LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond...

18
1 Ecole de Gestion et de Commerce de la Martinique LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE CYCLE Mémoire de fin de cycle Soutenu par M. Robert CANDIDAT Directeur de mémoire : Monsieur Jean SERIEN Professeur de Méthodologie Année 2015-2016

Transcript of LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond...

Page 1: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

1

Ecole de Gestion et de Commerce de la Martinique

LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE

FIN DE CYCLE

Mémoire de fin de cycle

Soutenu par M. Robert CANDIDAT

Directeur de mémoire : Monsieur Jean SERIEN

Professeur de Méthodologie

Année 2015-2016

Page 2: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

2

Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir

un thème de recherche en répondant à une problématique

Champ : L’économie insulaire.

Thème : Comment l’entreprise X a réussi à surmonter ses handicaps liés à l’insularité ?

L'intérêt d'un tel travail est multiple :

- permettre à l'étudiant d'approcher un domaine précis, avant de se spécialiser à l'occasion d'études

ultérieures;

- mettre en œuvre les connaissances acquises ;

- s'investir dans un projet afin d'acquérir une expérience dans la recherche et la présentation orale d'un

rapport. L'expérience combinée de la rédaction et de la présentation orale est, selon nous, déterminante

pour des futurs décideurs qui seront tôt ou tard amenés à présenter des rapports (écrits et oraux) à un

collège d'auditeurs (enseignants, cadres d'entreprise, élus...) ;

- s'organiser et se mobiliser pendant plusieurs mois afin de porter une (des) solution(s) à une

problématique posée ;

- produire un document donnant à l'étudiant l'occasion de montrer à un employeur éventuel que la

formation suivie à l'Ecole ne s'est pas "limitée à des considérations théoriques éloignées des réalités du

tissu économique". Cette position doit lui permettre de se faire connaître auprès du monde

professionnel (démarches personnelles et individuelles);

- obliger l'étudiant à recourir à des outils qu'il a trop peu l'occasion d'utiliser dans le cadre des

enseignements classiques (consultation de banques de données, lectures de revues ou d'ouvrages,

manipulation des outils informatiques, questionnaires, techniques d'entretien, prises de rendez-vous,

rédaction de courrier, analyses de résultats, présentation de rapport d'étude...).

Mais réaliser un "bon" mémoire, comporte pour l'étudiant des exigences qui vont du choix du sujet

jusqu'à la présentation orale du mémoire.

Nous allons tenter de proposer un énoncé aussi exhaustif que possible des contraintes permettant de

tendre vers ce résultat.

Nous essaierons, à chaque fois, de fournir des "pistes" de solution permettant à l'étudiant d'éviter

(autant que possible) les nombreuses embûches auxquelles il risque de se trouver confronté.

Les points abordés sont les suivants :

Le choix d'un thème et d'un sujet de mémoire

Le choix d'un directeur de mémoire

L'élaboration du projet de mémoire

La collecte des données

Le contenu du mémoire

Le suivi de l'avancement des travaux

La rédaction du mémoire

La remise du document

La préparation de la soutenance

La valorisation du mémoire

Page 3: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

3

Le choix d'un thème et d'un sujet de mémoire

Plusieurs possibilités existent en matière de choix de sujet :

- L'étudiant peut avoir un projet qu'il souhaiterait développer et qu'il soumet à un directeur

éventuel de mémoire. Dans ce cas, quelques préalables doivent être remplis : il convient de sélectionner trois ou quatre idées,

d'en préciser les contours, d'en jauger les tenants et les aboutissants, l'intérêt et les difficultés. Ces

éléments vont être consignés dans un avant-projet.

Il est primordial que l'étudiant vérifie la qualité de son terrain d'étude et de ses objectifs futurs. Dans

un premier temps, il doit s'assurer que le sujet n'a pas encore fait l'objet de travaux exhaustifs ; ensuite,

il doit vérifier que ce projet n'est pas trop ambitieux eu égard à la quantité de travail qu'il risque d'avoir

durant son année ; il doit enfin se prémunir contre les risques d'une absence totale de références

bibliographiques ou d'un refus des professionnels du domaine qu'il se propose d'étudier, de lui fournir

la moindre information.

Les objectifs futurs de l'étudiant vont aussi conditionner le choix du sujet de mémoire et sa façon de

l'aborder. Trois grandes orientations sont offertes à nos étudiants : poursuivre les études vers une voie

à vocation professionnelle, intégrer immédiatement le monde du travail.

Ces deux orientations devraient conduire l'étudiant à opter pour un sujet axé sur des préoccupations de

terrain. Qu'il s'agisse d'un diagnostic d'entreprise, de l'étude d'un thème touchant au monde

économique telle que la qualité de service dans le secteur touristique ou d'un modèle comportemental

(la notion d'implication appliquée aux achats de vêtements de sport par les adolescents)1, la palette des

choix est très large.

- L'initiative peut venir d'une entreprise ou d'un organisme extérieur à l'Ecole.

Cette hypothèse présente le double intérêt de rapprocher l'activité universitaire des préoccupations de

terrain et d'ouvrir une opportunité d'embauche future à l'étudiant chargé de mission.

Les objectifs du mémoire s'alourdissent de la nécessité de fournir une réponse claire et opératoire à

une question posée.

Quel que soit l'initiateur du sujet, le projet résulte d'une série de discussions entre le directeur de

mémoire, l’entreprise et l'étudiant. Chacun devant y apporter ses souhaits, ses craintes, ses estimations,

ses contacts2...

Mieux vaut passer du temps à réfléchir au contenu du sujet de mémoire plutôt que de s'y lancer très

vite et de constater (trop tard) les limites du projet.

L'étudiant a tout intérêt à proposer au directeur de mémoire les orientations qu'il estime opportunes,

les moyens dont il dispose et les objectifs qu'il pense atteindre, plutôt que d'attendre qu'ils lui soient

fournis "clé en main", avec le risque de dépasser ses capacités (financières, intellectuelles,

temporelles...).

Par exemple, face à un projet tel que "le secteur maraîcher à la Martinique", un enseignant ne peut être

que dubitatif. Ce sujet présente l'inconvénient d'aboutir à un flou intellectuel par manque de

problématique clairement définie. Ce flou risque d'aboutir à un travail descriptif ne présentant qu'un

intérêt limité3.

