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UNIVERSIT DU QUBEC MONTRAL
LA LOGISTIQUE INVERSE D'UN ORDINATEUR: UNE TUDE TERRAIN DES
ENTREPRISES QUBCOISES
MMOIRE
PRSENT
COMME EXIGENCE PARTIELLE
LA MATRSE EN ADMINISTRATION DES AFFAIRES
PAR
MARIE-EVE HALL
MARS 2009
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UNIVERSIT DU QUBEC MONTRAL Service des bibliothques
Avertissement
La diffusion de ce mmoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a sign le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles suprieurs (SDU-522 - Rv.1-26). Cette autorisation stipule que conformment l'article 11 du Rglement no 8 des tudes de cycles suprieurs, [l'auteur] concde l'Universit du Qubec Montral une licence non exclusive d'utilisation et de publication de la totalit ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour des fins pdagogiques et non commerciales. Plus prcisment, [l'auteur] autorise l'Universit du Qubec Montral reproduire, diffuser, prter, distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entranent pas une renonciation de [la] part [de l'auteur] [ses] droits moraux ni [ses] droits de proprit intellectuelle. Sauf entente contraire, [l'auteur] conserve la libert de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possde un exemplaire.
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II
REMERCIEMENTS
Je crois que la ral isation d'un projet tel un mmoire de recherche demande un effort et
une discipline qui sont bien souvent sous-estims. Ce travail a t pour moi une tape dans
ma vie qui m'a permis de mieux connatre mes forces et mes faiblesses. J'ai russi, par ce
travail, dpasser mes limites. Ce projet que j'ai bien souvent pens abandonner est une
grande ralisation personnelle et un accomplissement dont je suis extrmement fire. Ce
rsultat, je n'aurai pu l'atteindre sans l'aide et les encouragements de personnes bien
importantes pour moi.
Tout d'abord j'aimerais remercier le personnel de l'Universit du Qubec Montral.
Vous avez t pour moi de bon conseil et avez influencs, de prs ou de loin, ce travail. Je
tiens remercier tous les enseignants qui m'ont accord de leur temps, transmis leurs
connaissances et m'ont fait part de leur vcu. Vous avez par votre passion chang ma vie et
m'avez permis d'voluer et de grandir en tant que personne. Je remercie spcialement M.
Bernard-Andr Genest, M. Jocelyn Desroches, M. Yvon Bigras, M. Mehran Ebrahimi, M.
Jean-Marie Bourjolly, Mme Line Ricard et Mme Mihaela Firsirotu de m'avoir inspir.
Je tiens souligner l'importance du soutien financier que m'ont apport le Programme
d'aide financire la recherche et la cration (PAFARC) et Hydro-Qubec. Votre support
est grandement apprci. Merci de vous impliquer et de permettre aux tudiants d'avoir accs
une aide financire.
Je veux aussi souligner l'importance du temps que m'ont accord les dirigeants des
entreprises impl iques dans cette tude. Vous avez t trs gnreux avec moi et la quai it de
votre implication m'a apport normment.
Je tiens aussi remercier sincrement Pierre Samoisette, Normand Lamer, Steve
Guernon, Russell Francoeur, Sandra Testa et toute l'quipe de la compagnie Parmalat d'avoir
compris J'importance que reprsentait pour moi ce projet. Travailler avec vous est un rel
plaisir.
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III
Ce travail de recherche aurait t impossible sans le soutien de ma directrice Suzanne
Marcotte. Je te remercie pour ta patience, tes encouragements, ta comprhension et ta
sensibilit. Tu as t pour moi un guide, mais surtout une amie tout au long de cette aventure.
Mes derniers remerciements vont mes amis et ma famille. Cette exprience m'a
permis de constater que je suis une personne extrmement choye et bien entoure. Merci
Jolle Michaud, Marie-Eve Gaumond, Nathalie Abdallah et Sandra Testa d'tre les
meilleures amies du monde. Je remercie du fond du cur mes parents, mes surs et ma tante
Sylvie de croire en moi. Vous tes ce que j'ai de plus important dans ma vie. Merci de
m'inspirer chaque jour, de m'avoir transmis de bonnes valeurs et de m'avoir permis de
grandir bien entour. Je vous aime!
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IV
SOMMAIRE
Dans un monde caractris par une consommation de plus en plus importante, la gestion des produits en fin de vie devient une problmatique importante pour nos entreprises et pour la socit en gnral. Par leur nature, les ordinateurs achemins aux sites d'enfouissement sont trs polluants et reprsentent une menace relle pour notre sant et la qualit de nos nappes phratiques. On se doit donc de dvier le flux d'appareil en fin d'utilisation vers d'autres options de valorisation.
Au Qubec, le rseau ainsi que la gestion des oprations de revalorisation d'ordinateurs en fin de vie n'a pas fait l'objet de recherche. Puisque la tendance mondiale est la conscientisation environnementale et que de nombreuses actions sont poses dans ce sens, il devient important de bien comprendre l'organisation actuelle du rseau.
Dix-huit entreprises qubcoises ayant un rle important jouer dans le processus de revalorisation des ordinateurs en fin d'utilisation ont t impliques dans cette tude. Cette dernire vise tablir le portrait de l'industrie actuelle au Qubec. De plus, cette tude prcise les processus oprationnels et les difficults de gestion rencontres par les joueurs. Cette recherche dvoile aussi les diffrentes stratgies ou moyens utiliss par les gestionnaires pour contrer (' incertitude prsente dans cette industrie.
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v
TABLE DES MATIRES
LISTE DES FIGURES VIII
LISTE DES TABLEAUX
CHAPITRE 1 INTRODUCTION 10
CHAPITRE II MTHODOLOGIE 15
2.1 Objectif et motivations 15
2.2 Slection des joueurs 16
2.3 laboration du guide d'entrevue 18
2.4 Ralisation des entrevues 21
2.5 Visites des installations 22
2.6 Entrevues tlphoniques 22
2.7 Compilation et synthse des rsultats 23
2.8 Analyse 24
2.9 Rvision 24
2.10 Difficults rencontres 24
2.11 Conclusion 25
CHAPITRE III REVUE DE LITTRATURE 26
3.1 La logistique inverse: Dfinition et historique du concept 26
3.2 La logistique inverse: Revue de littrature 32
3.2.1 La logistique traditionnelle vs logistique inverse: Une comparaison 32
3.2.2 Recherches actuelles propos de la logistique inverse 39
3.3 Conclusion 52
CHAPITRE IV OBSERVATIONS TERRAIN 53
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VI
4.1 Qui 53
4.2 Pourquoi 65
4.3.1 Motivations lgislatives 66
4.4 Quoi 72
4.5 Comment 73
4.5.1 Rseau de logistique inverse du matriel informatique 73
4.5.2 Fournisseurs - Clients - Concurrents 74
4.5.3 Processus internes de revalorisation d'un ordinateur. 83
4.5.4 Amnagements 88
4.6 Les difficults rencontres par les joueurs 91
4.6.1 Difficults 1ies l'industrie 91
4.6.2 Difficults lies l'organisation 97
4.6.3 Difficults rencontres par les entreprises ferrailleurs 101
4.7 Conclusion 102
CHAPITRE V DISCUSSION ET ANALySE 104
5.1 La logistique inverse de la revalorisation des ordinateurs au Qubec 104
5.2 Processus et incertitude 106
5.3 Les problmatiques principales rencontres par les joueurs 108
5.3.1 Productivit 110
5.3.2 Capacit de traitement 114
5.3.3 Espace 115
5.3.4 Type de clients 116
5.3.5 Conciliation de l'offre et de la demande 116
5.3.6 Gestion des stocks 117
5.3.7 Planification des activits 118
5.3.8 Gestion des approvisionnements 119
5.3.9 Prix de revient 119
5.4 Stratgies dployes pour contrer les problmatiques 120
5.5 Conclusion 123
CHAPITRE VI CONCLUSION 125
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VII
APPENDICE A GUIDE D'ENTREVUE 133
APPENDICEB ENTENTE DE CONFIDENTIALIT 140
-
VIII
Figure
Figure 1.1
Figure 2.2
Figure 3.1
Figure 3.2
Figure 4.1
Figure 4.2
Figure 4.3
Figure 4.4
Figure 4.5
Figure 4.6
Figure 4.7
Figure 4.8
Figure 4.9
Figure 4.10
Figure 5.1
LISTE DESFIGURES
page
Composition d'un ordinateur (Groupe-Nord, 2002) 12
Les cinq dimensions de base de la logistique inverse 19
Dfinition de la logistique inverse propose par Riopel et Lambert (2003) 29
Principales activits d'une boucle de valeur (GUILTINAN et NWOKOYE, 1974) 50
Les multiples rles tenus par des entreprises qubcoises de J'industrie de la revalorisation d'ordinateurs 61
Rseau de logistique inverse d'un ordinateur 74
Fournisseurs et clients d'une entreprise de remise neuf... 76
Fournisseurs et clients des ferrailleurs 80
Foumisseurs et clients des magasins de vente de matriel usag. 82
Foumisseurs et clients des rcuprateurs de pices 83
Processus de revalorisation pour une entreprise de remise neuf 85
Processus de revalorisation pour un ferrailleur. 88
Amnagement et flux d'une entreprise de remise neuf but lucratif 89
Amnagement et flux d'une entreprise de remise neuf but non-lucratif 90
Incertitudes relies au processus de revalorisation d'une entreprise de remise neuf 107
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IX
Tableau
Tableau 3.1
Tableau 3.2
Tableau 4.1
Tableau 4.2
Tableau 5.1
Tableau 5.2
LISTE DES TABLEAUX
page
Principaux lments dfinissant la logistique inverse 31
Diffrences entre la logistique traditionnelle et la logistique
inverse 33
Prsentation des motivations pour les entreprises revalorisant les
ordinateurs: Pourquoi : 72
Provenance des quantits reues par les entreprises de remise
neuf 77
Caractrisation des problmatiques identifies chez les joueurs
rencontrs 109
Stratgies dployes pour grer les problmatiques 120
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CHAPITRE l
INTRODUCTION
Nous vivons dans une socit o une importante quantit de produits mis sur le march
ne csse de crotre ainsi que les possibilits ou pressions consommer. Le dernier sicle aura
t consacr, dans les pays industrialiss, la satisfaction sans cesse croissante de nos
besoins de consommation. Pour cela, il aura fallu extraire et transformer de grandes quantits
de ressources naturelles. Nous savons aujourd'hui que ces ressources ne sont pas
inpuisables. Nous savons galement que les activits d'extraction et de Fabrication sont
responsables des principaux problmes de pollution: pollution des eaux, rchauffement
climatique sous l'accumulation de gaz effet de serre, contamination et rosion des sols,
dgradation des cosystmes et diminution de la biodiversit.
