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C’est à Venise que se sont réunis cette année les membres de l’European Association of Japanese Resource Specialists (EAJRS) pour leur 17 ème conférence annuelle. L’Universita’ Ca’ Foscari di Venezia a ainsi accueilli du 27 au 30 septembre 2006 soixante-quatre spé- cialistes de la documentation japonaise venus d’Europe, des États-Unis et du Japon. L’intervention de Mme Kurita Junko, responsable de la Japan Foundation Information Center Library à Tôkyô, n’a pas manqué d’intéresser tout particulièrement les responsables des bibliothèques de la Fondation du Japon en Europe. Fermée pendant plusieurs mois pour réorganisation, la bibliothèque a réouvert en avril 2006 sous la dénomination de « centre d’information ». Devenue désormais un véritable bureau central d’informations sur la cultu- re japonaise et les échanges culturels internationaux, la bibliothèque joue aussi un rôle important dans la coordination des activités des 18 bibliothèques de la Fondation à l’étran- ger. À noter plus spécifiquement, la mise en ligne sur son site internet de la base de don- nées Japanese Literature in Translation Search (http://www.jpf.go.jp/e/jfic/lib/db.html), base bibliographique des traductions faites entre 1945 et 1990 d’œuvres littéraires japonaises, élaborée en collaboration avec le Japan Pen Club. Grand thème d’actualité, les ressources électroniques ont fait l’objet de plusieurs interventions, notamment celle de Mlle Ebisu Ryûko (Bibliothèque Nationale de la Diète) qui a fait l’état des lieux de l’offre de la bibliothèque nationale japonaise en matière de don- nées numériques. Aujourd’hui, les services en ligne proposés à partir du site internet (www.ndl.go.jp) sont les suivants : consultation du catalogue (NDL-OPAC), des docu- ments de la bibliothèque numérique, des documents officiels issus de l’activité de la Diète (Parlement japonais), accès aux expositions virtuelles ainsi qu’aux services de l’ILCL (International Library of Children’s Literature) dont l’objectif est de promouvoir la littéra- ture enfantine dans le monde. Sont en projet : le NDL Digital Archive System, système d’ar- chives numériques pour la conservation à long terme de documents numériques (sites web, livres numérisés en mode texte ou image, bases de données en ligne…), ainsi que le NDL Digital Archive Portal, portail d’archives numériques, qui offre un accès facilité aux ressour- ces électroniques grâce à la collaboration de la bibliothèque nationale avec d’autres insti- tutions japonaises. M. Egami Toshinori (Université de Kyôto) a fait part d’une initiative tout à fait inté- ressante menée à titre privée depuis septembre 2003 par une trentaine de bibliothécaires de son université. Ces derniers ont créé des sessions d’étude des kuzushi-ji (Kuzushi-ji wo yomu kai), caractères en écriture cursive utilisés dans les textes écrits avant l’ère Meiji. Ces réunions qui ont lieu une à deux fois par mois sont l’occasion pour les participants qui, pour la plupart n’ont pas de formation littéraire ou historique spécifique, de se former à la lecture de ces caractères ainsi qu’à l’utilisation des sources bibliographiques. En conclusion de ce court compte-rendu, citons le vœu formulé par le Professeur Vande Walle, Président de l’association, dans son allocution de bienvenue, d’ouvrir encore plus largement ce colloque à des participants en provenance des pays de l’Europe de l’Est d’une part, et de Chine et de Taïwan d’autre part, afin de multiplier les échanges et le partage d’expériences entre professionnels de la documentation. F. P. Directeur de la publication Masateru Nakagawa Rédaction Chisato Sugita Florence Paschal Pascale Takahashi Racha Abazied Conception graphique et maquette La Graphisterie Impression Imprimerie d’Arcueil Dépôt légal : 1 er trimestre 2007 ISSN 1291-2441 La Conférence annuelle de l’EAJRS à Venise Conférence Bibliothèque Maison de la culture du Japon à Paris 101 bis, quai Branly 75740 Paris cedex 15 Tél. 01 44 37 95 50 Fax 01 44 37 95 58 www.mcjp.asso.fr Ouverture Du mardi au samedi de 13h à 18h Nocturne le jeudi jusqu’à 20h Fermeture Les dimanches, lundis et jours fériés 4

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C’est à Venise que se sont réunis cette année les membres de l’European Associationof Japanese Resource Specialists (EAJRS) pour leur 17ème conférence annuelle. L’Universita’Ca’ Foscari di Venezia a ainsi accueilli du 27 au 30 septembre 2006 soixante-quatre spé-cialistes de la documentation japonaise venus d’Europe, des États-Unis et du Japon.

