La littérature: cours 7

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La littérature: cours 7 UTA, hiver 2018 Luc Guay, Ph.D, didactique de l’histoire

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La littérature: cours 7

UTA, hiver 2018 Luc Guay, Ph.D, didactique de l’histoire

plan �  7. La littérature

�  7.1.Homère et l’épopée - lliade et Odyssée

�  7.2. la tragédie �  Eschyle, Sophocle, Euripide

�  7.3. la comédie �  Aristophane

7.4. L’histoire

-  Hérodote, Thucydide

7.5. La philosophie

-  Socrate, Platon, Aristote

7. la littérature �  Quand?

�  À partir du 8e s. av. J.C. �  Depuis apparition alphabet adapté de celui de la Phénicie �  Premiers textes importants: Iliade et Odyssée d’ Homère

�  Apogée: �  5e s.- 4e s. av. J.C., en Attique surtout

Papyrus, parchemins…

�  Début: 6e s. av. J.C.: feuillets de papyrus (papyri) collés les uns aux autres (long rouleau parfois long de 40 m!) �  Provenance: Égypte �  Titres: encre rouge

�  Parchemins: peau de chèvre ou mouton �  Utilisés surtout à partir du 2e s a.v. J.C. �  Provenance: Pergame (Asie Mineure – Turquie) �  Formaient des cahiers cousus pour former livres

Livres et bibliothèques… �  Fragments

�  Ex: le plus ancien, connu, = 4e s. av. J.C. (en Macédoine, trouvé en 1962) –

�  État carbonisé

�  (Wikipedia)

Papyrus provenant du site d’Herculanum, Italie. Wikipedia

Bibliothèques

�  1ere bibliothèque: �  Pisistrate 6e s. av. J.C. �  Copistes = esclaves

�  Surtout avec Aristote (4e s. av. J.C.) �  Au Lycée

3 célèbres bibliothèques

�  Bibliothèque d’Alexandrie: �  4e s. av. J.C. (Ptolémée 1er) �  Selon modèle d’Aristote �  Rassembler toutes les productions écrites du temps: compta

plus de 800 000 volumes �  Détruite en partie en 47 av. J.C. troupes de César, puis

définitivement en 651 par les Arabes

�  Bibliothèque de Pergame: �  3e s. av. J.C. (Eumène II, Attale 1er, ) �  Rivalité avec Alexandrie: 200 000 volumes �  Mise au point du parchemin

�  Bibliothèque de Celsus à Éphèse:

Maquette de la bibliothèque d’Alexandrie; musée du village pharaonique du Caire. Cliché: Luc Guay

Luc devant la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie. Cliché: Nicole Trépanier.

La nouvelle bibliothèque d’Alexandrie. Clichés: Luc Guay

Bibliothèque d’Éphèse

�  Située en Asie Mineure (Turquie actuelle)

�  Au 2e s par gouverneur romain

�  3e plus grande bibliothèque de l’Antiquité

�  Contenait 12 000 rouleaux de papyrus et de parchemins

�  A été incendiée par Goths en 263

La bibliothèque de Celsus à Éphèse (Turquie). Cliché: Luc Guay

7.1. Homère

�  l'épopée �  l'Iliade et l'Odyssée �  Légende ou fait historique? �  « événement » qui se serait déroulé vers 1250 av. J.C. �  Homère: 8e s. av. J.C.

�  Début alphabet grec �  Un « aède » qui se promenait de cités en cités pour réciter

ses poèmes épiques

�  Différents portraits d’Homère…

Clichés: Luc Guay

Boston museum of fine arts.

Musée du Capitole: Rome

British museum: Londres

Homère et l’Iliade

�  Un concours de…beauté! Ou conquête d’un point stratégique?

�  Querelles entre Achille et Agamemnon

�  Combats entre différents héros grecs et troyens �  Ex: Achille et Hector

�  Même les dieux s’en sont mêlés!

�  Question de destinée: les hommes savaient qu’ils étaient manipulés par les divinités…

�  Iliade : 10 ans de guerre!

guerre de Troie

acteurs grecs

Ménélas et Hélène

Sparte

Agamemnon et

Clytemnestre

Mycènes

Ulysse et Pénélope

Ithaque

Achille et Briséis et Patrocle

acteurs troyens

Priam et Hécube

Hector et Andromaque

Pâris et Hélène Cassandre Laocoon

Hector contre Achille Hélas, [dit Hector] il n’y a plus de doute ! Les dieux m’appellent à la mort. […] C’est mon destin. Mais je ne mourrai pas sans combat ni sans gloire ni sans un exploit dont les générations futures se souviendront. » Hector tire le grand glaive aigu suspendu à sa hanche et prend son élan tel un aigle.Achille bondit aussi, saisi d’une fureur sauvage. Il se protège de son beau bouclier façonné par Héphaïstos. Son casque étincelant à la splendide crinière d’or va et vient sur son front. Comme l’étoile du soir, la plus belle du firmament, la pique aiguisée qu’Achille brandit dans sa main droite brille de tous ses feux. Le fils de Pélée réfléchit à la manière de tuer Hector, cherchant des yeux le meilleur endroit où l’atteindre. Les belles armes de bronze qu’il a volées à Patrocle, après l’avoir tué, protègent tout son corps. Un seul endroit reste à nu, là où la clavicule sépare l’épaule de la gorge. C’est là qu’on perd le plus vite la vie, c’est là qu’Achille enfonce sa javeline. La pointe traverse le cou délicat de part en part. Cependant, la trachée n’est pas percée et Hector peut encore prononcer quelques mots. Et tandis qu’il s’écroule dans la poussière, Achille triomphe :« Hector, tu croyais peut-être t’en sortir indemne quand tu dépouillais Patrocle ! […]Hector au casque étincelant répond d’une petite voix :– Je t’en supplie, ne laisse pas les chiens me dévorer près des navires achéens. Accepte autant de bronze et d’or que tu voudras, accepte les cadeaux de mes dignes parents et rends-leur mon corps pour qu’ils le ramènent chez moi et que Troyens et Troyennes puissent m’immoler par le feu. Achille lui lance un regard mauvais et lui rétorque :– Non, chien, ce n’est pas la peine de me supplier ! Si je n’écoutais que moi, je découperais ton corps pour le dévorer tout cru, pour me venger du mal que tu m’as fait ! Ta tête n’échappera pas aux chiens. »[La mort enveloppe Hector.]Alors Achille imagine un sort déshonorant pour Hector. Il lui perce les tendons entre la cheville et le talon, y passe des courroies qu’il attache à son char, en laissant traîner la tête. Il monte sur son char avec les armes illustres d’Hector et fouette ses chevaux qui partent au triple galop. Le cadavre, ainsi tiré, soulève un nuage de poussière. Ses cheveux noirs se déploient et sa tête, autrefois si belle, traîne sur le sol.

(Homère, L’Iliade, chant XXII, Folio Junior/Les Universels, traduction et adaptation par Chantal Moriousef, 2006 © Éditions Gallimard Jeunesse.)

