La mao - une pratique numérique vulgarisée

40
La MAO : Une pratique numérique vulgarisée TESSIER Pierre, N’DIAYE Juliette, LEDUC Raphaël et PROUVEUR Alex L3 ICAS 2016/2017

Transcript of La mao - une pratique numérique vulgarisée

Page 1: La mao - une pratique numérique vulgarisée

La MAO : Une pratique numérique vulgarisée

TESSIER Pierre, N’DIAYE Juliette, LEDUC Raphaël et PROUVEUR AlexL3 ICAS 2016/2017

Page 2: La mao - une pratique numérique vulgarisée

La MAO, anagramme de “musique assistée par ordinateur”, désigne l’ensemble des utilisations de l’informatique associées à la musique, de la création à la diffusion musicale.

Ci-dessus, une capture d’écran du logiciel de MAO : Ableton Live

Page 3: La mao - une pratique numérique vulgarisée

I- L’avènement du numérique porteur d’une évolution de la musique

Suzanne Ciani et son synthetiseur Buchla, seconde moitié des annees 1970.Il s’agit d’une italo-américaine qui se fit connaître au début des années 70 grâce à des compositions electroniques à partir d’instruments modulaires comme on peut le voir à gauche sur la photo.

Page 4: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Le Roland Jupiter 8, l’un des premiers synthétiseur de type analogique haut de gamme à avoir été commercialisé et utilisé pour la musique électronique. Ce synthétiseur connu un grand succès auprès du public et des compositeurs émergents de musique électronique de l’époque de par sa diversité technique et de sa robustesse. Seuls 2000 exemplaires ont été commercialisé, ce qui explique par conséquent sa rareté à l’époque et la difficulté de s’en procurer, au delà de son prix elevé (environ 39000 francs à sa sortie en 1981 et plus de 4000 euros aujourd’hui.)

Page 5: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Atari ST, premier ordinateur personnel à intégrer une interface midi permettant de connecter une machine. Cela a permis de jouer les sons contenus sur l’ordinateur grâce à un support comme un clavier. On a alors connu un engouement de plus en plus fort pour ces machines assistées par un ordinateur mais le problème restait le même: le coût élevé de ces machines ainsi que des performances limitées. Ce qui semble évident dans les années 80, dans un contexte où les ordinateurs émergeaient à peine, la technologie n’était pas encore au point.

Page 6: La mao - une pratique numérique vulgarisée

La fin des années 90 ont donc marqué un changement important dans la musique électronique d’une part avec l'avènement de

nouveaux logiciels regroupant uniquement sur un ordinateur tout les instruments nécessaires pour composer de la musique

électronique et d’autre part avec un taux d’équipement en ordinateur de plus en plus élevé chez les foyers du fait qu’ils sont devenus

plus facilement accessible. On notera également que la démocratisation d’internet dans le monde a eu une part importante concernant

l’échange d’information et la transmission de la connaissance dans la sphère sociale. Source graphique: Cairn.

Page 7: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Les premiers logiciels qui ont

été utilisés n’étaient pas

forcément conçus pour de la

production musicale

professionnelle comme par

exemple l’un des premiers

logiciels à devenir populaire

“Fruity loops” qui de base était

destiné à la création sonore de

jeux vidéo mais qui, de par

l’engouement du public autour

de cet outil, est devenu le

support d’une pratique globale,

même chez les professionnels.

D’autres logiciels comme

Cubase, Reason étaient plutôt

destinés à la création musicale

pour films mais ont vite été

réappropriés par les

producteurs de musique.Interface du logiciel Cubase. Celui ci propose une panoplie complète d’outils nécessaires à la création musicale. Tout les instruments et outils sont regroupés sur une seule surface numérique.

Page 8: La mao - une pratique numérique vulgarisée

s

A travers cette pratique numérique, une

nouvelle communauté économique

apparaît, appelée les “bedrooms

producers”.

Jusqu’à l’avènement d’Internet, il y avait une distinction entre le producteur de musique et l’artiste.

On considère l’artiste comme une personne ou un groupe qui porte un projet musical et qui lui donne son nom. On conçoit

alors l’artiste comme un compositeur, un auteur et/ ou un interprète (chanteurs et musiciens).

