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SEQUENCE 3 – FRANÇAIS : Novembre-janvier 2010 La littérature engagée : du témoignage à la dénonciation ________________________________________________________________________________ http://www.art-ww1.com/fr/visite.html Compétences : lecture autonome (donnée pendant les vacances) => prévoir écriture oral : compte-rendu de lecture le débat. Thème : l'autorité : obéir ou désobéir (voir Français 3è Magnard, p.210 à 213) histoire des arts Objectifs : Approfondir autobiographie / témoignage Pourquoi témoigner ? Etudier un témoignage qui rend hommage : Maurice Genevoix, Ceux de quatorze (lien avec séquence précédente) Voir dans Fleurs d'encre 3è : séquence complète Ecriture : Ecrire une lettre-témoignage « Vous adresserez une lettre à un correspondant de votre choix dans laquelle vous raconterez un épisode marquant de votre vie que vous estimez important de transmettre ». (voir texte du Journal de Zlata) 1/23

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La littérature engagée : du témoignage à la dénonciation________________________________________________________________________________

http://www.art-ww1.com/fr/visite.html

Compétences : – lecture autonome (donnée pendant les vacances) => prévoir écriture– oral : compte-rendu de lecture– le débat. Thème : l'autorité : obéir ou désobéir (voir Français 3è Magnard, p.210 à 213)– histoire des arts

Objectifs :Approfondir autobiographie / témoignagePourquoi témoigner ?

Etudier un témoignage qui rend hommage : Maurice Genevoix, Ceux de quatorze (lien avecséquence précédente)

Voir dans Fleurs d'encre 3è : séquence complète

Ecriture :Ecrire une lettre-témoignage« Vous adresserez une lettre à un correspondant de votre choix dans laquelle vous raconterez unépisode marquant de votre vie que vous estimez important de transmettre ».(voir texte du Journal de Zlata)

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PROJET SQ3 : 3ème7

LECTURE ECRITURE LANGUE RECHERCHEDOC

ORAL

Lecture cursivependant lesvacances : unroman ou livredoc en rapportavec la guerrede 14-18

Fiche méthodepour la lecturepersonnelle

Présentation dulivre

Séance 1 (1 h)Objectifs : faireémerger lesconnaissanceset compétencesde la séquence

Sujet de brevet :Méthodes pourle brevet (texteJ.Rouaud)travail de groupeprésenté devantla classe

À la maison - nature- suffixe- sujet- figure de style- champ lexical

Séance 2 (1 h) POESIE : Si jemourais là-bas(Apollinaire)

Choisissez dansvotre manueld'histoire un motclé de la guerrede 14-18 etrédigez un brefparagraphe pourl'évoquer

- versification- conditionnel

Biographied'ApollinaireLe surréalisme

Séance 3 (2 h) Etude d'uneimage : Lapartie de cartes(F.Léger)

Vocabulaire del'analysed'image

Le cubisme

Texte deT.Burollet,« Obus », Lesmots de lagrande guerre.

À prévoir - voix passive(+ exercices)

Séance 4 (1h30) Lecturecomparée : Lefeu (Barbusse) //Sous le feu(Céline)

- niveau delangue

Séance 6 (2 h) Documentscomplémentaires : obéir /désobéir

Débat

Séance 7 (2 h) :EVALUATIONFINALE(expressionécrite préparéeà la maison)

Sujet de typebrevet

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Compétences travaillées : – Lire un livre seul et rendre compte de sa

lecture– Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel

d’un texte lu– Participer à un débat, à un échange verbal– Ecriture : Connaître et pratiquer diverses

formes d’expression à visée littéraire

Connaissances :– découvrir des oeuvres littéraires et pictural

du patrimoine français et européen. Lessituer.

– Les grands traits de l'histoire (politique,sociale, économique, littéraire, artistique,culturelle) de la France et de l’Europe

– Faire preuve de sensibilité, d'esprit critique,de curiosité (préparation à l'épreuve« histoire des arts » du DNB)

Introduction : Quelles connaissances, quelles compétences pour cet te séquence ?

Séance 1 : date : …........................

Objectifs : ➢ Acquérir des méthodes pour brevet.➢ Utiliser ce qui a été appris dans la séquence précédente.➢ Faire le point sur les connaissances utiles.

Texte :Blaise Cendrars, La main coupée, in L'Homme foudroyé (1946)

L'auteur, d'origine suisse, naturalisé en 1916, a participé à la Première Guerre mondiale comme volontaireétranger dans l'armée française. Le 28 septembre 1915, il perd au combat sa main droite.Le narrateur et son camarade Segouâna ont tiré le matin sur un Allemand et attendent le soir pour aller lechercher et le ramener prisonnier.

