LA GÉNÉRATION DÉTRITUS

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LA GÉNÉRATION DÉTRITUS par Daniel Amneus, Ph.D. Les conséquences de la destruction de la famille biparentale, et la nécessité de la stabiliser en soutenant son lien le plus faible, le rôle du père. traduit par Gerard Pierre LEVESQUE et Hermil Lebel ____________________________________________ 1 - Introduction - La pathologie de la famille dirigée par la femme (p.2) 2 - Le matriarcat contemporain et son avenir - L’âge de pierre, le ghetto, et le principe de la promiscuité (p.4) 3 – Le système patriarcal - Mettre la sexualité au travail (p.20) 4 – Du féminisme de la Belle au bois dormant au féminisme des Saintes massacrées (p.43) 5 – L'argument du mendiant mutilé (p.58) 6 – Le piège de la garde des enfants par la mère (p.63) 7 – Le sophisme de Gilder (p.70) 8 – Le sophisme de Weitzman (p.94) 9 – L’hypergamie des femmes (p.103) 10 - Notre argent, notre corps - Pourquoi les pères doivent exiger la garde de leurs enfants (p.109) 11 – Le Principe de Humphrey (p.121) Annexe du chapitre 1 Crime et délinquance 1

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une étude sociologique des dégats causés par le féminisme la chute du patriarcat dans les sociétés modernes

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LA GÉNÉRATION DÉTRITUSpar Daniel Amneus, Ph.D.

Les conséquences de la destruction de la famille biparentale, et la nécessité de la stabiliser en soutenant son lien le plus faible, le rôle du père.

traduit par Gerard Pierre LEVESQUE et Hermil Lebel____________________________________________

1 - Introduction - La pathologie de la famille dirigée par la femme (p.2)

2 - Le matriarcat contemporain et son avenir - L’âge de pierre, le ghetto, et le principe de la promiscuité (p.4)

3 – Le système patriarcal - Mettre la sexualité au travail (p.20)

4 – Du féminisme de la Belle au bois dormant au féminisme des Saintes massacrées (p.43)

5 – L'argument du mendiant mutilé (p.58)

6 – Le piège de la garde des enfants par la mère (p.63)

7 – Le sophisme de Gilder (p.70)

8 – Le sophisme de Weitzman (p.94)

9 – L’hypergamie des femmes (p.103)

10 - Notre argent, notre corps - Pourquoi les pères doivent exiger la garde de leurs enfants (p.109)

11 – Le Principe de Humphrey (p.121)

Annexe du chapitre 1

Crime et délinquanceProfil psychologique de « Zodiac »AssassinsEnfants brutalisésSuicideConfusion sexuelleÉducationProblèmes psychologiquesProblèmes de santéDroguesEnfants maltraités

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1 - Introduction - Pathologie de la famille dirigée par la femmeLes « femmes, » écrivait Ramsey Clark en 1970, dans son célèbre livre sur le crime aux USA, « ne sont une menace pour le public. » Mais Clark a également écrit, en parlant des criminels juvéniles mâles, qui eux sont une menace pour le public, que les « trois-quarts proviennent de foyers brisés. » C'est-à-dire, la plupart du temps, de foyers dirigés par des femmes. Cela veut dire que les mères célibataires de ces jeunes criminels ne commettent pas elles mêmes de crimes et ne vont pas en prison. Mais la socialisation qu'elles donnent à leurs enfants a une corrélation extraordinairement élevée avec le crime mâle de la prochaine génération.

Cette socialisation, en fait, est la « cause fondamentale du crime ; » crime que Clark a exploré dans son livre. Clark avait trouvé l'explication du crime qu'il cherchait mais n’a pas su la percevoir. La cause du crime était cachée par le laps de temps entre deux générations. Ce laps de temps cache la cause et l’effet du crime. La cause du crime est également cachée par la permutation des sexes entre les générations : comme l'hémophilie, le crime se manifeste chez les mâles mais est porté et transmis par les femmes – ou plus précisément par les mères célibataires. Au lieu de percevoir la véritable cause du crime, Clark déclara à ses lecteurs que :

« Si nous devons lucidement comprendre le crime, ce qui doit être considéré est l'effet de déshumanisation sur l'individu des taudis, du racisme, de l’ignorance et de la violence, de la corruption et de l'impuissance de voir ses droits respectés, de la pauvreté, du chômage et de l'oisiveté, des générations de malnutrition, des dommages congénitaux au cerveau et de la négligence prénatale, des maladies, de la pollution, des logements décrépits, sales, laids et peu sécuritaires, surchargés de locataires, de l'alcoolisme et de l’accrochement maladif pour les narcotiques, de l'avarice, de l'inquiétude, de la peur, de la haine, du désespoir et de l'injustice. Ce sont là les sources du crime. »

Pas du tout.

Si nous devons appréhender lucidement le crime, ce qui doit être perçu c’est le rapport entre le crime et la famille dirigée par la mère monoparentale. La plupart des criminels proviennent de familles dirigées par des femmes. La plupart des membres de gangs proviennent de familles dirigées par des femmes. La plupart des drogués proviennent de familles dirigées par des femmes. La plupart de ceux qui échouent à l’école proviennent de familles dirigées par des femmes. Tous les assassins présidentiels, avant Hinckley, étaient issus de familles dirigées par une femme ; Hinckley avait eu une relation exécrable avec son père. La plupart des enfants illégitimes naissent de mères célibataires qui ont-elles même vécu dans des foyers dirigées par une femme.

Si nous voulons réellement réduire le taux de criminalité, nous devons réduire le nombre de familles dirigées par des femmes. Nous devons empêcher la Cour de divorce d’expulser la moitié des pères de leurs foyers. Nous devons mettre fin au système d'assistance sociale qui enlève à des millions d’hommes leur principal rôle : celui de pourvoyeur de leur famille. Ce

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que nous devons faire est de rendre aux pères leur rôle de chef de leur famille.

Le rôle des femmes, nous dit Margaret Mead, est un fait biologique ; le rôle de l’homme est une création sociale. Ceci est la réalité fondamentale de la société humaine.

La maternité est l’aspect dominant de la vie des mammifères depuis leur apparition il y a autour de 200 millions d'années. Ceci est devenu encore plus évident avec la disparition des grands reptiles et l’Âge des mammifères, il y a 65 millions d’années. La paternité, dans le sens d’une participation importante du mâle à la reproduction n’a que quelques millions d'années. La paternité dans le sens de l’homme dirigeant sa famille existe, à peine, depuis quelques milliers d’années.

Notre société rejette la réglementation sexuelle patriarcale et retourne au modèle mammifère primitif de l’unité reproductrice composée de la mère et de sa progéniture. Le mâle ne se montrant que pour exécuter sa minuscule fonction sexuelle et puis disparaissant. Ou bien il est catapulté vers son rôle de simple rouage de machinerie, ou est réduit au rôle d’étalon qui peut être mis à la porte lorsque la femelle en est fatiguée.

« Les hommes et les femmes, » nous dit joyeusement Helen Fischer, une anthropologue féministe,

« retournent vers les rôles qu’ils avaient dans les plaines de l’Afrique, il y a des millions d’années …L’humanité redécouvre ses racines antiques … La récente tendance au divorce et au remariage est un autre exemple de ce retour vers un passé lointain … La soi-disant famille étendue (lire : famille brisée) est apparu il y a des millénaires … Enfin, la société évolue dans une direction qui devrait être très compatible avec notre antique esprit humain … Le « rôle traditionnel » des femmes est une invention récente. »

D’un point de vue biologique, en effet, le « rôle traditionnel » des femmes est une invention récente, à peine plus ancienne que la civilisation qui l’a rendue possible et dont l’émergence lui est contemporaine. Cette même civilisation qui a créé la richesse qui a convaincu les femmes à accepter le « rôle traditionnel. » Mais la nouvelle indépendance économique des femmes les mène à aspirer à un retour à la situation des mammifères préhistoriques. « Dès que les femmes sont économiquement puissantes, « nous dit Fisher, les « taux de divorce montent. On peut le voir chez les Kung et on peut le voir aux États-Unis. »

Disons que là où les femmes sont économiquement puissantes et où il n'y a aucune garantie sociale pour assurer la direction de la famille par l’homme, les taux de divorce sont élevés – tels qu’ils le sont chez les Kung et les Nord-américains. Les Kung n'ont pas de garantie sociale pour assurer la direction de la famille par l’homme, parce que les Kung n’ont jamais émergé de l’Âge de pierre. Les Nord-américains n'ont aucune garantie sociale pour assurer la direction de la famille par l’homme, parce qu’existe une confusion fondamentale dans les esprits des politiciens, des législateurs et des juges. Ceux-ci s’imaginent que la force évidente de l’étroite relation biologique entre la mère et l'enfant (la « réalité biologique » dont parle Margaret Mead) veut dire qu'elle exige leur aide. Une réalité biologique n’a pas besoin de l’appui des services du système légal. C’est le lien biologique le plus faible de la famille, le rôle du père, qui a besoin des services du système légal. C'est la création du rôle familial de l’homme - vieux d’à peine quelques milliers d’années - qui a rendu la civilisation patriarcale possible. Avant la civilisation patriarcale, l'humanité a pataugé pendant des millions d’années à l’Âge de pierre avec les arrangements de la reproduction dirigée par les femmes, ceux que

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l’on retrouve de nos jours dans les ghettos, dans la basse-cour et dans la forêt tropicale.

ANNEXE AU CHAPITRE I

L'annexe est une partie essentielle de l'argument du présent livre. Cette partie vient logiquement à cet endroit dans le texte. Mais placer l’annexe ici, placerait un immense bloc qui ferait trébucher le lecteur, en lui demandant de passer à travers 50 pages de documentation pénible, remplies de répétions surchargées, mais qui apportent la preuve des affirmations faites au chapitre 1.

Comme les notes expliquant le texte dans une édition des œuvres de Shakespeare, notes que personne ne lit et que seulement un lecteur sur cent consulte, mais qui doivent être dans le livre mais qu’il n’est pas nécessaire de lire. Il est suffisant que le lecteur sache que les notes existent (et peuvent être consultées en annexe) qui prouvent clairement que les couches sociales qui ont de très bas taux de réussite et qui sont responsables du haut taux de criminalité sont celles où il y à le plus grand nombre de familles dirigées par des femmes. Il est suffisant que le lecteur sache que les couches sociales qui réussissent le mieux et qui ont de très bas taux de criminalité sont celles où il y a des familles patriarcales stables. Il est suffisant que le lecteur sache que la présente révolution féministe et sexuelle, qui est une tentative d'imposer une organisation sociale basée sur la parentalité féminine, est un échec et qu'il est nécessaire de retourner à une organisation sociale basée sur la parenté masculine.

2 - Le matriarcat contemporain et son futur - Âge de pierre, ghetto et Principe de la promiscuité

Dans le système matriarcal, l'unité de reproduction est composée de la mère et de sa progéniture, le père n’occupant qu’un rôle marginal, entrant et sortant de la « famille » au gré des humeurs de la mère. L’aspect fondamental dans ce genre de famille est son apparence naturelle. Les juristes romains disaient de la maternité qu’elle était un fait naturel, « natura verum » alors que la paternité relevait simplement d’une question de droit civil. « Chez presque toutes les espèces » écrit la féministe Sarah Hrdy, les « femelles sont les résidentes permanentes au sein des groupes sociaux, les mâles ne sont que de simples visiteurs de passage. » Il s’agit-là de modèle reproducteur commun chez tous les mammifères inférieurs. Jusqu’à une époque récente, il s’agissait également du modèle de reproduction retenu par la race humaine. Le fondement biologique de cette arrangement est impressionnant – Margaret Mead s’y référait en invoquant le rôle de la femme comme étant un « fait biologique. »

En période de chaos social, le modèle reproducteur ancestral refait surface. Lorsque les hommes sont sacrifiés aux champs de bataille ou croupissent derrière les barreaux, les femelles récupèrent le contrôle des familles. Lors d’un divorce, la mère obtient la garde des enfants. Dans les ghettos, les femmes et les enfants demeurent rivés devant leur télévision pendant que les mâles flânent aux coins de rues et se droguent. La famille matriarcale peut être la conséquence d’une catastrophe, mais elle peut également résulter d’une passivité face à une dérive sociale et biologique. La famille matriarcale représente l’option de réserve, toujours prête à ressurgir au moment opportun. La famille matriarcale est la structure vers laquelle la société régresse lorsque l’entretien du système patriarcal est déficient. Sous l'égide

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de la révolution féministe et sexuelle, la famille matriarcale représente encore à notre époque le modèle émergeant.

La famille matriarcale est le modèle ambiant dans les sociétés primitives qui vivent encore à l’âge de pierre. Au 19ième siècle, un médecin, membre de l’équipage d'un navire allemand, décrivait ainsi la situation qui prévalait alors dans la colonie africaine allemande du Cameroun :

« Dans grand nombre de tribus, l’héritage relève de la maternité. La paternité a peu d’importance. Frères et sœurs ne sont que les enfants d'une mère commune. Un homme ne lègue pas de propriété à ses enfants, mais aux enfants de sa sœur, c'est-à-dire ses neveux et nièces, qui représentent, il va sans dire, ses parents de sang les plus proches. Un chef du peuple Way m’expliqua dans un anglais exécrable : « ma sœur et moi sommes apparentés par le sang ; en conséquence, son fils deviendra mon héritier. Après mon décès, il deviendra le roi de la ville. » « Et votre père? », lui ai-je demandé. « Je ne sais pas ce cela veut dire « mon père » m’a-t-il répondu. Lorsque je lui ai demandé s’il avait des enfants, il éclata de rire à s’en rouler par terre. Il répondit que chez eux, les hommes n’avaient pas d’enfants ; seules les femmes pouvaient s’en réclamer.

« À l'origine, » écrit W. Robertson Smith, « les liens de parenté se limitaient à la lignée maternelle. L’introduction de la parentalité masculine représente une révolution sociale qui a modifié la société en profondeur, jusque dans ses racines. » « La parentalité matrilinéaire » nous dit John McLennan, est un système de relations plus archaïques que celui de la parentalité patrilinéaire, le produit d'une étape antérieure et plus grossière dans le développement de l’humanité, une étape plus proche de la sauvagerie.

Prouver l’existence de la parentalité matrilinéaire à grande échelle et la hausser au niveau des phénomènes normaux du développement humain équivaut à affirmer qu’il s’agit bien du système de parentalité le plus archaïque. » « Partout où existent encore des communautés primitives – isolées sur des îles ou au cœur de vastes étendues montagneuses – il subsiste encore de nos jours des résidus du modèle de parentalité matrilinéaire. »

« Le clan totémique maternel, » écrit Robert Briffault, se référant par là à l'unité de reproduction sous l’autorité de la femelle et aux relations matrilinéaires plus étendues qu’elle engendre,

« fut, et de loin, la forme d’association humaine la plus achevée– on pourrait même dire que c’est la seule association humaine qui ait réussie …Toutes les associations humaines subséquentes ne furent liées que par des relations lâches et diffuses comparées aux liens unissant le clan maternel primitif. Les organisations politiques, les théocraties religieuses, les états et nations ont tous unanimement tenté en vain d’accomplir une véritable solidarité sociale. Ce ne sont jamais que des structures artificielles ; l'humanité sociale n'a jamais réussi à remplacer adéquatement le lien primitif auquel elle doit son existence. Même les loyautés qui ont remplacé le lien primitif ont maintenant perdu beaucoup de vigueur ; les intérêts individualistes règnent en maître. La société humaine se trouve dans une position périlleuse ; elle n’est plus liée par les liens sentimentaux qui font la différence entre un groupe social et un agrégat d’individus. »

Le terme « famille » réfère à l'unité patriarcale dirigée par un mâle. « Les relations issues des fonctions reproductrices constituent la seule analogie possible avec les autres formes de

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relations sociales présentes dans le monde animal, » nous dit Briffault, « et diffèrent sensiblement de celles généralement regroupés sous le terme de « famille. » Dans la tradition des sociétés civilisées, la notion de famille désigne un groupe centré sur les intérêts, les activités et l’autorité d'un mâle dominant. L’époux est le chef de la famille ; les autres membres du groupe, l'épouse et les enfants, sont des personnes à sa charge et lui sont soumis. Les associations analogues, dont les fonctions reproductrices sont calquées sur la réalité animale, ne présentent aucune trace de cette constitution. Ce groupe est composé de la mère et de sa progéniture. Le mâle, au lieu d'être le chef du clan et le défenseur du groupe, n'en est pas un membre essentiel ; le plus souvent, il en est même tout à fait absent. Le mâle peut se joindre à la famille maternelle, mais généralement, il s’en garde. Quand le mâle s'attache à la famille de la femelle, son association s’avère fragile et précaire. Le mâle n’exerce aucune fonction dans l’unité maternelle. La relation parentale se limite à celle que la mère entretient avec sa couvée. La paternité n'existe pas. La famille animale n'est pas, comme doit supposément l’être la famille humaine, le résultat d’une association entre un mâle et une femelle, mais le simple produit des fonctions reproductrices des femmes. La mère en représente le pivot central et l’unique lien entre les membres de l’unité. Lors de l’acquisition des moyens de subsistance, il ne s’opère aucune division au sein de la communauté sur la base du sexe. Les fonctions de protection relèvent de la femelle, et non du mâle. Le domicile, les décisions qui s’y rattachent et le quotidien de l’unité familiale appartiennent au domaine exclusif de la femelle. La famille animale est un groupe structuré, non pas autour d’une pulsion sexuelle, mais maternelle, régie uniquement par la mère en l’absence de figure paternelle.

« Dans la vaste majorité des sociétés faiblement développées au niveau culturel, » écrit Arthur Evans, les « femmes bénéficient d’une position d'indépendance et d'égalité avec les hommes. Elles exercent une influence qui pourrait sembler surprenante au regard de la plupart des sociétés féminisées contemporaines. » « Les femmes, » ajoute-il, « jouissaient comme nous l’avons vu d’un statut privilégié à l’âge de pierre. L’archéologie, les mythes et les études comparatives menées dans les sociétés encore à l’état primitif nous confirment unanimement la position dominante occupée par les femmes. »

Citant Jacquetta Hawks :

« Il y a tout lieu de penser que parmi les conditions de vie qui prévalaient à l’ère du néolithique primaire, les droits de la mère et ceux du clan dominaient encore (comme c’était le cas à l’ère paléolithique). Les droits fonciers se transmettaient par la lignée maternelle. Il est tentant de croire que les premières sociétés néolithiques, s’échelonnant sur une vaste période de temps et d'espace, ont accordé aux femmes un statut supérieur à celui qui leur fut dévolu par la suite. »

Le modèle de la famille matriarcale refait surface en raison du régime de sécurité sociale, de la révolution féministe et sexuelle, de l'indépendance économique accrue des femmes et du biais juridique en leur faveur dans les situations impliquant de jeunes enfants après un divorce. S’intéressant aux femmes instruites et économiquement indépendantes issues du Mouvement de Libération des Femmes, les auteurs Elizabeth Nickles et Laura Ashcraft écrivent « lorsque la femme matriarcale considère que sa relation avec un homme affecte son estime de soi, elle n’aura pas nécessairement à s'accrocher à cette relation pour des raisons conformistes. Désormais, elle dispose de suffisamment de ressources pour assumer pleinement son autonomie. » Étant donné qu’elle peut se le permettre, « la femme matriarcale » s’en retourne vers le modèle primitif de la famille. Ce choix lui appartient ; ici, le père n'a

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aucune voix au chapitre. La femme matriarcale sait pouvoir compter sur l'appui chevaleresque des législateurs et des magistrats, présumant que sa réalité biologique requiert la protection des lois, alors que de simples conventions sociales comme les contrats de mariage, n’ont besoin d’aucun support – ils peuvent être révoqués au gré des lubies de Mme. Le résultat : les femmes instruites et économiquement indépendantes divorcent cinq fois plus souvent que les autres femmes dont le taux de divorce est pourtant de cinquante pour cent. L'homme qui épouse une telle femme ne dispose d’aucun moyen de négociation. Dès que son épouse le décide, il perdra avec la même facilité aussi bien ses enfants, sa maison qu’une fraction substantielle des ses futurs revenus. »

« Sous le matriarcat émergeant, » continuent Nickles et Ashcraft, la famille sera considérée comme un amalgame de divers individus plutôt qu’un groupe social homogène. La notion de « famille » s’élargira pour inclure d’autres formes d’arrangements de vie, comme cela se produit déjà sous nos yeux de manière informelle. Nous allons assister à l'émergence de familles en rotation, lesquelles ne sont pas constituées d’un groupe stable, ayant des liens pour la vie, mais réunissant davantage une série d’individus - hommes et femmes - qui s’ajoutent ou se soustraient à l’unité familiale en perpétuelle transformation par nécessité, par intérêt ou par l’engagement affectif des couples, des individus ou des contraintes internes au groupe. Les cinq premières années de la vie adulte d'une jeune femme pourraient être vécues en présence de co-locataires des deux sexes ; les cinq années suivantes avec un compagnon de vie ; les cinq années suivantes avec un mari et un enfant ; puis les trois années suivantes avec des amies de femmes, et ainsi de suite. Ce modèle émerge déjà. Mais lorsqu’il s’étendra sur une plus vaste échelle, nous verrons la famille en rotation remplacer progressivement la famille nucléaire et devenir le nouveau statu quo.

Ce modèle de famille se nomme « rotationnel » car la rotation s’effectue autour du personnage central, celui de la mère. La mère demeure au centre alors que les mâles entrent, effectuent leur tour de piste, et puis s’en vont. C'est le modèle des Indiens Hopi. Fred Eggan en fait la description de la manière suivante :

« Le noyau ou l'axe central du ménage s’articule autour d’une lignée des femmes - un segment de la grande lignée. Tous les membres du segment, mâle et femelle, naissent dans l’habitation maternelle, et considèrent cette dernière comme leur domicile. Normalement, après le mariage, seules les femmes y demeurent. Après s’être mariés, les hommes de la lignée maternelle quittent le domicile pour emménager dans la demeure de leur épouse. Ils retournent au foyer natal à l’occasion de divers rituels et autres cérémonies, ou lors d’une séparation ou d’un divorce, ce qui est tout de même assez fréquent. À leur tour, d'autres hommes entrent dans le foyer maternel après leur mariage … Le ménage évolue autour d’un noyau central et permanent composé de femmes. Les hommes n’ont qu’une valeur périphérique, partagés entre leurs domiciles et leurs sentiments d’appartenance. »

A. I. Richards appelle ce modèle « l’institution du conjoint ou encore du frère visiteur. » Il remarque que ce modèle est caractérisé par des unions instables : « un homme qui ne peut plus tolérer la situation dans le village de sa conjointe quitte et va ailleurs. Cette situation pourrait être décrite comme étant celle du conjoint éjectable. »

C'est le modèle des ghettos, où le taux de naissances illégitimes dépasse déjà les 50 pour cent et où les garçons et les hommes, dépourvus de rôle social, ont souvent recours à la violence – et où les femmes vivent dans la misère en maugréant contre leur sort. Il s’agit-là d’un modèle social en pleine expansion dans la société en général. Selon le Centre National pour des

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Solutions Politiques de Rechange (National Center for Policy Alternatives) de Washington, 40% des filles actuellement sur les bancs d’école deviendront plus tard des chefs de familles monoparentales. « Aux USA, dix pour cent des familles sont sous l’autorité exclusive d’une femme, » écrit Joreen, « mais 40% des familles vivants sous le seuil de la pauvreté sont dirigées par des femmes. » Naturellement, elle laisse sous-entendre par là que la société devrait investir davantage de ressources afin de soutenir ces pauvres mères et leurs enfants. Dans un style empreint de nostalgie, l’auteur féministe Marilyn French décrit ainsi l’ère matriarcale de l’âge de pierre :

« La période débutant il y a quelques 3,5 millions d'années et se prolongeant jusqu’à environ 10,000 années de notre ère, en fut une des plus paisibles. Le « mariage » était informel, sans cérémonie… Oui, il y avait un jardin. Nous pouvions y cueillir multitudes de fruits et des légumes, chanter sous la lune, jouer, travailler ensemble et y voir s’épanouir les enfants. La plupart du temps, la vie était agréable ; on pouvait s’adonner aux arts et s’inventer des rituels célébrant notre participation glorieuse au spectacle et au processus de vie dans la nature. »

En se référant à ces mêmes jours heureux, la féministe Evelyn Reed écrit :

« La femme n’avait pas besoin de conjoint pour subvenir à ses besoins. Elle était elle-même économiquement indépendante à titre de membre actif au sein de la communauté. Cette situation laissait l’opportunité aux femmes et aux hommes de vivre librement leurs inclinations sexuelles personnelles. Une femme avait l'option de passer sa vie en compagnie d’un seul homme, mais elle n'était sous aucune contrainte légale, morale ou économique de le faire. »

Cette liberté fut détruite par l'avènement de la société des classes, de la propriété privée et du mariage monogame. Elle fut détruite par l'avènement de la société de classes, de la propriété privée et du mariage monogame ainsi que par l’accumulation de la richesse rendue possible par une civilisation élaborée sur des unions conjugales stables. La promiscuité qui caractérise le système matriarcal prive les hommes d’un rôle sécurisant à l’intérieur de leur famille et de la motivation qui l’accompagne. L'absence de cette motivation explique le chaos qui règne dans les ghettos - pourquoi les femmes des ghettos apprécient « la liberté de vivre selon leurs inclinations personnelles dans leurs relations sexuelles, » mais constatent que les familles dans lesquelles elles jouissent de cette liberté sont défavorisées et stagnantes. Mlle Reed louange la liberté dont bénéficient ces femmes. Mais il existe une liberté complémentaire qui leur échappe.

Si ces femmes exercent leur liberté dans la promiscuité, elles ne peuvent s’engager à respecter un contrat stable et contraignant de partage de leur vies reproductrices avec des hommes qui eux, pour leur part, doivent être assurés de la chasteté et fidélité de leurs épouses comme condition sine qua non avant d’engendrer des enfants légitimes et de s’investir dans une vie familiale stable. Une fois que les femmes s’arrogent la liberté de rendre leur contrat de mariage non contraignant, elles présument alors pouvoir bénéficier de « l’option » de passer ou non le reste de leur vie avec leur conjoint; mais puisque ce dernier ne dispose d’aucune option comparable - la liberté de la femme inclut celle d’évacuer l'homme et le priver de l’accès à ses enfants (sous le joug du matriarcat nord-américain, elle peut en plus lui soutirer la majeure partie de son chèque de paie), l’homme se retrouve dans l’obligation de partager l'option ouverte par la femme relativement au contrat de mariage non contraignant. Son rôle et sa motivation s’effritent. Il est susceptible de sombrer dans l’itinérance et décrocher de la société, à tout le moins devenir un être considéré par les femmes comme du matériel

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matrimonial de piètre qualité, susceptible d’être cité par les féministes afin d’illustrer le caractère anti-social du mâle et les bienfaits des avancées du féminisme.

« Si la maternité et la sexualité n'étaient pas intrinsèquement séparées par la culture mâle » affirme Adrienne Rich, (elle veut simplement dire intrinsèquement liées), « si les femmes pouvaient librement choisir les formes de leur sexualité et les limites de leur maternité ou absence de maternité, alors les femmes pourraient réaliser leur véritable autonomie sexuelle. » Et voilà ! En raison du choix exercé par ces femmes, le système patriarcal se désagrège. C'est le but déclaré des féministes (incluant Mlle Rich). « Notre libération en tant que femmes et lesbiennes, » écrivent Barbara Love et Elizabeth Shanklin, « ne sera jamais réalisée avant d’être affranchies du rôle de mères. Jusqu'à ce que nous détenions le pouvoir de définir les conditions dans lesquelles s’exercera notre potentiel biologique, jusqu'à ce que nous puissions définir pour nous-mêmes le rôle de la maternité afin d’y inclure le pouvoir de déterminer les conditions d’exercice de cette maternité et de modeler l'environnement dans lequel nos enfants vont devoir vivre, nous n'avons aucun choix réel. Et jusqu'à nous obtenions ces options, nous ne sommes pas libres. »

L’industrie du divorce qui chaque année sépare les parents de l, 2 million d’enfants, et le système d'aide sociale qui, chaque année, pourvoit aux besoins de 700, 000 enfants nés de mères célibataires, soutient ces femmes dans leur quête d’autonomie – et en transfère le fardeau financier vers un nombre décroissant de familles patriarcales. Seule une fraction de ces coûts consiste en des versements directs. « La grande majorité des névrosés, » écrit John MacArthur, « enfants et adultes confondus, ont grandi dans des foyers sans présence paternelle, où le père était soit absent ou effacé, et où la mère dominait. » Une quantité disproportionnée de violence envers les enfants se déroule au sein de familles dirigées par des mères célibataires. Selon Neal Pearce, « il y a une forte corrélation entre famille monoparentale et violence faite aux enfants, l’absentéisme et le faible taux de réussite scolaire, la délinquance et le taux élevé de chômage juvénile. » La plupart des victimes d’abus sexuel proviennent de familles monoparentales, ou encore sont issus des réseaux de trafiquants de drogue. Le modèle tend à se reproduire, autant parmi les victimes que les délinquants. Les chercheurs du « North Florida Evaluation and Treatment Center » (Centre d'Évaluation et de Traitement de la Floride du Nord) rapportent que le « prototype de l’abuseur d’enfants est caractérisé par un haut degré de proximité et d’attachement à sa mère. » La féministe Shaw Bell propose la création « d’un impôt spécial pour financer tous ces programmes d'aide sociale versée aux familles monoparentales (sous l’autorité d’une femme); un impôt suffisamment élevé pour permettre d’accroître les prestations d’aide sociale afin d'éliminer graduellement les différences de revenu entre les enfants défavorisés, vivants avec leur mère célibataire, et les enfants bien nantis, vivants avec leurs deux parents.

L'impôt serait prélevé sur les revenus de tous les hommes. » Les féministes croient que le patriarcat devrait financer sa propre destruction en subventionnant les femmes qui forment ces familles orphelines de pères. Selon Martha Sawyer, étudiante au doctorat (Ph.D.) à l’université Howard, les coûts engendrés par ces familles orphelines de père devraient être défrayés par « la catégorie sociale la plus avantagée, celle des hommes blancs fortunés. » Payé, en fait, par ces hommes qui ont préservé une niche dans le système patriarcal où se génère la richesse.

« Que ce serait-il passé, » se demandent les féministes Monica Sjoo et Barbara Mor, « si le patriarcat n’avait jamais existé? Pour en avoir une petite idée, nous devons bien saisir toute la portée de la première loi du matriarcat : les femmes contrôlent leurs propres corps. Cela

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semble être la prémisse de base commune à toute société humaine tant soit peu évoluée ; et c’est pourquoi le patriarcat de souche se développe en réfutant cette prémisse.

Le processus de redéfinition débute par ces femmes qui réclament la totale autonomie sexuelle et reproductrice ; car si le corps des femmes peut être contrôlé ou exploité par un tiers, quel qu’il soit– à travers divers mécanismes ou systèmes d’exploitation – il s’ensuit que tout peut également être exploité. (La définition et l'utilisation du corps des femmes est le paradigme qui définit l’utilisation de toutes choses ; si l'autonomie du corps de la femme est définie comme sacrée, ainsi en va-t-il de l'autonomie de toutes choses.) Les hommes patriarcaux ont feint de prétendre que les mâles peuvent être « libres » alors que leurs femmes peuvent être dominées et asservies; tout comme les impérialistes blancs ont feint de prétendre qu'ils pouvaient être « indépendants et consciencieux » dans la vie privée, alors qu’ils colonisaient et brutalisaient les peuples à peau sombre dans la vie publique. »

La chose la plus significative dans cette déclaration : la « première loi du matriarcat » est affirmée catégoriquement, sans référence aucune au contrat de mariage. Elle suppose, sans même se donner la peine de l'affirmer, que le mariage ne confère aucun droit aux époux. Il doit être évident pour la majorité des hommes - bien que cela ne soit pas nécessairement aussi évident pour les femmes - que cette autonomie sexuelle des femmes élimine l’option de la famille pour motiver les mâles. Tel est la réalité, indique (correctement) Sjoo et MOR, qui prévalait il y a quelques milliers d’années avant l’avènement du patriarcat, et qui redevient la nouvelle réalité lorsque le patriarcat s’effrite. C’était pour empêcher cette réalité que le patriarcat fut créé, l’élément central du patriarcat étant la garantie par la société du respect du Principe de légitimité - chaque enfant doit avoir un père. La situation actuelle, qui engendre LA GÉNÉRATION DÉTRITUS, résulte d’une société délinquante qui refuse d’honorer cette garantie.

« Il ne serait pas exagéré» écrit Evelyn Ackworth, « de décrire toute cette conception de l'État providence comme une approche matriarcale à un problème de vie sociale." Exactement. L'État providence fait équipe avec la révolution féministe et sexuelle pour remplacer la famille patriarcale par l'unité matrilinéaire plus archaïque. Les ghettos nous en fournissent un exemple typique :

« Voici comment les choses se passent [écrit la féministe afro-américaine Patricia Robinson]. Les hommes noirs et pauvres négligent de voir aux besoins de leurs familles et sont infidèles à leurs épouses – ils ne pensent qu’à la rue, la drogue et l’alcool, les femmes, la baise et les voitures. Rien d’autre n’a d’importance. Les femmes noires et pauvres seraient biens mal avisées de demeurer à la maison et de s’occuper d’une ribambelle d'enfants avant de devenir éventuellement cinglées, malades, dépressives, n’ayant nulle part où aller, dépourvues d’affection - rien.

Mlle Robinson déplore le fait que les hommes refusent de s’investir pour honorer ou protéger leurs familles - ce qui représente l’essence même du patriarcat. Elle ne veut pas comprendre que la première loi du matriarcat prive ces hommes de leurs familles et de la motivation requise pour œuvrer à son entretien. Quand Othello devient convaincu que son épouse le trompe, il dit adieu à sa profession : « Le métier d'Othello est disparu ! »

Voici un exemple qui illustre comment fonctionne le Principe de la promiscuité [principe identique à la première loi du matriarcat]. Cet extrait provient d’une chronique du cœur signée par Ann Landers, et parue dans le Los Angeles Times du ler novembre 1988 :

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CHÈRE ANN : J'écris cette lettre dans l'espoir que vous pourrez m'aider. Vous avez accès aux meilleurs médecins et j'ai honte de m’en ouvrir à quiconque de mon entourage.

Récemment, j’ai donné naissance à une petite fille, mais j’ignore qui en est le père. Elle me ressemble. J'ai eu des relations sexuelles avec le gars numéro 1, le 7 mai, avec le gars numéro 2, le 14 et 15 mai, et avec le gars numéro 3, le 27 mai. Mes dernières règles datent du ler mai. Je n’ai au aucun problème durant la grossesse et le bébé est né à terme, soit le 7 février. Elle est adorable et je ne regrette pas l'avoir eu, mais j’aimerais bien savoir qui est son père. Mes amies me racontent que j’ai droit à une pension alimentaire. Mais je ne peux pas traduire un garçon en justice, à moins d’être suffisamment convaincu de son statut. Merci pour votre aide, Ann.

Le Principe de la promiscuité l’autorise à poursuivre le géniteur. Le contrôle de son comportement sexuel lui incombe– y compris la prérogative d’utiliser les moyens contraceptifs - et d'en faire subir les conséquences économiques à un de ses partenaires sexuels - si le Procureur de l’état (District Attorney) peut réunir ses petits amis, les contraindre à se soumettre à des échantillons de sang et identifier l’heureux élu. Alors son irresponsabilité sexuelle sera récompensée, renforçant ainsi l'acceptation par la société de la première loi du matriarcat, mieux connue sous le nom du Principe de la promiscuité. Dès qu’il sera identifié, le père sera réduit à des années de servitude involontaire au profit d'une autre personne – une nouvelle forme d’esclavage.

Les féministes vont rétorquer que le petit ami est tout aussi responsable que la mère de la procréation de l’enfant illégitime et qu’il doit tout autant qu’elle en assumer les frais. Toutefois, sous un régime patriarcal, la situation diffère. Le patriarcat classe les femmes en deux catégories, les vertueuses et les dévergondées ; celles qui acceptent de se conformer à la constitution sexuelle (la loi et l’ordre de la monogamie sexuelle, le Principe de légitimité, la double norme, etc.) et celles qui s’y objectent. Telle femme rejette la constitution sexuelle patriarcale : elle est reléguée au rang des salopes parce qu'elle refuse à l’homme la possibilité d'avoir une vie sexuelle responsable avec elle, même si tel est son désir. Sa frivolité prive l’enfant de son père, mais elle prive également les hommes de la possibilité d'être un père auprès de ses enfants. Elle ne peut avoir de relations sexuelles qu’avec des hommes aussi irresponsables qu'elle. Elle est une « Marie la guidoune sexuelle » qui impose l'illégitimité à son enfant, pour ensuite tenter d’améliorer son sort en exigeant une compensation pour son irresponsabilité sexuelle. Elle se justifiera en disant que les « enfants illégitimes » ça n’existent pas, impliquant par là qu’une chaste femme, ce n’est guère plus courant.

Ramsey Clark nous assure que les « femmes ne représentent pas une menace pour le public. » Cette femme l’est. Elle a procréé un enfant orphelin de père, beaucoup plus susceptible de sombrer dans la délinquance. Si les tribunaux adoptent la proposition avancée par le sénateur Moynihan, le professeur Barbara Bergmann et autres féministes, de saisir le salaire du père de l’enfant, ce dernier deviendra un individu moins employable, moins motivé, moins mariable et moins productif pour la société. Il pourra toujours se tourner vers l’économie souterraine (travail au noir), non imposable et non saisissable, ou pire encore, devenir le parasite d’une femme vivant de l’aide sociale – un modèle que l’on retrouve à des millions d’exemplaires dans les ghettos. Le projet de rendre les hommes économiquement responsables des enfants conçus en dehors de la constitution sexuelle a pour conséquence de les rendre irresponsables à l’intérieur de cette même constitution (en outre, çà ne marche pas -- la plupart des hommes vont manœuvrer pour en éviter les sanctions.)

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Pour fonctionner, le système patriarcal exige de réglementer la sexualité des femmes, y compris d'accepter le double standard. Il n’existe aucune autre manière de participer activement au cycle de la reproduction pour les hommes. Une femme viole la constitution sexuelle en vivant dans la promiscuité. Un homme viole la constitution sexuelle en refusant de pourvoir aux besoins de sa famille. Le nouvel ordre sexuel féministe voudrait que les femmes soient libres de vivre dans la promiscuité sexuelle et que la rupture sociale ainsi provoquée soit atténuée en contraignant les hommes à pourvoir aux besoins de ces familles qui n’en sont pas. Mais les hommes ne peuvent être tenus responsables de l'inconduite sexuelle des femmes si ce comportement irresponsable les empêche, à la base, de fonder une famille. C’est la raison pour laquelle le patriarcat rend un homme responsable de l’entretien d'une seule épouse, une femme disciplinée qui respecte la constitution sexuelle patriarcale et l’obligation de ne donner la vie qu’à des enfants légitimes. Le développement historique de cet arrangement social, qui eût lieu durant le deuxième millénaire avant Jésus-Christ, est ainsi décrit par Dr. Gerda Lerner :

« Si nous comparons la position légale et sociale des femmes Mésopotamiennes et celles issues des sociétés Hébraïques, nous notons des similitudes dans la réglementation stricte de la sexualité des femmes et dans l'institutionnalisation d'un double standard sexuel dans les codes de loi. En général, une femme juive mariée occupe une position inférieure comparée à celle de ses consœurs des sociétés Mésopotamiennes. Les femmes babyloniennes pouvaient posséder des biens, signer des contrats, entreprendre des actions judiciaires, en plus d’avoir droit à une partie de l’héritage du conjoint. Mais nous devons également noter une nette amélioration du sort des femmes devenues mères dans l’Ancien Testament … Ceci est tout à fait conforme à l'emphase généralement placée sur la famille à titre d’unité de base de la société, phénomène également observé dans la société Mésopotamienne à l’étape de la formation de l’État. »

Le point le plus important est l’amélioration du sort des hommes dans leur rôle de père – ce qui signifie renforcir le plus vulnérable maillon de la chaîne familiale, le rôle du père, et ce qui implique à son tour une « réglementation stricte de la sexualité féminine », réalité que les féministes contemporaines cherchent à nier. À « l’étape de la formation de l’État » [lire : la création de la civilisation], l’accent fut posé sur la famille à titre d’unité de base de la société, alors que de nos jours l’anarchie sociale et sexuelle met l’accent sur le désir des femmes de détruire la famille et de vivre un « quasi-mariage … une forme de mariage qui accorde à la femme une plus grande autonomie et qui lui facilite l’accès au divorce. » C'est l'arrangement auquel s’intéressait la correspondante de Ann Landers; la liberté sexuelle sans aucune responsabilité – avec en plus l'avantage d'avoir dans les parages des hommes qui couvrent la facture tant et aussi longtemps qu’ils demeurent dociles, « les hommes roses », et qu’ils acceptent leur statut de citoyens de seconde classe.

« Les diverses lois contre le viol, « nous dit le Dr. Lerner, « ont toutes incorporé le principe des dommages infligés au mari ou au père de la femme violée. » Les féministes pensent que c’est révoltant. Ce que ça implique, c’est que la responsabilité de protéger les femmes et leur chasteté incombe normalement au conjoint ou au père - contrairement au Principe féministe de la promiscuité qui proclame que la vie reproductrice d'une femme est entièrement de son ressort. Les sociétés antiques de Judée et de la Mésopotamie dont parle le Dr. Lerne, stipulaient que l’État ne devait intervenir que dans les cas où le conjoint ou le père ne pouvait régler seul les problèmes de la famille, ou encore lorsqu’il déléguait cette responsabilité à l'État. La divergence de perspective fondamentale entre la vision féministe et celle des

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patriarches Mésopotamiens et Hébraïques, est de savoir si la société est composée de familles ou d'individus. Ceux qui croient que la société se compose d’individus devraient se demander si le comportement sexuel est mieux encadré dans les ghettos sur la base du Principe de la promiscuité ou dans le royaume de Hammourabi sur la base du Principe de la légitimité. Le Principe de légitimité ne peut fonctionner que si son application repose entre les mains des hommes qui le conçoivent comme opérant pour préserver l’intégrité de leurs familles et les assurer d’un rôle significatif auprès de celles-ci. Le but du féminisme est d’interdire aux hommes d’exercer ce rôle.Rien n’a changé depuis quatre mille ans. De la Mésopotamie antique aux USA modernes, les femmes sont davantage préoccupées par le maintien de leur autonomie sexuelle, et les hommes à préserver l'intégrité de leurs familles. De façon corollaire, ces derniers doivent protéger la chasteté de leurs conjointes car le sort de la famille en dépend. C’est ce qu’illustre la législation d’Hammourabi et ce que les législateurs contemporains refusent de voir- la constitution sexuelle est une création masculine et doit être maintenue sous leur autorité. Les hommes, pas les femmes, sont les ultimes gardiens de la moralité. Les hommes peuvent déléguer la responsabilité morale aux femmes (comme durant l’ère Victorienne), mais quand les femmes perturbent l'ordre moral, les hommes doivent réaffirmer leur responsabilité et reprendre les rênes.

« Les découvreurs du système de filiation matrilinéaire, » dit Evelyn Reed, « ont correctement déduit qu’il s’agissait-là d’un reliquat de la période précédant l’avènement de la famille, une période « où les pères étaient inconnus. » Ils en conclurent que les cas où les liens de filiation et la ligne ancestrale provenaient des mères, sans mention des pères, représentaient une preuve de l’existence du clan matrilinéaire avant l’avènement de la famille nucléaire sous l’autorité du père. Le système matrilinéaire survit encore de nos jours dans beaucoup de régions primitives, même lorsque les pères sont présents. »

Naturellement, la survivance du clan matrilinéaire est la principale raison qui explique l’état primitif de ces régions. La Jamaïque est un autre exemple classique. « Beaucoup de femmes jamaïquaines vivent seules, » nous dit Honor Ford Smith, la directrice artistique de Sistren, une association culturelle locale de femmes jamaïquaines.

« Quand je dis seule, je veux dire qu’elles vivent sans la présence d’un homme. C'est souvent une femme avec de nombreux enfants à la maison. Mais à la différence de beaucoup de sociétés, il existe ici une tradition de femmes pouvant vivre sans hommes et sans le support de la famille élargie. Il existe donc une tradition de femmes indépendantes, vivant seules, mais le prix traditionnel à verser est d’être seule à pourvoir aux besoins de leur progéniture … Toutefois, cette situation comporte également certains avantages dans le sens où, contrairement au Moyen-Orient ou à l’Asie, et quelques autres endroits, il est possible ici d’éviter l’ostracisme social qui accompagne le défilé de nombreux partenaires sexuels. Il est aussi possible de vivre indépendamment, de s'habiller à sa manière, de se mouvoir différemment qu'il ne l’a été traditionnellement possible de faire dans les sociétés européennes ou asiatiques. »

Les femmes Jamaïquaines pratiquent la première loi du matriarcat et de ce fait refusent aux mâles la possibilité d’exercer un rôle significatif dans cette société ; beaucoup d’entre eux adoptent alors des comportements anti-sociaux :

« À maints égards, la situation des femmes s’est détériorée. Si vous regardez certains soi-disant indicateurs traditionnels de progrès que sont l’emploi, etc., la situation des femmes ne

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s’est guère améliorée. Elle s’est dégradée … En termes de vie urbaine, dans le passé, les femmes contrôlaient la rue. De nos jours, la rue ne représente plus un domaine réservé aux femmes. La violence dans la société jamaïquaine est pratiquement considérée comme normale par tout le monde. Je suis présentement à la recherche d’un appartement muni de solides barres de fer aux fenêtres pour ma sécurité … Pour les femmes, tout est une question de timing ; elles ne peuvent pas sortir de la maison après six heures, elles doivent être de retour avant l’obscurité ; au cinéma, il existe une projection matinale spéciale à six heures et elle est presque uniquement fréquentée par des femmes parce que c'est là un moment propice pour sortir. En réalité, leur situation s’est détériorée … Évidemment, le niveau de violence sexuelle a tellement augmenté que désormais, les rues ne représentent plus le domaine des femmes, pas davantage que les quais. »

La violence masculine est un fait vertement décrié dans la propagande féministe qui parle alors de violence patriarcale. Mais ces mâles violents ne sont nullement des patriarches. Au contraire, ce sont des exclus du système patriarcal, des mâles interdits de séjour conformément au principe enseigné dans la première loi du matriarcat. « Le rôle du mâle, » nous raconte George Gilder, représente « toujours le talon d'Achille de la société civilisée … le mâle a toujours besoin d’être apprivoisé. » Sans doute, la violence de l'homme doit être endiguée de manière à ce que ces énergies puissent être canalisées dans un sens créateur plutôt que destructeur. Mais canaliser les énergies mâles et les réorienter est une tâche utopique en l’absence de rôle masculin significatif. Puisque la première loi du matriarcat interdit aux hommes d’exercer ce rôle, la femme a autant besoin d'être apprivoisée que son comparse.

Selon Carl Williams, chef du programme d’aide à l’emploi (Workfare) de Californie, la présence de filles mères adolescentes et célibataires, conséquence de la première loi du matriarcat, impose un lourd fardeau au système d'aide sociale et contribue à l'analphabétisme : 60% des femmes Californiennes de moins de 30 ans qui vivent présentement de l'aide sociale ont commencé à bénéficier de l’assistance publique durant leur adolescence; 57% d’entre elles ne savent pas suffisamment lire, écrire, ou compter pour occuper un travail ou même suivre une formation en vue de dénicher du travail.

Les mâles, élevés par ces femelles sexuellement libérées, sont ceux qu’exploite la propagande féministe lorsqu’elle dénonce la pathologie sociale masculine. Ils seraient mieux utilisés comme illustration de la socialisation des femmes. Une étude de dossiers de 108 violeurs, effectuée par Raymond A. Knight et Robert A. Prentky, révèle que 60% d’entre eux proviennent de foyers dirigées par des femmes, que 70% de ceux décrits comme « violents » proviennent de foyers dirigées par des femmes ; et que 80% de ceux qui sont motivés par de une « incontrôlable colère » proviennent de familles dirigées par des femmes.

La première loi du matriarcat implique aussi qu’une femme possède le droit de saborder le mariage d'une autre femme. Selon Laurel Richardson, professeur de sociologie à l'université de l'État de l'Ohio, beaucoup de femmes professionnelles libérées préfèrent avoir des aventures avec des hommes mariés – ces aventures sont moins exigeantes en terme de temps à investir. Malheureusement pour elles, ces femmes s’investissent habituellement plus que nécessaire et finissent par « perdre pied » dans la relation, situation qui finit par tourner à l’avantage des hommes et qui cadre difficilement dans le programme de toute féministe qui se respecte.

La première loi du matriarcat favorise l’industrie de l'avortement. On estime que 46% des

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adolescentes contemporaines auront subi un avortement avant d’atteindre l’âge de 45 ans.

Grâce à la première loi du matriarcat, les naissances hors mariage ont augmenté de plus de 450% en 30 ans, avec des conséquences catastrophiques sur le système d'aide sociale. Selon Gary L. Bauer, nous savons que les femmes de moins de 25 ans qui reçoivent des prestations d’aide sociale par le biais du programme d’aide aux familles avec enfants à charge (Aid to Families with Dependent Children : AFDC) demeurent dépendantes de cette aide pendant de nombreuses années. En fait, 70% de celles qui reçoivent cette aide de l’AFDC le font pendant au moins cinq ans ; plus d'un tiers pendant au moins 10 ans.

Élevés dans un environnement où les pères négligent l’obligation de pourvoir aux besoins de leurs rejetons et où le recours à l’aide gouvernementale pour subsister représente la norme, peu d'enfants vont développer des aptitudes d’autonomie personnelle ou acquérir le concept de responsabilité individuelle. Les jeunes hommes ne s'efforceront pas d’être de bons pourvoyeurs et, pour leur part, les jeunes femmes ne réclameront pas cette qualité de leurs compagnons. La rupture des familles devient la norme, les naissances hors mariage deviennent la norme, la pauvreté et la dépendance deviennent la norme. Ainsi, la culture de la pauvreté prolifère.Bauer cite Charles Murray :

« Pour la jeune femme qui n'est pas enceinte, « se donner les moyens » signifie qu’elle n’a pas à demander « Est-ce que je désire suffisamment ce chèque d’aide sociale pour tomber enceinte ? » mais plutôt « Si je tombe enceinte, les conséquences seront-elles vraiment si terribles ? »

C’est l'existence d’un vaste filet de mesures sociales qui permet à la femme d’exercer moins de pression sur l'homme afin qu’il se comporte de manière responsable, qui encourage un comportement irresponsable de leur part, et qui alternativement incite la femme à moins faire confiance aux hommes, ce qui accentue encore davantage leur impression d’être superflu et incite les hommes à poursuivre leur quête de définition alternative de leur masculinité.

Le modèle n'est pas confiné aux classes sociales inférieures. Le modèle explique également la réticence des hommes instruits à épouser des femmes de leur niveau, ce qui amène les féministes à déplorer le refus des mâles à s’engager dans des relations stables et durables avec les femmes. Cette même réticence mâle fut à la source d’une pléiade d’articles alarmistes publiés en 1986 et relatant le « déficit du mariage » c’est-à-dire l’impossibilité pour une femme éduquée, dans la trentaine, de dénicher un partenaire de vie. Ces femmes instruites apprécient leurs libertés économiques et sexuelles, convoités pour elles par le mouvement féministe, mais elles se retrouvent (tout autant que les hommes d’ailleurs) bien seules et sans enfant. À l’époque, la féministe Georgie Anne Geyer écrivit un article intitulé « ‘Pourquoi ne pas vous marier ?’ : ou comment restreindre le domaine d’action des femmes. » Mlle Geyer raconte qu’elle est outrée par les pressions exercées sur les femmes pour les inciter à se marier :

« Ici, nous parlons des femmes en terme de fonction. Nous parlons ici de les inscrire dans un cadre défini par les idées d’autrui, sur la façon dont une femme doit s’adapter et pourquoi elle existe. Pire, nous ne parlons pas ici d'amour, de foi ou de bonté, mais de s’ajuster à des structures mises en place par d'autres. Nous parlons ici de contrôle. Pour être franc, ce genre de « spéculations » sur les chances qu’ont les femmes de se marier n’est qu’une autre façon de mieux les contrôler. Le mariage peut être une forme d’amour ; au mieux, le mariage est

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sûrement une des deux ou trois manifestations de sa présence. Mais analysé en termes de contrôle envers les femmes, le mariage devient l'antithèse de l'amour et du bonheur. »

Elle parle du contrôle des femmes. Mais les hommes aussi se soumettent à ce contrôle. Une des plus insistantes demandes des féministes consiste à revendiquer l'émancipation de la femme du contrôle exercé à travers la mécanique du divorce tout en asservissant les hommes, les obligeant à subventionner « l’indépendance » des femmes et à leur verser des pensions alimentaires pour elles et leurs enfants. Les statistiques concernant la quasi-impossibilité de marier des femmes instruites et économiquement indépendantes sont factuelles. Mlle Geyer est outrée parce que ces statistiques laissent filtrer l’idée que ces femmes devraient accepter un certain niveau de réglementation sexuelle. Mlle Geyer souhaiterait que le comportement sexuel des femmes soit considéré comme « positif et libertaire plutôt que négatif et contrôlant. » On pourrait aussi décrire un train qui déraille en termes « positif et libertaire » et un train qui demeure sur les rails de manière « négative et contrôlante. » Une féministe pourrait rétorquer que les femmes ne sont pas des machines ; néanmoins la comparaison demeure appropriée. Si elles désirent éviter une catastrophe, les femmes (et les hommes) ont autant besoin de socialisation que les trains ont besoin de rails. Le contrôle des femmes (et des hommes) ne représente pas « l’antithèse » mais la condition sine qua non pour atteindre « l’amour et le bonheur » tout autant que la stabilité sociale et la civilisation.

