La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS...

34
LA MONADE HIÉROGLYPHIQUE DE JEAN DEE DE LONDRES TRADUITE DU LATIN pour la première fois PAR GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV

Transcript of La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS...

Page 1: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

LA MONADE

HIÉROGLYPHIQUE

DE JEAN DEE

DE LONDRES

TRADUITE DU LATIN pour la première fois

PAR

GRILLOT DE GIVRY

PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II

MCMXXV

Page 2: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

La Monas Hieroglyphica, composée à Londres, et terminée en 1564 à Anvers par le Dr John Dee, astrologue de la reine Elisabeth, est un petit traité qui enseigne comment l'hiéroglyphe mercuriel dérive du point central ou iod générateur. Nous l'avons reproduit intégralement avec sa belle préface à Maximilien II.

Nous avons seulement omis l'avertissement de la première édition au typographe Guillaume Silvius, dans lequel Jean Dee recommande à celui-ci d'apporter un soin exquis à la composition de son livre et principalement à la reproduction des figures qui l'illustrent, puis de n'en point délivrer d’exemplaires aux gens du vulgaire (promiscuo hominum generi), qui pouvaient en faire mauvais usage.

Ces pages eussent été superflues aujourd'hui. Outre que Silvius a très imparfaitement obéi à la première de ces monitions, puisque toutes les éditions de la Monade sont déshonorées par des figures ignobles, inexactes, que pour la première fois nous avons reconstituées scrupuleusement suivant la pensée même de l'auteur, et conformément au texte, la seconde est d'une observation trop difficile pour pouvoir conserver quelque autorité; ces lignes étaient donc sans intérêt.

La présente traduction est la première qui existe en langue vulgaire. Nous avons vainement cherché au British Museum la trace d'une prétendue traduction anglaise signalée par l'Encyclopédie Britannique.

Dans les numéros 8, 9 et 12 de l'Initiation de 1893 a été publiée une sorte de paraphrase de la Monade Hiéroglyphique, signée Philophotes, et qui ne mérite pas le nom de traduction.

GRILLOT DE GIVRY

Page 3: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

LA MONADE HIÉROGLYPHIQUE DE JEAN DEE DE LONDRES

A

MAXIMILIEN

PAR LA GRACE DE DIEU SAPIENTISSIME ROI DES ROMAINS

DE LA BOHÊME ET DE LA HONGRIE

Page 4: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

PRÉFACE

A L'EXCELLENTISSIME MAJESTÉ DU GLORIEUX ROI MAXIMILIEN JEAN DEE DE LONDRES SOUHAITE LE PLUS HEUREUX EMPIRE

Les deux causes qui peuvent animer un homme de ma condition à offrir à un si grand Roi un don si minime sont celles qui m'ont porté à composer ceci; savoir: ma très grande affection pour Votre Majesté et l'insigne rareté ainsi que l'excellence non méprisable du don lui-même, quoique fort petit.

C'est une affection éternelle pour vous qu'ont excitée et produite vos admirables vertus qui sont si grandes, que ceux qui ne les ont pas constatées de leurs propres yeux ne croient que médiocrement ceux qui en rapportent des choses extraordinaires, quoique très vraies. Mais ceux qui ont contemplé soigneusement et attentivement ces mêmes vertus avoueront qu'ils se trouvent, pour les décrire, en proie à une très grande indigence et pauvreté d'expressions et de mots, de telle sorte qu'ils désirent s'étendre le plus possible en longs discours sur leur excellence. Moi-même, au mois de septembre dernier, ayant passe quelque temps à Presbourg, ville de votre Royaume de Hongrie, j'ai reconnu, en témoin oculaire les causes très excellentes et diversement variées de cette difficulté d'exprimer ces vertus.

Quant à la rareté du don (vraiment minuscule par sa taille) j’en parlerai aussi brièvement que possible en disant que le cours de la vie humaine se présente à moi, entre autres opinions, comme devant être, avec raison, considéré, de tout l'effort de mon esprit investigateur, comme partagé en deux parties (dans l'une desquelles presque tous marchent préférablement). En effet, à peine la courte période de la première enfance (infantia) et celle de la seconde (pueritia) sont-elles passées, que l'option commence déjà à torturer l'âme des adolescents pour décider dans quel genre de vie ils entreront ensuite; ils hésitent un peu devant la bifurcation qui se présente à leur jugement incertain; puis ils se décident enfin, soit (séduits par l'amour de la vérité et de la vertu) à suivre la voie philosophique, à laquelle ils s'appliquent de toutes leurs forces pendant tout le reste de leur vie, soit (enlacées par les charmes mondais ou enflammés par la cupidité des richesses), à embrasser la vie délicate ou avidement lucrative, dans laquelle ils s'efforcent ardemment de travailler par tous les moyens possibles. Et de ceux-ci tu en trouveras certainement un millier, et avec la plus grande facilité, tandis que des premiers (c'est-à-dire de ceux qui sincèrement s'adonnent de tout cœur à la philosophie), tu pourras à grande peine m'en montrer un seul, qui aura dégusté seulement les premiers et véritables fondements de la physique. Et sur un millier de ceux qui se sont adonnés tout entiers à l'étude de la sapience, il en est à peine un qui aura profondément et pleinement persécuté les causes du lever, de la course et du coucher des forces, des actions et des corps célestes, et qui même en pourra exposer les principes élémentaires.

Quel est-il donc, alors, celui qui, toutes ces difficultés surmontées, aura aspiré â la spéculation et à la compréhension des vertus super-célestes et des influences métaphysiques? Où est-il, dans tout l'orbe des terres (en ces temps déplorables qui sont les nôtres) ce Magnanime, et cet unique HÉROS? Puisque selon la progression de notre proportion millénaire (que nous avons adoptée non sans motif, c'est PARMI CENT MYRIADES DE SINCÈRES PHILOSOPHES ET PARMI CENT MILLE MYRIADES D'HOMMES VULGAIRES QUE NOUS DEVONS ATTENDRE CET UNIQUE ET TRÈS HEUREUX ENFANT!

Représentons donc à manière pythagorique (comme on l'appelle) le Type HIÉROGLYPHIQUE de cette RARETÉ que nous venons d'exposer. Par ce moyen, les plus grands mystères qu'il faut y considérer vont s'offrir d'eux-mêmes à Votre Excellence qui les

Page 5: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

contemplera plus attentivement, tels qu'ils ont été décrits suivant cette formule, dans nos Théories cosmopolites.