L'accentuation de la Fabrication de bien de consommation amplifie la problmatique de
la gestion des matires rsiduelles. En effet, une fois que ces biens ont atteint leur fin de vie,
ils doivent tre limins. Par consquent, les sites d'enfouissement ont dsormais
pratiquement atteint leur capacit et la cration de nouveaux sites suscite le mcontentement
de plusieurs groupes de pression (Recyc-Qubec, 2002). Ainsi, la rduction des rsidus
destins l'limination permet d'conomiser l'espace occup dans les lieux d'enfouissement,
ce qui prolonge la dure de vie utile et restreint Je besoin d'en crer de nouveaux. De
nombreuses municipalits et entreprises ont par consquent tabli divers programmes de
collecte de produits recyclables (Recyc-Qubec, 2002). cette pratique on peut ajouter les
retours ou les rappels de produits vers les points de production. Ainsi, la perspective
unidirectionnelle de la chane d'approvisionnement a volu au fil des ans vers une nouvelle
ralit: le retour de produits ou de matires dans les rseaux valeur ajoute.
-
Il
Le rle de la logistique inverse prend forme et s'accentue dans plusieurs entreprises.
En effet, les industries de l'automobile, des produits pharmaceutiques, des produits
lectroniques, de boissons gazeuses et plusieurs autres ont dvelopp un rseau de flux
inverse. On a qu' penser Coca-Cola (bouteilles recyclables), Phillip Morris (Palettes) et
Kodak (camras), Hewlett-Packard (encre), l'Oral (produits de beaut), etc'. La logistique
inverse devient donc une comptence cl pour les chanes d'approvisionnement modernes
(De Brito, 2004).
Les dchets de matriel de technologie de l'information et de tlcommunication
attirent de plus en plus d'attention puisque le progrs technologique a pour effet que ces
matriels deviennent dsuets un rythme sans cesse croissant. On estime que la dure de vie
moyenne d'un ordinateur est de deux trois ans et que celle-ci semble voue dcrotre d'ici
les prochaines annes (Lefevre-Hasegawa, 2006). Ainsi, il en rsulte un accroissement de la
quantit de matriel entrant dans le flux de dchets. Les dchets informatiques constituent le
seul flux de dchets qui s'en va en croissant au Canada, selon le rapport d'Environnement
Canada intitul Les dchets de technologie de l'information et de tlcommunications au
Canada (Environnement Canada, 2000a). Ce flux risque de s'accentuer puisque les ventes
ne cessent de crotre. preuve, entre 1997 et 2002, la quantit d'ordinateurs achets au
Canada est passe de 1,8 3,2 millions, ce qui reprsente une augmentation de plus de 75%
(Recyc-Qubec, 2006). L'augmentation des ventes s'explique par le fait que, malgr ce que
l'on peut en croire, plusieurs foyers ne possdent pas encore de matriel informatique.
D'autre part, la technologie se dveloppe un rythme si acclr qu'elle ncessite de
frquents renouvellements d'quipements. Environnement Canada estime qu'en 2005 la
quantit de dchets provenant de matriel informatique au Canada a atteint 170491 tonnes.
De cette quantit, prs de 40% a t achemin un site d'enfouissement.
Ces millions d'ordinateurs qui sont conduits dans nos sites d'enfouissement reprsentent un
risque important pour l'environnement et la sant de la population. En effet, ce matriel
, voir Coca-Cola, 2008; Andriesse, 1999; Kodak, 2008.
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contient souvent des matires toxiques qui sont dangereuses pour l'environnement si elles ne
sont pas gres correctement. On retrouve, par exemple, dans un ordinateur et un cran, du
cuivre, du plomb, du zinc, des mtaux ferreux, du verre et du plastique. La figure 1.1 expose
les composants d'un ordinateur et d'un cran. La catgorie mtaux prcieux comprend des
composants comme le nickel, le manganse, le cobalt, le baryum, J'tain, J'argent, le
mercure, l'arsenic, etc. La consquence indirecte de la toxicit des lments prsents dans un
ordinateur est la pollution des cours d'eau et des milieux naturels, entranant des pnuries en
eau potable et des problmes de culture (Groupe Nord, 2002). En plus de ses composants
polluants, un ordinateur pollue par sa consommation d'nergie lors de son utilisation. Mais J
ne s'arrte pas J'impact cologique des ordinateurs. Avant mme d'tre al.Jum pour la
premire fois', un ordinateur a dj laiss sa trace dans J'environnement. Selon une tude de
l'Universit des Nations Unies, pour produire un ordinateur et un cran cathodique de 17
pouces, on utiliserait: 240 kilogramme de combustible fossile (dix fois la masse de
l'ordinateur), 22 kilogrammes de produits chimiques et 1500 litres d'eau. Ainsi, la production
d'un ordinateur demande beaucoup de ressources et est nergivore .
OAluminium
Cuivre o plomb oZine
Mtaux pre ieux
o Verre
25% Mtaux ferreux
o Plastiques
Figure 1.1 Composition d'un ordinateur (Groupe-Nord, 2002)
Le secteur des hautes technologies a longtemps t pargn par les cologistes,
cependant ces derniers semblent dsormais rsolus sonner l'alerte. Ce que l'on considrait
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13
auparavant comme une industrie propre est en ralit l'une des plus grandes
consommatrices de produits chimiques, un niveau jamais atte.int par le pass , prcise
Joseph LaDou, praticien dans la Silicon Valley et directeur du Centre international de la
mdecine du travail l'universit de Californie.
Les ordinateurs reprsentent le seul flux de produits ayant une croissance constante
dans les sites d'enfouissement. De plus, ayant un impact considrable sur l'environnement, la
disposition de l'ordinateur en fin de vie devient une problmatique socitale trs pertinente.
Malgr l'envergure internationale de cette problmatique, la situation et le contexte
qubcois constituent un bon dpalt afin de caractriser cette problmatique. Le sujet de la
revalorisation des ordinateurs dsuets a t abord par certaines organisations, mais ce de
faon gnrale. Aucune recherche terrain n'a t ralise date afin de comprendre la ralit
et les activits prcises de l'industrie de la revalorisation des ordinateurs dsuets au Qubec.
Dans la prsente tude, la logistique inverse des ordinateurs dsuets sera investigue,
mais plus prcisment les activits des entreprises revalorisant ceux-ci. Premirement, cette
tude analyse les oprations de dix-huit entreprises et dresse un portrait du rseau qubcois.
Afin d'avoir une perspective globale du rseau, des joueurs ayant des rles diffrents jouer
dans le processus de revalorisation ont t visits. Cette recherche met en lumire les
diffrentes motivations des joueurs vouloir revaloriser les ordinateurs dsuets. De plus, les
caractristiques des joueurs sont exposes. Globalement, l'tude aide comprendre comment
les ordinateurs sont revaloriss au Qubec.
Une fois la description du terrain ralise, la complexit des oprations relies au
processus de revalorisation est mise en lumire. De plus, les difficults prouves par les
joueurs sont identifies. Par la suite, on tente de comprendre quelles stratgies sont dployes
ou peuvent tre dployes afin de mieux grer les incertitudes et la complexit prsentes dans
l'industrie.
Ce travail est structur de la faon suivante. Le chapitre 2 prsente la mthodologie
utilise afin d'atteindre les objectifs de la recherche. Le chapitre 3 prsente une revue de
littrature faisant tat des diffrentes recherches et connaissances du milieu. Le chapitre 4 fait
tat des observations et informations rcoltes lors des visites. Le chapitre 5 expose
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14
diffrentes perspectives d'analyse permettant de comprendre les forces et les faiblesses
observes. Pour terminer, une conclusion et des avenues de recherche seront proposes.
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15
CHAPITRE II
MTHODOLOGIE
La prsente section prsente la mthodologie utilise afin d'tre en mesure d'assurer la
ralisation de la recherche. Le choix d'une mthodologie pertinente est dcisif puisque les
conclusions de la recherche en dcoulent directement.
2.1 OBJECTIF ET MOTIVATIONS
Dans un premier temps, puisque cette recherche est de nature exploratoire, elle
demande de dresser un portrait global de la chane d'approvisionnement de l'industrie de la
revalorisation des ordinateurs. Une mthodologie qualitative a t utilise pour faire ce
portrait au Qubec. Afin de comprendre la ralit et la complexit de l'industrie, l'entrevue
s'est rvle tre la mthode de collecte d'information privilgier. La ralisation
d'entrevues a comme avantage de permettre l'analyse du sens que donnent les acteurs leur
pratique et l'analyse prcise d'une problmatique. Les entrevues n'ont pas pour but d'tre
reprsentatives . Le but est plutt de reconstruire le contexte dans lequel la recherche est
effectue. Ainsi, c'est la singularit de chacun des cas qui est intressante (Kaufmann, 1996).
Ce sont des entrevues qui livrent des points de vue singuliers, mais que le chercheur doit
relier avec d'autres points de vue singuliers. De plus, de manire pouvoir comprendre les
interactions et le contexte particulier de cette industrie au Qubec, un acteur trs influent,
Recyc-Qubec, a t rencontr. Ce dernier a tenu les rles de rfrence et de conseiller lors de
la cueillette d'information. Le portrait de l'industrie n'aurait su tre complet sans l'apport des
recherches antrieures ralises par d'autres chercheurs. Ces dernires seront prsentes dans
la section revue de littrature prsente au prochain chapitre.
