LA LATINITÉ DANS LA POÉSIE DE VICTOR HUGO PENDANT L ...

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Pour Châtiments, Les Contemplations et Les Chansons des rues et des bois, nous renvoyons auxŒuvres poétiques, tomes II et III, édition établie par Pierre Albouy, Gallimard, « Bibliothèquede la Pléiade », 1967-1974.

Pour la Nouvelle série et la Série complémentaire de La Légende des siècles, Les QuatreVents de l’esprit, Toute la lyre, Les Années funestes et Dernière gerbe, nous renvoyons auxŒuvres complètes, Poésie, tomes III et IV, édition publiée sous la direction de JacquesSeebacher et Guy Rosa, Robert Laffont, « Bouquins », 1985.

Pour William Shakespeare et ses « marges » (reliquat, Utilité du Beau, Promontoriumsomnii), nous renvoyons à l’édition de Dominique Peyrache-Leborgne, Flammarion, « GF »,2003.

Toutes les autres références renvoient à l’édition des Œuvres complètes publiée sous ladirection de Jean Massin, Le Club français du livre, 1967-1970.

Les traductions sont suivies du nom du traducteur éventuel, précédé de la mention« d’après » en cas de menues modifications. La leçon observée est la même que celle dutraducteur. Le nom du traducteur est indiqué dans la Bibliographie pour chaque éditionréférencée. Lorsque la traduction est de nous, le texte reproduit est celui de la Collection desUniversité de France, sauf pour le De rerum natura, où nous avons suivi le texte établi parMadame José Kany-Turpin (Flammarion, « GF », 1997).

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Sans méconnaître la grande poésie du Nord représentée en France même pard’admirables poètes, il [l’auteur] a toujours eu un goût vif pour la formeméridionale et précise. Il aime le soleil. La Bible est son livre. Virgile et Dante sontses divins maîtres 6 .

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Mon Virgile à la main, bocages verds et sombres, Que j’aime à m’égarer dans vospaisibles ombres ! À pleurer sur Didon, à plaindre ses amours ! Là mon âmetranquille et sans inquiétude, S’ouvre avec plus d’ivresse au charme de l’étude.[...]. Là, je rêve ces vers qu’en un tendre délire Tibulle fit jadis soupirer à la lyre.

Qu’une lampe pendue à de sombres plafonds, Qui de cent écoliers guide la plume

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agile, Éclairait mieux Horace et Catulle et Virgile Et versait à l’esprit des rayonsbien meilleurs Que le soleil qui passe à travers l’arbre en fleurs.

Dès lors, en attendant la nuit, heure où l’étude Rappelait ma pensée à la graveattitude, Tout le jour, libre, heureux, seul sous le firmament, Je pus errer à l’aiseen ce jardin charmant. Contemplant les fruits d’or, l’eau rapide stagnante, L’étoileépanouie et la fleur rayonnante, Et les prés et les bois, que mon esprit le soirRevoyait dans Virgile ainsi qu’en un miroir.

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Vois pourtant ce vieillard né dans les derniers rangs, Il défend au barreau lesnobles ignorants,

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O Virgile ! ô poëte ! ô mon maître divin !

Pour toi qui dans les bois fais, comme l’eau des cieux, Tomber de feuille enfeuille un vers mystérieux.

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Les satyres dansants qu’imite Alphésibée ;

saltantis Satyros imitabitur Alphesiboeus 58 .

Vous éclairant votre âme aux antiques clartés, Lisez mon doux Virgile, ô Jule, etméditez !

Dorait le jour naissant du Christ mystérieux. Dans Sagesse, Hugo évoque uneagreste retraite, Où [sa] bible sourit dans l’ombre à [son] Virgile.

Peut-être que déjà ce pauvre enfant fragile Rêve, comme rêvait l’enfant que futVirgile

Voltiger, nom ailé, sur les bouches des hommes,

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Mais, pour que rien n’y manque, en cette route étroite Vous nous montreztoujours debout à votre droite Le génie au front calme, aux yeux pleins de rayons,Le Virgile éclatant qui dit : Continuons !

Virgile est une moitié de l’art, Horace est l’autre. C’est une loi digne de méditationet d’étude que celle qui place si constamment auprès des poètes divins lespoètes humains, à côté de Virgile, Horace, […].

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Horace et les festins, Virgile et les forêts.

Toujours l’hymne d’Horace au sein des ris est né ; Jamais il n’a versé de larmesimmortelles : La poussière des cascatelles Seule a mouillé son luth, de myrtescouronné.

Pictoribus atque poetis quidlibet audendi semper fuit aequa potestas 72 .

Il est donc tout simple, quel que soit le tumulte de la place publique, que l’artpersiste, que l’art s’entête, que l’art se reste fidèle à lui-même, tenax propositi.

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Expende Hannibalem : quot libras in duce summo Inuenies 82 ?

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Ceux que le bras fait rois, ceux que l’esprit fait dieux !

Avoir été plus grand qu’Annibal, qu’Attila, Aussi grand que le monde !... et quetout tienne là ! Ah ! briguez donc l’empire, et voyez la poussière Que fait unempereur !

Vnus Pellaeo iuueni non sufficit orbis (...) Sarcophago contentus erit 86 .

Quelques lettres à faire épeler les enfants !

I demens et saeuas curre per Alpes, ut pueris placeas et declamatio fias 87 .

Le pèlerin pensif, contemplant en extase Ce débris surhumain, Serait venu peser,à genoux sur la pierre, Ce qu’un Napoléon peut laisser de poussière Dans lecreux de la main !

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Si natura negat, facit indignatio versum 95 .

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rura mihi et rigui placeant in uallibus amnes, flumina amem siluasque inglorius.[...] [...]. O qui me gelidis in uallibus Haemi sistat et ingenti ramorum protegatumbra 98 !

L’Hémus où Virgile erra.

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112

114

Le beau lac brille au fond du vallon qui le mure 111 .

Fortunate senex, hic inter flumina nota et fontis sacros frigus captabis opacum 112

.

Hic gelidi fontes, hic mollia prata, Lycori 114 .

Toute cette herbe tendre et fraîche,

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Avait brodé de fleurs un immense gazon.

Mai, couché dans la mousse au fond des grottes vertes.

Muscosi fontes, et somno mollior herba 121 .

La mousse des antres frais.

Le vieux antre attendri pleure comme un visage.

[...] je lui montrais Le pré charmant, couleur de songe, Où le vers rit sous l’antrefrais.

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127

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La forêt sombre et fraîche et l’épaisse ramée.

Tityre, tu patulae recubans sub tegmine fagi 127 .

Oh ! comme il était beau, le vieillard, sous les arbres !

mugitusque boum mollesque sub arbore somni 128 .

Mugissement des bœufs, doux sommeil sous les arbres ;

Les troupeaux, les sommeils sous les arbres, les fleurs.

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et iam summa procul uillarum culmina fumant 134 ; Le vent souffle à travers lesarbres, sur les toits Du hameau noir cachant ses chaumes dans les bois ; Et l’onvoit tressaillir, épars dans les ramées, Le vague arrachement des tremblantesfumées.

Aspice, aratra iugo referunt suspensa iuuenci, et sol crescentis decedensduplicat umbras 136 .

De l’haleine haletante Du bœuf qui rentre le soir.

Huc ipsi potum uenient per prata iuuenci ;

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Posthabui tamen illorum mea seria ludo 137 .

Laissons et même envoyons paître Les bœufs, les chèvres, les brebis.

[...] extrema per illos iustitia excedens terris uestigia fecit 140 .

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Ipse dies agitat festos fususque per herbam, ignis ubi in medio et socii crateracoronant te, libans, Lenaee, uocat 142 [...].

On est gai, content, berger, roi, Et, sans savoir comment, superbe, Et tendre,sans savoir pourquoi.

Pour les dryades, les marquises, Et pour les faunes, les voyous !

Dieu cache un homme sous les chênes.

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Illum non populi fasces, non purpura regum flexit et infidos agitans discordiafratres aut coniurato descendens Dacus ab Histro : non res Romanae perituraqueregna ; neque ille aut doluit miserans inopem aut inuidit habenti. Quos ramifructus, quos ipsa uolentia rura sponte tulere sua, carpsit nec ferrea iurainsanumque forum aut populi tabularia uidit 145 .

Les bois sont innocents. Il est bon de voir poindre L’aube des paysans. Paris,morne et farouche, Pousse des hurlements Et se tord sous la douche Des noirsévénements. [...]. Viens loin des catastrophes !

Qu’ailleurs la bassesse soit grande, Que l’homme soit vil et bourbeux, J’ensouris, pourvu que j’entende Une clochette au cou des bœufs.

Les champs ne valent point la ville.

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Au Dieu des grands capitaines, Le Dieu des petits oiseaux !

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158

Aimez-vous ! c’est le mois où les fraises sont mûres.

Qui legitis flores et humi nascentia fraga, frigidus, o pueri, fugite hinc, latetanguis in herba 155 .

Ille malum uirus serpentibus addidit atris praedarique lupos iussit 158 [...].

Protinus inrupit uenae peioris in aeuum omne nefas ; fugere pudor uerumquefidesque, in quorum subiere locum fraudesque dolique insidiaeque et uis et amorsceleratus habendi 162 .

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162

163

[...] prodit bellum, quod pugnat utroque sanguineaque manu crepitantia concutitarma 163 ;

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Le premier s’appelait Orphée ; Et le dernier André Chénier.

— Que fais-tu là ? me dit Virgile. Et je répondis, tout couvert De l’écume dumonstre agile : — Maître, je mets Pégase au vert.

Avait l’éblouissement De ces fuyantes épaules Dont Virgile fut l’amant.

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171

Mille meae Siculis errant in montibus agnae 171 .

L’antique poésie à l’antique nature Parlait.

Les cimes des forêts gravement remuées, Les antres, les rochers, les lys, lesflots marins Dialoguaient avec Orphée aux yeux sereins.

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Et les sinistres fronts des grands chênes s’émurent.

Hinc tibi, quae semper, uicino ab limite saepes Hyblaeis apibus florem depastasalicti saepe leui somnum suadebit inire susurro ; hinc alta sub rupe canetfrondator ad auras ; nec tamen interea raucae, tua cura, palumbes, nec gemereaeria cessabit turtur ab ulmo 178 .

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Fait frissonner les vastes chênes ;

Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours.

Auia tum resonant auibus uirgulta canoris 184 .

Le chant d’un nid sous un buisson ;

Les herbes et les branchages, Pleins de soupirs et d’abois, Font de charmantsrabâchages Dans la profondeur des bois.

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Maenalus argutumque nemus pinosque loquentis semper habet 188 [...] ;

Qu’en ton livre comme au bocage On entende un hymne.

Ipsi laetitia uoces ad sidera iactant intonsi montes ; ipsae iam carmina rupes,ipsa sonant arbusta 189 [...].

Le moineau, le buisson, l’eau vive dans le pré, La forêt, basse énorme, et l’aile etla corolle.

Dans le ciel étoilé du zénith au nadir.

Un refrain joyeux sort de la nature entière.

C’est la tête inondée Des pleurs de la forêt, Que souvent le spondée À Virgileapparaît. C’est des sources, des îles, Du hêtre et du glaïeul Que sort ce tasd’idylles Dont Tityre est l’aïeul.

