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 Le libéralisme devant la raison / Alfred de Chabannes La Palice  Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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    Le libralisme devant laraison / Alfred de

    Chabannes La Palice

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    Chabannes La Palice, Alfred de. Le libralisme devant la raison / Alfred de Chabannes La Palice. 1907.

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    tM' LIBRALISME/'/MuvvT)]^rANT LA RAISON

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    Tous ilroi's (e iraiuctU n vi (!. rc|'iot*ut'lk-n ir

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    PRFACE

    Cet ouvrage est un effort vers la conciliation sur je^iterrain pratique de l'action. }; ^

    Aprs de mres rflexions, nous sommes rest con^jvaincu que, si le respect logique de la libert empecliej^r:toute tentative de conciliation sur le terrain spculatiT^de la pense, il peut en tre autrement sur celui de^ ^

    l'action pratique. ffwNous avons ci;u trouver ce terrain de conciliation: ^

    dans le domaine de l'action, grce l'infermdiaire^:|d'un libralisme tabli pice pice devant le contrle-r jde la raison. Nous entendons parla l'examen rllehi,^^

    d'aprs l'observation pratique des faits, des poinjs^ -

    gnraux quiont trait directement l'intrt

    de|:-l'humanit prise dans son ensemble, sans nuir^

    cependant la force de l'individu. ^^y ^J|Le libralisme ainsi entendu doit tendre la cou--

    gcrdancc absolue de l'intrt de l'individu

    *vec|^l'intrt gnral. {-z^I

    Nous faisons appel aux esprits libraux qui, sentajit^

    Comme nous la ncessit primordiale du respect de l V^libert individuelle, comprennent avec nous crueMe^

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    ^onKerjde l'IiiftianitcV est- la irsultate de JaJorqeJ et::3e-rquiiil>rc ivntai ds ;yi^i^dus ^w la jijq^senl^

    Nous taisons appel aux esprits libVauxj qui com-

    prennent que la marche donne la civilisation parl'ide socialiste est fausse, pour nous aider la

    redresser, autant sur le terrain pratique de l'action

    que sur celui de la pense pure, en tablissant dfini-

    tivement en face du libralisme bas sur le sentiment,dont nous sommes victimes, un libralisme bas sur

    la raison.

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    ^'iiiiP^Ll'-Iifill

    INTRODUCTION

    Beaucoup d'esprits clairs ignorent la ligne de

    conduite qu'ils doivent adopter au sujet de la

    question sociale.-

    Si leur nature sentimentaleprend

    le dessus, ils

    versent dans l'ide socialiste.

    Si la raison l'emporte sur le sentiment, ils se can-

    tonnent dans l'ide ractionnaire.

    D'autres esprits, pressentant une grande erreur,

    restent dans le doute. Ils forment le erand nombre

    des sceptiques en matire sociale.

    C'est ces derniers esprits que nous ddions cet

    ouvrage.*

    Notre labeur sera largement rcompens si nos ides

    russissent attacher la cause du libralisme quel-

    ques intelligences gares dans le labyrinthe du doute.

    La civilisation est dirige, l'heure actuelle, par

    un prtendu libralisme: des ides soi-disant lib-_raies sont dans la bouche de tous les orateurs, dans

    les crits de tous les sociologues.CmBANNES LA pAUCE. i

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    %^IS^il(stiM^^^sur lesehtimcntj note hji opposons; d^nsceLouy^ige,^

    ^uh;libralisme bas sur la raisom ":Notre libralisme n'est autre que l'application des ^

    ^principesde l'individualisme en

    psychologie,et d&

    principes de l'conomie politique en politique.Ce libralisme a pour but de montrer comment les

    droits de l'individu, comment la libert de tous les

    membres de la Socit peuvent tre dfendus.

    Ce libralisme dmontre que les bases sur lesquellesla sociologie moderne prtend difier la Socit de

    l'avenir sont fausses.Si le lecteur est frapp par les horizons nouveaux

    qu'un libralisme bas sur l'observation pratique des

    faits ouvre a la pense, nous le supplions de ne passe contenter de cet ouvrage.

    Cet ouvrage, en effet, n'est qu'une synthse des

    ides librales dans les trois grandes queslions qui:'-.ont trait au problme social.

    Celte synthse est absolument insuffisante pourrendre complte l'instruction conomique d'un libral.

    Nous supplions donc les esprits consciencieux d'ap-

    profondir le libralisme conomique dans les ouvrages

    quonoiisconsidronscommcdcschcfs-d'ceuvrcabsohis.Ces ouvrages sont ceux do deux conomistes \

    leur pense fconde brille, au milieu de la confusion

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    ^^oli^s^y^

    ^ montrer id'inTf^X consry|rfc^

    ;^ Les harinoniesc^rf, jBUvre consolante jioUr l'avenir de riiunianUj\mais||aS

    qui dhnc redouter les consquences d VfrcM^^^v la politique moderne. '[^ff^^Sgm

    Nous supplions enfin le lecteur d'apprpfpndir^^

    ouvrages de notre malro vnr SL C, de JlljnaJrJvOiSgCet conomiste pur, dont l'esprit positif' s'ligrtoj1^?

    naturellement de toute espee- do spculation philoso-: phique, est cependant inconsciemment un philosophe.

    Sur tous les ouvrages de notre Matre plane en

    'effet une pense profonde, toute une philosophie quidonne In clef de la question sociale.

    M. de Molinari peut tre considr juste litre

    comme l'conomiste de rvolution,M. de Molinari a pntr l'avenir pour nous montrer

    : l'organisation logique des Socits futures. Il a -~

    montr l'homme o l'volution naturelle conduit la

    ; civilisation, malgr les vaines entraves que la poli--

    tique cherche lui opposer.Les oeuvres

    principalesdu Malre sont :

    L'volution conomique du XIX* sicle ; ivolution

    politique et la Rvolution i la Morale conomique.

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    Pln^np^l^hcta'oeyj^quj Indic que (a-1j li?as

    tregn'a pas le mpn^ipole^tleTesp^t^ ^ov^S W-fW:I^es ceuvres de M; de. Moliriaridevraient lw; le ca-r

    tchsmc des hommes politiques.Nous rappelons au lecteur que les hommes d'ac-

    tion ont toujours la dplorable tendance de se refuser

    toute instruction thorique. Hastial leur apprendraque les thories justes ne sont que l'universalisation

    de la pratique.Les tudes thoriques ont toujours pour rsullalde

    fortifier l'esprit, en lui apprenant se servir de la

    rflexion. Klles donnent a J'homme le moyen d'em-

    ployerutilement ses facults

    inlcllectucllcs, parle

    secours de la mthode scientifique.L'conomie politique est la science positive du li-

    bralisme.

    Ce .sont les libraux qui manquent a notre poque.Seuls les libraux sont mme de comprendre le

    progrs.

    Il serait temps que l'opinion claire sache que lelibralisme qui lui est journellement prsent n'est

    qu'un libralisme de mois, tandis que le libralisme

    bas sur la science conomique est lin libralisme

    de fond et de fait, un libralisme bas sur la Haison.

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    LIVRE PREMIER

    QUESTION CONOMIQUE

    CHAPITRE PREMIER

    LES LOIS NATURELLES

    Est-il permis l'Jiomme, aprs avoir ni l'existence

    des lois' naturelles, de combiner et de crer une orga-nisation sociale conforme ses gots, et de tout su-

    bordonner dans la vie cette organisation ? ou bien,

    au contraire, en est-il du mcanisme social comme

    du mcanisme physique? Dans ce cas, l'homme est-

    il dpendant de lois naturelles, dont il ne peuts'carter sans se faire a lui-mme un tort irrpa-rable? Par suite, toute organisation sociale ne doit-

    elle pas tre la consquence logique de ces lois?

    Si l'on admet la ncessite d'une organisation lgale,

    de la Socit en dehors et au-dessus des lois natu-relles, on ne reconnatra la libert de l'homme qu'un

    instant puisqu'elle est ensuite touffe sous le despo-

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    ajiiflier^n^nifier^lplffdfnlSTMiBl'C^i^BS

    Tme^ueconqu de^sesv les?

    conceptions sentimentales dpA tous Jes;disciplesi.= dev

    Jean-Jacques Rousseau, Fourrier, Proudlin, arl

    Marx, Tolsto, cl tant d'autres penseurs, hommes

    de lettres distingus, mais pauvres conomistes.

    D'aprs ces adeptes de l'organisation sociale parVoie lgale, ITiommc, libre cl absolument indpendantenvers toute autorit, choisit, dans son intrt propre,la forme de Socit qui conviendrait, selon lui,

    l'humanit considre comme un seul individu. Celle

    forme de Socit est le socialisme (collectivisme ou

    communisme) qui supprime louic initiative de l'in-dividu agissant dans un autre but que celui de l'in-

    trt de la divinit humanit , car le bonheur de

    l'individu est la consquence de celui de la masse .

    C'est ainsi qu'au nom d'un principe faux entre tous, et

    parordre moral d'une philanthropie soi-disant sociale,

    l'intrtparticulier

    se trouve radicalement subordonn

    l'intrt gnral, et, par suite, le molcur vital quel'on appelle initiative prive compltement sup-

    prim. Mais, avec son anantissement, nos organisa-teurs de Socits chimriques peuvent assister la

    dissipation de leurs beaux rves, dans les nuages iro-

    niques de l'utopie.

    Nous tudierons, dans un chapitre spcial, ces

    utopies. Dans celui-ci nous devons prouver que la

    seconde question se rsout par l'affirmative, montrer

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    psy^jJltLL}8^

    jlans li monde:matriel>ctpfouvcrJq^ir^'pjtftiu^

    p^s ilbolnm^de^fc^riqu^ cofit fairc&]jleur ibhclibnncmehtiialrL: - ?: f?:;^;S^ ~ ^

    I. L'conro? des forces. ^i^jy

    La caractrisliquc de la vie est le besoin. L'homnie^Sne peut * en effet, vivre sans se livrer des ^ffmla^jdont le but csl de raliser les ncessits qucl vio\s

    exige sous peine d'extinction complte. C'est: ansi^?

    que tout tre est oblig de remplir les conditions^dont la vie

    mme, dpend.La

    premirede

    tule^stl^la rpartition conomique des forces dont elle dis^E

    pose, et cette ri>arlilion se fait naturellement sous-::

    l'impulsion des besoins de l'homme. Spcialement:>

    organis pour tirer parti des lments naturels,/il djf-^j;

    pose de forces physiques, intellectuelles cl mprolcs^?

    qui lui permettent de se procurer les utilits:dprit.ilS=;

    ne peut se passer ; et son instinct de conservalioii Ic;=3

    pousse ne pas* les employer inutilement. Sous ce ?

    mobile, dict par le premier instinct de rinlrct;yill,^::

    l'homme vite avant tout l'effort qui lui imposerait-?une peine inutile, et par suite une souffrance voirie. ?jSachant que loulc ulilil a pour lui une vulcur vitale^

    et qu'elle est le rsultat du mal qu'il se donne, ilom^rprend bientt qu'il n'y a avantage a s'imposer cellev?

    peine qu' ta condition expresse d'en retirer un profit??

