La folle aventure

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Journal du dimanche : littérature, histoire, voyages, musique. 1910/04/10. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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La vie de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Montpellier et Environs...

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Journal du dimanche : littérature, histoire, voyages, musique. 1910/04/10.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :  *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.  *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :  *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits.  *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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NOUVELLESIÔKIE.— N° 73

oo DIRECTIONoo

ADMINISTRATION

8,ruedeCheverus

PARIS

o o TÉLÉPHONEOO

o o o 104-65o o o

Dimanche 10 Avril 1910

ABONNEMENTS:

Trance,Algérieet Tunisie:

Six mois 3.25

Un an (if:

Étrangeret Colaakt

Six mois..4.25

Un an..... 8fr.

La Paht dans les BalkansSA.VÎSS

CORDONNIERS DES ENVIRONS DE MONASTIR AUX TRAVAUX

Durant que les souverains se visitent, que les diplomates rivalisent d'habileté,

les principaux intéressés, les habitants de la bouillante péninsule, peu soucieux des complications

se livrent en paix à leurs travaux habituels

sans souci des agitations qui passionnent les grands.

+ SOMMAIRE +

Chronique.—Zig-Zaga.—JoanD'ALBIOH&C.LeLivre«luJour. —FinancesFdodalos,parJ.-M.FÂCHASChronique«lela Molle.—KKTÏÏ.Science*.—J.-R.

+ ILLUSTRATIONS -t-

LeModernisme,sembleenvahirla Pampa...Maisnomhredoseshabi-tants,môme.lesfemmes,demeurentanthropophages.—Il y a quelquechosedoruantedanslesBalkans.-- LeTzarde BulgariereçuparleKhand«aKhans.—LeVieuxet loNouveauJeuenPalestine.

Page 3: La folle aventure

]H

IST^IRES6^

•» ... . ^~ !'' '.. ,

~ , '-

;ï L'usage du ^ed?;t'.j/;- ,i

%Récénmiént,,réminenl professeur'Éâaiier"/longueprésenta à 1:Académie".dessciences

|itt toémoire-'sur'« ïune foiiGtlQjnisupplé-mentaire du pied.dans la race jaune ».„.Cel-

^te,:f6ncUon'su:pp:tei)iênl.aiï:e;^dù:'pied,eStV<la>{préhension.En Extrêmement,,;; iéâ-:,..pi88§.flibrès"'de-tous*^ôùliers^.orit^s;%-t©iîs,...li^fbres,,qui ,s'écarrtenti;du;'seo0ndi-'Q9^t,^diâ#;Ranimés'd'uïi 'd&ublemouvement 'de rbta-

ftion-et, d'adduction.de deli'ôr-s.-en dedans.

fBréf, lès pieds'-sontiprenants. Ùfebalelierfeehinois:rame avecijson pied, un Japonaisife'éventè'itve'eson pied, ou s'en sert pbwrSfagriffitr'

5sur la corde lisse.. . 'fi.

;is~-?.--.-.-.-•-.,'--.^a'^raiîie-^CÎiiUïe*!?»'--*--!-'---Ï-.-V

f Une propagandedes plus actives est fai-s;te, en Chine, par les libéraux qui .veulentï substituer au culte de1'l'empereur âe'ûiiitfii de la pairie.'- A cet oftet, ils oui composede* Recueils

i de chanson-,qui «on! di^Uibue^daii->lou-ytes les écoles pinruures de 1empire. Ces

l chansons insistent principalement sur lJor--.•:gaurisationmihtane Dans un Choix de>:chansons chinoisespublie à Nankin par le.; lettré Ei-Fou, on liome ce couplet sur le'

recrutemeni « Pour rendre Je pays fort,I"il faut rende lois les citoyens, en les fai-sant soldats. La puissance d un pays est

f réalisée par le service mulilaixeobligatoirepour tous Si la Chiuieest faible, ces! que

: jusqu'ici les Chinois n ont pas esfïmé les.':•militaires. Que tous les jeunes gens soient' sous les drapeaux

' Enïants chinois, sa-) chez ceci : mourir j>°ur la patrie, c'est

mourir glorieusement »

Le cocherest Parisien

En dépit de 1opinionsi répandu©que la: majorité des cochersde la capitale -estfor-?!niée de compatrioiesde 'Vereingétorixetk de M. Lintilhac, e'est le département de

j; la Seine, et non ceux du Puy-de-"Dômeet«<du Cantal, qui fournit aux sièges de nos>Xfiacres les deux tiers de leui's occupanls.i] L'Auvergne et le llouergue ne viennent

i[;qu'au second rang, et d'ailleurs tous nos

%départementssont représentas-dansla »Dr-?ïporation des cochers parisiens.

Oncompte,,,enoutre,parmi«H^ suneaBen-;; taine d'Itaiïeûs, ;qnàtr-e-mngt-sept..Belges^

soixante-trois Suisses, ^uar,amite-d<eto:An-:>glais et Ecossais,qtiieiïpaêsBolonais,JEjsg*a-• 'gnols, Hollandais.,.SoiHraéïiotes'et jyWêrï-.. cains, trois^n&gi'.es<el.-nm.Clanagiie.

Galanteriede magistrat

v Une ,jeune fille de:-SBUS©ans.,ï/ttoel Smg-'-.gtiii, attaquai!.''Ts^msmo&rÉKà SJwiaas^Slilfe'

(Etats-Unis)noJej^. Jiomime.de. dâx-Haiaïtans, Léon LMfffflrd.jï'terapoï-?Paisce«ju'iî

. l'avait embrassée. -, >,'Après interrogatoire dé la demoiselle,le

juge a.dit :« Le baiser doit donc- avoir été doux, et

• je pensequ'une amendede 28 fr. 75 est suf-lisante. Si vous étiez laide, j'amende serait

plus forte; mais vous êtes i.rès jolie et le- jeune Ledforl a été exposé à une terrible!-,tentation !::. Onm'estpas plus galant-

Eloquence...et esprit

\ ;C'<M,aitlors de l'inauguration de la statuef de la République, sur la place du même|[ nom, «àParis. M.Lockroyprononça,à cellel occasion,un discours vibrant.

'.Quoiquefatigué de son effortoratoire, M.

Dockroy'voulut, dans une péroraison bienf.sentie, vanter JaJor-eédu.roi des .animaux,:.gardien de la souveraineté populaire. Dé-

signant d'un geste l'énorme lion symboliqueï. campé fièrement sur..les marches du socle-'éê la «latoe, MiLîDefcpoyiaiTça-'d'esphrases

gui,pour en avoir plus de force, débutaienttoujours par ces mots: « Celion qui... Celion-,que... » Soudain, sa voix s'enroue....

^-<Çelion... c'est un chat, répoodit-il enapar.të:,à-l'ui>.de ses proches-voisins qui';:s,i'nquiêtait'"dè^«e^S''--8^1ionifi.subite.

Et iMï^Lqêtoô %rmina ^u mieux qu'ilput Sôh^iscfhlljs^ '%fi'-:'.\ ''':.": N"

Ohanteclerest à vendre- Z;;^ ;',,-|

'^^Ê-soffifim^ i#pù%»,çlit-on,'!$},;Rostand,est as^endiie/à,Tfeyonpèjîpoùte:uûï.j|riS:.éle-ïv* Sâns'-âjïcuiaï;doute^if trouv^raSiinâtna-ieur, sdït parmi 'ilêîaVîikLÏteùysj^soijt.parÎQiles amis du théâtre,"soït p&'mil^sicollGjij-Usîmeurs.-: '•.?'iol. '' ^îï-^ïï^i

iî'aùtrés' coqs]"par la suite, revenaiqiffi""ront peut-être, eux aussi, l'honneur d'a-yvoirinspiré le maître, mais ce chantecler-1à, c'est le seul, l'unique. D'ailleurs il pos-T.8.ède-•dûs^papiers,,.en>uègle=..:,.un;.extr,ait;-4.e.vnaissance, un eërtiflcat d'inspirateur... et'.lafamiliarité du.maître !

Ihest évidents-qu'ilse vendra bien!

La bibliothèquenationale

M. Henry Marcel vient de publier__sonSàpjffi^SâùM^;MW*'l^:'s^vi6es'dellàrM?:

.Mî^î^iii«ViS^jafta3]èi.^'':"';;»'t.'>fi , '''''fi':»:

iëfe'ir"et, MipEteê' aàiL.inonagitetè;'.àêh aiàltt:

ï^n§èS.fe'de.:,:0iiéiaiiiî en iMïM^'M&'wà?:

AncienTestament.syriaque?mmi peimfeoes/du buitîème sïèele;'êm Siàèêts.mÉfijPiéî0:ients noirs iXMii^noiiiïdsiîzSênsè^sffiîl^fet.duCartulaire ée_JfffmnersUéi&ei$Qiïfôiimë,

^seizièmesïô.cle.Le fMds :-eMnoï;s'.delà M-îiMothegae-s'est îgmtjssïdfe M#.00 moisîmes«apporlés'dMjsfa,âîiiè;®rïieatt:.fweM. .'Péliot,

Le dé^aïlffipent'àès-.mëfeïMësa reçu ^ioas,.de:cîiag«>èalB:]HM8iQuiauésantigp.es,plus -gèaf:îré .amlnaaiiik-^'iOi'^.-paiPinïlesquelsune'blàgSiépastarate' fpftsn mxM ay.oir appartenu; &iBâShteltei.':MMs:M legs le plus imporfeinttfâïit-à îa iNaMrânàlsest iceluï.de M. Sépiin,.qui4m a. îaîséé. ioates ses jgemm.eB;-:®pa-vëes../iB0Jiit:'$SH.i'et Sont la plupart loàtrlaôîtparÉé âes: éeilns âe la reine de MapleSi

.^GaroMrieMrarat : la. plus belle repr-ésenliërAntaniia,,aaière de 'Germanieus.jEiifin, M.M«nryMaiRBiélisïjginalele proche açtoevemeiiitde la rû-eliviènne.;

Les déboires de Balzac au tbéâtre

, Éalzae, fort êcliandè par le rélos SeFEcoledes Ménages^à la RenaiBBaîîGe,«aa:»90 -fitpar la cbuie de Yaulrmb -à la.-'P©r-ite-Saîîit-Marliii,en 1840,tenaitS'aiitant plusâ sprfiiaiFesa revanche avec îee Mesmw-ces &£QuinoLa.

*

ll-.jBeiontaît sams doute iqurëlope£âbaîepéliaT'làpremière représentafioa. Et, dansle teit &ela déjouer, il prit des &ra*,aaajge-joieraïtëa^ec Lireux, le directeur de ^Odeon,pour l,enîr le bureau -delocation lui-mêmependant quelquesjours pour les trois pre»niiôres représèntaMons.

Et on vit le grand romancier, derrièrela grille du-bureau délivrer lui-même 'lescouponset en encaisser le prix. Il se flat-tait, on le sait., de devineries sentimentsdes gens au .seul aspect de leur \lsage.Commeil voulait avant tout s'assurer une'bonnesalle, -il.refusait,ïmpitoyàblemeratlemoindrecouponà quiconquelui paraissait,à première vue, hostile ou eimplementdou-teux.

—Trop tard, disait-il,la loge est vendueà la princesse de X... — Mais, au moins,tel fauteuil ?-—Déjà pris par le duc de Z...— Mais, monsieur, j'y mettrais un prix

| fou. — Quand,ce prix serait fou furieux,i.vous ri'aauiez-ni loge ni fauteuil. Tout estdéjà,vendu.

Cesprécautionsn'empêchèrentpas l'échecdes Resssourrjis.rfeQtàmla: 'C'-estpourquo:Te''siiecès de VEcole des Ménages, à ce

môme Odéon où l'on vit; Balzac marchandde billets, prend un pbu lé caractère ue ',réparation. |[ Po&ïardy.

'fik ' ;\.%him i<feï[' ""^t

" "f

Ôïisvient'jaPiiïifcrêdiiii:eià la c'ôté''officielle>:du -g|^dicatv_%s,,'!;ftarikiiiiers,.unenouvelle '5valeur;,àei,c-uîy^equi promet de jouer <nnBrôle sur ftibirémarché.M.':,., ...,.,i-?-.•;.: . .. ï

H-..s'a@tdé.la "Wlfcn:WeilLVoici les -élé-jmenis caractéristiques .de-.cetteâi'Mâ'e'.:-. , 1

;-:CapWat"-;^—Èe capital'nominal dé 'la So- \çiètlt é®t'-dev£ié00.000; ;le capital émis est "•

de^lip»O<iîfé.75O.0OMfr.), en actions de 3£ ï m:$B.::à. • M é

Minerai:';—La mine,.-située dans l'Ouest- K

australien, 'dfëtfï^étenduede 400acres. Elle est reliée au port Jde Depuien-Harbourpar une voie ferrée de %.-gorKïlomètees'Iapparteiiaaiità la Société. %y>'Pfoducfàoni.--Jr-.Depuis trois ans, les ira- t.vaux omt été poussés énergiquémentet la l!Sociétéa déjà pu expédier en Europe 9.204|

.,to.nnes,-ileminerai à 20 % de cuivre et h''W^jmmmAi^^k qui ont produit 100.000S

;;#^S;Sppiîaig; i2'millions.500"000fr.).'

. \;~.'Ei|s a nMsà8:plus^isurle carreau 30.000fitiMÙîegde wmxssA,:^-êfi%d'une valeur de;:Î8S4iQ0lâsy^s^isiieiSing^qu^eroait traitées àJa:;î©iBâeme:.gsife-l'on <y&conisiru'ii'e.^;:Pm@Jisîmeseonïpîètè:dé'br^yage^cheidagjî^it^s^ai#MAiiOEi;:..âesmmeral^^iïegten pleine>f^àteftai£^;/'.- \.'.~'J,'ïfifi'V"filï£n£$$&Gs:*r-'.-3L.eslî&iélafees\nets après;'aiHaisM&seiaeBftoat été, : - :':'.

:;.;."'^;-'t^fJ!-;i7<7|i0^1i!vv,.-'^--.'..s9il11.30% du

.'^pïSl-éffiQis;-;•;.;, -..-'.-;.:.•;•.'IM'W0J.(ê0mMimsM.v^înis0if[:24.000liv. ;

.•sti.^'^''--â»r^j^<S,.^n^'^--!LQfi'icomples.dé-

"

| ïiiiÉÎS ÂeÈOOEijtjjî'éseiaîi.êsi'â.ïassemblée .gé- ,méraîlédans -qàeîgp.es-seniames.11

, 'Pour iSlû ïestimalidâ est de:40.0000liv. .[si. ('2.G;.60% dit.çafiiîMémis^ M les prévi-.s'ioasdès .exei'ciéessîaÎMante'-;sanlbeaucoup ;

jpîois élevées.©nmaison,deM,.çiiiseen mar-::'.ébe dela fenderie -quiawiraiâeiadïci-là.-VÉîvidenâes^.— i& raoonipte:de dividende

:

«de10 % a déjà été |îavé .pour-f année 190'J,;av,eesia solde,â prévoir de-'3-su 4 % pour:ièHiôinefix©r<eicé(soit 14 % pour l'année).•" Les istafels et la notice ont paru au Birl-Mîa atensxfedu Journal officiel du 28 fé-vrier 19i©.-'-

aDompagnîegénérale de l'Amériquecentrait)

Bm.epersonnalité îinaaeière d-enotre pla--!ee,:daasïe but-âeferiliïàer ^ssn;opmion au .

suifetde la CàgimpagnieGéHéii'âtede l'Ame-'

ligae Geiafeile:,a eia i=efieHMaie(nit.uneentre-vae avec ''M. le générait ^laya, ex-prési-sdentde la ÈiépnMiqàedà Nicaragua. Cedernier n'a ipas.hésité h Ml affirmer, nonseulemeinitque feules les concessions cl-.

jp-rirâlègesdont, il a «té parlé -ént octroyésâ la <compa,gniet,mais .encore«nie ces con-loessioms©lit.toleala .«aletir qiflTonleur al-'.teMe.

