La gazette du mag du dimanche 23 août

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C h aque jour , u n e thém atiqu e , p l u si e u r s r e g a rd s N°5 / Dimanche 23 août 2015 Congrès des Ceméa / Grenoble 2015 4 1 Pour lire le mag, plie le coin de la page 2 sur celui de la p a g e 3 La gazette du mag congres2015.cemea.asso.fr Des petites mains qui déplacent des montagnes Installer tous les aménagements, faire la si- gnalétique, construire le bar, s’assurer chaque jour que les salles soient fournies en matériel, faire le tour des amphis pour ramasser les dé- chets, nettoyer l’espace de convivialité, mettre en place le cablâge électrique, s’occuper de la logistique, accueillir l’ensemble des militant-e-s, changer les poubelles, passer un long moment à servir les congressistes... Voilà une liste de tâches bien ingrates. Et pour- tant, une trentaine de personnes, bénévoles pour la plupart, s’affairent dans l’ombre pour assurer le bon fonctionnement de ce congrès. Mais si ! Vous voyez, ces personnes aux t-shirts colorés qui courent partout et qui ne s’arrêtent jamais. Merci pour votre énergie, vos sourires, vos yeux cernés, vos sacrifices pour le bien commun de 800 autres. Respect qui ne vous est pas rendu lorsque certain-e-s vous laissent un espace de convivia- lité sans dessus-dessous, rempli de cadavres de bouteilles, de couches sales... Hommage à vos petites mains quand vous me dites que «c’est trop cool» que ce moment important existe, que vous êtes là pour le porter et promouvoir les valeurs de l’Éducation nouvelle, que vous êtes fièr-e-s de voir que ça fonctionne. Certes, il y a eu quelques petits désagréments, des petits problèmes de communication avec le secrétariat général, une organisation parfois «à l’arrache», de la tension à l’intérieur de l’Association territoriale... Grâce à vous, nous pouvons nous enrichir, passer du temps ensemble, tisser du réseau, vivre pleinement ce moment riche et intense. Le 11 e congrès national des Ceméa à Grenoble a été soutenu par : EDITO de François SIMON Ça s’apparente à une course, pour laquelle il faut s’entraîner. Une course de fond. Un entraîne- ment qui passe par une multitude d’approches au sein desquelles la question de la culture s’impose comme un axe essentiel. La culture balade son projet en filigrane intemporel dans un quotidien malade de l’indigence des démarches. Ce qui est es- sentiel c’est l’instant où les pores du corps et de la pensée s’ouvrent à l’air émancipateur, aux sollicitations précieuses, la curiosité qui s’attache à une invite sensible d’œuvres toutes origi- nales et uniques. Tous les parcours de culture s’apparentent à la découverte de l’escalade, avec des prises d’abord proches et accessibles (largo puis lento) puis, petit à petit, chacun va aller chercher des prises plus lointaines (adagio), moins faciles (andante) et au bout d’une pre- mière partie de parcours les prises les plus inatteignables (moderato). Et on va jusqu’en haut, puis on s’aventure à l’extérieur, on ose, on se lâche, on grimpe sans être assuré (allegretto, allegro). Enfin il s’agit d’explorer une paroi, de tracer une voie pour les autres. Il y a des risques mais les méandres mènent à l’autonomie puis à la transmission. Un des enjeux fondamentaux du Congrès est bien de faire culture commune, territoire politique commun et exploration des contrées de demain. Investissement sensible et critique d’espaces pas toujours nouveaux mais interrogés sous d’autres angles, d’autres regards pour à terme (mais le terme est fictif en utopie) y ouvrir des pistes ancrées dans une connaissance du réel social. Pour opérer de cette manière, il est terriblement obligatoire d’y aller ensemble, d’un seul élan, d’un souffle, d’une foulée, déci- dés au travers de la myriade de débats, au prix de désaccords dépassés, d’ajustements trouvés. Ce Congrès a montré la détermination de la majorité des participants. Mais ce ne fut pas facile. La pensée dépasse souvent les mots et c’est dans ce débordement qui ne se dit pas que se tient le réflexe du doute, promoteur de suspicions. Et dans cet espace que s’ouvre la brèche où se nichent comme les chiffres d’une double comptabilité les bruits de couloir qu’on présente comme des vérités avérées. Il est important de brasser les tensions, nous les avons brassées, de les passer au mixer de la détente, nous les avons mixées. Des textes sont écrits, des orientations suscitées. Nous ne savons pas la suite mais nous la savons prometteuse puisque nous l’inven- terons. Elle sera l’exact reflet de ce qui s’est agi ici pendant cinq jours. Le discours de clôture de tout à l’heure donnera le ton et la couleur de demain. Le Congrès, ce n’est pas un jeu mais c’est sportif Écrit par Alexandre AGNES Une colo s’est déroulée à Autrans, dans le massif du Vercors, et permet aux enfants de congressistes entre 4 et 6 ans de vivre, pour certains, leur toute première colo. Les enfants ont découvert le centre et ses alentours, visité les ca- banes dans la forêt, fait du poney, se sont rafraîchis dans la piscine... Ce dimanche matin un dernier au revoir aux poules et aux poneys, et les enfants seront de retour à 13h à EVE ! Attention les enfants reviennent ! écrit par Marie GALIENNE Directeur de la publication : Christian GAUTELLIER. Rédacteur en chef : François SIMON. Équipe de rédaction : Alexandre AGNES, Mohammad ASMARE, Patrick CHOROWICZ, Jean-Baptiste CLERICO, Jeanne FROMMER, Marie GALIENNE, Alexeï KISLIAKOV, François LABOULAIS, Olivia RAMBUR, Solène LEBLANC-MARIDOR, Michel REBOURG, Marion RETAUX, Laurent VERDIÈRE. Traduction : d’hier Magda ALVES, aujourd’hui Farida GILLOT. Photos : Jacques LABARRE et Alain GENEST, Séverine SALESA, Anthony PRIEM. Secrétaire de rédaction : Marie Laure DE CARVALHO. Illustration : Paul Maraud. Graphisme et mise en page : Amélie PETIT-GOMBERT. IPNS sur du papier recyclé - Ne peut être vendu.