ARBRE DE RARETÉ Et maintenant, dans quel grade de cette triple rareté (philosophique), ci-dessus exposée (Clémentissime ROI), désirerais-je que soit et se place ce don que je fais? Toi-même qui excelles surabondamment dans la cognition des arts les plus grands et des choses les plus secrètes, tu pourras le deviner aisément. Je ne pense pas que je puisse arrogamment le placer au rang de la première et de la plus profonde philosophie. Cependant, quoique d'un ordre inférieur, on peut remarquer qu'il veut parfois s'élever beaucoup plus haut; et précisément à cause de ce degré d'excellence, j'ose promettre à votre sollicitude qu'on peut espérer de ce mien don des fruits abondants; et à cause également de la rareté qui le caractérise, puisqu'il est composé, jusqu'à la dernière phrase, dans ce mode d'écrire suivant lequel je n'ai pu reconnaître, ni par l'audition, ni par la compréhension, des monuments anciens, qu'aucun ouvrage absolu ait été fait jusqu'à ce jour.

Bien que je l'appelle Hiéroglyphique, celui qui l'aura examiné plus attentivement avouera qu'il contient cependant une lumière et une force en quelque sorte mathématique; ce que l'on sait avoir été assez rarement fait en ces choses si rares. Et n'est-ce pas rare, je le demande, que les caractères astronomiques vulgaires des Planètes (tirés des documents perdus au inexplicables, ou tout au moins presque barbares) puissent être produits à la vie immortelle et leurs forces

Page 6: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

particulières être expliquées très éloquemment en toute langue et à toute nation? A quoi vient s'ajouter, ce qui est très rare également, que les corps externes de celles-ci (par les meilleurs arguments Hiéroglyphiques) sont rappelés ou restitués a leurs Symétries mystiques telles qu'elles existèrent autrefois dans les premiers siècles, ou telles qu'elles durent être choisies par nos ancêtres. Dans les figures des Dodécatémories de l'Ecliptique, que nous avons tenté de reconstituer, la chose est si rare qu'elle paraît entièrement nouvelle. Et que tout ceci soit contenu dans cet unique caractère Hiéroglyphique de Mercure (muni d'une certaine figure pointue), voilà qui est tout à fait rarissime. Donc vraiment, notre livre peut être nommé par nous le restituteur et l'instaurateur de toute l'Astronomie; et, en ce genre, l'envoyé de notre äåäé de telle sorte que nous avons établi à nouveau, ou restauré par nos avertissements, l'Art sacré de cette notation, totalement oublié et disparu complètement de la mémoire des hommes. Et ceci a été fait par nous de telle sorte qu'avec la plus grande placidité, et comme le plus naturellement du monde, toutes ces interprétations Hiéroglyphiques se placent d'elles- mêmes en leur lieu véritable sans qu'on puisse rien trouver en tout cet opuscule qui soit outré ou impropre. Et de même, tous seront forcés d'avouer qu'il est tout à fait rare d'avoir, par notre Sceau Londonien Londinensis) d'Hermès, consigné ces choses (à la mémoire éternelle des hommes) et de telle sorte que pour signifier ces choses (dont nous avons parlé) il ne se trouve en ce sceau ni un point superflu ni un point défectueux! Et entre autres ceux qui, dans les plus profondes disquisitions de la philosophie et de la sapience, pourront déclarer publiquement son nom.

Ainsi les grammairiens en rendront témoignage, puisqu'ils se verront avertis que l'on donnera ici les raisons des formes de lettres, de leur place, de leur situation dans l'ordre de l'Alphabet, de leurs différents liens, de leur valeur numérale et de plusieurs autres choses (qui doivent être considérées dans l'Alphabet primaire des trois langues). Comme d'ailleurs, aussi rare est le grammairien qui puisse exactement soutenir que la grammaire, qu'il faut apprendre d'un homme, soit une science unique, que ce1ui que nous avons démontré être rarissime sur la terre et que nous avons défendu autrefois apologétiquement Mais plus de mystères sont manifestés ici par moi et qui ont de très solides fondements (tant de cet art de la Grammaire que de ces mystères qui sont dévoilés à l'aide de celle-ci jetés dans les Sacro-saintes Ecritures de DIEU omnipotent, que je n'en pourrais exposer en un grand livre, ni qu'on n'en saurait exiger ici en un espace si restreint. Et ne sois pas étonné, ô illustre Roi des Romains, de m'entendre en ce moment, et incidemment rapporter que cette littérature alphabétique contient de grands mystères, puisque Lui-même (l'Ipséité), qui est le seul Auteur de tous les mystères, s'est comparé lui-même à la première et à la dernière lettre (Α et Ω (Ce qui ne doit pas s'entendre simplement dans la seule langue grecque, mais qui peut encore être démontré de plusieurs manières au moyen de cet art, soit dans la langue hébraïque, soit dans la langue latine). O combien donc doivent être grands, les mystères des lettres intermédiaires! Et il n'est pas extraordinaire que ceci existe dans es lettres, puisque toutes choses visibles et invisibles, manifestées ou occultissimes (naturellement ou artificiellement) et émanant de Dieu lui- même, ont été examinées par nous en une très soigneuse recherche, en vue de célébrer et de proclamer sa Bonté, sa Sapience et sa Puissance. C'est pourquoi saint Paul (Ep. aux Romains, ch. I, v. 20 enseignait que le genre humain était inexcusable, même s'il n'eût eu aucun autre monument écrit, témoignant de tous ces mystères, que celui qui, par la création, a été tracé par le doigt même de DIEU en toutes les créatures.