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Partout l’églogue est écrite.

La haie en fleur, le lierre et la source sonore, Les monts, les champs, les lacs etles chênes mouvants, Répètent un quatrain fait par les quatre vents.

speluncae, uiuique lacus, et frigida Tempe mugitusque boum mollesque subarbore somni 193 .

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[…] Ipsae te, Tityre, pinus ipsi te fontes, ipsa haec arbusta uocabant 195 .

Quis caneret Nymphas ? quis humum florentibus herbis spargeret, aut uiridifontis induceret umbra 196 ?

Lis. Il n’est rien dans tout ce que peut sonder l’homme Qui bien questionné parl’âme, ne se nomme.

formosam resonare doces Amaryllida siluas 197 .

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Pourvu que la luzerne pousse Dans ton idylle, et que Vénus Y trouve uneépaisseur de mousse Suffisante pour ses pieds nus.

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Nam neque me tantum uenientis sibilus Austri nec percussa iuuant fluctu tamlitora, nec quae saxosas inter decurrunt flumina uallis 208 .

Était comme un oiseau des autres reconnus.

Et zephyri, caua per calamorum, sibila primum agrestis docuere cauas inflarecicutas 211 .

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En un jour de printemps rachète Le mal qu’ont fait six mois d’hiver ;

Sous les branches d’un châtaigner,

Les plus belles choses du rêve Sont celles qu’admet l’antre frais, Et queconfusément achève Le balancement des forêts.

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218

219

223

Tout avait le frisson, le pin, le cèdre et l’orme.

Le poëte, assis sous l’yeuse ;

Forte sub arguta consederat ilice Daphnis 218 .

hic uiridis tenera praetexit harundine ripas Mincius 219 [...].

L’abeille aux offices m’appelle En bourdonnant dans les sureaux ;

Je suis le familier de l’orchestre divin.

ille colit terras, illi mea carmina curae 223 .

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Est-ce à l’esprit de Virgile ? Est-ce aux monts ? est-ce au flot vert ? Est-ce àl’immense évangile Que Jésus-Christ tient ouvert ?

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L’antique insouciance avec ses douces lois, Paix, liberté, gaîté, bon sens, estmon breuvage ; J’en grise Érasme et Sterne, et même mon sauvage Diderot ; etj’en fais couler quelques filets De l’amphore d’Horace au broc de Rabelais.

« Dimanche en retenue et cinq cents vers d’Horace ! » […] « Monsieur… — Pas deraisons ! Vingt fois l’ode à Plancus et l’épître aux Pisons ! »

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Grimauds hideux qui n’ont, tant leur tête est vidée, Jamais eu de maîtresse etjamais eu d’idée !

cur neque militaris inter aequalis equitet 231 […].

Mal peignés, mal vêtus, qui mâchent, lourds pédants, Comme un singe une fleur,ton nom entre leurs dents.

Une soutane aux dieux de l’Olympe irrités.

Il y a deux façons de comprendre le goût : comme Horace, ou comme Boileau. Jele comprends comme Horace.

À qui donc croyez-vous persuader, ô cuistres, Que le beau, que le vrai vous ontpris pour ministres, Et qu’Horace va dire : Hic lucidus ordo, Parce que vous tirezdes crétins au cordeau233 !

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Vos exemplaria Graeca nocturna uersate manu, uersate diurna 235 .

J’ai remué, selon le conseil de Flaccus, Les exemplaires grecs d’une nocturnepatte236.

Pardieu ! depuis trente ans je feuillette et tourmente D’une nocturne main lesexemplaires grecs.

Le satrape, le roi, c’est un homme amoureux !

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242

244

[…] nec dulcis amores sperne, puer, neque tu choreas, donec uirenti canitiesabest morosa 242 . […]

N’être point bête, tout goûter.

Les doux chuchotements à l’angle obscur du bois ;

Horace n’était pas un loup.

Atqui non ego te, tigris ut aspera Gaetulusue leo, frangere persequor 244 .

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Quorsum pertinuit stipare Platona Menandro, Eupolin, Archilochum, comiteseducere tantos 248 ?

Je lisais Platon. — J’ouvris La porte de ma retraite, Et j’aperçus Lycoris,C’est-à-dire Turlurette.

Son front éclipsa Platon.

[…] cur tibi iunior laesa praeniteat fide 250 .

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257

[…] l’ode qui s’enfonce en deux profonds chemins, Dans l’azur près d’Horace etdans l’ombre avec Dante.

Les Chansons des rues et des bois, c’est l’Ode à Sestius regardée à travers unmicroscope […]. Chacune des strophes de la petite ode d’Horace a fourni,dirait-on, le type d’une des parties du livre de M. Hugo. Nous avons vu dans lesdeux premières parties le Soluitur acris hiems grata uice 254 ; nous venons devoir dans les trois parties suivantes le Jam Cytherea choros ducit Venus 255 ,nous allons voir dans les deux dernières le Nunc et in umbrosis Fauno decet 256 ,et enfin la sévère et grande pensée : Pallida mors aequo pulsat pede 257 .

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George Sand a la Gargilesse Comme Horace avait l’Anio.

Les fleurs sont à Sèvre aussi fraîches Que sur l’Hybla […]. Si Babet a la gorgeronde, Babet égale Pholoé.

Pour rencontrer parfois Horace Et toujours éviter Berquin.

Saccage tout ; jonche le Pinde De césures d’alexandrins.

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267

Plante là toute rhétorique, Mais au vieux bon sens fais écho ; Monte en croupesur la bourrique, Si l’ânier s’appelle Sancho.

L’ivresse mit dans sa tête Ce bon sens qu’il nous versa. Quelquefois Silène prêteSon âne à Sancho Pança.

Si dicentis erunt fortunis absona dicta, Romani tollent equites peditesquecachinnum 267 .

Prendre à la prose un peu de son air familier,

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Toutes les révoltes contre la pédanterie sont là : prosodie disloquée, césuredédaignée, mots coupés en deux ; mais dans cette licence que de science ! Telhémistiche est une joie, et l’on se récrie. Le contact de ce vers fin et fort est touteéducation pour la pensée ; c’est une volupté de manier ces alexandrins avec lesdoigts de lumière de l’esprit ; on devient délicat à toucher ce divin style ; et leplus barbare en sort civilisé.

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— Horace ! ô bon garçon ! Qui vivais dans le calme et suivant la raison, Et quit’allais poser, dans ta sagesse franche, Sur tout, comme l’oiseau se pose sur labranche, Sans peser, sans rester, ne demandant aux dieux Que le temps dechanter ton chant libre et joyeux !

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Vile potabis modicis Sabinum cantharis, Graeca quod ego ipse testa conditumleui 280 […].

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Ou bien tu t’accoudais à table, buvant sec Ton vin que tu mettais toi-même en unpot grec.

Tu songeais ; tu faisais des odes à Barine, À Mécène, à Virgile, à ton champ deTibur.

Virgile aimait Horace, Horace aimait Virgile Au point qu’en cette Rome où l’œil vales chercher, On ne distinguait plus, en voyant se toucher Leurs têtes dans lagloire intime et familière, D’où venait le laurier et d’où venait le lierre.

et serues animae dimidium meae 284 .

Natis in usum laetitiae scyphis pugnare Thracum est ; tollite barbarum morem

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uerecundumque Bacchum sanguineis prohibete rixis Vino et lucernis Medusacinaces immane quantum discrepat 286 […].

Que ce travail, haï des mères, soit maudit !

Multos castra iuuant et lituo tubae permixtus sonitus bellaque matribus detestata289 .

Ridet hoc, inquam, Venus ipsa, rident simplices Nymphae, ferus et Cupido 291 .

Tu dis en baissant la voix : — Pour la première fois, j’aime ! — L’amour, cemoqueur suprême, Rit, et compte sur ses doigts.

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Ingratam Veneri pone superbiam, ne currente retro funis eat rota 295 .

Tu deviendras laide toi-même Si tu n’as pas plus de raison. L’oiseau chante qu’ilfaut qu’on aime Et ne sait pas d’autre chanson.

Quand… au milieu de la nuit, Surpris par un mari chez une belle, Horace S’enfuit,en laissant choir ses grègues sur sa trace, […] Il ne se doute pas qu’il touche enbadinant Au problème insondé de l’homme et de la femme ; Qu’il est des droitsprofonds que l’avenir réclame Que tout marche, et qu’un jour l’inquiet genrehumain, De l’amour mieux compris faisant sortir l’hymen, Osera secouer la vieillechaîne noire Du cœur, libre d’aimer comme l’esprit de croire.

Tu courtisais ta belle esclave quelquefois, Myrtale aux blonds cheveux, qui

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s’irrite et se cabre Comme la mer creusant les golfes de Calabre.

grata detinuit compede Myrtale libertina, fretis acrior Hadriae curuantis Calabrossinus 299 .

Horace est pauvre avec Lydie ;

Margot, c’est Glycère en cornettes.

L’amour est la fleur des prairies. Ô Virgile, on peut être Églé Sans traîner dans lesTuileries Des flots de velours épinglé.

Un éden peut être un taudis.

Femmes, ni Chénier, ni Properce N’ajoutent la condition D’une alcôve tendue enperse À vos yeux, d’où sort le rayon.

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Iustum et tenacem propositi uirum non ciuium ardor praua iubentium, non uoltusinstantis tyranni mente quatit solida neque Auster, dux inquieti turbidus Hadriae,nec fulminantis magna manus Iouis 304

Celui dont Jupiter n’est que le domestique, […] Le sage, le vainqueur, et le juste,et l’heureux, Le satrape, le roi, c’est un homme amoureux !

Ô Dieu ! ce que je veux est juste Et je le veux d’un ferme esprit. Ni juin formidableet farouche, Ni les cris, ni le rire amer, Ni Changarnier au regard louche, Ni le ventsoufflant sur la mer, Ni la haine où je suis en butte, Rien ne me fera chanceler. Sile monde croulait, sa chute M’écraserait sans m’ébranler.

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Dans le grand sourire idéal.

Un hoquet à Silène échappe Parmi les roses de Pœstum313.

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[…] o Hymenaee Hymen, O Hymen, Hymenaee.

Dux bonae Veneris, boni Coniugator amoris 316 .

Sic uisum Veneri, cui placet imparis formas atque animos sub iuga aenea saeuomittere cum ioco 317 .

Le capricieux des ténèbres, Cupidon, compose, ô destin ! De toutes ces chosesfunèbres Son éclat de rire enfantin.

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Felix agrestum quondam pacata iuuentus, diuitiae quorum messis et arbor erant320 !

Paix et sourire à ces temps calmes !

His tum blanditiis furtiua per antra puellae oscula siluicolis empta dedere uiris 321

. Dans ce passé crépusculaire, Les femmes se laissaient charmer Par les goussesd’ail et l’eau claire Dont se composait l’Art d’Aimer.

Hinnulei pellis stratos operibat amantes, altaque natiuo creuerat herba toro 322 .

nec fuerat nudas poena uidere deas 323 ; Les nourrices montraient leurs seins.

L’homme ancien ne comprend les femmes Qu’avec des cruches sur le front.

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À peine en l’idylle décente Entend-on le bruit d’un baiser. La prairie est uneinnocente Qu’il ne faut pas scandaliser.

