'environ 1075m3chaque)

Dans ces calculs il y a deux marges de sécurité : Nous avions pris en considération un orage avec une très forte pluie (pour Paris le mois de mai estgénéralement le plus pluvieux et c'est en moyenne 63,6mm). La baissière ne sera pas étanche mais perméable. L'eau qui y coule s’infiltra dans le sol. Des marges de sécurité et le trop-plein sont essentiels car si l'eau déborde de la baissière, la buttesera détruite. La terre de la butte sera perdue et il faudra tout reconstruire.

Construction d'une baissièreLa courbe de niveau est indiquée par des piquets, un fossé est creusé, soit avec un tractopelle soitavec des pelles. La profondeur du fossé est uniforme sur sa longueur. La terre creusée est posée àcôté du bord le plus bas du fossé pour former une butte. Nous pouvons augmenter la perméabilitédu fond du fossé en ouvrant le sol avec une grelinette. La butte sera mulchée*(le mulchage estexpliqué dans le chapitre Sol et plantée avec des arbres qui donneront de l'ombre sur le fossé de labaissière. Le champ après la baissière est planté lui aussi avec des arbres et arbustes ou bien cultivé.CroissantMême une pierre ou un morceau de bois posé sur une pente va réduire localement la vitesse deruissellement de l'eau. Un croissant est une muraille courbée. Il peut être construit avec des pierresou des branches tressées. Quand l'emplacement est déterminé, il faut commencer par ouvrir le solavec une fourche pour le rendre plus perméable. Par la suite construisons la muraille. La taille estsouvent autour de 2m entre les deux pointes et ça monte à entre 50 et 80cm pour la partie la plushaute. Un arbre (ou arbuste) est planté au milieu du croissant. Le sol est couvert d’une coucheépaisse de mulch. Normalement il y aura nombreux croissants tout le long de la pente. La distanceentre eux dépend du diamètre du houppier de la plante à maturité. Par exemple l'arbre aura undiamètre houppier de 5m = un rayon de 2,5m, avec une marge d'environ 0,50m entre les branchesde cet arbre et son voisin il faut une distance d'au moins 5,50m entre les croissants.

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Gabions

Un gabion est un casier, souvent en métal qui est rempli de pierres. Nous pouvons créer une barrièreperméable avec une muraille faite des gabions. Comme avec une baissière ou un croissant, cettemuraille va réduire la vitesse de ruissellement, aider à l'infiltration d'eau et ainsi augmenter lafertilité du sol par sédimentation, l'eau de ruissellement devient chargée en matière organique. Lacapacité de l'eau à transporter des matériaux est fonction de sa quantité et de sa vélocité ; quandl'eau rencontre un obstacle sa vitesse est réduite ce qui réduit aussi sa capacité d’érosion. Une partiede la matière transportée par l'eau sera alors déposée derrière l'obstacle.

Stockage d'eau.

Voici maintenant une présentation des structures dédiées au stockage de l’eau en surface.

Plan d'eauNous trouvons dans des fermes des bassins de récupération d'eau. Ils sont souvent de forme carréeet dimensionnés par rapport aux besoins du lieu et au budget du projet. Pour la plupart ils sontéquipés d’une pompe qui va envoyer l'eau dans un système d'irrigation. Cette forme de bassin setrouve rarement dans un système permacole où nous cherchons à avoir plusieurs fonctions pourchaque élément.

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Avant toute construction, voici quelques questions à se poser :

Est-ce que le plan d'eau peut remplir d'autres fonctions et lesquelles? Ou se trouve le meilleur emplacement du plan d'eau pour réduire notre travail, réduire les

besoins en énergie (par exemple éviter le besoin du pompage) et remplir des besoins d'autreséléments du système. Nous prendrons en compte aussi le côté esthétique et la sécurité deshabitants et visiteurs du lieu.

Quelle forme de bassin pour un meilleur rendement?Le plan d'eau peut être une réserve d'eau pour l'irrigation des plantes. Dans ce cas de figure, il estbon que le plan d'eau soit à côté et si possible, plus haut que les plates bandes ou que les champs decultures. Il y a parfois même la possibilité dans certaines situations de mettre les plates bandes dansle plan d'eau. Les plantes aquatiques peuvent servir comme apport d'engrais pour les cultures, parexemple l’azolla sp a la capacité de fixer l'azote. Ces plantes peuvent être mises dans un compostou posées directement sur les plates bandes, sous forme de mulchage. Une surface d'eau a un albédo(mesure de la réflectivité d'une surface) assez élevé, c'est un peu comme un miroir, un bonpositionnement du plan d'eau permettra un apport plus important de lumière vers les plantes. Cetteaugmentation de la lumière peut aider à prolonger la saison des cultures ou aider à la croissance desplantes durant l'hiver. Une masse d'eau est aussi une masse thermique, près des cultures, elle vacréer un micro-climat, avec un effet tampon sur les changements de température aux alentours.

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ExempleUne serre passive-solaire est une structure qui a des éléments capables de stocker la chaleur dusoleil pour la retransmettre pendant la nuit. Une masse d'eau a une très bonne capacité calorifiqueet de simples bidons d'eau installés dans la serre peuvent la chauffer pendant la nuit. Durant lajournée, ces mêmes bidons vont nous aider à mitiger la température de la serre quand il fait tropchaud.

Climat Quantité (Ltrs * M2 de la surface de la serre quiest face au soleil)

Froid 110

Tempéré 90

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Méditerranéen 70

Marcus McCabe, permaculteur Irlandais, a créé des plans d'eau dans sa serre avec des vieux pneusremplis de terre pour les murs et une bâche à l'intérieur pour l’étanchéité. Des plantes sontcultivées dans le sol et aussi en pots sur des palettes qui sont posées sur les plans d'eau. Un apportde fiente dans l'eau la rend très fertile et il y a une bonne production d'Azolla qui par la suite sertcomme mulch pour les plates bandes. C'est aussi possible d’avoir une production de poissons dansces bacs d'eau.

AquacultureLes différents types d'aquaculture d'eau douce

La pisciculture, c’est-à-dire l'élevage de poissons, l'astaciculture, élevage des écrevisses, et lapénéiculture (élevage de crevettes de mer et de crevettes d'eau douce). Il y a aussi des variétés deplantes aquatiques qui sont comestibles ou qui ont d'autres utilités.

La nature.Les plans d'eau sont des ressources importantes pour beaucoup d'espèces. La forme de constructiondes plans d'eau sera très souvent adaptée aux besoins des animaux et insectes. Les abeillesmellifères se serviront du plan d'eau comme abreuvoir, les canards comme protection, ils mangerontaussi certaines des plantes aquatiques. Les grenouilles et crapauds qui y trouveront un lieu de vie.Ces derniers mangent les limaces et escargots et peuvent ainsi aider à protéger nos cultures.

Protection d'incendieIntégré avec un système de dispersion l'eau stockée dans les plans d'eau et micro-barrages est uneressource pour protéger un lieu contre les incendies. Pour les endroits qui sont dans une zonerisque, la conception du lieu sera en partie faite pour réduire ce risque.

IncendieUn incendie est poussé par le vent, il peut monter des pentes très rapidement. Des braisestransportées par le vent peuvent transporter le feu à travers des routes et des barrages anti-incendie. Même quand ça semble éteint ça continue parfois en sous-terrain dans les racines et lesmatières organiques dans le sol. Les plantations dans les secteurs feu seront des arbres ou autres plantes qui sont peuinflammables, donc qui contiennent beaucoup d'eau, les figuiers de barbarie et les pommiers parexemple. Des plans d'eau dans ce secteur protègent aussi, d'abord par leur simple présence mais aussi l'eauqu'ils contiennent peut être versée dans le secteur pour tremper le terrain. Un chemin en terrebattue servira comme barrière contre l’incendie et l'eau d'un micro-barrage ou d’un plan d'eaupeut être libérée pour couler sur le chemin.

Autour de la maison il y aura une zone protectrice où il n'y a rien qui peut prendre feu facilement,l'eau dans un plan d'eau plus haut que la maison peut être libérée pour éteindre un feu mais aussipour tremper le terrain tout autour de la maison et la maison elle même. S'il y a des pentesimportantes derrière les habitations elles seront aussi plantées avec des arbres et des plantes qui nebrûlent pas facilement.Si une pente perd sa couverture d'arbres et que par la suite le sol de cette pente est saturé d'eau-par exemple après un orage- il peut avoir un éboulement de la pente.

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ConstructionLa forme d'un plan d'eau idéale pour une permaculture aura différentes possibilités de profondeurs.Il n'y a pas une profondeur maximum en général, par contre le plus que l'eau est profonde le moinsil y a de la productivité, surtout à cause d'une manque de lumière. Mais une profondeur d'environ2m aura un effet tampon sur des variations en température saisonnière, dans les endroits où lasurface de l'eau va geler les profondeurs sont aussi une réserve d'oxygène et un sanctuaire.

Par préférence les plans d'eau ont un périmètre irrégulier.

La taille du plan d'eau sera adaptée à la situation et à l’utilisation qui en sera faite. Il peut avoir lataille d'un évier ou bien couvrir 10ha ou plus encore.

Trouver la meilleure situation pour un plan d'eau est une phase très importante. La construction sera moins chère et moins compliquée si la topographie est relativement

plate. L’idéal étant de construire un bassin qui contienne la plus grande quantité d'eau pourun minimum de terrassement.

Une source d'eau adéquate pour le bon fonctionnement du bassin, le plan d'eau peut êtreconnecté à un système de baissières, drains et alimenté par le ruissellement d'eau sur unchemin.

Une situation propice à toutes les fonctions du plan d'eau et toutes les interconnexions quiseront mises en place.

Phase 1

Un test du sol pour trouver son pourcentage d'argile est donné dans le chapitre sur le sol. Si il y a 40% ou plus d'argile le bassin peut être rendu étanche sans besoin d'autre chose.Par contre si le sol a 40% d'argile mais que cette argile contient des pierres il sera nécessaire de lesenlever pour faire une couche d'argile d'une épaisseur minimum de 20cm. Parfois une excavationpeut révéler une couche d'argile cuite, suite à une incendie, il faut sortir cette couche et la remplaceravec de l'argile fraîche. La couche d'argile sera compactée soit par un compacteur vibratoire, soittravaillée avec les pieds ou par des animaux (par exemple des cochons)

Si le sol ne contient pas assez d'argile il y a d'autres techniques pour rendre le bassin étanche.

4. Il est possible d'acheter de l'argile pour faire la couche d'étanchéité. Il y a desfournisseurs qui vendent des pavés d'argile qui sont posés serrés et par la suite travailléscomme expliqué déjà.

5. La bentonite est une forme d'argile qui est vendue pour étanchéifier les bassins. Enforme de poudre on peut la mélanger avec de la terre : 5 ou 6 % argile par rapport aupoids de terre. Une autre façon de faire c'est de poser une couche de bentonite d'unminimum de 15cm. Dans les deux cas la couche est par la suite humidifiée d’unemanière uniforme et par la suite compactée.

6. On utilisant des pierres non-poreuses nous pouvons les poser comme une mosaïque aufond du plan d'eau, aussi rapprochées que possible. Quand le bassin est rempli d'eau unsédiment va se former entre les pierres qui augmentera l'étanchéité de la couche. Il estpossible de remplir les interstices avec de la bentonite pour une étanchéité plus rapide etplus sûre.

7. Il y a également une variété de bâches (géomembranes) qui sont disponibles.Elles sontfaites avec du polypropylène, du PVC ou un caoutchouc artificiel (Polyisobutylène). Ces

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produits ont des conséquences environnementales négatives dans leur production et à lefin de leur vie qui est souvent d'un maximum d'entre 15 et 20 ans.

8. Elles ont besoin aussi de 2 couches protectrices d'un géotextile (un tissu très résistant faità bases de composants synthétiques). La technique est simple, il suffit de couvrir lasurface du fond du bassin avec une première couche de géotextile sur laquelle est posé lagéomembrane et une deuxième couche de géotextile est posée dessus. Toutes les bâchessont suffisamment grandes pour qu'elles dépassent les bords du bassin de 50cm, la partievisible étant couverte avec du végétal ou des pierres.

Phase deuxLa situation du bassin étant décidée, ses dimensions seront indiquées sur le terrain par des piquets.La terre est excavée et posée pour créer une butte horizontale autour du bassin. La butte aura unepente de 2:1 du côté bassin et 3:1 en aval ; elle sera compactée. Pendant ce processus les tuyauxpour l'évacuation de l'eau et le trop plein sont mis en place. Le trop-plein peut être fait aussi enlaissant une partie plus basse dans la butte.

Phase troisL'étanchéité est faite suivant une des procédures exposées précédemment et le bassin va se remplird'eau. Quand le plan d'eau est plein les plantes aquatiques peuvent être installées ainsi que despoissons soit pour la pisciculture soit simplement pour qu’ils mangent les larves de moustiques. Des arbres plantés autour du bassin peuvent donner de l'ombre et ainsi réduire l'évaporation, unecouverture de plantes aquatiques n'ayant pas le même effet parce qu'ils transpirent.Un treillis qui couvre le bassin et sur lequel poussent des vignes peut aussi réduire la perte de l'eaupar évaporation. Dans certains cas extrêmes un film d’huile végétale peut avoir le même effet. La butte sera végétalisée aussi rapidement que possible pour qu'elle ne soit pas érodée par la pluie.

C'est bien que le bétail ne vienne pas boire dans le plan d'eau qui serait vite abimé par les sabots etSali par les bouses. Il vaut mieux installer un abreuvoir en aval du bassin ; il sera rempliautomatiquement par l'eau du bassin.

Micro-barragesDans certaines situations il est possible de construire un barrage pour créer une réserve d'eau.Il sera construit en travers d’une source donnant de l'eau, par exemple un ruisseau ou en creusant unbassin de récupération derrière un barrage. L'eau pour ce genre de barrage vient du ruissellement,des chemins et des toits. Le processus suivant explique comment construire un micro-barrage ; touteconstruction de cet ordre devra être faite sous la conduite d'une personne expérimentée pour ce typede construction.

Comme nous voulons un minimum de perte par évaporation, il faudra prévoir moins de surface etplus de profondeur.

Estimation de la hauteur du barragePlus le barrage sera haut et plus il y aura de retenue d'eau derrière.L'approche la plus simple pour trouver la hauteur du barrage adaptée au projet c'est de calculer lesbesoins en eau.

5. Estimation de la demande totale que devra couvrir la réserve ( D litres par jour)6. Estimation de la surface couverte par la réserve d'eau (S m2)7. Estimation de la perte de l'eau par évaporation (E mm par jour) * par la surface pour calculer

la perte total (S*E litres par jour)

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8. Estimation de la période où l'entrée d'eau est inférieure à la demande et aux pertes (J jours)9. Estimation du débit d'entrée d'eau (Q) pendent la période J10. Estimation du volume de stockage (V) requis:- S = (D+S*E - Q)*J

Dans le cas d’un barrage qui a une hauteur maximum de 3m, avec un trop plein d’une hauteur de2.50m il faut une hauteur d'eau derrière le barrage en moyenne de 2m, selon le calcul précédent, soiten général : hauteur du barrage = hauteur du surface de l'eau + 1m

Pour un barrage qui va par exemple traverser une vallée sa capacité peut être calculée enconsidérant le réservoir comme une pyramide dont la base serait la surface de l'eauCapacité (C) = (Surface * Profondeur de barrage)/3 Il faut aller sur l'endroit proposé pour le barrage pour mesurer la combinaison idéale entre la surfacede l'eau et la hauteur du barrage pour stocker assez d'eau pour les besoins du site.

Pour un barrage avec bassin, nous pouvons décider que la hauteur du barrage sera de 3m et ensuitecalculer la surface du bassin pour avoir la réserve d'eau nécessaire.NB : Même avec un bon compactage pendant la construction il y aura forcément une réduction dela hauteur du barrage, entre 5 à 10%, il faut donc sur-dimensionner le barrage de 10%.

Dans le cas d'un barrage dans une vallée il faut que le site soit imperméable autant possible, unepente douce en amont du barrage permet une grande réserve d'eau par rapport à hauteur du barrage.C'est possible d'avoir un barrage moins large si une partie de la vallée est étroite.

Quand le site du barrage a été établi, il faut faire une analyse du sol pour trouver la quantitéd'argile qu'il contient, donc comme pour un plan d'eau il faut un minimum de 40%. Si lepourcentage est moins il faut trouver de l'argile ailleurs pour faire des couches d'étanchéité.Les couches de végétation et d'humus seront enlevées et utilisées ailleurs. Les ruisseau serontdéviés et le travail de construction sera fait pendent une saison sèche.

Pour un barrage avec une hauteur de 3m

La position du barrage (avec bassin si c'est le cas), est indiquée par des piquets.

Le côté « eau » du barrage aura une pente de 3:1 et l'autre de 2.5:1.

Entre les deux il y aura une surface plate de 3m de large.

Le barrage aura un « tenon » de terre imperméable qui s'enfonce dans le sol jusqu'à ce qu’il soit encontact avec un sous-sol imperméable.

Ce tenon aura une largeur au fond de 2.5m.

Le barrage sera construit avec des matériaux disponibles sur le site et il faut se servir des formes dusol le moins perméable possible.

L'intérieur du barrage est fait de matériaux très imperméables, l'extérieur pouvant être fait avecd'autres types de matériaux moins imperméables.

La zone la plus touchée par l'eau est souvent protégée par des pierres ou autres de façon à pouvoirrésister à l'action des vagues.

Une tranchée sera creusée jusqu'au sous-sol imperméable et ensuite la construction du barrage sefera par couches, chaque couche devant être bien compactée avant la pose de la prochaine.

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Si nécessaire, une couche d'étanchéité avec de l’argile sera faite comme cela a été expliquéprécédemment pour les plans d'eau. Quand tout est fini et que tout est bien compacté le barrage serasemé avec des variétés d'herbes résistantes pour le protéger, le trop-plein étant lui aussi fait commepour un plan d'eau.

Maison

La gestion de l'eau du domicile est l'aspect le plus technique parce que d’une part nous voulons del'eau chaude et que d’autre part c'est ici que l'eau va devenir la plus sale (chargée d'oligo-élémentsentre autre choses).

Il y a trois aspects importants :- l'alimentation en eau pour les différentes activités,- la production d'eau chaude, cet aspect étant traité dans le chapitre Bâtiment, - le traitement de l'eau chargée (eaux grises).

La conception de tout qui concerne l'eau du domicile commence en faisant un bilan des besoins. Il faut savoir le nombre de consommateurs d'eau chaque jour. La meilleur manière de faire cettepartie du bilan c'est avec un tableur : il y aura des gens qui habitent le lieu d’une manièrepermanente et des visiteurs. Ces visiteurs créent une demande irrégulière sur le système ; il fautdonc qu'il y ait une stratégie de stockage capable de satisfaire leurs besoins et aussi d'absorber leursdéchets.Par exemple si un lieu organise des cours qui reçoivent 20 personnes pendant une semaine et s’il ya 5 personnes qui habitent le lieu à plein temps la demande pendant chaque cours est multipliée par4.

Par la suite nous ferons un bilan de tous les éléments qui consomment de l'eau, de combien ils ontbesoin pour chaque utilisation et combien de fois ils sont en fonctionnement.

Ces bilans vont nous donner des estimations sur la quantité d'eau qu’il fadra fournir par jour.

La deuxième partie est de faire un bilan des sources d'eau et sa qualité. L'eau de pluie d'un toit:- en gros le même calcul comme pour un plan d'eau et le

ruissellement : pluviométrie X par surface du toit X par un coefficient de perte : depuis untoit en zinc il y aura autour de 90% de l'eau récupérable ; d'un toit en chaume autour de20%, en toit en ardoises ou tuiles environ 80%.

La pluie n'étant pas la seule chose qui tombe sur un toit il faut alors un système qui permetteque les 5 premières minutes soient versées vers le stockage d'eau d'irrigation ; après le restesera filtré et stocké au froid et au noir pour les habitations.

L'eau d'une source ou d’un puits devra bénéficier d’une analyse chimique pour savoir sielles sont potables ou si elles ont besoin d'un filtrage.

Dans les deux cas, le débit devra être calculé en validant aussi ses changements au coursdes saisons : s'il y a très peu de débit pendant les périodes sèches il faudra prévoir de stockerpendant la saison des pluies.

L'eau disponible depuis les plans d'eau et micro-barrages. Dans certains cas il y aura aussi la possibilité de nettoyer l'eau grise suffisamment pour

qu'elle puisse resservir pour certains besoins domestiques. Par exemple l'eau issue d'un bontraitement par phyto-épuration peut servir pour les douches, machine à laver etc. Donc pour

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le bilan nous pouvons aussi prendre en compte cette quantité d'eau.

Les calculs peuvent devenir assez compliqués et il faudra les organiser sur un tableau pour rendre cetravail plus facile et plus fiable. En gros il faut connaître la quantité d'eau nécessaire au bon fonctionnement des habitations par jouret la quantité d'eau disponible depuis les différentes sources et cela jour par jour. Ces chiffres nousindiqueront la quantité de l'eau il faut stocker et donc le volume des cuves, micro-barrages, plansd'eau etc.

Alimenter les habitations avec de l'eau n’est qu’une partie du flux d'eau domestique parce qu’ aprèsson utilisation beaucoup de cette eau sortira de la maison et il faudra qu’elle devienne une ressourcepour autre chose dans le projet.Nous devons analyser chaque utilisation dans les habitations.

Exemple d'une machine à laver.Ces machines pour la plupart ont besoin d'eau et de l'eau chaude ; elles consomment en général 35litres d'eau par kilogramme de linge donc dans les meilleurs des cas autours de 50 l par lavage.Depuis 1990 il y a en moyenne quatre utilisations d'une machine par semaine (Waterwise). L'eaupour le cycle de lavage est chauffée par une résistance électrique, une machine standard pouvantconsommer 0,54KWh/cycle. L'eau qui sort de la machine est chargée avec détergents et des fibres.Si la machine consomme 50l par lavage la plus grande partie de cette eau va ressortir et donc il yaura une décharge de presque la même quantité.

En France il n’y a majoritairement qu'une entrée d'eau (ce qui n'est pas le cas dans certains pays) ;avec aussi la possibilité d'un cycle de lavage à froid. Il y a un besoin d'eau chaude pour le lavage etd'eau froide pour le rinçage. Les machines sont dotées d'une pompe pour évacuer les eaux usées.

Des expériences ont montré que la consommation en électricité peut être réduite de 0,54KWh/cycleà 0,09KWh/cycle si la machine est alimentée directement en eau chaude, l'eau n'étant pas chaufféepar la résistance interne.

Partant de là, l’installation et l’utilisation d'une machine à laver pourrai se faire ainsi:La machine est alimentée en eau chaude et la température est règle par un mitigeur qui n'a qu'unesortie branchée à l'entrée unique de la machine. Le lavage est fait en utilisant le programme'lavage à froid', quand le lavage est fini le rinçage peut être fait avec de l'eau froide en règlant lemitigeur à froid.

L'eau qui sort est sous pression grâce à la pompe de la machine, c'est donc possible de se servir decette pression pour amener l'eau dans un système d'irrigation si le lavage est fait avec des produitsnaturels et facilement bio-dégradables. Par contre comme l'eau est chaude est arrive dans desgrands quantités comme des pulsation, c'est aussi chargé en fibre qui bouchera rapidement lestuyaux d'irrigation. Le solution est d'installer une cuve tampon, l'eau arrive le dedans directementde la machine et en passent à travers une filtre l'eau peut passer dans une système de tuyauxd'irrigation, où l'eau sort sera couvert de mulchage.

NB. Si la cuve est plus haut que la machine à laver il faut installer une vanne de non-retour dans letuyau sinon l'eau va redescendre pour remplir la machine.

Cette forme d'analyse nous est utile pour tous les éléments et activités dans une maison ; elle nous

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aide à bien couvrir tous les besoins et à trouver une utilisation pour les produits.

A la fin du processus d'évaluation nous aurons les éléments suivants:

Des bilans sur les besoins en eau en quantité et en qualité nécessaires aux diversfonctionnements.

Des décisions à prendre pour les stratégies et structures d'infiltration, de stockage et denettoyage des eaux.

Une stratégie pour intégrer ces systèmes et pour les connecter avec les autres éléments etfonctionnements du site.

Les décisions à prendre pour que chacune des structures puisse servir à plusieurs fonctions.

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Chapitre 5

Le Sol

Besoins:- Un sol fertile, bien structuré, renouvelé et productif, des cycles de naissance, vie, mort etdécomposition, des systèmes de production qui donneront de bons rendements pour un minimum detravail, qui travaille avec les processus naturels et non pas contre eux.

Fonctions:- Production de la nourriture, du pâturage et du bois. Stockage d'eau et de carbone.Habitat de la pédoflore et de la pédofaune. La base du système de production de nourriture.Ressource pour certaines formes de construction.

Il y a des approches pour la production de la nourriture qui sont souvent considérées d'être 'LApermaculture', le jardinage sur butte par exemple.Mais comme nous l’avons déjà expliqué il n'y a pas une technique ou une approche qui s'adapte àtoutes les conditions que nous pouvons rencontrer. Ainsi, il y a des situations où le jardinage surbutte sera une bonne stratégie mais il y a aussi beaucoup de lieux et de conditions où cette approchesera contre-indiquée.Parfois nous devrons jardiner plutôt dans des creux et pas sur des buttes. L'objectif de ce livre est deprésenter l'approche et la façon de penser que nous avons en permaculture ; c’est ce qui va nousaider à bien choisir la meilleure approche pour notre lieu. Mais d’abord il faut comprendre certaines choses sur la vie du sol.

Le sol

La formation d'un sol commence avec la dégradation de la roche mère par l'action de l'eau, du vent,de la vie. Dans certains climats et dans certaines situations cette matière minérale sera mélangéeavec de la matière organique issue des communautés de plus en plus complexes de la flore et de lafaune : leur vie, leur mort, leur décomposition. Dans d'autres situations le sol reste dans un état simple de matière minérale : les déserts.

Le processus de formation du sol continue tout le temps ; si ce n'est pas le cas le sol est mort et ilsera rapidement dégradé par le vent, la pluie et les changements de température. Le processus deformation d'un sol étant très complexe, il nous en faut une très bonne compréhension pour nousaider à trouver les bonnes approches permettant de réhabiliter ou d’améliorer nos sols.