Examinons maintenant une situation particulière, celle de Brandon Tholmer, 29 ans, assassin de quatre femmes, et suspect dans huit autres dossiers. Il représente un cas d’espèce, un enfant illégitime. Et c’est tant mieux parce que, comme le dit Mlle Phyllis Chesler, « chaque enfant a le droit d'être aimé. » Il ne lui serait jamais venu à l’idée que la meilleure façon d'affirmer ce droit serait de lui assurer la présence d’un père qui le désire, qui le protége et qui pourvoit à ses besoins. Quoi qu'il en soit, la mère de Tholmer s’est conformée à la première loi du matriarcat et son enfant s’est métamorphosé en assassin. Le jury qui l’a condamné n’a délibéré qu’une heure avant de lui épargner la chambre à gaz, en raison de « l’éducation » qu’il a reçue. Selon un juré, « jamais personne ne s’était intéressé à lui. Il a souffert la majeure partie de sa vie. » Il est issu d’un foyer brisé et dès l'âge de 8 ans, il fut jeté à la rue, en milieu de nuit. À 11 ans, il fut placé dans un centre de détention juvénile par sa mère ; plus tard, il s’est retrouvé dans une école de réforme pour vol et vagabondage. Il est un cas « attardé limite » et un prédateur sexuel mentalement perturbé, condamné pour crimes sexuels, viol, sodomie, incendie et cambriolage. Blâmer son « éducation » implique que les causes réelles résident ailleurs. Dans son cas, il faut les chercher dans l'acceptation faite par la mère de Tholmer et la société de la première loi du matriarcat.Voici une autre situation. Dean Philip Carter est condamné pour l’assassinat de trois femmes ; il est le principal suspect dans deux autres dossiers. Les preuves amassées contre lui sont si accablantes que son avocat ne tente même par de les réfuter :

L’avocat de la défense, Howard Gillingham, dans une ultime tentative de lui épargner la peine de mort (nous dit le Los Angeles Times du 29 janvier, 1990) appelle à la barre 21 personnes pour relater l’enfance désordonnée vécue par Carter.

Les 21 témoins décrivent une enfance chaotique qui milite en faveur de la clémence de la cour. Mais encore. Qui alors est responsable d’avoir infligé cette enfance désordonnée à Carter ? Une partie de la réponse doit être enfouie dans l’article du Los Angeles Times expliquant que Carter est le « fils illégitime, né le 30 août 1955, d'une femme à moitié Inuit, originaire de Nome, Alaska. » Sa mère adhérait au Principe de la promiscuité ; elle a exercé son droit d'imposer l’illégitimité à son garçon, ce qui l'a exposé au risque accru de devenir un

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criminel, comme le démontre la documentation présentée en annexe au chapitre 1.

Un autre cas : Arlene W. du Wisconsin. « Durant l’été de 1977, » écrit la féministe Phyllis Chesler, « Arlene W. rencontre Red E. Early. Elle tombe enceinte au début 1978. La socialisation patriarcale aurait enseigné à Arlene l'importance de la chasteté avant le mariage et lui aurait évité de vivre cette tragédie. Mais la socialisation patriarcale est ici inopérante en raison de la première loi du matriarcat.Au début de 1979, la paternité de Red fut établie par le service d'aide sociale … Des droits de visite sont accordés … Red agressait physiquement Arlene et (leur fille) Andrea lors de ces visites. Arlene décida de s’objecter à toute nouvelle rencontre.

À l’automne 1980, Red revendique devant le tribunal de nouveaux droits de visite (de deux jours et une nuit), deux fois par mois. Le juge John E. McCormick dit à Arlene qu’elle « devait lui donner une deuxième chance. » Le juge ordonna des visites d’une journée en fin de semaine et une demi-journée en semaine. Les visites débutèrent. À partir de ce moment-là, Andrea commença à faire des crises : à frapper de façon agressive, à pleurer, à s'accrocher, à ne pas dormir, à être incontinente, à vomir. Andrea se plaignit d'être frappée par son père – présence d’ecchymoses … Le rapport de l’hôpital conclut qu'Andrea avait été agressée sexuellement … Arlene s’enfuit alors du Wisconsin et se réfugia chez son frère dans l'état de Washington … La police les retrouva, muni d’un mandat d’arrestation … Ils la séparèrent de sa fille, s’objectèrent à sa demande de libération provisoire sous caution, lui interdirent l’usage du téléphone et l'emprisonnèrent durant quatre jours … Les féministes, les ministres du culte, les psychiatres, les victimes d'inceste, les académiciens, les juristes et les services sociaux – ont lancé publiquement une campagne contre l'extradition d'Arlene. La chronologie non officielle des événements entourant l’histoire d’Arlene documente l'isolement et la vulnérabilité d’une femme monoparentale abusée, une mère vivant de l’aide sociale, témoin de l'inceste paternel et du refus obstiné de l'État de la croire ou de lui porter secours.

Cette série d'événements nous démontre l'importance de ne pas vivre dans la peau d’une mère célibataire. Elle documente également les dommages infligés à Arlene et à Andrea par la première loi du matriarcat et l'incapacité du système juridique de réparer les dégâts occasionnés par le libertinage d'Arlene et de Red. Dans tous ses écrits à ce sujet, Mlle Chesler dépeint Arlene comme une victime. En réalité, elle est l’artisane de son propre malheur et de celui de sa fille.

En 1978, la mise en œuvre de la constitution sexuelle patriarcale aurait protégé l'autonomie d'Arlene, au lieu de la compromettre. Elle l’aurait responsabilisé quant aux conséquences de son comportement sexuel – conséquences qu’elle tente par la suite (grâce au concours de Mlle Chesler, des féministes, des ministres du culte, des psychiatres, etc.) de faire reposer sur le dos de la société tout entière. L’idée principale soutenue dans l’article de Mlle Chesler est que la société devrait pouvoir sauver Arlene, acquiesçant de ce fait à son libertinage de 1978. La petite Andrea, dont la vie a été détruite par l'irresponsabilité de sa mère, négligeant de se conformer au Principe de la légitimité, et dont les malheurs affichés publiquement contribuent à mieux justifier le programme de Mlle Chesler. Ce programme consiste à détruire la constitution sexuelle et le Principe de légitimité en encourageant la monoparentalité, l’essor du féminisme, et la multiplication des petites Andrea.

L’argument de Mlle Chesler à l’effet que l’appareil judiciaire est incompétent pour dénouer des situations semblables à celle vécue par Arlene et Andrea demeure valide. Cependant, Chesler choisit de ne pas voir comment le chaos qu'elle dépeint est engendré non par le

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patriarcat, mais davantage par le défaut du patriarcat à réglementer le comportement sexuel d'Arlene en 1978 - par l’acquiescement de la société envers la première loi du matriarcat : « les femmes ont le droit de disposer de leur corps à leur guise. »

Le modèle favorisé par le féminisme est bien résumé dans une étude canadienne récente portant sur des contrevenants féminins : D’après les conclusions de cette étude menée auprès de 100 femmes sous arrêt, une majorité d’entre elles avait très hâtivement expérimenté leurs premières relations sexuelles ; 40% rapportent avoir vécu une 1ère relation sexuelle entre l’âge de 10 et 15 ans. Les deux tiers avaient des enfants, et à peu près autant n’avaient jamais été mariées, et moins de 10% étaient effectivement mariées au moment de l’arrestation. Ainsi, le groupe comprenait majoritairement des mères célibataires ou divorcées. La plupart provenaient de foyers désunis : 73% de ces femmes relataient être confrontées à des problèmes tels que l’absence permanente d’un parent, le divorce, les foyers d’accueil, la consommation d'alcool et l’abus des enfants. Les parents présentaient aussi fréquemment des problèmes de santé mentale - en effet, il y avait deux fois plus d’incidence de problèmes psychiatriques dans les familles immédiates des femmes criminelles que dans celles des hommes délinquants. Les auteurs spéculent que « pour échapper aux rôles de soumission et de passivité traditionnellement associés aux femmes, et devenir de véritables criminelles, elles doivent être issues de milieu social encore plus dysfonctionnel. »

En réaction aux arguments voulant que le mouvement féministe ait entraîné l’émergence « d’une nouvelle cohorte de criminelles endurcies présentant des caractéristiques communes avec leur contrepartie mâle, » les auteurs reconnaissent y voir beaucoup de similitudes. Par exemple, un pourcentage presque identique de femmes et d’hommes criminels commettent des crimes en utilisant la violence (quoique davantage de « femmes victimes que d’hommes aient éprouvé de la difficulté à se défendre - par exemple, enfants, intoxiquées, endormies, infirmes »).

Les auteurs se refusent à décrire ces criminelles comme des femmes « émancipées, » ; cependant, les comportements décrits dans ces études - promiscuité sexuelle, divorce, des femmes qui agissent de plus en plus comme des hommes – correspondent aux résultats observés dans le giron de la révolution sexuelle.

Les problèmes occasionnés par la première loi du matriarcat étaient prévisibles – promiscuité des femmes et illégitimité, rôle effacé des hommes et socio-pathologie en hausse. La croissance des naissances illégitimes occasionne une augmentation des crimes de seconde génération, davantage d’échecs scolaires, plus de démoralisation, moins de motivation, moins de productivité, une diminution de l’estime de soi des individus, moins d'engagement envers le futur comme en témoigne une baisse de l'accumulation de valeurs tangibles (saisissables en justice) tels que les biens immobiliers, les rentes viagères, les pensions, les portefeuilles d'actions boursière, les comptes d'épargne et d’assurances. Et toujours davantage de confusion sexuelle, d'hédonisme, d'infantilisme (dont le non-engagement est une variante), plus de superficialité émotive. Et, naturellement, la conséquence de tout cela, c’est davantage de foyers brisées, moins de familles traditionnelles, et toujours plus de demandes logées auprès des services « gratuits » du réseau de filet social gouvernemental de réserve (aide sociale, garderies, d’allocations spéciales, de saisies de salaires comme moyens pour financer les familles – avec pour résultat une crainte encore plus accentuée envers l’engagement requis pour fonder une famille). Et ainsi de suite, inlassablement ; chaque tentative de la part du réseau gouvernemental de réserve visant à réparer le chaos engendré par l’effondrement de la

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famille ne contribue qu’à diminuer encore davantage le rôle des hommes, et à détruire la famille.

« Pour que les femmes deviennent de vraies personnes, » écrivait Mlle Friedan en 1973, « ni moins, ni plus, toutes ces choses qui les empêchent de devenir des actrices à part entière dans notre société devraient être modifiées. » « Toutes » signifiant ici quelque chose comme « la socialisation des rôles sexuels. » Avec l’abandon de la socialisation des rôles sexuels chez les filles, il y a eu parallèlement un abandon de la socialisation des rôles sexuels chez les garçons. N’importe qui peut observer les résultats de cet abandon en prenant une marche sur un campus universitaire. Lors d’une telle balade, on peut observer quantité de filles superficielles et arrogantes, et une majorité des garçons désœuvrés, indisciplinés, intolérants à l’égard des frustrations de la vie, faibles de caractère, errants sans but. Jadis, en 1963, lorsque Mlle Friedan a, par la publication de son ouvrage intitulé La Mystique féminine, provoqué l’essor du féminisme, elle disait que ses idées « peuvent déranger aussi bien les experts que les femmes parce que ces idées impliquent une transformation de la société. » Ces changements se produisent depuis suffisamment longtemps pour nous autoriser à en évaluer les effets. Les femmes sont-elles plus heureuses ? Et les hommes ? Les enfants sont-ils mieux élevés, mieux adaptés à la vie en société ? Les relations sexuelles avant le mariage sont-elles en progression ? Y a-t-il une recrudescence au niveau des maladies vénériennes ? Et des mères monoparentales ? Et les couples occasionnels ? Davantage d’adultères ? La famille est-elle plus stable ? La performance académique est-elle supérieure à ce qu’elle était au début des années 1960 ? (Rappelons-nous que le « nouveau programme de vie » proposé alors aux femmes en était un d'éducation). Y a-t-il moins de « décrochage scolaire » ? Le niveau du débat public est-il plus élevé, plus mature ? Est-ce que les plus talentueux jeunes gens choisissent une carrière dans l’enseignement afin d’élever le niveau d’instruction et offrir de meilleurs modèles ? Les rues sont-elles plus sécuritaires ? Les médias reflètent-ils une amélioration au niveau du goût et de la moralité ? Est-ce que plus ou moins de femmes vivent dans la pauvreté ? Combien d’entre-elles abusent de drogues ? Est-ce que les rapports entre les sexes sont plus courtois, plus raffinés ou au contraire sont-ils plus cyniques, plus triviaux et davantage intéressés ? Est-ce que la tricherie augmente dans les salles de classe, dans les rapports financiers, les rapports d'impôt ou ailleurs ? Les coûts associés à l’aide sociale, à la police et au gouvernement sont-ils en progression ou en déclin ? Obtenons-nous davantage de services en échange de chaque dollar versé à l’impôt ? Y a-t-il plus ou moins de détritus déposés sur nos plages ? Les parcs publics demeurent-ils des endroits invitants au loisir ? Les honoraires professionnels des avocats accaparent-ils une fraction toujours croissante de nos revenus ? Le service à la clientèle est-il plus ou moins courtois qu’il ne l’était il y a un quart de siècle ? Que de bouleversements sociaux, en effet ! Aucun secteur n’est épargné des ravages qu’entraîne la destruction de la socialisation des rôles sexuels.

Voici comment les femmes modernes en viennent à percevoir leurs responsabilités à l’égard de la société et les responsabilités de la société envers elles-mêmes. L’oratrice se nomme Byllye Avery. Elle est la directrice d’un projet national concernant la santé des femmes noires (National Black Women's Health Project) : « J’ai droit à la vie, à une maison, à une éducation, à un travail, à de la nourriture, à un niveau de vie de bonne qualité, et j’ai aussi droit de regard sur ma reproduction. » Ce sont là les fruits du programme élaboré par Mlle Friedan pour inciter les femmes à se tenir debout - et exiger toujours davantage des autres.

Laissons de côté pour l’instant l’arrangement matrilinéaire de reproduction, élaboré sur la biologie des mammifères, vieux de 200 millions d’années, afin d’examiner le système patriarcal qui, depuis quelques milliers d’années, lui a succédé et qui a favorisé l’avènement

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de la civilisation - l'arrangement patriarcal, artificiel et fragile, est conçu pour élever au rang de père les géniteurs et leur assurer une part équitable dans le processus de la reproduction humaine.

Le but avoué de la révolution féministe et sexuelle est de se débarrasser de cette superstructure élaborée par l'homme sur les fondements même de la biologie reproductrice féminine, et de nous replonger dans l'arrangement matrilinéaire archaïque que nous partageons avec les mammifères - un objectif vaguement perçu sous cet angle par une minorité de féministes radicales et qui, jusqu'ici, demeure encore mal compris par les patriarches mâles dont la responsabilité consiste à rétablir et stabiliser le patriarcat.

3 – Le système patriarcal - Mettre la sexualité au travailLe matriarcat décrit au chapitre précédent est perçu par les féministes comme un Âge d'or perdu – et, aussi, comme une vive image lumineuse du futur. Les femmes des sociétés qui vivent encore à l’Age de pierre, comme celles qui existent sur les Réserves indiennes, sont présentées comme le grand modèle pour les femmes libérées contemporaines de notre société. « Il y a des endroits dans le monde, » écrit la féministe Elise Boulding,

« Où les femmes jouissent déjà de l'autonomie que j'imagine pour les Occidentales du futur. Pour les Américains, du nord comme du sud, il y a, tout proche, un modèle alternatif pour les femmes, celui des communautés américaines indigènes … Il ne faut pas beaucoup de rencontres avec les chefes tribales, qui jouissent de l’estime d’elle même, qui leur vient de centaines d’années de connaissances traditionnelles, pour se rendre compte qu’elles sont un groupe d’enseignantes pour les Nord-américaines d’origine qui vivent là tout près. D'où proviennent leur sérénité et leur confiance en elle même ? Que « savent » elles ? Nous sommes à une époque où les occidentales de classe moyenne, doivent « aller à l'école » de nos consœurs qui ont des qualifications non reconnues, la confiance en elle même, la sérénité, et la connaissance qu’exige le changement social créateur. »

Ces femmes de l’Age de pierre, en dépit de leur misère noire, de leur ignorance et de leur pauvreté, sont contentes. Elles remplissent leur rôle biologique de femelle mammifère, dirigeant l'unité reproductrice, jouissant de la liberté de la Première loi du matriarcat. La féministe contemporaine vient pour leur tranquillité et leur placidité. Comme nous le dit Helen Fisher, elles « évoluent vers le genre de rôles qu’elles avaient dans les savanes africaines il y a des millions d’années …. La société humaine redécouvre maintenant ses antiques racines. » Betty Friedan déclare

« Pour ma génération et la génération qui a nous a suivi, la bataille pour les droits des femmes est venue au milieu de la vie – alors que nous vivions déjà la Mystique féminine : après avoir fondé nos familles et établi nos vies. Pour nous, le mouvement féministe a signifié la merveilleuse découverte, vers la quarantaine, d'une identité entièrement nouvelle, d’un nouveau sens de notre individualité. Le résultat le plus notable de cette nouvelle identité fut la dramatique amélioration de la santé mentale des femmes plus vielles … Il y a 20 ans, les hôpitaux psychiatriques étaient plein de femmes souffrant de mélancolie, de dépression graves qui affligeaient les femmes à la ménopause, époque où, selon la vielle mystique

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féminine, leur vie était achevée. Mais il y a quelques années, l'Association psychiatrique américaine a cessé d'utiliser ce terme parce qu'une telle dépression aiguë n'était plus considérée reliée à l’âge des femmes.Aujourd’hui la santé mentale des femmes de 40, 50 ou 60 ans est aussi bonne que celles qui ont 20 ou 30 ans. Il n’y a pas eu une amélioration similaire chez les hommes ; donc cela est véritablement du au mouvement des femmes vers l’égalité. »

Il n’y a eu de similaire amélioration la santé mentale des hommes parce que ceux-ci ont eu à payer les coûts de la « libération des femmes. » Les hommes, en général, sont écrasés vers le statut inférieur des mâles sur les Réserves indiennes – ces derniers sont sans rôle sexuel, sans motivation, alcooliques et suicidaires parce que la Première loi du matriarcat les prive d'un rôle stable dans la famille.Ce fut la découverte, il y a quelques milliers d’années, du lien entre la réglementation de la sexualité des femmes, d'une part, et la stabilité de la famille et de la société, ainsi que de la productivité des hommes et du progrès social, d’autre part, qui a mit fin à l’Âge de pierre et qui a permis la création de la Civilisation patriarcale. « L'ère du Patriarcat, » dit la lesbienne féministe Susan Cavin, « a duré approximativement de 3,000 à -5,000 années. Comparé aux millions d'années où les humains ont peuplé la terre, le Patriarcat ne représente qu’un tout petit moment de l’histoire. » Ce qui est vrai. Ceci prouve que la création du Patriarcat est la plus grande réussite du genre humain, puisque toutes les autres réussites de la civilisation ne furent possibles que grâce à ce petit moment de l’histoire. Les millions d’années, qui ont précédés l’émergence du Patriarcat, ne permirent la création d’aucune des réussites de la civilisation. « Le Patriarcat, » dit Adrienne Rich, « est le système que la civilisation historique (documentée) n’a jamais véritablement défié. » Mais c’est parce que sans le Patriarcat, il ne peut y avoir aucune civilisation documentée (ou même non documentée). La réalité fondamentale de la civilisation patriarcale, sans oublier sa récente émergence et l’importance de ses réussites, est sa nature artificielle et sa fragilité, sa dépendance de la bonne volonté des femmes à se soumettre à la règlementation sexuelle. La déréglementation sexuelle des femmes, par elles mêmes, par leur indépendance économique et sexuelle peut détruire le système. Les ghettos montrent facilement comment ceci peut se produire. La destruction du système patriarcal se propage rapidement des ghettos vers la société dans son ensemble, là où le système judiciaire, devenu l’ennemi principal de la civilisation patriarcale, expulse la moitié des pères de leurs propres foyers.La Dr. Gerda Lerner décrit comment la réglementation sexuelle fut imposée aux Mésopotamiennes de l’Antiquité, à l’époque où le système patriarcal se développait : « Alors que l'épouse jouissait de droits considérables et spécifiques tels qu’indiqués dans le contrat de mariage, elle était sexuellement la propriété de l'homme. » Ses droits et son statut dépendaient de son acceptation du système patriarcal -- et vice versa, le système dépendait de son acceptation de la réglementation sexuelle.

« Dans la loi Mésopotamienne, et encore plus dans la loi Hébreu, » continue la Dr. Lerner,

« toutes les femmes tombent de plus en plus sous la domination et la réglementation sexuelle … Les stricts engagements des maris et des fils envers les mères et les épouses, dans la loi d’Hammourabi et dans la loi Hébreu, peuvent être conçus comme un renforcement de la famille patriarcale; une famille qui dépend de la coopération volontaire des épouses dans un système qui leur offre des avantages de classe en échange de leur subordination dans la vie sexuelle. »

Pourvoir pour une femme et la placer « sous couverture » dans l’honorable état de mariage,

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est perçu par des féministes contemporaines en termes complètement négatifs comme domination, règlementation et oppression. La Dr. Alice Rossi, féministe, parle d’un « échange » entre un mari et une épouse dans laquelle le mari confère son statut social à l'épouse et dans cet « échange … elle accepte la dépendance économique à son égard » - elle lui permet de payer ses factures. Elle n’appert pas à ces féministes que « leur subordination dans les matières sexuelles » bénéficie aux femmes tout autant qu’aux hommes. Cette subordination introduit la loi et l’ordre dans le domaine sexuel et permet la création de richesses dans le domaine économique. Elle permet la création de familles stables qui apportent, aux femmes, sécurité économique et statut social et qui permet aux enfants d’être décemment élevés et socialisés.Comme cela sera expliqué avec force détails, au chapitre VII, les Dr. Lerner et Rossi ont une perception de la loi et ordre sexuel, imposée par les mâles, à l'opposée de celle de George Gilder. Gilder imagine que ce sont les femmes qui ont, fondamentalement, le désir d’imposer la loi et d’ordre sexuel aux hommes et que la civilisation exige que les hommes se soumettent à l’éthique sexuelle supérieure des femmes :

Elle est le vaisseau des valeurs fondamentales de la nation. La communauté résulte en grande partie de ce que la femme exige des hommes.

Gilder décrit cette imposition des valeurs femelles sur les mâles comme « la création de la civilisation. » Mais si la civilisation est une création femelle, imposé par les femmes aux hommes, pourquoi la civilisation n'a-t-elle pas précédé le patriarcat ? « L'appropriation par les hommes des capacités reproductrices et sexuelles des femmes, » dit la Dr. Lerner, « s’est produit avant la création de la propriété privée et de la société de classes. » Cette supposée « appropriation » était la condition préalable à la création des richesses dont dépend la civilisation. Sans la loi et l’ordre sexuel les hommes ne peuvent pas être motivés à créer ces richesses, ou faire quoi que ce soit d’autre, qui en vaut la peine.

Alors que la Dr. Lerner est aveugle aux avantages pour les femmes de la loi et l’ordre patriarcal, elle voit juste lorsqu’elle affirme que la loi et l’ordre sexuel est une idée masculine. Parlant de l'histoire du jardin d'Éden elle écrit :

« Les conséquences de la transgression d'Adam et d’Ève tombent de façon inégale sur les épaules de la femme. La conséquence de la connaissance de la sexualité sépare la sexualité des femmes de la procréation. Dieu crée une hostilité entre le serpent et la femme (Genèse 3:15). Dans le cadre historique de l’époque où fut écrit la Genèse, le serpent était clairement associé à la Déesse de la fertilité et en était la représentation symbolique. Ainsi, selon l'ordre de Dieu, la sexualité libre et ouverte de la Déesse de la fertilité devait être interdite aux femmes déchues. La manière où pouvait s’exprimer sa sexualité était la maternité. »

Il est significatif qu'une féministe comme la Dr. Lerner perçoive la « sexualité des femmes » comme « promiscuité des femmes. » À la page 198, elle écrit :

« À la question « Qui a introduit le péché et la mort dans le monde ? » La Genèse répond, « La femme avec son alliance avec le serpent, qui représente la sexualité femelle libérée. » [souligné ajouté]

La vision biblique n'est pas que la « sexualité des femmes » est coupée de la procréation mais qu'elle est jointe à elle, en d'autres termes qu’elle doit être réglementée conformément à la constitution sexuelle patriarcale, que Gilder imagine être une chose que les femmes essayent

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d'imposer aux hommes, mais que la Genèse et la Dr. Lerner voient plus plausiblement comme une chose que les hommes imposent aux femmes.

La Dr. Lerner prétend croire (et peut-être le croit-elle) que la promiscuité sexuelle signifie un statut élevé pour les femmes :« De plus, les femmes [au proche Orient antique] semblent avoir des statuts considérablement différents dans différents aspects de leurs vies, de sorte que, par exemple, à Babylone, au second millénaire, avant J.-C., la sexualité des femmes était totalement contrôlée par les hommes ; quelques femmes jouissaient d’une grande indépendance économique, de beaucoup de droits légaux et de privilèges et avaient des statuts élevées et importants dans la société. Je fus déconcertée de constater que l'évidence historique concernant des femmes semblait faire peu de sens, lorsque jugé selon les critères traditionnels. Après un certain temps, j'ai compris que je devais plus focaliser sur le contrôle de la sexualité et du pouvoir procréateur des femmes que sur les questions économiques habituelles. J’ai ainsi commencé à chercher les causes et les effets d'un tel contrôle sexuel. »

Sa perception, mettant en parallèle la promiscuité chic d’une actrice d’Hollywood et celle des autres « groupies » anti-patriarcales, est antithétique à celle de Gilder. Une grande partie de la lutte féministe vise à déplacer « l’image », style mystique féminine, de la faible femme, épouse-poupée vertueuse, acceptant le patriarcat, si détestée par Betty Friedan (et glorifiée par George Gilder) par l'image de la femme libérée et déchaînée, affichant sa promiscuité sexuelle, se vouant à la destruction du Patriarcat en ré-instituant la Première loi du matriarcat.

« Le contrôle sexuel des femmes, » nous dit la Dr. Lerner, « fut un dispositif essentiel du pouvoir patriarcal. La réglementation sexuelle des femmes est à la base de la formation des classes sociales et est un des fondements sur lesquels l'État repose. » Exactement. Si vous en doutez, demandez vous quel genre d'État nous aurons lorsque la majorité des citoyens seront la progéniture, orpheline de père, de ces femmes vivant dans la promiscuité sexuelle – alors que les féministe sur les campus de nos écoles et universités ont convaincu les jeunes femmes que les tentatives patriarcales traditionnelles de réglementer leur reproduction, que l’imposition de la chasteté et de la modestie est un complot sexiste qui vise à violer la Première loi du matriarcat. L’évidence en annexe du chapitre 1, démontre la corrélation élevée qui existe entre les familles dirigées par des femmes et la pathologie sociale. « L’état, » continue Dr. Lerner,

« durant le processus de l'établissement des codes écrits de loi, accru les droits de propriété des femmes de classe supérieure, alors qu'elle limitait leur droits sexuels et fini par les éroder totalement. »

Par leurs « droits sexuels » elle ne veut pas dire leur droit d'être aimée, honorée et protégée sous la couverture de leur mari, non leur droit de s’engager dans une relation contractuelle stable et protégée par la loi - et fortement avantageuse - afin de partager leur vie reproductrice avec un homme, mais leur droit de vivre dans la promiscuité sexuelle. Une telle femme n’est d’aucune valeur à un homme intéressé à fonder une famille plutôt qu'une aventure d’un soir. Lerner ne considère même pas (ce que Gilder suppose être une simple évidence) que beaucoup de femmes convoitent ce droit à un mariage monogame stable, et de ce fait, d'acquérir la sécurité économique et émotive et le statut que le patriarcat offre aux femmes en échange de permettre à un homme d’avoir un rôle reproducteur significatif - le droit d'être proprement socialisé durant l'enfance, le droit à un statut élevé que le Patriarcat confère aux « bonnes » femmes.

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« Leurs capacités sexuelles et reproductrices, » continue la Dr. Lerner, » était une commodité, marchandée, louée ou vendue dans l’intérêt des membres mâles de la famille. » Mais quelle est l’alternative ? Que les hommes de soient pas intéressés aux arrangements stables de famille – de laisser ces arrangements à l'improvisation femelle du genre que l’on retrouve dans les ghettos et sur les réserves indiennes ?

Le code d’Hammourabi [continue la Dr. Lerner] marque le début de l'institutionnalisation de la famille patriarcale comme aspect de la puissance de l'État. Le code reflète une société de classes dans laquelle le statut des femmes dépend du statut social et de la propriété du chef mâle de la famille. L'épouse d'un bourgeois appauvri pouvait, de par un changement de statut de son mari endetté, sans sa volonté ou son action, se voir transformée de femme respectable en esclave ou prostituée. D’autre part, le comportement sexuel d'une femme mariée, tel que l'adultère ou la perte par une femme célibataire de sa chasteté, pouvait les déclasser d'une manière qu’aucun homme ne pouvait l’être déclassé par son activité sexuelle.

Le statut de la femme dépendait du statut de son mari. En conséquence, elle était motivée à l'inciter à acquérir un statut élevé. Le succès du système dans la production d’hommes qui réussissent, hors mesure, d’hommes qui créent la richesse, la stabilité sociale et le progrès – toutes choses salutaires aux femmes - montre que l'arrangement était souhaitable. Les femmes n'auraient pas accepté la réglementation de leur sexualité si les avantages du patriarcat n’avaient pas été plus grands que ceux offerts par le matriarcat. L'épouse d'un bourgeois appauvri pouvait être déclassée par le comportement de son mari, mais elle avait choisi d'être son épouse parce que de par son mariage son statut et ses revenus étaient plus susceptibles de croitre que de s’abaisser. C'est de cette manière que fonctionne le système patriarcal, et tous en bénéficient. Le système patriarcal donne aux hommes la motivation, les rend plus productifs et aide ainsi leurs épouses et leurs enfants. Il utilise la sexualité pour motiver, se concentre sur des arrangements matrimoniaux à long terme plutôt que sur la sexualité à court terme - la promiscuité et la Première loi du matriarcat. « La société demande si peu aux femmes, » disait Betty Friedan. Mais ce peu doit inclure la chasteté et la fidélité qui rendent possible la paternité patriarcale et les enfants légitimes.« Lorsque les communautés musulmanes nigériennes deviennent plus riches, grâce au développement, » écrit la sociologue féministe Caroline Knowles, les « femmes sont de plus en plus confinées à la maison. » N'est ce pas plutôt le contraire : lorsque les femmes sont de plus en plus confinées à la maison, les communautés deviennent plus riches parce que les familles plus stables sont de meilleures sources de motivation pour la réussite masculine ?

Il existe une organisation de femmes intitulés « Mères monoparentales par choix » (Single Mothers by Choice), il n’existe aucune organisation d’hommes comparable, intitulée « Pères monoparentaux par choix » (Single Fathers by Choice). Un homme doit choisir de se marier s’il veut des enfants. Seule une femme peut choisir d'être monoparentale - mais pour chaque femme qui fait ce choix, il existe un homme qui se voit nié le choix du mariage et de la famille ; la société patriarcale doit décourager les femmes célibataires de choisir la monoparentalité. Si les femmes devenaient véritablement économiquement indépendantes (comme le leur souhaite le féminisme) et si le principe féministe que « aucun enfant n’est illégitime » finissait par être accepté, les hommes n'aurait plus aucun pouvoir de négociation, aucune manière d'inciter des femmes à s’engager dans un mariage stable (bien qu'elles soient toujours disposés à s’engager dans un mariage instable aussi longtemps que, après le divorce, elles soient assurées de la garde des enfants et des privilèges économiques que cette garde leur apporte.) Dans de telles conditions la société se transformerait en un ghetto matriarcal. La «

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femme des sociétés pré-civilisées » écrit la écrit Dr. Lerner, « a du être l'égale de l'homme et se sentait probablement supérieure à lui. » C’est cette supériorité de la femme (qui transformait les mâles en bourdons vide de sens) qui explique pourquoi leur société était « pré-civilisée » - et pourquoi la pré-civilisation a duré un million d'années. Cette supériorité de la femme est la raison pour laquelle Elise Boulding admire les squaws des réserves indiennes comme modèles pour les américaines de la classe moyenne. Cette supériorité de la femme explique pourquoi beaucoup de femmes sont disposées à retourner à la pré-civilisation, pourquoi les féministes comme Mary Daly peuvent déclarer que la « société est une création masculine et sert les intérêts mâles » et que la « sororité implique la révolution. » Cette supériorité de la femme explique pourquoi Freud a pensé que la femme était l'ennemie de la civilisation et pourquoi les féministes comme Adrienne Rich insistent que la civilisation patriarcale fut imposée aux femmes en dépit d’une « une énorme contreforce potentielle. »

« Dans certains endroits comme le Dahomey et parmi les Tlinkits de l'Alaska, » écrit la féministe Marilyn French, « les classes riches sont patrilinéaire, alors que classes plus pauvres sont matrilinéaires. » C’est plutôt l’inverse : les classes patrilinéaires sont riches - parce que leurs mâles sont motivés à pourvoir pour leurs familles stables ; les classes matrilinéaires sont pauvres parce que leurs mâles ne sont pas motivés à être des pourvoyeurs de familles instables. French ajoute à la page suivante, « dans les sociétés matrilinéaires, il y a des activités plus sexuellement intégrées et une plus grande liberté sexuelle pour les femmes. » Et c’est pourquoi elles sont plus pauvres. Les femelles féministes et sauvages veulent que le mariage soit instable afin d’utiliser cette instabilité, non seulement comme justification pour la Première loi du matriarcat, mais aussi pour démontrer le droit des femmes à être subventionnées pour leurs arrangements non-familiaux, qui ne leur impose pas la loi et l’ordre sexuel.

Que la subvention qu'elles exigent soit payée en taxant le nombre décroissant de familles patriarcales, qui elles se soumettent à la loi et ordre sexuel, ne les préoccupent nullement – sauf dans la mesure où cela mine le patriarcat, ce qu’elles estiment être bon. Les hommes stabilisent le mariage en créant de la richesse. Selon Emily Hahn, la « nécessité, aussi bien que l'instinct, poussent pêle-mêle les dames vers l’autel ; ce ne sont que des choses secondaires, comme la pression sociale et la conscience, qui y poussent les hommes. » (Ce qui y pousse les hommes est leur désir d'avoir des familles -- qui ne n’est pas secondaire, mais oublions cela pour le moment).Ce que Melle Hahn reconnaît, c’est que chez les femmes le motif économique est primaire. La féministe Ehrenreich le confirme :

« Les femmes étaient, et sont toujours, dans une large mesure, économiquement dépendantes des hommes … Donc ce qui est en jeu pour les femmes dans la Guerre des sexes est, pour le dire crûment, le droit de propriété sur le revenu d’un mâle particulier.

Que dans un sens purement économique, les femmes aient davantage besoin des hommes que le contraire, donne au mariage une instabilité inhérente qui précède la révolution sexuelle, la renaissance du féminisme, la génération du « je, me, moi » et autres explications d’usage qui servent à expliquer ce que l’on appelle la « crise de la famille. »(En réalité, l’instabilité ne pas précède la révolution féministe et sexuelle mais est une des conséquences principales de cette révolution.)

« Rétrospectivement, » continue Melle Ehrenreich, » il est effrayant de concevoir dans quelle mesure notre sens de l’ordre social et de la stabilité dépend de la bonne volonté des hommes de se laisser vaincre dans la Guerre des sexes : se marier, devenir employés salariés à long

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terme et de partager, avec fiabilité leurs salaires avec les personnes à leur charge. »

(Autrefois, un homme – à l’époque des contrats de mariage stables – n’était pas « vaincu » : il s’engageait volontairement dans ce qu’il croyait être un contrat liant les deux parties, qui lui garantissait les joies du mariage et le droit de procréer une progéniture légitime et inaliénable. C’est l'invalidation de ces attentes qui dégoûte tant d’hommes du mariage, ou qui les amènent à ne prendre que des engagements superficiels, ceux là même dont se plaint Melle Ehrenreich.) Elle continue :

« En fait, la plupart d’entre d'entre nous avons besoin de descriptions alternatives plus réconfortantes des liens qui unissent les hommes et les femmes. Nous tombons vite dans le romantisme, comme dans les chansons populaires des années 50 où l’amour était une aventure qui aboutissait au mariage ou à une mort prématurée. Ou nous nous convainquons qu'il y a vraiment un échange juste et équitable où les salaires que les hommes offrent aux femmes sont plus que compensés par les services que les femmes offrent aux hommes. Toute autre conclusion serait très embarrassante pour les deux sexes. Les femmes n'aiment pas admettre leur dépendance disproportionnée, tout comme les hommes n'aiment pas admettre qu'ils aient pu être dupés dans une entreprise qu'un mâle cynique a qualifiée de « d’assistance perpétuelle aux chômeuses féminins. »

Melle Ehrenreich démontre que c'est le chèque de paie de l'homme qui garde le mariage soudé, et puis elle, en tout illogisme, décrit ce chèque de paie comme une chose qui cause l’instabilité du mariage. Les mariages les plus instables sont ceux dans lesquels le mari ne gagne pas de paie et ceux où l'épouse gagne une paie suffisant à la rendre économiquement indépendante de son mari. « Dans l’accablante majorité des ménages modernes, » dit Lynne Segal, le « hommes ne sont plus les uniques pourvoyeurs, et alors que leur pouvoir économique a diminué, les conflits domestiques et le stress dans le couple ont augmenté … » Segal considère ceci comme parfaitement bon que les femmes se libèrent du contrôle des hommes et que le déclin relatif du pouvoir économique des hommes facilite cette libération. Elle dit tout haut ce que la majorité des femmes pensent. En plus de l'émancipation économique, il y a une émancipation des mœurs traditionnelles. La croissance des naissances illégitimes parmi les adolescentes blanches, de 6,6% en 1955, à 40% de nos jours, fait suite à la suppression des contrôles (honte, culpabilité, etc. …) que les féministes ont travaillé d’arrache pied à éliminer pour les remplacer par le « droit d'une femme de contrôler sa propre sexualité. »

Les chansons populaires telles que « Daddy, Don't Preach » (Papa, ne me fait pas la morale) et « Thanks for My Child » (Merci pour mon enfant) illustrent l’incapacité de comprendre que le Principe de légitimité est essentiel au fonctionnement du système patriarcal. Madame E. M. Anderson du « Compton's Teen Mothers Program » (programme pour les mères adolescentes de Compton) dit au sujet du message de la chanson « Merci pour mon enfant, » qui parle des chagrins, (mais aussi de la noble force intérieure) d'une pauvre fille qui rencontre le père de son enfant quatre années après la naissance :

« Ces types là [c.-à-d. les pères célibataires] sont totalement cons. Ils ne peuvent penser qu’à eux-mêmes. La responsabilité ? Oubliez moi ça. Ils causent beaucoup de douleurs et sont trop cons pour s'en inquiéter. »

« La chanson, » dit Mme Anderson, « rendrait service si elle montrait les problèmes de ces jeunes filles qui furent engrossées, hors mariage, par ces types qui ne veulent rien savoir de la

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paternité. » Un meilleur service serait d’expliquer à ces gars imbéciles qu’ils pourraient réclamer les responsabilités de la paternité s’ils le souhaitaient. Quel encouragement la société offre-t-elle aux gars qui veulent être des pères et avoir des familles ? La société, dans son ensemble, offre aux mâles blancs une probabilité de 50% d'avoir et de garder ses enfants et une probabilité de 50% de les perdre aux mains de leur ex-épouse. Dans les ghettos la société n'offre pratiquement rien aux mâles qui acceptent les responsabilités de la paternité – mais la société essaie de compenser son manque de fournir des soutiens fermes requis par les pères responsables en versant, mais seulement aux mères, dans le ghetto et hors du ghetto, des récompenses sous forme d'AFDC (Aide aux familles ayant des enfants dépendants), de timbres pour la nourriture, des logements subventionnés, des soins médicaux libres et tout le reste.En plus de ces récompenses matérielles, il y a des récompenses de statut. Selon Jeff Wyatt, le directeur de programme d'un poste de radio que fait jouer « Thanks for My Child », chaque jour des auditeures féminines enthousiastes en redemandent l’écoute.

« Le message les touche vraiment – surtout l'aspect mère-enfant. Les femmes s’identifient avec la fille de la chanson. Peut-être connaissent-elles des jeunes femmes dans la même situation. Peut-être certaines d'entre elles sont dans cette même situation. »

Selon Mike Archie, le directeur de la musique de WHUR-FM (Washington, D.C.) les femmes, particulièrement les femmes noires, répondent fortement à la chanson, qui est la chanson la plus demandé à son poste :

« La chanson focalise sur la force intérieure des femmes noires, ce qui la rend très populaire chez les noires. Je constate que la chanson touche vraiment les monoparentales – ou, en général, les femmes ayant des enfants. Dans la chanson la fille dit comme elle aime vraiment son enfant et cet amour peut la protéger de n'importe quoi. »

Ceci est la vielle « mystique féminine » - dont devait nous débarrasser le féminisme. Les femmes se sont fait dire par Melle Friedan de faire moins de cas de leurs fonctions maternelles (« Ne voulez vous pas être autre chose qu’un animal ? ») et plutôt de participer à l'arène des réussites mâles. Les « Thanks for My Child » sont un retour aux fonctions maternelles de la Mère comme source de véritable gloire pour la femme. Les désastreuses conséquences de la non chasteté des femmes sont célébrées comme prouvant la « force intérieure des femmes noires. » Cette même merveilleuse force intérieure est illustrée en le comparant avec l'irresponsabilité des cons mâles. L'article du Los Angeles Times décrivant la popularité de la chanson cite Wes Hall, le doyen des étudiants à l’école secondaire de Compton, dans le ghetto de Los Angeles :

« Les types qui engrossent ces filles connaissent toutes les excuses afin d’ignorer leurs responsabilités. Si personne ne montre aux jeunes hommes qu’elles sont leurs responsabilités, ils partiront tout fait libre et iront engrosser d’autres filles. Le fardeau tombe sur les adolescentes qui sont trop jeunes pour assumer de telles responsabilités. Peut-être cette chanson enverra-t-elle un message à certains de ces jeunes hommes – ce qu’ils font est épouvantable. »

Les filles sont trop jeunes pour assumer leurs responsabilités – donc, on doit leur enseigner ce que personne ne leur enseigne, la nécessité de la chasteté et le respect de la Constitution sexuelle. On doit leur enseigner la nécessité de rejeter le Principe de la promiscuité, qui leur dit qu’elles seules ont le droit de contrôler leur sexualité - sans interférence des mâles

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irresponsables. Ces mêmes mâles que Wes Hall voudrait responsabiliser mais qui en sont découragés -- ou empêchés – de leur responsabilités par le Principe de la promiscuité qui permet aux filles de devenir mères, mais qui empêche les gars de devenir pères. Au lieu d'enseigner à ces filles la chasteté, la chanson louange leur formidable force intérieure (ce que personne ne saurait si elles ne s’étaient pas aventurées dans la promiscuité) parle de l’infériorité morale des cons mâles, tout aussi responsables mais manquant de force intérieure - comme si les filles non-chastes pouvaient protéger leur vertu en s'entourant de chastes Perceval mâles. On enseigne aux filles qu’il n’y a pas d’enfants illégitimes, que la société n’a pas le droit de les juger, voulant dire que la société ne peut pas utiliser la honte et la culpabilité pour réglementer leur comportement antisocial. Et ainsi de suite. Wes Hall refuse tout simplement de voir le fait que les hommes ne peuvent pas devenir des chefs de familles responsables à moins que la société exige la chasteté des femmes et leur fidélité sexuelle et donne force à ces exigences en garantissant aux mâles les récompenses d’une vie de famille; une vie qui justifie de leur imposer les engagements de la responsabilité paternelle. Pour que les mâles acceptent la responsabilité que Wes Hall souhaite les voir accepter, il doit y avoir une façon raisonnablement sûre de leur permettre d’assumer ces responsabilités – mais il n’existe aucune façon de le faire parce que Maman vit dans la promiscuité sexuelle et la société ne veut rien d’eux sauf leur chèque de paie. Voici Edward McNamara, qui veut faire ce que Wes Hall voudrait instamment que fasse les jeunes adolescents noirs – accepter les responsabilités de la paternité. La loi ne leur permet pas. McNamara a eu des démarches auprès de la cour pour obtenir la garde de sa fille illégitime, et, après avoir abandonné la garde, encore d’autres démarches en cour pour obtenir des droits de visite. Selon le Los Angeles Times,

McNamara, 41, affirme que ses droits constitutionnels ont été violés lorsque les travailleurs sociaux du comté de San Diego - agissant sur l’ordre de la mère du bébé - ont placé sa fille dans une famille adoptive quatre semaines après sa naissance.

Dans un contre interrogatoire serré, lors d’une audition à la Cour suprême des États-Unis, sur ce cas, les juges ont contesté la notion que la constitution des États-Unis donne des droits au père qui seraient supérieurs à ceux de l’enfant.

« Pourquoi l'État de la Californie ne peut-il pas décider de suivre cette politique », d’agir selon les meilleurs intérêts de l’enfant ? demanda le juge en chef William H. Renquist. La loi de l’État oblige les travailleurs sociaux à considérer, en priorité, le bien-être de l'enfant dans des cas de garde, et les cours ont décidé que la fille de McNamara serait mieux servie par une famille adoptive.

La juge Sandra O'Connor de Sandra se demanda pourquoi quelqu’un qui s’engage dans des « aventures d’une nuit » aurait un droit constitutionnel de contrôler le destin de l'enfant qui résulte accidentellement de cette aventure.

Mais le droit de ce « quelqu’un », qui s'engage une aventure d’une nuit, n’est pas remis en question lorsque ce quelqu’un est une femme. Et si McNamara n'étaient pas un « aventurier d’une nuit » mais un mari ou un ex-mari la loi ne le traiterait de la même manière. Selon le Los Angeles Times,

En 1976, la Cour suprême a décidé qu'un mari n'avait pas un « droit de veto absolu » sur la décision de son épouse à avoir un avortement … Les groupes féministes rejettent sommairement tout argument voulant que les hommes aient légalement droit de parole dans le

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processus de décision … et insistent que la décision de l’avortement n’appartient qu’à la femme.

Ceci est parfaitement approprié au cas de McNamara et de ces jeunes mâles noirs que gronde Wes Hall : le refus des femmes [et des filles] d’accorder à un homme un rôle significatif dans la reproduction signifie qu'elles se nient à elles mêmes le droit de prendre un engagement fiable de donner des enfants légitimes à son mari. Le Principe de la promiscuité (le droit d'une femme de contrôler son corps) transforme, moralement, les femmes en mineures, qui ne peuvent pas s’engager dans un contrat exécutoire de partage de leur vie reproductive avec un homme. Un contrat avec une femme n’a aucune valeur si elle insiste pour son droit de briser ce contrat à volonté – et la loi la soutient dans son bris de contrat. Peu importe ce que fait un homme, une femme qui vit dans la promiscuité sexuelle l'exclut de toute reproduction responsable. C'est pour cette raison que les civilisations de l'Antiquité ont trouvé nécessaire de diviser des femmes en « bonnes » et « mauvaises » femmes, celle avec qui un contrat de mariage obligatoire était possible et celles avec qui cela n’était pas possible. Un homme ne peut accepter ce genre de responsabilité que dans les cadres d’un contrat que la société soutient et fait respecter. Wes Hall voudrait que les adolescents noirs acceptent ces responsabilités. La nature même de la civilisation patriarcale repose sur la chasteté des femmes. Il serait ridicule de parler de la chasteté d'un homme comme sa vertu parce que sa non-chasteté ne détruit pas sa famille ou le rôle reproducteur de son épouse. Mais la chasteté d'une femme est sa vertu parce que sa non-chasteté détruit sa famille et le rôle reproducteur de son mari – et détruit la société civilisée, parce que la société civilisée est fondé sur la famille patriarcale, nucléaire, à deux parents.

La féministe Hazel Henderson a écrit un article intitulé « Penser globalement, agir localement » où elle se plaint que des « pères refusent de payer les pensions alimentaires ordonnées par les cours. » Dans le même article, elle se réjouit des succès de la révolution sexuelle/féministe :

« Pourtant le génie ne peut être forcé de retourner dans la bouteille - la révolution culturelle s'est déjà produite. La politique ne fait que ratifier les changements sociaux avec un retard de dix ans. Encore plus terrifiant pour les vieux patriarches et leurs dupes femelles est la connaissance que la culture toute entière est « en jeu ». La culture pourrait se transformer fondamentalement, en moins d'une génération, Si les femmes reprenaient tout simplement leurs droits sur la reproduction, droits dont elles sont dotés par la biologie et la nature. Pour initier une révolution silencieuse, les femmes n’ont qu’à reprendre la vieille pratique de garder secrète la paternité de leurs enfants. »

Henderson aime le Principe de la promiscuité – mais elle aime tout aussi l'argent des hommes. Les hommes doivent enseigner aux femmes que l'argent cessera de venir à moins qu’elles ne se soumettent à la Constitution sexuelle patriarcale et permettent aux pères d'avoir des enfants légitimes et inaliénables. La société veut que les mâles fassent de l'argent. C'est le travail des mâles qui crée la prospérité de la société, comme le démontre amplement la pauvreté des sociétés qui vivent encore à l’Âge de pierre, les ghettos, et les réserves indiennes. Il n’y a qu’une façon, et une seule, de motiver les mâles à gagner de l’argent, et c’est d’en faire des chefs de familles. Hall peut condamner les jeunes mâles noirs qui procréent les enfants illégitimes et échappent « libre comme l’air » des responsabilités qui doivent accompagner la paternité. On doit enseigner à ces jeunes mâles noirs dans les cours d’éducation sexuelle, qu'ils n’auront rien pour rien, car ils sont privés de la possibilité d’une véritable paternité de par la non-chasteté des filles, qui consentent à cohabiter avec eux, et par la réticence de la

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société à fournir à leur paternité les soutiens fondamentaux (en plus d'exiger les responsabilités complémentaires) que doit avoir la paternité à cause de sa marginalité biologique.Les matriarches noires, qui, comme Mlle E. M. Anderson, voient « Thanks for My Child » comme « une affirmation positive de l'amour d'une mère pour son enfant », la perçoivent également, sans aucun doute, comme une réaffirmation de la supériorité morale des femmes. Elles mettent en parallèle la tentative de faire mieux que leurs sœurs latino-américaines qui encouragent leurs hommes dans les manifestations infantiles de machisme afin de se mouler dans le rôle complémentaire (le « marianismo ») de « Mamacitas » moralement supérieure, fortement religieuse, compréhensive mais tolérante. « Ce sont les hommes qui doivent mettre un terme à cette mystique féminine. La réponse masculine à la condescendance de « Thanks for My Child » devrait être une indignation ironique : « Merci de me rejeter au rôle d’étalon. Merci de m’empêcher de devenir un père véritable. Merci de m’empêcher d’avoir une vraie famille. »Le mâle n'est pas aussi responsable que la femme dans l'illégitimité d’un enfant. Dans le système patriarcal un homme ne peut être jugé responsable qu’envers une « bonne » femme, une femme qui accepte la Constitution sexuelle. Les mauvaises femmes sont une partie essentielle du système, mais elles doivent d’être classées et considérées comme inaptes au mariage, puisque les maris ne peuvent avoir aucune assurance de leur chasteté et de leur fidélité, aucune assurance d'avoir avec elle des enfants légitimes. La campagne féministe pour éliminer la double norme est une tentative d'enlever cette distinction de classe et de rendre toutes les femmes « bonnes. » À l’inverse, cela a pour effet de les rendre toutes « mauvaises, » tout en créant LA GÉNÉRATION DÉTRITUS. La fâcheuse situation déplorée dans « Thanks for My Child » a comme conséquence que les femmes ne peuvent plus faire confiance aux hommes et les hommes ne peuvent plus faire confiance aux femmes.