Mais je n'ai pas maintenant la prétention d'exiger de tous les grammairiens qu'ils reconnaissent ceci; mais de prendre à témoin ceux qui travaillent à creuser les secrets mystères des choses, que nous avons présenté (par notre Monade) un rare exemple en ce genre, et de les avertir amicalement que les premières lettres Mystiques des Hébreux, des Grecs et des Romains, formées par Dieu seul, et transmises aux mortels (quelque chose que puisse objecter l'arrogance humaine), ainsi que tous les signes qui les représentent ont été produits par des points, des lignes droites et des périphéries de cercles (disposées par un art merveilleux et sapientissime.) Et bien que l'Eternelle Sapience de notre Père Céleste nous apprenne que toute parole de la loi Mosaïque doit être considérée jusqu'à l'accomplissement

Page 7: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

d'un Iota et d'un point (S. Matth. cap. V, v. 18), l'ultime analyse de la considération légale étant faite en quelque sorte toute entière dans le IOD et le Hhireck (desquels surgissent toutes les lettres et voyelles hébraïques cependant ceci n'est pas contraire à ce que nous disons, que PAR L'UNITÉ DU HHIRECK OU APEX, RESTANT IMMOBILE, LA TRINITÉ DES MONADES CONSUBSTANTIELLES EST APERÇUE DANS L'UNITE DE CE MÊME IOD, ET EST FORMÉE PAR LA LIGNE DROITE DESCENDANTE ET PAR LES DEUX AUTRES PARTIES DROITES QUI SE JOIGNENT TOUTES A LA PÉRIPHÉRIE. D'où nous découvrons par ce même travail assez approfondi, que les premiers hommes n'ont pu former suivant de tels principes mystiques, cette surprenante construction des lettres hébraïques et des Nekudoth sans être puissamment secondés par l'inspiration de l'Essence Divine. Et quoique, de tous ces mystères, les plus infimes soient les seuls qui puissent être examinés par les jugements des grammairiens vulgaires, cependant, pourvu qu'ils s'accordent eux-mêmes, et par quel merveilleux artifice, avec toute lettre et toute génération des Nekudoth, les plus grands et les plus excellents de ces mystères sont considérés par les plus sapients, et instruisent ceux-ci (par l'anagogie absolutissime).

Mais abandonnant ces Philosophes de la langue et des lettres, je veux m'attacher les Mathématiciens comme témoins très sincères de la rareté de ce don. L'Arithméticien (je ne dis pas le Calculateur) ne sera-t-il pas émerveillé de voir que ses nombres, qu'il cachait abstraits des choses corporelles et libérés de toutes les choses sensibles dans l'entendement pur (in Dianæas), par d'obscurs détours, et dont it traitait là, par diverses spéculations de l'esprit, soient ici, dans notre œuvre, présentés et devenus comme concrets et corporels et que leurs âmes et leurs vies formelles soient séparées d'eux-mêmes, dans nos formulus. Et ne sera-t-il pas extrêmement étonné de voir une si considérable production de la Monade, à laquelle nulle autre Monade ni aucun nombre n'est ajouté ni ne peut être extrinsèquement adjoint à dessein de la multiplier? Et ne sera-t-il pas rempli de la plus grande admiration que, dans cette règle très subtile et générale des revenus et des biens, l'évaluation d'une chose proposée et indéterminée (tanquam Chaos) (et capable de résoudre tout doute arithmétique) ainsi que son intérêt, et sa valeur, ou estimation (de la puissance cachée en cette chose elle-même) soit expliquée toujours dès le premier examen par le nombre Dénaire, Géomètre (ô mon Roi!) commencera à hésiter et à; être très difficilement d'accord avec lui-même sur les principes de son art (ce qui est extrêmement remarquable), tandis qu'ici, en secret, il les entendra murmurer, désigner et dévoiler par le Mystère Quadratural, Circulaire, et parfaitement égal, de cette Monade Hiéroglyphique. Ici les célèbres travaux d'Archimède auraient pu être abrégés et couronnés d'un succès complet, tandis qu'il n'a pas résolu le problème qu'il avait cherché. Il suffit qu'il en ait voulu connaître les grandes lignes. Quel étonnement le musicien pourra à bon droit manifester, lorsque, sans mouvement ni son, il comprendra ici les Harmonies inexplicables et célestes? Et l'Astronome ne se repentira-t-il pas d'avoir souffert extrêmement de la rigueur du froid, des veilles et des labeurs, tandis qu'ici, sans avoir à supporter aucune injure de l'air, abrité sous un toit, les fenêtres et les portes closes, it pourra à tout moment observer très exactement de ses yeux les périphories (c'est-à-dire les circonvolutions) des corps célestes? Et ceci vraiment sans aucunes machines ni instruments de bais ou de métal! Et l'opticien (persperctivus ne condamnera-t-il pas la stupidité de son talent, lui qui aura travaillé de toutes façons afin de construire un miroir en suivant paraboliquement la ligne de la section du cône (convenablement tracée en forme de cercle) et par le moyen duquel une matière quelconque (capable de s'enflammer), à lui présentée, puisse être portée à un incroyable degré de chaleur par les rayons solaires, tandis qu'ici, par la Section trigone au tétraèdre, est produite une ligne, de la forme circulaire de laquelle on peut faire un miroir qui (même lorsque les nuages obscurcissent le soleil), peut réduire en poussières presque impalpables, et par la puissance de la chaleur (vraiment très grande) toutes sortes de pierres et de métaux. Et celui qui pendant toute sa vie aura travaillé assidûment à de subtiles spéculations de poids, comme il jugera avoir bien employé et ses dépenses, et ses labeurs, lorsque le Magistère de notre Monade lui enseignera ici, par une très certaine expérience que l'élément de la terre peut flotter sur l'eau. Et ceux qui ont agité soigneusement les raisons de la Plénitude et de la vacuité (argument controversé dès les débuts de la Philosophie), verront que par cette loi et par le lien (comme indissoluble) de la nature (formé

Page 8: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

par Dieu le Tout-Puissant) les surfaces des éléments voisins sont coordonnées, unies et connexes, comme peuvent le montrer aux hommes avec certitude certains effets merveilleux dans le feu, l'air et l'eau, qui doivent être conduits et excités (au gré de leurs désirs) en haut et en bas, à droite et à gauche (ce qui les rend ainsi utiles aux nations, par diverses découvertes, comme le montre tout l'artifice des machines hydrauliques, et autres thaumatopoética de Héron d'Alexandrie, comme on a coutume de les appeler maintenant. De plus, nul ne revendiquera comme étant de sa profession, de pouvoir, au moyen d'une machine quelconque, puiser au moyen de l'eau, l'élément de la terre et l'élever dans le feu; et cependant nos théories de la Monade en démontrent la possibilité. O Sapientissime Roi, placez ces choses dans les Trésors très secrets de votre esprit et de votre mémoire.

