La Grande Epoque Bimensuel 15-28 Février 2009

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CHINE CHINE Le Canada vient en aide à un journaliste chinois. Page 6 ÉCONOMIE ÉCONOMIE Un code éthique pour les traders ? Page 7 ENVIRONNEMENT ENVIRONNEMENT La communauté internationale met à l’honneur les zones humides de la planète. Page 10 SANTÉ SANTÉ Musique relaxante ou innovation contre le stress. Page 13 International p. 2 Page 2 ................ International Page 3 ................ International Page 4 ............................ Chine Page 5 .............................. Chine Page 6 .............................. Chine Page 7 ....................... Économie Page 8 ................... Droits humains Page 9 .................. Nouveau regard Page 10 .................. Environnement Page 11 ................................ Petites annonces Page 12 ............................... Santé et bien-être Page 13 ................................................ Société Page 14 ................ Art de vivre Page 15 .................. Rencontre Page 16 ........................ Culture International p. 3 P. 9 Nouveau regard Igor Bely, le héros du Pacifique Berri, une vie de partage P. 15 Art de vivre Économie p. 7 P. 14 Art de vivre Des lanternes qui portent bonheur SOHAN Lal charge une nouvelle car- casse sur sa charrette bancale. Il se remet à peine d’une mauvaise grippe. Le mois de décembre est le pire. Le soleil du Thar écrase les journées, mais les nuits sont sèches et glacées. Chaque mois, l’équarrisseur transporte plus d’une quinzaine de cadavres de vaches jusqu’au cimetière. Quelques mètres derrière le stade où se tient chaque année la plus grande foire au bétail du pays, s’entassent des dizai- nes de squelettes blanchis, d’où émer- gent d’improbables boules de plastique de plus de 20 kg. Gao Mata, la mère des vaches, est le pilier de la civilisation hindoue. Elle a été la première des monnaies d’échange et reste le plus indispensa- ble des biens domestiques. La vache est sacrée, bénie et déifiée au plus haut point. Ainsi Krishna, huitième réincarnation de Vishnou, apparaît sous la forme d’un simple gardien de vaches avant de dicter la Bhagavad- Gîtâ, un des textes fondateurs de l’hin- douisme. Chaque partie du corps de l’animal abrite une déité. Les cornes sont dédiées à Brahmâ, dieu créateur, la langue à l’illumination, et les intes- tins… à l’homme. Durant les premières années de sa vie, une vache produit lait et veaux. Elle est alors l’objet de toutes les attentions par son propriétaire, qui la traite comme un membre de la famille. La vraie des- tinée d’une vache sacrée commence plutôt à la fin de sa vie de reproduc- trice. En effet, bien que devenue inu- tile et encombrante, la religion interdit qu’elle puisse être abattue. Elle est donc généralement abandonnée dans la rue. Cependant, loin d’être laissée seule à elle-même, elle est en fait con- fiée aux bons soins de la communauté. Par exemple, lors de la préparation du repas, chaque famille est tenue de don- ner le premier chapati (galette de blé) à un animal, souvent une vache errante. De même, si elle tombe malade, les habitants d’un quartier pourront se mobiliser pour payer les soins. Pourtant, à Pushkar, une des villes les plus sacrées du pays, la situation est un peu différente. En effet, selon la tradition, les plus riches des pèlerins doivent offrir une vache aux prêtres. Ces derniers en gardent cependant rarement la responsabilité, et les ani- maux viennent alors grossir le troupeau qui hante déjà les rues. Trop sacrées pour être tuées, il est extrêmement cher de les entretenir. Ainsi, malgré toute la bonne volonté de ses habi- tants, Pushkar ne peut subvenir aux besoins des centaines de vaches qui envahissent ses rues. Lire la suite page 3 Inde : la vache sacrée résiste mal à la modernité L’avocat Gao Zhisheng témoigne de ses 50 jours de torture Pour avoir dénoncé la situation des droits de l’homme dans son pays, le célèbre avocat chinois Gao Zhisheng est dans le collimateur du régime. Surveillance intensive, menaces et attaques contre sa famille, tentatives d’assassinat, arrestations, détentions. Il témoigne en détail des 50 jours de torture suite à son arrestation en septembre 2007. Arrêté à nouveau le 6 février 2009, on est sans nouvelles depuis. À travers le monde les bonnes volontés se mobilisent pour sa libération. Page 4 La Grande Époque Russie États-Unis : dialogue par Kirghizistan interposé Madagascar p. 8 Que s’est-il passé ? La Grande Époque UN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION UN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION EpochTimes.com WWW.LAGRANDEEPOQUE.COM WWW.LAGRANDEEPOQUE.COM Epoch Times Paris Genève Bruxelles Londres Berlin New York Dublin Lima Taipei Tokyo... 1 700 000 exemplaires ÉDITION 150 16 – 28 FÉVRIER 2009 • BIMENSUEL La Thaïlande et les Rohingyas Discours protectionniste de la France

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CHINECHINELe Canada vient en aide à un journaliste chinois.

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ÉCONOMIEÉCONOMIEUn code éthique pour les traders ?

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ENVIRONNEMENTENVIRONNEMENTLa communauté internationale met à l’honneur les zones humides de la planète.

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SANTÉSANTÉMusique relaxante ou innovation contre le stress.

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International p. 2

Page 2 ................ International Page 3 ................ InternationalPage 4 ............................ Chine

Page 5 .............................. ChinePage 6 .............................. ChinePage 7 ....................... Économie

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Page 14 ................ Art de vivrePage 15 .................. RencontrePage 16 ........................ Culture

International p. 3

► P. 9 Nouveau regard

Igor Bely, le héros du Pacifi que

Berri, une vie de partage

► P. 15 Art de vivre

Économie p. 7

► P. 14 Art de vivre

Des lanternes qui portent bonheur

SOHAN Lal charge une nouvelle car-casse sur sa charrette bancale. Il se remet à peine d’une mauvaise grippe. Le mois de décembre est le pire. Le soleil du Thar écrase les journées, mais les nuits sont sèches et glacées. Chaque mois, l’équarrisseur transporte plus d’une quinzaine de cadavres de vaches jusqu’au cimetière. Quelques mètres derrière le stade où se tient chaque année la plus grande foire au bétail du pays, s’entassent des dizai-nes de squelettes blanchis, d’où émer-gent d’improbables boules de plastique de plus de 20 kg.

Gao Mata, la mère des vaches, est le pilier de la civilisation hindoue.

Elle a été la première des monnaies d’échange et reste le plus indispensa-ble des biens domestiques. La vache est sacrée, bénie et déifi ée au plus haut point. Ainsi Krishna, huitième réincarnation de Vishnou, apparaît sous la forme d’un simple gardien de vaches avant de dicter la Bhagavad-Gîtâ, un des textes fondateurs de l’hin-douisme. Chaque partie du corps de l’animal abrite une déité. Les cornes sont dédiées à Brahmâ, dieu créateur, la langue à l’illumination, et les intes-tins… à l’homme.

Durant les premières années de sa vie, une vache produit lait et veaux. Elle est alors l’objet de toutes les attentions

par son propriétaire, qui la traite comme un membre de la famille. La vraie des-tinée d’une vache sacrée commence plutôt à la fi n de sa vie de reproduc-trice. En effet, bien que devenue inu-tile et encombrante, la religion interdit qu’elle puisse être abattue. Elle est donc généralement abandonnée dans la rue. Cependant, loin d’être laissée seule à elle-même, elle est en fait con-fi ée aux bons soins de la communauté. Par exemple, lors de la préparation du repas, chaque famille est tenue de don-ner le premier chapati (galette de blé) à un animal, souvent une vache errante. De même, si elle tombe malade, les habitants d’un quartier pourront se

mobiliser pour payer les soins.Pourtant, à Pushkar, une des villes

les plus sacrées du pays, la situation est un peu différente. En effet, selon la tradition, les plus riches des pèlerins doivent offrir une vache aux prêtres. Ces derniers en gardent cependant rarement la responsabilité, et les ani-maux viennent alors grossir le troupeau qui hante déjà les rues. Trop sacrées pour être tuées, il est extrêmement cher de les entretenir. Ainsi, malgré toute la bonne volonté de ses habi-tants, Pushkar ne peut subvenir aux besoins des centaines de vaches qui envahissent ses rues.

Lire la suite page 3

Inde : la vache sacrée résiste mal à la modernité

L’avocat Gao Zhisheng témoigne de ses 50 jours de torture

Pour avoir dénoncé la situation des droits de l’homme dans son pays, le célèbre avocat chinois Gao Zhisheng est dans le collimateur du régime. Surveillance intensive, menaces et attaques contre sa famille, tentatives d’assassinat, arrestations, détentions. Il témoigne en détail des 50 jours de torture suite à son arrestation en septembre 2007. Arrêté à nouveau le 6 février 2009, on est sans nouvelles depuis. À travers le monde les bonnes volontés se mobilisent pour sa libération.

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La Grande Époque

Russie États-Unis : dialogue par Kirghizistan interposé

Madagascar p. 8

Que s’est-il passé ?

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ÉDITION 150

16 – 28 FÉVRIER 2009 • BIMENSUEL

La Thaïlande et les Rohingyas

Discours protectionniste de la France

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16 – 28 FÉVRIER 2009 ● La Grande Époque22 InternationalInternational www.lagrandeepoque.com

La Russie accueille le nou-veau président américain Barack Obama avec un message d’une clarté limpide : en convaincant le Kirghizistan de fermer la base de Manas par laquelle transitaient les forces et les matériels de l’OTAN en route vers l’Afghanis-tan, elle se positionne comme un interlocuteur indispensable de la stratégie américaine dans le Sud asiatique et exclut tout assouplis-sement des relations bilatérales sans geste d’ouverture fort de la part de l’administration Obama.

LE PRÉSIDENT kirghiz Kourmanbek Bakiev a donc annoncé, lundi 3 février, la fermeture défi nitive de la base militaire américaine de Manas, située sur son ter-ritoire à une trentaine de kilomètres de Bichkek, la capitale. La décision aurait pu passer de façon plus discrète si M. Bakiev n’avait pas choisi de faire cette annonce depuis Moscou, en pleine visite offi cielle. Ce choix de communication ne peut être compris que comme un message diplo-matique limpide, adressé aux États-Unis non par le Kirghizistan lui-même mais par la Russie.

Le lendemain en effet, Russie, Armé-nie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizis-tan, Ouzbékistan et Tadjikistan ont décidé de créer une force militaire commune de 15.000 hommes, la KSOR, ainsi qu’un fonds spécial « anti-crise » de 10 milliards d’euros. Moscou affi rme donc son inten-tion de cristalliser autour de lui un nouveau bloc centre-asiatique, résurrection par-tielle du bloc soviétique pour peser dans la balance contre les États-Unis et l’Europe. Le président Bakiev est reparti de Mos-cou avec dans ses poches un discours sec à l’encontre de Washington, et l’effa-cement de sa dette vis-à-vis de la Russie agrémenté d’un nouveau prêt de deux mil-liards de dollars et de promesses d’inves-tissement en production d’énergie.

Pour mieux affi rmer la situation, Dmi-tri Rogozine, représentant de la Russie à l’OTAN, a déclaré sur la chaîne de télé-vision russe Vesti, citation reprise par le journal français Le Monde : « Les autori-tés kirghizes sont en droit de penser que la base de Manas sera plus utile à la force rapide qu’à des troupes étrangères qui ne respectent pas la souveraineté du pays ». En d’autres termes, l’Alliance Atlantique Nord (OTAN) remplacée par l’alliance militaire des ex-pays soviétiques de l’Or-ganisation du Traité de sécurité collec-tive (OTSC).

L’INDISPENSABLE POINT D’AN-CRAGE EN ASIE CENTRALE

La base de Manas était la seule base militaire américaine en Asie Centrale. Elle avait été ouverte fi n 2001 comme soutien à l’opération « Liberté immuable » en Afgha-nistan et permettait des transports mili-taires aussi bien qu’humanitaires – sans

aucun frein ni contrôle. Elle était épau-lée jusqu’en 2005 par une autre base en Ouzbékistan, fermée suite à un conten-tieux du pays avec les États-Unis.

D’après les informations de la BBC, près de 15.000 soldats américains transi-tent chaque mois par cette base, et plus d’un millier y résident de façon semi-per-manente. C’est également le lien de sta-tionnement des avions de ravitaillement aériens qui fournissent en kérosène les avions de combat américains.

Le manque de ce point d’ancrage pro-che de l’Afghanistan va être d’autant plus saillant que le président américain Barack Obama prévoit de renforcer les efforts de la coalition dans le pays, et pourrait jusqu’à doubler le nombre de soldats sur place. Ils seraient alors 30.000.

À l’heure actuelle, les ravitaillements américains en Afghanistan transitent pour les trois-quart par le Pakistan, empruntant les voies routières depuis la ville portuaire de Karachi – une route qui est devenue la cible des talibans dans toute sa partie le long de la frontière pakistano-afghane, et qu’il est indispensable de renforcer par un itinéraire-bis.

VERS UNE NOUVELLE RELATION ÉTATS-UNIS - RUSSIE

Pour Moscou, la situation est une occa-sion idéale pour remettre à plat l’équilibre des relations russo-américaines, dans le

contexte tendu de l’expansion – ou de l’ex-pansionnisme – de l’OTAN qui envisage l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine. La Russie vit cette tendance voulue par l’administration Bush comme une remise en cause majeure des équilibres établis à la fi n de la Guerre Froide – Les États-Unis s’étant alors engagés à ce que l’OTAN ne s’étende pas vers l’Est. Le bouclier anti-missiles américain déployé en Pologne et République Tchèque est une autre pomme de discorde entre les deux anciens enne-mis. Les Russes n’ont de leur côté pas hésité à vendre des armes à l’Iran et au Venezuela, à envahir la Géorgie, à s’im-planter durablement dans les provinces sécessionnistes d’Abkhazie et Ossétie du Sud, et enfi n à fermer le robinet du gaz vers l’Europe en plein hiver.

L’arrivée d’une administration améri-caine qui se veut ouverte au dialogue et affi che déjà une vision du monde moins unipolaire que la précédente ne peut qu’améliorer la situation. Premier écho, la déclaration du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, cité par l’agence de presse RIA Novosti le samedi 7 février, qui montre l’amorce de ce pro-cessus de possible détente : « Il y a quel-ques jours, la partie américaine nous a demandé de contribuer à la réalisation de l’entente Russie-OTAN de 2008 sur le transit de cargaisons non militaires de la Force Internationale d’Assistance à la

Sécurité en Afghanistan (ISAF) via le terri-toire russe. Nous avons rapidement donné une réponse positive ».

Le transit libre de matériel vers l’Afgha-nistan est donc remplacé par un transit dépendant de la qualité des relations entre Moscou et Washington. Samedi 7 février aussi, le secrétaire général de l’OTAN a donné le ton de l’Alliance en indiquant : « Il y a deux partenariats à consolider, il s’agit des relations entre la Russie et l’Oc-cident et entre les États-Unis et l’Europe ». Idée sur laquelle le vice-président améri-cain Joe Biden est revenue à Munich le même jour en faisant le pari de l’optimisme et en indiquant que la nouvelle administra-tion américaine « explorerait les nombreux domaines dans lesquels nous pourrions et devrions travailler ensemble avec la Rus-sie ».

Ceci pourrait être une nouvelle donne russo-américaine. Sergueï Lavrov a habi-lement surfé sur la vague des décla-rations d’intention en proposant de négocier un traité de remplacement au Traité de Réduction des Armes Stratégi-ques (START) qui expirera en décembre et avait été, à partir de 1991, l’ossature de la désescalade militaire entre les deux blocs de la Guerre Froide.

Signe que le dialogue a sa place, bien-que le Comité pour la Défense du Parle-ment kirghize ait entériné la décision de fermeture le 9 février, le Parlement lui-

même a retardé son vote. D’après Bakyt Beshimov, leader de l’opposition sociale-démocrate kirghize cité par Radio Free Europe, le vote pourrait être repoussé au mois d’avril afi n de laisser aux États-Unis et à la Russie le temps de poser les bases d’un nouveau modus vivendi. Plus prosaïquement, d’autres arguent que Bichkek attend tout simplement que l’aide promise par Moscou ait été virée sur les comptes en banque nationaux.

L’angélisme n’est pas de mise et il ne fait guerre de doute que les États-Unis cherchent activement d’autres moyens de faire transiter les convois militaires ou humanitaires vers l’Afghanistan. Le Tadji-kistan s’est dit ouvert à proposer un point d’ancrage pour des convois commerciaux ou humanitaires, et un réchauffement des relations avec l’Ouzbekistan – bien qu’improbable – reste une option pour la diplomatie américaine. Sont aussi men-tionnées comme possibilités le Kazakhs-tan qui entretient de bonnes relations avec Washington ou – option coûteuse –certains pays du Golfe comme le Koweit. Dernière possibilité qui revient de manière insistante dans les rumeurs, mais serait nettement moins en faveur d’un assou-plissement des relations avec Moscou, une implantation en Géorgie – les autori-tés géorgiennes la démentent vigoureuse-ment, pour l’instant.

AURÉLIEN GIRARD

La base américaine de Manas.VYACHESLAV OSELEDKO/AFP/Getty Images

Russie/États-Unis : dialogue par Kirghizistan interposé

UN SYMBOLE de la dictature en Argentine, l’an-cienne École navale de génie mécanique (ESMA), a été transformé en Centre international pour la promotion des droits de l’homme, inauguré ven-dredi à Buenos Aires par le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Koïchiro Mat-suura.

Cette inauguration clôture la campagne de commémoration par l’UNESCO du 60e anniver-saire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

La création du centre avait été approu-vée en octobre 2008 par le Conseil exécutif de l’UNESCO. Pendant la dictature militaire argen-tine (1976-1983), l’ESMA a abrité le plus grand centre clandestin de détention et d’extermina-tion de civils. Selon les organisations de défense des droits de l’homme, l’École navale a vu passer quelque 5.000 détenus-disparus, dont 90 % ont été assassinés. D’autres crimes – tortures et vols de bébés – y ont été commis.

En 2004, cet ensemble de bâtiments et parcs

qui occupent 17 hectares au centre de la capi-tale argentine est devenu un espace dédié à la mémoire des 30.000 disparus victimes du dernier gouvernement militaire. Le Centre international devrait ouvrir ses portes en 2010, à l’occasion des commémorations du bicentenaire de la Républi-que d’Argentine.

Parmi les objectifs du nouveau Centre, qui fonc-tionnera sous les auspices de l’UNESCO, fi gurent la promotion des systèmes démocratiques, la con-solidation des droits de l’homme et la primauté des valeurs de vie, de liberté et de dignité humaine.

À partir du Centre, on encouragera aussi l’échange d’informations et d’expériences entre organisations gouvernementales et non gouver-nementales, en mettant l’accent sur la coopé-ration Sud-Sud. On y organisera des ateliers et conférences internationales, ainsi que des activi-tés culturelles et universitaires, destinées à infor-mer les acteurs sociaux et à leur faire prendre conscience de l’existence et de l’importance des droits de l’homme.

Centre de Nouvelles de l’ONU

Un symbole de la dictature en Argentine devient un centre des droits de l’homme

LE PROGRAMME des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) vient de publier un atlas du Kenya, qui montre l’impact des transforma-tions de la nature et de l’environ-nement sur le pays au cours des trente dernières années.

Cet ouvrage de 168 pages, réa-lisé à la demande du gouvernement kenyan et fi nancé par la Norvège, contient des douzaines de photos prises grâce à des satellites. Il con-clut que la réalisation des objectifs du Kenya en matière de développe-ment pour 2030 dépendra de plus en plus de la manière dont le pays utilisera ses ressources naturelles.

La plus grande partie des res-sources économiques du Kenya subit une pression grandissante. De la diminution des plantations de thés à la disparition de lacs, de la

diminution croissante de la couver-ture forestière à la prolifération des zones de reproduction des mous-tiques, la dégradation environne-mentale joue un rôle important dans les opportunités de développement présentes et futures du Kenya.

L’ouvrage Kenya : L’atlas de notre environnement en mutation a été lancé par le ministre de l’En-vironnement kenyan, John Michuki, et le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, dans la perspective de la 25e session du Conseil d’ad-ministration du PNUE et du Forum ministériel mondial sur l’environ-nement qui se tiennent à Nairobi (Kenya), du 16 au 20 février.

« L’atlas du Kenya montre la diversité et la fragilité des ressour-ces naturelles du pays qui sont au cœur du développement socio-

économique du pays. Il souligne certains succès en matière de ges-tion de l’environnement à travers le pays, mais montre aussi les problè-mes comme la déforestation, l’éro-sion des sols et la dégradation des côtes », a dit M. Steiner.

Selon lui, « l’atlas prouve que les investissements dans les infrastruc-tures dites ‘vertes’ dans le cadre d’une économie ‘verte’ peuvent permettre d’atteindre les objectifs du millénaire du développement ». « L’atlas est là pour le gouver-nement et tous les Kenyans qui veulent voir un changement trans-formationnel et un chemin hors de la pauvreté vers la prospérité en réalisant durablement le vrai poten-tiel de développement du pays », a-t-il ajouté.

Centre de Nouvelles de l’ONU

Un atlas pour comprendre les défis économiques du Kenya

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Accusée d’avoir torturé puis abandonné en pleine mer des centaines de boat people Rohin-gyas en provenance de Birma-nie, la Thaïlande commence à reconnaître du bout des lèvres la réalité des faits qui lui sont repro-chés depuis le début de l’année. En pleine lutte contre les musul-mans du sud de la Thaïlande, est-ce une islamophobie offi cielle qui émerge et dont on été victi-mes les musulmans Rohingyas fuyant la Birmanie ? L’armée dément mais les cicatrices et les témoignages des survivants par-lent.

IL AURA fallu un scandale pour sensibili-ser à une situation largement méconnue : la fuite hors de Birmanie et à destination de la Malaisie de milliers de musulmans birmans sur des embarcations de fortune. Le phénomène existe depuis les années 90 mais a pris une tournure médiatique particulière quand près de cinq cent boat people abandonnés en pleine mer par les autorités thaïlandaises ont pu aborder ; vivants, sur les îles indiennes d’Andaman et sur l’île indonésienne d’Aceh. C’était début janvier.

Depuis cette date, la presse interna-tionale publie les témoignages de survi-vants, qui révèlent avoir été arrêtés fi n décembre par l’armée de Thaïlande alors qu’ils en traversaient les eaux territoria-les pour s’échapper de Birmanie. D’abord incarcérés sur l’île de Koh Sai Daeng, 412 Rohingyas ont ainsi été placés le 18 décembre sur une simple barque et remor-qués jusque dans les eaux internationa-les, les mains attachées dans le dos. Ils ont été abandonnés en pleine mer où ils ont dérivé pendant 13 jours avant que les gardes-côtes indiens secourent 107 survi-vants parmi eux, en état de déshydrata-tion sévère.

