La Mesure de La Performance Sociale Finale

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L’impact de la mesure L’impact de la mesure De la performance sociale De la performance sociale 1

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L’impact de la mesure L’impact de la mesure De la performance sociale De la performance sociale

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Introduction Axe 1 : Vue d’ensemble sur différentes démarches.Axe 2: L’activité de l’IMF est-elle adaptée à ses objectifs sociaux?

Les outils d’évaluation des performances sociales.Axe 3: Qui sont les clients de l’IMF? Les outils d’évaluation de la

pauvreté.Axe 4: Est-ce que l’IMF répond aux besoins des clients? Étude des

marchés, d’utilisation des services, de satisfaction des clients.Axe 5: Quels effets de l’IMF sur les conditions de vie ? Les analyses

d’impact.Axe 6: Comment aller plus loin? Suivi des indicateurs de

performances sociales et démarche d’amélioration.Conclusion

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La microfinance est aujourd’hui largement reconnue comme un « levier du développement » qui contribue à la lutte contre la pauvreté. Cependant, la croissance du secteur et les récentes critiques à son encontre amènent aussi à s’interroger sur son utilité sociale, qui a longtemps été considérée comme acquise. Aujourd’hui, des outils et approches existent pour promouvoir les performances sociales du secteur, il est donc responsabilité à tous de renforcer le secteur pour un meilleur impact de la microfinance! 3

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Axe 1: Vue d’ensemble sur différentes démarches

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La notion de « performances sociales » a été définie au sein de la Social Performance Task Force comme « la traduction effective dans la pratique de la mission sociale d’une institution de microfinance en lien avec des valeurs sociales communément acceptées qui fixent de servir un nombre croissant de personnes pauvres et exclues, d’améliorer la qualité et l’adaptation des services financiers, de créer des bénéfices pour les clients et d’améliorer la responsabilité sociale d’une IMF ».

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Cette acception se base sur le principe que les institutions de microfinance ont généralement un double objectif de résultat (« double bottom line » en anglais), à la fois financier et social. Dans cette perspective, les performances sociales et financières d’une IMF sont complémentaires et composent ensemble ses performances globales. Les notions de performances sociales et de responsabilité sociale de la microfinance sont aujourd’hui considérées comme une entrée nouvelle et complémentaire de l’évaluation financière du secteur. 6

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Responsabilité sociale et performances sociales :On entend ici par responsabilité sociale la préoccupation des parties prenantes (IMF, réseaux, investisseurs, bailleurs) à s’assurer que leurs actions sont transparentes (accountability), qu’elles contribuent à l’offre de services financiers et qu’elles n’ont pas d’effets négatifs sur leurs partenaires (employés, clients, communauté, environnement). La notion de performances sociales va un pas plus loin dans la mesure où les IMF cherchent par leurs actions à remplir une mission sociale en faveur de leurs clients et s’assurent que ces derniers et leur famille en tirent un bénéfice économique et social.

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Face aux enjeux de changement d’échelle et à la montée parallèle des critiques du secteur, le renforcement et la valorisation des performances sociales de la microfinance sont cruciaux pour sa crédibilité et sa pérennité. Les raisons et modes d’évaluation sociale de la microfinance ont beaucoup évolué ces dernières années, en parallèle aux mutations du secteur. Jusqu’il y a quelques années, l’évaluation sociale provenait d’une demande avant tout extérieure. En effet, la solidité du secteur doit beaucoup à l’appui des bailleurs, des ONG et des gouvernements qui ont vu dans la microfinance un outil efficace de lutter contre la pauvreté.

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Ayant choisi d’investir dans ce secteur plutôt que dans d’autres comme la santé et l’éducation, il est important pour ces acteurs de prouver qu’il existe un lien entre les activités de microfinance et les changements observés sur la population cible. Ainsi, à la fin des années 1980, on privilégiait l’impact économique sur les clients avec des études très académiques, souvent longues, coûteuses et peu adaptées aux praticiens.Au milieu des années 1990, l’objet d’attention principal s’est porté sur la croissance et la pérennité du secteur .On s’est focalisé sur le nombre de clients, la rentabilité, l’autonomie vis-à-vis des subventions, etc. Cependant aujourd’hui, la résurgence de crises (impayés, faillites, désaffections massives de clients) et de critiques conduit à rappeler l’importance de l’analyse qualitative et à reposer la question de l’adéquation des services microfinanciers vis à vis de leur clients.

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Pour accompagner les IMF dans leur démarche d’adaptation à la demande et au contexte économique, on a maintenant établi un meilleur équilibre entre les études de recherche visant à démontrer l’impact (« to prove » en anglais) et celles conduites par les praticiens cherchant d’abord à améliorer opérationnellement les services pour un meilleur bénéfice pour les clients (« to improve »). 10

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Grâce au développement récent d’un nouveau pan de l’évaluation de la microfinance, on s’achemine aujourd’hui vers un nouvel équilibre dans la gestion des IMF, qui prend en compte les performances à la fois sociales et financières. Ce thème cherche à faire le point sur les outils, approches et résultats récents dans le domaine de l’évaluation et de la gestion des performances sociales en microfinance. Il s’articule autour des questions clés que se posent les IMF et leurs partenaires afin de guider les acteurs dans la compréhension et l’utilisation des outils et des approches en termes de mesure et de gestion des performances sociales et de l’impact. 11

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En 2005, le CGAP (Consultative Group to Assist the Poor) et les fondations Argidius et Ford ont impulsé la création de la « Social Performance Task Force », un groupe de travail dont l’une des premières réalisations a été de définir un cadre de référence commun entre les différentes initiatives qui travaillent sur le thème des performances sociales et de promouvoir les outils d’évaluation et de gestion des performances sociales.