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16
La problmatique de recherche demande de comprendre les processus et les activits
internes de certains joueurs. Il fut donc pertinent de raliser des visites des installations et des
observations sur le terrain. Les informations rcoltes sur le terrain, jumeles celles
amasses lors des entrevues, ont permis de mettre en lumire les diffrentes forces et
faiblesses oprationnelles et organisationnelles des joueurs. De plus, la ralisation d'une
analyse comparative a permis de comprendre les stratgies expliquant le succs actuel de
certains joueurs. Elle a ensuite permis d'identifier des facteurs de russite dans l'industrie de
la revalorisation des ordinateurs.
2.2 SLECTION DES JOUEURS
La slection judicieuse des joueurs rencontrer tait un facteur critique pour assurer la
peltinence et la crdibilit des rsultats de l'tude. Cette slection ne fut donc pas laisse au
hasard. La consultation d'un mmoire de recherche ralis par J'Association canadienne des
industries de l'environnement (CEIA, 2001), rfr par Recyc-Qubec, a permis d'identifier
les diffrents rles pouvant tre jous par les acteurs dans la chane de revalorisation des
technologies de l'information. Selon cette tude, les entreprises qui offrent des services et des
produits de recyclage des ordinateurs entrent dans diffrentes catgories. Il peut s'agir de:
fabricants de matriel informatique d'origine;
grandes entreprises qui utilisent beaucoup de matriels informatiques et qui
disposent de programmes internes de gestion des ordinateurs dans le cadre desquels
elles distribuent des ordinateurs aux employs ou les vendent de plus petites
entreprises;
gestionnaires de parcs informatiques qui s'occupent d'une gamme de services de
gestion de la technologie, y compris de la disposition de l'quipement dsuet;
organismes qui s'occupent de la rutilisation et de la remise neuf des ordinateurs,
y compris d'organismes sans but lucratifs;
ferrailleurs qui s'intressent principalement aux mtaux ayant une valeur
conomique;
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17
marchands rcuprateurs de pices, qui se spcialisent dans la vente de matriel
usag;
marchands rcuprateurs d'ordinateurs, qui recyclent les ordinateurs pour leurs
pices;
fabricants et de distributeurs d'quipement servant sparer et broyer les pices
informatiques;
affineurs et de transformateurs qui remettent les composants en matire premire;
transporteurs.
Ainsi, voulant dresser un portrait exhaustif de l'industrie, la slection des acteurs
devait prendre en considration l'ensemble de ces catgories. N'ayant que trs peu
d'information sur l'identit prcise des entreprises existantes au Qubec pour chacune de ces
catgories, le rpertoire des recycleurs et rcuprateurs prsent sur le site Internet de Recyc
Qubec s'est rvl tre une source de rfrences trs complte. Ce rpertoire prsente les
155 entreprises qubcoises oeuvrant dans le domaine de la revalorisation du matriel
informatique.
Une fois les joueurs pertinents identifis, Recyc-Qubec a dress une liste d'une
vingtaine d'entreprises qubcoises. Plusieurs raisons faisaient de ces entreprises des
incontournables en matire de revalorisation des ordinateurs. En effet, la prdominance dans
le secteur de la revalorisation, l'innovation en matire de processus/procd et la vocation
humanitaire et sociale faisaient de plusieurs entreprises des joueurs cls dans le milieu. La
slection de ces joueurs a permis d'obtenir une vue d'ensemble du secteur et les
caractristiques htrognes de ces derniers ont permis de couvrir l'essentiel de ce qui existait
dans le contexte de la revalorisation des ordinateurs au Qubec.
Le nombre d'entrevues est dtermin selon l'effet de saturation. En effet, lorsque l'on
effectue les entrevues, nous ralisons que les interlocuteurs discutent des mmes lments.
Ainsi, des entrevues supplmentaires deviennent sans valeur ajoute relle.
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2.3 LABORATION DU GUIDE D'ENTREVUE
Afin d'obtenir des rsultats pouvant permettre une analyse et une comparaison, une
structure d'entrevue doit tre employe. Un guide d'entrevue a pour avantage de structurer
l'entrevue et de permettre une comparaison systmatique.
On constate dans la revue de littrature existante sur la logistique inverse que plusieurs
auteurs ont tent de structurer la logistique inverse et d'ainsi faciliter sa comprhension:
Thierry et al., (1995), Fleischmann (2001 a), Fuller et Allen (1997), Carter et El1ram (1998),
Gungor et Gupta (1999), Goggin et Browne (2000), Chouinard (2003), Langevin et Riopel
(2005). Par exemple, De Brito (2004) a propos un cadre conceptuel permettant de structurer
la logistique inverse. Ses recherches lui ont permis de constater que la typologie ressemblait
en quelque sorte ce que d'autres auteurs avaient dfini comme dimensions: motivations,
types de produits, options de valorisation et agents. De Brito a propos des questions
fondamentales en guise de dimensions de base pouvant caractriser la logistique inverse.
Pourquoi est-ce que cela doit tre valoris?
Qu'est-ce qui doit tre valoris?
Comment la valorisation doit tre faite?
Qui est responsable des activits de valorisation?
De Brito a labor les cinq dimensions de la logistique inverse. En effet, selon l'auteur,
les diffrentes recherches en ce qui concerne la logistique inverse peuvent se classer sous
cinq catgories. La question pourquoi a t scinde en deux puisqu'elle peut tre pose
selon deux perspectives: le client et l'entreprise. Selon l'optique entreprise il est question
de comprendre quelles sont les raisons qui poussent une entreprise vouloir grer les flux de
retour de produits malgr qu'aucune loi ne lgifre l'industrie. En ce qui concerne l'optique
client on dsire comprendre ce qui motive le client retourner un produit. Voici donc les
cinq dimensions proposes par de Brito :
-
19
Pourquoi
Recevoir?
Pourquoi Quoi?
Retourner?
logistique Inverse
Comment? Qui?
Figure 2.2 Les cinq dimensions de base de la logistique inverse
Le guide d'entrevue, prsent en annexe 1, a t construit en s'inspirant de la structure
propose par De Brito. Cette typologie, jumele une slection rflchie des joueurs
rencontrer, a pour avantage d'offrir une vision holistique du secteur de la revalorisation des
ordinateurs.
Le guide d'entrevue comporte sept principales sections. Ce guide est l'outil utilis afin
d'amasser de l'information pertinente chez les entreprises oeuvrant dans la revalorisation des
ordinateurs. La premire section identifie la personne ressource. La pertinence de
l'information recueillie lors des entrevues dpend indniablement de la crdibilit de la
personne ressource. La deuxime section dfinit les caractristiques de l'entreprise.
L'envergure, la raison d'tre et l'anne de fondation sont des lments pralables une
analyse pertinente. La troisime section se veut une rponse la question Qui . Il s'agit de
dresser le portrait de l'environnement relationnel de l'entreprise interviewe. Ainsi, cette
section demande l'interlocuteur d'identifier ses concurrents, ses fournisseurs et ses clients.
De plus, le guide demande la personne ressource de situer son entreprise dans cet
environnement. Les informations recueillies dans cette section permettent de visualiser les
relations entretenues entre la firme et les acteurs de sa chane d'approvisionnement. La
quatrime section rpond la question Pourquoi . Selon De Brito (2004), trois raisons
peuvent expliquer pourquoi une entreprise s'intresse la revalorisation de produits:
-
20
les raisons conomiques,
Des gains financiers directs sont raliss lorsqu'une organisation est en mesure
de valoriser un produit, habituellement caractris par un cycle de vie court, dont la
valeur conomique est grande. Certaines organisations se sont intresses aux activits
de la logistique inverse en raison de l'importance de la valeur perue des matriels
retourns. De plus, des gains indirects peuvent tre anticips. En effet, dans un
contexte de non-rglementation, tre en mesure d'anticiper la loi est une action
stratgique et peut procurer des avantages concurrentiels aux entreprises avant
gardistes
les raisons lgislatives,
La rglementation peut aussi tre un incitatif la logistique inverse. En effet,
certaines organisations, essentiellement dans les pays d'Europe et d'Asie, ont
commenc s'intresser la logistique inverse afin de rpondre aux contraintes
environnementales qui leur taient imposes (Jayaraman et al., 2001; Guide et al.,
2000)
les raisons thiques (entreprises bonne citoyenne)
Certaines entreprises prennent conscience de leurs responsabilits face la
socit dans laquelle elles voluent. Elles doivent tre en mesure de vhiculer des
valeurs et de s' impl iquer dans des causes qui les tiennent cur. Plusieurs entreprises
ont dsormais des programmes environnementaux et sociaux afin de dmontrer leurs
contributions la socit.
De plus, on se questionne sur les motivations des utilisateurs retourner leur appareil
Pourquoi - Retourner . Il est important de comPrendre ces motivations, car elles seront
pertinentes l'analyse.
La cinquime section du guide d'entrevue est en lien avec la question Quoi . Il
s'agit d'identifier les produits revaloriss par l'entreprise et de connatre les principales
caractristiques de ces derniers. La sixime section rpond la question Comment . En
-
21
fait, [' interlocuteur doit dcrire et expliquer ses activits et ses processus. Les activits
d'approvisionnement, de rception, d'entreposage, de traitement des intrants, de processus de
revalorisation, de gestion de la demande et de l'offre, etc. sont abordes de manire
comprendre le cheminement d'un intrant. Afin d'obtenir plus d'information concernant les
diverses problmatiques vcues par les firmes, une septime section traitant des difficults
rencontres a t ajoute. L'information recueillie est pertinente la comprhension des
difficults qu'prouvent certains joueurs. Il est intressant de dcouvrir si ces difficults sont
les mmes d'un joueur l'autre. De plus, l'opinion des entreprises en ce qui concerne les
dfis de l'industrie est intressante pour l'analyse.