Je viens maintenant au Kabbaliste hébreu qui, lorsque’il verra sa Géométrie, et ses Notariacon et Tzyruph (qui sont comme les trois principales clefs de son art), être exercés hors des limites de la langue nommée Sainte, et même que de tous côtés (par les choses visibles et invisibles qu'il rencontre) les caractères et notes de cette tradition mystique (reçue de Dieu) sont liés ensemble, alors il appellera aussi cet art: saint (s'il le comprend agissant selon la vérité), et il avouera que c'est le même Dieu, bénévolentissime, qui est, sans Philosophie (ou partialité), non celui des Juifs seulement, mais celui de tous les peuples, de toutes les nations et de toutes les langues, et que nul mortel ne se peut excuser de l'ignorance de notre sainte langue. C'est elle que j'ai appelée, dans nos Aphorismes aux Parisiens, la Kabbale véritable, ou de réalité, tandis que j'appelle l'autre vulgaire, ou de paroles seulement ou grammaire Kabbalistique, qui s'appuie sur toutes les lettres que peut écrire l'homme dans tous les alphabets connus. Cette Kabbale réelle, qui nous est née avec la loi de la Création (comme saint Paul l'indique) est aussi plus divine que la grammaire, puisque c'est elle qui est la très fidèle explicatrice de ces arts très nouveaux et profondément abstrus, comme d'autres pourront, d'ailleurs, l'éprouver par notre exemple. Je sais bien (ô Roi) que tu ne craindras pas, bien que ce soit en ta Royale présence, que j'ose proposer cette parabole magique, Notre Monade hiéroglyphique possède, cachée dans le centre du centre, un certain corps terrestre que la divine puissance par laquelle il doit agir, instruit elle-même, sans paroles, et auquel, dès qu'il aura agi, devra être jointe (par une alliance perpétuelle) l'influence gonétique (ou génératrice), lunaire et solaire bien qu'auparavant, au ciel ou ailleurs, elles fussent complètement séparées de ce même corps. Cette union (avec l'approbation de Dieu) étant consommée (celle que j'ai traduite aux Parisiens par της γαµης γαιαν, c'est-à-dire la terre au mariage ou le signe terrestre de l'union influentale) sur sa terre native, celle-ci ne peut être nourrie ou arrosée au delà de la quatrième, grande, complète et vraiment métaphysique révolution; et cette progression étant achevée, celui qui l'aura entretenue disparaîtra d'abord lui-même dans la Métamorphose, et ne se manifestera que très rarement ensuite aux yeux des mortels. Ceci, ô Roi excellent, est la véritable et tant de fois célébrée (et sans crime) Invisibilité des Mages, qui (comme l'avoueront tous les mages futurs), est attachée aux théories de notre Monade. Le Médecin très expert pourra très facilement, au moyen de ces mêmes théories, se conformer à la volonté mystique d'Hippocrate, Car il saura ce qu'il faut et ce à quoi il faut ajouter et retrancher s'il veut avouer dorénavant volontiers que son art et la médecine elle-même sont contenus sous la formule extrêmement concise de notre monade. Le Lapidaire (Beryllisticus) Peut très exactement voir ici, dans une lamelle cristalline, toutes choses qui se trouvent soit sur terre, soit dans l'eau, sous le ciel de la Lune; et dans l'escarboucle ou pierre Adam' (íãà) il explorera toute région aérienne et ignée. Et si le vingt et unième théorème de notre Monade hiéroglyphique donne satisfaction au Voarchadumique, il lui indiquera de considérer attentivement Voarh Beth Adumoth et il avouera qu'il ne lui sera pas besoin, pour devenir philosophe d'aller voyager aux Indes ou aux Amériques.

Enfin, quoique nous ayons écrit ailleurs aux Parisiens sur le genre suprême (adeptivum) (c'est- à-dire sur tout ce que l'art et vingt années des plus grands travaux d'Hermès ont pu donner, promettre et obtenir de plus parfait et sur ce qui appartient à sa Monade (le tout éclairé par une démonstration anagogique, nous assurons fermement à Votre Majesté Royale que tout ceci, par l'œuvre analogique de notre Monade Hiéroglyphique, est exprimé d'une manière si

Page 9: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

précise que nul autre exemple plus conforme à la vérité ne peut être proposé au genre humain. Ce que l'on doit traduire en soi de deux manières, savoir: absorber l'œuvre dignifiée elle- même, puis imiter la dignification de l'œuvre.

Maintenant tu m'accorderas, ô Roi Maximilien, que j'ai assez parlé (et je crains même, si le vulgaire des hommes entend toutes ces choses, que ce soit plus qu'assez) de la rareté de ce mien présent théorétique (par l'insigne honneur du triple diadème), et que sa bonté a été définie jusqu'à ses dernières limites. Qu'il soit donc suffisant (ô ornement singulier de tous les royaumes) que, tandis que nous avons démontré soigneusement combien notre présent est rare, nul cependant ne se soit trouvé (bien que vraiment médisant par le dérèglement de la langue) qui ait pu faire murmurer l'oiseau Æsopique. Mais tous les modestes et sapients philosophes avoueront qu'il est tellement supérieur, qu'il montre clairement l'indignité de la calomnie de celui-ci, et qu'ils ne dédaigneront pas d'accorder avec moi louanges et honneur à ce Phœnix, des ailes de la seule miséricorde duquel nous avons extrait avec crainte et amour ces très rares plumes théorétiques, destinées à couvrir notre nudité qui nous vient d'Adam, afin que, par elles, nous résistions plus vigoureusement à certains froids très âpres de notre ignorance, et que, très attachés à la pudique Vérité, nous voilions la turpitude de l'erreur aux yeux de ceux qui s'adonnent à la philosophie, Et bien que nous ne nous appuyions ici sur aucune autorité humaine, si cependant quelque notable parole ou écrit de quelque ancien philosophe pouvait être favorablement expliqué par notre lumière, nous ne refuserions pas de le présenter amicalement à notre postérité. Comme dans certains mystères d'Hermès, d'Ostanès, de Pythagore, de Démocrite et d'Anaxagoras, que nous condescendons à approuver par nos démonstrations hiéroglyphiques, sans agir comme ceux qui, au contraire, leur mendient un témoignage. Et tant d'excellence est jointe à tant de rareté que nous protestons que rien n'a été placé par nous en quelque endroit que ce soit de ce livre, ni ouvertement ni secrètement, qui ne soit pas honnête, sincère, conforme à la dignité humaine, et très utile à l'étude véritable de la religion et de la piété très parfaite, Et comme nul, certainement, ne peut marcher en ligne droite parmi de si ardus mystères, hormis celui qui possède toute leur parfaite amplitude, ainsi nul ne montrera plus promptement sa puérilité, sa malice ou son arrogance que celui qui osera condamner comme impie ou rejeter comme frivole quelque chose de celles que nous avons confiées à votre sapience. Qui peut être pris à témoin de ceci, puisque le souverain Roi des rois Omnipotent n'a fait nul plus puissant en autorité, plus expert en pratique de toutes choses, plus perspicace dans le jugement, que le Roi Maximilien? Votre auguste Majesté sera donc envers moi ce qu'elle est envers tous les autres; c'est-à-dire que toutes ces présentes théories lui ayant été prouvées et étant considérées par elle comme définitivement fixées, non seulement elle clora ainsi la bouche de beaucoup de grammaticastres de peu de valeur, mais elle relèvera même les âmes de beaucoup de chercheurs de philosophie, soit déjà abattus par l'incertitude proclamée de si grands mystères, soit craignant, à cause de la rareté des choses, les jugements superbes des ignorants qui ont coutume de condamner les bonnes études tout comme les mauvaises (au hasard, sans discernement, à cause de la seule similitude du nom). Puisque, par suite de la perte extrêmement déplorable des meilleurs livres, on peut constater très évidemment que les uns et