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    gljfprj^

    ||Tjayaiiqtii";n^sprppprljm ala peinerc'^isV;K{6i _U.*6yHttiraiv:^? auconlrMre, dcouvrir? le genre d'efforts dont les

    ; rsultats seroht de lui offrir un maximum desatisfac-

    lion, en retour d'un minimum de peine.Effort et rcompense dans l'utilit, par suite dsir

    d'viter Toute peine perdue, lel est le mobile inventifde l'homme, guid par l'intrt vital cl l'instinct de

    conservation, mobile propulseur de tout progrs, quitrouve son expression dans la loi de l'conomie des

    forces.

    L'histoire conomique nous montre le rle de

    cette loi dans le pass, nous fait comprendre son

    action notre poque industrielle, cl nous permel de

    tirer des pronostics d'avenir.

    Aux lointains horizons des poques primitives,alors que l'homme commenait peine se dgagerde ses mystrieuses origines, les premiers rsultats

    de celte loi ont t de le pousser se former en

    petits groupes, dont le nombre tait proportionnelaux aliments que la contre pouvait fournir par ses

    ressources naturelles. Trop nombreux, ces tres pri-mitifs seraient morts de faim ; isols, ils seraient de-

    venus la proie des animaux nuisibles qui pullulaient h

    la surface marcageuse du globe aux temps antdi-

    luviens. C'est ainsi que, par un instinct de conserva-tion, consquence de la loi du moindre effort pour un

    maximum de rsultat, le rgime de la communaut n

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    ttS!!???!PSllpj^

    yjKe^tp^^

    dfiMs?10|^iM3]&Ma)s?:i'^autre forme Ipr^de l'intelligence humaine: amne la arSa

    rat, pour transformer les premiers trupauxJniISSmains. La culture des plantes alimentaires permet???aux hommes de s'accrotre et de s'tablir sur;'lesg^territoires qu'ils cultivent. Mais alors, l besoin?:!

    d'une organisation sociale se fait sentir, tpuJoifrs?Esous l'impulsion de la mme loi ; car eljp?ait?^

    comprendre la ncessit de prolger rindivid??par des mesures d'ordre et de dfense contre les??

    agressions trangres.*

    :???:Les plus forts et les plus intelligents sont lus??

    chefs de tribus, et les aulres membres se grouperasautour d'eux. Les chefs les plus puissants finissent?!

    par asservir les populations plus faibles, et, aprsj?avoir massacr les vaincus, ils reconnaissent qu'ils??ont avantage en faire des esclaves, pourculivr ls?

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    yp >^]^ LJ^1B|84^^ ijB:-^ ^??

    Pft'otje^vqui sesr?:G'csJhmitsi -p^l&Tgue^:app^jt^?

    iP^iine?tmo :ft

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    ^? S??i?o? ^ ?B^0]5?MTyj*^^*^S???^??Sdfl^S

    ps^anTsjMe^nus?;4li^3^u||g|';_^^^^gcfforTs ;?iUn^fipdJfuT,;;uW^;q^lS_tTbi?fBbI^^^g^^

    rpreinlcrs la tipuvaieht dii l'aj^roprialin ilu^pdiife^

    dcf leurs efforts* c'est--dire dans la jn^ppri^tes^-

    pls faillies dans la rritunraUbn de iersl^mccjjfr?sous forme d'aliments et de protection. C'est ainsi queHE^la proprit remplace la conunuuaul priiiitiVc, et sg???

    montre comme la consquence de l'ingalit iialurcjlg^^des hommes cl de la loi de t'cotiomie des: forces^ -__

    Cette loi pousse toujours l'homme, dans les diffrcnlgs^zbranches de son activit, s'assurer contre tes risques. ^de la vie, et s'approprier tes produits de ss/cffortl^yT?Comment expliquer la lutte de l'existence, cpmmcnl^?-serait-elle mme

    possible,si l'on

    n'admettaitpas? ^qu'il ft permis l'homme de trouver une rcompense^ sa ieine? Comment arriverait-il un rsultat s'il ne,--.

    visait, avant tout, diminuer la peine en raison,_

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    18 LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON.

    s'agglomreront ensuite en nations, toujours sous la

    pression de la mme loi. C'est alors qu'avec la forma-tion des grandes nations, et sous l'volution naturelle

    de la loi du moindre effort, se fait sentir le besoin

    d'approprier la forme gouvernementale aux ncessits

    conomiques. En effet, avec la formation des grandstals, ta scurit augmentant sans cesse, l'homme se

    civilise deplus

    enplus.

    Lesproduits

    de son mer-

    veilleux gnie transforment alors la vie conomique,car c'est l'poque de la grande industrie, poque o

    la loi de l'conomie des forces agit dans toute sa

    vigueur, pour crer la division du travail, les machines,

    qui devront centupler la production par le travail de

    quelques hommes l o il en Aillait jadis des milliers,

    pour amener enfin l'emploi de toutes les forcesmotrices ayant pour rsultat immdiat de diminuer

    l'effort et d'augmenter la production. Sa pression se

    fait sentir non moins vivement dans la formation des

    entreprises, car clic suscite l'organisation conomique,cl toutes les formes financires qui caractrisent

    l'poque de la grande industrie.Mais, au seuil de celle grande poque, la mme loi,

    devenue plus que jamais le principe propulseur de tout

    progrs, fait comprendre combien les amliorations

    qu'elle a suscites dans l'ordre purement conomiquerclament des amliorations correspondantes dans

    l'ordre politique. Sous son impulsion, les gouverne-

    ments, et avec eux les Etals, se sont forms ; puis elle

    amne l'essor colossal de la grande industrie, mais

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    %is?M^T|RjEixptgj2^^?g^3|a

    :po]r?rMMMlMff^^

    cette no1irVejktrh%i nous ^inprjcipias: "don

    parvenus l'poque ?o le progres?j#ttlipffiigugjllrclame Une organisation governementaloSlHpife??;

    complique et moins coteuse, nos hpnnBs?pMi^2

    tiques s'enttent nous conserver la forme quij^|?a

    Venait aux temps o la servitude jiolitique ?elJ^=Srendue invitable par les guerres qui taientatprs?une??

    ncessit. ?-.?'??;" ??i^i;3?SLa loi du moindre effort prside ainsi toute^iUiUai^

    live prive; elle la rclame mme commei une?cpnd|jS?

    lion du progrs, car la libell de l'individu pcvmejg^

    ce dernier dedvelopper

    avec le maximum de chanpe?3

    de succs ses facults naturelles. Loi rgissantedlS:^

    vie, elle est en.core celle de l'volution iaturcljeduj?-

    progrs : c'est le puissant aiguillon des forcs; innes?;?

    de l'homme. Son influence se fait sentir dahsle;passes

    explique la crise actuelle, et nous permet d'en tiroir??

    les formes simplifies des Socits futures. N^pjus??

    comprenons alors que la Socit n'est pas le }irbdu1||?de rinvention'humaine et des lgislateurs griss^'or^

    gueil, mais bien au contraire la consquence des lonl?^

    qui prsident l'volution de la civilisation, eTque|?

    riiiiiinlivcindividuelle est rgieparcelledel'conomie"

    des forces. Ses consquences naturelles sont la divi-

    sion du travail, l'association, l'pargne et, par suile,le capital sous ses diffrentes formes.

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    pl^?f^;?;|Wtf^

    \i ?Kps venons d'tudier 'qnomildl yieet sa loi.

    lsra facile, nconlinuanld'observerattentivement les

    trarisaclions commerciales, de remarquer que l'homme

    ne travaille pas pour lui seul; car les produits d'un

    Seul doivent profitera beaucoup d'autres. Cependant,il ne peut crer la totalit des objets qui lui sont

    ?ticcssaircs ; et pourtant, dans un seul genre, il pro-

    duit le superflu, puisque ses travaux peuvent suffire

    un grand nombre d'lrcs. D'o vient donc que

    l'homme se spcialise dans une seule brandie de la

    production,tandis

    quetant de

    produitslui sont nces-

    saires pour' rpondre ses besoins si varis? Nous

    avons rsolu cette question en reconnaissant la loi de

    l'conomie des forces, qui amne la division du tra-

    vail.

    Or, cette spcialisation de l'emploi des forces

    humaines n'a-t-elle pas une consquence? Elle saute

    aux yeux : c'est l'change.En effet, ce n'est pas sans raison que l'homme s'est

    spcialis dans une branche de la production; car il l'a

    fait uniquement pour arriver un rsultat suprieur.Ne sait-il pas que l'change lui permettra de profilerde l'avantage recherch, et que les utilits qu'il a

    cres ne peuvent rpondre tous ses besoins per-sonnels? Mais il sait aussi que ses semblables sont

    dans le mme cas. Donc, son intrl, qui lui a prescrit

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    LES;LOS'NATURELLES.?^^ :r;:^---y-ziii

    ^o s^pciSUsr^rdfta?d^lui^ainsia quantit; de pro^ujlf qu'iTpffrJM^^^sc^n^gbjables; son intrt, ^isbnsAmsi Jui p]i%ci1ra?gaT^?3?|ment do s'efforcer de crer des utilits pouvant colh:-^?!venir aux producteurs, qui, de leur ct onl?dhfigi?leurs efforts vers d'autres branches, il travaillera f~=dsormais dans le but d'changer les rsultats d?ses?^

    travaux contre les produits de ses scmblablcs?qui se^?^:livrent des efforts d'un autre genre, et dont il a besbinf-^ce phnomne naturel apparat donc pour complter. ^el corroborer la loi du moindre effort. Elle se prsehtc=^:comme la force motrice, tandis qu'il est la force?^

    expansive de la production. Il la rend salutaire, puis-^ z?

    qu'il facilite la distrihulion des ulilils dans le monde-^?de la production. ?? i?L'conomie naturelle fait produire, et Thomnie ?T-

    produit pour changer. Or, le mcanisme de rechange =

    subit une loi. Quelle csl-ello? Celle de j'offre et deJa?^?demande, loi naturelle admirable qui vient aprs celle ? 2du moindre effort et en assure reflet. S ^

    Nous comprenons donc qu'avant tout l'homme ne? ??:

    peul vivre isol; la loi d'association, corollaire de ?:

    celle de l'conomie des forces, le lui dfend. Pour?::?

    que l'isolement ft possible, il faudrait que l'homme? i-

    n'et pas do besoins, bu qu'il put les satisfaire parlui;; s

    seul, ce qui est impossible. Il s'ussocio pour prp-"

    duire plus, et pour se trouver plus fort conlr Tes: JAobstacles naturels qui l'environnent. La consquence?,de celle association sera d'augmenter les rsultats de ^ y

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    16" LE LIHHALISME DEYANT LA RAISON.

    scs efforts, afin do satisfaire aux demandes de ceux

    qui les rclament. H soit, en effet, que s'il rpond auxbesoins d'au l rut, on lui procurera, en retour des

    services qu'il rend, les utilits dont il a besoin,

    puisqu'il trouve plus avantageux de se spcialiserdans une brandie de la production, et que les

    produits des autres parties lui l'ont dfaut.