Le cadavre d’Hector attaché au char d’Achille. Wikipedia

Priam réclamant le corps d’Hector

- Souviens-toi de ton père, ô Achille égal aux Dieux ! Il est de mon âge et sur le seuil fatal de la vieillesse. Ses voisins l'oppriment peut-être en ton absence, et il n'a personne qui écarte loin de lui l'outrage et le malheur; mais, au moins, il sait que tu es vivant, et il s'en réjouit dans son cœur, et il espère tous les jours qu'il verra son fils bien-aimé de retour d'Ilios. Mais, moi, malheureux ! qui ai engendré des fils irréprochables dans la grande Troie, je ne sais s'il m'en reste un seul. J'en avais cinquante quand les Achéens arrivèrent […]. Un seul défendait ma ville et mes peuples, Hector, que tu viens de tuer tandis qu'il combattait pour sa patrie. Et c'est pour lui que je viens aux nefs des Achéens; et je t'apporte, afin de le racheter, des présents infinis. Respecte les dieux, Achille, et, te souvenant de ton père, aie pitié de moi car je suis plus malheureux que lui, car j'ai pu, ce qu'aucun homme n'a encore fait sur la terre, approcher de ma bouche les mains de celui qui a tué mes enfants ! »

(Iliade, chant XXIV)

Priam aux genoux d’Achille, réclamant le corps d’Hector. Musée archéologique de Ioannina, Grèce.

Iliade: le choc des combats

Quand les deux armées furent en contact, les combattants aux cuirasses d'airain heurtèrent leurs boucliers, mêlant leurs lances et leurs fureurs. Les saillies des boucliers s'entrechoquèrent, et un immense fracas se fit entendre. Puis, tout ensemble, des gémissements et des cris de triomphe, voix des vainqueurs et des vaincus; le sang ruisselait sur le sol.

(Homère, Iliade, ch. IV)

Papyrus de l’Iliade d’Homère

Homère et l’Odyssée

�  Odyssée: 10 ans de retour pour Ulysse!

�  Aventures épiques!

�  Ulysse réussit toujours à s’en tirer grâce: �  À sa ruse �  À l’aide de certaines divinités

Ulysse et Calypso « [Hermès] alla jusqu'à la vaste grotte où habitait la nymphe aux belles boucles. Il la trouva à l'intérieur. Un grand feu flambait dans le foyer et toute l'île embaumait de l'odeur du cèdre qui se fend bien et du thuya se consumant. À l'intérieur, Calypso chantait d'une voix harmonieuse tandis qu'elle allait et venait devant sa toile munie d'une navette en or. Un bois luxuriant avait poussé autour de la grotte, aunes, peupliers et cyprès parfumés ; des oiseaux aux longues ailes y nichaient. [...] Quatre fontaines en ligne versaient leur eau limpide, l'une à côté de l'autre, avant que leurs cours ne divergent. De tendres prairies s'étendaient alentour, parsemées de violettes. En ce lieu, même un immortel aurait eu les yeux ébahis et le coeur rempli de joie. Hermès, le messager éblouissant, se tenait là, admiratif. Lorsqu'il eut assez contemplé ce spectacle, il pénétra prestement dans la vaste grotte. [...] La déesse plaça une table près de lui, la couvrit d'ambroisie et prépara le nectar vermeil. Le messager des dieux buvait et mangeait. [Puis il annonça à Calypso le motif de sa visite.] »

« - [Zeus] dit qu'un homme séjourne auprès de toi, le plus infortuné de tous les guerriers qui ont combattu neuf ans autour de la ville de Priam et sont repartis chez eux après avoir pillé la cité la dixième année. Lors de leur voyage de retour, ils ont offensé Athéna qui souleva contre eux une tempête funeste et des vagues immenses. Tous ses compagnons périrent là, mais lui le vent et les courants le firent aborder sur cette île. Aujourd'hui Zeus t'ordonne de le faire partir au plus vite : son destin n'est pas de mourir ici, loin des siens. La destinée veut qu'il revoie ses proches et rentre dans sa haute demeure, sur la terre de ses pères. »

�  Suite page suivante:

Suite, Ulysse chez Calypso « La nymphe majestueuse alla trouver le magnanime Ulysse, ses oreilles résonnaient encore des ordres de Zeus. Elle le trouva assis sur le rivage, les yeux toujours baignés de larmes ; sa douce vie se consumait à pleurer sur son retour, depuis que la nymphe avait cessé de lui plaire. Il n'en passait pas moins toutes ses nuits, forcé, dans la grotte profonde, étendu, sans désir auprès d'elle qui le désirait. Mais le jour, il s'asseyait sur les rochers ou sur le sable et, le coeur déchiré par le chagrin, les gémissements et les souffrances, il fixait la mer infertile à travers l'écran de ses larmes. La sublime déesse s'approcha et lui dit :

- Malheureux Ulysse, cesse de te lamenter ici plus longtemps et de laisser ta vie s'écouler car je consens désormais à te laisser partir. Va donc couper de longues planches et, avec des outils de bronze, bâtis-toi un large radeau et couvre-le d'un pont pour qu'il te porte sur la mer embrumée. J'y mettrai des provisions de pain et d'eau et du vin rouge qui réjouit le coeur, pour t'épargner la faim. [... Mais] si tu savais combien de malheurs le sort te fera endurer avant que tu n'atteignes ta patrie, tu resterais ici avec moi, tu habiterais cette demeure et tu deviendrais immortel, quel que soit ton désir de revoir ton épouse à laquelle tu penses à chaque instant de chaque jour. Pourtant, je pense ne lui être inférieure ni par la prestance, ni par la beauté. [...]

- Tout cela je le sais aussi bien que toi : la sage Pénélope est moins éblouissante à regarder que toi, tant pour la beauté que pour la stature. Elle n'est qu'une mortelle ; toi tu es immortelle et tu ne vieillis pas. Malgré cela, je souhaite et je désire à chaque instant rentrer chez moi et voir le jour de mon retour. Si jamais l'un des dieux veut à nouveau m'anéantir sur la mer sombre comme le vin, je l'endurerai, car j'ai dans la poitrine un coeur capable de supporter les épreuves. J'ai déjà traversé tant de malheurs et tant de souffrances, en mer, à la guerre, ce ne sera qu'un malheur de plus ! »

Homère, L'Odyssée, chant V, Belin-Gallimard, coll. "Classicocollège", trad. Hélène Tronc, 2009 © Éditions Gallimard.

Ulysse chez Cyclope… «  Mes gens se tenaient près de moi ; le ciel décuplait notre audace. Soulevant le pieu d’olivier à la pointe acérée, ils l’enfoncèrent dans son œil ; moi, je pesais d’en haut et je tournais. […] Ainsi, tenant dans l’œil le pieu affûté à la flamme, nous tournions, et le sang coulait autour du bois brûlant. Partout, sur la paupière et le sourcil, grillait l’ardeur de la prunelle en feu, et ses racines grésillaient. […] Il poussa d’affreux hurlements ; la roche en retentit ; mais nous, pris de frayeur, nous nous étions déjà sauvés. Alors il s’arracha de l’œil le pieu souillé de sang et le rejeta loin de lui d’une main forcenée. Puis d’appeler à grands cris les Cyclopes qui vivaient dans les grottes des environs, sur les sommets venteux. En entendant ses cris, ils accoururent de partout ; plantés devant la grotte, ils voulaient connaître ses peines :

« Polyphème, pourquoi jeter ces cris d’accablement ? Pourquoi nous réveiller au milieu de la nuit divine ? Serait-ce qu’un mortel emmène malgré toi tes bêtes ? Serait-ce toi qu’on veut tuer, ou par ruse ou par force ? »

Le puissant Polyphème leur cria du fond de l’antre :

« Par ruse, et non par force ! et qui me tue, amis ? Personne ! »

Et les Cyclopes de répondre par ces mots ailés :

« Personne ! aucune violence ? et seul comme tu l’es ? Ton mal doit venir du grand Zeus, et nous n’y pouvons rien. Invoque plutôt Poséidon, notre roi, notre père ! »

Ils s’éloignèrent sur ces mots, et je ris en moi-même : mon nom et mon habile tour les avaient abusés !