Je lui parlais allemand.– Debout, lui dis-je, et tâche de marcher droit ! On les met (a).– Je ne peux pas bouger, me fit-il. Je dois avoir la jambe cassée.– Cela ne m'étonne pas, lui répondis-je en regardant en l'air pour mesurer la hauteur d'où il était

tombé. Tu as fait un beau plané. Il ne fallait pas y aller, mon vieux.Merde, voilà que je devais maintenant trimbaler monsieur sur mon dos. Je le chargeai tant bien que

mal. Et nous voici partis l'un portant l'autre, la monture ployée en deux, le blessé lourd comme un mort quise laisse aller, un drôle d'équipage, ahanant, sacrant, jurant, chutant, tombant sur les genoux, se prenant lespieds dans les taupinières, se relevant. Jamais je n'oublierai cette équipée avec ce Boche qui me pissaitdans le coup un sang[...] mal engagé. Je dus décharger mon blessé et me frayer une nouvelle voie à coupsde cisaille, puis revenir sur mes pas, rechercher le pauvre type et repartir à la sauvette car j'avais faitbeaucoup de bruit et je n'en revenais pas qu'avec toutes ces allées et venues, personne dans aucun campne nous eût encore remarqués. Enfin, je le balançais dans notre trou d'obus. J'avais eu chaud. C'était undur. Durant tout le trajet, il n'avait pas poussé un gémissement.

– Qui est-ce ? Me demanda Ségouâna en se penchant sur le blessé allongé au fond du tou et quiserrait les dents.

– Tu pourras le lui demander toi-même. En tout cas, c'est ton homme. Il a ta balle dans le ventre.D'abord on va le panser et puis on l'emportera dès qu'il fera nuit. Arrange un brancard avec nosfusils, moi je vais voir ce qu'il a.La blessure du ventre n'était pas belle, j'y mis un tampon. Puis je lui pansai l'épaule.

– Ne t'en fais pas, pauvre vieux, ça n'est rien. On sera bientôt rendus et tu fileras à l'hôpital, veinard.Je ne te fais pas mal, non ? Comment t'appelles-tu ?

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Il s'appelait Schwanenlaut. J'ai oublié son prénom. Il était de Hambourg. Il travaillait dans unebanque. Il avait un stage en Angleterre pour apprendre l'anglais. La suite de notre conversation eut lieu enanglais. […] Le pansement était terminé. Nous installâmes notre homme sur la civière improvisée, prenantgrand soin de soutenir sa patte cassée, une fracture de la cuisse gauche, pour ne pas le faire souffririnutilement.

(a) : on met les bouts... on s'en va.

LECTURE1. Un récit de soldat

a) Qui sont les 3 personnages de ce texte. Présentez-les.b) Relevez une phrase de dialogue (+ indiquez la ligne)c) une phrase de récit fait par le narrateur (+ indiquez la ligne)d) une phrase montrant une pensée du narrateur. (+ indiquez la ligne)e) A quel temps sont les verbes soulignés ? Pourquoi ?f) Quel est le registre de langue employé dans les dialogues ? Pour quelle raison ?g) Qu'apporte au récit la présence de ces dialogues ?h) Ligne 6 à 8 : quelle image s'impose au lecteur ? Quelle est la figure de style employée ? Quel effet

produit-elle ?

2. Un témoignage d'humanité

a) Relevez les indices qui montrent que les soldats n'appartiennent pas au même camp.b) Relevez les différents noms donnés au soldat allemand par le narrateur. c) Relevez les trois apostrophes utilisées par le narrateur pour s'adresser au soldat blessé : quel effet

produisent-elles ?d) Dans quelles langues les soldats échangent-ils ? Pourquoi l'auteur nous donne-t-il ces détails ?e) Quelle est l'attitude du narrateur envers le soldat blessé ? Justifiez en citant le texte.f) Comment qualifieriez-vous la relation qui s'installe entre les deux hommes ?

3. La visée ® du texte

a) Qu'est-ce qui rend ce texte vraisemblable ?b) Quels sont, selon vous, les sentiments éprouvés par le narrateur envers le soldat blessé ?c) Quels sont, selon vous, les sentiments éprouvés par le blessé envers le narrateur ?d) Quelle vision de la guerre ce passage donne-t-il ?e) A votre avis quel est l'intérêt d'un tel texte pour un lecteur d'aujourd'hui ?

REECRITURETransposez au discours indirect le passage suivant :

– Qui est-ce ? Me demanda Ségouâna en se penchant sur le blessé allongé au fond du tou et quiserrait les dents.

– Tu pourras le lui demander toi-même. En tout cas, c'est ton homme. Il a ta balle dans le ventre.D'abord on va le panser et puis on l'emportera dès qu'il fera nuit. Arrange un brancard avec nosfusils, moi je vais voir ce qu'il a.

ECRITURE(ce travail servira de préparation à l'évaluation finale).Réécrivez ce récit du point de vue du soldat blessé.

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Séance 2 : date : …........................

Objectifs : ➢ Acquérir des méthodes pour brevet.➢ Utiliser ce qui a été appris dans la séquence précédente.➢ Faire le point sur les connaissances utiles.

Texte : « Si je mourais là-bas » (G.Apollinaire)Le texte vous sera donné en classe.

Travail personnel :

I- Construire une biographie d'Apollinaire (voir fiche aide 2 jointe). Utiliser au moins DEUX sourcesdifférentes : 1) le dictionnaire des noms propres (Robert, Larousse ou autre) ; 2) un site internet dont vousrelèverez la référence.

II- Faire une recherche sur le surréalisme (minimum 10 lignes avec l'essentiel : définition, origine, principauxartistes) + 1 illustration texte ou image (exemple) = maximum 1 page !