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On peut en déduire plusieurs types d’évaluation, tout au long de la chaîne, en utilisant une gamme d’outils complémentaires, chacun permettant de répondre à des questions spécifiques : L’activité de l’IMF est-elle adaptée à ses objectifs sociaux ? Qui sont les clients de l’IMF ? L’IMF répond aux besoins des clients ? Quels sont les effets de l’IMF sur les conditions de vie de ses clients? Comment aller plus loin pour améliorer les performances sociales ?

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Dimension sociale Dimension économique et financière

Évalua-tiondesPerform-ances(inten-tions etactions del’IMF)

- Ciblage des pauvres et des exclus: qui sont les clients ?- Adaptation des services et des produits à la clientèle cible- Amélioration du capital social et politique des clients / Empowerment : participation dans les prises de décisions ; prise de position des bénéficiaires pour éviter la dérive de mission- Responsabilité sociale de l’IMF : relation avec les clients et la communauté Outil d’audit des performances sociales

- Qualité du portefeuille- Efficacité et productivité- Gestion financière- Profitabilité-Qualité et diversité des services financiers offerts

Outil d’audit des performances financières

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Dimension sociale Dimension économique et financière

Évaluation del’impact(outcome)

- Création d’emploi pour la population exclue- Empowerment : position des individus dans leur famille et dans la communauté; construction du capital social- Amélioration de la santé-Éducation des enfants, etc.

Outil de mesure de l’impact social

- Changement dans les revenus et les dépenses- Changement dans les actifs et dans les conditions de vie- Sécurité alimentaire- Création d’emploi au niveau de la communauté

Outil de mesure de l’impact économique et financier

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Axe 2: L’activité de l’IMF est- elle adaptée à ses objectifs sociaux?

Les outils d’évaluation des performances sociales.

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Un premier stade dans l’étude de l’impact et des performances sociales consiste à se demander dans quelle mesure l’institution se donne les moyens de remplir la mission sociale qu’elle s’est fixée par une analyse des systèmes internes et des processus organisationnels . Ce niveau d’évaluation est relativement léger et simple à mettre en place car il se base sur une information déjà disponible au niveau de l’IMF. Il part de l’hypothèse que des processus et des actions en ligne avec la mission sociale de l’IMF ont une probabilité forte d’aboutir à l’impact social attendu.

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Il importe de partir de la mission sociale que chaque IMF s’est fixée, afin de rendre compte de la diversité des objectifs, des approches et des processus mis en oeuvre. Les objectifs sociaux d’une IMF peuvent se décliner selon les dimensions suivantes : • Servir un nombre croissant de pauvres et d’exclus sur une base durable, • Appuyer les petites et moyennes entreprises pour favoriser la création d’emploi, • Améliorer la qualité et l’adéquation des services proposés aux clients ciblés, • Créer des bénéfices pour les clients de la microfinance, leur famille et leur communauté tels que l’augmentation des actifs, des revenus, la réduction de la vulnérabilité, l’amélioration de l’accès aux services et la satisfaction des besoins de base, l’amélioration du capital social et des liens sociaux. • Engager la responsabilité sociale de l’institution vis-à-vis de ses employés, de ses clients, de la communauté dans laquelle elle s’insère et de l’environnement.

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L’outil SPI (Social Performance Indicators) de CERISE mesure les performances sociales d’une institution en évaluant ses intentions, actions et mesures correctives Il se base sur un questionnaire et son guide d’utilisation qui peuvent être appliqués par l’IMF elle-même ou avec un auditeur externe. Le questionnaire évalue les quatre dimensions des performances sociales : 1 - ciblage des populations pauvres et exclues, 2 - adaptation des produits et des services pour les clients, 3 - Bénéfices économiques et sociaux pour les clients et 4 - responsabilité sociale. SPI est standardisé, adaptable aux différents types d’IMF et à leur contexte local. Simple d’emploi, il permet une représentation visuelle des résultats.

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On voit ci-dessus l’exemple intéressant des performances sociales d’une institution de microfinance africaine, dont le ciblage se centre avant tout sur une stratégie géographique plutôt qu’individuelle. L’adaptation des services est encore limitée, étant donné la jeunesse et le caractère rural de l’institution, qui développe une intervention porteuse d’amélioration du capital social de ses clients (groupes de solidarité, formation et participation des clients, etc.).

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D’autres outils d’évaluation des performances sociales existent ou sont en cours de préparation : * Le Centre de Microfinance (MFC), de Pologne a développé un outil d’audit qui aide les IMF à identifier leurs forces et faiblesses dans la gestion des performances sociales. Cet instrument vise avant tout à accompagner une analyse qualitative en interne. * Le réseau ACCION international a conçu un outil dénommé SOCIAL, dont l’acronyme provient de l’appellation en anglais des dimensions évaluées : mission sociale, service aux clients, transparence de l’information et protection du consommateur, association avec la communauté et climat de travail. * La Banque Triodos et GRI (Global Reporting Initiative) ont lancé une initiative qui vise à soutenir les IMF dans l’utilisation d’un cadre de reporting orienté sur la notion de développement durable qui prend compte un triple objectif de résultat (« triple bottom line ») : économique, social et environnemental. Ce cadre est commun à l’ensemble des activités économiques et des critères spécifiques à la microfinance sont encore à déterminer.

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* L’Institution Financière de Développement Néerlandaise (FMO) a mis au point une méthode d’audit du risque social et environnemental pour aider les IMF à mieux prendre en compte les activités qu’elles financent. Cet outil inclut une liste d’exclusion de secteurs d’activités à ne pas financer, une matrice pour l’analyse des risques sociaux et environnementaux des secteurs financés et un guide pour faciliter un suivi en continu de ces aspects. De leur coté, les agences de rating Microfinanza, M-CRIL et Planet Rating ont développé des méthodologies de rating social, dont les critères sont similaires à ceux des outils évoqués ci-dessus. Elles ont été conçues en suivant une démarche commune, afin d’assurer leur cohérence avec la vision des performances sociales partagée par l’ensemble des acteurs du secteur. Cette compatibilité permet une complémentarité entre les actions de mesure et de gestion menées en interne par les IMF et des activités de notation qui apportent ponctuellement une validation externe, essentielle pour la crédibilité du processus.