Page 10: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

les autres de ces hommes ont souvent porté, à diverses époques, beaucoup de détriment à la République chrétienne; c'est certainement par un génie apte à comprendre et à expliquer de si grandes choses, bien qu'elles l'effraient tout d'abord, et par cette étude des mystères, étude universelle, aussi noble que divine, et condamnée grossièrement et vaniteusement par les jugements des ignorants, qu'elle fera certainement bientôt des progrès non médiocres. Mais ce n'est pas ici le lieu de comparer à chacune des sciences véritables, leurs émules, c'est-à-dire les sciences fausses, oisives, odieuses, incommodes et inutiles à la société des hommes, qui seules, et par cette même raison qu'elles sont vulgaires, captivent et circonviennent les hommes; nous reconnaissons qu'elles doivent être repoussées et condamnées, non seulement par le jugement du vulgaire, mais par celui du sapientissime; et nous conseillons qu'il en soit fait très soigneusement ainsi. Mais comment ceux qui, ne connaissant ni l'existence, ni le lieu et la qualité des premières, substantielles vraiment, et qui ne sont que les ombres ténuissimes de celles-ci, osent-ils et peuvent-ils avec quelque apparence de raison, condamner les études non vulgaires des hommes non vulgaires? Que justice soit faite. Qu'il soit attribué à chacun ce qu'il mérite; à ces vulgaires demi-savants qui, non seulement recherchent les ombres des grandes sciences, mais qui falsifient même et adultèrent scélératissimement celles-ci, nous attribuons les folies et toute l'impiété des erreurs; et au contraire, il me semble (ô Roi), non seulement inhumain, mais injuste et presque impie, ou d'outrager (à cause de la calomnie sans valeur du vulgaire) ceux qui sont avancés dans les bonnes et solides études, et qui sont aussi illustres par leurs bonnes mœurs que glorieux par leur intégrité, ou d'exciter la haine contre leur nom et leurs études, ou d'attenter à leur vie.

Car de même que, partout, toutes les ombres, de quelques corps que ce soit, ont des limites communes avec ces mêmes corps (ce qui est très connu des mathématiciens), de même ici, les Sapients (Sophi), pour parler et pour écrire, profèrent des phrases communes à la fois à ces mêmes corps véritables et aux ombres de ceux-ci. Et là où les singes ignorants, téméraires et présomptueux ne s'emparent que des ombres seules, nues et vides, les philosophes, plus sapients, goûtent le fruit très agréable et la solide doctrine des corps eux-mêmes. Et ainsi vraiment nous voyons qu'il adviendra que ce qu'ils croyaient posséder (et qui n'était qu'ombre), leur sera très justement arraché des mains, comme non solide ni sincère; tandis qu'à ceux qui étudient les corps, toute cognition et compréhension honnête et légitime des ombres leur sera en même temps acquise. It convient donc (ô Roi) de choisir avec rectitude entre l'Ombre et le Corps et de distinguer les limites, les qualités et les usages de l'un et de l'autre. Ceci est le glaive royal et impérial de la Justice, qui trouve ici, comme en beaucoup d'autres circonstances, l'occasion d'exercer son office divin. Et cependant, par un certain art très parfait, les Sapients eux-mêmes (Sophi) introduisent très volontiers quelques-unes de ces figures trompeuses (umbratiles) dans les détours sinueux de ces mêmes corps, de peur que les ânes, se ruant grossièrement dans les jardins des Hespérides, ne viennent dévorer les fruits (lactucæ) électissimes, tandis que les chardons leur suffisent.

Tu me pardonneras, ô Roi, de taxer le monde d'injustice (de l'autorité du Christ). Ce n'est pas que je veuille ici, en aucune manière, énumérer les ornements si célèbres de ta sapience; ce n'en est ni le lieu ni le temps, et ce serait même tout à fait superflu. Je m'arrête donc ici. J'offre donc très humblement à Votre Sérénissime Majesté ce mien enfant (Londonien par sa conception, Anversois par sa naissance) de la Monade Hiéroglyphique; en vous priant de toutes mes forces de ne pas dédaigner d'en devenir maintenant le parrain, afin qu'il puisse vraiment ensuite, lorsqu'il sera plus grand en âge et plus recommandable par son autorité, être continuellement gardé en votre présence. Je veux ensuite, ô clémentissime Roi, qu'il soit ensuite considéré comme vous appartenant, puisque, m'ayant considéré vous-même pendant toute la parturition d'un regard très favorable, vous l'avez rendu présent à mes yeux de telle sorte que le travail de la publication de cette édition est devenu pour moi facile et rapide. Car moi qui l'avais porté en gestation en mon esprit d'abord pendant sept années consécutives, par votre incroyable puissance magnétique après un si long intervalle, je l'ai enfanté avec la plus grande placidité en ce monde inférieur, dans l'espace de douze jours seulement. Qu'il soit propice et favorable, tant à votre Auguste Celsitude qu'à mes très ardentes études de la

Page 11: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

sincérissime Vérité, c'est ce que je prie de nous accorder cette sacro-sainte Trinité, qui, fondée avant tous les siècles, vit et règne sempiternelle dans l'omnipotence de la Monade ineffable; et à qui seule toute espèce de louange, honneur, vertu et gloire soit, par toute créature, à jamais proclamée et chantée. Amen.