Le producteur, lui, est la personne physique ou morale qui prend à sa charge le financement et la commercialisation d'un ou

plusieurs enregistrements.

Avec l’arrivée d’Internet, une nouvelle communauté apparaît dans le jargon musical : les Bedrooms Producers.

Page 9: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Un Bedroom Producer est une personne qui produit de la musique, généralement de la musique électronique et ce, directement

chez elle, (d’où le terme « Bedroom », « chambre » en anglais »). A l’origine, cette expression tendait à définir surtout les amateurs

et les non-professionnels de la musique puisqu’avant la numérisation des outils et des fichiers audiovisuels, cette pratique musicale

-la MAO, ne pouvait être réalisée qu’à l’aide de réels instruments physiques, et qui pour la plupart, étaient excessivement cher.

L’on parle alors vulgairement dès le début des années 2000 de « Bedroom Producer » pour désigner cette nouvelle communauté

qui apparaît dans le champ musical. En effet, la généralisation de l’utilisation d’Internet a laissé la porte ouverte au développement

de nouveaux outils, pensés par et pour le particulier.

Cela a donc permis un moyen d’émancipation inédit pour les producteurs de musique qui y ont vu la possibilité d’exploiter

facilement la création/promotion/distribution musicale, dans une perspective Do It Yourself.

A droite, une photographie prise à Paris le 02/06/2014 lors d’un cours de MAO, par le centre de formation Revoluson

Page 10: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Configuration lamba de la chambre d’un bedroom producer

Page 11: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Aujourd’hui, l’image du « bedroom producer », isolé dans sa chambre, est dépassée. La majorité s’organise, rejoint des labs,

se regroupe en véritables communautés sur internet, et ce, selon différents critères, comme les affinités musicales, les lieux

géographiques, etc. Elles se regroupent le plus souvent sur des forums de discussions (Anafrog.com ou Audiofanzine par

exemple) mais également sur les réseaux sociaux (SEML (Sweat Electronic Music Lovers), Wkshp, Oscil-8 collectif parisien, ou

encore WeatherLab sur Facebook par exemple).

A droite, nous pouvons voir un imprime écran du forum de discussion du Weather Lab, sur Facebook. Ici, un membre du forum réalise un sondage afin de connaître les préférences des bedrooms producers, en termes de qualité de l’informations et du partage de connaissances sur la MAO, au travers de différents outils.

Page 12: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Alors que nous pouvons juger ce phénomène plutôt de

manière positive et progressiste au premier abord – puisqu’il

permet de rendre accessible au plus grand nombre la

production musicale, nous pouvons également émettre

quelques critiques vis-à-vis de ce nouveau système où

l’individu a une autonomie complète.

Page 13: La mao - une pratique numérique vulgarisée

En effet, nous pouvons considérer que ce phénomène permet une rupture entre amateur et professionnel.

Si l’individu a désormais accès à la fois, à une multitude d’outils numériques l’aidant à la production de sa musique, tels que

les logiciels de MAO (appelés « software), les VSTi (instruments virtuels) etc, mais également à une surabondance

d’informations et de savoirs sur ces outils numériques qui circule sur les réseaux, nous pouvons aisément imaginer que

celui-ci peut accéder, à force de rigueur, au même « niveau », tout du moins à une équivalence tant en terme de pratique que

de connaissances sur ce sujet, qu’un professionnel dont la MAO est son domaine d’activité. Grâce seulement à quelques «

bidouillages », certains d’entre nous sont capables de petits exploits malgré une incompétence en matière de solfège.

Voici un imprime écran du VSTi FM8 de la marque Native Instruments. Il permet notamment de reproduire numériquement des sonorités d’instruments de synthèse FM. Il est très intuitif et est accessible pour 149euros sur le site Native Instruments. Il est également accessible gratuitement grâce au partage des membres sur le forum du Weather Lab, sur Facebook.

Page 14: La mao - une pratique numérique vulgarisée

A droite, une photographie du compositeur de musique de film Hans Zimmer, dans son studio “Remote Control Prods”, à Santa Monica, en Californie, en octobre 2013.