    L'homme travaillera donc pour offrir les utilitsqui sont les fruits de ses efforts, et,pour demander,en retour des services qu'il rend, les produits qui lui

    sont ncessaires. Le rsultat de cette offre d'une part,de celte demande de l'autre, sera d'amener une

    entente qui aura pour but de fixer la valeur des

    utilitsprsentes.

    Le

    rapportentre les valeurs des

    deux produits mises en regard sera le prix.Tel est le mcanisme naturel de la loi de l'offre et

    de la demande, loi matresse de la valeur et du prix,rsultat logique de celle de l'conomie des forces. Sa

    consquence naturelle est de rclamer la libert

    comme condition indispensable son bon fonction-

    nement ; car, sans elle, les changes ne peuvent

    s'oprer normalement, ni porter leurs fruits.

    Ici, nous ne devons pas passer sous silence la loi

    de la progression des valeurs mise en lumire parM. de Molinari ; elle est la consquence de celle quenous venons d'examiner, mais nous l'ludierons sp-

    cialement dans le chapitre consacr a la valeur.

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    La loi que nous venons d'observer nous;apprend^

    que les services s'changent contre des services;, les \

    besoins de l'humanil tant aussi puissants que le

    dsir de les satisfaire, et l'homme ne pouvant J.-'y

    rpondre lui seul, 11 faut aussi que ses besoins

    soient suprieurs la quantit des utilits produites, ;car sons cela la production ne crotrait pas, et s'ta-i:

    blirait d'une faon stable. Or, l'observation de la

    production nous apprend le contraire. Elle s'accrot

    en effet d'anne en anne, ce qui prouve bien que les

    besoins de l'homme la dpassent, Les travailleurs

    qui s'efforcent de satisfaire aux besoins de leurs sem-blables s'appellent producteurs; ceux qui profitentdes utilits offertes sont les consommateurs. Les

    premiers offrent les rsultats de leurs efforts, les

    seconds les demandent, pour les consommer, ou

    profiter des avantages que les utilits renferment.

    Consommateur d'un cl, producteur de l'autre,telles sont les deux formes que l'homme revt sur

    l'immense terrain de l'change, formes qui sont

    soumises la loi de l'offre et de la demande.

    Or, puisque les consommateurs rclament les

    utilits dont ils ont besoin, et qu'il y a une quantit

    considrable de producteurs danschacune des

    branches multiples do l'activit humaine, il est

    naturel qu'une lutte s'engage entre ces mmes pro-CtUhA>XES LA PAUCE. 2

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    Kd^urs^jltei^pirsortira victorieux cjjqui aura

    :?IcmieAix\ rip^demandeurs o consommateurs.; >

    * * '

    Gcil lutte enti'b crateurs des produits d'une

    nvm espce s'appelle concurrenc,

    La concurrenc se montre donc comme la lutte

    entre des activits d'un mme genre, ayant pour but

    de satisfaire l'un des nombreux besoins de l'humanit.Kilo est la consquence logique de la loi de l'offre 'l

    de la demande, puisqu'il est invitable que les offres

    d'une part et les demandes de l'autre luttent chacune

    de leur ct, pour satisfaire dans les meilleures

    conditions possibles ls intrts gnraux.La concurrence acquiert dans le monde cono-

    mique une importance prpondrante, car nous allons

    voir qu'elle rgle le mcanisme de l'change, et

    qu'elle est en quelque sorte le grand juge de l'activit

    humaine.

    Kilo a pburrsuilat immdiat de crer Une stimu-

    lation violent parmi ls producteurs, car les efforts

    les rniex rcompenss seront ceux d producteurqui mira le mieux satisfait aux demands; br, elles se

    poflcntioujnrs vers ls ulilitsqui rpondent lhiieux

    aux exigences de la 'consommation. G'sl hisi \\dccette lutte, appele concurrenc, encourag l qualitde l productioii, ou bien en augment la'quantit, si

    c'est ellequi rpond

    aux demandes de la 'cohsnunatiii.

    La concurrenc suit toujours docilrhcnl les besoins

    de l'humariit, car l'teffrt des producteurs se dirige

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    [ bsirrse T^sse;seiiii rau|$i^ l^^^itieft^e^'f^dans celte direction-, Les ^i^dutetrs; s'y fontlbn^?

    currhce, et le .rsultat-.'est dri rpondre dans les

    meilleures conditions possibles aux demandes des

    consommateurs. Il cri rsulte que par l'action shJ-

    de cette loi, le progrs matriel de l'humanit s'am-liore sans cesse; la concurrence cre ainsi le bien-trc

    gnral, Klletesl donc la grande loi naturelle qui agit'

    dans l'intrt de l'humanit prise dans son ensemble,loi du progrs cl de l'activit de la production.

    Son premier effet est d'amener une slection natu-

    relleparmi

    lesproducteurs,

    carceux qui ne peuventsatisfaire aux conditions rclames par la consom-

    mation ne peuvent soutenir la lullei

    Mais son action est non moihs sensible sur les

    prix, b'n 'effet, les producteurs, tant forcs de

    rpondre dans ls meilleures conditions possiblesaux demandes qui leur sont adresses, Font

    obligsde rduire leurs frais afin-d'arriver livrer leurs

    produits n meilleur march. Ils sont ainsi forcs de

    diminuer leur prix de vente dans les limites du possible ;car il est im point mmiihun au-dessous duquel les

    prix ne peuvent plus baisser, il est fix par le montant

    de la rtribution "indispensable au producteur" pour

    rentrer dans ses frais, en y ajoutant celui de sa rmu-nration ncessaire. Sous la pression de la con-

    currenc le producteur est donc oblig: 1de ne pas

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    30 ^ ^VM UBHALISME: MYANrLA|KAtSO^r J ^ -l^f^

    gspillorse^'dpens^ dans les frjtti de la prdclipn;;

    S de baisser^ses prix jusqu'au point quitable; 3" deproduire le mieux possible. ;p

    Si la concurrence n'ngissoit pas pour empcher le

    producteur de livrer ses produits trop chers, le con-

    sommateur serait compltement a sa merci. Le pro-ducteur pourrait grer son entreprise moins cono-

    miquement, et gaspiller ses

    capitaux.Cette loi ragit

    ainsi contre l'esprit de routine, puisqu'elle oblige le

    producteur amliorer sans cesse les conditions

    de sa production. Toutes les amliorations dans le

    matriel et dans toute espce de produit lui sont dues ;sans elle, les maux occasionns par la tyrannie du

    monopole del production retomberaient sur la masse,

    car le prix de la vie serait trop coteux. Sa caract-ristique est donc do rendre impossible tout monopole,et de crer avant tout le bien-tre du plus grandnombre.

    C'est ici qu'en observant attentivement le mca-

    nisme de la concurrence on s'aperoit que, par son

    action,toute invention nouvelle finit

    toujours partomber' dans le domaine de la communaut. Ce

    rsultat a d'ailleurs t magistralement mis en

    lumire par l'immortel Baslial ; en effet, sous la

    pression de la concurrence, toute invention ou am-

    lioration ne peut rester longtemps entre les mains de

    celui qui la dtient, Sous l'aiguillon de l'intrt per-

    sonnel, il serait pouss h la monopoliser, pour abuserensuite du consommateur par les exigences d'une

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    JS^JS StfiREM,ESi TigV

    rmunration trop ft^o^|fJ;j^j^^|^rid^tft

    ccapareincnt impossible, car clip cntvejjes apijip-:rations des mains do celui a^ui serait tent^ dels^;

    monopoliser, et elle distribue tous les fruits du^

    progrs o l'humanit. C'est que cette loi apparat^comme une forme de l'assurance de l'intrt commun;ou de la communaut contre celui de l'individu pro-:

    ducteur. Elle fait donc ici contrepoids a la loi del'conomie les forces, qui pousse continuellement

    l'individu obtenir le maximum de rmunration.

    La concurrence est ainsi l'assurance du consom-

    mateur contre les producteurs.Par suite, elle dfend les intrts de la consomma-

    tion, enempchant

    toutmonopole,

    et force toute;

    amlioration dans le domaine de la production

    porter ses fruits Mans celui de la communaut. Par

    son action, tout abus du capital est rendu impossible,cl les absurdes accusations des socialistes qui n

    cessent de parler de sa tyrannie sont rduites nant.

    N'oblige-t-elle pas, en effet, le capital ne retirer de

    son emploi que le minimum de rtribution ? Nousverrons aussi, dans un autre chapitre, que les re-

    proches qui lui sont adresss de porter prjudice aux :

    salaires sont dnus de tout fondement.

    La concurrence est essentiellement dmocratique,^

    puisqu'elle agit toujours dans l'intrt du plus grand\/

    nombre et dans celui de la masse des consomma-;leurs, rendant impossible tout accaparement parle ca-

    pital ou le producteur dans le but d'un .bnfice plus

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    - n LE LIBRALISAS DEVANT LA RAISON.

    grand. C'est ainsi qu'elle exerecune saine influence aunomdecetlesolidarithumainerigeparlcssocinlistesen loi qui doit ncessiter le sacrifice do l'initiative indi-

    viduelle. La concurrence, au contraire, sans sacrifier

    l'individu, qu'elle respecte avant tout, exereo une

    pression continue dans l'intrt du plus grand nombre

    qu'elle rend solidaire du progrs, puisque ce progrsn'est activ que pour lo bien de In masse. Par son

    intervention, la production s'harmonise dans l'intrt

    gnral avec In consommation.