L’antique muse tiburtine Baisait les fleurs, le jasmin pur, Le lys, et n’était libertineQu’avec les rayons dans l’azur.

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Horace est un composé de raison qui peut être divine et de sensualité qui peutêtre bestiale ; ce composé, espèce de mixte fort humain d’ailleurs, discute dansl’épître, rit dans la satire, chante dans l’ode, se condense dans ce vers, y produiton ne sait quelle lumière et s’y transfigure en sagesse. […] Cette sagesse, qui,avant d’être celle d’Horace, était celle de Salomon, devient bonne dans cettepoésie, tant cette poésie est saine. Dans cette poésie, il y a du parfum, du baiser,du rayon.

Faite de matière et d’éther, Où Dieu met le plus de son verbe Et l’homme le plusde sa chair.

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Du ciel sombre, où rit Épicure Et dont Horace est le doreur.

Illum adeo placuisse apibus mirabere morem, quod nec concubitu indulgent neccorpora segnes in Venerem soluont aut fetus nixibus edunt ; uerum ipsae e foliis

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331

334

natos et suauibus herbis ore legunt […], tantus amor florum et generandi gloriamellis 331 !

His quidam signis atque haec exempla secuti esse apibus partem diuinae mentiset haustus aetherios dixere 334 […].

La nuit, les astres bruire, Et les abeilles, le jour.

Dressez procès-verbal contre les pâquerettes Qui laissent les bourdons froisserleurs collerettes.

Elle sourit, et, joyeuse, Parle à son nouvel amant Avec le chuchotement D’uneabeille dans l’yeuse.

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Trop grand, même aux êtres ailés.

La graine aux pistils étoilés, Et l’étamine, âme inconnue, Qui de la plante monteau ciel, Le vent errant de nue en nue, L’abeille errant de miel en miel.

Je composais cette jeune âme Comme l’abeille fait son miel.

C’était l’enfant de mon aurore ;

Plus de vierges au seuil des antres éblouies ; Plus d’abeilles buvant la rosée et lethym.

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345

Ils songeaient ; ces deux cœurs, que le mystère écoute, Sur la création au sourireinnocent Penchés, et s’y versant dans l’ombre goutte à goutte, Disaient à chaquefleur quelque chose en passant.

Elle les lui nommait comme eût fait une abeille.

Le poëte, assis sous l’yeuse, Dans les fleurs, comme en un sérail.

J’ai pour joie et pour merveille De voir, dans ton pré d’Honfleur, Trembler aupoids d’une abeille Un brin de lavande en fleur 345 .

Ô strophe du poëte, autrefois, dans les fleurs, Jetant mille baisers à leurs millecouleurs, Tu jouais, et d’avril tu pillais la corbeille ; Papillon pour la rose et pourla ruche abeille, Tu semais de l’amour et tu faisais du miel

L’abeille est ivre de rosée ; Mai rit dans la fleur attablée. […] Ne crois pas que tute dégrades Dans la lavande et dans le thym.

Prends l’abeille pour sœur jumelle ; Aie, ô rôdeur du frais vallon, Une alvéole àmiel, comme elle, Et, comme elle, un brave aiguillon.

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350

Lutte. Aiguillon contre aiguillon ! La haine attaque, guette, veille ; Elle est lesinistre frelon, Mais n’es-tu pas la grande abeille !

Malo me Galatea petit, lasciua puella, et fugit ad salices et se cupit ante uideri 350 .

Les jeunes filles vont et viennent sous les saules ;

Restaurons-la : suivons Galatée au pied leste.

Toutes deux montrent leurs épaules, Pour dire oui prononcent non, Et Galatée est

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354

sous les saules Comme sous l’éventail Ninon.

Une pomme rouler et fuir, ne saura pas Si dans votre épaisseur sacrée elle estjetée, Forêts, pour Adamante ou bien par Galatée.

O quotiens et quae nobis Galatea locuta est ! partem aliquam, uenti, diuomreferatis ad auris 354 !

Le grand obscur se dérobe mais veut être poursuivi. L’énigme, cette Galatéeformidable, fuit sous les prodigieux branchages de la vie universelle, mais ellevous regarde et désire d’être vue.

Felix qui potuit rerum cognoscere causas !

Le vieux Dante, à qui les âmes Montraient leur sombre miroir, Voyait s’évader lesfemmes Entre les branches le soir. André Chénier sous les saules Avaitl’éblouissement De ces fuyantes épaules Dont Virgile fut l’amant.

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Près d’un vieux pont, dans les saulées.

J’aime mieux rêver dans les saules Que de lire les mandements De Monsieur leprimat des Gaules Contre les poulardes du Mans.

Les vagues robes brillantées, Les seins blancs et les jeunes voix Des Phyllis etdes Galatées Conseillent le rire et les bois.

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La pomme d’Éve aux mains de Galatée atteint Virgile […].

Faites. Ève a raison de se dresser vers l’arbre.

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Un excès de fréquentation de la mythologie en a fait la surface banale ; toutefois,pour peu que l’on creuse, le grand sens énigmatique se révèle. […] Lamythologie, insensée et délirante en apparence, est un récipient de réalité.

Silène était dans l’antre et ronflait plein de vin ;

[...] in antro Silenum pueri somno uidere iacentem, inflatum hesterno uenas, utsemper, Iaccho 367 .

Elles mêlaient Virgile assis au Janicule, [...] Les troupeaux, les sommeils sous lesarbres, les fleurs, Les bois, Amaryllis, Mnasyle et Phyllodoce, À leur mystérieuxet sombre sacerdoce.

Où Venus Astarté, fille de l’onde amère Marchait et respirait dans un peuple dedieux.

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Pline oubliant toute chose Pour les nymphes de Milet Épiait leurs jambes rosesQuand leur robe s’envolait.

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375

Allons où Pan nous conduira. Ressuscitons la bacchanale, Cette aïeule del’opéra.

Mecum una in siluis imitabere Pana canendo. Pan primus calamos ceraconiungere pluris instituit 371 [...].

Tu devras boire à coupe pleine, Et de ce soin Pan a chargé La Jeanneton de LaFontaine Qu’Horace appelait Lalagé.

Quid memorandum aeque Baccheia dona tulerunt ? Bacchus et ad culpamcausas dedit ; ille furentis Centauros leto domuit, Rhoetumque Pholumque etmagno Hylaeum Lapithis cratere minantem 374 .

inter sacra deum nocturnique orgia Bacchi 375 .

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378

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Fortunatus et ille deos qui nouit agrestis, Panaque Siluanumque senemNymphasque sorores 378 !

saltantis Satyros imitabitur Alphesiboeus 380 .

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Ô feuillage, tu m’attires ; Un dieu t’habite ; et je crois Que la danse des satyresTourne encore au fond des bois.

Dès que son œil chercha le regard des Satyres.

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Silène, au dire d’Épicure, était un sage tellement pensif qu’il semblait éperdu. Ils’abrutissait d’infini. Il méditait si avant dans les choses qu’il allait hors de la vieet qu’on l’eût dit pris de vin. Ce vin était la rêverie terrible.

Sous les treilles de la plaine, Dans l’antre où verdit l’osier, Virgile enivre Silène, EtRabelais Grandgousier. Ô Virgile, verse à boire ! Verse à boire, ô Rabelais ! Laforêt est une gloire ; La caverne est un palais !

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388

Il était beau de l’entendre. On voit, quand cet homme rit, Chacun des convivestendre Comme un verre son esprit.

Horace voit danser les faunes à l’œil vert ;

[...] me gelidum nemus Nympharumque leues cum Satyris chori secernunt populo388 [...].

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393

394

397

La nuit, lorsque Phœbé devient la sombre Hécate, Les halliers s’emplissaientpour toi de visions ; Tu voyais des lueurs, des formes, des rayons, Cerbère sefrotter, la queue entre les jambes, À Bacchus, dieu des vins et père des ïambes ;Silène digérer dans sa grotte, pensif ; Et se glisser dans l’ombre, et s’enivrer,lascif, Aux blanches nudités des nymphes peu vêtues, Le faune aux pieds dechèvre, aux oreilles pointues !

Te uidit insons Cerberus aureo cornu decorum leniter atterens caudam 393 [...].

Bacchum in remotis carmina rupibus uidi docentem, credite posteri, Nymphasquediscentis et auris capripedum Satyrorum acutas 394 .

Gratia cum Nymphis geminisque sororibus audet ducere nuda choros 397 .

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Ils ont cette raison qui te semble démence.

Qui verse aux nations la sagesse de Job Et la raison d’Horace à travers sadémence.

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Le chaudron renversé des noires Canidies.

Traînant sa chevelure éparse derrière elle, Comme une Canidie affreuse quis’enfuit.

Danser les nymphes aux seins nus.

On voyait, je vous le déclare ; ce d’autant plus qu’assiste à la scène Sous unpampre un vieux faune hilare.

Falstaff montre du doigt le ventre de Silène.

Prétends-tu que Silène, ivre et fétide, cesse De montrer son gros ventre et Mongissa bassesse ?

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[…] la bouche du mascaron Thalie s’ouvre jusqu’aux oreilles et vomit les satyresdansants, les sauvages dansants, les cyclopes dansants, les procureursdansants, les importuns dansants, les Espagnols chantants, les Turcs bâtonnant,[…].

Les satyres dansants, les nymphes chasseresses.

Pan contemple effaré la nudité des gorges.

On est ici conduit par l’âme, Mais par le faune on est guetté ;

Donc la matière pend à l’idéal, et tire Le sommet vers le bas, l’ange vers le satyre.

Rien n’est bas quand l’âme est en haut.

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[...] primus se sustulit aether ignifer, et multos secum leuis abstulit ignis 415 .

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Tout ce que l’infini peut avoir de lumière Éclatait pêle-mêle à la fois dans les airs ;Le vent jouait avec cette gerbe d’éclairs 416 .

Sic igitur tum se leuis ac diffusilis aether [...], omnia sic auido complexu ceterasaepsit 417 .

Des avalanches d’or s’écroulaient dans l’azur ; Le jour en flamme, au fond de laterre ravie, Embrasait les lointains splendides de la vie.

omnibus ille idem Pater est, unde alma liquentis umoris guttas Mater cum terrarecepit 418 ,

Tum pater omnipotens fecundis imbribus Aether coniugis in gremium laetaedescendit et omnis magnus alit magno commixtus corpore fetus 419 .

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laxant arua sinus ; superat tener omnibus umor 422 ;

Une sorte de vie excessive gonflait La mamelle du monde au mystérieux lait.

florida fulserunt uiridanti prata colore, arboribusque datumst uariis exinde perauras crescendi magnum inmissis certamen habenis 423 .

On sentait sourdre, et vivre, et végéter déjà Tous les arbres futurs, pins, érables,yeuses, [...] Dans des verdissements de feuilles monstrueuses ; Tout semblaitpresque hors de la mesure éclore ;

Multaque tum tellus etiam portenta creare conatast mira facie membrisque coorta424 ;

Modelait vaguement des aspects merveilleux.

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Cetera de genere hoc monstra ac portenta creabat, nequiquam, quoniam naturaabsterruit auctum, nec potuere cupitum aetatis tangere florem 425 .

Que le temps, moissonneur pensif, plus tard changea.

Qui du verbe éternel avait gardé l’accent.

uere tument terrae et genitalia semina poscunt 428 .