Soixante-dix-sept pour cent des lectrices féminines du magazine Glamour ont répondu « oui » à une enquête (novembre 1985) qui leur demandait si elles approuvaient les mères monoparentales. Quarante pour cent des filles à l'école de nos jours seront des chefs de familles – ce qui veut dire que 40% des garçons ne le seront pas. Ces femmes vont penser qu’elles mènent des vies significatives et (maintenant que leur sexualité est déréglée) socialement acceptables. Les mâles déplacés seront des hommes sans rôle et auront des souvent socialement disruptives. Si les pères des enfants illégitimes peuvent être contraints à subventionner les mères, les mères croiront qu’une poursuite pour paternité (ou un décret de divorce) est aussi bon qu’un contrat de mariage - ou même meilleur puisqu'il n'implique aucune responsabilité réciproque, même pas de façon temporaire. Une telle déréglementation sexuelle des femmes implique la destruction la famille et ghettoïsation de la société.

Le prophète Mahomet souligna l'importance de la réglementation de la sexualité des femmes. Selon la Dr. Fatima Mernissi, il

« a vu la création de la famille musulmane dominée par le mâle - comme d’importance pour l'établissement de l'Islam. Il combattit durement les pratiques sexuelles existantes ou les relations matrimoniales entre hommes et femmes étaient nombreuses et relâchées. »

En Arabie Saoudite, il existe un « Comité pour la protection de la vertu et la prévention du vice », dont le bras exécutif est la Mutatawa ou la police religieuse. Selon Kim Murphy,

« Presque toutes les femmes rapportent avoir eu une rencontre désagréable avec la Mutatawa, un incident lorsqu’on l’avait vu parler en public avec un homme, non lié à elle, ou faire des

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emplettes sans le couvre-chef approprié ou l'abaya, et furent soumis à remontrance verbale (tongue lashing) publique, ou pire encore. »

« Dans le souq [marché], ils viennent vers vous pour vous dire « N’as-tu pas honte ? » Ou pire encore, ils vont vers votre mari et lui disent « N’es tu pas un homme ? » Pourquoi traînes-tu cette traînée avec toi ? » Raslan dit « Vous êtes vous-mêmes gêné, vous avez embarrassée votre mari, pourquoi? Pour quelle raison ? »

« Officiellement, » dit-elle, « ils disent, « Nous ne voulons pas que les dames aient à faire face aux risques [de faire partie du monde du travail], nous voulons les protéger. » Mais, en réalité, ce que les femmes voient est qu’ils ont peur que les femmes se tiennent debout sur leurs propres pieds. »

Ils craignent que les femmes se dérèglent sexuellement, et reconstituent la Première loi du matriarcat, remplacent la famille à deux parents par la famille « rotationnelle » et détruisent le rôle masculin et ghettoïsent la société. La Mutatawa est peut être, ridicule, mais son appréhension ne l'est pas. Jeter un autre coup d'œil à ce que dit Hazel Henderson ou Helen Fisher, à la page 5. Ce que craint la Mutatawa est déjà la réalité dans les ghettos et se répand dans notre société dans son ensemble. Le ridicule de la police religieuse, comme le ridicule du puritanisme Victorien, ne démontre pas la sottise du système patriarcal mais sa fragilité et la marginalité du rôle mâle - et la nécessité de soutien sociaux pour ce rôle. La promiscuité des femmes peut facilement détruire le rôle mâle, tout come le perçoivent fort bien Hazel Henderson et Sjoo et MOR, et beaucoup d’autres féministes.

« Les partisans de la libération de la femme, » affirme Samuel Blumenfeld,

« s’opposent aux codes moraux que le système patriarcal a érigé comme outils pour leur subjugation des femmes. Nous devons cependant nous émerveiller du génie intellectuel des mâles dans leur création de tels dispositifs culturels et sociaux aussi efficaces afin de maintenir l'intégrité de la famille, ainsi que le contrôle sur les femmes, nécessitant un minimum de force physique. »

Blumenfeld, voit « les codes moraux s'émietter tout autour de nous, » et dit

« Celui qui a convaincu les adolescents de l’existence de la « sexualité récréative » prénuptiale devrait être fusillé. À moins de comprenne que le plaisir sexuel fut créé par la nature comme appât pour faire accepter les responsabilités plus douloureuses de l'existence, on ne peut pas comprendre la sexualité, on ne peut pas comprendre l'amour, on ne peut pas comprendre la vie. À moins que le plaisir sexuel ne mène à la responsabilité humaine, il devient des plus superficiels et une des activités des plus déprimantes. »

Ce n'est pas la « nature » mais le système patriarcal qui met la sexualité au travail pour faire fonctionner le plus grand mécanisme de stabilisation sociale et de motivation humaine ; et le dispositif central de ce système est la garantie, par la société, pour le père d’une progéniture légitime et inaliénable. « Partout où la société progresse, » W. Robertson Smith, « une étape est atteinte où l'enfant cesse d'appartenir à la famille de la mère pour s’attacher à celle du père. » « Partout » sauf, de nos jours, en Amérique du nord, où la société retourne au modèle matriarcale, avec la détérioration sociale qui en est la conséquence.

Freiherr F. von Reitzenstein, parlant de la plus ancienne antiquité romaine, écrit :

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« Nous ne pouvons douter de l'existence du matriarcat, qui était constamment encouragé par les Étrusques …Le mariage, en tant qu’union légalement obligatoire, était certainement inconnu aux gens de la plèbe ; en conséquence leurs enfants appartenaient à la famille de la mère. Ce lien agame ou de non-mariage existait toujours à Rome dans les périodes ultérieures, et était la base d'un système largement développé d'amour libre, qui s’est finalement transformé en différents genres de prostitution.

« La vie sexuelle dans la Rome antique », de Otto Kiefer nous informe que le célèbre juriste suisse J. J. Bachofen,

« cherchait à démontrer qu'en Italie antique le règne de l'autorité paternelle forte avait été précédé par un état de matriarcat exclusif, principalement représenté par les Étrusques. Bachofen a considéré que le développement du patriarcat exclusif, que nous voyons être le type dominant de relations légitimes dans les périodes historiques, avait été une réforme universelle, un vaste et incomparable progrès dans la civilisation. »

« Nous comprenons, » écrit la lesbienne féministe Bunch, « que la demande de certains de contrôler nos vies intimes – la négation du droit de chaque femme ou homme de contrôler et d’exprimer sa propre sexualité et le refus d’accorder aux femmes le droit de contrôler le processus de reproduction , qui fait partie de notre corps - crée une atmosphère dans laquelle la domination des autres et le militarisme sont considérés comme acceptable. »

Bunch ne fait aucune référence au contrat du mariage, dont la fonction est de permettre à des hommes de partager la vie reproductrice des femmes. Bunch refuse que le contrat de mariage n’exerce des contraintes sur la femme ; elle veut que les femmes puissent exercer leur liberté reproductrice comme si le contrat de mariage n’existait pas. Bunch continue :

« Nous savons que les priorités de la société sont de travers lorsque des enfants ne sont pas protégés contre des parents qui les abusent sexuellement alors qu'une mère lesbienne se voit niée la garde de son enfant et qualifié d’immorale parce qu'elle aime les femmes. »

Elle est traitée d’immorale parce qu'elle refuse à son enfant d’avoir un père et souhaite transformer la société afin de rendre son style de vie normal et rendre ainsi inutile qu’un enfant ait un père. En d'autres termes, alors qu'elle considère mauvais l'abus sexuel des enfants, elle considère bonne la destruction de la constitution sexuelle patriarcale, bien que l'abus sexuel des enfants est plus commun dans les maisons dirigées par des femmes ; le genre de foyers qu'elle souhaite créer en détruisant la constitution sexuelle.

Examinons un exemple concret. Charles Rothenberg fut divorcé par son épouse et du faire face à la perte du plus grand objet d'amour de sa vie, son fils David, âgé de 6 ans. Il enleva son garçon et puis, se rendant compte de la futilité de sa révolte individuelle contre le système légal, qui allait lui enlever son garçon, il se résolu au pire ; il décida de tuer son fils et de se suicider. Il arrosa David de kérosène et l’alluma ; mais ses nerfs flanchèrent lorsque ce fut son tour. Il se sauva, mais fut capturé. Le feu laissa David défiguré, avec des brûlures sur le visage et la majeure partie de son corps. Le juge James R. Franks, vertueusement indigné, condamna Charles à 13 années de prison, sanglota dans son cabinet que, hélas, cela était le maximum permis par la loi.

En effet, un crime horrible. Mais ce crime ne se serait, peut être, pas produit si Charles n'avait

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pas été harcelé et rendu fou par la connaissance qu'il avait de n’avoir aucune chance d'obtenir un jugement équitable de la cour, en ce qui concerne la garde de son enfant.

À part ceci, y a-t-il autre chose que l’on peut apprendre de ce qu’a fait Rothenberg ? Cet homme confus était, tout comme Charles Manson, fils d’une prostituée, adolescente célibataire, et d’un père qu’il n’avait jamais vu. Vraisemblablement il était confus parce que sa socialisation avait été confuse. David, le fils fut puni pour les péchés de son père. Mais David fut également puni pour les péchés de sa grand-mère, qui a mis Charles au monde en violation du Principe de la légitimité. La grand-mère n’est pas punie car ses crimes ne sont pas violents ; ils sont tout simplement sexuels, de simples péchés contre la constitution sexuelle que Melle Bunch veut éliminer.

« Il n’ya a pas d’enfant illégitime » - il n’y a pas de femmes non-chastes, nul besoin de réglementer le comportement sexuel. Mais en réalité il y a des femmes non-chaste et la mère de Charles en était une, ces femmes non-chaste mettent au monde des enfants illégitimes. Charles était l’un d’eux ; les enfants illégitimes sont responsables d'une quantité disproportionnée de pathologies sociales, une réalité qui ne sera pas changée en votant de nouvelles lois (comme cela s’est fait en Suède) pour déclarer qu’il n'y a pas d’enfant illégitime.

Harriet Tailor, amie, et plus tard l’épouse de John Stuart Mill, le plus célèbre féministe du 19ième siècle, exprima l'opinion féministe standard sur la réglementation des femmes :« si les hommes sont si certains que la nature ait prévu que les femmes soient faites pour le mariage, la maternité et la servitude, pourquoi alors trouvent ils nécessaire d'ériger tant de barrières à d'autres options, pourquoi exigent ils d’obliger les femmes à se limiter à ces rôles? Car si la préférence des femmes était normale, il n’y aurait aucune nécessité à l’imposer par des lois, tout comme il n’a jamais fut considéré nécessaire dans tout autre secteur de voter des lois pour contraindre des personnes à suivre leurs propres penchants. »

Les femmes ne sont pas dessinées au mariage de par leur « nature. » Les femmes acceptent le mariage parce qu'il est avantageux et parce que ses avantages ne peuvent pas être obtenus sans qu’elles ne se soumettent aux contraintes patriarcales dont le but est de focaliser la procréation dans la famille. La rupture actuelle de la loi et l’ordre sexuel est crée par des femmes qui tentent de se garder les avantages du système patriarcal tout en rejetant les contraintes.

Nous avons lu dans le livre de Hosea, dans la Bible, que Gomer, l'épouse du prophète, s’était habillée de ses plus beaux vêtements et avait eu des relations sexuelles avec des étrangers dans le temple à Jérusalem. Selon Merlin Stone,

« Gomer participa à ces coutumes sexuelles de son propre gré … (elle) ne les considérait pas comme un devoir obligatoire ou forcé mais comme une activité plaisante, plutôt comme une fête. Cette situation était clairement inacceptable pour les hommes qui avaient accepté le système hébreu patrilinéaire, comme le faisait Hosea. Cependant, cela démontre que pour ceux qui étaient membres d'autres systèmes religieux ceci était un comportement tout à fait typique. »

Pendant des milliers d'années, ces coutumes sexuelles furent considérées normales pour les humains du Proche et Moyen Orient. Ces coutumes peuvent avoir permises, sinon encouragées les modèles de famille matrilinéaires et ont permis au système de parentalité

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féminin de survivre. Ces pratiques, dans leur nature même, n’ont aucune considération pour la paternité des enfants – ce n’est qu’avec une connaissance certaine de la paternité qu'un système patrilinéaire peut être maintenu.

Hosea était un porte-parole de la nouvelle religion patriarcale de Jahvé. Gomer représentait le culte plus ancien de la Grande déesse. « Les religions mâles et femelles ont existé côte à côte pendant des milliers d'années, » dit la publicité d'un éditeur annonçant le livre de Merlin Stone :

Le culte de la Déesse continua tout au long des époques d'Abraham, de Moïse, de David et de Salomon et aussi loin que Saint Paul. Il s'avère que le culte de la Déesse ne s’est pas naturellement effacé devant les nouvelles religions masculines, mais fut victime de siècles de persécution continuelle et fut supprimé par les envahisseurs plus agressifs et plus guerriers … Merlin Stone croit que la persécution des adorateurs de la Déesse avait une base politique et économique. Les envahisseurs avaient un système patrilinéaire par lequel les hommes contrôlaient la paternité, la propriété et le droit de régner. Si le culte de la Déesse était détruit, le système indigène et matrilinéaire le serait également. Ce n’était qu’en refusant aux femmes la liberté sexuelle dont elles jouissaient sous le règne de la Déesse, que les hommes pouvaient contrôler la paternité. En conséquence, les impératifs moraux, tels que la virginité prénuptiale, la fidélité dans le mariage pour les femmes, reflétaient et renforçaient la religion, inspirée par la politique. La recherche de Stone a prouvé que l’histoire fondamentale de la Bible [le jardin d’Éden] qui fut employé étiologiquement pour expliquer la domination masculine en toutes choses, avait été employée à travers les âges pour justifier l'oppression continuelle et la subjugation des femmes. Melle Stone croit que cette histoire décrit symboliquement l'extirpation du culte de la Déesse et la condamnation des ses ornements et institutions religieux, c.-à-d., les serpents sages et prophétiques comme adjoints de la Déesse, arbres fruitiers sacrés, femmes sexuellement libres et actives et [emphase ajoutée]

Les religions masculines et féminines ont existé côte à côte pendant des milliers d'années. En d'autres termes, des milliers d'années de lutte furent nécessaire pour établir le système patriarcal et éliminer les formes de cultes religieux que W. Robertson Smith décrit comme des « orgies horribles, de sensualité déchaînées, dont nous n'osons plus parler qu’à mots cachées. »

La génération qui est venu après la publication de « La mystique féminine » a produit une subversion catastrophique du système patriarcal, fragile et artificiel, et un retour plus-que-partiel au système matriarcal plus ancien, y compris des tentatives, à titre expérimental, dans les livres de Stone « When God Was a Woman » (Lorsque dieu était une femme), et celui de Sjoo et Mor « The Great Cosmic Mother” (La grande Mère cosmique) de lui apporter une superstructure théologique. La question centrale, cependant, n'est pas théologique mais familiale : les mâles vont-ils ou non participer à égalité avec les femmes à la reproduction humaine. La participation des hommes ne peut être égale que sur la base de familles stables – et sur la garantie de la garde des enfants par le père en cas de divorce.

Les « femmes par nature, » écrit Hendrik De Leeuw,

« ne sont pas plus monogames que les hommes et non moins polygames. Les tendances sexuelles des femmes, biologiquement, n’ont pas moins de variations que celles du genre masculin. La meilleure preuve historique se situe dans les cas de certaines des communautés primitives où les conditions de vie n'ont pas plus entravé l'expression sexuelle des femmes

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que celle des hommes. Parmi les indigènes de Victoria, par exemple, les femmes ont tant d’amoureux qu'il devient presque impossible de deviner la paternité des enfants. Les historiens brésiliens rapportent que parmi les Guyacurus et les Indiens de la Guyane, en Amérique du Sud, les femmes, et particulièrement les plus nobles, ont un ou plusieurs amoureux qui restent près d’elles, jour et nuit, pour satisfaire leurs besoins sexuels. Ainsi il devient évident que partout où les conditions le permettent, les femmes rejettent les rapports monogames aussi souvent que les hommes. Ce que cela implique également est que si on accorde aux femmes une liberté égale, elles tendent s’exprimer sexuellement de façon aussi variée et multiple. »Cette promiscuité sexuelle explique pourquoi ces sociétés sont « primitives. » C’est pour empêcher la société civilisée ne retombe dans ce primitivisme que le Principe de légitimité - chaque enfant doit avoir un père - doit être imposé.Voici, Chère Abby, le 27 décembre 1985 ; elle illustre comme il est facile de miner le Principe de légitimité :

Chère Abby :

Je parie que vous jamais n'avez avant entendu parler d’une situation comme celle-ci. Notre fils, « Mike » vit avec sa petite amie, « Libby, » depuis trois ans. Ils ont un fils de deux ans, que nous aimons comme un petit-fils.L'année dernière, l’argent se fit rare, et pour aider avec les dépenses Libby et Mike ont loué leur pièce disponible à un ami de Mike. (Je l'appellerai Gary.) Il s'avère que Libby a une aventure sexuelle secrète avec Gary, de qui elle est désormais enceinte.

Notre fils veut pardonner Libby, l’épouser et adopter son nouveau bébé. Nous, ses parents, ne pouvons pas lui pardonner pour ce qu'elle a fait à Mike.Nous aimons notre fils et le petit-fils que Libby nous a donné. Mais nous ne voulons pas accepter Libby comme notre belle-fille sachant qu’elle a eu un enfant illégitime d’un autre type, qui avait loué une chambre dans leur maison.

Que pouvons-nous faire?

Grand-maman

La réponse de Chère Abby :

Chère Grand-maman :

Peu importe ce que vous pensez de Libby, si vous ne l'acceptez pas comme votre belle-fille, elle et ses deux enfants, vous pouvez dire adieu à votre fils et à votre petit-fils que vous aimez. C'est un marché global. À prendre ou à laisse. C’est votre choix.

Voila un bon exemple des manières différentes de comment le matriarcat et patriarcat appréhende la sexualité. Libby accepte la Première loi de matriarcat – c’est elle qui a le dernier mot – Mike et le système la supporte. Conséquemment, sept personnes sont en danger : les deux bébés, les trois parents et les deux grands-parents. Le fils doit subventionner sa femme adultère, et un bâtard, ou perdre son propre enfant. La mère risque de se retrouver mère monoparentale prise dans le Piège de la garde des enfants – unique pourvoyeuse et gardienne, disposant de ressources réduites et de responsabilités dédoublées, déclassée aux

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yeux des personnes conservatrices, peut-être forcée de se mettre sur l’assistance sociale. Les deux bébés risquent de devenir orphelins de père et donc être plus susceptibles de vivre dans la pauvreté et de finir criminels. Les deux grands-parents vont perdre leur petit-enfant ou seront obligés d'accepter le système de valeur de la femme adultère, accepter un enfant illégitime dont ils ne veulent pas comme petit-enfant et forcer de feindre qu’ils n’accordent pas d’importance aux valeurs familiales traditionnelles.Supposons que le système judiciaire ne soit pas d’accord. Supposons que ce système se comporte conformément aux principes du patriarcat qui l’a créé. Supposons que ce système soutienne le rôle du père plutôt que celui de la mère.

Alors (1) il n’y aurait probablement pas eu de vie « accotée » (cohabitation), et donc pas d’enfant illégitime. Libby aurait été moins susceptible de « cohabiter » avec Mike et d’avoir un adultère secret avec Gary, sachant que Mike, et non pas elle, était le gardien juridique du petit et sachant que Mike avait l’autorité de la mettre à la porte et de garder son fils et de se trouver une épouse qui n’introduirait pas la confusion dans sa progéniture et dans son ménage.

Ensuite (2) même si il avait eu adultère entre Gary et Libby, Mike aurait eu l’autorité de décider de rendre légitime l'enfant illégitime de Libby en lui garantissant une place dans le système patriarcal, ou d’expulser Libby et son enfant illégitime, protégeant ainsi l’éducation et la vie sociale adéquate de son fils et de ses rapports avec ses grands-parents. En même temps, il aurait offert l’occasion à Libby et Gary et leur enfant la possibilité de fonder leur propre famille patriarcale. Mike, naturellement, se donnerait la meilleure occasion d'épouser une autre femme et de créer sa propre famille patriarcale et de fournir à son fils une belle-mère qui partage ses valeurs patriarcales.

Voici une autre lettre à Chère Abby, illustrant la confusion sexuelle contemporaine :

Chère Abby : L'anniversaire de nos parents sera célébré bientôt. Certains d'entre nous voudraient leur faire le cadeau d'un portrait de famille qui inclurait leurs enfants, les conjoints de leurs enfants et leurs petits-enfants.Nous ne voulons inclure dans ce portrait que les membres légitimes de la famille. Ceci exclurait la mère d'un des petits-enfants et son fils d'une union précédente.Nous voudrions inclure notre frère et son enfant légitime mais sans inclure la femme avec laquelle il vit avec ainsi que son fils illégitime.Est-il possible de le faire sans causer des rancunes ?Problèmes

Chères problèmes :

Non. Abandonner cette idée. Il n’y a aucun enfant illégitime ; il n’y a que des parents illégitimes.

L’auteur et ses frères et sœurs croient au Principe de la légitimité. Peu importe, leur dit Chère Abby. Il y a de nouvelles coutumes auxquelles chacun doit se conformer sous peine de se voir détester par les féministes et par ceux qui soutiennent la Première loi de matriarcat. Depuis les débuts de la révolution féministe et sexuelle, le Principe de la promiscuité a remplacé le Principe de la légitimité et tout arrangement sexuel est aussi bon qu’un autre. Personne ne doit être jamais être blessé – sauf ceux qui croient au Principe de la légitimité.

La direction de champ (field direction: penser comme pensent tous les autres), la honte et le

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sentiment de culpabilité ont servis jusqu'à récemment, à maintenir la loi et l’ordre sexuel, particulièrement parmi les femmes, qui se glorifiaient du rôle de gardiennes de la moralité et qui ne trouvait de plus grand plaisir que de bavarder sur les transgressions sexuelles de leurs sœurs moins vertueuses.Ce n’est plus le cas. Ce que Charlotte Bunch dit du lesbianisme (qu’il menace la suprématie masculine dans son âme) est trois fois plus vrai de la Première loi du matriarcat, alors que de nos jours la direction de champ soutient la loi du matriarcat, alors que la honte et la culpabilité ne fonctionnent plus pour favoriser la légitimité, alors que les cours (et Chère Abby) sont passés du côté du Principe de la promiscuité. Les femmes contrôlent leur sexualité sans aucune interférence masculine. Le Principe de légitimité, la famille patriarcale et le rôle de l’homme comme chef de famille sont désuets. Ces changements, qui minent le système patriarcal à sa base même, se sont faits sans un quelconque examen de leurs désastreuses conséquences pour la société.

Selon les féministes Barbara Love et Elizabeth Shanklin :

« Le mode matriarcal d'éducation des enfants, dans lequel chaque individu est éduqué plutôt que dominé, dès la naissance crée une base rationnelle pour une société véritablement saine, une société composée d’individus positifs qui savent s’autogérer. »

C’est la façon de faire dans les ghettos, où la moitié des jeunes portent le nom de leur mère, et où la proportion de jeunes qui portent le nom de leur mère augmente chaque année, en parallèle avec le crime et autres désastres qui accompagnent le matriarcat.« Vous les Français, » disait un Indien Iroquois, il y a trois cents ans, au Père Jésuite Le Jeune, « vous n’aimez que vos propres enfants ; mais nous nous aimons tous les enfants de la tribu. » Dans un clan matriarcal qui vit dans la promiscuité sexuelle, cela est la meilleure façon de s`assurer que l’on s’occupe de tous les enfants ; mais cela ne créera pas les profondes fidélités familiales requises pour faire émerger une société de l’Âge de pierre. « Au cœur du patriarcat, » affirme Adrienne Rich, « il y a l'unité familiale individuelle qui apparu en même temps que l'idée de la propriété et le désir de voir sa propriété transmise à ses descendants biologiques. » Cette création de la richesse ne peut pas être suscitée par le désir de la transmettre à une ex-épouse ou à un système d'assistance sociale qui mine les familles et qui vampirisent les ressources qui alimentent ces mêmes familles patriarcales.

La famille patriarcale, dont le pivot central est la chasteté et la fidélité sexuelle des femmes, fait travailler les hommes. C'est pourquoi la civilisation doit être patriarcale et pourquoi elle glisse vers le chaos, comme le fait la nôtre, où les arrangements familiaux deviennent matrilinéaires. Ce que dit la féministe Marie Richmond-Abbott des hommes en général est particulièrement vrai des hommes dans le patriarcat capitaliste :

« La vie d’un homme est définie par son travail, son métier. La première question qu’un homme se fait habituellement demandé est « Qu’est ce que vous faites (comme travail) ? » Les gens se forment une perception d’un homme selon sa réponse. »

La vie d’un homme peut être définie par son travail même sous le matriarcat, mais vie y est plus lâchement définie. Tel que décrit par l'explorateur allemand du 19ième, G. W. Schweinfurth, voici la façon dont les mâles travaillent lorsque les femmes les considèrent comme négligeables. La tribu décrite est la tribu Monbuttu :

« Alors que les femmes labourent le sol et rentrent les moissons, les hommes, sauf pour ceux

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partis à la guerre ou à la chasse, passent leur longue journée dans l’oisiveté. Très tôt le matin on peut les trouver à l’ombre des palmiers, paresseusement allongées sur leurs bancs taillés et fumant du tabac. Au milieu de la journée, ils bavardent avec leurs amis dans des halls rafraichis. »

C’est le même cas sous le communisme, la garantie de la sécurité économique par l’État affaiblit l'engagement du mâle envers le travail et mine sa productivité. « L'autre jour, » écrit Eric Hoffer,

« Je me suis posé une question routinière et je suis tombé sur une réponse étonnante. La question est la suivante : Quel est le plus grand problème auquel a faire face les dirigeants d’un régime communiste ? La réponse : la première préoccupation de tout gouvernement communiste, entre l'Elbe et la mer de la Chine, est comment faire travailler les gens - comment les inciter à labourer, à semer, à faire la moisson, à construire, à fabriquer, à travailler dans les mines, et cetera. C'est le problème le plus fondamental auquel les dirigeants socialistes ont à faire face tous les jours. Ce problème donne forme, non seulement, à leurs politiques domestiques, mais aussi à leurs relations avec le monde extérieur. »

Mais qui veut labourer, semer, moissonner, construire, fabriquer, travailler dans les mines -- à moins que ce travail, en soi déplaisant et insatisfaisant, soi rendu valorisant par la connaissance qu’a un homme de ce qu'il doit faire pour pourvoir sa famille ? En Occident [continue Hoffer] le principal problème n’est pas d’inciter les gens à travailler mais comment trouver assez d’emplois pour tous ceux qui veulent travailler. Nous semblons prendre le désir de travailler pour acquis tout comme nous acceptons la nature du désir de respirer. Pourtant ce qui se passe dans tous les pays communistes du monde devrait nous rappeler que l'attitude occidentale envers le travail, considéré comme naturelle et normale, est étrange et sans précédent dans l’histoire. C'est l'apparition relativement récente de cette attitude envers le travail qui, plus que toute autre chose, a donné à la civilisation occidentale moderne son unique caractère et la démarque de toutes les civilisations qui l’ont précédée.

George Gilder à remarqué la même, mais en lui donnant un autre accent, soulignant l’importance des arrangements de famille :

« La révolution industrielle était peut-être l’événement le plus cataclysmique de l'histoire, qui a transformé chaque aspect de la société humaine. »

Gilder précise que bien qu’il y ait de multiples causes,

« Il se peut fort bien de que la croissance économique soit plus essentiellement une corrélation de motivation et de démographie - c'est-à-dire, un problème d’organisation familiale et sexuelle. »

« De nouveau nous pouvons constater que le succès et la longévité d'une société dépend moins de la façon dont elle organise son argent et ses ressources sur une grande échelle, ou la façon dont elle produit ses marchandises, que sur la façon dont elle incite les hommes à subordonner leurs rythmes sexuels aux perspectives à long terme des femmes. »

Le patriarcat éclot pleinement sous le capitalisme :« Les hommes préindustriels, » nous dit le démographe britannique E. A. Wrigley, « vivaient toutes leurs vies dans un perpétuel présent ; les perspectives à court terme occupaient la

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grande partie de leur attention. »

Wrigley croit de que ce fut la présence de familles conjugales ou nucléaires relativement isolées qui ont rendu possible l’apparition de la bourgeoisie industrielle et d’une main-d'œuvre fortement motivées.

Il y avait des différences majeures entre les familles de l’Europe de l'Est et d'Asie (« en stagnation économique ») et celles de l’Angleterre et des parties précoces d'Europe de l'ouest où la révolution industrielle commença et s’épanouit, là où « un couple ne pouvait généralement pas se marier à moins d’être économiquement indépendant, et avec une habitation séparée. »

Les énergies sexuelles étaient ainsi directement attachées à la croissance économique, et puisque des sanctions fortes s’exerçaient contre les relations sexuelles prénuptiales, la croissance de la population était directement reliée à la productivité économique. »Les mots en italique signifient que le Principe de la légitimité était imposé, et que la Première loi du matriarcat était rendue inopérante. La monogamie et la chasteté devinrent des parties essentielles de capitalisme. Ce fut une idée de génie : le travail fut rendu sexy - mais seulement pour les hommes, et seulement si les femmes demeuraient sexuellement chastes et fidèles à leurs maris.

Jetons un coup d’œil à l'index de Harper, de mars 1987 :

La moyenne du nombre de sperme par millimètre cubique d’un Américain en 1929 : 100 millionsAujourd’hui : 60 millions.

Le travail n’est plus sexy. Hélas, hélas! Quel univers de rupture sociale et de souffrances - la démoralisation, les mariages désunis, la confusion sexuelle, les familles dirigées par des femmes, la sous-réussite, la productivité en baisse, la croissance de l'absentéisme, les emplois fuyant vers l’étranger, l’échec scolaire, le crime, l’illégitimité, les problèmes de drogues – tout cela est indiqué par ce millimètre cube.

« The Family in America : New Research « (La famille en Amérique : Nouvelle recherche) avril 1988 cite une étude menée par la Commission sur le travail, la famille et la citoyenneté de la Fondation William T. Grant, intitulée « The Forgotten Half : Non-College Youth in America » (la moitié oubliée : la jeunesse non-universitaire en Amérique) :

« Des millions de jeunes hommes font du surplace dans des emplois mal payés, qui font d’eux de mauvais candidats au mariage. Le problème du mariage des hommes et de leurs habitudes de travail a récemment attiré l'attention de la Commission sur le travail, la famille et la citoyenneté, de la Fondation William T. Grant, qui présente des sociologues respectés et des analystes de la politique en Amérique. Dans son rapport intérimaire, la Commission note qu'entre 1973 et 1986, les revenus moyens des mâles américains âgés de 20 à 24 sont tombés de $11 939 à $8 859 (en dollars 1985). Cette baisse signifie que 59% de tous les mâles en 1973 pouvaient pourvoir une famille de trois membres et de la maintenir au dessus de la ligne officielle de la pauvreté, mais qu’il n’y avait seulement que 44% qui pouvaient le faire en 1985. « Il n’y a pas à s’étonner, » constate la Commission, « que le taux de mariage parmi les jeunes hommes (âgés de 20 à 24 ans) ait diminué de presque de la moitié, soit de 39.l% en 1974 à 21,2% en 1985. Parmi les mâles noirs, la baisse fut plus sérieuse : une chute de 60%.

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En 1974, 29,2% des jeunes noirs comparé seulement 11,1% en 1985. Tout naturellement, alors que le taux de mariage tomba, la proportion d'enfants nés hors mariage monta, laissant des millions d'enfants dans des foyers dirigées par des femmes, vivant dans la pauvreté.

« Il y a, » écrit Gilder,

« De considérables preuves d'une crise sexuelle chez les jeunes hommes, marqué par la fragilité sexuelle et la fuite. Une plus grande disponibilité et une agressivité des femmes semblent souvent diminuer la confiance et l’initiative des mâles. Une grande étude surtout. les étudiants à l'université indiquent que la virginité chez les filles était en rapide diminution et que la virginité chez les garçons était en décroissance tout aussi rapide. L'impuissance est depuis un certain temps la principale plainte que reçoivent la plupart des cliniques psychiatriques des universités. Citant l'évidence de « mes patients, filles et garçons, d’articles de journaux médicaux, et de conversations avec mes collègues, » un psychiatre dit que l‘impuissance est « l’épidémie la moins publicisée depuis les années 1970. »

Les thérapeutes ont inventé un nouveau terme pour ceci, le désir sexuel inhibé (DSI[1]). Selon Newsweek,

Les psychiatres et les psychologues disent qu’ils voient une proportion croissante de patients qui présente de tels problèmes - des gens dont la réponse principale à la révolution sexuelle a été l’équivalent de « Non, pas ce soir, ma chérie. J’ai mal à la tête. » Médicalement, leur problème est connu sous le titre de Désir sexuel inhibé (DSI), une condition marquée par l'incapacité d’avoir un quelconque intérêt pour la grande obsession. « La personne ayant un désir sexuel faible ne se sentira pas excitée … Elle ne cherchera pas à avoir des relations sexuelles, ni ne fantasmera sur le sexe, » a écrit la psychiatre Helen Singer Kaplan dans un livre 1979 qui a porté attention à ce problème.

Pendant la dernière décennie, le DSI a émergé comme le plus commun de tous les problèmes sexuels.

Voici comment Gilder explique le fonctionnement du système patriarcal et pourquoi la chasteté et la monogamie lui sont essentielles :

« Les vertus de cet arrangement, qui prévalait également aux États-Unis, dépassent l’harnachement des énergies sexuelles et économiques des mâles pour la création de cellules familiales. En concentrant les récompenses et les pénalités, le ménage conjugal créa un modèle d’incitations qui durait toute une vie. Les bénéfices des efforts spéciaux ou des initiatives n'étaient pas éparpillés parmi un grand nombre de parents de la famille étendue. Les effets de la paresse ou de l'échec n’étaient pas atténués par le succès de la plus grande unité. En général, l'homme se retrouvait seul comme pourvoyeur de son épouse et de ses enfants. Il était entièrement responsable pour le reste de sa vie. Une telle responsabilité a transformé un grand nombre d’hommes préindustriels, vivant dans « un présent mobile, » en planificateurs à long terme, se préparant à un futur éloigné. »

L’alternative fut illustré dans un film à la télé, en 1986, intitulé « Man Made Famine » (Famine créée par les hommes) qui démontraient que les Africaines faisaient la majeure partie du travail agricole sur le continent, un fait interprété par les cinéastes comme démontrant que le « chauvinisme mâle institutionnalisé est au cœur de plusieurs des problèmes agricoles de l'Afrique. » Ces africaines assidues exigent leur indépendance des hommes mais se plaignent

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d’être abandonnées par eux. Le problème de ces femmes est que leurs sociétés n’ont pas créé les mécanismes nécessaires pour harnacher les énergies masculines dans des directions socialement utiles et économiquement productives. Ce n'est pas du chauvinisme masculin institutionnalisé ; c'est l’absence du Patriarcat. Les mâles ne seront jamais productifs aussi longtemps que l'autonomie sexuelle des femmes (la Première loi de matriarcat) expulse les hommes de leur famille. Ces Africains sont dans la même situation que des millions de leurs frères américains. À leur sujet, le magasine Succès écrit :

« Les aliénés pauvres. Certains voient leur existence même comme un acte d'accusation contre le capitalisme. Ce ne sont pas des immigrés ambitieux qui luttent contre les difficultés et la discrimination afin de grimper l'échelle économique. Ce sont des pauvres isolés, à Harlem ou dans les Appalaches, qui n’ont pas la conviction qu'ils peuvent réussir par leurs propres efforts. Ils sont sans qualifications, sans motivation, sans amour-propre, sans sens des opportunités qui peuvent s’offrir. Ils ne sont pas fonctionnels dans une société de libre entreprise, où le travail efficace exige, pour utiliser les mots de [George] Gilder, « vigilance et engagement émotif » -- en bref, une attitude mentale positive.

Ils détestent le capitalisme, et le capitalisme ne fait rien pour eux car ils ont été privés de la pierre angulaire du capitalisme, une famille patriarcale, sans laquelle la plupart des mâles restent démotivés.

Une célèbre étude, de 1965, par Mattina Horner, a démontré que les femmes avaient généralement peur du succès. L'étude fut reprise en 1971 par Lois Hoffman, avec des résultats forts différents. Selon Marie Richmond-Abbott,

« Le groupe dont les perceptions avaient changé, depuis l’étude de Horner (1965) était les hommes ! Horner rapportaient que seulement 8% des mâles cherchaient à éviter le succès. Mais l’étude de Hoffman (1971) démontra que 77% des hommes tentaient désormais d’éviter le succès. Ils étaient aussi susceptibles de manifester la peur du succès dans des milieux mâles que dans des milieux où les deux sexes fonctionnaient professionnellement.

Pour les hommes et femmes, les moyennes du « désir de réaliser » avaient considérablement diminué de 1965 à 1971. Cependant, les raisons des craintes du succès des femmes demeuraient à peu près les mêmes, alors que les raisons des hommes semblaient être liées à un déclin général du désir de réaliser. Hoffman précise que la teneur des histoires des hommes était différentes des histoires des femmes. Les hommes semblaient remettre en cause la valeur même du succès.

« Â 30 ans, » indique Janny Scott, auteur de textes sur la médecine, « seulement 3% de ceux nés avant que 1910 avait souffert de dépression -- comparée presque à 60% de ceux nés autour de 1950. » Le taux de suicide des hommes blancs, de 15 à 24 ans, a cru de près de 50% entre 1970 et 1983.

« À un moment donné, à l'aube de l'histoire humaine, » écrit Margaret Mead, une « certaine invention sociale fut initié lorsque les mâles se sont mis à pourvoir leurs femmes et leurs enfants. » À part quelques vagabonds, pense-t-elle, la plupart des hommes acceptèrent la responsabilité de pourvoir leurs familles. Mais il n’existe une responsabilité masculine seulement que s’il existe un besoin complémentaire chez les femmes. Le but du féminisme est d'éliminer ce besoin. Écouter Betty Friedan :

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« Je suspecte que les hommes qui se sentent vraiment menacés par le mouvement des femmes en général ou par une certaine activité indépendante de leurs propres épouses sont ceux qui sont les plus incertains de l'amour de leur femme. Un tel homme craint que son épouse ne l’ait épousé que pour sa sécurité économique ou le statut social et le pouvoir délégué qu'il lui apporte. Si elle peut obtenir ces choses d’elle même, pourquoi aurait-elle besoin de lui ? Pourquoi continuerait-elle à l’aimer ? Sa colère est imprégnée de la crainte qu’elle ne l’abandonne.

Évidemment. Si elle peut obtenir ces choses d’elle-même, elle n’a pas besoin de lui et ils le savent tous les deux, même si ils n’ont pas lu « The Coming Matriarchy » de Nickles et d’Ashcraft, même si ils n’ont rien découvert du haut taux de divorce des femmes économiquement indépendantes. Des femmes indépendantes comme Melle Friedan, qui avait inséré le nom de son mari à la première dédicace de son livre, mais qui plus tard, après qu’elle ait découvert qu'elle pouvait vivre de ses droits d’auteures et des honoraires de conférence, après l’avoir foutu à la porte de chez lui, de lui a voir enlevé ses enfants, a enlevé son nom de la dédicace. (Mais elle a continué à gémir qu’il ne lui payait pas de pensions alimentaires pour les enfants qu’elle lui avait kidnappés.)Un homme qui penserait que son épouse ne l’a marié que par amour, la motivation que Melle Friedan prétend être suffisante pour stabiliser un mariage, serait un parfait imbécile. Mais ce qui est pire, du point de vue de la société, est qu’il deviendrait un imbécile démotivé ; car la société a besoin du travail des hommes et des richesses qu’ils génèrent. Si sa famille n’a plus besoin de lui, il ne travaillera plus très fort – c’est pour cela que les célibataires gagnent tellement moins les hommes mariés.

Melle Friedan cite un thérapeute de famille de Philadelphie, qui s’inquiète de son statut dans sa famille :

« Je travaillais dans un des plus grands centres de formation pour les famille au pays, » a-t-il. « Il y avait une constante discussion théorique concernant la façon de réintroduire le père dans la famille. Mais la façon dont nos propres carrières étaient organisées, il fallait travailler de cinquante à soixante heures par semaine. Pour réellement avancer il aurait fallu y mettre soixante-dix heures, des nuits de travail, les week-ends. Vous n'avez plus le temps pour votre propre famille. Vous étiez censés faire du travail votre priorité numéro un et je n’étais pas prêt à faire cela. Ma vie est ma première priorité, et ma famille -- mon travail est d’être tout simplement un bon thérapeute. Pour réussir à la politique de bureau et devenir une des grosses légumes il faudrait que j’y consacre ma vie entière. J'ai débuté ma propre pratique où je contrôle mes propres heures. La plupart des autres thérapeutes de famille du centre sont maintenant divorcés. »

Ils sont divorcés -- et ont perdu leurs enfants et leurs maisons. Ils étaient « incertains de l'amour de leurs femmes » parce qu'ils étaient économiquement superflus. L'homme avec qui Melle Friedan a parlé sait que son épouse peut le mettre à la porte aussi bien que ses collègues le furent, et il est paniqué. Il y a une génération, l'attachement d'un homme à sa famille le motivait à de grandes réussites. Aujourd'hui, la révolution sexuelle féministe renverse cet attachement de l’homme à sa famille et le transforme en sous performant apeuré.

La lesbienne féministe Susan Cavin propose d'utiliser la Première loi de matriarcat pour détruire le Patriarcat et pour libérer les femmes :

« Le refus collectif des femmes de dire aux hommes qui est le « père » de leurs enfants; ceci

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pourrait être réaliser par la simple méthode des femmes hétérosexuelles ne couchant jamais avec un seul homme pour une longue période de temps, et en ayant toujours deux ou trois amoureux mâles. Cette méthode est fondée sur l’hypothèse que les taux massifs d’enfants « illégitimes » détruiront la famille patrilinéaire, particulièrement sa forme monogame. »

Cela pourrait fonctionner si les hommes refusaient de faire respecter le Principe de légitimité. C’est précisément pour cette raison que les hommes doivent exiger le respect du Principe de légitimité et pourquoi ils doivent reprendre le contrôle des richesses, qu’ils génèrent, pour imposer ce respect.[1] Inhibited Sexual Desire

4 – Du féminisme de la Belle au bois dormant au féminisme des Saintes innocentes massacréesEn 1963, Betty Friedan informa les américaines qu’elles étaient des mauviettes infantiles et qu’il était temps de devenir adulte et de se tenir sur leurs deux pieds comme les hommes. Elles « ne sentent jamais qu’elles font suffisamment d’efforts. » La femme au foyer américaine « se sent paresseuse, négligente, hantée par un sentiment de culpabilité parce qu'elle n'a pas assez de travail à faire. » À un des principaux « magazines pour femmes » se rappelle-t-elle,

« une éditrice, pensant que les américaines, femmes au foyer, pouvaient avoir un besoin désespéré de quelque chose pour agrandir leur univers intellectuel, a essayé pendant quelques mois de convaincre ses collègues masculins de présenter quelques idées, issues hors du foyer, dans le magasine. » « Nous avons décidé de n’en rien faire, » a déclaré l’homme qui prenait les décisions finales. La « vie des femmes est tellement divorcée du monde des idées, qu’elles ne pourraient pas l’accepter. » Peut-être est-il pertinent de se demander, qui les a divorcées du monde des idées? Peut-être ces Docteurs Frankenstein n'ont-ils plus le pouvoir d'arrêter le monstre féminin qu'ils ont créé. »

J’ai aidé à créer cette image. J'ai observé les femmes américaines pendant quinze années tenter de se conformer à cette image. Mais je puis plus nier ma connaissance de ses terribles implications. Ce n'est pas une image inoffensive. Il ne peut ne pas y avoir de limite psychologique au mal que cela cause. Mais qu’est ce qui se passe lorsque les femmes essayent de vivre selon une image qui les incite à nier leurs propres esprits?

« En donnant un sens absolu et une valeur moralisatrice au terme générique, le « rôle de la femme », le fonctionnalisme immobilise les femmes – telles des Belles au bois dormant, en attente d’un Prince charmant pour les éveiller, alors que tout autour d’elles le cercle magique de l’univers tournait. »

« Où cela finira-t-il? » se demandait Melle Friedan:

« Je pense que cela ne prendra pas fin, aussi longtemps que la Mystique féminine masquera le vide du rôle de femme au foyer, encourageant les filles à éluder leur propre croissance par une vie indirecte et par non-engagement. Cela fait depuis trop longtemps que nous blâmons et prenons en pitié les mères qui dévorent leurs enfants, qui sèment progressivement des graines de déshumanisation, parce qu'elles n’ont jamais elles-mêmes développées leur propre et

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pleine humanité. Si la mère est en faute, pourquoi il n'est-il pas il temps de briser le modèle en exigeant de toutes ces Belles au bois dormant de devenir enfin adultes et de vivre leurs propres vies? Il n'y aura jamais assez de Prince charmant, ou assez de thérapeutes pour briser, tout de suite, ce modèle. Cela est le travail de la société, et finalement le travail personnel de chaque femme. Ce n’est pas la force des mères qui est en faute, mais leur faiblesse, leur dépendance infantile, et l'immaturité qu’elle confonde avec la « féminité. » Notre société force les garçons, dans la mesure où elle le peut, à devenir adulte, à endurer les douleurs de la croissance, à s'instruire pour travailler et pour progresser. Pourquoi les filles ne sont-elles pas forcées de devenir adultes – forcées de réaliser d’une façon ou d'autre le noyau de leur individualité qui mettra fin au dilemme inutile, le choix erroné entre être femme et être humain, qui est impliqué dans le mystique féminine? »

Voici comment la Melle Friedan de 1963 disait aux femmes de se percevoir:

« Pour les femmes que j'ai interviewées, le problème ne semblait pas être que on leur en demandait trop, mais que on en leur n’en demandait pas assez. »

La société exige si peu des femmes :

« Vous les trouviez en train de boire, ou en se reposant en train de parler à d’autres femmes, à surveiller les enfants en train de jouer parce qu'elles ne peuvent endurer la solitude, de regarder la télé ou de lire un livre. »

J’ai suggéré que la véritable cause du féminisme et de la frustration des femmes est le vide du rôle de la femme au foyer.

« Occupation : femme au foyer » n’est pas un substitut adéquat pour un travail réellement stimulant, assez important pour la société le paye en argent … La grande partie de l'énergie dépensée en travaux domestiques est superflue. »

Le féminisme de la Belle au bois dormant de Melle Friedan était une critique réductive et importune des américaines parce qu'elle était fort proche de la vérité, encore plus déplaisante parce qu'elle mettait en péril la franchise (free ride) existentielle féminine et celles-ci n’avaient aucunement l’intention de l’abandonner. Beaucoup se sont aperçues que Melle Friedan faisait le même argument que présentait aux hommes, la même année, le magazine Playboy dans son affiche ridiculisant le parasitisme des femmes :

FATIGUÉ DE LA COURSE AUX RATS?

ÉCŒURÉ DE VOTRE ROUTINE DE TRAVAIL?

Alors … que diriez de pouvoir faire $8,000, $20,000 et même jusqu’à $50,000 par année, ou plus – en travaillant chez-vous dans vos temps libre?

Aucune vente! Aucun déplacement! Aucune pointeuse à poinçonner!

SOYEZ VOTRE PROPRE PATRON !!!!

Et oui, un Revenu assuré à vie vous est disponible maintenant, dans un travail facile, à temps partiel et sans stress, qui vous permettra de passer la majeure partie de vos journées comme

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cela vous plaira ! – en vous détendant, en regardant la télé, en jouant aux cartes, en socialisant avec vos amis ! ...

Aussi incroyable que cela puisse paraître, l'offre ci-dessus est parfaitement légitime. Plus de 40, 000,000 Américains profitent déjà de ce travail.

Ces 40, 000, 000 Américains étaient en fait des Américaines, femmes au foyer, celles dont parlaient Melle Friedan lorsqu’elle disait que la « société exige si peu des femmes. »

Il n’y a pas à s’étonner que la propagande Playboy/Mystique féminine/Belle au bois dormant fut abandonnée par les féministes ; c'était une base inadéquate pour ériger un mouvement de masse. Cette propagande féministe est de nos jours aussi morte que le trilobite[1]. La poupée sexuelle-femme au foyer, fainéante gâtée par un mari surchargé de travail n’existe plus dans la propagande féministe après les années 60. La Belle au bois dormant fut remplacée par la Sainte innocente massacrée, tyrannisée, opprimée, au cerveau lessivé, battue, asservie, exploitée, crucifiée, empalée, tourmentée et torturée, piétinée et enchaînée par des despotes masculins alcooliques et sans remords, inhumains, féroces, sadiques exploiteurs, brutaux, bêtes, violeurs matrimoniaux, et cetera, et cetera, et cetera.

Il est utile, de se rappeler que la percée initiale du féminisme était que « le problème ne semble pas être que l‘on exige trop des femmes, mais pas qu’on leur en demande trop peu. » En l963, la subvention des épouses des ex-épouses par leur ex-mari était méprisable. De nos jours, la ligne du parti féministe est une demande de « règlement de soutien qui visent à égaliser les conditions de vie des deux parties après le divorce » et que les femmes divorcées ont « gagné le droit de partager les revenus de leurs maris pour le reste de leur vie et d’avoir un niveau vivre égal au leur » - et ce bien que l’homme ne soit plus un mari. Bien que Betty Friedan ait dit aux femmes qu’elles devraient avoir honte de s’attendre à être subventionné pour les services dérisoires qu’elles rendaient, l'homme privé des dits services devrait continuer à subventionner la femme qui les lui retire.

Dans l'agitprop[2] de la Belle au bois dormant, le mépris pour les femmes qui acceptaient de recevoir une pension alimentaire était manifeste. Dans le féminisme des Saintes innocentes massacrées, le mépris pour la pension alimentaire est remplacé par le mépris pour le mot pension alimentaire. La « pension alimentaire ? » écrivait Betty Friedan en 1974, « oubliez cela – c’est un concept sexiste, une idée qui n’a pas le droit de faire partie du mouvement des femmes pour l’égalité. » Mais sur la page précédente elle écrivait ceci:

« À ce moment-là, nous étions surtout concernées par les principes – que l’égalité des droits et opportunités devait vouloir dire égalité de la responsabilité; et cela voulait dire mettre fin à la pension alimentaire – nous ne nous sommes pas rendues compte du piège dans lequel nous tombions. C'est un piège pour des milliers, des centaines de milliers, sinon des millions de femmes, lorsqu’elles font face à la loi du divorce sans faute – lorsqu’une séparation initiée, avant même que la loi n’ait été considérée, devient un divorce de fait -- sans disposition pour appui économique [lire : pension alimentaire] ou division de la propriété.... Elle devrait être assurée de son propre droit à la sécurité sociale pour sa vieillesse et d’une indemnité de licenciement lors d’un divorce [lire : pension alimentaire]... dépenses de soutien, de réadaptation, indemnité – appeler cela comme vous le voulez [lire : pension alimentaire] - est une nécessité pour beaucoup de femmes divorcées, tout comme l’est la pension alimentaire pour enfant.

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Sous le féminisme de la Belle au bois dormant, il était courant pour des féministes comme Gloria Steinem de mépriser le mariage comme une forme de « prostitution. » Les Saintes innocentes massacrées comme la féministe Flo Kennedy étaient en désaccord:

« Les prostituées ne vendent pas leurs corps, elles le louent. Les femmes au foyer vendent leurs corps lorsqu’elles se marient- elles ne peuvent pas le reprendre - et la plupart des cours ne considèrent pas la prise du corps d'une femme par son mari contre son gré comme un viol. »

Désormais, elles peuvent reprendre rétroactivement leurs corps - et continuer à être subventionner. Prendre l’argent de quelqu’un d’autre en échange de rien était traité comme un vol, mais les Saintes innocentes massacrées féministes considèrent cet échange inégal comme un moyen de rétablir la dignité des femmes. Aussi longtemps que l'argent est payé par le mâle à la femme, aussi longtemps que la « prostitution » de Steinem est rétroactive et n'exige aucun service concret, elles sont disposées -- elles exigent – que cet échange ne soit pas appelé pension alimentaire. Pire, elles prétendront dédaigner toute femme qui accepte l'argent d’un homme et qui donne à cet argent son véritable nom. Comme les cannibales exophages qui dénoncent le barbarisme des cannibales endophages[3], comme le maire de Gomorrhe condamnant la dépravation morale de Sodome ou de San Francisco, comme les putains à deux piastres qui méprisent les putains à trente sous parce qu’elles abaissent la dignité de la profession, elles se sont hissées au-dessus de cette vulgaire situation.

« La société demande si peu au femmes. » C'était là le féminisme de la Belle au bois dormant, qui méprisait les femmes pour leur parasitisme et qui leur disait de cesser de se limer les ongles et d’aller travailler comme un homme. Une décennie plus tard le féminisme des Saintes innocentes massacrées réclamant l’autoréalisation et une véritable humanité gémirent qu’elles étaient des victimes et prétendirent qu’elles étaient les authentiques damnées de la terre. – portant des crucifix ornées d’une femme nue, disant aux hommes à quel point elles étaient opprimées par la moitié du « minuscule » travail domestique qu’elles ne même faisaient pas, ce même travail sur lequel Melle Friedan vomissait son mépris. Bwana fimbo ! - mauvais homme blanc. Le mâle admirable et travailleur de l963, entravée par son parasite féminin, est devenu, à partir de ce moment, une bête maniaque et gynocide :

La violence contre les épouses est profondément enracinée dans notre culture.