Cette photographie a été prise sur le site officiel du compositeur.

Hans Zimmer est reconnu pour être l’un des plus grands compositeurs de musiques de films contemporains. Ici dans son studio, nous pouvons voir qu’il est entouré de nombres d’instruments physiques, mais également d’ordinateurs, proposant ainsi une hybridation entre numérique et analogique. Sur cette photographie, nous pouvons voir qu’il utilise notamment le logiciel ProTools, reconnu comme référence en matière de composition cinématographique. Ce logiciel est accessible gratuitement via certaines plateformes, forums de discussions, comme Audiofanzine par exemple. Ceci nous montre donc qu’un individu dans sa chambre, simplement en réalisant quelques recherches sur son ordinateur, peut accéder à un logiciel de création sonore de qualité professionnel.

Page 15: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Aussi, dans cette surproduction musicale que provoque ce système, la plupart des « bedroom producers » ne

dépasseront jamais une certaine médiocrité. D’autres, au contraire, parviendront à se faire un nom et réussiront même à

vivre de leurs productions. Les Daft Punk par exemple, considéré comme les premiers « bedrooms producers », en sont sans

aucuns doutes l’exemple plus représentatif. N’étant à peine musiciens, ils auront réussi grâce à leur pratique musicale sur

ordinateur, à devenir l’une des références en la matière, et sans doute plus encore. Considérant celui, nous pouvons

aisément imaginer que leur réussite s’explique par une régularité et un investissement dans ce domaine.

Laurent Garnier, célèbre DJ et producteur français de musique électronique avait souligné dans un entretien pour le

magazine Tsugi (05/11/2015) que malgré cette progression dans la vulgarisation de la MAO, « la surproduction musicale se

faisait bien souvent au détriment de la qualité artistique et conduisait à des morceaux très ennuyeux. ».

L’on peut donc voir que même si cette pratique numérique, de part ses caractéristiques, présente de réelles idées

progressistes et qu’elle permet un rapport vulgarisé à la musique, elle présente néanmoins un surplus de productions qui ne

sont naturellement pas toujours de bonnes qualités.

Page 16: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Enfin, considérons ce phénomène sous un angle économique.

Nous avons pu voir que l’émergence de cette pratique numérique et de ses utilisateurs a ouvert un nouveau marché

potentiel grandissant pour les grandes marques.

En effet, les « bedrooms producers » sont devenus une cible montante, scrutée avec beaucoup d’intérêt par les constructeurs

de machines (physiques et digitales) et de logiciels de MAO.

Effectivement, avec l’émergence d’Internet, les grandes marques du domaine musical ont dues s’adapter en créant des

produits exclusivement destinés à l’ordinateur. Alors qu’elles étaient spécialisées et reconnues pour leurs synthétiseurs,

machines et autres instruments physiques, elles ont dû composer avec cet outil (l’ordinateur) pour continuer d’être

présentes sur le marché.

Page 17: La mao - une pratique numérique vulgarisée

L’on a par exemple vu la marque anglaise Roli créer en 2016 son Blocks, un instrument physique qui, une fois relié à

l’ordinateur, permet au toucher, « de composer, enchaîner des notes et créer des boucles qui au fur et à mesures de nos

inventions se superposent pour former une mélodie » (Numérama.com) Cela n’est donc rendu possible qu’à l’aide de

l’intelligence artificielle qui l’accompagne (son logiciel) : « sans elle, l’objet ne serait qu’un tapi de souris, mais avec, il devient un

véritable outil créatif. Tout ça dans une gamme de prix très accessible : entre 49 et 200 euros selon les packs.

Ci-dessous, le “Blocks” de la marque Roli, disponible sur son smartphone comme on le voit sur la photographie. L’innovation ici est que l’on peut créer des sonorités et les enregistrer pour les réutiliser plus tard où que l’on soit, dans les transports par exemple. Il ne demande pas excessivement de place car le Blocks fait 2 fois la taille d’un smartphone.

Cette photographie a été prise sur le site Numérama.com, datée du 02 novembre 2016.