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La gazette du mag du dimanche 23 août

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Chaque jour, une thématique, plusieurs regards

N°5 / Dimanche 23 août 2015Congrès des Ceméa / Grenoble 2015

4 1Pour lire le mag, plie le coin de la page 2 sur celui de la page 3

La gazette du magcongres2015.cemea.asso.fr

Des petites mains qui déplacent des montagnesInstaller tous les aménagements, faire la si-gnalétique, construire le bar, s’assurer chaque jour que les salles soient fournies en matériel, faire le tour des amphis pour ramasser les dé-chets, nettoyer l’espace de convivialité, mettre en place le cablâge électrique, s’occuper de la logistique, accueillir l’ensemble des militant-e-s, changer les poubelles, passer un long moment à servir les congressistes...Voilà une liste de tâches bien ingrates. Et pour-tant, une trentaine de personnes, bénévoles pour la plupart, s’affairent dans l’ombre pour assurer le bon fonctionnement de ce congrès. Mais si ! Vous voyez, ces personnes aux t-shirts

colorés qui courent partout et qui ne s’arrêtent jamais.Merci pour votre énergie, vos sourires, vos yeux cernés, vos sacrifices pour le bien commun de 800 autres. Respect qui ne vous est pas rendu lorsque certain-e-s vous laissent un espace de convivia-lité sans dessus-dessous, rempli de cadavres de bouteilles, de couches sales...Hommage à vos petites mains quand vous me dites que «c’est trop cool» que ce moment important existe, que vous êtes là pour le porter et promouvoir les valeurs de l’Éducation nouvelle, que vous êtes fièr-e-s de voir que ça fonctionne. Certes, il y a eu quelques petits désagréments, des petits problèmes de communication avec le secrétariat général, une organisation parfois «à l’arrache», de la tension à l’intérieur de l’Association territoriale...Grâce à vous, nous pouvons nous enrichir, passer du temps ensemble, tisser du réseau, vivre pleinement ce moment riche et intense.