    Cependant, pour que la concurrence puisse arriver

    nu but qui est sa raison d'tre, il faut une condition

    sine qua non.

    Celle condition es\celle de la libert,Sans elle, le mcanisme de la concurrence ne peut

    fonctionner normalement ; son action ne peut rglerla production. C'est ainsi que sont occasionnes les

    : crises, qui n'auraient pas lieu si celte loi pouvait agirlibrement j car son jeu naturel a toujours pour- r-

    sultat do rgler la production en raison de l'offre, etd donner en/mme temps chnquu prpduit sa

    valeur normale.

    TQHIP entrave a la concurrence occasionne au conr

    traire une surenchre artificielle des prix, qui amne

    ynp crjsp lfsjftur o, cette entrave tant devenue trop

    p.fttesp A i'&d, il n'est plus ppssiblode la

    maiurtenir-Nous ludiprpns ce pbnpiucuo dans le chapitre

    rsprv au protectionnisme; car, dans celui-ci, upiisne

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    LES LOIS NATURELLES. I*"

    pouvons que l'effleurer, puisque nous, devons, cxppscr

    simplement les lois, nalurcUes.L'une des principales consquences,de la poncu

    rence reste libre serait de laissera chaque pays la

    spcialit que la nature lui a confre, et de faciliterensuite entre eux rechange des prpduits diffrents.En effet, il arrive souvent qu'une contre se lpncp

    dans la production des utilits, qu'une autre peutlivrerdansdesconditionsphisavantageuses. Qu'arrivc-t-il alors? C'est que ce pays a recours, l'Elat peurobtenir, l'aide de droits tablis sa frontire sur les

    produits du pays plus favoris par la nature, un ren-

    chrissement de ces utilits dans tp.ute l'tendue de

    son territoire. La marchandise arrivant se vendreplus chre, grcences droits, le pays protecteur peutalors cnlreprendo la production qu'il croit si avan-

    tageuse ; mais la concurrence survient alors, car les

    capitaux, tant encourags par un nouvel a=ipftt, se

    portent dans,celte voie nouvellement ouverte In pro-duction. Sous la pression de cette concurrence, les ;

    prix baissent bientt jusqu/p rendre inutile l'effet du

    droit. Les producteurs demandent ensuite !'Ett-

    providence un nouvel encouragement sous forme de

    prime a l'exportation. Les pnx remontent alors sej]-

    Sibleineut. MW> Mentit, l'fra.t s'aperoit que ces

    primes lui cotent fort .hr ! "e Pollv*m| Ppr P^te

    de sa. mauvaisp situation finaujret reepurjr ^ ujjimpt pour les maintenir, il est absplumcrd pbjig dp

    les supprimer. Il devient alors videntque deux:env

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    y^ V : LB Lj^RAMSMB PEVANt L^RAISON.

    couragernontsa la

    production,sous forme

    d'cnlravp la concuiVcnce, n'ont t efficaces que passagre-

    ment et qu'une crise n'a t retarde que pour svir

    ensuite avec plus d'intensit, puisque le nombro des

    victimes est beaucoup plus considrable la seconde

    fois. C'est ainsi que touto intervention do l'Etatcontro

    la concurrence n'a pas d'autre rsultat qu'un rench-

    rissement passager el artificiel des prix, ft l'avantagede quelques producteurs, mais nu dtriment do la

    masse des consommateurs. Cet encouragement est

    artificiel, parce que la concurrence, agissant rebours,

    par la pression qu'elle exerce sur les producteurs, le

    rend bientt inutile, cl que le second encouragement,

    sous forme de prime, ne tarde pas t\tre supprim.Le fait de ragir contre l'action de celte loi natu-

    relle porte donc prjudice aux consommateurs et aux

    producteurs eux-mmes ; car elle rgle naturellement

    la production selon les conditions climatriques de

    chaque pays et selon les habitudes des habitants de

    chaque contre, pourle

    bien gnralde

    l'humanit.La concurrence a, de plus, pour rsultat de faire

    baisser le loyer des capitaux, dans l'intrt de la pro-duction autant que dans celui de la consommation, et

    de rgler les prix de faon h viter tout monopole.Elle agit enfin dans le sens do la nature, puisqu'elle

    permet a l'homme de profiter dans les meilleures

    conditions possibles des avantages naturels dus nu

    climat, au sol ou bien aux habitants.

    En rsum, la concurrence facilite et rgle les

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    LES LOIS NATURELLES."

    S _

    changes dans l'intrt de l'humanit prise dons son

    ensemble, Son action a, de plus, pour rsultat de

    crer un contrepoids h la loi fie l'conomie des forces,

    qui pousse le producteur a monopoliser ses produitsElle est, par suite, le grand rgulateur des lois

    prcdentes.

    IV. Conclusion.

    Telles sont les trois grandes lois naturelles quisoin la base de la Socit. Par le libre jeu de leur

    action, le progrs des conditions matrielles de l'hu-

    manit peut s'accrotre suivant une progression cons-

    tante. La misre doit diminuer, avec l'augmentation

    de la richesse gnrale, car l'lvation des salairessuit l'accroissement du capital. C'est ceque les socia-

    listes, qui se placent au point de vue purement senti-

    mental, ne peuvent comprendre. Certes, il est facile

    de constater la misre, mais cela ne suffit pas. N'cst-

    il pas prfrable de remonter ses causes d'abord,

    pour leur trouver ensuite un remde ? Or, en agissantainsi, on arrive _chcrchcr des moyens tout'.outres

    que ceux prns par les socialistes. Ces remdes con-

    sistent moins organiser, et plus constater ce qui

    est, c'est--dire ce que tes lois naturelles exigent sous

    peine de crise. Le mal consiste fermer les yeux sur

    leur action,et

    le bien les laisser agiren

    pleine libert.L'conomie politique se contente donc de cons-

    tater les lois qui prsident l'volution du progrs ;elle dduit ensuite les phnomnes qui sont la cons-

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    34^

    ;- LE LIBRBAHS.HE DEVANT LA RAISON,V ; - ^ ^ ;

    qucne dp ces lois,. C'est lorV qu'ello peut prouver

    au* lu}mines que leur confiance dans les lgislateursdoit tre limite ; par. chaque fois qu'une loi artifi-

    cielle vient cn|ravcr le libre jeu des lois naturelles.,

    une crise en rsiiltp, crise finissant tpujqurs par re-

    tomber sur le peuple. Si, nu contraire, le mcanisme

    do ces lois est respect, les amliorations ducs a

    leur fonctionnement naturel viennent toujours re-tomber .on pluie salutaire dans lu masse, pour en aug-menter le bien-tre.

    Nous tudierons, dans les chapitres suivants, les

    phnomnes qui rsultent de l'action de ces lois natu-

    relles, et aussi les conditions qu'elles rclament pour

    qu'ils puissent porter- lpurs fruits,

    Pour jcinp.inpnt.il suffit do sp rappeler que l'homme

    est pouss travailler le plus conomiquement pos-

    sible, i|ans le but de trouver une rcompense propor-tionne a ses efforts. Cet aiguillon le force aussi

    s'associer s.cssemblables. Economie pt nssppiatlon

    sont donc jes rsultats de la loi de l'conomie des

    fprcs. Tel est le premier mp.tpur de tout progrs.L'homnie tant ainsi oblig d,Qproduire, la loi dp

    l'offre et do la dcniande apparat epiurup la cons-

    quence de la premire, pour rgler la disjribution des

    produits, Elle est cssen(ic||pnen{, la jpi des changeset de la consommation. Enfin, ja cqncurrenpo arrive

    en dcriijer lieu pommeconsquence

    naturelle des

    deux lois prpdentPs! Q'e$l fe 9>Wd rgulatew d&

    la production.. Elle fait ospiler le pendule du gnie

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    LESt LPiS^NATURtLSi 3

    rnMitf u^Plipm^ ses exigences

    ne doivent pas dpasser^ Elle Vient enfin dfendreles intrts, des eo.nsQnunaturs, et rendro possible le

    progrs suscit par la loi de l'conomie des forces.

    Elle vient assurer la rpartition quitable de toutes

    les utilits produites, selon le dsir de l'humanit

    prise dans son ensemble.

    Onpeut enfin

    admirer le merveilleux mcanisme

    dont la. tendance se manifeste constamment vers un

    but d'quilibre gnral ; car- h bide Vcnomie des

    forces active, celle de offve el de la demande rgle

    la distribution des produits, la concurrence enfin

    rg[e Iq production et assure les intrts dfi h consom-

    mation,La concurrence acquiert une importance capitale

    en conomie politique ; car son aclipn a pour cons-

    quence d'amliorer cpustainment l'tat matriel de

    l'humanit. Dp plus, la condition sine qua non rplg-

    me pour son fonctionnement normal tant la libert

    ses partisans ont le droit do s'opposera tcujs Jps

    atteintes (pue ls partis conservateurs ou socialistes

    s'empressent lui porter continueUement tour a tour.

    L'activit de l'individu est dpip aiguillonne par lq

    lpi de l'conomie des forces, l'change de ses produits

    pst fapilt par celle dp l'oltre Pt de la demande, et

    enfin la prpdyiptiqn est rgle par la concurrence.

    Celle dernire loi vienien qiilqiie sorte moraliser (s,dusc prcdentes, et Von peut dire quelle est l'assu-

    rancedit consommateur contre le producteur.

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    ?8 LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON,

    H est absolument capital de reconnatre l'existencede ces lois, car il est impossible de les admettre sans

    comprendre que le socialisme n'est qu'une utopie et

    les ides protectionnistes un mal.

    Mais, si l'on admet leur existence et leur jeu, on

    est logiquement amen a demander la simplificationde rfital, c'est--dire le rapport de la machinerie gou-vernementale aveo la machinerie industrielle.

    Si, au contraire, on nie ces lois, on arrivera vile ft

    demander la cration artificielle d'une Socit ph-mre, h l'aide de lois superficielles,

    Mais celle Socit aux pieds d'argile sera toujoursa la merci des intrigues de la politique et menace do

    crises violentes, L'humanit sera ainsi maintenue dansun tat de fivre et d'angoisse.