Page 18: La mao - une pratique numérique vulgarisée

.. Ou encore le VSTi Massive de la marque Native Instruments, qui permet de simuler des sonorités d’instruments analogiques (physiques) et ce, de manière numériques. C’est un incontournable de Native Instruments, célèbre entreprise allemande fabriquant des instruments de musiques électroniques, qui a également dû s’adapter à l’émergence de la M.A.O dans les foyers grâce à Internet et au numérique. En effet, alors qu’elle proposait à l’origine des instruments physiques, elle a complètement repensé son mode de production autour du digital pour finalement ne proposer, à quelques exceptions près, que du matériel virtuel. Les produits qu’elles proposent désormais sont destinés aux musiciens professionnels, mais également aux « home-studistes », c’est-à-dire aux « bedrooms producers ». En fixant leurs produits dans des gammes de prix généralement raisonnables (entre 30 et 200euros l’instrument virtuel), Native Instruments a su s’adapter à cette nouvelle communauté qui a émergé au début de années 2000.

Ci-dessous, un imprime écran du VSTi “Massive” de Native Instruments

Ci-dessous, un imprime écran du VSTi “Massive” de Native Instruments. Il est accessible sur le site Natives Instruments pour une somme de 149 euros. Il est également accessible via certaines plateformes de discussion, où les membres partagent ce fichier gratuitement, comme sur le site Audiofanzine.

Page 19: La mao - une pratique numérique vulgarisée

L’Interview d’un Bedroom Producer : Berny

Berny, en duo avec K.O.1, lors de la soirée “Promote Yourself”, à Paris le 13/03/2016, organisée par les membres du Weather Lab, forum de discussion de Bedroom Producers sur Facebook.

Cette photographie a été prise sur le forum Weather Lab.

Page 20: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Pierre (aka Berny) a 24 ans et est un bedroom producer. Il vient de Bordeaux et depuis 4 ans maintenant, il pratique la

MAO.

Quand as-tu commencé la musique ?

-A vrai dire, dès que j’ai commencé à pratiquer la M.A.O. Avant cela, j’avais essayé de jouer un peu de guitare mais je me suis

vite lassé.

Pourquoi as-tu choisi de pratiquer de la musique sur ordinateur, donc virtuellement, plutôt que de jouer d’un « vrai »

instrument physique?

- La raison est simple, je n’ai jamais pris un seul cours de musique, je ne connais donc rien au solfège. Mais à 20ans, j’ai

ressentis de plus en plus le besoin de m’exprimer à travers la musique, et la MAO s’est présentée à moi comme une évidence.

Elle m’a permis notamment de composer, produire mes morceaux sans même savoir lire une partition.

Page 21: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Peux-tu nous expliquer comment tu t’es retrouvé à jouer de la musique sur ordinateur ?

- J’étais chez un ami musicien un jour et il m’a fait écouter un morceau qu’il avait composé à partir d’un logiciel de MAO (cf

FruityLoops).

C’était une reprise des Pink Floyd. Lui était musicien depuis longtemps, et il s’était amusé à enregistrer chaque instruments

qui composent ce morceau. Il les avait assemblés, un à un, de la même manière que celui des Floyd. J’étais bluffé car pour

moi, ce groupe représentait une forme de génie musical, et là, mon ami, en une après-midi, avait reproduit l’un de leur

morceau.

Je suis rentré chez moi, j’ai téléchargé le logiciel, convaincu que j’allais faire des merveilles. Mais il m’aura fallu bien 2 ans

avant que je n’arrive à créer un morceau.

Page 22: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Il faut donc de la perséverence pour réussir à terminer un morceau..

-Oui beaucoup, et de la patience aussi ! Mais il existe aujourd’hui une communauté énorme de « Bedroom Producers », ce

qui permet d’échanger nos morceaux, d’avoir des retours sur ce que l’on fait, de demander conseils aussi. Finalement

aujourd’hui, un jeune qui souhaite se mettre à la MAO progressera beaucoup plus vite que ça ne l’a été pour moi, car il existe

une dynamique beaucoup plus forte au sein de cette communauté qu’il y a 4- 5 ans.

C’est intéressant que tu parles de « Bedroom producers », car c’est l’un des points de notre sujet. Penses-tu te reconnaître

dans cette communauté ?