Le 11e congrès national des Ceméaà Grenoble a été soutenu par :

EDITO de François SIMON

Ça s’apparente à une course, pour laquelle il faut s’entraîner. Une course de fond. Un entraîne-ment qui passe par une multitude d’approches au sein desquelles la question de la culture s’impose comme un axe essentiel.

La culture balade son projet en filigrane intemporel dans un quotidien malade de l’indigence des démarches. Ce qui est es-sentiel c’est l’instant où les pores du corps et de la pensée s’ouvrent à l’air émancipateur, aux sollicitations précieuses, la curiosité qui s’attache à une invite sensible d’œuvres toutes origi-nales et uniques. Tous les parcours de culture s’apparentent à la découverte de l’escalade, avec des prises d’abord proches et accessibles (largo puis lento) puis, petit à petit, chacun va aller chercher des prises plus lointaines (adagio), moins faciles (andante) et au bout d’une pre-mière partie de parcours les prises les plus inatteignables (moderato). Et on va jusqu’en haut, puis on s’aventure à l’extérieur, on ose, on se lâche, on grimpe sans être assuré (allegretto, allegro). Enfin il s’agit d’explorer une paroi, de tracer une voie pour les autres. Il y a des risques mais les méandres mènent à l’autonomie puis à la transmission. Un des enjeux fondamentaux du Congrès est bien de faire culture commune, territoire politique commun et exploration des contrées de demain. Investissement sensible et critique d’espaces pas toujours nouveaux mais interrogés sous d’autres angles, d’autres regards pour à terme (mais le terme est fictif en utopie) y ouvrir des pistes ancrées dans une connaissance du réel social. Pour opérer de cette manière, il est terriblement obligatoire d’y aller ensemble, d’un seul élan, d’un souffle, d’une foulée, déci-dés au travers de la myriade de débats, au prix de désaccords dépassés, d’ajustements trouvés. Ce Congrès a montré la détermination de la majorité des participants. Mais ce ne fut pas facile. La pensée dépasse souvent les mots et c’est dans ce débordement qui ne se dit pas que se tient le réflexe du doute, promoteur de suspicions. Et dans cet espace que s’ouvre la brèche où se nichent comme les chiffres d’une double comptabilité les bruits de couloir qu’on présente comme des vérités avérées. Il est important de brasser les tensions, nous les avons brassées, de les passer au mixer de la détente, nous les avons mixées. Des textes sont écrits, des orientations suscitées. Nous ne savons pas la suite mais nous la savons prometteuse puisque nous l’inven-terons. Elle sera l’exact reflet de ce qui s’est agi ici pendant cinq jours. Le discours de clôture de tout à l’heure donnera le ton et la couleur de demain.

Le Congrès, ce n’est pas un jeu mais c’est sportif

Écrit par Alexandre AGNES

Une colo s’est déroulée à Autrans, dans le massif du Vercors, et permet aux enfants de congressistes entre 4 et 6 ans de vivre, pour certains, leur toute première colo. Les enfants ont découvert le centre et ses alentours, visité les ca-banes dans la forêt, fait du poney, se sont rafraîchis dans la piscine... Ce dimanche matin un dernier au revoir aux poules et aux poneys, et les enfants seront de retour à 13h à EVE !

