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La Lettre de la Miniature N° 37. Septembre-octobre 2016. Rédaction : ©Nathalie Lemoine-Bouchard. Tous droits réservés. ISSN 2114-8341 Sommaire p. 2Peintre en miniature, du nouveau sur : Mme Sainte-Foy Cordelle p. 3-7 Gros plan : Jean-Pierre Bruno Daligny (1772-1825) : de la vente de dentelles à la miniature, itinéraires d’un artiste. par Nathalie Lemoine-Bouchard p. 8 Peintres en miniature nouvellement répertoriés en France : Joseph Leonelli (vers 1774-après 1820) ; Lhermitte (1806); Antoine Le Nain (XVIIe siècle); Jean Liot (actif en 1677) ; Mateo Sirchi (actif en 1831). p. 9-10 Actualités de Lemoine-Bouchard Fine Arts : - Galerie : Le Docteur Morel futur maire de Colmar, et son épouse, par J.-J. Karpff Autoportrait de Christophe Guérin vers l’âge de 40 ans. Homme en costume bleu brodé d’argent par JPB Daligny. Alexandrine de Charézieux de La Valtière, marquise de Valfons, par Valotte, et portrait du président de Calmette, marquis de Valfons (1707-1779), son beau- père, président à mortier du parlement de Metz. p. 11 - Actualités de la Recherche Colloque à Celle, Allemagne. Vient de paraître : Bernd Pappe, Juliane Schmieglitz-Otten (éd.): Miniatures from the Baroque Period in the Tansey collection. AGENDA Du 4 au 14 novembre 2016 Salon d’antiquités - brocante de la Bastille, Paris La galerie Lemoine- Bouchard Fine Arts exposera stand 74 bis sous le chapiteau des antiquaires une sélection de belles miniatures, dessins, pastels et tableaux. 11-13 novembre 2016 au château de Celle, Allemagne colloque international « Portrait Miniatures, artists, fonctions and collections ». Le panel des conférenciers rassemble Ulrike Kern, Miranda L. Eston, Eloise Owens, Christoph Grosspietsch, Violaine Joëssel, Dimitri Gorchkoff, Delia Scheffer, Sarah Grandin, Stefanie Linsboth, Karin Schrader, Tatjana Wischniowski, Emma Rutherford, Alan Derbyshire, Victoria Button, Lucy Davis, Catherine Hess, Isabel M. Rodriguez-Marco, Paul Caffrey, Wladyslaw Maximowicz, Reetta Kuojärvi-Närhi, Halgard Kuhn, Karen Heard, Marco Pupillo, Roger and Carmela Arturi Phillips, Stephen Lloyd. Voir programme p. 11. Expertise de Miniatures : ventes 2017 en préparation, nous contacter pour y inclure des œuvres. Cécile VILLENEUVE (Paris, 1824 1901). La Grande duchesse Ekaterina Mikhailovna (détail) (cat. Lemoine-Bouchard Fine Arts) Dans cette édition, 5 peintres en miniature nouvellement répertoriés. Ont participé à ce numéro : Annie Delatte ; Maurice Meslans. La Lettre de la Miniature propose à chaque numéro un gros plan sur quelques artistes, une miniature ou une collection ; l’actualité de Lemoine-Bouchard Fine Arts (Galerie et Expertise) ; l’actualité de la Recherche et des musées. N’hésitez pas à nous communiquer informations ou recherches en cours. Bonne lecture!

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Fine A

La Lettre de la Miniature

N° 37. Septembre-octobre 2016. Rédaction : ©Nathalie Lemoine-Bouchard. Tous droits réservés. ISSN 2114-8341

Sommaire

p. 2– Peintre en miniature, du nouveau sur :

Mme Sainte-Foy Cordelle

p. 3-7 Gros plan :

Jean-Pierre Bruno Daligny (1772-1825) : de la vente de dentelles à la

miniature, itinéraires d’un artiste.

par Nathalie Lemoine-Bouchard

p. 8 – Peintres en miniature nouvellement répertoriés en France :

Joseph Leonelli (vers 1774-après 1820) ; Lhermitte (1806); Antoine Le Nain

(XVIIe siècle); Jean Liot (actif en 1677) ; Mateo Sirchi (actif en 1831).

p. 9-10 – Actualités de Lemoine-Bouchard Fine Arts :

- Galerie : Le Docteur Morel futur maire de Colmar, et son épouse, par J.-J. Karpff

Autoportrait de Christophe Guérin vers l’âge de 40 ans.

Homme en costume bleu brodé d’argent par JPB Daligny.

Alexandrine de Charézieux de La Valtière, marquise de Valfons, par Valotte, et

portrait du président de Calmette, marquis de Valfons (1707-1779), son beau-

père, président à mortier du parlement de Metz.

p. 11 - Actualités de la Recherche

Colloque à Celle, Allemagne.

Vient de paraître : Bernd Pappe, Juliane Schmieglitz-Otten (éd.): Miniatures

from the Baroque Period in the Tansey collection.

AGENDA

Du 4 au 14 novembre 2016

Salon d’antiquités -

brocante de la Bastille,

Paris

La galerie Lemoine-

Bouchard Fine Arts

exposera stand 74 bis sous

le chapiteau des antiquaires

une sélection de belles

miniatures, dessins, pastels

et tableaux.