    Nous verrons pourtant, dans la suite de cet ouvrage,en suivant la marche du progrs due a ces lois natu-

    relles, que, malgr tous les obstacles opposs par les

    lgislateurs la civilisation, l'volution a toujourssuivi un cours

    progressif.Toutes les

    utopies germesdans quelques cerveaux en perptuelle effervescence

    n'arrivent pas anantir des lois qui sont la vie.

    Nous comprendrons enfin que, si le libre jeu des lois

    naturelles tait respect, des crises bien plus terribles

    encore que celles dont l'humanit a souffert jusqu'ici

    pourraient tre vites ; car, pour les conjurer, il

    suffit de reconnatre ce qui est naturel dans la marcheinvitable de la civilisation.

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    CHAPITRE I!

    LE CAPITAL

    La production est le rsultat des facults inventives

    de l'homme. Ces facults se prsentent sous deux-

    formes : le travail et le capital, Mais il faut un troi-

    sime lment de cration pour que ces deux premiersarrivent au rsultat qui leur est assign, Cet lment

    primordial est la nature.

    Travail, capital et nature, tels sont les trois agentsde la production^,

    Nous tudierons le travail et la nature tinns le

    chapitre rserv la valeur. Pour l'instant nous allons

    essayer de montrer le rle prpondrant du capitaldans le phnomne de la production.

    "i. Gense du capital.

    Il est difficile d'tablir si l'humanit, ses toutes

    premires origines, eut recours la communaut dc^biens. Dans ces temps reculs, les hommes ncbn- =

    naissaientpas

    l'criture, ni mme Iolangage, tt^probablement. Tout au plus communiqaicnt-ils entre

    eux par des sons inarticuls el des signes* Il est donc;

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    30 ' - LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON.

    vraisemblable que les premiers hommes vivaient h

    peu prs isols. Ce n'est que plus lard, sous l'influencedit dveloppement de l'intelligence, qu'obissantinconsciemment In loi du moindre effort, ils com-

    prirent qu'ils avaient intrt se grouper.La premire forme de socit, tout a fait rudimen-

    tairc, apparat alors sous celle de la communaut.

    .Mais celle communaut tait relative. Cespremiershabitants du globe vivaient en effet des racines ou de

    la cueillette ds fruits sauvages. La proprit n'ayant

    pas sa raison d'tre, la communaut de biens s'impo-sait tout naturellement. Ces indignes primitifsn'avaient rien perdre et toul gagner en se grou-

    pant pour mieux se dfendre contre les animaux

    froces et pour lutter contre les obstacles de toutenature qu'ils rencontraient. Il leur tait ainsi plusfacile de construire etirs modestes abris, et ils pou-vaient enfin se frayer des chemins travers les forts

    inextricables qui couvraient le globe.Les plus faibles se groupaient alors tout naturelle-

    ment autour des plus vigoureux, qui taient dj deschefs naturels. Sous l'influence de cette socit

    embryonnaire, les facults intellectuelles, restes tout

    h fuit latentes danscespopulationsencoredissmines,commencrent se dvelopper. Quel fut le rsultat

    de cette premire apparition du giiic humain?

    Ce fut de crer lo premier capitalEn telrct, soUs l'impulsion de la loi du moindre

    effort, l'homme comfnencc ti se fabriquer les premiers

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    EaasE

    outils. Of'cteftcs insUirtiVchls, bieng^ssicrstelrcbrc,

    il parviiU i\ cVeusev des li'lis dans la terra, \ yenfoncer des bois qu'il peut dsonftni's tailler'; il

    arrive ttfm i\ se crer des abris. Mais ce n'est pas :

    tUl; car l'homme s'aperoit peli i\Jta, aprs l pre-mier emploi de ses facults intellectuelles, qu'iles

    peuvent le servir dans des genres diffrents. H par-vient 'donc a se crer des instruments de dfcttsc, quideviendront bientt des engins d'offertsivP.

    Dsormais, la loi de l'conomie des forces pouvait

    agir sur un terrain propice; car, avec la rflexion, les

    premiers jets d'une comprhension peine dgrossiedevenaient la lumire d'une intelligence qui consa-

    crait dfinitivement la supriorit de l'homme sur les

    antres tres de la cration. Sous l'influence de celte

    loi, les premiers instincts de l'pargne produisirentvile leur effet. L'homme comprit ainsi que sa hache

    cl son arc lui pcrmcllaieht de ne plus vivre au jour le

    jour puisqu'il pouvait enfin se crer des provisions.Grce aux produits de son gnie inventif de sa

    rflexion, de sa patience, de son travail ehfln, il taitparvenu, aprs bien des llonnemenls, h se crer les

    premiers agents rudimentuires de production, cl i\

    assurer son existence par ses provisions.Mais peu importait la grossiret de ces inslru-

    mcnls; la supriorit dp l'homme sur les autrestflres

    taitmanifeste,

    cl l'volution d la civilisationpoti*voit commencer son cours. ,

    Ces premiers olils, qui permirent n l'hoinmc de se

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    *?'

    LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON

    fabriquer un gtlo, de se rserver des provisions, ces

    premiers agents de production sont le capital sous saforme primitive.

    Le capital est donc un agent de production,L'homme acquiert cet agent i l'aide de son gnie

    inventif second par la rflexion et la patience. Le

    capital est ainsi un produit des facults suprieures

    de l'homme. Par lui, le gouffre qui spare l'hommede ranimai est creus. Le capital est la source de la

    richesse, la force cratrice par essence, le thermo-

    mtre du progrs, car lui seul en donne In mesure.

    11est le sceau de la civilisation.

    L'effet de sa puissance salutaire remonte aux pluslointains horizons de l'humanit,

    apparatsi

    chaquetournant de l'histoire jaillit irrsistible avec la grandeindustrie, et s'tendra triomphalement dans les hori-

    zons de l'avenir,

    Le capital reprsente enfin la solidarit cl In civili-

    sation; car il la suit pas a pas, la dpassant mme,ds pie, par ses crations, clic fait un saut en avant.

    Il montre ainsi les diffrents progrs dus au gnieinventif de l'homme.

    II. *Processus de la production.

    Instruments et approvisionnements, telles furent les:

    premires formes du capitalIl y a deux sortes de capitaux ; les capitaux cir-

    culants cl les capitaux fixes. On les appelle encore

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    LE CAPITAL. 33

    les capitaux mobiliers et les capitaux immobiliers.Les capitaux.circulants ne servent qu'une fois dmis

    In production. Ce sont, par exemple, la laine, le gaz

    d'clairage ou le charbon. Ils disparaissent dans le

    produit qu'ils ont servi a fabriquer. Mais il faut queleur valeur soit restitue dans ces produits. Tous les

    approvisionnements sont des capitaux circulants.

    Les capitaux fixes, nu contraire, ne subissent aucune

    transformation. Ce sont les constructions de toutes

    sortes, les machines, les moyens de locomotion et

    toutes les diffrentes formes que revtent les moyensde production.

    Enfin, il y a toule une srie de capitaux incorporels.

    Ce sont le talent de l'artiste, l'ducation qui donneune valeur a l'individu, les oeuvres d'art qui sont le

    couronnement do l'activit humaine.

    Nous avons vu plus haut que l'approvisionnementtait l'une des formes que le capital revt ds le dbut

    de la civilisation. C'est, en effet, grce ses provisions

    que l'homme put consacrer du temps a se crer desoutils et a se construire des abris. Ces approvisionne-ments lui permirent, dans In suite, de foire face aux

    mauvaises annes, de rsister aux famines.

    Plus lard, l'approvisionnement prend une forme

    qui, lorsque la production entre dans su priode d'acti-

    vit intense, devient la source du capital lui-mme:

    nous voulons parler de l'pargne.Elle est le rsultat direct d'une facult humaine

    prcieuse entre toutes, facult qui de concert avecCiimxSEs IA IMICE. 3

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    3i LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON.

    songnie

    inventif, rend l'homme crateur, Celle

    facult est la rflexion,

    C'est ainsi qu'une fois en possession des instruments

    qui lui permirent de s'approvisionner de gibier, de se

    confectionner des vlements cl de se construire des

    abris, l'homme comprit vite combien son intrt lui

    imposait d'pargner le rsultat do ses conqutes sur la

    nature.Ds lors, l'pargne acquiert pour lui une impor-

    tance prpondrante, puisqu'elle lui permet d'augmen-ter rapidement ses moyens de production. L'pargne

    devient, avec le gnie inventif qui en est le premier

    moteur, un lment primordial de capital. Ce der-

    nier phnomne apparat ainsi comme le produit dedeux facults innes l'homme : l'invention cl la

    rflexion.

    Il est trs important do songer t'i l'origine psycho-

    logique du capital, afin de bien comprendre qu'il est

    l'effet des facults les plus prcieuses de l'homme, il

    est facile alors demesurer ft

    quel degrde folie sont

    parvenus les utopistes qui ne cessent d'accuser le

    capital, lufi.mo capital, de causer tous les maux dont

    souffre l'humanit.

    Toute entreprise est mue par un capital. On appellele produit brut de cette entreprise le rsultat total de

    l'opration productive. Si le produit brut est infrieur

    aux frais de la production, il y a perte ; s'il lui est

    suprieur, l'excdent forme le produit net. Il ne peut

    y avoir de profit sans produit net.

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    L CAPITAL, 38?

    Sous l'impulsion do la loi de l'conomie des forces,le producteur est incit a obtenir le produit net, Urio

    fois obtenu, ce produit net peut servir a crer un autre

    capital. C'est ainsi que, par l'pargne, le capital tend

    continuellement s'accrotre. Son processus est donc

    la consquence de la loi du moindre effort et de

    l'pargne. Elle cre en effet l'amortissement, qui main-

    tient toujours le capital intact.

    Le capital change de forme et se perfectionne

    continuellement, grce nu gnie inventif de l'homme.

    Son volution dans l'industrie et dons, les moyens de

    locomotion doit lui tre totalement attribue. Mais,

    sans l'pargne, celle volution ne pourrait se produire,

    car clic est la source o le capital vient sans cest-es'alimenter.

    L'immense transformation des conditions mat-

    rielles de l'humanit est totalement due l'action sure

    et progressive exerce par la croissance du capital.Nous savons qu'il est lui-mme reflet des facults

    intellectuelles innes a l'homme mais il dpend aussi,comme tout phnomne conomique, des lois natu-

    relles. Par suite, son action dans In production est

    lie aux conditions qui sont ncessaires au fonctionne-

    ment normal do ces lois.