(Odyssée, chant IX)

Chant des sirènes

« Elle nous avertit d’abord d’éviter le chant des mélodieuses Sirènes et leurs prairies fleuries. Moi seul, selon elle, pourrai écouter leurs voix mais il faut que vous m’attachiez pour que je sois incapable de bouger et que je reste debout, plaqué contre le mât par des cordes solides. Et si je vous supplie ou vous ordonne de me délier, alors attachez-moi avec plus de cordes encore. » […]Avec mon glaive acéré, je coupai en petits morceaux une grosse boule de cire d’abeilles et les malaxai de mes mains puissantes ; la cire se réchauffait vite grâce à la grande force que j’exerçais et à l’éclat du Soleil, le royal Hypérion. J’en mis successivement dans les oreilles de tous mes compagnons. Eux me lièrent les mains et les pieds puis m’attachèrent debout contre le mât puis, assis à la file, ils frappèrent de leurs rames en cadence les flots blanchis par l’écume. Nous étions à la distance où porte un cri, lancés à toute allure, lorsque les Sirènes s’aperçurent qu’un vaisseau rapide les frôlait et entonnèrent leur chant clair :– Viens donc nous rejoindre, illustre Ulysse, grande gloire des Achéens, arrête ton navire, écoute nos voix. Jamais navigateur n’a continué plus loin sur son vaisseau noir sans avoir écouté les sons mélodieux qui sortent de nos bouches ; celui qui s’attarde ici repart charmé et plus savant. Nous savons tous les maux que dans la vaste Troie les Argiens et les Troyens ont endurés par la volonté des dieux et nous savons tout ce qui survient sur la terre nourricière.Ainsi parlaient-elles en diffusant leur voix sublime, et mon cœur ne désirait qu’une chose : les écouter plus longtemps. D’un froncement de sourcils, je demandai à mes compagnons de me délier mais ils s’arc-boutaient et ramaient de plus belle. Périmède et Euryloque bondirent aussitôt pour m’attacher avec des liens plus nombreux et plus serrés. Quand les Sirènes furent derrière nous, et qu’on n’entendit plus ni leur voix ni leur chant, mes fidèles compagnons ôtèrent vite la cire dont j’avais bouché leurs oreilles et me libérèrent de mes liens.À peine avions-nous quitté l’île, que j’aperçus de la fumée et d’énormes vagues accompagnées d’un grondement. […]Nous traversâmes en gémissant le détroit : d’un côté Scylla, de l’autre la divine Charybde qui aspirait avec un bruit terrible l’eau salée de la mer. Quand elle la vomissait, l’eau secouée bouillonnait comme un chaudron sur un grand feu et l’écume jaillissante retombait sur le sommet des deux rochers. Mais lorsqu’elle engloutissait les flots salés, on ne voyait qu’un tourbillon à l’intérieur, et les alentours du rocher retentissaient d’un horrible vacarme. Au fond, on apercevait la terre et le bleu sombre du sable. Une terreur blême s’empara des hommes. Redoutant la mort, nous fixions tous le récif quand soudain Scylla arracha du navire six de mes compagnons, les six meilleurs par l’agilité et la force. Tournant les yeux vers le vaisseau rapide et vers mes compagnons, j’aperçus les pieds et les mains des six hommes emportés dans les airs, loin au-dessus de nous. Ils criaient et hurlaient mon nom pour la dernière fois, le cœur terrorisé. […] Scylla les dévorait à l’entrée de sa caverne tandis qu’ils hurlaient et tendaient les mains vers moi dans leur lutte désespérée. De tout ce que j’ai enduré dans mon exploration des chemins de la mer, ce fut le spectacle le plus pitoyable dont mes yeux furent témoins. »

(Homère, L’Odyssée, chant XII, coll. « Classico-Collège », trad. Hélène Tronc, 2009 © Éditions Gallimard.)

Hésiode

�  8e s. av. J.C. �  Aède comme Homère

�  Retrace la « généalogie » des divinités! �  « Théogonie »

�  Les 3 générations de divinités: �  Celle de Gaia �  Celle de Cronos �  Celle de Zeus

�  Rédige des ouvrages sur les travaux agricoles à effectuer: « Les Travaux et les Jours » �  Travaux à effectuer �  Conseils, outils �  Veut célébrer la paix et non la guerre Cliché: Luc Guay. Louvre: Paris

Prométhée enchaîné

« Zeus enchaîna Prométhée le fourbe, de liens infrangibles faisant passer par le milieu d’un pilier les pénibles entraves: il fit alors surgir un aigle aux ailes ouvertes, qui dévorait son foie immortel: ce que le rapace lui avait dévoré le jour repoussait la nuit même ».

(Hésiode, Théogonie, v. 521 et suivants)

Pandore « Fils de Iapétos, le plus industrieux des êtres, tu es fier d’avoir dérobé le feu et de m’avoir trompé ; mais de grands malheurs en résulteront pour toi-même et pour les hommes à venir ; pour leur faire payer la possession du feu, je leur enverrai un fléau dont ils se réjouiront tous et qui les séduira tout en causant leur perte. »

Ainsi parla, avec un grand rire, le père des hommes et des dieux ; puis il donna ses ordres : l’illustre Héphaïstos devait sur-le-champ pétrir de la terre en la mouillant, la douer de la voix et de la force d’un être humain, la former à l’image des déesses immortelles, avec le charme d’une belle jeune fille ; Athéna lui apprendrait à travailler, à tisser artistement l’étoffe ; la brillante Aphrodite répandrait autour de sa tête la grâce, le désir douloureux et les soucis qui rongent notre chair ; à Hermès, l’agile messager, Zeus enjoignit de lui donner un esprit impudent et un caractère dissimulé.

Ainsi parla Zeus, fils de Cronos, et les dieux obéirent à leur souverain : sur-le-champ, l’illustre Héphaïstos modela en terre l’image d’une pudique jeune fille, suivant l’ordre du fils de Cronos, la déesse Athéna aux yeux de chouette lui mit une ceinture et drapa ses vêtements ; les Grâces et l’auguste Persuasion la parèrent d’un collier d’or, tandis que les Saisons aux beaux cheveux la couronnaient de fleurs printanières ; dans son cœur, l’agile messager, le héraut des dieux, plaça le mensonge, un langage séducteur et un caractère dissimulé ; et cette femme reçut le nom de Pandore, parce que chacun des habitants de l’Olympe avait fait un don à ce fléau des hommes qui se nourrissent de pain. Puis, quand Zeus eut bien préparé son piège inévitable, il envoya à Épiméthée son agile et illustre fils, le rapide messager des dieux, pour lui apporter ce présent ; Épiméthée ne se souvint pas que Prométhée lui avait dit de ne jamais accepter les présents de Zeus Olympien, mais de les renvoyer, de crainte qu’il n’arrivât malheur aux mortels. Il accepta le don fatal, et, quand il l’eut, il comprit tout.