11-13 novembre 2016

au château de Celle,

Allemagne

colloque international

« Portrait Miniatures,

artists, fonctions and

collections ».

Le panel des conférenciers

rassemble Ulrike Kern,

Miranda L. Eston, Eloise

Owens, Christoph

Grosspietsch, Violaine

Joëssel, Dimitri Gorchkoff,

Delia Scheffer, Sarah

Grandin, Stefanie Linsboth,

Karin Schrader, Tatjana

Wischniowski, Emma

Rutherford, Alan

Derbyshire, Victoria Button,

Lucy Davis, Catherine Hess,

Isabel M. Rodriguez-Marco,

Paul Caffrey, Wladyslaw

Maximowicz, Reetta

Kuojärvi-Närhi, Halgard

Kuhn, Karen Heard, Marco

Pupillo, Roger and Carmela

Arturi Phillips, Stephen

Lloyd.

Voir programme p. 11.

Expertise de Miniatures :

ventes 2017 en préparation,

nous contacter pour y

inclure des œuvres.

Cécile VILLENEUVE

(Paris, 1824 –1901).

La Grande duchesse Ekaterina

Mikhailovna (détail)

(cat. Lemoine-Bouchard Fine Arts)

Dans cette édition, 5 peintres en

miniature nouvellement répertoriés.

Ont participé à ce numéro : Annie

Delatte ; Maurice Meslans.

La Lettre de la Miniature propose à chaque numéro un gros plan sur quelques

artistes, une miniature ou une collection ; l’actualité de Lemoine-Bouchard

Fine Arts (Galerie et Expertise) ; l’actualité de la Recherche et des musées.

N’hésitez pas à nous communiquer informations ou recherches en cours.

Bonne lecture!

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Peintre en miniature, du nouveau sur : Sainte-Foy Cordelle

SAINTE FOY CORDELLE Madame (active en 1792 – 1804).

L’artiste du nom de « Ste Foy » ou « Ste Foy Cordelle », représenté au Musée des beaux-arts de Dijon, n’est

pas un homme mais une femme ; il s’agit de Mme Cordelle « née Sainte Foy de la Vergnolle, élève des

citoyens Barbier et Perrin » selon le Supplément au livret du Salon de 1802 à Paris ; elle exposait alors n° 709

des portraits en miniature et n° 710 des portraits dessinés. Nous avons vainement cherché à trouver une autre

trace de ce patronyme « Sainte Foy de la Vergnolle » dans les bases de données généalogiques. La dite dame

habitait en 1802 Faubourg Poissonnière n° 12 à Paris, en face du Conservatoire de musique ; en 1804, Le

Pariseum ou Tableau de Paris en l’an XII répertoriait « Mme Cordelle, Faubourg Poissonnière n° 23,

Miniatures ». Elle était déjà mariée en 1792 puisque l’on connaît une miniature de cette même année où elle a

ajouté son nom d’épouse à son patronyme Sainte Foy. Ses premières œuvres connues remontent à cette

époque. Ses miniatures sont connues jusqu’ici en très petit nombre, et sont finement exécutées. Le visage est

partiellement exécuté dans un pointillé moelleux et les cheveux, finement traités. Elle est très probablement

identique à l’artiste à la signature lue « Cordelle » sur une miniature de 1796, et qui été répertorié dans une

notice à part dans Lemoine-Bouchard, Les peintres en miniature actifs en France, 2008.

Elle signa : Ste Foy ; Ste Foy Cordelle ; peut-être aussi simplement Cordelle.

Musée : Musée des beaux-arts de Dijon

- Portrait dit de Camille Desmoulins, en buste de ¾ à gauche en bicorne à cocarde, signée à gauche Ste Foy,

min. ronde (MBA de Dijon ; Lespinasse, 1929, n° 103 repr.).

- Homme en uniforme en buste de ¾ à droite, une cocarde tricolore à son bicorne, S.D.d. Ste Foy Cordelle /

1792, diam. 6,2 cm (vente à Fontainebleau, Me Osenat, 10 juin 2007, n° 257 repr. ; Lemoine-Bouchard Fine

Arts ; coll. privée ; repr. fig. 1 ci-dessus à gauche)

- Homme cheveux poudrés, à mi-corps de ¾ à droite, en costume bleu, gilet blanc, cravate blanche sous le

cou, S. Foy Cordelle vers 1800, diam. 6,5 cm (ancienne coll. Sernagiotto ; Lemoine-Bouchard Fine Arts ;

coll. privée ; détail fig. 2 ).

- Femme en buste, miniature signée, époque Empire (vente Guilhou, Drouot, 2-4 mars 1905, n° 96 non repr.).

- « Portrait de feu M. Barillet par Mme Cordelle » (vente à Quimper, 1er

décembre 2010).

Elle est aussi probablement l’auteur de :

- Jeune Femme en robe de deuil, ceinture grise, de ¾ à gauche, le corps presque de profil, sur fond sombre,

la signature a été lue Cordelle 1796, diam. inconnu (vente à Toulouse, 28 oct. 2003, n° 11 repr).

Bibl. : Lespinasse, 1929, n° 103 « Ste Foy ». Blättel (idem). Lemoine-Bouchard, 2008.