L’intervention de Mme Kurita Junko, responsable de la Japan Foundation InformationCenter Library à Tôkyô, n’a pas manqué d’intéresser tout particulièrement les responsablesdes bibliothèques de la Fondation du Japon en Europe. Fermée pendant plusieurs mois pourréorganisation, la bibliothèque a réouvert en avril 2006 sous la dénomination de « centred’information ». Devenue désormais un véritable bureau central d’informations sur la cultu-re japonaise et les échanges culturels internationaux, la bibliothèque joue aussi un rôleimportant dans la coordination des activités des 18 bibliothèques de la Fondation à l’étran-ger. À noter plus spécifiquement, la mise en ligne sur son site internet de la base de don-nées Japanese Literature in Translation Search (http://www.jpf.go.jp/e/jfic/lib/db.html), basebibliographique des traductions faites entre 1945 et 1990 d’œuvres littéraires japonaises,élaborée en collaboration avec le Japan Pen Club.

Grand thème d’actualité, les ressources électroniques ont fait l’objet de plusieursinterventions, notamment celle de Mlle Ebisu Ryûko (Bibliothèque Nationale de la Diète)qui a fait l’état des lieux de l’offre de la bibliothèque nationale japonaise en matière de don-nées numériques. Aujourd’hui, les services en ligne proposés à partir du site internet(www.ndl.go.jp) sont les suivants : consultation du catalogue (NDL-OPAC), des docu-ments de la bibliothèque numérique, des documents officiels issus de l’activité de la Diète(Parlement japonais), accès aux expositions virtuelles ainsi qu’aux services de l’ILCL(International Library of Children’s Literature) dont l’objectif est de promouvoir la littéra-ture enfantine dans le monde. Sont en projet : le NDL Digital Archive System, système d’ar-chives numériques pour la conservation à long terme de documents numériques (sites web,livres numérisés en mode texte ou image, bases de données en ligne…), ainsi que le NDLDigital Archive Portal, portail d’archives numériques, qui offre un accès facilité aux ressour-ces électroniques grâce à la collaboration de la bibliothèque nationale avec d’autres insti-tutions japonaises.

M. Egami Toshinori (Université de Kyôto) a fait part d’une initiative tout à fait inté-ressante menée à titre privée depuis septembre 2003 par une trentaine de bibliothécairesde son université. Ces derniers ont créé des sessions d’étude des kuzushi-ji (Kuzushi-ji woyomu kai), caractères en écriture cursive utilisés dans les textes écrits avant l’ère Meiji.Ces réunions qui ont lieu une à deux fois par mois sont l’occasion pour les participantsqui, pour la plupart n’ont pas de formation littéraire ou historique spécifique, de se formerà la lecture de ces caractères ainsi qu’à l’utilisation des sources bibliographiques.

En conclusion de ce court compte-rendu, citons le vœu formulé par le ProfesseurVande Walle, Président de l’association, dans son allocution de bienvenue, d’ouvrir encoreplus largement ce colloque à des participants en provenance des pays de l’Europe de l’Estd’une part, et de Chine et de Taïwan d’autre part, afin de multiplier les échanges et lepartage d’expériences entre professionnels de la documentation.

F. P.

Directeur de la publicationMasateru Nakagawa

RédactionChisato Sugita

Florence PaschalPascale Takahashi

Racha AbaziedConception graphique

et maquetteLa Graphisterie

ImpressionImprimerie d’Arcueil

Dépôt légal : 1er trimestre 2007

ISSN 1291-2441

La Conférence annuelle

de l’EAJRS à Venise

Conférence

BibliothèqueMaison de la culture

du Japon à Paris101 bis, quai Branly

75740 Paris cedex 15Tél. 01 44 37 95 50Fax 01 44 37 95 58www.mcjp.asso.fr

OuvertureDu mardi au samedi

de 13h à 18hNocturne le jeudi jusqu’à 20h

FermetureLes dimanches,

lundis et jours fériés

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Un restaurant de poissoncru à proximité de laMeiji dôri. Sur un mur,une gravure sur bois,les formes noires et