    Phnomne d t\la pression de la loi do l'conomie

    des forces, son augmentation si salutaire a laproduc-tion dpend de la libert laisse aux changes, cl les

    entraves nuisent a son essor cl ft son pargne, commeelles nuisent aux lois naturelles.

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    36 LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON.

    Nous l'apprendrons d'ailleurs dans le chapitrerserv au protectionnisme.

    III.Conclusion.

    Le capital est le produit de la civilisation, puisqu'ilest l'effet du gnie inventif de l'homme et de sa pr-

    voyance. De plus, le capital assure la marche de Incivilisation, car les capitaux se forment avec des capi-taux. Il est aussi bien l'effet que la cause du progrs.

    Le capital est enfin l'assurance de In civilisation,

    puisque son action empche la prosprit gnrale de

    pricliter.

    Les capitaux sont la richesse d'un pays.Cependant, on ne cesse d'accuser les capitaux de

    tous les maux.

    Cela vient de l'ignorance absolue ou l'on est de

    l'conomie en gnral, ou bien des sophismes socia-

    listes. Nous les tudierons spcialement. Le leclcur

    n'aura aucunepeine

    a mesurer l'normit de ces

    ulopics.

    Qu'il veuille bien retenir pour l'instant, que les

    copilaux sont Tcffcl des plus solides facults produc-tives de l'homme, qu'ils sont enfin les moteurs de la

    richesse et de la civilisation.

    Si leur rle tait bien compris, ceux qui Mil l'hon-

    neur et la chance de les possder s'efforceraient des'en rendre dignes. Tout capitaliste devrait avoir

    conscience de la mission qu'il a h remplir envers la

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    LB CAPITAL. -3ti

    Socit et des devoirs qui lui incombent. C'en est un

    premptoire, pour celui qui en a la garde, de fairefructifier ses capitaux, et, avant tout, de les lguer ses descendants, non seulement intacts, mais encore

    augments. Si l'instruction conomique tait faite, les

    jeunes gens comprendraient que les gaspilleurs de

    capitaux sont de grands criminels envers la Socit,

    et mritent le mpris de tous les vrais pionniers del'volution conomique.

    Ln marche de la civilisation a dpass l'un des

    grands tournants de sa route mystrieuse. De l'autre

    ct, le rle du capital s'effaait devant celui du mili-taire et de l'homme d'Etat. L'heure de la grande

    industrie a sonn, et le capitaliste lient en main lapuissance conomique. Mais elle est une charge quidemande des qualits essentiellement viriles pourtre normalement remlpie.

    Le capitaliste, noire poque, se trouve plac entre

    dcuxdpgucs froces qui guettent avidement leur proie.L'un est le

    gardiendu

    peuple,le dfenseur des con-

    sommateurs. 11veille a ce que le capital soit mis dans

    l'impossibilit d'exploiter ses clients par l'lvalioii

    exagre du prix de ses produits. L'autre, avant totilfroce et vindicatif, veut le dtruire en le remettantentre les mains de l'tat cl de la communaut. C'estl'anantir compltement sous le prtexte d'une fausse

    philanthropie, cent fois plus nuisible que le pire des

    gosmes; c'est 'l'anantir, puisque c'est dtruirel'initiative individuelle.

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    38 LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON.

    Le premier de ces dogues est le gardicn.de la

    justice ; le second celui de l'envie. L'un s'appelle con-currence, l'autre socialisme.

    On oublie toujours que le capitaliste a un rle

    excessivement difficile h remplir ft notre poque.Le moment est venu o, dplus en plus, il lui faudra

    dvelopper une nergie, une persvrance, un sang-

    froid dont seuls peuvent faire preuve des hommesdans toute la force du terme.

    Telles sont les conditions que la civilisation imposeaux capitalistes. Elle leur donne des rcompenses de

    plus en plus belles, des positions de plus en plus

    enviables, mais elle exige, en revanche, une somme de

    travail de plus en plus grande cl des qualits de

    premier ordre.

    C'est que l'nergie physique ne suffit plus,maintenant. Elle a besoin d'tre dirige par des vertus

    d'une autre envergure. Pour que le capitaliste puisse

    remplir efficacement le rle que la civilisation lui

    assigne, il faut que l'ducation, auparavant, ail moul

    son cerveau de telle sorte qu'il soit apte a y inculquer,de lui-mme, nu moment voulu, les principes quiclaireront sa vie. Il faut qu'il soit capable de les

    dfendre, cl d'envisager avec calme l'volution des

    ides cl des faits.

    Mais, hlas! l'ducation est bien rarement comprise

    ainsi. Ou bien clic crase l'inilinlivc individuelle sousle joug troit de In religiosit, et cre des hypocrites 5

    ou bien elle dveloppe tous les germes de In vanit,

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    LE CAPITAL. 39

    sous les caresses de la flatterie. Elle fait rarement

    des hommes dans les classes que l'on a qualifiesd'leves.

    Comment s'lonner alors de la marche vertigineusedes ides socialistes, puisque tant de capitalistes sont

    incapables de remplir leur rle? Comment s'lonner,

    puisque ces malheureux irresponsables n'ont reu

    aucune instruction conomique, qu'on ne leur ajamais donn la moindre notion de la valeur du travail

    et du capital, et qu'on a bourr leurs jeunes cerveaux

    de choses qui ne leur serviront h rien pendant le reste

    de leur existence ? L'ducalion des classes aises, et

    particulirement de la mre de famille de la bourgeoisie

    franaise,forme

    plaisirdes oisifs. N'est-ce

    pasdonner

    en pture le capital au socialisme ?

    Ce que In civilisation rclame, l'poque de la

    grande industrie, c'est une lite vigoureuse de capita-listes comprenant leur rle. Us formeraient alors l'lite

    des temps modernes, car le capital ne peut porter ses

    fruits qu'entre les mains d'hommes aussi libraux que

    courageux, Le capital est, en effel, le rsultat direct de

    l'initiative individuelle. Son essor indispensable la

    richesse et & la marche de In civilisation est propos

    lionne la libert laisse aux changes, qui peut seule

    assurer Vinlensit de la production, dont la prospritdu capitat dpend.

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    CHAPlTHEIlt

    LA MONNAIE

    La conception fausse de la monnaie entrane des

    confusions dont lesconsquencessont trs graves. Ceserreurs viennent de ce que l'on ne rflchit pas au rle

    de la monnaie. On arrive alors prendre le numraire

    pour le capital, tandis qu'il est seulement l'interm-

    diaire facilitmil l'change des capitaux. Afin d'viter

    cette erreur, il faut songer, tout d'abord, au rle de la

    monnaie et aux graves consquences qu'une con-ception errone de ce rle enlratnc.

    I. Rle de la monnaie.

    Les capitaux permettent de produire les utilits que

    la consommation rclame. Mais nous avons dj vuque la division du travail lait ne sous la pressionde la loi du moindre effort. Grce a celle simplifi-cation dans la production, il est facile d'en augmenterl'intensit, loul en produisant meilleur compte.

    Nous avons vu aussi que la loi de l'offre et de la

    demande rgle le phnomne de rechange. Or, lorsquela production tait encore t\ ses dbuts, les hommes

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    LA MONNt.

    pouvaient se contenter de Iroquer leurs produits contre

    ceux qui leur manquaient. Mais, parsuite de

    l'augmen-tation des utilits changer et de celle de la surface

    o les changes avaient a s'effectuer, le procd du

    simple troc devenait trop compliqu. Une ncessit

    pressante d'y substituer un systme ralisant la

    simplification des changes s'imposait. Ce systmefut trouv, ds que les premires agglomrations

    d'hommes commencrent a se former. 11fut ralis

    pur l'adoption d'un intermdiaire reprsentant la

    valeur du produit cr cl offert, en mme temps quecelle des produits demands. Grftce a cet intermdiaire

    reprsentatif, le producteur pouvait jouir immdia-

    tement du rsultat de ses efforts, sans tre oblig

    d'accepter, comme par le troc ordinaire, une autreutilit dont le besoin ne se faisait pas immdiatement

    sentir pour lui. 11lui tait permis d'acqurir, grce a

    cet intermdiaire reprsentant la rcompense de sa

    peine, un autre capital qu'il pouvait faire fructifier,en attendant le jour on, press par la ncessit de

    l'changerde

    nouveau,il se trouvait

    possesseurd'une

    utilit rpondant un besoin immdiat.

    H fallait trouver, pour cet usage, une matire

    solide ayant de la valeur par sa raret cl tant

    facilement Iransportuble. Les mtaux prcieux rem-

    plissaient toutes ces conditions. Ils furent donc

    choisis, pour reprsenter la valeur des utilits pro-

    duites et pour en faciliter les changes.C'est ainsi que fut cre la monnaie.

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    42 LE LtDBALtSME DEVANT LA RAISON.

    Ce n'est que par mtonymie que la monnaie (l'or et

    l'argent) est appele capital*Elle n'est

    pasun

    capitalen soi, parce qu'elle ne peut tre un agent de pro-duction. Hlle ne l'est qu'indirectement, elle ne l'est

    qu'en tant qu'elle reprsente le capital dont elle est le

    signe conventionnel.

    La monnaie est donc le signe reprsentatif du

    capital permettant de faciliter les changes des pro-duits crs. Kllc est, en quoique sorte, le vhicule

    de la production et de la valeur, puisque toutes les

    utilits subissent des transformations infinies, puis-

    qu'enfin ces utilits peuvent changer de lieu, en co-

    nomisant des forces considrables par son interm-

    diaire. 0UC l'o" s'imagine un instant les difficults

    immenses que rencontreraient des industries trs loi-

    gnes l'une de l'autre, se trouvant dans l'obligation

    d'changer leurs produits sans l'intermdiaire do la

    monnaie t

    Kilo fut primitivement reprsente par des mtaux

    grossiers. Mutin, la dcouverte de l'or fit adopter ce

    mtal comme offrant toutes les conditions les plusavantageuses.

    IL - Confusions que la notion fausse de la

    monnaie entraine.

    Molheureuscnienl, ce besoin naturel d'intermdiaireentre les capitaux offerts et demands sur le terrain

    de l'change fut souvent oubli. On confondit le

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    LA MONNAIE.

    capital avec la monnaie et teffet avec la cause.