Fig. 2 Fig. 1

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Gros plan :

Jean-Pierre Bruno DALIGNY (Mirecourt, Vosges, 8 juin 1772 – Paris, 11 décembre

1825), de la vente de dentelles à la miniature, itinéraires d’un artiste. Par Nathalie Lemoine-Bouchard

Le peintre en miniature Jean-Pierre-Bruno Daligny, dont nous publions ici les dates inédites, était le fils d’un

marchand de dentelles, Edme Daligny originaire de la Nièvre (1), qui s’était implanté à Mirecourt dans les

Vosges, et de Marie-Barbe née Belfoy. Né le 8 juin 1772, il fut envoyé à Paris à l’âge de douze ans

(probablement en apprentissage). Il perdit sa mère en 1785 après la naissance d’un neuvième enfant. Daligny

père installa par la suite un commerce de dentelles à Paris rue Quincampoix. L’aînée de ses sept filles et

deux garçons, Marie-Anne Daligny, racheta le fonds de commerce le 25 Pluviôse an XI (14 février 1803) et

le développa sous le nom Daligny-Bessière (2). Jean-Pierre Bruno Daligny, quatrième de la fratrie,

commença par suivre la même profession que son père avant de faire une carrière artistique.

Une carte de sûreté établie à Paris le 8 octobre 1792 au nom de « Jean-Pierre Brunot (sic) Daligny fils »

indique qu’à 21 ans, il est marchand de dentelles, arrivé à Paris depuis le 15 septembre 1784. Il habite rue

aux Ours, n° 49 et logeait précédemment rue du Bourg L’abbé (3).

Un an et demi plus tard, sa vie a changé de cours et on le retrouve à Tulle, ville connue pour sa dentelle,

employé comme « dessinateur du département de Corrèze ». Dans la séance du 2 messidor an II (20 juin

1794), le citoyen Daligny, accompagné du citoyen Remilhiac (sic), ingénieur en chef du département,

déposèrent sur le bureau du Conseil général du canton de Tulle le « tableau représentatif de la fête qui fut

célébrée le 20 prairial en l'honneur de l'Etre suprême » ; ils en firent cadeau à la commune. « Le Conseil,

après avoir examiné ledit tableau, a rendu hommage à la précision avec laquelle il avait rendu ladite fette et a

arrêté qu'il serait fait mention honorable sur les registres dudit cadeau et a voté à l'unanimité des

remerciements audits citoyens Daligny et Remilhiac.» (4) Sur le dernier feuillet du registre des procès-

verbaux de la Société des Amis de la Constitution, de Tulle, se trouve une lettre de Remillat signée aussi par

Daligny.

« Citoyen Président,

La Société populaire de Tulle ayant témoigné désirer d'avoir le tableau de la feste qui a eu lieu le 20

prairial, je me suis empressé d'en faire dessiner une copie par le citoyen Daligny, dessinateur de mon

bureau. Il y a mis tout le zèle que son patriotisme luy inspire et je te prie de le faire agréer à la Société

comme un hommage de notre désir de faire ce qui peut luy estre agréable.

Salut et fraternité. / L'Ingénieur en chef du département,/[signé] REMILLAT. » [signé] DALIGNY. (3)

Ce dessin titré « Fête au grand Camp, près de Lyon, fête du 20 Prairial » (8 juin 1794) est aujourd’hui

conservé à la BnF. (5) (fig. 1).

Fig.1

J-P.B. DALIGNY, 1794

Fête de l’Etre suprême

au Grand Camp près de

Lyon, copiée en 1794

par l’artiste sur un

original non localisé.

Dessin à la plume

rehaussé de gouache et

d’aquarelle,

28,5 x 37 cm

BnF Estampes, RESERVE FOL-QB-201

(139).

3

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Gros plan : Jean-Pierre Bruno DALIGNY (suite)

Forot en 1904 estimait à juste titre que ce dessin « brille bien plus par l'exactitude de la scène reproduite

(s'il faut en croire le procès-verbal du Conseil général) que par sa valeur artistique. Nous n'en ferons pas la

critique, il suffira de dire que, du premier coup d'œil, on voit que l'auteur était plus accoutumé au dessin

géométrique qu'à tracer les lignes harmonieuses du paysage. […] Au premier plan de ce tableau nous

voyons le dessinateur lui-même, assis à terre et crayonnant son esquisse. A. droite et à gauche, deux

bosquets minuscules, celui de gauche servant de guinguette, où chacun pouvait venir s'approvisionner. Au

centre et occupant la plus grande partie du « pré de l'hôpital », un immense cirque formé de jeunes chênes,

reliés entre eux par des guirlandes de feuillages et de fleurs, sous lesquelles étaient rangés les privilégiés.

Là aussi avaient pris place la garde nationale, avec le drapeau offert par la ville de Paris, les corporations

des métiers, bannières déployées, les troupes régulières en garnison à Tulle. Au centre de ce cirque se

trouvait un autel quadrangulaire, surmonté d'une façon de temple, au-dessus duquel s'élevait une pyramide,

recouverte d'une toile sur laquelle étaient peints les attributs et figures de l'Athéisme, de la Discorde et de

l'Egoïsme. Au-dessous de cette toile, devant être brûlée à un signal donné, était placée une statue de la

Sagesse qui devait apparaître après l'embrasement de la pyramide. […] » (6).

A la séance du 17 Frimaire an III (7 décembre 1794) du club des Jacobins de Tulle, Jean-Pierre Brunet

(sic) Daligny « est admis parmi les membres épurés. Il reçoit la médaille » (6).