Notions : le texte poétique / le conditionnel / l'expression des sentiments

Si je mourais là-bas sur le front de l'arméeTu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aiméeEt puis mon souvenir s'éteindrait comme meurtUn obus éclatant sur le front de l'arméeUn bel obus semblable aux mimosas en fleur

Et puis ce souvenir éclaté dans l'espaceCouvrirait de mon sang le monde tout entierLa mer les monts les vals et l'étoile qui passeLes soleils merveilleux mûrissant dans l'espaceComme font les fruits d'or autour de Baratier

Souvenir oublié vivant dans toutes chosesJe rougirais le bout de tes jolis seins rosesJe rougirais ta bouche et tes cheveux sanglantsTu ne vieillirais point toutes ces belles chosesRajeuniraient toujours pour leurs destins galants

Le fatal giclement de mon sang sur le mondeDonnerait au soleil plus de vive clartéAux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'ondeUn amour inouï descendrait sur le mondeL'amant serait plus fort dans ton corps écarté

Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie- Souviens-t'en quelquefois aux instants de folieDe jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur -Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheurEt sois la plus heureuse étant la plus jolie

Ô mon unique amour et ma grande folie

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Séance 3 : date : …........................

Etude d'un tableau : La partie de cartes , F.Léger

Objectifs :

➢ découvrir des oeuvres littéraires etpictural du patrimoine français eteuropéen. Les situer.

➢ Faire preuve de sensibilité, d'espritcritique, de curiosité (préparation àl'épreuve « histoire des arts » du DNB)

Mise en parallèle avec le texte de ThérèseBurollet : « Obus », Les mots de la grandeguerre.

Notions : la voix passive (exercices)

Objectifs : dégager les idées essentielles d'untexte

Connaissances : la voix passive et son effetstylistique

Notions : vocabulaire de l'analyse de l'image etméthode (voir fiche aide 3 jointe).

Obus

« Si je mourais là-bas sur le front de l'arméeTu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aiméeEt puis mon souvenir s'éteindrait comme meurtUn obus éclatant sur le front de l'arméeUn bel obus semblable aux mimosas enfleurs ».

Cette image lyrique de l'explosion d'unpercutant par le poète Guillaume Apollinaire vahélas se matérialiser lorsqu'un éclat d'obusdans la temps le conduit à l'hôpital du Val-de-Grâce pour y être trépané. Son ami le peintreFernand Léger a une vision plus cruelle de laplongée d'une tropille foudroyant une tranchée :« Il n'y a pas plus cubiste qu'une guerre quidivise plus ou moins proprement un bonhommeen plusieurs morceaux et qui l'envoie auxquatre points cardinaux. » De toute façon, lamort rôde autour du fracas des canons, car lestrois quarts des soldats tués durant la guerre ontété terrassés ou puvérisés par les obus. Les

poilus ont appris à repérer le bruit desdifférentes projectiles, le grondement desmarmites de gros calibre qui dépassent lespremières tranchées, le glapissement desshrapnels redoutés pour la dispersion de leurscentaines de billes de plomb, le mieualementdes salves de 77 ou le chuintement des obus àgaz. Erich Maria Remarque, dans A l'ouest riende nouveau, déplore l'ignorance si dangereusedes nouvelles recrues : « Tous ces jeuneseffectifs ne savent encore rien de tout cela. Ilssont décimés parce qu'ils distinguent à peine unfusant d'un percutant ; ils sont fauchés parcequ'ils écoutent avec angoisse le hurlement des« grosses caisses à charbon » qui sontinoffensives et qui vont tomber très loin denous, tandis qu'ils n'entendent pas le murmureléger et sifflant des petits monstres qui éclatentau ras du sol. ».

Thérèse Burollet, Les mots de la grandeguerre, Actes-Sud, 2005

Une arme fatale a) Relevez les verbes à la voix passive.Quel champ lexical constituent-ils ?b) Pourquoi l'auteur a-t-elle employé la voix passive ?c) D'après le texte, quelles sont les différentes manières de frapper d'un obus ?d) Relevez le passage du texte qui prouve que l'obus a été l'arme la plus meurtrière en 14-18.e) Qui en étaient les premières victimes ?

Des résonances artistiques a) Quel lien Fernand Léger établit-il dans le texte entre la guerre de 14-18 et le mouvement cubiste ?b) Que pensez-vous de la phrase de F.Léger ?

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La partie de cartes, 1917. Fernand Léger. Otterlo, Musée Kröller-Müller.

Fernand Léger, ou l’art né des tranchées

En nous offrant une vision d’ensemble de l’œuvrepolymorphe de ce peintre, qui s’est frotté à tous lescourants majeurs du XXe siècle, la FondationBeyeler* a eu la sagesse de ne pas tenter dereconstituer un puzzle. Car les grandes «périodes»de Fernand Léger ne s’enchaînent paslogiquement, elles se poursuivent, sepourchassent. Il y en aurait quatre:- Les années parisiennes, 1881-1917 (héritage deCézanne, anti-impressionnisme, cubisme, etc.)

- La ville moderne, 1918-1925 (fascination pour lesnouvelles perspectives de l’urbanisme).