Les patriarches de l’Ancien Testament se sont très consciemment érigés contre la psyché lunaire des femmes (et des mâles, mi-homme, mi-femme) dans leur désir de détruire la religion de la Déesse, et de détruire les déesses en nous. C’est pour cela que les menstrues sont devenues le Diable du patriarcat - « une bonne femme est une femme enceinte, » etc., et plus de trois siècles de chasses au sorcières par les Chrétiens européens ont été correctement appelés « neuf millions d’assassinats menstruels. » Les femmes furent brûlées pour avoir pratiqué les arts lunaires des sages-femmes, l’hypnotisme, la cure radiesthésique, l’utilisation d’herbes et de drogues, l’étude des rêves et le plaisir sexuel.

Ce qu’il y a de peut-être encore plus écorchant est qu’alors que les fonctions de la femme au foyer ressemblaient à celles d'une domestique, les ententes financières qu'elles avaient avec leur mari ressemblaient celles d’une strate plus inférieure encore dans l’échelle sociale – celle ces esclaves.

Si nous lisons la Bible comme un texte prescrivant des normes sociales, l'absence de la

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Déesse est l’affirmation la plus importante concernant le genre d'ordre social que les hommes, qui pendant plusieurs siècles ont écrit et réécrit les documents religieux, se sont efforcés d’établir et de confirmer. Parce que, symboliquement, l'absence de la Déesse dans les Saintes écritures, officiellement sanctionnés, est l'absence d'une puissance divine pour protéger les femmes et pour les venger des maux que leur infligeaient les hommes.

Car nous l’avons vu, ce ne fut pas une coïncidence que partout dans les Monde antique, l'imposition de la domination masculine faisait partie d’une évolution d’une société pacifique et égalitaire vers une société hiérarchique et violente dominée par des hommes brutaux et avides … En même temps que l’acte de faire couler le sang par le meurtre et les blessures infligées à d’autres - dans des guerres, des punitions brutales, et dans l'exercice de l'autorité pratiquement absolue du mâle sur les femmes et les enfants - devient la norme, l'acte de donner la vie devient malpropre et souillé … Ainsi, d’abord en Mésopotamie et Canaan, et plus tard dans les théocraties de Judée et d'Israël, la guerre, le règne autocratique deviennent une partie intégrale de la moralité et de la nouvelle société de domination.

Quel genre de société peut qualifier de pervers l’amour et l’affection entre deux femmes, alors que la brutalité masculine faite aux femmes est rendue profitable …? Dans quel genre de société une association permanente entre deux femmes n'a aucune sécurité face à la loi, alors qu'un mari peut battre et violer son épouse sans interférence ? C’est une société pornographique : l'Amérique est un patriarcat pornographique.

Le capitalisme trouve avantageux d’abaisser les femmes au niveau de l’esclavage.

Pourquoi s’étonner que les hommes détestent autant les femmes ? Pourquoi s’étonner qu’ils nous battent, nous déchirent et nous piétinent jusqu’à la mort ? Je pense qu’ils ne peuvent pas nous pardonner que nous leur rappelions, par notre entêtement à survivre, comme ils nous ont violé et battu et volé et trompé et mutilé pendant 5 000 années. »

Une des accusations portée contre les mâles est leur refus d’accepter de croire en leur propre bestialité. Écoutez Irene Greene, la Directeure du programme contre la violence sexuelle de l’Université du Minnesota, expliquer pourquoi les accusations faites par des femmes contre des mâles doivent toujours être crues :

« Nous savons que la réalité d'une femme est sa vérité. Dans une société où trop souvent les femmes ne furent pas crues, ne furent pas soutenues et furent blâmées de leur propre victimisation, il est important qu'elles aient un endroit sûr où elles seront crues ... Parce que la base fondamentale de notre philosophie est d’appuyer et de croire la réalité de chaque femme. Il se peut qu’il y ait une fois sur cent, une accusation ou une partie d'une accusation faite par une femme qui puisse être problématique. Puisque l'occurrence d'une fausse accusation est si rare, il est bien plus respectueux, professionnel et nécessaire de croire la version de la femme plutôt que de risquer la mince chance qu'une accusation ne puisse pas être totalement précise. Il est important d'appuyer l'individue et sa réalité plutôt que de la nier et de ne pas la croire.

Le féminisme des Saintes innocentes massacrées est ainsi résumé par la féministe Mary Daly :

« … se nourrissant du corps et des esprits des femmes, en suçant l'énergie des femmes jusqu’à leur mort. Comme Dracula, le mâle s’est repu du sang des femmes. Les prêtres du Patriarcat ont mangé le corps et ont bu le sang de la Victime sacrificatoire dans leurs messes, mais ils n'ont pas souhaité savoir qui était vraiment cette Victime dont le sang alimentait cette vie

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parasite.

La convoitise insatiable des mâles pour le sang des femmes a eu comme conséquence une perpétuelle transfusion sanguine tout au long des millénaires – un déversement à sens unique dans les veines et les artères du monstre sanguinaire, la Machine mâle, qui peut maintenant continuer sa vie obscène seulement par le génocide. Si la Machine mâle rêve, ce n’est que d’un futur remplie de millions de morts. Le vampire total n’a même plus besoins de parler du sang, qui est après tout est évident et mesurable. Il le boit désormais en quantité telle que l’on ne peut calculé que par les mathématiques les plus avancées … Ce sont les hommes qui ont sapé la force vitale des femmes. »

Cette histoire d’horreur sur les atrocités commises par les mâles, tout comme les cortèges féministes à la chandelle sur le thème « La nuit, les femmes, sans peur » est un exercice de relations publiques. Selon le Dr. Karl Menninger, pour chaque femme qui se plaint à son psychiatre de la brutalité de son homme, il y a-en à une douzaine qui se plaint de la faiblesse, de la dépendance et de l’impuissance de leur homme - une douzaine qui veut que leurs hommes ne soient plus, pas moins, dominants.

Il y a aussi un aspect entre les générations. Selon Gelles et Straus, c'est un mythe que la plupart de ceux qui furent battus et maltraités pendant l’enfance deviennent eux-mêmes des agresseurs et des abuseurs. Ils citent l’expert en développement des enfants, Edward Zigler, de l’Université Yale qui déclare que « la majorité des enfants maltraités ne deviennent pas des parents abusifs » et que « le moment est venu pour mettre le mythe du transfert de la violence entre les générations à la poubelle. » Mais à la page suivante, Gelles et Strauss, citent les chercheuses Rosemary Hunter et Nancy Kilstrom : « Si les enfants, qui deviennent des parents non-abuseurs, avaient été maltraités, ils l’avaient été par un seul parent, alors que l’autre parent servait de bouée de sauvetage dans un univers de problèmes et de douleur. » En d'autres mots, les enfants qui ont survécu aux abus et sont devenus des parents décents provenaient de familles où il y avait un père – ils furent sauvés par la famille biparentale. Alors que Gelles et Straus croient qu’il est bon que les femmes devraient avoir les « ressources économiques nécessaires pour mette terme à mariage violent, » une telle fin de mariage transfère les enfants du système patriarcal, qui les protège, au système matriarcal où se produit une quantité disproportionnée des abus infligés aux enfants. En septembre 1989, Terrence Cooley, un employé du bureau des services sociaux du comté de Milwaukee, a écrit une communication inter-bureaux intitulée « Information sur l’abus des enfants et Aide aux familles avec enfants dépendants ». Une copie trouva son chemin jusqu’à bureau éditorial de « The Family in America »[4] (la Famille en Amérique), précisant que sur les 1 050 cas d’abus d'enfant et de négligence dans le comté, un incroyable 83% se produisait dans les ménages recevant l'Aide aux familles avec les enfants dépendants (lire : ménages dirigés par une femme). « Il y a eu, » disent Gelles et Straus,

« une croissance énorme de l'emploi rémunéré chez les femmes mariées entre 1975 et 1985. Notre propre recherche a constaté que l'emploi rémunéré des femmes mariées rectifiait le déséquilibre de pouvoir entre les conjoints, et fournissait aux femmes les ressources économiques nécessaires pour mettre fin à un mariage violent. »

Également, de mettre fin à un mariage non-violent. Aussi un mariage où l'épouse n'est pas battue et n’est pas opprimée mais qui tout simplement s’ennuie et en a assez de la réglementation sexuelle que lui impose le système patriarcal en échange de permettre à un mâle de partager sa vie reproductrice et de la hisser hors du système matriarcal et de la placer

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sous couverture dans le système patriarcal.

Une autre manière de dire la même chose est de dire que cela nie aux hommes les ressources et l’autorité nécessaire pour préserver leur mariage.

Cela « aide à rectifier le déséquilibre de pouvoir entre les deux conjoints, » disent Gelles et Straus. Ceux-ci acceptent naïvement toute la propagande féministe des Saintes innocentes massacrées, que les femmes sont de pauvres victimes violées qui ont besoin de protection chevaleresque de la société, une idée qui était déjà archaïque à l’époque de Mary Wollenstonecraft. En 1854 Barbara Leigh Smith Bodichon écrivit un pamphlet intitulé « Les femmes mariées et la loi, » citant les plaintes familières au sujet du Patriarcat :

« L'homme et l'épouse sont une même personne face à la loi ; l'épouse perd tous ses droits de femmes célibataires et son existence est entièrement absorbée par celle de son mari. Il est civilement responsable des actes de sa femme ; elle vit sous sa protection, un état qui s'appelle la couverture.

Le corps d’une femme appartient à son mari, elle est sous sa garde ; il peut imposer ses droits par un mandat d’habeas corpus.

La garde légale des enfants revient au père. Durant la vie d'un père raisonnable, la mère n'a aucun droit sur ses enfants, excepté un pouvoir fort limité sur les enfants en bas âge, et le père peu les lui enlever et arranger leur vie comme bon lui semble.

Ce penchant de la loi en faveur du mâle a été, non pas simplement supprimé, mais renversé, mais les féministes s’en servent toujours dans leur propagande (comme les pieds bandés des Chinoises) pour démontrer l’oppression des Américaines modernes. Le mari du 19ième mari avait l’autorité d’enlever les enfants à son épouse, mais il ne le faisait pas. L'épouse contemporaine à l’autorité d’enlever les enfants à son époux et elle le fait dans des millions de mariage. Les mariages où la femme n’exerce pas ce droit sont rendus instables par le fait que la femme peut à tout moment exercer ce droit si elle le désire. Gelles et Straus en sont parfaitement conscient, mais préfèrent parler comme si loi favorisait toujours le mari plutôt que l’épouse. Le « déséquilibre » qui doit être « rectifié » est l’inverse de ce qu’ils suggèrent. Il est nécessaire de se débarrasser des gigantesques préjugés anti-mâles du système légal, qui prive les maris de pratiquement tous leurs droits et les réduits à toutes fins pratique à l’esclavage.

Le système judiciaire contemporain a abandonné sa responsabilité de stabiliser la famille et en est devenu l'ennemi principal. Qu'une telle chose ait pu se produire, si rapidement et si discrètement, démontre que l’exécrable système judiciaire pro-mâle, du 19ième siècle, avait les idées justes. Ce système judiciaire pressentait, même s’il ne réalisait pas clairement, que les femmes n'aiment pas le mariage et la vie de famille et s’en débarrasseraient volontiers, si elles pouvaient le faire sans renoncer aux avantages que leur rapporte le dit mariage. « Si quelqu’un peut s’imaginer venir, ces jours-ci, de la planète Mars, » écrit la féministe Carolyn Heilbrun,

« et se mets à lire les descriptions du mariage d'une femme dans les romans contemporains écrits par des femmes, cette personne se demanderait comment on peut s’attendre à ce que quiconque vive une telle farce. »

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Elle cite une femme qui s'opposait à l'ERA[5] en disant qu’elle ne « s’inquiète pas de na pas être considérée une personne » :

« Elle avait compris, tout en comprenant mal l'ERA, qu’être une personne et une épouse est, curieusement, incompatible. Pourquoi, en effet, les hommes contemporains n’arrivent-ils pas à le voir ? »

Elle gronde Christopher Lasch[6] parce qu'il ne,

« semblent pas reconnaître que la vieille et bonne vie, pour laquelle lui, Yeats, Trilling et tous les nouveaux conservateurs modernes ressentent une forte nostalgie, reposait sur la bonne volonté des femmes de rester exactement là où les femmes contemporaines, dans les romans en tout cas, ne resteront pas : à la maison. Là, à attendre le retour du mari-guerrier, qui y vient trouver refuge du vaste monde, ne convient plus aux femmes La femme qui se retrouve malheureuse à la maison alors qu’elle est censée y trouver tout ce qu'elle a toujours désirée, tout ce que toutes les femmes ont toujours désirée -- cette femme, qui, il y a des décennies, aurait été renvoyé par son psychanalyste à la recherche d'orgasmes vaginaux - est maintenant perçue comme passant par une étape de développement, identifiée chez les hommes, mais jusqu'ici non associée avec les femmes: l’adolescence. Une femme n'est pas une adolescente à la puberté dans notre société, parce que sa recherche d'identité n’a pas lieu à ce moment là : elle se lance plutôt dans la quête d’un mari. La quête du soi, la quête de Nora dans « La maison de poupée » d'Ibsen[7], se produit au plus profond du mariage et souvent avec abandon des enfants, et claquages de porte … La véritable tension …. entre la femme qui fuit et ceux qui luttent pour préserver la famille, est la tension qui existe entre l'ordre et le changement, tension on ne peut plus évidente dans notre société. Cette tension est plus évidente dans le mariage, où l'homme désire l'ordre et la femme le changement. Si les femmes ne savent pas clairement ce que sera le changement, elles savent qu'il commence par leur départ. »

En effet : « pourquoi les hommes contemporains n’arrivent-ils pas à le voir ? » Les femmes n'aiment pas la réglementation que leur impose le mariage. La révolution sexuelle et féministe est une tentative de se débarrasser de ce règlementation sans renoncer aux privilèges économiques et les avantages de statut que conférait jadis l’acceptation de cette réglementation.

Ce que dit la Docteure Heilbrun est fort proche de ce dont se plaignaient les féministes de Seneca Falls[8], que les femmes étaient moralement des mineures avec lesquelles les contrats – y compris le contrat de mariage - n’avaient aucune valeur puisqu’elles pouvaient les renier, si elle le désirait. Une telle irresponsabilité justifiait le biais pro-mâle de la loi. Les hommes du 19ième siècle avaient besoin du biais pro-mâle de la loi – aussi bien que les hommes contemporains. « Pourquoi les hommes contemporains n’arrivent-ils pas à le voir ? »

« Les femmes ne resteront pas à la maison, » nous dit la Docteure Heilbrun. Pas si elles peuvent se rendre économiquement indépendants (comme elles font) ou si elles peuvent mettre en application le programme féministe de rendre le divorce une alternative économiquement viable (pour les femmes) au mariage. Et si, après avoir persuadé les mâles à s’insérer le cou dans la guillotine matrimoniale, elles réussissent à persuader les législateurs à décréter des règles de pensions alimentaires pour enfants « qui visent à égaliser les conditions de vie des deux parties après le divorce. »

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La Docteure Heilbrun parle de l’adolescence retardée des femmes, de leur éventuelle maturation, différée au delà de la période appropriée par la nécessité de se trouver un mari alors qu’elles sont nubiles et dépendantes et peuvent souhaiter procréer un enfant ou deux. Cette adolescence retardée « commence avec leur départ » (lire : divorce), lorsqu’elles démontrent leur maturité en niant le contrat de mariage dont les hommes et les enfants ont besoin, mais qu’elles, la Docteure Heilbrun et le système judiciaire perçoivent, correctement, que comme un vulgaire bout de papier.

« L'homme désire l'ordre et la femme le changement. » L'homme désire une famille patriarcale stable ; la femme désire un retour à la société matrilinéaire et à la déréglementation sexuelle, à un retour à l'anarchie sexuelle de l’Âge de pierre, du ghetto et de la réserve indienne. La seule solution possible est de forcer les femmes à devenir adultes et à accepter la règlementation sexuelle comme quid pro quo des avantages du Patriarcat ou, inversement, de rejeter les avantages et privilèges en même temps que la réglementation sexuelle.

« Le plus clair souvenir de la journée de mon mariage. » nous dit Susan Crain Bakos,

« est ce qui se passait dans ma tête alors que je marchais dans l’allée centrale de l’église, dans ma robe blanche de satin, couvert d’une longue étole de dentelle flottant derrière moi : « Non. Non. Jamais ceci ne va durer pour la vie. Non.

J’ai dit « oui », parce que c'est que disent traditionnellement les jeunes femmes en robes blanches devant l’autel dans une église. Mais dans mon esprit, à tout le moins, les choix étaient toujours présents. »

Voila ce qui démontre son degré de maturité : elle passe par l'adolescence que traversent les mâles à la puberté. Et le système judiciaire est d’accord avec elle; ses vœux et son contrat de mariage ne l’engagent pas : ses choix demeurent. La différence est que la maturité du mâle fait de ses contrats des engagements sûrs et l’immaturité de Melle Bakos rend ses contrats aléatoires. La différence entre ces deux genres de maturité est pourquoi la société Victorienne décrétait que la « garde légale des enfants revient au père » -- et c'est pour cela que notre société devrait faire la même chose.

« Lorsque je ne fus plus marié plus, » continue Melle Bakos,

« J’ai trouvé facile de partager la philosophie de Kara : ne rien espérer les hommes ; seulement coucher avec eux.

L'expérience de partenaires sexuels multiples nous a menés toutes les deux à la même évidente conclusion : il y aura toujours un nouvel homme, un meilleur, un autre pour nous faire l’amour ; alors pourquoi ne pas quitter lorsqu’une relation est devenue trop lassante, ou difficile ou trop compliquée ? De toute façon c’était ce que les hommes méritent.

Pourquoi se limiter à un seul homme, alors qu’il y avait tant d’hommes disponibles ?

Je me suis divorcé pour rejoindre les femmes de ma génération, qui ont gardé leurs options ouvertes, qui ont placé leurs propres besoins en premier, qui ont considéré le plaisir sexuel comme un droit fondamental. Tout comme les hommes de notre génération, nous n'étions pas très doués à « trouver des solutions » ; mais nous étions fort doués pour « passer à autre chose. » Nous savions comment mettre fin à une relation. Nos chansons sur la rupture et le

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passage à autre chose étaient enjouées et positives. Sûrement, le divorce civilisé fut notre invention. »

Elle cite « Kara » :

« Lorsque les hommes commençaient à parler d’engagement, je partais. L’engagement voulait dire le mariage ; pour des femmes, le mariage veut dire accorder trop de pouvoir à un homme. Je savais que je n’allais pas le faire. J’étais heureuse de savoir que nous vivions à une époque où une femme pouvait avoir du plaisir sexuel, tout le plaisir sexuel qu’elle voulait, sans avoir à se marier.

J’ai pensé vaguement à avoir un enfant un jour, à devenir mère monoparentale. Je n’ai pas abandonné l’idée d’avoir des enfants ; j’ai abandonnée l’idée du mariage. »

Nous avons choisi le plaisir sexuel, pas le mariage. »

Le mariage veut dire accorder aux hommes des responsabilités et un rôle important dans le processus de reproduction et ces filles là ne s’inquiètent nullement de la responsabilité masculine – sauf la responsabilité de payer la pension alimentaire. Elles veulent l’argent de la pension alimentaire pour enfant. Elles préfèrent croupir de nouveau dans la promiscuité, dans la sexualité récréative, dans une société matrilinéaire, dans le parasitisme, tout comme les squaws des réserves indiennes et les matriarches des ghettos sur l’assistance sociale.

Le mépris pour le parasitisme des femmes qu’avait Betty Friedan en 1963 est maintenant remplacé par une demande de compensation pour une chose qui n’est jamais venu à l’esprit de Melle Friedan ; le parasitisme des hommes.

Une simple égalisation des choses, dit la Docteure Mary Daly,

« ne voudra pas dire des « concessions mutuelles » immédiates, comme si celles qui furent privées de leurs propres vies avaient à donner « sur une base égale ». Puisque ce que les mâles ont à donné fut dans une large mesure enlevé aux femmes, « l’égalisation des concentrations » ne peut pas être imaginée qu’à partir des positions sociales égales mais opposées. Au niveau de l’interaction sociale, ce qui doit se faire c’est de la justice créatrice. Ce n'est pas une simple transaction qui est exigée, mais une restitution. Il est absurde que les hommes considèrent l’abandon de privilèges volés comme de la bienveillance de leur part. Il est également absurde qu’ils s’indignent lorsque les femmes parlent de leur arracher ce qu’ils nous ont volés : notre pouvoir et notre être. »

Une des poussées principales du féminisme des Saintes innocentes massacrées est leur perpétuelles accusation de violence domestique des hommes envers les « femmes et les enfants » - ces deux groupes étant groupés pour démontrer que les auteurs de cette violence sont (qui d’autres) des maris et des pères. En fait, c’est Maman qui est responsable de plus de violence domestique que Papa :

Selon l’agente de police de Los Angeles, Gloria Vargas, cité par l'auteur Carol McGraw dans le Los Angeles Times, les « enfants voient leur père battre leur mère. Alors que se passe-t-il ? Ils vieillissent, frappent leur épouse où commettent d’autres violences. » « Typiquement, » dit McGraw, « les victimes, craignant de voir encore plus de violence, ne dénoncent pas leur mari ou membres de la famille, qui dans plusieurs cas se joignent à ceux-ci pour attaquer la police

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qui vient à leur rescousses, a affirmé Vargas. »

« La suggestio falsi (suggestion fallacieuse) est que les « victimes » sont des femmes et les « membres de la famille » et les « époux » sont des hommes. Mais il y a autant de victimes masculines que féminines et les auteurs de violence protégés par leurs « époux » sont souvent des femmes. Les garçons sont deux fois plus souvent susceptibles les d’être battus (par Maman) que les filles. Des hommes restent souvent mariés pour pouvoir protéger leurs enfants, qui lors d’un divorce seraient placées sous la seule garde de la mère.

« Une faible contestation contre ce genre de chose est enregistrée par la féministe britannique Lynne Segal, qui se plaint que le féminisme contemporain « célèbre la vertu et la spiritualité supérieures des femmes et la violence et la technologie ‘masculines’. Une telle célébration des ‘femmes’ et la dénonciation des ‘hommes’ éveille la crainte et le soupçon chez des féministes qui, comme moi, se souviennent que nous avons joint le mouvement des femmes pour renverser les mythes sur la nature spéciale des femmes. » Selon la jaquette du livre de Segal, « elle s’élève contre les partisanes du nouveau féminisme apocalyptique, parmi lesquelles ont trouve Mary Daly, Andrea Dworkin et Dale Spender, qui affirment que les hommes exercent leur pouvoir sur les femmes par la terreur, l'avarice et la violence et que seules les femmes, de par leur plus grande et essentielle humanité, peuvent sauver le monde du désastre social, écologique et nucléaire. » Aujourd'hui, écrit Segal,

« comme de quelconques Gentlemen victoriens, Robin Morgan, Adrienne Rich, Susan Griffin, Judith Arcana, Mary Daly, Dale Spender et beaucoup de leurs adeptes, prennent pour acquis et célèbre l’humanisme supérieur, le pacifisme, la capacité d’empathie et d’amour et le développement spirituel supérieur des femmes. Robin Morgan nous dit qu’il n’y a que les femmes qui peuvent garantir le futur de la vie sur la terre. Ronald Reagan et la nouvelle droite américaine et les conservateurs antiféministes en Grande-Bretagne nous disent à peu près la même chose. Les femmes peuvent sauver le monde des cauchemars des armes nucléaires, qui représentent la force déchainée des « pulsions et de la sexualité masculines, » par la puissance la mentalité féminine et par la force des préoccupations maternelles. »

La vision de Segal est minoritaire. Comme le dit Robert Briffault, « une attitude provocante et rebelle se trouve chez les femmes seulement lorsqu’elles occupent une position d’influence et de privilèges considérables. On ne trouve pas une telle attitude chez les femmes lorsque leur statut est en un de véritable oppression. » De nos jours, les féministes occupent une position d'influence et de privilèges considérables; elles savent que cette position n’est en sécurité qu’aussi longtemps que le public acceptera le « mythe du monstrueux mâle » -- et de la femme pauvre victime.

Les Saintes innocentes massacrées féministes ont beaucoup à dire à propos de la bestialité des mâles. Mais elles n’ont rien à dire concernant ce dont parlait Melle Friedan en 1963 : « le problème qui n'a pas de nom, » l’acédie[9], l'ennui qui provient de l’absence de sens à la vie. Une matérialiste comme Melle Friedan ne pouvait le concevoir que comme un problème qui avait une solution économique ou professionnelle -- une carrière d'élitiste. Elle n’a pas compris que le « problème qui n’a pas de nom » était une bénédiction et non pas une malédiction. Ce problème démontrait qu’une dimension spirituelle manquait dans la vie de ces femmes éduquées de classe moyenne dont elle parlait. « Bénis soient ceux qui ressentent leurs besoins spirituels » a dit Jésus, « car le Royaume des cieux leur appartient. » Les femmes souffrant du problème qui n'avait pas de nom se retrouvaient dans la position privilégiée d’avoir eu leurs autres problèmes résolus par le système patriarcal. L'acédie dont

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elles ont souffraient était au sommet de la « hiérarchie des besoins. » « Ce n’est que tout récemment » dit Melle Friedan,

« que nous avons accepté l’idée qu’il y a une échelle ou une hiérarchie évolutionnaire des besoins chez l’homme (et chez la femme), allant des besoins qualifiés d’instincts, parce que nous les partageons avec les animaux, jusqu’aux besoins qui viennent plus tard dans le développement humain. Ces derniers, le besoin de connaissance, le besoin de réalisation de soi, sont tout aussi instinctifs, dans un sens humain, que les besoins partagés avec les autres animaux tels que la nourriture, la sexualité et la survie. La nette apparition de tels besoins ultérieurs semble reposer sur la satisfaction antérieure des besoins physiologiques. L'homme qui a extrêmement et dangereusement faim n'a aucun autre intérêt que pour la nourriture. Les capacités non utiles à la satisfaction de la faim sont repoussées vers l’arrière. « Mais qu'arrive-t-il aux besoins de l'homme lorsqu’il y a abondance de nourriture et que la faim est chroniquement satisfaite ? Immédiatement, d'autres besoins (plus élevés) émergent et ceux-ci, plutôt que la faim physiologique, dominent l’organisme.

Dans un sens, cette hiérarchie des besoins évolue de plus en plus loin des besoins de niveau physiologique, qui dépendent de l'environnement matériel, et tend vers un niveau relativement indépendant de l'environnement, qui est de plus en plus déterminé par l'individu. Mais un homme peut être bloqué à un niveau inférieur de besoins ; les nécessités plus élevées peuvent être confuses ou être canalisées dans de vielles directions et peuvent ne jamais émerger. »

Melle Friedan se plaint que le besoin de « réalisation de soi » a été incorrectement interprété comme « besoin sexuel, » ce qu’elle qualifie d’explication réductionniste. » Mais le carriérisme élitiste, qu'elle propose à ses lectrices féminines, comme solution pour le problème sans nom est également une explication réductionniste, également une « fuite du besoin de croissance, » tout aussi insatisfaisante. La preuve est apportée par toute une pléthore de livres féministes désillusionnés, tels que « A Lesser Life » (Une vie inférieure), « Unnecessary Choices » (Choix non nécessaires), « This Wasn't Supposed to Happen » (Ceci ne devait pas se produire), « The Divorce » (Le divorce), « Mothers on Trial » (Les mères à la barre des accusées), et cetera, et cetera, et cetera.

Après avoir versé son mépris sur le parasitisme des américaines, femmes au foyer, Friedan propose de les inciter à se développer « au maximum de leurs capacités, » de « produire en masse, » des individus qui s’auto-réalisent, comme les Shakespeare, da Vinci, Lincoln, Einstein, Freud et Tolstoï. Ceci exigera un « extraordinaire programme » de la part des éducateurs, des parents, des ministres, des rédacteurs de magasines, des manipulateurs et des orienteurs, ainsi qu’une « loi GI pour les femmes.[10] »

« Ce qui est nécessaire maintenant est un programme d’éducation nationale, calqué sur la loi GI, pour les femmes qui veulent sérieusement continuer ou reprendre leur éducation -- et qui sont disposées à s’engager à utiliser cette éducation dans une profession. Ce projet de loi paierait les frais universitaires des femmes, adéquatement qualifiées, et en plus leur octroyer une subvention supplémentaire pour défrayer leurs autres dépenses -- livres, voyages, et même, au besoin, les frais des femmes de ménage. »

Une franchise (free ride) pour les femmes qui veulent devenir des « professionnelles » et qui exigerait le déboursé de vastes sommes défrayés par les gens dont les impôts paieraient la dite franchise. C'est comme cela que les femmes au foyer libérées par le féminisme vont se tenir debout sur leurs propres pieds. Comment le « sérieux » et les « qualifications appropriées » de

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ces femmes pourraient ils être évalués ? Clairement sur la base qu’elles se déclarent elles mêmes être sérieuses et adéquatement qualifiées et ont décidé de s’inscrire dans des programmes menant à une carrière professionnelle. En d'autres termes, les femmes au foyer oisives dont le parasitisme envers leur mari est objet de mépris et de ridicule et dont la motivation principale est la mélancolie que leur cause leur vie de brouteuses de lotus et le mariage monogame doivent envahir les universités et y commencer une existence subventionnée, payée par des contribuables pour la plupart, moins riches qu'elles. La subvention inclura des fonds pour employer des femmes de ménages, des femmes non sérieusement engagées à devenir des professionnelles, qui ont besoin d’un salaire pour tout simplement faire vivre leur famille. Ces membres des ordres inférieurs vivront des bénéfices qui tomberont goutte à goutte-vers le bas ; des avantages, beaucoup plus modestes que ceux donnés aux élitistes de Melle Friedan – qui de toutes les classes sociales sont celles qui méritent le moins et qui ont le moins besoin de l’assistance publique. Leur subvention serait une question « d’urgence désespérée … »

« Leur besoin désespéré d'éducation et le besoin désespéré de la nation pour ces réserves d’intelligence inexploitée des femmes dans toutes les professions justifient ces mesures d’urgence. »

Après avoir passé la grande partie de son livre a décrié l'immaturité des américaines, femmes au foyer, Melle Friedan les compare alors aux GI, « mûri par la guerre, » et affirme que « on peut s’attendre le même niveau de performance de la part des femmes, qui ont mûri pendant le moratoire de la femme au foyer » -- vraisemblablement en raison de l'influence de la mystique féminine, qu’ailleurs Melle Friedan affirme être la cause de leur infantilisme. Si le « moratoire de la femme au foyer » (lire : la mystique féminine) influença leur processus de maturation, pourquoi cela ne devrait-il pas amener ces femmes à se tenir debout, sur leurs propres pieds « sans privilège sexuel ni excuse », plutôt que justifier leur exigence d’échanger un parasitisme (aux dépends du mari) à un autre (au dépend du contribuable). Le projet de loi GI a accordé à des ex-soldats était une compensation pour leurs années de service à la société. Mlle Friedan veut la même compensation pour les femmes parce que la « société a demandé si peu aux femmes » et donc (de par la logique même de Friedan) se doit de choyer ces Belles au bois dormant, plutôt que de tout simplement permettre à leurs maris de les choyer, ces derniers leur refusant ainsi l'indépendance et la dignité.

Le féminisme de la Belle au bois dormant était mal adapté à devenir un mouvement de masse en dépit du programme de Mlle Friedan. Son programme ne visait qu’une minorité d'élitistes dont les problèmes non-spirituels avaient été résolus et qui était appeler à confronter une crise spirituelle indiqué par le « problème qui n'a pas de nom. » La non identification de cette crise, de nature spirituelle, n’a pas mené pas à sa solution, mais à son enterrement, à son remplacement par des problèmes à des niveaux plus bas dans la « hiérarchie des besoins », des choses comme payer le loyer et les services publics et faire face aux hommes dénués de rôle -- les problèmes qui ont fait du féminisme des Saintes innocentes massacrées ce que n’a jamais pu accomplir le féminisme des Belles au bois dormant, de la génération précédente; un mouvement de masse.

La meilleure chose pour le mouvement des femmes, à notre époque, serait (si cela était possible) de reconstituer la famille patriarcale et d’espérer qu'il pourrait à nouveau résoudre les nécessités inférieures des femmes et de les amener là où on pourrait dire « Bénis soient celles qui ressentent leurs besoins spirituels. » Laisser s’accomplir les Saintes évangiles. Le patriarcat qui les avait amenés jusqu'à ce niveau ne pouvait pas les amener jusqu’au niveau de

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l’expérience du « moksa [11]» ; mais le patriarcat était le meilleur ami que les femmes n’aient jamais eu.

Les Saintes innocentes massacrées féministes prétendent désormais interpréter la franchise comme une souffrance ; ce que la féministe Jessie Bernard appelle « la charge supplémentaire de la femme qu’est sa dépendance économique. »

Elle pense que ce fardeau « doit être amoindri » parce que

« une union entre un homme et une femme qui, au moment elle se décompose, fait perdre non seulement son compagnon mais également les moyens même de survie n’est pas une relation juste. »

Ce n'est plus une relation lorsqu’elle se décompose ; et elle se décompose principalement parce que (grâce à l'insistance de la révolution sexuelle et féministe du droit de la femme de contrôler leur propre reproduction) le mariage est devenu un contrat non contraignant. Les femmes ne souffrent pas d’une « charge supplémentaire de dépendance économique » ; elles veulent s’accrocher à leur dépendance ou la récupérer de nouveau après un divorce - sans avoir à s'acquitter des obligations matrimoniales qui justifient cette dépendance.

Le système patriarcal est bénéfique pour les femmes dans le mariage. Le programme féministe de destruction du Patriarcat vise à fournir aux femmes les mêmes avantages en dehors du mariage, détruisant de ce fait le mariage, la famille, le rôle masculin et le système patriarcal dans sa totalité -- et reconstituant la société matrilinéaire. La seule façon pour les hommes de reconstituer le Patriarcat est d'insister que en dehors du mariage et l’acceptation de la réglementation de leur sexualité, les femmes ne jouiront d’aucune franchise (free ride) -- aucune pension alimentaire pour celles-ci ou pour les enfants, aucun programme de discrimination positive, aucun quota, aucun objectif-et-calendrier. Être indépendante devra vouloir dire ne PAS être dépendante.

Les douleurs des mères monoparentales – des blessures auto-infligées, en grande partie de façon volontaire -- sont désormais considérées comme une justification suffisante pour leur franchise (free ride) parasitaire.

« Le système d'assistance sociale ... devrait être remplacé par un système sous lequel les parents célibataires gagneraient un salaire, mais où il y aurait, garantis par le gouvernement, des paiements de pensions alimentaires, de soins de santé et d’assistance à l’enfance de haute qualité, retirés du salaire de l’autre parent. »

Le « Salaire du aux lesbiennes » [est] un groupe indépendant de femmes lesbiennes qui s’organise sous le groupe « Salaire pour travail domestique », qui s’intéresse en particulier à la garde des enfants. Le « Salaire pour travail domestique » est une organisation internationale qui se bat pour obtenir de l'argent pour toutes les femmes afin qu’elles puissent mener des vies indépendantes.

Les bénéfices pour les femmes divorcées, séparées et pour les mères célibataires et leurs enfants pourraient être rendus semblables aux avantages accordés aux veuves en augmentant les niveaux des bénéfices ou en rendant ces bénéfices disponibles aux mères célibataires indépendamment de leurs revenus.

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Pour les femmes en tant que groupe, le futur présente une terrifiante insécurité : nous sommes de plus en plus dépendantes de nos propres ressources, mais dans une société et une économie qui n’a jamais eu l’intention de nous admettre comme personnes indépendantes, et encore moins comme pourvoyeuses pour d'autres.

Le fait que les femmes soient primordialement les gardiennes des enfants est une des principales causes de leur statut économique secondaire. Dans l'unité de famille biparentale tout comme dans une famille monoparentale, les femmes, pour la plupart, s’occupent de l’élevage et des soins journaliers des enfants.

La demande féministe de devenir indépendante en devenant dépendante peut paraître paradoxale jusqu'à ce que soit compris son idée fondamentale, qui est la suivante : ce que les femmes veulent n’est pas vraiment l’indépendance mais la déréglementation sexuelle. Elles aspirent à retourner au « genre de rôle qu'elles avaient dans les plaines de l’Afrique il y a des millions d’années. » La déréglementation sexuelle est l'idée principale qui explique la révolution sexuelle et féministe. Elles aiment parler de l'indépendance parce que cela leur permet d’applaudir l’héroïsme qu’elles croient avoir – mais c’est un discours hypocrite ; elles écrivent cette agitation-propagande, se réunissent en conférences et prétendent prendre au sérieux leur propres sottises. Mais lorsqu’un avantage réel, particulièrement économique, apparaît, elles optent pour la dépendance. Plus de dépendance -- plus il y a de pensions alimentaires pour elles-mêmes, de pensions alimentaires pour les enfants, de chevalerie législative, bureaucratique et judicaire, de discriminations positives, de travail soi-disant de valeur comparable, de quotas, d’objectifs et d’horaires, plus il y a de cadeaux – le mieux vont les choses. Ce qu’elles ne veulent pas, c’est d’être libre. Ce qu’elles ne veulent pas c’est la règlementation de leur sexualité ; la réglementation qui donne aux hommes un rôle assuré dans des familles stables.

Le programme à la mode, de nos jours, pour atteindre cette dérèglementation est le sujet du prochain chapitre ; le programme est de se lancer dans la pauvreté et la misère noire et d’y entraîner avec elles « leurs » enfants – afin de pouvoir ensuite les exhiber pour démontrer la nécessité d'être sauvé.[1] Anthropoïde marin, du groupe Trilobita, de l’ère Paléozoïque ayant un corps ovale et plat, variant entre un pouce à deux pieds de longueur. Paléozoïque : période allant d’il y a 220 et 600 millions, caractérisé par l’apparition des poisons, des insectes, et des reptiles. [2] Agit-prop : agitation propagande ; terme inventé par l’appareil de propagande bolchévique. Le féminisme dominant tire ces racines de la « question des femmes » du marxisme-léninisme. Betty Friedan (née Goldstein) était Staliniste dans les années 30. Elle s’est de façon mensongère présentée comme une mère et une femme au foyer typique, alors qu’elle était une activiste politique et une propagandiste professionnelle pour la gauche communiste pendant un quart de siècle AVANT la publication de la « Mystique féminine » Le travail de mère et ménagère était rempli par une bonne. Voir aussi « Mommy was a Communist. »[3] Néologismes à partir de anthropophage (anthropos : humain et phage : manger) ainsi que exogamie (mariage en dehors de la tribu) et endogamie (mariage à l’intérieur de la tribu).[4] Publié par le Howard Center for Family, religion and Society; d’inspiration conservatrice : une des GRANDES sources d’information fiable sur la crise de la famille. Voir particulièrement leur « The Natural Family : A Manifesto. »[5] ERA : EQUAL RIGHTS AMENDMENT ; campagne politique féministe des années 1970 visant à apporte un amendement à la constitution américaine pour y inscrire la soi-disant égalité des droits pour les femmes. Cette campagne féministe, qui semblait imbattable à ces

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débuts, fut battue par un mouvement, « Stop ERA,» initiée par Phyllis Schlafly, la célèbre conservatrice américaine. Voir son site Web : http://www.eagleforum.org/misc/bio.html[6] Célèbre critique de la société américaine : généralement un « liberal » (progressiste). Voir : http://www.bigbrother.net/~mugwump/Lasch/[7] Henrik Ibsen (1828-1906), dramaturge norvégien, pro-féministe ; dominée par sa femme, Suzanne Thoresen, féministe passionnée.[8] Première convention proto-féministe américaine 1848 organisée par des femmes Quakers ou militantes pour la tempérance (abolition de l’alcool) et anti-esclavagiste. Ces féministes affirmaient que les hommes et les femmes avaient été crée égaux. Elles affirmaient que les femmes avaient droit à l’égalité dans toutes les sphères y inclus le droit de vote. Voir : http://www.npg.si.edu/col/seneca/senfalls1.htm.[9] Acedia : paresse ; paresse ou indifférence en matière religieuse. Du grec akedia, akede ; de a (sans) & kedes, kedos (souci, anxiété).[10] GI Bill : loi voté par le Congrès américain après la deuxième guerre mondial pour faciliter l’accès à l’université aux soldats vétérans. De « General Infanterie » : soldats e l’infanterie[11] Mokcha (bouddhisme, hindouisme jaïnisme) ; libération de l’individu envers le monde temporel, mortel et différentié de l’expérience ordinaire.

5 – L'argument du mendiant mutiléIl existe au Caire une industrie familiale qui mutile ses enfants pour les exploiter comme mendiants. Plus les mutilations infligées aux enfants sont monstrueuses et pitoyables, plus ces enfants mutilés, récoltent d’argent. Les enfants défigurés sont placés sur des nattes au coin de la rue, avec une cuvette, pour prier et quémander des aumônes pour l'amour d'Allah.

Le donneur d’aumône fait une bonne et une mauvaise action. Il fait une bonne action; il paye le prochain repas de l'enfant. Mais il commet, en même temps, une mauvaise action : il garantie qu’il y aura encore plus d'enfants qui seront mutilés par leurs parents.

La technique du mendiant mutilé est employée de façon intensive dans la guerre contemporaine sur la famille. Les ex-épouses entraînent leurs enfants dans la pauvreté. Puis ces mêmes ex-épouses geignent de leur pénible situation afin de démontrer qu’elles ont besoin d’être sauvé, soit par le soutien financier de leur ex-mari ou par le système d'assistance sociale. Le père, ou le contribuable, qui « sauve » Maman et les enfants fait une bonne action – il fournit de l’argent pour le loyer et la nourriture. Mais, ils commettent en même temps une mauvaise action - ils subventionnent la destruction de la famille et encouragent le divorce de masse. C’est le divorce qui détruit des millions d'autres familles. En pratique, l’ex-mari, ou le contribuable, détruit le patriarcat et reconstitue la famille matrilinéaire.

Voici un exemple tiré du 19ième siècle. Elsa May Wiggins, une ouvrière d'usine avait neuf enfants, orphelins de leur père. Wiggins à écrit « La lamentation de la mère du moulin » (The Mill Mother's Lament) pour exhiber sa douleur et celle de ses enfants:

Nous quittons la maison très tôt le matin,Nous embrassons nos enfants,Nous trimons comme des esclaves pour les patronsEt nos enfants braillent et gémissent....

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Ah, comme le cœur d’une mère est affligé …Mais vous tous, vous devez savoir,Nous ne pouvons rien acheter pour nos enfants,Car nos salaires sont trop bas.C’est pour nos tout petits enfants,Qui nous sont si chers.Mais ni pour nous, ni pour eux, chers ouvriers,Les patrons ne s'inquiètent.Tous les ouvriers doivent savoir,Que les patrons craignent notre union;Tenons-nous ensemble, travailleurs,Et créons une union ici et maintenant.

Le problème de Wiggins est que ses neuf enfants sont orphelins de père. La meilleure solution, du point de vue de la société, serait qu'elle ait un mari qui l’aimerait, qui l’honorerait et qui la protégerait elle et ses enfants. Peut-être a-t-elle déjà eu un mari et qu’il est mort et qu’il n’existe pas vraiment de chance qu’elle lui trouve un substitut. Dans ce cas Wiggins à, moralement, droit à la charité. Mais Wiggins ne veut pas de charité. Elle veut une union qui contraindra les « patrons » à la subventionner en lui versant un revenu approprié à ses besoins et à ceux de ses neuf enfants. Elle et ses enfants ont besoin d'argent. Les patrons sont plus riches qu'elle. Ergo, les patrons devraient être forcés de partager leur richesse.

Wiggins vaut-elle un salaire plus élevé que celui que gagnent les autres employées qui font le même travail? Probablement pas. Ses neuf enfants diminuent son efficacité au travail. Ils accroissent probablement son absentéisme. Si Wiggins n'était pas payée le salaire qu'elle vaut, mais le salaire dont elle a besoin, les autres employés, qui eux valent leur salaire, seraient payés à un salaire moindre. Ces employés là se chercheraient probablement un emploi ailleurs où ils seraient payés à leur véritable valeur. Les patrons perdraient leurs meilleurs ouvriers et seraient forcés de faire fonctionner leur moulin avec des ouvriers dans le besoin, désespérés et inefficaces, tel que Wiggins. Si les patrons ont des concurrents, ils seraient moins compétitifs et seraient acculés à la banqueroute. Les ouvriers, à la Wiggins, se retrouveraient au chômage. Tout le monde en souffrirait. Les conséquences seraient plus épouvantables que s’il n'y avait eu aucune union et aucune augmentation de salaire pour Wiggins.

Supposons que le problème de Wiggins soit traité à un niveau social plus élevé. Supposons que, comme dans les pays communistes, il y ait une loi contre le chômage. Personne ne serait indigent. Wiggins pourrait penser que c’est là une excellente et souhaitable réorganisation de la société. Beaucoup de féministes le pensent aussi. Cependant, une telle réorganisation de la société affaiblirait considérablement, et détruirait peut-être, le système patriarcal, rendant les maris superflus comme pourvoyeurs de leur famille, rendant superflue la chasteté des femmes, puisqu’il ne serait plus essentiel de réassurer les pères et les maris de l'intégrité de leur famille. Un comportement sexuellement responsable deviendrait caduc. Une telle réorganisation de la société rendrait les mères de neuf enfants, orphelins de leur père, économiquement indépendantes. Cela briserait les arrangements sociaux, y compris la famille. Cela multiplierait l’encouragement au divorce, à l’abandon des familles par les mâles, et la création de familles dirigées par des femmes. Cela créerait d’autres situations comme celle de Wiggins. Il y aurait bien peu de ressources pour aider les Wiggins et leurs enfants. Les enfants seraient exposés à un plus grand risque de délinquance et aux autres pathologies sociales mentionnées en annexe du chapitre 1.

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En fait, les mères et leurs enfants (même si ce ne serait pas le cas de Wiggins) sont en général mieux servis par le système patriarcal que par tout autre système. Herbert Spencer l’a expliquée, il y a un siècle, en démontrant qu’il y a deux principes très différents qui fonctionnent dans et en dehors de la famille :

« La loi sociale qui veut que pendant la jeunesse, les avantages reçus sont proportionnellement plus grands que la valeur de ceux qui les reçoivent; alors que durant la vie adulte bénéfices et valeur doivent évoluer simultanément. »

Wiggins voudrait supprimer cette distinction; elle forcerait les patrons à mener leurs affaires comme s’ils dirigeaient une famille, où les patrons seraient les parents. C’est ce que croit Mario Cuomo, le Gouverneur de l’État de New York : un gouvernement devrait être une « famille » pour ses citoyens. La structure sociale qui en résulterait serait analogue à celle du clan matrilinéaire de l’Âge de pierre, tel que décrit au chapitre II. Le clan matrilinéaire crée peu de richesses; il dépense ses maigres richesses à maintenir tout le monde au niveau de la survie. Dans le clan matrilinéaire, l’intense motivation créée par la famille nucléaire est inexistante. Wiggins espère que la richesse continuera, d’une façon ou d'une autre, à être produite et qu'elle pourra accaparer sa part. Wiggins utilisera l’Argument du mendiant mutilé pour exploiter le sentiment de culpabilité des « patrons. » Le système du clan matrilinéaire fonctionne mal pour produire de la richesse.

Il est utile d’offrir une ou deux autres exemples du Principe du mendiant mutilé.La féministe Marilyn French, se réjouissant de la nouvelle liberté des femmes, se plaint des problèmes économiques qui accompagnent cette liberté:

« Les vieux codes du mariage, du divorce, de la sexualité et de l'éducation des enfants sont détruits, mais les conséquences de cette destruction sont contradictoires. »

Voici les bonnes choses qui résultent de la destruction des « vieux codes » ; elle veut dire la constitution sexuelle patriarcale:

« Les gens peuvent s'échapper d’un mariage malheureux, ils peuvent, dans l'ensemble, faire de leur sexualité ce qu’ils désirent. »

Voici les mauvaises choses:

« En même temps, les hommes font preuve d’irresponsabilité envers leurs enfants, qui équivaut à la haine de soi des terroristes assassins – nos enfants ne sont-ils pas l’expression de nous-mêmes ? Les femmes et les enfants sont les nouveaux pauvres, et sont une classe en pleine croissance. »

Bref, il est « bon » que les femmes puissent fuir leur mariage et vivre dans la promiscuité (« faire de leur sexualité ce qu’elles désirent»). Cependant, c’est cette destruction du contrat de mariage, qui prive l'homme d’enfants légitimes, et qui détruit sa motivation à pourvoir pour Maman et ses enfants. Lorsque French dit « nos » enfants, elle veut dire Maman et « ses » enfants, ceux qu’elle a enlevés à leur père.

C’est un étrange raisonnement qui ignore le lien de cause à effet entre la destruction de la constitution sexuelle, la fuite des femmes du mariage et l’utilisation de leur sexualité comme elles le désirent (les « bonnes » choses) et la destruction du rôle masculin qui résulte de cette

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déréglementation des femmes. Pourquoi un homme devrait-il être condamné et comparé à un assassin terroriste parce qu’il ne remplit pas un rôle dont il est privé? Pourquoi n'est-ce pas plutôt l'irresponsabilité de la femme ou celle du juge de la cour de divorce qui doit être condamnée d’avoir exilé le pourvoyeur des enfants? Ceci est similaire au congédiement du service des incendies ou de police et blâmer les pompiers parce qu’ils n’éteignent pas les feux et les policiers parce qu’ils n’arrêtent l’épidémie de vols. Ceci est similaire au refus de payer le loyer et au blâme du propriétaire lorsqu’il expulse ces locataires. Ceci est comme placer les enfants sous la garde du père et blâmer la mère parce que elle ne vient pas nettoyer la maison du père, laver ses planchers et pour préparer ses repas.

Un autre exemple. L'Amérique donne à Madagascar une subvention, dans un échange « dette pour service en nature » pour encourager les Malgaches à cesser de détruire leurs forêts. Les écologistes sont fous d’enthousiasme : « cela aidera à hausser le niveau de conscience écologiste dans les pays en voie de développement. » La seule conscience qui sera haussée est que l’irresponsabilité écologique est payante : Madagascar n'aurait pas reçu cet argent s’il il s'était comporté de façon responsable, n’est ce pas?

Un autre. La Commission irlandaise sur la réforme de la loi a proposé que le concept « d’illégitimité » soit supprimé. Il serait injuste de refuser des droits aux enfants illégitimes, innocents, au bénéfice d’enfants légitimes. Mais c'est l'institution du mariage qui depuis toujours protège les enfants « innocents » contre les inconvénients que leur impose l'irresponsabilité sexuelle de leurs parents. S’il n’y a pas d’enfants « illégitimes », il ne peut pas y avoir d’enfants « légitimes » - puisque les deux termes n’ont de sens que par rapport à leur contraire - les pères ne fourniront plus à leur progéniture les avantages qui autrefois étaient conférés par les familles biparentales. Ce qui est prévu pour aider les enfants, victimes de l’irresponsabilité sexuelle de leur parent, ne servira qu’à en générer d’autres et maximisera leurs misères, puisque les enfants orphelins de père sont incontestablement désavantagés, telle que le démontre l'évidence présentée en annexe au chapitre 1.

Voici une autre application de l'idée du mendiant mutilé, que l’on tente d’utiliser pour accorder aux femmes ce que les hommes gagnent par le travail et la réussite. Janice Mall, dans une chronique intitulée « A propos des femmes » (About Women) dans le Los Angeles Times, cite une féministe :

« Une femme, décrivant ses propres sentiments concernant sa situation de minoritaire dans son domaine, offre une image qui pourrait aider les hommes à comprendre ses difficultés. « Imaginer que votre avocat, votre médecin, votre prêtre rabbin ou votre ministre, ou votre sénateur ou député, votre maire, le président de votre institution, la plupart de ses administrateurs, presque toutes les doyens et la plupart de vos collègues soient des femmes. Comment vous sentiriez-vous? »

Un homme se sentirait terriblement mal à l’aise - comme ces millions de jeunes noirs flânant sur les coins de rue des ghettos, ou comme les milliers de sans-abris dans les ruelles, comme tous les prisonniers qui sont exclus de tous les métiers à statut élevé. La jérémiade de cette dame implique qu'elle devrait jouir de programmes de « discrimination positive » pour la placer, elles et ses sœurs, dans 51% des postes à statut élevé – mais non pas dans 51% des plus nombreux postes à statut inférieur. Le prix que paye un homme pour être un des gagnants aux postes à statut élevé est qu’il accepte de courir le risque d’être un des perdants – un risque qui ne fait partie d’aucun programme féministe d’aide aux femmes. Les femmes ont déjà « l’égalité des chances » dans la concurrence pour les postes à statut élevé. Mais ce qu'elles

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veulent c’est un programme de « discrimination positive » qui leur accorderait 51% des positions à statut élevé sans courir le risque de tomber dans des postes à statut inférieur, là où une vraie concurrence en placerait un grand nombre.