StructureUne structure grumeleuse existe quand il y a une bonne cohésion entre les particules de sable et delimon. L'argile, la présence de calcium et d’humus permettent aux particules de se former enagrégats. Les grands espaces ou macro-pores peuvent être remplis avec les gaz du sol et ils permettent unepénétration facile des racines. Les petites espaces ou micro-pores retiendront l'eau du sol qui pourra monter dans le sol parcapillarité. S'il y a trop d'eau ou que la nappe phréatique est trop proche de la surface les macro-pores se rempliront d'eau et seules les plantes adaptées à ces conditions pourront survivre.

Exercice pratique

Test du sol

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Mettre l'échantillon du sol à sécher sur du carton ou sur un journal. Enlever toutes les pierres et matières organiques. Quand c'est sec, transformer le sol en poudre. Remplir un bocal jusqu'à 1/4 avec le sol et puis le remplir à ¾ avec de l'eau.Bien secouer le bocal jusqu'à ce que tout le sol soit en suspension dans l'eau.

Les particules du sol vont se poser en couche selon leurs granulométries. Après deux ou trois joursles couches seront posées et pourront ainsi être mesurées pour calculer les proportions de sable,limon et argile contenus dans le sol.

Le sable qui a la plus forte granulométrie sera au fond, le limon par dessus et puis l'argile qui estformée de particules très fines.A. Épaisseur du sable __B. épaisseur du limon __C. épaisseur de l'argile __D. épaisseur totale __

Ex. A/D * 100 = pourcentage du sable

Exercice pratique

Test de taux d'infiltration d'un sol

Il faut un tuyau (A) de 30cm de diamètre et un autre (B) de 60cm et les deux ont une longueur de27cm. Une règle marquée en mm et un morceau de tissu de 60*60cm.

On enfonce le tuyau A dans le sol à une profondeur de 15cm, puis en gardant le tuyau A au milieuon enfonce de la même façon le tuyau B. On couvre la surface du sol à l'intérieur des deux tuyauxavec le tissu enfin de le protéger quand l'eau sera versée dans les tuyaux.Enfin on enfonce la règle en laissant 12cm apparents.

Remplir les deux tuyaux avec de l'eau jusqu'à 100mm. Après 2 minutes noter de combien l'eau est descendue Remplir les tuyaux à 100mm encore Continuer cette procédure : au début prendre les mesures et remplir les tuyaux assez

souvent, par exemple toutes les 3 minutes puis vers la fin du test toutes les 20 minutesenviron.

Le test continue jusqu'à ce que les mesures prises soient toujours identiques. Noter toutes les mesures sur le tableau ci dessous.

1 2 3 4 5 6 7 8 9

Heure

hr, min,sec

Différenced'heure

min

Temps total

min

Niveaud'eau avantremplissagemm

Niveaud'eau aprèsremplissagemm

Infiltration

mm

Tauxinfiltration

mm/sec

Tauxinfiltration

mm/heure

Infiltrationtotale

mm

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C'est important de refaire le test au moins deux fois et sur des endroits différents du site.

Interprétation des résultatsUne courbe de taux d'infiltration peut être faite en utilisant les chiffres de la colonne 3 (tempscumulatif) et de la colonne 8 (infiltration cumulative). Avec ce graphique nous pouvons calculer letemps que cela prendra pour que telle ou telle quantité d'eau puisse s'infiltrer.

En général un sol sableux aura un taux d'infiltration de moins de 30mm hr-1, un sol argileux entre1 et 5mmhr-1. Si le sol est compacté la perméabilité est affectée et la capacité du sol d'absorber etretenir l'eau est réduite.

La solution du solLes deux sources d'eau dans le sol sont les précipitations et la nappe phréatique. Dans une situationnaturelle l'eau tombe d'abord sur une couche de végétation et par la suite s'infiltre dans le sol àtravers la couche litière et la couche humique. Pendant ce transit l'eau de précipitation esttransformée et se charge en acides humiques et acides fulviques.

Le gaz du sol. La plupart de nos plantes ont besoin d'oxygène autour de leurs racines, donc de conditionsaérobies. Un bon sol peut échanger des gaz avec l'atmosphère, absorber l'oxygène et libérer dudioxyde de carbone (et d’autres gaz comme l'éthylène)

pH

L'eau peut être dissociée pour donner un ion d’hydrogène (H+) et un ion d’hydroxyde (OH-)H2O ------> OH- + H+

Plus il y a des molécules de H+ dissociées, plus l’acidité de la solution sera élevée.L'eau distillée a un pH de 7, donc pour chaque litre il y a 10-7 molécules dissociées.

100 10-7 10-14 M H+ 0-----------------------7-------------------------------14 pHacideaigrevinaigre

neutre base = alcalinebittersavon

Le pH d'un sol est un facteur important pour sa fertilité. Un sol avec un pH de 4 est lessivé des

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oligo-éléments dont les plantes ont besoin ; avec un pH de 10, ces oligo-éléments ne sont pasdisponibles pour les plantes.

Les constituants minéraux et organiques d'un sol ont une capacité d'adsorber beaucoup d’oligo-éléments nécessaires à la bonne croissance des plantes.

Ces éléments sont des cations ( K+, Mg+, Ca2+ etc). Les molécules H+ peuvent s'attacher aussi auxparticules minérales et organiques, les cations sont donc dissous dans le sol et peuvent être absorbéspar les racines des plantes. Un sol avec une bonne capacité d'échange cationique a un pH autour de7.

Autrefois on gouttait le sol : son goût plus ou moins acide suffisait à connaître son PH. Commeaujourd’hui on a tendance à éviter de se mettre en bouche des choses aussi incertaines et on établitplutôt ce pH avec un simple test disponible dans le commerce.

Les oligo-élémentsLes plantes ont besoin de plusieurs sels minéraux pour se former et pour le bon fonctionnement deleur processus de vie. Si certains des oligo-éléments ne sont pas disponibles dans le sol il y a undéséquilibre et des dysfonctionnements.

macro-éléments: oxygène (O), carbone (C) nitrogène (N), phosphore (P), potassium (K) macro-éléments secondaires: calcium (Ca), soufre (S), magnésium (Mg) Silicone (Si) micro-éléments: manganèse (Mn), fer (Fe), zinc (Zn), cuivre (Cu), molybdène(Mo), nickel

(Ni), sélénium (Se), et sodium (Na).

C,H,O :- air, eau

P, K, N :- abondance limitée dans le sol

S, Ca, Fe, Mg :- abondant en général dans le sol

Les micro-éléments sont généralement disponibles dans la plupart des sols.

Il y a un transfert des oligo-éléments par des particules du sol transportées par le vent (lœss), par lesoiseaux, les inondations, le volcanisme et par l'action des racines profondes qui dégradent la rochemère par des processus chimiques et mécaniques.

Au niveau d'un écosystème une bonne part de la fertilité vient de l'intérieur de ce système. Il n'y adonc pas besoin des intrants et engrais produits industriellement comme le font trop souvent nossystèmes d'agriculture.

Cela est illustré par l’axiome permacole : « ne récolte que l'eau et le soleil ».

Si dans un système de production il y a une exportation de la fertilité il faut la remplacer soit par desstratégies internes, soit l'importer. L'importation et l'exportation de la fertilité sont quelque chose àéviter autant possible. Il vaut mieux créer des cycles de retour inspirés par ceux des écosystèmesnaturels.

Quand un maraîcher vend ses légumes à des consommateurs il y a un transfert des macro et microoligo-éléments de son sol. Petit à petit son sol peut perdre sa fertilité et il faudra trouver des cyclesà mettre en œuvre pour éviter l'épuisement du sol.

Tout ce qui n'est pas mangé par les clients revient sur le lieu et sera soit déposé surles plates bandes directement soit composté.

Si les consommateurs utilisent des toilettes sèches le compost ainsi produit peut

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revenir aussi chez le maraîcher. Normalement cette matière est déposée autour desarbres fruitiers et des arbustes et pas sur les légumes.

Il y a plusieurs stratégies possibles pour recycler les oligo-éléments.

Tout d’abord on peut intégrer la production des légumes et des céréales au milieu desarbres : les arbres ont des racines profondes qui vont faire remonter des oligo-éléments depuis la roche mère vers la surface du sol.

Ensuite un apport de fiente peut venir des oiseaux sauvages mais aussi d’un élevaged’animaux domestiques comme les poules et les canards.

Si nous considérons maintenant le système d'agriculture le plus répandu sur la terre, le labourage,cela consiste à retourner la terre pour créer pratiquement une table rase pour la semence.

Or depuis plusieurs décades les problématiques associées au labourage ont été contestées :

Perte de matière carbonique vers l'atmosphère Destruction des vers de terre Destruction des cycles biochimiques du sol, comme le cycle d'éthylène Perte d’humus par érosion Compactage et création d'une semelle de labour Consommation de gazole

Les avantages du non-labour

96% moins d'érosion 66% réduction en consommation de gazole réduction en émissions de Co2 amélioration de la qualité de l'eau plus d'activité biologique meilleure fertilité du sol meilleur rendement et stabilité de production réduction du prix de production

Les approches du non-labour commencent à être de plus en plus connues et reconnues, et setrouvent en accord avec l’axiome : prendre soin de la terre au lieu de la détruire. Le non-labour n'est pas une stratégie seulement pour l’agriculture mais aussi pour les maraîchers etpour votre potager.Cette couche de matière organique a plusieurs actions : création de l'humus, abri et nourriture pourles vers de terre, insectes, champignons et plantes mais c'est aussi un couvre sol qui protège del'impact des gouttes de pluie et qui fonctionne comme une éponge en absorbant la pluie et lalaissant s’infiltrer doucement dans la terre.L'eau de la pluie est transformée par des acides organiques issus des feuilles.La couche des feuilles mortes est aussi un mulchage ( ou paillis ) qui empêche la lumière de toucherle sol, un effet protecteur aussi, mais qui empêche aussi pas mal des graines de germer.

Ces effets de protection de l'eau face au vent et au soleil, de décomposition de la matière et son

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incorporation dans le sol par l'action de plusieurs formes animales : la pédofaune, et l'action demulchage sont aussi des choses que nous voulons dans nos jardins et fermes.

Réhabilitation d'un solUn bon sol à certaines caractéristiques:-

Il est vivant, avec une pédofaune et une pédoflore abondante et en bonne santé. Il faut doncqu'ils trouvent tout ce dont ils ont besoin pour leur vie dans le sol.

Une couche de mulch faite des matériaux appropriés sera une source de nourriture pourbeaucoup d'espèces. Les racines laissées dans le sol après une récolte auront la mêmefonction et en plus leur décomposition laissera des tunnels qui permettent une pénétrationracinaire plus facile aux prochaines plantes.

Il y a des régions où les termites et les fourmis sont les acteurs les plus importants de laformation d'un sol alors que pour la plupart des climats ce sont les vers de terre.

Ils ont besoin d'un pH neutre, d’avoir à manger, d’un sol ni trop sec ni trop mouillé et ilsn'aiment pas que le sol soit travaillé par labourage ou même par bêchage. Si nécessaire, onpeut élever les vers de terre et les placer là où le sol est moins fertile et où il y a une absencede vers de terre.

La surface du sol est naturellement perméable et meuble ; le compacter par des machines oupar piétinement est donc contre-indiqué même si parfois un sol très sableux aura besoin d'unléger compactage pour réduire l'espace entre les particules s'il est trop meuble. Il faut quel'eau de pluie et d'irrigation (si vraiment l'irrigation est nécessaire) puisse s'infiltrer dans lesol.

Les gouttes de pluie peuvent aussi compacter la surface d'un sol. Un sol dans son étatnaturel aura une couche végétale qui le protège de l'impact de la pluie ainsi que du vent. Lesproductions qui permettent une couche végétale permanente protégeront le sol de la mêmemanière. Par exemple certaines cultures peuvent pousser dans une couche permanente detrèfle nain (Trifolium subterraneum).

Une autre stratégie est le semis direct sous couverture permanente végétale (CSV), parexemple une culture d'engrais verts est pliée puis aplatie pour créer une couche de mulch parun rouleau équipé de lames non tranchantes spécialement conçu pour cet usage. Les grainessont alors semées dans des sillons taillés dans la couche de mulch. Une couche de mulch estune copie de la couche litière d'un sol naturel.

Un sol compacté peut être restructuré par la création de sillons isoplèthes et par des outilstels qu’une grelinette.

Un sol en bon état échange des gaz avec l'atmosphère, le compactage du sol empêche ceséchanges. De même pour l'infiltration de l'eau il faut que la surface du sol soit ouverte et quele sol ait une bonne structure.

Une stratégie en permaculture est de récolter de la biomasse depuis des zones qui ne sont pas enproduction pour augmenter la fertilité de ces zones. Il y a des endroits qui seront plantés avec desarbustes, arbres et plantes pour que cela soit récolté et déposé direct ou broyé et disposé sur nosplates bandes ou composté. Ce compost sera par la suite utilisé sur les plates bandes. Une haie peutêtre plantée autour d'un potager pour protéger les récoltes du vent et pour créer des zones en demi-ombre si nécessaire. La haie peut être taillée et les jeunes branches ainsi récoltées serviront commeapport pour le sol du potager. Plus généralement nous récoltons de la biomasse depuis le site pourl'accumuler sur les plates bandes et aussi comme mulch pour nos arbres et arbustes.Le compostage

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En gros il y a trois formes de compostage, à chaud, à froid et anaérobique. Le compostage à chaudest le plus connu et le plus pratiqué. La démarche en permaculture reste toujours de comprendrecomment fonctionne une technique ou approche. Le compostage à chaud est un processus quin'existe pas vraiment dans la nature, le matériel produit n'est pas un sol c'est du compost. Il contientcertains des oligo-éléments dont les plantes ont besoin mais il ne ressemble pas à la couche d'humusd'un bon sol. Le compost posé sur un sol sera par la suite incorporé dans le sol par la pédoflore et lapédofaune. Le traitement du matériel fécal issu des toilettes sèches par compostage à chaud est idéalcar les bactéries comme les coliformes seront détruites grâce à la chaleur. Par contre une chaleuradéquate est produite seulement quand le compostage est bien fait.

Compostage chaudLes déchets végétaux sont décomposés par une variété de micro-organismes aérobies. Il faut que lesnutriments dont ils ont besoin se trouvent dans le matériel végétal. Les hydrates de carbone sontfluidisés par le processus de respiration des micro-organismes, cette respiration produisant du Co2et de la chaleur. Les micro-organismes ont besoin aussi d'azote et de molécules de carbone pourformer des protéines et prendre corps. Les micro-organismes ont besoin de plus de matièrecarbonique pour leur respiration ; ils en ont besoin pour former des protéines, la proportion idéalede matière carbonée (C)/matière azotée (N) est 25:1 vers 30:1. S'il y a trop de C ils n'ont pas assezde N pour se former et le processus de compostage ne peut pas avancer très rapidement parce queles micro-organismes ne peuvent pas se reproduire très vite. Petit à petit une proportion de C estperdue en forme de Co2 et quand les proportions arrivent à l'idéal le processus de compostage vas’accélérer. Donc si un tas de compost ne chauffe pas beaucoup il faut ajouter de l’azote. Dansl'autre sens s'il y a trop de matière azotique il va former de l’ammoniaque qui à une odeur bienparticulière… Dans ce cas il faut ajouter du carbone.

Les micro-organismes ont aussi besoin d'humidité ; un tas de compost devrait contenir autour de60% d'eau. Etant aérobies, ils ont aussi besoin d'oxygène ; pour cela il faut que le tas ne soit pas compacté outrop humide. Il faudra aussi bien le protéger de la pluie que l’arroser régulièrement s’il fait très sec.

Au début le compostage est fait par les bactéries mésophiles qui préfèrent une températureminimum de 20°C. Le compostage ne peut donc pas démarrer si la température est inférieure à 20°.Ils dégagent de la chaleur et l’extérieur du tas fonctionne comme une couche d'isolation, quand latempérature à l'intérieur du tas dépasse 45° les bactéries thermophiles prennent le relais. Ces micro-organismes peuvent monter la température du compost jusqu'à environ 70° à 75°c. Après un certaintemps la matière au milieu du tas aura épuisé l'azote et les hydrates de carbone ; c’est qu’il fautalors mélanger pour rapporter l'extérieur vers l'intérieur.

Une partie de la chaleur produite peut être utilisée, par exemple en passant un tuyau au milieu du taspour chauffer de l'eau. Comme la couche extérieure du tas sert d’isolation, la proportion du tas quiest bien chauffé peut être augmentée si nous le mettons dans un conteneur bien isolé. Les vieuxcongélateurs s'adaptent très bien à cette fonction.

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Uneautre

stratégie pour profiter de la chaleur produite par le processus du compostage est les lits chauds.

Lit chaud, lit tiède et lit sourdeUne stratégie pour démarrer des plantes avant que la terre soit assez chaude pour que les grainesgerment : il faut une source de fumier/urine de cheval mélangée avec de la paille et un châssis.

Lit chaud. Creuser un trou à la taille du châssis orienté vers le sud et d'une profondeur d'environ50cm, remplir jusqu'à 30cm avec du fumier frais, et puis 20 ou 30cm de la terre. Le fumier vacommencer à se décomposer et ce processus dégage de la chaleur. Après une bonne semaine latempérature se stabilise à autour de 20°C et peut continuer pendant un mois et demi voire deuxmois. Les graines peuvent être semées directement dans la terre ou en godets. Lit tiède, en gros lamême approche que ci-dessus mais au lieu de mettre du fumier frais à 100% on fait un mélange defumier frais avec des matériaux déjà compostés à 50/50 puis on couvre avec de la terre. On peutainsi atteindre une température entre 17 et 18°C. La température ambiante dans le châssis peut êtreréglée en ouvrant et fermant le toit. Certaines plantes peuvent être laissées sur place pourcontinuer à pousser dans le châssis. L'année prochaine le châssis peut être déplacé et ça laissederrière un endroit bien fertile.

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Compostage froidCette approche correspond plus à des processus de décomposition trouvés dans la nature. Lamatière organique est tout simplement posée sur le surface du sol des plates bandes en forme demulch ; il sera décomposé et incorporé dans le sol par la pédofaune et la pédoflore.

Compostage anaérobiqueLa matière organique est décomposée par des micro-organismes anaerobies, un produit de ceprocessus de respiration étant le méthane (Ch4). Ce processus est expliqué dans le chapitre surl’énergie.

L'avantage de la méthanisation par rapport au compostage aérobie est qu'il produit à la fois ducompost et en plus un gaz combustible. L’inconvénient étant que c'est un processus utilisant desbactéries mésophiles qui ont besoin d'une température ambiante d’environ 25°C et qu'il produitaussi du sulfure d'hydrogène. La première difficulté peut être résolue en construisant des grandsbio-digesteurs qui contiennent plusieurs mètres cubes de matériaux. Nous pouvons réchauffer lamatière organique en brûlant une partie du méthane qui est produit pour chauffer l'eau et passercette eau dans un échangeur de chaleur qui est dans la cuve de méthanisation. Le sulfured'hydrogène peut être enlevé du bio-gaz avec un piège à gaz comme montré dans le dessin.

Exemples de stratégies de production durable.

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Les exemples ci dessous servent simplement à montrer comment une compréhension desécosystèmes naturels peut nous guider à créer des approches et stratégies de production durables.Comme cela est souligné ailleurs dans ce livre il n'y a pas une stratégie ou technique magique quis'adapte à tous les climats, microclimats, types du sol et cultures humaines. L'approche enpermaculture est toujours d'observer les conditions spécifiques du lieu, et de faire des recherches surles pratiques traditionnelles, de comprendre les approches de production différentes. Ce n’estqu’après que nous trouverons une approche appropriée aux conditions du lieu ou que nousadapterons une approche qui marche bien ailleurs pour qu'elle se conforme aux exigencesspécifiques de l'endroit. Par exemple le système 'verger-potager a été développé pour les zonesfroides et tempérées : les pommiers ayant besoin d'une période froide pour entrer en production,cette approche ne serait pas adaptée aux climats où il n'y a pas d’hiver.

Certaines plantes, arbustes et arbres vont pousser naturellement sur un lieu grâce à des conditionsspécifiques du sol. Ces plantes sont adaptées et c'est probable que beaucoup de ces plantes serontcomestibles. Nous pouvons faire des recherches pour trouver quelles plantes peuvent être mangées.Autrefois nos régimes étaient beaucoup plus diversifiés ; petit à petit nous avons oublié beaucoupde plantes sauvages comestibles, quelque chose qui n'était pas avantageux pour nous. Ces plantessont souvent très nutritives et les retrouver dans nos assiettes serait très intéressant pour nous. Lejardinage sauvage consiste essentiellement dans la culture des plantes sauvages comestibles intégréeavec des plantes cultivées mais venant de variétés anciennes. L'objectif c'est de créer un jardin quisoit autant que possible en autogestion. Une base de données de 7000 plantes comestibles ou utilesest disponible depuis ce site internet http://permaculteur.free.fr/pfaf/fr-la/

NB Les plantes sauvages comestibles peuvent chez certaines personnes créer des réactionsallergiques, il faut les essayer en petite quantité au début. Certaines plantes se ressemblent doncc'est important de bien vérifier que cette espèce est bien comestible.

Les forêts jardins ( forêt-nourricière)Plusieurs traditions de culture ont développé des approches polyculturelles qui profite des tailles,formes et besoins différents des arbres, arbustes et plantes. Les anglais ont créé un système dejardinage qui reproduit une forme d'écosystème commun chez lui à l'ouest de l'Angleterre : la forêt.Hart considérait que ces forêts naturelles avaient 7 couches ou strates différentes. Les grands arbres,des arbres plus petits, des arbustes, des plantes rampantes, des plantes grimpantes, des plantesfeuilles et des plantes racines. Hart a reproduit ce système, mais avec des plantes utiles à nosbesoins, autrement dit une forêt comestible. Techniquement l'approche est de considérer tous lesniches disponibles et de les remplir avec des plantes qui sont utiles pour nous, de penser d'un terrainen mètres cubes plutôt qu'en mètres carrés. Les forêts-jardins peuvent être de plusieurs tailles, j'aivu un exemple qui poussait dans une demi-barrique sur un balcon. Les plus grands arbres peuventêtre grands ou être limités grâce à des porte-greffes ou par la taille. Beaucoup de gens enAngleterre ont des maisons avec des jardins, Hart pensait que les gens pouvaient planter la moitiéde leurs jardins avec un forêt-jardin en créant ainsi des centaines d'hectares de forêt.

Quand ils sont bien faits les forêt-jardins ont besoin de peu d'entretien et sont relativementproductifs. Pour mieux laisser pénétrer la lumière ils ont souvent une forme en croissant, des arbresplus grands derrière et les plantes qui ont besoin de plus de lumière vers le devant.

La conception et mise en place d'une forêt-jardin est relativement simple. Nous trouvons des

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variétés d'arbres, arbustes et plantes qui vont remplir les niches potentiellement disponibles. Grandsarbres, petits arbres, arbustes, plantes rampantes, plantes avec des racines pivot, légumes feuilles etplantes grimpantes. Les variétés choisies seront celles qui nous donneront les fruits, noix et légumesque nous désirons. Nous définirons la hauteur maximale que nous voulons et nous trouveronsensuite les arbres qui grâce à leurs porte-greffes atteindront les hauteurs requises. Nous pouvonsaussi tailler les arbres pour qu'ils restent à la hauteur que nous voulons.

La forme générale d'une forêt-jardin est très souvent la forme d'un croissant ouvert face au soleil.Sur le plan nous définirons le placement de la forêt-jardin, son orientation et ses dimensions. Par lasuite nous pouvons couper des rondelles en carton avec un diamètre à l'échelle de celui desbranches des arbres à maturité. Maintenant nous pouvons jouer avec ces rondelles sur le plan pourcréer la forme éventuelle de la forêt-jardin. Nous laisserons un minimum de 50cm entre lesbranches des arbres pour qu'ils ne se touchent pas. Souvent cette distance sera plus grande pourlaisser passer la lumière pour les plantes plus bas.

NB. Certaines plantes grimpantes sont trop vigoureuses pour une forêt-jardin, les kiwis parexemple.

La forêt-nourricière, aussi appelée « jardin-forêt », est une technique de gestion de l'espace autantutilisée pour ses aspects vivriers que pour ses bénéfices environnementaux et pédagogiques. Saconception est fortement inspirée de l'écosystème forestier. La production est présente à tous lesétages de végétations et à tous les stades de développement. Sa présence dans le paysage favorisela biodiversité, tempère le climat local et son élégance et son efficacité en font un excellent lieuxd'activités d'éducation à l'environnement.

La forêt-nourricière copie le rôle écologique des forêts naturelles. Elle stock le carbone de l'airdans son cortège de végétaux. Elle stoppe l'érosion des sols grâce aux plantes herbacées quilimitent le ruissellement de l'eau et grâce à la grande quantité de racines qui maintiennent la terre.Elle a un effet régulateur premièrement sur la circulation de l'eau dans le milieu, à l'instar d'unéponge, en en absorbant une grande quantité lors des précipitations et en la retenant lors despériodes de sécheresses. Deuxièmement elle régule la température par l'humidité qu'elle dégage enagissant comme une masse thermique. Le choix d'une grande variété de végétaux offre autant deniches écologiques pour la faune locale. Enfin, ses bénéfices s'étendent au-delà de la zone cultivéeen assainissant l'air environnant, en atténuant les aléas climatiques et en créant un lieu ressourcepour les communautés locales.

Comme son nom le laisse entendre, la forêt-nourricière est conçu en grande partie avec des plantescomestibles, notamment des vivaces qui limitent les dépenses d'énergies à l'entretien. On y trouvedes fruits et des baies sur les arbres, arbustes et buissons ainsi qu'une multitude de légumescomestibles par leur feuilles, fleurs, fruits, tiges ou racines. C'est également un lieu propice à laculture de champignons et dans une certaine mesure à la récolte de matériaux utiles à l'artisanatcomme le bois, l'écorce et les lianes.