- La recherche de l’équilibre, 1926-1940 (peinturesmurales abstraites et orthogonales).

- Les couleurs vives et la joie de vivre, 1940-1955(années new-yorkaises, qui influenceront un AndyWarhol, un Roy Lichtenstein, retour à Paris…)

Je me suis attardé dans le deuxième secteur,devant les tableaux de grand format oùs’enchevêtrent les obliques et les courbes, lesnéons et les ferrailles de la cité moderne.Un Paris des années vingt, que le peintre percevaitalors, et retranscrivait comme une machinegénératrice de nouvelles plastiques. Il laredécouvrait après sa démobilisation debrancardier parmi les sapeurs du génie. Depuis lestranchées, il avait même écrit à son ami Poughon:

«Ne t’étonne pas que j’aie l’irrésistible désir de larevoir et de la regarder. Il faut être ici pourl’apprécier .»En fait, c’est dans l’odeur de la poudre et du sang,dans le vacarme des canons, des cris et deslarmes, que Fernand Léger perçut pour la premièrefois le choc qui déterminera son orientationartistique et sociale, son culte d’une beautémécanicienne. Celle-ci apparaît déjà dans sa toileintitulée La Partie de cartes (1917): «Je fus éblouipar une culasse de 75 ouverte en plein soleil,magie de la lumière sur le métal blanc». Elle seraffermira dans des dessins de soldats-robots etdes tableaux où sont isolés des triangles, destubes, des sphères de couleurs vives et pures(Suivez la flèche 1919). Quand l’homme est enconflit plutôt qu’en harmonie, il dégage desexpressions plus fortes. Il accède à la Géométrie.Fernand Léger s’en expliquera en 1923 dans unarticle mémorable sur L’esthétique de lamachine**:

«L’homme moderne vit de plus en plus dans unordre géométrique prépondérant. Toute créationmécanique et industrielle humaine est dépendantedes volontés géométriques. Je veux parler surtoutdes préjugés qui aveuglent les trois quarts desgens et les empêchent totalement d’arriver au librejugement des phénomènes, beaux ou laids, qui lesentourent. Je considère que la beauté plastique engénéral est totalement indépendante des valeurs

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sentimentales, descriptives et imitatives.»

(*) Fernand Léger, Paris – New York, jusqu’au7 septembre. www.beyeler.com

(**) Ce texte figure aussi dans Fonctions de la

peinture, de Fernand Léger, paru en poche chezGonthier.

Source :http://salem.blog.24heures.ch/archive/2008/06/06/fernand-leger-ou-l-art-ne-des-tranchees.html

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Séance 4 : date : …........................

Comparaison de deux textes « Le feu » (H.Barbusse) et « Ceux de Quatorze» (M.Genevoix)

Travail personnel à la maison pour préparer le travail de groupe:

I- Cherchez les sens et l'origine du mot « panique ». Donnez des exemples de situations de panique.

II- Recherchez la définition et l'origine des mots : « témoignage » et « hommage ». Listez lescaractéristiques d'un témoignage.

II- Lisez les deux textes

II- Construire une biographie de Henri Barbusse OU de Maurice Genevoix (voir fiche 1 aide jointe).Utiliser au moins DEUX sources différentes : 1) le dictionnaire des noms propres (Robert, Larousse ouautre) ; 2) un site internet dont vous relèverez la référence.

rendre :– votre travail personnel sur feuille individuelle.– un travail de groupe qui sera efficace si vous avez fait le travail personnel de préparation.

Objectifs : ➢ Utiliser ce qui a été appris dans la séquence précédente sur le témoignage➢ comprendre la visée d'un texte.

Notions : Discours direct, indirect, indirect libre (les voix du texte)situation d'énonciationchamp lexical

Texte 1 :

Brusquement, devant nous, sur toute la largeur de la descente, de sombres flammes s'élancent enfrappant l'air de détonations épouvantables. En ligne, de gauche à droite, des fusants sortent du ciel, desexplosifs sortent de la terre. C'est un effroyable rideau qui nous sépare du monde, nous sépare du passé et del'avenir. On s'arrête, plantés au sol, stupéfiés par la nuée soudaine qui tonne de toutes parts ; puis un effortsimultané soulève notre masse et la rejette en avant, très vite. On trébuche, on se retient les uns aux autres,dans de grands flots de fumée. On voit, avec de stridents fracas et des cyclones de terre pulvérisée, vers lefond, où nous nous précipitons pêle-mêle, s'ouvrir des cratères ça et là, à côté les uns des autres, les uns dansles autres. Puis on ne sait plus où tombent les décharges. Des rafales se déchaînent si monstrueusementretentissantes qu'on se sent annihilé par le seul bruit de ces averses de tonnerre, de ces grandes étoiles dedébris qui se forment dans l'air. On voit, on sent passer près de sa tête des éclats avec leur cri de fer rougedans l'eau. A un coup, je lâche mon fusil, tellement le souffle d'une explosion m'a brûlé les mains. Je leramasse en chancelant et repars tête baissée dans la tempête à lueurs fauves, dans la pluie écrasante deslaves, cinglé par des jets de poussière et de suie. Les stridences des éclats qui passent vous font mal auxoreilles, vous frappent la nuque, vous traversent les temps, et on ne peut retenir un cri lorsqu'on les suit. On ale coeur soulevé, tordu par l'odeur soufrée. Les souffles de la mort nous poussent, nous soulèvent, nousbalancent. On bondit ; on ne sait pas où on marche. Les yeux clignent, s'aveuglent et pleurent, la vue estobstruée par une avalanche, qui tient toute la place.