Enfin, l'utilisation d'un guide d'entrevue permet d'identifier les thmes rcurrents chez
les diffrents joueurs rencontrs. On l'utilise pour dgager les thmes et les points d'accroche
en entrevue. Il s'agit d'un outil permettant au chercheur de diriger l'interlocuteur. On rcolte
un certain nombre de donnes rutilisables, dont l'analyse permet par la suite de comprendre
pourquoi certains sujets sont rcurrents, d'identifier les non-dits et de dfinir les lments
cachs.
2.4 RALISATION DES ENTREVUES
Les 26 recycleurs/rcuprateurs slectionns selon les rfrences de Recyc-Qubec ont
tout d'abord t contacts via un courrier lectronique ou un appel tlphonique. Dix-huit
entreprises ont rpondu positivement la demande d'entrevue. Trois entreprises ne se sont
pas dmontres intresses et ont rpondu ngativement. Cinq entreprises n'ont pas retourn
de rponse la demande d'entrevue.
Ds qu'une entreprise slectionne a confirm son intrt pour le projet, une date de
rencontre a t fixe. De plus, afin de s'assurer que les entrevues soient efficaces, le guide
d'entrevue a t envoy par courrier lectronique aux personnes ressources. Cette manire de
procder permettait aux personnes ressources d'tre prpares et d'avoir amass les
informations pertinentes pour la rencontre. Les entrevues ont dur approximativement deux
heures. Sept entrevues ont t enregistres en totalit et un verbatim complet a t rdig
-
22
pour chacune d'entre elles. Pour les six autres entrevues, ['enregistrement n'a pas pu tre fait
puisqu'il n'a pas t accept par les entreprises2.
2.5 VISITES DES INSTALLATIONS
La totalit des entreprises ayant particip aux entrevues ont accept qu'une visite des
installations soit effectue. Ces visites n'ont pu, par souci de confidentialit, tre filmes ou
enregistres. De plus, les installations de plusieurs autres acteurs ont t visites. En effet,
s'ajoutent la liste le site d'enfouissement St-Michel et un magasin de revente de matriel
usag.
Selon les installations des joueurs rencontrs, les visites ont dur entre 30 et 90
minutes. Ces dernires avaient pour objectifs de comprendre le cheminement d'un intrant, de
se familiariser avec le processus de planification et d'ordonnancement des activits, de
s'informer sur le type de prise de dcision et de voir les amnagements. Lors des visites,
l'interlocuteur a t questionn sur l'ensemble de ses activits et sur les difficults
rencontres. Ces visites ont t valeur ajoute pour l'tude puisqu'elles ont favoris une
meilleure comprhension des activits et qu'aucune information prcise n'existe sur les
oprations des recycleurs/rcuprateurs d'ordinateurs au Qubec.
2.6 ENTREVUES TLPHONIQUES
Des entrevues tlphoniques ont t ralises auprs de certaines organisations
util isatrices d'ordinateur. Pour ces acteurs, ces entrevues ont t considres suffisantes
puisqu'une visite n'aurait pas ajout d'informations pertinentes. Trois utilisateurs ont t
slectionns et ont rpondu positivement l'appel. Ces trois entreprises, dont l'identit est
garde confidentielle, ont t slectionnes selon deux facteurs: l'accessibilit et l'utilisation
qu'elles font de la technologie. La premire entreprise est situe Montral et compte
environ 200 employs, dont une centaine ont accs un ordinateur. Sa comptence
distinctive ou sa source de comptitivit ne dpend pas de la performance de son matriel
informatique. En effet, le matriel informatique est un outil supportant les oprations, mais
2 Les verbatims, les enregistrements et les notes ont t conservs et sont disponibles en fonction des balises de confidentialit
-
23
demeure d'une utilisation assez simple (bases de donnes, intranet, traitement de texte, etc.).
La deuxime entreprise rencontre est, elle aussi, situe Montral et compte environ 250
employs. La comptitivit de cette dernire dpend en presque totalit de la pelformance de
ses outils technologiques. La' troisime entreprise est publique et compte de nombreux
utilisateurs (environ 600 ordinateurs). Les entrevues ont t de courtes dures (environ 15
20 minutes) et cherchaient identifier:
oLes connaissances en matire de revalorisation des ordinateurs;
oLes faons utilises pour se dpartir de matriels dsuets;
oLes faons util ises pour se procurer du matriel informatique.
L'objectif tait de questionner trois entreprises ayant des caractristiques d'utilisation
diffrentes. Ainsi, les donnes sur les habitudes de disposition et d'achat de matriel
informatique de ces trois entreprises s'avrent utiles pour l'analyse. Il est noter que la
crdibilit des personnes ressources a t assure pour l'ensemble des entreprises. En effet,
les personnes ressources occupent toutes des postes de direction gnrale.
2.7 COMPILATION ET SYNTHSE DES RSULTATS
Avant d'tre en mesure d'analyser les donnes amasses, une compilation et une
synthse devaient tre ralises. Ainsi, sept verbatims ont t faits, des fiches d'observation
ont t compltes et plusieurs feuilles de notes ont t prises. La structure propose par De
Brito a t utilise pour la compilation des rsultats. Une fiche descriptive pour chacune des
entreprises a t faite. Cette fiche synthtise toute l'information concernant l'identit de
chaque entreprise (Qui). De plus, on pouvait retrouver sur cette fiche la raison d'tre de
l'entreprise, ses valeurs et ses objectifs (Pourquoi). Par la suite, les cl ients, fournisseurs et
concurrents pour chaque entreprise ont t identifis (Qui). Les intrants ont t caractriss et
les extrants dfinis (Quoi). Afin de bien comprendre le processus interne de chaque joueur,
un diagramme' d'activits a t construit. Ce diagramme avait comme principal objectif de
permettre de visualiser le cheminement d'un intrant et les principales prises de dcision
(Comment). L'amnagement de certaines entreprises t schmatis de manire a pouvoir
comprendre les dplacements et les diffrents postes de travail. Une fois ce travail de
-
24
synthse ralis, l'analyse devenait plus simple. En effet, les lments de comparaison entre
les entreprises devenaient vidents.
2.8 ANALYSE
Pour l'analyse, le travail de synthse fut grandement utilis. On se devait de comparer
les entreprises les unes avec les autres afin de dterminer quels recycleurs/rcuprateurs
tiraient mieux leur pingle du jeu. Par la suite, l'information prcise sur chacune des
entreprises de revalorisation devait tre remIse dans un contexte de chane
d'approvisionnement. Pour ce faire, l'information amasse concernant les autres types de
joueurs devait tre utilise.
2.9 RVISION
Quatre entreprises se sont prtes l'exercice de rvision du travail de recherche. Une
discussion tlphonique avec ces entreprises a permis de valider l'information recueillie. Les
entreprises ont t informes des conclusions de l'analyse et cela leur a permis de se situer et
de se comparer. Cet exercice fut enrichissant pour le chercheur tout comme pour ces
entreprises.
2.10 DIFFICULTS RENCONTRES
Lors de l'tude quelques difficults ont t rencontres. Premirement, le secteur de la
revalorisation des ordinateurs est un secteur en mergence. Le rseau n'est pas encore bien
dfini et les joueurs ne sont pas encore tous bien tablis. Ainsi, les joueurs rencontrs
n'taient pas tous prts nous dvoiler leurs stratgies et certains semblaient inquiets quant
la confidentialit de l'tude. Deuximement, le niveau de connaissance en gestion tait
diffrent d'un joueur l'autre. De ce fait, le guide d'entrevue se devait d'tre relativement
simple et le chercheur a du s'adapter pour chacune des entrevues ou visites. Troisimement,
les entrevues ne se sont pas toujours droules dans un environnement favorisant l'change.
En effet, puisque certains joueurs sont trs petits et ne comptent que 2 ou 3 employs, la
personne ressource tait souvent drange lors de l'entrevue.
-
25
2.11 CONCLUSION
La mthodologie utilise lors de l'tude a permis au chercheur d'avoir une vIsion
globale du secteur puisque plusieurs acteurs de la chane d'approvisionnement ont t
rencontrs. De plus, les entrevues et les visites d'usine ont permis de prciser et
d'approfondir l'tude spcialement chez les recycleurs/rcuprateurs. La mthodologie
util ise a permis de structurer l'tude et de collecter l'information ncessaire une analyse
pertinente
-
26
CHAPITRE III
REVUE DE LITTRATURE
Il Ya quelques annes, la logistique inverse tait pratiquement inconnue par l'industrie
et le monde de la recherche. Aujourd'hui, c'est un concept qui prend de l'ampleur d aux
contraintes environnementales et aux profits potentiellement ralisables.
Il sera question dans la prochaine section de bien comprendre le concept et les
diffrentes dfinitions proposes dans la littrature. Cette prsentation des dfinitions
permettra de situer le lecteur et d'identifier la dfinition qui sera celle pris en considration
dans le cadre du prsent travail.
3.1 LA LOGISTIQUE INVERSE: DFINITION ET HISTORIQUE DU CONCEPT
Le terme de logistique inverse (reverse logistic) est celui le plus couramment
rencontr dans la littrature lorsqu'il est question de la gestion des retours et du traitement
des produits rcuprs. Ce terme est vocateur du fait qu'il permet de se rfrer la chane
traditionnelle, mais dans son sens inverse. Il n'est pas tonnant de constater que de nombreux
auteurs ont propos une dfinition gnrale de ce qu'est la logistique inverse, d'o
l'mergence terminologique abondante du sujet. En effet, selon l'auteur, on parlera de
distribution inverse, de logistique velte, de logistique inverse, de logistique rebours, etc.
La logistique inverse est un sujet qui date de plusieurs annes. Il en est mme difficile
de retracer la date de son mergence exacte. Cependant, la littrature propos de termes
comme canaux de distribution inverse et de flux inverses a fait son apparition dans les annes
70 (Guiltinan and Nwokoye, 1974; Ginter and Starling, 1978). Au cours des annes 80, une
des premires descriptions du concept de logistique inverse est la distribution inverse.
-
27
Lambert et Stock (1981) caractrisent le mouvement qu'implique la distribution inverse
comme Aller dans la mauvaise direction sur une voie sens unique tant donn que la
grande majorit du flot des expditions est dans une direction . Ces derniers mettent
l'emphase sur les cots associs ramener les produits du client vers l'entreprise et traitent le
problme de logistique inverse en terme d'impact sur le systme de distribution.