La concentration d'une telle diversité de formes et de fonctions en fait un lieu idéal pour une largegamme d'ateliers et d'activités pédagogiques. En aménageant astucieusement les accès et lescheminements en connexions avec des espaces de repos et d'observations, un grand nombre desujets pourront être abordés avec des groupes de tout âges. Les enfants pourront éveiller leurs sensen découvrant la beauté d'un espace préservé, les adultes apprendront les avantages desassociations végétales et toutes et tous prendront conscience des bénéfices à coopérer avec la

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nature.

L'intérêt pédagogique d'un tel espace commence dès les phases de conception et de mise enœuvre lorsque dans le cadre de formations et de chantiers participatifs la population se retrouvepour s'approprier et améliorer son cadre de vie.

Le Système Verger Potager de Phil Corbett

Les fruitiers sur leurs propres racinesPour mieux expliquer ce système, il convient de parler d’un arboriculteur, spécialiste des pommiersà Brogdale en Angleterre qui abrite la plus grande collection d’arbres fruitiers de ce pays, à peu près1800 variétés de pommiers différents. Hugh Ermin avait déjà 30 ans d’expérience des pommiersquand soudainement il s’est posé la question de savoir pourquoi ils étaient tous greffés sur desporte-greffes. Il savait bien que pour garder aux arbres une certaine taille, il faut réduire leurvigueur mais nous allons voir qu’il y a d’autres façons de s’y prendre. Les autres avantages dugreffage généralement invoqués lui semblaient n’être que des mythes. Alors il se mit à créer despommiers qui avaient leurs propres racines. 76

Quelques années plus tard, il s’est aperçu que:-Les variétés elles- mêmes gardaient leurs propres caractéristiques par rapport aux maladies mais sespommiers étaient en meilleure santé en général.Le développement des fruits a démontré:-leur goût succulent.-leur meilleure conservation -une très bonne taille pour la variété-une meilleure qualité du fruit en général-une meilleure pollinisation, si les moyens (abeilles etc) sont là.-que les pommes contiennent plus de pépins ce qui indique une meilleurefertilité.-de fortes indications que l’auto-fertilité est augmentéeLe seul ‘problème’ auquel Mr.Ermin s’est trouvé confronté, c’était que les pommiers étaientvigoureux et avait tendance à produire du bois au lieu de pommes. Avec les pommiers P.R.( propresracines), cette vigueur est contrôlée en utilisant une variété de techniques traditionnelles: limiterl’azote et arrosages (sauf pendant les temps de sécheresse), garder les branches à l’horizontale ettailler pendant l’été (ce qui encourage les bourgeons) et pas pendant l’hiver (ce qui encourage larégénération des branches). Quand les pommiers commencent à donner des fruits, on peut lesnourrir et arroser comme d’habitude. Un pommier en bonne production de pommes peut être gardéà une taille légèrement supérieure à un pommier greffé sur MM106, mais avec tous les avantagesdéjà mentionnés.

Phil Corbett de Nottingham en Angleterre, qui a plus de 30 années d’expérience dans l’horticultureet qui est un Designer de Permaculture de très haut niveau a entendu parler du travail de HughErmin. Après l’avoir rencontré et entrepris des recherches personnelles, il s’est rendu comptequ’effectivement, un pommier sur ses propres racines est un vrai arbre comme un châtaigner ou unchêne et qu’il peut être taillé exactement comme nous le faisons pour le bois de chauffage avec lesarbres sur nos talus. Pourquoi? Cela nous permettra d’avoir du bon bois de pommier pour tourner,sculpter ou nous chauffer, et le pommier va repousser et recommencer à donner des pommes .Et,plus important, les arbres qui sont coupés comme cela selon un cycle de 10, 12 d’années ou plus,restent jeunes et ne passent pas par les phases de grande maturité, vieillissement . Je vais avoir dubois et je n’aurai pas besoin de replanter mon verger tous les 40 ou 50 ans. Maintenant on a unetechnique avec une nouvelle stratégie pour un verger, mais ça ne suffit pas. Avant le 20 ème siècle iln’était pas possible pour les paysans de planter un verger et puis de laisser ce champ tranquille, ilsétaient trop pauvres. Alors ils cultivaient des légumes, des arbustes…pendant que les arbrespoussaient jusqu’à la production de fruits et jusqu’à ce qu’ils produisent trop d’ombre pourcontinuer à cultiver en dessous. Alors Corbett a ajouté cette idée dans sa stratégie pour créer leconcept du verger-potager; Voilà très brièvement la stratégie, on crée d’abord les lits de jardin et les chemins et puis on planteles arbres environ tous les 5 mètres N-S et E-O. Les lits ont donc une largeur de 4 mètres et leschemins font environ 0,50m . Sur les côtés S,E et O on plante des haies de protection et fixatricesd’azote, l’Aulne gris, l’Eleagnus etc, mais surtout pas des plantes cousines sauvages des arbres duverger. Côté Nord, nous pouvons planter des arbres plus grands, noyers, châtaigniers….Le potagerNous cultivons les lits avec un système sans bêchage ( pour récolter les pommes de terre on vaavoir, bien sûr, besoin de creuser, ce n’est pas un problème, les racines des arbres fruitiers P.R. sontrésistantes). Quand on creuse juste à côté on va de temps en temps couper une racine, celle-ci peutêtre alors plantée et va donner un pommier de la même race). Pendant que les arbres grandissent,

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quand ils commencent à donner de l’ombre, on va planter des plantes qui supportent cet endroit etqui sont aussi comestibles. On va ensuite tailler les arbres sur une ligne N-S et passer les branchesdans un broyeur à végétaux pour faire du mulch (ou du bio-gaz) : on obtient un lit en plein soleilpour cultiver. Les fruitiers qui sont dans les rangées à côté auront plus de soleil et ils vont donnerplus de fruits.

L’année suivante, on ne va pas couper la rangée suivante parce que ce sont ces arbres qui ontproduit le plus de bourgeons, mais celle d’après. On continue ainsi et 10 ou 12 ans plus tard, onreviendra pour couper à nouveau là où on a commencé le cycle. Le potager qui est dessous a bienprofité des feuilles mortes et d’autres choses, insectes morts, fientes d’oiseaux qui tombent desarbres etc …pour regagner en fertilité, prêt pour de nouvelles cultures. Plus le système devientmature, plus important sera le système des racines des arbres fruitiers et plus vite il repoussera. Lesnoisetiers seront coupés plus souvent pour être broyés ainsi que les haies.

Tous ce qui est végétal peut être mis à composter dans un système Jean Pain ou, comme nousvoulons faire ici, mis à fermenter pour donner du bio-gaz permettant d’alimenter la maison enénergie. Le bois des arbres fruitiers va être tourné pour en faire des objets à vendre. Nous avonsaussi des ruches et une production de champignons sur bûches. Ce système va donc permettred’obtenir: Pommes, Poires, Cerises, Noisettes, Céréales, Légumes, Champignons, Miel, Noix,Châtaignes, Bois (pour tourner et pour le poêle), électricité, eau chaude, gaz (pour la cuisinière),compost.

Aqua-jardinageIl y a des dizaines de variétés de plantes aquatiques comestibles. Par exemple Butomas umbellatus,une plante vivace et facile à cultiver, les graines sont petites mais comestibles et la racine a 50%amidon. L'approche de l'aqua-jardinage est simple, la création d'un écosystème aquatiquecomestible. Les plantes aquatiques tout comme les plantes du milieu terrestre ont besoin desnutriments, s'il y a des poissons dans le système leurs déchets peuvent fournir une partie de leursbesoins. C'est aussi possible d'ajouter du compost dans l'eau et même d'y mettre les 'déchets'végétaux de la cuisine directement. Les quantités ajoutées devraient correspondre aux besoins desplantes et des poissons sinon le plan d'eau peut devenir anaérobique. Si l'eau devient trop turbide ilfaut arrêter les apports en attendant que les poissons et les plantes nettoyant l'eau et qu’elleredevienne plus claire.

Des plantes comestibles du marais peuvent être cultivées dans une zone de sol humide autour duplan d'eau. Un exemple c'est Althaea officinalius, les feuilles sont comestibles et la racine contient37% d'amidon et 11% de pectine.

NB Les plantes sauvages comestibles peuvent chez certains gens crée des réactions allergiques, ilfaut les essayer en petite quantité au début. De même, certaines plantes se ressemblent, il est donc important de bien vérifier que vous avezl'espèce comestible.

Jardinage sur buttesCette stratégie vise à créer des microclimats, des plates bandes sur lesquelles nous ne marchonsjamais et des plates bandes où le sol fertile est plus profond. Il y a des approches qui utilisent desgrandes buttes (d'une hauteur de 2 mètres et parfois plus) et d'autres où les buttes sont moinsgrandes (50cms et parfois moins)

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Approche de base pour la création d'une butte démarquer avec des piquets chaque côté de la butte sur toute sa longueur avec une grelinette ou une fourche à bêcher travailler pour ouvrir le sol où se trouvera la

butte, mais sans la retourner. Poser sur la surface du sol une couche étanche à la lumière, du carton, tapis (fait de fibres

naturelles), des journaux etc. Cette couche tuera les plantes qui se trouvent à l’emplacementde la butte. Une autre approche est la 'solarisation', donc de poser temporairement une bâchetransparente pendant la saison chaude, la végétation qui se trouve sous la bâche sera brûlée.Après la bâche est enlevée et nous passons à la suite.

Nous pouvons faire une couche de matière végétale ou de fumier composté. Maintenant nous creusons les sentiers et la terre est déposée pour créer une butte. Approche

1. Creuser les sentiers jusqu'au sous sol et pas plus profond, nous ne voulons pas du sous-solsur les buttes.

Approche 2. Mettre la terre arable de côté et creuser dans le sous-sol, poser ce sol sur labutte. Quand la butte est à la hauteur souhaitée, on couvre le sous-sol avec la terre arable

La hauteur de la butte peut être augmentée en prenant de la terre sur d’autres endroits dusite.

La butte sera enfin couverte avec une couche de mulch et plantée.

Variations:-Hugelkultur, une butte faite de terre posée sur un tas de tronc d'arbres (normalement des arbres

caducs), de branches, des feuilles et du compost et fumier (pour remplir les espaces entre lesbranches etc). Une approche est de creuser une tranchée entre 1 ou 2 mètres de profondeur, laremplir avec du végétal et par la suite on remet la terre pour créer une butte. Une autreapproche est de créer un tas long avec les troncs, branches etc… et de le couvrir avec de la terreet du compost pris ailleurs sur le site. La matière végétale va se décomposer lentement etpendant ce processus la fertilité contenue dans cette biomasse sera libérée et donc disponiblepour les cultures.

Jardinage en creux. Dans certains endroits à cause du climat et d'une perméabilité du sol élevée unebutte sera une zone très sèche. Dans ce cas une autre approche est de creuser pour créer desplates bandes carrées d'environ un mètre par un mètre cernées par un mur en terre d'environ20cms de hauteur et 15cms de large. Dans la plupart des cas nous créons plusieurs de ces creuxl'un à côté de l'autre pour remplir l'espace disponible. Les creux peuvent être par la suitemulchés et plantés. L'irrigation est très simple, il suffit de verser de l'eau dans chaque creux

NB La largeur optimale d'un plate bande est très simple à trouver, il faut que le milieu de la platebande ou de la butte soit accessible à la main ; comme il y aura un sentier de chaque côté de laplate bande, sa largeur sera deux fois la longueur du bras de la personne impliquée dans le gestiondu potager qui a les bras les moins longs.

Une technique pour travailler sans labourage en travaillant avec la nature : les tracteurs à poules

Les poules grattent le sol pour trouver des graines, des insectes, et d’autres choses comme les œufsde limaces et escargot. Elles vont aussi manger ou endommager les cultures si elles sont en libertétotale. Un « tracteur à poules » ( voir schéma) est tout simplement une cage (la base étant ouverte)et un poulailler roulant. Il faut 0,4m2 d'espace par poule. Idéalement la forme et la taille de votre

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tracteur correspond aux dimensions de vos plates bandes. Placer sur une plate bande les poules dans le tracteur prépare le sol pour les semences ; il est aussienrichi par leurs fientes et peut aussi être alimenté avec les 'déchets' végétaux de la cuisine. Ensuitele tracteur est déplacé et la plate bande plantée, semée et mulchée.

Nous

cherchons toujours à créer un équilibre dans nos systèmes ; ce que l’on appelle souvent des« maladies » peut être considéré comme les manifestations d'un déséquilibre. Une plante qui netrouve pas les conditions propices à sa vie va nous l'indiquer, ses feuilles vont se décolorer et sedéformer etc. Les approches expliquées ci-dessus vont nous aider à créer des sols fertiles et enéquilibre. L’approche systémique de la permaculture en général nous aide à créer des écosystèmesqui sont aussi équilibrés.Je cite Bill Mollison « ne me dites pas que vous avez trop de limaces parce que je vais vous dire quevous n'avez pas assez de canards ». Ceci dit nous aurons parfois des manifestations de déséquilibrede temps en temps, la nature n'est pas statique mais en mouvement, en évolution. Que pouvons nousfaire si nous constatons un tel déséquilibre ?

Les hiérarchies d'intervention:-

9. Ne rien faire sauf observer. L'idée ici est de donner le temps 'à la nature' de recréer unéquilibre. Si mes plantes sont en train de 'subir une attaque' d’insectes et que j’intervienstout de suite pour éradiquer cette 'peste', je ne donne pas le temps au prédateur de cetinsecte de trouver cette source de nourriture.

10. Intervention physique. Si les dégâts commencent à être importants nous pouvons allerdans le potager pour enlever manuellement les pestes, mais pas tout, nous voulonstoujours trouver une solution à plus long terme en laissant notre système trouver son

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propre équilibre. L'intervention peut être sous forme de pièges, comme par exemple desplanches de bois qui serviront d’abri pour les limaces pendant la journée et ces limacessont donc faciles à récolter pour être données aux poules.

11. Intervention de dernier ressort. Les permaculteurs travaillent dans une grande variété desituations et conditions différentes. Il peut arriver que les récoltes soient en train de subirdes grandes pertes à cause des insectes, ou des 'maladies'. Parfois nous ne sommes pasen position d'attendre que les processus naturels trouvent une solution parce que leshabitants n’auront pas à manger si les récoltes sont détruites. Dans ce cas nous nouspermettons de faire des interventions plus 'dures' en utilisant des produits chimiquesacceptés en production biologique.

11. des phéromones dans des pièges ou dispersés sur les récoltes12. des préparations à base de Quassia amara13. des préparations de Bacillus thuringiensis14. des pièges collants contre insectes15. contrôle biologique mais seulement avec les prédateurs réglementés16. des préparations antivirales granuleuses17. la gélatine18. des préparations faites à base de pyrethrum19. etc….......

Si nous devons en arriver à l'étape 3, il faudra sans doute reprendre certains aspects de laconception, par exemple en créant plus de zone 5 car ainsi nous aurons peut-être une plus grandediversité de flore et de faune naturelles.

A la fin du processus d'évaluation nous disposerons des éléments suivants:- les stratégies pour améliorer la fertilité du sol et des cycles de naissance, vie, mort et

décomposition qui permettront au sol de rester fertile. Une stratégie des flux qui vont cycler la fertilité pour que ça revienne toujours sur les zones

de production. un bilan des besoins en nourriture des habitants et des visiteurs une planification pour les semences et les récoltes ; ceci en prenant en compte les variations

éventuelles dans la demande de nourriture. un bilan fait pour la quantité de récoltes qui devra être stockée pour les saisons pendant

lesquelles la production est limitée (saison froide ou saisons pluviales). des décisions prises sur comment nous allons travailler la terre (mulch, non-labourage etc) des décisions prises sur les endroits du lieu qui seront consacrés à la production, nourriture,

animaux et forêts et les stratégies qui vont assurer ces productions (forêt jardin, potagersetc), voir le système de zonage expliqué dans le chapitre sur les principes de permaculture.

un système d’interconnexion des zones de productions, les systèmes d'eau et les sentiers etchemins.

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Chapitre 6

Énergie

Nous nous servons de plusieurs sources d'énergie qui peuvent être divisées en deux catégories : lesénergies renouvelables et non renouvelables. Mais en général c'est une division fausse car mêmeune source considérée comme renouvelable peut être épuisée si la demande est supérieure à sonrenouvellement. Le bois est souvent par exemple considéré comme une énergie renouvelable, maissi la demande est supérieure à la vitesse de pousse des arbres, cette ressource sera détruite.L'approche en permaculture est de réduire le plus possible la demande en énergie et par la suite detrouver les moyens de fournir ces besoins de manière durable.

La bonne gestion des ressources est primordiale pour un projet, et pour nos sociétés en général.Dans la Permaculture nous donnons beaucoup d'importance à la conception et ensuite à la bonnegestion des flux d'énergie et des matériaux.

Pour bien gérer nos ressources, beaucoup de choix sont à faire.Il sera possible par exemple de consacrer une parcelle à la production d'une récolte pour laproduction de bio carburants. Les monocultures sont rares dans la Permaculture alors cette parcelleaura d'autre formes de productions mais le choix de produire un bio carburant, nous empêche deproduire d'autres choses par exemple la nourriture. Nous pouvons développer des stratégies commele système de verger potager, la production de bois de chauffage étant alors intégrée dans laproduction de nourriture. Le principe de la conception est de noter tous les flux possibles et leséléments dans chacun d'eux,

par exemple: le tronc d'un arbre est utilisé comme bois de menuiserie ---->Bâtiments/meubles--->sous-produits---> Sciure/Copeaux de bois---> Toilettes sèches.Branches--->Bois de chauffage --->Cendres---> Savons/lessive/jardin.Ou:- Branches---> Copeaux de bois---> Mulchage.

Nous devrons bien choisir les éléments dans nos flux, par exemple: les poêles qui sont efficaces etpour qui l'énergie requise pour leur bon fonctionnement sera le plus possible produite sur place.

ÉlectricitéSelon l'EDF la consommation d’électricité a été multipliée par 3 entre 1973 et 2008. 65,4% de cette consommation viennent de nos maisons et de nos activités dans ces maisons. Lesmachines qui fonctionnent avec une résistance électrique soit pour chauffer l'eau ou soit pourchauffer l'air sont responsables de l’essentiel de cette demande ; mais les congélateurs et les frigossont aussi de grands consommateurs d’électricité

L'approche en permaculture est de trouver des moyens et des stratégies pour réduire les besoins d'unfoyer en électricité. Par la suite nous travaillerons pour trouver les meilleures façons de fournir cetteénergie

Bilan des besoins en électricitéLa consommation en électricité est affichée sur chaque machine. Par exemple un aspirateur affiche1000 watts, ce qui veut dire que pour chaque heure en fonction, cette machine va consommer 1000watts d’électricité.

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Parfois la consommation est notée en ampères donc pour le convertir en watts Amosres à Watts:Watts = Amos x Volts (le voltage est celui demandé par la machine et pas le voltage du secteur. Parexemple l'ordinateur utilisé pour écrire ce livre consomme 2,15 ampères X 19 volts = 40,85 watts).

Le bilan consiste à établir une liste de toutes les machines, avec leur consommation, le nombre totald'heures de fonctionnement par jour et le total de jours d’utilisation de la machine:-

Machine consommation Nombre d'heure/jour Total par watt/jourAspirateur 1000watt 1 1000Ordinateur 300watt 6 1800Cafetière 700watt 0,5 350

Total de consommation/Jr 3150

Par la suite nous trouverons des moyens de réduire les heures d'utilisation, sa façon de fonctionner(voir l’exemple de la machine à laver dans le chapitre sur l'eau) et aussi s’il est possible d'échangerou de supprimer la machine. Par exemple les ordinateurs portables consomment en généralbeaucoup moins que les ordinateurs de bureau, les ordinateurs du style « web book » encore moins.Ça sera donc intéressant d’échanger un ordinateur de bureau contre un web book.

L’ échauffement de l'eau qui est très souvent fait avec un ballon et une résistance électrique est unsystème très gourmand en électricité. Ils sont souvent de 2000watts et fonctionnent pendantplusieurs heures. Pendant l'été la plupart et parfois la totalité de nos besoins en eau chaude peuventêtre fournis par un chauffe eau solaire. Pendant les autres saisons avec moins de soleil ils vontquand même chauffer l'eau et ainsi réduire les besoins d’électricité. Dans les lieux où c'est possible,un poêle avec un chauffe eau en parallèle avec le chauffe eau solaire suffira largement à remplir lesbesoins en eau chaude d'un foyer.

Quand nous avons réduit la consommation autant que possible nous referons un bilan comme ci-dessous pour faire une estimation des futurs besoins. Par la suite nous pouvons trouver des solutionspour fabriquer l’électricité et la stocker.

Les panneaux photovoltaïques Si pendant leur vie utile les panneaux solaires non pas d'impact négatif sur l’environnent ce n'estpas le cas avec leur fabrication et leur éventuelle dépose. Les matériaux pour leur fabricationviennent pour la plupart des mines et l’énergie requise par la transformation de ces matériaux pourcréer un panneau solaire a été estimée à 235 Kw hrs par M2 (1990). Les technologiesphotovoltaïques sont en évolution continuelle et l'impact sur l’environnement diminue dans les paysoù il y a un bon contrôle environnemental. Il ne faut pas quand même penser que la productiond’électricité photovoltaïque est sans conséquences.

Les panneaux produisent à leur maximum quand il y a assez de soleil. Ils sont pour la plupart fixeset ne pivotent pas pour suivre le soleil donc il y a seulement quelques heures pendant la journée oùils produisent à leur maximum. Pendant l'hiver ils produisent encore moins et les latitudes plus aunord ont moins d'heures par rapport aux latitudes plus au sud. Il faut donc estimer le nombred'heures de pic soleil, en France ça peut être entre 2 et 5 heures par jour. Nous pouvons faire noscalculs sur la base du nombre d'heures de pic soleil en hiver.

Nous pouvons faire un calcul ainsi:-

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exemple

Besoin total watts hrs/ jour 100Nombre d'heures pic soleil 4Besoin minimum de production par panneau solaire(PS) = 100/4 = PS de 25 watt hrs.Comme c'est très rare que nous utilisions l'électricité produite par un panneau solaire directement ilfaut la stocker dans des accumulateurs. Nous pouvons calculer la capacité de stockage dont nousavons besoin ainsi:-

Exemple

Accumulateur de 12 volts avec une autonomie de 5 jours entre chargements (pour des périodes deciel couvert)

La capacité d'un accumulateur est donnée en ampère heures donc il faut convertir de watt enampère. Comme il est important qu'ils ne sont jamais déchargés de plus de 50% on va multiplier pardeux notre calcul. Pour l'exemple ci-dessous

(25 watts / 12 volts) * 2 * 5 (jours d'autonomie) = 20,83 ampère h.

Donc il faut un accumulateur avec une capacité d'au moins 21 ampères h.

Après avoir réduit autant que possible la demande d'un foyer en électricité ça sera bien possibled'avoir assez de panneaux solaires et accumulateurs pour remplir cette demande. Mais les panneauxrestent assez chers et parfois le ciel restera couvert pendant plusieurs jours et les accumulateursseront vidés à 50%. La redondance dans nos systèmes est essentielle, toutes les fonctionsimportantes sont soutenues par plusieurs éléments. Il y a d'autres moyens pour produirel'électricité ; les deux les plus importants à l'échelle d'un habitat sont les éoliennes et le microhydro-électrique.

Les éoliennesIl y a de plus en plus de formes différentes adaptées aux différents endroits. Ils produisent à leurmaximum si le vent n'est pas trop faible ni trop fort. Il y a des endroits où il n'y a pas suffisammentde vent pendant l'année pour le bon fonctionnement d'une éolienne. L'aéroport le plus près peutdonner des chiffres sur la vitesse du vent mais il vaut mieux installer des anémomètres sur le sitepour avoir des données plus précises.

L'avantage de la combinaison éolienne et panneaux solaires c'est qu'il y a souvent du vent quand iln'y a pas du soleil et vice versa.

Si la plupart de la demande en électricité est fournie par les panneaux solaires, il va falloir uneéolienne de production modeste qui peut assurer une production quand il n'y aura pas assez desoleil. Souvent par contre l’essentiel de la production sera fait par l'éolienne, surtout parce qu'ellessont en général moins chères par watt produit par rapport aux panneaux solaires.

La vitesse moyenne du vent par jour nous donnera la quantité d’électricité qui sera produite par telou tel modèle et taille d'éolienne, il suffit de choisir le modèle capable de fournir la demande en

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électricité du foyer. Il y aura assez de panneaux solaires pour remplir la demande pendant lespériodes sans assez de vent.

Micro hydro-électrique Ces machines sont des turbines qui en général produisent moins que 100Kw. Elles sont adaptéesaux lieux où il y a un ruisseau ou une rivière avec un débit d'eau assez important et aussi unedifférence de hauteur entre deux points sur le cours d'eau qui donnera assez de pression.

Mesure de la pression hydrostatiqueIl faut mesurer la différence en altitude entre deux points sur votre ruisseau. Il faut que cette mesuresoit assez précise, l'altimètre sur un GPS ou un smart phone peut donner une indication mais uneméthode plus fiable se fait ainsi:-

Avec un laser ou théodolite et avec un assistant muni d'une mesure graduée on calcule par étape ladifférence d'altitude entre les deux points sélectionnés.

Soustraire la hauteur du niveau de hauteur mesuré pour chaque étape Refaire tout le processus depuis le point de départ jusqu'à la position de la turbine Additionner les mesures de toutes les étapes ensemble pour trouver la différence d'altitude

entre le point de départ et la turbine.

Une autre méthode consiste à mesurer la différence en pression entre les deux points. Muni d’un

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tuyau d'arrosage d'au moins 100 mètres (plusieurs peuvent être connectés ensemble si lesconnections sont bien étanches). Remplir le tuyau avec de l'eau et mesurer la pression avec unejauge de pression. Si besoin refaire pour toute la distance entre les deux points et calculer le totaldes pressions. 10 mètres de différence = 1 bar.

Ces approches nous donnent la pression hydrostatique. Quand l'eau est en mouvement dans untuyau il y a des pertes à cause de la friction entre l'eau et le tuyau, la perte diminue quand lediamètre du tuyau augmente. Il y a un compromis à faire, les tuyaux de large diamètre sont pluschers. Il ne faut pas qu'il y a une perte de pression plus importante que 10 ou 15%.