Anvers, année 1564, 29 janvier.

Page 12: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 13: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 14: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 15: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 16: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 17: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 18: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

nous proposons d'examiner avec soin ce qui va suivre, sur la Croix Æquilatère (qui est la vingt et unième lettre de l'alphabet latin). Si, par le point commun de section et les angles opposés par le sommet de la Croix Rectiligne, Rectangulée et Æquilatère, on suppose une droite la traversant de part en part, de chaque côté de la ligne ainsi traversante, se trouvent formées deux parties de la Croix, parfaitement également et semblables. Et la figure de celles- ci est semblable à cette lettre des Latins qui est regardée comme la cinquième des voyelles et qui était très usitée par les très anciens Philosophes Latins pour représenter le nombre cinq (13). Ce que je conçois n'avoir pas été fait par eux hors de propos, puisqu'elle est l'exacte moitié de notre Dénaire. De ces parties de la figure ainsi doublée (par cette division hypothétique de la Croix) qui en provient, nous sommes conduits par la raison qu'elles représentent chacune le Quinaire (bien que l'une soit droite, l'autre renversée) à imiter ici la multiplication carrée des Racines carrées. (ce qui advient ici merveilleusement dans le nombre circulaire (14), c'est-à-dire le Quinaire); d'où le nombre vingt-cinq se trouve, en effet, produit (puisque cette lettre est la vingtième de l'alphabet (15) et la cinquième des voyelles). Nous considérerons maintenant un autre aspect de cette même Croix Æquilatère; c'est le suivant, qui est semblable à la position de notre Croix Monadique. Nous supposons qu'une semblable division de la Croix en deux parties, est faite ici (comme plus haut).

Alors se montre la figure géminée d'une autre lettre de l'Alphabet Latin: l'une droite, l'autre renversée et opposée; cette lettre est usitée (d'après la très ancienne coutume des Latins) pour représenter le nombre cinquante. De là me semble qu'il faut d'abord établir ceci: de ce que ce signe du Quinaire est essentiellement tiré de notre Dénaire de la Croix, mais que celle-ci est placée au sommet de tous les mystères, il s'ensuit que cette CROIX est le signe hiéroglyphique parachevé. D'ou, renfermant dans sa force quinaire la puissance du dénaire, elle s'éjouit du nombre cinquante comme de sa propre production (16). O mon DIEU, combien profonds sont ces mystères! et le nom EL donné à cette lettre! Et même, pour cette raison, nous voyons qu'elle se rapporte à la vertu dénaire de la Croix, puisque, à partir de la première lettre de l'Alphabet, elle marque ce même dénaire de la Croix, et qu'elle se trouve également au dixième rang, en partant de la dernière (17). Et puis que nous montrons qu'il y a dans la Croix deux parties intégrales semblables à celle-ci (en considérant maintenant leur seule vertu numérale), il est très clair que le nombre centenaire en est produit. Et si, par la loi des carrés, ces deux parties supportent une multiplication mutuelle, elles nous donnent comme produit deux mille cinq cents; et ce carré, comparé au carré du premier nombre circulaire et appliqué à lui, présente encore une différence d'un centenaire (18), de sorte que la Croix elle- même, s'expliquant suivant la puissance de son dénaire, est reconnue être une centurie; et cependant, puisque tout ceci n'est que dans une seule et même figure de la Croix; elle se trouve représenter aussi l'Unité. Ici donc, par ces théories de la Croix (les plus dignes de toutes), nous sommes déjà induits à nombrer et progresser de cette manière: Un, dix, cent. Et c'est ainsi que la proportion dénaire de la Croix se présente à nous.

THÉORÈME XVII

Comme il est évident, d'après le dixième Théorème, on peut considérer quatre angles droits, en notre Croix, à chacun desquels le précédent Théorème nous apprend à attribuer la signification du quinaire, suivant une première manière de les placer; et en leur donnant une autre position, le même théorème admet qu'ils deviennent les signes hiéroglyphiques du

Page 19: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 20: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 21: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

THÉORÈME XIX Que le Soleil et la Lune, beaucoup plus que toutes les autres Planètes, déversent leurs forces corporelles dans tous les corps inférieurs élémentés, c'est ce que démontre, en effet, l'Analyse Pyronomique de toutes les choses qui ont un corps, puis que celles-ci laissent échapper (dans cette analyse) l'humeur aqueuse de la Lune, et la liqueur ignée du Soleil par lesquelles se sustente toute la corporéité terrestre des choses mortelles.

THÉORÈME XX

Bien que nous ayons suffisamment démontré ci-dessus par une bonne raison hiéroglyphique que les Eléments sont représentes par les lignes droites, cependant nous donnerons une spéculation très exacte du point, qui est comme le centre de notre croix. Celui-ci ne peut en aucune manière être absent de notre Ternaire. Mais si quelqu'un, ignorant de la matière divine, soutenait que, dans cette position de notre binaire, il peut être absent, qu'il suppose donc un instant qu'il soit absent. Ce qui resterait alors ne serait pas notre Binaire; mais le Quaternaire paraîtra par le retranchement de ce point et la discontinuation de l'unité des lignes. Or, notre adversaire a supposé avec nous que c'était le Binaire qui nous restait; le Binaire et le Quaternaire seraient donc une seule chose, suivant la même considération. Ce qui, assez manifestement, est impossible. Donc ce point doit, de toute nécessité, être présent, puisque avec le binaire il constitue notre ternaire; et rien ne peut être substitué à sa place. Cependant il ne fait pas partie de la propriété hypostatique de ce Binaire et n'en est nullement une partie intégrante.