-Oui absolument. Ca fait maintenant 4 ans que je fais de la MAO, et je compose toujours dans ma chambre. Je suis passé une

fois en studio d’enregistrement, pour le mix d’un de mes EP (format court d’un album), sinon, je fais tout moi même, de la

composition jusqu’à la diffusion/ production. Cela me permet, encore une fois, de rester totalement indépendant et de ne

pas subir de pression de producteurs de label, etc.

Page 23: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Quels sont les avantages/ désavantages de cette pratique numérique ?

-Premièrement, la gratuité et l’indépendance, tout du moins, en partie. Tu n’a pas d’obligation de réaliser ta musique de

telles ou telles manières, en achetant tels ou tels produits, et en ayant recours à telle ou telle personne. Par exemple moi,

mon 1er EP a été réalisé entièrement à partir de logiciel que j’ai téléchargé gratuitement. Seul l’usage régulier de ces outils

m’ont permis de créer des morceaux « semi-pro ». Je n’ai pas eu besoin non plus d’aller en studio, j’ai tout fait moi même :

composition, édition, production etc.

Par contre, l’un des désavantages premiers de cette pratique, c’est que la MAO, par définition, s’oriente plutôt vers la

musique électronique.

j’ai des amis qui ont un groupe et qui me disaient que c’était dur pour eux de réaliser leurs propres morceaux car ils avaient

besoin d’outils spécifiques pour l’enregistrement (micro, etc.).

En effet, la MAO est une pratique numérique, cela sous entend d’avoir recours à des logiciels, VSTs etc, donc des instruments

et outils virtuels.

Page 24: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Donc pour réaliser un morceau de MAO, il suffit d’avoir un ordinateur et de télécharger quelques logiciels, VST c’est ça ?

- En gros oui, après la qualité peut en pâtir. Il faut être réaliste, si des studios d’enregistrement existent, c’est bien pour une

raison : la qualité. Si tu veux que ton morceau soit de la même qualité qu’un morceau réalisé en studio, il faut y mettre le

prix, et très bien connaître ses outils.

Il y a une espèce de « gué-guerre » au sein de la communauté des « Bedroom Producers » : les pro-digitals et les

pro-analogiques.

Certains pensent que le morceau réalisé entièrement sur ordinateur, sans recours à des vrais instruments physiques, sonne

« plat », ou « plastique ». Ils estiment que l’apport de vrais instruments dans un morceau approte cette « chaleur », cette

profondeur que possèdent des morceaux produits en studio.

Je suis de ceux qui pense qu’il ne faut pas non plus boycotter le numérique : il permet un champ de possibilité que l’on ne

peut avoir si l’on utilise que des instruments analogiques.

Page 25: La mao - une pratique numérique vulgarisée

La frontière entre professionnels et amateurs est donc mince si l’on en croit ce que tu dis.. ?

- Tout à fait, il y a des artistes qui ont construit leur carrière grâce à la MAO. Ils étaient de simple passionnés de musiques,

ont commencé à s’intéresser à ce phénomène, seuls dans leur chambre, et ont créer des morceaux considérés comme des

références dans le milieu des musiques électroniques. Je pense évidemment au Daft Punk, mais il y en a quantité

monstrueuse aujourd’hui.

Cette pratique a permis d edonner accès à tout le monde

Après il ne faut pas se leurrer, plus on avance et progresse dans cette pratique, plus l’achat d’instruments réels devient une

évidence : cette chaleur ressentie dont je parlais tout à l’heure, on ne la retrouve pas avec des instruments virtuels.

Ce que nous pouvons retenir de cet entretien, c’est que cette pratique ne nécessite pas forcément de connaissances

musicales au préalable, comme le solfège par exemple. Aussi, elle est représentée par une énorme communauté sur Internet,

où il existe une dynamique très forte autour des utilisateurs. La MAO permet également de réduire la frontière entre

amateur et professionnel, car il n’est pas obligatoire, mais conseillé selon Berny, d’avoir recours à de vrais instruments ou

d’aller en studio, mais que l’on peut tout à fait de chez soi, réaliser le processus de la création d’un morceau jusqu’à sa

production/ diffusion.