Calculer le débit du ruisseauLa méthode la plus simple c'est de choisir un point sur le flux d'eau, poser une mesure sur les deuxrives et mesurer la profondeur tous les 50 centimètres. Trouver la profondeur moyenne et lamultiplier par la distance entre les deux rives. Trouver un endroit au moins 3 mètres en amont etmettre un ballon dans le flux, chronométrer le temps que le ballon va prendre pour arriver aurepaire. Comme le flux sera diffèrent selon les différents endroits dans la largeur du ruisseau c'estbien de refaire l'expérience en démarrant le ballon depuis plusieurs endroits différents dans lalargeur du ruisseau. Par la suite calculer le temps moyen. Les deux calculs nous donneront unchiffre en M3 par seconde.

Il ne faut pas faire ces mesures pendant ou juste après des jours de pluie.

Le potentiel de production de l'électricité est en relation avec le débit et la pression, pour un petitruisseau avec un débit entre 0,01 m3/s et 0,05 m3/s il faut entre 50 mètres et 10 mètres de différencede niveau. Pour un ruisseau de taille moyen avec un débit entre 0,05 et 0,25 M3/s il faut entre10mètres et 2,5 mètres de différence de niveau.

Pour les habitats groupés nous pouvons faire les calculs pour trouver la demande en électricité dechaque foyer et par la suite installer assez de panneaux solaires, une éolienne assez importante et unsystème micro-hydro électrique pour assurer une production suffisante.

Un projet aura très souvent des ateliers avec des besoins pour des machines. Parfois c'est possiblede trouver des machines qui ne fonctionnent pas avec de l'électricité, par exemple une scierie quimarche avec un engin à vapeur. Dans les cas où cette approche n'est pas possible il faut faire unbilan de la demande en électricité de chaque atelier et ajouter ce total à la demande des foyers pourtrouver la demande totale du projet.

Il y a des cas où les machines auront une demande au delà de la capacité de la production d'unsystème « domestique ». Donc il faut trouver d'autres stratégies pour satisfaire ces demandes. C'estpossible de faire tourner une groupe électrogène avec du bio-gaz ou de l'alcool mais il faut par lasuite assurer la production de suffisamment de gaz ou d’alcool, ce qui ne sera peut-être pas trèssimple. La meilleure approche est toujours de pas avoir besoin de grandes machines quiconsomment beaucoup d'électricité.

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Autres formes d'énergie

Bio carburants :Les biocarburants sont des carburants produits a base de plantes, en général ces carburants sontutilisés pour les déplacements nécessaires. L'approche permacole est de valoriser les liens locaux etainsi réduire autant que possible les déplacements nécessaires. Les bio carburants peuvent serviraussi à la production d'électricité avec un groupe électrogène

Bio masse Cette approche concerne la production de matières organique par les plantes qui vont produire del'énergie par leur combustion. Très souvent cette forme de production d'énergie est faite par lerecépage des arbres. Le recépage peut être mis en place pour produire du bois de chauffage qui serabrûlé dans un poêle, ce bois peut être déchiqueté pour former des copeaux ou granulés pour lespoêles adaptés à cette consommation. Comme déjà expliqué, il faut faire un bilan de demande et de production pour que la première nesoit jamais supérieure a la deuxième.

Bio gaz

Il y a des micro-organismes qui vivent sans oxygène, les anaérobies. Certains d’entre eux peuventservir de nourriture au matériel organique. Ces bactéries méthanogènes produisent, grâce à leur cycle de respiration, un gaz qui contient entre 50 et 70% méthane (Ch4), du dioxyde decarbone (Co2), et du sulfure d'hydrogène (H2S). Le méthane est le constituant principal du gaznaturel et il est combustible en présence de l'air.

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Le processus de méthanisation demande une température ambiante d'entre 25 et 45°C car lesbactéries méthanogènes sont pour le plupart des mésophiles.

Les avantages de la méthanisation par rapport au compostage aérobique sont:- Production d'un gaz combustible. Production du compost. A la fin du processus de méthanisation, le matériel est sorti

de la cuve de méthanisation et peut être utilisé comme un apport de fertilité au soltout comme le matériel issu d'un compostage aérobique.

Les inconvénientsProduction d'un gaz combustible. Bien que le méthane soit un gaz léger qui se disperse rapidement

dans l’atmosphère, il reste un gaz potentiellement explosif.La température requise par les bactéries méthanogènes pour leur vie. Donc pour beaucoup

d'endroits il y a une saison de production de gaz et sa production diminuera pendant lespériodes froides. Des stratégies existent pour prolonger la saison, de chauffer la cuve enutilisant une partie du méthane produit par la cuve, de faire des installations très grandes et decouvrir les cuves avec une bonne couche d'isolation.

Le processus de méthanisation produit aussi du sulfure d'hydrogène mais il est bien possible depiéger ce gaz dans un filtre avant que le biogaz soit brûlé.

Bien que la méthanisation soit assez bien installée dans plusieurs pays, ce système reste un peuconfidentiel en France. Il y a des centres de méthanisation installés mais il semble que l’industrie deproduction d’énergie préfère mettre des ressources à faire sortir le 'gaz de schiste' par exemple. Ungrand pourcentage de nos ordures ménagères sont de la matière organique qui pourrait êtretransformée en méthane et compost. Il existe aussi des micro-systèmes adapté à l’échelle deshabitats groupés.

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Micro-climats

Besoins:- trouver des endroits plus ensoleillés, chauds et protégés du gel, protéger les habitats,cultures et bâtiments du vent, prolonger la saison des cultures par la création de zones plustempérées, protéger les cultures et bâtiments d'un soleil trop fort.

Produits:- une diversité de zones protégées et de micro-climats différents, une diversité de stratégiesde production pour les zones différentes.

Un lieu aura très souvent plusieurs micro-climats : les endroits qui vont geler d'avantage et qui sedégèlent moins vite, les endroits qui captent d'avantage le soleil et qui sont abrités du vent parexemple. Nous travaillons autant que possible avec ces micro-climats et mais nous allons aussi les créer.

Un endroit qui reste froid plus longtemps au printemps peut être planté avec des arbres qui viennenten fleur tôt et donc risque de perdre leurs fleurs à cause d'une gelée tardive.Planté dans un tel endroit ils vont venir en fleur plus tard à cause du froid et donc après que larisque du gel ait diminué. Un endroit qui est bien au soleil et protégé va se réchauffer plus vite auprintemps et refroidir moins vite pendant l'automne donnant une saison de culture plus longue. Lamasse thermique des murs crée aussi un micro-climat et dans le temps les jardiniers construisaientdes jardins entourés par des murs. Les villes grâce à leurs masses thermiques, la pollution et chaleurproduit par les immeubles et l'industrie crée des îlots de chaleur. Le centre d'une ville peut avoir unetempérature plus élevée de plusieurs degrés que ses environs.

L'air froid coule comme un sirop, pas comme de l'eau et pourtant ils suivent tous les deux le mêmechemin. L'air froid va créer un bassin de froid derrière un obstacle tel qu’un talus ou mur. L'air froidva aussi descendre une pente pour enfin arriver dans une vallée donc les fonds des vallées onttendance à être plus froids que les endroits situés plus haut sur la pente.

Le vent crée aussi des microclimats selon les zones abritées et les zones exposées. Parfois nousvoulons profiter du vent pour refroidir mais le plus souvent nous voulons plutôt protéger noshabitations et cultures du vent fort. Les sommets des collines étant souvent très venteux il seracontre indiqué d'y construire.

Les micro-climats et la conception en permaculture

Une haie aura plusieurs fonctions, nous permettant de protéger nos cultures et aussi nos habitationsdu refroidissement causé par le vent(sauf en zone tropicale où c'est au contraire souhaité). La surface du sol protégée par une haie est relative à la hauteur des arbres. Le niveau de protectionest relative à la distance derrière les arbres, leurs hauteurs et la densité du haïe.

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Ce tableau donne la protection fournie par des haies perpendiculaires au vent avec des essencesdifférentes selon leurs hauteurs ; la valeur du vent étant alors de 100%

Distance derrière lehaïe

5 fois hauteur d'arbres 10 fois hauteurd'arbres

15 fois hauteurd'arbres

20 fois hauteur d'arbres

Pourcentage du ventdu champ

Pourcentage du ventdu champ

Pourcentage du ventdu champ

Pourcentage du vent duchamp

Arbres caduc 50,00% 65,00% 80,00% 85,00%

Résineux 30,00% 50,00% 60,00% 75,00%

Multiple-rang 25,00% 35,00% 65,00% 85,00%

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Nous pouvons voir dans le schéma que la zone protégée par une haïe est de forme triangulaire.Cette zone aura une température plus élevée et aussi plus d'humidité (2-4% en plus) que les zonesexposées au vent)

Une masse d'eau ou bien des rochers ou un mur captent la chaleur pendant la journée et laredonnent la nuit et le matin. Le chapitre 'Eau' explique comment nous pouvons profiter de cet effetdans une serre et avec des plans d'eau. La chapitre 'habitats' montre comment nous pouvonsconstruire pour encore profiter de l'effet « masse thermique ». Il existe d'autres techniques pour profiter de la masse thermique d'un mur comme l'espalier, desrangées d'arbres fruitiers palissés verticalement contre un mur.

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Chapitre 8

Les habitats

Besoins:- Protection contre la pluie, la chaleur, le froid et le vent.

Fonctionnement d'une maison:- Abri et lieu du stockage des biens, lieu de vie de la famille,stockage de la nourriture et lieu de préparation des repas, endroit pour dormir, parfois un endroit detravail

Il y a un nombre énorme de formes d’habitation, traditionnelle et moderne. L'approche de lapermaculture c'est de comprendre les stratégies derrière les formes différentes pour mieux choisir laforme adaptée aux lieux, gens et projets.

Nous cherchons à construire des habitations qui ont des caractéristiques suivantes (parmi d'autres)

Adaptée au climat

En général pour les zones tempérées les bâtiments devraient être alignés face au soleil pour mieuxprofiter de la lumière et la chaleur. Un auvent ou véranda, son angle adapté à la latitude sert àprotéger le bâtiment du soleil d'été. Dans les zones tropicales les bâtiments devraient être orientéspour profiter des brises qui vont ventiler et refroidir l'intérieur. Ils ont aussi une forme ouverte pourque toutes les pièces soient ventilées.

Parfois les maisons sont construites avec des matériaux qui vont leur donner une masse thermique.En gros les murs et couverture du sol ont un effet tampon sur les changements de température. Unepartie de la chaleur en provenance de l'extérieur et celle produite à l'intérieur sont stockées dans lamasse des murs et le sol et par la suite, redonnées à l'air de la maison. Ils ont aussi un effet tamponpendant les périodes chaudes, le froid stocké pendant la nuit aide à garder une températureconfortable pendant la journée. Les maisons traditionnelles de masse thermique ont était construitesavec de la pierre, de la terre ou enterrées. Ces traditions continuent et aujourd'hui nous avons aussile « super adobe » donc construction avec des sacs remplis avec la terre, les « earthships »construits en partie avec des vieux pneus remplis avec de la terre et souvent en partie enterrés. Cesnouvelles approches, surtout le super adobe nous évitons une désavantage des formes deconstruction traditionnel qui est la besoin des connaissances et expériences profond pour bien lefaire.

Les murs face au sud sont chauffés par le soleil mais peu ou rien de cette chaleur est conduit versl'intérieur ; c'est le soleil qui pénètre dans la maison à travers les fenêtres qui chauffe les murs etdalles sur lesquels le soleil rayonne. Une maison construite plus large que profond profitera mieuxdu soleil, les pièces utilisées pendant la journée se trouvent devant les pièces comme les chambres.La face au soleil aura des baies vitrées ou des grandes fenêtres. Un plan d'eau devant le sudréfléchira aussi le soleil vers l'intérieur. Pendant les périodes chaudes l'intérieur de la maison peutêtre protégé du soleil par des volets, par des arbres caducs et l'auvent de la véranda. La véranda peutêtre aussi en forme de serre et dans la serre nous pouvons installer les cuves d'eau comme expliquédéjà pour les serres.

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Nb. Si la température des murs et dalles est de 3°c (ou plus) en dessous de la température de l'airles habitants auront l’impression d'avoir froid. En effet le confort ressenti par les gens par rapportà la température n'est pas entièrement une fonction de la température réelle ; en effet un tiers duconfort ressenti est lié à la température réelle et les deux autres tiers étant psychologiques. Lessurfaces froides par rapport à l'air donnent aux gens une impression de froid.

Construction en super-adobe, exemple d'une forme de construction 'masse thermique'

Ce système a été développé par l'architecte Iranien Nader Khalili. La méthode est basée surl'utilisation des tubes en tissus, soit du polypropylène soit de la toile de jute. Ces tubes sont remplisavec de la terre et posés l'un sur l'autre pour former des constructions coniques. Du fil de ferbarbelé est posé sur chaque couche de tubes pour fixer la prochaine couche en place. Le tout estcouvert par la suite avec un enduit.

Cette forme de construction est rapide, robuste et permet la création de bâtiments de massethermique, c'est aussi une approche à la portée de la plupart des gens parce qu’il ne demande pasdes grandes expertises.

Cette forme de construction nécessite une terre qui n'est pas trop forte en argile. La forme coniqueest la mieux adaptée et elle est autoportante. Il sera possible d'adapter la technique pour créerd'autres formes comme une construction en ossature bois avec les murs remplis avec des sacs desuper-adobe ; mais ce sera peut-être moins résistant et demandera des bonnes connaissances enconstruction en bois.

Les constructions « légères » gardent la chaleur dans l'air ambiant mais pas ou très peu dans lesmurs. Quand l'air de la maison est refroidi, par exemple en ouvrant une porte, la source de chaleur,poêle etc doivent tout réchauffer, avec la construction en masse thermique ce processus estbeaucoup facilité par le rayonnement de la chaleur depuis les murs et le sol. Idéalement donc c'estbien d'incorporer quelque chose qui a de la masse dans une maison « légère », une dalle isolée dusol, des poêles de masse, ou des bandes construites avec la terre dans lesquelles passe la cheminée.

L'isolation est quelque chose d'important pour les habitations et autres bâtiments dans des zones declimat tempéré. Un isolant thermique est un matériau qui réduit le transfert de chaleur d'une zonechaude vers une zone froide. L'air est un mauvais conducteur thermique et la grande majorité desisolants contiennent des minuscules poches d'air tenues par une structure. Nos vêtementsfonctionnent de la même manière et les plus confortables laisse respirer le corps, il y a un transfertd'humidité et de gaz vers l'atmosphère, nos isolants devraient faire la même chose. Par contrel'isolation thermique d'une maison n'est pas quelque chose qu'on va changer régulièrement, il fautqu'elle ne dégrade pas, ne soit pas attaqué par des mites ou autres insectes, ne va pas pourrir etidéalement n'est pas un lieu propice aux rongeurs.Les isolants ont quand même une durée de vie et il faudra bien les remplacer à moment donné. Il estalors important de ne pas donner des déchets nuisibles aux futures générations. Ces principes nousaideront à choisir un isolant parmi les différents types disponibles ou encore mieux à faire notrepropre isolant avec des matériaux disponibles ou produits localement. Des exemples sont la laine, lechanvre ou d'autre type de fibres ainsi que les vêtements recyclés.

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Maison en ballot de paille, exemple d'une forme de construction 'masse leger'

Cette tradition de construction vient du Kansas aux États Unis où il n'y avait que très peu de bois etdes pierres mais de la prairie en abondance. Une partie de ces prairies a été transformée pour laproduction du blé. L'invention d'une machine capable de créer des ballots de paille a donné uneressource utile pour la construction. Les ballots de paille ont plusieurs caractéristiquesintéressantes pour la construction :- comme ils contiennent de l'air ils sont un isolant thermique ; - dans beaucoup d'endroits ils peuvent être produits sur place- ils résistent bien au feu, - la construction d'un bâtiment peut être rapide et les techniques sont relativement simples et à laportée de beaucoup de gens. Des tests récents ont montré qu’un bâtiment bien construit résiste bienaux tremblements de terre.

Diffèrent des autres formes de construction, c'est une approche qui s'adapte à beaucoup de climatsdifférents, mais il y a des zones où ce ne sera peut-être pas la solution adaptée. Par exemple leszones inondables, les endroits où la culture du blé n'est pas adapté, les zones tropicales et lesendroits comme souvent en Afrique où il sera difficile de protéger les ballots contre les attaques desinsectes comme les termites. Il faut aussi protéger les ballots contre la pluie et ça se fait pour laplupart avec un enduit en terre ou de la chaux et sable ; il faut donc qu'un de ces matériaux soitdisponible localement.

Confortable et ergonomiqueQu’une habitation ne soit ni trop froid ni trop chaud, bien éclairé à l'intérieur, bien ventilé et engénéral confortable, cela semble évident mais il y a d'autres considérations.L'approche dans la permaculture c'est de regarder l'utilisation de chaque pièce pour faire uneconception et par la suite une construction adaptée à ces utilisations. Si nous prenons commeexemple la cuisine il y a plusieurs considérations.

Des cuisines sont des lieux où les repas sont préparés, la nourriture est transformée pour lapréserver ; souvent les repas sont consommés ici et ce sont des lieux de rencontres et deconvivialité. Les endroits consacrés à la préparation et transformation de la nourriture devraient êtreergonomiques avec suffisamment de surface pour que la préparation soit facile à faire. C'est mieuxd'avoir plusieurs étagères qui ne soient pas trop profondes, sinon ce qui est derrière est caché par leschoses placées devant. La redondance est un principe de base dans la permaculture ; alors il y aura au moins 3 moyens decuisiner si la cuisson est pratiquée par les habitants. Un poêle multifonction permettra la cuisson,mais aussi de chauffer l'espace et de chauffer l'eau du ballon.La hauteur du plafond est en relation avec la taille de la pièce, trop haut et c'est moins intime et plusdifficile à chauffer, trop bas et ça donne une impression d'être serré et confiné.

Adapté au gens et leurs culturesLa forme d'un bâtiment peut suivre les traditions du lieu qui ont souvent évolué pour être bienadaptées aux exigences climatiques locales. Après il y a d'autres considérations. Dans les endroitsplus chauds il y a souvent plus d'activités dehors, chez certains la tradition est d'être assis par terreet pas à table, certains cultures sont nomades, d'autres majoritairement sont sédentaires. Une listeexhaustive sera très longue, il suffit de dire qu’un concepteur en permaculture prendra en compteles besoins et désirs des gens qui vont se servir du bâtiment.

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MultifonctionnelAdaptable et modulable; en effet, le fonctionnement de l'habitation peut changer. Par exemple sic'est un lieu familial avec des enfants, ils vont grandir et leurs besoins d'espace vont changer. Al'adolescence ils auront souvent envie de plus de vie privée donc c'est bien si la maison estmodulable pour mieux répondre à ces changements de besoins.

EsthétiqueIl y deux considérations principales : les désirs du gens du projet mais aussi la situation du lieu. Laconstruction d'une forme de bâtiment trop différente des formes traditionnelles locales peut nuireaux relations entre les gens du projet et leurs voisins. La décision pour un style de bâtiment sera uncompromis entre les désirs esthétiques du gens, le prix de la construction, sa faisabilité et safonctionnalité.

Autonome autant possible en énergie, eau et traitement de déchetsIl nous faut des bilans sur les besoins en énergie, eau, eau chaude et la quantité de déchets. (voirfeuille de conception et les chapitres sur l'eau et l'énergie.)

Un minimum d'empreinte écologiqueL'idéal c'est la construction de bâtiments avec des matériaux qui ne détruisent pas l'environnentdans leur production, utilisation et éventuelle disposition. C'est mieux si la production de cesmatériaux n'épuise pas les ressources non-renouvelables de la planète.

Exemple. La chaux est le nom donné à une matière obtenue par combustion du calcaire à destempératures autour de 1000°C. La chaux est souvent considérée comme un matériau« écologique » et par rapport à la production du ciment son bilan écologique est moins important.L'énergie qui est nécessaire pour chauffer le calcaire à 1000°C vient pour la plupart des sourcesnon-renouvelables et cela nécessite 20kwh pour chaque tonne de la chaux produite. (LIME By M.Michael Miller). La roche calcaire vient des carrières donc son extraction nécessite la destructiond'un paysage. Ça ne veut pas dire que nous ne devrions pas utiliser de la chaux, en effet c'estpossible de le produire soi même. Mais quand nous prenons un choix nous devrions prendre encompte tous les impacts environnementaux de ce choix.

À la fin de ce processus d'évaluation nous aurons les résultats suivants:-un bilan fait des bâtiments existant, leur état et les travaux à faire pour les mettre en bon état.Un bilan fait sur des bâtiments qu'il sera nécessaire de construire, leur positionnement sur le lieu et

leurs formes. Des décisions prises sur comment ces structures seront interconnectées avec les systèmes

d'eau, production de la nourriture et production d'énergie. Les bâtiments sont ou créent des microclimats, leurs effets seront pris en compte et ces

effets intégrés avec la production de nourriture.

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Chapitre 9

Villages, hameaux et lotissements.

Nos habitations sont souvent groupées en lotissements, hameaux et villages. Pour la suite j’utilise leterme village pour parler de ces différentes formes.Ces groupements se sont formés historiquement pour une variété de raisons différentes mais trèssouvent pour l'entre-aide que peuvent s’apporter l'un l'autre les habitants. La base économique debeaucoup de villages était l'exploitation des ressources naturelles, par l'agriculture, la foresterie etla pêche marine. Dans les villages plus grands et les petites villes se trouvaient les marchés. Les changements socio-économiques depuis « la révolution industrielle » ont vu une forte migration des individus vers lesvilles, ce mouvement continue aujourd'hui. Dans beaucoup de pays il y a nombreux villages ethameaux qui sont entièrement abandonnés ou qui survivent mais avec une population très réduitepar rapport à autrefois.Plus récemment dans certains pays il y a une migration de citadins vers la campagne, à cause duprix élevé des habitations en ville et aussi de la recherche d'une meilleure qualité de vie.

La science et l’art de la conception qui est l’essence de la permaculture s'adapte à toute échelle, d'unjardin jusqu'à une bio région.

Le processus de conception et sa mise en œuvre au niveau d'un village demandera la formationd'une équipe pour le faire (voir la section sur les villes en transition). Cette équipe va s’assurer quetous les habitants sont impliqués à faire cette conception. Il sera nécessaire de faire les bilans prévusdans les chapitres sur l'énergie, le sol et l'eau, et de suivre le processus de conception comme celaest expliqué dans le chapitre sur le processus de conception.

Le groupe de conception peut adopter et adapter les objectifs suivants:- Réduire les besoins d'argent des habitants en réduisant leurs dépenses pour la nourriture,

l'énergie et l’habitat. La création ou amélioration de l'économie locale peut aider les habitants à gagner leur vie

dans le village et ses environs. Ce sera un avantage si le village a des surplus de temps et de produits. Un village aura

suffisamment de nourriture stockée en cas de la perte d'une saison de production ; ce qui esten plus des besoins actuels et de stockage peut être redistribué aux villages voisins pour lesaider à faire la transition vers la création de leur propre village durable.

Création des liens d'interdépendance entre les villages voisins. Un village, grâce à sonmicro-climat ou à sa position géographique, peut produire certaines choses qu’un autrevillage ne pourra pas produire et vice versa. Dans ce cas c'est stratégiquement intéressant decréer des liens d'échange équitable.

L'infrastructure et l'économie d'un village devrait être capable de remplir les besoins non-matériels de sa population. Le divertissement et la santé sont des exemples parmi cesbesoins.

La création d'une infrastructure économique interconnectée et interdépendante. Une bonneconception des flux d'énergie et des matériaux permettra la création d'un écosystèmeindustriel (je parle ici des micro-industries). Les produits et déchets d'une activitédeviendront les entrants et ressources pour d'autres activités.

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La création d'infrastructures capables d’obtenir, stocker et fournir les besoins en eau desvillageois et leurs activités. Cette infrastructure devrait être capable aussi de nettoyer leseaux usées.

La création des ressources pour la production d'énergie. Ces ressources seront diverses etrésilientes. Par exemple la plantation des forêts pour du bois de chauffage (et aussi de boispour la menuiserie et la construction), l'installation d’éoliennes, panneaux solaires, chauffe-eau solaires et micro-turbines hydro-électriques.

Les forêts feront partie de la création d'une écologie mixte des zones naturelles, zonesagricoles, zones en aquaculture, zones d'habitation et de micro-industries.

Une bonne infrastructure de transport est aussi essentielle, à l'intérieur du village et aussivers les villages voisins et vers les marchés.

L'économie locale peut comprendre plusieurs secteurs, la diversité de ces secteurs et les typesd'activités qui s’y trouvent dépendront du lieu, de son climat, de sa position géographique et desinitiatives prises par les habitants. Il y a désormais certaines activités qui sont essentielles à unebonne économie locale :Production de nourritureProduction de formes différentes d'énergieAccès aux outils et machinesServices financiers et de comptabilité, surtout si les habitants décident d’adopter une forme de monnaie complémentaire.Service médical, pour l'accompagnement des femmes pendant et après la grossesse, pour les

personnes âgées, en cas d'accident et pour aider les habitants à atteindre et garder une bonnesanté en général.

Entreprises de construction et entretien : tout le monde n’a pas les compétences ni même parfoisl'envie de construire sa propre maison ou les bâtiments dont il a besoin.

Une infrastructure pour aider les échanges. Ceci peut être un « magasin » ou entrepôt au centre duvillage ou plusieurs lieux d'échange informel.

Une infrastructure de formation et éducation. Un enfant en France a le droit à l’éducation, mais iln’y a pas d’obligation à aller dans une école. Un village peut choisir entre plusieurs systèmesd'éducation pour les jeunes. Si les habitants décident qu'une école « traditionnelle » estl'approche la mieux adaptée à leurs désirs, cette école devrait être conçue et construite pourbien répondre à cette fonction. Il y a maintenant plusieurs exemples d’écoles conçues par desarchitectes qui comprenaient bien les besoins émotionnels et physiques des écoliers et de leursprofesseurs. Nous nous formons pendant toute la vie, un réseau de formation et échange deconnaissance populaire à une valeur inestimable pour une communauté.

Comme déjà noté dans ce livre un attribut des écosystèmes naturel est la diversité des espèces quiles forment. Ça semble normal et même souhaitable que nos lotissements, hameaux, villages etvillages urbains soient aussi divers en culture, fonction et organisation. L'autre attribut importantd'un écosystème naturel sont les liens d'interdépendance qui existent entre les espèces. Encore unecaractéristique sans doute essentielle si nous voulons créer un monde humain durable, résilient oùtous les êtres humaines peuvent s'épanouir en harmonie avec les autres formes de vie.