1 Il est important de souligner que ces thèmes évoqués sont purement indicatifs 2 Le rôle du directeur de mémoire éventuel est de faire ressortir les possibles blocages… l’étudiant ne doit pas y voir une

obstruction systématique de la part de l’enseignant mais un apport fort utile. 3 Il arrive que certains travaux descriptifs présentent un grand intérêt. Ce sont par exemple les recherches destinées à

défricher un champ d'étude vierge ou caractérisé par des relations très complexes. Ce travail de compilation effectué, il est

nécessaire d'envisager d'autres approches du terrain

Page 4: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

4

Dans l'exemple ci-dessus, il aurait été plus opportun de se pencher sur "La démarche de

commercialisation des produits maraîchers à la Martinique : pratiques, limites et propositions".

Un enseignant ne maîtrise pas aussi parfaitement que le souhaiteraient les étudiants, tous les sujets et

domaines proposés. Il ne sert donc à rien d'espérer avoir, dès le premier entretien, fournis par

l’enseignant, les éléments essentiels du mémoire.

C'est la persévérance, l'obstination et le courage de l'étudiant qui donneront les vrais résultats. Même

si parfois un sentiment d'abandon crée une certaine frustration, l'étudiant doit toujours être conscient

que c'est son avenir qu'il joue et non celui de l'enseignant qui est en jeu : il doit donc être la source

principale de proposition.

Le choix d'un directeur de mémoire

Le retentissement qu'aura la personnalité de l'enseignant sur le mémoire, en matière d'orientation

générale, de choix méthodologique est incontestable. Tout aussi remarquable sera l'impact sur le

contenu du travail, du domaine de prédilection de l'enseignant, de son degré de disponibilité, de ses

contacts avec le tissu économique, de son appréciation du monde étudiant et des objectifs attendus par

lui, du mémoire.

Le choix d'un directeur de mémoire est le résultat d'un équilibre entre les avantages et les

inconvénients qu'il pose, mais il doit d’abord être guidé par des considérations pédagogiques : quels

apports peut espérer l'étudiant et quelles chances aura-t-il de valoriser ultérieurement ce travail si tel

ou tel enseignant est retenu ?

Au-delà, l'étudiant doit d’abord prendre conscience qu'il sera amené à travailler pendant plusieurs

mois avec un même individu. L'euphorie du choix du sujet passée, les premières désillusions se font

vite sentir : directeur de mémoire difficile à contacter, projet qui piétine, acteurs du terrain moins

enclins que prévu, problèmes de gestion du temps à consacrer au mémoire et aux cours qui “

s'accumulent ”.

Afin de diminuer ces risques, il convient de choisir le plus tôt possible, le sujet, le directeur de

mémoire et... l’éventuel collaborateur, quitte à jouer les V.R.P. en harcelant (modérément) les

personnes susceptibles de vous permettre de finaliser votre projet de mémoire.

Une certitude : c’est l’étudiant qui a d’abord besoin d’un directeur de mémoire. Il doit donc faire en

sorte que la relation soit empreinte de sérénité, de calme pour qu’elle soit efficace, et éviter toute

confrontation directe qui peut “ jeter une ombre ” sur cette relation. Enfin, mieux vaut exprimer une

inquiétude, plutôt que laisser se dégrader le “climat”.

L'élaboration du projet de mémoire

Comme déjà énoncé, le sujet de mémoire devra être défini en concertation avec l'enseignant

potentiellement directeur de mémoire, en fonction des objectifs de l'étudiant.

Il importe de définir l'objet du mémoire, c'est-à-dire le champ de recherche retenu (par exemple, le

marketing de la distribution). Ensuite l'étudiant doit retenir un thème4 de mémoire, c'est-à-dire un

domaine sur lequel porte la réflexion.

Le projet de mémoire va constituer la mise en correspondance d'un objet et d'un thème de mémoire

sous un angle problématique.

La problématique précise ce à quoi on se propose de s'intéresser et comment on se propose de s'y

intéresser.

C'est à travers l'énoncé de cette problématique que vont apparaître l'intérêt du projet et les ambitions

qui le sous-tendent.

4 Le thème étant synonyme de sujet

Page 5: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

5

Cette problématique a pour ambition de sertir le problème, afin de le maintenir dans des dimensions

raisonnables, à la portée à la fois de l'étudiant et surtout des compétences qu'il est supposé vouloir

exploiter dans sa démarche de résolution de problème.

Les sujets larges sont privilégiés par les étudiants peu expérimentés, par crainte du manque de matière.

Mais le risque est grand de rester au niveau des généralités et de réduire abusivement la richesse et la

complexité d'une réalité.

Les sujets trop étroits présentent l'inconvénient de mal supporter les banalités... Ils n'offrent donc pas

d'échappatoire à celui qui ne pourrait ou ne voudrait l'approfondir.

Soyez rassurés, il est toujours possible d'élargir un sujet trop étroit et de restreindre un sujet trop large.

La principale contrainte, encore une fois, vient de l'information dont il sera possible de disposer pour

traiter efficacement le sujet.

Le projet de mémoire doit être un document faisant le point sur l'ensemble des contacts obtenus avec

le directeur de mémoire pressenti.

C’est la réponse à la question « Qu’avez-vous voulu démontrer ou qu’avez-vous voulu faire ? » que la

problématique doit émerger.

Cette problématique doit directement conduire à une question de problématique. Il s’agira de poser

le problème sous la forme d’une ambition synthétique au bout de laquelle nous aboutirons à des

propositions de solution ou de réponse (préconisations de fin de mémoire).

La question de problématique est remarquable car elle comporte une originalité, appelée "paradoxe"

: généralement, il convient de montrer, dans son énoncé, qu'en dépit d'une réalité, nous nous trouvons

confrontés à une autre tendance. Ainsi, nous nous proposons de résoudre ce paradoxe en développant

d'abord une approche descriptive de la réalité qui ne manquera pas de faire apparaître certaines

contradictions, puis de mettre en place une démarche de résolution de ces contradictions, avant

d'envisager la proposition d'indicateurs nécessaires à la mesure, désormais, du phénomène dans tous

ses aspects.

Il semblerait, qu'à partir de là, les choses seraient plus faciles et qu'il suffirait de développer ses idées...

jusqu'à 60 pages. Hélas non !!!

Quel que soit le phénomène étudié, votre approche n'aura de sens que si vous l'étayez par une étude de

terrain (observation, diagnostic(s), analyse documentaire, étude qualitative, étude quantitative, test de

méthode, description d'une démarche préparatoire ou mise en place des conditions nécessaires au

lancement d'une nouvelle méthode...).