Auparavant, sur la terre, l’espèce humaine vivait loin des maux, à l’abri de la fatigue, de la peine, des maladies terribles qui font périr les hommes… C’est cette femme qui, en levant de ses mains le vaste couvercle de la jarre, les laissa échapper, et prépara aux hommes de pénibles soucis. Seule, l’Espérance, n’avant pas atteint les bords de la jarre, resta dans sa prison infrangible, et ne put s’envoler au-dehors : avant qu’elle sortît, Pandore avait laissé retomber le couvercle. Mille autres fléaux, néanmoins, sont répandus parmi les hommes ; la terre est pleine de maux, la mer en est pleine ; les maladies, spontanément, viennent nuit et jour visiter les mortels ; elles leur apportent la douleur, en silence, car le sage Zeus les a privées de la voix. Il n’est donc pas possible de se soustraire aux volontés de Zeus.

(Hésiode, Les Travaux et les Jours, Trad. Pierre Waltz, © éd. Mille et une nuits)

Le théâtre

�  En relation avec culte de Dionysos

�  5e s. av. J.C.

�  Sous forme de concours lors des fêtes en l’honneur de Dionysos: les dionysies

�  Puis dans les mythes grecs

�  Aussi dans l’actualité (guerre contre les Perses)

�  Tragédie

�  Comédie

Eschyle 525-456 av. J.C.

Le premier tragique (participa à la bataille de Marathon et Salamine)

son œuvre: 80 drames!, il en reste 7!

- théâtre d’intrigues

Les Perses, Les Euménides, les Choéphores, Les sept contre Thèbes, Les Suppliantes, Prométhée enchaîné, Agamemnon.

Neues Museum: Berlin Cliché: Luc Guay

Eschyle

Thématiques:

- dieux imposent souffrances, punissent crimes,

- meurtres dans les familles

- guerres entre cités

- dans Prométhée: réquisitoire contre Zeus, révolte de l’homme contre divinité…

- Eschyle croit en justice divine: Érinyes qui pourchassent criminels…

Traduction des pièces d’Eschyle

Sur le site de Philippe Remacle

Zeus

« Seigneurs des seigneurs, Bienheureux entre les Bienheureux, Puissance souveraine entre les Puissances, du haut de ta félicité, Zeus, entends-nous. »

« Le désir de Zeus n’est point aisé à saisir. Mais, quoi qu’il arrive, il flamboie soudain, parfois en pleines ténèbres, escorté d’un noir châtiment, aux yeux des hommes éphémères…les voies de la pensée divine vont à leur but par des fourrés et des ombres épaisses, que nul regard ne saurait pénétrer »

(Les Perses)

La bataille de Salamine

« La nuit se passe sans que la flotte grecque tente de sortie furtive. Mais, quand le jour aux blancs coursiers épand sa clarté sur la terre, voici que, sonore, une clameur s'élève du côté des Grecs, modulée comme un hymne, cependant que l'écho des rochers de l'île en répète l'éclat. Et la terreur alors saisit tous les Barbares, déçus dans leur attente; car ce n'était pas pour fuir que les Grecs entonnaient ce péan solennel, mais bien pour marcher au combat, pleins de valeureuse assurance; et les appels de la trompette embrasaient toute leur ligne. Aussitôt les rames brillantes, tombant avec ensemble, frappent l'eau profonde en cadence, et tous bientôt apparaissent en pleine vue. L'aile droite, alignée, marchait la première, en bon ordre. Puis la flotte entière se dégage et s'avance, et l'on pouvait alors entendre, tout proche, un immense appel: «Allez, enfants des Grecs, délivrez la patrie, délivrez vos femmes et vos enfants, les sanctuaires des dieux de vos pères et les tombeaux de vos aïeux: c'est la lutte suprême!»

(Eschyle, Perses, V, 353-432)

Sophocle 495-406 av. J.C. - rédige 115 pièces!, il en reste 8! - 3 acteurs au lieu de 2 avant lui Antigone, Ajax, Œdipe-roi, Électre, Philoctète, Les Trachiennes, Œdipe à Colone, Les Limiers,

Neues Museum: Berlin Cliché: Luc Guay

Sophocle

-thématiques:

- destin tragique de l’homme, fatalité: la toute-puissance des divinités Sur le

- suite de malheurs, démesure

- sentiment du devoir,

Ex: Œdipe:

a tué son père, marié sa mère,

Antigone:- interdiction d’enterrer son frère Polynice après la guerre l’opposant à son autre frère Étéocle…

Traduction des pièces de Sophocle

Sur le site de Philippe Remacle

Le droit divin et le droit humain…

« Non, ce n'est pas le Ciel qui a promulgué cette interdiction (d'enterrer le corps de son frère), et la justice qui habite avec les dieux souverains n'établit pas de telles lois parmi les hommes. Et je ne pense pas que les décrets d'un mortel comme toi (Créon) aient assez de force pour prévaloir sur les divines lois non écrites que personne n'a le pouvoir d'ébranler. Elles ne sont pas d'aujourd'hui, ni d'hier, mais de toujours. Bien vivantes, nul ne connaît la profondeur de leur passé. Cédant aux menaces d'un mortel, devais-je encourir la colère des dieux? Je savais que mon acte me vaudrait la mort, mais ne devais-je pas mourir, même sans ton décret? Si j'en avance le moment, ce m'est un avantage. Quand on a vécu, comme moi, dans le malheur, la mort est un bien. Ma destinée n'est pas malheureuse. Si j'avais laissé sans sépulture le corps de mon frère, j'aurais été malheureuse: mon sort présent ne m'attriste pas. Et si ma conduite te paraît insensée, peut-être est-ce un fou qui m'accuse de folie. »

(Sophocle, Antigone).

La vieillesse… « Celui qui veut prolonger sa vie au-delà du terme moyen est dans une voie oblique, j'en suis certain, car les longs jours ne nous apportent que des chagrins.

On n'est pas encore content quand on obtient plus qu'on avait demandé. Mais une aide, égale pour tous, paraît enfin: la Mort, qui met un terme à l'hyménée, à la lyre et à la danse.

Le mieux serait de ne pas naître; et, quand on est né, le mieux est de retourner d'où l'on est venu au plus vite. Car dès qu'est venue la jeunesse avec ses folles erreurs et ses égarements douloureux, quelles peines!

Meurtres, discordes, querelles, combats - et l'envie. Puis, à la fin, tombe sur nous l'ennemi entre tous redoutable: la vieillesse impuissante, insociable, privée d'amis, en qui viennent tous les maux se réunir. On n'a plus d'autre compagnon que le chagrin. »

(Sophocle, Oedipe à Colonne)

L’être humain « Nombreuses sont les merveilles, mais de toutes, la plus grande merveille, c'est l'homme (l'être humain). À travers la mer blanchissante, poussé par le vent du sud, il s'avance et passe sous les vagues gonglées qui mugissent autour de lui. La divinité supérieure à toutes les autres, la Terre immortelle et inépuisable, il la fatigue avec les charrues qui, d'année en année vont et reviennent, quand il la retourne avec des bêtes de race chevaline.

...