Mines de la Betica

Les projets de laveries dont il a été ques-tion à rAssembléf de la Sociétédes Mines '

de la Betica et pour lesquels«le'Conseila

déjà «n mains les fonds, sont définitive-ment établis, ,oe qui v&-.permettrede lan-;cer les commandeset de procéderaux pre-m.iers travaux d'insta,llation.On sait que-ces laveries permettront d'utiliser touteune série de minerais qui, jusqu'à.présent,demeuraient en stock et

'qui vont être ;

transformés en produits marchands. Il en":existe des quantités considérables sur lescarreaux. En n^emetemps ont été établis:;les projets .-relatifsaux nouveaux procédésde transports qui réaliseront des écono-':mie très sensibles sur ce chapitre si im-'iportant de 'i'explditatfon.Ces progrès dans

'

le développementdu programme dé 3a vSo-ciété permettent de compter su,r 'une no'u-:velle avance de l'action des Mines de la.iBetica .."'

A A. B.

Page 4: La folle aventure

— 2S7

OHROJNTIQ OE

CES BONS PEINTRES

Tout Paris a éclaté de rire, une t'oisde plus, :et le monde entier qui s'oc-

cjape d'art, quand on a appris -qu'un des(a^ieâûx exposés . aux Indépendantsavait ,'étè"gravement peint par la queued;u.n anè„ SO.UJSrimpulsion de «peiquesrapins facétieux.

Je -ne partagerai pas l'indignation deceux qui .ont vitupéré contre ces jeunesgens en -goguette : où -irions-nous, sei-

gneur,, si les rapins n'étaient pas quel-que peu fumisies ! Us sont chargés nonseulement de nous faire 4e la peinture,mais dé représenter, ^pouï leur largepa?ïr::îa gaîtéjj-a'ngaise,

', ,,:-....

-Et ;pms,-".les.amateurs, de. peinture...

CESBONSAMATEURS

Voici que, justimènt,. M..Moreau-Vaûthier raconte dans .« l'Abeille de Pon-

. taineble.au » l'histoire d'un chef-d'oeu*vre de Guillemet.

•Ce chei-d'ceuyre n'était, d'après le

peintre lui-même, qu'un tableau mé-

diocre, et qui n'entrg. aUSalon, il y a jene sais combien d'années, que parmiles « R-ëpêchés»;. 'Néanmoins, il sevendit : pas cher, évidemment.

A quelques années de là, .un de sesamis demande à Guillemet :

— Est-ce que vous n'avez pas peint,jadis, un paysage réprésentant des ro-

chers, un "étang, des arbres ?...Guillemet l'interrompt :

!

-—Oui, dit-il, une bien mauvaise toi-le ; je ne sais ce qu'elle es,tdevenue...

— C'est plaisir," reprend l'ami, decauser avec un homme qui se sait sibien juger soi-même. Je puis donc vousdire que le tableau n'a pas gagné envieillissant. Je l'ai aperçu, hier, chezun marchand de mon quartier, et j'aiété navré de voir qu'il portait votre si-gnature 1,,.,

— Où donc ?,.. s'écrie joyeusementGuillemet, <gvefy coure, pour le ra-cheter... Combien en demande-t-on ?.-.

— Cent cinquante francs !...—,11ne les vaut pas ; mais je le ra-

chèterai tout de même, pour que masignature ne soit pas plus longtempsdéshonorée par ce péché de jeunesse...

Hélas ! Guillemet n'alla chez le mar-chand que le surlendemain, et le ta-bleau était parti, la veille, enlevé, luiaffirma-t-on, par un amateur enthou-siaste.

Des années s'écoulent encore, Guil-lemet apprend un jour que son ta-bleau est accrohé, mais beaucoup plusgrand, dans la galerie d'un collection-'neur célèbre, lequel en est enchanté.Seulement, en grandissant, le tableauavait subi une petite modification : iln'était signé Guillemet, mais Courbet.

Guillemet, navré et amusé, chargeun de ses amis de faire savoir la véritéau collectionneur : c'était un véritableservice à lui rendre que de le préve-nir que dans cette galerie, dont il étaitsi fler, il y avait un faux tableau, oùtout était faux, et le tableau, et la si-

gnature. !.,.-..— Allons donc ! s'écrie l'amateur, je

le tiens de Courbet : c'est lui-même',quime l'a vendu,.

Si ce collectionneur est encore par-

mi les vivants., on devrait lui porter letableau des Indépendants, peint parla queue d'un âne.

'

CES BONS BUREAUX

Tl ne faudrait pas croire, d'ailleurs",-que ce don ,dVfumisterie appartienne, ex-clusivement aux artistes : les bureauxpeuvent la pratiquer avec la plus.-étonnante maestria, Exemple l'histoire,

,Bonafoux.M. Georges Bonafoux est musieien et

ehef d'orchestre : musicien et ehef d'or-chestré distingué, puisque, tout jeune,il fut nommé officier de l'Académie, etl"an dernier, officier de l'Instructionpublique-

Là-dessus, M. Bonafoux est appelé àla direction de l'Qtpéra Français, à la

;Nouvelle-Orléans.Aussitôt, pour qu'il représente mieux

la France, l'Administration des Beaux-Arts jugea qu'il devait être nommé of-ficier de l'Instruction publique

— ou-bliant qu'il l'avait déjà été une fois.

On..le nomme donc pour la deuxièmefois !

Or, sa direction artistique réussitpleinement à la Nouvelle-Orléans ; et

comme, sans doute, il y_avait eu deschangements dans l'administration des;Beaux-Arts, on estima que M. GeorgesBonafoux devait être nommé officieé del'Instruction publique.

Cela faisait trois !..'.'Pour peu que M. Georges Bonafoux,

ait, lui aussi, l'esprit de fumisterie, ilne manquera pas de porter trois ro-settes ;à la fois.'

CES BONS AMERICAINS

Les possesseurs de dollars disposentd'une ingéniosité merveilleuse pourrendre — vous allez voir plus loin quel'expression ne manque pas de justes-se — la plus grande partie de leur for-

'. tune à leur pays.Jusqu'ici, l'argent qu'ils donnaient

généreusement servait, surtout, h lacréation d'écoles, d'Universités, d'oeu-vres les plus diverses de bienfaisance.

Voici que M. Thomas E. Forsyth deBoston a songé aux dents des petitsBostonnais.

Il a annoncé, avec la solennité «rmaccompagne les dons des philant.ropes,qu'il faisait cadeau de deux millions de

dollars, soit dix millions de francs, àsa ville natale, pour conserver les dentsdes élèves .dans les écoles publi-

. • ques. A partir de leur naissance, jus-I qu'à l'âge de seize ans, grâce à M. Tho-mas E. Forsyth, les enfants auront leurdentition soignée gratuitement, par desdentistes dressés dans des Instituts den-

[ laires modèles !Ce que les petits Bostonnais en. au-

; rout des dents, ensuite, pour dévorer le

I monde !

[ LE BON MILLIARDAIRE

C'est encore M. Andrew Carnegie ! quit semble donner raison à ces philoso-i plies pessimistes, lesquels prétendent- qu'aucune grande fortune ne peut se

créer sans qu'il y ait eu, a la base,3 quelque chose de pas: très recommanda-i blé: Bossuet n'a-f-il pas dit,.qu'à cette

base il y avait presque toujours -etcla- boue ou du sang î

Bien entendu,- cette .remarque estd'ordré'àûssi anonyme que pessimiste :cav on ne saurait trop célébrer la gé-nérosité de M. Andrew--Carnegie. \ .

En tout cas, voici ce qu'il a dît:; '

«Je ne crois pas à l'impôt sur le re-venu; mon plan est simple et meilleur.

L'impôt sur lé revenu ferait une nationde menteurs. Que les individus ga-gnent de l'argent autàM qu'ils-pour-ront pendant leur vie; mais que la moi-tié de cet argent revienne à l'Etat.aprèsleur mort, pourvu que leur fortune at-

teigne ,nn -million de dollars,.-s».,Rendez l'argent, messieurs les ntf

liardaires !Nest-ce pas, du reste, quelque ^cho-

se de ce genre que Richelieu dit a,uxtraitants de son époque, lors des

'

« Grands jours d'Auvergne V »

Jean d'Àlhignac.

LA STENOGRAPHIEAU TEMPSDE GIÇERON

Quand .onparle de sténographie,il sem-ble qu'il s'agisse d'un art tout moderne,néd'hier, d!'wnesorte d'espérantode' la pîume.Il n'en,est rien. Cicéronavait recours à lasténographie,non seulementpour la repro^duefcionde ses discours,mais pour sa cor-respondance. Ce grand orateur, soucieuxavant tout de la forme, et préoccupéde laGhute harmonieuse de ses périodes tenaità ce- que sa parole fût fidèlement repro-duite; Il avait son sténographe qui ne "

quittait jamais, Tir-oh, qui a donné so.inom aux « notes tifoniennes» usitéespen-dant tout le cours du moyenâge.

Cïcôronne pouvait se passer de lui. Il luiécrivait : « Quoique]e sente en tous lieuxle (besoinque j'ai de la collaboration,c'estpour toi-même T^IUSque pour moi que tamaladiem'afflige» et ailleurs à un ami quilui demandaitde lui lire un de ses écrits :« QuandTiron n'est pas la, «esmanuscrits

sont de même». Tiron on effet écrivaitparabréviations.

« N'avez-vouspas été charméde ma let-tre à Yarron, écrit encore Gicéronà Attî-

'

eus ? Que le malheur m'accable si je meIsuis jamais donné autant de peineI Je nel'ai même pas dictée à Tiron qui a l'habi-tude de recueillir en quelques signes despériodes tout entières ; je l'ai dictéeà Spin-tharus qui n'écrit que par syllabes.».

A l'origine,la sténographiecomprenaitunalphabet, mêlé à des signes syllabiquesentrès grand nombre, auxquels on a ajoutédes « arbitraires », c'est-à-dire des idio-grammes pour représenter les mots longsou difficilesà écrire, et ceux qui revenaientfréquemment. . . ..iV.

Mais si la sténograjàtaeainsi comprisepermettait de traduire ïa; parole, elle étaitinsuffisantepour reproduire in extensoJe-sgrandes plaidoiries ou les.débats,oratoiresdu Forum. G'est alors que Tiron inventales « notes complémentaires» .qui forment:le degré supérieur do la sténographie-et,consistent à rendre chaque racine par UaXsigne très simple auquel on accroched'axi--'très signescorrespondantaux différents-a-fv:fixes.du verbe, ce que les Latins appelaient'leé prépositions. Ce sont encore les troisdegrés de notre .sténographieactuelle.

Il n'était pas jusqu'à la façon de travail,'.1er des sténographes qui ne répondît à ec,qu'elle est aujourd'hui. .

« Les scribes librarii », dit Isidore de',;;Séviile, (plus souvent on les appelle «'no-"arn » parcequ'ils faisaientusagedes .«no-'tes lironienncs ») écrivaientplusieurs en-'semble,se divisant entre eux les parties dudiscours, de façon à les reproduire dansleur texte et dans leur ordre. »

A lire ces lignes, se croirait-ôn sur '»Forum, au pied;.desRosiers,ou bien au «a''lais du Luxembourgau pied de livtribunedu Sénat.

Page 5: La folle aventure

— 228 —:

lie IiiVre du jour

FINANCES: ::.

FEODALES

par J-M. FÀCHANm

":Les ouvrages financiers:sur la féodalité.ne manquent pas. D'où-;vient que leur lec-ture"ne .laissé dans l'esprit que dés souve-nirs confus.?

II"est; dès' auteurs q.ui.se sont:- égarésdans .unsujet aussi vaste. G'est à eux-,quepeut s'appliquer,le. vers de Boileau :

Quene,sut se bornerne,sut jamais.écrire.

D'autres1écrivains se -' sont contentésd'une nomenclature des nombreux droitsféodaux.Une:étude.superficiellede la que.s-=tiona fait même commettre à. .quelques-uns des confusionsdéplorables..L'auteur de « Finances féodales » s'est.appliquéà éviter les nombreux écueilsquecache un tel travail.

Dans-une « Etudiesommaire du régimeféodal » d'une-vingtaine de pages, il expli-que'avec une grande clarté, avec une1mi-nutieuse précision, la formation de la. féo-dalitô,. son organisation au point de vuepolitique, social, économiqueet financier;-. La lecture des nombreux droits féodaux

n'aurait point manqué de paraître-faslitdieuse au lecteur si l'au/teur n'avait .eu lesoin de diviser son sujet"..Ces droits sontclassés en nuit .paragraphes. ::

I. Droits du seigneursur la propriété. II.•Droitssur les personnes et sur leur tra-vail. III Droite sur les actes de la vie com-merciale et industrielle, IV. Droits sur ;lesactes:-de la vie,civile.V. Monopoles.Bana-lités. VI.;Droits de justice. VIL TJroits-sui'"les,choses publiques. VIII. Droits levés auprofitdes officiersféodaux. C'est l'objet ducliapitr-ei-II.

Dans le oliapitre 111nous trouvons lesdroits perçus car les suzerains sur leursvassaux et por'le roi dans le royaume.

Enfin, dans le chapitre IV, nous-suivonsles curieux débuts du trésor royal sous les!premiers capétiens.

La sécheresse des nomenclaturesest évi-tée par des détails intéressants sur l'origi-ne des droits ; l'auteur a su si bien varierla forme de l'expositionque l'on arrive àla lin de cet ouvrage in-octavo, cnarmêd'avoir glané, sans fatigue, les plus pré-cieuses notions. Voiciun très curieux cha-pitre

'sur :

Le Trésor RoyalSous les Premiers Capétiens

Le roi étant assimilé financièrement,cornme il l'était politiquement,à ses hautsfeudataires, le lecteur connaît les divers re-venus alimentant le Trésor sous Hugues-<iàpet et ses successeurs immédiats, quiappartiennent a.la période féodale propre-ment1dite. La plupart de ces revenus sontproduits par le domaine..Il n'est même pasrare dé voir, dans les documentsde l'épo-que, le mot Trésor désigner lé domaine, quien était la 'principale, sinon l'unique res-source.

Et d'abord, qu'entendait-onpar domaineen matière fiscale? Il nous faut encore ro-rvenir a l'organisation financièrede Rome,'à laquelleles Mérovingiensfurent bienobli-gés de faire de larges emprunts.

Lès premiers empereurs romains avaientRindoublepatrimoine : le palrimoniumpri-vaiuin, sive rei privalm aui dominical, pa-trimoine privé, dont les revenus devaientêtre affectés aux besoins personnels de la.maison, de l'empereur,..et- le palrimonium

sacmm, patrimoine public, dont les pro-duits. étaient consacrés aux dépensés pffl-.bllqu.es. Les premiers étaient centralisés,par le fiscus Coesaris— puis fiscus' tout•simplement,et les seconds par Voerariumpublicum.Toute différencevint,par la suiteà disparaître ; le fisc absorba le Trésor-pu-blic -.Fiscus dicitur publicum oerarium etpublica ratio principis seu imperiï — :

De môme que, dans les premiers temp_sde l'Empiré .romain, iLy avait eu deux pa-trimoines, il y, eut,-durant,la (périodebar-bare, deux sortes de domaines : le domai-ne privé, comprenant les

'propriétés per-

sonnelles,du roi,-dont les revenus , étaientréunis dans la -cassette royale, et le domai-ne publkv consistaûit,en -terres attachées àla couronne, dont les produits, avec lès re-devances de toutes sortes-: étaient encais-séspar to Trésor-,royal. Sous la féodalité,,on ne distingua plus ces deux domaines,qui n'en firent qu'un. ; il n'y eut qu'un:seulTrésor royal,- à Tënitièrè,'disposition ,duroi.

...

.Le domaine comprenait.donc alors' nonseulement lés -terres, avec les droits et re-devances y attachés, que le roi possédaitpropriétairement,comme seigneur*ou dontil était le suzerain immédiat, formant cequ'on a appelé les pays d'obéissancele roi,mais encore,les produits résultant du prin-cipe de la .suzeraineté-sur les: autres par-,.liésdu royaume,pays de non obéissanceleroi; ' ''"

Une troisième classe comprenait, faisant,toujours partie du domaine, quelques-unsdes droits régaliens, qui n'étaient pas toutà-faite tombés-dans le .patrimoinedes sei-gneurs...et auxquels prétendaient, les Capé-tiens, en leur qualité d'héritiers des Garlo-vingiens.

