La naissance d’un mythe Les formes étranges, le gigantisme des … · 2017. 5. 10. · © Cirad...

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© Cirad • Délégation à la communication • 10/2011 Les baobabs des géants bien mystérieux ExpoBaobab-A1-Mythe www.cirad.fr Les formes étranges, le gigantisme des baobabs ont fasciné les premiers explorateurs et les découvreurs de l’Afrique et de Madagascar, et plus encore les premiers botanistes. Une fascination qui perdure ! C’est un voyageur arabe, Abdallah Battuta (1304-1373), qui découvrit lors de ses voyages au Sahel des arbres qu’il nomme « bu hibab », littéralement « fruit aux multiples graines », nom qui évoluera en « baobab ». Prospero Alpino, médecin italien, de retour d’un séjour au Caire (de 1580 à 1582), fut le premier à réaliser une représentation exacte du fruit de baobab. Mais c’est le botaniste français Michel Adanson (1727-1806) qui, le premier, donna une description complète du baobab africain qu’il étudia lors d’un séjour au Sénégal. Origines La naissance d’un mythe C’est en hommage à ce botaniste que Carl von Linné donna en 1759 le nom d’Adansonia au genre botanique du baobab. Le travail d’identification des espèces malgaches sera assuré par les botanistes Henri Perrier de la Bâthie (1873-1958), qui prospecta la flore malgache pendant trente-cinq ans, et par Henri Jumelle... qui ne visita jamais l’île !! En 1960, la sixième et dernière espèce décrite à Madagascar fut découverte par René Capuron ! Michel Adanson Etienne de Flacourt Henri Perrier de la Bâthie Henri Jumelle René Capuron ExpoBaobab-A1-Mythe-80x200-v3.indd 1 26/10/11 17:40

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Les baobabs des géants bien mystérieux

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Les formes étranges, le gigantisme des baobabs ont fasciné les premiers explorateurs et les découvreurs de l’Afrique et de Madagascar, et plus encore les premiers botanistes. Une fascination qui perdure !

C’est un voyageur arabe, Abdallah Battuta (1304-1373), qui découvrit lors de ses voyages au Sahel des arbres qu’il nomme « bu hibab », littéralement « fruit aux multiples graines », nom qui évoluera en « baobab ».

Prospero Alpino, médecin italien, de retour d’un séjour au Caire (de 1580 à 1582), fut le premier à réaliser une représentation exacte du fruit de baobab.

Mais c’est le botaniste français Michel Adanson (1727-1806) qui, le premier, donna une description complète du baobab africain qu’il étudia lors d’un séjour au Sénégal.

Orig

ines

La naissance d’un mythe

C’est en hommage à ce botaniste que Carl von Linné donna en 1759 le nom d’Adansonia au genre botanique du baobab.

Le travail d’identification des espèces malgaches sera assuré par les botanistes Henri Perrier de la Bâthie (1873-1958), qui prospecta la flore malgache pendant trente-cinq ans, et par Henri Jumelle... qui ne visita jamais l’île !!

En 1960, la sixième et dernière espèce décrite à Madagascar fut découverte par René Capuron !

Michel AdansonEtienne de Flacourt

Henri Perrier de la Bâthie

Henri Jumelle

René Capuron

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Les baobabs des géants bien mystérieux

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Les baobabs dans le monde

Il existe seulement huit espèces de baobabs dans le monde dont six ne se trouvent qu’à Madagascar et nulle part ailleurs ! Chacune des espèces a choisi son écosystème

Les huit espèces de baobabs connues sont tropicales. On les rencontre dans les zones sèches et semi-arides qui reçoivent moins de 800 millimètres de pluie par an et sont caractérisées par une longue saison sèche.

Le tronc épais et renflé des baobabs leur permet de stocker de grandes quantités d’eau et de s’adapter aux saisons sèches marquées des milieux où ils vivent. Leur forme leur vaut parfois le surnom d’« arbres bouteilles ».

A. grandidieri • Photo : Cyrille Cornu

En Afrique et en Australie, les baobabs vivent dans les espaces ouverts, les savanes.

À Madagascar, on les rencontre du Nord au Sud, au cœur des forêts sèches de l’ouest de l’île.

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Le grand voyage des graines

Comment les graines des baobabs sont-elles dispersées ? La question se pose pour aujourd’hui… mais également pour hier

Les fruits, appelés « cabosse », contiennent des graines enrobées d’une pulpe très nourrissante. C’est certainement ce qui a incité les grands vertébrés à rompre l’enveloppe coriace de la cabosse pour se nourrir… et ainsi disséminer les graines en les transportant.

Aujourd’hui, la dispersion est assurée par les potamochères, les zébus ou les chèvres. Mais ce sont tous des animaux récemment introduits sur la Grande Île.

Les chercheurs se sont demandé qui, autrefois, dispersait les graines de baobab.

Des expérimentations récentes ont été effectuées au parc botanique et zoologique de Tsimbazaza (Antananarivo) sur des tortues géantes provenant des Seychelles. Elles ont montré que les graines du baobab Adansonia rubrostipa ressortaient intactes et aptes à germer après un transit digestif de 15 à 20 jours. Or, une tortue géante peut parcourir en moyenne une centaine de mètres par jour…

Les oiseaux-éléphants (genre d’autruches de 450 kilos et de 3 mètres de haut) auraient disparu autour de l’an 1000. Peut-être plus tard, si l’on se réfère au témoignage d‘Étienne de Flacourt, qui évoquait en 1658 « un grand oyseau qui hante les Ampatres [sud de Madagascar], [qui] fait des œufs comme l’autruche ».

Les lémuriens géants du genre Archaeolemur (A. edwardsi et A. majorii), éteints entre les XIe et XIIIe siècles et munis de larges incisives, pourraient aussi avoir assuré la dispersion des baobabs.

Le botaniste Perrier de la Bâthie a le premier pointé du doigt quelques « paléo-disperseurs » possibles : l’oiseau-éléphant (Aepyornis spp.) et les grands lémuriens éteints (Archaeolemur spp.).

Mais les tortues géantes (Aldabrachelys spp.), disparues vers le début du XXe siècle, ont peut-être également joué un rôle dans la dispersion des graines de baobab.

A. grandidieri • Photo : Pascal Danthu

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Les baobabs des géants bien mystérieux

ExpoBaobab-A6-Classification

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ines

La grande classe

Les taxonomistes ont classé les baobabs dans la famille des Bombacaceae avant de les regrouper avec les Malvaceae. Ils sont donc cousins du cotonnier, du cacaoyer et de l’hibiscus !

La famille des Bombacaceae regroupe des arbres au tronc hypertrophié comme les fromagers, les durians et les balsas.

Des études phylogénétiques récentes ont permis de reclasser les espèces de la famille des Bombacaceae dans la grande famille des Malvaceae qui comprend plus de mille espèces. Parmi ces dernières, on compte des espèces très connues tels les cotonniers (Gossypium sp.), les hibiscus (Hibiscus sp.), les mauves (Malva sp.) ou encore le cacaoyer (Theobroma sp.)… dont les fruits sont, comme ceux du baobab, appelés « cabosses ».

Toutes ces plantes sont caractérisées par de grandes fleurs, colorées, dotées de cinq pétales et de nombreuses étamines.

Fleur d’hibiscus • Photo : Cyrille Cornu

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