Fin 1797, J-P. B Daligny obtint le poste de professeur de dessin à l’Ecole centrale de Corrèze, à Tulle,

nouvellement créée. Rappelons que Lakanal avait fait voter le 7 Ventôse an III (1795) la création d’une

école centrale par département, devant remplacer les anciens collèges où les élèves accédaient à partir de

l’âge de douze ans. La mise en pratique fut retardée jusqu’à la loi du 3 Brumaire an IV (25 octobre 1795).

L’école centrale de Corrèze n’ouvrit qu’en nivôse an VI (décembre 1797) (7). Le 12 Fructidor an VI (29

août 1798), fut établie une liste de 57 élèves venant de Tulle, de Brive, de Pompadour qui, selon les dires

de Daligny, suivaient avec assiduité ses cours. Cependant en l’an XI (septembre 1802-1803) l’école ferma,

après avoir été peu à peu désertée à cause de sa mauvaise réputation (8). Daligny avait réussi à conserver

son poste jusqu’à la fin, alors que le nombre de professeurs avait été réduit d’année en année.

Son poste supprimé en 1802, Daligny quitta Tulle et on le retrouve à Amiens où sa domiciliation est

attestée en 1806 mais où il est peut-être arrivé dès 1802. De son séjour dans cette ville date notamment une

modeste Vue perspective de l'église Cathédrale d'Amiens, gravée sous le trait - Daligny à Amiens,

delineavit. - Dien, sculp., conservée à la bibliothèque municipale d’Abbeville (Am.R3) (9).

C’est probablement au début de ce séjour en Picardie,

qu’il réalisa un portrait en miniature de Jean-Baptiste

Nicolas Desgroux, en buste de ¾ à droite, costume

marron, signé en bas à droite Daligny, rect. H. 5 à 6 cm

(coll. descendance du modèle, repr. sur le site internet

Raphaël Piechaud). Ce portrait peut être daté vers 1802

par la mode du costume et de la coiffure au naturel et

poudrée. Desgroux vécut à Poix de Picardie, dans la

Somme, et y mourut en 1813 ; il était meunier, adjoint

municipal de Poix, et marchand épicier.

Après avoir été un dessinateur au talent assez modeste, puis

professeur de dessin, Daligny fit profession de « peintre en

miniature » ; c’est ainsi qu’il annonçait dans son contrat de mariage

signé à Paris le 4 avril 1806 (10

). « Jean-Pierre Bruno Daligny, ex-professeur à l'école Centrale de la

Corrèze (à Tulle), peintre en miniature, domicilié à Amiens, de présent à Paris logé chez M. Bessières rue

Quincampoix n° 11, fils majeur de Edmé Daligny et de defunte dame Marie Barbe Belfoy (sic) » prend

pour épouse « Anne Adélaïde Garson, majeure, fille de défunt Charles Antoine Garson et de dame

Adélaïde Elisabeth Bougies, demeurant avec sa mère rue de l’Homme armé n° 3 » à Paris. L’acte fut signé

en présence de nombreux parents et amis. Du côté de l’époux, on note

la présence du sieur Jean Dupont Maire et membre de la Légion d’honneur, d’Alexandre Pierre Péan de St

Gillery neveu du futur, de sa sœur Marie-Anne Daligny ; son père est absent. J-P.B Daligny déclare que

ses biens sont d’une valeur de six mille francs et consistent en meubles meublants, linge, hardes bijoux et

deniers comptant provenant de ses gains et épargne. …/…

Fig. 2

4

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Gros plan : Jean-Pierre Bruno DALIGNY (suite) …/…

La future apportait en dot un trousseau qu’elle et son futur évaluaient à deux mille quatre cents francs.

De cette union naquirent trois enfants : Pierre-Edmé, le 21 mai 1807 ; Louis-Alexandre-Anne-Martin, le 27

février 1810 ; Marguerite Ernestine au mois d’octobre 1811. (1)

Une nouvelle adresse de Daligny dans la capitale, rue des fossés St Jacques N° 20, est placée après sa

signature sur une miniature que l’on peut dater des premières années de l’Empire (fig. 3 ci-dessous ; cat.

Lemoine-Bouchard Fine Arts). Peut-être s’agit-il de son adresse de jeune marié. Elle nous montre un jeune

homme blond aux yeux bleus, « au regard perdu », en uniforme bleu brodé d’argent, et porte la lettre « D »

en cheveux au revers. S’agirait-il du D de Daligny ?

Placer son adresse après la signature afin de renseigner des clients potentiels et obtenir ainsi d’autres

commandes, est une pratique très rare en miniature. Ce portrait était destiné à faire la promotion de

l’artiste : serait-ce un autoportrait en uniforme civil ? L’artiste avait à l’époque un peu plus de 30 ans. Ce

portrait dont le visage est exécuté dans un pointillé fondu présente un fond traité en frottis sur la partie

gauche et au pointillé sur la partie droite. Le costume avec les broderies d’argent du col sont exécutés avec

soin. Deux autres miniatures, un Magistrat sur fond de palais de Justice, signé en bas à droite, rect. H: 7,5

cm, L: 6,5 cm (vente Me Ader, 6 juillet 2012, partie du n° 88 repr.) (fig. 4, Ndlr : photo médiocre sous

verre pleureur) et Un Homme de ¾ à droite en uniforme, les cheveux coiffés à la noyade, S.d. Daligny,

rect. H. 5 cm, L.4 cm (coll. privée) (fig. 5), présentent le même type de « regard perdu », une exécution

soignée à défaut d’une grande dextérité, un modelé assez réussi du visage, un manque de souplesse dans le

dessin balancé par le souci du détail des accessoires. Daligny peignait avec soin et souci de vérité et de

ressemblance qui lui permirent de vivre de ses pinceaux pendant une vingtaine d’années.