#* *

Mais, ainsi, que. nous l'avons dit plushaut, la perceptiondes droits de suzeraine-té et,des droits régaliens sera.des plus ir-régulières, tant que la royauté trouveradevant elle des vassaux égaux, sinon' su-périeurs en (puissance.I! ne pourra être faitétat de ces droits qu'au fur et à mesure quel'extension'dès possessions dé la couronnepermettra à la monarchie d'imposersa su-prématie à la noblesse. Jusqu'alors le Tré-sor royal, comme celui des hauts barons,ne sera guère régulièrement alimenté quepar lés produits du. domaine, que les pre-miers Capétienspercevront commeproprié-taires et comme seigneurs.

Les terres appartenant au roi se divi-saient en deux catégories. Les unes étaientin alodio, îisco, ou dominio régale, propresdu prince et dont les habitants, nobles,bourgeois, v,ilains,hôtes et serfs, se trou-vaient soumis à .son autorité directe. Lesautres étaient placées in beneficioou infeodorégis ; c'étaient les bénéfices(qui dis-paraîtront), les fiefs dont il était le suze-rain immédiat, où ii percevait les droits desuzerain sur ses vassaux directs.

A ces ressources,qui formaient les recet-tes ordinaires, s'ajoutait le produit des ai-des, qui constituaient les recettes extraor-dinaires.

Comment le Trésor percevait-il et cen-tralisait-il ses revenus ?

A la tôte des Finances se trouvait le sé-néchal, un des grands officiers de la cou-ronne.

Ce mot vient du bas latin siniscalcus,formé de deux mots germaniques : sini-stalc, qui signifientvieux serviteur, et, parsuite, le chef des serviteurs. Les rois méro-vingiens avaient un ou plusieurs sénéchauxqui surveillaientles officiersattachés à leurservice. Sous la dynastie carlovingienne,les attributions du maire du palais passè-rent partie au comté du palais, partie ausénéchal. Ce dernier avait plus particuliè-rement là directionde la table et portait letitre de d.api{er,qui prévaudra vsousles Ca-pétiens. Au xicsiècle;il était le premier desgrands officiersdu palais, une sorfct'de vice-roi. Il avait la surintendance de la mai-son royale et des finances, le pouvoir de

rendre la-justice au nom.du roi et la con-duite des troupes. :V

Devenus trop puissants, les sénéchauxseront une menacepourla royauté. En 1191,Philippe-Auguste,au retour de sa croisade,mettant à -profit.la mort-du-titulaire de lachangé, Thibaud, comte dé Bïois, la sup-primera, ,

Quequesgrands feudatairesavaient^com-me le roi, des sénéchaux..Laroyauté, aprèsl'annexion'de leurs provinces,maintiendraces officiers.;Nous aurons l'occasiond'enparler, quand nous nous occuperons des-baillis royaux ; les uns et les autres exer-çaient.,les mêmes fonctions. ; -:. Pour'assurer et,simplifier :la- perceptionfides revenus du domaine,;le sénéchal, en.sa-qualité de.suranténdant-desfinances;aï- ,fermait; les .divers.produits, du domaine,royal à un certain nombre.d'intendantsparvoie.d'adjudication aux enchères. Ces in-:tendants:semblent"avoir,été institués sur le"'.modèlede ceux qui,•dans les communautésecclésiastiques, géraient:

'les possessions

éloignéesde rabbâyé; ët>leur avoir emprun-té le nom de prévôt (procepositus): baylesou balles {ba-iuli)dans le Midiet-mômeeuAuvergne.

Dans les villes les (plus1importantes, il.y

'

avait deux ou trois prévôts, dont l'un san»doute-avait autorité sur l'es autres.

Les::prévôts-étaient donc à l'origine:de-'

simples fermiers des revenus du domaine,,à qui le roi concédait,dans l'étendue de la,circorusct'ipUonqui, leur était, assignée,-le-droit de percevoir,:en relcnant une quote-part, les cens,-redevances, tohlieux, péa-ges, reliefs .féodauxet autres revenus d'ori-gines .diverses qui' constituaient l'actif, dubudget royal. Ajoutons qu'ils en acquit-taient aussi les dépenses. Ils rendaientleurs comptes:adTrésor ; la réunion de cés-comptes particuliers constituait le rôle' gé-:néral des prévôtés de -France.-,

A la ferme -des revenus royaux les -pré-vôts joindront ultérieurement des attribu-tions admmistatives, judiciaires, militaires,qui feront d'eux les-représentants directs del'autorité royale dans le domaine. Pourexercer.-leurs multiples pouvoirs, ils au-ront'sous leurs.ordres, dans les centres im-:portants, un viguier ou voyei*vicarhts, via-tins), dans les villagesun maire {major)et,de nombreux officierssubalternes {bedelli,baillivi, servienles, elc).

La prévôté iparaît donc avoir été la cir-conscription domanialela plus ancienne etla clus élémentairede cette période.On neconnaît point la date de sa création, qui re-monterait vers la fin de la période carlo-vingienne. Les iprévôlsétaient choisis par-mi les prud'hommes,c'est-à-dire bourgeoisnotables. Ils furent de précieux auxiliairespour la royauté dans sa lutte -contrela'fféo-dalité et contre l'église.

* *

Depuis les premiers temps dé la monar-chie, le Trésor était déposé dans une-chambre [caméra)du,palais du roi, sous lasurveillancedmchambrier ou grand cham.-,brier {camerarius), qu'on appelait encore-trésorier, lequel avait sous ses-unlre-slesacéllarius, chargé de la garde du.sacellum.diminutif de saccus : fiscus, thésaurus, dit.Du Cange.

Les rois de France prendrontombragedela puissance des chanibriers, qui viseront'd'ailleurs à transformer ces fonctions enfief. De' temps en temps, la charge sera-laissée vacante (1121,1138).Enfin:Philippe-Auguste, que nous venonsde voir suppri-mant les fonctionsdu sénéchal,enlèveraau,chamibnierla garde du Trésor, qui sera dé-

posé au Temple.Les Capétienséviteront lafaillie commise par les rois des deux pre-mières races qui avaient laissé les grands-officiers de la couronne s'approprier leurs-fonctionset s'ériger en maîtres.

Tous les chapitres de ce livre s'ont aussiintéressants, aussi documentésque celui-ci:,aussi tous les amoureuxd'histoire doivent--ils l'avoir dans.leur bibliothèque. .

Xavier de Montai.'(i'Un.vol..3 fr., lîer-ger-Levrault,éditeur.

Page 6: La folle aventure

— 229 —

M Le vieux et le nouveau jeu en Palestine ^^

LesanatoriumduMontdesOlives Uncoindusanatorium

Généralement, on ne re-présente de la Palestine,queles monuments ou les sitesque l'histoire religieuse aimmortalisés. Ici môme,nous avons fait, maintesfois, des excursions danscette intéressante contrée.

Aujourd'hui, c'est dansun tout orore d'idées quenous étudions la Palestine.C'est au point de vue mo-derne' : car la vie modernes'est infiltrée en cette con-trée, où elle se manifeste,tout d'abord, nar la cons-truction d'un vaste, sanato-torium, au mont des Olives,près de Jérusalem.

Cotte intéressante fonda-tion est l'oeuvre de l'impé-ratrice d'Allemagne,Augus-ta-Vicloria. Le sanatoriumsera inauguré dans le cou-rant de ce mois, sous la pré-sidence c'.uprince Eitel, se-

Un télégramme annonceen effet, l'arrivée au Caire Uneécolearabeen Palestine

du secondfils de l'empereurallemand. Le prince serend, accompagné de safemme, la princesseSophie-Charlotte, à Jérusalem, oùit doit procéder, h l'inaugu-ration du nouvel hôpital al-lemand.

Cet hôpital, qui porterale nom d'Augusta-Victorial'impératrice, femme deGuillaumeII, est le treizième'tablissement national alle-mand construit depuis quel-ques aimées en Palestine.

+Notre deuxièmephotogra-

phie .représente une écolearabe en Palestine. Etantdonné la chaude températu-re de cette conlrôe, l'ensei-gnement est donné en pleinair. Vous voyezces enfantsen train d'apprendre le-Co-ran, dont, ils doivent con-naître par coeurdes chapi-tres tout entiers.

Henri Dorsay.

Les Menus de Fénelon

Fénelon fut à la mode, cette saison, grâ-ce aux délicieusesconférencesde M. JulesLemaltre, où il nous a dit beaucoupde cho-ses très délicates, et de la psychologie laplus raffinée, sur l'auteur â'e Télémaquc.

Mais, s'il nous a parlé abondamment detoutes les bellespensées qui sortaient de labouchede Fénelon,s'il nous a merveilleusement dépeint son entourage, il ne nous apas parlé de ce qu'on appelait, au XVIIesiècle, les officiersde « la bouche », c'est-à-dire ceux qui avaient la charge de fairemanger les grands personnages.

Malgré sa. parfaite simplicité,Fénelonavait, un nombreux personnel : un maîtred'hôtel, M. Monvoisin ; un chef d'office,Blondel ; deux chefs de cuisine, Manbrinet Jassin ; quatre Inquais, etc. On possèdenos détails grâce au Livre do dépenses deFénelon, qui existe jour par jour, de 1G95h 1G99.

C'est par ce livre que nous savonsque Fénelon mit cinq jours ii parcourir lesquarante-trois lieues qui séparent Paris deCambrai, lorsqu'il y fut envoyé,en une sor-te d'exil.

Mais Fénelon avait l'esprit trop haut ettrop doux, pour considérercommeune pu-nition do se dévouer à tout un diocèse.Etil commençade faire la conquêtede sa villeôpiscopulc,en accomplissant, immédiate-ment, le tour des remparts. C'était classi-que, quand on arrivait à Cambrai. Et le li-vre des dépenses note que Monseigneurafait donner 10sols a l'homme qui le condui-sit sur les remparts.

La grand repas offert, le lendemain,auxautorités, coûta quatre-vingt-unelivres. Fé-nelon n'avait-pas encore do vaisselle ; legouverneur de la citadelle, M. du Tilleul,dut lui prêter la sienne. Le détail est portésur le livre de dépenses : car on perdit uncouteau et une cuiller d'argent, qui furentremboursés25 livres 8 sols Gdeniers.

Très précis, le livre de dépenses note en-core que 15 sols furent donnés à un petitgarçon pour avoir porté un lapin en vie àMonseigneur.

Le livre de dépenses suit Fénelon dînatoute sa mtnse épiscopale a ISouehain,ùMons,ù ValenciennCR,a Hnspres.

Fénelon avait continuellement table ou-verte : le jeudi soint de 1090,en plus de sesquarante commensauxhabituels, il en reçutcinquante extraordinaires, chanoines, cu-rés, enfants de choeur, appariteurs et au-

tres. Vous pensez s'il fallut du poisson :cinquante carpes, un panier plein de per-ches et de tanches, dix anguilles, seize bro-chets, vingt-six livres de beurre, racines,persils, oignons, et un pot do vin. A Noël,on compte : six oreilles de cochon, touteune provisionde saucisses, andouilles, dixris de veau, 200livres de boucherie,200oeufs.

Vous n'ignorez pas que Fénelon lui-mé-mo mangeait très peu : et sans nul doutt\c'est spécialement,à son intention que, cejour de Noëlon dépensa cinq sols pour desherbes. La dépense est notée en dehors dunoble menu : ce dut être là tout te souperde l'évèque.

Il y a un très beau menu, aussi, le 5novembre1696,quand eut.lieul'entrevue deFontainebleau entre Fénelon et Bossuel.Bossuotavait meilleur appétit : et eomnuc'était Fénelon qui le traitait, on note sai-son livre de dépenses : quarante livres deviande, quatorze pièces de rôtisserie, desfruits, des champignons,du Champagne,etdoux livres de chandelle pour éclairer latable.

Commele livre dedépensesde LouisXVI,celui de Fénelonest très significatif,

L. F.

Page 7: La folle aventure

—. 230

CÉSAREffE

Tïr^-w Par PIERRE SALES'

.,.

-..(Siiûej;:

'-. Wa;-..^ïû'érisfe. me ffioffitéra'"cejjiêffisé'---

msïâ & àM&?.-.-.-&i-ëËë, jes pois-avoir'cénââmm^.Ei- io-ui-le 'reste <fel'a maison'iïga©Fë*oe«pe j'-sl mue $mmn,mêm.<.Cela:m va-pas'dmm'étëmëiûMmii |©pens^ ?„.Il M^t«iB, «oeez, mon ami, qjjg-je-vdiïssprésente ma feott-vailfeL-,.;Je ne vousempêche-pas1 dé notes-accompagner, Jàc-:d|tEes~ïpm'âqueie trésor est aut'aîft,à vousqVa moi... -

Et elle conduisit les deux-hommes-à sachambre, QÙCésarette,toute tremblanteat-tendait-,en priant. — Elle était à genoux'sur le-griô-dieu;de la marquise, quand laporte' S'inivrit. Elle-se retourna, à demi,bien pâlev les"yeux angoissés'.Et, tout deàisMey.êil&fat rassurée par ie fin sourirede lia marquise, la)joie éclatante'de Léfï-daiffiet le bon-visage éaimarquis; Mais"ce-;lùii-davait â-peiné Mil quelques pas danslà chambre, qu'il s'arrêtait.... comme Stu-péfait...

^- Mlle1Césarette, prononçait ïa marqai-se, ê qui vous1êtes,certainementémsî hétt're-na;q*s moi d'offrir l'hospitalité, mmami, et dont notes allions vous dire toutl'his'Coiire-a présent.... Mais '

qa-'ave^vottûme ï

Lui, toujours si rose, si tranquille, avaitpâli et éprouvait de grands frissons ; et803%regard allait,,effaré, de Cësarêfieet safemme, â. Léridan.,. C'est qu'il n'avait pasbesoin;qaTohlui contât l'histoire, lai, c'estque la vérité venait de lai apparaître dansfonte;sa. clarté, et son extravagance aussi,si follement scabreuse, qu'il demeuraitsansi paroles... Gommentdouter, devant cebeau visage classique, devant dés yeuxaoiiFS,devant cette onduleusetaillé ? Com-ment ne pas reconnaître fe vivant portraitde' la prindesse d'Ârkhangel ?... Et com-ment celte ressemblance n'avait-elle pastout de suite sauté au>yeux de sa femmeet de âort cousin ?...

Mais cela s'expliquaitassez aisément : lamarquise «t Jacques deLéridan ne/voyaientsans doute plus la princesseque telle qu'el-le était aujourd'hui, vieillie un peu, le vi-sage ravagé- par les inquiétudes de cesdernières années,, tandis que lui, avaittoujours conservé'le souvenir de la jeuneet triomphante princesse de la cour de Bu-carest Et puis... et puis, lui-même se re-trouvait dans l'adorable jeune fille quis'était levée pour venir à lui et demeuraitinterdite,,devant sa stupéfaction.Oui, bienqu'elle n'eût aucun de ses traits coracté-ristiqnes, il -sentait en elle de la race desLéridan. ÏI en était fier, érmi, et horrible-ment embarrassé.

Comment, comment chose semblableavait-elle pu se produire ? Mais s'il selaissait aller à examiner le monde d'idéesqui se présentait à lui, il allait provoquerde la défiance chez sa femme... Il réflé-chirait ensuite... En ce moment, il n'y-ivait qu'à accepter la situation faite et àtraiter aimablement « l'étrangère » que sa/femmeavait commis la folie d'introduirechez &ax.