Quelques jours après, des pêcheurs indonésiens ont trouvé un bateau en bois sans moteur dérivant au large d’Aceh avec à bord 198 réfugiés birmans. Ceux-là ont passé 21 jours debout en pleine mer car la place était insuffi sante pour s’asseoir, et

portent encore les traces des coups reçus lors de leur passage en Thaïlande.

L’armée thaïlandaise a depuis refusé aux observateurs de l’ONU l’accès aux 126 Rohingyas supposément en cen-tre de rétention, ce qui fait craindre qu’ils aient subi le même sort que les deux pré-cédents groupes.

Depuis la fi n décembre, ce sont au total près de 500 réfugiés à la dérive que les garde-côtes indiens ont secouru, alors que plusieurs centaines sont probablement morts en pleine mer.

Cité par le quotidien britannique The Telegraph, Ranjit Narayan, de la police indienne, explique : « Ils disent avoir été capturés en mer par des gens de l’ar-mée thailandaise avec des uniformes de la marine. Après leur capture ils ont été emmené sur une île le long de la côte thaïlandaise, y ont été tabassés avant d’être mis sur des bateaux et emmenés en pleine mer ».

« Ceux qui ont résisté ont été jetés à la mer par les soldats thai, ils étaient au moins quatre, pieds et poings liés », raconte Mohammad, un survivant de 22 ans, à la BBC. « Ils nous ont laissés avec 10 kg de riz et un peu d’eau en pleine mer. Le second jour il n’y avait plus rien et len-tement nous avons perdu la force de bou-ger ».

Le 5 février, le ministre des Affai-res étrangères thaïlandais a demandé au public de ne pas croire les articles de médias indiquant que les Rohingyas étaient traités de façon inhumaine en Thaïlande. Mais le 12 février, le Premier ministre Abhisit Vejjajiva n’a pu qu’admet-tre les faits. Dans une interview avec CNN, il a ainsi déclaré : « Les responsabilités ne sont pas parfaitement claires. Toutes les autorités disent que ce n’est pas leur façon d’agir, mais j’ai des raisons de croire pour-tant que des choses se sont produites, et si je peux trouver des preuves de qui préci-sément a fait cela, je les tiendrai certaine-ment pour responsables ».

Pour autant, aucun changement n’est à attendre dans la politique migratoire de la Thaïlande. Dans le Bangkok Post, le Premier ministre martèle ainsi : « Ceux qui ont accusé la Thaïlande essaient de faire pression sur le gouvernement thai pour changer le statut des Rohingyas », insistant sur le fait que ceux-ci sont des migrants économiques et non pas des réfugiés. Un argumentaire initialement

repris par le gouvernement indonésien, qui a fi nalement, le 7 février, accepté de reconsidérer les choses et d’offrir le statut de réfugié aux survivants du bateau fan-tôme d’Aceh.

LE CONTEXTE POLITIQUE THAÏLANDAIS

Le commandement de l’ISOC (com-mandement des opérations de sécurité intérieure thaïlandaises) est d’ores et déjà pointé du doigt comme principal respon-sable. Le groupe militaire, utilisé durant la Guerre Froide comme force d’interven-tion rapide, est revenu sur le devant de la scène en 2006 après le coup d’État mili-taire ayant précipité la chute du Premier ministre Thaksin Shinawatra.

Responsable de la sécurité de la côte occidentale thaïlandaise et au cœur de la lutte contre les séparatistes musulmans du Sud du pays, l’ISOC considère depuis longtemps que certains de réfugiés rohin-gyas viennent en réalité grossir les troupes des séparatistes.

Le confl it armé au Sud du pays, qui a commencé il y a 5 ans, a fait plus de 3.500 victimes, les six dernières ayant perdu la vie dans un attentat et des échanges de coups de feu le 12 février. Les attaques des islamistes visent souvent des écoles et des enseignants que les séparatistes musulmans considèrent comme un moyen

utilisé par Bangkok pour imposer le boudd-hisme dans un Sud majoritairement musul-man malais.

Le colonel Manat Kongpan, chef de l’ISOC dans la province de Ranong, au Sud du pays, est aujourd’hui le principal suspect dans l’abandon – ou la tentative de faire disparaître – les Rohingyas. Déjà tenu pour responsable de la mort de 28 musulmans lors du siège de la mosquée Krue Se dans la ville de Pattani en 2004, il dément toute implication dans les colon-nes du Bangkok Post daté du 14 février : « Cette question est devenue un scandale parce que la presse veut diffamer l’armée et vilifi er la Thaïlande. Toutes ces histoi-res sur le fait que nous frappons les Rohin-gyas sont fabriquées et ont été diffusées très rapidement ; je jure que les militaires thais ou la marine ou même les villageois n’ont jamais torturé ou maltraité les Rohin-gyas. Les Thais ont une haute moralité ».

LES PARIAS BIRMANSParakorn Priyakorn, du Centre Islami-

que de Thaïlande, parle d’une « atmos-phère de suspicion » à l’égard de tous les musulmans. Cité par Al Jazeera, il indi-que : « Le simple fait qu’un groupe de musulmans vienne dans ce pays, sur leur chemin vers une vie meilleure, ne signifi e pas qu’ils vont combattre le gouvernement thaïlandais. Je comprends que nous ne

puissions accueillir tant de migrants, mais nous devons aussi considérer la question des droits humains ».

La Birmanie maintient, elle, que les Rohingyas ne sont pas ses citoyens. Le consul général birman à Hong Kong a sympathiquement expliqué au journal South China Morning Post que les Rohin-gyas sont « laids comme des ogres » et que leur peau « brunâtre » n’a rien à voir avec la « douceur et la lumière » de celle de la majorité ethnique birmane.

Historiquement liés au Bengale musul-man – l’actuel Bangladesh – les Rohin-gyas focalisent les haines du nationalisme homogénéisateur de la junte birmane. Les préjugés à leur encontre datent de l’ins-tallation dans l’Arakan, la partie Nord-occidentale de la Birmanie, de migrants bengalis perçus au XIXe siècle comme des auxiliaires de la colonisation britannique.

« Roms d’Asie », les Rohingyas sont devenus l’ennemi intérieur birman entre-tenu par le pouvoir pour dévier les regards et les mécontentements. Au début des années 90, près de 300.000 d’entre eux ont dû se réfugier au Bangladesh pour fuir la répression. Si la plupart a depuis pu regagner la Birmanie, ils y restent sans nationalité, victimes quotidiennes de la Nasaka, une milice de la junte birmane qui tue et torture en toute impunité.

AURÉLIEN GIRARD

Suite de la première page

Alors, depuis une dizaine d’années, le plastique est devenu partie intégrante du régime alimentaire des bovins. « Les gens utilisent de plus en plus de sacs plastique pour jeter leurs ordures ména-gères, y compris les restes de fruits et de légumes. Quand une vache sent un résidu organique, elle est incapable d’ouvrir le sac et l’avale en entier », expli-que le docteur Jadeja au magazine indien The Week.

L’Inde est en effet l’un des pays d’Asie qui connaît la plus forte croissance en consommation de plastique. Avec plu-sieurs millions de tonnes de déchets produits chaque année, le système tradi-tionnel de récupération et de recyclage ne suffi t plus aujourd’hui à traiter les emballa-ges non dégradables. Pushkar, par exem-ple, ne possède pas de poubelles. Le seul essai de la municipalité n’a pas duré long-temps, puisque les bacs ont été détruits, témoigne Devipal, un instituteur de la ville. « Ce n’est tout simplement pas dans les habitudes, les gens n’en comprennent pas l’utilité », explique-t-il. Les déchets sont donc jetés dans les rues et ramas-sés à la pelle par une équipe de canton-niers qui les évacuent dans les dépotoirs en périphérie.

À 32 ans, Ajay est l’un des deux vété-rinaires offi ciels du gouvernement à Pushkar. Sa journée commence invaria-blement par une tournée des fermes voi-sines. Aujourd’hui, il faufi le habilement sa moto entre les rickshaw et les piétons qui encombrent les rues commerçantes de la vieille ville.

Nous nous rendons chez Ratan Singh, dont la vache est malade depuis plusieurs

jours. Lorsque nous arrivons, l’animal est d’une maigreur inquiétante et ne parvient plus à tenir sur ses pattes. Elle a vêlé il y a trois jours, mais reste incapable de récu-pérer. « Elle ne mange rien », explique le fermier, dont l’animal gambade d’habi-tude librement dans les rues du quartier. Ajay palpe l’animal, puis installe une per-

fusion et lui injecte quelques doses d’an-tibiotiques et de vitamines, sans trop y croire. Elle va probablement mourir dans quelques jours, me confi e-t-il. La bête de Ratan Singh est victime d’une nouvelle pathologie qui s’est développée à mesure que le polyéthylène a envahi le pays : l’étouffement stomacal au plastique.

À Koutch, dans l’ouest de l’Inde, un vétérinaire a extrait 45 kilogrammes de sacs de l’estomac d’une vache. Il y a éga-lement trouvé du tissu, des noix de coco, du câble électrique et une hélice. Un reportage photo de Manmohan Sharma sur cette opération (la ruminotomie) a permis de faire éclater le scandale au

grand jour, il y a presque dix ans. Déjà en avril 2000, à Lucknow, au nord du pays, le journal The Times of India rapportait que jusqu’à 100 bêtes mourraient quo-tidiennement de cette affl iction. Selon le docteur Jadeja, même les vaches domes-tiques absorbent souvent des déchets le long des routes lorsqu’elles se rendent aux aires de pâturage.

« Aujourd’hui, c’est le lait qui est con-taminé par le polyéthylène », clame Maneka Gandhi, l’une des activistes pour les droits des animaux les plus réputés du pays, dans India Today.

Plusieurs régions ont lancé de vas-tes campagnes d’interdiction des sacs plastique, destinées à contrôler le fl ux des déchets, avec un succès relative-ment mitigé. Au faible taux d’éducation du pays se superpose une trop rapide crois-sance qui a bouleversé les modes de con-sommation et de distribution en quelques années seulement. La notion même de déchets, non dégradables, et potentielle-ment dangereux, nécessite l’apparition de nouveaux concepts au sein de la popu-lation. « L’idée que le lait, synonyme de bonne santé, puisse nuire ; l’idée que la vache, symbole de prospérité, puisse être dangereuse, semble tout simplement gro-tesque et inimaginable pour la plupart des Indiens », précise-t-on dans India Today.

Paradoxalement le buffl e, animal non sacré, ne souffre pas de ces problèmes. Les buffl esses coûtent moins cher et pro-duisent un lait plus gras et en plus grande quantité. Les propriétaires ne peuvent tout simplement pas les laisser courir dans les rues, car ces dernières ne retrouveraient pas leur chemin...

VALERIAN MATAZAUDCollaboration spéciale

La Grande Époque ● 16 – 28 FÉVRIER 2009 33InternationalInternationalwww.lagrandeepoque.com

CERN MEYRIN (terminus bus 56-CERN)

entrée B - bâtiment 500 - amphithéâtre

MARDI 24 FEVRIER 2009 20h 30

LE GENEVA BRASS QUINTET

Au programme :

ARUTIUNIAN – BRAHMSHAENDEL – MICHEL – ROBLEE

STEPHENSON – STURZENEGGER Entrée libre - collecte

Nos concerts sur notre site : www.concerts-cern.com

et sur les sites : www.whys.org et www.agendageneve.ch

La Thaïlande et les Rohingyas

Inde : la vache sacrée résiste mal à la modernité

CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP/Getty Images

Une vache cherchant sa nourriture parmi les ordures.

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16 – 28 FÉVRIER 2009 ● La Grande Époque44 ChineChine www.lagrandeepoque.com

L’avocat Gao Zhisheng raconte ses 50 jours de torture «Les mots que j’écris aujourd’hui

seront un jour fi nalement révélés. Ils exposeront le vrai visage de la

Chine d’aujourd’hui et montreront les motivations impensables et les carac-téristiques du « parti au pouvoir » en Chine.

Bien sûr, ces mots ne sont pas agréables à entendre et peuvent même déranger les « bons amis » et « bons partenaires » internationaux du Parti communiste chinois (PCC) d’aujourd’hui ; si, bien sûr, ces « bons amis » et « bons partenaires » ont encore dans le cœur quelque considé-ration pour la conscience humaine et l’éthique.

Aujourd’hui, le PCC, soudainement prospère, s’est non seulement fait plus d’« amis » et de « partenaires » inter-nationaux, mais il crie aussi de plus en plus fort des slogans pervers du genre « la Chine est un pays où il y a la pri-mauté du droit ». Cela est désastreux pour le progrès et le développement des droits de l’homme du peuple chi-nois.

Le 21 septembre 2007, vers 20 heu-res, les autorités m’ont averti oralement que je devais assister à une séance de rééducation. Je me suis rendu compte qu’il se passait des choses inhabituel-les. La police secrète, qui me suit tou-jours de près, gardait une plus grande distance. Je marchais dans la rue ce jour-là et, quand j’ai tourné à l’angle, environ six ou sept étrangers se sont dirigés vers moi. Soudainement, j’ai reçu un coup à la nuque et suis tombé face au sol. Quelqu’un m’a attrapé par les cheveux et l’on m’a aussitôt enfi lé une cagoule noire sur la tête.

On m’a fait monter dans un véhi-cule. Bien que je ne pouvais pas voir, il me semblait qu’il y avait deux ban-quettes et un espace au milieu. J’ai été placé dans cet espace, à terre. J’avais la joue droite contre le sol. Tout à coup, une botte m’a écrasé le visage pour me clouer au plancher. Des mains ont com-mencé à me fouiller. On a enlevé ma ceinture pour me lier les mains derrière le dos. Au moins quatre personnes ont mis leurs pieds sur moi pour m’immo-biliser.

Environ 40 minutes plus tard, on m’a traîné hors du véhicule. Mon panta-lon tombait au niveau de mes genoux, et on m’a traîné dans une pièce. Per-sonne ne m’avait parlé jusque-là. C’est à ce moment-là que l’on m’a enlevé la cagoule. Aussitôt, des hommes ont commencé à m’insulter et à me frapper. « ***, le jour de ta mort est arrivé. Mes frères, donnons-lui une leçon brutale aujourd’hui. Battez-le à mort ».

Ensuite, quatre hommes avec des matraques électriques ont commencé à me frapper la tête et tout le corps. On n’entendait que le bruit des coups et de mon souffl e affolé. J’ai été battu avec une telle violence que tout mon corps a commencé à trembler sans contrôle.

« Ne fais pas semblant ! », a crié l’un d’eux ; j’ai appris plus tard, qu’il s’appe-lait Wang. Ensuite, un homme très fort et grand (environ 1,85 m) m’a attrapé par les cheveux pour me soulever du sol. Wang a commencé à me frapper au visage de toutes ses forces.

« ***, tu n’es pas digne de porter des vêtements noirs. Es-tu un chef de mafi a ? Enlevez-lui tous ses vête-ments ».

On m’a enlevé tous mes vêtements, et j’étais complètement nu. Wang a encore crié, quelqu’un m’a frappé der-rière les jambes et je suis tombé au sol. L’homme de grande taille a continué à me tirer par les cheveux pour me forcer à regarder Wang.

À ce moment-là, je pouvais voir qu’il y avait cinq personnes dans la pièce. Quatre d’entre eux tenaient une matra-que électrique et le dernier tenait ma ceinture.

« Écoute bien, Gao. Aujourd’hui, tes oncles ne veulent rien d’autre que ta vie soit pire que la mort. Je te dis la vérité, ton affaire, ce n’est pas seulement entre toi et le gouvernement ».

« Regarde au sol ! Il n’y a pas une seule goutte d’eau. Mais, dans un moment, tu auras de l’eau jusqu’au des-sus des chevilles. Après un moment, tu

sauras d’où vient l’eau ».Pendant que Wang disait cela, on

m’électrocutait le visage et le torse avec les matraques électriques.

Wang a alors lancé : « Venez les gars, deuxième leçon ! » Alors, on m’a électrocuté avec des matraques élec-triques sur tout le corps. Et tout mon corps, mon cœur, mes poumons et mes muscles ont commencé à sauter sous ma peau de façon incontrôlable. Je me tordais de douleur au sol et j’essayais de ramper. Wang m’a alors électrocuté les parties génitales.

Mes supplications pour qu’ils arrê-tent n’ont provoqué que des rires et des tortures encore plus inimaginables. Wang, tout en hurlant, a ensuite utilisé la matraque pour m’électrocuter les par-ties génitales à trois reprises.

Après quelques heures de cela, je n’avais même plus la force pour sup-plier et encore moins pour m’échap-per. Mais mon esprit était encore clair. Je sentais que tout mon corps avait des spasmes violents dès que la matraque me touchait. J’ai bien senti de l’eau aspergée sur mes bras et mes jambes alors que j’étais secoué. C’est alors que j’ai réalisé que c’était ma propre sueur et j’ai compris ce que Wang voulait dire lorsqu’il avait parlé d’eau.

Il semble que les tortionnaires étaient eux aussi épuisés. Avant la tombée

de la nuit, trois d’entre eux ont quitté la pièce. « Nous reviendrons plus tard pour lui donner la leçon suivante », a dit Wang.

Les deux hommes qui étaient encore dans la pièce ont placé une chaise au milieu et m’ont soulevé pour m’asseoir. L’un d’eux avait cinq cigarettes dans la bouche. Un homme était debout der-rière moi et l’autre, avec les cigarettes, devant moi.

Celui derrière moi m’a attrapé par les cheveux pour me baisser la tête de force. L’autre a utilisé les cigarettes pour me remplir le nez et les yeux de fumée sans arrêt. Ils faisaient cela avec la plus grande patience. Au bout d’un certain temps, je n’avais plus aucune sensation à part quelques larmes qui tombaient sur mes jambes.

Cela a continué pendant environ deux heures. Ensuite, d’autres hommes sont entrés pour remplacer les deux précé-dents. Je ne voyais plus, car mes yeux étaient enfl és et fermés.

Les deux nouveaux ont commencé à parler : « Gao, tu peux encore enten-dre avec tes deux oreilles ? Je te dis la vérité, ces gars sont des experts pour réprimer les mafi eux. Ce sont des durs. Cette fois, ils ont été choisis spéciale-ment, et avec soin, par les plus hautes autorités ».

« Peux-tu entendre qui je suis ? Mon

nom de famille est Jiang. Je t’ai suivi à Xiajiang après ta libération l’an der-nier ».

« Êtes-vous celui de la ville de Penglai, dans le Shandong ? », ai-je demandé.

« Oui, ta mémoire est encore bonne. Je t’ai dit que tu reviendrais tôt ou tard. Quand j’ai vu comment tu te comportais à Xiajiang, je savais que tu reviendrais. Tu méprisais même notre police ».

« Ne devrions-nous pas te donner une meilleure leçon ? Tu as écrit cette lettre aux membres du Congrès amé-ricain. Regarde-toi, espèce de traître. Qu’est-ce qu’il pourrait bien te don-ner ton seigneur américain ? Le Con-grès américain ne vaut rien. Ici, c’est la Chine. C’est le territoire du Parti com-muniste ».

« Te tuer, c’est aussi simple qu’écra-ser une fourmi. Si tu oses continuer à écrire tes articles stupides, le gouver-nement doit montrer clairement son atti-tude. Maintenant, as-tu vu cette attitude ce soir ? », Jiang parlait lentement.

J’ai demandé : « Comment pouvez-vous consentir de battre ainsi des Chi-nois et d’utiliser des tactiques mafi euses contre les contribuables chinois ? »

« Tu n’es qu’un objet à battre », a répondu Jiang. « Tu sais cela dans ton cœur mieux que quiconque. Les con-tribuables ne comptent pour rien en Chine. N’utilise surtout pas ce terme ‘contribuable’ ».

Puis, quelqu’un est entré dans la pièce. J’ai reconnu la voix de Wang. « Ne lui parle pas avec ta bouche. Donne-lui la vraie chose. Tes oncles ont préparé douze leçons. Nous en avons donné seulement trois hier soir ».

« Ton oncle en chef n’aime pas par-ler alors, dans un moment, tu vas voir, tu vas devoir manger ta propre merde et boire ta pisse. On va te les piquer [les organes génitaux] avec un cure-dent ».

« Ne parle plus de torture par le Parti communiste, car nous allons tout de suite te donner une leçon complète ! »

« Tu as raison, nous torturons [les pratiquants de] Falun Gong. Tout à fait vrai. Les douze leçons qu’on va te donner ont été pratiquées sur le Falun Gong. En vérité, je n’ai pas peur de toi si tu continues à écrire. Nous pouvons te torturer à mort et personne ne retrou-vera ta dépouille ».

« Espèce d’étranger puant [pas ori-ginaire de Pékin, ndlr] ! Que penses-tu maintenant que tu es ici ? »

Durant les heures de torture qui ont suivi, je me suis évanoui plusieurs fois en raison du manque de nourriture et d’eau et d’une transpiration abondante. J’étais allongé nu sur le plancher froid. J’ai senti à plusieurs reprises quelqu’un venir m’ouvrir les yeux et y projeter une lampe de poche pour voir si j’étais encore vivant.

Quand je me suis réveillé, j’ai senti une forte odeur infecte d’urine. Mon visage, mon nez et mes cheveux en étaient imprégnés. De toute évidence, mais je ne sais pas quand, quelqu’un avait uriné sur mon visage et ma tête.

Ces tortures ont continué jusqu’à midi le troisième jour. Je ne sais pas où j’ai pu trouver la force d’endurer mais, d’une manière ou d’une autre, j’ai pu me débattre pour m’éloigner d’eux et j’ai commencé à me cogner la tête con-tre la table.

Je criais le nom de mes deux enfants – Tiangyu et GeGe – en essayant de mettre fi n à mes jours. Mais je n’y suis pas parvenu. J’en remercie Dieu tout-puissant. C’est Lui qui m’a sauvé. J’ai vraiment senti que Dieu me traînait pour me tirer de cet état et me don-ner ma vie.

Mes yeux étaient pleins de sang après m’être cogné la tête ainsi. Je suis tombé par terre. Aussitôt, trois person-nes se sont assises sur moi. L’un était sur mon visage. Ils riaient. Ils disaient que j’avais tenté de me suicider pour leur faire peur. Ils disaient qu’ils avaient déjà vu ça trop souvent.

Ensuite, ils ont continué à me torturer jusqu’au soir. Je ne pouvais plus rien voir avec mes yeux. Je pouvais encore entendre les tortionnaires et ils sont revenus après leur souper.

L’un d’eux est venu me tirer par les cheveux pour me redresser. « Gao, tu as faim ? Dis la vérité ! »

J’ai répondu : « J’ai très faim ».« Tu veux manger ? Dis la vérité ! »J’ai dit : « Je veux manger ». Au

lieu de cela, ils m’ont gifl é sans arrêt, une dizaine de fois ou plus, et je suis retombé au sol. Une botte m’a écrasé la poitrine et quelqu’un m’a électro-cuté sur le menton avec une matraque. J’ai hurlé. Ensuite, un autre m’a mis la

Gao Zhisheng et sa famille.