Dans les annes 90 et 2000, plusieurs auteurs se sont intresss la logistique inverse.
Ces derniers ont cherch largir la dfinition de la logistique inverse en s'appuyant sur
celles dfinissant la chane d'approvisionnement traditionnelle. C'est ainsi que Rogers et
Tibben-Lembke (1998) ont propos une dfinition s'appuyant sur celle dcrit par le Council
of Logistics Management (portant maintenant le nom de Council of Supply Chain
Management Professionnals ) :
Le processus de planification, d'implantation, et de contrle de l'efficience, de la
rentabilit des matires premires, des en-cours de production, des produits finis, et de
l'information pertinente du point d'utilisation jusqu'au point d'origine dans le but de
reprendre ou gnrer de la valeur ou pour en disposer de la bonne faon
Selon Chouinard (2003), cette dernire dfinition porte croire que la logistique
inverse ne s'attarde qu' une gestion unidirectionnelle de flux de matires et d'information,
alors que ce n'est pas le cas. Il propose donc sa propre dfinition de la logistique inverse:
La logistique inverse consiste alors rcuprer des biens du circuit commercial ou
du consommateur mme, de les orienter vers une nouvelle tape de leur existence et de les
traiter dans le but d'en retirer le maximum de valeur en cherchant les rintgrer sur le
march ou de les disposer proprement. Par son champ d'action, on voudra assurer, entre
autres, la gestion et la planification des activits de collecte, d'valuation, de tri, de
dsassemblage, de redistribution de mme que la gestion des stocks de produits neufs,
rcuprs et valoriss dans le but de rorienter les produits rcuprs de manire efficiente
dans leur cycle de vie.
Carter et Ellram (1998) prsentent la logistique inverse comme tant Le retour,
mouvement contre-courant d'un produit ou de matire dcoulant de la rutilisation, du
-
28
recyclage ou de la disposition. Ce mouvement contre-courant peut tre associ aux
problmes environnementaux, tout comme la qualit et l'usure (dgradation dans le
temps) et est souvent effectu par des nouveaux membres auxiliaires au systme. Cette
dernire dfinition nous rappelle la dfinition propose par Lambert et Stock en 1981 qui
caractrisaient la logistique inverse comme un canal de distribution inverse.
Durant la fin des annes 90, dbut 2000, une nouvelle tendance axe sur
l'environnement a pu ressortir de la dfinition propose par certains auteurs. Ces derniers ont
mme tabli un nouveau terme: la logistique verte. Ainsi, les auteurs Wu et Dunn (1995)
dfinissent la logistique verte comme tant davantage que la logistique inverse, car elle
cherche conomiser les ressources, liminer des dchets et amliorer la productivit
(Wu et Dunn, 1995). Ainsi, la logistique verte prend en considration la logistique dans son
sens traditionnel et invers. Rodrigue et al. (2001) la caractrise comme tant Un systme
de distribution et de transport efficient ami de l'environnement . Selon Hart (1997), La
logistique inverse doit avoir la plus petite empreinte sur l'environnement .
Durant les mmes annes on a vu apparatre un autre terme: la logistique Inverse.
Ainsi, avec ce nouveau terme les auteurs, pour la plupart, semblent regrouper sous une mme
dfinition la dfinition de la logistique verte et de la distribution inverse. Selon les auteurs
Kroon et Vrijens (1995) La logistique inverse fait rfrence aux talents de la gestion de la
logistique et les activits requises pour rduire, grer et disposer les dchets dangereux et non
dangereux provenant du matriel d'emballage et des produits. De plus, elle inclut la
distribution inverse. . Carter et Ellram (1998) la dfinissent ainsi C'est la distribution
inv'erse accompagne d'une rduction des ressources . lis dfinissent la rduction des
ressources comme tant la minimisation des dchets rsultant en un processus de
distribution en amont et inverse . De nombreuses autres dfinitions peuvent tre trouves
dans la littrature (Thierry et al., 1995; Stock, 1998; Dowlatshahi, 2000; Blumberg, 1999).
Les auteurs Lambert et Riopel (2003) ont bien rsum la dfinition des termes
prcdemment dfinis et ont propos leur propre dfinition de la logistique inverse. La figure
3.1 prsente cette dfinition. Cette dernire est notre avis la plus complte et sera celle que
l'on prendra en considration pour cette recherche.
-
--------- --
29
Le processus de planification, d'implantation, et de contrle de l'efficience, de la
rentabilit des matires premires, des en-cours de production, des produits finis, et de
l'information pertinente du point d'utilisation jusqu'au point d'origine dans le but de
reprendre ou gnrer de la valeur ou pour en disposer de la bonne faon tout en assurant une
utilisation efficace et environnementale des ressources mises en uvre
Logistique inverse l
Logistique inverse~
---Distribution inverse - produit
-
30
une tche ou une activit de la gestion de la logistique, d'autres la voient comme une habilet
particulire ou une comptence distinctive. La plupart s'entendent sur le fait que la logistique
inverse est un processus au mme titre que la logistique traditionnelle.
Le deuxime lment concerne l'ensemble des intrants. La majorit des recherches
considrent les principaux intrants comme tant les rebuts, les produits en fin de vie ou en fin
d'utilisation, les surpl,us, les matires dangereuses, les emballages, l'information, les matires
premires et les stocks. Certains auteurs limitent leur dfinition et restreignent les intrants.
Cependant, selon Soto (2005) et d'autres comme Rogers et Tibben-Lembke (1998), la
dfinition de la logistique inverse devrait comprendre tous les intrants et devrait tre perue
au sens largi du terme.
Le troisime lment concerne l'ensemble des activits que comporte la logistique
inverse. Les auteurs s'entendent sur le fait que plusieurs activits sont prsentes autant dans
la logistique inverse que dans la logistique traditionnelle, cependant elles prennent un sens
diffrent. Diffrents facteurs typiques la logistique inverse viennent redfinir les activits,
comme par exemple le niveau d'incertitude lev.
Le quatrime lment concerne l'ensemble des extrants. La rutilisation de composants
et d'appareils, le recyclage, les rebuts et les produits remis neuf constituent l'aboutissement
final d'un produit cheminant dans le processus de la logistique inverse. La plupart des
auteurs, dans leurs recherches, ne prennent pas en considration la totalit des finalits
possibles.
Le cinquime et dernier lment qui est dfini dans la littrature concerne le point de
commencement et de fin de la logistique inverse. Tous les auteurs s'entendent sur le fait que
le point de commencement se situe au point de consommation. Ce dernier peut tre le
consommateur, le distributeur, le dtaillant, etc., en fait tous les agents susceptibles de
retourner un produit. Le point marquant la fin du processus se situe au fabricant, au point de
collecte ou au point d'origine. Le tableau 3.1 expose un sommaire de ces derniers lments.
-
31
Tableau 3.1 Principaux lments dfinissant la logistique inverse
Origine Intrants Activits Extrants Destination
"Point de - Rebut - Planification et - Produits - Fabricant consommation contrle de rutilisables
- Fin de vie l'efficience et des - Centre de cots du flux de - Recyclage collecte
- Fin produits d'utilisation - Rebut - Point
- Collecte d'origine - Surplus - Pices (fournisseur)
- Transport - Emballage - Produits
- Entreposage remis neuf - Matires dangereuses - Acceptation
- En cours - Rutilisation
- Produits - Conditionnement finis
- Expdition
- Disposition
- Gestion
- Dsassemblage
Source: Rogers et Tibben-Lembke, 1998
Ainsi, il a t drriontr que plusieurs auteurs se sont intresss la logistique inverse.
Ces derniers ont dfini le concept et l'ont souvent caractris comme tant un sujet en
devenir. Cependant le concept fait partie de la littratUre depuis plus de 35 ans. Par
exemple, la logistique inverse a t tudie pendant la deuxime guerre mondiale par la
fonderie de cuivre Noranda Canada afin de refondre les douilles usages d'obus (Pich,
1993). D'autres pratiques telles la reprise des bouteilles de boissons gazeuses et de bires, la
collecte des bouteilles de lait vides et la rutilisation des rebuts et de pices dans le domaine
de l'automobile (Ford, 1988), sont connues depuis de nombreuses dcennies. Le concept est
donc connu depuis longtemps. De nombreuses recherches ont permis d'approfondir les
connaissances en logistique inverse. Mais peu de recherches ont trait du contexte
-
32
organisationnel et oprationnel des entreprises. Afin de connatre J'tat d'avancement des
recherches une revue de la littrature s'impose.
3.2 LA LOGISTIQUE INVERSE: REVUE DE LITTRATURE
Selon Lu et al. (2001) la logistique inverse est ne de la ncessit pour les
organisations de structurer et de mieux contrler le retour de leurs produits. On constate que
malgr cette ncessit le rseau de logistique traditionnelle d'une majorit d'entreprise n'est
pas fait pour s'occuper de la logistique inverse (Lambert et Riopel, 2003). Dawe (1995)
explique qu'il en est ainsi puisque la gestion des retours ne serait pas une priorit pour les
organisations.
Dans cette section il sera question de comprendre ce qui distingue la logistique inverse
de la logistique traditionnelle. Cette comparaison permettra de saisir les diffrentes
caractristiques dfinissant la logistique inverse et fera en sorte de dcouvrir pourquoi le
rseau traditionnelle semble prouver certaines difficults grer les flux inverses. Une fois
cette comparaison faite, il deviendra pertinent d'exposer les recherches ayant permis des
avancements et ayant contribu mieux comprendre le concept de la logistique inverse.
3.2.1 La logistique traditionnelle vs logistique inverse: Une comparaison
Rogers et Tibben-Lembke (2001) ont tudi les principales diffrences entre la
logistique traditionnelle et la logistique inverse. Le tableau 3.2 tir de Lambert et Riopel
(2003) est une traduction de Lu et al. (2001), il dmontre les principales distinctions pour les
organisations.