— Mademoiselle, dit-il en tendant fortgracieusementla main à Césarette, pardon-àiez-molmon éfonnement,ma surprise... latrès charmante surprise que vient, de mefaire la marquise do Lériban : et veuillez

bien cione que vous êtes ici la bienvenue.La marquise et Jacques do Léirdan, qui

avaient eu une seconde d'inquiétude, envoyant la stupéfactionpeinte sui les traitsdu marquis et y lisaient môme du mécon-tentement, Se regardèrent en souriant -,et, comme ils avaient eu peu, ils étaientbien loin de soupçonner quoi que ce soitd'anormal chez M. die Léridan. La choselui avait déplu, voilà tout... un petit ins-tant... quelques secondes.. Et les beauxyeux de Césarette Favaionl vaincu... tel-lement vaincu qu'il se toaissail sur lamain de la jeune fille et 5' déposaitgalam-ment un baiser... Ou, du moins, ils cm-rent que (c'était .galamment, tandis quec'était une simple et naïve affection,toutesoudaine, qui le poussait, —là seule ma-nifestation qu'il pût se permettre ; et ungrand désir l'étreignait, à présent, de ser-rer cette belle-enfant sur son coeur, demettre ardemment ses lèvres sur son beaucou... Mais, grand Dieu:!.,. c'était ..devantsa fèmmevchez sa femaftë,que cela se pas-sait .!... Quelle habileté, quelle diplomatieil allait falloir déployer, pour que ce dé-licieuxbonheor ne- se brisât pas tout d'uncoup;I Car, le joto?dû sa femmedécouvri-rait la vérité, sa femme;si: terriblement ja>loase!.., Serf î,.. Cette fois,,Il pouvait enfrémir terriblement-et l'àvaneev

Et, comme il se relevait,-son regard-aï*î&f i&ut inquiet, à ta marquise. Celle-ci'pensa qm c'était mm très juste interroga-tion ; et ;

-—-Mousallons vous dire tout ce quenous savons mon ami.« Et mademoiselle,maintenant que noavsgommesbien en sû-reté, bien an calme» ajoutera toutes les1'

explicationsnécessaires tCésarette sourit, pleine de reconnaissan-

ce : et :— Que vous êtes tous bons, madame,

pour moi que vous connaissezà peine I— C'est que, déclara le marquis,-la gor-

ge un peu serrée, vous provojÉfuez,,tout desuite, mademoiselle,de vieillesaffections...

— Et, du reste, fit avec entrain, la mar-quise, il y a si longtemps, mademoiselle,que, sans vous connaître, nous vous con-naissions...

Elle alla, s'assurer que les abords de sachambre -étaient déserts : puis, revenantvers son mari :

— Car vous allez vous rappeler tout desuite, mon ami I...

Ah ! quelle belle puissance sur lui-mêmeil fallut,au marquis, quel prodigede diplo-matie, pour ne pas trembler à l'évocationde ce premier souvenir,-l'enfant ensanglan-tée, trouvée, par les Habits Rouges, dansles' Champs-Elysées! Mais, après ce pre-mier choc, il était tranquilisé : son visa-ge n'avait pas bronché, ses yeux n'avaienttrahi que de la stupéfaction. Et, par descoups d'ceil furtivement jetés vers une gla-ce, il pouvait constater que ses traits n'ex-primaient que de l'étonnement, qu'un inté-rêt fout naturel — tandis que se déroulaitl'histoire si mystérieuse, presque inexpli-cable, de Césarette, racontée par elle-mê-me, par la marquise et surtout par Jac-ques de Léridan, qui voulait tout savoir...tout dire... Mais ni lui ni Césarettene pou-vaient s'espbquer, ni d'où venait cette bel-le fille....ni quelles étaient ces origines... nipourquoi son existence avait été confiée àune baronne de Valmont... Et, en parlantd'elle, Césarette avait la poitrine gonfléede larmes. Dix fois, elle dit :

-—Je l'aimais tant ! J'aurais tant voulul'aimer toujours !... Et encore, je me de-mande si cela est possible ? Jusqu'à ces

derniers mois, je ne l'avais connue que sibonne, si tendre !... Je-mé figurais! si sin-cèrement, qu'elle était bien la baronne deVamo.nl,cl qu'elle n'avait pas d'autre am-bition que de me fane heureuse, et d'êtreheureuse par moi !... Aussi, quand ce -\01les'est déchiré, que ]'ai compris dans queltissu d'mtrigite et de vengeatiiooje metrouvais f... Oh !...

Un instant elle se couvrit le visage deses mains.

—-Que vous a\ez dû &oul'fnr! murmu-rait bien doucementla marquise.

Le marquis pressait le poignetde la jeu-fie fille ; et une grande indignationle bou-leva, lorsque Césarette murmura, entieses-lèpres :

— Fit surtout, surtout, quand elle maabandonnée... seule. . en l'acede ce misé-fable ..

Elle n'en dit pas da\anlage : ce fut Lé-ridan qui, a \ oix basse, expliqua, a soncousin, dans quelle corconstances lui et-Montaiglonavaient enle\é Césarelte.

— Morguienne1 faisait le marquis entreses dents, toutes serrées.

Et, ce qui stupéfia sa femme, il ajouta :— Voila un petit drôle à qui j'aurais un

plaisir tout particulier à allonger les oreil-les... Très bien, ce que tu as fait là, cou-sin, très bien !,.-."Je n'aurais pas agi au-trement, sauf à me retourner sur ce gredinune fois mademoiselle en sûreté... Mor-guienne î' :

Sa femme le contemplait avec admira-tion, ne l'ayant jamais-Vu si chaleureux,s'exprimant avec tout autant de1vivacitéque son cousin. Mais il eut peur' de s'être

.trahi et se moqua légèrement de ltrï-mê-,me :

—Voilà que je pairie-en jeune homme...-;C'est l'a chevalerie de JacqBésqui déteint;sur, mol,. Et. cela n'a rien de-surprenantquand il s-'agit-de mademoiselle;..

Très maître de'lui maiïïteiïâiï* il ajotita .-—M. le prince G-regorimérite .une cor-

ireetiôïï, -et, comme-mademoiselle'nous fâîtrhonnear d'accepter notre hospitalité, c'esta moi de la lui donner !

— Votts êtes charmant, mon ami, décla-ra la marquise'; mais le bon Dieu a déjàpris votre place... par le moyen de ceite

.odieusepetite machine, qui s'appelle le tri-cycle a pétrole... N'est-ce pas, Jacques ?

Léridam,épanoui, raconta- l'explosion, ceiqui amena de la gaieté, mêmesur les traitsde Gôsanette.Mais"il avait â $einé aclievéque la jeune fille disait :'- — J'espère que ce»malheureux n'aurapas eu trop .grand mal... Et, je vous ensupplie, tous : qu'il ne soit plus questionde lui 1... Et que le danger que j'ai pucourir soit oublié, puisqu'il est à jamaisécarté... Qu'il ne soit plus question quedu danger que court votre amie à tous,Mme la princesse d'Arkhangel ! Que je

ipuisse la voir le plus tôt possible, l'aviser,| et elle... elle seule... Car c'est à elle seule !prononça Césarette en baissant les yeux,que àe puis raconter,ce que j'ai entendu !

—C'est justement pour cela, mon en-fant, dit aussitôt la marquise, que-j'ai te-nu à vous amener ici ; et mon mari...

Mais comme, tout naturellement, elle le-vait les yeux vers le marquis, elle s'arrêta,abasourdie >parl'effarement qui s'était su-bitement peint sur son visage. C'est quec'était vraiment trop fort:, aussi ! Parlerainsi, tout simplement, de la prmcejsel'Arkhangel, sans que rien lui eût fait pré-voir une telle complication?... Sa femmelui amenait, chez lui. sa fille adultérine !...Et maintenat, elle allait le prier de mettrecette adultérine en relation avec sa mè-re ?... Mais à quoi cela aboutirait-il,grandDieu ? C'est que la marquise commençaità lui jeter des regards étranges. Il fit enco-re appel à sa puissance de diplomate,pourtransformer cette impression d'effarement!en simple éfonnement.Et, d'un ton presquedégagé :

— Je m'attendais si peu à voir le nom dela.princesse d'Arkhangel en cette affaire..."—Mon ami, vous allez vous rendre chez

elle, tout de suite... tout de suite... Moi,

Page 8: La folle aventure

je.ne peux pas quitter .modemoise.lle,,„.J'.ai,une petite comédie à organiser... Jacquesserait un peu trop compromettant... tan-dis quevous, vousne provoquerezles-soup-çons,de personne, en allant immédiatementprendre des nouvellesde cette pauvre pria-cesse, qui est toujours souffrante...

'—-Elle est malade ? fit Césarette, déjàmalheureusecomme si elle connaissait inti-mement la princes6-

*—?Pas gravement, mon enfant ; mais leprétexte est excellent pour que mon mariaille's'informer de sa santé... et puisse ain-si lui dire que nous l'attendons ici...

— Mais c'est à moi, madame, d'aller... -— S'il s'agit de choses secrètes, mon

enfant,: j'imagine que la princesse aimeraautant he pas en-recevoir la-'-confidencechez elle... Elle;saura que vous êtes ièi.;.que vous avez de graves communicationsà. lui' faire, qu'elle peut venir: à l'heurequi lui plaira... Et nous sommés si inti-mes, toutes deux, que Ses.visites ici pas--seront inaperçues... Nous ne savons pasbien encore sur quel terrain nous nousaventurons : nous1ne saurions montrer...et je-né saurais vous, recommander, monami, trop de prudence dans là démarcheque vous allez-tenter...

En même temps, son regard expédiait

..sonmari, lequel, du ,reste, malgré la joiede plus en plus profonde qu'il éprouvait àdemeurer près de Césarette, ne demandaitpas-mieuxque de s'éloigner un peu, d'avoirlé temps.de reprendre ses esprits... 11bai-sa encore la main de la jeune fille et quittala. chambre, accompagné:par le chevalier.Et celui-ci le fit -trembler,-'en lui disant àbrûle-poùrpoint :

"' '

— Hein ! Est-ce d'un bon cousin que devous procurer une si belle fille, toute -pous-sée ? :-.'".-'

Le marquis lui jeta un regard de tra-vers ; mais le visage de Léridan,avait sabonne et naïve expression de coutume :c'était certainement sans arrière-penséequ'il avait formulé cette pensée... Il nesavait évidemmentrien.,. Et personne nepouvait rien savoir. $,éridan ajoutait :

— Quandj'y songe,tout de même : quellejollâeextravagance ; Cette ravissante créa-ture, dont noUs ignorons absolument l'ori-gine, qui l'ignore eMe-même,que nous en-levons, ce matin, "de l'a façon la plus im-prévue,sans savoir ce quenous en ferons...et-qui a tout de suite pour asile la maisond'une des plus grandes dames de Paris, etpour protecteur, un des premiers gentils-hommes de France !... En vérité, je lejurerais...

Mais le marquis ignora devant qui ^soncousm aurait juré to. chose. Il se séparaithâtivement de lui.

— Je n'ai pas de temps à perdre, monami, si je veux trouver la princesse avantson dîner... quoiqu'on se mette à tableassez tard chez elle... Enfin, ça fait plaisira ma femme... Mais quelle affaire, quelleaffaire, grand Dieu ! s'écria-t-il, en levantles bras an ciel, dès qu'il fut sur le trottoir.

Son cocher avait eu la bonne idée de-nepas dételer ; et il put se faire conduire'im-médiatementchez la princesse d'Arkhangel.Et, dans ,son coupé, où il s'était dit qu'ilréfléchirait, il ne faisait que répéter : :

— Maisquelle affaire ! Quelle extraordi-naire, quelle extravagante affaire !...

Et il ne parvenait pas à autre chose qu'às'exposer' la question à lui-même,mais au-cunement à la résoudre.

— Ma fille... Ma.fille chez moi:.. Et mafemme qui m'envoie chercher la princes-se ! Mais c'est fou... fou... fou...

""'

Lui, encore,lui, un homme,un diplomate,avait nu résister à ce coup,dissimuler sontrouble. Mais la princesse... femme,.-, etsi nerveuse... saurait-elle se faire ce mas-que imiperlurbable?...

(À suivre.)

Conservons la Place des Vosges

On a lu le jugement qui condamnait un

propriétaire de la-place des Vosges a re-faire sa

'façade conformément à l'ordon-

nance et au style de la place. Et c'était jus-tice, car cette place Royale, qui a si sou-vent changé de nom, est une des plus in-téressantes de Paris, au point de vue de

l'architecture, comme.des souvenirs histo-

riques.C'est Henri IV qui, en 1604-,en fit faire

les plans dans le style des grandes placesd'Espagne, avec des arceaux surbaissés

pour abriter les promeneursdu soleil et dela pluie.

Ce terrain remplaçait l'ancien hôtel desTournelles, où le Duc d'Orléans, au quin-zième siècle, avait fait danser la dansemacabre ; où Charles VI avait demeurôdans sa folie, où Louis XII était mort etdevant lequel Henri II avait été tué parMontgommerydans le célèbre tournoi de1559.

Jlasé par Catherine de Médicis, l'hôteldes Tournelles fut donc remplacé par laplace Royale ; et c'est là encore qu'eut lieu.le duel fameux du comte de Montmoren-cy-Boutevilleavec le marquis de Beuvron,où Bussy d'Amboise fut tué raide par lecomte des Chapelles. Là encore le duc deGuise, petit-fils du Balafré, tua en duel lepetit-fils de Coligny.

La maison dont' le propriétaire doit re-faire la façade, située au coin de la rue duPas-de-la-Mule,est précisément l'une desplus anciennes de la place. Elle a été bâ-tie par Barthélémy de Laffêmas, l'un despersonnages les plus curieux de notre his-toire et le père de celui dont Victor Hugoa fait un si triste personnagedans MarionDelorme.

Barthélémy de Laffêmas était,né en Dau-pliiné en 1545,de parents nobles, mais sipauvres qu'il avait dû prendre la profes-sion de tailleur. Huguenot, il dut suivre àvingt ans quelque personnage de la reli-gion réformée jusqu'en Navarre, et là ildevint « chausseliér de l'écurie du princede Béarn ». C'était alors le titre du futurHenri IV. La fonction, on le voit était peurelevée, mais le petit tailleur était adroitet intelligent ; il devint tailleur attaché àla garde-robe du Prince, puis son valet dechambre, et il mourut contrôleur".généraldu commerceet.des manufactures de Fran-ce, ce qui lui donnait le rang de ministre.

îl avait suivi le Roi de Navarre à Paris,

en 1572.,-tet.il échappa, comme lui, & laSaint-Barthélémy.Il fit mieux: il s'établitcommerçant en draps et commença unegrande fortune; : ..';.."

À l'avènement-d'Henri IV,rLafféinàs res-te son tailleur et s'établit à l'enseigne dela Pomme d'Or, rue de la Vieille-Monnaie.Peu après, il emprunte six cent mille li-vres, à Paris, à:Tours et à, Lyon, pouracheter la charge et le fonds de l'argentierdu Roi. Dix ans plus tard il avait, pres-que tout remboursé avec lés intérêts. Ilfit une fortune très considérable -pour l'é-poque;

Mais là n'est pas le plus curieux de sonhistoire. Il fut en réalité un de nos pre-miers économistes,légèrement teinté de so-cialisme étaliste.

Dès 1596,il avait présenté au Roi un li-vre écrit par lui, avec remontrances con-tre l'importation « des draps de soie, toilesd'or et d'argent et autres marchandises ap-portées d'Italie ou des Flandres, au granddétriment de l'or monnoyéqui sortain ainsidu royaume ». i

Et cependantLaffémas,lui,citait ce vieuxproverbe, que « celui qui peut faire puitsen sa terre, ne doit emprunter l'eau d'au-truy », ce qui voulait dire qu'un pays com-me la France devait se suffire à lui-mômeet se pourvoir de toutes les industries né-cessaires. «

Il finit par convaincre Henri IV et unebonne partie du commerce: Il fut un pro-tectionniste enragé, et, le premier, il pré-conisa la création des chambres de com-merce, du conseil des prudhommes et mê-me des ateliers nationaux.

Il propagea la culture du mûrier jusquedans le jardin des Tuileries, fit établir desmagnaneries dans tous les châteauxroyaux, comme dans sa maison, fit créerune fabrique de soieries près de la placeRoyale, et favorisa les ateliers des pre-miers Gobelins.

Il voulait l'unité des poids et mesures etdes monnaies, l'impôt unique d'un sou parlivre sur toutes les marchandises à l'excep-tion des denrées comestibles. Bref, c'étaitun Colbert avant la lettre, et un réforma-teur trop hardi pour son temps. Ses bro-chures ou livres sont nombreux et fort ra-res aujourd'hui.