Gao Zhisheng dans son village natal en 2007 avant sa détention.La Grande Époque

La Grande Époque

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Connu pour avoir défendu pendant des années des paysans sans terre et des victimes de la corruption, l’avocat chinois Gao Zhisheng a franchi en décembre 2004 un pas qui lui a conféré la renommée internationale – il a été nominé pour le prix Nobel de la Paix – mais en a fait une des grandes cibles à abattre pour le régime chi-nois. Il a osé publier des lettres ouvertes aux dirigeants chinois dénonçant la situation des droits de l’homme en Chine. La « Lettre ouverte au Congrès national du peuple de Chine » de décembre 2004, suivie de : « Cessez de persécuter les croyants de la liberté et renouez vos liens avec le peuple chinois » en octobre 2005 et de « Pourquoi l’un des avocats de Chine les plus renommés a rompu avec le Parti communiste chinois » en décembre de la même année lui ont valu de voir son cabi-net à Pékin fermé.Durant l’été 2006, Gao Zhisheng a été arrêté pour « incitation à la subversion du pouvoir d’Etat » et condamné en décembre la même année à 3 ans de prison pour « incitation à la subversion du pouvoir d’Etat » – trois années finalement converties en 5 années de résidence surveillée.En mai 2007, le American Board of Trial Advocates a décerné à Me Gao le Prix du Courage. En septembre 2007, après qu’il ait adressé une Lettre ouverte au Con-grès américain, Me Gao a de nouveau été kidnappé et torturé pendant 50 jours, ce qu’il relate dans la lettre qui suit. Le 6 février, Gao Zhisheng a de nouveau été arrêté. On est sans nouvelles de lui.

matraque dans la bouche.« Voyons comme ta bouche est diffé-

rente des autres. Ne veux-tu pas man-ger ? Tu as dit que tu avais faim. En es-tu digne ? » La matraque était dans ma bouche, mais elle n’était pas allu-mée. Je ne savais pas ce qu’ils vou-laient faire.

« Gao, sais-tu pourquoi nous n’avons pas détruit ta bouche ? », a dit Wang. « Ce soir, tes oncles veulent que tu par-les toute la nuit. Nous ne voulons pas que tu parles d’autre chose que du fait que tu es un coureur de jupons. Tu n’as pas le droit de dire que tu n’en es pas un. Tu n’as pas le droit non plus de dire qu’il y a seulement quelques fem-mes. N’oublie aucun détail. Tu ne peux oublier aucun détail. Tes oncles aiment ça. Nous avons suffi samment mangé et dormi, c’est à ton tour de parler ».

« Pourquoi ne parle-t-il pas ? Allez-y, battez-le mes frères ! », a hurlé Wang. Trois matraques ont commencé à m’électrocuter. J’ai rampé tout autour afi n de m’enfuir et j’étais encore nu. Après plus de dix minutes, je tremblais encore comme une feuille.

Je les ai suppliés. « Je n’ai pas eu d’aventure. Ce n’est pas que je ne veux rien vous dire ». J’entendais ma propre voix qui tremblait.

« Est-ce que tu deviens fou ? », a demandé Wang. « Utilisons la matra-que pour t’éclairer et voir si tu commen-ces à parler ».

Puis, deux personnes ont étiré mes bras et les ont immobilisés au sol. Ils ont utilisé des cure-dents pour percer mes parties génitales. Je n’ai aucun mot pour décrire l’impuissance, la douleur et le désespoir qui m’ont envahi. Dans une telle situation, le langage et l’émotion ne peuvent être exprimés. Finalement, j’ai fabriqué des histoires, leur racon-tant des aventures que j’aurais eues avec quatre femmes. Mais les tortu-res n’ont pas cessé et j’ai dû décrire mes relations sexuelles avec chacune de ces femmes. Ceci a continué jus-qu’à l’aube.

À ce moment-là, j’ai été traîné jusqu’à l’endroit où je devais signer la transcrip-tion de ma confession au sujet de mes aventures. « Si nous révélons cela, tu deviendras une merde de chien puant en six mois », a vociféré Wang.

Après avoir été libéré, j’ai appris que le jour qui a suivi la torture, l’interroga-teur nommé Sun Huo avait informé ma femme de la « vérité » qu’ils avaient apprise au sujet de mes aventures. Ma femme leur a dit que ce n’était pas de leurs affaires. Elle a dit : « J’ai toujours confi ance en Gao ».

Après avoir été torturé durant des jours, j’ai souvent perdu connaissance et j’étais incapable de déterminer com-bien de temps s’était écoulé. Et un autre groupe se préparait encore à me tortu-rer.

Un autre homme est arrivé et les a réprimandés. J’ai pu entendre que c’était un directeur adjoint du Bureau de la sécurité publique de Pékin. Je l’avais vu plusieurs fois auparavant. J’avais une bonne opinion de lui.

Je ne pouvais cependant pas le voir, parce que mes yeux étaient encore enfl és. Tout mon corps était meur-tri et méconnaissable. Il semblait en colère à cause de mon état. Il a trouvé un médecin pour s’occuper de moi. Il a dit qu’il était consterné et stupéfait. Il a dit : « Cette torture ne représente pas le Parti communiste ! »

Je lui ai demandé : « Qui a ordonné ça ? »

Il n’a pas répondu. J’ai demandé à être renvoyé chez moi ou même en pri-son. Il n’a pas répondu. Il a fait venir mes tortionnaires dans la pièce et les a réprimandés. Il leur a ordonné de m’acheter des vêtements et de me don-ner une couverture et de la nourriture. Il m’a dit qu’il ferait de son mieux pour me ramener soit en prison ou chez moi.

Aussitôt que le directeur adjoint est parti, Wang a commencé à m’insul-ter. « Gao, tu rêves même d’aller en prison ? Non, ce serait trop facile. Tu n’auras aucune chance d’y aller aussi longtemps que le PCC sera au pouvoir.

N’y pense même pas ».[...]Le douzième ou treizième jour de

mon enlèvement, alors que je pouvais à nouveau ouvrir un peu les yeux, j’ai vu que mon corps était dans un état effroy-able. Pas un seul endroit de ma peau n’était normal. J’avais des marques et des plaies sur toute la surface de mon corps.

Chaque jour de ma détention, l’ex-périence de « manger » était devenue inhabituelle. Chaque fois que j’étais sur le point de crever de faim, ils m’ame-naient des pains à la vapeur. Si j’accep-tais de chanter l’une des trois chansons révolutionnaires célèbres du Parti com-muniste, je pouvais avoir un peu de pain.

Mon souhait le plus intense était de pouvoir vivre jusqu’à ce que ce ne soit plus possible. Ma mort serait une torture pour ma femme et mes enfants, mais je ne voulais pas non plus salir mon âme. Mais la dignité humaine n’a pas de force dans cet environnement. Si l’on ne chante pas ces chansons, on conti-nue à mourir de faim, et ils continuent à vous torturer. Alors, j’ai chanté.

Mais quand ils ont utilisé la même tactique pour me forcer à écrire des arti-cles dénonçant le Falun Gong, je ne l’ai

pas fait. J’ai par contre cédé en écrivant une déclaration disant que le gouverne-ment ne m’avait pas kidnappé ni tor-turé et qu’il avait bien traité ma famille. Celui-là, je l’ai signé.

Durant ces plus de 50 jours, des actes pervers encore plus horribles ont été commis, mais je les ai tus. Ces per-versités ne méritent même pas de faire l’objet d’archives historiques par aucun gouvernement humain. Bien que ces récits nous permettraient de voir clai-rement jusqu’où les dirigeants du PCC sont capables d’aller dans leurs crimes contre l’humanité et dans le but de pré-server leur monopole illégal du pou-voir ! Ces ignobles actes sont si sales et écœurants que je ne veux même pas les mentionner maintenant et ne les mentionnerai peut-être jamais.

Chaque fois que j’ai été torturé, on m’a toujours menacé d’être torturé à nouveau à l’avenir si je disais ce qui m’était arrivé ici, et on m’a préci-sé : « La prochaine fois, ce sera devant ta femme et tes enfants ».

L’homme de grande taille, qui m’avait tiré par les cheveux, m’a répété cela de nombreuses fois durant les jours de torture. « Ta mort est certaine si tu partages ça avec le monde extérieur », disait-il. On me l’a répété encore et

encore. Ces actes brutaux et violents ne sont pas justes. Ceux qui les ont commis, eux-mêmes, le savaient très bien en leur for intérieur.

Pour terminer, je veux dire quelques mots qui ne vont pas plaire à certains. Je veux rappeler aux « amis » et « par-tenaires » internationaux, selon les ter-mes du PCC, que le degré croissant de la brutalité et de l’indifférence à l’égard du peuple chinois par le PCC est la con-séquence directe de la détente qui lui a été accordée à la fois par vous et nous (notre propre peuple chinois).

Écrit le 28 novembre 2007, à mon domicile sous surveillance à Pékin. Dif-fusion autorisée à la communauté inter-nationale le 9 février 2009.

Cette lettre a d’abord été publiée par la China Aid Association. La Grande Époque remercie la China Aid’s d’avoir autorisé l’utilisation de la traduction. Gao Zhisheng a fourni cette lettre avec le titre Nuit noire, cagoule noire, et enlèvement par la mafi a noire — mon récit de plus de 50 jours de torture en 2007.

Comment aider – Action urgente : http://www.amnesty.org/fr/library/info/ASA17/005/2009/fr

Edward McMillan-Scott, vice-president du Parlement européen, et le parlementaire démocrate Albert Ho se tiennent de part et d’autre du portrait de l’avocat Gao Zhisheng à Hong Kong le 26 août 2006.

Mike Clarke/AFP/Getty Images

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Suite du sixième commentaire

Parallèlement à cela, le PCC a créé son pro-pre vocabulaire et ses propres discours, avec le langage injurieux utilisé dans les campagnes de critiques de masse, les mots fl atteurs pour chanter les louanges du Parti, et jusqu’aux for-malités offi cielles banales comme « l’essai de la huitième partie ». Inconsciemment, les gens ont commencé à parler sous l’effet de pensées favorisant les concepts de lutte des classes et de louange au Parti. Le raisonnement calme et rationnel a été remplacé par un langage domi-nateur. Le PCC plagie aussi le vocabulaire reli-gieux et dénature son contenu.

La duplicité n’est qu’un pas au-delà de la vérité. La culture de parti du PCC exploite aussi la moralité traditionnelle en la déformant. Par exemple, la culture traditionnelle valorise la « foi » ; le Parti communiste le fait aussi en encourageant la « fi délité et l’honnêteté envers le Parti ». La culture traditionnelle met l’accent sur la « piété fi liale » ; le PCC met les gens en prison s’ils ne subviennent pas aux besoins de leurs parents, mais la vraie raison est que ceux-ci deviendraient un « fardeau » pour le gouver-nement. Quand cela convient au Parti, le PCC demande aux enfants de se séparer de leurs parents. La culture traditionnelle souligne aussi la « loyauté ». Néanmoins, « le peuple est d’une importance capitale, la nation vient après, le souverain est moins important ». La « loyauté » voulue par le PCC, cependant, est un « dévoue-ment aveugle » – si aveugle que les gens doi-vent croire au PCC inconditionnellement et doivent lui obéir sans poser de questions.

Les mots couramment utilisés par le PCC sont tout à fait fallacieux. Par exemple, il a appelé la guerre civile entre le Kuomintang et les commu-nistes la « guerre de libération », comme si les

gens avaient été « libérés » de l’oppression. Le PCC a appelé la période d’après 1949 « après la fondation de la nation » alors que la Chine a existé bien avant cela et que le PCC a sim-plement mis sur pied un nouveau régime poli-tique. La grande famine qui a duré trois ans a été appelée « les trois années de désastre natu-rel », alors que cette catastrophe était entière-ment due aux hommes. En entendant ces mots utilisés dans la vie de tous les jours et imper-ceptiblement infl uencés par eux, les gens les acceptent inconsciemment ainsi que les con-cepts idéologiques qu’ils contiennent, comme le souhaite le PCC.

Dans la culture traditionnelle, la musique est considérée comme un moyen de restreindre les désirs humains. Dans le volume 24 des Mémoi-res historiques (Shi Ji), Sima Qian (145-85 av. J.-C.) a dit que la nature de l’homme est pacifi -que et que nos émotions sont affectées par des infl uences externes. Si les sentiments de haine et d’amour surgissent sans être restreints, on sera livré à la séduction continuelle des tenta-tions extérieures et on commettra de mauvaises actions. Donc, disait Sima Qian, les empereurs du passé utilisaient les rituels et la musique pour restreindre les gens. Les chants devaient être « joyeux mais pas obscènes, tristes mais pas trop affl igeants ». Ils devaient exprimer des sentiments et des désirs, mais avoir un con-trôle sur ces sentiments. Confucius a dit dans Les Analectes : « Les trois cents vers des Odes (un des six classiques compilés et édités par Confucius) peuvent être résumés en une seule phrase : ‘Ne pense pas au mal’ ».

Pour en savoir plus : Les neuf commentaires sur www.lagrandeepoque.comVersion audio disponible sur le site de la radio Son de l’Espoir : www.sondelespoir.org

49.851.211 Chinois ont démissionné du Parti après avoir lu les Neuf commentaires sur le Parti Communiste. Ce mouvement de démissions reste pour le peuple un moyen d’expression non violent, apolitique et sans pré-cédent dans la société chinoise face à la dictature et à la

corruption généralisée au sein du régime. La Grande Époque publie un extrait traduit de cette série éditoriale chinoise dans chacun de ses numéros.

16 – 28 FÉVRIER 2009 ● La Grande Époque66 ChineChine www.lagrandeepoque.com

ÉDITORIAL

GRIPPE AVIAIRE DANS DES ÉLEVAGES DU XINJIANG

D’après des résidents du village Zhawa, dans le comté Moyu, plus de 500 dindes sont mortes et 13.000 éliminées le 10 février sur ce site d’appro-visionnement en grain. La zone a été mise en qua-rantaine : « Toutes les routes ont été bloquées sur un rayon de 5 kilomètres autour du site », indique un habitant, qui demande l’anonymat.

La police locale, interrogée par notre journaliste, indique « ne rien savoir » et renvoie vers le Centre de Prévention des Epidémies.

Le 24 janvier déjà, le département de la santé de la région autonome ouighour, dans la même région, a annoncé la contamination d’une femme par le virus H5N1 dans la ville d’Urumqi.

NOUVEAUX ADDITIFS CANCÉRIGÈNES DANS LE LAIT CHINOIS

Le 12 février, nous révélions que le lait en poudre Telensu de la fi rme Mengniu contenait des additifs potentiellement cancérigènes. La société a depuis diffusé un communiqué affi rmant que les additifs en question, OMP et IGF-1 (une hormone de crois-sance), sont autorisés par les agences internatio-nales, oubliant de dire que les services de qualité de l’administration chinoise (AQSIQ) lui ont interdit l’ajout de ces additifs dans le lait.

Mengniu n’a pris aucune mesure de rappel des lots du lait Telunsu, mais les magasins Carrefour, Merry Mart et Hualian à Pékin les ont déjà retirés des rayons.

TOUJOURS PAS D’EAU COURANTE DANS LE SICHUAN

La ville de Guangyuan dans le Sichuan a été l’une des plus touchées par le tremblement de terre de mai 2008. Les infrastructures électriques et d’appro-visionnement en eau, détruites par le séisme, n’y ont toujours pas été reconstruites. Depuis neuf mois, les victimes assurent leur approvisionnement seuls en creusant des puits.

MOBILISATION DES FAMILLES DE MEMBRES DU FALUN GONG

En octobre 2008, onze membres du mouvement bouddhiste chinois Falun Gong ont été condamnés de 3 à 7 ans d’emprisonnement par la Cour du dis-

trict Wuhou de la ville de Chengdu. Au moment où le jugement en appel se tient par la cour intermé-diaire de Chengdu, les familles demandent la libéra-tion immédiate de leurs proches. L’emprisonnement des onze personnes, dont plusieurs femmes a en effet été marqué par des tortures répétées, et leurs avocats estiment que les droits de la défense n’ont pas été respectés lors du premier procès.

Comme des dizaines milliers d’autres pratiquants de Falun Gong déjà en prison ou dans des camps de travaux forcés, les membres actuellement jugés sont accusés de pratique cultuelle interdite « affec-tant la stabilité de l’Etat ». Le Falun Gong est un mouvement spirituel pacifi que ancré dans la tradi-tion bouddhiste et les exercices énergétiques chi-nois. Il a été pratiqué par plus de 80 millions de personnes en Chine dans les années 90.

LA TÉLÉVISION NTDTV ET LA PEUR DES AUTORITÉS CHINOISES

Le soutien à la télévision indépendante NTDTV (New Tang Dynasty television) gagne la blogos-phère chinoise. Dans un article intitulé NTDTV et l’idéologie occidentale de pacifi cation, le blogueur Zhao Dagong de la ville de Shenzhen écrit : « Ce que le régime communiste chinois craint le plus est la liberté de presse, et la diffusion de vérités et de faits. Par sa diffusion satellite, NTDTV a permis aux Chinois d’avoir une compréhension plus profonde de la Chine, et cela effraie grandement le régime chinois ».

Liu Guohua, ancien professeur de droit à l’univer-sité Dongbei, indique que la censure de la NTDTV a pour but de forcer les téléspectateurs vers les pro-grammes autorisés.

IL CRITIQUE LA MAIRIE ET SE FAIT TIRER DESSUS

Lorsque Xie Jiaxing a demandé à la mairie du vil-lage Shatian de respecter ses engagements sur les infrastructures, il n’imaginait pas les conséquences que sa démarche aurait pour lui.

Xia Jiaxing a rappelé au conseil municipal que l’augmentation des impôts locaux avait été faite sur la promesse de la construction d’une route large de cinq mètres. Celle-ci en faisant fi nalement quatre, qu’avait-on fait de l’argent économisé ?

Conséquence ou surprenante coïncidence, la

maison de la famille Xie s’est peu après retrou-vée entourée par 20 voitures dont un gang armé de 30 personnes est sorti. Une poignée est restée sur le seuil à bloquer la sortie tandis que les autres entraient dans la maison et vidaient les chargeurs de leurs revolvers.

Le bureau de sécurité publique locale, consi-dérant que personne n’avait été tué, n’a pas jugé nécessaire d’ouvrir une enquête. « Les journalistes n’osent pas venir », indique Xie Yahi. « Ils ont été menacés par la triade. Ceux-là nous ont appelé et ont dit qu’ils nous tueraient ».

MENACES CONTRE ENSEIGNANTS GRÉVIS-TES À XINNING

Début février, plus de 6.000 enseignants du comté Xinning ont envoyé des plaintes à travers toute la Chine par Internet. D’après eux, les auto-rités locales ont détourné près de 300 millions de yuans (30 millions d’euros) destinés aux ensei-gnants. Le 9 février, les directeurs d’école ont répondu à la menace de grève par la promesse de licenciement de tout « agitateur ».

M. Feng dit soutenir fortement la grève. L’année dernière, indique-t-il, des enseignants ont été battus et certains gravement blessés parce qu’ils faisaient grève. Malgré cela, il continue à vouloir faire grève. D’après lui, les enseignants n’ont reçu aucune prime en 2008 alors que chaque fonctionnaire reçoit 10.000 yuans. « Ils m’ont dit que je serais renvoyé, cela ne me fait pas peur. Il n’y aura aucune diffé-rence ».

ÉMEUTES APRÈS LA DANSE DU DRAGONL’après-midi du 8 février, les résidents de la zone

Weng An du comté de Dejiang fêtaient la nouvelle année et le festival de la lanterne par une danse du dragon. Alors qu’ils arrivaient sur l’artère principale de la ville, la police a arrêté le cortège et brisé les lanternes, provoquant une émeute à laquelle plu-sieurs milliers de personnes se seraient jointes. Les bâtiments du gouvernement local ont été assiégés avant que la police disperse les émeutiers avec des gaz lacrymogènes.

SEPTIÈME ANNÉE EN PRISON POUR UN ACTIVISTE CHRÉTIEN

Le démocrate chrétien Wang Bingzhang endure

sa septième année de prison, d’après l’association américaine CAA (China Aid Association). D’après sa fi lle, la santé de Wang se dégrade. Diplômé de l’université Mc Gill au Canada, Wang Bingzhang a passé plus de 20 ans à promouvoir la démocratie en Chine. Il a été kidnappé par les services secrets chinois alors qu’il était en déplacement au Vietnam en 2002, et condamné à la prison à vie pour espion-nage et terrorisme.

TENTATIVE DE SUICIDE D’UNE PÉTITION-NAIRE ENCEINTE À PÉKIN

Le 3 février, Mme Zhao Chunhong de la province de Hebei a tenté de se suicider en sautant du haut d’un immeuble en plein centre de Pékin, près du marché Xidan.

En 2006, Mme Zhao a investi près d’un mil-lion de yuans dans le secteur minier du comté de Qinglong,et s’est retrouvée volée de son investisse-ment par des fonctionnaires locaux. Déboutée face à la justice, elle a été forcée de vendre sa maison pour payer la procédure en appel.

LES COPIES CHINOISES DU « VILLAGE DE LA MONTAGNE »

Shanzhai, qu’on traduirait par « village de la mon-tagne » en référence aux anciens repères de ban-dits de la Chine impériale est devenu un sorte de néo-culture de consommation en Chine. On dési-gne par ce terme la circulation de copies quasi-con-formes de produits blockbusters comme l’iPhone, le gPhone et Anycoll, la version téléphone de la con-sole PSP.

Ces versions, vendues à 1/5 du prix des originaux et de production chinoise, gagnent une popularité croissante. Pour Jin Hui, 21 ans, « les Shanzhai refl ètent la sagesse du peuple chinois. Vous voyez, peu importe le produit, nous les Chinois pouvons apprendre et le reproduire. Ceci peut être considéré comme un progrès ».

D’après Yazhou Zhoukan, un magazine de Hong Kong magazine, plus de 100 millions de Shanzhai sont produits chaque année, violant les droits de propriété intellectuelle de nombreuses entreprises.

AUJOURD’HUI EN CHINENouvelles des correspondants de la radio Son de l’Espoir (Sound of Hope Network : www.sohnetwork.com)

NEUF COMMENTAIRES

Un journaliste chinois secouru par le gouvernement canadien JIANG Weiping est un journaliste qui n’a pas froid aux yeux, si bien que ses enquêtes révélant la cor-ruption au sein du Parti commu-niste chinois lui ont valu six ans de prison.

Mais il est maintenant au Canada, après un périple clan-destin rendu possible grâce à une autorisation spéciale accor-dée selon des considérations d’or-dre humanitaire par le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration, Jason Kenney.

En enquêtant sur les fonction-naires corrompus en Chine, M. Jiang a rapporté le cas de Ma Xiangdong qui avait perdu, aux jeux d’argent, 30 millions de yuans (5,4 millions de dollars) provenant de fonds publics. Une autre his-toire concernait un fonctionnaire qui avait utilisé l’argent des contri-buables pour acheter des voitures et des maisons à ses 29 maîtresses. Dans une troisième affaire, Bo Xilai, après avoir protégé d’autres fonctionnai-res corrompus, avait été nommé ministre du Commerce.