Attention les enfants reviennent !écrit par Marie GALIENNE

Directeur de la publication : Christian GAUTELLIER. Rédacteur en chef : François SIMON.Équipe de rédaction : Alexandre AGNES, Mohammad ASMARE, Patrick CHOROWICZ, Jean-Baptiste CLERICO, Jeanne FROMMER, Marie GALIENNE, Alexeï KISLIAKOV, François LABOULAIS, Olivia RAMBUR, Solène LEBLANC-MARIDOR, Michel REBOURG, Marion RETAUX, Laurent VERDIÈRE. Traduction : d’hier Magda ALVES, aujourd’hui Farida GILLOT. Photos : Jacques LABARRE et Alain GENEST, Séverine SALESA, Anthony PRIEM. Secrétaire de rédaction : Marie Laure DE CARVALHO. Illustration : Paul Maraud. Graphisme et mise en page : Amélie PETIT-GOMBERT. IPNS sur du papier recyclé - Ne peut être vendu.

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Art. Culture. Œuvre. Artiste. Spectateur. Autant de mots. Autant de sens. Autant de questions.

L’art et de la culture sont tellement empreints de représentations sociales, que les individus s’en trouvent dépossédés. Ce qui devrait être leur, devient autre, étranger. Ainsi nous interpelle Jean Caune, professeur émérite à l’université Stendhal de Grenoble, lors de la table ronde « Quelles places pour les pratiques culturelles dans la cité ? » jeudi 20 août.

Redonner du sens, de la substance à ces mots. Accepter « l’inutilité » commerciale, marchande de ces productions pour valoriser la pratique, l’appropriation de la démarche par l’artiste qu’il soit amateur ou professionnel.

« C’est à la pratique artistique plus qu’à la pratique culturelle que nous devons nous intéres-ser ». C’est elle qui doit être au cœur des enjeux, à qui il faut donner une place. L’art est une catégorie institutionnelle. L’urinoir de Duchamp – exemple tellement cité sur le sujet qu’on s’in-terroge presque sur la force de sa symbolique – n’est une œuvre d’art que par le contexte dans lequel il s’inscrit, celui du musée. En désinhibant la pratique artistique, en ne la limitant pas à un petit nombre de privilégiés qui sauraient entrer dans les cases définies, on permettrait à tous de s’approprier l’art et la culture dans leur forme la plus large en encourageant la pratique artistique personnelle. Ce n’est qu’en allant dans ce sens de redéfinition qu’il sera possible de briser – ou du moins de fissurer – le plafond de verre qui ne fait que véhiculer les inégalités à travers les pratiques culturelles.

C’est contre la hiérarchie culturelle qu’il faut lutter, celle qui dit que telle pratique est légitime ou non, que telle personne est un artiste ou non. Pour reconstruire notre société et dépasser la fracture sociale qui la traverse, commençons par redéfinir l’art et la culture comme des concepts démocratiques, appartenant à toutes et tous et non à une classe savante, dominante.

La question des pratiques artistiques et culturelles renvoie à la liberté et la dignité humaine, elles doivent être à tous, partout et tout le temps.

Le titre est une citation de Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand.

La gazette du mag - n°5 / Dimanche 23 août 2015Congrès des Ceméa / Grenoble 2015

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C’est bien plus beau lorsque c’est inutileÉcrit par Jeanne FROMMER

Un congrès en images

Agi, l’avenir

FOCUS TEXTUS RICTUSfoyer composer grimacepoint tramer contorsionfocalisation tisser froncementconcentration textile mouemise au point texture sourirerhème texte contraction

constructrion mimiquecombinaison riretournure de phrase tic

Petit jeu d’écriture et de penséeÉcrit par Patrick CHOROWICZ

Il suffit d'associer les mots. Choisir un mot par co-lonne.

et toi tu choisirais lesquels ?

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Grande discussion et bonne ambiance au musée

Des interrogations

Des rires...