-
33
Tableau 3.2 Diffrences entre la logistique traditionnelle et la logistique inverse
LogistiqueAspects Logistique inverse
traditionnelle
Prvision Relativement simple Plus difficile
Point de distribution Un plusieurs Plusieurs un
Qualit des produits Uniforme Non uniforme
Emballage des produits Uniforme Non uniforme
Destination/routes Dfinies Indfinies
Option de disposition Claires Mal dfinies
Prix Relativement uniforme Dpend de plusieurs facteurs
Importance de la vitesse de Pas considre comme une Reconnue
disposition priorit
Cot de distribution Facilement identifiable Moins facilement identifiable
Gestion des stocks Cohrence Incohrence
Cycle de vie du produit Facile grer Plus difficile grer
Ngociation Directe entre les parties Complique
Compliques par plusieurs Mthodes de marketing Bien connues
facteurs
Visibilit du processus Plus transparent Moins transparent
Source: Lu et al., 2001
Ainsi, ces auteurs comparent la logistique traditionnelle la logistique inverse selon
quatorze aspects. Ils discutent premirement de la prvision et considrent que la prvision
des retours est assez complexe et dfinitivement plus difficile prvoir. La pertinence et
l'efficacit de l'utilisation des mthodes de prvision sont dans la logistique inverse, tout
comme dans son sens traditionnel, vulnrables la qualit de l'information reue par les
-
34
agents de la chane. Les possibilits d'erreurs de prvision des ventes sont accentues, dans la
logistique inverse, dues l'incertitude lie au temps, la quantit et la qualit des produits
reus. La littrature est pauvre en matire de modle de prvision.
La distribution comporte une diffrence marque puisque, dans la logistique
traditionnelle, le produit est distribu d'un centre plusieurs clients, mais c'est plutt
l'inverse en ce qui concerne la logistique inverse, le flux de produits provient de plusieurs
sources et doit tre achemin un centre. Le type d'emballage est une caractristique rendant
plus complexes les activits de distribution. Les produits distribus par un fournisseur au sein
d'un rseau de logistique traditionnelle sont de par leur homognit de forme pour la plupart
faciles palettiser, regrouper dans des botes, etc. Ils sont donc aisment transportables et il
devient facile de dterminer un transport adquat. Dans le cas de la logistique inverse, les
produits reviennent, pour la plupart, de manire individuelle et sont donc difficilement
regroupables. De plus, il n'y a pas de conditionnement standard qui facilite le dplacement.
Selon Fleischmann et al. (1997), la distribution inverse se diffrencie de celle traditionnelle
puisque le niveau d'incertitude est plus lev. De plus, il mentionne qu'il est plus difficile en
distribution inverse de minimiser le cot li au transport des retours d la difficult de
rconciliation des stocks.
L'inceltitude face la qualit des produits est amplifie dans la logistique inverse.
Selon Chouinard (2003) la qualit des produits retourns est un facteur ayant un impact
important sur les possibilits de disposition des produits. En fait, la qualit aura un impact
important en ce qui concerne la prise de dcision quant l'insertion du produit dans un
processus de valorisation. Cependant l'auteur dnote que le contexte actuel n'est pas adapt
au contexte de valorisation des produits. En effet, il considre que les facteurs suivants
rendent les activits de valorisation plus complexes:
Le cycle de vie des produits diminue constamment;
Les organisations offrent souvent un service minimal d'entretien sous garantie;
La rparation par des composants neufs est coteuse pour le client et constitue un
march trs lucratif pour les organisations;
-
3S
La conception des produits n'est pas prvue en fonction de faciliter le dsassemblage.
Puisque la qualit est un facteur important, Chouinard (2003) considre l'tape du tri
comme tant trs importante et incontournable. La qualit affectera donc l'estimation de la
dure rsiduelle de la vie utile du produit et le cot total d'exploitation. En effet, puisqu'il est
difficile d'estimer la qualit des produits rcuprs et du matriel qui pourra tre redistribu,
l'valuation de la dure de vie rsiduelle devient une tche complexe. Celle-ci a pour effet
d'accentuer la perception souvent ngative des organisations et des clients envers le matriel
valoris. Ainsi, pour ce qui est des mthodes marketing, il semble tre plus difficile de vendre
des produits valoriss, car la perception des consommateurs ne semble pas trs bonne
l'gard de ces derniers.
Le temps est un autre facteur dterminant pour la performance des activits de
rusinage et la maximisation de la valeur. Plus le processus de revalorisation sera long pour
un appareil plus ce dernier perdra de la valeur. De plus, mme si le processus de
revalorisation s'avre relativement efficace, si l'appareil demeure invendu ce dernier perdra
tout de mme de la valeur. En fait, la difficult majeure amene par la valorisation des
produits provient de la conciliation de l'offre de produits la demande. Pour faire face cette
difficult, une gestion des stocks efficace est ncessaire. Il est important de comprendre que
lors du tri, la demande et le niveau des stocks devront tre pris en considration. Chouinard
prcise que de nouvelles stratgies de gestion de stock devront tre prises afin de prendre en
considration la valeur du matriel valoris. De plus, il mentionne que l'objectif de la firme
sera tout de mme de rpondre la demande tout en maintenant un niveau de stock
mlDlmum.
La quantit est un facteur amplifiant la complexit de la logistique inverse. En effet, il
est difficile d'estimer le volume des retours, mais il est encore plus difficile d'valuer la
proportion des produits qui seront intgrs au flux inverse des matires et vers queUe
alternative de traitement ils seront dirigs. La quantit de matriel aura un impact important
sur le rseau de logistique inverse. Afin de mieux prvoir les quantits, les organisations
devront mettre sur pied une stratgie de collecte, faire un arbitrage lors de la consolidation
des produits entre le service la clientle et les cots s'y rattachant, examiner les diffrents
traitements envisageables et dfinir les flux de matire et d'information souhaitable afin
-
36
d'amliorer les chances de rutilisation des composants. L'expertise des agents concerns
dans le rseau aura un impact considrable, c'est pourquoi l'utilisation de ressources
spcialises sera justifie.
La valorisation des produits rcuprs dpendra de plusieurs facteurs dont le stade du
cycle de vie auquel se retrouve le produit, son niveau technologique et sa qualit. Tous ces
facteurs dtermineront en que"Ique sorte les possibil its de valorisation du produit.
Le rseau des routes et les options de disposition sont encore mal dfinis. La
conception des rseaux de logistique inverse comprend l'optimisation de la capacit des
installations et du flux de produits entres celles-ci. Les modles traditionnels considrent la
demande et les cots d'opration comme tant des intrants. Pour ce qui est de la logistique
inverse, on considre que la demande provient des deux cts de la chane.
Krikke (1998) considre quelques lments permettant de diffrencier la logistique
inverse de son sens traditionnel:
Forward logistics systems are pull systems, while in RL there is a combination of push and
pull, due to the fact that there are clients on both sides of the chain, namely the disposer and
the re-user. In forward logistics, only customer markets need to be served and the entire
logistic chain, including suppliers (the 'equivalent' of disposers), adjusts itself to it. As a
result of the extended producer responsibility, the amount of waste supplied to the RL system
(the push) cannot be influenced in the long run and has to be matched with demand (the pull).
Disposai can serve as an escape route for unwanted waste, but the amount of disposai is
limited by Jegislation.
Forward logistics models usually deal with divergent networks, while flows can be strongly
divergent and convergent at the same time.
Fleischmann et al. (1997) ajoute la littrature dmontrant la diffrence entre les rseaux de
la logistique inverse et de la traditionnelle:
A particularity in the reverse distribution networks is their high degree of uncertainty in
supply, both in terms of quantity and quality of used products returned by the consumers.
Both are determinants for a suitable network structure since, e.g. high quality products may
-
37
justify higher transportation costs (and thus a more centralized network structure), whereas
extensive transpoltation of low value products is uneconomical. Moreover, end-markets for
recovered products may not be weil known, exposing network planning in this context to
even more unceltainty.
Tout comme les rseaux traditionnels, les rseaux de la logistique inverse peuvent tre
composs d'un nombre plus ou moins grands d'agents (Guiltinan et Nwokoye, 1974; Jahre,
1995). Il est donc possible que les rseaux prennent de multiples formes. Il existe plusieurs
typologies de rseaux dans la littrature, mais la plupart sont dcrits selon le nombre
d'intervenants potentiels (Pohlen et Farris, 1992 ; Fleischmann et al., 1997).
La diffrence entre les rseaux est accentue par le niveau d'incertitude
particulirement lev en ce qui concerne la quantit et la qualit des retours de produits.
L'estimation du nombre de retours et de la qualit les caractrisant a un impact important sur
la dfinition du rseau et l'optimisation des choix de location.
Le prix est difficile fixer, car il semble tre influenc par plusieurs facteurs et semble
pouvoir varier selon les particularits de chaque produit. La rapidit d'excution et de
disposition des produits n'apparat pas comme une priorit de la chane de logistique inverse.
Les variables qui dterminent les cots de distribution sont difficiles dterminer.
La gestion des stocks et la planification des oprations semblent tre particulirement
complexes. La gestion des retours a pour consquence de complexifier la gestion et le
contrle des stocks. En effet comme il a t mentionn auparavant, il est difficile de prvoir
combien de produits seront retourns dans le rseau. Par consquent, des pnuries ou des
surplus peuvent plus difficilement tre prvus. L'identification des caractristiques d'un
produit retourn peut tre une activit demandant un grand laps de temps.
Fleischmann et al. (1997) proposent trois diffrences majeures dans la gestion et le
contrle des stocks:
In RL, as a consequence of the return flow, the inventory level between new component
rep1enishments is no longer necessarily decreasing but may increase also. This loss of
monotonicity significantly complicates the underlying mathematical models. A possible
-
38
starting point for a doser analysis of this aspect, are the cash balancing models comprising
in and outbound flows.
There are two alternatives for fulfilling the demand that impose an additional set of
decisions to be taken. External orders and recovery have to be coordinated. This can be
compared with a two-supply mode inventory system with the special property that supply
of one mode cannot fully be controlled
By distinguishing between products yet to be overhauled and serviceable, the situation
described above naturally leads to a two-echelon inventory system. Thus, investigations
on adequate echelon stock control strategies, such as PUSH versus PULL policies are
relevant in this context.