Les efforts de Jiang Weiping pour révéler la corruption dans les hautes sphères du parti lui ont coûté très cher. Il a été arrêté en janvier 2004 et, l’année suivante, il a été condamné pour « divulgation des secrets d’État » et « incitation à la subversion du pouvoir d’État ».

Il a été condamné à huit ans de prison mais, après avoir fait appel, la sentence a été réduite à six ans. Lors-qu’il était en prison, les visites lui ont été interdites pen-dant deux ans et, à une occasion, il a passé 45 jours en isolement.

M. Jiang était journaliste et ancien chef de bureau pour un quotidien dont le siège est à Hong Kong. En confé-rence de presse la semaine dernière, il a déclaré que les médias « ont le devoir, dans une société civile, de sur-veiller les actions du gouvernement. Malheureusement, sous l’actuel système politique en Chine, il s’agit d’un tra-vail à haut risque ».

Jiang a ajouté que sa « recherche pour la liberté de presse n’a pas été ébranlée. Mon objectif de construire la démocratie et l’État de droit en Chine est également

inchangé ».M. Jiang a remercié les orga-

nisations qui l’ont aidé à obte-nir sa libération, comprenant PEN Canada. La présidente de cette organisation œuvrant pour la liberté de la presse, Nelofer Pazira, a loué le courage moral de Jiang.

« Il est facile de dire de ne pas avoir peur de rapporter les faits des gens au pouvoir », a-t-elle mentionné, « mais la plupart d’entre nous deviennent silen-cieux lorsque le pouvoir réplique. Le prix élevé que M. Jiang a payé pour avoir refusé de suivre la ligne tracée par les censeurs chinois omniprésents nous rappelle com-ment la liberté d’expression peut être dangereuse et diffi cile lors-que l’État est déterminé à vous intimider ».

Reporters sans frontières signale le régime chinois comme l’un des plus répressifs envers les journalistes. C’est en Chine qu’il y a le plus de journalistes emprisonnés.

Jiang Weiping a réussi à s’évader de la Chine grâce à un permis très rare octroyé par le gouvernement cana-dien. C’est seulement la deuxième fois que les conser-vateurs émettent un tel permis depuis leur arrivée au pouvoir. Grâce à ce permis, M. Jiang peut habiter et tra-vailler au Canada pour une période de deux ans. Durant ce temps, il peut entreprendre les procédures pour deve-nir résident permanent.

Tout ce qu’il a eu à faire était de se rendre à l’ambas-sade canadienne à Pékin, soit un voyage de dix heures à partir de Dalian, une ville au nord-est de la Chine, où il habitait. Mais même ce voyage anodin était dangereux, car Jiang était sous surveillance. Se déplaçant avec une petite valise, il a couru le risque. Il y a deux semaines, il est descendu de l’avion à l’aéroport de Toronto et il a rejoint son épouse et sa fi lle, arrivées au Canada en 2004.

Quelques jours après son arrivée au Canada, il appe-lait au changement en Chine.

MATTHEW LITTLE

Le journaliste chinois Jiang Weiping, emprisonné en Chine pour avoir révélé des cas de corruption au sein du gouvernement, récemment secouru par le Canada grâce à un permis spécial octroyé par le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration.

Yi Wang/The Epoch Times

Page 7: La Grande Epoque Bimensuel 15-28 Février 2009

La Grande Époque ● 16 – 28 FÉVRIER 2009 77ÉÉconomieconomiewww.lagrandeepoque.com

Discours protectionniste de la France La conférence de presse du 5 février dernier de Nicolas Sarkozy n’a pas été très appré-ciée par ses partenaires euro-péens, en particulier au moment où il a abordé le thème de la politique industrielle française.

ILLUSTRANT son volontarisme en matière industrielle, le président fran-çais a malheureusement déclaré à tort : « La Grande-Bretagne n’a plus d’indus-trie, à la différence de la France. Parce que l’Angleterre, il y a vingt-cinq ans, a fait le choix des services, et notamment des services fi nanciers ». En effet, selon Eurostat, l’organisme offi ciel de statis-tiques de la Commission Européenne, les secteurs de l’industrie et de l’énergie représentaient en 2007, 26,4 % du Pro-duit Intérieur Brut (PIB) de l’Allemagne, 16,7 % de celui de l’Angleterre, et seule-ment 14,1 % du PIB français. Par ailleurs, si l’on remonte à 1999, l’industrie repré-sentait 22,3 % de la richesse britannique et 18 % de la richesse française. Ainsi, même si le PIB français a vu la part de la production industrielle baisser moins rapidement que celle de la Grande-Bre-tagne, la France n’est pas plus épargnée

et reste loin derrière l’Allemagne. Par ailleurs, suite à une question au

sujet de son plan de relance, qui privi-légie l’investissement, Nicolas Sarkozy a déclaré : « Les Anglais ont fait le choix d’une relance par la consommation avec, notamment, une baisse de la TVA, dont on voit bien que ça n’a amené absolu-ment aucun progrès (...). La consomma-tion continue à baisser ». Les réactions anglaises ne se sont pas fait attendre. Selon le quotidien anglais The Indepen-dent, le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a très peu apprécié les propos du président français.

Poursuivant par ailleurs sur le même thème, Nicolas Sarkozy a annoncé l’oc-troi d’une aide de 6 milliards d’euros aux industriels français du secteur auto-mobile, puis souhaité « qu’on arrête les délocalisations, et que si possible on relocalise », mais en ajoutant une nou-velle pique à d’autres partenaires euro-péens : « Si on donne de l’argent aux industries automobiles pour se restructu-rer, ce n’est pas pour apprendre qu’une nouvelle usine va partir en Tchéquie ou ailleurs ». Les réactions négatives ont été tout aussi fortes en Tchéquie et en Slo-vaquie, où le groupe PSA (Peugeot) est bien implanté (sur les sites de Kolin et de Trnava) et produit près de 500.000 véhi-

cules par an, contribuant ainsi fortement à leur croissance économique.

UN CLIMAT EUROPÉEN ASSOMBRISitôt après la conférence de presse

du président français, le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek a réagi au nom de la présidence européenne : « Les ten-tatives d’utiliser la crise fi nancière pour introduire des formes de protectionnisme risquent de ralentir et de mettre en péril

la relance de l’économie européenne et la confi ance des consommateurs et des investisseurs ». De même, Lubomir Jah-natek, le ministre slovaque de l’économie a estimé que la proposition française était « très contre-productive ».

Après six mois de présidence euro-péenne française, où Nicolas Sarkozy avait œuvré sans relâche afi n de coor-donner les efforts européens face aux premiers effets de la crise, et où ses

partenaires l’avaient félicité pour son dynamisme et sa recherche d’unité, les propos protectionnistes tenus ce 5 février tombent très mal et risquent de ternir l’at-mosphère du prochain sommet euro-péen prévu fi n février. Martin Riman, le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, rappelle fermement que « si quelque chose est susceptible de contribuer à l’approfondissement et à la prolongation de la crise, c’est un protec-tionnisme massif instauré par de grands États », en particulier au sein de l’Union européenne.

Enfi n, les critiques mal venues envers la politique de relance anglaise risquent de mettre la France en mauvaise posi-tion, lors du G 20 d’avril prochain en Angleterre, pour convaincre ses parte-naires anglo-saxons de « refonder le capitalisme », comme Nicolas Sarkozy l’a promis à plusieurs reprises depuis le début de l’automne dernier (discours du 25 septembre à Toulon et sommet du 18 octobre à Camp David avec George Bush). Donner des leçons d’économie à ses partenaires européens tout en ren-forçant le protectionnisme français ris-que d’aboutir à l’effet inverse de celui escompté initialement.

PATRICK C. CALLEWAERTLA GRANDE ÉPOQUE

AFP/Getty Images

Nicolas Sarkozy, président français, répond aux questions des journalistes le 5 février 2009 au Palais de l’Elysée

Lors de la réunion annuelle du Forum mondial de l’Économie à Davos en Suisse le 28 jan-vier, le Premier chinois Wen Jia-bao a dit que la Chine a mis en place différentes mesures afi n d’atteindre son objectif de croissance de 8 % du PIB cette année. Cependant, il a admis que cela serait très diffi cile étant donné le climat économique actuel. DEPUIS que la crise fi nancière s’est répandue à travers le monde, l’économie de la Chine a vu ses taux baisser de plus en plus. Alors que son économie ralen-tit, le chômage en Chine est en consé-quence en hausse constante – renforçant l’anxiété au sein du Parti communiste chi-nois (PCC), qui a vu l’opposition à son autorité s’accroître au cours des derniè-res années.

LA CROISSANCE DU PIB DU QUA-TRIÈME TRIMESTRE 2008 N’EST QUE DE 6,8 %

Selon des informations publiées par le Bureau national des Statistiques de la Chine, la croissance du PIB pour le quatrième trimestre 2008 n’a été que de 6,8 % – le taux de croissance le plus bas enregistré des sept dernières années.

Depuis que la tempête fi nancière s’est déclarée l’année dernière, l’industrie export de la Chine, laquelle compte pour 20 % de la croissance économique totale de la Chine, a été sérieusement impac-tée par une chute dans la demande. L’in-dustrie export a commencé à reculer en novembre 2008, et au mois de décembre elle a vécu une diminution de 2,8 %, la pire performance depuis 1999.

Selon une prévision de la HSBC de Hong Kong, durant le premier trimes-tre 2009, les exportations de la Chine pourraient chuter de 19 %. Ceci pour-rait conduire à la fermeture de nombreu-ses entreprises d’export et pourrait coûter leur emploi à dix millions d’ouvriers pay-sans.

LES EXPERTS PRÉVOIENT UNE CROISSANCE DE 5 % EN 2009

Le 28 janvier, le Fond Monétaire Inter-national a estimé que le PIB de la Chine aurait une croissance de 6,7 % en 2009. Beaucoup d’experts fi nanciers prédi-sent cependant que le chiffre pourrait descendre à 5 %. Selon Nouriel Rou-bini, professeur d’économie à l’univer-sité de New York qui est devenu célèbre pour avoir prédit avec exactitude la crise fi nancière mondiale, la croissance du PIB de la Chine cette année n’excédera pas 5 %. L’économiste spécialiste de la Chine Mark Williams, de Capital Economics basé à Londres, a dit dans une interview accordée à Voice of America qu’il pré-

voyait également pour cette année une croissance de 5 % du PIB chinois.

UN DIFFICILE MARCHÉ DE L’EMPLOIRécemment, les autorités chinoises

ont plusieurs fois parlé d’un faible mar-ché du travail en Chine. Début novem-bre 2008, le département des ressources humaines et de la sécurité sociale chinois a demandé que la stabilité de l’emploi soit traitée « comme la plus haute priorité ».

Début décembre 2008, la plus impor-

tante réunion économique en Chine, la Conférence Economique Centrale du Travail, a continué d’insister sur la néces-sité de mettre en place une politique de l’emploi plus active. A la mi-décembre 2008, Hu Jintao a prévenu qu’en 2009 la situation de l’emploi en Chine serait très sombre. Récemment, le département des ressources humaines et de la sécu-rité sociale a également révélé que les citoyens chinois auront à faire face à une situation de l’emploi très diffi cile dans les

mois à venir.

DES UNIVERSITAIRES : LE TAUX DE CHÔMAGE ACTUEL DE LA CHINE SE SITUE ENTRE 24 ET 27 %

Le taux de chômage actuel en Chine a toujours été une énigme parce que le Parti communiste chinois présente le chômage en Chine avec un taux excluant les tra-vailleurs migrants et les populations rura-les. Les informations offi cielles du PCC à la fi n de l’année 2008 affi chaient un taux de chômage « urbain » à 4,2 %.

Dans le dernier Livre Bleu de la Société en Chine, un livre annuel de l’Académie chinoise des Sciences Sociales, le taux de chômage dans les zones urbaines est indiqué comme plafonnant à 9,6 %. Pourtant, le professeur Zeng Xiangyuan, directeur de l’Académie du Travail et des Relations Sociales à l’université Renmin de Chine, a déclaré qu’en se basant sur des données découvertes à la suite d’en-quêtes, le taux de chômage en Chine pour les zones aussi bien urbaines que rurales devrait se situer entre 24 et 27 % si on le convertit aux normes internatio-nales.

Alors que le taux de chômage en Chine s’accroît, les protestations, elles, ont aug-menté. L’agitation sociale est une préoc-cupation croissante dans l’esprit du PCC, qui craint depuis toujours de perdre un pouvoir acquis et maintenu par la force.

WANG ZHENLA GRANDE ÉPOQUE

La diffi cile situation de l’emploi en Chine

China Photos/Getty Images News

Un alignement de curriculum vitae recouvre le sol à Chengdu, dans le Sichuan

La crise fi nancière du second semestre 2008 a mis en exergue les excès de ces dernières années en matière de rémunération des dirigeants du monde fi nancier, et également les bonus des traders qui ont atteint des niveaux record en 2007, sans réelle contrepartie en terme de risque.

MORALISER LA PROFESSIONAux États-Unis, le président Barack

Obama s’est indigné du montant total de pri-mes versées aux salariés de Wall Street qui s’est élevé à 18,4 milliards de dollars pour 2008. Il a estimé que « c’est honteux » et a demandé « davantage de sens de respon-sabilité ». Il vient de proposer un plafonne-ment à 500.000 dollars de la rémunération annuelle des dirigeants des entreprises qui recevraient l’aide de l’État. La Grande-Bre-tagne, de son côté, s’apprête à installer des garde-fous, mais le Premier ministre Gordon Brown n’a donné aucune précision. Lors de son intervention télévisée du 5 février der-nier, le chef de l’État français a directement

mis en cause « le système de rémunération de ceux qu’on appelle les traders, ces jeu-nes gens qui jouent à spéculer, …. ce qui a conduit à la catastrophe que l’on sait ».

À la demande des pouvoirs publics, les banques françaises se sont engagées à adopter un « code éthique » pour les opérateurs de marché. Le texte, qui doit

encore être validé par le ministre de l’Éco-nomie Christine Lagarde, a été élaboré par un groupe de travail réunissant l’ensemble des groupes bancaires, représentés par la Fédération Bancaire Française (FBF), et leurs autorités de tutelle (direction du Tré-sor, Autorité des Marchés Financiers, Com-mission Bancaire). Il défi nit les nouvelles

règles qui devraient entrer en vigueur dès cette année pour les primes que les opé-rateurs toucheront en 2010, avec pour objectif de mettre fi n aux excès de ces der-nières années. Enfi n, il s’appliquera à tous les traders et salariés des banques d’inves-tissement, quel que soit le statut de ces der-nières.

RÉGLEMENTATION ET TRANSPA-RENCE

Pour éviter les prises de risques incon-sidérés il faut, selon la FBF, limiter les « bonus garantis », modérer l ‘importance de la part variable et la verser en fonction des gains réels pour l’entreprise, tout en tenant compte des intérêts des clients. La base de calcul des bonus doit être modifi ée pour prendre en compte « le profi t net réa-lisé par l’opérateur et incluant tous les coûts, dont le coût du risque et le coût du capital », selon Bercy. Le but de cette disposition est de limiter les anticipations de résultats futurs, toujours hypothétiques, et de prendre en compte les résultats réels sur un exercice complet. Le mode de versement de la rétri-bution doit être aussi fonction des cours de bourse de l’entreprise, ce qui suppose une part du bonus payé directement en actions.

Enfi n, pour améliorer la transparence sur la rémunération, il faudra informer le conseil d’administration de l’entreprise des princi-pes de la politique de rémunération et des principes de leur déclinaison individuelle.

UNE MISE EN ŒUVRE DIFFICILESelon le communiqué de la FBF daté du

7 février, qui confi rme avoir adopté ces dis-positions, « la mise en œuvre de ces prin-cipes en France doit être prolongée par une approche européenne mais égale-ment mondiale, dans le cadre de l’initia-tive conduite par le G20, afi n de maintenir la compétitivité des entreprises travaillant en France ».

Même si personne ne conteste offi ciel-lement le bien-fondé de ces mesures, la réserve émise par la FBF souligne toute l’ambiguïté de leur mise en œuvre. Les nou-velles règles plus contraignantes risquent de perdre l’attractivité de la place de marché de Paris, en faisant partir les professionnels parisiens dans les pays voisins. La France, qui a eu le mérite de faire les premières pro-positions en la matière, sera-t-elle entendue lors du G20 ?

HANNA L. SZMYTKOLA GRANDE EPOQUE

Un code éthique pour les traders ?

Mehdi Fedouach/AFP/Getty Images

Un trader observe les prix des actions.

Page 8: La Grande Epoque Bimensuel 15-28 Février 2009

ANTANANARIVO – Tandis que le cli-mat reste houleux à Antananarivo, capi-tale malgache, beaucoup se demandent qui est responsable des troubles politi-ques ayant fait plus d’une centaine de morts, au cours de manifestations con-tre le gouvernement, organisées par Andry Rajoelina, leader de l’opposition et ancien maire de la capitale.

Ce qui a d’abord commencé par un mouvement démocratique pacifique s’est inscrit dans le cadre d’une lutte politique qui a atteint son paroxysme lorsque les forces de sécurité ont abattu au moins 28 personnes devant les bureaux de la présidence, le 7 février.

« Nous voulons du changement », a expliqué Henri, enseignant, lors d’une manifestation contre le gouvernement, à Antananarivo. « Je suis là parce que je pense que le gouvernement a fait des erreurs. Mais le changement devrait être démocratique : Rajoelina devrait trouver un autre moyen d’expri-mer son opinion ».

Le drame du 7 février a amené bon nombre de personnes à se deman-der pourquoi une foule de manifes-tants a été incitée à se diriger vers un palais présidentiel gardé par des sol-dats armés.

« Il ne pouvait y avoir que deux issues », a estimé Solofo, témoin des événements du 7 février. « Les effu-sions de sang ou la prise d’assaut du palais ».

« Il fut un temps où je soutenais le mouvement démocratique », a quant à lui confié Solo, un entraîneur de basket-ball. « Mais maintenant, c’est devenu trop extrême ».

Promesses non tenuesDepuis qu’il a été élu maire d’Antana-

narivo en décembre 2007, M. Rajoelina a fait clairement entendre son oppo-sition au président Marc Ravaloma-nana, s’assurant ainsi le soutien des nombreux Malgaches désillusionnés par un gouvernement qui ne leur don-nait pas l’impression de répondre aux besoins des populations les plus pau-vres du pays.

En soi, l’élection de M. Rajoelina aurait dû indiquer au président qu’il s’éloignait de plus en plus d’un peuple qui avait autrefois voté pour lui, selon des analystes. Si une élite malgache

restreinte a profité de ses mesures de libéralisation de l’économie, la situation s’est aggravée pour les populations pauvres, malgré la croissance macro-économique.

Après plusieurs années de stagna-tion et d’isolement économiques, les réformes économiques instaurées par M. Ravalomanana ont attiré les inves-tisseurs étrangers, tentés par les richesses pétrolières et minérales du pays.

Des géants de l’exploitation minière tels que Rio Tinto ont investi des mil-liards de dollars dans des projets locaux. Sherritt International Corpora-tion, société canadienne d’ex-ploitation des ressources naturelles, investit 3,4 milliards de dollars dans le développe-ment d’une des plus importantes mines de nickel du monde, située juste à l’est d’Antananarivo.

« L’économie donne des résultats positifs depuis 2004. Une augmenta-tion spectaculaire des investissements a été constatée, surtout dans le secteur minier, et on observe des signes de redressement économique », a indiqué à IRIN Herinjatovo Ramiarison, profes-seur d’économie à l’université d’Anta-nanarivo.

« Mais le revers de la médaille, c’est que cette économie de marché a creusé l’écart entre les riches et les pauvres, et je pense que c’est la principale cause de la crise. Partout, l’inégalité est une source de frustration et de troubles poli-tiques et sociaux, et il est très facile de pousser les gens à faire la grève et à manifester », a-t-il noté. « Le gouverne-ment a réussi à mettre en œuvre une politique économique, mais il n’a pas adopté de politique sociale pour con-trer les inégalités entre les riches et les pauvres ».

Au service de ses propres intérêts Le président lui-même a grande-

ment bénéficié de la croissance éco-nomique de Madagascar. Sa réussite professionnelle avait permis à M. Rava-lomanana, entrepreneur dans l’indus-trie laitière, de gagner le respect de ses partisans au cours de sa campa-gne présidentielle, en 2001 ; mais les populations se méfieraient désormais du chevauchement des intérêts publics et privés, et il n’en a pas fallu beaucoup pour provoquer les Malgaches et les

inciter à descendre dans les rues d’An-tananarivo en signe de protestation.

Nombreux sont ceux qui pensent que d’autres forces, plus puissantes, sont à l’œuvre derrière les leaders de l’op-position.

« Les violences observées actuelle-ment ont les caractéristiques des lut-tes précédentes qui ont eu lieu ici », a déclaré à IRIN un analyste politique, qui habite à Antananarivo.

« Il y a des politiciens du passé, ici – ceux qu’on appelle des dinosaures – et peut-être que certains d’entre eux sont impliqués, d’une manière ou d’une autre. C’est difficile à dire, mais de grosses sommes ont été investies dans ce mouvement anti-gouvernement, et on ignore d’où vient cet argent ».

Quoi qu’il en soit, les dégâts causés lorsque les manifestations ont laissé place à la violence pourraient être de longue durée.

Quelques semaines à peine ont suffi à anéantir le travail accompli pen-dant de nombreuses années pour que Madagascar acquière le statut d’inves-tissement sans risque ; selon certaines estimations, il faudra peut-être compter entre six et dix ans pour que l’économie s’en relève totalement.

Trouver une issue à la crise Si les efforts déployés par M. Rajoe-

lina pour arracher le pouvoir des mains d’un gouvernement démocratiquement élu ont été condamnés par l’Union africaine, les diplomates occidentaux, sous les auspices des Nations unies, encouragent le dialogue entre les par-ties et font pression pour que les griefs exprimés au cours des manifestations soient entendus. « Nous appelons les autorités, les partis politiques et la société civile à trouver une solution à cette crise par le dialogue, dans le res-pect de la Constitution, et à poursuivre les réformes nécessaires pour répon-dre aux appels à davantage de justice sociale et de démocratie, et à la bonne gestion des affaires publiques », pou-vait-on lire dans un communiqué publié par l’Union européenne, le 6 février.

D’autres ont des préoccupations plus immédiates : « Il est facile d’oublier que c’est encore la saison des cyclones, ici. C’est la période la plus difficile de l’an-née pour la population, et aujourd’hui, en plus de la crise économique mon-

diale qui devrait gravement toucher l’Afrique en 2009, nous avons une crise politique, ici, à Madagascar », a déploré M. Ramiarison, de l’université. « Je crains que nous ne puissions pas éviter la crise alimentaire s’ils ne trou-vent pas rapidement une solution à cette situation ».