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La mesure des performances sociales peut être réalisée par l’institution, avec ou sans appui extérieur, ou elle peut être complètement externalisée, comme c’est le cas du rating social. La solution à privilégier dépend beaucoup des objectifs de l’exercice. 25

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* Application par les IMF S’il s’agit de mener une réflexion interne ou un diagnostic stratégique, alors l’implication des acteurs de l’IMF est primordiale. Des expériences ont même été menées qui associent les clients et les employés de terrain, pour une réflexion approfondie. Les IMF utilisent alors les résultats pour discuter au sein de leurs conseils d’administration ou définir leur stratégie sociale, les indicateurs à suivre, les actions à mener ou réorienter, etc.

* Application par les réseaux d’IMFDans certains pays, comme la Bolivie, l’Equateur ou le Bénin, des mécanismes d’évaluation des performances sociales ont été mis en place au niveau des réseaux nationaux d’IMF, qui permettent des analyses à l’échelle du secteur et des analyses croisées avec des pairs. Les évaluations menées au niveau de réseaux d’IMF sont certifiées par le contrôle des « pairs » : une IMF ne pourra manipuler des données qui seront partagées avec les IMF membres d’un même réseau.

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* Application par des acteurs externesS’il s’agit de rendre des comptes vis à vis de parties prenantes extérieures, comme des bailleurs, des investisseurs ou l’Etat, alors l’intervention d’un auditeur extérieur peut devenir nécessaire, afin d’assurer la crédibilité des résultats. Néanmoins, l’intervention externe complète l’évaluation interne plus qu’elle ne s’y substitue, comme le montre la représentation schématique ci-dessous, souvent employée par les agences de rating :

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La cohérence entre les outils d’évaluation interne et les ratings permet de donner une validité aux auto-évaluations qui sont menées sous le contrôle d’un éventuel rating social. A mesure que l’évaluation des performances sociales se généralise, on considère qu’il faut conjuguer les évaluations internes, qui permettent la réflexion et l’amélioration au niveau des IMF, et des évaluations externes régulières, qui garantissent la qualité de l’information diffusée.

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Certaines IMF, ainsi que des réseaux et des organisations d’appui ont été pionnières pour renforcer leur prise en compte des performances sociales. Elles ont intégré cette dimension dans leur stratégie d’intervention et ont développé une expertise interne afin de gérer et de suivre l’évolution de leurs performances sociales. D’une façon générale, le développement d’outils et d’approches pour la mesure et la gestion des performances sociales a permis sur ces dernières années une large prise de conscience de l’importance, et de l’opérationnalité de ces notions. De nombreux réseaux et IMF se sont appropriés les concepts et les outils ; des bailleurs et investisseurs, parfois parties prenantes de ces avancées, reconnaissent ces approches et les intègrent de plus en plus dans leurs démarches. La mesure des performances sociales a permis de mieux visualiser et concrétiser les efforts des IMF en faveur de leurs clients, de développer les réflexions opérationnelles et stratégies des IMF et des réseaux autour de ces thèmes, d’établir des relations constructives avec les partenaires financiers pour renforcer les effets sur les clients.

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Axe 3: Qui sont les clients de l’IMF? Les outils

d’évaluation de la pauvreté.

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La fonction essentielle de la microfinance est de desservir les pauvres et les exclus. Cependant, on reconnaît aujourd’hui que même un programme de microfinance parfaitement conçu n’aura probablement pas d’impact positif sur les plus pauvres s’il ne cherche pas à les atteindre spécifiquement par une conception du produit et un ciblage appropriés. Des outils permettent de cibler en amont, ou d’évaluer ensuite le profil des clients qui ont eu accès aux services de la microfinance.

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On constate deux tendances : • L’expérience montre que, à moins d’appliquer une méthode de ciblage, les plus pauvres ne seront pas touchés ou bien qu’ils auront tendance à s’exclure eux mêmes des programmes. Les modèles « participatifs » en particulier (coopératives, caisses villageoises) vont fixer des règles implicites ou explicites où les plus pauvres ou les plus marginalisés socialement ne sont généralement pas acceptés dans le groupe. • Les risques de changements d’orientation de la mission ne doivent pas être négligés. Une IMF peut avoir tendance à diriger son action vers le groupe de clientèle supérieur et à prêter peu d’attention aux besoins des plus pauvres.Dans ces conditions, les outils d’évaluation du niveau de vie des clients peuvent servir en amont à la sélection des clients (lorsqu’ils sont suffisamment simples) ou en aval à l’évaluation et au suivi de leur profil.

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2.1 Outils de sélectionCes outils permettent aux IMF de privilégier certaines catégories de la population, mais ne relèvent pas à proprement parler des outils d’évaluation d’impact. Ils servent à sélectionner des clients en fonction de critères pré-établis : les demandeurs qui remplissent les critères pourront avoir accès à un prêt, ceux qui ne les remplissent pas en seront écartés.

Le CGAP cherche à développer des indicateurs d’impact qui puissent évaluer les performances sociales des IMF selon les 5 dimensions principales des Objectifs de Développement du Millénaire :- Proportion de clients en dessous du seuil de pauvreté.- Amélioration des conditions économiques des clients.- Augmentation de la présence à l’école des enfants et réduction de l’analphabétisme.

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- Amélioration de l’accès aux services de santé. - Progrès en termes de responsabilisation / «

empowerment » des femmes. Le CGAP propose alors que les IMF puissent

communiquer le niveau de pauvreté de leurs clients et l’impact des services financiers sur leur niveau de vie.

Quelques exemples : · Le Participatory Wealth Ranking : Classement par évaluation participative de la richesse · L’Index du logement de CASHPOR (Housing Index) · Food Security Survey : développé par Freedom From

Hunger (2003), se concentre ainsi sur les progrès en termes de santé et de nutrition pour les enfants des clients de ses partenaires. L’outil utilisé cherche à démontrer le retour sur investissement pour ceux qui financent les IMF.