    Puisque la monnaie sert acqurir la richesse etce dont on a besoin, il n'y avait qu'un pas franchir

    pour la confondre avec le capital, agent crateur des

    richesses.

    Cette grave erreur eut pour consquence des me-

    sures anti-conomiques, telles que le rgime prohi-bitif et la thorie enfantine de la balance du com-

    merce.

    L'or n'est pas la richesse, puisqu'il n'est que le

    moyen permettant aux hommes d'changer les uti-

    lits qu'ils ont cres. La richesse ne peut donc se

    mesurer d'aprs la monnaie. Elle se mesure, au con-

    traire, d'aprs la quantit des utilits mises a la

    porte de la consommation. Si l'on pose en principe

    que la richesse d'un pays dpend de la quantit d'or

    qu'il possde, on sera forcment amen a recourir ft

    dcsvmcsures prohibitives, pour le conserver dans le

    pays.

    Or, en voulant ainsi augmenter l'intermdiaire qui

    sert h faciliter les changes, on arrive a tarir leschanges a leur source, ln effet, nous verrons plustard que toutes les mesures prohibitives ont pour

    rsullalimmdiatd'intcrccpler les changes. La fausse

    conception de la monnaie a donc celte consquencenavrante de nuire directement h l'change, dans le

    but d'en avantager l'intermdiaire. Il y a In une con-tradiction vidente.

    11importe peu que la masse d'or s'accroisse, si les

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    H LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON.

    utilits qu'elle reprsente dans les changes no

    suivent pas une progression correspondante. Ce qu'ilfaut, dans l'intrt conomique de la Socit, c'est

    que les utilits ncessaires la consommation soient

    en plus grand nombre possible. Nous avons tabli

    qu'un intermdiaire tait indispensable pour en faci-

    liter les changes ; mais, ce qu'il fout bien com-

    prendre, c'est que la quantit de cet intermdiaire nepeut avoir sur la production qu'une influence trs

    secondaire. L'or peut donner un certain crdit a un

    pays un point de vue purement financier, en ce sens

    qu'il assure le remboursement des billets de papier

    il assure la valeur de la monnaie fiduciaire. C'est, eu

    unmot,

    une assurance au consommateur de l'inter-

    mdiaire des changes contre la valeur de la monnaie,

    puisqu'il fallait avant tout que ce vhicule des capi-taux ail une valeur en lui-mme ; qu'une banqueamasse de l'or en rserve, cela n'est que logique el

    prudent ; mais qu'un pays entrave la productiondans le but d'augmenter son numraire, telle est

    l'erreur nuisible.Le point important, c'est que l'homme puisse obtenir

    facilement, c'est--dire le olus conomiquement pos-sible, les choses dont il a besoin.

    C'est la le critrium de la civilisation.

    Supposons que, dans un pays, le prix d'un chapeau

    de qualit ordinaire s'tablisse d'aprs la loi del'offre et de la demande 10 francs. Qu'une mesure

    prohibitive survienne pour empcher l'or de sortir,

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    LA MONNAIE.

    et parvienne a en augmenter la quantit, le chapeau

    s'changera contre plus d'or, et vaudra 1? francs,

    par exemple. Aussitt, nos protectionnistes do vanter

    les bienfaits do leur mesure. Mais, pendant ce temps,lu valeur montaire de lous les autres produits aura

    aussi augment. Par suite, le producteur du chapeau,

    qui a en apparence gagn 2 francs, sera exactement

    dons la mmo situation qu'avant In mesure prohibi-tive ; car, ovec ses 2 francs, il sera oblig do payer

    plus cher les produits dont il n besoin. Lo productionne sera nullement encourage par cette mesure. On

    voit donc que la valeur montaire de l'intermdiaire

    des changes importe peu, tant que les produits dont

    ilfacilite les

    changes n'augmentent paseux-mmes.

    Supposons, maintenant, que l'affluence d'or dans

    un pays y soit naturellement amene par la sortie

    des produits rclams par la demande trangre, La

    production pourra tre excite par ce courant de nu-

    mraire, et le prix augmenter, jusqu' ce que la con-

    currence le rtablisse normalement. Mais, cette fois,

    l'affluence d'or sera salutaire, parce qu'elle aura t

    amene naturellement par le mcanisme des change;Elle sera la consquence d'une activit dans la pro-duction, a laquelle un rgime de libert aura seul

    donn un essor efficace.Pour le premier cas, au contraire, l'augmentation

    du numraire ne sera qu'artificielle, puisqu'elle ncorrespondra pas celle des produits. Il faut donc

    qu'unrapporls'tablisse naturellement entre raugmeri-

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    46 LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON.

    lotion le la monnaie et celle des produits a changer,Toute mesure ayant pour but do l'augmenter dans un

    pays ne peut le foire qu'en interceptant les changes.Mais elle fausse alors le rapport au dtriment de la

    production.. Ce qu'il est important de bien comprendre, c'est qu'il

    faut se placer au poinl de vue de la consommation.

    En effet, dans le cas o l'augmentation de num-

    raire est produite par le remboursement du prix des

    produits offerts et accepts dans l'change, elle est

    salutaire. 11en est ainsi parce qu'elle reprsente les

    bnfices du producteur, bnfices qui restent dispo-

    nibles pour l'achat de nouvelles utilits, achat tou-jours profitable la production. Cet accroissement du

    numraire reprsente enfin une augmentation nette

    du capital d'un pays,

    Mais, dans le cas o l'augmentation du numraire

    est amene par son maintien forc dans le pays,

    cette augmentation, n'ayant pas d'autre rsultat que'd'accrotre le prix de tous les produits, n'exerce

    aucune influence en ce qui concerne la production.

    Cependant, le rsultat est de porter un prjudiceconsidrable a celte mme production, et, par suite,

    h la richesse du pays par les entraves jetes aux

    changes parl'arrt de la circulation montaire.

    Ce qu'il faut donc bien comprendre, c'est que l'aug-mentation du numraire ne peut tre salutaire quedans le cas o elle correspond au remboursement des

    utilits qu'il a servi a acqurir, Il ne peut en tre

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    LA MONNAIE. 47

    ainsi que sous un rgime de libert laiss a la circu-

    lation de In monnaie, Dans le cas o cette circulation

    est intercepte, les prix augmenteront sons que la

    situation des producteurs soit change, mais un

    immense prjudice sera port toute la production,

    par l'interception des changes,

    En rsum, mitant In libert de la circulation de lamonnaie est salutaire a l'essor de la richesse gn-

    rale, autant les entraves mises cette mme circula-

    tion lui sont nuisibles.

    C'est donc au point de vue de la consommation

    des produits qu'il faut se placer, en laissant do ct

    celui de la quantit de numraire, qui sera toujoursproportionnel a la prosprit des consommateurs.

    Beaucoup de confusions, a propos de la monnaio,

    viennent aussi des fluctuations de sou prix. Or cola

    est invitable, car elle est elle-mme soumise la loi

    do l'offre et de la demande, comme toute chose rendant

    un service dans l'change,Ce sont ces

    variations quidonnent lieu a toutes les spculations financires. La

    n'est pas le mal, car toute utilit tant a mme

    d'avoir une valeur doit donner lieu a la spculation.Mais ce qui devient dangereux et nuisible, c'est de

    croire que In valeur montaire do cet intermdiaire

    exerce une grande influence sur la production, et parsuite sur la richesse d'un pays. C'est un sophisiiidont les consquences sont dsastreuses, car son

    rsultat immdiat est d'entraver absolument inutile-

    ment les changes.

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    48 LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON.

    Que, dons un pays, un produit s'change contre

    une voleur numraire de quinze, et de dix dons un

    autre, ce no sont pas ces chiffres qui importent au

    point do vue conomique, Ce qui importe, c'est do

    savoir si la quantit des choses offertes et demandes

    do part et d'outre rpond aux besoins de la con-

    sommation. La concurrence se charge d'empcher

    le prix des produits de dpasser celui de leur justermunration. La production sera toujours active parla quantit de capitaux cherchant un emploi. Or, la

    monnaie les reprsente, I) est donc obsolument inutile

    qu'elle augmente, si la quantit de capitaux reste

    slationnnire. Mais il n'en est pas de mme en ce quiconcerne les capitaux; car la civilisation est lie a

    leur croissance, cl le numraire suffira toujours a les

    reprsenter,Ce que l'on oublie toujours, c'est que la valeur de

    la monnaie peut varier, dans chaque pays, sons

    influencer la production. Ce n'est pas avec de l'or

    que l'homme satisfait ses besoins, mais avec les

    utilits contre lesquelles l'or s'change. Que le mtalchoisi pour remplir le rle d'intermdiaire ait plus ou

    moins de valeur montaire, cela ne peut influencer la

    production ; car, ce qui importe, c'est que la valeur

    des choses demandes rponde a celle des choses

    offertes.

    Supposons, par exemple, que, sous l'action del'offre

    et de la demande, un parapluie s'change contre

    deux cannes, et que, dans une autre contre, il

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    \ .!'

    LA MONNAIE. 49

    s'change contre six cannes, Cela veut dire qu'il y a

    un pays o le parapluie a plus de valeur que dansl'autre. Sous la pression do la concurrence, le fabri-cant de parapluies sera pouss satisfaire le besoin

    de ce pays en parapluies. C'est le degr de ce besoin

    qui est le point important, en ce qui concerne In pro-duction.

    Mais, en prenant le mme exemple, supposons (pic,dans le pays o le parapluie reprsente lu voleur de

    six cannes, la monnaie soit plus abondante quedans celui o il s'change contre deux cannes. Croit-

    on que l'on y obtiendra plus de cannes"? Nullement,

    Absolument comme si In valeur de l'talon mon-

    taire tait reste la mme dans les deux contres, le

    parapluie s'changera, dans chaque pays, contre le

    mmenombrede cannes. L'intermdiaire des changesaura vari, mais le rsultat du troc des produits sera

    rest la, mme. Seulement, dans le pays o l'or est

    plus abondant, on dira que les deux produits, canne

    et parapluie, sont plus chers que dans celui o il y en

    a moins. Mois, en ralit, au point de vue conomique,il y a .seulement une contre o l'un des produits est

    plus demand que dans l'autre. Par suite, ce produitaura plus de valeur dans l'un des deux pays. Maisce ne sera que momentanment, sous un rgime de

    libert ; car, sous l'action des lois naturelles, sa

    valeur montaire baissera bientt. En effet, sous lapression de la concurrence, les pampluics ne larde-

    ront pas affluer jusqu' valoir le mme prix queCHABASSE u P.iUfiE. 4' '>''

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    &0 LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON^

    dans celui des deux pays o ils taient le moins

    demands, Ce qui importo donc, c'est l'quilibre entreles utilits demandes et offertes et non la quantit de

    numraire.