M. Ravalomanana aura du mal à redorer son blason après les événe-ments sanglants de ce que les médias locaux ont baptisé le « samedi rouge », mais les Malgaches n’ont guère d’alter-

native politique au magnat de 59 ans. Bon nombre d’entre eux considèrent en effet qu’à 34 ans, M. Rajoelina est trop jeune pour être président. « Je ne suis pas pour Ravalomanana », a expli-qué Solofo, « mais il a été élu président et nous devons le laisser finir son man-dat. Les manifestations actuelles sont un avertissement, mais il peut changer, et si ce n’est pas le cas, il ne sera pas réélu aux prochaines élections ».

www.irinnews.org

TERRACYCLE : LES DÉCHETS À LA BASE

D’UN ÉCO-CAPITALISME

En 2007, les Américains ont généré 254 mil-lions de tonnes de déchets ménagers et encom-brants. Si le taux de recyclage et de compostage a doublé depuis 1990, passant de 16 % à 33 %, 137 millions de tonnes de déchets sont encore venues engorger les déchetteries américaines en 2007. Le reste est incinéré.

TerraCycle est né en 2001 et sa première production est un engrais 100 % naturel, vendu dans des bouteilles en plastique usagées, récu-pérées auprès des centres de recyclage locaux. Puis de nouveaux modes de revalorisation, à partir d’ordures ménagères non recyclées par la municipalité ont vu le jour. Les pots de yaourts et emballages de gâteaux sont alors transfor-més en trousses, en sacs ou encore en pots de fleurs. Soit en une vingtaine de produits dif-férents au total. En tout, TerraCycle a trans-formé 3,2 millions de bouteilles en plastique, 42 millions d’emballages liquides, 12 millions de papiers de gâteaux et 100.000 pots de yaourts. En 2008, les « brigades de déchets » ont ras-semblé plus de 2 millions de citoyens à travers les États-Unis. Ce qui a permis à l’entreprise de reverser 100.000 dollars à des associations et de financer un programme de sensibilisation à l’environnement dans les écoles.

Pour en savoir plus : www.terracycle.net

VAR : L’UNION PATRONALE À L’ÉCOUTE

DES SALARIÉS

En 2008, 72 % des employés de 300 entre-prises (de 50 à 249 salariés) estiment que les problèmes liés aux troubles psychologiques au travail augmentent. Alors que la plupart des

DRH attribuent ce phénomène à la multiplica-tion des problèmes dans la vie personnelle et l’inquiétude des salariés sur leur avenir, ces derniers accusent plutôt un manque de recon-naissance de la part de leur employeur et une augmentation de la charge de travail. Pour per-mettre aux salariés des petites et moyennes entreprises (PME) de bénéficier de l’écoute et du conseil nécessaires pour faire face aux problèmes de la vie professionnelle et privée, l’Union patronal du Var (UPV) met à disposi-tion une cellule de 15 assistantes sociales qui rencontrent les salariés sur rendez-vous ou pendant des permanences régulières en entre-prises ou dans les locaux de l’UPV. Les inter-ventions couvrent des domaines variés, du suivi des démarches administratives (dossier de retraite, demande de prestations de la Caisse d’allocations familiales, démarches concernant la sécurité sociale) au soutien psychologique (détresse, décès d’un proche, etc.) pour le sala-rié et ses conjoints.

Pour en savoir plus : www.upv.org

TRANSMÉA : FINANCER LA REPRISE D’EN-

TREPRISES PAR LES SALARIÉS

Lorsqu’un dirigeant quitte son entreprise, plusieurs solutions se présentent à lui, dont la reprise de l’entreprise par les salariés qui détiennent dès lors la majorité du capital. Si elle séduit, cette démarche pose néanmoins des problèmes de financements, les salariés ne pouvant à eux seuls apporter tous les fonds nécessaires. D’où la création d’une société de capital-risque dédiée, Transméa. Son objectif : investir dans les entreprises reprises par les salariés et leur permettre ainsi de lever d’autres

fonds. À la demande d’un agent territorial, d’un administrateur judiciaire, du cédant ou des sala-riés, des consultants de l’association AGF Scop (spécialisée dans l’accompagnement de projets coopératifs) travaillant pour le compte de Trans-méa se rendent dans l’entreprise concernée pour analyser la viabilité économique du pro-jet et sa disposition à adopter la forme coopéra-tive. Viendront ensuite les audits commerciaux, la validation du compte de résultats, le montage d’un plan de financement, etc. Enfin, Transméa investit en fonds propres ou quasi fonds propres dans l’entreprise.

Pour en savoir plus : www.transmea.coop

CATHERINE MARTIN-PAYEN : POSER UN

AUTRE REGARD SUR LA VIEILLESSE

En 2000, Catherine Martin-Payen fête ses 40 ans. Sa mère commence à avoir des ennuis de santé. Elle s’interroge elle-même sur sa pro-pre vieillesse tout en se rappelant le souvenir de sa grand-mère qui pendant les 20 dernières années de sa vie n’a eu de cesse de répéter que « le bon Dieu l’avait abandonnée » car elle s’ennuyait et se sentait inutile. La situation des personnes âgées la questionne de plus en plus et elle décide de « faire quelque chose d’utile pour favoriser la solidarité mondiale envers les anciens ». Inspirée par le roman initiatique chi-nois, La montagne de l’âme, qui raconte l’épo-pée d’un homme en quête de lui-même à travers la Chine post-révolutionnaire, Catherine ima-gine une « marche de la vieillesse ». Pour ouvrir le débat sur « les vieux » et interpeller l’opinion sur la place critique qui leur est réservée dans les sociétés occidentales, elle se lance dans un projet de réalisations documentaires sur les per-

sonnes âgées. C’est le début de Vieillesses Par-tagées, périple au plus près du monde.

En décembre 2006, elle s’envole enfin pour « le pays des Khmers » où elle dresse au hasard de ses rencontres, les portraits de six personnes âgées de 70 à plus de 80 ans. Dans son film de 60 minutes, on découvre des par-cours de vies difficiles, marqués par la dicta-ture de Pol Pot et la misère, mais aussi des femmes et des hommes qui, malgré leur grand âge, restent placés au cœur de leurs commu-nautés. « Dans ce pays à majorité bouddhiste, la vieillesse n’est pas perçue comme néga-tive puisqu’elle rapproche de la réincarnation. Elle est une phase de préparation à la nou-velle vie durant laquelle on fait le bien et on se rend utile aux autres. Le but de Mano Cha, précise-t-elle, n’est pas de juger ou de faire la morale, mais de témoigner d’une vision diffé-rente qui peut amener ceux qui le voient à réflé-chir sur eux-mêmes et sur leurs proches : Que voulons-nous pour nos vieux ? Comment s’ar-ranger soi même de sa vieillesse future ? Com-ment humaniser les rapports avec ceux dont on dit assez violemment dans nos pays qu’ils sont ‘à la retraite’ ? ».

Catherine Martin-Payen diffuse aujourd’hui son film, débats à l’appui, à travers toute la France en répondant à des invitations ou en démarchant elle-même les salles de projection.

Pour en savoir plus : www.bonpied-bonoeil.org

Brèves d’espoir Avec l’agence d’informations Reporters d’Espoirs

16 – 28 FÉVRIER 2009 ● La Grande Époque88 Droits humainsDroits humains www.lagrandeepoque.com

Madagascar Que s’est-il passé ?

Le maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, que certains jugent trop jeune pour être président, salue ses partisans lors d’un rassemblement dans la capitale malgache le 13 février 2009.

AFP PHOTO / Walter ASTRADA

Page 9: La Grande Epoque Bimensuel 15-28 Février 2009

JE VOULAIS écrire sur cet homme, dernier nabab positif du cinéma français, dont le fi lm Le vieil homme et l’enfant le consacrera cinéaste à part entière.

J’ai laissé tout de côté pour parler de Claude Berri, peu connu dans le fond, homme aux mille facettes, généreux avec son énergie comme avec son argent pour réaliser et faire réaliser des fi lms qui compteront.

FORMÉ PAR SON PÈRE

Claude Berri, né le 1er juillet 1934, était un homme de cinéma complet. Il avait été d’abord comédien, son premier rêve. Formé à la source par son père, fourreur profondément drôle qui disait qu’il allait mettre Louis de Funès au chômage. Plus tard il lui rendra hommage dans son beau fi lm Le cinéma de papa (1970). Sa mère et son père resteront sa vie durant le point fort de son existence. Il suivra sagement les conseils de son père pour obtenir son indépendance dans un métier où il est bon de contrôler les mécanismes compliqués de production et de création : « Tu dois donner les cartes », aimait-il à lui répéter. En écho, Claude Berri crée la production Renn et s’associe avec AMLF distribution et Pathé, et là il réussit non seulement à réaliser les fi lms de son choix mais aussi à produire les réalisateurs qu’il admire comme par exemple le Tchèque Milos Forman. Il distribue Au feu les pompiers qui le révéle au public français.

L’ENFANT CACHÉ

En 1967 Claude Berri réalise son pre-mier fi lm, un vrai coup de génie, Le vieil homme et l’enfant avec Michel Simon, immense succès qui le propulsera en avant dans la course à la création fi lmi-que.

LA TRAGÉDIE DE SA VIE

Il ne s’est jamais remis de la maladie puis de la mort de sa femme Anne-Marie Rassam qui s’est suicidée en 1995, puis de la souffrance de son fi ls tétraplégique,

mort en 2002.Au plus fort de sa dépression nerveuse,

toujours en travaillant d’arrache-pied dans les différents secteurs que sa société con-trôle, Claude Berri rencontre l’écrivaine Nathalie Rheims qui devient sa compa-gne.

SON DÉSENGAGEMENT PROGRES-

SIF DU CINÉMA

Claude Berri décide de confi er son entreprise Renn Productions à son asso-cié Pathé après avoir lancé deux projets marquants : Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon et La Graine et le mulet de Abdellatif Kechiche.

Berri veut se consacrer à sa passion secrète : la peinture.

LE PARRAIN DU CINÉMA

Il pensait vraiment que le cinéma était une histoire de famille. On le surnommait le parrain. Cela lui plaisait car Le Parrain de Ford Coppola était un fi lm qu’il adorait. Il se voyait un peu comme Brando, don-nant quelques conseils pour maîtriser la destinée des salles noires.

Il était tiraillé entre le désir de faire et les doutes sur la nécessité de son exis-tence, questions cruciales qu’il se posait après les tragédies qui l’avaient consumé. Claude Berri meurt d’un infarctus cérébral à l’âge de 74 ans après avoir voué 45 ans à son amour de toujours : le cinéma.

_________________________

Il y a cinq ans, en avril 2003, au détour d’une projection nous l’avons interrogé sur les motivations qui l’avaient porté vers le cinéma, et le rap-port qu’il entretenait avec son métier.

MONSIEUR BERRI, POURQUOI

AVEZ-VOUS CHOISI DE FAIRE DU

CINÉMA ?

«Je voulais faire revivre les senti-ments et les gens qui m’avaient plu dans le passé et qui n’étaient pas forcément

encore vivants.Mon père était très sévère avec moi.

Il me battait. Mais il était drôle, me fai-sait rire. Je ne me souvenais jamais des coups, mais de ces histoires. J’ai même un jour failli m’étrangler de rire en l’écou-tant. J’avais hâte de retrouver mon père après la classe.

J’aimais l’école, j’avais des copains qui n’arrêtaient pas de faire des blagues aux commerçants, qui étaient ravis.

Une fois rentré à la maison, mon père me regardait affectueusement et com-mençait à me mimer une nouvelle his-toire.

Ma mère intervenait et disait à mon père de me laisser respirer, c’était une mère juive qui ne voulait pas qu’on impor-tune son fi ls. Moi évidemment je prenais tout, l’affection, les histoires drôles, le goûter. Mon père me fi xait, s’étant tu avec gravité : ‘Mais tu te payes ma tête mon petit tu ne veux rien laisser à ton vieux

père’. Et j’éclatais de rire. Excusez-moi, je m’arrête c’est l’émotion qui monte.

Mon Dieu, que je riais. Que je l’aimais mon fourreur de père.

Un jour je lui ai demandé : ‘Mais pour-quoi ne fais tu pas du théâtre papa ? Et à sa réponse, j’ai failli avaler de travers ma tartine à la confi ture de griotte pour le goûter : ‘Je vais te le dire mon fi ls. Je ris-querais de mettre Louis de Funès au chô-mage et ce ne serait pas gentil, ni même courtois’. J’ai toussé, éclatant de rire, ameutant les voisins, mon père m’a dit ‘chut !’, ce qui a eu pour effet de me don-ner une crise de fou rire. Ma mère est sor-tie de la cuisine furieuse pour me consoler de tant d’émotions.

Mes vrais débuts ont été la réalisation de mon court métrage. La première pel-licule que j’impressionnais était Le Pou-let. On a tout de même obtenu un Oscar. Cela m’a stimulé dans mes entreprises suivantes.

Les choses ne se faisaient pas par coup de baguette magique tel que je le croyais encore, après ce fi lm que personne n’avait voulu fi nancer.

Y A-T-IL EU UN DÉCLIC QUI VOUS A

POUSSÉ VERS LE CINÉMA ? COM-

MENT VOTRE ÉVOLUTION S’EST-

ELLE PRODUITE AU SEIN DE VOTRE

PROFESSION ?

Oui en effet, mon père m’a dit le plus sérieusement du monde : ‘Mon fi ls, dans ce monde pour exister, se faire respecter et pour faire ce que l’on veut, il faut donner les cartes’. Eh bien à partir de cet instant, je me suis accroché au cinéma par tous les trous de la pellicule. À l’époque, la télé-vision n’avait pas encore fait les ravages sur la lecture que l’on connaît aujourd’hui.

Je lisais beaucoup de livres, d’histoires sur les juifs, précisément intéressé par ce qui gênait chez les juifs. Je n’ai toujours pas compris pourquoi on en voulait autant

aux juifs et tous ces massacres et toute cette inhumanité. J’ai tellement pleuré en apprenant que des membres de la famille de mon père avaient été assassinés pour la seule raison qu’ils étaient juifs. Vrai-ment la monstruosité habite notre terre. Je suis naïf mais je sais, je suis comme ça. Mon métier est une religion sans idéolo-gie corrosive. L’amour des êtres, leur lan-gage m’a animé et je l’ai reproduit dans mes fi lms.

Tout d’abord l’un de mes principes est que le cinéma est un plaisir. Si je n’en ai pas, il faut faire autre chose. Je me suis amusé pendant plus de 40 ans. J’ai ren-contré des gens, aimé, savouré, dîné, res-piré, bu du bon vin. J’ai utilisé tous les verbes d’action dans le plaisir. Je crois que sans prétention, si j’intellectualisais mon métier je pourrais dire que je suis un hédoniste, un épicurien, car manger j’adore aussi, des bons plats qui ressem-blent à ceux de ma mère, même si ces derniers temps j’ai perdu l’appétit. J’ai le cœur gros pardonnez-moi.

Mon plus grand bonheur au niveau du cinéma est d’avoir tourné Le vieil homme et l’enfant comme réalisateur (1967) avec Michel Simon. J’avais proposé le sujet à Jean-Luc Godard, C’était une histoire vraie, la mienne, sous l’occupation, où j’étais un enfant caché chez des braves gens un peu antisémites. C’était à la cam-pagne chez des vieux, admirateurs de la gloire passée de Pétain. J’avais vécu cet épisode comme les plus beaux jours de ma vie où j’avais cependant peur que mes parents ne trouvent plus le chemin pour venir me rechercher. J’ai dit à Patrice Chéreau que les grands acteurs comme Michel Simon devaient être laissés en paix, qu’il fallait faire le métier et ne sur-tout pas les brimer ou les brider par des indications souvent erronées. Ces comé-diens connaissent leurs instruments de comédie, c’est-à-dire eux-mêmes.

Michel Simon était un vrai monstre, il ne fallait pas le diriger. Tout ce qu’il fai-sait était une perle rare. Il était indécent de rectifi er ou de vouloir sculpter à sa con-venance.

APRÈS, VOUS ÊTES REVENU À VOS

SOURCES JUIVES ?

Bien sûr, mais je ne les ai jamais aban-données. Mon grand-père est en moi, il fait partie de toutes les décisions que je prends, je suis un peu lui, je l’aime tou-jours, il est mort trop vite, « cher pépé ». Il était un juif avec sa foi, il portait un cha-peau noir. Il m’emmenait à la synagogue à Saint-Paul. Il sentait ses convictions sur Dieu, moi j’étais dans une autre forme d’attachement à l’éternel. Celle de l’amour des siens.

Je suis devenu un homme à la recher-che du temps perdu irrémédiablement à cause des images des souvenirs qui me hantent. Ce n’était pas une angoisse mais un bonheur.

François Truffaut était très attaché à mes fi lms. En 1970 Le Cinéma de papa a été descendu par la critique. Je disais ce que j’avais sur le cœur et l’on me disait d’aller chercher ailleurs.

Une des lois chez les juifs, c’est de savoir partager. Eh bien toute ma vie, comme je le répète, j’ai partagé le magot pour que les auteurs blessés par la vie puissent s’exprimer. Je souhaite que les hommes de cinéma pensent aux autres pour continuer à exister. Car notre vie est faite de partage. Les œuvres d’arts que j’ai achetées, ce sera pour tous ceux que l’art apaise. Que Dieu me permette de voir les miens, ma femme, mon fi ls. Que ma famille après moi vive dans le bonheur et dans la réalisation de leurs désirs. Si j’ai le temps, peut-être ferai-je un nouveau fi lms après Mazel Tov ce serait appro-

prié….» ALAIN PENSO

Instant terrestre www.instanterrestre.com

RêverieLe rêve est pour moi un moment d’évasion comme de recueillement, une contemplation songeuse du monde. La nature est l’espace infi ni de mes rêveries, une expérience physique et spirituelle, un abandon du corps et de l’esprit. Il n’y a rien de plus universel et de subjectif que tous ces éléments qui nous entourent : nous sommes spectateurs d’une même scène et pourtant nous la regardons différemment. Les saisons passent, se ressemblent et résonnent dans une beauté sensuelle et éphémère.

Texte et photo de Stéphane Cabaret

►Chronique d’un observateur du 7e

Claude Berri, une vie de partage

Alain Cohen et Michel Simon dans Le vieil homme et l’enfant de Claude Berri (1966)

NOUVEAU REGARDUN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION 16 – 28 FEVRIER 2009 • BIMENSUELWWW.LAGRANDEEPOQUE.COM

ÉDITION 150

EpochTimes.com

La Grande Époque

Page 10: La Grande Epoque Bimensuel 15-28 Février 2009

LA SEMAINE du 2 février, la commu-nauté internationale a célébré les zones humides. C’est ainsi que de nombreu-ses activités ont été organisées dans ces régions de la planète. Le but était de sensibiliser les populations, de démon-trer l’importance des écosystèmes et d’assurer la pérennité de la biodiversité mondiale. Les zones humides apportent l’eau et les éléments indispensables à la survie des espèces, tant humaines, qu’animales et végétales. Elles main-tiennent une eau de qualité, jouent un rôle essentiel pour sa fi ltration et assu-rent sa pureté.

UN REMPART AUX INONDATIONSCette célébration mondiale commé-

more la signature de la convention de Ramsar sur les zones humides. La pre-mière convention a eu lieu le 2 février 1971 dans la ville iranienne de Ramsar, au bord de la Mer Caspienne. Elle est entrée en vigueur en 1975 sous l’égide de l’UNESCO. Le thème retenu cette année est convivial, l’eau nous réunit – « D’amont en aval : les zones humi-des nous relient les uns aux autres ». À l’origine, l’accent a été mis sur l’habitat des oiseaux d’eau mais la convention a étendu ce domaine à un environnement plus vaste. Elle reconnaît actuellement l’importance des zones humides sur la biodiversité. En effet, les zones humides existent là où la nappe phréatique est proche de la surface du sol. Elles jouent un rôle primordial d’un point de vue de la faune et de la fl ore. Elles servent aussi de rempart aux inondations, jouant le rôle de grandes éponges.

L’IMPORTANCE DES ZONES HUMIDESLes zones humides n’ont pas de limite.

Elles s’étendent de part et d’autre des frontières, des États et des pays. C’est ainsi que le bon état des zones humi-des dépend de la quantité et de la qualité des eaux transportées par les rivières, les cours d’eau, les lacs ou les aquifè-res souterrains. Les pays situés près des frontières peuvent donc être pollués par

DEPUIS plusieurs jours, sur toute la façade Atlantique et même loin à l’intérieur des terres, de nombreux ornithologues signalent des oiseaux de haute mer morts ou épuisés. Des dizaines d’oiseaux affaiblis et dénutris, particulièrement éprouvés par la tempête, sont accueillis dans les centres de soins.

CONSÉQUENCES DE LA TEMPÊTE SUR LES OISEAUX

Sans vouloir atténuer les dom-mages causés par cette catas-trophe naturelle au point de vue humain et économique, la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) dresse un bilan des con-séquences de la tempête sur les populations d’oiseaux. Comme en décembre 1999, avec l’ouragan Lothar, les fortes rafales de vent de Klaus ont poussé un nombre important d’oiseaux marins, vivant d’habitude en haute mer à cette saison, vers les côtes et jusqu’à l’intérieur des terres.

D’après le réseau d’observateurs de la LPO, les principales espèces touchées sont l’océanite tempête (petit oiseau marin, à peine plus gros qu’une hirondelle de fenêtre), le phalarope à bec large (petit échassier peu commun), la mouette pygmée et, sur-tout, la mouette tridactyle. Cette dernière espèce est, en effet, la plus affectée.

DE NOMBREUX OISEAUX POUSSÉS À L’INTÉRIEUR DES TERRESUn affl ux important a été constaté sur l’ensemble des plages du

littoral atlantique et, phénomène beaucoup plus rare uniquement noté lors de fortes tempêtes, des centaines de mouettes ont été poussées à l’intérieur des terres. Ainsi, cette espèce est présente dans de très nombreuses régions : Poitou-Charentes, Limousin, Auvergne, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Franche-Comté, etc. Elle est observée partout y compris jusqu’en Suisse, où une petite centaine de mouettes ont pu être dénom-brées.

Espèce encore plus rare, notamment à l’intérieur des terres, l’océanite tempête a été notée en Charente, dans le Cantal, en Ardèche, en Lozère et dans la Drôme. Pour l’anecdote, un vol de 20 bernaches cravants a également été noté dans l’Aude, tandis

que la première mention du fulmar boréal a été faite pour le litto-ral méditerranéen français, en Camargue. Né très au Nord dans l’Atlantique, l’ouragan Klaus a également apporté des espèces de goélands originaires de l’arctique américain et groenlandais comme les goélands bourgmestres et à ailes blanches (record absolu en France), mais aussi des goélands de Kumlien (seule-ment deux mentions française) et même une mouette blanche à Arcachon (première mention française depuis 1985), espèce cons-pirée aujourd’hui en danger d’extinction par l’UICN.