Une journée en imagesReportage

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Traces

Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver. (René Char, Parole en archipel).Grenoble. Imaginer l’hiver, la neige. Faire un 360°. Laisser le regard glisser de la Chartreuse à Belledonne, du Taillefer au Vercors. Laisser venir à soi, au fond de son œil et de son être la multitude de traces que la neige révèle. Entre-lacs improbables de milliers d’années, de milliers de mains, de milliers de pas qui dans ces montagnes ont écrit la pré-sence humaine, sa patience, son humili-té. Sa colère, sa révolte, sa lutte, sa fuite, ses espoirs, la vie.Grenoble aujourd’hui. Des centaines de militants qui vont se séparer, qui vont emmener avec eux ou laisser des cen-taines de traces, qui disent la même histoire que les griffures d’hiver dans nos montagnes. Des traces en eux-mêmes, en l’autre, des traces dans le mouvement.Seules les traces font rêver…Un jour la pédagogie sera une poétique. Et la parole enfin libre.Cette trace infime pour dire aussi que, malgré mon absence, j’y étais.

La gazette du mag - n°5 / Dimanche 23 août 2015Congrès des Ceméa / Grenoble 2015

Paroles de congressistes

écrit par Alain GHENO

Seules les traces font rêver.

1, 2, 3, enjeu !écrit par François LABOULAIS et Michel REBOURGNote de la rédaction

Dans le « off » on peut lire un article qui parle de censure de la part des médias du congrès. L’équipe rédactionnelle de la Gazette du Mag (identifiable dans l’ours de la Gazette) dément cette information, elle a accepté tout écrit qui respectait la charte de déontologie validée collectivement et présentée à tous dans le premier numéro du journal. De nom-breux militants ont apporté leur contribution à une aventure journalistique qui permettait chaque jour à chacun d’écrire ce qui lui tenait à cœur.

Parmi les treize enjeux fondamentaux mis en débat dans l’axe 3, celui intitulé « liberté d’expression et respect d’un cadre institutionnel » prend place ce samedi entre 14h et 16h. Devant l’affluence (60 per-sonnes), deux salles ont été occupées. Le texte déclen-cheur est rappelé (la parution d’un journal « off »). La modalité exposée consiste en trois rounds : un temps d’écriture individuelle sur le quoi et le pourquoi suggé-rés par l’énoncé, puis de lecture. Ensuite vient un temps de compréhension, d’éclaircissement dans une discus-sion par sous-groupe abordant les enjeux et les consé-quences pour le mouvement. Le recueil synthétisant les avis et les questions soule-vées est posé au tableau en plénière pour aboutir en-suite à une formulation de perspectives. Sur un point, il est noté la satisfaction d’une prise en compte par l’institutionnel de cet enjeu de « la liberté d’expres-sion…». Parmi les pistes lancées, il y a place pour du court terme (imprimer le n°4 du journal « L’Off’»). Dans une autre temporalité, des participants appellent à questionner la rigidité du cadre (comment le bouger ?), à redéfinir les rôles du GDC (maîtriser ou accompagner) ou à penser la place de la confiance et de la bienveillance. Quelques questions émergent :• Quelle est la vocation d'un journal sur un évène-

ment militant comme un congrès ? • Quels sont les circuits d'échanges d'idées, de dé-

bat, d'expression en interne dans une tempora-lité qu'il nous faut distinguer de la communication dans l'espace public ?

• Le non-cadre dans un collectif existe-t-il ? • Plus globalement et au quotidien comment

prendre en compte nos contradictions dans le choix de nos usages des réseaux sociaux et autres espaces médiatiques où l'expression indi-viduelle se confond avec une communication col-lective et inversement.

• De où parle-t-on et pour qui ?Continuons à activer ce chantier dont les enjeux res-tent à formuler, à préciser. Sans oublier d’être présents dans ceux en cours, les initiatives du réseau dans les expressions citoyennes, le soutien aux médias de proximité, nos actions d'éducation critique et citoyenne ou encore les assises internationales du journalisme et de l'information... ces rendez-vous de combat de la liberté d'expression et de l'information auxquels les Ce-méa contribuent.