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Chapitre 10

Les Villes

En 2010 la proportion de la population totale de la France qui habite en ville était 77,8%.L'estimation pour 2020 est 80,2%. (world resources institute). Les villes existent et des millions degens y habitent, la population et la taille des villes va sans doute augmenter.

Les raisons derrière la croissance de la population urbaine sont diverses et complexes. Avantl’amélioration de l'infrastructure des transports, les routes, avions et autres, la population d'uneville dépend de la production de nourriture en ville et dans ses environs. Aujourd'hui la nourriturepeut venir d’endroits beaucoup plus lointains, et même assez souvent en France, d'autres pays.L'agriculture rurale est devenue plus extensive et à cause de sa mécanisation le nombre de gensnécessaires pour assurer cette production est maintenant beaucoup moins important. Les besoins del'agriculture extensive en machines et en entrants comme les engrais d'origine chimique sontproduits dans des usines qui font partie des zones industrielles. Ces zones sont très souvent dans ouprès des villes. Donc moins d'emploi dans les zones rurales et la création des postes en ville.

Les économies de beaucoup de pays ont vu une forte croissance des secteurs finances et services.L’activité liée à ces secteurs de l'économie est basée en ville : les banques, les assurances, lesbourses etc.

La population des citadins est aussi en croissance à cause de la reproduction des citadins et aussi àcause d'une migration vers les villes qui continue, depuis les zones rurales. Les divorces ontaugmenté la demande pour plus de foyers et il y a aussi une revendication des foyers plus grands.Les villes s'étendent dans les zones rurales voisines à cause de la pression foncière. Grâce auxvoitures et aux transports en commun les citadins peuvent vivre dans les banlieues.

Faire un bilan écologique d'une ville est compliqué. Plusieurs études en montré que l'empreinteécologique d'un citadin en termes des émissions de gaz Co2 sont moins qu'un campagnard. En grosc'est grâce aux infrastructures en ville des transports en commun et à la proximité en général desmagasins, écoles et lieux du travail. Les produits vendus dans les magasins en ville sont rarement deproduction locale mais c'est vrai aussi pour les magasins dans la campagne. La plupart des grandeschaînes de supermarchés ont développé un système de distribution centralisé. Les marchandisesproduites dans une région de France sont transportées à un centre de distribution et par la suiteredistribuées aux supermarchés, même aux supermarchés de la zone de production.

Un principe en permaculture est de conserver ce qui marche bien, améliorer les choses utiles oupratiques mais qui ne fonctionnent pas très efficacement et d'arrêter les activités ou approches quinuisent à la santé des gens et de la planète.

Les avantages des villes souvent constaté par des habitent:- La proximité des services, comme les écoles et les magasins. La diversité et proximité de plusieurs formes de loisir comme les théâtres, cinémas et

restaurants. Les déplacements faciles grâce aux infrastructures des transports en commun. Anonymisé, une vie intime et privée est plus facile en ville grâce à sa grande population. La diversité culturelle qui existe grâce à la présence des habitants d'origines diverses. Diversité du choix pour la scolarité des enfants

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Plus grand possibilité de trouver du travail et plus grand diversité de formes de travail. Lessalaires sont souvent plus importants.

L'énergie et le dynamisme de la vie en ville.

Les inconvénients :La pollutionPrix élevé de l'immobilierLa vie en général coûte cherPeu d'accès aux espaces vertsL'anomieCriminalité, violence et vandalismeBeaucoup de compétition pour les postes du travail.Les embouteillagesSolitude et isolementRéseau social souvent restreint.Nuisance sonore.

Nous pouvons regarder une ville comme une forme d'écosystème humain mais une forme qui n'estpas durable telle qu'elle est aujourd'hui. Les déchets d'une ville sont pour la plupart des polluants,soit parce qu'ils sont toxiques ou soit parce qu'ils sont des ressources perdues qui sont exportées etdeviennent de la pollution ailleurs.

Les villes dans leur forme actuelle peuvent exister grâce au pétrole et aux autres sources d'énergiecomme l'énergie nucléaire. Une source d'énergie, comme par exemple le pétrole, qui est utiliséeplus vite quelle est n’est créée est une ressource qui sera à un moment donné épuisée. Aujourd'hui lademande pour le pétrole est croissante et l'offre va diminuer. Aussi le pétrole qui est toujours dansles puits va devenir plus difficile à extraire. Pour ces deux raisons, et il y en a d'autres, le prix dupétrole va sans doute augmenter. L'uranium, le gaz naturel et le charbon sont aussi en voied'épuisement. La consommation de ces ressources pour la production d'énergie dans nos centres deproduction actuels produit aussi de la pollution.

Il y en a certains qui pensent que nous allons trouver d'autres ressources qui sont aussi si denses enénergie que le pétrole et l'uranium ou le thorium. Peut-être, mais jusqu'à présent les ressourcesd'énergie que nous avons exploitées, excepté nos propres muscles et l'exploitation du vent par desmoulins à vent et l'eau par les moulins à eau, bois – charbon de bois – charbon –pétrole – uranium,ont créé de la pollution et des effets sur le climat et ces effets ne sont pas nécessairement utiles nisouhaitables.

Les villes ne fonctionnent pas comme un écosystème naturel qui produit plus d'énergie qu'il n’enconsomme dans le sens qu'il forme de la biomasse grâce à la lumière du soleil, l'air et le sol. Cesécosystèmes recyclent leurs 'déchets', l'excrément d'un animal est une ressource pour de nombreusesespèces. La vaste majorité des choses produites par les acteurs plantes et animaux pendant leur viesont biodégradables et deviennent une ressource pour d'autres animaux ou plantes.

L'approche dans la permaculture est de regarder les effets d'un système sur la santé de la Terre etson bon fonctionnement, mais aussi les effets sur la santé et bien-être des êtres humains. Pourtantbien que les citadins constatent que la vie en ville a certains avantages, beaucoup d'étudesscientifiques ont constaté des effets considérables et négatifs sur la santé des citadins.

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Pollution, la forme dominante est la pollution de l'air par des particules. Les effets à longterme sur la santé humaine sont l'asthme, une réduction en nombre et en qualité desspermatozoïdes, un risque plus élevé de maladies cardio-vasculaires et pulmonaires. Deseffets à court terme de la pollution de l'air sont les irritations de la gorge, du nez, des sinus etdes yeux, des nausées et maux de tête. (Hoornweg, D., Sugar, L. Trejos Gomez, C.L. 2011. Citiesand greenhouse gas emissions: moving forward.)

Stress, L'incidence de la schizophrénie est deux fois plus forte en ville par rapport à lacampagne (Schizophrénie and Urbanicity: A Major Environmental Influence—Conditional onGenetic Risk Lydia Krabbendam Jim van Os)

Bruit, Un habitant d'un appartement en ville peut subir un niveau sonore de 30db(A) de plusque les occupants d'un appartement similaire à la campagne (Sho 1999). Selon Pimentel-Souza and Alvares (2000) un bruit jusqu'à 50 dB(A) peut être dérangeant mais on peuts'adapter à cette nuisance. A 55 dB(A) le bruit peut être la cause d'excitation, dépendance, etun sentiment de malaise, à 65dB(A) le bruit est la cause d'un stress profond. A 80 dB(A) lecerveau produit des morphines biologiques qui donnent un sentiment de plaisir mais peutcréer une dépendance. A 100 dB(A) il y a un risque d'une perte auditive irréversible. Larecommandation de le WHO est que le bruit ambiant ne devrait pas être plus que 45 dB(A),les résultats de plusieurs chercheurs scientifiques montrent que des bruits de courte durée nedevraient pas être de plus de 15 dB au-delà de cette recommandation de niveau de bruitambiant. Un niveau de bruit élevé peut aussi être la cause des problèmes cardio-vasculaireset physiques, l'irritabilité, la fatigue, le stress et affecte négativement la qualité de vie.(Marone 1969a; Marone 1969b; WHO 1995; Sho 1999).

Crime, Il y a une relation entre la densité de la population et le niveau de la criminalité. Plusla population est dense, plus il y a de violences, de vols, de viols et des actes considéréscomme antisociaux. Il semble que quand ce n'est plus possible pour tous les habitants d’unecommunauté de se connaître, aux environs de 1000 personnes, que le niveau des crimescommence à augmenter d’une façon importante.

Nous avons construit les villes dans leurs formes actuelles. C'est donc bien possible pour nous deles adapter et les reconstruire pour éliminer les effets négatifs sur la vie des habitants et leurs effetsdestructifs sur la terre. La question de comment faire est grande et complexe mais il y a déjà desapproches en application à grande échelle, restructuration générale des infrastructures desbâtiments, des espaces verts et des transports en commun, et à l'échelle locale, comme le recréationdes communautés locales, la production de nourriture locale, les systèmes d'échanges locaux.

L'approche écosystémique nous indique qu’idéalement une ville devrait traiter et recycler sesdéchets, fournir ses propres besoins, avoir une grande diversité interconnectée des espèces et créerplus d'énergie qu’elle n’en consomme. Comme ce sont des écosystèmes humains ils devraient aussi remplir les besoins des êtres humainscomme tout les formes différents d'écosystèmes humains comme les villages, les hameaux etmaison individuel. Nous avons créé les villes pour certaines raisons : l'échange des produits donc des marchés, lafabrication des produits quand l'artisanat a besoin d'une certaine densité de population et qu’ildépend d'autres productions. Aujourd'hui il y a d'autres formes d'industrie comme les banques et lesbourses. Nous pouvons nous demander si le système bancaire dans sa forme actuelle est utile etremplit bien les besoins de la population ; il est possible que les monnaies complémentaires soientmieux adaptée à cette tâche.

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Si l'approche de production localisé, de la nourriture mais aussi pour fournir les autres besoins de lapopulation local, devient plus commun un effet peut-être de rendre inutile certains activités desbourses.

Une autre activité importante des villes est le tourisme. Il y a des conséquences environnementalesimportantes suite à la globalisation de cette industrie, surtout à cause des avions. Par contrecertaines activités culturelles comme le théâtre, le cinéma, l'opéra etc demande une certaine densitéde population. Nous pouvons dire la même chose au sujet des centres d'éducation et de recherches,les universités.

Nous pouvons envisager une ville entourée de petites fermes qui produisent la majorité de lanourriture et d'autres produits biologiques requis par les citadins. Ces fermes peuvent absorbercertains des déchets produits en ville pour en recycler la fertilité. Les couloirs larges des espacesverts qui commencent dans la campagne et qui continuent jusqu'au centre ville, ces espaces serventpour des activités de loisir des citadins et aussi pour la production de nourriture et autres produitsbiologiques. Un pourcentage de ces espaces reste dédié à la nature, ce sont les zones 5. Uneconception astucieuse de ces couloirs sera la plantation d’arbres et d’arbustes qui nous permettra dediviser la ville en villages urbains. Ainsi nous pouvons aider la création des communautés localesdiverses et interconnectées aux autres communautés. En effet une telle « ville » sera un endroit dansun pays où la densité de villages est beaucoup plus important qu’ailleurs. Cette densité depopulation assurera la continuation des aspects positifs d'une ville.

Les idées exposées ci-dessus ne sont pas nouvelles : en 1902 le Britannique Ebenezer Howard apublié « Garden cities of to-morrow », les villes jardin du futur et Henry Vaughan Lanchester aécrit « park systems for great cities » et en 2011 Paris à vu l'exposition La Ville fertile à la Cité del’architecture et du patrimoine. Robert Hart avait un vision des villes forêts remplies de forêts-jardins.

Une stratégie permacole pour permettre aux villes d'être "résilientes" a était développée par RobHopkins. Il a appelé son mouvement « Villes en transition » puisqu'il s'agit de construire latransition vers une période où le pétrole sera rare et cher et où le changement climatique aura desconséquences sur l'environnement mais également sur la vie des gens. Aujourd'hui, il y a plusieurscentaines de groupes dans de nombreux pays qui se sont créés et qui travaillent pour améliorer nosvilles. L'approche se base sur la création de groupes locaux et sur une démarche créative constituéed'étapes à la fois de réalisations et de célébration :

1.Créer un groupe de pilotage, constitué d'individus chargés mettre en place les étapes suivantes.2. Organiser des réunions pour la sensibilisation des concitoyens aux difficultés auxquelles noussommes confrontés, pic pétrolier, réchauffement climatique etc.3.Créer un réseau de personnes qui sont déjà impliquées dans les mouvements environnementaux.4. Organiser un grand lancement de l’initiative « ville en transition ».5. Constituer des ateliers, chaque atelier s'occupant d’un des aspects essentiels de la vie quotidienne.6. Commencer à faire des activités et mettre en place des actions.7. Organiser des formations qui aideront les personnes dans la ville à acquérir des compétencesnécessaires à la vie post-pétrole.8. Commencer à tisser des liens avec les autorités municipales.9. Créer un plan pour la décroissance dit le Plan de Descente Energétique. Dans le contexte de cedocument, il est fait une conception permaculturelle pour la ville concernée.

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Le philosophe Bertrand Russell à écrit une livre qui s’appelle « Des principes pour unereconstruction sociale». Ces principes peuvent nous aider à bien réfléchir sur la nature des relationsentre les gens et aussi entre les communautés. A mon avis ils sont très pertinents pour nous quivoulons créer des écosystèmes humains durables, les permacultures. Les voici résumés ici :

La croissance et la vitalité d'un individu ou d’une communauté devraient être mises envaleur et promues autant que possible.

L'évolution d'un individu ou d'une communauté devrait être, autant que possible, unbénéfice pour tout le monde, au niveau personnel comme au niveau collectif,

La créativité de quelqu'un devrait être mise en valeur et promue autant que possible ; ainsiles désirs et pulsions de possessivité seront réduits.

L’interdépendance des communautés devrait être encouragée.

Ces principes correspondent très bien avec notre objectif de créer des lieux en harmonie avec lanature où les gens peuvent s'épanouir et vivre avec de l'abondance et l'entre-aide.

Il y a beaucoup d’initiatives pour les villes déjà en place et testé en France et dans beaucoupd'autres pays.

L'agriculture urbaine. Il y a toujours dans beaucoup de villes des espaces vertsentretenus et aussi des espaces à l'abandon. Des groupes comme Le sens de l'humusont pris le contrôle du terrain en ville pour leurs cultures. A Manhattan, New York ilexiste une ferme de 550m2 sur un toit. L'apiculture est devenue plus facile en villepar rapport à la campagne où les abeilles semblent très affectées par les produitschimiques. Sur les toits végétalisés d'un marché à Coombs au Canada des chèvresbroutent l'herbe qui y pousse. Des familles Arabe Khaldeh font un élevage demoutons dans la banlieue de Beyrouth.

La ville qui a le réseau d'agriculture le plus important est peut-être La Havane à Cuba. En 2009 àpeu près 30% du terrain disponible et propice à cet usage était utilisé pour la culture et environ30,000 citadin qui jardinent. Il y a des petits jardins, toits et balcon privés, huertos populares. LesOrganoponicos sont un système de culture en plates bandes surélevées et contenues par desmurailles en ciment. Ces exploitations sont entre les mains de particuliers ou contrôlés par l'état.Les autoconsumos sont des potagers cultivés par les ouvriers d'une entreprise pour la cafétéria desouvriers. Les campesinos sont des petites fermes privées et les empresas estatales sont des fermescontrôlées par l'état avec des systèmes de partage de bénéfices avec les travailleurs de la ferme.

Les monnaies complémentaires. Une monnaie nationale peut être définie comme parexemple la monnaie que le gouvernement d'un pays accepte pour le paiement desimpôts. Les systèmes des monnaies complémentaires ont une longue histoire et ellesont souvent été créées par des citoyens en réponse à des crises économiques. Unetelle monnaie peut exister quand un groupe d’individus est d'accord pour faire leurséchanges avec quelque chose d'autre que la monnaie nationale. Il y a plusieursformes générales de monnaie complémentaire et c’est à chaque groupe de trouver laforme la mieux adaptée à leurs besoins. Un groupe aura très souvent besoin detransformer la forme générale qu'ils ont adoptée pour qu'il réponde mieux à leursnécessités.

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Un système d'échange local (SEL) est un exemple d'une forme de système de monnaiecomplémentaire. L'approche a été développée par Michael Linton en Colombie britannique enréponse au niveau élevé de chômage dans sa communauté. Autrement dit il y avait un déséquilibreentre l'offre de travail et les postes disponibles. Dans ces cas il y a normalement une demande pourla main d'œuvre mais les individus n'ont pas les moyens pour payer le travail avec la monnaienationale. Les travaux nécessaires peuvent être faits bénévolement mais le bénévolat est quelquechose qui s'épuise dans le long-terme ou quand les travaux sont importants. Un individu peutéchanger quelque chose qu'il produit contre la main d'œuvre mais parfois il y a un trop granddifférence entre les deux. Par exemple d'offrir des œufs en échange pour un grand projet derestauration d'un bâtiment. Avec un SEL celui qui fait le travail d’expectoration( c’est quoi ?) estpayé avec une monnaie complémentaire. Son compte est crédité et il peut échanger ce crédit avecd'autres participants dans le système qui ont des offres qui l’intéressent.

Un SEL est constitué des participants, une liste de leurs offres et demandes, un système de comptessouvent sur ordinateur et des carnets de chèques de la monnaie locale et des administrateurs.

Le groupe devrait trouver une valeur et un nom (par exemple les « bidules » pour leur monnaiecomplémentaire. L valeur est souvent en accord avec la monnaie nationale, un bidule égale un euromais une autre approche est de fixer la valeur selon les heures de travail, donc un bidule égale uneheure du travail. Si en tant que tourneur sur bois je vends une chaise dans le système je compte lesheures de mon travail plus quelques heures pour les matériels et je peux aussi ajouter uneéquivalence en heures qui correspond à la valeur que je mets sur ma compétence et le temps quej'ai consacré pour acquérir cette compétence. Parfois un artisan aura besoin d'acheter desmatériels en monnaie nationale qui ne sont pas disponibles dans le SEL alors le prix demandé seraun mélange de bidules et d’euros.

Un objectif d'un système de monnaie complémentaire est souvent la création de l'emploi local.Nous avons besoin des services, de la nourriture, d'autres formes de biens comme les vêtements etun foyer. Si ces besoins peuvent être fournis par les habitants d'un quartier pour les habitants de cequartier nous créons ainsi des postes locaux et si en plus les échanges sont faits avec une monnaiecomplémentaire, les richesses générées par ces activités et échanges peuvent rester dans lacommunauté.

Réhabilitation de l'immobilier. Nous pouvons trouver des moyens de réduire nos dépenses enénergie dans nos habitations, plusieurs démarches sont abordées dans le chapitre sur les habitats.

Nous pouvons envisager une ville future qui serait une agglomération des communautés locales,autrement dit des villages urbains. Chaque village aura sa propre monnaie complémentaire et pourraapprovisionner la plupart des besoins de ses habitants localement.Ainsi l'immobilier n'est plus un bien acheté et vendu pour le profit, mais géré par la communautépour remplir les besoins en habitat des membres de cette communauté. Comme ça ne sera paspossible pour un village urbain de fournir tous ses propres besoins, il y aura aussi un système demonnaie intra-communautaire pour faciliter des échanges entre les groupements différents.

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Chapitre 10

Les Bio régions

Les frontières nationales et les départements sont des bordures qui sont les conséquences desguerres, des traités géopolitiques et des décisions prises par les gouvernements centraux pourl'administration d'un pays et la gestion des impôts. Nous pouvons nous demander si ces borduresont des fonctions utiles et si elles nous aident à avancer vers un bon aménagement et une bonnegestion de nos territoires. Cette gestion est faite par les habitants qui vivent dans un territoire avecdes liens d'entre-aide et d’interdépendance avec autres territoires.

Une autre approche qui peut mieux nous aider à une bonne gestion des territoires s'appelle le bio-régionalisme. Une bio-région est une zone définie par des limites géographiques, comme parexemple un bassin versant. Cette démarche prend aussi en compte les communautés humaines. Unebio-région est une zone qui est facilement identifiable par ses habitants et acceptée par eux commeétant leur région.

Une bio-région peut être vue comme le prochain niveau d'organisation après les villages et lesvilles ; pourtant qu'un bio-région peut être petit il y aura souvent plusieurs agglomérations ethabitats non-groupé.

Les endroits sur cette terre où quelqu'un peut vivre en autarcie sans être affecté par les activités deses voisins sont rares : nos activités ont des conséquences à l’échelle planétaire alors c'est mêmefort possible que de tels endroits n'existent plus. Je peux créer chez moi une permaculture durable,résiliente et abondante mais mon système peut subir des conséquences négatives dues à mesvoisins. Les habitants d'une région en amont d'un cours d'eau peuvent polluer l'eau pour tout lemonde qui habite en aval de cette ressource. Une bio-région est une zone où les habitants créent desliens entre leurs propres écosystèmes locaux pour une bonne gestion des ressources du territoire oùils se trouvent.

Une démarcheLes habitants d'un territoire peuvent se réunir pour la création d'une association bio-régionale. Ils

décident les limites géographiques de leur région. Cette décision est prise en consultation et enharmonie avec les habitants des territoires voisins.

L'association va organiser la création d'une conception permacole pour le territoire. Une partie du travail de cette association sera la sensibilisation des habitants aux conséquences de

leurs actes. Quelqu’un ne créera pas un tas d'ordures dans leurs maison alors pourquoi le fairedehors ? L’environnement à l’extérieur des maisons leur appartient aussi dans un sens, alorsl'association peut aider les individus à devenir responsables de la qualité de leur environnementlocal. Un bel exemple d'une telle démarche est « Lets do it » : en 2008 50.000 citoyensd'Estonie s’organisent pour nettoyer les tas d'ordures déposés partout dans leurs pays, en 5heures ils ont nettoyé 10.000 tonnes de déchets

Les conceptions faites par chaque lieu pour leur propre lieu peuvent être reliées pour créer unemacro conception. Par exemple si nous pouvons connecter plusieurs zone 5 ensemble nouscréons ainsi un grand parc dédié à la nature. Un exemple de cette approche est le projet de créerun énorme parc de la paix qui couvrira une partie du Kosovo, l'Albanie et Monténégro

D'une plante jusqu'à l'échelle d'un bio-région, d'un individu jusqu'à des associations bio-

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régionales. Tout est interconnecté, interdépendant, sans pollution, sans déchets nuisibles, lesécosystèmes humains et naturels liés ensemble, les écosystèmes abondant où toutes formes de viepeuvent s’épanouir. Nous avons créé le monde humain tel qu'il est ; nous pouvons l'améliorer et lapermaculture est un outil d'une valeur inestimable dans cette quête.

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Chapitre 13

Vos premiers pasIl y a régulièrement en France et autres pays francophone des cours certifiés de permaculture. Leprogramme de ces cours conformes au programme international donc:-

Éthiques de la permaculture. Principes de la permaculture.Méthodes de design, analyses des ressources et besoins, observation du site, suivre la nature, zones,secteurs, lecture du paysage, patterns de la nature.principes d’écologie, flux et cycles, biodiversité, coopération, guildes, facteurs climatiques, relief,végétation, succession naturelle, rôle de l’arbre, haies, brise-vents, microclimats.

Elément eau, cycle de l’eau, l’eau dans le paysage, keylines, mouvement, conservation et récolte del’eau, eau, aménagements aquatiques, aquaculture, pisciculture, compostage, toilette-compost,épuration naturelle des eaux usées.

Elément terre: notions de pédologie, conservation du sol, vie du sol, cycles du sol, élémentsnutritifs, faune et flore, mycorhizes.

Bases de l’agriculture respectueuse du sol, fertilité du sol, régénération du sol, potager, plantesannuelles / vivaces, légumineuses, mulch, associations, successions, rotations, équilibre et diversité,semences, déplacement de sol et travaux du sol, jardin-forêt, verger-potager, agrosylviculture,forêts, semis direct, arbres et arbustes fruitiers, verger, cultures en bandes.

Stratégies pour climats tropicaux et arides.

Animaux en permaculture: pâturages, auto-affouragement, rôle et besoins des animaux, abeilles etpollinisation.

Habitat: situation, design, matériaux, efficacité énergétique, énergies renouvelables, technologiesappropriées, recyclage.

Notions de topographie, d’échelle et de perspective, plan et croquis.

Design à plus grande échelle, écovillage, écoquartier, stratégies urbaines, espaces verticaux, liensinvisibles: réseaux, communauté, organisation locale, économie alternative, sel, coopératives,micro-entreprises, accès à la terre.

Pendant chaque cours les participants font une conception en équipe pour un lieu et ils le présententà la fin du cours.

Il y aussi des cours d'initiation à la permaculture tout au long de l'année. Les sujets présentésdoivent inclure:-Éthiques de la permaculture, Principes de la permaculture.méthodes de design, analyses des ressources et besoins, observation du site, suivre la nature, zones,secteurs, lecture du paysage,patterns de la nature.principes d’écologie, flux et cycles, biodiversité, coopération, guildes, facteurs climatiques, relief,

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végétation succession naturelle rôle de l’arbre, haies, brise-vents, microclimats.Les annonces pour les cours se trouvent sur le site de l'Université Populaire de la Permaculturewww.permaculturefrance.org, et dans la revue Passerelle Eco www.passerelleco.info

Une infrastructure de soutien et d’entre-aide de la Permaculture en France

Le Forum des permaculteurs, l'Université Populaire de Permaculture et l'Association Brin de Pailleont était créés pour répondre aux questions techniques, pour assister l'organisation des stages etpour fournir des experts au besoin.

L’université populaire de permaculture (l'UPP) a était créée spécifiquement pour les objectifssuivants.

Objectifs de l'UPP:-

La finalité de l'UPP est d'accompagner une transformation socio-écologique grâce à la conception d'écosystèmes humains en équilibre et en inter-dépendance avec les écosystèmes naturels.

Nous vivons dans un monde actuellement rempli d'injustices où des personnes meurent de faim, etsont sans logement. Nous utilisons la permaculture comme un outil d’excellence pour amorcer unetransformation vers un monde plus humain, plus juste où toute personne aura assez à manger, unhabitat digne de ce nom au sein d'une société plus éthique grâce à des systèmes d'agriculture etd'échange innovants et efficaces et aux multiples applications de la permaculture.