Il y a de nos jours des millions de femmes prisent par le « Piège de la garde » (discuté dans le prochain chapitre). Elles sont privées de la sécurité qu’autrefois leur accordait le système patriarcal Ces millions de perdantes sont un embarras pour le mouvement féministe qui est principalement responsable de leur situation désastreuse. Mais le féminisme voudrait qu'elles croient qu’elles sont en réalité des victimes, qu’elles ont été contraintes à faire le « choix » dont parlent tellement de féministes. Les féministes disent que les femmes ont été forcées par le patriarcat sexiste à n’être que des « femmes au foyer ». C’est pour cela qu’elles ne seraient jamais devenues sénatrices ou cadres d’entreprise. Elles refusent d’admettre que c’est également pour cela qu'elles ne se retrouvaient jamais internées dans un pénitencier ou « vagabondes » sans-abris dans les ruelles.

La solution, que leur dit Melle Betty Friedan, est de répudier leur « choix », de se libérer pour devenir des élitistes comme Melle Freidan, une « magnum cum laude » du Collège Smith, qui écrit des best-sellers. Le problème est que les femmes ainsi libérées ne sont pas toutes des « magnum cum laude », elles n’ont pas toutes un talent « magnum cum laude » ou du chutzpah « magnum cum laude » et que l’on ne veut pas d’elles sur les émissions télévisées. Ces femmes se sont retrouvées serveuses ou vendeuses. Elles ont découvert que leur rôle, sous le féminisme, n’était pas de jouer à la Jeanne d’Arc comme Melle Friedan, mais d’être de pauvres mendiantes mutilées dont les malheurs servent à démontrer le besoin d’encore plus de féminisme et la nécessité d'extraire de plus grandes subventions de leurs ex-maris ou du système d’assistance sociale – pour leur permettre de se tenir « debout, sur leurs propre pieds, sans privilège, ni favoritisme sexuel. »

Charlotte Bunch se plaint que les femmes divorcées ne reçoivent pas autant d’argent de leurs ex-mari que pendant le mariage:

« La loi sur le divorce sans faute ressemble à l'égalité, mais puisque les revenus des hommes et des femmes ne sont pas égaux, et que beaucoup de femmes ont travaillé pour leur mari pendant des années, ces lois ont coupé ces femmes de pensions alimentaire nécessaires et justifiées. »

Les épouses ont travaillé pour les maris. Mais les maris ont également travaillé pour les épouses. Le retrait de ses services par l'épouse, lors du divorce a mis fin aux engagements réciproques du mari. Si le revenu du mari est plus grand, cela prouve les avantages d'avoir un mari; cela ne prouve le besoin de réduire l’ex-mari en esclavage. Si être dans le besoin (l’Argument de la mendiante mutilée) suffisait à assurer la subvention des ex-épouses par leurs ex-maris, le mariage deviendrait superflu, sauf comme préliminaire au divorce. La nécessité économique des femmes est un des principaux appuis du mariage. Satisfaire cette nécessité par le divorce signifie subventionner les ex-épouses tout simplement parce qu'elles sont des femmes – un « reductio ab absurdum » de l'exigence de Betty Friedan que les épouses Nord-américaines doivent cesser d’être des parasites, de se tenir sur leurs propres pieds et d’entrer en compétition sans « privilège sexuel, ni excuse. » Si une épouse est une parasite parce qu’elle jouit d’un passe droit au dépends de son mari, une ex-épouse qui elle n'assure aucun service réciproque à son ex-mari, est triplement parasite.Les familles dirigées par des femmes qui exploitent l'Argument du mendiant mutilé sont la source de la plupart des pathologies sociales. Le féminisme affirme que cette pathologie

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résulte de la pauvreté de ces familles, et que la solution est de leur octroyer de l’argent généré par les autres. Ceci est une subvention aux familles dirigées par des femmes et entraîne la création d’encore plus de familles dirigées par des femmes : plus de crimes, plus d'illégitimité et le reste des pathologies citées au chapitre 1.L'alternative à la famille dirigée par une femme n'est pas une famille dirigée par une femme mieux subventionnée, mais une famille patriarcale. Le type de famille qui produit non seulement plus d'argent mais aussi moins de crime, plus de stabilité et une progéniture qui réussit mieux. Les appuis requis pour rendre la famille patriarcale, de nouveau, la norme sociale peuvent être facilement reconstitués : ce sont le contrôle par le père de son chèque de paie et la garantie par la société de la garde des enfants par le père en cas de divorce. La garde des enfants par le père signifierait que peu de maris divorceraient leur épouse, sachant de que, sans elle, ils seraient accablés d’une double tâche : pourvoyeur et éducateur des enfants. Cela signifierait que peu d'épouses divorceraient leur mari, sachant que le divorce leur coûterait leurs enfants et leur niveau la vie. Cela placerait les motivations économiques et psychologiques du côté de la stabilité du mariage au lieu de les placer du coté de la destruction du mariage. La garde des enfants par le père était autrefois l'arrangement admis. Une des grandes plaintes des premières féministes, à leur réunion à Seneca Falls, en 1848, était que lors d’un divorce la garde des enfants était automatiquement obtenue par le père. La stabilité de la famille créée par cette présomption de la garde des enfants par le père est une des raisons expliquant le rapide progrès économique et les réussites de l'ère Victorienne.

Les femmes accepteraient-elles cet arrangement? Oui, tout comme elles le faisait au 19ième siècle, parce que cela stabiliserait leur mariage. Mary Ann Mason, dans son livre « The Equality Trap » (le Piège de l’égalité) affirme :

« Il s’est produit quelque chose de terrible dans la vie des femmes. Les femmes travaillent beaucoup plus dur qu'elles n’ont jamais travaillé, dans l'histoire récente. Elles deviennent de plus en plus pauvres. Elles souffrent de la brutalité du divorce à un rythme sans précédent … Je crains que la trajectoire actuelle de la vie des femmes mène à un futur sombre. Je prévois que ma fille … et sa génération vivront seules pendant la majeure partie de leur vie adulte dans de petits appartements fonctionnels. Il y aura peu d'enfants dans ce noir futur. Les femmes ont abandonné l’idée d’avoir des enfants, non pas parce qu'elles se sont consacrées à leur carrière, mais parce qu'elles ont trop bien appris de ma génération que les femmes ne peuvent pas se fier qu’un mariage dure aussi longtemps que l’exige l’éducation des enfants. Elles ont appris que les mères sont coincées entre le fardeau épuisant de travail à la maison et celui du marché du travail. »

Que les femmes acceptent le système patriarcal ou pas importent peu. Les hommes eux doivent l’exiger – les hommes doivent exiger que le contrat de mariage soit respecté tel que négocié, selon les clauses écrites et signées. Les hommes doivent revenir aux principes fondamentaux. Les hommes doivent insister clairement qu'ils signent un contrat de mariage principalement pour procréer des enfants légitimes et inaliénables. Les hommes doivent totalement rejeter l'idée socialement destructive, admise de nos jours, comme « naturelle » et allant sans avoir à le dire, par les femmes, les législateurs et les juges, que le but du mariage est de fournir des ex-maris à des femmes.

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6 – Le piège de la garde des enfants par la mère« Pour beaucoup de femmes, » nous dit la Dr. féministe Alice Rossi, « le résultat personnel de l'expérience du parent est que le rôle n'est pas d’un niveau plus élevé de maturation mais est le résultat négatif d'un sens diminué de valeur individuelle, sinon d’une détérioration réelle de la personnalité. » « Le cœur de l'oppression de la femme, » dit Shulamith Firestone, « est sa grossesse et le rôle d’éducation des enfants. » La fâcheuse situation de ces mères est triplement pitoyable lorsqu’elles sont les seules cheffes de des familles. Les mères célibataires se plaignent particulièrement de la pauvreté – de la leur et celle des enfants qu'elles traînent dans le piège de la garde pour leur tenir compagnie et leur donner un « rôle. » Elles savent que la famille patriarcale est une prison pour la mère; mais le rôle de la mère est plus restreint, appauvri et malheureux dans une famille dirigée par une femme, avec un revenu réduit et aucun partenaire avec qui partager les responsabilités.

Il existe toute une bibliothèque de livres portant des titres tels que « Women and Children Last » (Les Femmes et les enfants en dernier), « Poor Women, Poor Families » (Femmes pauvres, familles pauvres), « Working Your Way to the Bottom: The Feminization of Poverty » (Travailler vers le bas de l’échelle sociale : la féminisation de la pauvreté) dont le message est qu’il est nécessaire que la société fasse quelque chose pour sauver les mères monoparentales. La préoccupation principale de cette littérature est le besoin de donner encore plus d'argent à Maman, de sorte que son amour de mère puisse avoir les moyens de fonctionner de façon approprié. Il n’y a aucun doute, la pauvreté est un problème. Selon Betty Friedan, les « statistiques indiquent qu'un enfant dans une famille pauvre, dirigée par un homme, a des chances égales (50-50) de se sortir de la pauvreté avant que l’enfant n’atteigne la maturité -- mais un enfant dans une famille pauvre dirigée par une femme n'a aucune chance. » Les femmes divorcées, selon MS magazine, ont les plus bas revenus familiaux de n'importe quel groupe de femmes. « Dans le monde entier, » selon Kathleen Newland, « entre un quart et un tiers de toutes les familles sont dirigées et fiancées par des femmes; et partout au monde ces familles sont les principales candidates pour la pauvreté et ses difficultés. »

Mais pauvreté n'est pas le seul, ou même le plus mauvais de leurs problèmes. Quatre-vingt pour cent des enfants dans les cliniques psychiatriques proviennent de maisons dirigées par des femmes. Les mères monoparentales cheffes de famille ont le taux le plus élevé de maladies comparées à toutes les autres femmes, et bien plus que les femmes qui ne furent jamais mariées. Les monoparentales rapportent « moins de satisfaction avec leur vie que toutes les autres Américaines quelque soit leur état civil, qu’elles soient veuves et femmes ne s’étant jamais mariées. »

Décrivant les problèmes des femmes cheffes de familles Barbara Gelpi, Nancy Hartsock Clare Novak et Myra Strober affirment que « lié à d’extrêmes difficultés est un taux élevé de problèmes de santé et de problèmes avec les enfants plus âgés dans ces familles. » La même remarque est faite par Deborah K. Zinn et Rosemary Sarri :

« Les femmes ont également rencontré une panoplie de problèmes sérieux avec leurs enfants plus âgés. Plus d'un tiers furent convoquées à l’école, en 1982, pour des conférences spéciales, et 21% ont signalé que leurs enfants avaient été suspendus au moins une fois. Un nombre limité d'enfants avaient été expulsés, référés à la cour juvénile, internés des institutions et/ou victime de crime. Ces nombres, bien que petits, excèdent ce à quoi à s’attend de constater dans une famille moyenne.

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Les filles dans les maisons dirigées par une femme ont plus de problèmes de rôle sexuel et de développement de la personnalité et de maitrise de leur agression. Les fils privé de père exhibent fréquemment un comportement agressif, un manque de responsabilité sociale, une panoplie de problèmes intellectuels, de potentiel élevé de devenir délinquant, la tendance vers l'homosexualité, de difficultés dans leurs relations interpersonnelles et d’un faible besoin de réussite. Plus d'un tiers des enfants des foyers dirigées par une femme abandonne l’école.

Les chercheuses sur le divorce, Judith Wallerstein et Joan Kelly, furent étonnées de la tristesse dominante qu'elles ont rencontrée parmi les enfants de 6 à 8 ans dans les familles dirigées par une femme - une tristesse non rarement dirigées vers la mère. E. Mavis Hetherington a constaté que les mères dans les foyers orphelins de père ont plus de symptômes psychiatriques que les mères dans les foyers intacts. Selon Patricia Paskowicz, un tiers des enfants du divorce vivant avec leurs pères semblent heureux de leur situation, comparée à seulement un dixième de ceux qui vivent avec leur mère. Les femmes cheffes de familles sont moins mariables. » «Je suis une femme divorcée, belle à regarder, gentille, de 28 ans, » écrit l’une d’entre elle à Chère Abby.

« Je n’ai pas de problèmes à me trouver des hommes avec qui sortir. Mon problème est que tous ces hommes prennent la sortie de secours la plus proche dès que je leur dit que j'ai trois enfants … Les quatre derniers hommes avec qui je suis sortie semblaient être intéressé par moi … jusqu'à ce que je leur dise que j’avais trois enfants. Depuis, je n’ai jamais entendu parler d’eux. »

Un enfant qui vit dans une maison dirigée par une femme est dix fois plus susceptible d’être battu ou assassiné. Selon le journal USA Today, alors que les femmes mariées qui travaillent ont la meilleure santé parmi tous les groupes de femmes, les mères monoparentales, employées ou non, ont le pire niveau de santé. Selon Irma Moilanen et Paula Rantakallio, les enfants orphelins de père sont plus susceptibles d’avoir des problèmes psychiatriques – les garçons sont trois fois et les filles quatre fois plus susceptibles. Selon Sara McLanahan et Larry Bumpass, les femmes qui ont été élevées dans des familles dirigées par une femme sont 53% plus susceptibles de se marier à l’adolescence, 111% plus susceptibles de devenir mères adolescentes, 164% plus susceptibles de devenir mères avant le mariage, 92% plus susceptibles de faire l’expérience du divorce ou de la séparation.

Le catalogue des misères associées aux familles dirigées par une monoparentale pourrait être prolongé sans limite. (Voir l'annexe du chapitre I.) La garde par la mère est le choix des cours de divorce depuis un siècle. C’est un arrangement, comme le démontrent les paragraphes précédents, qui a été essayé et qui a échoué. Il n’est pas bénéfique pour les femmes. Il les entraîne dans la pauvreté et la dépression. Il n’est pas bénéfique pour les enfants. Il les entraîne dans la même pauvreté et dans une plus grande probabilité d'échec scolaire et de délinquance. Il blesse des hommes en les privant de leurs enfants et de leur rôle. L’affirmation de la Dr. Lenore Weitzman selon que le divorce donne aux hommes un niveau de vie de 42% plus élevé qu’ils ne jouissaient alors qu’ils étaient mariés est une fourberie puérile qui n'est pas rendue moins absurde par sa répétition.Betty Friedan croit que la société demande si « peu » aux femmes. Ce peu réfère à la plus importante des obligations des épouses; celle de d’avoir des enfants légitimes. Une épouse qui renonce à cet engagement doit renoncer à son droit d’être subventionner et de recevoir l'approbation de la société. La raison principale du mariage, autrefois rendue explicite dans les instructions du prêtre aux mariés, lors de la cérémonie du mariage dans le « Livre commun de

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prières » (Book of Commom Prayer) est la procréation d’enfants. Les hommes acceptent ces responsabilités du mariage et la paternité principalement pour procréer ces enfants, que l’on appelle, correctement, « légitimes » parce qu’ils ont un père et parce que la société, afin de ne pas chargée des coûts sociaux décrits dans les paragraphes précédents, reconnait l'importance qu’ils aient un père. La crise sociale indiquée par LA GÉNÉRATION DÉTRITUS, le titre du présent livre, et la pathologie sociale indiquée au chapitre 1, résulte de la faillite du système judicaire, dont la mission est de sauvegarder le principe de légitimité.

La corrélation élevée entre le crime et les familles orphelines de pères est indisputable. Selon le Los Angeles Times,

« Que la population des prisons a augmenté à un record de 46 004 détenus dans les premiers six mois de 1989, à un total de 673 565 homme et femmes derrière des barreaux, a affirmé le « Bureau of Justice Statistics » (Bureau des statistiques de la justice). L'augmentation a brisé le record non seulement pour des augmentations semi-annuelle mais elle était également plus haute que n'importe quelle autre augmentation annuelle enregistrée depuis les derniers 64 années où le gouvernement compte le nombre des prisonniers, a indiqué le « Bureau ». La montée subite de 7,3% dans la population des prisons pendant le premier semestre de 1989 a été provoqué par des augmentations de 7% du nombre d'hommes emprisonnés et de 13% du nombre de femmes, a indiqué le « Bureau ». Depuis 1980, le nombre des prisonniers dans les États et au niveau fédéral, qui subissent des sentences de plus d’un an, - connu sous le nom de prisonniers condamnés – a plus que doubler.

Peu de choses peuvent maintenant être faites au sujet des vies endommagées des enfants, la plupart du temps orphelins de pères, qui grandissent pour devenir ces prisonniers incarcérés, ou pour les vies moins endommagées du plus grand nombre de ceux qui évitent l'incarcération. Ces personnes, aux vies moins endommagées, survivent aux années de criminalité élevée, de 14 à 24 ans, deviennent des adultes qui réussissent peu, confus et malheureux, des semi-accidents permanents ayant leurs propres familles endommagées. Ce qui doit être fait est de mettre fin au flot d’enfants endommagés qui coulent de la cour de divorce vers les familles dirigées par des mères monoparentales pour déboucher sur une enfance pathologique, une adolescence dérangée et la démoralisation de l’âge adulte démoralisée – un processus qui fonctionne désormais à plein et qui est programmé pour perdurer dans les prochaines GÉNÉRATION DÉTRITUS du 21ième siècle.

L’inhabilité, des juges et des législateurs responsables de la création de la plupart des familles dirigées par une femme, à comprendre leur responsabilité dans cette création et pour les désordres, le crime, la démoralisation et l'illégitimité que produisent ces familles, dérive de l'erreur désastreuse, mais normale, de supposer que parce que la famille dirigée par la femelle, est basée sur la biologie, alors que la famille dirigé par le père est une simple création sociale, la société doit appuyer la forme biologique fondamentale, en choisissant la Mère comme gardienne des enfants lors d’un divorce. Ils ne peuvent pas saisir l'idée que le modèle reproducteur trouvé parmi les animaux inférieurs ne convient pas aux humains.

Le fait est que la famille, comme la civilisation qu’elle rend possible, est une création artificielle. La civilisation est artificielle; et fragile. La civilisation patriarcale est née lorsque les mâles sont devenus des partenaires égaux dans la reproduction humaine. La marginalité biologique du mâle exige que ce partage soit étayé par les appuis artificiels de la société; le plus important de ces appuis étant, peut être, la reconnaissance par la société des pères comme chefs de familles. La destruction actuelle de la famille dirigée par le père semble être justifiée

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par la nature sacrée de la maternité, ce qui fait que les juges et les législateurs appuient les femmes lorsqu’elles exigent de pouvoir mettre fin à leur mariage et de devenir les cheffes de leurs familles. Le leadership femelle des familles est un désastre. La Mère dont le rôle est une réalité biologique, n'a pas besoin des appuis de la société; c’est le Père, dont le rôle est une création sociale, qui en a besoin. La société doit utiliser la force de la relation étroite de la mère-enfant en bas âge non pas comme levier pour détruire la famille biparentale, mais comme un appui pour la préserver- en garantissant au père le leadership de sa famille et la garde de ses enfants. Les mères, sachant que le divorce les séparera de leurs enfants et du chèque de paie du père, se réconciliera à accepter l’arrangement patriarcal de la famille biparentale. Le mariage sera ainsi stabilisé. Il n'y aura aucune féminisation de la pauvreté, aucune acceptation générale de la famille dirigée par une femme et de sa pathologie sociale. La garantie par la société de la garde des enfants par le réaffirmera les rôles des deux conjoints, les enfants seront élevés dans des familles biparentales et la société pourra espérer le genre de stabilité, de créativité et de productivité que l’on trouve dans les sociétés ayant des familles stables, les sociétés de l'âge Victorien et du Japon contemporain.

Quand Margaret Mead parle du rôle de la femelle comme d'un fait biologique, elle fait référence au rôle des femelles mammifères. Le rôle des femelles dans la société patriarcale et civilisée est, et ce jusqu'au moindre détail, tout aussi artificiel que le rôle des mâles. « Ce qui s'appelle maintenant la nature des femmes, » écrivait John Stuart Mill en 1869, est une chose éminemment artificielle. » Il parlait de la nature des femmes socialisées par le Patriarcat. Ce qui s'appelle la nature de l'homme est, dans la société patriarcale, tout aussi artificielle. Mills lui-même était une chose artificielle -- s'il ne l'avait pas été, la lecture de ses livres ne serait d’aucune valeur. La civilisation est une chose artificielle, une chose sous laquelle les hommes et les femmes peinent, comme l’expliquait Freud dans son « Malaise dans la civilisation », parce que la civilisation est basée sur la répression et la frustration – et la tolérance de la frustration, une tolérance motivée par la loi-et-ordre sexuel de la vie de famille qui rattache la sexualité aux buts à long terme, au passé et au futur, aux ancêtres et aux descendants, à la maison et aux enfants. Il n'y a pas d’autre manière de motiver les mâles à accepter la coercition, la frustration que veulent leur imposer les féministes et les cours de divorce en les contraignant à subventionner des ex-familles. C’est pour cette raison que, dans les mots de Louis Roussel,

« Ce que nous avons vu entre 1965 et l’époque présente, parmi le milliard et quelque de gens qui habitent les nations industrialisées est ... un bouleversement général dans tout l'ensemble des indicateurs démographiques.

En vingt ans, à peine, le taux de natalité et le taux de mariage … ont dégringolé, alors que les taux de divorces et de naissances illégitimes ont augmenté rapidement. Tous ces changements ont été dramatiques, avec des augmentations ou des diminutions de plus de 50%. Ils ont également été précipités, puisque le changement ne s’est fait que sur une période d’environ quinze ans. Et ils ont été généralisés, parce que tous les pays industrialisés ont été affecté à partir de 1965. »

Voila pourquoi, en d'autres termes, nous avons une GÉNÉRATION DÉTRITUS, qui ne cesse de croitre dans les ménages dirigées par des femmes. La révolution féministe et sexuelle est une tentative de retourner vers le modèle pré-patriarcale de l’Âge de pierre, de mobiliser et lâcher les mécontentements qui résultent de la demande de la civilisation que les femmes acceptent la loi-et-l’ordre sexuel. (La civilisation exige encore plus des hommes, comme le démontre la plus courte espérance de vie, de 7 à 8 années, des hommes. Malgré cela les

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femmes et les vivent plus longtemps sous le Patriarcat que sous le règne de la famille matrilinéaire).

Quel est l’intérêt des femmes ? Un mariage stable et ses avantages économiques et de statut. La tâche du patriarcat est de (l) convaincre les femmes que ces avantages sont le quid pro quo de leur participation au système patriarcal (acceptation de la loi-et-l’ordre sexuel, partage de leur vie reproductrice avec un homme) et qu’elles ne pourront pas se procurée ces avantages d’une autre manière; (2) convaincre les législateurs et les juges qu'ils doivent soutenir la famille patriarcale plutôt que d'essayer de lui créer une alternative par le divorce.

L’alternative divorce, cette idée désastreuse maintenant soutenue par le système judiciaire (et naturellement par les féministes) que le divorce doit accorder aux ex-épouses les mêmes avantages que le mariage fournit aux épouses, est la sape principale du Patriarcat. « L’idée de la prime de compensation, » dit Mary Ann Glendon en parlant du synonyme français pour la pension alimentaire,

« doit remédié, ‘dans la mesure du possible’ à la disparité des conditions respectives de vie que la fin du mariage peut créer entre les conjoints ... Cela dépend de l'établissement du fait d'une disparité entre les situations des ex-conjoints, et à pour but de permettre à ceux-ci de situations matérielles approximativement équivalentes. »

L’idée d’une « prime compensatoire » est de transférer de l'argent en possession du mâle, qui la gagne (grâce à son travail), en possession de la femelle qui ne la gagne pas et qui n'a aucun à en réclamer, sauf grâce à son statut de mendiante mutilée. « Compensatoire » de quoi? Pour le retrait de services qui pendant le mariage justifiait qu’elle jouisse d'un niveau de vie de 73% plus élevé? Pourquoi le retrait des services de la femme ne justifie-il pas le retrait de ses services par le mari? Pourquoi les deux ex-conjoints devraient ils vivre dans des « conditions matérielles approximativement équivalentes? » Pourquoi ne devrait-il pas y avoir une « disparité » dans leurs revenus, puisque l'ex-mari lui gagne son revenu et que l'ex-épouse ne fait rien qui puisse l'autoriser à partager les revenus de l’ex-mari? Vive la disparité! Cette disparité est la « raison principale pour laquelle elle l'a épousé. La civilisation Patriarcale est fondée sur cette disparité. Le mâle consacre l’essentiel de ses énergies à créer cette disparité, croyant qu'elle le rendra plus attirant avec les femmes, et qu’en offrant cette disparité à l’une d’entre elles, il l'incitera à partager sa vie reproductrice avec lui et à lui permettre de ce fait de créer une famille et de procréer des enfants légitimes et inaliénables; des enfants qui bénéficieront de cette disparité, qui jouiront d’un niveau plus élevé la vie et recevront une socialisation patriarcale qui les civilisera - les rendra stables et respectueux des lois et qui leur donnera une bonne éducation. C'est ainsi que la société patriarcale met la sexualité au travail afin de motiver les mâles à créer des richesses et la stabilité sociale – les richesses et la stabilité que les féministes et le système judiciaire minent afin de libérer les femmes et de retourner vers la société matrilinéaire. La disparité dont les féministes et les cours veulent se débarrasser est pratiquement synonyme avec les richesses de la société qu’ils cherchent à s’accaparer. Ils imaginent qu’en éliminant cette disparité ils élèveront le niveau la vie des femmes plutôt que d'abaisser le niveau la vie de tout le monde.

Il n’existe pas de telle disparité dans les ghettos et sur des réserves indiennes parce que les mâles dans les ghettos et sur les réserves indiennes n'ont aucun pouvoir de négociation et aucune motivation de l'acquérir par le travail et l'autodiscipline. Ils manquent de la tolérance à la frustration que la loi-et-l’ordre sexuels et l’attachement à la vie de famille rendent supportable. Ils sont disposés à accepter les aventures d’un soir et le statut d’étalon que leurs

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femmes sont disposées à leur offrir. Et ainsi font, hélas, de plus en plus de mâles dans la société en général. Et les politiciens, les législateurs et les juges sont prêt à réorganiser la société pour la forcer à se conformer au modèle matrilinéaire, qui fait des hommes des étalons, plutôt que des pères. Et c'est pourquoi il y a une GÉNÉRATION DÉTRITUS.

La Dr. Glendon nous dit que la loi française

« autorise une prime compensation (des sommes parfois fort substantielles) pour les dommages qui prétendument seraient causés par le divorce; des choses comme la comme la perte d'estime de soi qui accablerait une personne divorcée, la solitude, ou la perte de position sociale d’une personne habituée à un niveau de vie élevé.

La personne divorcée dont il question ici est la femme. C’est elle qui privée de son niveau élevé de vie. Mais son ex-mari est également dépourvu des services réciproques de son ex-épouse, services présumément d’une égale valeur égale au niveau élevé de vie qu’il lui accordait – sinon pourquoi avait elle droit à ce niveau de vie élevée? Si chacun est privé, et à si les privations sont de valeur égale, pourquoi la femme a-t-elle droit à une prime compensatoire et l'homme pas?

Les choses en République fédérale d’Allemagne sont à peu près identiques: le soutien de l’ex-épouse doit « être déterminé en relation avec le niveau de vie matrimonial. » En d'autres termes: (1) l'ex-mari est pénalisé par le retrait des services de l'ex-épouse; (2) l'ex-épouse est récompensée (aux frais de l'ex-mari) pour le retrait de ses services. La compensation pour des services fournis est remplacée par une compensation pour des services retirés. Si la femme doit être libérée, l'homme doit être doublement asservi. Voila le résultat du mouvement du mouvement féministe qui il y a une génération disait à la femme au foyer américaine de cesser de jouir d’une franchise (free ride) sur le dos de son mari, d’abandonner son parasitisme, de devenir indépendante, de se tenir sur leurs propres pieds, d’elle-même faire face aux défis de la vie, sans « privilèges spéciaux en raison de son sexe ... sans privilège sexuel ni excuse. »La femme aurait droit à une compensation parce qu'elle souffre du divorce. Elle devrait souffrir du divorce. L'homme en souffre davantage, parce que les juges exercent une gigantesque discrimination contre lui afin de soulager la douleur de la femme. « En termes d'espérance de vie et de maladies mentales et physiques, » dit George Gilder, le « divorce endommage l'homme beaucoup plus que la femme. » Dire que le divorce fait mal à la femme, c’est dire que le mariage est bénéfique pour les femmes. Le mariage devrait et doit bénéficier aux femmes. C'est ce qui donne un pouvoir de négociation aux hommes, ainsi que sa motivation. C'est pourquoi les hommes sont disposés à travailler fort pour créer les richesses de leurs familles (et celles de la société), pourquoi leurs énergies et leurs talents peuvent être canalisés de manière utile, plutôt que d’être utilisés à déstabiliser la société comme ils le font là où les familles sont dirigées par des femmes.Le programme féministe et judiciaire de fournir des femmes les avantages comparables au mariage par le divorce détruit le système patriarcale dans sa totalité. Le Patriarcat encourage les hommes à gagner de l'argent de sorte qu'ils aient quelque chose à offrir aux femmes en échange de leur acceptation de la loi-et-l’ordre sexuel. Les hommes doivent avoir quelque chose qui incitera les femmes à vivre sous le Patriarcat, dans des familles biparentales – ce quelque chose est la disparité de revenus entre les hommes et les femmes. Le Patriarcat fait de cette disparité le grand rempart de la stabilité de famille. Le programme féministe et judiciaire veut convertir cette disparité en moyens de destruction de la famille patriarcale à deux-parents.

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7 – Le sophisme de Gilder« Le processus crucial de la civilisation, » affirme George Gilder,

« est la subordination des impulsions sexuelles et biologiques masculines aux horizons à long terme de la sexualité féminine. Le comportement sexuel général des femmes dans le monde moderne diffère relativement peu de la vie sexuelle des femmes dans les sociétés primitives. C'est le comportement sexuel masculin qui doit être changé afin de créer un ordre civilisé. »

Faux. Il y a une différence essentielle entre le comportement des mâles des sociétés civilisées et le comportement des mâles des sociétés primitives – une différence de comportement entre mâles motivés, productifs et stables, dans les sociétés civilisées, et un comportement perturbateur, vide de sens, macho ou de bourdons narcissistes ou, au mieux, de chasseurs-guerriers, dans les sociétés primitives. Cependant la différence la plus essentielle entre les deux types de société est moins évidente mais plus fondamentale : dans la société civilisée les femmes acceptent la réglementation de leur sexualité sur la base de la Constitution sexuelle - le mariage monogame, le Principe de légitimité, le double standard, la fidélité et la chasteté; dans la société primitive les femmes rejettent la règlementation sexuelle et embrassent le Principe de la promiscuité et le droit d'une femme de contrôler sa propre sexualité. Le comportement féminin est le plus fondamental, puisqu'il détermine si les mâles peuvent être motivés à accepter un style de vie stable et productif. La question clé n'est pas, tel que l‘imagine Gilder, si les hommes peuvent être incités à accepter la Constitution sexuelle qu'il imagine les femmes essayant de l’imposer aux hommes, mais si les femmes peuvent elles-mêmes être incitées à l’accepter. Ce qui amène les femmes, dans la société civilisée, à accepter la Constitution sexuelle, c'est la certitude qu’elles ont que les récompenses, économiques et de statut, accordées par la civilisation patriarcale ne peuvent être obtenues d'aucune autre manière.

La réglementation sexuelle peut prendre des formes peu subtiles – tel le port imposé du voile et du tchador, l'emprisonnement des femmes au gynécée, la mutilation des organes sexuels féminins, le port des ceintures de chasteté, etc. Dans des sociétés plus sophistiquées la réglementation est internalisée et mène aux plaintes féministes telles que celle-ci de Peggy Morgan:

« Nous ne contrôlons pas vraiment notre sexualité lorsque nous concevons nos désirs comme sales et ennuyeux … Ceci nous laisse vulnérables a être contrôler de l'extérieur -- laissant les autres (particulièrement les hommes) nous convaincre que nous voulons vraiment ce qu’ils veulent que nous voulions. »Voici, tiré de « Caste et classe dans une ville du Sud (des USA) », de John Dollard, un exemple d'une telle réglementation manipulatrice de « l’extérieur » - des hommes persuadant des femmes qu’elles se règlementent elles mêmes :

« Un des rituels des danses universitaires est celui d'une fraternité de jeunes hommes, les « Key-Ice » (Clés glacées). Durant l'intermède, les lumières sont tamisées et ces hommes entrent portant des torches flamboyantes. À la fin du cortège, quatre acolytes apportent un long gâteau de glace. Roulé sur un chariot, le gâteau miroite sous la lumière des torches. Puis leur chef, monté sur une table au centre du grand gymnase, lève une coupe en verre, remplie

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d’eau claire et porte un toast : « À la Femme, la belle femme du Sud, aussi pure et aussi chaste que cette eau scintillante, aussi froide que cette glace brillante, nous soulevons ce verre et nous vouons nos cœurs et nos vies à la protection de sa vertu et de sa chasteté. »

Par « protection » Peggy Morgan voit (correctement) réglementation sexuelle.Il ne peut y avoir de civilisation sans réglementation de la sexualité des femmes. Comme le dit la Dr Gerda Lerner en discutant de la création du système de civilisation patriarcale,

« l'état [antique] avait un intérêt essentiel à supporter la famille patriarcale … La subordination sexuelle des femmes fut institutionnalisée dans les codes de loi les plus anciens et imposée par le plein pouvoir de l'état. La coopération des femmes à ce système fut sécurisée par divers moyens: la force, la dépendance économique sur le chef mâle de la famille, les privilèges de classe accordés aux femmes s’y conformant et aux femmes dépendantes des classes aristocratiques, et par la division artificiellement créée entre femmes respectables et les non-respectables. »

La Dr Lerner reconnait le fait, non perçu par Gilder, que la Constitution sexuelle est une idée mâle, imposée aux femelles. « Les faits sociaux et ethnologiques, » dit Robert Briffault,

« Ne présentent aucune évidence que les femmes aient exercé une quelconque influence dans le prolongement des restrictions et tabous sexuels et de la chasteté ou une tentative d’imposer la moralité aux hommes … La moralité féminine consiste en un consentement inconditionnel aux usages et coutumes établies ... Le conservatisme féminin défend la polygamie et la liberté sexuelle tout aussi loyalement qu'il protège la monogamie et moralité. »

Ce qui est vrai de la constitution sexuelle est tout aussi vrai de la civilisation elle-même:

« Ces réalisations qui constituent ce que, dans le meilleur sens, nous appelons civilisation [affirme Briffault] ont lieu dans les sociétés organisées selon les principes patriarcaux : ils sont pour la plupart le travail des hommes. Les femmes ont peu participé à ces réalisations. »

Une conception à l'inverse de la vision de Gilder qui veut que la « civilisation ait évolué par la subordination des modèles sexuels masculins - les cycles à court terme de tension et de détente - aux modèles féminins à long terme. » « En créant la civilisation, » affirme Gilder,

« les femmes transforment la convoitise masculine en amour; en canalisant le gout de l’exploration des hommes en travaux, en maisons et en familles; en liant les hommes à leurs enfants ; les hommes transforment les enfants en citoyens; en transformant les chasseurs-guerriers en pères ; en détournant la volonté de puissance mâle vers un besoin de créer. Les femmes conçoivent le futur que les hommes tendent à réaliser ; elles nourrissent les enfants que les hommes ignorent. »Pourquoi, si cela est le cas, la civilisation n'a-t-elle pas précédé le Patriarcat et la règlementation de la sexualité des femmes ? Parce que cette règlementation était la condition préalable à la création de familles stables par les mâles, des familles d’où ils ne pouvaient pas être expulsés. Le modèle matriarcal plus ancien était le suivant : « les femmes n’étaient pas obligées de vivre avec leurs maris plus longtemps que n’y acquiesçait leur plaisir ou leur conscience … » Dans une telle société, les femmes, y compris les femmes mariées, étaient sexuellement autonomes et les hommes ne pouvaient rien n’y faire. C'est comme cela que les femmes préfèrent les choses. Ann Landers a demandé à ses lectrices si elles avaient de nouveau la chance de décider de devenir mère ou pas si elles prendraient la même décision ;

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70% de celles-ci on déclarées non. Dans « Les femmes qui tuent », Alexandre Dumas écrit qu’un prêtre catholique éminent lui avait dit que 80% des femmes qui étaient mariées le regrettaient. Ces femmes n'essayaient pas d'imposer la constitution sexuelle aux hommes; elles essayaient d’échapper à son contrôle sur leurs propres vies.

« Dans les sociétés humaines les plus primitives, » dit Briffault,

« Il n’y a pas d’équivalent à la domination qui, dans les sociétés avancées, est exercée par des individus, par des classes, par un sexe sur l'autre. La notion d'une telle domination est entièrement étrangère à l'humanité primitive; la conception d'autorité n'est pas comprise. La base finale du statut respectif des sexes dans les sociétés patriarcales avancées est en fait que les femmes, n'étant pas économiquement productives, sont économiquement dépendantes, alors que les hommes exercent le pouvoir économique comme producteurs et comme propriétaires de la propriété privé … La création de propriété privée durable, de richesses, le désir du mâle naturellement prédateur de les posséder et de la transférer à ses descendants sont, en fait, les causes les plus communes du changement des institutions matriarcales en institutions patriarcales. »

Dans les sociétés primitives les liens souples du mariage accordent beaucoup de liberté sexuelle et les femmes vivant hors de ces liens souples jouissent de la promiscuité la plus totale. Selon Briffault :

« Dans toutes les sociétés incultes, la où les exigences rétrospectives avancées ne sont pas développées, et là où les femmes ne sont pas régulièrement fiancée ou réellement mariées avant qu'elles n’aient atteint l'âge de la puberté, les filles et les femmes non mariées ne sont sous aucune restriction en ce qui concerne leurs relations sexuelles`elles sont entièrement libres de disposer d’elles mêmes comme bon leur semble. À cette règle il n'existe aucune exception connue. »

Aucune exception. Les femmes vivent dans la promiscuité, sauf si les arrangements sociaux créés par les mâles ne les y contraignent ou les incitent à vivre autrement. La vérité concernant la création de la civilisation est l'opposé de celle qu’imagine Gilder. En dépit de sa conviction qu'un « plus grand contrôle et une discrétion sexuelle – un pouvoir sexuel plus informe et plus délibéré - sont affichés par les femmes dans toutes les sociétés connues par l'anthropologie, » les femmes américaines sont aujourd'hui plus adultères que leurs maris. Soixante dix sept pour cent des lectrices du magasine Glamour approuvent l’idée de femmes ayant des enfants hors mariage.

« La société civilisée, » dit Gilder, « n'est pas plus normale que les sociétés plus dégénérés. Elle représente une transcendance héroïque des pulsions mâles les plus puissantes. » La société civilisée est beaucoup moins normale, et de loin, que la société primitive. C'est pourquoi l’Âge de pierre a duré des millions d'années et que la civilisation n’existe que depuis quelques milliers d’années. La civilisation représente une transcendance héroïque des pulsions les plus puissantes des femmes - l'imposition sur elles d’une règlementation masculine. »

« La responsabilité féminine envers la civilisation, » affirme Gilder,« ne peut pas être accordée ou attribuée aux hommes. À la différence d'une femme, un homme n'a aucun rôle civilisé ou agenda inscrit dans son corps. Bien que son rapport avec ses propres enfants puisse lui donner un sens du futur qui ressemble à celui de la femme, ce sens ne peut lui venir qu’a travers le corps et les choix de la femme. L’enfant ne peut jamais être à lui à

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moins qu’une femme ne lui permette de les réclamer avec elle, à moins qu’il ne la contrôle au point de restreindre son activité sexuelle afin d’être sur qu’il est le père. »

Pas différemment, mais tout comme une femme, un homme n'a aucun rôle civilisé ou agenda inscrit dans son corps. Le mécanisme reproducteur d'une femme, tout comme ses bras ou ses jambes, peut être employé à des buts civilisés ou à des buts non civilisés, et cela est tout aussi vrai des jambes, des bras ou du mécanisme reproducteur de l'homme. La civilisation dépend de ce qui est dans l’esprit des peuples ; les « choix » qui furent faits dans l’esprit des femmes pendant le million d'années de l’Âge de pierre étaient identiques aux « choix » que font les femmes sexuellement non réglementées de nos jours, celles qui réclament le respect du « droit sacré des femmes de contrôler leur propre reproduction » sans ingérence masculine. Un sens du futur doit « toujours venir de son corps et de ses choix, » affirme Gilder. Mais ce sens du futur ne leur venu que lorsque la « Création du patriarcat » ne leur imposa un contrôle mâle and ne les confina en grande partie dans les familles patriarcales.

« Dépendant principalement de la mesure dans laquelle les pulsions sexuelles masculines dévergondées succombent aux objectifs et aux rythmes maternels, » affirme Gilder,« n’importe quelle société est capable d'une panoplie d'états sexuels. Les sociétés civilisées et productives reflètent les disciplines à long terme de la nature féminine, consolidées par des codes religieux et matrimoniaux. »

Consolidées par des codes religieux et matrimoniaux créés par les mâles. Écoutez la féministe Adrienne Rich parlant de ces codes :

« Ces codes sont certaines des méthodes par lesquelles le pouvoir mâle se manifeste et se maintient. En étudiant ce schème, ce qui impressionne le plus est le fait que nous ne confrontons pas un simple maintient de l’inégalité et de possession de propriétés, mais un faisceau dominant de forces qui va de la brutalité physique jusqu’au contrôle de la conscience, ce qui suggère qu’une énorme contreforce potentielle doit être restreinte. »

La féministe Marilyn French met en contraste la façon différente dont les choses se font sous le matriarcat et sous le patriarcat:

« Mais les cultures « féminines » ne fonctionnent pas comme les cultures « masculines ». Les cultures « masculines » visent le succès (pouvoir, contrôle) et sont concernées par des règles et des techniques instrumentales. Les cultures « féminines » sont concernées par l’affection, les liens, la coopération et par la réalité de vivre et de vivre avec les autres. »

Les sociétés « civilisées et productives » de Gilder sont les sociétés « masculines » de French, que les féministes, indépendamment des richesses qu'elles produisent, élimineraient volontiers. Celles-ci perçoivent correctement le conflit sexuel contemporain comme une « lutte pour nos droits sur la reproduction » -- pour notre sexualité, nos enfants et pour l'argent dont nous avons besoin. » Les femmes les plus capables de résister à cette interférence patriarcale, les femmes de carrière instruites, rejettent généralement le rôle social que Gilder pensent qu’aiment toutes les femmes.« Les femmes très instruites, » dit Marie Richmond-Abbott,

« sont plus susceptibles de ne pas avoir d’enfant que les femmes ayant moins d'éducation … les femmes très instruites sont plus susceptibles d’avoir des carrières et sont plus susceptibles de ne pas vouloir d’enfant en raison du conflit perçu avec leurs rôles professionnels. »

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Ce sont ces femmes qui demandent « où sont les hommes pour des femmes comme nous, les hommes qui peuvent pas négocier avec des femmes comme nous ...? Se sentent-ils menacés par notre nouveau pouvoir -- ou simplement parce que nous n'avons pas besoin d'eux? » Ce que veulent ces femmes autonomes n’est pas, comme le suppose Gilder, imposer aux hommes des perspectives sexuelles à long terme, mais de jouir de la liberté mâle face à la maternité et la règlementation. « Elles enviaient leurs maris qui n'avaient pas à faire de compromis semblables, » dit Richmond Abbott.

Un article du 4 décembre 1988 dans le Los Angeles Times traitant du style de vie de six femmes de Los Angeles qui « avaient tout réussi, » « les histoires personnelles de six femmes qui avaient atteint le succès, » indiquait que ces six femmes avaient en tout un total de deux enfants, la progéniture d'une seule femme, mariée à un mari à la maison et qui jouissait des services à temps plein d’une bonne. Un sondage de l985 démontre que les femmes dans des postes de direction – ces femmes qui ont le plus de liberté d’être de véritables individus et de faire preuve des « disciplines a long terme de nature féminine » (si elles les avaient) – étaient, pour les trois quarts, divorcées ou célibataires, et seulement 20% vivaient toujours dans leur premier mariage (alors que 64% des cadres masculins vivaient toujours dans leurs premiers mariages.) Mlle Friedan interprète une telle indépendance féminine comme démontrant que l'argent « spolie l’amour. » Elle pense que l'argent des hommes inhibe la promiscuité des femmes. Du point de vue de l'homme, c'est l'argent de la femme qui spolie l’amour, ou a tout le moins qui spolie le mariage et la maternité. C'est le but de l'homme d’intégrer l'amour, le mariage et la maternité dans une vie de famille, en utilisant le chèque de paie mâle comme lien; mais les femmes économiquement et sexuellement émancipées sont en mesure d'utiliser leurs propres chèques de paie pour éviter de s’engager dans le mariage et la maternité. Le taux de reproduction de telles femmes est minuscule, leur taux de divorce est bien plus élevé que celui des épouses économiquement dépendantes, de même que leur taux d'adultère, autrement connu sous le nom du « droit d'une femme de contrôler son propre corps. » La réponse à la question « où sont les hommes pour des femmes comme nous? » est qu’il n’y en a pas beaucoup, parce que la plupart des hommes veulent une famille - parce que ce sont les hommes, et non pas les femmes, ou non pas les femmes autonomes, qui ont des perspectives sexuelles à long terme.

Si des hommes ne sont pas dégoutés par de telles femmes, ou par leurs taux de divorce et d'adultère, ils pourraient être guidés par les taux de maladies coronariennes. Selon le « Framingham Heart Study, » les hommes mariés à des femmes ayant treize années ou plus d'éducation étaient 2,6 fois plus susceptibles de subir des attaques de cœur. Si ces femmes en outre sont libres de travailler hors de la maison, les hommes sont 7,6 fois plus susceptibles d’avoir de tels problèmes coronariens.

Les hommes doivent éviter de telles femmes comme ils évitent la peste, le Ministère du revenu, les déchets nucléaires et les lipoprotéines à basse densité. Tout naturellement, les féministes et leurs nègres mâles domestiqués ont une perspective différente. Écoutez l’un d’entre eux, le Professeur Herb Goldberg:

« En conclusion, la meilleure police d’assurance contre la perte de tout ce qu’un homme possède, dans une bataille de divorce ou de garde d’enfants avec l’épouse est de se choisir une femme qui est heureuse de sa propre identité séparée, qui a une histoire de relations d’égalité avec les hommes, qui ne voient pas des femmes comme des victimes des hommes ; une femme qui s’est créé une vie autonome satisfaisante avant qu’elle ne vous rencontre. »

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Il serait difficile de trouver plus mauvais conseil pour un homme qui veut fonder une famille. Les « femmes, » dit Marie Richmond-Abbott, et elle veut dire les femmes élitistes de carrière,

« Ont retardé le mariage, obtenu des degrés universitaires avancés et ont entreprit des carrières non traditionnelles. Elles sont arrivées au mariage avec leurs propres revenus et leurs idées de l’égalité. Elles veulent peu d'enfants et exigent plus de pouvoir dans leur famille. Les femmes participent davantage au monde professionnel et à la politique. Bien qu'il sera difficile aux femmes pauvres de suivre ce modèle, les femmes de la classe moyenne qui ont créé le modèle sont peu susceptible de l’abandonner. »

Tel qu’il le sera expliqué au chapitre neuf, ces femmes ont monté « l’échelle du mariage » leur éducation et leur indépendance économique (les deux buts principaux du féminisme) les ont placé là où il y a peu d'hommes avec qui « faire un mariage hypergame » (vers le haut de l’échelle sociale). « Elles sont moins susceptibles de se marier, de procréer, plus susceptibles de divorcer, plus susceptibles d’être adultère, plus susceptibles de choisir un « style de vie alternatif ». Leur seule vertu, tel que déjà mentionné, est leur faible taux de reproduction. « Si le changement de rôles sexuels doit se produire au niveau individuel, » dit Melle Richmond-Abbott (et vous pouvez être certain qu’elle travaille, à partir de son poste académique, à faciliter un tel changement), les hommes et les femmes devraient socialiser leurs enfants de façon différente. Ils devraient prendre conscience de leurs propres attentes et de leur comportement envers leurs enfants, et ils devraient surveiller l'environnement dans lequel leurs enfants se développent et qu’ils jouent de façon non-sexiste.

Elle offre les suggestions usuelles sur les jouets et la socialisation non-sexistes, de sorte que les garçons soient encouragés à devenir des infirmières, des professeurs d'école primaire et des préposés de ligne aérienne, et les filles à être des astronautes, des soldates et des policières. Les mâles abandonneront le rôle de pourvoyeur de famille pour permettre aux femmes de le prendre, alors que les femmes libérées abandonnent leur rôle traditionnel de femme au foyer et de mère, rejetant ces fonctions sur les ordres inférieurs et les races pigmentées.

Parlant de ce qu'il perçoit être la supériorité sexuelle et le plus grand sens des responsabilités des femmes, Gilder affirme que:

« Son propre corps, son être entier, l’informe qu'elle devra prendre des engagements à long terme envers les enfants, que sa vie n'est pas quelque chose qui fonctionne de moment en moment, d’un plaisir momentané ou d’une intrigue à l'autre, mais que elle est engagée dans un but plus grand qu’elle-même, qui s’allonge vers le futur »

Pourquoi pas le corps des femmes ne leur fourni-t-il pas toute cette information utile au million et demi de femmes qui avortent chaque année?

Voici un extrait d’un classique féministe, de Kate Chopin, « The Awakening » (le réveil) décrivant l’héroïne et son amoureux et montrant le ressentiment des femmes face à la réglementation masculine :

« Pourquoi l’avez-vous combattu ? » demanda-telle. Son visage reluisait sous la lumière douce.

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« Pourquoi? Parce que vous n'étiez pas libre; vous étiez l'épouse de Leonce Pontellier … Il y avait quelque chose que me disait que vous vous intéressiez à moi ; j’en ai perdu tous mes sens. J'ai tout oublié, sauf le rêve fou que vous deveniez, d’une façon ou d’une autre, mon épouse. »

« Votre épouse ! »

« La religion, la fidélité, tout céderait si seulement vous aviez des sentiments pour moi … Oh! J'étais dément, rêvant des choses sauvages et impossibles, me souvenant d’hommes ayant libéré leurs épouses libres, nous avons entendu parler de telles choses. »

« Vous avez été un garçon idiot, perdant votre temps à rêver de choses impossibles, lorsque vous parlez de M. Pontellier me libérant ! Je ne suis plus une des possessions de M. Pontellier, dont il peut se débarrasser ou pas. Je me donne où je veux. S’il devait dire, « Voici, Robert, prends la et soit heureux; elle est à toi », je vous rirais au visage à tous les deux. »

« Je t’aime, » chuchota-t-elle, « seulement toi, personne d’autre que toi. C’est toi qui m'as réveillé l'été dernier d’un rêve stupide. Ah! Tu m'as rendu si malheureuse par ton indifférence. Ah! Comme j'ai souffert ! Maintenant que tu es la, nous vous aimerons, mon Robert. Nous serons tout l’un pour l’autre. Rien d’autre au monde n'a d’importance. »

Rien d’autre - pour la prochaine demie heure, pour le week-end qui vient, ou jusqu'au retour du mari de son voyage d'affaires. C'est le petit ami et le mari qui pensent en termes de mariage et d'horizons sexuels à long terme, et c’est l’héroïne qui pense en termes de moment présent et qui est prête à mettre fin à tout plutôt que d’accepter d’être confinée par la Constitution sexuelle patriarcale à des engagements à long terme envers son mari et ses enfants.

Lorsque, à la fin du livre, l’héroïne se noie afin d'échapper à ce piège,

« Elle se sentait comme une créature nouvellement née, qui s’ouvrait les yeux à un monde familier qu'elle n'avait jamais connu … Elle pensa à Léonce et aux enfants. Ils faisaient partie de sa vie. Mais ils n'auraient pas du croire qu'ils pouvaient la posséder, corps et âme. Comme Mademoiselle Reisz aurait ri, peut-être ricané, si elle le savait! « Et vous vous prétendez une artiste! Quelle arrogance Madame ! L'artiste doit posséder une âme courageuse, qui ose et qui défie! »

Kinsey s’est radicalement trompé en pensant que les femmes contrôlent la morale : si elles appuient la morale, c’est qu’elles le font par contrainte, ou par simple conservatisme, ou par perception d’un avantage et non pas parce que leurs corps les informent qu’elles doivent s’engager à long terme.