Дорогу осилит идущий !écrit par Alexeï KISLIAKOV Directeur Ceméa Russe

Этот конгресс СЕМЕА стал для СЕМЕА России реальной возможностью встретить партнеров для реализации

совместных проектов для молодежи разных стран. На круглых столах, фокус-группах мы получили конструктивный ответ на многие вопросы, которые освещались.Мы проявили особый интерес к программам подготовки и сопровождения волонтеров, профессионального обучения аниматоров и форматоров.Россия открыта для сотрудничества в реализации воспитательных проектов по самоопределению молодежи в гражданском обществе.Русская поговорка гласит: «Дорогу осилит идущий и какой бы сложной она ни была, мы пойдем рука об руку по этой дороге». Мужества!

Réunion du comité de rédaction de la gazette du 22 août

Ce texte est disponible en français dans le mag en ligne sur congres2015.cemea.asso.fr

Page 4: La gazette du mag du dimanche 23 août

Agir aujourd’hui pour une démocratisation des pratiques cultu-relles nécessite la construction de nouveaux liens avec les ins-titutions culturelles et les professionnels de la culture. Les Ceméa mettent en place des formations à « l’accompa-gnement culturel » en direction des acteurs éducatifs et cultu-rels afin de développer des pratiques collaboratives. Ainsi se développent des politiques territoriales qui proposent aux pu-blics une chaîne cohérente d’activités où chaque lieu et les équipes qui y travaillent assument pleinement leur rôle et leur différence.Extrait de la Charte culture «Les Ceméa, un mouvement partenaire des institutions culturelles»

Il n’y a pas d’éducation sans CULTURESe cultiver est un droit qui nécessite des apprentissages, et une accessibilité pour tous les citoyens aux biens et espaces culturels ou artistiques.Les CEMÉA revendiquent la nécessité d’une éducation artistique et culturelle pour chacun, qui ne vise pas à « mieux consommer » mais plutôt à donner des clés de compréhension et des leviers pour agir sur son environ-nement.Extrait du Manifeste issu de notre 10ème Congrès Les Ceméa affichent des ambitions militantes

La culture de l’information est devenue la forme privilégiée d’accès à ce qu’il convient désormais d’appeler « l’ère numérique ». Cette culture s’est complexifiée avec l’explosion des formes différenciées de l’infor-mation et une frénésie de communication à travers toutes les interfaces technolo-giques ou plates-formes logicielles.Extrait de la Charte médias, éducation critique et engagement citoyen: « Former des citoyens à l’heure du numérique »

Les méthodes d’éducation activeElles fondent notre démarche pédagogique. Elles consistent à faire, à construire, à expérimenter, mais également à penser, à confronter, à observer et à analyser.Elles prennent en compte les conditions matérielle set le cadre de vie, la néces-sité de bâtir un projet, de s’approprier les techniques et les sources documentaires. Extrait du Projet associatif l’Education pour agir 2012-2015 : «Agir par la formation…et avec les publics/Trois concepts orientent nos interventions

Extrait du Projet associatif l’Education pour agir 2012-2015 : «Agir par la formation…et avec les publics/Trois concepts orientent nos interventions»

Culture, médias, éducation

Les fondamentaux de notre projet

MANIFESTEL’ É D U C ATION POUR AGIR

des ambitions militantesPour construire une société plus juste, plus solidaire, plus égalitaire, dans une pers p e c t i ve éducatrice et émancipatrice

Dès 1971, les CEMÉA, m o u vement d’éducation, affirment qu’ils ont nécessairement une action surl ’ é volution de la société et qu’ils veulent participer à sa transformation. Ils situent leur action dansun courant de pensée de gauche sans aucune référence à une appartenance partisane. En 2010, ilscondamnent les choix politiques actuels qui aggra vent les inégalités et détruisent le vivre ensemble.Ils s'engagent dans la construction d'une alternative sociétale.Àl’occasion de leurs congrès successif s, les C E M É Aactualisent leurs propositions dans un projet asso-c i a t if national et les déclinent par territoire, en métropole et en Outre - M e r.Les C E M É Aexpriment ici des exigences politiques, sur lesquelles ils fondent leur projet associatif etl e u rs actions. Ces références servent de base solide et constante, à la fois aux positions publiquesqu'ils sont amenés à ex p r i m e r, et aux partenariats qu'ils construisent.