Fig. 3.

J-P.B. DALIGNY

Homme en costume

bleu brodé d’argent,

chiffré D au revers.

Détails.

© Lemoine-

Bouchard Fine Arts Voir p.7 fig. 6 œuvre

entière

Fig.4 Fig.5

5

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Néanmoins ses œuvres ne sont encore répertoriées qu’en très petit nombre.

Gros plan : Jean-Pierre Bruno DALIGNY (suite)

Néanmoins ses œuvres ne sont encore répertoriées qu’en très petit nombre. Signalons encore de lui une

miniature de taille et de composition ambitieuse : - Homme à mi-corps en costume bleu, penché à une

fenêtre, le coude posé sur un coussin rouge, près d’une sphère armillaire, S. Daligny, rect. H. 12 cm, fêle

(Christie’s Londres South Kensington, 4 mars 1997, partie du n° 140 non repr., vendu £483).

On est sans renseignement sur l’artiste entre 1811 (naissance de sa fille) et 1820. Daligny est alors répertorié

comme « peintre en miniature rue des Noyers n° 49 » à Paris dans l’Almanach du Commerce de Paris de

1820. Il était locataire d’un appartement qui appartenait à une Mme Desbuisson et le loyer s’élevait à 300

francs par an (10

). Cette adresse fut conservée jusqu’à sa mort en 1825. L’appartement situé au 2e étage

disposait d’une cuisine sur cour avec un espace servant de bûcher, d’une salle à manger avec fenêtre sur la

rue, d’une pièce en suite donnant sur cour et servant de chambre à coucher, dotée de plusieurs placards,

ornée de quelques gravures dont deux des vues des ports de Joseph Vernet, d’un lit à rideaux en toile de

Jouy ; une autre chambre donnant par deux croisées sur la rue du Noyer, avec une alcôve ; une cave où l’on

entreposait le bois et le vin.

Daligny avait hérité de sa part dans la succession de son père, s’élevant à 2320 francs. En 1823, il hérita

aussi de sa tante la dame Homs d’une somme de deux mille francs. Sa femme, fille unique, hérita de sa mère,

et l’argent fut placé en diverses rentes. Néanmoins, au moment du décès de Daligny, la famille paraissait

dans le besoin. Sa femme avait mis au Mont de Piété plusieurs effets pour faire face aux dépenses. Lors de

l’inventaire après décès de son mari, effectué le 22 décembre 1825 (10

), il n’a été trouvé dans l’appartement

que 61,50 francs qui ont servi à récupérer les effets gagés. Il était dû diverses factures, dont la pension de

leur fille chez Mme Aubard s’élevant à 500 francs par an. Parmi les papiers, se trouvait une police

d’assurance auprès de la compagnie Le Phenix que Daligny avait contractée pour cinq ans à partir du 5

octobre 1822. C’est peut-être autour de cette date qu’il faut situer son changement de profession. En effet,

Daligny devint « préposé comptable au casernement de la maison militaire du Roi ». Il mourut le 11

décembre 1825 à l’hôpital militaire de la Maison du Roi, rue Blanche.

Le montant total de la prisée du contenu de son appartement après décès s’éleva à 1459 francs, dont 130

francs pour les effets que Daligny avait emportés à l’hôpital : une montre avec sa chaîne (prisée 70 francs),

un habit en drap gris-blanc doublé de gris, un pantalon et une casquette de drap bleu, un gilet de drap noir,

une camisole de flanelle et une autre de laine tricotée, une paire de bas de coton, etc.

Dans l’inventaire de l’appartement agréablement meublé, on relève :

n° 41 un tableau peint sur bois représentant l’une des sept plaies d’Egypte, avec cadre en bois doré prisé 24 fr.

n° 42 dix-sept gravures ou dessins montés sous verre dans leur cadre en bois doré et prisés ensemble 20 fr.

n° 89 deux bonbonnières d’écaille blonde dont une à médaillon prisées avec couverts et divers 9 fr.

n° 115 un coffret à peinture plaqué en bois d’acajou, un lot considérable de pinceaux, tablettes, [ ?] et

ustensiles de peintres en miniature, prisé 20 fr.

n° 116 vingt deux bosses de différents modèles en plâtre dont deux montées sur gaine de bois peint, prisées

10 fr. [Ndlr : probablement souvenirs du temps où Daligny avait été professeur de dessin à Tulle]

n° 117 Deux cadres garnis de leur verre contenant deux dessins lavés d’antiquité et d’architecture, treize

tableaux portraits et paysages peints sur toile dont un garni d’un cadre de bois doré prisés 20 fr.

n° 118 Quinze miniatures portraits divers et figures de fantaisie, ouvrages du défunt partie garnie de leurs

cadres, montre du défunt et miniature commencée du défunt prisées ensemble 140 fr.

n° 119 Un bas relief modèle en cire représentant la mort du général Wolf dans son cadre de bois doré ; un

autre bas-relief en marbre représentant la résurrection de Jésus Christ, une gravure enluminée représentant la

vue du château de Rochefort, un lot de portefeuilles à dessins remplis de gravures, modèles et dessins prisés

ensemble 30 fr.