On démontre ainsi qu'il n'en fait pas partie. Toutes les parties d'une ligne sont des lignes. Or, celui-ci est un point, ce que confirme l'hypothèse. Donc il ne forme pas une partie de ce Binaire et encore moins fait-il partie de la propriété hypostatique de ce Binaire. Ensuite, il faut remarquer par-dessus tout qu'il possède lui-même son hypostase propre, et qu'il n'est nullement contenu dans les étendues linéaires de notre Binaire. Mais puisqu'on voit ainsi qu'il est commun à l'une et à l'autre (de ces étendues), il est censé recevoir une certaine image secrète de ce Binaire. D'où nous démontrons ici le Quaternaire se reposant (quiescens) dans le Ternaire. Pardonne-moi, ô mon Dieu! si j'ai péché envers ta Majesté en révélant un si grand mystère; des écrits livrés à tous! Mais j'espère que ceux-là seuls qui sont dignes le comprendront vraiment! Continuons donc maintenant à traiter de ce quaternaire de notre Croix que nous avons indiqué. Recherchons donc ensuite si ce point peut être éloigné de l'endroit où il est représenté. Or, les Mathématiques nous enseignent qu'il peut être facilement déplacé. Car non seulement lorsqu'il est séparé, ce qui reste est notre quaternaire, mais il deviendra beaucoup plus clair et distinct aux yeux de tous. Ce n'est pas une partie de sa proportion substantielle, mais seulement le point superflu de confusion qui est rejeté et éloigné. O Omnipotente Majesté Divine, combien nous sommes contraints, nous, mortels, de confesser quelle grande sapience et quelle ineffable infinité de mystères réside dans la loi que tu as disposée, par tous ses points et ses lettres, si les plus grands secrets et arcanes terrestres peuvent, par la multiple révélation de ce point unique, placé et examiné par moi (et dans ta lumière) être expliqués et démontrés très fidèlement! De ce point qui n'est, certes, nullement superflu dans le ternaire divin, mais de ce point qui, par contre, considéré dans le règne des quatre éléments, est ténébreux alors, corruptible et bourbeux. O trois et quatre fois heureux ceux qui peuvent atteindre ce point (presque copulatif) du ternaire, et rejeter et éloigner celui, sombre et superflu, du quaternaire ou du Principe des ténèbres. Ainsi nous parviendrons aux ornements des vêtements blancs, éclatants comme la neige, ô Maximilien! que Dieu (par cette mystagogie) rende enfin le plus puissant de tous (ou quelque autre de la maison d'Autriche, tandis que moi, je me reposerai dans le Christ), afin de faire régner l'honneur de son nom redoutable dans ces ténèbres abominables et même intolérables (du point superflu sur la

Page 22: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 23: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 24: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

même B, accompagné de ses éléments. Et même ce que nous ajoutons sur la nature du Bélier doit exactement convenir a celui-ci; puisqu'il porte (B) cette figure (bien que renversée) à son sommet, et qu'elle est ajoutée à ce même B qui est la figure mystique des Eléments.

Puisque nous voyons par cette Anatomie que, du corps unique de notre Monade (ainsi séparé par notre art), ce nouveau ternaire se trouve formé, nous ne pouvons douter, pour cette raison, que les membres qui le composent ne renferment et admettent entre eux, et comme de leur plein gré, une sympathie et une union monadique très absolue. Ainsi, dans ces membres se trouve une force magnétique active.

Enfin j'ai trouvé bon de faire remarquer ici (par manière de récréation) que ce même B nous présente très clairement autant de lettres rustiques et informes qu'il porte de points visibles en haut, au sommet et comme à son front, et ces lettres sont ainsi:

au nombre de trois, ou autrement au nombre de six (ou sommairement trois fois trois), et qui sont très grossières et informes, peu stables et inconstantes, faites de telle sorte qu'elles semblent formées d'un ou plusieurs demi-cercles. Mais le moyen de former ces lettres d'une façon plus stable et plus ferme est dans les mains des littérateurs experts. J'ai eu ici devant les yeux une infinité de mystères; mais j'ai voulu, par ce jeu, interrompre cette théorie. Je ne comprends cependant pas les efforts de certains qui s'élèvent contre moi, bien que (notre Monade étant restituée en sa première situation mystique et chacun de ses membres étant ordonné avec art) je les avertisse et les exhorte au moins une fois de retrouver avec soin maintenant quel fut ce Feu du Bélier (Ignis Aretinus) de la Triplicité première. Qu'est-ce que notre feu æquinoxial? Qui fut cause que le Soleil pouvait être exalté au-dessus de son grade vulgaire? Et beaucoup d'autres choses plus excellentes qui devront être étudiées par d'heureuses et sapientissimes méditations. Mais, nous hâtant maintenant de passer à autre chose, nous avons voulu uniquement indiquer du doigt, non seulement amicalement, mais très fidèlement, le chemin qui conduit à d'autres secrets (sur lesquels il convient d'insister) en passant cependant sous silence (comme nous l'avons dit) une infinité remarquable d'autres mystères.

THÉORÈME XXII

On comprendra facilement que les mystères de notre monade ne soient pas encore épuisés, si j'offre ici à contempler à votre Sérénité Royale les vases de l'Art Sacré (ceux-ci vraiment et complètement kabbalistiques), habilement tirés de l'officine de cette même Monade et qui ne doivent être révélés qu'aux seuls initiés. Donc, tous les liens qui réunissaient les diverses parties de notre Monade étant savamment rompus, nous donnerons à chacune d'elles (pour les distinguer) une lettre spéciale, comme on le voit ci-contre.

Page 25: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 26: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

dissolution (36) offrira aux débutants un spécimen primordial et très bref de notre œuvre; en attendant qu'une voie plus subtile et plus habile de préparer cet œuvre vienne se révéler à eux. Mais dans λ, le vase de verre (dans l'exercice de sa fonction particulière), tout air, ou vent extérieur apportera un grand dommage.

Corollaire. ω est l'homme agréable à voir paraître en tout temps (omnium horarum homo). Qui donc déjà ne peut pressentir les fruits suavissimes et très salutaires de la science sacrée, qui naissent (dis-je), du mystère de ces deux lettres seulement? Quelques-uns desquels nous tirerons (de notre jardin des Hespérides) et nous ferons voir d'un peu plus près comme dans un miroir; et l'on constatera qu'ils ne sont formés d'autre chose que de notre Monade. Car la ligne droite, qui apparaît dans Alpha est homologue de celle qui, dans cette séparation de l'anatomie finale de notre Croix, est déjà désigné par la lettre M. On peut découvrir ainsi d'où proviennent les autres. (Voir le tableau schématique ci-contre.)