Pour une coopération renforcée POUVOIRS PUBLICS/société civile L’éducation, la culture, la santé et le social doiventrésister aux logiques de marchandisation et de mise enconcurrence. L’activité de ces champs doit se construiresur une continuité garantissant les innovations.Les CEMÉA affirment le besoin d'un État structurant, ini-tiateur de politiques nationales, garant d'une égalitéterritoriale et favorisant les initiatives locales. LesCEMÉA considèrent primordial le rôle des collectivitésterritoriales, au service des publics. Celles-ci, avec lesservices déconcentrés de l’État et l’ensemble des acteursayant des missions de service public, dont les CEMÉA,doivent mobiliser des réseaux multiples, inscrits dansdes pratiques coopératives et alternatives.Ils inscrivent leurs actions dans des missions de servicespublics locaux, territoriaux, nationaux et européens. Ilsrevendiquent la place des associations d'éducation popu-laire comme co-constructeurs des politiques publiques.

ECONOMIE SOCIALE et service public,l’alternative au tout libéralLes CEMÉA, par leurs actions, construisent un espace deproduction de savoirs et de services, qui s'inscrit dans lechamp de l'économie sociale et solidaire. Ils affirment laprimauté de l'humain sur le profit et l'existence debiens communs inaliénables.Ils travaillent à la mise en œuvre de ces choix, dans lesrelations avec leurs partenaires et au sein de leur propreorganisation. Ils défendent un modèle économique dedéveloppement démocratique, où chacun participe auxchoix.Les CEMÉArevendiquent que les secteurs d'intérêt géné-ral n'obéissent pas aux règles de la concurrence.Ils exigent la reconnaissance, la valorisation et la pro-motion de l'engagement des bénévoles et volontairesdans l'espace public.

LaLAÏCITÉau cœur du pacte républicainLa laïcité est un des principes fondamentaux de notresociété, un facteur essentiel d'unité. Elle est aujourd’huiremise en cause directement par ceux mêmes qui ontmission de la garantir.Les CEMÉAexigent de l'Etat et de l'ensemble des pou-voirs publics de respecter et de faire appliquer pleine-ment les principes qui fondent la laïcité : la liberté deconscience, la séparation des églises et de l'Etat, le libreexercice de tous les cultes et de l’athéisme, le respectdes droits humains et de la diversité culturelle.Cela nécessite de combattre les fondamentalismes, pro-sélytismes et replis communautaires et de lutter partous les moyens contre les conditionnements et les alié-nations de l’industrie de la communication et des mar-chés.Les CEMÉA, pour leur part, continueront d'agir pour créerles conditions de l'acquisition de l'esprit critique et dudéveloppement du vivre ensemble.

La PROMOTIONSOCIALEpar l’éducation populaireDans leurs pratiques de formation et d’accompagnement,les CEMÉAfont référence à l’Éducation nouvelle et àl’Éducation populaire, qui au travers de la dialectiqueindividu/groupe, contribue à la construction du liensocial.Face aux différentes réformes en cours et à ve n i r, auxrisques d’instrumentalisation, ils réaffirment la primautédu social et des solidarités sur la marchandisation dum o n d e, et celle de l’éducation et de la prévention sur lar é p re s s i o n .Les C E M É Aaffirment la nécessité du cara c t è re émancipa-teur et promotionnel des formations et des accompagne-ments qu’ils conduisent. Ils réfutent l’idée de les réduireà la seule nécessité immédiate d’insertion et d’employa-b i l i t é .