Auia tum resonant auibus uirgulta canoris 429 ;

Les oiseaux gazouillaient un hymne si charmant.

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431

433

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inque nouos soles audent se germina tuto credere 431 [...] ;

Et les rayons tombaient, caressants et charmants Sur un frais vallon vert [...].

Où les ours et les daims confondaient leurs haleines,

Nec lupus insidias pecori, nec retia ceruis ulla dolum meditantur 433 [...].

Ille malum uirus serpentibus addidit atris praedarique lupos iussit 435 [...].

Le mal n’avait encore rien mis de son mystère Dans le serpent, dans l’aigle altier,dans la panthère.

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Ouvrant ses flancs, ses seins, ses yeux, ses cœurs épars, Dans ses poresprofonds reçoit de toutes parts La pénétration de la sève sacrée.

Tout est doux, calme, heureux. Dieu regarde.

Tout regorge de sève, et de vie, et de bruit.

Un refrain joyeux sort de la nature entière ; Chanson qui doucement monte etdevient prière. [...] L’hosanna des forêts, des fleuves et des plaines, S’élèvegravement vers Dieu, père du jour.

[...] deum namque ire per omnis terrasque tractusque maris caelumqueprofundum ; hinc pecudes, armenta, uiros, genus omne ferarum, quemque sibitenuis nascentem arcessere uitas 439 .

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439

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443

Dieu, le père qui mit les fêtes Dans les éthers, dans les sillons, […] Et qui veutqu’une âme accompagne Les êtres de son flanc sorti.

Croissez, plantes, tiges sans nombre ! Du verbe vous êtes les mots. […] Croissez,et sentez-vous mêlées À l’inexprimable grandeur !

Et Venus in siluis iungebat corpora amantum 441 .

Avez-vous vu Vénus à travers la forêt ? […] Vous qui passez dans l’ombreêtes-vous des amants ?

conciliabat enim uel mutua quamque cupido, uel uiolenta uiri uis atque inpensalibido 443 ;

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445

448

Tout veut que tout vive et revive.

Omne adeo genus in terris hominumque ferarumque et genus aequoreum,pecudes pictaeque uolucres in furias ignemque ruont : amor omnibus idem 445 .

Premier mai ! l’amour gai, triste, brûlant, jaloux, Fait soupirer les bois, les nids,les fleurs, les loups.

La vaste genèse est tournée Vers son but : renaître à jamais,

et quae consuerint gigni gignentur eadem 448 .

Tout cherche tout, sans but, sans trêve, sans repos. […] C’est ainsi que tout vit ettout meurt, haletant.

Vénus étreint la vie et rien ne lui résiste.

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450

453

Toutes les passions et tous les appétits S’accouplent, évohé ! rugissent,balbutient, Et, sous l’œil du destin calme et froid, associent Le râle et le baiser, lamorsure et le chant, La cruauté joyeuse et le bonheur méchant, Et toutes lesfureurs que la démence invente.

[…] leaena saeuior errauit campis nec funera uolgo tam multa informes ursistragemque dedere per siluas ; tum saeuos aper, tum pessima tigris 450 .

Torua leaena lupum sequitur, lupus ipse capellam ; florentem cytisum sequiturlasciua capella, te Corydon, O Alexi : trahit sua quemque uoluptas 453 .

Et, s’ouvrant sans relâche aux longs embrassements, Engouffre en ses flancsnoirs tout un monde d’amants.

Pan contemple effaré la nudité des gorges.

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455

Regum timendorum in proprios greges, reges in ipsos imperium est Iouis, clariGiganteo triumpho, cuncta supercilio mouentis 455 ,

[…] sous son sourcil voilé Sa volonté parlait à sa toute puissance.

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461

463

Et les sinistres fronts des grands chênes s’émurent 461 .

Nec tantum Phoebo gaudet Parnasia rupes 463 .

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470

473

Namque mouetur aqua et tantillo momine flutat, quippe uolubilibus paruisquecreata figuris 470 .

Puisqu’on lui met un mont sur elle, elle en sort lave. Fama est Enceladi semustumfulmine corpus urgeri mole hac, ingentemque insuper Aetnam impositam ruptisflammam exspirare caminis, et, fessum quotiens mutet latus, intremere omnemmurmure Trinacriam et caelum subtexere fumo 473 .

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Il ne prononça pas le nom de Prométhée, Mais il avait dans l’œil l’éclair du feuvolé.

Place à Tout ! Je suis Pan ; Jupiter ! à genoux,

L’autre, Lucrèce, c’est cette grande chose obscure, Tout. Jupiter est dansHomère, Jéhovah est dans Job ; dans Lucrèce, Pan apparaît. Telle est lagrandeur de Pan qu’il a sous lui le destin qui est sur Jupiter.

L’angle de mon sourcil touche à l’axe du monde.

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Mon crâne plein d’échos, plein de lueurs, pleins d’yeux, Est l’antre éblouissant dugrand Pan radieux.

Car deux rayons d’en haut composent la clarté, Et l’un est la puissance, et l’autreest la beauté.

Peut-être a-t-il parlé dans les roseaux à Oannès, l’homme-poisson de la Chaldée,qui avait deux têtes, en haut une tête d’homme, en bas une tête d’hydre, et qui,buvant le chaos par sa gueule inférieure, le revomissait sur la terre par sa bouchesupérieure en science terrible. Lucrèce a cette science. Isaïe confine auxarchanges, Lucrèce aux larves.

Lucrèce, pour franchir les âges, Crée un poëme dont l’œil luit, Et donne à cemonstre sonore Toutes les ailes de l’aurore, Toutes les griffes de la nuit.

Ils fourmillent, ouvrant dans notre esprit pensif, Des griffes ou des mains, etquelques uns des ailes.

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488

Des Lucrèce niant tout ce qu’on a rêvé, Qui, du noir infini feuilletant les registres,Ont écrit : Rien, au bas de ses pages sinistres.

terras et solem et caelum, mare, sidera, lunam 488

Lucrèce, esprit qui cherche le fond, est placé entre cette réalité, l’atome, et cetteimpossibilité, le vide ; tour à tour attiré par ces deux précipices, religieux quand ilcontemple l’atome, sceptique quand il aperçoit le vide ; de là ses deux aspectségalement profonds, soit qu’il nie, soit qu’il affirme.

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492

saxa mouere sono testudinis et prece blanda ducere quo uellet 492 […] ;

Chantez ! le marbre entend. La pierre n’est pas sourde, Les tours sentent frémirleur dalle la plus lourde, Le bloc est remué, Le créneau cède au chant qui passepar bouffée, Et le mur tressaillant qui naît devant Orphée, Meurt devant Josué.

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497

C’est que l’atome soit en même temps l’abîme ;

L’engloutissement du géant par l’atome.

Non, tu n’as pas tout, monstre ! et tu ne prends point l’âme.

Sin ita sinceris membris ablata profugit ut nullas partis in corpore liquerit ex se,unde cadauera rancenti iam uiscere uermes expirant 497 […] ?

Le courtisan a eu une idée vile, il l’a confiée au poète, l’aigle avec un ver de terredans le bec n’en vole pas moins au soleil, et de l’idée basse le poète a fait unepage sublime. Ô sainteté involontaire de l’art ! splendeur propre à l’esprit del’homme ! Beauté du Beau !

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501

Nam tibi praeterea quod machiner inueniamque, quod placeat, nihil est : eademsunt omnia semper 501 .

Tu dis : Rien de nouveau ! tu dis avec colère : Toujours la même aurore ! etl’étoile polaire T’ennuie, ô pauvre homme ténébreux.

Mugir les bœufs rêveurs quand rampent dans les plaines Les longues ombres ducouchant.

maioresque cadunt altis de montibus umbrae 502 .

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502

504

505

506

La chair se dit : — Je vais être terre et germer.

omniparens eadem rerum commune sepulcrum 504 .

Cedit item retro, de terra quod fuit ante, in terras 505 […].

Nec sic interemit mors res ut materiai corpora conficiat, sed coetum dissupatollis. Inde aliis aliud coniungit et efficit omnes res ita conuertant formasmutentque colores 506 .

Tous ces atomes las, dont l’homme était le maître, Sont joyeux d’être mis enliberté dans l’être.

Le sang va retourner à la veine infinie, Et couler, ruisseau clair, aux champs où lebœuf roux Mugit le soir avec l’herbe jusqu’aux genoux.

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511

Fais ruisseler ce sang dans tes sources d’eaux vives, Et fais le boire aux bœufsmugissants, tes convives.

Mugitusque boum mollesque sub arbore somni.

Aspice, aratra iugo referunt suspensa iuuenci, et sol crescentis decedensduplicat umbras 511 .

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514

516

Interea dulces pendent circum oscula nati 514 .

descripsit radio totum qui gentibus orbem, tempora quae messor, quae curuusarator haberet 516 .

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520

524

[…] Sic omnia fatis in peius ruere ac retro sublapsa referri 520 .

Finir ce que les dieux n’ont qu’à moitié produit, Labourer, enseigner, civiliser, etfaire Du monde une vivante et radieuse sphère ; Tirer du roc sauvage et deshalliers épais Les éblouissements de l’ordre et de la paix Défricher la forêtmonstrueuse de l’être ; Et faire vivre ceux que le destin fait naître.

Quand nous aurons fini le travail de la vigne.

exuerint siluestrem animum cultuque frequenti in quascumque uoles artis haudtarda sequentur 524 .

Et nous remplacerons les dents qui veulent mordre Par la langue qui sait parler.

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529

Eût été l’aîné roi de la famille sombre.

Felix qui potuit rerum cognoscere causas 529 .

La matière aura beau hurler ; Nous ferons de ses cris jaillir l’hymne de l’ordre.

Le grave laboureur fait ses sillons et règle La page où s’écrira le poëme des blés.

Plaines où les sillons croisent leurs mille raies.

Ni l’importunité des sinistres oiseaux.

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532

Omnia sint paribus numeris dimensa uiarum, non animum modo uti pascatprospectus inanem, sed quia non aliter uiris dabit omnibus aequas terra neque inuacuom poterunt se extendere rami 532 .

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537

539

Est in secessu longo locus ; insula portum efficit obiectu laterum, quibus omnisab alto frangitur inque sinus scindit sese unda reductos. (…) aequora tuta silent537 .

L’onde de son combat sans fin exténuée, S’assoupit, et laissant l’écueil sereposer, Fait de toute la rive un immense baiser.

La terre, à l’océan jetant un regard tendre, Attire à son flanc vert ce sombreapprivoisé.

nunc ruit ad terram scopulosque superiacit unda spumeus extremamque sinuperfundit harenam, nunc rapidus retro atque aestu reuoluta resorbens saxa fugitlitusque uado labente relinquit 539 .

Le flot vient, s’enfuit, s’approche, (…) Puis tombe, et bondit encore ; La vagueimmense et sonore Bat le rocher. L’océan frappe la terre.

(…) pulsataque saxa audimus longe fractasque ad litora uoces 541 ;

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541

544

Qui peut briser Caps et rochers comme verre.

Le flot toujours du rivage Est envieux.

Toute la terre fleurie Ne serait qu’une prairie Et qu’un gazon Sans cette mer deténèbres Qui gonfle ses plis funèbres À l’horizon.