« L'intuition de nouveaux domaines mystérieux d'expérience sexuelle et sociale, » affirme Gilder, « évoquée par le corps et l'esprit de la femme, est la source de l'amour masculin et finalement du mariage. » Très édifiant. Mais cela n'explique pas que là où les femmes contrôlent les choses, comme dans les ghettos, elles ne portent que peu d'attention au mariage ou aux cycles sexuels de longue durée ; il y a plutôt une floraison d’aventures d’un soir, et une multitude d’enfants ayant eux-mêmes des enfants. Là où les hommes contrôlent les choses, comme dans les familles orientales, les cycles à long terme s’étendent vers le passé dans le culte d'ancêtre et vers le futur dans l'éducation et des carrières, dans la bonne renommée de la

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famille, et au soin apporté à la succession et au patrimoine. Les femmes dont parle Gilder ont des horizons sexuels à long terme parce des hommes les ont socialisés pour en avoir.

L’anthropologue féministe Evelyn Reed pense aux mêmes gens que Gilder lorsqu’elle écrit« La perspective puritaine moderne sur la sexualité des femmes, et … l'hésitation des hommes dans la société patriarcale à reconnaître l'indépendance et liberté des femmes primitives dans les rapports sexuels. Que cette indépendance ait existé ne fait pas de doute si on lit les rapports des colons et des missionnaires; ils en étaient offusqués. »

Elle cite les observations du Père Jacob Baegert sur les Indiens du sud de la Californie, il y a deux cents ans: « Ils se rencontraient sans formalité, et leur vocabulaire n'avait pas les mots « se marier » … Le bon Père se plaignait que les femmes étaient indépendantes et « peu enclines à obéir à leur seigneur, » et qu'après la cérémonie de mariage à la mission « les membres du couple récemment mariés partaient dans des directions différentes … comme s’ils n'étaient pas devenu plus important l’un pour l’autre …Pire, ils ne souffraient pas de la honte, de la peur, de la jalousie, ou ne se sentaient pas coupable de leur liberté sexuelle:« Ils vivaient, avant la création des missions dans la licence totale, et l'adultère était commis quotidiennement par tous sans honte et sans crainte, le sentiment de jalousie leur étant inconnu. Les tribus voisines se rendaient souvent visite pour passer quelques jours de débauche publique, et à de tels moments, il y régnait une prostitution générale. »

C’est ce qui se passait chez les sauvages de la Californie il y a deux cents ans, et c’est ce qui se passe en Californie de nos jours. Quand Marabel Morgan, la chrétienne charismatique antiféministe parla à un groupe de femmes de l’importance de plaire aux hommes au lit, et confessa qu’elle trouvait cela parfois difficile parce que les besoins sexuels de son mari ressemblaient a un Boeing 747 et que les siens à celui d’un minuscule avion Cub Piper.

Morgan ne semblait rien voir d’incongru à cette disparité ; mais plusieurs femmes répondirent comme si Morgan avait dit quelque chose de vraiment bizarre. Une déclara que « les femmes que je connais sont les Boeing 747s - ce sont elles qui se plaignent que les hommes qu'elles ont épousé ne sont mêmes pas des Cub Piper. Ce sont des planeurs. »

Ce sont ces femmes qui se demandent, « où sont les hommes pour des femmes comme nous, les hommes qui peuvent traiter avec des femmes comme nous? » Il n'y a en pas beaucoup. « Les femmes comme nous » rebutent les hommes, comme tentait de leur expliquer Marabel Morgan. Leur mépris pour Mme Morgan suggère qu'elles prennent plaisir à rebuter les hommes. Elles se seraient bien entendues avec les Indiens Diggers d’il y a deux cents ans ; mais elles devraient être -- et elles le sont - évitées par des hommes ayant des horizons sexuels à long terme. La crainte de l'intimité, selon des experts en sexualité, est « un dispositif endémique des rapports entre les sexes … La sexualité est peut être l'acte le plus intime, et les gens peuvent se sentir profondément vulnérable lorsqu’ils abaissent leurs défenses. En devenant « proches » l’un de l’autre ils peuvent avoir peur d’être blessés. »

La citation de Morgan est tirée d’une critique de « Remaking Love: The Feminization of Sex [1] » de Barbara Ehrenreich, Elizabeth Hess et Gloria Jacobs. Ces dames, selon le critique de Newsweek, pensent

« qu’une véritable révolution sexuelle ... s'est produite dans les attitudes et le comportement des femmes, et que cette révolution a eu lieu sous la direction des femmes, pas celle des hommes … Le backlash contre la permissivité sexuelle que nous voyons de nos jours doit être

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perçue comme un backlash contre la quête d’autonomie des femmes. »

L’autonomie – mieux connue sous les vocables de Principe de la promiscuité, et de la Première loi du matriarcat. Ce qui est rejeté est la socialisation patriarcale qui mène Gilder à supposer que les femmes possèdent des horizons sexuels à long terme et qu’elles veulent que les hommes soient aussi sexuellement responsables qu’elles. La réalité est que les hommes, précisément parce qu’ils ont des horizons sexuels à long terme, trouvent les femmes vivant dans la promiscuité sans aucun attrait. L’anthropologue féministe Evelyn Reed comprend bien ces choses. Paraphrasant Engels, elle écrit:« Ce sont les profondes transformations sociales provoqués par les instituions patriarcales, telles que les classes sociales, la famille, la propriété privée et l’État, qui ont produit la défaite historique du sexe féminin. Dans la nouvelle société les hommes sont devenus les principaux producteurs, alors que les femmes furent reléguées à la servitude, à la maison, dans leur famille. Dépossédées de leurs anciennes positions dans la société en général, elles furent dérobées non seulement de leur indépendance économique mais également de leur antique liberté sexuelle. La nouvelle institution du mariage monogame surgit pour servir les besoins de propriété des hommes. »

Cette liberté sexuelle, que Gilder pense être le modèle masculin, est le modèle non-socialisé et non-patriarcal des femmes, qui considèrent la nécessité de la chasteté et de la fidélité comme leur « défaite historique. » Les hommes demandent le mariage et la chasteté des femmes parce que c'est la seule façon qu’ils peuvent d’avoir des enfants légitimes et la motivation de la création des richesses dont parle Melle Reed. Le Patriarcat et les richesses sont les bons jumeaux; le Matriarcat et la violence sont les mauvais jumeaux. C'est la richesse créée par le système patriarcal qui amène les femmes à renoncer au Principe féministe de la promiscuité et à accepter le Principe de légitimité du Patriarcat.

Melle Reed continue:

« Ce n’est que lorsque leur propre société communautaire fut renversée que ces anciennes gouvernantes de la société furent défaites et envoyées, en ordre dispersé dans des foyers distincts et dans la vie étouffante des corvées de cuisine et de l’élevage des enfants.

Toute cette connaissance que nous tirons de l’étude de la préhistoire aidera les femmes, non seulement à comprendre leur dilemme mais également a fournir des lignes directives sur la façon de procéder dans la lutte pour l'émancipation des femmes, qui vient de nouveau à la surface. »

Elles hument la victoire. Comme le dit S. L. Andreski du déclin de la paternité, « un des changements les plus importants qui se produit dans notre société, »

« Si la tendance continue sans se renverser nous aurons été témoin d'un point tournant de l'évolution de l'humanité: peut-être un retour à la matrilinéarité, qui fut peut être commune avant qu'elle ne soit remplacée par le Patriarcat à l'aube des civilisations plus complexes. »

Il n’y a pas de peut-être. Le Patriarcat était la condition préalable à toute civilisation plus complexe.

« On imagine parfois, » dit Gilder,

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« que le gynocentrisme de beaucoup de familles noires pauvres est une force -- le secret de la survie noire à travers des siècles d'esclavage et de racisme. Dans un sens, naturellement, cela est vrai. Dans n'importe quelle société en désintégration, la famille en est réduite à ses composantes les plus fondamentales ; celles de la mère et de l'enfant. La famille noire s'est longtemps reposée sur les larges épaules et sur le cœur de la femme noire.

Pourtant ce secret de la survie noire est également le secret de la stagnation du ghetto. Il est tout simplement impossible de maintenir une société civilisée si les hommes la perturbent constamment. »

La plupart des hommes perturbateurs ont eu des mères qui ont miné la stabilité sexuelle patriarcale par le divorce, la déloyauté matrimoniale ou la promiscuité sexuelle. C'est la femme qui lance le cycle qui se termine par l’évidente disruption masculine. Gilder blâme le mâle; la loi emprisonne le mâle; et comme la criminalité persiste et augmente malgré sa répression, la société imagine qu'elle doit compenser en retirant les mâles du système par une plus grande subvention des femmes - la subvention qui leur permet de se croire indépendantes des hommes et qui les rend libre de vivre selon le Principe de la promiscuité. Les femmes incorrectement socialisées aiment les choses de cette façon, parce qu'elles n’ont pas les horizons sexuels à long terme que Gilder leur attribue.La féministe Ellen Goodman se plaint que « ce sont les hommes qui généralement définissent ce qui est « normal » alors même qu’ils commettent 90% des crimes violents et mènent presque toutes les guerres. » Les crimes violents, dit elle – elle veut dire ces crimes qui exigent un bon montant de testostérone et forte musculature ; les crimes qui sont donc une spécialité masculine. Cependant il y a des crimes que commettent les hommes et les femmes ; et si on désire savoir qui des hommes ou des femmes sont les plus vertueux il est approprié de consulter les statistiques pour ces crimes – les vols par chèques sans fonds, les contrefaçons de documents, le parjure, la violence envers les enfants[2]. Demander à un gérant de supermarché qui des hommes ou des femmes signent le plus de faux chèques ; demander à un travailleur social qui des pères ou des mères commettent le plus de violence envers les enfants ; demander à un avocat qui des hommes ou des femmes commettent le plus de parjure ; vous apprendrez quelque chose concernant le double standard de moralité dont se plaignent les féministes.

L’anti-socialité masculine est, en général, violente; l’anti-socialité des femmes est, en général, sexuelle. La relation entre ces deux types d’anti-socialités est illustrée par la statistique de Ramsey Clark qui démontre que les trois quarts des criminels viennent de foyers « brisés » (lire ; foyers dirigés par une femme). La façon de cesser de produire ces criminels mâles violents est de nettoyer leurs lieux de reproduction – cesser de créer des foyers dirigés par des femmes.

C’est désormais doctrine féministe établie que la création de foyers dirigés par des femmes n'a pas besoin d'être précédé par les formalités du mariage ou du divorce, que toutes les femmes extra-patriarcales ont droit à une franchise (free ride) [3] ; elles ont le droit d’être subventionnées pour leur viol du Principe de légitimité. La professeure féministe Barbara Bergmann veut que les pensions alimentaires pour enfants payées par les pères absents « pour les enfants nés hors mariage soient les mêmes que ceux pour les enfants nés de parents divorcés ou séparés. » La femme a tous les droits, l'homme toutes les responsabilités. La famille dirigée par une femme doit devenir la norme, comme dans le ghetto ; la disruption masculine qui en résulte sert de sujet à la propagande féministe qui rationalise ainsi le rejet du patriarcat par les femmes.

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Voici une autre affirmation du Principe de la promiscuité, par la courriériste du cœur de l'Amérique, Abby Van Buren: « il n’y a qu’une seule raison de faire l'amour, et c'est parce que l’on en a envi. » Elle continue : « se marier parce que vous voulez être mère n’est pas une raison suffisante pour se marier. » Ceci veut dire se débarrasser de la Constitution sexuelle patriarcale et le retour au Principe de la promiscuité des Indiens Diggers. La politique actuelle est telle qu’elle justifie, socialement, la non-chasteté et accorde la propriété des enfants à la Mère ainsi qu’une partie du chèque de paie de l'ex-mari ou de l'ex-petit ami. Selon la politique actuelle, la faiblesse du lien biologique de la paternité suffit à établir la centralité sociale du rôle de la Mère et pour rendre ainsi impératif sa subvention économique.

Le reniement du Patriarcat implique le reniement du féminisme de La Belle au bois dormant de Betty Friedan, qui affirmait que les « femmes sont devenues trop adultes pour le rôle de femme au foyer » et qu’elles devaient chercher leur propre autoréalisation dans le monde réel des réalisations masculines. Mais la plupart des femmes qui espèrent se libérer en créant des familles orphelines de père se trouveront, comme les femmes des ghettos, non pas libérées pour poursuivre des carrières élitistes à haut statut, mais emprisonnées encore plus solidement que jamais dans leurs fonctions maternelles, si détestées par les féministes ; ces mêmes fonctions dont le féminisme avait promis de les en libérer.

Voici le cœur de l'erreur de Gilder. Les « hommes, » affirme-t-il, « n'ont pas de relation avec la communauté humaine aussi profonde ou tenace que celle de la mère avec son enfant. » Entendu. « Il n’y a que la femme à avoir un lien sûr et facilement identifiable avec l'enfant - une relation étroite sur laquelle la société peut compter. » Entendu. Mais les faits cités démontrent que cette relation étroite ne crée pas de relation étroite avec le mari, une relation qui stabiliserait la famille biparentale. La façon de stabiliser la famille biparentale (dont la société a besoin parce qu'elle produit des enfants qui réussissent et qui ont des comportements positifs) et pour empêcher la création de familles dirigées par une femme (celles qui produisent la majeure partie de la classe criminelle) est que la société maintienne la relation étroite entre l'enfant et son père, en garantissant à celui-ci que son épouse ne pourra pas lui kidnapper ses enfants. La société patriarcale existe pour donner aux hommes cette garantie.Tel qu’il le sera plus complètement expliqué au chapitre 10, la seule façon pour la société de donner cette garantie est de renverser les règlements actuels sur la garde des enfants lors d’un divorce et de retourner à la pratique qui existait au 19ième siècle, qui est celle d’accorder la garde des enfants au père plutôt qu’à la mère.

« La race humaine, » pense Gilder, « a relevé le défi de la transition de la chasse vers l'agriculture, puis de l'agriculture vers l'industrie en partie en déplaçant le besoin de jouer des mâles vers la satisfaction des besoins des femmes. » Mais les hommes ont, de tous temps, fait la cour aux femmes. Ce qui était nécessaire, afin de motiver les hommes à accepter les « horizons sexuels à long terme » (des femmes) écrit Gilder était la garantie que leur quête de femmes mènerait à la « création du Patriarcat, » un système politique basé, non pas sur la matrilinéarité, mais sur la famille, de laquelle l'homme sait qu’il en est le chef permanent, non susceptible d’être exilé selon la mauvaise humeur de la mère. Seul un contrat de reproduction stable pouvait motiver un homme à accepter des responsabilités familiales à long terme, à s’engager pour toute sa vie active et à créer des richesses ; des richesses que son épouse doit savoir lui être impossible à obtenir hors des arrangements patriarcaux de famille. C'est là, la base fondamentale de la motivation mâle à créer la civilisation.

« Dans ce processus, » continue Gilder, « la société devient très dépendante des institutions par lesquelles le chasseur est domestiqué – principalement, de nos jours, l'institution du

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mariage. En général, dans le champ de la vie moderne, le mariage est devenu indispensable à la socialisation de la masse des mâles. » Gilder n’arrive pas à voir pas que l’institution du mariage est devenu tout aussi indispensable à la socialisation des femmes ; une idée fort bien comprise par des féministes tels que Adrienne Rich, Gerda Lerner et Betty Friedan, qui soulignent, elles, l'hésitation des femmes à se soumettre au mariage traditionnel et leur désir de s’accaparer des avantages économiques du mariage, pour elles-mêmes, sans se soumettre aux contraintes patriarcales.

Gilder est plein dans le mille lorsqu’il dit,

« Le désir des hommes d’avoir leurs propres enfants a ainsi émergé comme l’impulsion cruciale de la vie civilisée. C'est principalement dans la famille nucléaire que le lien de l'homme avec ses enfants devient central. Il en est le pourvoyeur principal. Sa paternité est directe et « inaliénable », et il s’identifie à, aime et pourvoit pour sa progéniture. Son rôle de pourvoyeur devient ainsi presque aussi décisif pour l'entretien de sa famille que le rôle de la mère. Il peut se sentir ainsi l'égal de la mère dans la famille et peut s’y lier sans porter atteinte à son estime de lui-même en tant qu'homme. »

Gilder est tout aussi incapable de voir la réticence de beaucoup de femmes à accepter l’arrangement de la famille nucléaire si nécessaire aux hommes, qu’il l’est à voir comment cet arrangement est détruit par un taux de divorce de 50%. « Sa paternité [dans le ménage nucléaire] est directe et inaliénable, » dit-il. Ce n’est pas le cas des 50% d’hommes exilés par le divorce. Le « mariage est devenu essentiel à la socialisation de la masse des mâles, » continue-t-il. Mais, la moitié d'entre eux ne sont plus les bénéficiaires de cette socialisation, et l'autre moitié se rendent bien compte que le soutien fondamental et « essentiel » qui était autrefois offert par la société à la famille conjugale est devenu aléatoire. Le désir des hommes d’avoir leurs propres enfants est tout autant « l'impulsion cruciale de la vie civilisée » que leur désir initial de les procréer ; et puisque ni l'un ni l'autre de ces objectifs ne profite de nos jours de la garantie de la société, le système entier de la motivation masculine basé sur la famille conjugale est en train d’être détruit par la réticence des femmes à se soumettre aux contraintes de la dite famille et par l'acceptation par la société de cette réticence comme un droit fondamental des femmes.

Gilder reconnaît que « la croissance économique et que le capitalisme dépendent à un degré capital de l'organisation familiale et sexuelle » et que le « rôle du mâle est le talon d'Achille de la société civilisée » ; mais il imagine que ce qui est exigé est tout simplement le consentement des hommes aux arrangements conjugaux de la famille, arrangements qu’un grand nombre de femmes refusent d’accepter. « À la fin des années 70, » affirme Barbara Ehrenreich, Elizabeth Hess et Gloria Jacobs,

« une majorité de femmes - de tous âges - avait accepté avec plaisir les attitudes progressistes envers la sexualité … Plusieurs des lectrices de Cosmopolitan étaient tout aussi sexuellement satisfaites que celles de Redbook (la médiane rapportée était de neuf amants par femme); certaines étaient un peu plus osées : « j'ai des amants parce que le sexe me rend heureuse; » une autre affirme « j'ai des amants car qu’y a-t-il dans la vie de plus jouissif que d’exciter (sexuellement) un nouvel homme, de l'intéresser, de le conquérir? » Selon les lecteurs de Playboy, en l983, les jeunes épouses mariées « trompaient leur partenaire » plus que leur mari ne les trompaient … le véritable cœur de la révolution sexuelle était un changement dans le comportement des femmes, pas celui des hommes. »

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Il se peut que les femmes socialisées par le patriarcat puissent motiver les hommes à être des pères, mais les femmes non socialisées sont les ennemies de l'arrangement patriarcal. Comme Briffault le souligne avec justesse, les femmes, socialisées ou pas, font peu pour créer directement la civilisation. Gilder souligne la nature essentielle de la famille conjugale à la création de la civilisation; mais il ne peut pas voir que c'est le mâle qui est le plus motivé à la créer et à la préserver. Gilder comprend que toutes les sociétés (y compris les sociétés sauvages) sont fondées sur la relation étroite entre la mère et sa progéniture. Mais la biologie et l'expérience informent la femelle de cette relation étroite ; cette relation est assurée dans toute sorte de société et dans tous les arrangements sexuels ; en conséquence les femmes n'ont pas besoin d'avoir des perspectives sexuelles à long terme. La biologie et l’expérience informent le mâle que la relation étroite de l’enfant à son père est fragile et exige de lui non seulement de se donner des perspectives à long terme, mais aussi de créer des structures sociales qui garantiront la légitimité et l’inaliénabilité de ses enfants. Gilder refuse de voir que cette garantie est maintenant perdue, que la société retourne vers la matrilinéarité, et vers les modèles de la sexualité compulsive à court terme, qu’il associe aux mâles, mais qui sont en fait fondés sur la matrilinéarité. Ces modèles que l’on retrouve uniformément dans les sociétés matrilinéaires telles que celles des Tongans, des Todas, des Takelomas, des Mandans, des Montagnais, des Canelas, des Caraijas, des Nandi, des Masai, des Baila, des Akamba, des Morus, des pygmées Dume, des Kadza, des !Kung, des Gidjangali --- et dans les ghettos.

Gilder suppose bizarrement que la plupart des échecs matrimoniaux sont le fait « d’hommes puissants » qui abandonnent leurs épouses, mariées lors de leur jeunesse, et entichés de désir sexuel pour leurs jeunes secrétaires. Une simple réflexion le convaincrait qu'il n'y a pas beaucoup « d’hommes puissants, » et que les hommes à haut statut social ont un taux inférieur de divorce que la plupart des autres mâles. Sans oublier, ce qu’il devrait savoir, que ce sont les femmes qui initient la majorité des divorces.

« À moins que le mariage ne soit permanent et sacré, » dit-il, « il devient de plus en plus une institution vulnérable et attaquée qui s'effondre face à toute tentation et crise. » La façon de rendre le mariage permanent est non pas de demander aux hommes de se soumettre aux « perspectives sexuelles à long terme » des femmes, mais en assurant que le mariage offre aux femmes des avantages économiques à long terme et des avantages de statut social qui ne seront pas disponibles à l’extérieur du mariage.

Le passage qui suit laisse à penser que Gilder n’a jamais entendu parler de Tawney, qu'il suppose que le capitalisme est une création de l’Église catholique, que la crise sexuelle actuelle n'est pas un problème de la période d’après la Deuxième guerre mondiale, mais provient du 18ième siècle, et que les filles d’il y a une génération étaient tout aussi enclines à la promiscuité sexuelle que les filles le sont de nos jours :

« Dans le monde, le déclin social et le chaos sexuel est la moisson universelle de la confiance mis dans les codes moraux séculaires et rationalistes. En deux siècles, les humanistes séculiers n'ont pas encore proposé une manière de communiquer l'éthique aux enfants ou de persuader les filles à dire non. Sans une base religieuse, qui embrasse toutes les bases de l'enseignement catholique, ni le mariage ni la civilisation, ni le capitalisme ni la démocratie ne peuvent survivre longtemps dans le monde moderne. »

La présente anarchie sexuelle n'est pas le résultat de « deux siècles d’humanisme séculier »; cela s'est produit, pour l’essentiel, durant la dernière génération (non pas, cela est certain, sans causes préalables). Cela s’est produit en grande partie en conséquence des programmes

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d'assistance sociale du gouvernement, des pressions du féminisme, de taux de divorce de 50% et de l'erreur de la société de supposer que les appuis sociaux sont nécessaires au rôle de la mère, le lien le plus fort dans la famille, plutôt qu’au rôle du père, le lien le plus faible.

Il ne peut y avoir de plus grand contraste entre ce que Gilder imagine que les femmes pensent et ce qu’elles pensent réellement, une fois qu’elles ont rejeté la socialisation patriarcale que leur ont imposé les hommes depuis plusieurs millénaires. Avant l'imposition de cette socialisation patriarcale, les relations entre les sexes étaient régies par la Première loi du matriarcat : « les femmes contrôlent leur propre corps. »

« Certains aspects distinctifs d'un système social centré sur les femmes, » indique Paula Gunn Allen, « sont la sexualité libérée et facile et une grande liberté dans les styles personnels. »

Maysun, la poétesse bédouine du 7ième siècle était une femme qui avait connu la vie civilisée d'une épouse de Calife et la vie libre et sauvage matricentrique des nomades. Dans les vers qui suivent elle se plaint que sa vie d’épouse soit restreinte par son contrat de mariage. Elle n'a aucun désir (désire qu’impute Gilder aux femmes) d'imposer ce contrat ou d'imposer la civilisation et la stabilité de famille à un mâle anarchique. C'était un mâle qui le lui avait imposé et elle n’aimait pas cela:

Je préfère les tentes ou souffle la briseAux halls lourdsEt les robes du désertAux voiles diaphanesJe mangerais une croûte sous l’ombre de la tentePas des gâteaux,Et regarderais un chien qui aboiePas un chat qui souritJe dormirais au rythme du ventPas celui du tambourinC’est l'épée impétueuse d'un jeunePas les ruses d'un mariLes minces guerriers sauvages, que j’aimePas les hommes corpulents« Les femmes, » dit Adrienne Rich,

« se sont mariés parce que cela était nécessaire, afin de survivre économiquement, afin d'avoir des enfants qui ne souffriraient pas de privation économique ou d'ostracisme social, afin de rester respectables, afin de faire ce qui était attendu des femmes, parce qu’en émergeant d’enfances « anormales, » elles ont voulu se sentir « normales » et parce que le roman hétérosexuel leur avait été présenté comme la Grande aventure et leur autoréalisation en tant que femme. Nous avons peut être loyalement ou de façon ambivalente obéi à l'institution, mais nos sentiments -- et notre sensualité - n'ont pas été apprivoisés ou ne peuvent pas être emprisonnés par celle-ci. »

Gilder n’arrive pas à comprendre de telles protestations; il s’imagine que la femme socialisé par le patriarcat est la femme véritable :

« La différence entre les sexes accorde à la femme la position supérieure dans la plupart des rencontres sexuelles. L'homme peut craner et prendre des postures, mais c’est la femme qui

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doit décider. Il est poussé par ses besoins; elle doit imposer des modalités et des conditions, les buts et la destination du voyage. Sa faculté normale de plus grande contrainte et de sélectivité fait de la femme le juge sexuel et le directeur, qui ultimement évalue les offres des hommes, favorisant l’un et rejetant les autres, et leur disant ce qu'ils doivent faire pour être sauvés ou choisis. Contrôlant la nature sexuelle d'une société en bonne santé, les femmes imposent les disciplines, font les choix, et fusionnent les efforts masculins qui appuient cette société.

La société moderne compte sur des activités prévisibles, régulières, à long terme, qui correspondent aux facultés sexuelles des femmes. Le modèle masculin est l'ennemi de la stabilité sociale. »

La société moderne compte sur des activités prévisibles, régulières, à long terme, qui correspondraient aux exigences sexuelles de la double norme si détestée des femmes, imposées par les hommes malgré la résistance des femmes, comme le démontre les modèles que l’on retrouve dans les sociétés non-modernes et non-patriarcales. Dans de telles sociétés, comme l’indique Robert Briffault, et comme le prouve clairement la réalité des ghettos et des réserves indiennes, « il n’y a aucune disposition naturelle des femmes à la chasteté » :

« Alors que nous avons trouvé partout la chasteté imposée aux femmes par les hommes, il serait difficile de trouver un exemple d'une imposition correspondante de chasteté aux hommes par les femmes, à part les tabous primitifs qui sont reliés à la menstruation, à la grossesse et au nourrisson. » La sélectivité sexuelle dont parle Gilder est celle de femmes civilisées – socialisées par le patriarcat -- des femmes ayant des motivations économiques et de statut social pour se comporter comme les hommes désirent qu’elles se comportent. Mais même dans la société civilisée, continue Briffault, « à chaque fois que des femmes individuelles occupent ... une position de pouvoir, loin d'imposer ou de respecter la chasteté, elles se servent de leur indépendance pour exercer la liberté sexuelle. » À ce moment là, elles parlent peu de la sainteté de la maternité; elles parlent plutôt de la manière suivante :« J’ai ce qui s’appelle le « motif de la bande de petits amis. » J'ai un petit ami depuis onze ans. Il s’est marié deux fois pendant ce temps; je sais et sa femme sait, que nous allons toutes les deux mieux de ne pas l’avoir à plein temps. Il est mon homme central. Mais j'ai d'autres petits amis, qui vivent habituellement hors de la ville, que je vois assez régulièrement. J'ai également un autre petit ami en ville, que j'aime vraiment beaucoup. Tous ensemble, ils font un grand petit ami, et tous mes besoins sont satisfaits. »

Ce que Gilder suppose être la nature féminine, est décrite par Betty Friedan comme un « masque » conçu pour tromper les Gilder de l’univers :

« Je proteste, au nom des femmes et des hommes et au nom de mon profond respect pour la puissance et la gloire et le mystère de la sexualité humaine. J’affirme que l'on ne peut pas faire l’expérience de l’amour sexuel humain passionné si on le divorce de ce que nous sommes vraiment. Ces mystiques masculines et féminines désuètes -- ces masques que nous avons portés qui nous empêchaient d’être nous-mêmes et de faire connaissance. Le mot biblique pour l'amour sexuel est connaitre. Enfermées dans ces masques de fer, nous étions finalement étranglées de fureur impuissante et devenions immunisées contre le contact avec les autres. »

Parlant de l'indépendance économique croissante des femmes, elle dit, « nous sommes

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actuellement dans un état de transition » - une transition vers une société où les femmes pourront vraiment montrer ce qu’elles ressentent vraiment; ce qui est ceci:

« L’amertume, la rage sous les froissures, que nous avions l'habitude de nous infliger à nous-mêmes et à nos enfants et finalement à l’homme dans notre lit, sont maintenant extériorisées, et nous effraient de leur intensité étouffante, poussant les hommes à l’exaspération et au désespoir. Et maintenant les hommes aussi laissent tout sortir : ce qu'ils pensent vraiment des parasites femelles, des poids morts, des pensions alimentaires, du vide sexuel et du manque d’amour du pourvoyeur solitaire et manipulé. »

« Les parasites femelles » sont motivées, par leurs besoins économique et de haut statut social à l’intérieur de système patriarcal, à porter ces masques qui trompent les Gilder, mais qui ne trompent pas Betty Friedan et ses consœurs féministes. Voici un des amies de Mlle Friedan:

« J’ai bousillé la vie des mes enfants, en leur consacrant toute ma vie. J'ai infligé à mon mari des moments très difficiles ces dernières années. Toute mon hostilité est sortie. Maintenant qu’il est un avocat qui a réussi, qu’il fait assez d'argent, il veut s'amuser. Il me veut avec lui, naviguant, skiant, s’amusant, mais je suis retournée à l'école pour compenser pour le temps perdu. Je suis de nouveau vivante. Je ne sais pas ce qui va arriver à mon mariage. Mon mari est un bel homme, qui a réussi. Beaucoup de femmes lui courent après. Si je dois choisir entre ma propre vie et mon mariage, je dois sauver ma vie et en assumer les conséquences. »

Vous pouvez parier votre tête que ces conséquences seront calculées avec un œil sur ses intérêts économiques et sur ce que son avocat lui dit qu’elle peut prévoir se voir accorder, comme pension alimentaire pour elle-même et pour ses enfants, par la Cour de divorce.

Ce que dit Melle Friedan au sujet de l'autonomie des femmes est la même chose que dit Monica Sjoo et Barbara MOR, avec cette différence que Mlle Friedan dit aux femmes qu'elles devraient avoir honte d'elles-mêmes pour ne pas faire leur part dans l’arène des réalisations patriarcales, alors que Sjoo et MOR disent aux femmes que l'arène des réalisations patriarcales devrait être détruite:

« Lorsque nous les femmes nous contrôlons nos corps, nos vies journalières, notre environnement et nos buts, nous ne nous infligeons pas la terrible séparation entre la maternité et la réalisation individuelle que le patriarcat et la famille nucléaire nous infligent. La séparation est structurale, inhérente aux domaines dominés par les mâles.

La façon de se débarrasser de cette terrible séparation est par la réalisation de la « totale autonomie sexuelle et reproductive des femmes, » autonomie qui confère aux femmes le droit de ne pas être subventionnées et donc de ne pas être dépendantes des mâles. L’autonomie totale implique l’abolition du contrat de mariage et de la responsabilité des hommes envers les femmes. »

Le « modèle mâle » que Gilder pense être l'ennemi de la stabilité sociale n'est pas le modèle mâle du Patriarcat, mais le modèle mâle dans les sociétés matrilinéaires, telles que celle des ghettos, là où les mâles acquiescent à la promiscuité des femmes (« l’autonomie sexuelle »), parce leur trop faible pouvoir de négociation ne leur permet pas d’y faire quoi que ce soit.

Pourquoi l'expression « le modèle mâle » devrait-elle être employée pour proclamer le consentement masculin à la promiscuité des femmes? Pourquoi ne devrait-elle pas être

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employée pour décrire le modèle de sexualité réglementée, imposée par ces sages mâles patriarcaux qui comprirent le rapport entre la sexualité déréglementée des femmes et les comportements anti-sociaux des hommes que Gilder perçoit être le « modèle mâle »? « Le mâle doit prendre un engagement durable, » affirme Gilder. Pourquoi dire qu’il doit prendre un tel engagement, alors qu’avec un taux de divorce de 50 il ne peut pas? Même après avoir pris cet engagement, affirme Gilder, il dépend de la femme pour aimer et entretenir son enfant. Même dans le cadre de la famille, il est sexuellement l’inférieur. S’il part, la famille peut survivre sans lui. Si elle part, la famille part avec elle. Il est remplaçable; elle ne l'est pas. Il peut avoir un enfant seulement si elle reconnaît sa paternité; l’enfant est inexorablement à elle.

L’homme dépendrait de la femme pour aimer et entretenir son enfant? Pas si il peut (comme la mère de Winston Churchill) se permettent une nanny, ou s’il peut (tout comme les féministes réussissent à le faire) à escroquer le gouvernement pour obtenir la gratuité des frais de soins d’enfants. Si la femme part, la famille part-elle vraiment avec elle? Pas dans la société Victorienne, où les femmes comme Lady Caroline Norton se plaignaient de la perte de leurs enfants après divorce et où J. S. Mill geignait que « de par la loi, les enfants appartiennent au père. » (Lorsqu’on lui suggéra la possibilité d’accorder la garde des enfants à la mère plutôt qu’au père, Mills pensa que l’idée avait du mérite. Mais il refusa de la préconiser publiquement parce, dit-il, l'esprit du public était insuffisamment préparé à accepter une telle idée pour rendre sa recommandation utile.)

Non pas selon Corpus Juris, qui indique, que « en Common Law (droit coutumier) et sous quelques statuts, le droit primaire à la garde et au soin des enfants mineurs réside généralement dans la personne du père. » Pas au 16ième en Allemagne, où les « enfants illégitimes, qui étaient nombreux, vivaient habituellement dans la maison du père, après le mariage. » Pas dans l’Autriche de Freud où le grand psychologue stipula dans son testament que s’il mourait avant que ses enfants soient adultes, ils devraient être enlevés à leur mère et placés dans un foyer d’accueil. Pas en Iran, où la garde par le père est automatique après un divorce. Pas à Venise, durant la Renaissance, où « même dans les cas d’adultère, l'amoureux de l'épouse devait payer les frais de celle-ci, si elle tombait enceinte, pour ensuite élever les enfants, et retourner l’épouse à son mari après la naissance de l’enfant illégitime. » Pas dans « La Maison de poupée » de Ibsen, où Nora reconnait que son mari Thorvald pourra mieux s’occuper des enfants qu’elle. Pas dans l’Amérique de 1848, où les féministes de Seneca Falls se plaignaient que les femmes perdaient automatiquement leurs enfants lors d’un divorce et où les juges pouvaient faire, de leur siège, des déclarations comme celle-ci :

« C’est une doctrine de droit coutumier (Common Law) établie que le père a droit à la garde de ses enfants mineurs, droit qui a priorité sur celui de la mère ou de quiconque d’autre; que le père est responsable de leur entretien et subsistance et qu’il a, en conséquence, droit à leur obéissance et à leurs services. »

Gilder imagine que la façon dont les choses fonctionne sous le matriarcat américain du 20ième siècle est la façon dont elles ont toujours fonctionné et doivent fonctionner. « Il est aisément remplaçable; elle ne l’est pas »? Il est remplaçable si son chèque de paie peut lui être extorqué ou si le gouvernement subventionne la promiscuité, l'illégitimité et le matriarcat des femmes par l'intermédiaire de l’Assistance sociale. Sans ces subventions, on constaterait vite qu’on peut se procurer une mère substitut plus facilement (sous forme de grand-mère paternelle, de belle-mère, de nannys ou de ménagère) qu’un pourvoyeur.

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« Il ne peut y avoir qu’une femme spécifique qui puisse donner naissance à un enfant spécifique », dit Gilder,

« et ses liens avec son enfant sont personnels et incassables. Lorsqu’elle élève l'enfant elle lui enseigne, dans l'intimité, ses propres valeurs particulières. Elle peut créer des enfants qui transcendent le consensus social et préfigurent le futur, des enfants d’une vie privée singulière, plutôt que ceux d’une « politique de développement de l’enfant. » Elle est la source des valeurs fondamentales de la nation. La communauté est en grande partie crée par ce qu’elle est et par ce qu’elle exige des hommes. »

Sa relation étroite avec « son » enfant serait « incassable. » Elle l’est sous le matriarcat américain, tout comme il l’est parmi les Tekelmas, les Mandans, les Canelas et autres sauvages – alors que la relation étroite avec le père dans ces sociétés sauvages est facilement cassable, ce pourquoi ces sauvages, tout comme nous, ont des enfants qui réussissent en déca de leurs possibilités. « Elle leur enseigne ses propres valeurs particulières »? Ou bien elle faillit à la tâche ou ses valeurs sont défectueuses, parce que c’est elle qui génère la socialisation qui produit 75% de la classe criminelle. Gilder est tellement emporté par sa rhapsodie sur les mères et la maternité que la logique de ce dont parle lui échappe Il parle de la position centrale des femmes dans la maison et dans la civilisation, de l’amour maternel, des relations étroites et à long terme de la mère avec son enfant, de leur profondeur et durabilité, du besoin de la mère de communiquer ses valeurs à sa progéniture et de la façon dont le succès ou l'échec de la civilisation dépend de cette transmission, des profondes préoccupations morales, esthétiques, religieuses, nourricières, sociales et sexuelles de la mère, qui concernent les buts ultimes de la vie humaine, de la façon dont elle est le réceptacle des valeurs fondamentales de la nation et de la façon dont la communauté est en grande partie formée par elle, de l'existence d'un sens moral uniquement féminin enracinés dans des réseaux de relations et de responsabilité, dans l’intimité et les soins caritatifs, un sens moral supérieur à celui des mâles basé sur des règlements, la hiérarchie, l'agression, la convoitise et l'abstraction.Gilder nous assure que la relation étroite de la mère à son enfant est la base fondamentale de toute la moralité, basée sur le caractère précieux de la vie, commençant dans l'utérus et au sein, une moralité primordiale et inaliénable, et ainsi de suite, et cetera. Mais comment peut on expliquer la réalité - inévitable et ineffaçable – du trois quarts, à peu près, des criminels qui sont issus de foyers dirigés par des femmes, le genre de foyers où ces criminels auraient du profiter des avantages de cette vertu supérieure, de ce sens moral uniquement féminin, tellement plus noble que celui du mâle? Ces criminels ont profité des avantages de toute la bonté de Maman sans aucune dilution d’influence masculine.

La réponse de Gilder: « si les enfants manquent de l'attention particulière de leur mère et de la discipline et des conseils de leur pères, ils tendent à devenir des vauriens qui deviennent des personnes à charge et qui menacent la société plutôt que d’en faire le travail. » Ceci est censé démontrer l'importance de l'influence de Maman. C'est comme argumenter du fait que le lait traitera le scorbut. Le traitement pour le scorbut n'est pas le lait mais la vitamine C; et l'analogue à l'argument de Gilder est de dire que les patients privés de lait et de vitamine C souffriront du scorbut, et donc ils ont besoin de plus de lait. La classe criminelle ne souffre pas de carence affective maternelle. Elle souffre de carence affective paternelle. Maman n’a lésiné sur rien - elle a tout donné à la classe criminelle. Les criminels ont beaucoup de problèmes, mais la carence affective maternelle n'est pas un de ceux là.

« En termes de maladies mentales et physiques et d’espérance de vie, » affirme Gilder, le «

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divorce nuit plus à l'homme qu’à la femme »:

« les hommes divorcés, et ce pour chaque catégorie d'âge, entre trente-cinq et soixante quatre ans, ont un taux de mortalité de 3.3 fois plus élevé que celui des femmes divorcées …Les divorcés sont 3.5 fois plus susceptibles de se suicider, et 4 fois plus susceptibles de mourir dans un une incendie accidentel ou une explosion. Trois hommes divorcés pour chaque femme divorcée est victime d’assassinat; de même pour la cirrhose du foie. Et, en ce qui concerne les causes de mortalité plus conventionnelle, les hommes divorcés sont 6 fois plus susceptibles que les femmes divorcées de mourir d’un problème cardiaque. »

Gilder écrit comme si les hommes et les femmes avaient vécus les mêmes expériences. C'est comme comparer une chauffarde féminine et un piéton masculin qui font l’expérience d’un « accident, » et conclure à partir des blessures subies, que les femmes sont plus coriaces que les mâles. Les deux parties font l’expérience du « divorce, » mais l'homme éprouve en outre la massive discrimination anti-mâle de la cour de divorce, où il perd ses enfants, sa maison, sa propriété, ses futurs revenus - son rôle. Si les épouses étaient privées de toutes ces choses, si les ex-épouses étaient ramassées par la police et emprisonnées pour la Fête des mères, parce qu’elles ne subventionnent pas suffisamment leurs ex-maris, comme les ex-maris sont généralement ramassés pour la Fête des pères par d’hypocrites Ministres de la justice et jetés en prison parce que ils ne subventionnent pas leur ex-épouse, nous entendrions parler de la plus grande habileté des hommes à survivre le traumatisme du divorce.

Voici de « Making Fathers Pay » (faire payer les pères) de David Chambers, la façon dont le mâle est manipulé dans des cas de divorce. Peut-on imaginer un juge ordonnant à une ex-épouse d’aller nettoyer la maison de son ex-mari et puis la gronder de ne pas avoir assumé ses responsabilités de la façon suivante?

La Cour: Très bien, M. Connors, faite venir M. Neal. (M. Neal approche du banc.)La Cour: M. Neal, savez-vous pourquoi vous êtes ici?Défendeur: Oui.La Cour: Je ne peux pas vous entendre.Défendeur: Oui.La Cour: Pourquoi êtes-vous ici?Défendeur: Pour retard à payer la pension alimentaire.La Cour: Ce n'est pas une pension alimentaire; Je n'ai jamais ordonné de pension alimentaire.Défendeur: Non.La Cour: Vous n'avez été jamais ordonné par le juge Johnston à payer une pension alimentaire.Défendeur: Non, un soutien.La Cour: En effet. Vous avez été ordonné à payer un soutien pour vos enfants, pas une pension alimentaire pour votre épouse. Et cela était en 1963, et vous n’avez payé que dix dollars par semaine par enfant. Vous avez cinq enfants, n’est-ce pas?Défendeur: Oui.La Cour: Savez-vous à combien s’élève vos arriérages? Défendeur: Oui.La Cour: Combien?Défendeur: À plus de dix mille dollars.La Cour: Et bien, pourquoi êtes-vous si en retard ? Pourquoi n’avez-vous rien payé?Défendeur: Bien, j'ai eu d'autres factures et je tentais de me créer un emploi. Je n’arrivais pas

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à payer quoi que ce soit.La Cour: Qu’est-ce que vous voulez dire par « d’autres factures »? Vous saviez que vous aviez ces enfants.Défendeur: Oui.La Cour: Ces enfants n'ont pas demandé à venir au monde, M. Neal. Comment pensez vous que ces enfants aurons de la nourriture dans leur petits estomacs et des vêtements sur leur dos, des chaussures à leurs pieds, des bottes l'hiver? Avez-vous travaillé pendant tout ce temps?Défendeur: J'ai eu différents emplois.La Cour: Bien, pourquoi avez-vous trouvé un travail régulier?Quel est votre problème? Je voudrais bien le savoir.Défendeur: Je n’ai rien.La Cour: Bon, pourquoi n’avez-vous pas pu garder un emploi régulier si vous n’avez pas de problème?Défendeur: J’ai tout simplement tenté de trouver quelque chose qui paye un peu plus d'argent.La Cour: Mais vous n’avez pu y arriver ?Défendeur: Non.La Cour: Allant d’un travail insignifiant à un autre. Êtes-vous nés ici à Flint?Défendeur: Oui.La Cour: Vous saviez que vous pouviez faire de cent cinquante à cent soixante dollars à l’usine ici. Pourquoi n’avez-vous postulé à l’usine?Défendeur: Je l’ai fait. Ils ne veulent pas me reprendre parce que j’ai une hernie et je ne pourrais pas passer le test.La Cour: Vous vous êtes mariés une deuxième fois en 1965. Avez fait vous épousez une femme de Flint?Défendeur: Oui.La Cour: Travaille-t-elle?Défendeur: Non. Elle ne peut pas travailler; elle est une diabétique.La Cour: Vous saviez que vous aviez cinq enfants avant de l’épouser. Ce sont eux qui doivent passer en premier. Je me fous de votre seconde épouse. Mais ces enfants sont trop petits et je ne vais pas les laisser chercher dans des boites d'ordures pour se trouver de la nourriture, ou pour mettre des chaussures aux pieds. Si vous êtes assez solide pour vous remarier et aller au lit, vous êtes assez fort pour vous trouver un travail qui payera et qui nourrira ces enfants. Vous n'avez pas d’affaire à assumer cette nouvelle responsabilité quand vous avez cinq petits enfants à vous occuper. Ils n'ont pas demandé à venir au monde, M. Neal. Vous avez défié cette Cour. Vous pensez que les lois sont faites pour tous sauf pour vous. Bien, je vais vous enseigner une leçon. Avez quelque chose à dire pour que je ne vous condamne pas pour Mépris de cour?Défendeur: (aucune réponse audible.)La Cour: Avez-vous quelque chose à dire, vous ais-je demandé?Défendeur: Non.La Cour: Vous n'avez rien à dire pour justifier ce que vous avez fait à ces enfants?Défendeur: Je sais que j'ai agis incorrectement.La Cour: Oui. Si vous aviez envoyé au moins dix dollars par semaine pour les cinq d'entre eux, au moins nous aurions vu que vous faisiez un effort. Vous n'avez pas même envoyé un cinq sous.Défendeur: J'ai envoyé de l'argent de temps en temps, mais directement à eux; je ne l’ai pas envoyé à la Cour.La Cour: Ah, vraiment, et vous vous attendez à ce la Cour vous croit?Défendeur: Non.La cour: Vous pouvez être diablement certain que je ne vous crois pas. Cette Cour trouve que

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vous n’avez aucun problème de santé. Hernie ou pas, vous n'aviez aucune raison de quitter la compagnie Fisher où vous accumuliez de l'ancienneté, des bénéfices et tout le reste. Vous vous absentez temporairement du travail pour aller en Floride avec votre nouvelle épouse. Vous avez pu avoir cette hernie alors que vous étiez chez Fisher.De toutes façons, la Cour vous condamne pour Mépris de cour pour n’avoir pas respecter le jugement de divorce où vous étiez ordonné à payer un appui de dix dollars par semaine [par enfant] pour vos cinq petits enfants. De plus, la Cour ne trouve que vous n’avez aucun problème de santé, hernie ou pas. Il y a beaucoup d'hommes qui travaillent avec une hernie; ils sont physiquement et mentalement capables de travailler. Si vous êtes capable de vous remarier, vous êtes capable de soutenir vos enfants. Vous êtes condamnés à une année de prison dans la prison du comté, à moins que vous ne produisiez la moitié de la somme, c'est-à-dire au moins cinq mille dollars, et une cession de salaire d’au moins cinquante dollars, plus les vingt-cinq dollars en retards. Laisser le faire deux ou trois appels téléphoniques pour voir s’il peut trouver quelqu’un pour le sortir de prison.

M. Neal fut condamné à une année en prison, mais fut relâché après deux mois pour bon comportement.

Si M. Neal avait été plus éloquent il aurait pu mieux répondre à l'invitation de la Cour à s’exprimer en sa propre défense; il aurait pu dire :

« Vous dites que vous m'emprisonnez pour Mépris de cour. Vous mentez. Vous m'emprisonnez pour dette, en violation de la loi que vous avez juré de respecter. Vous me refusez mon droit d’être jugé par un jury de mes pairs, des hommes divorcés, en violation de l'article III, section 2 de la Déclaration des droits, que vous avez juré de respecter.Vous me dites que je n'ai pas d’affaire à marier une seconde épouse. Si vous saviez quoique ce soit concernant les statistiques de la sociologie, ou si vous aviez lu « Men and Mariage » (hommes et mariage) de George Gilder, vous sauriez que les hommes mariés gagnent presque deux fois plus que les célibataires. Si vous êtes aussi concernés, comme vous affectez de l’être, de me voir gagner autant que possible, vous m'encourageriez à me remarier.Vous me dites que vous ne vous concernez aucunement du bien-être de ma deuxième épouse, et je vous crois; mais si je ne pourvoyais pas à ses besoins, vous piqueriez une crise me citant les coûts d’assistance sociale qu'elle imposerait à l'état du Michigan, et me diriez que vous ne vous concernez aucunement de ma première épouse, et que parce qu’elle n'est pas mon épouse, je ne suis pas responsable d'elle, ce qui est vrai.

Vous me dites que je n'ai aucune raison d’assumer les responsabilités d'une deuxième épouse. Je vous dis que vous n’avez pas affaire à assumer la responsabilité de mes enfants, et qu’en assumant vous-même cette responsabilité et en les plaçant dans un foyer sans père sous la garde d'une femme incapable de pouvoir pour eux, vous êtes responsable de leur pauvreté. En les plaçant dans un foyer dirigée par une femme vous les placer là où la probabilité qu’ils deviennent délinquants est plusieurs fois plus grandes que s’ils vivaient dans un foyer dirigé par un père. Vous avez détruit ma famille, et vous tenter de m’infliger la responsabilité de sa destruction en me blâmant de l'inhabilité de la loi à protéger mes enfants et en me blâmant de ne pas pouvoir pourvoir pour deux ménages avec les revenus prévus pour un seul ménage.Vous dites que mes enfants n'ont pas demandé à vernir au monde. Je vous dis qu'ils n'ont pas demandé à être enlever d’une famille à deux parents, où je pourvoyais adéquatement à leurs besoins, pour être placés par vous dans une famille monoparentale où ils sont appauvris et courent de plus grands risques de finir délinquants et d’échouer leurs études.

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Vous me demandez pourquoi je n'ai pu garder un travail régulier. Vous voulez savoir ce qu'est mon problème. Mon problème est que vous avez détruit ma famille – vous avez détruit le système de motivation qui autrefois faisait de moi un membre productif, stable et utile de la société - et vous allez faire de moi un oiseau de prison qui ne peut rien contribuer à la société. Mon problème est le même que celui de dizaines de millions d'autres mâles américains - la destruction de la moitié des familles américaines par vous et les autres membres de votre profession, la destruction de la base de la civilisation patriarcale. Mon problème est que vous et vos collègues juges imaginez qu'en infligeant vos crises de rage aux mâles, comme moi, vous pouvez compenser les dommages que vous infligez à la société par votre propre faiblesse de caractère et votre pouvoir illégal, par votre refus d’honorer votre serment d’office qui est l'administration impartiale de la justice, et votre carence en habiletés cognitives.Vous dites que vous n’allez pas laisser mes enfants fouiller dans des bidons d'ordures. C’est parce que vous les avez placés dans un foyer dirigé par une femme, qu’ils fouillent dans des bidons d'ordures. Ils ne fouillaient pas dans des bidons d'ordures quand ils étaient sous ma garde.

Vous pouvez penser que votre spectacle d'indignation bénéficie à l'État du Michigan. Mais cela coûtera à l’État entre $20 000 et $25 000 pour m'emprisonner pendant une année. Pendant ce temps mon ex-épouse et mes enfants vivront entièrement au crochet de l’assistance sociale. Pendant ce temps je ne gagnerai rien et je vais donc retirer une valeur de $25 000, que je ne produirai pas, à l'économie du Michigan. Mes chances futures de me trouver un emploi seront détruites dès que j’aurai un dossier criminel. Je ne payerai aucun impôt pendant l'année passée en prison et je payerai moins d’impôts à l'avenir -- peut-être aucun impôt, puisque je serai forcé d’ouvrer dans le maquis de l’économie souterraine, ou obligé de quitter l’État du Michigan pour échapper à votre tyrannie.

Votre préoccupation n'est pas, comme vous le feignez, pour les meilleurs intérêts de mes enfants. Vous n'avez pas perdu trente secondes de sommeil à propos de mes enfants ou aucun de ces enfants que vous avez placés dans des foyers orphelins de père, où ils vivent dans la pauvreté et dans la délinquance. Votre préoccupation est de pratiquer une vulgaire chevalerie juridique à mes frais et de préserver un règlement judicaire stupide qui vous épargne la nécessité de faire votre devoir, ce pourquoi vous recevez votre salaire, le devoir d'administrer la justice de façon impartiale et de penser à ce que vous faites de façon machinale, quand vous détruisez des familles et vous le placer sous la garde de leur mère. »

Dans le Mahabharata, l’antique épopée de l'Inde, le caractère de Pandy affirme, que

« les femmes n'étaient pas emmurées autrefois dans des maisons, ni dépendantes des maris et des parents. Elles avaient l'habitude d'aller ci et là librement, s'amusant comme elles le désiraient … Elles n’étaient pas loyales à leur mari; mais, Oh Beauté, elles n'étaient pas considérées comme mauvaises, parce que c'était là les mœurs sanctionnés de l’époque … La pratique actuelle de restreindre une femme à un mari pour toute la vie ne fut établie que récemment. »

Au début du 19ième, un voyageur appelé De Roquefeuil a visité les îles Marquises et a remarqué que presque chaque femme avait au moins deux maris.Au 24ième siècle avant J.C., alors que la civilisation était une récente réalisation humaine, un édit du Roi Urukagina, de Lagash, déclarait ceci : les « femmes des anciennes périodes, se mariaient avec deux hommes, mais les femmes d'aujourd'hui ont été incitées à renoncer à ce crime. » Inciter à renoncer - clairement l'idée de la monandrie fut initiée par les mâles et fut

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imposée aux femmes.