Il s'agit à ce niveau de faire la distinction entre l'approche inductive et l'approche déductive. La

première se ramène à l'observation de faits particuliers, afin d'en déduire une loi plus générale. La

seconde part d'une loi générale et en vérifie la réalité par l'expérimentation et l'observation de faits

particuliers.

De cette dichotomie, on retient l'approche dite "hypothético-déductive" qui consiste à établir des

hypothèses qu'on va se proposer de valider et à partir desquelles nous allons tirer des conclusions de

nature générale.

Les deux exemples illustratifs qui suivent sont de purs exercices d'école...

Page 6: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

6

Exemple d'illustration n° 1

ELEMENTS CONTENU, ILLUSTRATIONS

CHAMP DE RECHERCHE : Le tourisme en Martinique

THEME DE RECHERCHE : La mesure de la performance de la restauration touristique

PROBLEMATIQUE :

Les établissements de restauration rencontrent beaucoup de difficultés à mesurer leur

performance. Peu d’instruments sont adaptés à leurs spécificités.

Il s’agira ainsi de proposer une démarche de mesure de la performance d’un

établissement de restauration en adaptant des outils éprouvés dans d’autres secteurs

d’activité.

QUESTION DE

PROBLEMATIQUE :

Quelles mesures peut-on proposer afin d’évaluer la performance d’un établissement de

restauration ? Le cas du « Foutibon »

HYPOTHESES (3 à 5) 1) La rentabilité est l’indicateur le plus important, car de lui dépend la survie à terme de

l’affaire

2) La liquidité complète étroitement la rentabilité

3) Le dynamisme commercial est une condition essentielle à l’amélioration de la

performance

4) Le système de mesure est plus efficace quand il est analysé de façon chronologique,

que si on l’étudie ponctuellement.

5) Un positionnement clair est une garantie d’une performance commerciale et

financière meilleure.

METHODOLOGIE DE

RECHERCHE :

Il s’agira pour nous de procéder en plusieurs étapes :

1ère étape : Dans cadre de mon stage en responsabilité, le cabinet d’expertise comptable

qui m’accueille doit me permettre de travailler pour son client « Foutibon ».

Le client est d’accord pour ma mission qui doit consister à auditer sa structure et à

proposer des indicateurs de performance, aussi bien commerciale, que financière et

comptable, qu’organisationnelle.

Chaque fin de quinzaine, mon équipe devra présenter au client, sous forme de rapport

écrit et de réunion verbale, un état d’avancement de la mise en place de ces indicateurs.

2ème étape : Après un mois, une étude chronologique des chiffres de « Foutibon » doit

nous permettre de créer un champ de recul suffisamment large pour que nous puissions

envisager une étude chronologique des données passées.

3ème étape : Après m’être consacré aux indicateurs financiers, nous pourrons nous

orienter vers des indicateurs commerciaux.

Il s’agira pour nous de montrer la complémentarité entre les deux approches et de

s’orienter progressivement vers le positionnement afin d’intégrer son rôle dans la

performance de notre entreprise.

4ème étape : Ces trois précédentes étapes doivent nous permettre de créer un tableau de

bord afin d’optimiser le suivi de cette structure.

Cette expérience et la validation des hypothèses de départ doivent nous permettre de

fixer le cadre de la généralisation de nos enseignements tirés de l’entreprise « Foutibon

».

Page 7: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

7

Exemple d'illustration n° 2

Je suis en stage à l'EGC, chargé de réfléchir aux offres de formations futures que pourrait faire l'Ecole

dans les 5 ans à venir.

La motivation de cette étude vient du fait que le prochain déménagement de l'EGC vers le prochain

pôle de formation consulaire de Schœlcher soulève une question stratégique de la cohérence de l'offre

de l'EGC par rapport à l'offre générale de "CCIM-Formation".

J'ai convenu avec la direction de faire une étude documentaire afin de me rendre compte du cursus des

anciens diplômés sur les quinze dernières années, ensuite de recueillir les coordonnées des parents ou

des diplômés sur la même période, afin qu'ils me décrivent leur parcours de formation post-EGC, ainsi

que leur cursus d'activité depuis leur embauche (ou pas).

Il va s'agir pour moi de développer un mémoire autour de ce stage, avec une problématique déclinée

en problème, question de problématique et hypothèses.

Restera ensuite à étayer mon approche par une démarche méthodologique de validation des

hypothèses et ensuite de construction d'une démarche de recommandations.

La problématique :

- le problème : une structure de formation relève d'un système consulaire plus large (la CCIM),

à l'intérieur duquel se trouve "CCIM-Formation", entité dédiée à la formation.

Au sein de cet ensemble, l'EGCM doit produire une offre satisfaisant à la fois son développement

propre, tout en s'intégrant dans un semble plus large (CCIM-Formation). Sachant que l'EGCM a

toujours fonctionné de façon totalement autonome, il s'agit d'intégrer progressivement "CCIM-

Formation" en proposant une offre de formation satisfaisant à la fois les buts de l'EGC, tout en

respectant la nature de l'ensemble qu'elle est amenée à intégrer.

- la question de problématique : après trois décennies de fonctionnement autonome, quelle

démarche d'offre originale de formation l'EGCM doit elle mettre en œuvre, tout en intégrant, de façon

cohérente, la structure CCIM-Formation ?

- les hypothèses : H1 : l'offre future de l'EGCM s'inscrit dans le prolongement direct de

trente ans d'adaptation à son environnement,

H2 : l'EGCM doit conserver son originalité du point de vue de son offre

de formation car elle constitue une complémentarité utile à l'offre globale de CCIM-Formation,

H3 : la légitimité de l'offre de l'EGCM repose sur la reconnaissance de

la population d'anciens diplômés insérés,

H4 : la base d'adaptation de l'offre de l'EGC résulte de la conjonction

des volontés de plusieurs acteurs : le conseil d'administration de l'EGCM, le réseau EGC, la base de

marché potentielle constituée par les lycéens, ainsi que les instances représentatives du monde

entrepreneurial.

La démarche méthodologique de validation des hypothèses

Cette démarche doit être bien comprise. D'abord, l'intérêt de cette démarche est de prémunir les

étudiants contre le risque qu'il y a à vouloir réaliser un mémoire trop "théorique" ou trop "livresque",

sans jamais exprimer leur savoir-faire sur le terrain.