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2.2 Outils d’évaluationCes outils entrent dans la catégorie des outils d’évaluation d’impact. Ils servent à vérifier à posteriori le niveau de vie des clients qui ont accès aux services financiers d’une IMF. Utilisés ponctuellement, ils ne mesurent pas l’impact à proprement parler (« quel est l’effet des services ? ») mais déterminent la portée de l’IMF (« qui a accès aux services ? »), indiquant si les objectifs de ciblage sont atteints.Des outils innovants, pour certains pays :Les outils PAT (Poverty Assessement Tool d’IRIS-USAID) et PPI (Progress out of Poverty Index du CGAP, Fondation Grameen et Fondation Ford) permettent, pour certains pays, de réaliser ces évaluations à moindre coût.

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Ces outils sont utiles pour les IMF dont l’objectif est de toucher des personnes très pauvres. Ils restent moins adaptés pour des IMF qui ont des objectifs moins ciblés sur la grande pauvreté, mais ces approches devront être adaptées pour mieux prendre en compte d’autres types de ciblage : exclusion sociale, zones rurales, etc.

PPI (CGAP-Ford ou Grameen)

PAT (IRIS/USAID)

Bangladesh, Haïti; Inde, Mexique, Philippines, Vietnam, Malawi, Mexico, Nigeria.

Bolivia ; Maroc; Pakistan; Népal; Afrique du Sud; Salvador; Palestine; Nicaragua; Egypte.

Albanie, Azerbaïdjan, Colombie, Timor Oriental, Ghana, Guatemala, Indonésie, Jamaïque, Kazakhstan, Madagascar, Pérou, Tadjikistan, Tanzanie Uganda.

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Des outils plus classiques :Il est possible de construire des indicateurs basés sur des références nationales ou locales pour les zones pour lesquelles les outils précédents n’existent pas, ou si l’on veut affiner la connaissance du profil socio-économique des clients, en fonction de caractéristiques de clients que l’on veut analyser : les déterminants du niveau de vie et de la pauvreté dans la zone d’intervention de l’IMF ; le type d’activité (agriculteurs, petits commerçants, etc.), le genre, etc. Plusieurs méthodologies existent pour cela, par exemple : * Le « Poverty Assessement Tool (PAT)», outil d’évaluation de la pauvreté – CGAP-IFPRI * L’approche d’ACCION sur l’évaluation de la pauvreté des clients * La démarche QUIP – Imp-Act * Le suivi mené par des ONG d’appui à la microfinance .Une tendance se développe dans certaines IMF d’inclure la collecte de ses informations dans leurs procédures quotidiennes et de les intégrer dans leurs systèmes d’information et de gestion, afin d’avoir un suivi pratique et fiable du niveau de vie de clients. Une loi du Congrès américain a d’ailleurs rendu obligatoire le reporting sur le niveau de pauvreté des clients pour tous les programmes de microfinance et d’appui à la microentreprise appuyés par USAID.

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Les outils d’évaluation de la pauvreté peuvent être appliqués systématiquement avec tous les clients ou auprès d’un échantillon. Afin qu’un échantillon soit représentatif de la clientèle il est nécessaire de respecter des règles strictes de calcul de taille d’échantillon et de sélection aléatoire. Pour réduire les coûts d’enquête, il est possible d’opérer une présélection géographique de la population dans laquelle va être tirée aléatoirement l’échantillon.

L’apparition de méthodes légères d’évaluation, comme le PPI ou les PAT, permettent aux IMF de les inclure dans les procédures routinières de collecte d’informations sur les clients par les agents de crédit et de les intégrer dans leurs systèmes d’information de gestion (SIG). Ces méthodes, qui s’avèrent peu coûteuses, permettent de générer rapidement des rapports fiables de performance en fonction des niveaux de pauvreté de leurs clients.

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Les nouveaux outils d’évaluation de la pauvreté permettent une évaluation peu onéreuse et fonctionnelle de la pauvreté des clients. Cependant, l’expérience montre que certaines améliorations sont encore nécessaires pour constituer des instruments adaptés aux questions et aux contraintes des praticiens. Il s’agit notamment de sélectionner des indicateurs dont les caractéristiques varient moins dans le temps (possession téléphone portable ou de télévisions), dans l’espace (éléments de la vie quotidienne qui varient selon les régions, l’urbain et le rural, etc.) et qui soient plus faciles à collecter. Par ailleurs, la plupart de ces outils ne permettent généralement que d’établir la part des clients vivant au dessous d’un unique seuil socioéconomique (le plus souvent le seuil de pauvreté absolue de 1US$ par jour, ou la moitié du seuil national de pauvreté ), parfois de (1$ et 2$ par jour). Afin de générer une information plus riche pour les IMF, des recherches sont en cours pour que les résultats de ces outils de mesure de la pauvreté permettent de fournir des classifications plus complètes de la clientèle (très pauvre, pauvre, faible revenus, etc.). La notion de ciblage devra aussi intégrer à terme d’autres entrées : intervention rurale, soutien aux activités productives, en particulier l’agriculture, intervention auprès de groupes exclus socialement, soutien à la création d’emplois, etc.

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Axe 4: Est-ce que l’IMF répond aux besoins des clients?

Étude des marchés, d’utilisation des services, de satisfaction des clients.

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L’approche concernant l’évaluation sociale a sensiblement évolué à mesure que l’on a mis en avant l’amélioration des pratiques. On privilégie des méthodologies simples, peu coûteuses et qui permettent si possible un suivi en continu des besoins des clients. Cette démarche doit permettre de fournir des informations crédibles pour prendre les bonnes décisions.