    On voit qu'il s'agit, avant loit, de ne pas empcherl'or de remplir son rle d'intermdiaire. Or, en

    empchant dans un pays l'or de sortir, on lisquc

    d'entraver absolument inutilement les changes.Nous verrons, dans l'lude du protectionnisme,

    combien les mesures prohibitives nuisent h la produc-tion d'un pays.

    Pour l'instant, ce qu'il faut bien comprendre, c'est

    qu'on ne peut augmenter le numraire d'un pays pardes mesures

    prohibitives,sons

    porterun

    grand prju-dice au commerce. L'augmentation de cette monnaie

    n'ayant pas sa rpercussion dans la production, il s'en-

    suit d'un ct un dsquilibre entre le numraire et

    les produits qu'il reprsente, et de l'autre une entrave

    rechange des utilits aussi nuisible pour la produc-tion que pour la consommation.

    Si l'on admet que la richesse est la quantit d'orou d'argent que possde un pays, rien n'est plus dan-

    gereux. Ce sophisme a pour consquence les mesures

    qui entravent les changes. Or, rien ne peut tre plusdsastreux pour un pays, car le rsultat direct des

    changes est d'augmenter sa richesse par l'accroisse-

    ment des capitaux.La monnaie ne peut donc donner In mesure de la

    richesse. Elle est uniquement le vhicule des utilits

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    LA MONNAIE, r.r

    produites. Par son intermdiaire, le mcanisme de

    l'change peut agir l'avantage des deux chan-

    gistes.Lu monnaie est a l'change ce que l'huile est la

    machine.

    Elle doit tre considre comme un capital conven-

    tionnellemenl seulement, puisqu'elle n'en reprsent la

    valeur que dans l'change,Elle ne peut en aucune faon donner la mesure de

    la richesse. Elle ne peut tre la richesse ce que le

    mtre est h lu longueur, ou le poids la pesanteur.Elle n'est pas une mesure, puisqu'elle n'est qu'une

    reprsentation passagre d'une utilit, en attendant

    que l'change soit totalement effectu.

    III. Conclusion.

    Par quel moyen obtieudra-t-on la mesure de la

    richesse, et qu'est-ce que la richesse ?

    Si l'on juge la riciiesse d'aprs le prix des choses,elle sera proportionne la quantit de numraire, et

    l'on retombera dans les mprises mentionnes plushaut.

    Si on la juge d'aprs la valeur des utilits pro-

    duites, comme l'ont fait bien des conomistes; on;

    risquede tomber dans de

    graveserreurs,

    Nous le verrons dans le chapitre rserv la Valeuiv

    Comment donc pourrait-on l'estimer?

    Nous avons vu que la production tait active et-

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    52 LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON.

    rgle pardeslois naturelles, cl qu'avant loul l'homme

    s'vertuait satisfaire les besoins de l'humanit prisedans son ensemble. Les consquences des efforts de

    l'homme sont do crer des utilits qu'il met la dis-

    position de ses semblables, ulilits que la concurrence

    oblige a livrer dans les meilleures conditions, Ces

    ulilits sont des capitaux, dont les- uns servent la

    consommation, les autres la formation do nouveauxcapitaux,

    Mais, qu'nppelle-f-on homme riche?

    C'est celui qui possde le moyen de satisfaire ses

    besoins. Quel est le moyen de les satisfaire? C'est de

    possder des utilits. Par quel procd cre-t-on des

    utilits? A l'aided'agents

    deproduction. Or,

    nous

    avons vu que ces agents de production sont des capi-taux. Ils peuvent donc donner la mesure de la

    richesse, mieux que les choses a consommer, puis-

    qu'ils sont les moyens de produire. Ils sont plus facile-

    ment estimables. N'cst-il pas plus simple, d'ailleurs,

    de mesurer la cause que de mesurer l'effet ?

    Les capitaux, tant la source do la richesse, peuventalors eu donner la mesure.

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    CHAPITRE IV

    LA PROPRIT

    Tout le monde soit que la proprit est le point demire des coles socialistes, L'un des auteurs que les

    lgislateurs de la Rvolution franaise invoqurent le

    plus souvent, Jean-Jacques Rousseau, n'a-t-il pasmaintes fois rpt que toutes les infamies sociales

    devaient tre imputes h la proprit? Il l'accuse

    d'tre unphnomne

    contre nature,parce

    qu'elle

    empche l'homme de retourner a l'tat naturel, au

    temps o il vivait heureux dans les bois. Plus tard,

    Fourrier, Proudhon, Karl Marx et Lassalc sont

    d'accord sur ce point, et leurs analhmcs rivalisent

    de violence contre la proprit.Malheureusement, la Rvolution eut des ides bien

    vogues sur ce phnomne naturel. Les lgislateurs

    jacobins, imbus des ides de Rousseau, et griss parla puissance de la loi, posrent en principe que la pro-

    prit est la cration de la loi, C'est ainsi que la

    Rvolution, partant d'un principe faux, se basait sur

    une conception errone de la proprit. Ses lgisla-

    teurs reconnaissent bien avec Robespierre que la

    proprit est un droit sacr, mais un droit conven-

    tionnel consacr par la loi.

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    51 LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON.

    Or, l'conomie politique prouve et pose en principe

    que la proprit est un droit naturel, consquencelogique des lois naturelles.

    11y a tout un nbfmo entre ces deux conceptions.Nous l'avons dj compris en tudiant la loi de l'co-

    nomie des forces, ce qui nous permet d'courte.' co

    chapitre.

    I. Droit de proprit.

    La proprit est le droit obsolu pour l'homme de

    jouir du produit de ses efforts. Elle est, nous l'avons

    djvu, la consquence invitnblede la loi du moindre

    effort, puisqu'elle est le but couronnant In peine priseOn ne peut donc supprimer la proprit sans renier

    la grande loi motrice de l'activit individuelle. En

    qffet, no pas reconnatre la proprit revient a refuser

    h l'initiative prive son rle social ; c'est touffer, par

    consquent, le grand propulseur de tout progrs.

    Mais, les lois naturelles ne so contentent pas d'im-

    poser la proprit comme un droit; elles l'imposent

    encore comme un mode d'cxploilalion, comme le seulmode d'exploitation, N'est-il pas logique, en effet,

    que l'homme, travaillant dans lo but de retirer un

    profit do sa peine, ait trouv tout naturel de s'appro-

    prier l'agent d production lui permettant d'arriver a

    son but? Cet agent do production tant le capital, la.

    proprit n'estposautrcchoscqucsaconscrationenlroles moins de celui qui le dlient et lo fait fructifier,

    dans l'intrt social,

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    LA PROPRIETE, 55

    Aux temps reculs o In communaut tait encore

    la seule forme de socit possible, In proprit nopouvait certes pas exister un tat aussi florissant

    qu'a une poque o la civilisation devint plus avance

    Cependant, chaque homme tait bien propritaire de

    ses armes, chaque tribu tait bieii momentanment

    propritaire du terrain sur lequel elle vivait. Ce droit,

    bien qu' un tat embryonnaire, remonte donc aux

    origines les plus lointaines de l'humanit. Il est

    l'expression du premier instinct vital adapt par l'in-

    telligence humaine a la civilisation. Cet instinct n'est

    pas seulement un attribut de l'homme, il est encore

    un attribut des animaux. Soit en groupe, soit indivi-

    duellement, les animaux sont pousss a protger soi-

    gneusement leur gtle. Depuis l'oiseau qui. garde- sonnid et souvent lo mme choque printemps, les abeilles

    et les fourmis qui protgent si courageusement leurs

    ruches et leurs fourmilires, depuis le rongeur quidfend l'entre de son terrier jusqu'au castor quiveille sur sa petite ville lacustre, nous remarquons

    toujours le dveloppement de cet instinct dans la vieanimale.

    Les socialistes peuvent dire que, puisque la pro-

    prit existe dons In nature a l'tal de Communaut,il peut en tre de mme pour les hommes. Ce raison-

    nement revient chercher rabaisser le niveau infpl-:lectuel de l'humanit; car si les nnhnx peuvent:vivre h l'tat de communaut, c'est eh raison d;leur

    infriorit mme. Chez l'animal j- en effetj l'initiative

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    56 LE LIBRALISME DEVANT LA RAISON.

    individuelle, produit de J'inlclligence, ne peut germer

    ni porter ses fruits, puisqu'il est seulement guid parl'instinct. Or le premier fruit do cette initiative est

    l'instinct de proprit, qui devient chez l'homme le

    gouvernail de son activit.

    L'instinct de proprit existe en germe chez l'animai,

    ce qui prouve combien il est naturel. Mais chez

    l'homme,animal

    perfectionn,il devient le sentiment

    de In proprit individuelle.

    C'esl ninsiquelesocinlisme, en voulant la supprimer,ramne l'humanit l'idal, bien relatif, de la ruche

    ou de la fourmilire.

    Pour l'homme, cet instinct logique de possessiondu rsultat de l'emploi des forces naturelles devient

    le seul mode d'exploitation. Avec la naissance et laformation du capital apparat en effet la ncessit de

    son appropriation par celui qui l'a cr ou dvelopp,De mme que l'homme est naturellement incit

    produire le plus conomiquement possible, de mme

    il est pouss s'approprier lo moyen tic produire la

    force cratrice de ses richesses, Cet instinct est innchez l'homme, avec tous les premiers instincts. Il en

    est ptri autont qu'il est aiguillonn par les apptitssensuels. Certes il n'est jamais venu I esprit des

    premierstres humains dose demander s'ils taient oui

    ou non propritaires de leurs ormes. Ce droit de pro-

    prit s'est impos leur esprit avant toute rflexion.La proprit est ainsi la consquence d'un instinct

    naturel nativement enracin chez l'homme, et perfee-

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    LA PROPRIT. 57

    lionne en lui : cet instinct est le promoteur de son

    activit.Ou n reproch la proprit d'lre le droit du

    plus fort, en affirmant que son origine remonte aux

    poques barbares o les conqurants so dclaraient

    propritaires au nom do la force brutale. Certes, jl a

    t invitable qu'aux poques o la civilisation tait

    aussi ru