Henri Barbusse, Le Feu, 1916

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Texte 2Extrait de Ceux de Quatorze, Maurice Genevoix, 1916-1921

A mes camarades du 106, En fidélité à la mémoire des mortsEt au passé des survivants.

Il fait tout à fait nuit maintenant. Des voix montent de l'entonnoir. Des voix gémissantes, quipleurent, se plaignent, appellent, supplient, se révoltent. Je me suis allongé près du commandant Sénéchal etj'ai jeté sur moi une loque noire que j'ai ramassée, la pèlerine d'un mort sans doute. Ce n'est pas une nuit trèssombre ; pluvieuse et blafarde, elle est bien la nuit des jours que nous vivons : chaque fois que j'ouvre lesyeux, je retrouve près de moi la forme écroulée de Sénéchal, et près de lui celle de Carrichon.

« demain, murmure le commandant, je vous garde. Puisque Chabredier et Rolland sont montés avecRebière, et que votre tranchée est vide, je ne veux pas vous y envoyer seul. J'ai besoin de vous pour unereconnaissance : je ne connais plus mon secteur ; il y a de tout, sur cette crête, du 132, du 67, du 2è bataillon,du 3è, tout ça disloqué, éparpillé je ne sais plus où... Vous irez voir, vous tâcherez de comprendre, et vousreviendrez me dire... Reposez-vous cette nuit ; ne vous faites pas tuer demain. »

Il parle posément, chaque fois que sa plainte chevrotante veut bien le laisser parler : un mot, et puisun autre mot ; entre chaque mot, son souffle fait grelotter ses lèvres d'une même chanson traînante etlugubre. Il ne parle plus ; il demeure sans mouvement, aspire l'air qui siffle dans sa gorge, et le renvoie parsaccades chantantes, sur la même note depuis des heures.

Les voix gémissent toujours ; les cris montent et tremblent dans la nuit, tous les cris autrefoisentendus :

« Brancardiers ! Les brancardiers !- Pousse-toi !... Pousse-toi ! Oh ! Il me tue... Mais poussez-le à la fin, qui m'écrase ! »Carrichon s'agite sur place ; sa voix murmure caverneuse :« Ce qu'on peut s'emmerder, quand même !- ou-ou-ou-ou-ou... » chantonne toujours Sénéchal.Il fait très froid, une froidure d'après la pluie terrible aux pauvres chaires lacérées. Ils crient,

maintenant ; ils clament la souffrance de leur corps :« Mon pied coupé !- Mon genou !- Mon épaule !- Mon ventre ! »Il y en a un autre qui gémit doucement :« Oh ! Partout... regardez... j'en ai compté dix-sept déjà... Plus de pouce... quatre ou cinq dans la

cuisse... et ma joue... Retournez-moi, vous verrez... j'en ai partout... ».Sous la loque noire qui me couvre, une odeur de caoutchouc rance me colle au visage comme un

tampon. Mes mains brûlées me cuisent et leur peau gonflée se détache ; la fièvre bat mon front à grandschocs martelés ; mes pieds gèlent … je ne sens rien, tant les voix crient autour de moi, tant l'entonnoir emplide nuit blafarde vacille et hurle de souffrance.

« Lieutenant Genevoix !... Mon lieutenant ! »Ils m'appellent à présent. Qu'est-ce que je peux ? Descendre, monter, m'accroupir près d'eux ou

m'asseoir, et toute la nuit dire des mots inutiles, puisqu'il fait froid, puisqu'ils sont seuls, puisque lesbrancardiers ne viendront pas.

« Mon lieutenant, vous me couperez bien la jambe, vous ? »

Maurice Genevoix, Ceux de Quatorze, 1916-1921

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QUESTIONNAIRE SUR LES TEXTES

1. Retrouvez et nommez les principaux champs lexicaux dans les deux textes (faites un tableau pourrécapituler vos réponses). Il faut au moins 5 ou 6 mots ou expressions pour constituer un champlexical.

2. A la lecture, quelles impressions produisent sur vous ces textes : justifiez votre réponse.

3. Texte 1 : Qui sont les différents personnages qui s'expriment ? Combien de « voix » entendez-vousen lisant ce texte ? Quand ces personnages -narrateur y compris- parlent-ils et où ? A quis'adressent-ils. Vous pouvez faire un tableau pour résumer.

4. Texte 2 : mêmes questions.

5. Dans chaque texte, avec des couleurs, identifiez les parties de dialogues et les parties de récit, puisles discours direct, indirect et indirect libre.

6. Dans les deux textes relevez des mots ou des expressions que vous classerez dans le tableausuivant (reproduisez le tableau). Entre parenthèses, dans les cases, précisez le nom du locuteur(voir exemple ci-dessous).