Plusieurs milliers d’oiseaux ont ainsi été fortement affectés par la tempête et sont retrouvés morts ou épuisés, l’ensemble du réseau des centres de soins se mobilise donc pour essayer de leur por-ter assistance. Aussi, le centre Hegalaldia (Pyrénées-Atlantiques) a contacté les centres voisins, l’UFCS et la LPO, pour organiser les actions et permettre l’accueil, dans les meilleures conditions possi-bles, de tous les oiseaux nécessitant des soins.

En conséquence, en cas de découverte d’un oiseau blessé ou affaibli, la LPO vous engage à téléphoner au 05 46 82 12 34 ou à contacter l’UFCS (Union Française des Centres de Sauvegarde) au 03 86 97 86 05 qui vous redirigeront vers le centre de soins le plus proche.

ALLAIN BOUGRAIN DUBOURGPRESIDENT DE LA LPO

CHAQUE année le 14 février, à l’occasion de la Saint-Valentin, la forêt de Karura à Nairobi au Kenya reçoit la visite de milliers de personnes qui viennent planter des arbres. Ce projet est à l’initiative du Programme des Nations Unies pour le développement. Selon le communiqué du PNUE, « les gens ne planteront pas seulement des arbres pour ceux qu’ils aiment, mais aussi comme un symbole de leur amour pour l’environnement ». La campagne est intitulée « Trees4Love », ou des arbres pour l’amour.

Le PNUE s’est fi xé comme objectif pour la planète en 2009 de « planter un arbre par habitant, soit près de 7 milliards d’arbres ». Actuellement, ce projet inti-tulé « Planter pour la planète : la campagne pour un milliard d’arbres », lancée en 2006 a déjà permis de planter 2,6 milliards d’arbres dans le monde. Mme Wangari Maathai, lauréate du prix Nobel de la Paix, a été à l’initiative de cette campagne. Elle avait pour objectif de mobiliser un large panel de population, des chefs d’en-treprises aux élèves en passant par les gouvernements et les communautés.

REPLANTER 14 MILLIARDS D’ARBRES PAR AN Ce reboisement devrait combler les disparitions d’arbres dans le monde.

Depuis l’an 2000, ce sont plus de 7 millions d’hectares qui partent chaque année en fumée, soit l’équivalent de la surface du Portugal. Ainsi, pour combler les per-tes des dix dernières années, il faudrait que 14 milliards d’arbres par an soient réintégrés. C’est une course sans fi n car des pays comme le Brésil s’acharnent à détruire les forêts, en toute impunité. Greenpeace diffuse des chiffres alarmants sur la destruction des forêts brésiliennes : « Ce sont dix millions d’hectares rasés de 1996 à 2006 pour l’élevage bovin. La superfi cie est semblable à celle de l’Is-lande ». Le Brésil est le premier exportateur mondial de viande de bœuf, et « il souhaite représenter 60 % de ce marché mondial à l’horizon 2018, soit le double de sa part actuelle », ajoute l’organisation.

Jérôme Frignet, chargé de la campagne « Forêts » pour Greenpeace France explique que « les subventions accordées par le gouvernement brésilien au secteur de l’élevage contredisent complètement ses promesses de lutte contre la déforestation, qui font partie du plan d’action brésilien de lutte contre les changements climatiques ». Il pense que « l’Union européenne et les gouvernements des pays industrialisés devraient mettre autant d’énergie et de volontarisme à sauver les forêts tropicales qu’ils en ont mis à sauver les grandes banques ».

Des pays montrent cependant l’exemple et freinent ce désastre. L’Ethiopie arrive largement en tête du reboisement avec 700 millions d’arbres plantés en 2007. Le Mexique en compte 217 millions et la Turquie 150 millions.

HÉLOÏSE ROC

les voisins. Un cadre international peut alors aider à préserver l’intérêt de tous.

En effet, les incidences peuvent être multiples. L’eau peut subir des pol-lutions très éloignées de son écou-lement : des pollutions industrielles, agricoles, voire domestiques peuvent voyager sur plusieurs milliers de kilo-mètres. Ainsi, la dégradation des habi-tats des zones humides met en péril la santé et les moyens d’existence des

populations locales. Or, les espèces des zones humides, telles que les poissons, les oiseaux, les insectes (papillons, libel-lules…), les loutres et toutes les espèces migratrices sont mises en péril par les pollutions limitrophes.

Les zones humides représentent sur la planète 6 % des terres émergées. Elles produisent 25 % de l’alimenta-tion mondiale en considérant la pêche, l’agriculture et la chasse. De plus, elles

transforment 20 % du carbone de la pla-nète. C’est aussi pour les chercheurs une mine extraordinaire du capital génétique végétal. Le riz est le symbole même des zones humides. N’oublions pas qu’il est l’aliment de base de la moitié de la popu-lation mondiale.

Les marais, les prairies humides, les tourbières et les lacs sont menacés par la poussée des activités humaines tel-les que les installations hydrauliques,

les opérations d’assèchement, de drai-nage ainsi que par l’intensifi cation des constructions et des espaces bétonnés. En France, 24 sites sont protégés par la convention de Ramsar. Ils représentent une superfi cie de 828.803 hectares. Le Canada détient la plus grande part mise sous protection avec une surface totale de 13.066.571 hectares.

HÉLOÏSE ROC

Les zones humides célébrées par la communauté internationale

Un agriculteur indien dans une rizière du village de Varna. Le riz est le symbole même des zones humides.

Getty Images/Sam Panthaky

La tempête Klaus a aussi affecté les oiseaux Des plantations de Saint-Valentin à Nairobi

Getty Images/Sam Panthaky

Des oiseaux migrateurs prennent leur envol à Nal Sarovar. C’est le plus grand refuge d’oiseaux des zones humides dans le Gujarat (Inde).

16 – 28 FÉVRIER 2009 ● La Grande Époque1010 EnvironnementEnvironnement www.lagrandeepoque.com

Page 11: La Grande Epoque Bimensuel 15-28 Février 2009

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PARIS 3e, bijouterie fantaisie, 91 rue Beaubourg, 2 vitrines 4 m x 3 m. Loyer 1 250 €. Prix : 55 555 €. Tél : 06.30.88.15.84 ou 01.42.76.07.08

PARIS 4e, Marais. Restaurant tradition-nel 300 m², 160 couverts + terrasses 22 couverts, 3 salles : 2 salles rez-de-chaussé et 1 salle voutée au sous-sol. Possibilité de faire deux restaurants séparés. Chambre froide. 680 000 €. Loyer : 4 400 € hors taxes et hors charges. 06.20.47.86.92 ou 06.64.72.15.22.

PARIS 5e, Café, restaurant, vente à emporter. Affaire d’angle avec beaucoup de charme. 70 m² + réserve. 34 places assises possibilité 40. 3 extractions. Quar-tier bureaux + faculté. Travaux récents. Enorme potentiel non exploité. Arrivée pro-chaine d’un siège de société (600 person-nes) à 120 m. Traiteur libannais, crêperie, aucune concurrence. Loyer : 1.480 €/mois. Prix : 180.000 €. Bail neuf. 06.13.38.90.44 à partir de 16 h uniquement.

PARIS 9e, Vends restauration rapide sur place et à emporter, 34 m². Très bon quartier bureaux, commerces, forte zone de passage, proche métro et rue La Fayette. Pas de travaux à prévoir. Vendu avec matériel de restauration, cheminée, rideau de fer, 26 places assises + 4 en ter-rasse. Loyer : 1.740 €. Prix : 179.000 €. 06.99.41.96.67 ou 06.63.07.29.45 appe-lez après 14 h

PARIS 9e, Salon de coiffure, 73 rue La Fayette, 58 m² + grand sous-sol clim. Rideau de fer. Bail neuf. Loyer : 2 000 € CC. Vente pour cause retour lieu natal. Cession : 108 000 €. Tél : 06.30.55.21.79

PARIS 10e, Quartier Saint Martin. Fonds à céder, quartier très animé, boutique 27 m² + cave + terrasse 20 m². Sandwiche-rie, épicerie, buffet froid. Petit loyer men-suel 450 €. Bail en cours reste 6 ans. Prix 60.000 €. 06.14.09.74.71

PARIS 10e, boutique traiteur produits bio, dans marché réputé face gare de l’Est, loyer 450 €, prix 45 000 €. Tel : 06.98.84.93.13

PARIS 10e, Bar rest. Licence 4. 300 m LouisBlanc. 38 places+12 Ter. Gde Cave, potentiel de développement. Cause retraite. Direct propriétaire. Loyer : 1.950 € HT/mois. Fonds : 220 000 €. Tel : 06.09.52.54.14

PARIS 10e, Quartier Saint Martin. Fonds à céder, quartier très animé, boutique 27 m² + cave + terrasse 20 m². Sandwiche-rie, épicerie, buffet froid. Petit loyer men-suel 450 €. Bail en cours reste 6 ans. Prix 60.000 €. 06.14.09.74.71

PARIS 11e, Bail à céder, quartier grossiste en prêts-à-porter, 195 m2, bail neuf 3/6/9. Tél : 06 25 20 28 44

PARIS 11e, 100 mètres des métros Bel-leville et Couronnes. Boulevard de Bel-leville. Quartier en pleine expansion. Restaurant 80 places. Licence IV. Cui-sine équipée. Cave. Chambre froide. 2 extractions de fumée aux normes. Possi-bilité tous commerces avec propriétaire. Pas de logement. Propositions à faire pour reprise 3 salariés. Loyer mensuel 2.200 euros charges comprises. Prix : 240.000 euros. Tel pour rendez-vous 06 28 80 49 39. M. Meyer

PARIS 11e, Charonne. Vends fonds de commerce restaurant pâtes fraiches, sur

place et à emporter. Rue commerçante. Bureaux, écoles, métro à proximité. Equi-pement et mobilier neufs. Loyer : 1.350 €/mois. Prix : 95.000 €. 06.09.11.16.56

PARIS 12e, Rue commerçante proche place Daumesnil, vend sandwicherie toute équipée sans extraction, 25 m² plus cave. Bail 3/6/9, loyer 860 euros/mois HT char-ges comprises. Fonds 77,000 euros. Tel 06 03 81 50 93

PARIS 12e, vend cause départ restau-rant 350 m². Bien placé. Licence IV. Faible loyer. Libre de suite. Terrasse apparte-ment au-dessus. 760,000 euros negocia-ble. Tel 06 17 96 81 57

PARIS 12e, Á vendre, cause retraite. Entreprise de distribution de surgelés. Existe depuis 1991. 300 m². Chambre froide négative. 3 camions. Bon chiffre d’affaires. Loyer : 6 000 €/ trimestre. Tel : 06.62.10.55.99

Paris 13e, Vends presse, papeterie, pho-tocopie, loterie, PMU, dans centre com-mercial. Emplacement de 1er ordre. 120 m² + réserve. Chiffre d’affaires annuel + de 6.500.000 €. Commission : 260.000 €. Chiffre d’affaires hors presse, loterie et PMU : 440.000 € TTC. Loyer : 3.300 €/mois HT. Prix : 790.000 € à débattre. 06.64.13.88.66.

PARIS 13e, quartier Butte aux Cailles. Belle affaire d’angle. Restaurant tra-ditionnel français pour profession-nel, 53 places et 20 en terrasse. Loyer : 1 350 €/mois. Prix demandé : 800.000 € (5 247 656 F) à débattre. 01.45.89.71.64 ou [email protected]

PARIS 13e, salon de coiffure, métro Mai-son Blanche, quartier chinois. Surface : 60 m² bien placé. Tél : 06.13.33.47.95

PARIS 13e, restaurant bar irlandais, licence IV, Port Royal, limite 5e et 14e arrondissements, surface 65 m², 50 cou-verts en 2 salles mitoyennes (2 x 25 cou-verts) + terrasse été 10 couverts, cave. Bon potentiel de développement du bar. Belles façade et décoration, bar bois mas-sif. Loyer mensuel : 1 960 € TTC. Prix : 250.000 € (1.639.892,50 F). 09.51.17.07.49 ou e-mail : [email protected].

PARIS 14e, Bar restaurant, licence IV, proche Montparnasse, mairie 14ème, hôtels et bureaux. Rez-de-chaussée de 30m2 : bar et salle de 20 couverts, sous-sol de 30m2: salle de concert Karaoke ou dancing possibilité 20 couverts, sortie de secours, réserve de stockage. Travaux récents, mobilier neuf, cuisine équipée et avec extracteur. Grand potentiel à dévelop-per. Loyer: 1.100 € toutes taxes et charges comprises. Cession : 130.000 € (négo-ciable). Site: www.zeste.abcsalles.com. 06.69.31.10.68 ou [email protected]

PARIS 14e, rue Raymond Losserand. Métro Porte de Vanves. Fonds de com-merce restaurant de spécialités exoti-ques. Bail récent. 90 m² dont 1 grande salle, 60 couverts, cuisine, cave, wc. Terrasse sur rue. Très bien situé. Loyer : 2.500 €/trimestre. Prix : 190 000 € (1 279 116,15 F). 01.45.39.00.91 ou 06.82.62.39.70 ou e-mail : [email protected].

PARIS 15e, Fonds de commerce et bail. Cause retraite vend boutique 55 m² avec sous-sol 55 m². Loyer annuel 18,000 euros. Sortie métro Vaugirard. Tel : 06 27 56 95 86 Arfi / 01 42 50 18 94

PARIS 15e, à Vendre très belle ongle-rie toute équipée : 4 stations manucure, 1 pédispa, 50 m². Possibilité massage. Bail jusqu’en 2013. Prix 40,000. à débattre. 76 rue Dutot, métro 12, Volontaires. Tel 06 10 83 63 62 en français.

PARIS 15e, Bar-brasserie-sandwiche-rie, secteur Montparnasse/Vaugirard. Eta-blissement entièrement refait, bien placé. Belle affaire avec un gros potentiel à déve-lopper le soir. Fermé le week-end. Matériel de cuisine professionnel. 25 places assi-ses + 8 en terrasse. 5 m de façade et 40 m² de salle. Deux caves avec congélateurs et armoire froide. Licence IV + extraction. Bail neuf : 900 €/mois. Prix : 175.000 € TTC. 06.67.42.96.24 ou 06.11.18.50.87.

PARIS 15e. A Vendre très beau salon de manucure, pédicure, onglerie de 50 m²

tout équipé, pas de travaux nécessaires. Quartier Convention Vaugirard Alleray. 4 stations manucure, 1 Pedispa, possibilité cabine de massage. Bail tous commerces jusqu’en 2012, Loyer 1,200 euros HT. 150 euros de charges. Tel : 06 10 83 63 62

PARIS 16e, vends fond de commerce, rue de la Pompe. Boutique 28 m2 + sous-sol 35 m2. Loyer : 800 € TTC. Prix : 195 000 €, Tel : 06.60.74.44.32

PARIS 16e, Restaurant bord de Seine, 230 m², intérieur 75 places et grande ter-rasse légèrement surélevée. Vue sur Seine, capacité 60 places. Cave. Loyer 3 800 € charges comprises. Reste 4 ans de bail renouvelable. Prix 500 000 €. 06.77.78.60.52.

Paris 17e, restaurant, 35 à 40 places. Très bon état, hotte, chambre froide, cave. Bon quartier bureaux et résidentiel. Possi-bilité murs. Prix 325,000 euros. Tel 06 63 45 11 61

PARIS 17e, Cause départ maternité, vend fond de commerce 35m². Sandwi-cherie, saladerie, pâtes. 28 bis Bd Pereire, angle rue de Tocqueville. Refait à neuf en 2007, entièrement équipé, matériel état neuf, vente à emporter, sur place et livrai-son, clientèle de bureau. 26 couverts, 10 couverts intérieur plus 16 couverts en ter-rasse d’été et couverte l’hiver. Equipement cuisine neuf, 2 scooters de livraison. Bail 3, 6, 9, rest 7 ans. Loyer 1100 euros char-ges comprises, Prix 95 000 euros Tel 01 47 66 98 12 / 06 27 36 28 18

PARIS 17e, Vends fonds de commerce cause maladie, crêperie, 95 rue de Saus-sure. Cuisine équipée, grande cave, studio au dessus, (durée du bail : 4 ans jusqu’en 2012). Loyer 1.068 €/mois. Voir site inter-net internet : www.creperiedesartistes.com. Prix : 155.000 €. 01.40.53.93.47

PARIS 18e, bijoux/accessoires, 149 rue Ordener. Boutique 32 m2 + 2 caves + F2 (35 m²). Loyer : 1000 €. Prix : 100 000 € Tel : 06.60.74.44.32

PARIS 18e. Vends murs et fonds bar, brasserie, pizzeria, licence IV, 30 places assises + terrasse. Affaire à développer tous commerces. 60 m² + 40 m² sous-sol. Beau quartier. Immeuble pierre de taille. Prix : 380 000 €. 01.46.06.30.50 ou 06.32.78.67.89.

PARIS 19e Vend restaurant 218 m². A 50 m des Buttes Chaumont, terrasse pri-vative 55 couverts. Angle rue Bail 3/6/9. Rez-de-chaussée : 100 m², salle 30 cou-verts, grande cuisine équipée, plonge avec machine séparée. Sous-sol : 118 m², salle 40 couverts, chambre froide, monte charge. 3,200 euros HT/mois cc. Prix 90,000 euros. Tel 06 03 81 50 93

PARIS 19e, prêt-à-porter, métro Crimée, rue très commerciale, surface : 50 m² Bail 3.6.9 reste 6 ans tous commerces sauf nuisances. Loyer : 965 € TTC. Cession : 65 000 €. Tél : 06.99.90.08.06

À VENDRE à Paris 19e. Bar-tabac loto jeux. Possibilité restauration, axe passant près métro, salle 30 places avec logement 2 pièces, loyer raisonnable, bail jusque septembre 2012. Fonds estimé 375.000€. Vendu 330.000 euros cause départ en retraite. Tel : 06 61 52 90 20

Paris 20e, Restaurant indien très réputé, existe depuis 19 ans. Clientèle fi dèle. Très bon chiffre d’affaires. 40 à 45 pla-ces. Aux normes. Livraison à domicile. Fichier clients (plus de 11.000 clients). Loyer faible. Prix : 300.000 € à débattre. 06.10.15.12.82.

PARIS 20e. Quartier Gambetta. Vends fonds de commerce bar restaurant d’angle, licence IV. Bail 3/6/9, reste 5 ans. Pas de travaux à faire. Loyer 1 900 €/mois charges comprises. 280.000 €. 01.40.33.48.01.

93 Bagnolet fl euriste traditionnelle, bon chiffre d’affaires, à développer, réseau Interfl ora, Proche métro Gallieni, rue principal, centre de Paris 30 mn, Bou-tique 40 M2 avec 8M de vitrines + cave 40M2 + appartement 100M2 + grenier Bail 2006/2015, 3/6/9, Tel : 01.43.62.69.87 ou 06.28.22.65.65

93160, Noisy le Grand, pizzéria/

restaurant, 150m²+150 m² sous-sol, 60-80 couverts, licence IV, grand sous-sol, climatisé, bien placé, 104 avenue Emile Cossonneau, Noisy le Grand. Loyer 1527 € TTC sans clauses pour obtention de cré-dit. Prix : 130.000 €. 06.26.94.37.50.

93 MONTREUIL – Restaurant. Porte de Montreuil, 205 rue de Paris, immeu-ble. Salle 90 m² (60 couverts) + cuisine 90 m² + 4 chambres au-dessus, salle rénovée en 2007. Loyer 1.350 € HT. Bail neuf, très fort potenciel. Face à 5.000 m² de bureaux. Visite hors heures de service. Prix : 175.000 €. 06.09.77.48.92.

93 AUBERVILLIERS, Prêt-à-porter, 32 rue de la Commune de Paris côté mairie. Surface : 45 m². Loyer : 874 €. A débattre. Tél : 06.25.42.16.52

93200 SAINT-DENIS – 1 avenue Romain Roland. Vends fonds brasserie (PMU possible). Surface 140 m² + 2 logements (70 m² chacun). Terrasse 60 places. 2,5 kg café/jour. 400 L/semaine demi pression. Bail 3/6/9. Loyer : 3.000 €/mois TTC. Prix : 580.000 € à débattre. 06.11.24.22.74

93210 LA PLAINE ST DENIS – Vends restaurant 40 couverts + terrasse 30 cou-verts. 90 m² environ, cave voûtée. Chiffre d’affaires 330.000 € annuel. Clientèle d’af-faires et productions TV. Loyer 1.000 €/mois. Bail 3/6/9 (reste 6 ans). Fonds : 260.000 €. 06.25.93.75.48

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Comité de rédaction :

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Héloïse Roc (Environnement)

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En 2000, alors que la persécution du mouvement spirituel Falun Gong* par le Parti communiste chinois fait rage et pro-voque des dizaines de morts, de nom-breux médias internationaux reprennent sans discernement la propagande offi -cielle du régime communiste.

Dans ce contexte, l’information réelle sur l’actualité chinoise est quasi-inexis-tante. À New York, de jeunes doctorants d’origine chinoise rachètent un journal local du New Jersey dans la perspective de traiter en toute liberté l’actualité chi-noise. Le journal Da Ji Yuan (La Grande Époque) est né.

Sept ans plus tard, La Grande Époque est diffusée en 18 langues dans plus de 30 pays. Elle est diffusée dans des vil-les telles que Toronto, Taipei, San Fran-cisco, New York, Buenos Aires, Lima, Sydney, Hong Kong, Tokyo, Berlin, Lon-dres...

La version française naît en janvier 2005 à Paris. Elle est également disponi-ble à Genève, Bruxelles et Montréal.

La Grande Époque offre un « regard nouveau sur un monde en évolution ». Créé avec la volonté de respecter la diversité des points de vue et l’indépen-dance de l’information, le journal est aujourd’hui l’une des premières sources d’information indépendante sur la Chine.

Fort de journalistes présents dans une trentaine de pays, La Grande Épo-que propose également à ses lecteurs un contenu éditorial riche : actualité inter-nationale, protection des droits humains, environnement, diversité culturelle, art de vivre et bien-être sont autant de thè-mes qui font la spécifi cité de cette publi-cation.

* Le Falun Gong est une méthode de Qi Gong (exercices énergétiques tradi-tionnels) bouddhiste. D’une popularité en croissance exponentielle, le nombre de ses pratiquants a, au milieu des années 90, dépassé celui des membres du Parti communiste. Celui-ci, sous la direction de Jiang Zemin, a alors commencé ce qui est devenu la plus importante cam-pagne de répression et de dénigrement depuis la révolution culturelle, au point que selon Manfred Nowak, Rapporteur spécial de l’ONU, aujourd’hui en Chine « deux tiers des victimes de la torture et de mauvais traitements sont des prati-quants de Falun Gong ».