De plus, il faut clairement situer la mission de stage, par rapport au projet de mémoire. En effet, si la

dynamique est parfaite, les deux missions vont utilement se compléter. Malheureusement, il n'est pas

rare que l'étudiant se trouver absorbé par le quotidien de sa mission de stage et oublie les exigences

méthodologiques du stage...

Le résultat est un "mémoire" très proche d'un rapport de stage commercial (niveau deuxième année...),

loin du niveau exigé à un "Bac+3".

Le mémoire demeure "la mémoire de nos compétences" et donc il exige d'aller plus loin que le "rendu

anecdotique" du rapport de stage.

Page 8: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

8

C'est ainsi que la démarche méthodologique du mémoire qui exige une problématique (telle que nous

l'avons vue) et une validation de cette problématique, oblige à une tournure d'esprit et à une approche

intellectuelle qui met ce travail bien au-delà d'un simple rapport de stage.

Ensuite, le travail de terrain, utile, voire essentiel, permet de nourrir les propositions de matériaux

issus du terrain et non plus de propositions péremptoires, reflétant ce que l'auteur du mémoire "croit

savoir", plus que ce qu'il sait.

Enfin, il s'agit là aussi pour l'Ecole, de vérifier que nos étudiants en fin de cycle, maîtrisent une base

fondamentale du commerce : la collecte d'information sur le marché.

Le champ de propositions

Généralement structuré entre la stratégie et l'opérationnel, le champ de propositions ouvre la porte à de

la créativité, encadrée par les informations recueillies sur le terrain, ainsi que par la vision du tuteur de

l'entreprise d'accueil.

La faisabilité doit impérativement être soulignée : ordonnancement, moyens nécessaires, cibles visées,

échéances prévues, limites futures aux projets...

En conclusion

Les orientations ici énoncées sont valables pour n'importe quel cas.

Qu'il s'agisse d'une entreprise privée ou d'une administration publique (voire d'une collectivité), il est

toujours possible d'appréhender la problématique sous cet angle.

L'exemple ci-dessus est totalement hypothétique.

Il appartiendra à chacun d'approcher sa réalité spécifique et surtout de s'entretenir avec son tuteur en

entreprise et surtout son directeur de mémoire pour valider les orientations adoptées et éviter les

dérives trop importantes.

Page 9: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

9

A partir de ce moment, un travail d’approfondissement doit porter sur la

formalisation des contenus de stage et de mémoire.

Formalisation de la problématique de mémoire, en liaison avec le contenu du stage, établissement des

hypothèses et de la méthodologie.

Formalisation de la question de problématique et établissement de la méthodologie de mémoire.

Parmi les axes de réflexion à privilégier, il y a :

- les premières références bibliographiques : si aucune bibliographie n'existe, il vaut mieux changer

de sujet.

Si cette bibliographie est pléthorique, cela signifie que soit, tout a été dit sur le sujet et qu'il n'y a plus

rien à en faire ou presque, soit qu’il faille chercher un positionnement original pour la recherche (c'est-

à-dire trouver un angle d'approche qui soit différent et intéressant).

Si cette information n'est ni nombreuse, ni inexistante, il est bon de présenter une synthèse critique des

principales références (ou de celles qui ont déjà été lues) afin que le directeur de mémoire se rende

compte de l'intérêt futur de la démarche.

Dans le cas où il s'agit d'un travail de terrain, les contacts et les opportunités d'intervention doivent être

clairement énoncés5. Il est très risqué de vouloir entamer une étude de terrain sans garantie sur

"l'ouverture de certaines portes",

- le programme de recherche et le calendrier des étapes : le programme de recherche a pour but de

proposer dans un premier temps les techniques et les méthodes de recherche qui vont a priori être

mises en œuvre.

Deux pièges sont à éviter ici : le premier consiste à faire la liste des techniques qui peuvent

éventuellement servir. Il va en fait s'agir de les ordonner en fonction du problème posé au départ.

Le second piège est de vouloir tout faire : cette ambition est vaine dans la mesure où le temps et les

moyens impartis à chacun ne permettent pas d'attaquer de front tous les aspects d'un problème.

Le choix des techniques doit aussi être un équilibre entre la nécessaire diversité des moyens utilisées

(choix d'échantillon, enquêtes de terrain, diagnostic financier, analyse statistique d'évolutions

constatées....) et l'obligation de "boucler" son mémoire dans les temps et les moyens dont on dispose.

Le calendrier des étapes doit permettre au directeur de recherche de juger des difficultés auxquelles

l'étudiant sera confronté. Dans le suivi des opérations le directeur de mémoire va s'appuyer sur ce

calendrier pour faire le point sur l'état d'avancement des recherches.

L'élaboration du projet de mémoire doit aussi permettre de se rendre compte des exigences

administratives et techniques :

Les exigences administratives sont consignées dans le livret de l'étudiant. Il est très important que

chaque année, l'étudiant lise (ou relise) ce livret.

Il n’appartient pas au directeur de mémoire de se préoccuper de ces modalités administratives

(échéances de remise des mémoires, nombre d’exemplaires, supports numériques nécessaires, temps

d’exposé…) ; ce n'est pas non plus le jour de l'échéance que l'étudiant doit chercher à connaître ces

modalités. Les services administratifs sont plus disponibles dans les "périodes creuses" (en milieu

d'année) qu'à la veille des grandes échéances (rentrée, partiels, examens...).

Les exigences techniques : la règle de base est de "faire avec les moyens du bord". Si l'Ecole

s'adapte peu à peu aux besoins (documentation, informatisation généralisée...), tout ne peut être

immédiatement fourni. Par exemple, un étudiant qui ne dispose pas d'un véhicule ne va pas se

permettre de faire le tour de l'Ile pour interroger l'ensemble des directeurs d'établissements hôteliers. Il

devra soit utiliser une autre technique (téléphone), soit changer d'outil (ou de sujet). 5 L'étudiant doit se méfier des accords de principe et des promesses. Il est donc nécessaire que, suite à un entretien, il en

fasse une synthèse, qu'il l'envoie au responsable contacté afin d'en espérer une réponse écrite

Page 10: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

10

Le fichier (non informatique) peut être un simple classeur (ou une boîte-archive) où seront clairement

distingués vos différents dossiers. Plusieurs fichiers seront certainement nécessaires.

Les dossiers seront classés hiérarchiquement en fonction de l'importance et de l'état d'avancement de

leur traitement. Par exemple, chaque dossier sera composé d'une chemise en plastique, à l'intérieur de

laquelle seront créées des subdivisions composées de chemises cartonnées dans lesquelles on va

trouver des documents rangés dans des sous-chemises en papier.