Contrairement à ce qu’imagine Gilder, il y a du y avoir quelque chose d’agréable à la nature des femmes dans l'état de promiscuité qui existait en Inde à l’époque du Pandavas, dans les îles Marquises du 19ième siècle, dans le Lagash d’avant la période du Roi Urukagina. Que peut on déduire d’autre du fait que la demande la plus stridente et la plus fréquemment répétée des féministes est « le droit d'une femme de contrôler son propre corps » - de supprimer le Principe de légitimité et de rétablir le Principe de la promiscuité?

« Le droit des femmes à la pleine égalité sexuelle avec les hommes, » affirme Melle Friedan, et « vers la dignité et la vie privée de leur propre personne doit être fixée par un statut fédéral reconnaissant le droit de chaque femme de contrôler sa vie reproductrice. » Cela signifie légitimiser la fornication pour les femmes célibataires et l’adultère pour les femmes mariées par une loi fédérale; une loi fédérale qui refuserait aux hommes tous droits dans le cadre du contrat de mariage.

« Il n’y a que l'indépendance économique qui puisse libérer une femme et lui permettre de se marier par amour, » dit Melle Friedan. « L'argent des hommes peut être un rabat-joie de l’amour, » mais l’argent des femmes est son propre romantisme - et il n'est pas du tout relié au mariage. Elle explique:

« Que le mariage comme institution soit condamné » est le sentiment de beaucoup de femmes dans le mouvement féministe, pour qui l'essence de la libération des femmes semble être la libération du mariage.« Il n’y a plus de véritable base économique pour le mariage, » me disait une amie éduquée. « Lorsque les femmes ont eu besoin d'un homme pour les aider économiquement et que les hommes ont eu besoin de femmes économiquement pour tenir une maison, lorsqu’ils avaient besoin d’avoir des enfants pour assurer leur vieil âge, le mariage était vrai et la sexualité en dehors du mariage n'était pas sanctionnée. Il n'y a aucune véritable base pour cela maintenant. C'est pourquoi les mariages de nos jours échouent dès que les enfants sont assez grands et même avant. »

Elle illustre l'expérience d'une amie libérée:« elle est actuellement impliquée avec deux hommes mariés qui vivent dans deux villes différentes. Au cours de la semaine dernière, elle les a vu tous les deux, a passé deux jours intenses avec l’un, plusieurs jours avec l'autre, mais elle ne sait pas tout à fait quand elle le reverra l'un ou l'autre. Cela dure depuis quelques années. Aucun des hommes n’a l'intention de quitter son épouse, ni ne voudrait elle vraiment en marier un. Autre que le fait que ni l'un ni l'autre ne soit disponible les week-ends, le dimanche ou les vacances, ou pour de longues vacances ou pour dîner chaque soir – ses rapports avec les deux hommes sont parfaits. Il y a de merveilleuses conversations, de l’intensité, du plaisir sexuel; de l’émotion, des dîners, des lettres - plus intenses sûrement que s’ils étaient ensemble tous les jours. Elle n’est même pas jalouse de leur épouse. »

« Que pourrait-il y avoir de mieux? » demanda son amie mariée. « On peut tout avoir, la proximité, l'émotion, le plaisir sexuel, le plaisir et les jeux - et vous n’avez jamais à faire le nettoyage, pour ainsi dire, ou cesser de faire ce qui vous plait pour préparer le repas. On peut vivre sa propre vie. On n’a qu’à penser à soi. Comme je t’envie! »Tout comme Roméo et Juliette. Aucun problème d’argent Aucun argent (mâle) rabat joie de l’amour pour faire interférence aux plaisirs et aux jeux, en subornant et en achetant les

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femmes comme si elles étaient de la propriété. La femme a son propre argent (ou celui de son mari) et peut l'employer pour jouir de son droit sacré à la promiscuité, un droit qui doit être garanti par loi fédérale. C'est là la réalité de base que Gilder perçoit comme étant les horizons sexuels à long terme des femmes, les horizons qui, cependant, deviennent à long terme principalement lorsque souillés par des considérations économiques.

Les femmes des sociétés primitives et celles du mouvement de la libération de la femme convoitent la promiscuité qui refuserait aux mâles un rôle dans la famille. En revanche, les femmes des sociétés civilisées, socialisées par le Patriarcat, acceptent la Constitution sexuelle (ou l’acceptaient jusqu'à récemment) et leur chasteté et la fidélité envers leurs maris permettaient à ces maris d'être des chefs de familles, un leadership motivant un comportement masculin stable et productif ; ce que Gilder présume être la différence principale entre la civilisation et la sauvagerie. Le comportement masculin et féminin diffère, mais la différence dans le comportement des femmes, conforme à sa règlementation par la Constitution sexuelle patriarcale, est la plus fondamentale.Parlant de la « Création du patriarcat, » au deuxième millénaire avant J.C., la Dr. Gerda Lerner écrit:

« la position de classe des femmes fut consolidée et actualisée par leurs rapports sexuels … Différents groupes de femmes partageaient la non liberté d’avoir leur sexualité et leur reproduction contrôlées par les hommes … La classe sociale était et demeure basée sur leur rapport avec les moyens de production: ceux qui possèdent les moyens de production peuvent dominer ceux qui ne les possèdent pas. »

Il faut qu’il en soit ainsi pour que fonctionne le Patriarcat. Le statut masculin est basé sur le travail et la création de richesses, création motivée par le rôle du mâle comme chef de famille. Pour que ce système existe, il est nécessaire que la société fasse ce que la Dr. Lerner se plaint qu’elle fait - consolider la « position de classe » (statut) des femmes à travers leurs rapports sexuels:

« C'est par l'homme que les femmes ont accès ou se voient nié l'accès aux moyens de production et aux ressources. C'est par leur comportement sexuel qu'elles accèdent à une classe sociale. Les « femmes respectables » accèdent à leur classe sociale par leurs pères et leurs maris; mais le bris de la règlementation sexuelle peut les déclasser en un instant. »La menace d'être déclassée est essentielle au système, qui serait détruit par l'acceptation du Principe de la promiscuité. Conséquemment, l'acceptation du Principe de la promiscuité est la demande principale du féminisme:

« Notre processus de libération consiste en grande partie à acquérir le contrôle sur nos propres corps, qui sont nos propres individualités, nos propres vies. » Selon Helen Diner, « une disposition libre de sa propre personne est un droit fondamental dans une société matriarcale » - et les femmes veulent voir ce droit reconstitué. La lesbienne féministe Susan Cavin insiste sur le fait que la « le Patriarcat doit nécessairement contrôler la sexualité des femmes, ou alors le Patriarcat ne peut pas exister … La création et l’entretien du Patriarcat, ou de toute autre forme de société dirigée par les mâles sont basés sur le contrôle de la sexualité des femmes. »

Récapitulons.

La civilisation patriarcale est rendue possible par la règlementation de la sexualité féminine sur la base de la Constitution sexuelle. Laisser à elle mêmes, les femmes n’utiliseront pas leur

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influence pour imposer cette constitution sexuelle aux mâles, mais pour y échapper, pour détruire le système patriarcal si détesté, comme elles le font dans les ghettos. Sûrement il est d’importance majeure que dans la vaste littérature féministe, qui traite des misères économiques des mères monoparentales et de leurs enfants, nulle part on ne suggère de retourner à la Constitution sexuelle et à la famille patriarcale - les seuls moyens réalistes qui existent pour régler les problèmes économiques de la plupart des mères monoparentales. La poussée entière de la littérature féministe est d’exiger d'autres méthodes afin d'améliorer le niveau de vie des familles dirigées par des femmes, sans retourner vers la famille et la Constitution sexuelle, celles-là même que Gilder imagine qu’elles désirent.[1] Recréer l'amour: la féminisation de la sexualité[2] Le Professeur Amneus aurait pu ajouter les infanticides (un crime presque exclusivement féminin) et les fœticide, un crime totalement féminin.[3] Free ride : nom (argot) : quelque chose que l’on acquiert sans effort ou coût personnel

8 – Le sophisme de WeitzmanLe livre du Dr. Lenore Weitzman « La révolution du divorce » affirme que les ex-maris doivent aux ex-épouses bien plus que la pension alimentaire, pour elle-même et les enfants, que ne les contraignent à payer de nos jours les cours de divorce. Elle considère injuste que l’ex-mari puisse quitter son mariage en gardant intact sa capacité de gagner de l’argent alors que l'ex-épouse n’a que peu capacité de gagner de l’argent. Mais ces capacités masculines de gagner de l’argent, qui furent la principale incitation que l'homme eut à offrir à la femme pour la convaincre à le marier, sont perçues par Weitzman comme des « capitaux du mariage, » et donc (en bonne logique féministe) des capitaux qui appartiennent également à la femme (divorcée) non-mariée et à l'homme (divorcé) non-marié, alors que les enfants, les biens principaux du mariage, de la perspective de l'homme, sont présumés, de droit biologique, être la propriété de la femme.

Les statistiques que la Dr. Weitzman offre à l'appui de sa thèse -- le niveau de vie de l’homme divorcé est censé s’améliorer de 42%, alors que celui de la divorcée chuterait de 73% -- font désormais partie du folklore féministe. Cependant, la position féministe originale, présentée dans « La mystique féminine » de Betty Friedan, était que les femmes devaient devenir indépendantes, se tenir debout sur leurs propres pieds et de faire face aux défis de l’existence sans « privilège sexuel ni excuse. » Melle Friedan a changé d’idée dès qu’elle s’est aperçue que les vents froids de la dure réalité économique se mirent à souffler et que ses partisanes féministes se mirent à la blâmer elle de la perte des chèques de pensions alimentaires de leurs ex-maris:

Nous ne nous sommes pas rendu compte du piège dans lequel nous tombions [écrivit Melle Friedan dans son livre de 1976 « It Changed My Life » (Cela a changé ma vie]. Nous sommes tombés dans un piège » parce que les femmes au foyer qui divorçaient étaient dans des situations terribles. Nous sommes tombées dans un autre piège en acceptant le divorce sans faute sans arrangement de pensions alimentaires obligatoires.

Être indépendante était fantastique aussi longtemps que cela voulait dire ne pas avoir de responsabilités réciproques; mais perdre leur franchise économique (free ride) était moins fantastique. Il fut donc nécessaire d’élaborer une nouvelle rationalisation idéologique pour justifier la retenue par l’ex-épouse de l'argent de l'ex-mari. Cette rationalisation fut de déclarer « capitaux du mariage » la capacité du mari de gagner de l’argent. L'argument fut énoncé par

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la féministe Terry Arendell:

La plupart des femmes [divorcées] considéraient les revenus de leur mari et sa capacité de gagner de l’argent comme légitime propriété communautaire.

Melle Arendell considère juste que les ex-maris aient à subventionner les ex-épouses mais considère complètement injuste que ces ex-épouses, si elles se remarient, puisse « perdre toute aide financière de leurs ex-maris »; les « ex-maris ... pourraient se remarier à volonté et ne rien perdre de ce qu’ils auraient retiré de leur mariage. » Arendell n’accorde aucune valeur aux capacités de gagner de l’argent que les ex-maris avaient apporté à leur mariage. Aucune importance accordé au fait que le premier mariage n'existe plus, parce qu’il fut dissous par le divorce. Aucune importance donné au fait que le deuxième mariage existe et que les capacités de gagner de l’argent l'homme bénéficient à sa deuxième famille; une famille à laquelle il est lié par des d’étroites relations légales et d'affection. Aucune importance accordée au fait que l'ex-mari ne peut souffrir d’aucune privation par son remariage parce que son ex-épouse ne lui avait jamais donné quelque chose dont il puisse être privé.

Les services de pourvoyeur économique du mari étaient propriété commune pendant le mariage parce que les services réciproques de l'épouse étaient également propriété commune. Par le divorce l'épouse a retirée ses services. Elle ne va pas à la maison de son ex-mari pour faire sa blanchisserie, essuyer ses planchers, et préparer ses repas. L’argument de Mlle Arendell est en fait le suivant : en accord avec Mlle Friedan elle pense que la « société demande si peu de femmes » et que (à part donner naissance aux enfants) la contribution de l'épouse au mari n’a aucune comparaison à la contribution du mari à l'épouse. En retirant ses services en même temps qu’elle retire sa contribution vraiment substantive au mariage, soit les enfants, elle retire quelque chose de si insignifiant que Melle Arendell peut dire, avec vérité, que l'ex-mari part avec l’essentiel des capitaux du mariage.

En conséquence, selon le raisonnement féministe, les femmes qui se rendent indépendantes par le divorce ont le droit de perpétuer leur dépendance par l’attribution de pensions alimentaires pour elles mêmes et leurs enfants.

Les statistiques de la Dr. Weitzman concernant l’amélioration du standard de vie de l'ex-mari et de la détérioration de celui de l'ex-épouse sont fallacieuses. Mais admettons qu’elles soient valides. Qu’en est-il vraiment?

Tout d'abord, on doit en déduire qu'il y a d'excellentes raisons économiques qui justifie la garde des enfants du divorce par les pères plutôt que par les mères.Deuxièmement, on en déduit que pendant le mariage le mari rendait des services d’une grande valeur à l'épouse, d’une telle valeur que lorsque ces services lui sont retirés, l’ex-épouse voit son niveau de vie chuté de 73%.

(Les services « non-payés » de l'épouse au mari pendant le mariage sont fréquemment utilisé dans la littérature féministe pour justifier une compensation. Comment le niveau de vie d'une femme peut-il être abaisser de 73% par le divorce si elle ne fait que perdre le non-paiement de rien [1]?)

Troisièmement, il en suit que le mari a rendu ces services en faisant de grands sacrifices personnels, si grands que même lorsque sa subvention à son ex-épouse continue, par paiements de pension alimentaires pour elle et ses enfants, et en dépit du retrait par l'ex-

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épouse de ses « services impayés » d’une valeur de US $25,000 [2] par année (évaluation de Gloria Steinem), son propre niveau de vie, une fois partiellement émancipé de son ex-épouse, monte en flèche de 42%.

Quatrièmement, il en suit que, pendant le mariage, le mari ne retirait rien d’avoir élevé le niveau de vie de son épouse de 73%, à un cout d’une diminution de 42% de son propre standard de vie -- rien sauf la perte de ses enfants et de sa motivation à travailler (sans oublier la perte probable de sa maison, etc.). Mais la perte de ses enfants et de sa motivation est une réalité économique de première importance. Du point de vue économique, les plus grands capitaux de l'ex-mari ne sont pas sa compétence, ni ses diplômes, ni son expertise, ni la bonne volonté de ses clients, ni sa réputation, mais sa motivation à travailler; motivation qui est typiquement (puisque la plupart des actions en divorce sont initiées par les épouses) détruit par l’ex-épouse elle-même -- pire encore, l’ex-épouse exige d’être compensée pour la perte de motivation de son ex-mari.Cinquièmement, il en suit que la Dr. Weitzman est en évidente contradiction en affirmant d’une part que la contribution de l’épouse au mariage est la raison du succès économique du mari (et de l'ex-mari), et d’autre par qu’elle a droit à une franchise économique (free ride)post-matrimoniale malgré le fait qu’elle fut une entrave qui abaissait le niveau de vie du mari de 42%. On se souvient de l’assertion de Betty Friedan qu’il y a « naturellement, beaucoup de causes de divorce, mais la cause principale semble être l'aversion et l'hostilité croissantes des hommes envers les meules féminines qui leur sont accrochés au cou. »

Sixièmement, il en suit que la Dr. Weitzman réfute sa propre affirmation voulant que les contributions de l'épouse au mariage expliquent le succès financier du mari, et que ses futurs revenus – des « capitaux du mariage » pour lesquels des services non-rendus ne peuvent pas être responsables -- doivent pour cette même raison (leur retrait) être partagés par l'ex-épouse. On dit que ces contributions consistent en grande partie d’un « appui moral. » Pourquoi cet « appui moral »n’est-il pas tout autant propriété communautaire que les capacités de l’homme à gagner de l’argent, capacité qui génère la dite propriété? Pourquoi le retrait de cet « appui moral » par le divorce ne justifie-t-il pas le retrait des richesses qui en résulterait?

Septièmement, il découle de l'évaluation, par la Dr. Weitzman, de la valeur des contributions de l'épouse au mariage que le mari subit une perte paralysante du retrait par de ces contributions. Si les contributions de l’épouse sont la raison de la réussite économique du mari, alors leur retrait l'autorise non seulement à garder les revenus qu’il lui reste, mais à en être compensé.Huitièmement, il en suit que si la statistique des 42% est valide, l'ex-mari a droit à une compensation de l'ex-épouse qui avait abaissé son niveau de vie, pré-divorce, de cette proportion. (Une telle demande correspond à la demande faite par les ex-épouses d’être compensées pour avoir renoncées à leur carrière pour se marier.)

La Dr. Weitzman veut gagner sur tous les tableaux : la femme épouse l'homme et exige d’en être récompenser après le divorce parce que l'épouser fut une faveur qu’elle lui faisait; elle divorce son mari et exige d’en être récompensée parce que le divorce est une faveur qu’elle lui fait. Elle nous demande de croire que les motivations fournies par l'épouse font du mari un homme sous-accompli (de 42%), alors que ces motivations l’influencent pendant le mariage, mais fonctionnent de façon « proleptique » (proleptically ) pour le transformer en un hyper succès une fois que les motivations de l’épouse lui sont retirées par le divorce.

En parlant de la pénible situation des femmes divorcées, la Dr. Weitzman se plaint de la «

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supposition qu'il est juste de diviser le revenu de la famille de sorte que l'épouse et les enfants en partagent un tiers, alors que le mari garde les deux autres tiers pour lui même. » Mais il n’y a plus de « famille »; la femme n'est pas une « épouse »; et l’homme n’est pas un « mari. » Une famille est créée par le mariage et elle est détruite par le divorce. La pénible situation économique de la femme n'a pratiquement rien à faire avec le divorce « sans faute » comme le prétend le livre de la Dr. Weitzman. Cette pénible situation est crée par le divorce lui-même. La plus grande misère actuelle des ex-épouses n'est pas due au changement dans les procédures de divorce (il n'y en pas a eu), mais au plus grand nombre de divorce. Pendant le mariage, l'épouse obtenait du mari ce que la Dr. Weitzman souhaite que l'ex-épouse (lire: non-épouse) reçoive de l’ex-mari (lire: non-mari). La seule injustice est celle faite aux enfants que l'ex-épouse traîne avec elle dans la pauvreté afin de les utiliser comme Mendiants mutilés. Il est schizophrène de croire à l'existence ininterrompue de la « famille » pour justifier la destruction de la dite famille. Cela est comme nourrir une vache de son propre lait – lui chaparder sa substance afin de la nourrir. Ce qu’une telle schizophrénie démontre est que la Dr. Weitzman reconnaît que la famille -- la véritable famille, la famille nucléaire patriarcale -- est la source authentique des richesses qu'elle tente de saisir, alors qu'en même temps elle travaille à la détruire.

Elle se plaint la pénible situation « d'une femme au foyer plus âgée, qui a passé vingt ou trente ans dans la maison familiale » et qui la perd lorsque son mariage prend fin. Cette femme a passé vingt ou trente ans à vivre dans une maison qu'elle n’aurait probablement pas pu s’offrir d’elle-même, elle a vue son niveau de vie se hausser de 73% de plus qu'elle n’aurait pu s’offrir, une hausse accordé par un mari qui a renoncé, au profit de l’épouse, à 42% de son propre niveau de vie pendant le mariage. Quel partenaire a donc droit à être compenser?

C’est un lieu commun, dans la littérature féministe, de dire que les femmes devraient être libérées de ce que Zillah Eisenstein appelle « l'image patriarcale de la femme comme personne dépendante de l'homme. » « Dans cette perspective, » dit-elle, « elle est toujours principalement une mère et a donc besoin d'un homme pour l'appuyer. » La demande de la Dr. Weitzman de la subvention des ex-épouses par les ex-maris constitue un retour réactionnaire à ce paternalisme désuet, qui empêche les femmes de se « tenir debout sur leurs propres pieds. »

C'était là l’idée principale de « La mystique féminine » de Betty Friedan. Pour Friedan il est méprisable et infantile de la part des femmes de dépendre économiquement des maris et que la « mystique enfantine » « qu’elles prétendaient afin de perpétuer cette dépendance et de convaincre les hommes de les appuyer allègrement était étouffant, indigne, inhibiteur de la croissance des femmes, et qu'elles devraient rejeter leur dépendance économique et se tenir debout sur leurs propres pieds. » « Pourquoi, » demandait Melle Friedan, « n’est-il pas temps de briser ce modèle en encourageant toutes ces Belles au bois dormant de devenir adulte et de vivre leurs propres vies? » L’idée principale de la Révolution du divorce de la Dr. Weitzman est exactement le contraire : elle veut que les femmes demeurent économiquement dépendantes des hommes, même lorsqu'elles les divorcent et retirent les services insignifiants sur lesquels Melle Friedan versait son ridicule et son mépris. Elles doivent jouer leur Carte de la maternité et utiliser l’Argument du mendiant mutilé, qui leur permet d’entraîner leurs enfants dans le piège de la garde par la mère où elles croupissent dans la misère économique, qu’elles se sont créées elles mêmes, et dans l’apitoiement sur leur propre sort.

La Dr. Weitzman propose que ce parasitisme féminin ne cesse jamais. Même lorsque les enfants ont grandis, dit la Dr. Weitzman, « les épouses plus âgées et mariées depuis longtemps doivent également être assurées d'une part égale de toutes les richesses issues de la

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carrière de leur mari. » Mais les « épouses » sont assurées des richesses issues de la carrière de leur mari, une assurance dont elles jouissent en raison de leur mariage; mariage dont la Dr. Weitzman cherche à miner la stabilité par sa tentative de transformer le divorce en une institution alternative au mariage tout aussi capable de donner aux femmes les mêmes avantages que le mariage leur apporte. Elle ne peut pas voir où mène sa propre évidence. Elle demande instamment aux femmes de ne pas se fier à la fidélité de leurs maris (fidélité maintenant érodée par la révolution féministe-sexuelle) mais de se fier plutôt à l’agitation féministe, aux avocats, aux bureaucrates et aux législateurs. La confiance envers les avocats, les bureaucrates et les législateurs est mal placée. Betty Friedan a dit aux femmes de ne se fier qu’à elles mêmes et d’acquérir les expertises qui les rendraient économiquement indépendantes. Maintenant Melle Friedan, comme la Dr. Weitzman, en est réduite à parler de cette fausse promesse comme un « piège » menant les femmes au désastre économique.

Ces femmes « méritent une reconnaissance spéciale et une compensation pour leurs contributions, non pas un traitement plus dur, » affirme la Dr. Weitzman. Ces femmes jouissent d'une reconnaissance spéciale et d’une compensation en jouissant d’un niveau de vie de 73% plus élevé dans le mariage; c’était une des affirmations principales de « La mystique féminine » que cette compensation était excessive et non méritée et que les épouses devraient avoir honte d'elles-mêmes de prendre cette compensation. Écoutez Betty Friedan:

Dans notre culture, le développement des femmes a été bloqué au niveau physiologique et, dans beaucoup de cas, aucun besoin, sauf le besoin d'amour ou la satisfaction sexuelle, ne leur fut reconnu. Même le besoin de respect de soi, d'amour-propre et de l'estime des autres – « le désir de force, de réussite, d’adéquation, d’habileté et de compétence, de confiance face au monde, et d’indépendance et de liberté » -- n'est pas clairement identifié pour les femmes. Mais la claire négation du besoin d'amour-propre, qui produit des sentiments d'infériorité, de faiblesse, et d'impuissance chez l'homme, peut avoir le même effet sur la femme. L’amour-propre chez la femme, comme chez l'homme, ne peut qu’être basé que sur de véritables capacités, compétences et réussites; sur le respect mérité des autres plutôt que sur l'adulation non méritée. En dépit de la glorification du « métier: femme au foyer, » si ce métier n'exige pas, ou ne permet pas la réalisation des pleines possibilités de la femme, il ne peut pas produire un respect de soi adéquat, et encore moins de paver la route vers un niveau plus élevé de réalisation de soi.

« La preuve la plus éclatante, » affirme Melle Friedan, « que peu importe sa complexité le « métier: femme au foyer » n'est pas un substitut adéquat pour un travail véritablement stimulant, un travail assez important pour que la société le rémunère en argent et issu du jeu de la « vie commune. » Les femmes jouant dans cette pièce de théâtre se font dire qu’elles avaient des rôles de star, des rôles peut-être plus importants que ceux que jouaient leurs maris dans le monde extérieur à la maison. » La « majeure partie de l'énergie consacré aux travaux domestiques, » dit-elle, « est superflue. » C’est ce désir sans nom et sous-utilisé, cette énergie-à-se-débarrasser du statut de « femme au foyer » qui est présenté maintenant pour justifier le prolongement de la dépendance des femmes après le divorce. « Le problème semblait non pas que l’on demandait trop des femmes, mais qu’on en leur demandait trop peu. « Les maris des femmes que j'ai interviewées, dit Melle Friedan, « étaient souvent engagés dans des emplois qui exigeaient capacités, responsabilités et prise de décision. J'ai noté que quand ces hommes se faisaient imposer une corvée domestique, ils la terminaient dans beaucoup moins de temps qu'il en prenait à leurs épouses. »

La Dr. Weitzman offre un exemple de la façon dont les arrangements de divorce perpétuent la

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dépendance des femmes (bien que la Dr. Weitzman veuille plus, et non pas moins, de cette dépendance):

Considérer la situation suivante comme un exemple typique des problèmes légaux (et sociaux) qui peuvent surgir avec le remariage. Un homme remarié est légalement obligé de pourvoir pour les enfants d’un ancien mariage et pour le jeune enfant qu'il a engendré avec sa nouvelle épouse. En même temps, les enfants de la nouvelle épouse, issu de son précédent mariage, vivent actuellement avec lui, et en vertu de leur présence au foyer (à sa table dîner, etc. ...) il se trouve qu’il pourvoi également pour eux. Bien qu’il ne soit pas légalement obligé de pourvoir pour les enfants de sa nouvelle épouse, s'il ne les a pas légalement adopté -- et supposons que ni lui ni le père naturel des enfants ne désire cette adoption -- en pratique, il contribue inévitablement à leur entretien parce qu'ils font parti de son nouveau ménage. La situation est encore plus compliquée du fait que l'ex-mari de sa nouvelle épouse s’est également remarié et a commencé une nouvelle famille, mais ne paie pas la pension alimentaire, pour les enfants, ordonnée par la cour. Notre homme pense que la loi devrait le soulager de son obligation financière de pourvoir pour ses propres enfants, qu’il a eux avec son ex-épouse (qui vivent maintenant dans le ménage d'un autre homme) ou de forcer l'ex-mari de sa nouvelle épouse à payer la pension alimentaire. Il est déconcerté d’apprendre qu'il n'existe aucune directive légale pour assigner et répartir les responsabilités de soutien parmi plusieurs familles.

Ce qui veut dire que parce que c’est un mâle le système légal ne veut pas s’embarrasser de protéger ses droits. Cet homme paye le prix la libération de trois femmes: (1) l'actuelle épouse, qui elle mérite le soutien de son mari en raison de son mariage – des vœux mutuels qu’elle respecte en lui assurant des services réciproques; (2) son ancienne épouse, qui ne mérite rien, puisque son vœu de mariage fut annulé par la cour de divorce et puisqu'elle a retiré ses services à son ex-mari; et (3) la nouvelle épouse de l’ex-mari de sa nouvelle épouse, qui jouit d’une franchise économique (free ride) parce qu'elle est en mesure de dépenser tout l’argent gagné par son mari.

Cet homme perpétue les vices dont l’élimination a justifié la création du féminisme en empêchant ces trois femmes de devenir adulte et de se tenir debout sur leurs propres pieds « sans privilège sexuel, ni excuse, » avec « respect de soi », courage et force, avec « esprit, courage, indépendance, détermination … force de caractère, » en « assumant la véritable égalité avec les hommes, » en « apprenant à se tenir debout seule, » en « fonçant de l’avant comme le font les hommes, parmi la vie véritable, indépendante et orageuse, »en « faisant le travail dont elles sont capables et qui sont le signe de la maturité, » en acceptant la dure mais nécessaire vérité que la « la liberté est effrayante, qu’il est angoissant de finalement devenir adulte et libre de la dépendance passive. »

Voici un autre cas de la Dr. Weitzman:

D'autre part, considérer comment le système actuel peut fournir une petite fortune à la seconde épouse tout en privant injustement la première épouse. À l'âge de 58 ans, un vice-président de compagnie tombe amoureux de sa secrétaire et décide de divorcer son épouse de 34 ans. (Les deux enfants de ce mariage ont déjà leur propre famille.) À part une bonne maison les capitaux principaux de ce mariage sont dans la carrière du mari, dans les avantages généreux offert par la compagnie (pleine assurance-vie, assurance médicale et d’hospitalisation et un excellent programme de retraite) ainsi que les avantages reliés au poste de directeur (une voiture luxueuse, un compte de dépense, des options d'investissement et un

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généreux compte de dépenses de voyage aux frais de la compagnie). Sa secrétaire, qui a 28 ans au moment du mariage, a deux enfants en bas âge que le directeur accepte d'adopter. Si, disons, le directeur a une crise cardiaque l'année suivante et meurt soudainement, dans la plupart des États américains, d’un tiers à la moitié de ses possessions, irait à sa nouvelle épouse, et le reste serait divisé entre ses quatre enfants (deux enfants de son présent mariage et les deux enfants de sa nouvelle épouse). Sa première épouse ne recevra rien -- ni l'assurance pour les survivantes, ni de pension de survivante, ni une part des richesses – elle, et ses deux enfants, sont susceptibles de sentir qu’ils furent traitées injustement. Un règlement de loi qui permettrait une répartition plus équitable, des richesses du mari, entre les deux épouses semblerait plus juste.

Un tel règlement démolirait le but intégral du féminisme et rétablirait « l'image patriarcale de la femme comme personne à charge de l'homme » -- l'idée qu'une femme « a besoin d'un homme pour la soutenir. » Elle nierait aux femmes le privilège de se tenir debout sur leurs propres pieds « sans privilège sexuel ni excuse, » « avec respect de soi, courage, force, » et cetera, et cetera. Cela renverserait les progrès féministes des dernières décennies et nous ramènerait au vieux système défectueux -- avec comme différence principale qui le mariage patriarcal, qui autrefois donnait aux épouses la sécurité, est maintenant devenu tout aussi déstabilisé et que la sécurité n'existe plus. La demande féministe originale était que la « société demande si peu aux femmes. » La nouvelle demande est qu'une ex-épouse devrait garder sa franchise économique (free ride) même lorsque le divorce l’a émancipé de l'exécution de ce « si peu. »

La Dr. Weitzman ne voit aucune valeur sociale dans l’adoption par le directeur des enfants de sa deuxième épouse. Durant les discussions sur le divorce, il est commun d’entendre parler des « meilleurs intérêts des enfants »; mais une telle préoccupation pour les enfants n’est seulement exprimée que lorsque les enfants sont attachés à Maman – lorsqu’il est question des droits ou avantages d'un homme, la Cour ou les législateurs ne cherchent qu’un prétexte pour les ignorer. Pourquoi l'homme qui gagne l'argent et qui en mérite les avantages ne devrait-il pas pour être autorisé à être magnanimes et en faire bénéficier les enfants de sa deuxième épouse? Dans quel autre but son argent pourrait-il être mieux dépensé? La Dr. Weitzman aimerait sous-entendre que l'argent et les bénéfices ne sont pas vraiment gagnés par l'homme mais lui provienne en vertu des services (ministrations) précédents de son ex-épouse ou sont créés du néant par les législateurs, les avocats et les juges de la Cour de divorce, dont la générosité est une générosité faite avec l'argent d’une autre personne, toujours masculine.

Dans ce cas-ci, les meilleurs intérêts des enfants sont fort bien servis par ce riche gentleman -- et bien servis également par le bon sens de la jeune secrétaire qui investit ses propres capitaux -- sa jeunesse et sa beauté -- dans un nouveau mariage, des « capitaux qui deviennent des capitaux du mariage » dans le plein sens du mot, des capitaux qui favorisent le bien-être de son mari, de ses enfants et d’elle-même. Si la première épouse a perdu ces capitaux similaires, c'est principalement la conséquence de l'affaiblissement de l'institution du mariage, un affaiblissement, rappelons-nous, qui est un des objectifs principaux des féministes. Beaucoup s’écrit en littérature féministe sur la pénible situation des femmes divorcées, mais nulle part, dans cette littérature, n’est présenté le vœu d’aider ces femmes à éviter cette pénible situation de la seule façon dont elles peuvent être aidées -- en renforçant le contrat de mariage. La Dr. Weitzman voudrait transférer certains des capitaux de l'homme à la première épouse; mais sa proposition (renforçant le divorce comme alternative au mariage) aurait l'effet d'affaiblir encore plus tous les mariages et de créer encore plus de cas comme ceux de la première épouse pour laquelle elle s’inquiéter. (La Dr Weitzman triche en ne parlant que d’un directeur

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riche. Son principe, une fois qu'établi, serait appliqué à tous, riches et non-riches, avec conséquence que peu d'hommes divorcés pourraient se permettre de se remarier – ou être assez intéressant pour qu’une femme les remarie.)

La Dr. Weitzman décrit le scénario comme une « aubaine » pour la deuxième épouse, le mot suggérant que son mariage à un homme riche est le résultat de la chance, alors que la perte de cette richesse par la première épouse serait « injuste. » La chance n'a rien à voir dans la décision de la deuxième épouse ou celle de l'homme. L’affirmation voulant que la première épouse soit traitée injustement n’a de justification que si on suppose qu’elle avait droit à s'attendre à ce que son mariage soit une institution stable. Ni la Dr. Weitzman, ni une quelconque autre féministe ne désirent la stabilisation du mariage. Ce qu'elles veulent c’est que les bénéfices du mariage soient remplacées par des avantages comparables mais du divorce -- dans le cas présent en donnant à la première épouse, qui a retirée ses services du mariage, une aubaine non-méritée aux dépends de l'ex-mari et sa deuxième épouse, qui s’assurent mutuellement des services valables qui ont donc droit à jouir des capitaux du seul mariage qui existe, leur propre mariage.

Les propositions de la Dr. Weitzman de transférer les revenus, les pensions, les comptes bancaires, les programmes d'assurance, les biens immobiliers, les annuités, les stocks et les bonds des ex-maris aux ex-épouses amèneraient les hommes à prendre toutes sortes de mesures d’autoprotection -- socialement indésirables – à cacher leur argent dans des boites de conserves, à louer plutôt qu’a acheter une maison, à ouvrir un compte bancaire secret aux Îles Caïmans, à réduire ou à rendre liquide les capitaux qui peuvent être saisi (au moment du divorce), à réduire au minimum leur salaire déclarable - de sorte que l'épouse ait peu d'incitations à divorcer. La possession de capitaux tels que la stabilité matrimoniale et sociale favorisait autrefois. La Dr. Weitzman, en offrant ces capitaux, ou une partie de ceux-ci, comme récompense aux épouses en instance de divorce, les transforment en éléments déstabilisateurs du mariage – elle démotive, en pratique, les hommes à créer les richesses qu’elle convoite. Un mari qui crée de telles richesses et acquiert de tels capitaux, sous la menace que fait peser sur eux la Dr. Weitzman, s’achète tout simplement de l'insécurité. La Dr. Weitzman fait grand cas du fait qu'une femme divorcée d'un certain âge soit économiquement désavantagée. Le plus grand inconvénient économique, de cette femme divorcée, est, et de loin, le fardeau de la garde des enfants; les enfants devraient lui être retirés et placés sous la garde du père, au bénéfice de tous, et particulièrement celui des enfants. Ce fardeau économique lui étant épargné, l’ex-épouse pourrait toujours dire qu’elle est désavantagée dans le sens qu'elle à moins d'expérience de travail et peu de qualifications professionnelles et gagnera en conséquence probablement moins que son ex-mari. Mais ses besoins financiers seraient inférieurs à ceux de son ex-mari, particulièrement s’il a la garde des enfants. Elle ne va pas avoir une deuxième famille, comme il le peut – et une politique sociale éclairé devrait l’encourager à avoir une nouvelle famille. L’ex-épouse n’a qu’à pourvoir que pour elle-même. L'affluence ne la rendra pas plus attirante à la plupart des éventuels deuxièmes maris: un homme qui pense à marier une femme s'inquiète très peu de l'argent qu’elle puisse avoir. Mais une femme qui songe à marier un homme est principalement concernée par la capacité de cet homme d’être son pourvoyeur. En particulier, un ex-mari d'un certain âge aura besoin d’un compte bancaire bien rempli et d’un bon portefeuille d'actions en bourse pour être pris au sérieux par une éventuelle deuxième épouse, parce que sans ceux-ci, elle préférera un homme plus jeune. Le nouveau mari devra peut-être financer l'élevage et l’éducation universitaire d’enfants non-nés – et la société devrait l’encourager à le faire, parce qu’il existe peu d’autres façons socialement plus utiles de dépenser son argent. Une deuxième famille augmenterait sa motivation, sa création de

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richesses et sa stabilité sociale d'une façon que la subvention d'une ex-épouse ne pourra jamais le faire. La Dr. Weitzman, en créant des « règlements qui exigent (plutôt qu’ils ne laissent) que les juges redistribuent les revenus du mari après le divorce dans le but d'égaliser les niveaux de vie des deux ménages, » pénaliserait l'homme et sa deuxième épouse, ainsi que leurs enfants, et la société elle-même en transformant l'homme en un travailleur sous-motivé, plutôt que de demeurer un travailleur hyper-motivé, afin de donner une franchise économique (free ride) à la femme que Betty Friedan, dans « La mystique féminine », cherchait à libérer d'une vie de parasitisme vide de sens.

La Dr. Weitzman perçoit la famille en termes de ce que Vance Packard appelle « le mariage du mari périphérique »:

Il est un spectateur. Il est économiquement utile mais reste en dehors de l'unité de base de la famille, telle que perçue par son épouse. Cette unité de base se compose d’elle-même, de ses enfants et de sa maison.

Le problème du mouvement féministe, comme le présente la Dr. Weitzman, est qu’il jouer la Carte de maternité et utiliser l'Argument du mendiant mutilé pour faire expulser ce mâle périphérique de la maison, mais sans perdre son chèque de paie. Le problème de la société patriarcale et du mouvement de défense des droits des hommes est de s'assurer qu’un homme ne soit pas séparé ni de son chèque de paie, ni de sa famille.

La Dr. Weitzman se préoccupe de l’économie du divorce et de la façon dont-il désavantage les femmes et les enfants. En effet, le divorce leur est désavantageux. Une minorité de femmes élitistes, à laquelle s’adressait « La mystique féminine » de Betty Friedan, ont atteint le but chéri de l'indépendance économique envers les hommes; mais peu de ces femmes ont des enfants. Pour un grand nombre de femmes le taux de divorce, qui monte en flèche, a signifié l'indépendance au prix de la pauvreté ou de la presque pauvreté. Le livre de la Dr. Weitzman est un ensemble de données prouvant, au maximum, que les intérêts économiques des enfants seraient beaucoup mieux servis par leur garde par le père plutôt que par la mère.

Mais tout aussi important que puisse être l’argument économique pour la garde des enfants par le père, il est moins important que la plus grande probabilité de délinquance qui est imposée aux enfants par la garde des enfants par la mère; une réalité qui fut démontré plus haut. Une étude récente, par le Bureau des statistiques de la justice, de 25,000 jeunes incarcérés démontre que 72% d'entre eux proviennent de foyers brisés (lire : la plupart du temps des foyers dirigées par une femme). En d’autres mots, 74% des enfants de la nation vivent avec leurs deux parents, et 26% avec un seul parent (lire : avec la Mère). En d'autres termes, 74% des enfants qui vivent dans des foyers intacts ne commettent que 28% de la criminalité juvénile; les autres 26%, qui vivent la plupart du temps dans des foyers dirigés par une femme, commettent un stupéfiant 72% des crimes. Le rapport de probabilité de délinquance entre les deux groupes peut être énoncé, de façon numérique, en divisant la taille du groupe par la proportion de délinquance qu'il produit : 72 divisés par 26, pour le groupe dirigé par des femmes, donne 2,76; 28 divisé par 74, pour le groupe intact, donne .378. Le rapport de délinquance produite par les deux groupes est 2,76 divisé par .378, ou 7,3. Si on peut se fier aux résultats de cette étude, les enfants qui grandissent dans un foyer monoparental (habituellement dirigé par une femme) est sept fois plus susceptible de devenir délinquant.

Pire encore, la délinquance est peut être plus grande que cette dernière statistique le suggère.

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Selon le Los Angeles, les « chercheurs ont constaté que plusieurs des délinquants jeunes adultes ont des passés rempli d’histoires de crimes qui sont tout aussi considérables que les passés criminels des adultes dans des prisons de l'État. »

Autrement dit, lorsque ces jeunes auront atteint le même âge que les criminels plus âgés, ils auront commis beaucoup plus de crimes.[1] « Les épouses… devraient cesser d’être des parasites, se tenir sur leurs propres pieds et faire concurrence (aux hommes) sans privilège sexuel ni excuse » ; Betty Friedan.[2] US$ 25, 000 dans les années 1990.

9 – L’hypergamie des femmesPendant des années IBM a fait de la publicité dans les magazines affichant deux paires de souliers d’enfants, de couleurs rose et bleu, avec la question suivante :

« DEVINEZ QUI VA GRANDIR POUR DEVENIR INGÉNIEUR ? »

Si les choses ne changent pas, il n’y a rien à deviner.

Parce que généralement, c’est lui qui est encouragé à exceller en math et en science. Elle ne l’est pas.

Peut importe la raison de cette anomalie, le coût social est énorme parce qu'il affecte les choix de carrière des femmes et limite les contributions qu’elles pourraient faire.

Seulement 4% des ingénieurs sont des femmes.

Seulement 13,6% des doctorats en math et science sont obtenus par des femmes.

Encourageant, mais toujours bas, 26% de tous les informaticiens sont des femmes.

Dans les dix dernières années, IBM a supporté plus de 90 programmes conçus pour renforcer les qualifications des femmes dans ces derniers secteurs et dans d'autres secteurs. Cet appui inclut de petites bourses pour des programmes pré-universitaires en ingénierie, de véritables bourses dans les programmes de science dans de grandes universités pour femmes et des bourses au niveau du doctorat en physique, en informatique, en mathématiques, en chimie, en technologie, et en science des matériaux.

Nous avons l'intention de continuer d’appuyer de tels programmes.

Parce que nous tous avons beaucoup pour gagner à ce que les hommes et les femmes soient sur un pied d’égalité.

IBM

Ce qu’IBM pense être la promotion de l'égalité est mieux compris comme minage de l’hypergamie, un des piliers du système patriarcal. L’hypergamie, ou « la pyramide du

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mariage, » ce qui veut dire que les femmes se « marient vers le haut (de l’échelle sociale) » et que les hommes se « marient vers le bas. » Une Cendrillon peut espérer épouser un Prince charmant, mais un ramoneur de cheminée ne peut pas espérer épouser une Princesse charmante. Un docteur male pourrait épouser une infirmière, mais un docteur femme ne considérerait même pas d’épouser un infirmier. L'infirmière peut être sous-payé, mais sur le marché du mariage ses chances sont meilleures que celles de la femme médecin parce qu’il y a des hommes désirables avec elle peut espérer faire un mariage avantageux, en se « mariant vers les haut. »

Les implications sociales du programme d'IBM peuvent être mieux illustrées en posant d’autres questions au sujet des propriétaires des souliers bleus et roses :

DEVINER QUI EST VINGT-QUATRE FOIS PLUS SUSCEPTIBLE DE FINIR EN PRISON.

DEVINER QUI EST PLUS SUSCEPTIBLE DE FINIR SANS-ABRI.

DEVINER QUI EST PLUS SUSCEPTIBLE DE SE SUICIDER.

DEVINER QUI EST PLUS SUSCEPTIBLE D’AVOIR UE ACCIDENT PARALYSANT, DE DEVENIR ALCOOLIQUE, DE FINIR DROGUÉ.

La question d’IBM sous-entend que les arrangements sociaux favorisent les mâles. La réalité est que les arrangements sociaux produisent plus de gagnants mâles et plus de perdants mâles. Une raison principale du succès des gagnants mâles est la nette connaissance qu'ils pourraient finir perdants : ils doivent gagner leur succès et sont motivés à le gagner en partie par le risque plus grand d'échec. IBM propose d'intervenir dans les arrangements sociaux pour conférer des avantages non-méritées aux femmes qui augmenteront le nombre de femmes gagnantes sans augmenter le nombre de femmes perdantes. Ceci augmentera donc le nombre de perdants mâles, puisque les ingénieurs mâles seront en concurrence, non seulement les uns avec les autres, mais avec des femmes ingénieures jouissant d’un avantage conféré qui est refusé aux mâles. Une autre question :

QUI AURA LE PRIVILÈGE DE SE VOIR CONFÉRER UN STATUT SOCIAL PAR MARIAGE ET QUI AURA A GAGNÉ CE STATUT LUI OU ELLE MÊME PAR LE TRAVAIL ET L’AUTODISCIPLINE ?

Avec IBM qui interfère avec les « forces du marché », cette question devrait être reformulée : « gagner un statut par le mariage ou par les largesses d’IBM. » Quand IBM offre plus de statut à des femmes, le mariage a moins à leur offrir -- les hommes ont moins à offrir aux femmes. Les chances de mariage (marriageability) des hommes sont diminuées parce qu'ils ont relativement moins à offrir aux femmes ; Les chances de mariage (marriageability) des femmes sont diminuées parce qu'il y a peu d'hommes avec qui faire un mariage avantageux`avec qui se « marier vers le haut. » Lorsqu’IBM transfère du statut de ceux qui dépendent plus du travail et de l’autodiscipline vers celles qui sont moins dépendantes du travail et de l’autodiscipline, les hommes perdront de leur motivation, puisque les récompenses du travail et de l'autodiscipline seront réduites. L'effet, mais à un niveau plus élevé de revenu, sera celui qui est observable dans le ghetto, où des femmes jouissent des aumônes de la bureaucratie de l'assistance sociale sont devenues indépendantes des hommes économiquement et au niveau du statut, avec conséquence qu'un grand nombre d'hommes en

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sont démotivés et sont moins mariables.

Deux autres questions :

QUI EST PLUS SUSCEPTIBLE DE DIVORCER SON CONJOINT OU SA CONJOINTE ?

QUI VERRA SES PROBABILITÉS DE DIVORCE CROITRE PAR UN FACTEUR DE CINQ SI IL OU ELLE EST ÉDUQUÉ(E) OU ÉCONOMIQUEMENT INDÉPENDANT(E) ?

Les conséquences du favoritisme d'IBM envers les femmes peuvent être trouvées à la page 42 de « The Coming Matriarchy » [1] de Nickles et Ashcraft :

[Ces femmes] qui travaillent préfèrent de plus petites familles ; un nombre réduit d'enfants signifient plus d'heure à consacrer aux intérêts personnels et non-domestiques. Notre sondage indique que la travailleuse active préfère non seulement une plus petite famille mais, en fait, et plus d’entre elles n’ont pas d’enfants. Seulement 61% des travailleuses actives, que nous avons interviewées, avaient des enfants comparés à 85% des femmes qui ne travaillaient pas .... Notre sondage a également révélé que les travailleuses actives réussissent moins leur mariage .... Une femme qui travaille était cinq fois plus susceptible d’avoir un mariage troublé que les épouses qui ne travaillent pas … Les femmes qui travaillent sont deux plus susceptibles que les femmes au foyer d’avoir eu des relations extraconjugales avant qu’elles n’atteignent la quarantaine … Les chercheurs ont constaté que plus longtemps une épouse travaille, plus les deux les partenaires pensent au divorce -- une augmentation d'un pourcent pour chaque année où elle travaille. Les choses empirent lorsque qu’elles gagnent plus d'argent. L'économiste Shirley Johnson, de (l’université) Vassar a calculé que chaque augmentation de $1,000 des revenus d'une épouse, travailleuse active, augmente ses probabilités de divorce de 2% … Celles, qui gagnent $20,000 et plus sont les femmes les plus susceptibles d’être séparées ou divorcées.

Selon une recherche de trois sociologues de (l’université) Yale, les "femmes mariées à des hommes moins-éduqués ou plus jeunes ont des taux de dissolution du mariage d’au moins 50% plus grands que celles qui marient des hommes tout aussi éduqués ou plus âgés. Des maris plus éduqués ne faisaient pas croitre les risques au mariage …

En parlant des femmes professionnelles (exécutives) avec un haut niveau de succès, Edith Gilson dit :

Lorsque nous examinons les vies privées de nos femmes, il y a encore plus de raisons de s’attrister. Certainement, certaines de leurs frustrations professionnelles pourraient être compensées par l’appui émotif de leur mari et de leurs enfants ... mais pour un nombre étonnant de ces femmes, le mariage et les enfants sont des conforts dont ils se passent. Selon cette étude, les probabilités qu’une femme professionnelle (exécutive) ne se mariera jamais est quatre fois plus grand que pour la femme américaine moyenne. Seulement 5% des femmes ayant atteint la trentaine se sont jamais mariés (Recensement de 1985), alors que 21 % de nos femmes professionnelles (exécutives) ne furent jamais des mariées.

Même si nos femmes se marient, la probabilité de leur divorce est deux fois plus grande que la norme. Trente pour cent sont actuellement divorcés, et encore 10%en sont à leur deuxième ou troisième mariage. Quarante pour cent de toutes nos femmes ont donc divorcé -- comparé à seulement 20% de la plupart des femmes d’âge comparable.

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Les différences entre nos femmes professionnelles et leurs pairs masculins sont plus étonnants. Moins que la moitié (48%) de nos femmes sont présentement mariées -- comparé à un extraordinaire 96% des hommes de carrières (exécutifs) .... Encore plus, il n’y a que 11% des hommes professionnels qui furent divorcés, comparé à presque quatre fois plus de nos femmes professionnelles.

Plusieurs femmes que j'ai interviewé pensait que les hommes ne pouvaient supportés d’être marié à des femmes comme elles ou qui avaient réussi plus qu’eux. « Nous avons sué du sang afin de devenir indépendantes, afin de devenir des femmes avec qui les hommes pourraient avoir des conversations intelligentes -- et ils ne veulent pas de nous ! » se lamentait Laura, une jolie rédactrice de magazine.

Les amis d’un homme ne le féliciteraient jamais de s’être « marier vers le haut. » Ils se moqueraient de son éligibilité pour le Club Dennis Thatcher, une organisation « honorant » le mari du premier ministre britannique (Margaret Thatcher). Inversement, la chose la plus dommageable que peuvent dire (« dans son dos », naturellement) les amies d'une femme est que « Margaret s’est mésalliée » (être mariée sous son statut).

Projetons le programme d'IBM vers le futur. Admettons que les porteurs de petits souliers bleu et rose grandissent et tous les deux deviennent ingénieurs. Alors :

QUEL INGÉNIEUR EST PLUS SUSCEPTIBLE D’ÊTRE SANS ENFANT ?

SI TOUS LES DEUX SE MARIENT, QUI EST PLUS SUSCEPTIBLE D'AVOIR PLUS D'ENFANTS QUI TIRERONT BÉNÉFICE DE SON ÉDUCATION SUPÉRIEURE ?

Virginia Woolf pensait comme pense IBM : les familles feraient de grands sacrifices pour éduquer leurs fils, mais peu de sacrifices pour éduquer leurs filles. Elle en n'a jamais compris la raison : l’éducation permet aux fils d'avoir des familles, à pourvoir pour leur épouse et leurs enfants qui tireront bénéfice, économiquement, de l'enseignement des fils et de la transmission de la connaissance et des valeurs incorporées dans cette éducation. Instruire les filles ne leur permet pas de pourvoir pour leur mari et diminue considérablement leurs probabilités d’avoir des mariages stables. Le taux de naissance des femmes éduquées est bien inférieur au taux de naissance des hommes éduqués. (Melle Woolf elle-même était sans enfant, de même que la plupart des féministes.) Ce que Bernard Lentz dit des hommes et des femmes professionnels de la période 1890-1940 est vrai pour les autres périodes :

Même pour les « super-performeurs » [les professionnelles qui avaient le mieux réussi] le mariage menait à un succès diminué, au ressentiment, et à une tension qui les de déconcentrait dans leurs vies personnelles. En revanche, les hommes, durant la même période, ont trouvé que le mariage leur apportait de nombreux avantages dans leur montée vers le haut de la hiérarchie professionnelle ....