Quant à son fils, Isaac de Laffêmas, lieu-tenant civil,de la prévôté de Paris, dont ondisait : Vir bonus, strangulandi peritus, endénaturant la définition latine de l'orateur,c'était un fort honnête homme que son dé-vouement,à Richelieu devait nécessaire-ment rendre odieux à plusieurs.

Mme dt' Sévigné est née au. numéro î, àl'hôtel de Coulanges, que plus tard,'"•habitale duc de Saint-Simon.

Le numéro 5 fut l'hôtel de Rotroli. ilétait habité, il y a quelques années, parM. Ranc, qui y est.mort. Le 9 élaîtThôtelde Chaulb.es.Il était habité par Rachei en1858alors qu'elle était déjà malade. -. Tous les grands noms de France ont lais-sa leur nom attaché à..quelquehôtel de laplace Royale. C'est l'hôtel de Rohan-Cha-bot, au 13 ; l'hôtel d'Ormesson, au 15 ;l'hôtel de Glmbannes, au 17, l'hôtel de Ri-chelieu,habité par le cardinal après le dondu Palais-Royal au Roi ; l'hôtel de Bre-teuil, au 4 ; l'hôtel de Dangeau, au 8. Lecélèbre 'marquis, historiographe de LouisXIV, avait fait orner son salon de super-bes peintures, qu'on voit aujourd'hui aumusée Carnavalet.

Au 6, c'était l'hôtel de Lavardin, bâtipar le maréchal .de Lavardin et.c'est l'hôtelle plus célèbre de la place : car c'est làqu'habita Marion Delorme, et plus fard,VictorHugo; C'est aujourd'hui le musée deVictor Hugo.

Que de drames il y eut autour de. cettemaison de Marion Delorme ! Le poèteavait beau jeu pour les faire, revivre sousses yeux. Le coup d'.Elat chassa VictorHugode cette maison, et.ce fut ensuite uneécole de filles... Dans la maison de Ma-rion Delorme !

Il faudrait citer encore les hôtelc-du Cha-telet, de 'fessé, de Menou, de Talmont, deSaint-Gôran,de Tresmes, et parler de cha-cun de ces personnages.Condé,Turenne, deThou, Cinq-Mars,saint Vincent de Paul,Mme de Longuevilleont' habité de la placeRoyale.

On aurait tort de croire que la place desVosges est-aujourd'hui abandonnéeà quel-ques négociants ou à de pauvres ménages.Les loyers y sont fort chers; et plus d'unamateur se présente pour occuper o s su-perbes appartements. Le spirituel dessina-teur Bac habite au 21, et c'est là qu'il com-pose ses ravissants dessins rehîiussés decouleur et ces albums qui font la grandejoie du grand public.

Qui sait si quelque jour la mode ne re-viendra pas d'aller habiter place Royale ?Avec les automobiles, ce n'es) pas unegrande dislance. En tout cas, le tribunal aeu raison de maintenir l'architecture decette place, comme on maintient celle.desmaisons du Palais-Royal, de la place Ven-dôme, do la place dp'l'Etoile et de la ruede Rivoli.

X. de M.

Page 9: La folle aventure

Le Modernisme

semble envahir la Pampa.

Mais nombre

de ses habitants,

même les femmes,

demeurent

anthropophages...

II y a quelque temps, nous vous mon-trions des soldats chiliens symbolisant larivilisationdes Etats.sud-américains.

Hélas ! si les moeurs se sont policées,iîans les villes, il n'en est pas de mêmedans les campagnes, puisque des brigandsnhilienss'y livraient, depuis cinq ans, auxhorreurs âfc'l'antrhopophagie.

Enfin, ces temps derniers, grâce à l'ha-bileté d'un commissairerégional argentin,îfesenor Torino, la bande a pu être arrô-tée.

Elle se composaitd'un grand nombred'indi\idus, hommes et femmes, brutesabominables et rusées, qui terrorisaientfont le territoire du Rio-Negro,situé ausnd,de l'Argentine.

Ces bandits guettaient au passage lesArméniens, émigrants pitoyables qui cir-

enlent dans ces régions et aussi dans legoavernementdu Nenquen,afin d'y vendreleur camelote.

Ils s'emparaient d'eux, les mettaient amort et les mangeaient.

Dorénavant, un service de police mobileprotégera ces frontières du Chili, de l'Ar-gentineet de la Patagonie,afin d'empêcherle retour de pareilles horreurs.

Une revue illustrée de l'Amérique duSud, « Cafés-y Caritas » a donné récem-ment des détails fort intéressants sur laManière d'opérer de ces cannibales.

Ces bandits sont lous Chiliens. Ils for-maient une véritable tribu dans laquellelesfemmes n'étaient pas moins que les nom-mes, friandes de viande humaine.

Quand les chefs de la tribu apprenaientl'arrivée d'une caravane d'émigranfs orien-taux, ils allaient au-devantdes malheureuxArménienset les Invitaient à partager unfestin dont le plat de résistance était unmoutonrôti à la broche et rm'arrosait du

Naturelsimitantlesdansesespagnoles,le jourde la paye,à la sortiedesmines

vin à discrétion, sans oublier l'amera maté ».

Malgréleurmineplacide,cestroisfemmes...onpourraitdirecestroisfemelles,

sontdes anthropopliages

A l'heure où le repas louchait à sa fin,

Groupedenaturelsmatachosà demi-européanisés

entre un verre de maté et un verre de vin,les bandits chiliens égorgeaient leurs con-vives. Ils se partageaient alors l'argent, lesvêtements,-,les marchandises, les bijouxs'il y en avait.

Puis, ils coupaient les cadavres en mor-ceaux : et tandis que les amateur; dé chairhumaine pouvaient satisfaire leurs goûts,d'autres bandits emportaient les restes hu-mains dans leur repaire de montagne etles brûlaient. Une fois les os réduits enpoudre, ils en remplissaient dits sachets,qu'ils portaient en guise d'amulettes con-tre la maladie et contre les <tpersécu-tions » de la police, les femmes avouèrentsans se faire prier qu'elles accomodaient

Jeunebeautéhabilléeà la dernièremode...de la Pampa

la chair des Arméniens tués ; et les hom-mes déclarèrent avec un affreux cynismeque, s'ils avaient mangé les malheureuxémigrants assassinés par eux, c'était pourapprécier la différencequ'il pouvait y avoirentre la chair des animaux cl celle desicTurcs ». Pauvres Arméniens confondusavec dos Turcs !...

MEMENTO DRAMATIQUETHEATRE-ANTOINE.— C'est seulement

pour la chronologiethéâtrale que je signa-lerai, chez M. Gémier, la représentation 'e« La Bêle », do M. Fleg. L'ouvrage a som-bré sous les rires, et une peu (l'indigna-tion aussi. C'est plus qu'une erreur : c'estune faute de goût, que M. Gémier répa-rera sans doute avant longtemps.

AMBIGU.— En revanche, et malgré lahardiesse du sujet, l'Ambigu a remportéun vigoureux succès avec la nièce que M.Desfontaincsa tirée de l'uudaeicux romand? M. Victor Marguerite : je vou- enparlerai !.i semaine prochaine. S.

Page 10: La folle aventure

— 233 —

Il y a quelque chose de changé dans" les Balkans Hw*

<#rf0 Le Tzar de Bulgarie reçu par le Khan des Kahns

LeTzardeBulgariearrivantà Constantinople Lesultanserendantà lagarepourrecevoirle TzardeBulgarie

La visite du roi FerdinandIorde Bulgarieà S. M. I. le sultan MehmedV marque ledébut d'une ère de réconciliationet d_epaixdans les Balkans.

On ne saurait trop vanter l'initiative dujeune souverain do Bulgurieel nous laisse-rons M. AlexandreIlepp fah-eson éloge :

« Les angoisses de la question d'Orientsont à peine dissipées ; mais ce qui demeu-re nettementacquisdéjà,c'estle rôledeFer»nand lor en ces troublantesalternatives.Enface d'un exaltationnulionale,qu'il était lepremier à comprendre, il a pourtant re-commandé el recherché le triomphe de lapatience, de la raison, de l'équité seule.Dèsla première heure il a tenu à ce qu'il nyeût nul doute sur ses intentions.Sa parole,reçue à Paris et transmise par la France,fut un inoubliablesoulagement.

Dans les Transaltionsde la Sociétéroya-volontiers pour les comprendreen lutteurpénétré de Machiavel.Et à la vérité il sem-blequ'une certainecoquetteriede machiavé-lisme ne soit pas pour lui dôplahe.Et celtecoquetterie même, qui chez le prince estun jeu d'esprit aussi bien que de physiono-mie, a fait qu'à l'occasionon fut tenté dene pas le croire complètement.Maisce qu'ily a de plus curieux, c'est qu'en ce métier,il {ut toujours, au contraire, de la nouvelleécole diplomatiquequi n'a plus confianceen l'efficacitédes mensonges,c'est que lors-qu'ildisait travaillerà la réconciliationrusseou désirer une Turquie mieux organisée,il était toujours sincère, et que ses moyensn'ent cessé jamais d'être les moyenshon-nêtes. Accomplissait-ilquelqu'une de sestournées en Europe, c'était régulièrementpour faire connaîtredavantagesonpays, luigagner un appui matériel ou moral. Il a étéà la fois, tout en gardant son individualitépropre, un monarqueel un voyageurpourla prospéritéde ses sujets ; il fut pour euxen gala et on apostolat ; il a des représen-tants officielset il s'est donné à soi-mêmedes missions.

** *

Nul souverain, ne sut lirer des suspi-cions et des haines, de l'insulte, de l'ingra-titude, des périls, de l'éprouve,de si beauxfruits. En vérité lorsqu'on,songe à ce qu'ildut «ubir depuis le jour où il monta à che-val, entouré Se (joelque*fidèlespour entrer

dans sa capitale ; à ce que furent les pre-mièresannées de sa jeunessede souverain,aux préoccupationsde sa maturité, à tout

LeTzarFerdinandet la Tzarine,EléonordeBattemberg

ce que suppose de don completde soi, depcrél.uelrenouveau, de marche à l'éloile,cette longue série d'étapes, une admirationvient, pour ce courage, celle persévérance-,ce génieà dominerles hommes, les choses,les circonstanceset la fortune.

La réceptiondu 21 mars 1910à Constan-tinoplemarquera parmi les t<grandes éta-pesdocette marcheà l'étoile.»

COMMENTDRANEMFAIT RIRE LA FOULE

Dranemest un des comiquesles plus envogues,aclucUement.Sasilhouetteest pres-que populaire. Aussi, un do nos confrèresa-t-ileu l'idée d'aller l'interviewer.

» Le plus sûr moyen de provoquer lagaieté, pour un comique, c'est d'être sim-ple, a-t-il dit... Et les faux nez ? Et les tra-vestissementsburlesques? Ils peuventsus-citer le rire. Mais rire et gaieté ne sontpas synonymes.La gaieté s'accommodedelinesse, j'ose dire que la finesseen est lestimulant presque indispensable. Je merappelle, quand j'étais môme,je voyais desartistes recourir à toutes sortes d'excen-tricités pour amuser le public. Ah I lesfaux nez ! Ils étaient en honneur, alors 1Et le bariolage de la figure ! Je le con-fesse, j'ai fait comme les camarades. Jem'en suis mis du rouge sur le visage 1J'endépensais du maquillage par jourl... Puisje me suis rendu compteque tout cela étaitTactice,qu'il n'était pas besoin de ces trucsinférieurs pour intéresser le spectateur,pour l'emballer môme... Le spectateur n'apas besoin qu'on charge. 11comprend1resbien les nuances et sait gré au contraire àl'artiste de sa discrétion.

« A quoi servent les contorsions et lessoubresauts ? Leur effet n'est pas de lon-auj portée. Allez 1 rien ne vaut le naturel.Mais il semble que je dis une banalité.

« Un homme a exercé sur moi, à cetégard, une influenceénorme. C'est Dnpuis.Tout gosse, je ne me lassais pas d'allerl'entendre et l'admirer. Si j'arrive mainte-nanti à obtenir le maximum d'effetavec leminimum diemoyens extérieurs, c'est à luique je le dois. Les théâtres où il jouait fu-rent mon n conservatoire». C'est en l'écou-tant que je compris l'inutilité du Hprocé-dé » et que j'eus consciencedes résultats àobtenir par une compositionse rapprochantle plus près possible du naturel, de la viemôme... Si j'avais eu alors encore quelquehésitation, elle aurait été dissipée par leséloges que me décerna Sarcey... C'était en1898.Je jouais au Divan japonais, dans la.revue Nouveaujeu, de Henry Morean.

HFrancisque Sarcey vint, et je me sou-viens qu'il formula, dans le Temps, cetteappréciationtextuelle : » Il faut lirer horsde pair un artiste nommé Dranem : il avraiment bien du naturel et. de la fantai-sie. » Du naturel ! Je vous laisse à penserquelle joie me procura cet oracle de l'On-ole ! Rien que d'y songer, j'en suis ravid'aise encore. C'était tout, mon effort versla simplicité et vers le naturel qui trou-vait,sa récompense ! »

Page 11: La folle aventure

LE CONTE DE UK SEMAINE l

La Folle Aventure

Ce dimanche-là,qui était un dimanchede juïtetj Bastien, sumoffimé T Amiral,

Sieicher, surnomméle Hibou, et Caujac,,dit le Cosaque,dit encore èa Cuite, toustrois soldats à la légionétrangère,,avaientfini .par s'échouer sur la plage de Gabès,ou la fanfare des Joyeux 'Oaiîhaitson ooh-ceri aecoutomé.

Le premier, Bastien, devait son sunnomà ceci quïï avait autrefois commandé untorpilleur de la Républiquefrançaise. Unehistoire assez mystérieusel'avait lait navi-guer un jour jusqu'au conseil de guerre,dont il était sorti acquitte, et h jamais dé-goûté de la vie. La légion, cette Trappequi a une façade sur la Gloire, l'avaitaccueilli,Sleicher,lui, avec son hëz çrc-ehuet son air perpétuellementélônhé, rèssem-bMl à- un hibou qui aurait l'accent aïsa-cisn. Quant à Ca-u,|a.cTaprès avoir iâté dela .plapartdes métiers - qui n'enrichissentpas tear tomme, ri s'était décidé â s'enga-ger dans la légion, parce qu'on lui avaitaffirmé.qu'en Afrique le vin était moinsçheé que partout ailleurs.

Ils ne s'ennuyaient pas, ce dimanche-là.La valse de Faust leur versait des rêvesd'amour» et le bruit de la nier des rêvesde voyages."Justement, mi petit yacht sebalançait dans une buée vermeille,à deuxencabluresdu whart. Les derniers feux dusoleil doraient îlescuivres de ses lisses et-empourpraient le pavillon qui faisait lasieste ait bout,de sa corne d-artimon.

Caujac,gonfléde lyrisme interpella Bas-tien :

— Ça ne le casse pas Je coeur,;l'Amiral,devoir ce rafiot ?

Au temps de sa splendeuril en avait vud'autres, Bastiien.Et le soupir qu'il larguatraduisit beaucoupde choses.

— Passe-moiune cigarette de tabac fin,ia Cuite, fit l'Amiralpour changer le coursde ses pensées.

La Cuite avait toujours dans ses pochesdu -tabaclin, et dans sa tête des idées sau-

grenues. Il-tendit sa 'blagueà Bastien elinsinua :

—Que dirais-tud'une baladeen mer, surce voilier de luxe ? Tu es de ia partie, onse débrouillerait...

SCeicherchangea su. chiquéde côté, puisse rapprocha.

— Voilà, reprit Caujac. Le patron de cebateau est un lord anglais qui vient departir pour aller visiter les ruines d'El-Djem.Il a confiéla garde du bord à un deses matelols nommé Kerven que je con-nais un peu : le lascar passe toutes sessoiréeschezMartini,à pinter des vermoutspurs. On a causé, on a trinqué ensemble,et ce sera le diable si je ne réussis pas àle convaincre,cette nuit par exemple,qu'ilnous ferait le plus grand plaisir en nouspermettant de pêcher à la ligne,-demainsoir, du pont de son cuirassé. S'il hésite,;e lui dirai que nous apporterons une bou-teille de rhum et Nita Laura.,cellequi chan-1e des romances napolitaines.Une fois surle pont du rafiot, on boucle le Kerven, àmoins qu'il ne marche dans-,la combinaize—et voguela galère ï on appareillepour lafuite. Ça colle, les vieux ?...