rondes d’un corps de femme qu’illu-minent quelques taches de couleursprofondes. À des milliers de kilomètresde là, dans une maison de la campa-gne française, sur un mur jauni, uneœuvre similaire. Les planches deMunakata Shikô se rencontrent dansdes lieux ordinaires, dans des cadresque recouvre une pellicule de grascomme un signe du temps qui s’estaccumulé, sans que personne ne lesregarde comme des objets sacrés. Cesont juste des motifs du décor.

Ces souvenirs sont malgré toutanciens et il est certain que la hausserécente du marché de l’art rend toutce qu’a pu faire Munakata de plus enplus précieux. Bien qu’il s’agisse d’unartiste très prolifique lié au mouve-ment des arts populaires (mingei) etque le support de la gravure qu’il abeaucoup utilisé multiplie le nombredes pièces originales, le prix de sesœuvres a considérablement augmentédans les dernières années. Une pein-ture de sa main est cotée actuelle-ment autour de 300 000 euros.

Le système national de classementdes objets d’art au Japon place ausommet de la hiérarchie les Trésorsnationaux. Viennent ensuite les Biensculturels importants, parmi lesquelsun peu moins de 2 000 peintures.Pour l’heure, aucune œuvre posté-rieure à la Restauration de Meiji(1868) n’est répertoriée parmi lesTrésors nationaux et la plus récente

classée Bien culturel important estune peinture sur soie d’UemuraShôen datant de 1936. On attendavec impatience les prochaines com-missions de classement pour savoir sides œuvres postérieures à 1940seront enfin distinguées. Si tel était lecas, on pourrait imaginer qu’unepeinture de Munakata Shikô figureparmi les premières lauréates, récom-pensant du même coup l’ensemble deson activité.

Les œuvres les plus connues deMunakata datent de l’après-guerre,et particulièrement de la période1945-1965. Pourtant, l’artiste, né en1903, avait déjà une productionimportante avant la guerre et il restatrès actif durant toute la durée duconflit. Hélas l’incendie de sa mai-son et de son atelier dans les bom-bardements de Tôkyô en 1945 aentraîné la destruction d’une grandepartie de son travail. La SecondeGuerre mondiale a évidé le patrimoineculturel japonais, et les objets quisont aujourd’hui appréciés le sont

parfois uniquement parce que d’autrespièces plus belles ou plus précieusesont été détruites. Admirés à titreconservatoire, ils portent en filigranele souvenir de choses mortes.

Aucune des œuvres de Munakatan’étant estampillée Bien culturelimportant, son nom n’est pas présentdans les manuels d’histoire qui, enmatière d’art, ne citent quasimentque ce qui a été légitimé par lesinstances publiques. Un livre faittoutefois exception, le nouveaumanuel de la Tsukuru-kai (« Sociétépour la rédaction de nouveauxmanuels d’histoire »), ouvrage quicontinue de faire polémique pour savision réactionnaire de l’histoire.Munakata devient dans ce livre lesymbole d’une nation ancrée dans saterre qui valorise les « émotions »(kanjô) qui se dégagent des œuvressans attendre le jugement des com-missions officielles. Il est d’autantplus important de comprendre etd’aller voir les œuvres de MunakataShikô, dont les deux dernières gran-des expositions en France se sonttenues en 1976 et 1983, qu’ellesfont l’objet d’une tentative de récu-pération. Cette dernière remarquenous rappelle toutefois une réalité :la valorisation esthétique est intrin-sèquement liée au politique. ■

ExpositionMUNAKATA Shikô – La collection du Musée Ôhara

Du mercredi 7 mars au samedi 7 avril 2007 à la Maison de la culture du Japon à Paris

n° 23 - Hiver, février 2007

La lettre de la bibliothèque

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Munakata Shikô : la force du bois, les crocs de l’histoire

Michael Lucken, Professeur des universités, INALCO

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Littérature

Mémoires d’une éphémère (954-974) par la mère de Fujiwara no MichitsunaTrad. et comment. de Jacqueline Pigeot

Paris : Collège de France, Institut des Hautes Etudes Japonaises,2006. 342p.