Otto Dix, Sturmtruppe geht unter Gas vor (Assaut sous les gaz), 1924, aquatinte, 35,3 x 47,5 cm, DeutschesHistoriches Museum, Berlin.

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William Roberts, The First German Gas Attack at Ypres (La première attaque allemande au gaz à Ypres), 1918, huile sur toile, 304,8 x 365,8 cm,National Gallery of Canada, Ottawa.

Commentez ces deux tableaux en utilisant les méthodes déjà données et utilisées en classe(français, histoire, arts plastiques).

Rendez un commentaire écrit sur lequel vous vous serez mis d'accord.

1917 : document

Chanson anonyme écrite sur la musique de " Bonsoir m'amour" (Adelmar ou Charles Sablon, lepère de Germaine et Jean) à laquelle on doit sans doute le succès de cette valse dont les paroles,aujourd'hui, font presque sourire.

Son texte recueilli par Paul Vaillant-Couturier (1892-1937), avocat puis journaliste et finalementdéputé, qui, entré dans la guerre avec un certain enthousiasme, en sorti socialiste, revendicateurmême mais surtout pacifiste. Sous-officier, en 1914, dans l'infanterie; il termina la guerre capitainedans les chars d'assaut non sans avoir été blessé, gazé, cité à l'ordre de la Nation mais aussicondamné cinq fois pour son action en faveur de la paix.

Vivement condamné par les autorités militaires (qui offrirent une petite fortune à celui qui endénoncerait l'auteur) elle fut connue sous plusieurs noms dont : "Les sacrifiés", "Sur le plateau deLorette" et "La chanson de Lorette".

Elle demeure, aujourd'hui la chanson-type de l'antimilitarisme mais elle a été depuis dépassée parplusieurs autres. Il suffit à cet égard de citer "Quand un soldat" de Francis Lemarque (1953) ouencore le très célèbre "Déserteur" de Boris Vian (1954).

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SEQUENCE 3 – FRANÇAIS : Novembre-janvier 2010

La littérature engagée : du témoignage à la dénonciation________________________________________________________________________________

Paroles

Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,On va r'prendre les tranchées,Notre place est si utileQue sans nous on prend la pile.Mais c'est bien fini, on en a assez,Personn' ne veut plus marcher,Et le coeur bien gros, comm' dans un sanglotOn dit adieu aux civ'lots.Même sans tambour, même sans trompette,On s'en va là haut en baissant la tête.

Refrain

Adieu la vie, adieu l'amour,Adieu toutes les femmes.C'est bien fini, c'est pour toujours,De cette guerre infâme.C'est à Craonne, sur le plateau,Qu'on doit laisser sa peauCar nous sommes tous condamnésC'est nous les sacrifiés !

C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vardsTous ces gros qui font leur foire ;Si pour eux la vie est rose,Pour nous c'est pas la mêm' chose.Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués,F'raient mieux d'monter aux tranchéesPour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,Nous autr's, les pauvr's purotins.Tous les camarades sont enterrés là,Pour défendr' les biens de ces messieurs-là.

au Refrain

Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,Pourtant on a l'espéranceQue ce soir viendra la r'lèveQue nous attendons sans trêve.Soudain, dans la nuit et dans le silence,On voit quelqu'un qui s'avance,C'est un officier de chasseurs à pied,Qui vient pour nous remplacer.Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombeLes petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

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Refrain

Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront,Car c'est pour eux qu'on crève.Mais c'est fini, car les trouffionsVont tous se mettre en grève.Ce s'ra votre tour, messieurs les gros,De monter sur l'plateau,Car si vous voulez la guerre,Payez-la de votre peau !

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Préparation de l'évaluation finale à l'aide de la f iche de synthèseObjectifs :

➢ Savoir faire une fiche de synthèse pour réviser➢ Retenir l'essentiel.

Séance 6 : EVALUATION FINALE

Questions de lecture – réécriture – écriture.

Remarque :Vous aurez accès à votre fiche de synthèse le jour de l'évaluation, ainsi qu'à votre répertoire (même pour lesquestions de lecture).Amener un dictionnaire (si possible de poche) pour la rédaction.

Sitographie :

http://www.art-ww1.com/fr/visite.html : un beau site bien documenté qui présente les peintres devant laPremière Guerre Mondiale.

http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-leger/ENS-leger.html : site du Centre Pompidou.Pour voir des tableaux commentés de Fernand Léger... et d'autres.

http://www.grande-guerre.org/documents-anovi.php : pour ceux qui aiment les détails militaires. (Fiabilité nonvérifiée).

http://www.curiosphere.tv/guerre14_18/ : pédagogique, illustré, fiable, bien documenté.

http://www.memoiredelagrandeguerre.com/ : site associatif tenu par des passionnés d'histoire.

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FICHE 2 : Faire une biographie

Renseignements que doit contenir une biographie :

– Nom, prénom (pseudonyme éventuellement), date, lieu de naissance et de décès.

– Profession, activité ou / et origine sociale des parents.

– Formation et étapes de la vie ; professions exercées.

– Caractère, caractéristiques principales, singularités.

– Influences (d'artistes, hommes politiques etc...)