Et le langage, et la pensée ailée, et les moeurs policées: il apprit tout cela de lui-même comme il a su fuir les atteintes en plein air des gelées et des pluies. Car il est fertile en ressources. Il a de quoi pourvoir à tout; les plaies cruelles, il sait les endurer. Quoi qu'il arrive, il reste sauf: à la mort seule il n'a trouvé aucun remède. »

(Sophocle, Antigone)

Loi divine et loi humaine…

« Non, ce n'est pas le Ciel qui a promulgué cette interdiction (d'enterrer le corps de son frère), et la justice qui habite avec les dieux souverains n'établit pas de telles lois parmi les hommes. Et je ne pense pas que les décrets d'un mortel comme toi (Créon) aient assez de force pour prévaloir sur les divines lois non écrites que personne n'a le pouvoir d'ébranler. Elles ne sont pas d'aujourd'hui, ni d'hier, mais de toujours. Bien vivantes, nul ne connaît la profondeur de leur passé. Cédant aux menaces d'un mortel, devais-je encourir la colère des dieux? Je savais que mon acte me vaudrait la mort, mais ne devais-je pas mourir, même sans ton décret? Si j'en avance le moment, ce m'est un avantage. Quand on a vécu, comme moi, dans le malheur, la mort est un bien. Ma destinée n'est pas malheureuse. Si j'avais laissé sans sépulture le corps de mon frère, j'aurais été malheureuse: mon sort présent ne m'attriste pas. Et si ma conduite te paraît insensée, peut-être est-ce un fou qui m'accuse de folie. »

(Sophocle, Antigone).

Euripide

�  Son œuvre: 92 pièces, dont il reste 18 pièces

�  Ami de Socrate

�  Alceste, Médée, Hippolyte

�  Les Héraclides, Andromaque, Les Suppliantes.

�  Hécube, Héraclès, Les Troyennes.

�  Ion, Iphigénie en Tauride, Electre, Hélène.

�  Oreste, Les Phéniciennes, Les Bacchantes, Iphigénie en Aulide, le Cyclope.

Neues Museum: Berlin Cliché: Luc Guay

Euripide

�  Conflits psychologiques, angoisse, réalisme

�  Ne croit pas aux légendes concernant les divinités

�  C’est un esprit critique, qui aime discussions, raisonnements

�  Traduction de ses œuvres sur le site de Philippe Remacle:

�  http://remacle.org/bloodwolf/tragediens/euripide/bacchantes.htm

Le pouvoir change les politiciens…

« Te rappelles-tu l'époque où tu brûlais de commander aux Grecs, dans la campagne contre Ilion (Troie)? À t'entendre, tu n'y tenais pas, mais au fond du coeur, tu en avais le désir. Que tu étais humble, alors! Tu serrais toutes les mains: ta porte était toujours ouverte à tout citoyen qui voulait te voir; à tous - au besoin malgré eux - tu donnais un prétexte à t'adresser la parole, chacun à son tour; toute ta conduite mendiait cet honneur proposé à l'ambition de tous. Mais lorsque tu tins le pouvoir, tu changeas d'attitude. Tes amis de la veille ne trouvèrent plus en toi l'ami des jours passés; c'était une affaire que de t'aborder, et, renfermé chez toi, tu te faisais rare! »

(Euripide, Iphigénie à Aulis)

Andromaque se voit arracher son enfant…

« Oh mon enfant, tu pleures? Sens-tu donc tes maux? Pourquoi, les mains crispées sur moi, t'attaches-tu à mes vêtements, et, comme un poussin, te jettes-tu sous mes ailes? Hector ne viendra pas, armé de sa lance glorieuse; il ne sortira pas de terre pour t'apporter le salut; il n'y a plus de famille paternelle, plus de puissance phrygienne. Dans un bond horrible, sur la nuque, du haut des tours, tu seras précipité sans pitié, et, brisé, tu rendras ton dernier souffle. Oh mon tout petit, que j'aimais tant à presser dans mes bras! Oh parfum si doux de ton corps! »

�  (Euripide, Troyennes)

Des traces de misogynie…

« Tenez, voici qui montre bien comme la femme est une affreuse pestilence: lorsque le père qui lui a donné naissance et nourriture l'établit au dehors, il fournit une dot, par-dessus le marché, pour qu'on le débarrasse de cette engeance. Cependant, le niais qui prend sous son toit la calamiteuse créature s'épanouit d'aide; il couvre des plus belles parures cette méchante idole; il vous fignole ce chef- d'oeuvre, à grand renfort d'atours, le malheureux! Sa fortune y passe. »

(Euripide, Hippolyte, 627-633)

Plaidoyer féministe…

« De tout ce qui croît et saigne sur la terre, la plante la plus meurtrie, c'est la femme.

...

Son maître, s'il est las de la voir, la délaisse. Quelque attachement plus favorisé va réjouir son coeur; mais elle, elle demeure, toute sa vision attachée à une âme unique. Et l'on dit que ce sont les hommes qui affrontent la guerre, pendant que nous sommes tranquilles, à l'abri de tout péril! Dérision, mensonge! J'aimerais mieux, par trois fois, faire face à leurs batailles, bouclier en main, que porter un seul enfant. »

(Euripide, Médée)

Iphigénie supplie son père de l’épargner:

« Si j'avais, ô mon père, la voix d’Orphée pour gagner les coeurs, me faire suivre par les rochers et attendrir par mes paroles, je chanterais. Mais je n'ai que mes larmes...Ne me fais pas mourir avant le temps, la lumière est si douce, ne me force pas à voir déjà les ténèbres souterraines. Par Pélops, par Atrée ton père, par cette mère qui m'a jadis enfantée dans la douleur, et qui souffre aujourd'hui la même torture pour la seconde fois, non! Regarde-moi, accorde-moi un regard, qu'au moins j'emporte de toi ce souvenir, si tu ne te laisses pas fléchir par mes prières. Et toi, mon frère, tu n'es encore qu'un faible soutien pour ceux qui t'aiment: pleure cependant avec moi, et supplie notre père: les petits enfants eux-mêmes devinent nos misères. Mon père, vois comme, sans parler, il t'implore. Épargne-moi, pitié pour ma vie! Oui, par ce visage que nous caressons, nous t'en supplions, nous deux que tu aimes, lui petit oiseau, et moi déjà grande. La lumière est si douce à regarder, la nuit souterraine ne l'est pas. Insensé qui souhaite mourir!. »

(Euripide, Iphigénie à Aulis)

Les divinités n’existent pas…

« Que dirais-je, Zeus? Que tu veilles sur les hommes?

Ou bien que nous soutenons en vain cette fallacieuse imagination? Qui croit à la race des dieux? C'est le hasard qui gouverne toutes choses parmi les hommes. »

(Euripide, Hécube)

Aristophane �  A écrit 44 pièces, il en reste 11.

�  Comédies: « chants de banquets » �  Les Acharniens, La Paix, �  Les cavaliers, �  Les Nuées �  Les Guêpes �  Les Oiseaux , Lysistrata , l'Assemblée des

femmes , �  Les Thesmophories, Les Grenouilles, Ploutos

Musée des Offices: Florence Cliché: Luc Guay

Aristophane

�  Comédies qui dénoncent vices de la société: �  Les ultra-démocrates (démagogues, sophistes) qui

exploitent le peuple �  Railla Socrate, Euripide, Périclès, Dionysos, Héraklès… �  Satire de la vie athénienne, contre la guerre et pour la paix �  Conservateur, était contre les idées nouvelles, dont la

démocratie

�  Traduction des œuvres d’Aristophane sur le site de Philippe Remacle:

�  Table des matières

Satire sur son époque…

« Le Discours Juste: - Je vais vous expliquer comment était réglée l'ancienne éducation, au temps où moi, le porte-parole de la Justice, je florissais, et où les vertueuses pratiques étaient dans nos moeurs. D'abord, défense à l'enfant de faire entendre le son de sa voix; puis, en route par les rues, en bon ordre, chez le cithariste, tous ceux d'un même quartier, groupés, quasiment nus, même si la neige tombait drue comme farine. Là, le maître faisait apprendre un chant, sans croiser les genoux, soit: «Terrible Pallas, preneuse de villes », soit: «Un cri de guerre a retenti au loin». On accordait la lyre au ton légué par les ancêtres, et si quelqu'un faisait le pitre ou odulait de ces fioritures chères aujourd'hui à nos virtuoses, émules de Phrynis, il était vigoureusement fouetté, comme un bourreau des Muses...