Les bois aux fraîches ramées.

Sauter sur mon dos farouche Et mettre un mors à la bouche De mon cheval ;

Sort, ruisselante cavale, Du gouffre obscur, Et hennissant sur l’eau bleue, Descrins épars de sa queue Fouette l’azur.

Incubuere mari totumque a sedibus imis una Eurusque Notusque ruont creberqueprocellis Africus et uastos uoluont ad litora fluctus 544 .

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Je suis l’onde en sa tanière, Que prennent à la crinière Les quatre vents !

Rien n’arrête et ne dirige Mon formidable quadrige, Que les typhons Traînent, etqui, de la Perse Jusqu’aux Hébrides, disperse Ses bruits profonds.

(…) mon eau vivante, Mes rocs ouverts, Mes colères, mes batailles, Et lesglissements d’écailles Sous mes flots verts.

Crains le sable, crains la lame, Crains le rocher.

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550

insequitur clamorque uirum stridorque rudentum 550 .

Tout se plaint, l’ancre à la proue, La vergue au câble, la roue Au cabestan.

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(Au fait, faquin devait se trouver dans cette phrase.)

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Il m’est impossible de rendre l’idée que voici autrement qu’en latin : Poeta omnisest. omnis est plus et autre chose qu’universel.

omnibus multa. — pauca meae. — omnia Deo.

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l’athéisme. Nihil le scepticisme. Quid ? le manichéisme. Duplex le paganisme.Multiplex le mosaïsme. Unus le christianisme. Triplex ? le rationalisme. Homo cequi n’a pas encore de nom. Dies ce qui n’a pas encore de nom. Deus

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579

À la septième fois les murailles tombèrent 579 .

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585

La Sibylle d’Achlab parle dans sa caverne ; Elle est seule ; un esprit farouche lagouverne, La courbe comme un feu sous un vol de démons Et de sa boucheobscure et de ses noirs poumons Fait sortir le hasard des paroles terribles. AtPhoebi nondum patiens immanis in antro bacchatur uates, magnum si pectorepossit excussisse deum ; tanto magis ille fatigat os rabidum, fera corda domans,fingitque premendo 585 .

Des feuilles, qui plus tard s’iront coller aux Bibles, S’échappent par moments deson antre, et s’en vont En vagues flamboiements dans l’espace sans fond.

Brahmâ, c’est Abraham ; dans Adonis éclate Adonaï ; Jovis jaillit de Jéhovah.

Une pensée emplit le tumulte superbe,

Dieu n’a pas fait un bruit sans y mêler le Verbe.

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Dorait le jour naissant du Christ mystérieux.

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593

594

596

quam multa in siluis autumni frigore primo lapsa cadunt folia 593 […].

spiritus intus alit, totamque infusa per artus mens agitat molem et magno secorpore miscet 594 ,

Dieu ! Dieu ! Dieu ! L’âme unique est dans tout et traverse L’âme individuelle, enchaque être diverse.

L’étincelle de Dieu, l’âme, est dans toute chose 596 .

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601

602

Tout vit. Création couvre métempsychose.

Rien n’existe que lui, le flamboiement profond, Et les âmes, les grains de lumière,les mythes, Les moi mystérieux, atomes sans limites, Qui vont vers le grand moi,leur centre et leur aimant ; Ainsi qu’un vêtement subissant la matière, Traversanttour à tour dans l’étendue entière La formule de chair propre à chaque milieu

Igneus est ollis uigor et caelestis origo seminibus, quantum non noxia corporatardant 601 .

Vers l’éternel foyer volant de flamme en flamme.

[...] deum namque ire per omnis terrasque tractusque maris caelumqueprofundum ; hinc pecudes, armenta, uiros, genus omne ferarum, quemque sibitenuis nascentem arcessere uitas ; scilicet huc reddi deinde ac resoluta referriomnia, nec morti esse locum, sed uiua uolare sideris in numerum atque altosuccedere caelo 602 .

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610

L’action pend à l’âme. Avec tout ce qu’il sème, Chaque être à son insu secompose à lui même Son poids mystérieux.

Est un esprit traînant la forme qu’il s’est faite 610 .

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613

et ni docta comes tenuis sine corpore uitas admoneat uolitare caua sub imagineformae 613 .

Les poursuivent ; les pleurs, sources à jamais taries, Les angoisses et les effrois,Le désespoir, l’ennui, la démence, le crime.

Plus bas encore s’en vont dans l’ombre expiatoire, Des mondes dont la mortmême ignore l’histoire, Où le mal tord ses derniers nœuds, Cieux où toute lueurexpire évanouie.

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615

Tris imbris torti radios, tris nubis aquosae addiderant, rutuli tris ignis et alitisAustri. Fulgores nunc terrificos sonitumque metumque miscebant operiflammisque sequacibus iras 615 .

Flamme accouplée avec le corps son ennemi, Double rayon tordu d’ombre etd’aube ravie.

Si l’homme a sa voix, si la nature a la sienne, les événements ont aussi la leur.L’auteur a toujours pensé que la mission du poète était de fondre dans un mêmegroupe de chants cette triple parole qui renferme un triple enseignement, car lapremière s’adresse plus particulièrement au cœur, la seconde à l’âme, latroisième à l’esprit. Tres radios.

Virgile raconte qu'il entrait plusieurs ingrédients dans les foudres que Vulcainfabriquait pour Jupiter. Le petit foudre ministériel qui a frappé ma pièce, et que lacensure avait forgé pour la police, est fait avec trois mauvaises raisons tordues

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ensemble, mêlées et amalgamées, tres imbris torti radios.

Quand l’orage, l’horreur, la pluie, Que tordent les brises d’hiver, Répandent [...]Toutes les larmes des nuées,

Il tisse, âpre fileur, les brouillards pluvieux.

Dieu, le grand forgeron, avec son marteau noir Qui sonne dans tous nosdésastres, Sur l’enclume d’airain que nous nommons l’azur, Bat l’ombre, la nuit,l’homme en deuil, l’abîme obscur ; Les étincelles sont les astres.

Entre ses doigts distraits, il tord le pâle éclair.

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624

Vulcain, par les Brontès et par les Pyracmons, Leur fait forger la foudre et le venten armures 624 .

L’Etna, fauve atelier du forgeron maudit,

(…) ingentemque insuper Aetnam impositam ruptis flammam exspirare caminis630 ;

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630

633

Flamboya ; le plafond de l’enfer se fendit.

antra Aetnaea tonant ualidique incudibus ictus auditi referunt gemitus 633 […]. Ilfrappait du ciseau, du pilon, du maillet, Et toute la caverne horrible tressaillait.

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642

La traîna toute nue dans la céleste forge Et la fit sur l’enclume écraser parVulcain.

Sur la rouge lueur des forgerons d’Érèbe.

Ainsi qu’on voit l’Etna l’on voyait ce steamer 642 .

La gueule rouge de l’Etna.

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L’océan frappe la terre. Oh ! le forgeron Mystère, Au noir manteau, Que forge-t-ildans la brume, Pour battre une telle enclume D’un tel marteau ? Dès qu’on estdans cette écume, On a comme un bruit d’enclume Dans le tympan J’ai ma vague,Etna sa lave. Etna n’est pas un esclave. Ni moi non plus.

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649

Postquam altum tenuere rates nec iam amplius ullae apparent terrae, caelumundique et undique pontus 649 .

L’horizon que l’onde encombre.

D’où viens-tu ? — Je ne sais. — Où vas-tu ? — Je l’ignore. L’homme ainsi parle àl’homme et l’onde au flot sonore.

Voir les flots pleins de mystère.

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661

662

excutimur cursu et caecis erramus in undis. Ipse diem noctemque negatdiscernere caelo nec meminisse uiae Palinurus in unda 661 ;

L’ombre aveugle le pilote.

Toute vague est une tombe.

praesentemque uiris intentant omnia mortem 662 .

tum mihi caeruleus supra caput astitit imber noctem hiememque ferens etinhorruit unda tenebris 663 .

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663

664

665

Et la nuée accourt soufflant sur l’eau qui fuit Toute l’horreur du gouffre et tout ceque la nuit Contient de haine et de tempête.

L’étendue aux flots noirs déborde, d’horreur pleine ;

Toi qui, seul dans la nuit sombre, As fait ton onde avec l’ombre De l’infini.

L’ombre en heurtant ses flots produit le chaos noir 664 .

Apparent rari nantes in gurgite uasto, arma uirum tabulaeque et Troia gaza perundas 665 .

Les marins qui sont au large Jettent tout ce qui les charge, Canons, ballots.

La mienne disparut dans les flots qui se mêlent.

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668

672

torquet agens circum et rapidus uorat aequore uertex 668 .

Mais le flot gronde et blasphème : — Ce que je veux, c’est vous-mêmes, Ômatelots !

On croit voir dans l’eau qui gronde, Comme un mont roulant dans l’onde,Léviathan.

L’hydre verte au dos tortueux

C’est vers Pluton que tu vogues. Les flots sont les bouledogues Du noir boucher.

On ne sait quelle vie émeut lugubrement L’homme, l’esquif, le mât, l’onde,l’écueil, le havre ; Et la lune répand sa lueur de cadavre 672 .

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Des voix, des danses, des rires Ensevelis.

Les engloutissements de l’abîme sans fond.

L’abîme, autour de nous, lugubre tremblement, S’ouvre et se ferme ; et l’œils’effraie également De ce qui s’engloutit et de ce qui surnage.

Là, sombre et s’engloutit, dans un flot de désastres, L’hydre Univers tordant soncorps écaillé d’astres ; Là, tout flotte et s’en va dans un naufrage obscur ; Dansce gouffre sans bord, sans soupirail, sans mur, De tout ce qui vécut pleut sanscesse la cendre.

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679

Nox ruit et fuscis tellurem amplectitur alis 679 .

Comme si nous sentions se fermer sur nos âmes La main de la géante nuit.

[...] quotiens umentibus umbris nox operit terras, quotiens astra ignea surgunt 680

;

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680

681

685

Eripiunt subito nubes caelumque diemque Teucrorum ex oculis ; ponto noxincubat atra 681 .

Oui, le penseur en vain, dans ses essors funèbres, Heurte son âme d’ombre auplafond des ténèbres.

Rursus perplexum iter omne reuoluens fallacis siluae, simul et uestigia retroobseruata legit dumisque silentibus errat. Audit equos, audit strepitus et signasequentum 685 .

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686

Nous épions des bruits dans ces vides funèbres ; Nous écoutons le souffle,errant dans les ténèbres, Dont frissonne l’obscurité 686 .

Les penseurs, dont la nuit je bats les fronts moroses, Questionnent en vain lasurdité des choses.

Le monde erre au hasard dans la nuit éternelle.

La nuit triste emplissait le ciel comme un géant,

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690

691

692

pandere res alta terra et caligine mersas 690 ;

Ibant obscuri sola sub nocte per umbram 691 .

Sed me iussa deum, quae nunc has ire per umbras, per loca senta situ coguntnoctemque profundam, imperiis egere suis 692 [...].

Par où passe une lueur.

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695

Obstipui, steteruntque comae et uox faucibus haesit 695 .

Ton soleil est lugubre et ta terre est horrible.

Nous sentons frissonnants des souffles sur nos faces.