Chaque porte-document (boîte, chemise, sous-chemise) sera identifié grâce à une étiquette

autocollante décrivant son contenu au crayon-papier (les mises à jour exigeront des effacements

nombreux...) et devront être consultés régulièrement afin de mémoriser leur contenu.

La couleur des différents porte-documents peut avoir son importance5 : rouge (urgent), orange (à faire

rapidement), vert (documents exploités), jaune (rédaction provisoire), blanc (rédaction définitive),

violet (divers, tableaux, graphiques), saumon (rebuts, doubles, documents de faible intérêt), etc...

Ici encore, les renseignements fournis ne sont qu'indicatifs

Une telle organisation, rigoureuse, permet de se préparer à la collecte des données et à la gestion des

documents, et d’éviter les problèmes que pourrait présenter une quête fructueuse.

La collecte des données

La collecte des données s'articule entre la recherche documentaire et la consultation de personnes

compétentes.

a) La recherche documentaire : cette étape est essentielle, quel que soit le type de recherche auquel on

procède. Le travail documentaire aura pour premier objet de recenser l'existence de documents et

travaux déjà réalisés sur le sujet.

Face à la profusion d'informations, il convient de faire un inventaire raisonné, détaillé et critique en les

classant en "principaux", "secondaires" et "accessoires".

Il ne s'agit pas de faire un cumul d’informations se rattachant de près ou de loin à votre sujet (la

conséquence est souvent un mémoire "mille feuilles" présentant une simple accumulation de

documents, sans trame ni analyse...) mais d'en faire une analyse critique (positive et négative) afin de

saisir leur importance à un niveau ou à un autre de votre travail.

Le recensement de ces données est aussi important : la moindre photocopie, le moindre ouvrage devra

être accompagné d'une fiche signalétique qui permettra de connaître sa nature (revue, ouvrage,

encyclopédie, chronique, article journalistique...), son auteur, son titre, son édition, son année de

parution, son lieu de disponibilité (centre de documentation...), son contenu résumé, son intérêt pour le

mémoire...

Aujourd'hui, l'accès à une information plus importante est plus aisé grâce à l'informatique. Ces

investissements ont été effectués dans l'intérêt des étudiants, à eux d'en profiter

L'ordre de recherche de documents est le suivant :

- d'abord les "incontournables",

- ensuite, les écrits qui serviront de points d’appui à votre travail,

- enfin, les documents originaux (souvent les plus récents) afin de garantir le caractère innovant de

votre mémoire.

Pour terminer : il faut savoir mettre un point d’arrêt à la recherche documentaire. Et s’il est frustrant

de ne pouvoir insérer un document important lorsque le travail est effectué, souvenez-vous qu’il est

toujours possible d’inclure cette nouvelle information lors de la soutenance.

Enfin, il est rappelé l’importance d’éviter le plagiat (voir la fin du présent document).

Page 11: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

11

b) La consultation des personnes compétentes (que nous qualifierons d'experts)6 :

Bien avant la recherche documentaire, les contacts avec des personnes compétentes permettent de

juger de l'importance de poursuivre des recherches dans un domaine ainsi que d'estimer les

opportunités professionnelles. Parfois, la personne contactée peut être la clef de la réussite ou de

l'échec du projet de stage et de mémoire (notamment quand celui-ci porte sur un secteur ou une

entreprise en particulier).

Il est important de préparer ce contact, en ne négligeant, ni la prise de rendez-vous, ni l'entretien, ni

l'exploitation des données recueillies :

L'entretien doit respecter des conditions de forme et de fond très importantes : sur la forme, signalons

les exigences de ponctualité, les obligations de tenue (vestimentaires, comportementales...) et la

nécessité de posséder un matériel de collecte d'information adéquat

Sur le fond, il faut clairement se remémorer les raisons du rendez-vous. Il possible de constituer un

guide d'entretien où seront consignés (développés ou non) : les informations de présentation de soi,

de ses études et de ses recherches, les remerciements et l'intérêt des recherches effectuées.

Ensuite, un certain nombre de thèmes en liaison avec le sujet doivent être abordés.

En fin d’entretien, il est nécessaire de faire un bref récapitulatif avec l'interlocuteur afin de vérifier s'il

a été exhaustif.

Après les remerciements, il est souvent intéressant de tester la propension de l’expert à vouloir

collaborer (proposition de collaboration, prêts de documents, offre de contacts...).

Si vous le pouvez, enregistrez l’entretien de façon à saisir toutes les informations importantes (un

expert disponible un instant ne le sera pas forcément plus tard).

Le contenu du mémoire

Il n'existe pas de recette précise de construction et de contenu du mémoire.

Cependant, on peut globalement présenter ce contenu comme suit :

1. PRELIMINAIRES (ou pages de départ)

11. Couverture

12. Page de garde

13. Page de titre

14. Dédicaces ou épigraphes

15. Préface

16. Remerciements

17. Erratum (éventuel)

18. Sommaire (1 page maximum)

2. TEXTE

21. Avant-propos

22. Introduction

23. Corps de texte

24. Conclusion

25. Postface

3. ELEMENTS DE REFERENCE

31. Bibliographie

32. Annexes

4. TABLE DES MATIERES

6 Il est utile de préciser que la citation nominative des experts consultés passe par leur autorisation préalable

Page 12: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

12

Deux remarques préalables s'imposent : un sommaire et une table des matières sont différents, le

premier étant synthétique, présentant seulement la structure générale en une page.

Les chapitres et les parties sont identifiés en toutes lettres (ex : DEUXIEME PARTIE) alors que les

sections et les paragraphes le sont par leur numéro - par exemple, 1) pour les paragraphes et I - pour

les sections).

L'introduction : Attention : l’introduction ne se ramène pas à une stricte liste de “ banalités ”,

souvent favorisée par la méthode de "l'entonnoir").

Elle doit permettre de justifier le choix du thème de recherche, notamment en démontrant son

importance ou son actualité.

Ensuite, elle permet de présenter la façon spécifique dont l'étudiant souhaite traiter les questions qu'il

se pose (problématique et question de problématique).

De là, doivent logiquement découler les grandes lignes du plan de l'étude.

Globalement l'introduction doit représenter environ 5% de l'ensemble du mémoire (2 pages pour un

mémoire de 60 pages).