Le Discours Injuste: - Oh! là, là! En voilà, des vieilleries!...

Le Discours Juste: - En tout cas, ce sont là les pratiques grâce auxquelles l'éducation que je représente a formé les hommes de Marathon (la guerre). »

(Aristophane, Nuées, 961)

Mener une vie simple et paisible…

« Parlez-moi, au coin du feu, de humer le pot avec de bons amis, en faisant brûler le bois le plus sec, que l'on a scié pendant l'été, en faisant griller le pois chiche et rôtir les glands.

…Lorsque la cigale chante sa douce chanson, j'aime aller visiter mes vignes de Lemnos, voir si elles mûrissent; j'aime à regarder le grain qui se gonfle, puis, quand il est bien doré, je le goûte et le savoure, en fredonnant: «Saison bénie»; puis, je broie un peu de thym et j'en fais un mélange. »

(Aristophane, Paix)

Aristophane s’explique…

« Depuis qu'Aristophane fait jouer des comédies, il n'a jamais fait son propre éloge sur le théâtre. Mais puisque ses ennemis le salissent aux yeux des Athéniens, et qu'on lui reproche d'avoir maltraité le peuple et l'État dans ses comédies, il faut qu'il se lave des calomnies auprès de vous, ô inconstants Athéniens! Il prétend donc vous avoir rendu de grands services, en vous préservant de donner tête baissée dans tout ce que vous disent les étrangers, en vous armant contre la séduction et la flatterie et en vous engageant à plus de fermeté dans votre administration. Autrefois, quand des envoyés d'autres cités voulaient vous circonvenir, il leur suffisait de vous appeler «peuple couronné de violettes» et au seul mot de violettes, on vous voyait relever les fesses. Qu'un autre chatouillât votre vanité en parlant de «la riche, belle et grasse Athènes» et il obtenait ce qu'il voulait, pour avoir parlé de vous comme il l'eût fait d'anchois à l'huile. Ce fut vous rendre un grand service que de vous mettre en garde contre tout cela. ...Ne craignez pas que, dans ses comédies, il couvre de ridicule les choses honnêtes: il n'a en vue que le bien public et il le servira de toutes ses forces, non par cajoleries, cotteries, flatteries et souplesses artificieuses mais par avis salutaires. »

(Aristophane, Les Acharniens, II, sc. VII)

L’histoire

�  Nouvelle forme de littérature

�  Hérodote

�  Thucydide

Hérodote

�  5e s. av. J.C.: Hallicarnasse (Asie Mineure)

�  « père de l’histoire » (selon Cicéron)

�  Raconter l’histoire de son époque

�  Surtout guerres médiques

�  Nombreux voyages, enquêtes, documentation: �  Rédige « les Enquêtes » : 9 livres �  Souci du vraisemblable

�  Œuvre remplie d’anecdotes �  Interroge témoins directs des événements �  Consulte documents officiels Traduction des œuvres d’Hérodote sur le site de Philippe Remacle �  http://remacle.org/bloodwolf/historiens/herodote/

ungrecfr.htm

Neues Museum: Berlin Cliché: Luc Guay

Bataille de Marathon « Or voici ce qui arriva: quand l'armée athénienne fut rangée en bataille, ses lignes s'étendirent autant que les lignes médiques; le centre se trouva formé d'un petit nombre de files, c'était le côté faible de l'armée mais les deux ailes présentaient des masses formidables.

Les positions prises, les auspices se montrèrent favorables, et les Athéniens, aussitôt qu'on leur en donna le signal, s'élancèrent à la course sur les barbares. Il n'y avait pas moins de huit stades entre les deux armées. Les Perses, voyant leurs adversaires charger à la course, attendirent le choc; à leur petit nombre, à cette manière d'attaquer en courant, ils les jugèrent atteints d'une folie qui les perdrait infailliblement, d'autant qu'ils n'avaient ni cavalerie ni archers: voilà ce que se figuraient les barbares. Mais, lorsque les Athéniens se furent jetés dans la mêlée, ils combattirent avec une bravoure digne de mémoire.

...

La bataille de Marathon dura longtemps. Au centre, les barbares l'emportèrent; le leur était composé des Perses et des Saces; sur ce point ils furent victorieux; ils rompirent les Athéniens et les poursuivirent en s'avançant dans les terres. Mais, aux deux ailes, Athéniens et Platéens eurent le dessus: ils mirent en déroute les corps qui leur étaient opposés; puis, s'étant réunis, ils se retournèrent contre ceux qui avaient enfoncé le centre. La victoire des Athéniens fut complète; ils serrèrent de près les fuyards en les taillant en pièces, et, quand ils les eurent poussés jusqu'à la mer, ils demandèrent du feu et s'attaquèrent aux vaisseaux.

...

Les barbares perdirent à la bataille de Marathon six mille quatre cents hommes, les Athéniens cent quatre-vingt-douze: tel fut, des deux parts, le nombre des morts. »

(Hérodote, Histoires, Liv. VI, 115)

L’oracle de Delphes ne se trombe jamais…

«Crésus, roi des Lydiens et d'autres nations, ayant reconnu que vos oracles sont les seuls vrais sur la terre, vous récompense par ces dons d'avoir deviné ce qu'il faisait; et maintenant, il vous demande s'il doit prendre les armes contre les Perses et s'il doit s'adjoindre une armée auxiliaire.» telles furent leurs questions. Les deux oracles s'accordèrent sur ce point: ils prédirent à Crésus que, s'il faisait la guerre aux Perses, il détruirait un grand empire....

Lorsque Crésus ouït les réponses qui lui furent rapportées, il en ressentit une joie extrême; plein de l'espoir de renverser l'empire de Cyrus, il envoya de nouveau à Delphes, après s'être informé du nombre des habitants, et il leur fit donner deux statères d'or par tête. Les Delphiens, en reconnaissance, accordèrent à perpétuité à Crésus et aux Lydiens la priorité pour consulter la Pythie, l'immunité, la préséance aux jeux et le droit de cité pour ceux qui voudraient le réclamer.… 

(La guerre eut lieu et Crésus perdit; il s'empressa de demander des

explications aux prêtres d'Apollon qui lui répondirent ce qui suit):...