Krikke (1998) a dmontr les raisons expliquant pourquoi le systme traditionnel du
MRP (Material Requirement Planning) n'est pas utilisable dans la logistique inverse. Ces
raisons sont lies la difficult de concilier l'offre et la demande. De plus, selon le niveau et
le type de dsassemblage, une organisation n'aura pas ncessairement la composante
ncessaire. Il est aussi noter qu'un arbitrage sera ncessaire entre la rcupration de
composantes et l'achat de ces dernires. Il est difficile de prvoir s'il sera possible, suite aux
activits de la logistique inverse, de rcuprer des pices ou de maximiser la valeur d'un
retour. Parfois, plusieurs tests et dsassemblages devront tre faits, ce qui compl ique la
gestion des stocks. Ainsi, contrairement la logistique traditionnelle, il est difficile de prvoir
et de planifier la squence des tapes suivre.
Guide et al (2000) considre sept facteurs expliquant la complexit de la planification
et le contrle des oprations:
Incertitude de temps (moment du retour) et de quantit des retours;
Conciliation entre la demande et le nombre de retour;
Besoin de dsassembler les retours;
Incertitude quant la valeur possible d'un retour ;
Difficults dfinir un rseau efficace ;
Conciliation entre les pices rcuprer et les spcifications.
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La gestion du cycle de vie du produit semble tre plus difficile car chacun des produits,
selon le contexte, est une tape diffrente de son cycle de vie. Les relations et la ngociation
entre les diffrents agents de la chane de logistique inverse sont particulirement
compliques. Le processus de logistique inverse semble tre moins transparent. Une des
raisons pouvant expliquer ces difficults est lie au manque de systme d'information adapt
au flux inverse de produits.
[1 est donc possible de conclure que la logistique inverse diffre de la logistique
traditionnelle. Si l'on retourne dans la 1ittrature, il est possible de remarquer que les
premiers textes qui abordaient la notion de distribution rebours et ses diffrents rseaux
(Ginter et Starling, 1978; Guiltinan et Nwokoye, 1974), mettaient dj en perspective
l'asymtrie des rseaux de logistique inverse et de logistique traditionnelle. Ainsi, selon
l'tude de ces diffrents facteurs, la logistique inverse semble tre un processus davantage
complexe et parat marque par un niveau d'incertitude beaucoup plus lev.
3.2.2 Recherches actuelles propos de la logistique inverse
Comme le mentionnent Carter et Ellram (1998) et Dowlatshahi (2000), la littrature
concernant la logistique inverse manque d'un cadre d'analyse permettant d'avoir une vision
globale. Certains auteurs ont tout de mme tent de structurer la logistique inverse et d'ainsi
faciliter sa comprhension.
Thien'y et al. (1995) proposent une analyse stratgique de la gestion de la valorisation
des produits. Afin de faciliter l'analyse, les auteurs proposent une liste d'options de
valorisation. Les options sont caractrises selon le niveau de dsassemblage du produit, du
niveau de qualit requis et du type d'extrant rsultant de la valorisation. Chacune des
alternatives envisageables de traitement des produits inutiliss ou inutilisables, qu'il s'agisse
de rutilisation ou de revente directe, de valorisation ou d'limination, doivent tre
examines afin de cibler celles qui conviennent le mieux la situation de l'organisation. Plus
spcifiquement ces catgories se classent en ordre croissant d'effort pour la remise en tat ou
en fonction des gains de valeur escompts.
La rutilisation (incluant palfois la rparation de produits)
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La valorisation
o La rparation;
o Le reconditionnement;
o Le rassemblage
o La cannibalisation;
o Le recyclage des produits inutiliss ou de leurs composants
Chouinard (2003) ajoute cette liste l'limination en terme d'alternative de traitement
des produits rcuprs, puisqu'elle reprsente parfois la seule solution envisageable.
Cependant, elle n'est pas une activit gnrant de la valeur. L'limination est habituellement
la dernire solution envisager dans le cadre d'un systme de logistique inverse.
Thierry et al. (1995) traitent aussi de trois tudes de cas (BWM, IBM et des
manufacturiers de photocopieuses) afin d'illustrer la gestion de la logistique inverse et tente
de dmontrer les changements subvenus dans les oprations au moment o les entreprises ont
pris la dcision de traiter les retours de produits.
Fleischmann et al. (2001 b) proposent une revue de littrature en ce qui concerne les
modles quantitatifs existants propos de la logistique inverse. Ils nous prsentent ces
modles en les classant en trois catgories: la planification de la distribution, la gestion des
stocks et la planification de la production. Les discussions faites par les auteurs tentent de
dmontrer les problmatiques et questions souleves par la logistique inverse et ses activits.
Ils portent une attention particulire aux similitudes et aux diffrences entre la logistique
traditionnelle et la logistique inverse. Fleischmann (2001 b) distingue cinq catgories de
retours de produits: retours de produits inutiliss, retours commerciaux, retours de produits
sous garantie, rebuts et produits drivs des activits du rseau et les emballages. Selon eux,
les principales dimensions de la logistique inverse sont: les motivations, le type de retour, les
types de valorisation et les acteurs impliqus dans le rseau. Ainsi, divers facteurs peuvent
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amener une organisation s'intresser aux retours de marchandises. Chaque type de retour
ncessitera des procdures de traitement diffrentes.
Carter et ElIram (1998) exposent les principaux auteurs qui ont contribu la
littrature existante sur la logistique inverse. Ils situent les auteurs selon leur sujet et leur
contribution. De plus, ils ajoutent les princ ipales faiblesses et limites des recherches faites
ce jour. Selon eux, la principale faiblesse de la majorit des auteurs se situe au niveau des
bases thoriques et de l'tendue de leur vision. En effet, ils considrent que la plupart des
articles manquent de bases thoriques et que les auteurs n'ont pas une vue holistique de la
logistique inverse. Ils s'accordent sur le fait qu'il manque une structure pouvant expliquer la
logistique inverse et nous en proposent une dcrivant les forces et les contraintes de
l'environnement ayant un impact sur la logistique inverse. Il est noter que selon l'article,
l'incertitude de la logistique inverse peut tre diminue en favorisant la coordination verticale
renforce entre les fournisseurs et l'organisation. Selon les auteurs, la conception de la
logistique inverse pour une entreprise et l'identification des forces internes et externes
dtermineront le systme et sa viabilit long terme.
Goggin et Browne (2000) proposent une classification de la valorisation des produits
en fin de vie. Cette classification est selon eux un outil pouvant aider la comprhension, la
prise de dcision et la rsolution de problme. Les auteurs catgorisent la logistique inverse
selon: les types d'opration, la complexit des intrants et des extrants, le degr d'implication
des fournisseurs, la collecte et la distribution. L'article se concentre par la suite sur l'analyse
de la situation des fabricants d'quipements lectroniques.
Ainsi, tous ces auteurs ont contribu l'avancement des connaissances propos de la
logistique inverse et ont permis de structurer en partie le sujet. Cependant, il demeure
qu'aucun de ces auteurs ne se soient attard au dveloppement d'une vision globale de la
logistique inverse.
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3.2.2.1 La logistique inverse: Pourquoi retourner, Pourquoi recevoir, Quoi, Comment, Qui
De Brito (2004) l'a compris et propose la typologie suivante, comme prsent dans le
chapitre mthodologie.
Comme le propose De Brito (2004), la logistique inverse sera analyse selon cinq
dimensions. La prsente section tentera d'expliquer chacune des dimensions et permettra de
situer les recherches dans le domaine.
Pourquoi - recevoir: Les motivations
La premire dimension propose par de Brito permet de comprendre les raisons qui
poussent une entreprises grer les retours de produits. Selon l'auteur, trois facteurs
expliquent les motivations des entreprises reprendre des produits: les raisons conomiques,
les raisons lgislatives et le fait qu'une entreprise veuille tre une bonne citoyenne .
:. Raisons conomiques
De Brito expl ique que les facteurs conomiques incitants les entreprises la
logistique inverse peuvent tre de deux natures. En effet, les entreprises peuvent obtenir des
gains directs et/ou des gains indirects. Des gains directs sont ral iss lorsqu'une organisation
est en mesure de valoriser un produit, habituellement caractris par un cycle de vie court,
dont la valeur conomique est grande. Certaines organisations se sont intresses aux
activits de la logistique inverse en raison de l'importance de la valeur que reprsentent pour
eux les matriels retourns (Chouina.rd, 2003). De plus, une conomie importante peut tre
ralise en ce qui concerne l'achat de matires premires. En effet, une entreprise peut, par
exemple comme dans l'industrie des mtaux, avoir comme intrants des produits recycls et
des produits purs . Pour terminer, une entreprise peut voir ses frais relis la disposition
de ses dchets diminuer en optant pour d'autres options de valorisation. Selon Chouinard
(2003) le choix de disposition des produits aura un impact direct sur la possibilit de
rcupration de valeur des produits retourns et, de ce fait, sur la rentabilit mme des
activits .
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Selon De Brito, des gains indirects peuvent aussi tre raliss. Selon Louwers et al.
(1999) des entreprises peuvent tre intresses la logistique inverse de faon anticiper la
future rglementation. tre en mesure d'anticiper la loi est une action stratgique et peut
procurer des avantages concurrentiels aux entreprises avant-gardistes. La valorisation des
produits peut aussi aider une entreprise se construire une image verte et peut accrotre
l'intrt d'une certaine clientle. De plus, la valorisation peut amener une entreprise
dvelopper une meilleure relation avec ses fournisseurs et sa clientle. Puisque la relation
entre l'entreprise et le client ne prend plus fin l'achat, mais perdure plutt pour tout le cycle
de vie du produit, l'entreprise pourra offrir une large gamme de services et ainsi accrotre le
sentiment d'appartenance par rapport l'entreprise.