** *

Le lendemainsoir, vers sept heures, lematelot Kerven, qui arpentait le pont dela Honey-Girl,constata avecun plaisir sansmélange que son ami le légionnaire avaittenu parole : un canot, monté par quatrepersonnes, faisait force de rames dans ladirection du yacht. Kerven s'évertuait àdistinguer la silhouette de la Napolitaine,lorsqu'il entendit la voix de Caujac, quidemandait :

—:Ohé ! l'homme de quart....As-tu pi'6-pare'iës' /asticotsfi!.'-;fi'r:'.;';-.v---•''.":-"-,:

...D'un coup de pied, l'Amiral avait ren-voyé 'le cahot à son destin. Le Hibou, laCuite et Nila Laura gravissaient l'escalierde la Honey-Girl.'Commela Cuite tramaitune sorte d étui qui rendait un son de fer-

raille, le matelot s'étonna :—Ben quoi ! grogna le Hibou.Il y a là-

dedans nos cannes a-pèche.Kerven se pencha pour regarder. Au

même instant une poigne de 1er s'abattitsur sa nuque et i'immobilisa.

D'un bond, Bastien était arrivé.It ouvrit le ballot et trois lebels appa-

rurent.Le matelot, terrifié, jura qu'il obéirait à

tous les ordres.Une IbriseN-O-S-Es'était levée au cou-

cher du soleil. Transfiguré de joie maisimpassible,Bastiencommanda là manoeu-vre, de Tane-re,fit hisser lés voiles-de.mUsaine et de-,brigantme.A huit heûres,aprèsquelques fcordèes, la Honey-Girl cinglaitvers Tripoli.

** *

Et C'est ici la folie aventure. _Il y avait à bord doi yacht un canon

d'aitafme, un minuscule canon de cuivre.En entrant dans le port de Tripoli,le lende-main matin, Bastien décida de saluer laterre de vingt et- un coups de canon. Ilss'arrangèrent tant bien que mal, et vingtet une gargousses furent brûlées. Couppour coup,de stationnaire turc rendit à laHoney-Girlson salut.

Sanglés dans'deux vareuses galonnées

qu'ils .avaient empruntéesà la garde-robedu bord, te Hibou et la Cuite exultaient.L'Amiral, en smoking, et casquette deyachtsman, leur donnait des ordres brefs.

Le mouillageterminé, Bastien se tournavers ses camarades :

— Armez le youyou, vous autres. Jevais aller faire ma visite au gouverneurdupatelin. Toi, la Cuite, tu m'accompagnes.

A midi,.Nita Laura et le Hibou, quiétaient déjà inquiets, virent revenir leyouyoubarré par l'Amiral,mais manoeuvré•par deux-matelots turcs." Quand Bastienfut à portée de voix, il cria vers le yacht :

— Ah;.'mes enfants l Je ne vous dis queça, de la réception1M. le gouverneurnousa traités commedes princes-

Quelques minutes après, il expliquait àla Napolitaine :

—-TUsais, j'ai raconté à Son Excellencele vali que la comtesse de Bastien, monépouse, serait fort heureuse de faire saconnaissance,et je l'ai,invité è venir nousvoir. Il sera ici à cinq heures. Tu t&cherasde te tenir.

...A l'heure exacte, une chaloupede galaamenait en grande pompe Bachir pacha,chevalierde la Légiond'honneur, comman-deur de l'Osmanié, vali de -Tripoli,de Fi-zan et autres lieux. Empaqueté dans ses•haïcksde soie, Bachir pacha émergea à lacoupée de la Honey-Girl.

Son Excellenceavait consenti à louer lacourtoisie parfaite de ses hôtes. Mainte-nant, elle s'extasiait sur la propreté duyacht et la qualité d'un lemon-squashqueBastienvenait de lui préparer. Nila Lauras'affairait. La conversation languissait.Soudain,la 'Cuite,qui achevaitsa deuxièmebouteille de Champagne,décïara qu'il fal-lait s'amuser. L'Amiral, aussitôt, s'engouf-fra dans l'escalier des cabines et reparaîtavec un accordéon, la. Napolitaineentamaune effrénée tarentelle, que Bastien ryth-mait ail pétritbonheur.Sa danse terminée,Nila Laura, haletante, s'écroula.

** *

Les meilleures choses de la vie, hélas !ont une fin, Bachir pacha s'éiaft levé, pré-textant l'heure et les devoirs de sa charge.Il remercia Bastien t'I regagna sa chalou-pe.

La muil était tombée. L'Amiral, le Hi-bou, la Cuite et Nita.Laura, allongés surle pont, le nez aux étoiles, fumaient-deprécieusescigarelles.Tout à coup, la Cuite,

qui.avait entenduun bruit insolite,se dres-sa, il m'eut paè' &'.avertir,ses -compagnons.A deux cents mètres, quelqu'un braillaitdans un porte-voix:

.—Rendez-vous,les légionnaires,ou nousvous .coulons!

Les trois -hommesaperçurent le station-naire.turc qui s'embossait.

Le.commandant d'armes de Gabès avaittélégraphié dans fous les ports du littoral,et l'ordre venait d'arriver a Tripoli de cap-turer, vivants ou morts, les déserteurs,

—Aux fusils,.-1&Hibou ! dit iBastien,quihaiait.lacbèlne de l'ancre.

— Pour la dernière fois, rendez-vous,teslégionnaires1"

— Non I mais as-ta vu souvent des lô-gioiuiairesse rendre ?'hurla l'Amiral. Feuà volonté f"'•'':'

Les balles sifflèrentautour de l'équipagedu stationnaire. Le»vice-consulde Francequi était à bord ordonna d'en finir. LaHonèy-Girlreçut l'obus, au-dessous de saligne,de flottaison./:

''fi:fi. '-, ';,•

Le. yacht sombrait. Alors Bastien; quiavait commandéun torpilleur, ébloui rarte passé magnifiquedé la marine française,arracha le pavillontricolorequi flolt«tflder-rière,lui, et. : le-brandissant; vers la ca-,nohnlèrçturque, dama' :

-—C'estbonj on coule... mais avec hon-neur !

La Napolitaine, seule, fut sauvée.

Frantz Toussaint

Les poules aiment la musique

Mrs James Creamer,de Springi'ield,dansI'Ohio,a fait, le'2 mars, une découvertedela plus haute portée. C'était.l'Egg day ettrois millions cinq cent quatre-vingt-quatremille cinq cent viogMiuit oeufsfurent ap-portés ce jour-là sur le seul marché deChicago.Pour fournir à une telle. com-mande,chacun cherche les moyensd'obte-nir des poules un effort intensif. Mrs Ja- -

mes Creamer eut l'idée de se mettre aupiano. Le piano, en Amérique,est l'acces-soire de l'état de fermière aussi bien quede -la conditionde femmede chambre. Ilest le symbolede la liberté humaine. MrsCreamer frappa les touchesde ses doigtsaguerris aux travaux ménagers.A ee bruit,les poules répondirent par un gloussementbien connu, et les oeufsde tomber. Quejouait-elle? On ne sait : elle joua jusqu'à,avoir les bras rompus. Maisles oeufstom-baient toujours. Déjà une fermièrede Wis-consin, dont .le portrait a paru dans lesjournaux, jouait à ses vaches des airs deguitare. Ces vaches étatent-ellesespagno-les ? Au murmure des malaguènas,ellesdonnaientdu lait commesans y penser.

La musique est un dondu ciel dont-nousn'avons pas encore tari les bienfaits. Cen'est pas seulement un langage,.ce n'estpas toujours une -douceur,mais c'est unmoyencertain d'accéllrer les fonctions.Ona fait jusqu'ici quelque emploide ee pou-voir, mais on est loin de l'avoir épuisé-Un prix de Romeattaché à une basse-couren augmenterait le rendement dans desproportions inestimables.Nous pourrionsmanger des oeufsRossini,pour qui le nomde ce grand hommene serait,pas un vainmot, et qui aurait été pondus en écoutantla GazzaLadra. Un oeufà la Strauss n'au-rait pas le goût, d'un oeufà la Massenet.Et quelle surprise si une poule à qui onjouerait,du Grieg,oubliantson espèce dueet naturelle, allait pondre tout à coup ducaviar !

La vérité est, que la musique a, avecl'organisme,des relations étroites et en-core mal définies.Le rythme du coeurhu-main est. la valeur fouxlamentaledu mou-vement musical.Un allegroen accélère"lesbattements, un adagio les retarde; on vit,au sens propre, .la"musique qu'on entend.TIserait bien utile que ces études fussentpousséesà bout par des expériencespré-cises.

Page 12: La folle aventure

235 —

Le Retour des Messagères

du Printemps

Avec le printemps, les hirondelles vontnous1revenir. Peut-êtremôme en a-t-ondé-jà vu ?

C'est toujours une joie-de voir revenirces messagères des beaux jours qui ra-mènent sous leurs ailes toutes les douceursde la-belle saison.

En général la date moyenne de l'arrivéedes hirondellesà Paris est le 10 avril —et le départ a lieu le 11 octobre. Mais, en1884,on en vit au 29mars et, en 1892.,dèsle 25 mars.

Le père Cotte,curé Se.Montmorency,au-teur d'un Traité de Météorologiepublié en1774,fort-appréciéencore au'poM de vuehistorique, et qui a consacré

"de longues

années à la notation des phénomènesmé-téorologiques,donne pour l'arrivée et ledépart des hirondelles, à Montmorency,d'après trente-ans d'observation.,les âatéssuivantes :

Arrivée : 15 avril en moyen», 2&avrilau1plus tard et 23mars -au!plus tôt-

Départ :' fin septembreen moyenne : 30octobre au plus tard, et 26 septembre auplus tôt. . . . .

Il va de soi que la é'ated'arrivée, qui.va-rie d'une année à l'autre,. seloji les condi-tions dans Tes1 limites qui viennent d'êtreindiquées, varie selon la. 'positiongéogra-phique des localitésd'observation.-. Leshirondellesarrivent plus tôt dans leslocalités méridionales que dans les sep-tentrionales. Cela est bien connu. On peutavoir des éléments de comparaison inté-ressants pour UAnglietertrepar exemple,en.consultant.le rapport qui est publiécha-que année par le Brilish OrnilhotogWsClub, sous la direction6'e M. W. ïC Ogil-vie Grant (Wïtherby, éditeur à Londres).Ce rapport, qui résume les notes,fourniespar Un grand-nombre d'observateurs ré-partis dans l'ensemble des Iles-Britarfflii-ques, indiquechaque .annéeles dates d'ar-rivée d'une trentaine d'oiseaux migrateurs,avec indication des localités où la présem-ce de ceux-ci a été constatée.

Il fait voir combien il peut v avoir dedifférencesd'une année à l'autre, et selonla latitude.-Selon l'espèce aussi. Car il ya plus d'une espèce d'hirondelles.Le rap-port anglais sépare les observations rela-tives"aux quatre espèces tes plus répan-dues, et voici-les dates qu'il indique, pourla première apparition, d«puasqu'il fie pu-blie ;Hirondellede cheminée.1905: 21 mars, De-

vonshire.Hirondellesde cheminée1906 : 3 avril, De-

vonshire.Hirondelleô'efenêtre 1905: 3 avril. Radnor.Hirondellede'fenêtre 190T>: Gavril, liants.Hirondellede rivage 1905 : 20 mars, De-

vonshirc.Hirondellede rivage 1906 : 19 mars, De-

vonshire.Martinet noir 1905: 12 avril, Somerset.Martinet:noir 1906; 21 avril, Devonshire.

L'écart possible est d'autant plus grandju'on <lii.sposéd'une série plus longued'ob-servations. M. de Roequigny-Adaùsoin,,quidonnait, il y a quelques années encore,des notes très appréciées sur la matière,la ïïevuc scientifique,qui a malheureuse-ment abandonnécelte tradition utile, don-nait pour l'hirondellede cheminéetes datessuivantes, pour l'Allier, basées sur prèsde cinquante ans d'ohsrevafion (de 1841à189-i-,avec six années de lacune) ; 18-mars,le plus lot, et 11 avril' le plus tard ; troissemaines d'écârt.«

3 avril. Radnor.: 6 avril, Hants.: 20 mars, De-

: 19 mars De-

D'où viennent les vives et élégantesbes-tioles, nous le savons. Du Sud de l'Afri-que, du pays des « Teurs » et Ses lions.Elles y ont passé l'hiver : elles viennent

nous réjouir Tété, et se reproduire. Proba-blement plus pour se reproduire que pournous réjouir d'ailleurs.

Maison n'a pas toujours été aussi;bienrenseigné. Et il a été fait de singulièreshypothèses sur la, cause de la disparitiondes hirondellesà l'automne. Car on les a.considérées comme des habitants usuelsces régions où on les voyait,mais q'ii dis-paraissaient de façon énigmatiauependantla mauvaise saison. Où allaient-elles? Onaura peine à croire que leur disparitionaitété expliquée,il y a cent Cinquanteans en-viron,,par une migration dans l'a lune. Etspourtant cela a été..Les hirondellesétaientréputées par quelques-uns passer l'hiverd'ans la lune.

Uhe autre opiniona eu longtempscours.C'est celle qui se trouve dans te Voyageen Laponie,de Regnard,l'auteur du loueuret du Distrait : l'opinion que lès hirondel-les passent l'hiver engourdiesdans l'eau,,sous l'a'glace. « Ce qu'il y a de plus sur-prenant, c'est que bien'souventils (les La-pons) rapportent dans dés filets des hi-rondelles qui se tiennent avec leurs pattesà quelquepetit morceaude bois. Elles1Sont1comme mortes lorsqu'on les tire de l'eauet n'ont aucun signe de vie : mais lors-qu'on tes approchedu feu et qu'elles-com-mencent à sentir la .chaleur,elles veamesitun peu, puis secouent leurs ailes et com-mencentà.voler commeelles font ejnété ».

Ceci,Regnard ne l'a pas vu. màfe:ôn-te«luia raconté. « Cette-particularitém'a éùconfirmée par tous ceux à qui je l'ai de-mandée ». Oh en raconte beaucoup aux:aux voyageurs.

Johnson (voir sa vie, par Boswell,;aaifflée1768)était-convaincude l'exactitudede cet-te façon de voir. « Les hirondelles, décla-re-t-il ,avec ce.ton doctrinalet péremptoirequi lui est familier, et qu'il affectionned'autant plus qu'il énonce une opinion,dé-nuée de base, dorment certainement toutl'hiver. Elles se réunissent,,en .volant,encercle, en une agglomérationoui se jettesous l'eau, et vont se coucherdans le litde la rivière ». Encore, à la fin du dix-hui-tième siècle, cette doctrine avait ses adep-tes.

L'espèce en a maintenant disparu, sansdolite. Car on ne peut se refuser à le re-

connaître,-elles-ômigrent. Elles passe l'hi-ver en Afriqueet en Asie—celtesque nous

voyons en Europe..eelas'entend— quitt'ntces régions au printemps (en totalité ou Sa

partie, on ne sait au juste), gagnent l'Eu-

rope jusqu'en Laponie, s'y. multiplient,puis, vers l'automne, redescendentvers leSud.

* *

Elles éinigrenlà cause de la.température,partant en général quand ct'lle-ci est à

peu près ce qu'elle était lors de leur arri-

vée, et à cause des insectes aussi, car ladiminutionde ceux-ci,qui se produit à l'au-

tomne, les prive de leur alimentationha-bituelle.

Au reste, a-t-on.dit, elles ne supporte-raient pas le froid. » M. de Buffon, dit

Cotte-,en a fait enfermer o'ansune glacièrevers le temps de leur départ, et elles ysont mortes*». Ceci prouve que les hiron-delles .nesont pas faites pour vivre en gla-cière. Et il est probable que si c'était M.rie Buffon qu'on eût mis dans celle-ci. ilen serait mort aussi. Mais cela ne prouvepas que M. de Buffonne pouvaitsupporterl'hiver en Europe. Il ne suffitnas de fairedes expériences : il faut encore les inter-

préter.Ce qui prouve que l'hirondellene peut

vivre en Europe en hiver, c'est qu'ellen'yvit pas simplementet que, si elle a usrfois

essayé de le faire, elle n'y a point réussi.