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Comprendre l’interaction entre la clientèle et les produits et services de la microfinance aide les praticiens à faire évoluer leurs services et leurs produits en fonction des priorités et des besoins de leurs clients. Les études sur la clientèle deviennent alors un élément de pilotage interne de l’IMF, pour définir la cible, vérifier son profil socio économique et se renseigner sur ses attentes. Les données, collectées au sein de l’institution, sont directement opérationnelles pour développer des produits, améliorer les services, mieux répondre à une demande diversifiée, anticiper des crises.

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Les questions relatives à l’utilisation des produits et services par les clients relèvent davantage de l’étude Marketing et de l’analyse de la satisfaction des clients mais servent généralement de base, non seulement pour comprendre les besoins des clients mais aussi pour pouvoir mesurer l’impact des services offerts.Ce sont des outils d’évaluation qui analysent les liens entre les actions mises en œuvre et le résultat au niveau des clients (en termes de portée, d’utilisation par les clients et de satisfaction) dans la chaîne d’activité d’une IMF. 43

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Ces démarches s’appuient avant tout sur des méthodes qualitatives. Elles consignent les propres mots des personnes interrogées et décrivent leur expérience de manière approfondie. Elles retranscrivent la réalité sous toutes ses formes et permettent de se faire une idée du raisonnement, des stratégies, de l’histoire et des sentiments qui sont à l’origine des actions de certaines personnes. Les instruments qualitatifs peuvent prendre différentes formes : * Les entretiens individuels :L’entretien individuel qualitatif se fonde sur un guide d’entretien ou un ensemble de questions semi-structurées portant sur un sujet spécifique. Ces questions sont des questions « catégorielles » ; chacune d’entre elles vise une catégorie d’informations spécifique sur le sujet. L’enquêteur interroge les clients sur chaque catégorie d’informations. Il examine les réponses à chaque question en cherchant à obtenir davantage de détails à l’aide d’autres questions. Cet outil doit permettre d’obtenir des réponses approfondies et détaillées.

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* Les discussions thématiques de groupe (Focus group):Les discussions thématiques regroupent un ensemble de personnes concernées par un même sujet. Les entretiens utilisent des méthodes participatives et comprennent des questions semi-ouvertes. L’enjeu est de créer un espace de dialogue dans lequel les personnes présentes peuvent s’exprimer avec un minimum de restrictions. Ce type d’instrument permet une collecte d’informations fiables, peu coûteuses et rapides.

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Axe 5:Quels effets de l’IMF sur les conditions de vie ? Les analyses

d’impact.

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L’objectif majeur de la microfinance est de s’assurer que ses clients, leurs familles et la communauté dans laquelle ils vivent bénéficient des services proposés. Les études d’impact font face à des difficultés de méthodes pour isoler les effets spécifiques des IMF. Aujourd’hui pourtant, on peut s’appuyer à la fois sur des travaux de recherche scientifique et sur des approches opérationnelles, qui cherchent, à des niveaux différents, à identifier les moyens d’améliorer l’impact de la microfinance.

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L’impact est généralement défini comme l’ensemble des changements qui découlent directement ou indirectement d’une action. Cette analyse peut concerner l’individu, sa famille, une entreprise ou l’environnement local ou national, en fonction de plusieurs domaines (économique, social, anthropologique, sanitaire, etc.). En termes d’impact social de la microfinance, on s’interroge le plus souvent sur les points suivants : Amélioration des revenus, du patrimoine, du niveau d’épargne des clients Amélioration des conditions de vie pour la population exclue (santé, éducation, etc.) Création d’emploi Empowerment : position des individus dans leur famille et dans la communauté ; construction du capital social.

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En termes d’analyse d’impact, la demande a d’abord été menée par les bailleurs de fonds, soucieux de pouvoir justifier leur investissement : Quels changements a produit l’IMF auprès de la population cible, ou par rapport aux objectifs fixés au programme (amélioration de la production agricole, diversification ou au contraire spécialisation de l’activité économique, etc.) ? Combien « rapporte » un euro investi dans la microfinance ? Quelle augmentation de revenus chez les clients pour un euro de prêt octroyé ? Quel est l’impact des actions de l’IMF au-delà de ses clients : fonctionnement des marchés locaux, organisation de la communauté, impact macroéconomique ? Même si l’on s’oriente davantage vers des études d’impact plus directement opérationnelles, cette demande reste toujours d’actualité pour certains bailleurs et praticiens. Répondre à cette question exige des études lourdes mais qui peuvent illustrer des tendances générales.

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L’analyse de l’impact nécessite des informations externes à l’IMF (situation des clients, des non-clients, de la communauté, etc.). On peut identifier deux tendances majeures en matière de mesure d’impact. 2.1. Les recherches sur l’impactDes approches essentiellement quantitatives cherchent à prouver l’impact, en particulier en comparant clients et non clients dans des conditions strictes d’échantillonnage et de contrôle et en cherchant à identifier les différences significatives entre eux. Elles sont mises en œuvre dans un cadre de recherche scientifique. On peut citer notamment les travaux du Poverty Action Lab dont l’objectif est d’améliorer l’efficacité des programmes contre la pauvreté en fournissant aux décideurs politiques des résultats scientifiques clairs qui permettent de formuler des politiques fructueuses pour combattre la pauvreté. Le PAL travaille en particulier aujourd’hui sur l’analyse des impacts de la microfinance en Inde, aux Philippines, au Maroc, au Bénin et au Pérou.

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2.2. Les études à visée directement opérationnelle

Des études sont également mises en œuvre par les IMF, à plus petite échelle, visant à analyser les stratégies et comportements des ménages à des fins opérationnelles, pour améliorer à court terme les pratiques de l’IMF. Elles reposent sur des enquêtes plus légères, combinant des données quantitatives et qualitatives, notamment au moyen de « focus groups ». S’il reste très compliqué de démontrer l’impact, les études visant à analyser les stratégies/comportements des clients semblent plus faciles à mettre en œuvre et extrêmement utiles d’un point de vue opérationnel. Il s’agit finalement d’un compromis entre prouver et améliorer. Comprendre les comportements d’utilisation met en évidence certaines formes d’impact, renseigne sur les usages des services financiers, leur mode d’appropriation et permet de détecter d’éventuelles limites, liées à l’IMF ou à l’environnement.