:. Raisons lgislatives
La rglementation peut aussi tre un incitatif la logistique inverse. En effet, certaines
organisations, essentiellement dans les pays d'Europe et d'Asie, ont commenc s'intresser
la logistique inverse afin de rpondre aux contraintes environnementales qui leurs ont t
imposes (Jayaraman et al., 2001; Guide et al., 2000). Par exemple, en Allemagne, un dcret
sur les vhicules en fin de vie utile vendus depuis le mois d'avril 1998 impose aux
constructeurs de les rcuprer gratuitement (Jacqueson, 2002). Des directives similaires
s'appliquent galement divers quipements lectroniques distribus sur les marchs
europens et asiatiques (Shih, 2001; Rogers et Tibben-Lembke, 2001). Les lois qui voient le
jour dans ces pays ciblent non seulement les activits de production, mais aussi la phase
d'utilisation de mme que la fin de vie utile du produit. En Europe, il y a la directive de la
Communaut Europenne sur le matriel d'emballage qui stipule que le client peut le laisser
au dtaillant et que ce dernier doit en assurer le recyclage (Fleischmann et al., 1997). On
remarque que de plus en plus d'actions sont poses dans le but de diminuer le nombre de
produits se rendant au site d'enfouissement. Avec la signature du Protocole de Kyoto par le
Canada, des rglementations environnementales imposent aux entreprises la rduction de leur
consommation en ressources non renouvelables de mme qu'une diminution de leur mission
de matires polluantes. Stasiak et al. (1996) proposent une base de donnes intressante au
sujet des lois environnementales qui facilite la recherche par les usagers et dont la mise jour
est faite par les agences et gouvernements.
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.:. Entreprise Bonne citoyenne
Certaines entreprises prennent conscience de leurs responsabilits face la socit dans
laquelle elles voluent. Elles doivent tre en mesure de vhiculer des valeurs et de
s'impliquer dans des causes qui les tiennent cur. Plusieurs entreprises ont dsormais des
programmes environnementaux et sociaux afin de dmontrer leurs contributions la socit.
On comprend, par l'explication des raisons incitant les entreprises prendre sous leur
charge la gestion des retours de produit, que bien que les considrations cologiques et
conomiques soient souvent perues par les organisations comme des incitants
contradictoires, ces deux aspects demeurent troitement lis lorsqu'il est question de
logistique inverse (Chouinard, 2003).
Pourquoi - Retourner: Les motivations
Les raisons qui motivent un consommateur ou un agent de la chane retourner un
produit sont multiples. Afin de mieux les comprendre, de Brito les a spar en trois
catgories: les retours provenant de la production, les retours provenant de la distribution et
les retours provenant des clients.
:. Retours provenant de la production
De Brito considre que les retours provenant de la production sont tous les produits ou
composantes ayant besoin de valorisation et qui sont dtects dans la phase de production
d'un produit. Le besoin en valorisation peut tre d une mauvaise qualit, un surplus de
production ou de matires premires, etc .
:. Retours provenant de la distribution
Un rappel de production peut tre la cause de retours provenant de la distribution. En
effet, souvent initis par le fabricant, les rappels de produits sont dus un disfonctionnement
du produit qui pourrait occasionner un risque pour les consommateurs. Les retours
commerciaux font aussi partie de cette catgorie. En effet, ces retours font rfrence au B2B
(Business to Business), la plupart du temps les acteurs sont lis par des ententes
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contractuelles. Les ajustements de stocks entre les diffrents agents de la chane sont
comptabiliss parmi les retours provenant de la distribution. De plus, de Brito a inclus dans
cette catgorie ce qu'elle nomme les retours fonctionnels , c'est--dire tous les produits
dont leurs fonctions les obligent aller dans le sens traditionnel et inverse de la chane
logistique. Par exemple on retrouve dans cette catgorie: les palettes, les caisses vides,
certains contenants ou emballages, etc .
:. Retours provenant des clients
Le client final peut son tour retourner un produit. Les raisons que de Brito propose
sont de cinq natures. Premirement, les retours peuvent tre occasionns dus une politique
de B2C qui pourrait permettre un client final de retourner le produit s'il ne lui satisfait pas.
Deuximement, le client peut avoir retourner le produit selon les conditions de la garantie.
Troisimement, le produit peut demander un ajustement ou une rparation. Quatrimement,
le client peut profiter d'une opportunit de retour du produit suite son utilisation. Le retour
des bouteilles de boissons gazeuses ou de bire peut trs bien caractriser le retour de produit
aprs utilisation. De plus, certains produits comme les livres peuvent tre achemins dans une
boutique de livres usags aprs utilisation. Enfin, le client peut retourner un produit qui est en
fin de vie utile afin de rcuprer une valeur rsiduelle.
Quoi - Types et caractristiques de produit
Il s'agit ici de dfinir ce qui est susceptible de composer le flux inverse de produits. En
effet, il est important pour une organisation dsirant grer les flux inverses de comprendre
quelles sont les caractristiques des retours. En ayant cette information, une organisation
pourra tre en mesure de mieux grer ces flux et de le faire de manire efficace et optimale.
Selon l'auteur, les caractristiques qui doivent tre prises en considration sont: la
composition, la dtrioration et le profil d'utilisation .
:. Composition
La composition du produit aura un impact important sur les possibilits de valorisation.
En effet, le nombre de composantes et la manire dont elles sont assembles dtermineront la
facilit du dsassemblage. Il en va de mme pour la facilit qu'aura l'entreprise tester le
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bon fonctionnement d~s composantes. De plus, il est vident que plus un produit aura des
spcificits, plus les activits de valorisation pourront tre complexifies. La prsence de
matires dangereuses apportera aussi son lot de complication aux activits puisque ce type de
produits ncessite des oprations supplmentaires.
:. Dtrioration
L'tat de dtrioration d'un produit est trs important lorsqu'il sera le temps de dfinir
l'option de valorisation. En effet, l'ge d'un produit, l'tat de ses composantes ou le cycle de
vie court peut le rendre non rutilisable d'autres fins. Cependant, mme si un produit peu
sembler totalement dsuet, ses composantes sont peut-tre encore en trs bonne condition.
Ainsi, selon l'tat de dtrioration du produit, certaines options de valorisation ne seront pas
appl icables.
:. Profil d'utilisation
Cette caractristique du produit est de grande importance. En fait, il est important de
dterminer quel est le type d'utilisation que l'on a fait du produit. Le produit a-t-il t utilis
des fins personnelles ou tait-il la proprit d'Une institution? Quel genre d'utilisation en a
t-on faite? L'auteur donne l'exemple d'un livre de lecture. Le livre tait-il la proprit d'une
bibliothque ou d'un individu? Combien de fois a-t-il t lu ? Ainsi, les options de
valorisation ainsi que la phase de la collecte pourront tre affects par le profil d'utilisation.
De Brito termine l'explication du quoi en expliquant les diffrents types de
produits que l'on peut valoriser:
Objets civils (ponts, btisses, routes, etc.)
Biens de consommations (appareils, vtements, etc.)
Biens industriels (quipements)
Huile et produits chimiques
Emballage et produits de distribution
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Pices de rechange
Autres matriels
Comment - Processus et options de valorisation
La quatrime dimension caractrisant la logistique inverse permet de comprendre
comment le produit retourn sera pris en charge par une entreprise ou une organisation.
Ainsi, il s'agit de dfinir le processus qui permettra un produit d'tre orient vers une autre
tape de son existence et d'tre.trait afin qu'un maximum de valeur en soit retir. Selon
l'auteur, les tapes du processus menant la valorisation sont: la collecte, l'inspection / test,
le triage et la valorisation .
:. La collecte
La collecte est une opration essentielle la performance d'un rseau de logistique
inverse (Cunningham et Distler, 1997). En effet, les produits rcuprs constituent les intrants
du systme. Une forte participation des utilisateurs assurera une masse critique d'aCtifs
rcuprs, ce qui est une condition de succs du rseau (Ginter et Starling, 1978 ; Murphy et
Poist, 1989). Afin d'assurer cette participation, certains incitatifs peuvent tre instaurs pour
que l'utilisateur modifie ses comportements. Ainsi, pour assurer le retour de certains produits,
une entreprise peut mettre en place un incitatif financier. Par exemple, des entreprises comme
Natrel et Parmalat facturent leurs clients un montant suffisamment significatif afin que ces
derniers retournent les caisses de lait vides. De plus, certains fournisseurs vont facturer les
palettes utilises lors du transport des produits achets. Un autre exemple d'incitatif financier
est celui, trs connu, des bouteilles de boisson gazeuse ou de bire.
Les incitatifs peuvent aussi prendre la forme d'amnagement favorisant la palticipation
des utilisateurs. cet effet, des tudes comparent certains types d'amnagement entre eux en
fonction du taux de palticipation au programme de rcupration (Ge11er et al., 1975 ; Luyben
et Bailey, 1979 ; Oskamp et al., 1994).
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.:. L'inspection! test
Afin d'tre en mesure de bien diriger les produits valoriser, il sera ncessaire de faire
une inspection permettant de caractriser l'tat du produit. Selon les particularits des
produits, il sera peut-tre ncessaire de tester le bon fonctionnement et de faire le bilan des
oprations ncessaires afin d'optimiser la valorisation des produits.
:. Le triage
Le triage consiste sparer les diffrentes matires qui sont susceptible"s d'tre
rcupres ou dmonter les produits complexes comme les ordinateurs. Si le triage est
effectu la source, ceci rduit la complexit et le cot de cette activit (Jahre, 1995).
Cependant, ce dernier n'est pas toujours envisageable cause de la complexit des produits.
En effet, des spcialistes sont parfois ncessaires puisque les produits ne sont pas toujours
conus de manire tre facilement dsassemblables.
Dans la littrature, nombreux sont les articles traitant d'oprations de dsassemblage.
Plusieurs auteurs se sont attards sur cette problmatique dans un contexte de logistique
inverse. Le dsassemblage est aujourd'hui souvent une opration plus coteuse que rentable.
Mais avec les lois et les normes environnementales, la valorisation devient de plus en plus
incontournable et le dsassemblage rentable devient plus que jamais ncessaire. Par
consquent, le dmontage planif