Pourtant, on l'a dit il n'y a. pa-s bienlongtemps encore, elle y réussirait parfoisdans certaines conditions,en hibernation.

L'hibernation des hirondelles est-elledonc possible ? « Hibernation». non « hi-vernage » qui est tout autre chose.

Dans-la Transactions deTa Sociétéroya-le de Londres, un observateur, Achard',ra-contece qui suit. :'•

Descendant;le Rhin à la fin de mars 1792il l'ut surpris, près de Baie, où la rive mé-ridionaleG'Ufleuve est très haute et escar-pée, formant une falaise sablonneuse àpic, de_voirdes enfants attachés par descordes occupés à quelque besogne contrele flanc de la rive.

Achard s'enquit de ce qu'ils faisaient etapprit qu'ils cherchaient des hirondellesou martinets dans les trous de la falaise.Ces oiseaux avaient l'habitude', disait-on.de passer l'hiver au fond des trous d'oùles enfante, mauvaise et cruelle engeance,avaient accoutuméde les tirer avec des sor-tes de tire-bouchoni

Acliard1se procura quelques-unsde cesoiseaux, qui étaient engourdis,mais repri-rent vie à la chaleur, et s'envolèrent.

Remarquonsque l'espècen'est point spé-cifiée.

Remarquons aussi la date.-Quelqueshi-•rcndeUes1 seraient-elles-fiéjà arrivées finmars, et auraient-elles pris refuge contreun retour passager du froid,dans les trousoù se logent-leshironi&ieltes.de rivage.? Ilfaudrait savoir si réellement on pouvaittrouver de ces oiseauxen hiver ? Caralorsil s'aurait d'un-fait d'hibernation et d'hi-

vernage à la fois.Il fau*,-remarquerque l'idée que certai-

nes hirC"-telles,passent l'hiver sous nosclimats ïï'«st peut-êtrepas encoreabandon-née. Elle était en tout cas admise par quel-ques-uns,,naguère.

Puisque .nous avons parlé des hirondel-

les,, ne terminons pas sans donner cettecharmante poésieoù le bon poèteBérengermit toute M verve de son esprit et toute ladélicatessede son coeurtendre.

Jean Réville.

Les Hirondelles

Captifau rivagedu Maure,Un guerrier,courbésousses fers-,.Disait: « Jevousrevois«jncoie,Oiseauxennemisdes hivers.Hirondelles,que l'espéranceSuit jusqu'encesbrûlanlsclimats,Sansdoutevousquillezla France:

Demonpaysne meparlez-vouspas ?

Depuistroisans je vousconjureDem'apporterun souvenir•Duvallononma vieobscureSe berçaitd'un douxavenir.Audétourd'uneeauqui chemineA flotspurs,sousde fsaislilas,Vousavezvu notrechaumine:

Dece vallonne meparlez-vouspas .

L'unedevouspeut-êtreestnée4u toitoitj'ai reçule jour ;Là d'unemère infortunée,Vousavezdû plaindrel'amour.Mourante,ellecroita touteheureEntendrelobvuilde mespasElleécoute,et puisellepleure:

Desonamourno meparlez-vouspas .

Masreurest-ellemariée1Avez-vousvu do nos garçonsLa foule,aux nocesconviée,La célébrerdansleurschansons?Et ces compagnonsdu jeuneâgeQuim'ont,suividans te&combats.Ont-ilsrevu tous le village;?

De"tantd'amisno me pariez-vouspas .

Sur leurscorpsl'étrangerpeut-êtreDuvallonreprendle chemin;Sousmonchaumeil commandeen maître;De ma soeuril troublel'hymen.Pour moiplus de mèrequi prie,Et partoutdesfersici-basfHirondellesde ma patrte.

DoSPSmaldiûwrsne meparlez-vmispasyBéranger.

Page 13: La folle aventure

— 23G —

Par GASTON LEROUX

XXIII

LA"DOUBLEPISTE.

{Suite)

Nous ne pouvions en tirer celte eonclu-sion. que cette trace appartenait au mêmepersonnage, mais nous ne pouvions non

•plus affirmerqu'elle ne lui appartenait pas.L'inconnu pouvait ne plus porter les mê-mes bottines.',-.

« Suivant toujours cette double emprein-te, Larsan et moi, nous fûmes conduits àsortir de la chênaie :et-nous nous trouvâ-:mes sur les mêmes.bords de l'étang quinous avaient vus lors de notre première

'enquête. Mais, cette fois, aucune des tra-ces ne s'y arrêtait et toutes deux,.prenantle petit sentier, allaient rejoindre la gran-'de route d'Epinay. Là,-nous tombâmes surun macadam récent qui ne nous montraplus rien ; et nous revînmes au château,sans nous direun mot.

« Arrivés dans la cour d'honneur, nousnous sommes séparés ; mais, par suite dumême chemin qu'avait pris notre pensée,nous nous sommes rencontrés à nouveaudevant la porte de la chambre du père Jac-ques. Nous avons trouvé le vieux serviteurau lit et constaté tout de suite que les ef-fets qu'il avait jetés sur une chaise étaientdans un état lamentable, et que ses chaus-sures, des souliers tout à fait pareils àceux que nous connaissions, étaient extra-ordinairement boueux. Ce n'était certaine-ment point en aidant à transporter le cada-vre du garde, du bout de cour au vestibu-le, et en allant chercher une lanterne auxcuisines, que le père Jacques avait arran-gé de la sorte ses chaussures et trempé seshabits, puisque alors il ne pleuvait pas.Mais il avait plu avant ce moment-làet ilavait plu après.

« Quant à la figure du bonhomme,ellen'était pas belle à voir. Elle semblait re-fléter une fatigue extrême, et ses yeux cli-gnotants nous regardèrent dès l'abord,avec effroi.

« Nous l'avons interrogé. II nous a ré-pondu d'abord qu'il s'était couché immé-diatement après l'arrivée au château dumédecin que le maître d'hôtel était alléquérir ; mais nous l'avons si bien poussé,nous lui avons si bien prouvéqu'il mentait,qu'il a fini par nous avouer qu'il était, eneffet, sorti du château. Nous lui en avons,naturellement .demandé la raison ; il nousa répondu qu'il s'était senti mal à la tête,et qu'il n'était pas allé plus loin que lachênaie. Nous lui avons alors décrit toutle chemin qu'il avait fait, « aussi bien quesi nous l'avions vu marcher ». Le vieillardse dressa sur son séant et se prit à trem-bler.

« — Vous n'étiez pas seul ! s'écria Lar-san.

"

« — Alors, le père Jacques :» —:Vons. l'avez donc vu ?» — Oui ? demandai-ie.« — Mais 'le fantôme noir î» Sur quoi le père Jaenues nous con'a

que, depuis quelques nuifs, il voyait lefantôme noir. Il apparaissait dans le parcsons le coup de minuit et glissait contreles arbres avec une souplesse incroyable.Il paraissait « traverser » le tronc clésar-bres • deux fois, le père Jacques, qui avaitaperçu le fantôme à travers sa fenêtre, àla clarté de la lune, s'était levé et, réso-

lument était parti à la chasse de cetteétrange apparition. L'avant-veille, il avaitfailli la rejoindre, ruais elle s'était éva-nouieau coin du donjon ; enfin, cette nuit,étant en effetsorti du château, travaillé parl'Idée ,du nouveau crime qui venait de-secommettre, il avait vu tout àcqup surgirau milieude la cour d'honneur, le fantômenoir.. Il l'avait suivi d'abord prudemment,puis de plus.près,., ainsi il avait tournéla chênaie, l'étang, et était arrivé au bordde la route d'Epinay. « Là, le fantômeavait soudain .disparu:»..

«..—Vous n'avez pas vu sa figure 1demandaLarsan.

« —Non ! je n'ai vu que des voilesnoirs...

« — Et, après ce .qui s'est passé dans lagalerie vous n'avez pas sauté dessus ?

«—Je ne le pouvais pas ! « Je.me sen-tais terrifié... C'est à peine si j'avais la for-ce de le suivre...

» —Vous ne l'avez pas .suivi,-fis-jepèreJacques, -— et ma voix

'était menaçante

•—vous êtes alléavec le fantômejusqu'à laroute d'Epinay « bras dessus, bras des-sous ! »

« — Non ! cria-t-il... II s'est mis à tom-ber des trombes d'eau... Je suis rentré !...Je ne sais pas ce que le fantôme noir estdevenu...

« Mais ses yeux se détournèrent de moi.n Nous le quittâmes.« Quandnous fûmes dehors :H— Complice? interrogeai-je, « sur un

singulier ton », en regardant Larsan bienen face pour surprendre le fond de sa pen-sée.

« Larsan leva les bras au ciel.« —Est-ce qu'on sait ?... Est-ce qu'on

sait, dans une affaire pareille ?... Il y avingt-quatreheures, j'aurais juré qu'il n'yavait pas de complice!...

« Et il me laissa en m'annonçant qu'ilquittait le château sur-le-champ pour serendre à Epinay. »'

Rouletabilleavait fini son récit. Je luidemandai ;

— Eh bien ? Que conclure de tout ce-la ?... Quant à moi, je ne vois pas t... Jene saisis pas !... Enfin ! " Que savez-vous ?»

« —-Tout ! )>s'exclama-t-il... « Tout ! »Et'je ne.lui'avais jamais vu figure plus

rayonnante. Il s'était levé et me serraitla main avec force...

— Alors, expliquez-moi,priai-je...— Allons demander des nouvelles de

Mlle Slangerson,'me répondit-il brusque-

ment.

XXIV

ROULETABILLECONNAÎTLESDEUXMOITIÉSDEL'ASSASSIN

Mademoiselle Slangerson avait failli•être assassinée pour la seconde fois. Lemalheur,fut qu'elle s'en porta beaucoupplus mal la seconde,que.la première. Lestrois coups de couteau que l'homme luiavait portés dans la poitrine, en cette nou-velle nuit tragique, la mirent longtempsentre la vie et la mort, et quand, enfin, lavie fut plus forts et qu'on pût espérer quela- malheureuse femme, cette fois encore,échangerait à son sariglont destin, on s'a-perçut que, si elle reprenait chaque jourl'usage de ses sens, elle ne recouvraitpoint celui de sa raison. La moindre allu-sion à l'horrible tragédie la faisait déli-rer, et il n'est point non plus, je crois

bien,' exagéré de dire que l'arrestation deM. Robert Darzac,,qui eut lieu au châteaudu Glahdier, le lendemain de la décou-verte du cadavre du garde, creusa encorel'abîme moral où nous vîmes disparaîtrecette belle intelligence., M. RobertDarzac arriva au château versneuf heures et demie. Je le vis accourir àtravers le parc, les cheveux et les habitsen désordre, crotté, boueux, dans un étatlamentable. Son visage .était d'une pâleurmortelle. Rouletabilleet moi, nous étionsaccoudés à une fenêtre de la galerie, Ilnous aperçut ; il poussa vers nous un cridésespéré :

—J'arrive trop tard !...Rouletabillelui cria :•— Ellevit !.....

. Une."minuté après, M. ,Darzac entraitdans la -chambrede Mlle Slangerson, et,à travers la porte nous entendîmes Sessanglots.

.:—Fatalité!-gémissaità côtéde moi,Rou-tabille. Quels dieux infernauxveillent doncsur le malheur de cette famille ! Si l'on nem'avait pas endormi,

'j'aurais sauvé Mlle

Stangersônde l'homme, et je l'aurais rendumuet pour toujours... « et le garde ne'se-rait pas mort I »

M. Darzac vint nous retrouver. Il étaittout en larmes. Rouletabille lui racontatout : et comment il avait tout préparépour leur.salut, à Mlle Stangersôn et àlui ; et comment il y serait parvenu enéloignant l'homme jpdur toujours « aprèsavoir vu sa figure » ; et commentson plans'était effondrédans le sang, à cause dunarcotique.

— Ah ! si vous aviez eu réellement con-fianceen moi, fit tout bas le jeune hommesi vous aviezdit à MlleStangersôn d'avoirconfianceen moi I... Mais ici chacun sedéfiede tous... la fille se défiedu père...et la fiancée se défie du fiancé... Pendantque vous me disiez de tout faire pour em-pêcher l'arrivée de l'assassin, « elle pré-parait tout pour se faire assassiner !...»Et je suis arrivé trop.tard... à demiendor-mi... me traînant presque, dahs cettechambre où la vue de la malheureuse, bai-gnant dons son sang, me réveilla tout àfait...

Sur la demande de M.. Darzac, Roulela»bille raconta la scène. S'appuyant auxmurs pour ne pas tomber, pendant que,dans le vestibule et dans la cour d'hon-neur, nous poursuivions l'assassin, il s'é-tait dirigé vers la chambre de la victime...Les portes de l'antichambresont ouvertes.;il entre ; MlleStangersôn gît, inanimée, àmoitié renversée sur le bureau, les yeuxclos : son peignoir est rouge du sang quicoule à flots de sa poitrine. Il semble àRouletabille,encoresous l'influencedu nar-cotique, qu'il se promène dans quelque.af-freux cauchemar. Automatiquement,il re-vient dans la galerie, ouvre Une fenêtre,nous clamele crime, nous ordonne de tuer,et retourne dans la chambre. Aussitôt, iltraverse lé boudoir désert, entre dans lesalon dont la porte est restée enlr'ouverte,secoue M. Stangersôn sur le canaipéoù ils'est étendu et le réveille commeje l'ai ré-veillé, lui, tout à l'heure... M. Stangersônse dresse avec des yeux hagards, se laissetraîner par Rouletabille jusque dans lachambre, aperçoit sa fille, pousse un cridéchirant. Ah ! il est réveillé ! il est ré-veillé !... Tous les deux, maintenant, réu-nissant leurs forces chancelantes, trans-portent la victime sur son lit...

Puis Rouletabille veut nous rejoindre,pour savoir...« pour savoir... » mais,avant de quitter la chambre, il s'arrêteprès du bureau... Il y a là. par terre, unpaquet... énorme... un ballot... Qu'est-ce que ce paquet fait-là, aupprès du bu-reau ?... L'enveloppede serge qui l'entou-re est dénouée... Rouletabillese penche...Des naniers... des papiers... des photo-graphies... II lit : « Nouvel électroscopecondensateurdiffôrenliels...Propriétés fon-

Page 14: La folle aventure

237 —

damenlales de la substance intermédiaireentre la matière pondérableet l'élher im-pondérable. »... Vraiment, vraiment, quelest ce mystère et cette formidable ironiedu sort qui veulent qu'à l'heure où onlui assassine sa fille, « on » vienne resti-tuer au professeur Stangersôn toutes cespaperassesinutiles, t<qu'il jettera au feu I...au feu !... au feu !... le lendemain ».

Dans la matinée qui suivit cette horriblenuit, nous avons vu réapparaître M. deMarquet,son greffier, les gendarmes. Nousavons tons été interrogés, excepté naturel-lement Mlle Stangersôn qui était dans unétat voisin du coma. Rouletabille et moi,après nous être concertés, n'avons dit quece que nous avons bien voulu dire. J'eusgarde de rien rapporter de ma station dansle cabinet noir ni des histoires de narco-tique. Bref, nous tûmes tout ce qui pou-vait faire soupçonnerque nous nous atten-dions à quelque chose, et aussi tout ce quipouvait faire croire que Mlle Stangersôn« attendait l'assassin ». La malheureuseallait peut-être payer de sa vie le mystèredont elle entourait son assassin... II nenous appartenait point de rendre un pareilsacrifice inutile... Arthur Rance raconta àtout le monde, fort naturellement— si na-turellement que j'en fus stupéfait — qu'ilavait vu le garde pour la dernière foisversonze heures du soir. Celui-ci était venudans sa chambre, dit-il, pour y prendre savalise qu'il devait transporter le lendemainmatin à la première heure à la gare deSaint-Michel« et s'était attardé à causerlonguement chasse et braconnage aveclui ! » Arthur-WilliamRance, en effet, de-vait auitter le Glandierdans la matinée etse rendre h pied, selon son habitude, àSaint-Michel ; aussi avait-il profité d'unvoyage matinal du garde dans le petitbourg pour se débarrasser de son bagage.C'est ce bagage que portait l'homme vertquand ie le vis sortir de la chambre d'Ar-thur Rance.