Il est des écrits fondateurs. Celui-ci, rédigé dans la deuxièmemoitié du Xe siècle par la fille d’un gouverneur provincialmariée à un grand seigneur de cour, inaugure à la fois lalittérature autobiographique et la prose féminine au Japon.L’auteur, dont la postérité ne retiendra pas le nom, y relate savie d’épouse avec une grande liberté de ton : tour à tourjalouse, furieuse, résignée vis-à-vis de son mari aussi spirituelque volage, elle finit par se consacrer à son fils. Pour lepenseur Katô Shûichi, aucune œuvre classique, exceptionfaite du Dit du Genji, n’offre une palette aussi subtile denuances psychologiques.Loin de se limiter à la vie intime de son auteur, le récit évoqueégalement sa vie sociale, ses amitiés, et s’orne de poèmes etde récits de voyage.

SHISHI BunrokuL’école de la libertéTrad. de Jean-Christian Bouvier

Paris : Éd. du Rocher, Série japonaise, 2006. 365p.

Dans le Tôkyô de l’après-guerre,Minamimura Iosuke, colossenonchalant et allergique au travail,est chassé de son foyer par uneépouse en colère. Sans argent, ilest recueilli par un chiffonnier quiva lui faire découvrir et partagerl’existence marginale des exclusde la nouvelle société nippone. Deson côté, sa femme Komakos’efforce de refaire sa vie dans unJapon où les mœurs évoluent etdans lequel la liberté est une

notion dont les limites restent à expérimenter… Ce roman plein de drôlerie, mettant en scène des femmes« libérées » par la récente démocratisation du Japon, deshommes qui doutent d’eux-mêmes et un système de valeursbouleversé par l’influence américaine, porte un regard aigu etironique sur la société japonaise.Dramaturge et écrivain, Shishi Bunroku (1893-1969) est aussil’auteur de nombreuses fictions populaires, dont Un papapoète, traduit à L’École des loisirs en 1991.

Art

SUZUKI Akira, TERADA MarikoArchilab Japon-Orléans 2006 : faire son nid dans la villeOrléans : Éd. HXY, 2006. 289p.

Le catalogue des SeptièmesRencontres internationalesd’Orléans met le Japon àl’honneur en présentant, en 2006,une trentaine d’équipesd’architectes japonais parmi lesplus importants de la générationactuelle. La centaine de projetsprésentés dans ce catalogue nousoffre un panorama des nouveauxarchitectes qui ont débuté dans

les années 1990. Les plus célèbres en France sont sans douteBan Shigeru, Sejima Kazuyo, Nishizawa Ryûe etl’emblématique Atelier Bow Wow, chef de file de cette nouvellegénération. Questionnant les liens entre espace domestique etpaysage urbain caractéristiques de l’habitat japonais, cecatalogue nous plonge dans la ville organique de Tôkyô,gigantesque laboratoire urbain, symbole des mutationsprofondes qui investissent toutes les grandes mégapoles.

Amy Reigle NEWLANDThe Hotei Encyclopedia of Japanese WoodblockPrints (2 vol.)Amsterdam : Hotei Publishing, 2005. 600p.

Le terme d’encyclopédie ne paraît pas usurpé pour cetouvrage auquel ont participé quelque cinquante spécialistesdes estampes japonaises. Outre une approche chronologiqueclassique, depuis l’ère Edo (1603-1868) jusqu’au XXe siècle,des chapitres sont consacrés à des aspects moins courantscomme le commerce qui s’organise autour de cet art, lescollectionneurs, les techniques de fabrication mais aussi deconservation des œuvres. Le tome 2 fourmille, en outre, de tables et d’index précieux : une riche table biographiqueconcernant différents corps de métiers, les écoles avec leurlignée d’artistes, les noms des artistes en alphabet latin et en japonais, des fac-similés des signatures, les sceaux des imprimeurs et des censeurs, une analyse des différentsblocs de textes présents sur une estampe et bien d’autreschoses encore.

Regards sur le fonds

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Technologie

Timothy N. HORNYAKLoving the machine: The art and science of Japanese robotsTokyo ; New York ; London : Kodansha International, 2006. 159p.