Aussi:-- Être garant de la qualité du contenu pédagogique des Cours Certifiés de Permaculture, et du

niveau de formation des étudiants à qui elle décerne un Diplôme de PermacultureAppliquée.

- Être un acteur majeur de développement du réseau de centre de formation de référence dansle monde francophone.

- Promouvoir l'aspect professionnel de la Permaculture.- Créer des liens de partenariat avec des organisations professionnelles et les organismes

internationaux d'éducation à la Permaculture.- Créer des liens entre la Permaculture et les autres organisations et mouvements qui œuvrent

dans le sens d'une évolution socio-écologique.- Permettre à tous de pouvoir avoir accès à une formation de Permaculture.- Accompagner et encourager les étudiants à poursuivre un cursus en vue d'obtenir le Diplôme

de Permaculture Appliquée.- Créer du matériel éducatif et des ressources pédagogiques de permaculture pour faciliter son

enseignement et la conception de lieux permacoles.

Il existe aussi un réseau d'entraide qui s'appelle 'Brin de paille', l'association a été créée en 2008.

L’association Brin de paille s’engage pour : promouvoir la permaculture en France, mettre en réseau les acteurs de la permaculture,

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accompagner les projets de permaculture.

Contactez http://www.permaculture.fr/

Le Forum de permaculteurs est une site internet qui a était créé avec l'objectif de mettre entre lesmains de tout le monde une site de discussion et d'entre-aide.

Connectez vous sur :- http://forum.permacultureweb.fr/

Permaculture dans le monde

Les acteurs, projets et concepteurs se trouvent dans tous les pays aujourd'hui. Nous estimons queplus que 300,000 individus ont suivi un cours certifié de permaculture. Les activités de ces acteurset concepteurs sont très diverses, de conceptions pour fermes jusqu'à la création des mouvementscomme 'Ville en Transition'. Ils se trouvent aussi à travailler dans les conditions extrêmes pour aiderà améliorer la vie des habitants affectés par la famine, la désertification, la sécheresse et lesdésastres naturels. Un exemple The Woolworths Trust EduPlant en association avec DWAF, LandCare SA et SABC Education aétait créé en 1995 pour aider des écoles et leurs communautés en l'Afrique du sud à devenirautonomes en alimentation et en gestion de ressources. Les écoles dirigent des projets qui donnentde la nourriture, des arbres et de l'aide permacole aux hospices, aux personnes souffrent du Sida,aux chômeurs et aux communautés indigènes.

Depuis sa création le projet a aidé des centaines d'écoles à créer leurs propres jardins alimentairespour les écoliers. Leur stratégie est de former les écoliers et leurs instituteurs en permaculture, parla suite c'est eux qui font les conceptions pour leurs écoles et la mise en œuvre de ces conceptions.

EduPlant fait partie de l'organisation Food and Trees for Africa. En 2005 ils ont réusst à accomplirce qui suit:-

293 communautés ont reçu 55 433 arbres à travers du système de distribution d'arbresnational.

La création de 41 projets du jardinage alimentaire en permaculture

5 200 éducateurs de partout de l'Afrique du sud ont assisté à 87 ateliers sur la permaculture.

Plus que 500 ateliers sur la permaculture pour des communautés diverses.

Des jardins permaculturels créés en 36 communautés

7 005 'Trees for Homes' (arbres pour une maison) ont été donnés à14 communautésdiffèrentes et 250 de leurs membres ont été formés en permaculture.

615 individus formés en jardinage alimentaire urbain.

15 000 arbres distribués pendant 125 événements.

Le nouveau projet 'Green Lungs' a créé de l'emploi temporaire pour 160 personnes. Le FTFAa distribué 30.000 arbres fruitiers, 60.000 sachets de graines et 30.000 jeunes plantes auxfoyers de revenu modeste.

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Il y a une rencontre internationale de la Permaculture tous les quatre ans, en 2010 elle se tenait enJordanie. Il y a des conférences et ateliers ouverts à tout le monde et aussi des conférences pour despersonnes qui ont suivi un CCP. Tous les deux ans il y a une conférence Européenne qui se dérouledans la même manière de la conférence internationale.

Si un maître me montre la Lune, je ne regarde pas son doigt.

La Permaculture, science et art, approche et façon de penser qui découlent de la scienced'Écologie, des approches traditionnelles et des stratégies anciennes et modernes. Système et artconstruit autours des principes éthiques, des règles et des principes qui nous guident, et dont on sesert pour aller quelque part, mais où?

Développent durable, écolo, soutenable, vert, environnemental, des adjectifs à la mode et trèssouvent vides, pas définis, des pauvres guides pour aider une transition, pour m'aider, mais versquoi?

J'ai des choses à faire, définir ma vision, d'ici quelques années je veux habiter comment, avecquelles personnes, où, et, parfois un très grand travail, de trouver ma créativité, de trouvercomment celui qui j'appelle moi peut à travers un artisanat, un art, une activité, améliorer ma vie,la vie des autres et le monde en général.

Donc comment avancer, comment trouver ma vision à moi? Voilà des livres, des approches, descours et des guides. Mais ils ne sont pas la Lune ils sont le doigt qui me le montre, il ne faut pasque je prenne l'un pour l'autre. Faire, lire, suivre, tous et toutes qui peut m'aider mais à la fin c'estcet être que j'appelle moi qui doit sortir de qui je suis/sera vraiment une vision d'un mondemeilleur, d'un lieu approprié et en quoi consiste ma créativité.

J'ai maintenant derrière mes yeux ma vision, d'une vie meilleure, d'un lieu, avec qui je veux bienvivre. Maintenant je peux commencer à faire la conception et la planification.Je peux commence à me servir de l'outil qu'on appelle la Permaculture.

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Annexe 1

Certaines méthodologies utiles pour une conception

Annexe 2

D'autres principes de la Permaculture.

Annexe 3

Définitions

Annexe 5

Feuilles de conception

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Certaines méthodologies utiles pour une conception (par Nicolas Gasnier)

EXERCICE DE DESIGN TECHNIQUE: NOTIONS DE TOPOGRAPHIE, D'ÉCHELLE ETPROPORTION, CROQUIS, PLANS, PERSPECTIVE.

Mettre en place un projet n'est pas chose facile. La difficulté principale est de visualiser l'ensembledes données pouvant être interconnectées, afin de pouvoir trouver la ou les réponses et mettre enplace la ou les solutions aux problèmes identifiés.

Afin de vous aider dans cette recherche voici quelques d'outils de visualisation des enjeux. Trois questions préalables peuvent être utile, au démarrage d’un plan:

Comment représenter ces besoins?Qu'est-ce que la réalité?Pourquoi un blocage dans le dessin?Comment représenter ces besoins?

Le premier élément rencontré et quelque part le plus grand obstacle a surmonter c'est soi. Car pourcréer son projet, se sont ses propres besoins qu'il s’agit de définir. Connaître ses besoins passeobligatoirement par la connaître soi et de ses besoins « conscients », comme « inconscients ».

Mais comment visualiser tous ces besoins?

Voici la classification des besoins humain selon Abraham Maslow, sous la forme d'une pyramide. Vousconstaterez assez rapidement un décalage entre le dessin un triangle et le mot une pyramideMême si l'effort mental est assez facile pour ignoré se décalage, cet exemple est intéressantpour moi car il montre des éléments qui sont essentiels dans toutes représentations. Tout endémontrant une valeur collective commune pour la re-présentation d'une pyramide, le triangle estun symbole simple qui permet une meilleur compréhension de l’idée a exprimer. On constateégalement que si il y a un décalage entre le dessin et le sujet de l'objet représenté le mot vientargumenter comme par exemple avec une légende ou une annotation. Une autre piste dereprésentation est à étudier. Si je veux réellement utiliser une pyramide à cinq faces pourreprésenter la hiérarchie des cinq besoins, je constate la aussi une limite, je n'ai pas la possibilitéd'englober toutes les définitions en un regard par le dessin

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Au moins de sortir de la limite de la représentation du volume en le dépliant

N'oubliez pas que cette présentation est un jeu et je vous demande de l'interpréter comme tel. Envoici une tentative de visualisation

Qu'est-ce que la réalité?La réalité vaste sujet...Pour cela je vous propose un petit exercice de visualisation:

Exercice pratique

Me voilà, devant une feuille blanche un crayon à la main, je cherche à dessiner un paysage : unarbre, une colline, une rivière et le ciel. Au bout d'un certain temps, je m'aperçois qu'il estimpossible de faire la représentation exacte par le dessin de ce que je vois, car ce paysage estconstamment en mouvement : les nuages avancent, le cours d'eau coule, le vent agite les feuillages,et le ciel change de couleur. La représentation du réel est en constant mouvement. Il s'agit desnotions d'espace et de temps.

Maintenant nous répétons l'exercice et dessinons ce paysage, mais à plusieurs. Il y aura moi, toi etlui, chacun avec sa feuille. « Moi» sait dessiner car il a fait les beaux art, son dessin est commeune photo, « toi » ne sais pas dessiner et c'est un joli écrabouillage, et « lui » maîtrise le dessinmais est daltonien trinatope : il ne perçoit que le vert et le rouge. Trois personnes, troisreprésentations d'un même espace. C’est donc la subjectivité et les capacités individuelles de112

chacun qui influenceront la représentation du réel.

Puis ce qu'il n'y à pas une unique représentation de la réalité, qu'est-ce qui validera la représentationdu réel? C'est généralement le nombre de personne qui dira que cette représentation est conforme àleur vision; et si nos trois dessinateurs dessinaient ensemble sur la même feuille, cela ressembleraitprobablement à un immense patchwork de ce que chacun pense voir. On en arrive à la notion demasse, de culture consciente est d'inconscient collectif.

Voici un petit résumé des notions qui on été aborder

L'espace:Que se passe t-il quand nous dessinons? Nous l'avons vu plus haut : nous interprétons une réalité etmatérialisons ce que nous voyons (l'état des lieux matériel, objectif, le palpable) et/ou ce que nouspensons (projet, immatériel, subjectif, impalpable, imaginaire), et inscrivons ceci dans un cadrephysique, un espace. En limitant cette espace, on défini un périmètre d'action, un cadre; c'est un espace d'interprétationdans lequel nous influençons la réalité. Petit exercice, construire un cadre de bois le placer a bout de bras devant ces yeux,

Vous définissez ainsi un espace.

Mais l'espace peut également être un objet.

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Le temps:Le temps est une notion que je cherche à contrôler par exemple en le mesurant avec ma montre.Suivant les cultures et les concept philosophiques il pourra être linéaire, en spirale, répétitifparallèle.... Dans notre culture, il est toujours constitué d'un avant, d’un pendant, et d’un après.Toutes les représentations du “réel” seront une projection (vision du futur) ou une constatation dupassé car quelques soit le présent observé il sera toujours passé une fois figé.

L'échelle :Dans la notion d'espace il y mon espace intérieur que je définirai comme intime, il y a ma sphèreproche que je définirai comme privée et ma sphère sociale, comme publique.

C'est la notion d'échelle. Une échelle de valeur que je dessine grâce à mon interprétation de laréalité, elle-même issue de ma culture, de mon éducation, de ma sensibilité, de la (l'in)consciencecollective, etc... La notion d'échelle, c'est amener a mon niveau d'observation des espaces soit éloignés par laréduction ou des espaces minuscule, par l'agrandissement .

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Le jeux d’échelles est la possibilité d’aller en moi d'un point de vue philosophique (introspection),ou de voir dans mon corps (agrandissement): je vois toute ma peau comme dans un livred'anatomie, je vois les muscles, les os, les cellules, les atomes, l'ADN; et à l'extérieur de moi(réduction): mes habits, la chambre, la maison, le jardin, le quartier, le village, la ville, ledépartement, la région, le pays, le continent, la terre, le système solaire, la galaxie, l'univers etpourquoi pas au-delà..?

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Voyer cela comme un mouvement naturel du plus grand au plus petit puis retourne au plus grand.

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C'est une respiration continue : à l'inspiration les poumons se gonflent, a l'expiration les poumons sevident, c'est un mouvement infini

C'est aussi l'idée du design. Tout d'abord j’observe l'ensemble du système,

puis dans la phase de conception j’amène tout les élément à mon niveau, enfin dans la phased'action, je place les éléments dans le grand et ainsi de suite. L’être humain ici est vu comme un« filtre » capable d’interpréter et d’agir sur le monde qui l'entoure.

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La proportion: La notion d'échelle de valeur est également valable pour tous, individuellement et collectivement. Amon échelle j'interprète le réel dans lequel je dois mesurer et comparer toutes ces valeurs (lamienne, la sienne, la tienne,...). Je ne dois pas modifier les proportions d’ un élément car cela seratoujours au détriment d'un autre. C'est de l'ordre de l'empathie. Si j'intègre dans mon échelle devaleurs l’importance de terre, comme si elle avait une conscience, il y a moins de chances que je ladénigre. Ou si dans mon projet j'accorde trop d'importance à un châtaigner je risque de ne pas voirque je marche sur l'ail des ours*. Il s'agit là de garder des proportions égales entre les éléments àreprésenter.Dans la dis-proportion, je risque de faire ressortir ce que je veux voir au détriment d'une visonobjective, par exemple en représentant une tasse à café 10 fois plus grosse que la table qui est censéla supporter, c'est louche!

Cela reviendrait à porter des chaussures qui ne sont pas à sa taille. Cela participe grandement àmon interprétation de la réalité.

La conjugaison des sens:Avec les trois termes « moi, toi, lui », je me suis amusée à définir trois espaces: le mien

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le tien

le sien

Les mêmes espaces s'additionneront pour donner le notre

le votre

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et celui qui nous appartient, pas le leur

Ce qui donne dans le langage de base les dénominatifs, je tu il-elle nous vous ils-elles. Desdénominatifs qui peuvent parler ou faire parler du palpable, visible à l’œil (de l'humain, de l'animal,du végétal, du minéral, de la planète,...) ou de l'impalpable, l'invisible (l’ADN, des conceptsphilosophiques, autre dimensions, ...?) Conjuguer les sens, c'est englober la vie avec l'ensemble de ces interactions existantes et possibles.C'est avoir un esprit ouvert et réceptif, sans perte de sa propre identité. C'est la conscience de macapacité à influencer l'existence et la conscience, et qu'elle m'influenceront en retour.

En pratique pour entreprendre la représentation de la réalité j'aurai à mon service un éventaild'outils scientifiques, de mesure (le mètre, le niveau, le compas,...) et de techniques (le dessin, laphoto, l'écriture...) tout en acceptant qu'il ne s'agit que d'une interprétation subjective de la réalité.Et chaque fois que je tenterai de décrire ce qui se passe sous mes yeux, ce sera simplement à uncertain moment et peut-être pas au moment suivant.

Avec cette idée on peut facilement comprendre la force de ceux qui contrôlent ces notions dereprésentations car ils pourront influencer la volonté (les besoins) de la masse par leur capacité àcontrôler la représentation de la réalité.

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En conclusion de la question «Qu'est-ce que la réalité?», je définirai la réalité comme unephotographie devant laquelle chacun interprétera sa propre réalité suivant sa culture, son éducation,ses compétences (capacités) et ses besoins. L'addition de ces interprétations individuellessubjectives de la réalité constituera la (in)conscience collective, en constante évolution dans letemps.

Pourquoi un blocage dans le dessin?L'histoire de l'humanité cela peut être aussi « l'l'histoire» de la représentation du réel. Il y a bien desrestes de civilisations et des cultures que l'on peut observer. Cette observation montre que dans sesessais et erreurs l'humanité a extrait par la représentation dessin, sculpture... des symboles. Petit àpetit, à partir de ces symboles, chaque civilisation (société) développera ses propres repères,devenus règle de représentation : nous parlerons ici de langage. Ce qui nous donne en résumé ledessin outil de création (représentation-art) qui, établis en norme, devient un outil decommunication.

Au cour de mon apprentissage j'ai quelque par reproduit à petite échelle cette histoire. Et même sij'ai été accompagné par des professeurs d'art et de technique qui mon guidés au travers de cethistoire de l'humanité, il m'a fallu une certaine recherche avant de parvenir a un résultat qui mesatisfasse. Faites vos essais, erreurs, afin de faire votre auto-éducation dans laquelle vous établirezvos règles de communication. Ces règles seront votre langage.

Trop souvent je rencontre des personnes qui se disent incapables de dessiner. Pour moi c'est uneerreur. On à «tous» à notre disposition, des outils (connaissance) qui nous permettent de retranscrirece qui nous traverse. Le plus souvent, ce qui fait défaut, c'est le fait de croire en soi. De croire en sacapacité à s'exprimer.Par exemple je me suis empêché d'écrire pendant des années car je suis nul en orthographe, et bienmaintenant je considère cette dimension comme secondaire (merci a mes correcteurs).

«Ah qu'est-ce que tu dessine bien!»«Mais toi aussi.»Alors pourquoi le blocage?

Voici tout particumièrement trois possibilités de blocage en inter-relation :impossibilité de représenter l'espace et de temps. (frustration),manque de capacité individuelle (prétention),pression des standards culturels de représentation (honte de s'exprimer). Faire un beau dessin pour la satisfaction des autres et donc, pour notre satisfaction, c'est important,mais si pour cela vous devez y passer tout votre temps, je pense que vous risquez de passer à cotéde vos objectifs. Dans cette hypothèse nous somme trop bloqués dans la séduction, dans la forme.

Maintenant je vous propose de prendre conscience de ces notions pour transcender le blocage enadoptant une nouvelle attitude:

vivre au temps présent (espace et de temps), simplifier au maximum le dessin (capacité individuelle), se rendre indépendant des formes de pensée classiques (cultures).

Ce qui compte ici, c'est exprimer une idée ou un concept. Par le changement d’attitude, nouspassons d'un focus sur la forme a un focus sur le fond.

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En jouant avec les notions ci-dessus présentée, vous comprendrez maintenant que toutes tentativesde ré-présentation du réel sera composée d'éléments en allé-retour constants entre conscient etinconscient.

Je place de manière arbitraire tout ce qui touche au conscient comme objectif et scientifique; etcomme tout ce qui touche à l'inconscient comme non scientifique et artistique...

A notre disposition se trouve également un outil développé récemment dans notre histoire :l'ordinateur. Je distinguerais le dessin papier/crayon comme outil analogique et «l'informatique»comme outil numérique.

LE DESSIN (ANALOGIQUE) COMME OUTIL DE CRÉATION

Ici pas de règle. Plutôt des préjugés. Probablement nous serons subjugués par le don de certains àdessiner ou sculpter.. Du talent c'est bien, encore faut-il le faire évoluer. Moi je n’ai pas de talentmais je m'exerce, et c'est seulement ça qui me fait avancer.

Pour notre objet d'étude, je vous présenterai différentes techniques de dessin: la deux dimensions :

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c'est le dessin à plat. C'est la technique de dessin symbolique la plus utilisée dansnotre environnement. Toute la signalisation routière est en 2D. C'est la technique queje vous conseille d'utiliser en premier pour apprendre à dessiner et surtout à maîtriserle sens. En base classique de dessin on utilise un repère orthonormé. L'axe horizontalest X et l'axe verticale est Y. Graduer ces axes et vous obtiendrez des repèresmesurable pour établir des échelles. En dehors des symboles visuels qui oriententnotre quotidien, c'est la technique de dessin qui est utilisée pour communiquer desinformations dans de nombreux domaines tels que, l'architecture, l'urbanisme , lepaysagisme, la mécanique, l'électronique,…

la trois dimensions:

pour obtenir un dessin en trois dimensiond il suffit d'ajouter un axe supplémentaireau repère orthonormé. L'axe Z sera la profondeur de nos représentations. C'est cetrait qui donnera la sensation de volume.

la perspective axonométrique:

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elle est simple d'utilisation et surtout pratique car quand elle est exécutée avec soin,cette perspective offre la possibilité d’être mesurable avec la même échelle et surtous les plans X,Y,Z (largeur, longueur, hauteur). C'est dans ce souci qu’elle a éténormée. A partir d'un point sur un axe horizontal on fait partir deux axes placés l'un a30º (X) et l'autre a 60º (Z). Un angle de 90º est ainsi formé entre X et Z. L'axe desverticales Y reste inchangé. Placez des repères sur les axes X,Y,Z puis il devient aiséde tracer des parallèles à ces axes pour obtenir un volume a échelle.

la perspective un point de fuite:

à partir du repère orthonormé, on remplace l'axe de la profondeur Z par un point.C'est de ce point que partirons toutes les lignes qui représente la profondeur Les axe

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X et Y reste les référence a partir desquels seront tracées des parallèles. la perspective deux points de fuite:

les axes des X et des Z deviennent des points. Z reste une verticale. la perspective à trois point de fuite:

les axes des X, des Y et des Z deviennent des points. dessiner les contours:

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comme son nom l'indique, cette technique consiste à focaliser sont attention sur lescontours des objets a dessiner. Si la tentative de représentation consiste à retranscrireun paysage, l'avantage de cette technique est de ne pas placer tous ses efforts a laréalisation de détails. C'est une fois l'ensemble des contours dessinés qu'il serapossible d’aller dans les formes pour les rendre plus lisibles. Un autre avantage est depouvoir obtenir une homogénéité des proportions du dessin en général avant d’allerdans le détail.

Ajouter ou enlever de la matière:

Pour tout objet à représenter, il faut partir de forme simple. Par exemple, une maison.Soit je pars d'un volume carré sur lequel j'ajoute un volume de coté triangulaire, soitje par d'un volume rectangle duquel j'enlève deux volumes de coté triangulaire.Maintenant comment appliquer cette technique à des formes plus complexes ? Toussimplement soit en décomposant la forme complexe en formes géométriques de baseou en composant à partir de formes géométriques de base, la forme complexe.

Toutes les techniques de représentation sont intéressantes mais nous devons faire appel à chacuned'entres elles pour des raisons précises. Donner une représentation en volume de votre installationde chauffage à votre plombier risque fort de le perturber. Dans ce cas, les vues en plan seront plusjustes. Par contre, si je dois expliquer un projet paysagé à un client, l’appui de la représentation envolume me permettra de faire passer mes concepts. De plus, il n'est pas rare que certaines personnesn'arrivent pas à lire un plan. Si le plan et la perspective sont illisibles aux yeux de votreinterlocuteur, l’usage d'une maquette pourra être un choix judicieux.

LE DESSIN (ANALOGIQUE) COMME OUTIL DE COMMUNICATION

Le dessin sert à véhiculer des idées pour soi ou pour les autres. Donc ce qui compte ici, c'est deréussir à représenter ses idées et d’avoir la possibilité de reprendre le dessin dans quelques mois etcomprendre ces informations. Soit de transmettre et de faire comprendre ces idées par le dessin ades tiers. Alors c'est pour cela que des règles ont été arrêtées afin de permettre la communicationd'informations et d'atteindre des objectifs. Voici quelques domaines ou le dessin à beaucoup derègles: l'architecture, la mécanique/l'industrie, l'électronique,...En premier lieu je me focaliserai sur les différents plans qui constituent un dossier de construction.En France il est obligatoire de passer par un architecte si la surface construire dépasse 170 m2. Mais126

connaître ce qui constitue un dossier de plan est toujours intéressant. Après que vous ayez comprisles grands principes de réalisation de plan, je vous présenterai des notions de base en topographie,utiles soit pour le relevé de terrain, soit pour l'implantation d'ouvrage.

Pour tout plan il y a quelques information incontournables : orientation, échelle, légende, cartouche. L'orientation:

Peut être donnée soit par une rose des vents à quatre ou huit directions. Le mieux reste une simpleflèche avec pour convention commune qu’elle indique toujours le nord.

. L'échelle: Se donne sous plusieurs forme. 100º ou 1/100º 1:100. Le plus facile pour la trouver est de la placerdans le cartouche. L’échelle graphique peut-être aussi représentée sur le plan. Elle offre l'avantagede donner une mesure de référence lors de copies de plan,.

. La légende:

sous forme de tableau ou encore une simple liste, la légende explique tout les repères visuels dudessin.

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. Le cartouche: C'est un encadré placé dans un des angles du plan. On y trouvera l’échelle, le nom du dessinateur, lenom du projet, le type de présentation, la dernière date de modification, l'objet ou l'espacereprésenté

Il est essentiel de conserver un maximum de lisibilité sur chaque plan. Alors plutôt que d'essayer demettre un maximum d'informations, il faut mieux réaliser plusieurs plan avec pour chacun, unethématique précise. Ensuite si vous souhaitez visualiser les relations entre tel ou tel élément et queceux-ci ne sont pas sur un même plan, vous pouvez soit réaliser vos plans sur des calques, latransparence du papier calque permettant de juxtaposer les informations de chaque feuillet. Soitréaliser un nouveau plan avec les éléments que vous souhaitez voir ensemble.

Plan de situation: le plus simple est de repérer sur une carte la situation du projet. Ontrouvera sur ce plan le nom de la commune ou du lieu-dit, l'orientation (une rose des vent) lecartouche géographique, l'échelle et si possible des données topographiques. Ce plan trouvesont utilité dans la localisation du projet en rapport avec la localisation des infrastructureslocales (Ville, village, commerce, écoles,...)

Plan de masse :

il est inévitable pour l’obtention d'un permis de construire. Le mieux pour le réaliser est de

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partir du plan cadastral. Les informations de ce plan sont : les arrivées des raccordemenst auréseau, l’eau, l’électricité, le gaz, le téléphone ; l'emplacement des constructions du site etleur hauteur de construction ainsi que la visualisation des constructions voisines. (plusorientation et cartouche)

plan d'aménagement extérieur: c'est le premier plan qui pourrait avoir pour limite la parcellede votre terrain. Il indique où est implantée votre maison et les autres bâtiments, terrasse,...les chemins d'accès et la végétation.

plan de construction

. plan de façade

. plan de coupe horizontal et verticale

Les autres plans utiles. plan technique:

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Les plans technique suivent l'évolution du chantier par corps d'activités et par tâches à accomplirsur l'ensemble du chantier. Par exemple le premier corps d'état rencontrer sera l'entreprise deterrassement ensuite le maçon viendra placer les fondations et les conduites techniques, ensuite lemaçon placera les fers a béton,... voir castor ??????