La chevelure sent le grand frisson des arbres ;

Et le poisson d’argent passe Dans leurs cheveux.

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Il sent la chevelure affreuse des racines Entrer dans son cercueil.

Tout le navire frissonne,

Que noue à sa chevelure L’horrible nuit.

Nous sentons frissonner leurs cheveux dans notre ombre,

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706

Toute la mer est difforme, L’eau s’emplit d’un bruit énorme Et monstrueux.

Nous vivons, debout à l’entrée De la mort, gouffre illimité, Nus, tremblants, lachair pénétrée Du frisson de l’énormité.

L’idée énorme au fond de l’immense idéal.

His ibi me rebus quaedam diuina uoluptas percipit atque horror, quod sic naturasua ui tam manifesta patens ex omni parte retecta est 706 .

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Il lui reste un voyage à faire, il est curieux de la contrée sombre, il prend passagesur le cercueil, et, défaisant lui-même l’amarre, il pousse du pied vers l’ombrecette barque obscure que balance le flot inconnu.

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Mille meae Siculis errant in montibus agnae 713

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713

Ni l’importunité des sinistres oiseaux.

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724

Mai couché dans la mousse au fond des antres verts

C’est sous votre branchage auguste et solitaire, Que je veux abriter mon sépulcreignoré Et que je veux dormir quand je m’endormirai.

Felix qui potuit rerum cognoscere causas, [...]. Fortunatus et ille deos qui nouitagrestis 724 .

Si je n’étais songeur, j’aurais été sylvain.

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733

Il regarde tant la nature Que la nature a disparu 733 .

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735

737

Daphnis ego in siluis hinc usque ad sidera notus 735 ,

Candidus insuetum miratur limen Olympi sub pedibus uidet nubes et sideraDaphnis 737 .

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Je partirai. [...]. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.

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Peut-être a froid dans son tombeau.

Oh ! comme il était beau le vieillard sous les arbres !

Mugitusque boum mollesque sub arbore somni 759 .

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759

761

Et du soir qui tombait des collines prochaines

maioresque cadunt altis de montibus umbrae.

Je sentais, j’entendais l’ombre autour de lui vivre Et chanter dans les bois !

Je saigne et vous saignez. Mêmes douleurs ! même ombre !

Ibant obscuri sola sub nocte per umbram 761

Maioresque cadunt altis de montibus umbrae ; Jusqu’aux lointains coteaux

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rampant et grandissant.

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Imite dans son cœur l’allongement de l’ombre !

Fais ruisseler ce sang dans tes sources d’eaux vives, Et fais-le boire aux bœufsmugissants, tes convives ;

Le sang va retourner à la veine infinie, Et couler, ruisseau clair, aux champs où lebœuf roux Mugit le soir avec l’herbe jusqu’aux genoux.

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775

La chevelure sent le grand frisson des arbres.

Il sent la chevelure affreuse des racines Entrer dans son cercueil.

Un arbre est là, dressant ses branches hérissées ; Forte fuit iuxta tumulus, quocornea summo uirgulta et densis hastilibus horrida myrtus 775 .

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780

et me saeuos equis Oriens adflauit anhelis 780 .

Obstupuit [sic], steteruntque comae, et uox faucibus haesit 784 ,

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784

Papillon pour la rose et pour la ruche abeille, Tu semais de l’amour et tu faisaisdu miel.

Tityre, tu patulae cecini sub tegmine fagi.

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Le vent ride, sous l’yeuse, Le sombre miroir des eaux. — La chanson la plusjoyeuse Est la chanson des oiseaux.

Ils savent ce que le soir calme Pense des morts qui vont partir.

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801

802

803

nunc animis opus, Aenea, nunc pectore firmo.

Tantum effata furens antro se immisit aperto ; ille ducem haud timidis uadentempassibus aequat.

Avançons dans cette ombre et sois mon compagnon 801 ;

Le vent d’en haut sur moi passe, et, ce qu’il m’arrache, Je te le jette [...],

nec mortale sonans, adflata est numine quando iam propiore dei 802 .

Et je vais t’expliquer tout ce que je t’indique,

Dicam equidem nec te suspensum, nate, tenebo 803 .

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810

Une pensée emplit le tumulte superbe.

Principio caelum ac terras camposque liquentis lucentemque globum lunaeTitaniaque astra spiritus intus alit [...]. Inde hominum pecudumque genusuitaeque uolantum et quae marmoreo fert monstra sub aequore pontus 810 ,

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812

Igneus et ollis uigor et caelestis origo seminibus, quantum non noxia corporatardant terrenique hebetant artus moribundaque membra 812 .

Construction d’en bas, qui cherche les ténèbres Plonge au-dessous du monde etdescend dans la nuit.

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815

816

819

Dans ce gouffre, où l’abîme en l’abîme se fond 815 ,

Tum Tartarus ipse bis patet in praeceps tantum tenditque sub umbras quantus adaetherium caeli suspectus Olympum 816 .

L’homme en songeant descend au gouffre universel.

Spelunca alta fuit uastoque immanis hiatu, scrupea 819 [...].

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Igneus est ollis uigor et caelestis origo seminibus, quantum non noxia corporatardant.

La matière leur met la chemise de force ;

L’homme en est la prison, la bête en est le bagne, L’arbre en est le cachot, lapierre en est l’enfer.

Dans votre globe où sont tant de geôles infâmes.

Tout méchant Fait naître en expirant le monstre de sa vie, Qui le saisit. Ce qu’onfit, Crime est notre geôlier, ou, vertu, nous délivre. Toute faute qu’on fait est uncachot qu’on ouvre.

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823

824

825

826

[...] omnis scelerum comprendere formas, omnia poenarum percurrere nominapossim 823 .

À chacun son forfait ! à chacun sa douleur !

Se tordent les forfaits transformés en supplices 824 .

Nous pesons et chacun descend selon son poids.

[...] laeua malorum exercet poenas et ad impia Tartara mittit 825 .

[...] aliae panduntur inanes suspensae ad uentos, aliis sub gurgite uasto infectumeluitur scelus aut exuritur igni 826 .

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829

genua labant, gelidus concreuit frigore sanguis 829 .

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839

840

Has omnis, ubi mille rotam uoluere per annos, Lethaeum ad fluuium deus euocatagmine magno, scilicet immemores supera ut conuexa reuisant rursus, etincipiant in corpora uelle reuerti 839 . ; Dieu, quand une âme éclôt dans l’hommeau bien poussé, Casse en son souvenir le fil de son passé ; [...]. L’homme estl’unique point de la création Où, pour demeurer libre en se faisant meilleure,L’âme doive oublier sa vie antérieure 840 .

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843

donec longa dies perfecto temporis orbe concretam exemit labem purumquerelinquit aetherium sensum atque aurai simplicis ignem 843 .

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853

854

855

Nec lupus insidias pecori, nec retia ceruis ulla dolum meditantur : amat bonusotia Daphnis 853 .

[...] ipsae iam carmina rupes, ipsa sonant arbusta : « Deus, deus ille, Menalca 854

! »

Dieu de son regard fixe attirant les ténèbres

Tous les rugissements se fondent en prières 855 .

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862

Ce don mystérieux de l’absent à la morte.

Manibus date lilia plenis, purpureos spargam flores animamque nepotis hissaltem accumulem donis, et fungar inani munere 862 .

Des fleurs ! oh ! si j’avais des fleurs ! si je pouvais Aller semer des lys sur cesdeux froids chevets ! Si je pouvais couvrir de fleurs mon ange pâle ! Les fleurssont l’or, l’azur, l’émeraude, l’opale !

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863

Va-t’en livre, à l’azur, à travers les ténèbres !

Calmez-vous, forêts, chêne, érable, frêne, yeuse !

De clartés, de lueurs, vaguement enflammées Le gouffre monstrueux, pleind’énormes fumées.

On verra rayonner au front du bœuf qui rêve Le céleste croissant 863 .

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868

869

[…] sed carmina tantum nostra ualent, Lycida, tela inter Martia, quantumChaonias dicunt aquila ueniente columbas 868 .

Omnia fert aetas, animum quoque ; saepe ego longos Cantando puerum meminime condere soles : Nunc oblita mihi tot carmina, uox quoque Moerim Ia fugitipsa : lupi Moerim uidere priores 869 .

O forêts ! bois profonds ! solitudes ! asiles !

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Gallus entraîne au bois Lycoris qui se trouble,

D’emplir de haine un cœur qui déborde d’amour.

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Quand Virgile suspend la chèvre au blanc troëne ; Quand Lucrèce revêt defeuilles l’homme nu ; Quand Ennius compare au satyre cornu Le bouc passant satête à travers la broussaille Qui fait qu’Europe au bain se détourne et tressaille ;Quand Moschus chante Enna ; quand Horace gaîment Suit Canidie, et fait, sur lechaudron fumant Où l’horreur de la lune et des tombeaux s’infiltre, ÉternuerPriape à l’âcre odeur du philtre ; Quand Plaute bat Davus ou raille Amphitryon, Leciel bleu dans un coin brille et jette un rayon Sur la baigneuse émue ou la chèvrequi grimpe.

Mais tout azur s’éclipse où passent les vengeurs.

Juvénal tire et traîne à travers les effrois La stryge au double front que son vers atuée, Qui gronde impératrice et rit prostituée.

Tacite dans la nuit pose son pied de bronze Sur les douze dragons qu’on appellecésars.

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Les genêts sont en fleur, l’agneau paît les prés verts.

Sous un arbre, en causant, ils sont allés s’asseoir.

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888

889

Et la chèvre qui broute au flanc du mont penchant.

L’air rare et brûlant manque aux oiseaux éperdus.

Aret ager ; uitio moriens sitit aeris herba 888 ;

Et dites aux brebis de rugir, ordonnez Aux biches d’emboucher des claironsforcenés ; En même temps, soyez conséquent, qu’on affuble L’ours des monts etle loup des bois d’une chasuble.

Ante leues ergo pascentur in aethere cerui, et freta destituent nudos in litorepiscis 889 .

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893

Qu’est-ce que tout cela fait à l’herbe des plaines, Aux oiseaux, à la fleur, auxnuages, aux fontaines ? Qu’est-ce que tout cela fait aux arbres des bois ? Que lepeuple ait des jougs et que l’homme ait des rois, L’eau coule, le vent passe etmurmure : Qu’importe ?

nec tamen interea raucae, tua cura, palumbes, nec gemere aeria cessabit turturab ulmo 893 .

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898

multa quoque et bello passus, dum conderet urbem inferretque deos Latio, genusunde Latinum Albanique patres atque altae moenia Romae 898 .

Un fleuve, né d’hier, traînait ses pâles eaux, Et découpait une île au pied d’uncoteau sombre, Sans savoir qu’en ces joncs, pleins de souffles sans nombre,Germait, fœtus géant, la plus grande des Tyrs.

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900

904

Hi Fescenninas acies Aequosque Faliscos, hi Soractis habent arces Flauiniaquearua […]. Vna ingens Amiterna cohors priscique Quirites, Ereti manus omnisoliuiferaeque Mutuscae ; qui Nomentum urbem, qui Rosea rura Velini 900 .