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3.1 Prendre en compte la fongibilité du créditIl est essentiel de prendre en compte la fongibilité du crédit dans l’analyse d’impact, car l’absence de délimitation claire entre le ménage et la microentreprise empêche la « traçabilité » des fonds octroyés. En effet, les emprunteurs sont dans leur majorité pluriactifs et le crédit se « fond » avec d’autres ressources dans le budget familial. Il est donc fréquent que plusieurs activités soient financées par le même crédit, ou que le crédit soit réparti entre des investissements productifs et une part pour la consommation de la famille. Les choix des ménages entrent dans une logique complexe de stratégies où le social et l’économique sont étroitement liés et la distinction entre utilisation productive et improductive n’est pas forcément pertinente.

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Exemple d’une étude d’impact au Cambodge :Prenons le cas d’un paysan cambodgien qui contracte un emprunt au début de la saison rizicole pour une durée de six mois. Il affecte le crédit à l’achat d’engrais. Quelques mois plus tard, il achète deux porcelets sur ses fonds propres. Au premier abord, l’étude d’impact devrait porter sur la marge nette dégagée par l’activité rizicole. Or s’il n’avait pas eu de crédit, il aurait tout de même acheté l’engrais sur ses fonds propres. Mais il aurait manqué de capital pour acheter les porcelets. Le crédit a donc rendu possible l’achat de porcelets et non d’engrais.

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3.2. Limiter les risques de réponses biaisées des clientsPlusieurs éléments peuvent altérer l’exactitude des réponses : des souvenirs inexacts, un sentiment d’embarras, des craintes liées aux conséquences de l’enquête, la volonté de préserver la confidentialité de certaines informations, le désir d’impressionner l’enquêteur ou de satisfaire ses attentes. Lorsque les études d’impact sont menées en interne, certains risques de biais sont particulièrement élevés.On souligne généralement la nécessité d’une bonne préparation des enquêtes, de l’adaptation de la méthode et du questionnaire au contexte local, de la rigueur et de la patience de la part de l’enquêteur. Un moyen de limiter les difficultés est aussi de multiplier les modes de collecte de données : quantitatif, qualitatif, individuel/collectif (groupes de discussion), observation, etc.

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3.3. Réaliser un échantillonnage rigoureuxL’échantillonnage doit inclure à la fois des clients et des non clients afin de pouvoir comparer les caractéristiques des personnes bénéficiant des services offerts par le programme et d’autres n’en bénéficiant pas. Le caractère aléatoire du tirage de l’échantillon est particulièrement sensible, car pour que l’enquête soit valable, il faut que tous les clients aient exactement la même probabilité d’être sélectionnés. On peut réaliser une typologie des clients pour s’assurer de tirer un échantillon représentatif. Une sélection rigoureuse des non clients est elle aussi cruciale, car elle permet de mettre en évidence l’impact de l’IMF. Il importe qu’hormis l’accès aux services de l’IMF, les non clients présentent des caractéristiques socio économiques analogues à ceux des clients.

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D'après les études de cas mais aussi d'après de nombreux travaux empiriques, un nombre important d'effets peuvent être mis en évidence en termes d’impact de la microfinance sur les ménages.Deux entrées majeures en termes de résultats sur l’impact de la microfinance sont généralement prises en compte : L’impact sur les revenus et les activités productrices des clients et de leurs familles ; L’impact sur les conditions de vie des clients et de leur famille.

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1 - Impact sur les revenus et les activités productrices des clients et de leurs familles :Diverses études d’impact retiennent les effets positifs suivants de la microfinance : *amélioration des revenus en équivalent monétaire, par intensification, extensification ou diversification des activités ; * amélioration du capital humain (consommation alimentaire, nutrition et santé) ; * augmentation du patrimoine ; * amélioration du « capital social » (développement communautaire et rôle, « empowerment » des femmes) ; * effets positifs sur l'environnement et sa durabilité.

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2- Impact sur le niveau de vie des clients et de leur famille :Les études d’impact portent souvent sur les microentreprises ou activités génératrices de revenus financées par les prêts. Au-delà de l’activité économique, se pose aussi la question des changements de niveau de vie au niveau des individus et de leurs familles. A l’heure actuelle, la question des bailleurs porte en particulier sur les impacts de la microfinance face aux défis des Objectifs de Développement du millénaire (éducation, place des femmes, santé, environnement) ? Plus largement, au-delà des prêts, on peut s’interroger sur l’impact de services spécifiques de l’IMF ; mobilisation de l’épargne, micro-assurance, combinaison de services financiers et services non-financiers, etc.

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* Quelques effets de la microfinance au niveau macro-économiqueA partir de quelques études de cas, il est possible de reconstituer des éléments de comparaison chiffrés permettant d’apprécier l’apport de la microfinance sur la « densification » du système financier, sa profondeur financière et sa portée en termes démographiques et de comparer les niveaux de transaction rapportés au revenu par habitant entre la microfinance et le secteur bancaire de chacun des pays étudiés.En général, les chiffres mettent bien en évidence le rôle de la microfinance dans la bancarisation de proximité des populations, grâce, en particulier, à un maillage plus dense du territoire. On peut considérer, par rapport à des situations où le non-accès aux banques est la règle (plus de 90 % de la population économiquement active), que la microfinance permet de bancariser une fraction importante des agents économiques, allant jusqu’à cinq ou dix fois plus que le secteur bancaire en milieu rural, même si la proportion de la population touchée reste, encore, relativement modeste. Elle demeure, au niveau national, inférieure à 20 % de la population économiquement active, en raison, notamment, de la couverture souvent partielle du territoire par les institutions de microfinance.Les montants échangés restent globalement relativement modestes : 6 % de l’épargne intérieure privée et autour de 10 % du crédit à l’économie, même si la proportion augmente significativement en centrant l’analyse sur certaines régions (zones rurales) ou sur certains secteurs (financement de l’agriculture).