– Collaborateurs et antagonistes.

– Actions, oeuvres principales.

– Une illustration : image de tableau pour un peintre, sculpture pour un sculpteur, citationreprésentative pour un auteur etc...

– Sources complètement citées (au moins 2 différentes).Faire des phrases simples, courtes.Employez des mots précis.

Exemple

Fernand Léger est né le 4 février 1881 à Argentan dans l’Orne. Orphelin de père

à 4 ans, il est élevé par sa mère et se montre dissipé à l'école où il caricature ses

professeurs. Il s'installe à Paris en 1900 et entre à l'Ecole des Arts décoratifs et

à l'Académie Julian. Il se lie d'amitié avec Cendrars, Chagall, Apollinaire. Il

est vite séduit par le cubisme et devient un artiste avant-gardiste, influencé par

Cézanne, qui l'a profondément impressionné en 1904. La Première guerre

mondiale interrompt ces premiers succès mais cette expérience le marque

profondément. Il devient le peintre moderne de la guerre. Il manifeste son

engagement politique dans son art (par des fresques murales notamment). Par la

suite, il sera inspiré par la vie moderne, les villes (New-York),

l'industrialisation. Il meurt en 1955 à Gif-sur-Yvette. De son oeuvre abondante,

on peut retenir La partie de cartes (1916) ; La ville (1918) ; La lecture

(1923) ; Composition aux deux perroquets, peinture murale de 4 m X 4,80 m

(1935-1939) ; Adieu New-York (1946). Très intéressé par le thème de l'objet,

il l'introduit dans son oeuvre picturale et travaille également sur des oeuvres

sacrées. Son art est marqué par les recherches sur les formes et les contrastes.Sources : Encyclopédie Larousse, article «LEGERFernand »http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-leger/ENS-leger.html

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ICHE AIDE 3 : analyse de l'image (2 documents distribués en classe)

Fernand Léger, ou l’art né des tranchées

« Montreux-Territet 1911 | Page d'accueil | Rosalie, Annemarie et les pèlerinages de Liszt »

06.06.2008

Fernand Léger, ou l’art né des tranchées En nous offrant une vision d’ensemble de l’œuvre polymorphe de ce peintre, qui s’est frotté à tousles courants majeurs du XXe siècle, la Fondation Beyeler* a eu la sagesse de ne pas tenter dereconstituer un puzzle. Car les grandes «périodes» de Fernand Léger ne s’enchaînent paslogiquement, elles se poursuivent, se pourchassent. Il y en aurait quatre:- Les années parisiennes, 1881-1917 (héritage de Cézanne, anti-impressionnisme, cubisme, etc.)

- La ville moderne, 1918-1925 (fascination pour les nouvelles perspectives de l’urbanisme).

- La recherche de l’équilibre, 1926-1940 (peintures murales abstraites et orthogonales).

- Les couleurs vives et la joie de vivre, 1940-1955 (années new-yorkaises, qui influenceront unAndy Warhol, un Roy Lichtenstein, retour à Paris…)

Je me suis attardé dans le deuxième secteur, devant les tableaux de grand format où s’enchevêtrentles obliques et les courbes, les néons et les ferrailles de la cité moderne.Un Paris des années vingt, que le peintre percevait alors, et retranscrivait comme une machinegénératrice de nouvelles plastiques. Il la redécouvrait après sa démobilisation de brancardier parmiles sapeurs du génie. Depuis les tranchées, il avait même écrit à son ami Poughon: «Ne t’étonne pasque j’aie l’irrésistible désir de la revoir et de la regarder. Il faut être ici pour l’apprécier.»

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En fait, c’est dans l’odeur de la poudre et du sang, dans le vacarme des canons, des cris et deslarmes, que Fernand Léger perçut pour la première fois le choc qui déterminera son orientationartistique et sociale, son culte d’une beauté mécanicienne. Celle-ci apparaît déjà dans sa toileintitulée La Partie de cartes (1917): «Je fus ébloui par une culasse de 75 ouverte en plein soleil,magie de la lumière sur le métal blanc». Elle se raffermira dans des dessins de soldats-robots et destableaux où sont isolés des triangles, des tubes, des sphères de couleurs vives et pures (Suivez laflèche 1919). Quand l’homme est en conflit plutôt qu’en harmonie, il dégage des expressions plusfortes. Il accède à la Géométrie.Fernand Léger s’en expliquera en 1923 dans un article mémorable sur L’esthétique de lamachine**:

«L’homme moderne vit de plus en plus dans un ordre géométrique prépondérant. Toute créationmécanique et industrielle humaine est dépendante des volontés géométriques. Je veux parler surtoutdes préjugés qui aveuglent les trois quarts des gens et les empêchent totalement d’arriver au librejugement des phénomènes, beaux ou laids, qui les entourent. Je considère que la beauté plastique engénéral est totalement indépendante des valeurs sentimentales, descriptives et imitatives.»

(*) Fernand Léger, Paris – New York, jusqu’au 7 septembre. www.beyeler.com

(**) Ce texte figure aussi dans Fonctions de la peinture, de Fernand Léger, paru en poche chezGonthier.