Normands, Lorrains, marquis des marches d’Allemagne, Poitevins,Bourguignons, gens du pays Pisan, Bretons, Picards, Flamands, Français,allez-vous-en !

tu regere imperio populos, Romane, memento (hae tibi erunt artes), paciqueimponere morem, parcere subiectis et debellare superbos 904 .

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Mon nom sous le soleil est France Je reviendrai dans la clarté, J’apporterai ladélivrance, J’amènerai la liberté. […] Le Lion qui me suit, c’est Dieu.

Trimalcion foulait les os de Scipion. La gloire avait hanté Rome dans ses grandsjours.

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César foulait aux pieds le Hun, le Goth, l’Ibère.

Si ce passant était roi d’Albe ou de Bretagne.

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Et du vin, de ce vin qu’aimait le grand Pompée.

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ça, dit Roland, je suis neveu du roi de France, Je dois me comporter en francneveu de roi.

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924

Attulit et nobis aliquando optantibus aetas auxilium aduentumque dei. Nammaximus ultor tergemini nece Geryonae spoliisque superbus Alcides aderat 924

[…].

Lutte énorme ! combat de l’Hydre et de Michel !

Et, regardant Roland, se souvenaient d’Hercule.

Et l’on voit le dessous de ses noires semelles.

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Et l’homme étant le monstre, ô lion, tu fus l’homme.

Avec le bruit d’un mur énorme qui s’écroule.

Tu peux bien me trancher cette montagne.

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Crachant les grognements rauques d’un sanglier.

L’infant, monstre de cœur, est monstre de stature.

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935

Toi, les poux dans tes trous, toi, les rois dans tes antres !

Et sa main colossale étreint comme un étau Le cou de Ladislas, qui lâche lecouteau ;

Hic Cacum […] corripit in nodum complexus et angit inhaerens elisos oculos 935

[…].

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Les fils des vieux vautours, nés de l’aigle romaine, Que la louve d’airain auxcirques appela, Qui suivaient Marius et connaissaient Sylla.

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941

943

Avait l’air d’un tribun militaire de Rome,

Qui se dit empereur et qui n’est que roi d’Arles 941 .

Tantae molis erat Romanam condere gentem 943 .

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Homère était jadis le poëte ; la guerre Était la loi ; […] Ce que les dieux pouvaientdonner de mieux à l’homme, C’était un grand linceul libérateur de Rome.

Le groupe grec a été la civilisation, étroite et circonscrite d’abord à la feuille dumûrier, à la Morée ; puis la civilisation, gagnant de proche en proche, s’estélargie, et a été le groupe romain ; elle est aujourd’hui le groupe français,c’est-à-dire l’Europe, avec des commencements en Amérique, en Afrique et enAsie.

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954

Vnus Pellaeo iuueni non sufficit orbis, aestuat infelix angusto limite mundi […] ;cum tamen a figulis munitam intrauerit urbem, sarcophago contentus erit 954 .

Pour le mur qui sera la cloison de sa tombe, Des potiers font sécher de la briqueau soleil.

Vous trouviez l’univers trop petit, et vous n’êtes Qu’une ombre maintenant !

Lui, l’homme qui trouvait la terre trop étroite.

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958

Expende Hannibalem. Quot libras in duce summo inuenies 958 ?

O chutes d’Annibal ! Lendemains d’Attila !

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964

Le jour où, dans les collèges, les professeurs de rhétorique mettront Juvénalau-dessus de Virgile et Tacite au-dessus de Bossuet, c’est que, la veille, le genrehumain aura été délivré […].

Ces poèmes se passent l’un à l’autre le flambeau de la tradition humaine. Quasicursores. C’est ce flambeau, dont la flamme est le vrai, qui fait l’unité de ce livre.

et quasi cursores uitai lampada tradunt 964 .

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Nil erit ulterius quod nostris moribus addat posteritas, eadem facient cupientque

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974

975

976

minores, omne in praecipiti uitium stetit 974 [...].

Aude aliquid breuibus Gyaris et carcere dignum, si uis esse aliquid. Probitaslaudatur et alget. Criminibus debent hortos, praetoria, mensas 975 .

Du pourpoint Probité l’on retourne la manche. Oui, tout cadavre utile exhale uneodeur d’ambre. La vertu devient faute et le bien devient mal.

si fur displiceat Verri, homicida Miloni, Clodius accuset moechos, CatilinaCethegum, in tabulam Sullae si dicant discipuli tres 976 .

La hotte injuriant la borne, Messaline Reprochant à Goton son regard effronté, EtDupin accusant Sauzet de lâcheté !

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980

983

summum crede nefas animam praeferre pudori et propter uitam uiuendi perderecausas 980 .

Acceptent Phalaris par amour pour leur caisse, Et le taureau d’airain à cause duveau d’or.

Le bon, le sûr, le vrai, c’est l’or dans notre caisse.

quandoquidem inter nos sanctissima diuitiarum maiestas, etsi funesta pecuniatemplo nondum habitat, nullas nummorum ereximus aras 983 .

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985

989

Que l’or soit le seul culte, et qu’en ce temps vénal, Coffre-fort étant Dieu, Goussetsoit cardinal.

per Solis radios Tarpeiaque fulmina iurat et Martis frameam et Cirrhaei spiculauatis, per calamos uenatricis pharetramque puellae perque tuum, pater AegaeiNeptune, tridentem 985 .

Cela hurle en grinçant un benedicat vos ;

Ils auraient fait pousser des cris à Juvénal.

Optima siluarum interea pelagique uorabit 989 .

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995

Les goinfres courtisans, les altesses ventrues.

Rome buvait, gaie, ivre et la face rougie ; Et l’odeur du tombeau sortait de cetteorgie.

Messaline en riant se mettait toute nue Et sur le lit public, lascive, se couchait.

Hinc subitae mortes atque intestata senectus 995 ; dans Au lion d’Androclès,Hugo constate tout pareillement que Les fils aux vieux parents faisaient desmorts subites.

disponit crinem laceratis ipsa capillis nuda umero Psecas infelix nudisquemamillis. « Altior hic quare cincinnus ? » Taurea punit continuo flexi crimenfacinusque capilli 996 .

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996

Si l’esclave persane arrangeait mal ses tresses, Lui piquait les seins nus de sonépingle d’or.

Les rhéteurs disputaient aux tyrans les bouffons.

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Juvénal a au-dessus de l’Empire romain l’énorme battement d’ailes du gypaëteau-dessus du nid de reptiles. Il fond sur ce fourmillement et les prend tous l’unaprès l’autre dans son bec terrible […].

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1013

1016

Montani quoque uenter adest abdomine tardus 1013 ;

[…] saeuior illo Pompeius tenui iugulos aperire susurro 1016 ; la cour de Ratbert

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1018

1019

1020

compte un tel spécialiste dans ses rangs : Ugo, qui fit noyer ses sœurs dans leurbaignoire.

Que le marbre aujourd’hui fait blanc sur son tombeau.

Rubrius, offensae ueteris reus atque tacendae 1018 ;

et cum mortifero prudens Veiento Catullo 1019 .

On a débaptisé la honte, elle s’appelle Sibour ; la trahison, Maupas ; l’assassinatSous le nom de Magnan est membre du Sénat.

grande et conspicuum nostro quoque tempore monstrum, caecus adulatordirusque, a ponte satelles dignus Aricinos qui mendicaret ad axes blandaquedeuexae iactaret basia raedae 1020 .

Ce borgne Ordelafo, le bourreau de Forli.

Ce prêtre, c’est la honte à l’état de prodige.

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1021

[…] Ingens omen habes, inquit, magni clarique triumphi 1021 .

Mon Dieu, c’est par sa bouche auguste que tu parles.

Passons vite. L’histoire abrège, elle rédige Royer d’un coup de fouet, Mongisd’un coup de pied.

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1024

grammaticus, rhetor, geometres, pictor, aliptes, augur, schoenabates, medicus,magus, omnia nouit 1024 .

Dansez ! dansez, Berger, d’Hautpoul, Murat, citrouilles !

Montrant ses nudités, cynique, infâme, indigne, Sans mettre à son Baroche unefeuille de vigne !

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1029

Nés du honteux coït de l’intrigue et du sort ;

Une fille, aux baisers du crime habituée, Qui se rhabille après s’être prostituée.

Il s’étale, effroyable, ayant tout un troupeau De Suins et de Fortouls qui vivent sursa peau.

[…] nudum et frusta rogantem nemo cibo, nemo hospitio tectoque iuuabit. Simagna Asturici cecidit domus, horrida mater, pullati proceres, differt uadimoniapraetor 1029 .

Bombance ! allez ! c’est bien ! vivez ! faites ripaille ! La famille du pauvre expiresur la paille, Sans porte ni volet.

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1040

Du pourpoint Probité l’on retourne les manches.

L’agonie était là, hurlant sur chaque marche.

Magna quidem, sacris quae dat praecepta libellis, uictrix fortunae sapientia,ducimus autem hos quoque felices, qui ferre incommoda uitae nec iactare iugumuita didicere magistra 1040 .

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1044

— Ah ! tu mets dans mes vers des bêtes ! Après tout, Pourquoi pas ? puisqueDieu, qui dans l’ombre est debout, En met dans les grands bois et dans les merssacrées.

Si natura negat, facit indignatio uersum 1044 .

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1049

1050

1051

Inpune ergo mihi recitauerit ille togatas, hic elegos 1049 ?

Nota magis nulli domus est sua, quam mihi lucus Martis et Aeoliis uicinumrupibus antrum Vulcani 1050 .

Haec ego non agitem ? Sed quid magis ? Heracleas aut Diomedeas 1051 […] ?

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1053

1056

uexatus totiens rauci Theseide Cordi 1053 .

L’Etna flamboie et bave, jette dehors sa lueur, sa colère, sa lave et sa cendre ; ilsprennent un trébuchet, et pèsent cette cendre pincée par pincée. Quot libras inmonte summo 1056 ?

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D’Ennius à Virgile et de Plaute à Térence.

Un eunuque, un cagot, un sophiste, un esclave, Esprit sauteur prenant la phrasepour tremplin, Après avoir chanté César de grandeur plein.

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1063

patricios omnis opibus cum prouocet unus quo tondente grauis iuueni mihi barbasonabat 1063 .

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1066

1068

Quondam hi cornicines et municipalis harenae perpetui comites notaeque peroppida buccae munera nunc edunt 1066 [...].

Rides, maiore cachinno concutitur ; flet, si lacrimas conspexit amici, nec dolet ;igniculum brumae si tempore poscas, accipit endromidem ; si dixeris « aestuo »,sudat 1068 .

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1072

Falstaff allume un punch, Tartufe brûle un cierge,

Res haut mira tamen citharoedo principe mimus nobilis. Haec ultra quid erit nisiludus 1072 ?

Debout sur le tréteau qu’assiège une cohue […] # Près de Troplong paillasse etde Baroche pitre, Devant cette baraque, abject et vil bazar Où Mandrin mal lavé se

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1079

1080

déguise en César, Riant, l’affreux bandit, dans sa moustache épaisse, Toi,spectre impérial, tu bats la grosse caisse. #

Approchez-vous ; ceci, c’est le tas des dévots. Cela hurle en grinçant unbenedicat vos ; C’est laid, c’est vieux, c’est noir. Cela fait des gazettes 1079 .

Ecce iterum Crispinus, et est mihi saepe uocandus ad partes 1080 […].