La conclusion : la conclusion doit théoriquement rassembler les résultats et énoncer de façon

concise un ensemble de propositions, conséquentes à l'analyse et au travail décrit dans le corps du

mémoire.

Il n'est pas interdit d'énoncer les limites et les nuances du mémoire dans la conclusion. L'intérêt n'est

pas de se prémunir contre les critiques, mais d'ouvrir la réflexion (perspectives de développement

futur).

La conclusion devrait couvrir 2 pages environ et doit être soignée. N’oubliez pas que cette partie est la

dernière à être lue !!!

Les transitions : elles sont des charnières entre les parties, chapitres, sections ou paragraphes. Elles

sont destinées à fluidifier la démarche en établissant un lien de cohérence entre les développements.

Les transitions sont importantes et doivent être, elles aussi, particulièrement soignées.

Les annexes : les annexes consignent les informations les plus diverses (graphiques, statistiques,

écrits, reproductions...). Leur but est d'assurer la conservation d'un certain nombre de documents, non

immédiatement utiles (parce que déjà exploités), mais qui seront éventuellement nécessaires en cas

d'approfondissement ou de précision.

En principe, les annexes doivent être clairement dissociées du reste du mémoire et paginées dans une

forme différente (en chiffres romains par exemple).

Elles doivent aussi être classées dans un ordre raisonné : chronologie du texte, regroupées par thème,

etc...

La présentation des références bibliographiques : la bibliographie peut être présentée par auteur,

selon un ordre alphabétique ou suivant un ordre analytique qui peut être le suivant : par thème, par

type de sources (revues, publications, documents de recherche...), par ordre d'apparition dans les

développements.

Quelle que soit la classification choisie, les documents apparaissant à l'intérieur de chaque catégorie

doivent être classés dans l'ordre alphabétique.

Page 13: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

13

Plusieurs présentations existent. En voilà un exemple :

1) Auteurs : NOM(S) Prénom(s)

2) Titre

3) Edition

4) Adresse et date d'édition : lieu d'édition, date de publication

5) Nombre de pages de l'ouvrage ou numéro de pages référencées

6) Collection

Il est utile de signaler ici que toute référence ou source bibliographique devra être rattachée à son

auteur. Le plagiat qui est une pratique dangereuse, consiste en effet à s’approprier les réflexions d’un

auteur.

Le plan du mémoire : le plan constitue la charpente de la construction (intellectuelle ?) qu'est le

mémoire. Il révèle la trame de la recherche.

Il fait appel, à un moment ou à un autre, à une ou plusieurs fonctions suivantes :

- la fonction heuristique qui consiste à faciliter l'analyse et la découverte,

- la fonction d'information qui se propose de présenter efficacement les données ou les idées,

- la fonction d'argumentation qui se ramène à prouver ou réfuter des propositions.

Enfin, la présentation concernant les divisions et subdivisions peut respecter la forme suivante :

1 PREMIERE PARTIE

2 TITRE I

3 Chapitre premier

4 Section 1

5 I -

6 § 1

7 1)

8 A)

9 a)

10

11

12 -

Remarque générale : le plan n'émerge qu'après l'énoncé de la problématique, du projet de mémoire, et

surtout l'analyse des principales informations.

Ce n'est pas le plan qui fait la recherche mais c'est la recherche qui fait le plan.

Trop souvent, en effet, les étudiants confectionnent d'abord un plan qu'ils se proposent ensuite de

"remplir" avec les informations dont ils disposent. Cette démarche conduit au mémoire "mille

feuilles". Il convient plutôt d'articuler le plan en fonction de ce que l'on souhaite montrer, de la

démarche qui a permis de vérifier des hypothèses de départ, ou d'expliciter un mécanisme

économique.

Un travail construit ne se ramène pas à une pluie d'idées sans cohérence intrinsèque.

La surprise est grande quand une note médiocre sanctionne un tel travail. Un sentiment d'injustice

apparaît chez ceux qui croyaient "avoir tout mis". Ces étudiants ignorent alors la nécessité d'un

construit cohérent, d'une démarche ayant pour principal objectif de porter une réponse à la question

posée par la question de problématique.

Les principes de rédaction : les principes de rédaction concernent aussi bien la forme que le fond

du mémoire.

Page 14: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

14

Ces principes sont innombrables. Nous allons tenter d'en proposer un florilège ("best of") dans le

paragraphe suivant consacré à la rédaction du mémoire.

La rédaction du mémoire

Quelques principes de forme :

- Il est utile de signaler que l'orthographe et la grammaire ne doivent souffrir d'aucune

faute, que la pagination et la justification du texte à droite et à gauche sont impératives.

Il faut en permanence avoir à l'esprit que ce mémoire est rédigé pour être lu par d'autres et non par son

seul auteur et qu’il reste dans l’entreprise et dans l’école.

- Les abréviations : M., MM, Mme, Mmes, Mlle, Mlles : monsieur, messieurs, ...

1° : primo

1er, 2e, 3e : premier, deuxième, troisième...

N°, n°, Nos, nos

cf. : à rapprocher de, (confer)

NDLR : note de la rédaction

N.B. (nota bene) : à signaler

P.S. (post scriptum) : écrit après

op. cit. (opere citato) : dans l'ouvrage cité

Ibid. (ibidem) : à l'endroit indiqué dans la rédaction

d° (dito) : de même

idem : pareil

- Les signes de ponctuation : un espace est nécessaire avant et après les doubles ponctuations (;

: ! ?) ; en revanche l'espace n'est nécessaire qu'après les ponctuations simples (, . ).

- Quant aux citations, tableaux, statistiques présentées, leurs sources doivent être systématiquement

fournies, en note de bas de page.

Quelques principes de fond :

Proposons une démarche :

1 - l'ensemble des discussions, des données collectées et traitées doivent permettre une vue plus claire

quant à la problématique à laquelle vous vous êtes attaché(e).

2 - Une première ébauche du plan peut alors être envisagée, suffisamment souple pour qu'elle puisse

être modifiée en fonction des lectures, conseils et analyses ultérieures.

De grands axes de développement doivent constituer la trame du travail.

3 - Au sein de chaque axe devra apparaître la méthodologie de traitement des problèmes retenus ou

des idées forces.

4 - Ce sont les résultats du travail effectué à partir de la méthodologie qui vont permettre la

construction des chapitres et paragraphes à venir.