Dans un secrétaire, on trouvait notamment des miniatures et des instruments de musique :

n° 128 deux clarinettes en buis garnies d’ivoire prisées 10 fr.

n° 129 cinq miniatures, deux cadres en bois noirci à cercle de cuivre, douze cercles à médaillon en cuivre

doré, un grand et cinq petits coffrets à médaillon prisés 20 fr.

n° 130 deux cadres en bois dorés prisés 3 fr.

n° 132 une tabatière en écaille noire à médaillon et marqueterie prisée 24 fr.

…/…

6

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Gros plan : Jean-Pierre Bruno DALIGNY (suite) …/…

n° 133 un étui de mathématique [ndlr : utile aux peintres en miniature pour réduire une figure à proportion]

en galuchat vert doublé de cuivre argenté, garni dans l’intérieur d’une échelle proportionnelle en ivoire,

une équerre, un pied de roi, un porte crayon, un porte plume, une pince et deux compas en argent, prisé 20

fr.

n° 135 deux paires de lunettes à jour et baguettes en argent prisées 12 fr.

Dans la bibliothèque :

n° 190 Une petite presse à dessin en bois de noyer garni d’un rebord et barrette en fer, trois boîtes de

peinture dont une en acajou, deux étuis et un coffret prisés ensemble 10 fr. »

[…]

Cet inventaire, dans lequel nous n’avons relevé que ce qui avait trait aux arts, mentionne donc qu’il restait

conservés par Daligny des dessins et une quinzaine de ses miniatures dont une inachevée, non décrites.

Certains de ces portraits étaient des figures de fantaisies. Peut-être étaient-ils signés et peut-être viendront-

ils enrichir un jour le corpus aujourd’hui bien maigre, des œuvres répertoriées.

Nathalie Lemoine-Bouchard

Notes (1) Edme Daligny (Champlemy, Nièvre, 1735 – Mirecourt, Vosges, 4 décembre 1823) épousa à Mirecourt le 14 janvier 1766

Marie-Barbe Belfoy (1742-1785) qui mourut après avoir donné naissance à son neuvième enfant. « Jean-Pierre Bruno » Daligny

est né à Mirecourt à onze heures du soir le 8 juin 1772 et a été baptisé le lendemain. Généalogie Daligny établie par Michel

Collin, Geneanet (ignore le lieu et la date de décès de J-P Bruno Daligny au 25/10/2016).

A.N. MC/ET/VII/577 contrat de mariage de J-P.B Daligny signé à Paris 4 avril 1806.

(2) Archives nationales, MC/ET/XLVI/637 : vente par Edme Daligny de son fonds de commerce de dentelles à sa fille Marie-

Anne par acte du 25 Pluviose an XI. Marie-Anne Daligny épousa Joseph de Vincay, et était propriétaire rue du Pont-aux-Choux

n° 14, voir son inventaire après décès le 15 juillet 1822.

(3) A.N./F7/4798 carte n° 137, relevé cote 49305 par la Bibliothèque généalogique et d’histoire sociale de France. Nous

remercions Annie Delatte pour la communication de cet acte.

(4) Archives communales de Tulle, D 1, vol. II, p. 152.

(5) BnF, Estampes et Photographie, RESERVE FOL-QB-201 (139). Ce dessin appartient à l’ensemble documentaire

Est18Rev1, Collection Michel Hennin, Estampes relatives à l'Histoire de France, tome 139, pièce 12295.

(6) Victor Forot, « Les fêtes nationales et les cérémonies publiques à Tulle sous la Révolution et la Première République (note

supplémentaire), fête de l’Etre suprême », Bulletin de la société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, janvier-mars 1904, p.

445-449. Victor Forot, Le club des Jacobins de Tulle : procès verbaux de toutes les séances depuis l’origine jusqu’à la

dissolution de cette société (1790-1795), Tulle, 1912, p. 299.

(7) G. Clément-Simon « Histoire du Collège de Tulle depuis son origine jusqu’à la création du lycée (suite) » in Bulletin de la

société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, 2e livraison 1891 (T13), p. 189-190, 193.

(8) Elisabeth Barge-Meschenmoser, L'administration préfectorale en Corrèze (1800-1848): limites et effets de la centralisation,

2000, p. 230.

(9) reproduite en ligne, voir

http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/notices.php?x=a%3A0%3A%7B%7D&limit_index=4396

(10) A.N. MC/ET/VII/577 : contrat de mariage passé le 4 avril 1806 en la demeure de Mme de St Gilles rue de l’homme armé,

n° 3, adresse qui était aussi celle de l’épouse. A.N./MC/ET/I/815 inventaire après décès.

7

Fig. 6. J-P.B. DALIGNY (1772-1825) Homme en costume bleu brodé d’argent Miniature sur ivoire, époque Empire

Signée et localisée à droite. Diam. 7 cm.

© Lemoine-Bouchard Fine Arts

Prix sur demande

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Peintres en miniature, nouvellement répertoriés en France Le dictionnaire Les peintres en miniature actifs en France, éd. de l’Amateur, 2008, fait l’objet de travaux

d’amélioration constants. Voici quelques noms que nous y ajoutons.