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1082

Je t’ai saisi. J’ai mis l’écriteau sur ton front.

[...] hoc tu, succinctus patria quondam, Crispine, papyro 1082 ?

Viens ; rayonne, assieds-toi, chauffe-toi, sèche-toi.

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1086

Juvénal, nous avons de quoi faire un sénat.

Noirs empereurs romains couchés dans les tombeaux, Qui faisiez aux sénatsdiscuter les turbots.

exclusi spectant admissa obsonia patres 1086 .

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Souffrir étant mon lot, rire est ma récompense ;

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1091

Incipe, Calliope. Licet et considere, non est cantandum, res uera agitur. Narrate,puellae Pierides. Prosit mihi uos dixisse puellas 1091 .

Je ne sais pas comment cette pauvre Clio Fera pour se tirer de cet imbroglio.

Vois, les grands hommes nains et les gloires nabotes T’entourent en chantant, ôTom-Pouce Attila ! Dans L’Expiation, le châtiment de Napoléon Ier est en effet de

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1094

Commencer par Homère et finir par Callot.

C’est pour toi qu’on a fait toute cette Iliade !

Qui se dit empereur et qui n’est que roi d’Arles,

Qualis tunc epulas ipsum gluttisse putamus induperatorem 1094 […] ?

Aux chevaux du soleil tu fais traîner ton fiacre !

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Muse Indignation, viens, dressons maintenant Dressons sur cet empire heureuxet rayonnant, Et sur cette victoire au tonnerre échappée, Assez de piloris pourfaire une épopée !

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Armé du style ainsi qu’on est armé d’un glaive.

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Si Némésis m’offrait dans son fauve arsenal Un fer rouge plus chaud qu’un versde Juvénal.

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1112

1113

Avec toutes les fleurs et toutes les étoiles ;

Chaque strophe du chant de gloire et d’harmonie Prend forme, se fait homme, estprophète, est génie, Et devient le bourreau splendide du méchant. […], De lànaissent les grands vengeurs, les rêveurs fauves, Les pâles Juvénal, terreur desCésars chauves.

[…] rubet auditor cui frigida mens est criminibus, tacita sudant praecordia culpa.Inde irae et lacrimae 1112 .

Cur tamen hos tu euasisse putes, quos diri conscia facti mens habet attonitos etsurdo uerbere caedit occultum quatiente animo tortore flagellum 1113 ?

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1114

1115

praecipuum munus Annalium reor, ne uirtutes sileantur, utque prauis dictisfactisque ex posteritate et infamia metus sit 1114 .

Noctem sideribus illustrem et placido mari quietam quasi conuincendum adscelus dii praebuere 1115 .

Les Calliopes étoilées Tiennent des registres d’écrou.

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Isaïe et Juvénal ont chacun leur prostituée ; mais il y a quelque chose de plussinistre que l’ombre de Babel, c’est le craquement du lit des césars, et Babyloneest moins formidable que Messaline.

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Juvénal tire et traîne à travers les effrois La stryge au double front que son vers atuée, Qui gronde impératrice et rit prostituée.

Rome était la truie énorme qui se vautre.

Tous les Césars et tous les vices.

Parfois deux empereurs, chiffre du fatal nombre.

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Il est haut, rigide, austère, éclatant, violent, grave, juste, inépuisable en images,âprement gracieux […].

Nam et grandiloqui, ut ita dicam, fuerunt, cum ampla et sententiarum grauitate etmaiestate uerborum, uehementes, uarii, copiosi, graues, ad permouendos etconuertendos animos instructi et parati 1135 […].

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1135

1136

1139

quod ipsum alii aspera, tristi, horrida oratione neque perfecta atque conclusa, aliileui et structa et terminata 1136 […].

Il y a deux poètes, le poète du caprice et le poète de la logique ; et il y a untroisième poète, composé de l’un et de l’autre, les corrigeant l’un par l’autre, lescomplétant l’un par l’autre, et les résumant dans une entité plus haute. […] Cetroisième-là est le premier. […] Le premier est Horace, le second est Lucain, letroisième est Juvénal 1139 .

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1141

Haec ego non credam Venusina digna lucerna 1141 ?

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1144

1145

si natura negat, facit indignatio uersum.

Nam quis iniquae tam patiens urbis, tam ferreus, ut teneat se 1144 […] ? Elle doitsatisfaire un sentiment viscéral et douloureux : Quid referam quanta siccum iecurardeat ira 1145 […] ?

Toi qu’aimait Juvénal, gonflé de lave ardente, [...], Muse Indignation !

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1150

L’indignation et l’attendrissement, c’est la même faculté tournée vers les deuxcôtés du douloureux esclavage humain, et les capables de colère sont lescapables d’amour 1150 .

Soudain du livre immense une ombre, une âme, un homme Sort et dit : — Necrains rien, mon enfant. Je me nomme Juvénal. Je suis bon. Je ne fais peurqu’aux grands. —

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Retournons à l’école, ô mon vieux Juvénal.

Nous regardons en haut, le bourgeois dit : en l’air.

Allons donc ! Citoyens, c’est au fait qu’il faut croire !

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1155

Le grand pélasge, c’est Homère ; le grand hellène, c’est Eschyle ; le grandhébreu, c’est Isaïe ; le grand romain, c’est Juvénal ; le grand italien, c’est Dante ;le grand anglais, c’est Shakespeare ; le grand allemand, c’est Beethoven 1155 .

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1157

quid superest de corporibus ? Quis membra, quis ossa inuenit ? Obritum uulgiperit omne cadauer more animae 1157 .

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1159

1160

Vestibulis abeunt ueteres lassique clientes uotaque deponunt, quamquamlongissima cenae spes homini ; caulis miseris atque ignis emendus. Optimasiluarum interea pelagique uorabit rex horum uacuisque toris tantum ipse iacebit1159 .

Quid referam quanta siccum ietur ardeat ira, cum populum gregibus comitumpremit hic spoliator 1160 ?

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1162

1164

Lectus erat Codro Procula minor, urceoli sex ornamentum abaci nec non etparuulus infra cantharus et recubans sub eodem marmore Chiron 1162 .

Au fond, dans l’encoignure où quelque humble vaisselle Aux planches d’un bahutvaguement étincelle, On distingue un grand lit aux longs rideaux tombants.

Remaillant les filets, préparant l’hameçon, Surveillant l’âtre ou bout la soupe depoisson.

Domus interea secura patellas iam lauat et bucca foculum excitat et sonat unctisstrigilibus et pleno componit lintea guto 1164 .

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1171

Paulus uel Cossus uel Drusus moribus esto 1171 .

Trimalcion foulait les os de Scipion.

Donc un homme a vécu qui s’appelait Varron, Un autre Paul-Émile, un autreCicéron ; Ces hommes ont été grands, puissants, populaires.

Après Turenne, après Xaintraille, après Lahire.

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1178

Tu contemples d’un œil abruti ton Néron.

Iam pridem, ex quo suffragia nulli uendimus, effudit curas ; nam qui dabat olimimperium, fasces, legiones, omnia, nunc se continet atque duas tantum resanxius optat, panem et circenses 1178 .

Tout ce que tu conquis est tombé de tes mains On dit les vieux Français commeles vieux Romains. […] Ton fier quatre-vingt neuf reçoit le coup de fouet D’ungueux qu’hier encor l’Europe bafouait. Tes propres souvenirs, folle, tu leslapides. La Marseillaise est morte à tes lèvres stupides

Oui, le peuple français, oui, le peuple messie, […] Oui, ce peuple invincible, oui cepeuple superbe Tremble aujourd’hui, pâlit, […].

La gloire avait hanté Rome dans ses grands jours ; Toute honte à présent était labienvenue.

Quoi ! toute cette histoire auguste, inabordable, Escarpée, au front haut, au chantlibre, à l’œil clair, Blanche comme la neige, âpre comme l’hiver, Et du farouchevent des cimes enivrée, Terre et cieux ! aboutit à la Suisse en livrée !

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1180

Cum tremerent autem Fabios durumque Catonem 1180 .

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1185

Ille igitur numquam derexit bracchia contra torrentem, ne ciuis erat qui liberaposset uerba animi proferre et uitam inpendere uero 1185 .

Caton par Tigellin, l’astre par le néant, Et les géants par les eunuques.

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1189

[…] sed Roma parentem, Roma patrem patriae Ciceronem libera dixit 1189 .

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Livre, qu’un vent t’emporte En France, où je suis né ! L’arbre déraciné Donne sa

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1195

feuille morte. Parue — nec inuideo — sine me, liber, ibis in Vrbem : Ei mihi ! quoddomino non licet ire tuo. Vade, sed incultus, qualem decet exulis esse 1195 .

Je n’aime pas Ovide, ce proscrit lâche, ce lécheur de mains sanglantes, ce chiencouchant de l’exil, ce flatteur lointain et dédaigné du tyran, et je hais le bel espritdont Ovide est plein.

Du vengeur qui voulait s’enfuir chez les Sarmates.

Un Français, c’est la France ; un Romain contient Rome.

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Quand Juvénal fuit Rome Nul sceptre ne vaut son bâton.

Guerre au fouet au nom des sceptres ! guerre à la verge au nom des boutiques !c’est bien. Faites, courtisans, clients, eunuques et scribes. Faites, publicains etpharisiens. Cela n’empêche pas la république de remercier Juvénal et le templed’approuver Jésus.

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Trois villes, seules dans l’histoire, ont mérité ce nom : urbs, qui semble résumerla totalité de l’esprit humain à un moment donné. Ces trois villes sont : Athènes,Rome, Paris.

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1207

[…] on a fait à ces fameux Romains Des tombeaux dans le marbre et d’autresdans l’histoire 1207 .

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Alors, tout en laissant au sommet des études Les grands livres latins et grecs,ces solitudes Où l’éclair gronde, où luit la mer, où l’astre rit, Et qu’emplissent lesvents immenses de l’esprit, C’est en les pénétrant d’explication tendre, En lesfaisant aimer qu’on les fera comprendre. Homère emportera dans son vaste refluxL’écolier ébloui ; l’enfant ne sera plus Une bête de somme attelée à Virgile.

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1225

Carmine quo captae dum fusis mollia pensa deuoluont 1225 […] ;

L’antique poésie avec ses quatre fronts, Orphée, Homère, Eschyle et Juvénal,t’égale.

Quand le soir tombe, à l’heure où chante la cigale.

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Elle est France, Italie, Hellénie et Chaldée.

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1230

ille colit terras, illi mea carmina curae 1230 .

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Delille pourtant est, à tout prendre, un poëte de la famille de Virgile. Du côtébâtard. La fausse muse Rhétorique a rencontré Virgile au coin d’un bois, lui a faitviolence, et a eu de lui tous ces petits-là, Stace, Claudien, Pope, Dryden, Gray,Gessner, St-Lambert, Roucher, Lemierre, Esménard, Delille. Racine aussi est decette famille, mais d’un meilleur côté.

L’admiration, vous le savez, madame, est une sorte d’amour, et c’est cet amour-làque je sens pour vous, comme je le sens pour Virgile, pour Dante, pour Horace, et

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pour quiconque est philosophe.

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Mais les cœurs doivent se tourner surtout vers les grands poëtes limpides, qu’ilssoient doux comme Virgile ou âcres comme Juvénal.

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