Enonçons maintenant quelques principes :

- Les travaux doivent s'appuyer sur des données objectives : les sentiments ou idéaux qui apparaissent

inopinément, exposent leur auteur à la désapprobation ou à l'opposition d'un jury potentiellement plus

qualifié… sauf si ces assertions sont justifiées ou résultent d’une analyse construite (même si elle

présente des limites, ce qui est normal).

- L'exercice critique est nécessaire. L'étudiant doit en permanence se demander "pourquoi ?" et

"comment ?". Pourquoi un phénomène observé, par exemple, présente telle orientation et pas un autre.

La reformulation de ce qui a été lu ou entendu sans questionnement est à proscrire. De plus, l'étudiant

doit toujours chercher à étudier l'ensemble des dimensions d'un thème et le questionnement est alors

Page 15: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

15

un mode indispensable.

- L'utilisation d'un langage simple est utile : vouloir impressionner par un langage "élaboré" expose

l'étudiant à des questions pièges.

Si le recours à des termes techniques est nécessaire, mieux vaut citer les références d'origine de ces

termes, plutôt que de se les attribuer (un glossaire n’est pas exclu).

Eviter les phrases trop longues, dénuées de ponctuations. Cela fatigue et énerve le lecteur,

décrédibilisant par là même le contenu de votre travail.

N'obligez pas le(s) lecteur(s) à lire entre les lignes. Les digressions sont à éviter, elles alourdissent en

général les développements

Les précisions les plus importantes seront portées directement dans les développements ; les plus

accessoires seront mises en notes de bas de page (références bibliographiques, arguments

complémentaires, renvois...) ; les plus importantes quantitativement seront portées en annexes (s'il

s'agit d'un graphique ou d'un document d'au moins une page, on peut créer une annexe, s'il s'agit de

définitions brèves et diverses, on peut créer un glossaire des termes techniques) ;

Relisez votre travail quelques heures (jours) après l'avoir rédigé afin de mesurer les difficultés de

compréhension. Faites ensuite relire vos écrits par quelqu’un d’autre qui aura toujours la lucidité du

recul.

- Ayez toujours à l'esprit la nécessité d'une trame à construire : aucune partie, aucun paragraphe,

aucune phrase ne doit apparaître "comme un cheveu sur la soupe" ; il (ou elle) doit résulter d'un

construit logique, avec un objectif final : l'objectif global du mémoire (ce qu'on se propose de

démontrer) qui doit être éclaté en sous-objectifs, qui, agrégés, doivent permettre d'atteindre l'objectif

final.

Par exemple, si on s'intéresse aux problèmes de la commercialisation des produits maraîchers locaux

en Martinique, il faut éviter d'en présenter la liste. Le résultat ne serait qu'un descriptif stérile de

problèmes largement connus. En revanche, si on se penche sur les raisons ayant abouti à la situation

actuelle, il existe plusieurs axes de réflexion à développer : Qui compose actuellement l'activité

maraîchère en Martinique ? Quels sont les liens entre les méthodes de production et de

commercialisation ? Qui sont les parties prenantes dans la commercialisation des produits locaux

(composition, intérêts, activités...) ?

- Le titre final du mémoire sera déterminé à la fin du travail afin d'être en cohérence avec le contenu

du mémoire.

Le suivi de l'avancement des travaux

Il est important de rappeler que la réalisation du mémoire est le fait de l'étudiant.

L’étudiant devra consulter son directeur de mémoire :

- au début, pour qu’il l’aide à cerner la problématique à propos d'un(de) thème(s) qui aura(ont) été

retenu(s). Ensuite, en fonction de ses relations, le directeur de mémoire pourra orienter l'étudiant

vers des spécialistes ou des professionnels7 ;

- après les investigations documentaires et/ou les premiers contacts, afin de l'aider à mieux cerner

sa recherche ;

- régulièrement (fréquence à définir avec le directeur de mémoire) afin de faire le point sur l'état

d'avancement des recherches et éventuellement pour juger de la qualité du plan et des écrits déjà

rédigés ;

- en fin de mémoire afin d'en lire la version finale, avant tirage définitif.

Au-delà, l'étudiant doit voir, à travers le directeur de mémoire, un "superviseur" et non un avocat : si le

travail est critiquable, l'enseignant va le faire savoir.

7 Cette éventualité demeure à l'appréciation exclusive de l'enseignant et ne l'engage nullement...

Page 16: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

16

La remise du document

Rappelons une nouvelle fois que l'étudiant doit se tenir au courant (cf. "Livret de l'étudiant") des dates

et conditions de remise des exemplaires de mémoire. Les contenus (sur la forme comme sur le fond)

doivent être les mêmes pour tous les membres du jury.

Les incidents d'impression et de préparation matérielle de "dernière minute" ne sont pas

considérés comme des cas de force majeur, justifiant un délai supplémentaire.

La préparation de la soutenance

En règle générale, l'étudiant prépare seul sa soutenance. Il est cependant nécessaire de se renseigner au

préalable auprès du directeur de mémoire afin de connaître les modalités de cette soutenance :

La préparation de la soutenance comporte des contraintes de forme et de fond :

sur la forme : l'étudiant est "l'avocat" de son mémoire et il lui appartient de convaincre le

jury de sa qualité.

sur le fond : en règle générale, le contenu de la soutenance ne se réduit pas à un résumé du

mémoire, sachant que les membres du jury l’ont lu.

Il s’agit pour l'étudiant (après avoir énoncé l’intérêt du travail, la problématique, la démarche de

résolution de cette problématique et les résultats auxquels il est parvenu), de développer un axe de son

travail, complémentaire de ses écrits.

Il peut par exemple s’agir d’un complément d’information apporté, suite à des évolutions constatées

entre la fin de la rédaction et la soutenance.

D’autre part, l’étudiant peut souhaiter présenter plus en détail un point central de son travail (les

résultats d’une étude effectuée, par exemple) qu’il estime n’avoir pas suffisamment développé.

Quel que soit le thème exposé, il doit être cohérent avec le travail écrit.

En dehors du cas où c’est le jury qui impose le contenu de la présentation, la démarche de soutenance

suivante peut être proposée (elle n’est absolument pas exclusive) :

- la présentation de 3 minutes du sujet, de son intérêt, de la démarche et des acteurs ayant

permis la réalisation du mémoire, éventuellement les utilisations à venir du travail ;

- le développement du thème de soutenance pendant 10 minutes avec des supports visuels

(powerpoint…) : 3 minutes sur le contenu du mémoire et 7 minutes sur une dimension

complémentaire8 ;

- conclusion de la soutenance exposant les perspectives éventuelles des recherches et

remerciements à ceux grâce auxquels le travail a pu aboutir, en 2 minutes.