LEONELLI Joseph (Milan ?, vers 1774 - après 1820).

Peintre en miniature italien, Joseph Leonelli fut itinérant une partie de sa carrière. Le 1er

avril 1804 il était à

Bordeaux, logé au 15, marché de la Liberté, fraîchement arrivé de Milan. Il avait alors 30 ans et se déplaçait

en compagnie de son épouse comme l’indique sa demande de passeport pour se rendre en Espagne, à Cadix.

Ce document renseigne sur son activité et son physique

ainsi décrits :

Profession : peintre en miniature ; yeux : brun ; taille : 1,70 m ;

visage : ovale ; menton : rond ; nez : moyen ; cheveux : brun.

Note : « Pour y exercer son art emmenant avec lui son épouse ».

Il est signalé en 1812 à Strasbourg puis il travailla à Karlsruhe

et en Bavière où il fit le portrait du roi Maximilien Ier.

Signature : Leonelli

- Femme brune en buste de ¾ à droite en robe noire et châle

de dentelle blanche, coiffée d’un bonnet blanc, S. Leonelli,

vers 1805, diam. 6,4 cm (Sotheby’s, Londres, 26 juin 1978,

n° 32 repr.).

- Maximilien Ier de Bavière en costume bleu et gilet blanc,

S. Leonelli (Musée national de Bavière, Munich, n° 635 ;

signalé par Schidlof).

- Le maréchal Suchet, duc d’Albufera en buste de face, la

tête de ¾ à droite, en uniforme, S. Leonelli, ovale, H. 6,5

cm, L. 5 cm (dans une vente à Drouot, 2 décembre 1988, n°

44. repr. fig. 1 ci-contre).

Archives : AD Bordeaux, collection Passeports, fichier 4M681, fiche 228.

Bibl. : Bénézit. Thieme et Becker. Schidlof, 1964, p. 491. Busse. Blättel.

LHERMITE (actif en 1806).

Artiste signalé par une miniature :

- « Portrait de Monsieur B.P. âgé de 65 ans », signée LHERMITE fecit 1806, petit accident à un angle, rect.

10,5 x 8,8 cm (vente à Orléans, Me Binoche, 15 octobre 2011, n° 160).

LE NAIN Antoine (XVIIe siècle)

Un de trois frères Le Nain, célèbres pour leurs peintures, Antoine, eut le brevet de peintre de l’abbaye de

Saint Germain à Paris le 16 mars 1629 et peignit des « miniatures » sur les vélins de l’abbaye. Il s’agissait

d’un travail qui s’apparente à celui de l’enluminure, une facette bien oubliée du travail de cet artiste…

Bibl. : Jal, 1872, p. 768

LIOT Jean (actif à Paris en 1677).

Antoinette Le Tellier, femme de Valentin Cousin, procureur au bailliage et siège présidial de Château-

Thierry, demeurant rue et proche le Temple, paroisse Saint-Nicolas des Champs, auparavant veuve de Pierre

Engnault, marchand de grains, bourgeois de Paris fit une donation sous certaines conditions le 18 janvier

1677 à Madeleine Javard, femme de Jean Liot, peintre en miniature à Paris, demeurant rue Saint-Denis,

paroisse susdite, sa nièce de portion de ses biens meubles et immeubles

Archives : AN/Châtelet de Paris/insinuations/ Y/232 folio 312.

SIRCHI Mateo (Naples, ? – actif en 1831)

Artiste d’origine napolitaine passé en France où il se fit faire un passeport à la sous-préfecture des Pyrénées

atlantiques en 1831; il y est enregistré le 11 juillet 1831 se rendant à La Coruña [Galice], en Espagne ; le

document précise qu'il était natif de Naples et peintre en miniature.

Archives : Archivo Histórico Provincial de Cantabria/ Gobierno Civil, Registros de Pasaportes, Legajo 90-3

(Libro 2).

8

Fig.1

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Galerie. Sur rendez-vous ou sur le site www.lemoinebouchard.com. Prix sur demande.

Prix et photos sur demande.

9

Jean-Jacques KARPFF dit

Casimir

(Colmar, 1770 - Versailles, 1829).

Portraits de profil de son ami le

Dr Morel, futur maire de

Colmar, et de son épouse. Dédicacé par l’artiste à Mme

Morel, diam. 12 cm.

Importante miniature sur papier,

exécutée en imitation d’une

gravure, rivalisant avec le

physionotrace alors très populaire.

Le portrait du Dr Morel, a été

repris dans un triple portrait

d’obstétriciens, peinture sur

porcelaine conservée au musée

Unterlinden, Colmar.

M. VALOTTE

(connu par de rares œuvres signées vers 1785)

Alexandrine de Charézieux de La Valtière, marquise de

Valfons, vers 1783

Miniature sur ivoire signée, 5,1 x 4,2 cm.

Provenant également de sa descendance, portrait de son

beau-père dont l’ascension sociale fut fulgurante :

Anonyme, vers 1775

Louis de Mathei marquis de La Calmette et de Valfons

(1707-1779), président à mortier du Parlement de Metz,

sa canne sous le bras

Miniature sur ivoire, ovale, 5,5 x 4,2 cm (détail)

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Christophe GUERIN (Strasbourg, 1758 –1831). Peintre en miniature, dessinateur et graveur, premier conservateur du

musée de Strasbourg

Autoportrait vers 1798 et l’âge de 40 ans

Miniature sur ivoire, signée, diam. 6,5 cm

Remarquable témoin du talent de l’artiste dont les œuvres en

miniature sont beaucoup plus rares que celles de son frère cadet

Jean-Urbain Guerin.