RencontresRencontres

Page 12: La Grande Epoque Bimensuel 15-28 Février 2009

SAVIEZ-VOUS que les châtaignes con-tiennent jusqu’à 70 % d'amidon, 11 % de protéines et près de 7 % de matiè-res grasses ? Elles sont également riches en minéraux, calcium, phosphore, fer et vitamines C, B1, et en carotène, tout ce qui constitue la plupart des ali-ments. La médecine chinoise pense que les châtaignes au goût sucré sont de nature chaude. Elles sont nourris-santes et renforcent la rate et les reins. Le célèbre médecin chinois, Li Shizhen, de la dynastie Ming, a fait des études en profondeur sur les châtaignes. Il dit : « Les gens qui ont froid* avec de gros-ses diarrhées peuvent manger entre 20 et 30 châtaignes grillées pour se guérir ». Il préconisait de les utiliser aussi lors de fai-blesses de la rate, de l'estomac ou en cas d'insuffi sance rénale.

En retournant vers le passé, nous trou-vons un ancien livre de médecine chi-noise du Yunnan du Sud, Materia Medicadans lequel on peut lire « Les châtai-gnes consommées crues peuvent arrêter les vomissements de sang, les saigne-ments de nez, le sang dans les selles, et d'autres maladies du sang ». De nos jours, la recherche médicale indique que les châtaignes peuvent prévenir l'hyper-tension et le durcissement des artères.

LE GINGEMBRE

Le gingembre peut être utilisé non seu-lement comme légume ou comme épice, mais aussi comme médicament. Selon la médecine chinoise, le gingembre entre dans les méridiens du poumon, de la rate

et de l'estomac. Selon les chercheurs en pharmacologie, le gingembre prévient le vieillissement, c’est un antioxydant, il peut stimuler la sécrétion des sucs gastriques et par là favoriser la digestion. Il est éli-

miné par les reins, donc ceux qui ont des maladies rénales ne doivent pas l'utiliser.

Le gingembre a un goût épicé et on l'utilise pour se débarrasser des rhumes et des toux grasses. Il est employé pour

traiter les maladies dites « froides » et n'est pas censé être employé pour les maladies dites « chaudes ». Dans la médecine chinoise, les différentes nourri-tures ont différentes « températures ». La température de la nourriture détermine en partie son effet sur le corps. L'idée est de restaurer l'équilibre du corps. Ainsi, si une maladie est dite froide, comme une toux ou un écoulement nasal, les ali-ments « chauds » comme une soupe de gingembre et d’échalote seront con-sommés.

Inversement, si une maladie est « chaude », comme un mal de gorge sec avec transpiration, on prendra des aliments « froids », comme la banane, le concombre, le tofu, etc. Une tisane de gingembre et de sucre brun à boire chaud peut être un moyen effi cace pour lutter contre un refroidissement.

L'article ci-dessus est à consulter à titre de référence. Il est préférable de suivre la prescription d’un médecin de la médecine traditionnelle chinoise pour traiter les maladies.

GROUPE DE RECHERCHE SUR LA CHINELA GRANDE ÉPOQUE

*en médecine chinoise, la fi èvre peut donner chaud ou froid et selon, le médi-cament sera différent.

QUI NE voudrait pas être moins stressé ces jours-ci, quand chaque jour apporte des nouvelles économiques plus effrayan-tes ? Mais avant d'en arriver à prendre du Prozac ou un autre antidépresseur, on peut essayer des méthodes non médi-camenteuses pour vaincre le stress, ravi-ver l'esprit, améliorer la mémoire, avoir le sommeil d’un bébé et favoriser sa santé émotionnelle. Méditation, exercice phy-sique…

Un produit d'effi cacité controversée fait actuellement une percée commer-ciale en Amérique : Mind Aerobics®, un programme fondé sur l'écoute d'enregis-trements basés sur la technologie appe-lée Holosync®. Celle-ci serait utilisée par 300.000 personnes dans 55 pays.

LES ÉTUDES RÉVÈLENT L’EFFET DE LA MUSIQUE SUR LE CERVEAU

Les premières recherches sur le sujet ont été faites au Sinai Medical Center de New York et publiées dans la revue Scientifi c American. Elles montrent que les différentes ondes cérébrales sont associées à différents états mentaux. D'autres recherches ont révélé que la musique crée un effet positif sur notre esprit en modifi ant ces ondes cérébrales. Pour les concepteurs d'Holosync, ce sont les tonalités d’Holosync placées derrière la musique d'ambiance (et non la musique elle-même), qui infl uent sur ces différen-tes ondes cérébrales. Plus qu'une musi-que de relaxation donc.

Par exemple, dans la journée, notre cerveau surchauffe avec des vagues d’onde bêta qui sont liées à l'anxiété. Si nous sommes détendus, ce sont les ondes cérébrales alpha qui s’activent, permettant d’apprendre très effi cacement de grandes quantités d'informations. Les ondes thêta, produites au cours du som-meil lorsqu’on rêve, permettent d'accroître la créativité et d’alléger le stress. Le cer-

veau produit également des ondes céré-brales delta lors du sommeil sans rêve.

Le docteur Vincent Giampapa, direc-teur de The Longevity Institute Interna-tional, mentionne dans son rapport que le Mind Aerobics® a également un effet positif sur deux bio-marqueurs vitaux que sont le cortisol et la DHEA, tous deux pro-duits par les glandes surrénales. Le corti-sol, une hormone qui favorise le diabète, élève le cholestérol, en augmentant la destruction protidique. Il affaiblit les mus-cles, la peau et les os, favorise les throm-boses… Bref cette hormone favorise le vieillissement et nuit à l'apprentissage et la mémoire. Mind Aerobics® diminue-rait le cortisol entre 46 et 90 %, suivant les patients.

COMMENT ÇA MARCHELa DHEA agit comme un tampon contre

les hormones liées au stress et est un fac-teur déterminant de l'âge physiologique. Là encore Mind Aerobics® augmente-rait la DHEA de 68 %. Ces changements sur le cortisol et la DHEA sont survenus après trois jours d'exposition à cette tech-nologie audio ! Mind Aerobics®, grâce à la technologie Holosync® agit pour que notre cerveau ne produise plus d’onde bêta ce qui entraîne des changements physiques et émotionnels tout à fait posi-tifs. Amélioration de la capacité d'ap-prentissage, pensées créatrices plus optimistes, réduction du stress, sentiment de bien-être, tels sont les bienfaits reven-diqués par le programme Mind Aerobics.

La méthode Holosync®, précisent ses concepteurs, ne contient pas de messa-ges subliminaux. Il s'agit de trois pistes sonores. La première est appelée « Super Focus sur la concentration ». Cette bande sonore apaisante émet des ondes alpha qui vont détendre la personne tout en la gardant en éveil. Nous savons que nous obtenons de meilleurs résultats si nous

sommes détendus, mais toujours en alerte. C’est le meilleur état pour appren-dre. Cette bande sonore peut être utilisée pour lire, étudier, travailler sur un ordina-teur ou tout type d'activité qui exige de la concentration et nécessite de maintenir un esprit serein. Elle peut également être utilisée avec les yeux fermés en médita-tion ou dans la recherche de solution à un problème.

La seconde bande-son, « Évacuation du stress », émet des ondes thêta qui plongent le cerveau dans une relaxation profonde. Elle permet aussi de libérer des

endorphines qui vont évacuer le stress ainsi que d'autres neurotransmetteurs. Cela va favoriser la créativité, le cerveau est dans l'état propice au « Eurêka ». Thomas Edison a eu ses meilleures idées lorsqu’il faisait une sieste, donc dans un état thêta.

La dernière bande-son, « Séance d'en-traînement basique », emmène le cer-veau de l’état alpha jusqu’aux ondes thêta et fi nalement les profondeurs des ondes delta. Cette trame sonore force le système nerveux à « s'étendre », aboutis-sant à ce que les scientifi ques appellent

« fonctionnement cérébral intégral ». Dans cette société dépendante des

médicaments, essayer des méthodes qui peuvent éviter la consommation de médi-caments élimine également les risques associés à leur ingestion. Donc, si vous vous sentez déprimé et sans énergie, incapable de vous concentrer sur votre travail, Mind Aerobics® peut-être une ten-tative de réponse.

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Médecine chinoise : les châtaignes et le gingembre

Les châtaignes ont été recommandées pour une variété de maladies.Peter Parks/AFP/Getty Images

Musique relaxante ou innovation contre le stress

16 – 28 FÉVRIER 2009 ● La Grande Époque1212 Santé et Bien-êtreSanté et Bien-être www.lagrandeepoque.com

Page 13: La Grande Epoque Bimensuel 15-28 Février 2009

RE-VUS : DES MEUBLES POUR ANNONCER LE PRINTEMPS DE LA PLANÈTE

Deux femmes normandes se rencon-trent à la sortie de l’école de leurs fi lles. Elles se découvrent des points communs et surtout une passion commune : les bro-cantes. Elles deviennent amies et un beau matin, elles se disent : « Et si on faisait des meubles ? Des meubles recyclés ? » Comme ça, sans préparation préalable et sans aucune formation.

Elles s’appellent Mathilde Chaignon et Delphine Fournier, l’une est libraire de formation et l’autre est architecte. Elles ramassent des meubles abandonnés dont personne ne voit plus la grâce et les trans-forment avec leur baguette magique en de magnifi ques meubles charmants. Elles les coiffent, les maquillent, changent leurs vêtements, font enfl er les uns et maigrir les autres, bref elles leur offrent un look nouveau pour leur nouvelle vie et les affu-blent même de prénoms : Chatblanc et Chatnoir pour les deux tables jumelles d’écoliers transformées en tables basses, Rallye pour les chaises à bandes oranges sur fond noir qui rappellent les fameuses voitures de course, et Africanqueens pour deux fauteuils au tissu ethnique.

Comment procèdent donc ces deux femmes qui ne sont ni esthéticienne, ni coiffeuse, ni menuisière ? « Del-phine, c’est une grande bricoleuse », avoue Mathilde. D’abord, elles tombent amoureuses d’un meuble. Puis une fois démonté, elles l’examinent et essayent de trouver des solutions pour le trans-former. Ce processus peut prendre plu-sieurs semaines. « Nous nous sommes améliorées, lorsqu’on a commencé on mettait beaucoup plus de temps », dit Delphine. « On travaille sur des meubles des années cinquante et soixante, des meubles très industrialisés, ce sont des meubles assez simples, avec un peu de volonté… On reste des bricoleuses ! », déclare Mathilde modestement.

Leur premier meuble a été créé en 2007. Un petit meuble qu’elles ont sans doute entendu pleurer à la déchèterie « et que j’ai trouvé tellement beau, il était dans

un état épouvantable », dit Delphine. « On l’a ramené à la vie. On y a rajouté des rou-lettes. C’est devenu une commode qui a été achetée récemment par quelqu’un de Coutances ».

En effet, les gens achètent leurs meu-bles non seulement pour leur côté utile mais aussi pour leur esthétique. Il y a aussi la logique, la philosophie même, celle de la récupération et du respect et non celle de la consommation. Arrêter de jeter, retourner vers la vie au lieu de détruire. Pour cela, elles n’utilisent que des matériaux et des meubles qu’on jette.

C’est la pensée pour les générations sui-vantes pour qu’elles ne vivent pas sur une terre bourrée de déchets.

« C’est effrayant ce qui est jeté, tous les lundis, tous les mercredis, tous les ven-dredis quand la déchèterie est ouverte, ce sont des bennes entières de meubles qui sont jetés, juste parce que leur look est démodé ou qu’ils ont quelque chose de cassé ».

Elles ont commencé leur projet inti-tulé Re-vus avec des meubles des sinis-trés – des meubles qui ont été distribués après guerre à ceux dont la maison

avait été bombardée. Des meubles qui, d’après elles, sont boudés par le grand public mais appréciés des connaisseurs et recherchés par les designers. « Il y avait un peu l’envie de revoir les choses que l’on a jetées. C’est pour cela qu’on a appelé notre projet Re-vus. C’est donner à revoir la beauté de ces meubles. Et c’est vrai qu’ici spécifi quement dans la Manche il y a le mobilier qui avait été donné aux sinistrés de la guerre. C’est très spécifi -que à la région et il y en a beaucoup. Ils ne sont pas aimés parce que les gens ne voient pas leur aspect moderne et aussi

parce qu’ils sont sans doute liés à un évé-nement traumatisant. On tente de démon-trer leur beauté », dit Mathilde.

« Les gens ne se rendent pas compte du coût réel de ces déchets au niveau humain. Ce n’est peut-être pas cher pour nous à court terme mais c’est certaine-ment cher humainement dans d’autres pays, comme par exemple en Chine. C’est la même chose pour le bois. On a l’im-pression que le bois n’est pas cher mais en fait il a un coût écologique énorme. On ne devrait pas fabriquer de meubles aujourd’hui si on était dans un monde idéal. On devrait réutiliser ce que l’on a. Les gens ne voient pas l’addition réelle de ce qu’ils achètent. On ne voit pas le coût de ce que l’on jette car il faut bien que cela aille quelque part : des mètres cubes de bois et de matériaux divers. Les choses sont compressées et enterrées dans le sol. Voilà ce qu’on laisse à nos enfants. Donc la base de notre réfl exion était un peu cette idée-là. C’est la pensée pour les suivants. C’est un système aberrant : on consomme, on détruit, on jette. »

En septembre 2008, elles ont fait leur première exposition à Coutances, leur ville natale. Elles étaient étonnées d’avoir beaucoup de visiteurs et de constater l’in-térêt de la presse. Elles ont également été invitées à participer aux portes ouvertes des artistes à Paris.

Ce n’est que maintenant que les deux créatrices cherchent à commercialiser leur projet. Coutances est une petite ville et leur travail mérite certainement d’être exposé dans la métropole, « où il y a plus de passage, plus de gens », déclare Del-phine. « On a trouvé notre voie mais on n’a pas encore trouvé les dépositaires. La partie commerciale, on ne l’a pas encore pensée suffi samment. Le problème main-tenant c’est d’en vivre. On ne s’est consa-cré qu’à faire et pas à se faire connaître, à avoir des liens. En fait, on se rend compte que le plus dur reste à faire… Il faut pas-ser du rêve à la réalité ».

MICHAL NEEMAN

Pour en savoir plus : www.re-vus.fr

L’association Fourrure Torture voit le jour en novembre 2004 grâce à de nombreux militants francophones qui informent sans relâche le public sur les atrocités commises dans la production de la fourrure. Des enquêtes présentées auprès des médias et des stands d’information sont organisés avec distribution de tracts et de nombreuses manifestations. Fourrure Torture progresse en tissant des relations avec les associations de défense des animaux à travers le monde.

LE COMBAT CONTRE L’HORREURUne campagne internationale est

menée par l’association britannique CAFT (Coalition to Abolish the Fur Trade) qui espère faire cesser la vente de fourrures par la première chaîne de prêt à porter Zara et de son groupe espagnol Inditex en Europe. Dans la foulée, la campagne est relayée, média-tisée en France par des militants particu-lièrement actifs. Son objectif ? Montrer aux Galeries Lafayette la cruauté géné-rée par le commerce de la fourrure et demander l’arrêt absolu de la vente de fourrure animale.

En février 2005, l’association Fourrure Torture relayait déjà en France l’enquête menée en Chine par la Protection Suisse des Animaux et EAST International. La plupart des fourrures bon marché pro-viennent de Chine : chaque année, plus d’un million de peaux de renard, de peaux de chien, de chat et même de vison inondent le marché de la fourrure.

C’est une véritable industrie avec toute une chaîne d’acteurs commerciaux qui en tirent profi t, tels que les éleveurs, les exportateurs, les importateurs, les gros-sistes, les boutiques, les grandes surfa-ces, les détaillants ainsi que les grandes maisons de couture. Fourrure Torture pense donc organiser une manifestation auprès de l’ambassade de Chine et faire prendre conscience au public français de l’horreur des dessous de la fourrure. Des milliers de signatures ont été récoltées en l’espace de quelques jours pour la pétition lancée par l’association.

NÉGOCIATION, PRISE DE CONSCIENCE, ON SE MOBILISE

En mars 2006, suite à une négociation avec Fourrure Torture, la chaîne de prêt à porter Promod et le leader de la vente par correspondance La Redoute devien-nent des sociétés « sans fourrure ». Puis ce sera au tour des sociétés Camaïeu, Caroll et Décathlon.

Dans la continuité, Fourrure Torture diffuse dans les pays francophones l’en-quête menée par ANIMAL dans les fer-mes d’élevage de lapins au Portugal. L’association relaie également l’enquête de CAFT sur l’industrie de la fourrure de lapin en Europe et notamment en France.

LA JOURNEE SANS FOURRUREC’est en 2007, le premier samedi des

soldes d’hiver, que Fourrure Torture a lancé sa première « Journée sans Fourrure ». Derniers coups médiati-ques, en décembre 2008, des militants déguisés en Père Noël manifestent à Nice devant les Galeries Lafayette. Puis, le 10 janvier, à l’occasion de la Journée Sans Fourrure, les militants distribuent des tracts qui décrivent les conditions sordides dans lesquelles se trouvent plus de 70 millions d’animaux élevés

pour leur fourrure. On peut y voir des photos de renards, de visons, de lapins entassés dans des cages minuscules et sales, fi nissant leur vie gazés, électrocu-tés ou parfois même dépecés vivants.

Questions à Jean-Luc Séguapielli res-ponsable de l’association Fourrure Tor-ture à Nice

LGÉ : C’est une manifestation pour une prise de conscience ?

Jean-Luc Séguapielli : Oui, il est impé-ratif que les gens sachent ce qu’ils achè-tent et connaissent la souffrance des animaux en élevage ou dans la nature avant d’être transformés en manteaux de fourrure. Les étiquettes dans cer-

tains magasins sont fausses, on peut y lire « fourrure synthétique », mais en fait c’est de la vraie fourrure.

LGÉ : Arrivez-vous à faire pression sur les magasins qui en font le com-merce ?

Jean-Luc Séguapielli : Nous essayons de leur montrer l’horreur et la cruauté du traitement des animaux. Nous avons eu parfois la satisfaction de constater l’ar-rêt de la vente dans certains magasins. Malheureusement beaucoup de mar-ques continuent à en vendre. On voit très peu de fourrure en vitrine, mais elles sont cachées au fond du magasin.

LGÉ : Le constat est-il surtout valable

en France ou aussi pour d’autres pays ?Jean-Luc Séguapielli : En France et

dans d’autres pays, la vente continue. Il y a plus de 65 millions d’animaux qui sont élevés pour la vente de fourrure. Pour stopper ce massacre, il faudrait que les gens arrêtent d’acheter et c’est pour cela qu’en cette période d’hiver nous insistons particulièrement.

500 signatures ont été recueillies à Nice pour la pétition demandant l’arrêt du commerce de la fourrure. Les person-nes n’ayant pas pu la signer peuvent le faire en ligne sur le site de Fourrure Tor-ture www.fourrure-torture.com

SUZI LOU LA GRANDE ÉPOQUE NICE

La Grande Époque ● 16 – 28 FÉVRIER 2009 1313SociétéSociétéwww.lagrandeepoque.com

La tendance est au recyclage

Photo de La Grande Epoque

Fourrure Torture, le parcours des combattants contre le commerce des animaux

Mathilde et Delphine dans leur atelier.

Page 14: La Grande Epoque Bimensuel 15-28 Février 2009

« C’EST un porte-bonheur ! », s’est exclamé un ami chinois en me présen-tant l’une des lanternes chinoises, rouge et très belle.

Ensuite, j’ai appris que les lanter-nes chinoises peuvent aussi communi-quer des informations sur la naissance, la mort, le statut social, et même un dan-ger à l’avenir.

En Chine, les dynasties se succé-daient. Au temps des siècles de paix, la taille et la position de la lanterne à l’entrée d’une maison indiquait la position sociale des habitants. De précieuses lanternes de soie étaient accrochées devant la maison des riches, tandis que les lanternes rou-ges annonçaient de joyeux événements comme les naissances et les mariages.

En signe de deuil, les Chinoises accro-chaient une lanterne blanche à l’entrée de la maison. En Asie, il est courant d’utili-ser le blanc pour l’associer à la mort. Une lanterne bleue montrait une diminution de l’énergie, signifi ant qu’il y avait de la mala-die dans la famille.

UNE HISTOIRE DE STRATÉGIE ET D’INVEN-TION

En l’honneur de son inventeur, on les appelle encore « lanternes Kongming » du nom du stratège militaire et héros de guerre Zhu Ge Liang (181-235 av. J.-C.), mieux connu sous le nom de Kongming. Il fut l’un des plus célèbres conseillers militaires dans l’histoire de la Chine et est aussi devenu Premier ministre du royaume de Shu. Au cours de la période des Trois Royaumes, il a utilisé les lanter-nes pour la première fois pour transmettre une information essentielle sur une situa-tion militaire urgente.

Une fois au cours d’une bataille, Kong-ming a perçu que ses troupes étaient entourées dans une petite ville. Il était impossible d’y échapper, il ne pouvait ni informer ni demander de l’aide à ses camarades de combat. Kongming a donc demandé à ses troupes de faire des grands ballons, fermés en haut et ouverts en bas, avec de fi nes tiges de bambou et du papier. Au bas, il y avait une petite structure de bambou dans laquelle on pla-çait un morceau de tissu trempé dans l’huile que l’on allumait. Après un cer-tain temps, l’air dans les lanternes deve-

nait tiède, puis chaud. Le papier se dilatait et la lanterne s’élevait alors dans l’air. Quand le tissu se consumait, les lanternes tombaient sur le sol. Jusqu’à aujourd’hui, c’est le principe de fonctionnement des ballons aérostatiques.

Avec l’aide de Yi Ching, un livre d’ora-cles de milliers d’années d’histoire de la Chine, Kongming a prédit à quelle heure le vent souffl erait et dans quelle direc-tion. Puis, selon cette prédiction, au moment opportun, il a lâché les lanternes qui portaient des informations importan-tes sur son encerclement. Les « messa-gers volants » se sont déplacés vers leurs

compagnons de lutte situés hors de la ville. Lorsqu’ils ont appris l’appel déses-péré de Kongming et de ses troupes, ils sont entrés rapidement dans la ville et les ont sauvés.

SIGNES DE BONHEUR ET D’ESPOIR Pendant la révolution culturelle de Mao

en Chine entre 1966 et 1976, les lanter-nes traditionnelles, à l’instar de nombreux autres objets culturels précieux, ont été dépréciées – car symboles de la bour-geoise – et ont été interdites.

Il a fallu deux ans pour que la terrible expérience et l’ombre de la révolution cul-

turelle se dissipent. En 1978, le peuple chinois a pu se réveiller de sa léthargie et les vieilles festivités ont réapparu. On célébrait la fi n de la révolution culturelle, et plus récemment, on fête le Festival de la Lanterne, qui pendant des millénaires s’est célébré le quinzième jour après le Nouvel An chinois désigné par le calen-drier lunaire.

Le Festival de la lanterne est coloré et les lanternes sont pleines d’histoires. Elles montrent la déesse de la lune ou le lapin, qui selon les légendes, habitent dans la Lune. Elles représentent des scè-nes du célèbre roman Le Voyage en Occi-

dent, avec des petits cochons et d’autres animaux. Certaines comportent des devi-nettes que le spectateur découvre en pleine allégresse.