α Etre existant avant les éléments

Adam mortel mâle et femelle

Se mortifiant

Enveloppé d'ombre

Né dans l'étable

+

Économie élémentaire

Consommation de la généalogie élémentaire

Croix

Croix

Offert en Holocauste sur la Croix

ω Etre existant après les éléments

ADAM IMMORTEL

Se revivifiant

Entièrement manifesté

Roi des Rois en tous lieux

Conçu par son influence propre

Semence de puissance

Création de la Matière

Mariage terrestre

Principe

α Supplicié et enseveli

äåäé Vertu dénaire

Dépuration élémentale

Martyre de la Croix

Milieu

+ Ressuscitant par sa vertu propre

Triomphe de la gloire

Transfor- mation

Mariage divin

Fin

ω

Par ces quelques paroles, je sais que je donne non seulement des principes, mais des démonstrations à ceux au dedans desquels vit et se fortifie la vigueur ignée et l'origine céleste, afin qu'ils prêtent désormais l'oreille au grand Démocrite facilement: c'est un dogme non mythique, mais mystique et secret, selon lui, que le remède de l'âme et libérateur de toute souffrance a été préparé à ceux qui veulent (βουλοµενοιζ), et, comme il l'a enseigné, qu'il est recherché à la voix du Créateur de l'Univers, afin que l'homme inspiré de Dieu et engendré divinement apprenne au moyen de la disquisition parfaite et des langages mystiques.

Page 27: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 28: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

élève une perpendiculaire s'étendant dans l'un et l'autre sens, suffisamment loin (à l'infini, comme ont coutume de dire les géomètres, et avec raison, tournant ainsi la difficulté), que l'on admettra être DAE. Puis, en AR, on prend un point où l'on voudra, soit B, et l'on obtiendra une première distance AB (qui sera comme la commune mesure de notre œuvre). On prend le triple de celle-ci, et on le porte de A vers C, soit AC; puis on porte deux fois la distance AB en AE, puis en AD, de telle sorte que toute la distance DE soit le quadruple de AB; alors nous avons formé notre Croix élémentale, c'est-à-dire par le quaternaire des lignes AB, AC, AD et AE. Maintenant, sur la ligne BK on porte une distance égale à AD et l'on obtient BI. Du point I comme centre, et avec IB comme rayon, l'on décrit un cercle BR, qui coupe la droite AK au point R; et du point R vers K, on porte sur la droite une longueur égale à AB, soit RK, et du point K on tire une ligne droite, de suffisante longueur, formant un angle droit de chaque côté de la droite AK, et qui sera PFK. De ce même point K, prenons dans la direction F une distance égale à AD, soit KF, et par le point K comme centre, et avec KF comme rayon, on décrit un demi-cercle FLP, de telle sorte que FKP en soit le diamètre. Enfin au point C, on élève sur cette même ligne AC une perpendiculaire suffisamment étendue dans les deux sens, soit OCQ; ensuite, sur la ligne CO, nous portons du point C la distance AB, soit CM, et de M comme centre avec MC comme rayon, nous décrivons un demi-cercle CHO, dont le diamètre est CMO. Et de même, sur CQ, du point C, nous portons encore une distance égale à AB, soit CN; et du centre N, avec NC comme rayon, nous traçons le demi-cercle CGQ, dont CNQ est le diamètre. Nous affirmons, dès lors, que toutes les symétries demandées se trouvent expliquées et décrites dans notre Monade.

Il est bon d'avertir ici celui qui connaît les lois de la mécanique, que toute la ligne CK est composée de neuf parties, dont l'une est notre fondamentale, ce qui, par une autre voie, peut contribuer à porter notre œuvre à la perfection; ensuite que tous les diamètres et semi- diamètres doivent être désignés ici par des lignes supposées (obscurae) (comme disent les géomètres); qu'il ne faut laisser aucun centre visible, excepté le centre solaire qui est ici marqué par la lettre I, et qu'il n'y faut ajouter aucune lettre; cependant l'adepte de la Mécanique peut ajouter, en guise d'ornement, à la périphérie solaire (en vertu d'une certaine nécessité mystique qui; pour cette raison n'a pas encore été considérée par nous) une surface latérale annulaire (circonscrite par une ligne parallèle à la première). La distance de ces parallèles peut être fixée au quart ou au cinquième environ de la distance AB. Il peut aussi donner à la périphérie lunaire la forme sous laquelle cette planète apparaît dans le ciel aussitôt après sa conjonction avec le soleil, c'est-à-dire sous la forme corniculée, ce qu'il obtiendra si, du point K, dans la direction de R, il porte cette distance (dont nous venons de parler) du quart ou du cinquième de la ligne AB, et si, du point ainsi obtenu, comme centre, il trace avec le même rayon lunaire la seconde partie de la périphérie qui viendra aboutir, par un contact extrêmement ténu, aux deux extrémités du premier demi-cercle. La même opération peut être également répétée aux points M et N, en élevant des perpendiculaires par chacun de ces points, sur lesquelles on portera la sixième partie de AB ou un peu moins; d'où, comme centre, ou décrira extérieurement avec les deux premiers rayons MC et NC deux autres demi- cercles.

Enfin des parallèles peuvent être tracées de chaque côté des deux lignes de notre croix, distantes chacune des lignes du milieu de la huitième ou de la dixième partie de AB, de telle sorte que notre croix soit, de cette manière, formée comme par quatre superficies linéaires dont la largeur est la quatrième ou la cinquième partie de cette même droite AB.

Page 29: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

DU QUATERNAIRE PYTHAGORIQUE

Page 30: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée

DU QUATERNAIRE ARTIFICIEL

Page 31: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 32: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 33: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée
Page 34: La MONADE Hiéroglyphiquebnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf · 2014. 3. 24. · GRILLOT DE GIVRY PARIS BIBLIOTHÈQUE CHACORNAC II, QUAI SAINT-MICHEL, II MCMXXV . La Monas Hieroglyphica, composée