Ergo, la société a un plus grand intérêt à encourager et à promouvoir l'enseignement des mâles. Instruire un garçon lui permet d'avoir et de pourvoir pour une famille, de donner à ses enfants un avantage dans la vie, à transmettre des valeurs de famille et à renforcer le patriarcat, à créer la stabilité sociale. Instruire une fille lui permet d'échapper au mariage, ou si elle se marie, d’échapper à la procréation ou d'avoir une plus petite famille. L'éducation qui accroit son indépendance, lui permettra plus facilement d'expulser son mari et elle infligera à

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sa progéniture (dont la garde lui est pratiquement garantie) les inconvénients qui accompagnent l’absence d’un père. Les féministes voient ces options comme souhaitables, mais pourquoi IBM ou le reste d’entre nous les verraient-ils comme désirables ?

L’hypergamie a fonctionné de la même manière qu’il fonctionnait il y a quatre mille ans. La Dr. féministe Elise Boulding écrit dans «Urbanization, the Rise of the State and the New Conditions for Women » [2] au deuxième millénaire avant Jésus Christ.

Ce que j'ai décrit n'est certainement pas « l’égalité » pour les femmes. L'action militaire est devenue de plus en plus importante tout au long du deuxième millénaire, et avec chaque levée d’armes, à chaque nouvelle conscription de soldat, et pour chaque nouveau amas de butin, d'une guerre réussie, apporté à la maison augmentait la différence de pouvoir entre les femmes et les hommes de l'élite. L'accès des femmes aux nouvelles ressources était plus limité que celui des hommes. Le pouvoir était partagé, mais non pas partagée également.

Non partagé également – ce qui veut dire que les femmes ne partageaient pas également avec les mâles victorieux, les mâles qui avaient pris les risques et avaient endurés les rigueurs de la vie militaire et qui avaient gagné le butin. Quelle quantité de butin avait été gagnée par les femmes ? Aucune Aucun, et c’est pourquoi elles ne faisaient pas parti des partageurs. Pour chaque mâle victorieux il y avait un mâle vaincu qui avait perdu le butin et peut-être sa liberté ou même sa vie. La Dr. Boulding ne fait aucune comparaison entre les femmes et ces vaincus mâles – tout comme les féministes qui se voient discriminées par l'absence de femmes dans le sénat et dans les échelons supérieurs du pouvoir corporatif and les professions de la technologie, mais choisissent de ne pas noter une absence semblable des femmes dans la prison et parmi les sans-abris. La question d'IBM, reportée à il y a quatre millénaires, serait : « Qui est plus susceptible de gagner le butin ? » Une autre question appropriée serait : « Qui est plus susceptible de se voir conféré du butin? L’argument sous-entendu d’IBM est : puisque les hommes sont plus susceptibles de mériter leurs avantages, les femmes méritent de se voir conférer plus d'avantages.

La Dr. Barbara Bergmann, une économiste féministe offre une petite histoire paradigmatique à propos des Gens roses et des Gens bleues qui gagnent leur vie en ramassant des baies sur une île. Comme les femmes et les hommes dans notre société les Roses et les Bleus vivent en ségrégation des sexes. La Dr. Bergmann illustre ainsi le « l’argument crucial » :

Si un groupe est séparé par la ségrégation et en plus est restreint à un segment relativement du marché du travail, ses membres seront, en conséquence, moins productifs, et leurs récompenses économiques seront inférieurs.

(Une réfutation suffisante de ce qui précède est de souligner que les Sénateurs américains sont un groupe isolé occupant un segment étroit du marché du travail ; mais ils ne souffrent pas de récompenses économiques inférieures.) La Dr. Bergmann continue :

L'argument sera plus clair si nous recourons à un exemple simplifié. Penser à une île habitée par les deux tribus, les Roses et les Bleus, tous deux gagnant leur vie en cueillant des baies ... Si tous les cueilleurs ont droit de cueillir sur toute l'île, les sommes de baies cueillies changeront selon le talent, l’énergie, et la chance. Étant donné (selon l’argument) que les deux tribus ont en moyenne des talents égaux, le rendement moyen de chaque cueilleur serait le même dans les deux tribus.

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Cependant, supposons que le territoire de l'île fut divisé entre les tribus, de sorte que les cueilleurs n’aient droit que de cueillir des baies que dans le territoire attribué à leur tribu. Si chaque tribu fut attribuée une part du territoire proportionnel à sa taille, et de qualité moyenne égale par acre, le rendement de chaque cueilleur, des deux tribus, devrait être à peu près identique. Cependant, supposons que la tribu des Bleus s’est vu attribué la possession exclusive ou une part disproportionnée du territoire. Dans ce cas, le travail des Bleus apportera, en moyenne, un plus grand rendement que le travail des Roses. Si la terre obtenue parles Bleus est de plus haute qualité que celle des Roses, les inconvénients de la tribu des Roses sera encore plus grand.

Les Bleus de la Dr. Bergmann aiment penser qu'ils ne discriminent pas contre les Roses :

De la façon dont les choses sont arrangées sur notre île mythique, personne ne dit à un Rose, « Puisque vous êtes un Rose, nous allons nous assurer que vous obtiendrez moins qu'un Bleu. » Le mécanisme qui assure que les Roses obtiendront moins est un ensemble de règlements concernant le travail : qui travaille où. Aussi longtemps que chacun respecte les règlements et que tous gardent leur place, chaque Rose produira en moyenne moins qu’un Bleu et ramera moins de « salaire » à la maison pour les mêmes efforts.

La restriction des Roses à un territoire relativement petit réduit leur efficacité du travail sur l'île dans son ensemble. Le nombre total de baies cueilli sur l'île augmenterait si les restrictions territoriales imposées aux Roses étaient levées. Si on permettait à quelques Roses d’accéder au territoire des Bleus, cela soulagerait la surpopulation dans le territoire des Roses.

La Dr. Bergmann suppose ici qu'il y a une pénurie de main-d’œuvre -- dans des métiers à statut élevé -- jamais un problème de chômage.

Si un cargo de sociologues devait visiter l'île dépeinte dans l’exemple, ils pourraient écouter les théoriciens de la tribu bleue leur expliquer que leur succès est une manifestation d’un talent inné supérieur et d’une plus grande attention portée aux affaires. Ils pourraient se faire expliquer également que les tous les Roses se sont volontairement limité à leur propre territoire. Si, cependant, ces sociologues constataient une ségrégation entre les deux tribus, les dispositifs utilisés pour empêcher les Roses d'infiltrer le territoire bleu, ils pourraient très bien conclure que l'inégalité des récompenses est reliée à l'exclusion des Roses du territoire des Bleus.

Ce qu'ils noteraient, si les Bleus et les Roses ressemblaient aux hommes et aux femmes, est que l'agression et la motivation sont plus grandes chez les Bleus -- et que la société de l'île s'était organisée pour utiliser cette plus grande agression et motivation. La Dr. Bergmann fait référence aux sociétés africaines qui n’harnachent pas cette agression et cette motivation :

Il y a certaines sociétés en Afrique où les femmes font tout le travail agricole lourd, tous les rapports d’affaires, et tout le travail des soins pour la famille. Les hommes ont des loisirs à plein temps. Dans une telle société, vraisemblablement il n’y a aucune tâche qui soit peu convenable pour les femmes. L’appellation de quelques travaux comme peu convenable pour les femmes dans n'importe quelle société est une question de conventions sociales plutôt qu'une réflexion des inhabilités inhérentes des femmes ou issu d’un dégout inné pour certains genres de travaux. Les idées des gens concernant ce qui convient ou pas peuvent changer et changent lorsque l'économie change.

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Le problème est le gaspillage des talents des hommes. La Dr. Bergmann voudrait-elle vivre dans une telle société ? Les travaux sont également disponibles aux hommes et aux femmes, mais les hommes ne les prendront pas et la société ne prospère pas. Il n'y a aucune raison pour que les hommes travaillent et créent de la richesse pour se rendre attirants aux femmes parce que les femmes travaillent pour elles-mêmes et parce que la sexualité est déréglementée non réglé et disponible aux hommes sans qu’ils n’aient à travailler. Les buts du féminisme ont été atteints -- et la société demeure figée au niveau de l’Âge de pierre.

Si les hommes ne peuvent performer plus que les femmes, ils ne performeront pas du tout, et la société sera chanceuse si les énergies masculines sont simplement gaspillées dans un spectacle narcissiste plutôt que dans la violence perturbatrice et le machisme. Un homme qui n’a rien à offrir à une femme sauf un chèque de paie de la même taille que la sienne sera complètement désavantagé. Il saura, et son épouse saura qu'il le sait, que les mots « Je n’ai pas besoin de toi, bonhomme ! » sont toujours à sa disposition et, grâce aux préjugés anti-mâle de la Cour de divorce, elle a une autorité dans la famille plus grande que la sienne. Le capitalisme patriarcal prospère parce qu'il crée une arène de travail où les mâles ont le droit de réussir et de créer de la richesse et où ils sont motivés à le faire et en sont récompensés par les satisfactions de la vie de famille.

L'idée principale du système alternatif matriarcal/féministe est ainsi énoncé par Faye Wattleton, présidente de « Planned Parenthood » [3] :

Ensemble nous pouvons travailler pour réaliser le but le plus important de « Planned Parenthood » -- de donner à toutes les personnes le droit et la capacité de décider pour elles-mêmes si et quand donner naissance à des enfants.

Toutes les personnes signifiées ici toutes les personnes de sexe féminin. Wattleton exige le droit de toutes les personnes féminines de refuser à toutes les personnes masculines n'importe quel pouvoir de décision sur la reproduction :

Je crois qu'aucune femme, noire ou blanche, riche ou pauvre, ne peuvent jamais être vraiment libres sans le droit de contrôler leur propre vie reproductrice. [Emphase ajoutée]

La propagande de Melle Wattleton pour des « droits sur la reproduction, » et la propagande de la Dr. Bergmann pour enlever aux hommes les meilleurs travaux pour les conférer aux femmes en arrivent à la même chose : les hommes sont exclus d’une participation fondamentale à la reproduction. Les hommes deviennent des membres superflus de leur famille. Le fondement de la société civilisée est que les hommes partageront avec égalité avec les femmes la prise de décision sur la reproduction, et que l’homme gagnera ce droit en travaillant. Le programme féministe est de refuser aux hommes ce droit en minant la Constitution sexuelle, le Principe de légitimité, le mariage et la famille. Quand elles parlent des droits reproducteurs des femmes et de rendre les femmes économiquement indépendantes des hommes, c'est cela qu’elles veulent dire.[1] L’arrivée du matriarcat[2] Urbanisation, naissance de l'État et les nouvelles conditions des femmes[3] Parentalité planifié ; un organisme qui offre des services d’avortement et qui prône l’avortement sur demande

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10 - Notre argent, notre corps

Pourquoi les pères doivent exiger la garde de leurs enfants

Sauf une annihilation totale (dans une guerre nucléaire), il n’existe pas de changement plus fondamental d'une société que celle qui a lieu dans la nôtre, un changement qui n'a pas de nom et dont la nature est n’est pas reconnue parce que ses facettes séparées -- crime, délinquance, drogues, anarchie sexuelle, sous réussite académique, dégradation de la famille, féminisme -- sont perçues comme des problèmes séparés, ou comme n’étant pas des problèmes mais progrès. L'essence du changement est l'abandon du système d’organisation sociale basé sur la parenté masculine et le retour au système plus ancien de l'organisation sociale basé sur la parenté féminine. Les statistiques qui mesurent ce changement changent de un ou deux pourcent par année, mais vu historiquement cela se produit à une vitesse électrifiante.

Ce qui rend ce changement possible est la déréglementation sexuelle des femmes, avec (dans les mots de la féministe Helen Colton) « aucun homme, que ce soit le mari ou le médecin, ne puisse dire [à une femme] ce qu’elle peut ou ne pas faire avec son propre corps. » L’idée frappe à la base du système patriarcal qui exige que les mâles partagent, avec égalité avec les femmes, la responsabilité de la reproduction. Le Patriarcat réussit ce partage en imposant le système de l'agnation[1], la parenté par les mâles, à la place de la parenté par les femmes comme c’est le cas dans les ghettos, dans les îles des Caraïbes et dans les sociétés qui vivent encore à l’Âge de pierre.

Ce que les hommes doivent faire pour sauver le système mâle de parenté est de protéger le chèque de paie des hommes – d’empêcher quiconque, ex-épouse, juge ou législateur nègres mâles domestiqués de dire à l’homme ce qu’il peut ou ne peut pas faire avec son chèque de paie; et si il signe un contrat de mariage pour partager ce chèque de paie avec une épouse en échange du partage de la vie reproductrice de l’épouse avec lui, que ce contrat ne sera pas abrogé afin de le priver ses enfants et son chèque de paie. La première société romaine était divisée en plébéiens, signifiant le « peuple » (le mot survit dans plébiscite : un vote par le peuple), et les patriciens, les « personnes pères » (de patri : père), un terme qui ne peut avoir existé que dans une société où la parenté par la mère était la norme et l'idée de la parenté basée sur la paternité était une innovation. Le succès de l'innovation a rendu possible le gouvernement de Rome, la loi et la civilisation romaines. Les Patriciens étaient plus riches et plus stables ; avec le temps les Plébéiens ont vu les avantages de la parenté par le père qui est devenu la norme pour toute la société romaine. L’apprentissage de la gestion de leurs familles selon des principes patriarcaux a rendu les Romains capables de régner sur le monde. La structure sociale basée sur la parenté par la mère se trouve sous une forme relativement pure à Haïti -- le plus appauvri, la plus sordide, le plus matriarcal de toutes les nations de l’Hémisphère occidental. Les Haïtiennes jouissent de la libération sexuelle que Melle Colton désire pour les américaines : l’Haïtienne typique a des enfants de trois pères différents, et nul d’entre eux, inutile de le dire, n’a une famille dans tous les sens signifiants du mot, et nul d’entre eux, aussi inutile de le dire, ne peut être motivée à travailler très dur. La pauvreté est le cachet des sociétés (ou des secteurs de sociétés) basés sur la parenté féminine. Quand on entend la plainte voulant que les riches deviennent plus riches et les pauvres deviennent plus pauvres, ce que cela signifie est que les familles patriarcales deviennent plus riches et les familles dirigées par des femmes deviennent plus pauvres. L'agitprop féministe appelle ceci la

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« féminisation de la pauvreté » et essaye de la combattre en manipulant l’argument du Mendiant mutilé, ou par des programmes de discrimination positive, ou des programmes de quotas favorisant les femmes.Tel qu’indiqué en chapitre 1, la destruction du système patriarcal est obscurcie par deux faits : l’espace de temps d’une génération entre la cause et l'effet et l’alternance entres les sexes. Illustrons. En 1980 le crime a augmenté d’un fulgurant 17%. La Chef de la police de Los Angeles, Daryl Gates, en était abasourdi ; aucun changement économique, dit-il, ne pouvait l’expliquer. Ce qui l’expliquait était l'énorme croissance du taux de divorce et de l'illégitimité au milieu des années 60. À ce moment personne n’a y a prêté beaucoup d’attention. Les enfants des familles dirigées par des femmes, fraichement créées, ne sont pas sortis de la Cour de divorce pour commencer à commettre des crimes. Mais dès le début des années 80, les enfants orphelins de père approchaient de l’âge où les enfants sont attirés par le crime - 14-24 ans, et les cieux s’obscurcissaient de nuages alors que l’on récoltait ce que l’on avait semé 20 ans plus tôt.

Depuis rien n’a été fait pour diminuer le crime parce que rien n’a été fait empêcher la destruction de la famille et l’illégitimité qui la sous-tend : les hommes sont exclus, on ne peut plus efficacement, d’une participation responsable à la reproduction. Le nombre des prisonniers incarcérés est aujourd’hui presque le double ce qu’il était en 1980. Les prisonniers sont presque tous mâles, un fait dont on parle à peine dans la littérature féministe, qui aime contraster la violence dangereuse du mâle avec la gentillesse inoffensive de la femme. La littérature féministe passe silencieusement sur le fait que les trois quarts des prisonniers mâles sont les produits des ménages dirigés par des femmes.La nécessité de réglementer la sexualité des femmes afin de créer des familles stables qui assurent la participation masculine à la reproduction fut une découverte faite par nos sages ancêtres qui créèrent, il y a plusieurs milliers d’années, le système patriarcal -- après million d’années de coma préhistorique de l’Âge de pierre, alors que la société était matrilinéaire – fondée sur la parentalité féminine (et le promiscuité féminine), l'arrangement vers lequel nous retournent de nos jours. La Dr. Gerda Lerner, citée au chapitre 3, décrit les moyens employés pour imposer le système patriarcal sous le règne d’Hammourabi (18ème siècle avant J.C.). Sous le code de loi d’Hammourabi, « l’épouse jouissait de droits considérables et spécifiques dans le mariage » mais était sexuellement la propriété de son mari. » La femme était sexuellement réglementées par l’État babylonien, qui avait compris, comme le ne fait pas notre société, la nécessité d’une telle règlementation.

La législation d’Hammourabi était bénéfique aux femmes. La bonne volonté de la femme -- ou en l'absence de sa bonne volonté, son obligation -- de se soumettre à la règlementation sexuelle lui donnait le pouvoir de négocier les « droits considérable et spécifiques dans le mariage » auxquels fait référence la Dr. Lerner. Elle lui permettait d'offrir à un homme qu’il désirait beaucoup -- une famille stable et des enfants légitimes -- quelque chose qu’il ne pouvait pas obtenir d’une femme sexuellement déréglementée.Le livre de Betty Friedan, La mystique féminine, en 1963, disait aux femmes américaines au foyer que les « droits considérables « qu’elles obtenaient par le mariage étaient un sur-paiement pour les services insignifiant qu’elles donnaient : la « société demande si peu aux femmes ... . Ce n’était pas qu’on leur en demandait trop mais qu’on leur en demandait trop peu. » Mlle Friedan n'a eu aucune compréhension du fait crucial que le « peu » demandé aux femmes n'était pas principalement les travaux domestiques mais l’acceptation de la règlementation sexuelle. La marginalité reproductrice du mâle le force à offrir à la femme une aubaine extrêmement unilatérale, aubaine sur laquelle Melle Friedan a versé son dédain. Les avantages de cette aubaine sont perdus aux hommes parce que les femmes ne respectent leur

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contrat de mariage et les cours n’en imposent pas le respect. Les avantages de cette aubaine sont également en grande partie perdus par les femmes de par leur insistance à l'autonomie sexuelle et leur retrait conséquent de leur fidélité sexuelle à la famille nucléaire, qui cesse alors de donner ce que Melle Friedan a considéré comme une franchise économique (free ride) aux femmes. Avec ce retrait les femmes ne peuvent plus offrir aux hommes ce que les hommes doivent avoir s’ils doivent participer de façon responsable à la reproduction.

Du point de vue des féministes la subvention par un ex-mari est toute aussi bonne que celle d’un mari ; mais du point de vue de l'homme la différence est totalement différente.Le mari qui travaille pour pourvoir aux besoins de sa famille travaille pour sécuriser son propre rôle et pour stabiliser la civilisation rendue possible par le Patriarcat. Lorsqu’il travaille pour subventionner son ex-épouse il mine l’institution de la famille et le patriarcat auquel, par le passé, faisait parti son ex-famille -- en travaillant (sous la contrainte du système judiciaire) pour détruire la société civilisée plutôt que pour la stabiliser. Il est une recrue inconsciente et rechignante (mais impuissante) dans la guerre séculaire entre la matrilinéarité et la patrilinéarité, enrôlé de force pour combattre au servi ce de l'ennemi matrilinéaire. Betty Friedan a suggéré que le mouvement féministe était un nouveau progrès biologique, la « prochaine étape dans l’évolution humaine » :

Récemment, je pense que les conséquences ultimes du mouvement des femmes sont plus profondes que nous avons osé le réaliser.Je pense que [la famille] est en simple évolution vers de nouvelles formes. Autrement, comme le dinosaure, elle disparaitrait.… ces phénomènes rôles de changement des rôles sexuels des hommes et des femmes sont une évolution fondamentale.L'évolution elle-même ... semble se diriger vers ce qui pourrait s'appeler une direction « féminine ».

La révolution sexuelle féministe n'est pas un progrès mais une régression. Le progrès fut la création du Patriarcat il y a quelques milliers d’années ; depuis cette époque, le business primaire de la société a été de maintenir le Patriarcat en stabilisant le rôle du mâle dans la famille, un rôle miné, de nos jours, par la subvention des ex-épouses imposée aux ex-maris -- la subvention imposée de la matrilinéarité avec l'argent qui autrefois (et adéquatement) était utilisé à supporter le Patriarcat.

Les féministes protestent contre la double norme qu’exige la réglementation de la sexualité des femmes. La double norme est une partie essentielle du système patriarcal. La sexualité masculin exige moins de règlementation parce qu'elle est moins importante. La non chasteté des mâles donne un mauvais exemple et démoralise les épouses qui la découvrent, mais elle endommage fort peur la société. La non-chasteté des femmes détruit le contrat de mariage, la famille, la légitimité des enfants, leur socialisation patriarcale, la sécurité de la propriété et la motivation à travailler des homes -- elle détruit la société civilisée.

(Les hommes acceptent une double norme de travail, exigeant d'eux d'être plus fiable, davantage engager dans leur travail, acceptent des travaux plus laborieux et plus dangereux et font preuve de plus d'autodiscipline -- les choses qui expliquent qu’ils gagnent plus d’argent que les femmes sur le marché du travail.)Un homme qui veut épouser une femme n’irait nulle part en lui disant, « Si tu m'épouse, je te garantis que tu sera la mère de tes enfants. » Cet homme ne lui offrirait rien puisqu'il est impossible qu'elle ne soit pas la mère de ses propres enfants. Une femme qui veut épouser un

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homme lui parlerait rationnellement si elle disait à l’homme, « Si tu m'épouses, je te garanti que tu sera le père de tes enfants » -- une parole pleine de bon sens, bien que sa garantie personnelle soit insuffisante; parce qu’il est notoire que les femmes changent facilement d'avis; parce que le principe de la Promiscuité revendique pour les femmes le droit de renoncer à leur promesse de fidélité sexuelle; parce que le système judiciaire appuie ce droit des femmes. Dans les mots de Mary Ann Glendon, le devoir de l'ex-mari exilé de « pourvoir pour les besoins de ses enfants mineurs [sous la garde Maman] ... est si important qu'il ne peut pas être exclu par contrat. » En d'autres termes, la promesse de la femme n’a aucune valeur et la loi n'accordera aucun droit à l'homme dans le cadre du contrat du mariage. Il y à un siècle John Stuart Mill écrivait « de par la loi se sont ses enfants. » Aujourd'hui ils sont de par loi les enfants de la mère et l'homme peut n’y peut rien -- et ne peut rien pour protéger son chèque de paie qu'il gagne et qu’elle réclame de droit biologique qui « ne peut pas être exclu par contrat. » Si les hommes acquiescent à cette spoliation, le système patriarcal est condamné. La seule solution est de forcer le système judiciaire à comprendre qu'il doit appuyer le droit de l'homme à avoir une famille et de nier le droit de la femme de la détruire à son gré. En d'autres termes, le système judiciaire doit réglementer la sexualité des femmes -- ou plutôt permettre au père de la réglementer en lui permettant de contrôler son propre chèque de paie, un contrôle qui ne soit pas sujet à abrogation par une cour de divorce. La double norme détestée impose un fardeau aux femmes mais elles en sont largement récompenser lorsqu’elle l’accepte. Il leur donne un pouvoir de négociation qui fait que les hommes désirent élever leur niveau la vie d’environ 73%. L'autonomie sexuelle des femmes détruit ce pouvoir de négociation ; la règlementation judiciaire des femmes (imposée par une garantie de la garde des enfants par le père dans un divorce) le maintiendrait. De nombreux livres féministes sont écrits concernant la réticence des hommes à « s’engager » à appuyer les femmes et concernant la non mariabilité (unmarriageability) des femmes éduquées et économiquement indépendantes, celles qui ont le taux de divorce le plus élevé. Ces femmes bénéficieraient de la règlementation sexuelle, qui les rendraient non menaçantes pour les hommes et donc mariable. Leur éducation supérieure et leurs talents -- souvent associés à une pouvoir d'attraction personnel supérieur -- deviendraient des capitaux pour elles mêmes, pour leurs familles et pour la société s’il existait une assurance que ces capitaux n'agissait pas, comme ils le font généralement de nos jours, comme des incitations à divorcer.

Ne serait-il pas plus juste de réglementer la sexualité masculine et féminine avec une égale sévérité ? Non ; la sexualité masculine n'est pas assez importante. Si 90% de la sexualité masculine était réglementée les 10% non réglementés créeraient autant de confusion sexuelle et d’illégitimité que les 90% -- si les femmes étaient sexuellement non réglementées. La réglementation de 90% de la sexualité des femmes, au contraire, empêcherait 90% de la confusion sexuelle et de l’illégitimité, et c'est pourquoi la société doit insister pour la double norme, qui stabilise la société et de donner aux femmes un plus grand pouvoir de négociation parce qu'il les rend plus précieuses à leurs familles et à la société. La chasteté de la femme donne à l'homme l'assurance d'une famille ; la motivation de l'homme, créée par la sécurité de son rôle dans sa famille, offre à la femme un niveau de vie plus élevé. Ce sont ces avantages complémentaires qui rendent la civilisation patriarcale possible. Cette entente est de nos jours détruite par la destruction de la sécurité du rôle de l'homme dans sa famille.La révolution sexuelle féministe et la trahison de la famille par le système judiciaire sont les deux causes principales de cette destruction (une génération plus tard) et la montée en flèche du crime, de l'illégitimité de la deuxième génération et d’autres pathologies sociales. D'autres causes sont l'acceptation sociale de groupes non-familiaux comme « familles » ; l'abandon de l'idée du mariage comme contrat légal; la suppression de la distinction entre les « bonnes » et les « mauvaises » femmes; la suppression conséquente de la distinction entre la sexualité

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responsable et la récréationelle; l'acceptation de la perspective, de Screwtape, que le mariage est moins important qu'une bourrasque d'émotions qui s’appelle « être en amour »; la création de rites de passage inversés pour empêcher la transition à l'âge adulte (par exemple, le mariage à l’essai, la thérapie de groupe de type Esalen dans laquelle les participants s’effondrent (en larmes) et ont un pleur heureux lorsqu’ils apprennent que l'autodiscipline ne leur est pas requise); l'alliance des anarchistes sexuels de l’université et des médias avec les féministes et autres groupes anti-patriarcaux et antisociaux; la chevalerie sentimentale des législateurs; la tentative féministe judicaire de transformer le divorce en une alternative viable au mariage (pour les femmes); de meilleures techniques automatisées pour extorquer de l'argent des ex-maris pour des pensions alimentaires, qui rendent le divorce attrayant aux femmes et le mariage sans attrait aux hommes; le statut inférieur accordé aux fonctions maternelles et le statut supérieur accordé aux femmes de carrière élitiste; la croissance de l'éducation des femmes (une éducation fort diluée); leur croissante indépendance économique; la croissance du système de réserve (assistance sociale, garderies …); mauvaise éducation sexuelle des enfants, y compris les enfants préadolescents, à qui on vole leur étape de latence et que l’on pressurise par une préoccupation prématurée pour la sexualité; la censure les réalités et des idées désagréables aux féministes et le placement de féministes dans les postes de pouvoir dans les bureaucraties et dans les médias où elles peuvent exercer cette censure; l'érosion qualitative de l'enseignement depuis les années 60, y compris la création des programmes bidons (Mickey Mouse) tels que les études féministes; l'abolition de la honte, de la culpabilité et de la direction de champ (faire ce que font les autres) comme source de contrôle social (illustrée, par exemple, par des actrices qui affichent leurs enfants illégitimes comme symboles de statut); l'inversion du « courant culturel » (en robe, modèle de cheveux, musique, idées, langue), autrefois des rangs supérieurs de la société vers les rangs inférieurs, mais de nos jours des inférieurs vers les supérieurs … , maintenant du inférieur... Et ainsi de suite. Pourquoi s’étonner que les féministes et les anarchistes sexuels célèbrent la destruction de la famille et la restauration de la matrilinéarité et de la promiscuité.

Ils nous informent que le mot « famille » se s’utilise pour décrire beaucoup de sortes de groupements, dont la famille nucléaire et patriarcale est simplement n’est qu’un, et pas le meilleur. Mary Jo Bane écrivant un livre qui se veut réassurant affirme que les « familles américaines sont ici pour rester... les Américains semblent profondément engagés envers la notion que les familles sont les meilleurs milieux pour élever des enfants. » Mais sa réassurance est basée sur le fait que la « proportion d'enfants qui vivent avec au moins un parent » n'a pas diminué. Mlle Bane n'a aucune compréhension de ce qui se passe : c’est la famille monoparentale (lire : une famille dirigée par une femme) qui détruit la véritable famille et rétablit la matrilinéarité.

Le cas Hirschensohn illustre la façon dont le système patriarcal est miné. Michael Hirschensohn, un homme d'affaires de Santa Monica a commis l'adultère avec Carole D., épouse (cependant séparée de) de Gerald D., leur adultère ayant pour résultat la naissance d'une fille appelée Victoria née en mai, 1981. La paternité de Hirschensohn est établie par des analyses de sang dites être fiable à 98%. Quelques temps après la naissance de Victoria, de Carole D. et Gerald D. se réconcilient et déménagent de la Californie vers New York. Hirschensohn mécontent de perdre contact avec Victoria, intentât un procès qui, plus tard, arriva à la Cour suprême des USA, pour exiger le droit, qu'il affirmait lui avoir injustement nié, de prouver sa paternité devant le tribunal; il affirma « je pense que je suis autorisé à voir ma fille ... Je ne demande pas d’être traité autrement qu’un autre père divorcé. »

La loi actuelle déclare que le mari de la femme doit être présumé le père de l'enfant, une règle

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générale (rule-of-thumb) du système judiciaire prévu pour renforcer les familles et pour éviter des batailles de garde. L'avocat de Hirschensohn, Joel Aaronson, affirma que cette règle légale est désuète et périmée et ne prenait pas en considération les changements récents de la famille américaine.

Ce qu’exige Hirschensohn est simplement de déclarer sa fille bâtarde, simplement de la mélanger au sujet de son identité sociale et familiale, simplement d’'annoncer aux parents et voisins et au public que Gerald D. est cocu et son épouse une adultère, simplement le droit, basé sur son statut d’adultère, de s'imposer perpétuellement dans le ménage de Gerald D. pour fins de droit de visite, d’embarrasser et d’humilier et d’affaiblir les liens de famille entre Gerald D. et son épouse et sa fille, le droit de nier à Gerald D. son droit, qui serait pas remis en question si cela concernait des non adultères, de protéger sa maison et sa famille contre l’Intrusion de gens avec qui il ne veut pas s’associer.

Hirschensohn affirme qu’i ne demande qu’à être traité comme les autres pères divorcés, ce qui veut dire qu'il demande simplement que la Cour déclare que le mariage ne confère aucuns droits aux maris. Il dit que la loi actuelle, qui date de l’ère victorienne, qui estime que Victoria est un enfant légitime ne prend pas en considération les « changements récents de la famille américaine. » Les changements récents dont il est question sont ceux qui remplacent le principe de Légitimité par le principe de la Promiscuité, et son corollaire, le déni aux hommes de tout droit à la procréation et d’avoir des enfants légitimes dans le cadre du contrat du mariage.

Que la cour suprême ait même consentit à entendre un tel cas est un manque au devoir (déréliction) de la de la profession dont la responsabilité devrait être la sauvegarde de la famille mais est plutôt devenu le principal agent de la destruction de la famille.Selon Michael L. Oddenino du « National Council for Children's Rights, Inc » [2] qui soutient Hirschensohn, la « société moderne a essentiellement redéfini notre notion de l’unité familiale. » C’est en effet le cas, et c'est pour cela que nous avons une Génération détritus.

Hirschensohn et Carole D. sont des contrevenants contre la loi et l’ordre sexuel de loi, qui ont infligé une douleur à Gerald D. et à Victoria (et, naturellement à eux-mêmes) et ils ont travaillé à miner l’institution du mariage et la stabilité de la société. Mais les pires bandits sont les artisans (practitioners) du système judicaire et les propagandistes de la révolution sexuelle féministe et de son principe de la Promiscuité. Le principe de la Promiscuité a assuré à Carole D. qu'elle fut seule a être autorisée à prendre des décisions concernant son activité reproductrice ; et le croyant, allié à la volonté de la Cour suprême de considérer la revendication du droit d’un adultère de s'imposer perpétuellement dans l'intimité de la famille d'un autre homme, elle a déjà travaillé à affaiblir la perception de Victoria aura de son identité sociale et familiale -- sa légitimité. Le système patriarcal et le principe de Légitimité auraient donné à l’enfant l’assurance concernant ces choses en maintenant la paternité de l'homme qu'elle appelait père, qui a fonctionné comme père, qui était le mari de sa mère et qui a pourvu pour la famille dont Victoria était un membre -- Gerald D.

Ce n’est plus le cas. La « société moderne a essentiellement redéfini la notion de l'unité familiale » ; « une femme a un droit sacré de contrôler sa propre sexualité » ; et « il n'y a pas d’enfant illégitime. » Si Victoria passe sa vie à penser autrement, à croire qu'il y a des enfants illégitimes et qu'elle l’une de ceux-ci, elle pourra remercier la non chasteté de sa mère, du chutzpah de Hirschensohn et de la faiblesse et de l’inhabilité à réfléchir (lack of cognitive skill) des juges de Cour suprême en créant un objet de controverse : les droits conférés à

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Gerald D., par mariage, et le principe de Légitimité sont-il aussi important et socialement désirables que les droits conférés à Carole D. par le principe de Promiscuité et les droits conférés à Hirschensohn par son adultère.Le « divorce, » affirme l’évêque John Spong, « est devenu un des coûts que la société doit payer pour l'émancipation des femmes. » Le coût serait trop haut même si l'émancipation était un desideratum. Il est de la responsabilité de la société de ne pas émanciper les femmes mais de les réglementer (et les hommes aussi, naturellement) pour que la reproduction puisse se faire dans des familles, pour que les enfants puissent être légitimes et puissent avoir une vie sociale selon des principes patriarcaux, afin que les hommes puissent être motivés à travailler et à créer la richesse et stabilité sociale qui rendent la civilisation possible, pour que la propriété puisse être sécurisée et puisse être solidement transmise à la prochaine génération.

« Dans les sociétés non-industrielles, » dit l'agitateur homosexuel Arthur Evans,les prostituées sont souvent traitées avec grand respect religieux, et leurs activités sont considérées des actes religieux … La vénération rituelle de la sexualité et de la nature existait dans le passé dans le monde entier, et existe encore dans les sociétés que les universitaires des pays industrialisés qualifie de « primitif. »

Et c’est pour cela que ces sociétés sont « primitives » et « non-industrielles ; »la sexualité pour ces peuples est récréative et rien d’autre ; ils n'ont pas trouvé la façon de la réglementer et de la mettre au travail. « Dans l’Orient antique, » dit Evans, La terre de Canaan, plus tard envahie par les Israelites, était peuplée à l'origine par une société où la prostitution masculine gaie était très en vue. Ces prostitués étaient situés dans les temples. Comme pour les sorcières médiévales, les hommes et les femmes qui personnifiaient des déités sexuelles furent littéralement perçues comme devenant ces déités et avoir des relations sexuelles avec ces personnes était vu comme forme la plus élevée et la plus réelle de communion religieuse avec la déité.

C’est qu’ils pensaient. C'est pour cela que la Bible a dénoncé le culte Cananéen comme une « prostitution avec des dieux bizarres » et W. Robertson Smith décrivit ces activités comme des « orgies horribles de sensualité déchainée dont nous n'osons plus parler qu’à mots voilés. » « Dans ces sociétés, » dit Evans,

Comme pour les sorcières, les femmes et les Gays jouissaient généralement d’un statut élevé, les homosexuels des deux sexes étaient considérées avec crainte religieuse, et les actes sexuels de toutes sortes étaient associés aux formes les plus sacrées d'expression religieuse. Évidemment, il y avait également une grande diversité et des différences de conviction et de pratiques dans ces sociétés, mais il y avait une grande caractéristique commune qui les a placées en nette opposition à la tradition chrétienne et industrielle : leur amour de la sexualité.

Il veut dire leur amour des orgies horribles d’une sensualité déchainée dont nous n'osons plus parler qu’à mots voilés. Evans compare ce chaos sexuel avec le système patriarcal. Dans le Patriarcat, dit-il,

La sexualité elle-même est verrouillée, mis au secret, en privé, dans l’obscurité, la honte et la culpabilité. C'est ainsi que le système industriel parvient à la garder sous contrôle. Parmi les peuples naturels, comme nous l’avons vu, la sexualité fait partie de la religion publique et de l’éducation des tribus. Ce devient une célébration collective des pouvoirs qui tiennent l'univers ensemble. Son but est son propre plaisir. N'importe quel groupe de personnes ayant de telles pratiques et valeurs ne peut jamais être dominé par les institutions industrielles.

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Fort juste. Ils ne peuvent pas être intégrés dans la société civilisée parce qu'ils n'accepteront pas la loi et l’ordre sexuel. Quiconque assiste à un concert Rock ou lit les annonces classées d’une publication homosexuelle se voit confronté à l’idée que notre société est en train de devenir un tel « peuple naturel » tel que décrit par Evans décrit, en partie parce que notre société a cessé d'utiliser la « honte et la culpabilité » pour règlementer la sexualité, en grande partie parce que le système travaille de nos jours activement à les détruire et (inconsciemment, nul foute) à reconstituer la matrilinéarité.Ce sont les juges qui créent la plupart des ménages dirigés par une femme - les lieux de reproduction de la criminalité, de l'illégitimité, la démoralisation et la pauvreté de la prochaine génération. Ils privent des ménages de leurs pourvoyeurs mâles et puis s'attendent à ce que ces pourvoyeurs expulsés paient une compensation pour les dommages infligés par ces mêmes juges.

« La propriété que chaque homme possède est dans son propre travail, » dit Adam Smith,

C’est là la base originale de toute autre propriété, c’est donc la plus sacrée et la plus inviolable. Le patrimoine d'un homme pauvre se situe dans sa force et la dextérité de ses mains ; et l’empêcher d’employer cette force et cette dextérité de toutes manières qu’il juge appropriée qui ne cause aucun dommage à son voisin, est une claire violation de cette propriété la plus sacrée.

L'extorsion de l'argent de l’ex-mari pour des pensions alimentaires pour enfants constitue « une claire violation de cette propriété la plus sacrée » et les hommes doivent y résister.

Tel qu’indiqué à la fin du chapitre 6, beaucoup d'épouses n’auraient pas les moyens de jeter leurs pourvoyeurs à la porte si les pourvoyeurs ne les payaient pas pour le faire. Un père qui envoie son argent de pension alimentaire, pour enfants, à son ex-épouse subventionne la destruction de sa propre famille; il perpétue le système d’extorsion (child-support-extortion ) des services de protection de l’enfance, qui a détruit des dizaines de millions des familles d'autres hommes il paye pour placer ses enfants dans un ménage dirigé par une femme - où ils sont plusieurs fois plus susceptibles d’être pauvres et délinquants et démoralisés et névrotiques et sous-réussis et malades et sexuellement confus et intoxiqués par des drogues.

Le chèque de paie du père est le stabilisateur du mariage. Les épouses, tel que précisé au chapitre 8, considèrent que la fonction primaire d'un mari est d’être un pourvoyeur. Le système judiciaire a adopté la perspective féministe qu'un ex-mari doit remplir les mêmes fonctions qu’un pourvoyeur, une notion qui place la famille à deux parents et le système patriarcal dans son entier en péril. La Dr. Lenore Weitzman pense que la Cour de divorce devrait essayer de « maintenir le niveau de vie qui régnait pendant le mariage et, autant que possible, de garder les parties dans la situation financière qu’ils auraient si leur mariage ne s’était pas effondré. » En d'autres termes, elle pense que le but de l’institution jumelle du mariage-divorce est de tout prendre de l'homme et de tout donner à la femme -- pour attacher l'homme à une machine à traire le lait, pour toujours.

Ce travail forcé au profit d’une autre personne -- qui ne diffère ni dans son essence ni dans les détails de l'esclavage -- est illégal, mais les juges l'imposent quand même. Parce qu'ils estiment que le mâle nord-américain est si docile qu’il se soumettra, parce qu'il ont toujours agit ainsi dans le passé et c’est ce que font tous les autres juges -- comme des chenilles sans esprit suivant l’autre sur la jante d'une soucoupe, chacune supposant qu'elle fait la chose

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correcte parce c’est ce que font tous les autres et c’est ce qu'elles ont toujours fait dans le passé. Les juges ne peuvent pas voir que la croissance du taux de divorce, de quelques milliers au milieu du 19ième à un abasourdissant (plus de) 50% de nos jours, a changé la nature du divorce ; ce qui était une tragédie affectant des membres isolés de la société est devenu un programme pour abolir le Patriarcat et retourner à la matrilinéarité. Ils ne peuvent pas voir que la raison principale de cette croissance du taux de divorce est la conviction des épouses que les préjugés anti-mâles de la Cour de divorce sont d’une certitude absolue.

L’actuelle débâcle du divorce est créée par l’alliance entre le principe de la Sainteté de la maternité et du principe du Mendiant mutilé. Dans un cas typique, Maman divorce Papa sachant que la Cour lui accordera la garde des enfants selon le principe de la Sainteté de la maternité, lui permettant d’entraîner ses enfant dans les risques de pauvreté et de délinquance et en exploitant la pénible situation des enfants pour extorquer l'argent du papa. « Il est déjà accepté, » écrit Mary Ann Glendon,Qu'il y existe un devoir légal de pourvoir pour les besoins de ses enfants mineurs, et que ce devoir doit être partagé assez entre les deux parents, et que ce devoir est si important qu'il ne peut pas être exclu par contrat. Ce qui doit être rendu plus clair et vigoureux est que dans les divorces des couples avec des enfants mineurs, ce devoir doit avoir la première place.

En d'autres termes, le contrat de mariage ne confère aucun droit aux pères, seulement des responsabilités. Maman joue la Carte de la maternité et le système judiciaire se transforme immédiatement en assistante (handmaiden) volontaire, transfère les enfants du système patriarcal au système matriarcal où ils ont de plus grandes probabilités de finir dans la pauvreté et la délinquance et d’en faire de meilleurs Mendiants mutilés.La Dr. Glendon prévoit que, même sans les Mendiants mutilés, Maman devrait être récompensée par Papa, « pour compenser, dans la mesure du possible, la disparité que la rupture du mariage crée dans leurs conditions de vies respectives. » La compensation, dit la Dr. Glendon,

Dépend de la reconnaissance du fait d'une disparité entre les situations des ex-conjoints, et son but est de permettre aux deux de vivre dans des conditions matérielles approximativement équivalentes.

Pourquoi devraient-ils vivre dans des conditions matérielles approximativement équivalentes ? Pourquoi ne devrait-il pas y a une disparité dans leurs conditions matérielles si l'homme gagne son niveau la vie et si la femme ne gagne pas le sien et si elle lui retire les services réciproques qui pendant le mariage justifiaient qu’ils partagent les siens ? Pourquoi devrait-elle être compensée pour ce qu'elle ne gagne pas ? Le mouvement féministe amorcé par Melle Friedan jetait son dédain sur les épouses parasites qui n’offraient que des services minimaux en échange d'une franchise économique (free ride). Pourquoi une ex-épouse parasite devrait-elle être recevoir une franchise économique (free ride) alors qu’elle n'assure aucun service ? Qu'est-il arrivé à la rhétorique de Melle Friedan sur les femmes devant gagner l'estime de soi en se tenant sur leurs propres pieds et faire face à la vie « sans faveur sexuelle ni excuse »?La « disparité » entre les revenus de l'homme et de la femme est la raison principale pour laquelle la plupart des femmes épousent leurs maris. La Dr. Glendon en ferait une incitation au divorce pour les femmes. Elle transformerait les revenus des hommes, qui étaient dans le passé (et correctement) des moyens de renforcer le mariage, en moyens de l'affaiblir et de le détruire. Si la femme peut tout simplement prendre l'argent de l'homme, l'homme n’a rien à lui offrir, puisqu'elle le possède déjà - -- l’homme a perdu son pouvoir de négociation, et avec

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ce pouvoir il a perdu sa motivation à gagner le revenu qu’elle convoite. Le système patriarcal est basé sur la mise au travail de la sexualité et de la famille (pas la privation de sexualité et d’ex-familles) pour motiver les hommes à travailler et à réussir. La « prime de compensation » de la Dr. Glendon pour le divorce détruit ce système.

L’empressement des ex-maris à payer aux ex-épouses l'argent des pensions alimentaires pour enfants est comparable à l’empressement des Noirs du sud des USA, il y a une génération, d’aller s’asseoir en arrière de l’autobus. À l’époque cela semblait normal parce que tous le faisait. Lorsque Rosa Parks décida qu'elle ne se soumettrait plus à cette stupide indignité et qu’elle a choisi un siège à l'avant de l'autobus, la ségrégation des sièges a disparu. Lorsque les hommes nord-américains se rendront compte non seulement de la stupidité, mais du pouvoir destructeur de leur subvention de la matrilinéarité, la révolution sexuelle féministe prendra fin et le Patriarcat sera reconstitué.

Les « enfants sont autorisés à partager le niveau la vie du parent qui a le revenu le plus élevé, » dit la Dr. Weitzman. Très bon ; sauf que la Dr. Weitzman n'a aucune intention à ce que les enfants partagent le niveau de vie du papa à moins que l'ex-épouse ne le partage également. Son partage est présumé être juste parce que la Maternité est sacrée, touchant au divin. Les « Cours savent, » dit un juge,

Que l'amour d’une mère est un trait dominant au cœur de la mère, même de la plus faible des femmes. Cet amour est d'origine divine et dans presque tous les cas, et de loin, excède et surpasse l'affection parentale du père. Chaque homme correct reconnaît le fait de que les enfants mineurs ont besoin de l'octroi constant des soins et de l’amour de la mère.

Pourquoi cet amour maternel, d’origine divine, une fois laissé à lui-même par l'absence d'un père, inflige-t-il aux enfants les conditions des ghettos est un paradoxe qui reste non étudié. Mais c'est cette idée de la divinité de la maternité qui est à la base de préjugés anti-mâle des juges :

Une cour de l’Idaho [dit la Dr. Weitzman] a conclu que la préférence pour la mère « n'a besoin d'aucun argument pour l'appuyer parce qu'elle provient de la nature même et des instincts de la maternité : la nature l’a ainsi ordonné. » De même, une Cour de la Floride déclare : la « nature a préparé une mère à donner naissance et à éduquer ses jeunes et leur assurer beaucoup de services et à leur donner beaucoup d'attentions pour lesquelles le père n'est pas équipé. »

En 1974, la cour suprême de l'Utah

« A balayé du revers de la main » la contestation (challenge) d'un père, basée sur la protection de l’égalité, contre la loi préférentielle envers la garde par la mère en déclarant que « l’affirmation pourrait avoir un certain mérite dans un cas approprié si le père était également doué pour la lactation que la mère. »

Un juge du New Jersey a parlé « d’une force naturelle inexorable » dictant la garde des enfants par la mère. Un juge du Maryland a trouvé

La soi-disant préférence pour la mère comme gardienne des enfants, particulièrement ceux en bas âge, est simplement une reconnaissance par la loi, aussi bien que par la communauté des hommes, de la vérité universelle que la relation maternelle étroite est si primordiale qu'elle ne

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devrait pas légèrement être coupée ou atténuée.

Nous payons à ces clown des salaires fantastiques pour faire ce genre raisonnement, qui fourrent ensemble comme « jeunes » toute la progéniture, du nouveau-né, frais sorti du ventre de sa mère et tâtant pour trouver le sein maternel et les adolescents capable de commettre des crimes violents (et beaucoup plus susceptibles d’en commettre s'il n'a aucun père) ou une adolescente capable de pondre des enfants illégitimes (et beaucoup plus susceptible d’en pondre si elle n'a aucun père). Les juges concentrent leur attention sur le nouveau-né et sont aveugle au fait que les nouveau-nés deviennent des adolescents qui n'ont pas besoin d’une Mère allaitante mais ont besoin de la socialisation d’un Père papa si on veut qu’ils deviennent des adultes responsables.

« Là où les jeunes, après la naissance, dépendent toujours de la mère, » écrit la féministe Charlotte Perkins Gilman,

les fonctions d’un individu vivant ayant besoin des services d'un individu, nous avons le chevauchement des personnalités, des besoins mutuels, qui suscite l'instinct essentiel qui lie ces personnes l'un et l'autre. Cet instinct nous appelons l'amour. L'enfant doit avoir le sein de la mère. Le sein de la mère a besoin de l'enfant. Conséquemment, entre la mère et l'enfant l'amour prend naissance, longtemps avant que la paternité ne fut que guère qu’un incident momentané. Mais la conscience commune, l'attraction mutuelle entre la mère et l’enfant, s’est figé là, absolument. Elle était limité dans le registre à cette relation la plus étroite ; dans la durée, à la période de la petite enfance.

Les centres de détention pour juvéniles sont plains à craquer de ces citoyens « primordiaux », grâce à l’inhabilité à comprendre des juges que la société civilisée a besoin de la socialisation patriarcale autant que de la biologie féminine. Les juges n’ont pas besoin de s'inquiéter de « couper » ou « d’atténuer » la biologie de Maman. Maman ne s’en vat nulle part – pas si Papa est assurée du contrôle de son chèque de paie. Maman ne va pas renoncer à ses enfants, à son rôle, à ses symboles de statut et à ses repas payés. Les juges pensent qu'ils doivent appuyer le lien le plus fort dans la famille à deux parents, le rôle de la mère, parce qu'elle est la plus forte. Ils devraient appuyer le lien le plus faible, le rôle du père, parce qu'il est le plus faible. C’est en appuyant le lien le plus faible qu'ils appuient la famille à deux parents, le système patriarcal et la civilisation. Les législateurs et les juges ne le savent pas mais c’est pour stabiliser la famille à deux parents que la société patriarcale et le système légal existent. Maman s’est passée fort bien de la société patriarcale et du système légal pendant deux cents millions d'années, mais Papa doit avoir leur soutien ou il n’y aura aucune famille à deux parents. La famille à deux parents n'est pas « normale. » Elle n'est pas « biologique. » Elle n'est pas « primordiale. » C'est une création culturelle, artificielle et fragile comme la civilisation elle-même ; les deux n’existent que depuis quelques milliers d’années. La famille dirigées par la femme est « normale » et « biologique » et « primordiale », et c'est dans pourquoi on la trouve dans la basse-cour, dans la forêt tropicale, dans les ghettos et sur les réserves indiennes et dans les sociétés qui vivent encore à l’Âge de pierre. La famille à deux parents est ce qui rend la civilisation possible -- et vice versa – tout comme la destruction de la famille à deux parents est ce qui rend possible les ghettos -- et inévitable. Les juges ne comprennent pas que ceci et celui est pourquoi les familles à deux parents s’effondrent et pourquoi le crime et les drogues et les gangs et l'illégitimité sont hors de contrôle – c’est pourquoi il y a une Génération détritus.

« Nous semblons être dans un processus de retour à méthode du parent seul, » la Dr. féministe

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Barbara Bergmann. En effet. C’est ce qui se passe dans les ghettos parce que le système d'assistance sociale rend les pourvoyeurs mâles superflus. C’est ce qui se passe dans la société dans son ensemble parce que les juges n'ont aucune compréhension de la façon dont fonctionne le Patriarcat – aucune conscience que le Patriarcat a besoin de l'appui du système judiciaire, qu’ils lui volent. Le retour à la matrilinéarité de l’Âge de pierre est le véritable programme de la révolution sexuelle et féministe – l’abandonner de l'organisation sociale basée sur la parenté masculine et le retour à l'organisation triballe et matrilinéaire basée sur la parenté féminine.

Comme le dit l’anthropologue féministe Helen Fisher, les hommes et les femmes reviennent au genre de rôles qu'ils avaient sur les plaines de l’Afrique, il y a des millions d'années. C'est cela qui doit être stoppé et la seule manière de l'arrêter est de garantir le (headship) leadership des pères dans les familles – en leur garantissant la garde leurs enfants et la possession assurée de leurs chèques de paie.[1] Agnation :[2] Conseil national pour les droits des enfants, Inc.

11 – Le Principe de HumphreyAprès demi de douzaine d’années de guerre futile au Vietnam, et de n’y voir aucun progrès malgré des dépenses en vies, vies, en argent, en prestige et en bonne volonté, avec le monde entier se demandant si l'Amérique était devenu folle, une question fut posée au vice-président Hubert Humphrey; Pourquoi ne pas simplement reconnaître que nous nous avons erreur – que nous devrions simplement embarquer nos soldats et les ramener à la maison et oublier cette guerre stupide?

La réponse du Vice-président représente le même type de sagesse politique qui empêche de trouver une solution au problème de la Génération détritus :

« Nous ne devons pas rechercher des solutions faciles »--Hubert H. Humphrey

La solution au problème adressé dans le présent livre est la suivante : si les maisons dirigées par des mères produisent la majeure partie de notre crime, délinquance illégitimité, échec éducatif, abus de drogue infantilisme, violence de gangs, confusion sexuelle et démoralisation -- comme de toute évidence il le -- pourquoi notre société n’adopte elle pas les politiques qui font des pères les chefs de leur famille.

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