Aujourd’hui encore, surtout au cours du festival de la Lune, il est coutume de lais-ser les lanternes de Kongming s’élever dans les airs. Elles ne comportent plus les informations d’urgence sur la situation des batailles, mais les gens y inscrivent leurs espoirs, et comme Kongming, ils espèrent qu’ils deviennent réalité.

MONIKA WEISSLA GRANDE ÉPOQUE

Les lanternes chinoises portent chance et nourrissent les espoirsCette ancienne tradition aux signifi cations les plus variées a su passer le test du temps.

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S’il y a une chose qui réunit toute la Belgique, c’est sa préoccupation pour la sécurité de ses enfants. C’est de ce pays que la marche contre la pédophilie est partie suite à l’affaire Dutroux. C’est une nouvelle marche qui s’annonce le 1er mars 2009 à Bruxelles.

Ils viendront de Bruxelles, des Flandres, de Wallonie et des Ardennes pour demander aux autorités belges de protéger leurs enfants con-tre la violence croissante dont ils font l’objet. Plu-sieurs milliers de parents, d’enseignants et des professionnels de l’enfance sont attendus pour défi ler dans les rues de Bruxelles le 1er mars. Ils sont soutenus par Elio Di Rupo président du PS, Joëlle Milquet vice-Premier ministre, Benoît Lutgen du CDH (parti catholique belge), Cathe-rine Sonck ministre de l’Enfance ainsi que de la FGTB (parti syndicale de Mons) pour n’en citer

que quelques uns.

POURQUOI ?Suite à la tuerie dans la crèche de Termonde,

des citoyens de toute la Belgique se sont mobili-sés à travers la toile pour que les choses bougent. Plusieurs bénévoles ont lancé ce mouvement qui demande aux autorités plus de sécurité pour leurs enfants. D’après des statistiques données par Mme Milquet, 8 % de la population active pré-sente des troubles psychologiques. Dans les éco-les, mais aussi dans d’autres lieux publics, des bandes de jeunes se bagarrent, agressent les passants. Certains quartiers seraient même à évi-ter selon M. Augello, initiateur du mouvement. Il dit : « La semaine dernière, une fi llette de 7 ans a été poignardée dans son école. Elle est victime d’une rixe : des jeunes sont entré dans l’école, ont déclenché une bagarre… »

Ce mouvement souhaite informer la popula-tion sur l’importance de développer la sécurité, élément fondamental pour le développement et le bien-être des gens et de la société. Elle attend

également des autorités qu’elles agissent rapide-ment pour protéger nos enfants, en installant par exemple des alarmes reliées directement au com-missariat, avec intervention en priorité pour tous les endroits où il y a des enfants.

Il ne s’agit pas de faire de la Belgique un état policier, la priorité va à la prévention. L’installation de caméras, un meilleur éclairage, des rues pro-pres mais surtout encourager le développement d’activités pour les jeunes, des loisirs, du travail, des occupations d’intérêt général rémunérées. Augmenter les éducateurs de rues, la police de proximité, les plateformes de sécurité au sein des collèges et des communes, etc.

C’est une affaire de priorité et d’argent. À quelle place se situe la sécurité et l’éducation de nos enfants ? C’est à nous, citoyens, citoyennes de nous positionner pour faire avancer les cho-ses. Alors rendez-vous à Bruxelles, le 1er mars, à 11 heures à la gare du Nord.

CATHERINE KELLERLA GRANDE ÉPOQUE

Protégeons nos enfants

Les enfants sont l’avenir de la terre, sans sécurité, que sera demain ?

Photos.com

16 – 28 FÉVRIER 2009 ● La Grande Époque1414 Art de vivreArt de vivre www.lagrandeepoque.com

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C’EST le 21 novembre dernier, au terme d’un périple de quelque quatorze mois à travers le Pacifi que, dont le nom rassurant ne doit pas faire perdre de vue qu’il est périodiquement de fort méchante humeur, qu’un jeune Français de 25 ans, Igor Bely, étudiant à l’université Claude Bernard Lyon 1, a fi ni de le défi er sur une embarca-tion des plus fragiles. En réalité fort rompu de longue date aux choses de la mer, Igor a choisi un bateau entre coque de noix et puce d’eau, un tout petit catamaran de 25 pieds « Clairefontaine 25 » sans cabine et dépourvu de tout confort pour privilé-gier la vitesse.

Il s’agit donc d’une grande première, un tel exploit n’ayant jamais été réalisé.

LE PACIFIQUE

Est-il besoin de présenter le Pacifi que ? Selon le Larousse, c’est « la plus grande masse maritime du globe, entre l’Améri-que, l’Asie et l’Australie, représentant la moitié de la superfi cie occupée par l’en-semble des océans ».

LE PARCOURS

Le parcours en mer consistait précisé-ment à relier Valparaiso (Chili) à Bunda-berg, au nord de Brisbane (Australie) en passant par l’Île de Pâques, puis par Man-gareva, un atoll des îles Gambier où il a fallu mouiller en décembre 2007 en raison d’une avarie survenue à l’esquif, qu’à cette occasion le jeune navigateur a su modifi er de façon essentielle, de telle manière à permettre automatiquement la remise à fl ot en cas de chavirement. La traversée a repris à partir du 27 avril 2008 pour abou-tir le 13 mai à Tahiti où le jeune marin et son coéquipier brésilien Roberto Pan-diani, 50 ans, dit « Beto » ou « Betão », un autodidacte jouant un rôle de coordi-nation, étaient attendus pour y être fêtés ! Étant donné le retard pris à Mangareva, il a été décidé que Tahiti serait la dernière escale principale (les autres n’ont été que très courtes et techniques) avant la Nou-velle-Calédonie. Il s’agissait d’atteindre en juillet 2008 l’Île des Pins pour quelques jours de repos et de prises de vue, tant de la part d’Igor que de Maristela Colucci et d’autres cameramen qui devaient les rejoindre par avion à l’appel de Roberto. La succession des problèmes surve-nus entre temps devait faire renoncer à cette étape. Le départ de toute l’expédi-tion avait eu lieu en septembre 2007, juste après qu’Igor Bely ait reçu de Paris Match à La Sorbonne à Paris le premier prix du plus jeune reporter photographe dans la catégorie Nature et Environnement », par-ticulièrement pour ses splendides photos de l’Antarctique, saisissantes de vie sau-vage et de beauté.

LES SPONSORS

Est-il besoin de le dire, toute cette très originale aventure est brésilienne et a bénéfi cié du soutien fi nancier et logisti-que d’importants groupes industriels, par le biais de leurs fi liales brésiliennes : Mit-subishi Motors (Brésil), Semp Toshiba, Yahoo ! Brasil ; il y avait aussi un sponsor français, le fabricant de tissus spéciaux techniques Ferrari en région lyonnaise, qui a déjà naguère accordé son appui au Baron Bic (Coupe de l’America). Par ailleurs, Philippe Poupon, très connu dans les milieux de la mer n’a pas dédaigné d’apporter sa caution morale. Enfi n, à tout seigneur tout honneur, citons la revue bré-silienne Nautica, qui a consacré dans ses colonnes un suivi régulier à cette course sans précédent, pendant toute sa durée.

LES ENERGIES

Bien entendu, pas d’émission de gaz à effet de serre, les énergies du tout petit bateau sont entièrement renouvelables : panneaux photovoltaïques, énergie élec-trique complémentaire prélevée sur l’al-lure générale (perte de un demi mile par heure, soit environ 1 kilomètre par heure), l’allure même étant due à la bonne utilisa-tion du vent. L’eau douce est obtenue par un dessalinisateur manuel.

IGOR BELY, ENFANT DE LA MER

Igor est né en 1983 à l’Île de la Réunion à l’occasion de l’accostage du voilier fami-lial ; son père, astronome, ancien cher-cheur au CNRS est navigateur à travers

tous les océans du monde… À l’âge de trois ans, Igor est la vedette d’un fi lm de la télévision brésilienne tournée en 1986, dont le titre est l’équivalent de Les aventu-res d’Igor en Antarctique. En 1992, alors qu’il a neuf ans, c’est l’émission mondia-lement connue, Thalassa qui le choisit comme personnage central de son fi lm Les passagers du Horn.

Son périple hors frontières perpétuel l’a conduit du Groenland à l’Antarctique en passant par les côtes Est des Etats-Unis, les Caraïbes, les Antilles, les côtes Est de l’Amérique du Sud, le Cap Horn, les Malouines et la Géorgie du Sud.

Ce qui ne veut pas dire qu’il ne mette jamais le pied à terre, car après des étu-des primaires par correspondance par le biais du CNED et après avoir passé en 2000 et 2001 les diverses épreuves du baccalauréat à Saint-Pierre-et-Miquelon puis au lycée français de Montevideo, le voilà actuellement inscrit comme étudiant à l’université de Lyon I où il prépare libre-ment une licence en mécanique des fl ui-des. Par ailleurs, en dehors du français, il maîtrise parfaitement l’anglais, l’espagnol et le portugais… et s’essaie au russe.

QUELQUES EXTRAITS DU JOURNAL

DE BORD

Nous choisissons quelques extraits parmi les plus insolites et les plus repré-sentatifs des incroyables réalités de la mer.

Le 23 juin dernier à 14 heures com-mence la course de 2.500 miles (près de 5.000 kilomètres) en ligne droite sans escale vers la Nouvelle-Calédonie. En fi n de matinée du deuxième jour, « tout d’un coup, la mer est devenue très calme, plus de houle, plus de clapot, rien, comme si nous étions passés à l’abri d’une barrière de corail… quelques minutes plus tard, la mer est devenue foncée et peu après elle s’est mise à bouillir ici et là autour du bateau. C’était des millions de thons qui chassaient dans des bancs de sardi-nes ! Il y avait tellement de sardines que la mer en était presque noire et quand les thons les attaquaient, on avait l’im-pression d’être dans un jacuzzi géant ! Je n’avais jamais vu autant de poissons d’un coup. Je n’ai pas osé mettre la ligne car les thons avaient l’air vraiment gros. Plus tard, dans l’après-midi on a attrapé notre premier poisson, une petite daurade cory-phène d’environ quatre kilos. On a tout de suite sorti les citrons, la sauce soja et le wasabi et on s’est gavé de poisson cru. Cela change du lyophilisé ! »

Mais le 27 juin, alors que 300 miles venaient d’être couverts en moins de 48 heures, voilà qu’un incident grave risque de tout compromettre : Betão fait remar-quer que la barre transversale avant, tenue par deux boulons est en train de se détacher d’une des deux coques et Igor doit tenter de passer deux bouts (corda-ges) par-dessous la coque concernée (extrêmement diffi cile en pleine mer) pour les attacher à la barre transversale avec le plus de tension possible pour lui inter-dire tout jeu. Cette réparation de fortune inévitablement de courte durée devait per-mettre de joindre les Îles Cook, où les con-solidations ne pouvaient néanmoins être que sommaires.

« On est assez fatigués mentalement par cette grosse casse, ça fout le moral à

zéro… La sensation de ne pas avoir con-fi ance dans le bateau dont on dépend totalement n’est pas évidente à vivre… Espérons que ce ne soit qu’un mauvais moment à passer car l’Australie est cha-que jour plus proche ».

QUE FAIT-ON EN MER ?

« Souvent les gens me demandent : tu ne t’embêtes pas en mer, tu trouves des trucs à faire ? En fait ce sont des tas de petites choses, sans importance ou très importantes, des petites choses qui pren-nent un certain temps. Il y a toujours, sur un bateau, à réparer, à changer ou à amé-liorer (chez nous, c’est surtout à répa-rer !)…, faire à manger, regarder la mer ou lire un peu, et la journée passe pres-que vite ! En ce moment je suis en train

de lire un ouvrage que m’a donné une de mes tantes : Qu’est-ce que je fais là ? Je ne sais pas si c’est fait exprès, mais je trouve que le titre va très bien avec la situation ! »

LA SUITE DE L’EXPEDITION

Après la réparation sommaire des Îles Cook, nouveau départ dans l’espoir (déçu) de toucher la Nouvelle-Calédonie…

« La reprise a été dure, temps cou-vert et mer croisée, beaucoup d’eau sur le pont et nuits très humides, voire trem-pées ; c’est à des moments comme ceux-là qu’on se dit qu’il n’y a rien de mieux qu’un petit port bien abrité ! Au bout de trois jours, ça y est, la routine se met en place et on oublie presque qu’on est en mer… »

Mais le 20 juillet 2008, nouvelle casse et par chance, des vents faisant dériver le bateau, par le Nord de la Nouvelle-Calé-donie, jusqu’aux Îles Vanuatu où il arrive le 22 juillet.

Il faut maintenant réparer sérieuse-ment, opérer une véritable restauration de l’esquif, grâce à des pièces amenées par avion et mises en place aux Vanuatu.

Ceci a demandé pratiquement deux mois, après quoi Igor et son équipier bré-silien ont pu terminer en trois semaines, grâce à une mer plus favorable qu’es-péré au départ, leur incroyable traversée de quelque 16.000 kilomètres, soit un tiers de tour du monde.

À 25 ans, comme nous l’avons déjà suggéré, Igor Bely a l’étoffe d’une valeur chevronnée et marquante du nautisme mondial : il a à son actif plus de 20 expé-ditions polaires (spécialement dans l’An-tarctique) et est rompu à toutes les diffi cultés des croisières en haute mer par tous les temps.

REMERCIEMENTS

Tous nos remerciements pour la qualité et le caractère très documenté de l’infor-mation qui nous a été fournie par Igor Bely lui-même, qui nous a de même transmis la photo que nous publions, mais aussi à Pauline Ladet, elle-même étudiante à Lyon et qui a joué parfaitement le rôle de secrétaire permanente de l’expédition. Nous remercions également Kenn Back, résidant en Uruguay, ami de la famille Bely, resté en liaison avec Igor et à qui nous devons en partie le récit des inci-dents et anecdotes que nous rapportons.

HENRI DURRENBACH

Pour en savoir plus : http://igorbely.free.fr/

Igor Bely, enfant de la mer, héros du pacifi que

Igor Bely

Igor Bely et Roberto Pandiani.

Igor Bely

Igor Bely

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Page 16: La Grande Epoque Bimensuel 15-28 Février 2009

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Un célèbre violoniste fait l’éloge du spectacle de la Divine Performing ArtsWASHINGTON – Joshua Bell, violoniste de renommée internationale, a été si profon-dément touché par Divine Performing Arts (DPA) qu’il aimerait adapter au violon certai-nes des musiques du spectacle afi n de pou-voir lui aussi les interpréter.

Joshua Bell, qui joue sur un violon Stradi-varius vieux de 300 ans, a vu le spectacle au Kennedy Center Opera House à Washing-ton DC, le 10 février.

« J’ai beaucoup aimé. C’était si puissant, rempli d’émotion. J’ai passé un merveilleux moment », a-t-il dit.

Joshua Bell, qui est un élève du violoniste et pédagogue Josef Gingold, a dit avoir été surpris par la profondeur de l’émotion dans la musique de DPA.

Lauréat du prix Avery Fisher 2007, M. Bell a fait son premier enregistrement inti-tulé Romance du Violon avec un Stradiva-rius vieux de 300 ans, connu sous le nom de Gibson ex Hubermann, en 2003. Il s’est vendu à plus de 5.000.000 d’exemplaires. Il est resté au hit-parade de la musique classi-que pendant 54 semaines.

Son dernier CD Vivaldi : Les Quatre sai-sons est sorti vers la fi n de l’été 2008.

M. Bell a dit avoir été particulièrement fas-ciné par le violon traditionnel chinois à deux cordes, l’erhu.

« C’est l’une des choses que j’ai le plus aimé, je l’ai trouvé très beau. Le son qu’il dégage est très émouvant. Si nous ne com-prenons pas la culture chinoise, nous carac-térisons parfois les Chinois comme des personnes qui travaillent dur et nous ne pen-sons qu’à l’effi cacité du peuple en oubliant combien ils peuvent ressentir les choses très profondément », a-t-il dit.

Selon lui, l’erhu a des similitudes troublan-tes avec le violon. « Il est très expressif, car il est seulement à deux cordes. Il est aussi très vocal comme le violon. C’est pourquoi ils sont très similaires. Il n’y a pas de touches comme au clavier. Tout est fl uide, comme la voix humaine. Aussi je leur trouve beaucoup de similitudes ».

M. Bell a ajouté que l’ehru, combiné avec la partition originale le poussait à s’intéresser davantage à la musique.

« En fait, je veux m’imprégner de la musi-que parce que je pense en faire un arrange-ment pour violon. Cela rendrait très bien au violon », a-t-il dit.

La DPA présente un orchestre live qui combine des instruments occidentaux et

chinois.« L’utilisation de la gamme pentatonique

en chinois est captivante », a-t-il ajouté à propos de l’orchestre.

« C’est une combinaison étrange, mais ça marche. Les instruments chinois sont agréa-bles à entendre ».

Le violoniste a aussi été impressionné par d’autres aspects du spectacle. La DPA, a-t-il déclaré, lui a laissé un grand sentiment de joie et de vitalité. « J’ai trouvé qu’il est très agréable pour tous les sens. Visuelle-ment toutes les couleurs et les ensembles sont harmonieux. D’une certaine manière, c’est comme un spectacle de Broadway, il raconte une histoire, il est édifi ant ».

Il a également apprécié l’intégration de la culture traditionnelle dans le programme. « J’ai trouvé que ça donnait une belle tou-che au spectacle. Cela vous donne une sen-sation de bien-être. Vous vous sentez bien d’être en vie et en quelque sorte connecté à une très ancienne culture, qui est une forme d’enracinement ».

M. Bell a dit qu’il a manqué la première partie du spectacle car il répétait pour son propre concert qui a eu lieu au Ford Theater le lendemain soir mais il était reconnaissant d’avoir pu voir cette partie du spectacle.

« Ils font la réouverture du Ford Theater et c’est la raison pour laquelle je suis en ville. J’ai pu donc faire un saut et apprécier cette deuxième partie. Je l’ai trouvé belle et émou-vante ».

JENNIFER WU

Le célèbre violoniste Joshua Bell à la première du spectacle de Divine Performing Arts au Kennedy Center Opera House de Washington.

SÉOUL, Corée du Sud – La compagnie internationale Divine Performing Arts (DPA) a conclu avec succès sa tournée en Corée du Sud en donnant sa dernière représentation à l’Uni-versal Arts Center de Séoul le 8 février.

RYONG Sin, un peintre spécialisé dans les portraits de Bouddha de Byeog Wol Moun-tain Hut, est resté fi gé devant une grande affi che de la DPA après avoir regardé le spectacle. Avec un grand enthousiasme, il a dit à la journaliste que « la DPA conduit les gens vers un royaume dont tout le monde rêve… la DPA les renseigne sur la valeur de la moralité ».

SES COULEURS ET SA MUSIQUE ÉLÈVENT LES GENS

En tant que portraitiste professionnel bouddhiste spécialisé dans l’illustration de bouddhas, de divinités et d’êtres célestes, M. Sin a prêté une attention toute particu-lière aux couleurs extraordinaires utilisées dans le spectacle de la DPA. « Les cou-leurs éclatantes que la DPA utilise créent une image et une atmosphère vivan-tes, bénéfi ques à la santé des gens. La DPA montre très bien les pensées tradi-tionnelles chinoises grâce aux couleurs et c’est incroyable. J’ai beaucoup de chance d’avoir assisté au spectacle, c’est plein de sens ».

Il a également dit : « Les couleurs des paradis mystérieux sont le blanc, l’or, l’émeraude et le rose. Ce sont les cou-leurs des cieux. Ce sont les couleurs qui donnent aux êtres humains le courage et la force ».

« La musique est aussi différente. C’est la musique d’un monde supérieur. Les costumes de ces danseurs ainsi que leurs couleurs sont mystérieux et harmo-nieux. Les êtres humains entrent dans un royaume divin où les hommes et les êtres célestes interagissent entre eux. Je pense que c’est là le sens particulier du specta-cle de la DPA ».

LES GENS NE PEUVENT QU’ÊTRE IMPRESSIONNÉS

M. Sin a été fasciné par le spectacle tout entier.

« La DPA est bien représentée par la toile de fond semblable à une peinture. Rien que cette peinture est incroyable-

ment belle, ainsi que les costumes ».« La culture coréenne puise ses racines

en Chine. Nos vêtements ont également été infl uencés par l’habillement tradition-nel chinois durant la période Go Gu Ryeo. Sans la compréhension de la culture chi-noise, la culture coréenne n’aurait pas pu prendre racine. Le spectacle de la DPA n’est pas seulement une performance artistique, il possède des connotations très profondes ».

« Les poèmes de Li Bai, la culture chinoise et les connotations proviennent à la base du bouddhisme et du taoïsme. La DPA a dépeint ces idéaux avec fi nesse. De plus, il y a la naissance d’une plume divine. Comme c’est merveilleux ! La DPA

transmet la culture chinoise en expliquant les fondements des êtres humains et de la nature. Quel grand message elle déli-vre ! »

Il a été particulièrement impressionné par les toiles de fond dynamiques.

« Cela apparaissait soudainement ! L’espace se déplaçant, les mouvements légers, les poèmes de Li Bai apparais-sant sur la toile de fond… Oh ! Qui a créé tout ceci ? »

« Les chorégraphes ont très bien trans-mis les légendes traditionnelles chinoises dans leurs danses. La danse thématique de la plume divine soulèvera le monde. Les chants de Guimin Guan sont bien au-dessus de ce monde, la pianiste est excel-

lente, l’histoire de Mulan est grandiose, et spécialement le dernier programme ‘Connaître la véritable image offre l’ul-time espoir’ est remarquable, l’arrange-ment est formidable. Les gens ne peuvent qu’être impressionnés ».

« Le choix du thème est génial ! Ce à quoi aspirent principalement les êtres humains : le ciel. La DPA a choisi ce thème. Aujourd’hui, la santé ou tout monde spirituel prennent leurs racines dans la culture chinoise. C’est pourquoi la DPA peut y arriver. Ce spectacle peut accomplir les désirs des gens ».

L’AFFICHE TRANSMET AUSSI UN MESSAGE

Il a été également attiré par l’affi che de la DPA : « La réponse à la popularité de la DPA se trouve dans l’affi che. La couleur et le design ont tous deux du charisme. Le nom de la compagnie Divine Performing Arts contient également un message pour les gens d’aujourd’hui ».

« Le logo de la DPA est très précis et très bien réussi : illuminé en son cen-tre par la silhouette d’une danseuse en pleine envolée, très mystérieux et cap-tivant. Cette affi che crée une superbe ambiance. C’est la renaissance de la cul-ture traditionnelle chinoise. Cette affi che possède un si grand design avec une cou-leur dorée séduisante. Divine Performing Arts implique probablement une impres-sion du divin ».

« Les gens dans la société moderne ne savent plus quels buts ils ont dans la vie. Une personne naît, vit sans bien se con-naître et puis court partout gagnant sa vie et gaspillant son temps. Quand une telle personne regarde ce spectacle, elle com-prendra le message de la Divine Perfor-ming Arts et saura comment vivre ».

JENNIFER WU

Un artiste peintre s’enthousiasme pour la DPA

La Grande Épqoue

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