Pourquoi un Aibo ou un Asimo est-il siaisément considéré comme l’ami del’homme au Japon, alors qu’enOccident on en est encore à craindreun Robocop ou un Terminator ?Premier pays au monde à avoir intégréles robots au quotidien, le Japon estconnu pour son amour des robotshumanoïdes, objets d’une véritableculture de masse. Très illustré et bien

documenté, ce livre explique la place que ces fascinantesmachines occupent dans la vie et l’imaginaire nippons, de leursorigines — sous leurs premières formes d’automates — auxdernières avancées technologiques.

Langue

Christian GALAN, Jacques FIJALKOW (dir.)Langue, lecture et école au JaponArles : Éd. Philippe Picquier, 2006. 404p.

Cet ouvrage rassemble la somme des débats qui se sont tenusentre le 15 et le 17 mai 2003 à l’université de Toulouse-le-Mirail autour de la langue japonaise et de la manière dontcelle-ci est lue et enseignée. Pour tenter de comprendre lefonctionnement du japonais par rapport aux autres langues, lepassage entre la langue parlée et les modalités de l’écriture etenfin analyser les différentes méthodes d’apprentissage de lalecture, des chercheurs de plusieurs disciplines — linguistique,psychologie, pédagogie, sociologie, histoire — présententl’enseignement de la lecture au Japon et proposent denouvelles orientations qui prennent en compte la spécificité decette langue et les contextes de son apprentissage.

Anne KERLAN-STEPHENS, Cécile SAKAIDu visible au lisible : texte et image en Chine et au JaponArles : Éd. Philippe Picquier, 2006. 205p.

Cet ouvrage traite des effets del’écriture en idéogrammes dansl’expression artistique, picturale etlittéraire des civilisations quil’utilisent. Dix spécialistes de laChine et du Japon développent uneréflexion originale qui cherche àrendre compte des liens effectifstissés entre le texte et l’image. Aucœur du questionnement : lapratique de l’écriture et une certaineéducation du regard, qui donnent à

voir et à lire des significations inattendues ou secrètes, quirévèlent l’implicite, qui détiennent le pouvoir de créer ou derenforcer la charge esthétique. Ainsi, peinture, calligraphie,poésie, inscriptions anciennes ou manuscrits d’écrivains sontanalysés comme autant de témoins de cette proximité entre lelisible et le visible en Extrême-Orient.

Histoire

Christian POLAKSabre et pinceau par d’autres Français au Japon,1872-1960Tokyo : CCIFJ, 2005. 247p.

Après Soie et Lumières, l’âged’or des échanges franco-japonais (des origines auxannées 1950), Christian Polaknous livre ici le deuxième volet del’histoire des relations franco-japonaises depuis l’ère Meijijusqu’au milieu du siècle dernier.La première partie de l’ouvrage,Le sabre, brosse l’histoire de lacoopération militaire(aéronautique et navale) entre les

deux pays. La seconde, Le pinceau, présente trois figuresartistiques françaises — Félix Regamey, Paul Jacoulet et NoëlNouët — qui passèrent pratiquement toute leur vie au Japonet qui contribuèrent à familiariser les Français avec ce pays.Cet ouvrage bilingue français-japonais de grand format estrichement illustré de documents d’archives.

Michael LUCKEN, Anne BAYARD-SAKAI, Emmanuel LOZERAND (dir.)Le Japon après la guerreArles : Éd. Philippe Picquier, 2007. 406p.

Voici un livre qui traite de cettepériode délicate qu’est l’immédiataprès-guerre, époque marquée parla défaite du Japon et l’occupationaméricaine. Dans bien desdomaines, la guerre a laissé destraces ineffaçables dans l’espritdes Japonais. La bombe atomique,la nouvelle Constitution et lesdifficultés économiques duquotidien ont bouleversé enprofondeur la société japonaise.Les contributions réunies ici

examinent les différentes modalités du rapport à la guerre, samémoire ou sa négation. Ainsi, des domaines commel’éducation, la politique, les lettres et les arts sont analyséspar les spécialistes du Japon moderne et contemporain. Enannexe sont édités pour la première fois en français desdocuments historiques de première importance comme lafameuse déclaration impériale du 15 août 1945.

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