. Plan de détail technique:

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Parfois il est important de se focaliser sur certains détails de construction. Qu'il s’agisse de pontsthermiques, ou de problèmes de connexion de différents éléments de construction. Particulièrementen toiture plate ou encore, en jonction de fenêtres de toiture et la charpente, il est important devisualiser le travail qui devra être effectué. Cela permettra également de résoudre certainsproblèmes techniques comme par exemple l'étanchéité à l'air, à l'eau,... de quantifier le temps àpasser pour réaliser l'ouvrage, et d'apporter les matériaux nécessaires.

Exercice de zonage:Réaliser de mémoire le plan de votre habitat.

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Ensuite placez un calque sur ce plan. Sur ce calque, vous tracerez un cercle qui englobe chaquepièce et activité.

Ensuite vous tracerez les chemins de circulation.

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Vous venez de faire à l’envers le zonage et chemin du design. Maintenant, indiquez la fonction dechacune des pièces à côté de chaque cercle. Quantifier le nombre de passages que vous devezeffectuer en une journée sur les chemins en fonction de vos tâches, par élément. Maintenant, vouspourrez constater si certaine fonctions dans certaines pièces vous obligent à vous déplacer plus qu'ille faudrait si elle était placées différemment.

Nous venons de passer en revue une partie des outils analogiques à notre disposition pourreprésenter le réel (ou des idées) et les communiquer. Maintenant nous allons rapidement visiter lesoutils numériques avec ce même objectif.

L'OUTIL NUMÉRIQUE

C’est énorme tout le potentiel que l'on peut tirer d'un ordinateur. Bon il faut d'abord apprendre à seservir d'un ordinateur, et puis même avant il faut acheter l'ordinateur, et encore avant . Il fautcependant bien être conscient que plus le potentiel de création avec un ordinateur est grand, plusgrande est la tâche pour l'extraire.

Pour représenter le réel avec le numérique vous pourriez avoir besoin : d'un ordinateur (le cerveau) de logiciels (les méthodes de dessin) d'internet (le savoir universel) d'un appareil photographique (appareil pellicule) d'une imprimante (développement et photocopieuse)

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d'un scanner (photocopieuse) d'une caméra (appareil pellicule) ...?

TOPOGRAPHIE

La topographie est la représentation sur un plan des formes qui se trouvent sur un terrain. Cesformes sont des aspects naturels, collines, vallées, rivières etc ou artificiels comme les routes,bâtiments et autres constructions humaines. L'altitude et la position de toutes ces formes est notéesur le plan.

Comme il nous est pas toujours possible d'avoir accès à des outils performants pour nos travaux.J’essaierai dans les paragraphes qui suivent de vous donner quelques trucs pour avancer tant bienque mal.

Mesurer la distance:

Potentiellement tout ce qui nous entoure peut devenir une unité de mesure. Par exemple, entre laporte d'entrée de mon appartement et ma chaise il y a exactement trois ordinateurs :134

Le premier instrument de mesure est notre propre corps. Depuis de milliers d’années il a été utilisépour mesurer. C'est pour cela que vous avez déjà probablement entendu parler du pouce, de lacoudée, du pied. Là aussi, il y a une histoire des systèmes de mesure (romaine, égyptienne, …).Même si ces unités sont aujourd'hui normées, elles peuvent encore être utiles pour nous. Pour celadéterminez combien mesure votre pied, votre pas, la distance entre votre pouce et l'index, entre lecoude et l'index,…

Le pas: Pour mesurer votre pas vous devrez marquer au sol une distance de 100 mètre. Puisvous vous déplacerez tout en comptant le nombre de pas effectué pour effectuer cettedistance. Répétez ce comptage au moins trois fois. C'est la distance 100 ml divisée par lamoyenne du nombre de pas effectués qui vous donnera la mesure de votre pas.

La corde: Si vous ne disposez pas de mètre à ruban pour mesurer vos cent mètres, prenezune corde d'une certaine longueur, minimum 10 ml. Vous placerez un nœud ou vous tracerezau marqueur un repère sur cette corde, tous les un mètre. Ou encore si vous souhaitez couperune planche pour fabriquer une étagère vous placez une corde dans le renfoncement du murpuis vous reporter la mesure sur la planche,...

le bâton: par exemple si vous ne disposez pas d'un mètre pour mesureur, vous pouvezutiliser deux morceaux de bois pour mesurer et reporter une mesure. Placez les deuxmorceaux de bois l'un à coté de l'autre et posez les sur le sol. Faites glisser l'un des bâtonsvers le haut jusqu’à atteindre le plafond. C'est la hauteur de votre pièce.

Sinon de il existe aussi le mètre ruban, le mètre dépliant, le mètre laser,...

Mesurer le niveau horizontal:

le niveau à bulle: pour fabriquer un niveau a bulle il faut d'une durit transparente et deux petitsbouchons, remplir la durit d'eau en prennant soin d'emprisonner une bulle d'air a l'intérieur.Avec du fil de fer, fabriquer deux petits crochets qui permettront à la durit d'être suspendue.Pour tracer les lignes de référence sur la durit, vous placerez les crochets sur un fil avec unrepère sur chaque partie du fol ou il y a le crochet. A la droite de la bulle sur la durit voustracerez un premier repère, puis vous faites faire un demi tour au crochet et vous tracerez denouveau un repère sur la durit a partir de la droite de la bulle.

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le niveau à eau .

Sa fonctionne avec le principe des vases communicant. il en existe de tout beau tout joli dans lecommerce, mais comme nous n'avons pas toujours la possibilitée de nous procurer un tel outi,voici comment en constuire un soi-même : à l'aide de deux bouteilles plastique transparentesdont vous aurez pris soin de couper le cul , vous fixerez sans fuite le goulot des bouteilles surun tuyaux d'une certaine longueur. Trop long le tuyaux entremêle et c'est énervant trop court ilfaudra répéter trop régulièrement la mesure et la aussi on perd du temps. Une distance de 10mlest correcte. Remplir le système avec de l'eau colorée, par exemple du vin. Il est impératif de nepas avoir de bulle d'air dans le circuit. Il reste encore un préparatif avant de pouvoir utiliserl'outil, placez les deux bouteilles l'une a coté de l'autre et tracez au marqueur un repère aumême niveau. Ce sera notre niveau de référence. La mesure commence en plaçant la ligne derepère de l'un des deux récipient ssur une ligne de niveau connue, par exemple un plancherdans une maison, l'autre bouteille sera placer sur le mur devant recevoir le plancher à agrandir.La ligne de la deuxième bouteille est de même niveau que le plancher existant. Une explicationdu niveau à eau se trouve également dans le chapitre sur

l'eau.le niveau optique ou laser avec un peut de patience et beaucoup de recherche, on peut trouveraujourd'hui des niveau optique voir des théodolite d'occasion. Cela peut être très utile pour touttravail de précision. Pour utiliser ce genre d'outils vous devez avoir quand même une certaineconnaissance en topographie.

le cadre A ou fermette à niveau: (un explication et dessin de cet outil se trouve egalement dans lechapitre sur l'eau).

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Exercise pratique

pour fabriquer un cadre A vous devez trouver trois morceaux de bois de la ficelle, une pierre, et uncrayon. Réunir les deux premiers de bois afin d'obtenir un V. Si possible réglez l'écartement enpointe du V à un mètre, cela permettra plus d'options d'utilisation. Ensuite placez le derniermorceau de bois comme pour faire la lettre A. Placez la ficelle en sur le haut du A. De lettrecoté, accrochez une pierre pour tendre la ficelle. Voici le mode opératoire pour régler le niveaude votre cadre A. Sur une petite déclinaison placez le cadre A. Pointez chaque pied au sol.Tracer une ligne sur l’horizontale du A à l'intersection avec la ficelle. Faite faire un tour 180*au cadre A. Puis répétez la mesure précédente. Vous obtiendrez deux lignes. La bissectrice deces deux lignes représente la perpendiculaire de du niveau de base du cadre A. Maintenant sivous placez votre cadre A sur un plan horizontal la ficelle devrait passez sur la bissectrice.

Mesurer le niveau vertical:

fil à plomb de maçon et le fil à plomb de topographe

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Le fil à plomb sert a contrôler la verticalité d'un plan comme par exemple un mur. Le plombpeut prendre différentes formes selon l'application. Le fil à plomb de maçon sera de formeconique avec une plaque de même largeur que le plomb à l'extrémité opposée. Il est utilelors de la construction d'un mur pour s'assurer de la verticalité de l'ouvrage. Le fil à plombde topographe est de forme cylindrique ou en toupie. La flèche du plomb sert a s'assurer quel'appareil de mesure topographique est bien à l'aplomb d'une marque de référence sur sur unédifice. Vous pourrez trouver ces marques appelées bornes topographiques sur des édificestels que des églises ou encore sur des trottoirs. Ces points sont des références d'altitude parrapport au niveau de la mer qui en France est situé a Marseille.

théodolite Le théodolite est un instrument de mesure optique qui permet de mesurer lesplans horizontaux et les angles verticaux. Sont utilisation est incontournable par touttopographe. Plus complexe encore que le niveau optique, je le site ici seulement pourréférence, car sont utilisation demande certaines connaissances approfondies, à acquérirdans un second temps ?

niveau a bulle

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Soit la bulle est fixée sur une règle ou a a accrocher sur une ficelle, Il en existe de nombreuxmodèle que vous trouverez facilement dans le commerce. Sur la règle suivant ou est placéela bulle sur le niveau elle peut soit vous donnez une référence de verticalité oud'horizontalité. Le modèle a pendre sur une ficelle donne uniquement l'horizontalité.

Mesurer un angle quelconque:

La fausse équerre:

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parfois il est certaine figure géométrique qu'il est impossible de construire. Tout ceux qui on essayerde poser du plaque de plâtre dans un cadre de fenêtre de toit savent de quoi je parle. Pour réussir areporter la forme quelconque de notre parallélépipède, vous devrez utiliser une fausse équerre.Contrairement au équerre conventionnel elle ne vous donne ni les angle 90 ni les angle a 45; Ellesles donnent tous sauf ceux la. Pour la construire vous devrez vous munir un écrou papillon et unboulon ainsi que deux baguettes de bois d'une vingtaine de centimètre de longueur. Percer les deuxbaguette a l'une de leur extrémité puis placer le papillon et le boulon. Pour mesure l'angle il suffitde régler l'angle d'ouverture des baguettes et de le bloquer a l'aide du papillon. Il vous reste areporter l'angle sur la planche et le tour est joué.

Le jalonnement

12. pour définir une pente; deux modèles d'actions sont possible la première on laisse latopographie du terrain décider de la direction de l'écoulement, ou on impose au terrainune direction d’évacuation. Première hypothèse :

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13. on peut utiliser le cadre. On pose un cadre A sur une latte de un mettre de long bois pourla mettre de niveau. Suivant la pente souhaitée par exemple un centimètre par mètre(10%) on place une cale de un centimètre d'épaisseur sur l'une des extrémité de la latte.On trace ensuite un repere d'autre couleur que le repere de niveau sur le cadre A. Enfinsuivre utiliser le cadre A comme pour une courbe de niveau. Deuxième hypothèse

14.

15. jalonnerla

direction a suivre pour l'évacuation du point de départ au point d'arrivé. Placer une lignede niveau a l'aide d'une ficelle entre ces points. Enfin exécuter les travaux d'excavationou de construction en vous référant a la ligne de niveau. La ligne de niveau aura pu êtreplacer avec un niveau a bulle ou a eau, ou...

16. déterminer unangledroit(90º)

20. Tracez uneligne droite

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de cinq unités. Elle sera la diagonal du triangle.21. A chaque extrémité de cette ligne seront nommé A et B22. A partir du point A, vous tracez un arc de cercle de 3 unités.23. A partir du point B, vous tracez un arc de cercle de 4 unités24. Ces deux arcs de cercle se coupent en un point C. L'angle formé par les lignes AC et AB est

un angle droit.

17. déterminer la perpendiculaire d'une ligne a partir d'un point (Z)

18. Tracer un arc de cercle a partir du point Z. Cet arc de cercle coupe la ligne en A et B. Apartir de ces points on trace deux arc de cercle d'au moins une fois et demi la distancequi sépare le point AZ et BZ. Plus long seront les rayons plus précis sera le résulta. Cesdeux arcs de cercle se coupent en R. Joindre les point ZR puis prolonger la ligne jusqu’àcouper en R' la ligne HH' . L'angle formé par les lignes HH' et ZR est un angle droit.

Autre exercice

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Sur une pente planter deux piquets pour y placer une planche de deux mètres de niveau horizontaldans le sens de la pente. Tracer des repères tout les cinq centimètres. En parallèle préparer unefeuille quadriller pour recevoir les mesures. A l'aide d'un mettre mesurer les hauteur a partir dechaque repères. Chaque mesure devra être reporter sur le plan. Sur le plan on devra trouver laméthodologie du relever de terrain, une légende et un cartouche. Faite une copie de ce document surla quel vous aurez pris soins d'effacer la méthodologie de relever, le contenu du cartouche et de lalégende. Sur cette copie vous modifiez l'échelle et placerez des éléments tel que par exemple unemaison des arbres,... puis vous compléterez le dessin comme si il s'agissait d'un plan d'implantation.Ensuite vous retournez sur le terrain et pourrez vous amusez a placer les éléments que vous avezimaginé sur le dessin. Le résultat est une maquette.

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Au dessus d'un trou comme une mare en construction par exemple a l'aide de pieux et de planchesvous placerez un plan horizontal. Des repères devrons être placer régulièrement de chaque coté lesplus longs du plan horizontal. En parallèle préparer une feuille quadriller pour recevoir les mesures.

Déterminer ensuite plusieurs mesures de hauteur, elles seront vos références de relever lesprofondeurs. Une couleur par profondeur devrait vous permettre de clarifier les multiple pointrepérer sur le plan.

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Trouver la hauteur d'un arbre:

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prendre deux bâton de même longueur. Places le premier a l'horizontal juste devant votre œildirecteur. Le deuxième sera maintenu a la perpendiculaire du premier. Déplacer vous d'avant enarrière et jouer sur la hauteur du bâton vertical afin de faire correspondre la longueur du bâton à lahauteur de l'arbre

. équerre et fils a plombs

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sur un rapporteur vous placerez un tube évider. Ce tube vous permettra de viser un point déterminerà une certaine distance, pour notre exemple la cime d'un arbre. Au point vous accrocherez uneficelle avec un point a sont extrémité ici un écrou. Quand a l'aide du viseur vous atteint la cime del'arbre vous notez l'angle. Le calcul pour connaître la hauteur de l'arbre est votre distance de l'arbremultiplié par la tangente (l'angle indiquer moins quatre-vingt dix degrée) dont vous additionnez lerésultat a la hauteur de votre œil au sol.

Nicolas Gasnier

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Annexe 2

D'autres principes de la Permaculture.

PRINCIPE DE TENSION (STRESS) ET D’HARMONIEEn permaculture la tension (stress) fait référence à l’inhibition des fonctions et comportementsnaturels d’un organisme, d’un élément ou d’un système, par la contrainte ou l’absence destimulation; Et l’harmonie, à un contexte où ces fonctions naturelles peuvent être assuméeslibrement et où l’environnement permet l’accès aux besoins essentiels. Le principe de stress est souvent mal compris parce qu’une confusion s’installe entre l’usagescientifique, qui considère toute stimulation d’une fonction, comme le fait de devoir se déplacer, sedéfendre,..., comme un stress, une stimulation, qui est, dans certaines limites, positif ( stress decroissance et d’entretien, tonus postural), avant de devenir néfaste quand la stimulation est tropforte ou trop régulière et que les systèmes assurant la fonction ne peuvent plus se reposer... etl’usage courant qui n’inclut que ce dernier aspect et l’associe à la surcharge nerveuse liée auxconditions de la vie et du travail moderne. Dans l’usage courant tout effort est vite considéré comme une source de stress alors que dansl’utilisation de ce principe dans les sciences et la permaculture l’impossibilité de remplir unefonction naturelle, donc l’absence d’usage, est aussi néfaste que l’usage excessif.

Le principe de tension et d’harmonie suggère de s’assurer que tous les éléments se trouvent dansdes conditions où ils puissent subvenir à leurs besoins et remplir leurs fonctions naturelles. Parextension il suggère aussi qu’une de ces fonctions est justement de pourvoir à ses propres besoins etd’assumer seul ses fonctions naturelles. Prendre en charge intégralement les fonctions vitales d’unorganisme conduit à une atrophie des systèmes qui assuraient ces fonctions et à une dépendancenéfaste.

Tous les éléments de la faune et la flore ont évolué pour répondre à certaines conditions liées auxécosystèmes et aux climats dans lesquels ils se sont développés. Ces conditions leur sont propices etforment leur environnement optimal. Néanmoins tous les êtres vivants disposent d’une certaineadaptabilité et peuvent s’adapter, dans une certaine mesure, à des milieux et des conditions de viequi ne leur sont pas optimales. Aux limites extrêmes de leur aire d’adaptation les êtres vivantss’adaptent par sélection naturelle... mais ce processus est lent.EXEMPLE: Une poule pondeuse est adaptée à la vie en plein air, à la compagnie d’autres poules, àune certaine liberté de mouvement et un certain climat. Si je mets cette poule dans un bâtimententièrement clos, enfermée dans une cage de 50cm de côté en compagnie de quatre autres poules,j’impose à cet animal des conditions de vie très éloignées de celles dans lesquelles il a évolué. Lesrestrictions de mouvement engendreront souvent une ostéoporose.DONNEES: dans l’élevage intensif qui utilise ce type de cages on observe chez 35% des poules unemortalité prématurée liée à l’ostéoporose (Mc Coy, Reilly and Kilpatrick: density and breakingstrength of bones and mortality among caged layers _ research in veterinary science 60 185-186) En outre ses pattes seront abîmées par la cage, ses griffes deviendront trop longues et souvent ellesera picorée par d’autres poules.La poule se trouvera dans une situation de tension car elle ne pourra utiliser ses fonctions demobilité, d’acquisition de nourriture ou ses fonctions sociales. Et cette situation nuira à sa santé.

Le principe d’harmonie invite à utiliser le principe d’imitation des systèmes naturels pourrecréer autant que possible les conditions de vie normale d’une espèce, réduisantconsidérablement les risques sur sa santé et toutes les pertes d’efficacité et de rentabilité qui y

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seraient associées. En travaillant avec et pour les différents éléments que nous utilisons nousnous assurons et leur assurons, de meilleures conditions de vie, une cohérence avec nosprincipes éthiques et de meilleurs résultats.

PRINCIPE DE STABILITÉ ET D’EQUILIBRE- PRINCIPE D’INTERDEPENDANCE Ce principe vise à créer des systèmes stables et durables dans le sens écologique du terme, c’est àdire des systèmes, en mouvement constant, qui maintiennent un équilibre dynamique ( =adaptation constante d’une structure souple aux changements constants des conditions extérieurespour maintenir son équilibre)... pas des systèmes figés et fossilisés, isolés de leur environnement.Nous avons vu précédemment que les écosystèmes tendent à évoluer vers une forme de stabilitédynamique, et ce principalement grâce aux interconnexions qui s’y créent et à la diversité desespèces, niches et fonctions remplies par les éléments. Ces éléments qui coéxistent et coévoluent ens’adaptant les uns aux autres, établissent des relations d’interdépendance, c’est à dire dedépendance de chaque élément vis à vis du système dans son ensemble et de certains éléments enparticulier. Cette interdépendance couplée à la redondance assure une très grande solidité dusystème sans sacrifier son adaptabilité.En permaculture nous voulons créer des systèmes qui possèdent cette stabilité dynamique, etmaintiennent cet équilibre. Nous cherchons donc à tisser des liens entre les éléments de nosconceptions pour créer une sorte de toile d’araignée en quatre dimensions dont les fibres sont lesfluxs d’énergie et de ressources et les points de croisement les éléments du système.

Le principe d’équilibre pourrait être compté au nombre des principes d’attitude car il sert sans cesseà peser les avantages et les inconvénients de chaque option et chaque décision. Entre tous lesprincipes éthiques, toutes les contraintes financières, culturelles ou pratiques qui sont exercées surun système, les désirs et besoins divergents des différents habitants humains, végétaux, animaux,...il est toujours nécessaire de transiger, de trouver des compromis ou de sacrifier en partie l’intérêt del’un à l’intérêt d’un autre. Tous les choix ont des conséquences, toutes les options ont des faiblesseset des points forts, toutes les formes d’énergie ont un coût. Le principe d’équilibre, soutenu par lesprincipes éthiques, sert à retrouver sans cesse cet équilibre dynamique toujours remis en questionentre l’intérêt individuel et l’intérêt collectif, les besoins des systèmes sociaux humains et dessystèmes naturels.

PRINCIPES DE FORMES - PATTERNS ( = modèle, forme, schéma, structure, motif)La forme est l’un des aspects de l’organisation. Le mot peut évoquer l’apparence extérieure, d’unélément, organisme ou système, qui découle de sa “limite”, la frontière qui marque la séparationentre cet élément et ce qui ne fait pas partie de lui... ou évoquer sa structure, son architectureinterne, qui est aussi un aspect déterminant de son apparence extérieure. La manière dont les systèmes s’organisent dans le temps et l’espace est ce qu’on appelle leur forme.Elle est déterminée par les mouvements internes du système et les mouvements externes, forces eténergies auxquels il est soumis.Des formes apparentées, qui se produisent de manière répétées en réaction à un mouvement ou unensemble de mouvements, forment ce qu’on appelle des patterns, des motifs ou schémasd’organisation déterminés.

FRONTIERES, LIMITES ET LISIERES: toute forme, tout système, tout organisme, est définipar sa frontière, sa limite, qui, comme il vient d’être dit, marque où il commence et où il finit. Cepeut être une limite de temps, de conditions, de définition, de substance,... La frontière est unconcept relatif lié à une échelle de perception. Cette frontière est la ligne où se produisent les échanges et les premières interactions avec

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l’extérieur. C’est aussi la première ligne de défense d’un système.

EXEMPLE: Entre des écosystèmes naturels il y a une interface, la lisière, ou , en écologie,l’écotone. Ces lisières ont comme caractéristique une plus grande diversité d’espèce par rapport àl’écosystème qu’elles limitent, qui est appelée l’effet lisière. Des illustrations de cet effet sont leszones de transition entre la prairie et la forêt, les plaines alluviales et les zones non-inondaboles ouencore entre la côte et la terre.

L’effet lisière est un phénomène important pour le design car il permet souvent d’obtenir plus dediversité, d’interactions et de production. La productivité d’une plantation est souvent plus grandesur ses bordures où on trouve des interactions bénéfiques entre plantes ( ex. blé et trèfle). Il estpossible d’amplifier cet effet en créant des formes de systèmes qui contiennent plus de lisières.C’est ce qu’on observe par exemple dans les formes fractales qui permettent de démultiplier lepérimètre de contact sur une surface limitée.EXEMPLE: Une autre lisière importante se trouve entre les plans d’eau et la terre. Dans nosconceptions les plans d’eau n’ont jamais de forme régulière, carrée ou ronde, mais des formesnaturelles qui permettent de créer des abris et d’apporter automatiquement de la nourriture àcertains poissons par les chutes de fruits venant des arbres et arbustes plantés sur la lisière.L’irrégularité de celle-ci permet d’augmenter le nombre de plantes qui l’occupent. Entre ce pland’eau et la terre on trouve parfois un écotone humide, le marais qui sert aussi de zone frontière.

PRINCIPE DE DESORDRE: Le principe de désordre est un principe de conception qui viseseulement à nous rappeler que les formes d’organisations humaines simples auxquelles noussommes habitués et que nous avons tendance à reproduire diffèrent en tous points des formesd’organisation complexes des systèmes naturels. Le désordre peut être défini comme l’absence d’organisation mais, comme dans le cas du principede tension et d’harmonie, il y a une grande différence entre la conception générale du mot et laconception des sciences de la vie. Par conditionnement culturel et habitude, nous avons tendance àconsidérer certaines formes d’organisation comme de l’ordre et d’autres comme du désordre.

EXEMPLE: un agriculteur considérera un champ bien labouré et prêt pour les semences comme“bien dans l’ordre" des choses, de même pour un jardinier contemplant une pelouse bien tondue etde jolis parterres de fleurs. A l’inverse ils considéreront peut-être des endroits naturels où lesronces, arbustes, arbres et “mauvaises herbes” forment une sorte de “jungle” désordonnée.

La vision du permaculteur, de l’écologiste ou du botaniste sera différente. L’”ordre” apprécié parl’agriculteur et le jardinier est une forme d’organisation artificielle et pauvre qui consomme del’énergie pour son entretien tandis que le “désordre” de la nature avec ses niches innombrables et sadiversité produit de l’énergie. L’équilibre et la stabilité cherchés en permaculture ne sont pas statiques et figés... il en va de mêmepour l’ordre et l’organisation. Des formes d’organisation moins plaisantes à l’oeil peuvent êtrebeaucoup plus productives et autonomes que d’autres plus attractives. L’imitation de ces formesd’organisation, en sélectionnant les éléments qu’elles comportent, afin de servir nos propres besoinsest souvent une stratégie efficace.

Un autre aspect, lié à cette idée d’ordre et de désordre et à notre vision du monde, est la perceptionlinéaire des causes et conséquences qui fait croire que plus d’une bonne chose produira des résultatsencore meilleurs. Mais l’observation attentive de la nature suggère d’autres conclusions: unequantité raisonnable d’efforts physiques ou mentaux est une bonne chose, énormément d’efforts

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conduisent à l’épuisement, à des blessures ou à une usure prématurée.

Si l’apport d’un élément nécessaire à un écosystème dépasse sa capacité d’absorption, alors cetélément bénéfique devient néfaste. Le système fait une indigestion. Dans le pire des cas il peut êtredéséquilibré de telle manière que toute sa structure et son organisation se trouvent renversées et qued’autres leur succèdent.