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* Quelques effets de la microfinance au niveau méso-économiqueIl s’agit de l’impact sur les marchés liés au marché financier (marché des biens et services, marché foncier, marché du travail). L’importance des transactions liées dans les marchés de crédit peut accroître les effets des innovations financières sur différents marchés de biens et services. Par exemple, les pratiques foncières peuvent être modifiées par l’accès au crédit : baisse des pratiques de mise en métayage par manque de capital ou, au contraire, développement du fermage grâce à l’accès au crédit des paysans sans terre. Mais le crédit, s’il est concentré aux mains des propriétaires peut également renforcer les processus de concentration foncière comme l’illustrent de nombreuses expériences de modernisation agricole en Amérique latine. De même, les circuits de commercialisation sont modifiés.

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L’accès au crédit peut jouer sur le niveau de concurrence, les volumes de transaction, leurs horizons géographiques (passage des marchés locaux au commerce « au long cours » vers les centres urbains) ou temporels (possibilité de stockage).Le développement du crédit va avoir également des effets sur le marché du travail. Il peut, par le développement des activités économiques, augmenter l’offre, à tel point que l’on parlera, dans certains endroits, de « deuxième niveau de distribution du crédit » à travers l’emploi de main d’œuvre agricole (Condé & Loua, 2000). Dans d’autres situations comme celles de la Grameen Bank du Bangladesh, l’accès au crédit pourra contribuer à l’augmentation de la rémunération du travail par le biais du développement des systèmes d’auto-activités ainsi que par le changement des rapports sociaux permettant une plus grande indépendance des ouvriers agricoles dans la négociation des salaires. 61

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Axe 6: Comment aller plus loin? Suivi des indicateurs de

performances sociales et démarche d’amélioration.

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1.1 Suivi d’indicateurs et systèmes d’information Tout système financier a besoin d’un système d’information de gestion (SIG) performant comme outil d’aide à la décision. Les SIG servent en particulier à fournir des informations comptables. L’intégration d’indicateurs de performances sociales permet d’en faire un instrument précieux pour l’amélioration des services, la connaissance des usagers, la rétention et l’élargissement de la clientèle.Plusieurs expériences existent qui visent à améliorer la prise en compte des performances sociales dans les systèmes d’information :

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INAFI International a lancé en partenariat avec Oxfam Novib et Ordina, un vaste projet de mesure de l’impact social visant à collecter de manière exhaustive, des informations permettant un suivi d’impact auprès de 10 IMF membres du réseau. Ces informations se réfèrent en particulier à la santé, l’éducation, le capital social et l’émancipation des femmes. Dans le cadre de l’Alliance ProsperA, plusieurs réseaux nationaux d’IMF sont en train de mettre en place des systèmes d’autorégulation qui prennent en compte les performances sociales de leurs membres. C’est le cas par exemple de FINRURAL en Bolivie, de RFR en Equateur ou encore du Consortium Alafia au Bénin. Le CGAP, avec la Fondation Ford (projet en cours), cherche à développer des indicateurs de changement de niveau de vie des clients qui puissent évaluer les performances sociales des IMF selon les 5 dimensions principales des Objectifs de Développement du Millénaire : 64

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Proportion de clients en dessous du seuil de pauvreté ; · Amélioration des conditions économiques des clients ; · Augmentation de la présence à l’école des enfants et réduction de l’analphabétisme ; · Amélioration de l’accès aux services de santé ; · Progrès en termes de responsabilisation / empowerment des femmes Le CGAP ne parle pas d’impact : on serait rapidement confrontés aux questions d’attribution des effets et de mesure précise des champs étudiés : comment attribuer à l’IMF seule un meilleur accès à la santé des clients, une meilleure sécurité alimentaires ou une plus grande fréquentation de l’école par les enfants ? La question se pose d’autant plus que l’impact sur la santé et l’éducation, par exemple, ne représentent pour l’IMF qu’un objectif indirect.

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1.2 Performances sociales et gouvernanceLes évaluations des performances sociales, de l'impact et le rating donnent une image statique de la dimension sociale de la microfinance. Pour passer du diagnostic à l’amélioration de l’impact en bout de chaîne, les aspects de gouvernance constituent un lever essentiel pour mettre en œuvre des mécanismes qui assurent la cohérence entre différentes facettes de sa mission sociale et les actions réalisées.

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Dans la perspective des performances sociales, l'outil gouvernance permet à l’IMF de vérifier, les points forts ou les points faibles qui influent sur son impact : les acteurs ont-ils une vision partagée de la stratégie de ciblage ? L’information est-elle disponible sur le profil des clients ? Les décisions opérationnelles favorisent-elles un ciblage effectif ? Les agents de crédits ont-ils la compétence et les motivations pour toucher le public visé ? Le contrôle permet-il de vérifier la mise en œuvre de la stratégie de ciblage ?Pour chacune des quatre questions-clés, l'analyse de la gouvernance identifie les acteurs qui prennent les décisions, vérifie les moyens et modes de décision de l’IMF et contrôle la bonne gestion des dysfonctionnements.L’identification des points faibles ou des incohérences dans la chaîne de décision a pour objectif d’aboutir, avec tous les acteurs de l’IMF, à une mission sociale claire et partagée par tous, une information fiable sur les réalisations de l’IMF, des mécanismes de prise de décisions clairs, une cohérence entre la compétence technique et le niveau de responsabilité et des organes de contrôle effectifs qui vérifient la réalisation de la mission sociale.