Cette soutenance se déroule devant un jury composé d’au moins trois personnes dont deux

enseignants.

8 Comment définir une « dimension complémentaire » ?

Plusieurs situations peuvent s’envisager : la première est le cas où de nouvelles informations apparaissent entre la remise

du mémoire et la soutenance. Dans ce cas, l’étudiant peut choisir de compléter l’information du jury par un apport

nouveau, tenant compte des nouveaux apports.

La seconde situation est celle où l’étudiant estime n’avoir pas suffisamment traité un point, qu’il souhaite approfondir.

La troisième situation (la plus courante en théorie) consiste à chercher à être original par rapport au travail écrit. Pour cela,

il faut que la démarche de soutenance ne se résume pas à un vulgaire résumé du mémoire écrit mais, que l’étudiant

développe un argumentaire qui renforce ses assertions. Sur la forme, il faut que la structure du développement se

différencie de celle du mémoire. Sur le fond, plaider en faveur de son travail revient à aller plus loin que les

développements consignés par écrit.

Attention : Ne cherchez pas à créer un nouveau mémoire ! L’excès en tout nuit ! ce n’est pas parce qu’il faut chercher à

être original lors de votre soutenance, que vous devez vous éloigner fondamentalement du contenu de votre mémoire.

Page 17: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

17

La soutenance ne s’improvise pas. Sa préparation nécessite de nombreuses répétitions.

Lors de ces répétitions, autant de détails que le moment de remise de documents au jury, la qualité et

l’ordre de passage des informations projetés ou la disponibilité et le fonctionnement des supports

visuels (rétro ou vidéoprojecteur) doivent être appréciés.

Enfin, lors de sa préparation, l'étudiant doit anticiper les questions qui risquent de lui être posées.

C'est par ce travail préparatoire que l'étudiant pourra valoriser son mémoire auprès du jury.

L'expérience montre, en effet, qu'une bonne prestation orale est un complément nécessaire à un travail

écrit de bonne tenue.

L'intérêt du mémoire va au-delà du diplôme. Il doit constituer un atout destiné à favoriser l'entrée de

l'étudiant dans une formation ultérieure ou son insertion dans la vie professionnelle.

La valorisation du mémoire

Consacrer une année à un sujet de recherche débouchant sur un mémoire, confère à l'étudiant une

certaine maîtrise de son sujet.

En théorie, ce savoir-faire devrait lui permettre de pousser plus en avant sa formation ou de s'insérer

professionnellement.

Le contenu et la forme de ce document doivent être particulièrement soignés sachant que c'est à partir

de la lecture du mémoire que la décision d'admission ou d'entretien du postulant sera prise.

L'objectif de valorisation doit être fixé bien avant la rédaction du mémoire : dès le choix du sujet,

l'étudiant doit mesurer l'intérêt du thème retenu par rapport à son (ses) orientation(s) future(s).

Cette phase préalable n'est pas évidente pour un étudiant sortant de deuxième année. Elle devient

cependant incontournable, sachant que les erreurs d'orientation sont de plus en plus préjudiciables,

compte tenu des difficultés croissantes d’insertion.

Page 18: LA METHODOLOGIE DE MEMOIRE DE FIN DE … Le mémoire de troisième année est un travail qui répond à la nécessité pour l'étudiant d'approfondir un thème de recherche en répondant

18

LE PLAGIAT

I - Infractions

1.1 Constitue une infraction le fait pour un étudiant de commettre une fraude ou, intentionnellement,

par insouciance ou négligence, tout plagiat ou copiage ainsi que :

toute tentative de commettre ces actes;

toute participation à ces actes;

toute incitation à commettre ces actes;

1.2 Constituent notamment un plagiat, copiage ou fraude :

la substitution de personne lors d’un examen, d’un travail ou d’une activité faisant l’objet d’une

évaluation ;

l’exécution par une autre personne d’un travail ou d’une activité faisant l’objet d’une évaluation,

d’un rapport de stage, d’un travail dirigé, d’un mémoire ;

l’utilisation totale ou partielle, littérale ou déguisée, d’un texte d’autrui en le faisant passer pour

sien ou sans indication de référence à l’occasion d’un examen, d’un travail ou d’une activité faisant

l’objet d’une évaluation, d’un rapport de stage, d’un travail dirigé, d’un mémoire ;

l’obtention, par vol, manœuvre ou corruption ou par tout autre moyen illicite, de questions ou de

réponses d’examen ou de tout autre document non autorisé ;

la sollicitation, l’offre ou l’échange d’information pendant un examen ;

la modification de résultats d’une évaluation ou de tout document en faisant partie ;

la possession ou l’utilisation pendant un examen de tout document, matériel ou équipement non

autorisé y compris la copie d’examen d’un autre étudiant ;

le recours à toute aide non autorisée, qu’elle soit collective ou individuelle, à l’occasion d’un

examen, d’un travail ou d’une activité faisant l’objet d’une évaluation, d’un rapport de stage, d’un

travail dirigé, d’un mémoire ;

la falsification d’un document ou de toutes données, à l’occasion d’un examen, d’un travail ou

d’une activité faisant l’objet d’une évaluation, d’un rapport de stage, d’un travail dirigé, d’un mémoire

;

la présentation, à des fins d’évaluations différentes, sans autorisation, d’un même travail, travail

dirigé, mémoire, intégralement ou partiellement, dans différents cours, dans différents programmes de

l’Ecole.

II – Sanctions

Une infraction au présent règlement peut donner lieu à une ou plusieurs des sanctions suivantes ; elle

est signalée par un écrit versé au dossier de l’étudiant :

la réprimande ;

la reprise du travail pour lequel il y a infraction, accompagnée ou non d’une limite quant à la note

pouvant être attribuée pour ce travail ;

l’exclusion définitive du programme concerné ;

la suspension d’inscription à tout cours offert par l’EGC pour un minimum d’un trimestre et un

maximum de trois trimestres, prenant effet à la date de la décision ou à compter de la fin du trimestre

où la décision du conseil de discipline est rendue ;

l’exclusion de l’Ecole : elle prive l’étudiant ou la personne qui en est l’objet du droit d’être admis

ou réadmis à un programme EGC

A tous, bon courage pour ce challenge personnel et n’oubliez pas : Rigueur et Méthode !