LA NOUVEAUTEDE

GAUDIUM ET SPES

La vision des rapports Eglise/monde avant Vatican II :

Deux sociétés parfaites,

n'ayant pas besoin l'une de l'autre

Dans l'Eglise

• les uns portent sur le monde un regard de sympathie : on veut faire quelque chose pour lui

• d'autres portent sur lui un regard antipathique, le trouvant trop libéral ou trop marxiste

L'Eglise considère qu'elle a quelque chose à dire au monde, mais c'est pour

le sortir de ses erreurs :

Le Syllabus

Le Syllabus (1864)

En reprenant certains passages de ses écrits antérieurs, le pape Pie IX (1846-1876) condamne 80 erreurs contemporaines. Ce catalogue constitue le Syllabus.

Exemples d’ « Erreurs »condamnées par le Syllabus

.

55. L'Église doit être séparée de l'État, et l'État séparé de l'Église.

56. Il est permis de refuser l'obéissance aux princes légitimes

et même de se révolter contre eux.

77. A notre époque, il n'est plus utile que la religion catholique soit considérée

comme l'unique religion del’état à l'exclusion de tous les autres cultes.

78. C'est avec raison que, dans quelques pays catholiques, la loi a pourvu à ce que les étrangers qui viennent s'y établir y

jouissent de l'exercice public de leurs cultes particuliers.

Exemples d’ « Erreurs »condamnées par le Syllabus

.

79. Il est faux que la liberté civile de tous les cultes, et le plein pouvoir laissé à tous de manifester

ouvertement et publiquement toutes leur pensées et toutes leurs opinions,

conduisent plus facilement les peuples à la corruption des mœurs et de l'esprit

et à l'extension de la peste de l'indifférentisme.

80. Le pontife romain peut et doit se réconcilier et transiger avec le progrès, avec le libéralisme

et avec la civilisation moderne.

II faut ajouter que la situation en France est particulière

Avec la doctrine de la séparation de l'Eglise et de l'état, l'une et l'autre sont censés s'ignorer totalement,

séparation parfaite qui était en fait une vue de l'esprit

L'Eglise se soucie des activités sociales, mais dans un contexte de chrétienté

• Ainsi, dans l'encyclique "Rerum Novarum" (1891), Léon XIII invite les ouvriers à se syndiquer, mais on créera pour cela des syndicats chrétiens.

• À partir de l'ACJF naîtra le MRP, parti chrétien à la doctrine sociale très avancée.

• De même pour l'école, les mutuelles, les associations familiales... on n'imagine pas qu'un catholique puisse participer à une association autre que d'inspiration chrétienne.

deux blocs face à face

La révolution de « Gaudium et spes »

Dans l’optimisme de l’après-guerre...

« Retroussons nos manches,

ça ira encore mieux ! »

Optimisme...

• Un exemple : à Calais, une campagne d'affichage, destinée à encourager l'effort collectif qu'exigeait la reconstruction, portait le slogan : « Retroussons nos manches, et ça ira ENCORE mieux!». Sous-entendu: ça n'allait déjà pas si mal... Pourtant, objectivement, à la fin des années 40, la situation économique demeurait critique. Mais cela n'empêchait pas l'optimisme...

• Tout le monde était persuadé de vivre dans une société de progrès continu, qui allait oeuvrer pour le bien de l'Humanité. Enthousiasme suscité par le progrès des sciences et des techniques.

Optimisme... Exemple de l'exposition universelle de Bruxelles ( 1957 ) :

• Symbole de l'Atomium : douze ans à peine après Hiroshima, l'atome, alors symbole de mort, devenait un symbole positif ( toutes ces particules reliées entre-elles pour former un unique atome... ).

• Deux pavillons marquants : celui de la CECA ( Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier ) — enthousiasme : on allait faire l'Europe!- et celui de l'URSS. Dans ce dernier, tout le monde voulait voir la réplique des deux premiers satellites...

• C'est encore à cette époque qu'est née l'Organisation des Nations Unies... Quand le pape, Paul VI, proclamait à l'ONU «jamais plus la guerre!», personne ne trouvait ça idéaliste ou irréaliste...

La révolution de « Gaudium et spes »

1. Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n'est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur coeur.

Leur communauté, en effet, s'édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l'Esprit Saint dans leur marche vers le royaume du Père, et porteurs d'un message de salut qu'il faut proposer à tous.

La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire.

La révolution de « Gaudium et spes »

Gaudium et Spes : un regard tout à fait neuf

• Attitude envers le monde

• Parti pris d’espérance

• Reconnaissance de l’autonomie du temporel

• Théologie de l’incarnation

• Spiritualité des laïcs

• Scruter les signes des temps

• Qu’est-ce que l’homme ?

• Quelle vision de l’Eglise ?

1 Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres

surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n'est rien de vraiment humain

qui ne trouve écho dans leur coeur. Leur communauté, en effet, s'édifie avec des hommes,

rassemblés dans le Christ, conduits par l'Esprit Saint dans leur marche vers le royaume du Père, et porteurs d'un

message de salut qu'il faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement

et intimement solidaire du genre humain et de son histoire.