Au sujet de l'oracle, il se plaint à tort. Apollon lui a prédit que, s'il engageait la guerre contre Perses, il renverserait un grand empire; or, si Crésus avait voulu agir sagement, il devait envoyer une seconde fois pour savoir de quel empire il s'agissait, de celui de Cyrus ou du sien. Il n'a pas compris l'oracle ni demandé d'explications: à qui s'en prendre, sinon à lui-même? »

(Hérodote, Histoires,Liv. 1)

Thucydide

�  5e s. av. J.C.: Athènes �  Vit en exil pendant 20 ans en Thrace

�  Raconter guerre du Péloponnèse: 431-404 av. J.C. �  « Guerre du Péloponnèse »: 8 livres

�  Selon méthode rigoureuse et non pas sur des opinions �  Veut demeurer impartial

�  Critique différents témoignages

�  Recherche de la vérité et rejette le surnaturel

Musée Royal de l’Ontario: Toronto Cliché: Luc Guay

Ne raconter que ce qui est certain…

« Quant aux événements de la guerre, je n’ai pas jugé bon de les rapporter sur la foi du premier venu, ni d'après mon opinion; je n'ai écrit que ce dont j'avais été témoin ou pour le reste ce que je savais par des informations aussi exactes que possible. Cette recherche n'allait pas sans peine, parce que ceux qui ont assisté aux événements ne les rapportaient pas de la même manière et parlaient selon les intérêts de leur parti ou selon leurs souvenirs variables. »

(Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, XXII)

Massacre en temps de guerre…

« Il passa la nuit près du temple d'Hermès, à seize stades de cette ville, sans que son approche eût été signalée; au point du jour il se précipita dans la place, qui est peu étendue, et s'en empara. Les habitants n'étaient pas sur leurs gardes, et ne s'attendaient guère à être attaqués du côté de la mer, qui est si éloignée (environ 5 km); la muraille était faible, écroulée en certains endroits ou d'une hauteur insuffisante, enfin les portes étaient ouvertes comme en temps de paix. Entrée dans Mycalesse, les Thraces saccagèrent les maisons et les temples, firent main basse sur toute la populaiton, n'épargnant la vieillesse ni l'enfance, et passant au fil de l'épée femmes, enfants, bêtes de sommes, en un mot tous les êtres vivants qu'ils rencontraient. Il n'y a pas de peuple barbare plus sanguinaire que les Thraces, tant qu'ils sont dans l'ivresse du succès. La désolation fut immense, et la mort parut sous mille formes. Il y avait à Mycalesse une école très nombreuse, où les enfants venaient d'entrer: les Thraces y firent irruption, et les égorgèrent tous. Jamais désastre plus imprévu ni plus complet ne frappa une ville entière.:

(Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, Liv. VII, 29)

La démocratie

« Loin d'imiter les autres peuples, nous leur offrons plutôt un exemple. Parce que notre régime sert les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement d'une minorité, on lui donne le nom de démocratie. Mais si nous sommes tous égaux devant la loi, c'est en fonction du rang que chacun occupe dans l'estime publique que nous choississons les magistrats de la cité, les citoyens étant désignés selon leur mérite plutôt qu'à tour de rôle. D'un autre côté, quand un homme sans fortune peut rendre quelques services à l'État,l'obscurité de sa condition ne constitue pas pour lui un obstacle. Nous nous gouvernons dans un esprit de liberté et cette même liberté se retrouve dans nos rapports quotidiens, d'où la méfiance est absente....

Nous sommes en effet les seuls à penser qu'un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. »

(Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, Liv. II, 37)

La philosophie

�  Sophos = sage

�  Philo = qui aime

�  Pour Platon: �  Humains: condamnés à vivre « au milieu des apparences » �  seuls les dieux peuvent dominer les autres

�  Les sophistes: �  - 5e s. av. J.C. �  Mise en place de rhétorique: technique oratoire �  Objectif: convaincre par le pouvoir du discours!

Les sages

�  Les législateurs

�  Rôle d’arbitres

Socrate

�  470-399

�  N’a rien écrit

�  Sa technique: maïeutique = faire accoucher les idées

�  Implanter le doute chez l’interlocuteur

�  Ne se faisait pas payer…

�  Son disciple Platon a rédigé plusieurs ouvrages mettant en scène son maître Socrate

�  Mort en buvant la cigue à Athènes parce qu’accusé d’avoir corrompu la jeunesse… Musée de l’Ermitage:

St-Pétersbourg Cliché: Luc Guay

Socrate

�  Méthode utilisée: la dialectique �  Ça prend un questionneur �  Ainsi qu’un répondant �  Il s’agit de dialoguer, converser �  Il faut énoncer: thèse – antithèse – synthèse

�  C’est donc une méthode de raisonnement

�  Avec confrontation de plusieurs positions

�  Critiquer les sophistes �  Croient tout savoir �  Veulent persuader à tout prix même au détriment vérité…

Citations…

�  « Je sais que je ne sais rien »

�  La Pythie de Delphes a dit: « De tous les hommes, Socrate est le plus sage ».

�  Xénophon a écrit dans son ouvrage, les Mémorables:

" Je me suis souvent demandé par quels arguments les accusateurs de Socrate ont persuadé les Athéniens qu'il méritait la mort comme criminel d'État."

Platon

�  428-347

�  Disciple de Socrate

�  Écrit des dialogues: genre nouveau �  Socrate est partout « présent » �  Méthode: dialectique

�  Fonda et enseigna à l’Académie (388 av. J.C.)

�  - l’Académie exista jusqu’en 529 (9 siècles!)

�  Protagonistes: �  des sophistes = rivaux de Socrate �  Des amis de Socrate

Neues Museum: Berlin Cliché: Luc Guay

Platon

�  Thématiques originales: �  Atlantide �  Cité idéale �  Monde des Idées �  la méthode hypothético-déductive �  Immortalité de l’âme

Traduction des œuvres de Platon sur le site de Philippe Remacle: �  http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/platon/

loisindex.htm

Mosaïque trouvée à Pompéi et illustrant l’Académie de Platon. Musée de Naples, 1er s. Cliché: Luc Guay

L’allégorie de la caverne “Voici des hommes dans une habitation souterraine en forme de grotte, qui a son entrée en longueur, ouvrant à la lumière du jour l’ensemble de la grotte ; ils y sont depuis leur enfance, les jambes et la nuque pris dans des liens qui les obligent à rester sur place et à ne regarder b que vers l’avant, incapables qu’ils sont, à cause du lien, de tourner la tête ; leur parvient la lumière d’un feu qui brûle en haut et au loin, derrière eux ; et entre le feu et les hommes enchaînés, une route dans la hauteur, le long de laquelle voici qu’un muret a été élevé, de la même façon que les démonstrateurs de marionnettes disposent de cloisons qui les séparent des gens ; c’est par-dessus qu’ils montrent leurs merveilles. […]

– Vois aussi, le long de ce muret, des hommes qui portent c des objets fabriqués de toute sorte qui dépassent du muret, des statues d’hommes et d’autres êtres vivants, façonnées en pierre, en bois, et en toutes matières ; parmi ces porteurs, comme il est normal, les uns parlent, et les autres se taisent.

– C’est une image étrange que tu décris là, dit-il, et d’étranges prisonniers. “- Semblables à nous, dis-je. Pour commencer, en effet, crois-tu que de tels hommes auraient pu voir quoi que ce soit d’autre, d’eux-mêmes et les uns des autres, que les ombres qui, sous l’effet du feu, se projettent sur la paroi de la grotte en face d’eux ? […]

– Examine alors, dis-je, ce qui se passerait si on les détachait de leurs liens et si on les guérissait de leur égarement, au cas où de façon naturelle les choses se passeraient à peu près comme suit. Chaque fois que l’un d’eux serait détaché, et serait contraint de se lever immédiatement, de retourner la tête, de marcher, et de regarder la lumière, à chacun de ces gestes il souffrirait, et l’éblouissement le rendrait incapable de distinguer les choses dont d tout à l’heure il voyait les ombres ; que crois-tu qu’il répondrait, si on lui disait que tout à l’heure il ne voyait que des sottises, tandis qu’à présent qu’il se trouve un peu plus près de ce qui est réellement, et qu’il est tourné vers ce qui est plus réel, il voit plus correctement ? Surtout si, en lui montrant chacune des choses qui passent, on lui demandait ce qu’elle est, en le contraignant à répondre ? Ne crois-tu pas qu’il serait perdu, et qu’il considérerait que ce qu’il voyait tout à l’heure était plus vrai que ce qu’on lui montre à présent ?