Page 26: La mao - une pratique numérique vulgarisée

III- a. L’ordinateur et internet : outils de création et de partage de la

musique

→ Les logiciels de création de musique (Fruity Loops…)→ Les sites de partage de musique (Soundcloud, Bandcamp…)→ Les forums de partage du savoir (sur la musique et le matériel musical)

Page 27: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Interface de travail de Fruity Loops

Fruity Loops permet l’émergence de genres musicaux et participe à la professionnalisation d’amateurs. Le logiciel est aussi utilisé par de nombreux grands producteurs de la musique.

Page 28: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Bandcamp permet aux artistes indépendants de vendre leur musique.

Soundcloud a été créé en 2007 et compte plus de 40 millions d’utilisateurs dans le Monde.

Page 29: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Le partage de savoirs sur la musique est un outil très utile aux bedroom producers.

Page 30: La mao - une pratique numérique vulgarisée

III- b. Réappropriation des réseaux sociaux (notamment de partage

d’images/vidéos/messages) : une nouvelle forme de diffusion

Page 31: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Myspace et Adèle A gauche, le logo de Myspace : l’un des premiers site de réseau social, créé en 2003 et notamment connu pour sa concentration d’artistes musicaux.

A droite, une photo de la chanteuse britannique Adèle. Elle a été découverte via Myspace en 2006 suite au partage de quelques unes de ces compositions par l’un de ses amis.

Page 32: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Avec les mots clés “Adèle” et “myspace” nous avons trouvé cette vidéo de la célèbre chanteuse à ses débuts. C’est une vidéo publiée sur Myspace en 2006 et également sur YouTube.

Page 33: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Ci-dessus une capture de la page Myspace actuelle d’Adèle.

Page 34: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Vine et Shawn Mendes Ci-dessous, le jeune chanteur canadien Shawn Mendes en concert. Il a été repéré en 2013 sur l’application Vine grâce à la publication de courtes vidéos de reprise à la guitare dans sa chambre.

Ci-dessus, le logo de l’application Vine : l’application, créée en 2013, héberge de courtes vidéos de 6 secondes qui tournent en boucle.

Page 35: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Ici, Shawn Mendes à ses débuts. Compilation de quelques uns de ses Vines. Il chante, la plupart du temps,en acoustique dans sa chambre.

Puis très récemment, en live sur le plateau d’Ellen De Generes pour la présentation de son nouvel album.

Page 36: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Snapchat et Dj Khaled A gauche, le logo de Snapchat : créé en 2011, c’est une application de partage de photos, vidéos et messages éphémères.

A droite, une photo de l’américain Dj Khaled, producteur, disc jockey, animateur radio et membre du groupe Terror Squad. Connu pour son utilisation intense de Snapchat.

Page 37: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Ici, une capture de l’article sur Dj Khaled dans la rubrique “music” du site du journal The New York Times. Un titre qui révèle bien l’importance de snapchat dans la vie du chanteur. Une utilisation que ce dernier assume et revendique comme “la clé du succès”

Page 38: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Ci-dessus, Dj Khaled est interviewé par Mouloud Achour pour l’émission Clique.

Page 39: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Dans cette compilation de vidéos snapchat de Dj Khaled nous pouvons assister à l’accouchement de sa femme en octobre 2016, à la naissance de son premier fils (presque) en direct. L’artiste/producteur l’a publié dans sa “story” Snapchat.

Page 40: La mao - une pratique numérique vulgarisée

Bibliographie/Webographiehttp://www.rtl.fr/actu/insolite/adele-fan-de-beyonce-decouverte-sur-myspace-tout-ce-que-vous-ignoriez-peut-etre-sur-la-diva-7782057574

https://noisey.vice.com/fr/article/fruity-loops-fl-studio-program-histoire-logiciel-revolution-musique-porno-belgiquehttp://www.tsugi.fr/magazines/2015/11/05/enquete-boom-bedroom-producers-12562http://fr.traxmag.com/article/37021-groupes-facebook-une-nouvelle-maniere-de-digger-de-la-musiquehttp://www.sweetlife.fr/2015/07/15/adsr-bedroom-producers-weather-lab/http://www.greenroom.fr/41328-partage-t-on-trop-de-musique/