Christophe Guérin apprit le dessin et la gravure dans l’atelier de

son père Jean (ce dernier, né à Langres, s’était installé à

Strasbourg vers 1749) puis poursuivit ses études à l’Ecole des

Beaux-Arts de Paris. Célèbre pour ses nombreux portraits gravés,

ses dessins et ses études, il a aussi produit des planches

représentant Napoléon et Marie-Louise. Au cours de ses études

dans les galeries parisiennes, il copia les maîtres anciens

(Raphaël, Le Corrège, etc.). En 1787, il revint à Strasbourg et

comme son père, devint graveur de la Monnaie. Professeur de

dessin, il fut nommé en 1803 Conservateur en chef de la Galerie

des peintures de la Ville, qui préfigura le musée des Beaux-arts

actuel, poste qu’il conserva jusqu’à son décès en 1831. En même

temps, il sollicita de la municipalité la fondation d’une Ecole de

dessin gratuite dont il fut responsable et qui connut un grand

succès. Cet artiste marqua donc à plusieurs titres, et durablement,

la vie culturelle et artistique de Strasbourg.

LEMOINE-BOUCHARD FINE ARTS

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LEMOINE-BOUCHARD FINE ARTS

(Expertise)

Prix et photos sur demande.

Vient de paraître :

Bernd Pappe, Juliane Schmieglitz-Otten (éd.): Miniatures from the Baroque Period in the Tansey collection,

beau livre, le premier à être consacré à la miniature du XVIIe siècle, qui accompagne l’exposition de 120

miniatures du XVIIe siècle au musée Bomann de Celle, Allemagne. C’est la 5e publication de la Fondation

Tansey. Avec des contributions de Juliane Schmieglitz-Otten, Bernd Pappe, Nathalie Lemoine-Bouchard,

Hans Boeckh, Gerrit Walczak.

Texte en allemand et en anglais.

Hirmer Verlag, Munich. 24x30 cm. 210 ill.

ISBN : 978-3-7774-2638-9

2e Colloque international à Celle, Allemagne, 11-13 novembre 2016.

Les conférences seront données en anglais.

Contact : [email protected]

11 novembre 2016 :

vernissage de l’exposition Miniatures from the Baroque Period in the Tansey collection.

12 novembre 2016

Ulrike Kern, The Limner’s language : words and concepts related to miniature painting in England

Miranda L. Eston, Hilliards Miniature enacted desire within the Elizabethan Court

Eloise Owens, The hand behind the likeness : Women’s practice as Portrait miniaturists in 18th

Century

England

Christoph Grosspietsch, Portrait miniatures of Mozart – Problems of Authenticity

Violaine Joëssel, A Quest for legitimacy : the Practice of miniature painting in Colonial America

Dimitri Gorchkoff, « …et que tout ait un nom nouveau ». Portrait miniatures of Napoleon’s Marshals,

Generals and Colonels: analysis and identification.

Delia Scheffer, Power through relations. Duke Louis of Wurttemberg’s family ties in a series of miniature

portraits

Sarah Grandin, Density in the “Boîte à portrait” under Louis XIV

Stefanie Linsboth, From large scale paintings to precious miniature - Maria Theresa’s portrait miniatures

Karin Schrader, “Taking the veil”- Miniatures of Royal widows from 16th

to 19th

Centuries

Tatjana Wischniowski, Oil based point under a layer of water – Arnaud Vincent de Montpetit’s “Eludoric

painting” a rare Miniature painting technique.

Emma Rutherford, Alan Derbyshire, Victoria Button, The drawings of John Smart (1742-1811): function,

purpose and line.

13 novembre 2016

Lucy Davis, Famous women in the Miniatures of the Wallace collection.

Catherine Hess, Up close and personnal: Portrait miniatures at the Huntington Art collections.

Isabel M. Rodriguez-Marco, The collection of portrait miniatures and small portraits in the Museo de Artes

Decorativas, Madrid.

Paul Caffrey, European enamels from the National Gallery of Ireland collectio.s

Wladyslaw Maximowicz, The Portrait miniatures in Russian Provincial collections.

Reetta Kuojärvi-Närhi, Small treasures in Finland: Paul Sinebrychoff as a Miniature collector.

Halgard Kuhn, Peter Boyd (c. 1650-1727)- Medallions and Miniatures by the Frankfurt baroque goldsmith

and enamel painter as integrating parts in Golden jewellery.

Karen Heard, The small oil colour pictures of Cornelius Johnson (1593-1661).

Marco Pupillo, Francesco Antonio Teriggi: a miniaturist in the service of Joseph Bonaparte.

Roger and Carmela Arturi Phillips, The true and flawed genius of John Engleheart.

Stephen Lloyd, Copying Portraits in miniature in Regency England:nthe work of William Derby (1786-1847)

for the 13th Earl of Derby of Knowsley Hall.

Les communications seront publiées dans un ouvrage illustré comme pour le précédent colloque.

Actualités de la Recherche

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