AIX-EN-PROVENCE-27 août 2010

1 0eCongrès

des Ceméa

L e sCEMÉA a ff i c h e n t

Les CEMEA, mouvement pédagogique référencé à l’éducation nouvelle se sont construits et ont déve-loppé leur action éducative en lien étroit avec les courants culturels et sociaux les plus émancipateurs de notre société. Ainsi, la création artistique, le progrès scientifique et les luttes sociales constituent les trois grandes sources qui ont nourri et forgé l’identité des CEMEA.

POUR LA CULTURE DANS L’éDUCATION

Les Ceméa, mouvement pédagogique référencé à l’éducation nouvelle se sont construits et ont développé leur action éducative en lien étroit avec les courants culturels et sociaux les plus émancipateurs de notre société. Ainsi, la création artistique, le progrès scientifique et les luttes sociales constituent les trois grandes sources qui ont nourri et forgé l’identité des Ceméa.

© Christophe Raynaud de Lage - Festival d’Avignon - Enfant - Boris Charmatz

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Dessin de presse

Ce matin nous sommes 14, prêts à un voyage vers les montagnes grenobloises. Cela peut sem-bler anodin.Toutefois…C’est un voyage qui serait impossible en Pales-tine à cause de l’occupant israélien. Notre fatigue lors de l’excursion est bienfaitrice. Voir librement les paysages environnants fut un moment magique. Quel bonheur de vivre libre cette quête et d’atteindre le sommet de la Bas-tille !

Ce n’est pas la première fois que j’ai la chance d’effectuer en France une activité qui est interdite chez moi. En Palestine, le seul mur que j’ai escaladé, c’est le mur d’occupation à Jérusalem. La peur, le stress, l’appréhension étaient permanents, inimaginables.J’ai donc un rêve : Faire ça avec la jeunesse palestinienne, en Palestine, dans nos montagnes, libres et sereins.Merci au groupe et aux animateurs ! Paix et liberté à toute l’humanité et surtout à ceux qui en sont privés.

De Naplouse à la Bastille, un air de libertéécrit par Mohammad ASMARE (propos recueillis et traduits par Farida GILLOT)

Du côté d’Uriage

Vouloir s’échapper du Congrès, prendre la tangente, sortir des Agoras, Alpilles, EVE et autre Sciences Po. et s’engouffrer dans une combe... A quelques kilomètres de St Martin-d’Hères surgit au coin d’un défilé enguirlandé de verdure et largement ensoleillé le château d’Uriage.

Celui-ci, aux temps heurtés de la France pé-tainiste et de la Milice, y a abrité « l’Ecole na-tionale des cadres de la jeunesse de Vichy » de 1940 à 1942, dont l’histoire controversée retient qu’elle fit preuve d’un esprit opposé à la collaboration et s’est placée en marge de la politique du gouvernement de l’époque. L’esprit d’Uriage est porteur d’un mode de vie communautaire, les enseignements se fondent plus sur des travaux pratiques expérimentaux et des conférences. Plusieurs des élèves et formateurs ont été dans le maquis du Vercors et de la Savoie, cette école d’Uriage a en partie servi au ferment du Conseil National de la Résistance. En sont sortis à la fois des « chefs » politiques ou militaires, mais aussi des animateurs de la vie politique culturelle et sociale présents*, les décennies sui-vantes, dans de nombreuses instances et institutions.

PS : Rétro-pédalage. Au Congrès d’Aix, d’autres coups de pédale m’avaient amené jusqu’à Beau-recueil, lieu du premier centre d’entraînement. Et si l’éducation populaire s’entendait comme une révision des « actes fondateurs » in situ...*Beuve-Méry, Domenach, Dumazedier....

écrit par Michel REBOURG

Reportage

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