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Le développement rapide de la microfinance, l’espoir qu’elle suscite comme outil de lutte contre la pauvreté, mais aussi l’ampleur des ressources investies, ont conduit très tôt à s’interroger sur l’impact de la microfinance. Au sens strict, l’étude de l’impact d’une action ou d’une activité consiste à comprendre, à mesurer, à évaluer ses effets. Dans le cas des institutions de microfinance (IMF), l’analyse d’impact est l’étude des interactions (relations de cause à effet) entre l’institution et son milieu environnant. Cette question est en réalité complexe : les effets d’une IMF sont directs et indirects, s’exercent à différents niveaux (individus, ménages, institutions diverses, villages, économie locale, régionale, voire nationale) et dans différents champs (impact économique, social, impact sur la santé…) ; les difficultés méthodologiques sont importantes.Face à cette complexité, les enjeux et des méthodes d’analyse ont évolué.

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Le secteur de la microfinance entre aujourd’hui dans une phase de mutation et, ponctuellement, de crises. Alors qu’un certain nombre d’IMF de la première génération atteignent une taille significative, les crises qui ébranlent certaines d’entre elles tendent à fragiliser le consensus large dont la microfinance bénéficie encore et à réduire l’intérêt des décideurs pour cette forme d’appui au développement. La question de l’impact de la microfinance prend dans ce contexte une acuité particulière. Au-delà des crises conjoncturelles, la poursuite de l’expansion des IMF dépend notamment de leur capacité d’adaptation à l’évolution de la demande et des contextes économiques, ainsi que d’une mise en évidence de leur impact sur le développement permettant de préserver la confiance des décideurs et bailleurs de fonds dans la microfinance.

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Annexe

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Indicateur de performance selon le thème d’investissement : Microfinance

Indicateur Calcul SourceNombre total d'emprunteurs des IMF, en millions

Somme d'emprunteurs de toutes les IMF

Indication trimestrielle de l'IMF

Nombre total d'épargnants des IMF, en millions

Somme d'épargnants de toutes les IMF

Indication annuelle de l'IMF

Montant total de l’encours de crédit brut des IMF,en millions USD

Montant de l'encours de crédit brut de toutes les IMF

Indication trimestrielle de l'IMF

Montant total des dépôts des IMF, en millions USD

Montant de dépôts de toutes les IMF

Indication annuelle de l'IMF

Prêt moyen par emprunteur, en USD

Moyenne non-pondérée de l'encours moyen de crédit par emprunteur de toutes les IMF

Indication trimestrielle de l'IMF

Dépôt moyen par épargnant, en USD

Moyenne non-pondérée du dépôt moyen par compte d'épargne de toutes les IMF

Indication annuelle de l'IMF

Clients de microfinance classés par sexe

Nombre de femmes, hommes et personnes morales divisé par tous les clients d'une IMF en pourcentage, moyenne non-pondérée de toutes les IMF

Indication annuelle de l'IMF

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Clients de microfinance par lieu de domicile

Nombre de clients qui vivent en ville ou à la campagne respectivement divisé par le nombre total des clients d'une IMF, en pourcentage, moyenne non-pondérée de toutes les IMF

Indication annuelle de l'IMF

Nombre total d'employés des IMF

Somme des employés de toutes les IMF

Indication annuelle de l'IMF

Nombre total de clients touchés

Part du portefeuille de prêts d'une IMF refinancée multiplié par le nombre de clients d'une IMF, le tout par la somme de toutes les IMF

Indication trimestrielle de l'IMF

Estimation du nombre de membres de la famille touchés

Nombre de clients d'une IMF multiplié par le nombre moyen de personnes vivant dans le même ménage dans le pays d'investissement

Estimations basée sur le nombre de clients de microfinance atteints et sur les données démographiques de la Banque Mondiale, UNDP et nos propres estimations

Types d'IMF en fonction de l'encours de crédit brut

La taille de l'institution est mesurée par le montant total de l'encours de crédit en millions USD. Pour tenir compte des différences de revenu régionales des catégories régionales sont construites. Grandes institutions: Afrique, Asie, Europe de l'Est et Asie centrale,

Classification selon la méthode du MicroBanking Bulletin, indication trimestrielle de l'IMF

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Proche-Orient et Afrique du Nord: : >8 millions ;Amérique centrale et Amérique du Sud: >15 millionInstitutions moyennes:Afrique, Asie, Europe de l'Est et Asie centrale, Proche-Orient et Afrique du Nord: 2 millions – 8 millions ; Amérique centrale et Amérique du Sud: 4 million - 15 millionPetites institutions:Afrique, Asie, Europe de l'Est et Asie centrale, Proche-Orient et Afrique du Nord : <2 million ; Amérique centrale et Amérique du Sud: <4 million

Groupes cibles des IMF

PMESegment de clientèle de microfinance largeSegment de clientèle de microfinance supérieurSegment de clientèle de microfinance inférieur

Classification selon la méthode du MicroBankingBulletin, indication trimestrielle de l'IMF

Secteurs financés Catégorisation du portefeuille selon les secteurs suivants: agriculture, industrie/production, commerce, services, autres. La partie basée sur le volume est calculée.

Indication annuelle de l'IMF

Méthodologie de crédit

Catégorisation du portefeuille selon lesméthodologies de crédit suivantes: Créditindividuel, crédit à de petits groupes solidaires(jusqu'à 10 personnes), crédit à de grands groupes solidaires (plus que 10 personnes), Village Banking. La partie basée sur le volume est calculée.

Indication annuelle de l'IMF

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Produits de crédit Catégorisation du portefeuille selon lesméthodologies de crédit suivantes: crédits à desmicro-entrepreneurs, crédits à des PME, crédits à laconsommation, crédits à l'habitat, autres (p.ex.assurances)

Indication annuelle de l'IMF

Intérêt moyen On utilise le revenu du portefeuille commeindicateur de substitution des taux d'intérêtspratiqués par les IMF. Moyenne non-pondérée de toutes les IMF

Indication annuelle de l'IMF

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Bibliographie• www.cerise-microfinance.org• www.entrepreneursdumonde.org• www.lamicrofinance.org• www.sosfaim.be• www.uncdf.org• www.cgap.org

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