– Et de plus, si on le contraignait aussi à tourner les yeux vers la lumière elle-même, n’aurait-il pas mal aux yeux, et ne la fuirait-il pas pour se retourner vers les choses qu’il est capable de distinguer, en considérant ces dernières comme réellement plus nettes que celles qu’on lui montre ?

– Et si on l’arrachait de là par la force, dis-je, en le faisant monter par la pente rocailleuse et raide, et si on ne le lâchait pas avant de l’avoir tiré dehors jusqu’à la lumière du soleil, n’en souffrirait-il pas, et ne s’indignerait-il pas d’être traîné de la sorte ? et lorsqu’il arriverait à la lumière, les yeux inondés de l’éclat du jour, serait-il capable de voir ne fût-ce qu’une seule des choses qu’à présent on lui dirait être vraies ? “

(République, Livre VII)

Wikipédia

Objectif: Se départir de l’ignorance Ne pas être prisonnier des apparences

La vie quotidienne d’un paysan…

« Ne vont-ils pas produire du blé, du vin, faire des habits, des chaussures, se bâtir des maisons? Pendant l'été, ne travailleront-ils ordinairement à demi vêtus et sans chaussures, et pendant l'hiver vêtus et chaussés comme il convient? Pour se nourrir ils fabriqueront sans doute soit avec de l'orge, soit avec du froment, de la farine qu'ils feront griller ou qu'ils pétriront; ils en feront de beaux gâteaux et des pains qu'on servira sur du chaume ou sur des feuilles bien propres; couchés sur des lits de feuillage, jonchés de couleuvrée ou de myrte, ils se régaleront eux et leurs enfants, buvant du vin, la tête couronnée de fleurs, et chantant les louanges des dieux; ils vivront ensemble joyeusement, réglant sur leurs ressources le nombre de leurs enfants, dans la crainte de la pauvreté ou de la guerre.

Alors Glaucon prenant la parole, dit: C'est avec du pain sec, ce me semble, que tu fais banqueter ces gens-là.

Tu dis vrai, répliquai-je; j'avais oublié les mets; mais il est évident qu'ils auront du sel, des olives, du fromage, des oignons et des légumes qui sont les mets des campagnards; nous leur servirons même du dessert, à savoir des figues, des pois chiches et des fèves, et ils feront griller sur la braise des baies de myrte et des glands qu'ils croqueront en buvant modérément. »

(Platon, La République, Livre II)

Attention aux fables…

… »laisserons-nous à la légère les enfants prêter l'oreille à n'importe quelle fable imganinée par le premier venu et recevoir dans leur esprit des opinions le plus souvent contraire à celles qu'ils devront avoir, selons nous, quand ils seront grands?

Nous ne le permettrons pas du tout.

Il faut donc commencer, semble-t-il, par veiller sur les faiseurs de fables, et, s'ils en font de bonnes, les adopter, de mauvaises, les rejeter. Nous engagerons ensuite les nourrices et les mères à conter aux enfants celles que nous aurons adoptées et à leur façonner l'âme avec leurs fables beaucoup plus soigneusement que le corps avec leurs mains. Quant aux fables qu'elles racontent à présent, il faut en rejeter le plus grand nombre.

Lesquelles? demanda-t-il.

Nous jugerons, répondis-je, des petites par les grandes; car grandes et petites, il faut qu'elles soient faites sur le même modèle et produisent le même effet; n'est-ce pas ton avis?

Si, dit-il; mais je ne vois pas non plus quelles sont ces grandes fables sont tu parles.

Ce sont, répondis-je (Socrate), celles des deux conteurs Hésiode et Homère, et des autres poètes; car ce sont eux qui ont composé ces fables mensongères qu'on a racontées et qu'on raconte encore aux hommes. »

(Platon, La République, livre II)

Aristote

- 4e s. av. J.C.

�  Disciple de Platon

�  Précepteur d’Alexandre le Grand

�  Fonda son école: le Lycée (sur la colline du Lukeion ou loups, à Athènes) �  Enseignait en marchant (école

péripatéticienne)

�  Philosophie réalisme (et non idéaliste comme celle de Platon)

�  Accusé d’impiété, s’exile à Chalcis (en Eubée, au nord d’Athènes)

Musée National romain: Rome Cliché: Luc Guay

Aristote

�  Méthode: la rhétorique

�  Art oratoire �  Art de persuasion

�  Critiquée par Platon

�  Pcq le savoir était acquis par une élite seulement

�  Alors que la dialectique permettait de rejoindre plus de gens

�  D’où l’utilisation de mythes

Aristote

�  Traductions des œuvres d’Aristote sur le site de Philippe Remacle:

�  http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/poetique.htm

La jeunesse

« Les jeunes ont l'âme désirante et portée à réaliser ses désirs. Mais changeante, prompte au dégoût pour l'objet du désir. Ils s'éprennent avec force, se déprennent vite: aspirations aiguës, non profondes, fringales et pépies de malades. Ils sont emportés, bouillants, prompts à céder à l'impulsion. Incapables aussi de se maîtriser; car, par vanité, ils ne supportent pas qu'on fasse d'eux bon marché, et s'indignent s'ils se jugent lésés. Et encore: ils sont épris d'honneur, ou plutôt de victoire; car la jeunesse aspire à la suprématie et la victoire en est une. Ces deux passions chez eux, plutôt que celle de l'argent; celle-ci, pas du tout, parce qu'ils n'ont pas encore connu le besoin. Non malveillants, mais naïfs, parce qu'ils n'ont pas encore vu beaucoup de villenies. Confiants, parce qu'ils n'ont pas encore été souvent dupés. - Ils voient la vie en rose: comme une ivresse, leur jeune sève les échauffe; et puis, ils n'ont pas encore eu beaucoup d'échecs. Ils vivent presque tout le temps en espérance: l'espoir regarde l'avenir, le souvenir, le passé. Et pour les jeunes, l'avenir est long, le passé court. »

(Aristote, Rhétorique, II, 12)

Une divinité supérieure…

« Il existe donc quelque chose, toujours mû d'un mouvement sans arrêt et ce mouvement est le mouvement circulaire. Cela est évident, non seulement en vertu du raisonnement, mais en fait, il s'ensuit que le premier ciel doit être éternel. Il y a donc aussi quelque chose qui le meut. Et puisque ce qui est à la fois mû et mouvant est un moyen-terme, il doit y avoir quelque chose qui meut sans être mû un être éternel, substance et acte pur. »

(Aristote, Métaphysique, XII, 7)

Au prochain cours:

�  8. La Grèce, aujourd’hui

�  8.1. sous l’Empire Romain puis Ottoman

�  8.2. Lord Elgin et les frises du Parthénon…

�  8.3. une république depuis 1830-1967 �  coups d’État �  guerre civile

�  8.4. Grèce des Colonels: 1967-1974 �  La crise chypriote

�  8.5. retour à la démocratie: 1974

�  8.6. 2015: Alexis Tsipras

�  8.7. l’économie