Source : http://salem.blog.24heures.ch/archive/2008/06/06/fernand-leger-ou-l-art-ne-des-tranchees.html

La partie de cartes, 1917. Fernand Léger. Otterlo, Musée Kröller-Müller.

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EVALUATION

I- A NALYSE D' IMAGE

Faites l'analyse du tableau ci-contre en utilisant la méthodeconseillée sur les fiches méthodes (fiche méthode autoriséepour cette évaluation). (10 pts)

I- EXPRESSION ÉCRITE

1) Décrivez la séquence étudiée (« Du témoignage à ladénonciation) :

– son thème,– son but, – les textes et les tableaux étudiés, – les travaux demandés.– Justifiez le titre (expliquez pourquoi il a été choisi).– Pour conclure, en quelques lignes dites ce que vous

en avez pensé, ce que vous avez appris.(10 pts)

2) En vous appuyant sur chaque texte et tableau étudiédans cette séquence sur la littérature engagée, répondezdans une argumentation construite à la questionsuivante : la littérature ou la peinture vous paraissent-elles capables de témoigner des horreurs de la guerre.(20 pts)

III- M AÎTRISE DE LA LANGUE

1. Recopiez le texte ci-dessous en choisissant la bonne terminaison pour écrire le son [é]

De toute façon, la mort rod....... autour du fracas des canons, car les trois quarts des soldats tu........

pendant la guerre ont ét........ terrass........ ou pulvéris......... par les obus. Les poilus av..............appris à

repér.......... le bruit des diff...rents projectiles., le grondement des marmites de gros calibre qui

dépass.............. les premières tranch............., le glapissement des shrapnels redout............. pour la

dispersion de leurs centaines de billes de plomb, le miaulement des salves de 77 ou le chuintement des

obus à gaz. (5 pts)

(D'après Thérèse Burollet, Les Mots de la Grande Guerre, Paris-Musées, Actes Sud, 2005)

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Illustration 1: Gino SEVERINI, Synthèseplastique de l'idée de guerre, 1915

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2. Transposez au discours indirect le passage suivant en mettant le verbe « murmurer » au passésimple.

« demain, murmure le commandant, je vous garde. Puisque Chabredier et Rolland sont montés

avec Rebière, et que votre tranchée est vide, je ne veux pas vous y envoyer seul. J'ai besoin de

vous pour une reconnaissance : je ne connais plus mon secteur ; il y a de tout, sur cette crête, du

132, du 67, du 2è bataillon, du 3è, tout ça disloqué, éparpillé je ne sais plus où... Vous irez voir, vous

tâcherez de comprendre, et vous reviendrez me dire... Reposez-vous cette nuit ; ne vous faites pas

tuer demain. »

3. Dans l'extrait ci-dessous, continuez le dialogue en transposant le récit en discours direct.Respectez toutes les règles du discours direct (ponctuation, temps, personne etc...) :

- Ne t'en fais pas, pauvre vieux, ça n'est rien. On sera bientôt rendus et tu fileras à l'hôpital,

veinard. Je ne te fais pas mal, non ? Comment t'appelles-tu ?

Il s'appelait Schwanenlaut. J'ai oublié son prénom. Il était de Hambourg. Il travaillait dans une

banque. Il avait un stage en Angleterre pour apprendre l'anglais

Couper et coller en haut de votre copie

Nom et Prénom : …..................................................................................................date.....................

Compétences évaluées 1 2 3 4 5

Savoir présenter son travail (soin, disposition, clarté...) (toute la copie)

Respecter les consignes (toute la copie)

Savoir analyser une image (I)

Savoir rendre compte d'un travail à l'écrit.(II-1)

Savoir défendre son points de vue en utilisant des connaissances et desdocuments (II.2)

Connaître le vocabulaire essentiel pour la séquence (III.1)

Recopier un texte sans faire d'erreur (III.1)

Connaître l'orthographe du son [é] (III.1)

Manipuler les « paroles rapportées » (III.2 et III.3)

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BAREMES

Analyse d'image /10

Traduction de l'émotion, de ce qui est perçu /2

Précision de la description (formes, couleurs, disposition, objets /4

Interprétation /4

Expression écrite

1) Présentation de la séquence - complète et exacte - précision vocabulaire- correction des phrases- orthographe (pénalités : - 0,5 / erreur grammaticale ou lexicale ne touchant pas le sens de laphrase ou du mot). Retrait maximum 4 pts.

/10/4/2/4

2) Argumentation- utilisation des textes et des tableaux- Au moins 4 arguments dont 1 argument s'opposant à un autre argument.- organisation de l'argumentation- connexions logiques (utilisation des connecteurs).- précision du vocabulaire- orthographe- syntaxe- terminaisons des verbes (+ 0,5 par terminaison correcte : maximum 3 points)

/2/4/2/2/2/4/4

Maîtrise de la langue

Orthographe : /5

Discours direct => indirect- concordance des temps - terminaison des verbes - énonciation (pronoms personnels sujets et compléments) - changements pertinents (vocabulaire, organisation de la phrase)

/10/3/2/3/2

Discours indirect => discours direc t- ponctuation- temps des verbes- énonciation- changements, suppressions ou ajouts pertinents

/10/2/3/3/2

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