DONNEES: l’apport d’un excès d’ammonitrates (NH4NO3) est néfaste à la vie des bactéries quirendent le fer du sol disponible. Le cycle éthylène est affecté. La présence de l’ammonium favoriseles bactéries dénitrifiantes qui remplacent les bactéries qui participent à ce cycle.DONNEES: les côtes bretonnes montrent un bel exemple d’un processus appelé eutrophisation. Lesrivières qui y terminent leur course transportent une grande quantité d’azote et de phosphoreprovenant d’une grande variété de sources. Quand elles atteignent les côtes ces eaux surchargentles eaux marines en engrais et déséquilibrent tout l’écosystème marin, entraînant notamment laprolifération de certaines algues qui s’en nourrissent (ulva lactuca). L’organisation complexe del’écosystème se trouve remplacée par une organisation simplifiée dominée par une seule espèce.

PATTERNS: le concept de patterns est fondamental en Permaculture. La stratégie de comprendreet imiter la nature devrait être interprétée comme comprendre comment la nature se structure ets’organise... et les patterns sont une des formes de structuration et d’organisation les plus courantes,celle qui découle de mouvements récurrents. On les retrouve partout dans la forme des nuages, desdunes, du sable battu par les vents ou les marées, les structures que forment les roches quand ellesse solidifient,... Leur aspect temporel se manifeste dans les saisons, les cycles, pulsations,... Les patterns sont les traces visibles de configurations récurrentes de mouvements dans le temps etl’espace.Mouvements: tout est en mouvement... les molécules ont une vibration, les plaques tectoniquesouvrent des gouffres et font pousser des montagnes, la terre tourne comme une toupie lancée dansune course folle autour d’une étoile, qui tourne dans un bras d’une galaxie qui suit le mouvementd’expansion de l’univers. Il est essentiel de comprendre que le mouvement, et donc le changement, sont partout: rien n’estfixe, rien ne demeure inchangé. Quand nous parlons de stabilité et d’équilibre en permaculture,c’est une stabilité dynamique et évolutive, un équilibre dans le déséquilibre... comparable à celuid’un vélo dont l’équilibre n’est garantit que par le mouvement, ou d’un corps dont les musclesposturaux s’adaptent à chaque instant pour garder une position qui n’a que l’apparence del’immobilisme.Les conceptions que nous mettons en place vont évoluer, dans le temps et l’espace. Nosécosystèmes vont se développer pour atteindre leur maturité, leur phase climax, et ce qui va leurdonner une stabilité et une durée est l’alternance de la vie et de la mort, la décomposition, le cycledes éléments,... Des parties du système meurent et laissent espace et énergie aux générations quileur succèdent... les feuilles, les branches et les êtres vivants dépérisssent et retournent enrichir lesol qui nourrira de nouvelles vies... Tous ces cycles, ces patterns dans le temps, ont leur durée propre: quotidiens, saisonniers, annuels...certains s’étendent sur des siècles ou des millénaires. Ils donnent aux systèmes leur stabilité. Dansles forêts millénaires il ne reste plus trace des arbres, arbustes et animaux qui les ont peuplés àl’origine... mais ces écosystèmes sont intacts et robustes. Même si tôt ou tard ils disparaîtront.

Energies, forces et mouvements: Les patterns découlent de mouvements que génèrent lesinteractions des principales forces qui s’exercent sur terre. Ces forces, mouvements et énergies etles façons dont ils peuvent être utilisés et gérés sont essentiels en Permaculture.

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LE SOLEIL est la première et la principale source d’énergie.

Il couvre 96% de l’énergie que reçoit la terre, les derniers 4% provenant des émissions du noyauterrestre liées à la radioactivité. Ses rayonnements permettent la photosynthèse, qui est la fondationde tout le réseau trophique, raison pour laquelle ceux qui l’utilisent sont appelés producteursprimaires... ils sont aussi à l’origine des vents, par les modification de densité de l’air dues auxvariations de températures, de la pluie et de tout le cycle de l’eau, par l’évaporation et lacondensation, des courants marins... et dans l’ensemble de toutes les conditions climatiques.Le système énergétique de la terre peut être résumé simplement: le stock fixe est l’énergie présenteà l’intérieur de la terre, l’entrant est l’énergie solaire et le flux sortant est l’énergie qui est réémisedans l’espace. Le stock total est la somme du stock fixe et du flux entrant moins le flux sortant. Ilfaut bien comprendre que toute l’énergie reçue par la terre finit par être réémise sans quoi le stocktotal ne cesserait d’augmenter et la température de monter. Les préoccupations de réchauffement etde refroidissement sont liées à un changement dans l’équilibre dynamique de ce stock. LA GRAVITE, l’attraction vers le centre de la terre liée à sa masse, est la principale force quesubissent les systèmes sur terre. La distinction entre force et source d’énergie est ici évidente. Lagravité est une conséquence directe et relativement constante de la quantité de matière accumuléedans la terre, pas un flux extérieur. Travailler avec cette force et pas contre implique par exemple decréer des réserves d’eau en des points plus élevés que les endroits où elle va être utilisée, plutôt quede faire des réserves plus bas et de devoir lutter contre la gravité à l’aide d’une pompe. Guider lagravité est le principe à l’origine de la charpente et de l’architecture des structures. LA GEOTHERMIE: nous avons vu que la terre possède sa propre énergie qui sert de moteur à tousses mouvements internes et joue un rôle déterminant dans l’évolution physique de la Terre et lestransformations de son climat. A celle-ci s’ajoute toute l’énergie solaire qu’elle accumule à sasurface grâce au phénomène de masse thermique. L’utilisation de ces énergies par la géothermie,entre autres, permet un grand nombre d’applications.

Ces énergies et leurs interactions avec la vie, le paysage ou les océans,..., créent des formes et despatterns. Une compréhension de celles-ci est essentielle à la création d’écosystèmes humainscohérents.

PATTERNS DANS L’ESPACE:

RAMIFICATIONS, BRANCHES ET BIFURCATIONS: un motif qui se retrouve partout dans lanature, les réseaux et dans nos vies est celui de ramification. On le retrouve dans nos systèmesveineux, nerveux et respiratoires, les branches d’un arbre comme ses racines, les formes sculptéespar l’écoulement des eaux, les fleuves, rivières et leurs affluents,... Une caractéristique de ce motif est la proportionnalité,( = le rapport de proportion) entre ce qu’onappellera le tronc et les branches, c’est à dire un segment de l’arborescence et les segments pluspetits qui en découlent. Cette caractéristique assure que le flot d’un segment peut être réparti entreles “canaux” qui y sont connectés, de même que le flot du segment antérieur plus grand est répartientre les différents segments qui en sortent.EXEMPLE: deux veines qui procèdent d’une seule mesurent chacune la moitié du diamètre de lapremière sans quoi la quantité de sang ne pourrait être véhiculée sans changer la pression et lavitesse du flot sanguin.Ce pattern est utilisé pour la conception de tous nos réseaux de transport et de distribution, routes,chemins, canalisations...Un autre élément de ce motif est le point de raccord entre un segment et les suivants: le point debifurcation. L’utilisation de la bifurcation sert autant à diviser des fluxs, qu’à créer des réserves ou

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des points de rencontre.

CYCLES ET FORMES CIRCULAIRES: Tout réseau, tout système et tout mouvement dans letemps et l’espace, où la circulation des fluxs passe successivement par plusieurs étapes pour revenirau point d’origine et reprendre son mouvement dans la même succession forme un cycle.Les formes circulaires et apparentées (ellipses...) sont déterminées par la révolution d’élémentsautour d’un centre dont ils restent équidistants (ou presque pour les ellipses), ou par la croissancerégulière autour d’un point d’origine.Des successions régulières de mouvements et d’étapes sont observables partout autour de nous et ennous. Généralement les cycles ne sont jamais exactement les mêmes mais leur succession resteassez régulière et relativement proche d’un centre théorique, une position moyenne, du système. Ilest impossible de percevoir et de connaître tous les cycles qui se poursuivent en permanence... maisil est possible d’en utiliser certains pour augmenter la productivité de nos systèmes en lesaccélérant, les ralentissant, ou en augmentant ou diminuant leur amplitude ou leur fréquence. EXEMPLE: le compostage à chaud utilise le cycle naturel de décomposition en jouant sur lesconditions dans lesquelles il se produit pour l’accélérer. SPIRALES: Une spirale est une forme née d’un cercle dont le rayon se réduit ou grandit au fur et àmesure. La spirale est une forme de mouvement caractéristique des fluides quand ils rencontrentune résistance, comme par exemple un rocher dans l’eau. Ce motif se retrouve dans tous les étatsphysiques de la matière quand une certaine quantité d’énergie est engagée. La spirale démultiplie laquantité d’énergie qui peut être développée sur une distance limitée. EXEMPLE: on en trouve de nombreuses formes dans les outils, comme les vis, les forets ou les tire-bouchons et dans la nature notamment dans certaines de ses manifestations les plus destructricescomme les tornades, tourbillons,... La spirale est l’un des mouvements les plus naturels du fait que la terre est constamment enrotation.

PULSATIONS ET RYTHMES: les rythmes et pulsations sont des formes ou des patterns dans letemps. La pulsation implique un pic d’activité précédé et suivi d’une période de repos ou de moindreactivité. Les activités saisonnières en sont un exemple dans les zones climatiques où une saisonfroide alterne avec une saison chaude, de même que les rythmes d’activités diurnes ou nocturnes,les périodes de croissance consécutives d’un incendie, les pics de consommation et de fréquentationliés à des fêtes, la floraison pour les insectes butineurs ou la pluie dans les zones sèches,..., en sontd’autres. Ces rythmes nous amènent à des stratégies spécifiques: conservation des aliments et constitution deréserves pour tenir la saison froide ou la saison sèche ( conservation de l’eau), travail intensif lorsdes saisons de récoltes suivi de repos dans les périodes creuses, …

EXEMPLE: dans les régions où la pluie tombe pendant des périodes spécifiques et courtes, avecdes précipitations soudaines parfois très importantes ( parfois plus de 1000mm) suivies de longuespériodes sèches, l’absence de mise en place préalable de systèmes de stockage peut avoir desconséquences terribles.Un maraîcher doit prendre en considération les rythmes naturels mais aussi les fluctuations de lademande liées aux rythmes sociaux, comme les vacances, pour préparer ses paniers.Des lieux de formation qui accueillent des stages doivent prévoir le pic de consommation en eau etnourriture, d’utilisation des toilettes, des douches, de combustible pour la cuisine et le chauffage...

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Les systèmes qui sont mis en place dans des lieux où les flous sont réguliers ne peuvent être lesmêmes que ceux établis dans des lieux où ils sont irréguliers, saisonniers ou temporaires.

Le travail avec la nature et les êtres humains implique autant de s’accorder à leurs mouvementsdans l’espace qu’à leurs mouvements dans le temps, aux formes et patterns matérielles qu’ilsgénèrent autant qu’à leurs rythmes, leurs cycles et leurs fluctuations.

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Glossaire

ECOLOGIE ET ECOSYSTEME:La permaculture est basée sur la science de l’écologie : l’étude des formes d’organisation qu’onrencontre dans les systèmes naturels. L’écologie, qui fait partie des sciences biologiques, donccelles étudiant la vie, est une approche holistique (qui considère l’ensemble autant que ses parties)qui s’intéresse aux relations et interactions entre les organismes vivants et leur environnement.

La vie s’organise en systèmes entiers, complexes, interconnectés et diversifiés que nous appelonsdes écosystèmes. Un écosystème comprend tous les éléments du milieu biotique ( les organismesvivants) et les éléments abiotiques (les éléments minéraux et chimiques, le sol, l’air , l’eau, lesoleil...).

INFORMATIONS SUR LES ECOSYSTEMES : plusieurs caractéristiques des écosystèmes quiexpliquent, entre autres, leur remarquable productivité vont être présentées ici. Même si elles n’ontpas directement de rapport avec les principes d’attitude, elles découlent de l’observation attentivedes écosystèmes et des systèmes complexes, le premier principe, donnent des outils pourcomprendre leurs mouvements et fonctionnements, permettent ainsi de ne pas s’y opposer et de lesutiliser, le second principe, et fournissent des informations et des pistes qui permettent d’imaginerd’autres modes de production et d’autres utilisations de systèmes existants, le troisième principe.

Ces informations et connaissances des milieux complexes dans lesquels l’espèce humaine s’estdéveloppée peuvent nous permettre d’essayer d’améliorer les systèmes que nous mettons en place.

Le permaculteur fait une conception basée sur l’observation de la nature et de l’écosystème local.Par la suite il peut créer un système qui s’inspire des stratégies des plantes et animaux du milieunaturel, qui utilise le mode d’organisation naturel local, mais dont les éléments sont sélectionnéspour mieux servir les besoins humains... autrement dit des écosystèmes comestibles et utiles. Lescaractéristiques des communautés naturelles, auto-fertiles, durables, productives et pérennesserontaussi les caractéristiques des systèmes de production et de la vie d’une permaculture.

DIVERSITE: la diversité représente le nombre et la variété des éléments présents dans un système.Généralement, plus grande est la variété des espèces dans un écosystème, plus grande sont saproductivité et sa résilience (sa capacité à endurer des chocs et se rétablir).

NICHES (ECOLOGIQUES): les niches représentent la position occupée par un élément d’unsystème dans le temps et l’espace. Le concept de niche inclut la disponibilité de tout ce qui estnécessaire pour la “vie” de cet élément (plante, animal, travail...)

EXEMPLE: Dans une forêt d’arbres à feuilles caducs, au printemps, il y a plus de lumière quitouche le sol parce que les arbres ont déposé leurs feuilles. Il y a là une niche dans le temps quipeut être, et généralement est, exploitée par certaines plantes qui accomplissent leur cycle de viependant cette période. Elles exploitent la disponibilité en lumière et ont fini leur fleuraison etpollinisation avant que l’ombre des arbres ne devienne trop importante. Les écosystèmes riches enespèce, en diversité, sont aussi riches en nombre de niches exploitées par ces espèces.

ORGANISATION: les éléments d’un système et les systèmes entre eux s’organisent dans l’espace etle temps. L’organisation fait référence à la structuration spatiale d’un système, aux rythmes etalternances temporelles, à l’architecture des relations ou aux différentes stratégies.

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Au niveau spatial, on observe, par exemple, plusieurs strates végétales, des niveaux d’étagementvertical, au dessus du sol mais aussi en dessous au niveau des racines. Différentes plantes colonisentun milieu en utilisant différentes stratégies de croissance et de propagation. Certaines rampent,d’autres s’élèvent, d’autres développent d’importants rhizomes souterrains, d’autres grimpent sur cequi peut les supporter... Certaines font tout leur cycle de vie et de reproduction en un an (annuelles),d’autres en deux (bisannuelles), d’autres vivent plusieurs années (vivaces). La diversité des stratégies et des organisation utilisées assurent la richesse en espèces et en nichesd’un écosystème car, au fur et à mesure de son développement, il s’organise: les différentsorganismes se répartissent les ressources disponibles et les nouveaux arrivants font en sorted’utiliser les ressources ou les niches qui ne sont pas exploitées par les autres.Certains aspects essentiels de l’organisation seront abordées plus tard dans le passage sur lesprincipes de forme et patterns.

BIOME : Peut être considéré comme une macro-ecosystème. En gros des tractes de la Terre où leflore et faune restent relativement homogène grâce à une pluviométrie et température au plus présuniforme à travers cette tracte. Des exemples sont les Toundra (climat arctique et humide), les forêtsméditerranéens (climat tempéré chaud et humide) et les Prairies tropicales et subtropicales (climatsemi-aride).

HISTOIRE: un aspect important et souvent négligé de l’écologie est l’histoire: histoire géologiquequi explique la formation et la composition des sols, histoire de l’occupation et de l’utilisationhumaine et animale qui explique certaines transformations des sols, certaines pollutions... Unehistoire généralement oubliée et ignorée de nos cours et livres d’histoire est celle de tout le travaild’hybridation et de sélection des plantes (et animaux), mené par nos ancêtres, qui a abouti auxplantes, fruits et légumes que nous mangeons aujourd’hui et qui forment notre base alimentaire.

EXEMPLE: La carotte cultivée aujourd’hui ressemble peu à la carotte sauvage, de même pour tousles fruits... ou encore pour les différentes espèces d’animaux domestiques qui ont servi de source denourriture et d’aide au travail et au transport.

Ainsi à toute l’histoire naturelle s’ajoute l’histoire des créations et innovations humaines, guidée parl’imagination, l’observation et l’information transmise à travers les générations.Toutes les connaissances traditionnelles, quels que soient leur champ d’application et leur antiquité,servent de source d’inspiration et d’exemples pour les concepteurs. Et une conception enpermaculture sera toujours incomplète sans une recherche sur l’histoire d’occupation et lespratiques traditionnelles utilisées sur place ou dans la région.

SYSTEMES ET RESEAUX: La permaculture est une approche systémique. Elle s’attache àcréer des écosystèmes, à créer des connexions, des réseaux de relation... Il est donc essentiel decomprendre les implications de termes comme systèmes, réseaux, flux...- Un système est un ensemble d’éléments interconnectés qui interagissent ensemble pour remplirune ou plusieurs fonctions, ou dont les interactions produisent des comportements spécifiques.Chaque élément peut aussi être considéré comme un système à part entière, lui même composéd’éléments plus petits. On parle donc de sous-systèmes et de systèmes intégrés dans d’autres plusgrands.

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- Le corps humain est un parfait exemple de cette idée de systèmes intégrés : différentes fonctionssont remplies par des organes et réseaux qui forment des sous-systèmes à l’intérieur de l’ensembleet sont eux mêmes composés d’éléments plus petits. On trouve ainsi un système digestif, unsystème respiratoire... et à l’intérieur de chaque organe d’autres “organes” qui servent ses fonctionsinternes.

FONCTIONS: les fonctions sont les finalités, les objectifs et souvent les raisons d’êtres desdifférents systèmes. Les fonctions les plus fréquemment rencontrées dans tous les types de systèmessont: l’acquisition et la transmission d’informations, l’alimentation en énergie et ressources, lagestion de la chaleur interne, la réparation, la mobilité interne ou externe, la reproduction ,... Demanière générale la rôle première des êtres vivants est de vivre et de perpétuer l’espèce. Celle dessystèmes artificiels de servir la ou les fonctions pour laquelle ils ont été créés. - Le concept de 'fonction' est essentiel en permaculture, autant dans l’analyse d’un système que danssa création. Assurer le maintien des fonctions essentielles est une priorité à l’origine du principe deredondance, un des principes fondamentaux de design. Essayer de trouver à chaque élémentplusieurs utilités dans un système en est un autre... Les fonctions donnent les raisons d’être et les tâches des éléments intégrés dans un système. Et laou les fonctions de ce système donnent sa raison d’être et son utilité dans le système plus vaste danslequel il s’intègre. - L’approche systémique considère les ensembles, leurs interconnexions et relations plus que leséléments séparés qui les constituent. Elle est complémentaire d'une approche réductionniste,favorisée par les sciences classiques, qui cherche à déduire le comportement de l’ensemble d’unsystème de l’étude de chacune de ses composantes. Si l’approche réductionniste est particulièrement utile dans l’étude de systèmes mécaniques,artificiels et simples, elle n’est pas appropriée à l’étude des systèmes vivants, organiques etcomplexes qui manifestent des comportements impossible à déduire de ceux de leurs éléments.Dans les systèmes complexes le tout est plus que la somme de ses parties. Comme un être humain,avec son imagination et sa créativité, est plus que la somme de ses organes et tissus.

RESEAU: Un réseau est une infrastructure de communication par laquelle transitent desinformations, des énergies ou des personnes... Il est comparable à une infrastructure de routes, avecdes connexions aux points où les routes se croisent, des centres (ou nexi, moyeux, “hub”) aux pointsoù convergent de nombreuses routes... - Les flux correspondent à la circulation sur ces routes, à la densité du trafic. En fonction de leurdirection par rapport à un élément du système ils seront qualifiés d’entrants ou de sortants. Lesentrants vont vers un centre, les sortants s’en éloignent. La part du flux qui demeure dans un centrecorrespond à ce qu’on appelle une réserve, un stock.- D’autres informations importantes liées aux réseaux sont : . le débit, c’est à dire l’importance du trafic par rapport à la taille des routes et au temps, dont lesralentissements et embouteillages sur les routes sont de tristes exemples. . le contenu qui circule sur le réseau et les moyens par lesquels il est transmis, les véhicules qui letransportent ... . les systèmes de régulation, positive et négative, qui correspondent aux feux et limitations sur laroute, ou les boucles d’auto-régulation (feedback) caractéristiques de tous les systèmes ou réseauxcomplexes... - Tout échange, relation ou communication dans un système peut être représenté par un réseau. Ontrouve donc des réseaux trophiques, énergétiques, d’information...

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EXEMPLE: une baignoire peut être considérée comme un élément isolé ou comme un système. Entant qu’élément isolé elle a une forme, une esthétique, un fonctionnement... en tant que système elleremplit une fonction à l’aide de différents “organes”: arrivée d’eau, robinets, siphon , trop plein...Elle comprend un réseau d’approvisionnement en eau, dont les canalisations sont les routes et labaignoire le centre, où l’eau qui sort des robinets est le flux entrant, l’eau qui s’écoule dans lesyphon le flux sortant et l’eau qui reste dans la baignoire, quand le circuit sortant est fermé, laréserve. Le robinet est un outil de régulation des entrées et du débit, le trop plein une boucle derétroaction négative qui évacue l’excès d’eau quand elle passe un certain seuil...Le bon fonctionnement de la baignoire, c’est à dire la manière dont elle remplit sa fonction, est jugésur l’interaction harmonieuse des différents éléments, organes et réseaux, qui la composent, passeulement sur l’étanchéité du bassin qui est l’un des seuls indices que la vision réductionnistepourrait donner. Si le sous-système qui gère l’approvisionnement, ou la température, ou celui quigère l’évacuation, ou le débit... est déficient le système dans son ensemble s’en ressentira et le faitqu’un des éléments soit abondant ne servira à rien ou sera dommageable... comme on le voit quandl’approvisionnement et le débit sont bons mais qu’un tuyau fuit ou que l’évacuation est bouchée.

L’approche systémique est donc plus qualitative que quantitative et plus préoccupée par l’intégritéet l’équilibre des relations entre éléments que par la domination d’un élément sur les autres; Idéequ’on retrouve dans l’expression “le maillon faible” où la limite de résistance du système estdéterminée par son élément le plus faible et le plus rare plutôt que par le plus fort ou le plusabondant. Puisque dans les systèmes complexes plus ne veut pas dire mieux, il est nécessaire de trouverd’autres repères et d’autres guides que la mesure quantitative pour les analyser, les comprendre, lesmettre en œuvre ou les réparer. C’est la fonction que servent les principes.

158

Annexe 4

Feuilles de conception

FEUILLE 1

Référence du site Nom Nom de client

Nom (du lieu/projet)

Adresse (du lieu/projet)

Nom -du client

Adresse du client

Téléphone(s)

email

Fax

Site web

Informations contextuelles

Nature du projet

Échelle, détails

Vision, buts, objectifs et priorités (du client)

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FEUILLE 2

Les arbres

Référence de la carte du site:

Type du sol générique:

Description du site

Géomorphologie

Pente: Concave Convexe Régulière

Angle de la pente:

Aspect

Climat:

Description: plantation verger forêt bois régénération

Variétés des arbres et nombre (approximation)

Qualité:

Hauteur:

Sous-bois: nature nature

160

FEUILLE 3

Référence du site Nom Nom de client

Finances

(situation fiscale courante)

Revenus : €

Dépenses: €

Débits: €

Total: €

Calcul et prévision des flux fiscaux

Dépenses utiles €

Dépenses inutiles €

Fuites fiscales €

Schéma des flous fiscaux

(Situation après installation : estimation)

Revenus €

Dépenses €

Débits €

Total €

Schéma des flous fiscaux

161

FEUILLE 4

Référence du site Nom Nom du client

L'eau

Plans d'eau: nombre état taille nature

bassins: nombre état taille nature

Ruisseaux nombre état taille débit nature

Rivières nombre état taille débit nature

Canaux: nombre état utilisation

Maraîchage: taille lieu plantes

Puits: nombre profondeur qualité état

Surface de toiture mm de pluie p/a quantité d'eau récupérable(est*)

stockage des eaux de pluie: quantité en place type

* 1 mm de pluie sur 1 m2 = 1 litre

162

FEUILLE 5

Référence du site Nom Nom du client

Les habitants

Nombre

Caractéristiques: culture religion politiques autres

Alimentation: omnivore végétarienne végétalienne

crudivore frugivore mixte

Ages :

Les enfants et formes d'éducation: école publique école privée instruction en famille

Métiers / main d'œuvre / expériences :

Capacités de travail: manuel bureau

administration organisation

Capacités et expériences du travail en communauté:

Ambitions :

Besoins :

Autres informations et commentaires:

163

FEUILLE 6Référence du site Nom Nom du client

Les sols

Référence de la carte du site:

Type du sol générique:

Description du site:

Géomorphologie

Pente : Concave Convexe RégulièreAngle de la pente:Position de la pente:

Élévation:

Aspect:

Météorologie récente:

Drainage:

Surface du sol: érosion accumulation normalProfil du sol: saturé pauvre libre circulation

Roche mère:

Végétation et type d'utilisation du site:

Climat:

Apparence du sol:

Description des horizons et profondeurs:

Texture:

Vitesse de drainage:

pH:

% des minéraux

% de carbonate

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FEUILLE 7

Référence du site Nom Nom du client

Structures

Nombre de maisons état des maisons et dépendances en général:

Organisation de chaque maison Nb d'adultes Nb d'enfants

Maison 1: nb de chambres Nb de pièces:Nb salles de bain Nb salles d'eau

Utilisation Nature de l'isolation : Double vitrage / simple Véranda:

Types de construction : Matériaux de construction :

Maison 2: nb de chambres Nb de pièces:Nb salles de bain Nb salles d'eau

Utilisation Nature de l'isolation : Double vitrage / simple Véranda:

Types de construction : Matériaux de construction :

Dépendances:

nature: état: utilisations potentiels

nature: état: utilisations potentiels

nature: état: utilisations potentiels

Planification d'intervention: (pour la réparation / maintenance)

165

Plantes Animaux Structures Evénements

166

Guide d'utilisation

C'est simple, vous remplissez, vous et tous ceux et celles qui font partie du projet, en intégrant toutce que vous voulez voir et avoir dans le projet. Par exemple: amandiers, abeilles, roulottes, stages,n'hésitez pas à faire preuve de beaucoup d'imagination et d'audace.

Exemple d'un bilan de consommation électricité d'une maison

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