•Dumoins je fus conduit à le penser carM. Stangersôn confirmases dires ; il ajou-ta qu'il n'avait pas eu le plaisir, la veillenu soir, d'avoir à sa table son ami ArthurRance parce que celui-ci uvait pris, versles cinq heures, un congé définitif de sa

fille et de lui. Mr Arthur Rance s'était fait >servir simplementun thé dans sa chambre,se disant légèrement indisposé.

Bernier, le concierge,sur les indicationsde Rouletablile,rapporta qu'il avait été re-quis par le garde lui-même,cette nuit-là,pour faire la chasse aux braconniers (legarde ne pouvait plus le contredire),qu'ilss'étaient donné rendez-voustous deux nonloin de la chênaie et que, voyant que legarde ne venait point, il était allé, lui, Ber-nier, au-devant du garde... Il était arri-vé à la hauteur du donjon, ayant passé lapetite porte de la cour d'honneur, quand ilaperçut un individu qui fuyait à toutesjambes du côté opposé,vers l'extrémité del'aile droite du château ; des coups de re-volver retentirent dans le même mmmentderrière le fuyard ; Rouletabilleétait appa-ru à la fenêtre de la galerie ; il l'avait vuavec son fusil et lui avait crié de tirer.Alors, Bernier avait lâché son coup de fu-sil qu'il tenait tout prêt... et il était per-suadé qu'il avait mis à mat- le fuyard ;il avait cru mêmequ'il l'avait tué, et cettecroyance avait duré jusqu'au moment oùRouletabille,dépouillant le corps qui étaittombé sous le coup de fusil, lui avait ap-pris que ce corps « avait été tué d'un coupde couteau » ; que.du reste, il restait nerien comprendre à une pareille fantasma-gorie, attendu que, si le cadavre trouvén'était noint celui du fuyard sur lequelnous avions tiré, il fallait bien que cefuyard fût quelque part. Or, dans ce pe-tit coin de cour où nous étions tous re-joints autour du cadavre, « il n'y avait pasde place pour un autre mort ou pour un vi-vant » sans que nous le vissions !

Ainsi parla le père Bernier. Mais le ju-ge d'instruction lui répondit que, pendantque nous étions dans ce petit bout de cour,la nuit était bien noire, puisque nous n'a-vions pu distinguer le visage du garde, etque, pour le reconnaître, il .nous avait fal-lu le transporter dans le vestibule... Aquoi le père Bernier répliqua que si l'onn'avait pas vu » l'autre corps mort ouvivant », on aurait au moins marché des-sus, tant ce bout do cour est étroit. Enfin,nous étions, sans compter le cadavre, cinqdans ce bout do cour et il eût été vraimentétrange que l'autre corps nous échappât...La seule porte qui donnait dans ce bout docour était celle de la chambre du garde, et

lu porte en était fermée. On en avait re-trouvé la clef dans la poche du garde...

tout de môme, comme ce raisonnementde Bernier, qui à première vue paraissaitlogique...conduisait à dire qu'on avait tué àcoups d'armes à feu un homme mort d'uncoup de couteau, le juge d'instruction nes'y arrêta pas longtemps. Et il fut évi-dent pour tous, dès midi, que ce magistratétait persuadé que nous avions raté « letyard » et que nous avions trouvé là un

gfi'Iavrequi n'avait rien à voir avec « noireaffaire. Il voulut te prouver sans plus tar-der, et il est probableque « cette nouvelleaffaire » correspondaitavec des idées qu'ilavait depuis quelquesjours sur les moeursdu garde, sur ses fréquentations, sur lafemme du propriétaire de l'auberge du» Donion », et corroborait également lesrapports qu'on avait dû lui faire relative-ment aux menaces de mort proférées parle père Mathieu, à l'adresse du garde, carà une heure après-midi le père Mathieu,malgré ses gémissements de rhumati-sant et les protestations de sa femme,était arrêté et arrêté et conduit sousbonne- escorte à CorbeM. On n'avaitcependantrien découvertchez lui de com-promettant ; mais des propos tenus, enco-re la veille, à des routiersqui le répétèrent,le compromirentplus que si l'on avait trou-vé dans sa paillasse le couteau qui avaitlue « l'homme vert ».

Nous en étions là, ahuris de tant d'évé-nements aussi terribles qu'inexplncables,quand, ipour mettre le combleà la stupé-factionde tous, nous vîmes arriver au châ-teau Frédéric Larsan, qui en était partiaussitôt après avoir vu le juge d'instru-ction et qui en revenait, accompagnéd'unemployéde chemin de fer.

Nous étions alors duns le vestibule avecArthur Rance, discutant de la culpabilitéet de l'innocence du père Mathieu (dumoins Arthur Rance et moi étions seuls hdiscuter, car Rouletabille semblait partipour quelque rêve lointain et no s'occupaiten aucune façon de ce que nous disions).Le juge d'instructionet son greffierse trou-vaient dans le petit salon vert où RobertDarzac nous avait introduits quand nousétions arrivée pour la première fois auGlandier.

(A suivre.)

La jVtort du poète Jean ]VIoPéas

La littérature française vient do perdraun de ses poêles les plus purs: Jeun Moréasa succombéau mal qui le terrassait depuisquelque! temps.

Tous ceux qui ont — peu ou prou —fré-quente les cénacles littéraires tt les cafésdo la rive gaucho se souviennent de samoytache de bachibouzouk,de sa mouche

.rebclk' d'un noir d'encre, de son monocleetde sa voixretentissante.

Jean Moréas s'appelait, de son véritablenom, Jean Papadiaimantapoutoset avait vule jour à Athènes, en 185G.Il n'avait doncque cinquante-quatreans.

11était venu à Paris vers 1882, aprèsavoir vécu quelques années à Marseille etparcouru, en voyageur curieux et enthou-siaste, l'Allemagne, la Suisse et l'Italie.

Il fit immédiatement partie du cénacleverlainien, fut des soirs où, dans les ca-veaux du Soleil d'Or, au cours des pre-mières réunions do la Plume, on levait,parmi la jeunesse littéraire, l'orgueilleuxpennon du symbolisme...

Jean Moréas s'était, lié d'amitié avec Ar-thur Rimbaud,avec Paul Adam,avec Gou-deau, le poète du Bitume ; avec Salis, quidevait fonder le Chat-noir... avec le pau-vre et génial Verlaine, pour qui il profes-sait une admiration sans bornes, et à quiil demeura fidèlejusqu'au dernier moment.Il publia des vers charmants, sonores, ai-

lés, des tercets élégants, des strophes pas

toujours compréhensibles.Entre temps, encollaboration,avec Paul Adam, il donnaitun roman, les DemoisellesGoubcrl, et un

Ledernierportraitdu poète

recueil d'étranges nouvelles, le Thé chezMiranda, d'une forme précieuse, et atta-chante...

G'est à cotte époquequ'il publia le Pèle-rin passionné, qui fut le manifestedo l'éco-le symboliste, tt souleva tant de discus-sions passionnées...

Puis il fonda l'école romane et « ronsar-dissa » ses sonnets... Il voulait retourneraux formes délicates et même à la languede la Renaissance...

Enfin ce fut, un beau jour, l'ôcloslondesStances.Le symboliste,le chef d'écoleélnil

revenu, comme tant d'autres, aux sourcesde l'harmonie et de la beauté. Do l'oeuvre

poétique de Jean Moréas, seules les Stan-ces demeureront, pures et harmonieuses.

Il vint alors à la tragédie... Il écrivit une

Iphigcnieet un Agamemnonqui furent re-

présentés à Orange et acclamés.

Voicideux extraits de ses stances :

Chênesmystérieux,forêtde la Grésignc.Ouiremplissezle souffreel la crêtedes monts.J'ai vuvosrluirsrameauxsousla brisebénigneBalancerdoucementle ciel et ses rayons.

El dans un modeplus doux :

Ali ! dans le sombrehiver,pendantles nuits[d'orage,

Lorsqu'àvotreunissonlamententles corbeaux,Lorsquepassel'éclairsur votrefier visnge,Chênesquevousdevezcireencoreplusbeaux.'

Compagnede l'other,indolentefumée,Je te ressembleun peu :

Tavieest d'un instant,la mienneestconsumée,Maisnous sortonsdu feu.

Page 15: La folle aventure

2380 —

La consotti mation -du tabac

•La:quantité'de tabac vendue aux. ççn-

somniâtaiirs français ou.A908a .été exac-tement de •30.595.271kilos, excédant deèlâiÔ-56kilos les ventesde Tannée1S99,

.G'est vers la cigarette, que le goût -dupublie-se;porte de''plus en plus, au détri-ment du ejgâre, et'il est,.en effet,curieuxde .constater «pie le nombre des «igaresvendus par l'administration des tabacs .esttombé de 77.8millions en .1899à 493 înM-ilionisen 1908,-alorsque le nombre des ci-garettes s'est, au oônti'âîre,-.élevédel.fi54millions-en 11899à 2.963 millionsen 1008.

'Aussi,malgré 'tesmédecinsqui -endéfen-dent généralementl'usage, malgré les ef-forts -de-l.a-L%ue:contre-le tabac, et,-enfin,malgré 'te relèvement-p-rogressifdes im-pôts qui l'ont-porté à un-prix fabuleux, laCGnsommation.moyenne du tabac n'a [ja-mais-cesséd'augmenteren France;Elle dé-passe -aujourd'huiun Mldgràmmepar ha-bitant, correspondant â -une dépense an-nuelle dé 12 fr.' 2'1. "

Mais cette moyennethéorique ne dit pasce que chaque fumeur dépensé réellementpour satisfaire sa-passion.

Dans le.chiffre de 47Ç498.000francs en-caissé par le Trésor en 1908,commerecet-te de la vente du tabac en France, le tabacà fumer (scaferlatis, cigares et cigarettes),figure-pourenviron 407millions. Sur quelnombre de fumeurs cette redevance-s",est-eîle répartie ? Aucune statistique oïfi'eïeî'lene l'indique, mais nous croyons être dansla .-véritédes choses en supposant,que sur100 citoyensfrançais âgésde plus de vingtans, 70 environ fument là pipe ou ,1a-ciga-rette.

dette proportion,peut-être un .peuforte,nous permet de négliger les femmes et lesjeunes gens fumeurs ; et en supposant»d'après les données du recensement de•1.901,qweles citoyensfigésde plus de vingtans représentaient en 1-908tes 05 0/0 dela population.totale,on .est fondéâ admet-tre que la France .comptait,ce,tleannée-là,environ- 9 millions de fumeurs. Chacund'eux aurait doncpayé à l'Etat un peu plusde 45 francs en moyenne pour avoir le

.droit de s'intoxiquer.

SCIENCES

La saignée à Manc

Un curieux cas de guérison du cancervient:d'être signadé.en Amérique.On ma-lade souffrait -violemmentd'un épouYamila-ble sarcome,tumeur qui compte parmi .lesplus virulentes des tumeurs malignes.Gon~sidéré commeperdu,, il va trouver un cM-irurgienen renom,ïe docteur Simpson,.quitente sur lui une opération étrange -et-desplus hardies.

•Gommeun simple lapié, il saigne sonclient à blanc.Lorsque,â peuprès sans vie,il ne resta dans son corps affaiblique lesgouttes de sang strictement nécessaires aufonctionnementde l'organisme, île docteurSimpson*arrêta la saignée.

Lentement, le malade repris des -forces.Un sangnouveause forma et la circulationsarcomeavait disparu,normalese rétablit au bout de plusieursse-maines. A ce moment, on constata que ile

Le chirurgien américain indiqua alorsquelles idées avaient eoiwduità tenter cettesingulière expérience.Les .tissus morbides,les tissus maladesqui constituaient le sar-comedevaient,.à«on avivs,avoir une résis-tance moindre que les tissus sains. Privésde nourriture, affamés, ne recevant pluspar la circulation sanguine le sang néces-saire à leur vie, «es tissus devaient dispa-raître avant .quela •résistancevitaledeslis-sus sains ne soit complètement.abolie.

.Cettethéorie inattendue reçut une écla-tnnte confirmationdesfaits. Le maladegué-rit.

Copteied'âyi

Jolie robe, simple, gra-

cieuse, élégante, en peti-te s&iecouleur .taupe ,

I/épaule est moulée etje feras pris jusqu'aucoude dans la manche

étroite.

te devant ou corsageorne dé trois pife platsourlés de Mais de satin,La jupe est droite et trot-teuse.

CQttç toilette est l'oeu-vre d'un de nos plusgrands .couturiers pari-siens, dont «lie exprimetout le chic et le goûttrès personnel.

PhotoBcut'lingpr.

dette nouvelleméthodeehirurgicaîepour-rait être considérée par beaucoupcommeUnehistoire d'oialre-Atlantiquèsi elle n'é-tait .confirméepar le témoignaged'un denos ehirargiiens les plus distingués, M. leprofesseur Ppzzi,membre de l'Académiedemédecine.;G'gst lors de son récent voyagescientifiqueaux Etats-Unis que M.Pozzi aentendu dans uiupsociété savante la com-municationfort intéressantede M.Simpson'sur la guérison d'un sarcomepar -unesai-gnéeà blanc.

ï. :R.

Saaa nwmmftnr tes «eta*4*la p«mD*»nM4*rimrMMS 0M*TVIT**>H

*. SIMON, m, Fwfc. «WMarti», Pari»,

Chronique de la. Mode

Dernier .cri

La voilette de tulle unie.,a petite poischenilles,atexiste «.resque ping

• Ja modeveut«tue'îe"visagesoit deviné à travers desfantastiques toiles d'araignées, lorsqu'iln'est pas exposéh la vue à trmérs un treil-lis de fils m©3rsfermant de larges réseaux.Est-ce vraiment Joli ? Non.certes,,, jnais,pourle moment,c'est.., la modeî.,.

Les voilettesen Chantilly— vrai ou imi-tation — sont certainementtout aussi bienportées, mais elles ont l'inconvénientd'êtreun peu épaisses, et c'est pourquoi ellessont réservées aux promenadesdu matin,ou au « shopping » ; elles sont rarement

adaptées aux toilettesde visite. Il faut ex-cepter la grande voilette recouvrant toutte chapeau, .carces voilettesformerontunedes grandes nouveautésde oe printemps.

Quantaux voilettesen dentellede la cou-leur du chapeau, on en voit beaucoupdé-jà, mais on ne saurait encoredire qu'elles(régnenten souveraines.11y a tant de tonsqui ne sont pas seyants au visage, et unelégère voilette en tulle banc, ou e» tullenoir, «e portera toujours plus facilementqu'une voiletteen couleur.

De toutes façons l'on peut dire que tesvoilettes-demandentaujourd'hui à être po-sées avec une vraie connaissancede l'artdu drapé. Une femme de chambre niala»droite enlèvera beaucoupde l'élégance.dela coiffure.de.sa maîtresse, et cela est de-venu un art que la façondonton peut «pin-gler les voilettes sur tes larges bords denos chapeaux actuels.

* *La mode .enfantinea participé au mou-

vement moyen-âge;que vit naître le prin-tempsdernier, et il faut constaterque cettemode est plus seyante aux fiÛeite.squ'àleurs mamans. Le surcol ou justaucorps,qui d-iissimulaitde si fâcheuse façon lesjolis bustes -féminins,est tout indiquépourles petites tailles droites.Aussi est-cel'unedes formesles plus employées.actuellement.On l'exécute de différentes façons, toutesoriginales, dont voici les plus caractéristi-ques :

La jupe est en -serge fine, ve1s-de-gij.spar exemple,plisséeassez fin et très cour-te. Le suneol,-en Jiberly de même teinte,descendjusqu'aux .genoux,.oùil se terminepar deuxgrosses ganses formantrouleauté,que l'on .'retrouve,au .décolletéet a l'em-manchuretrès iombante sur les épaules.

La.manche bouffante*t la gu'impesonten -Cl-uny,,teintée vert-de-grissur transpa-rent.« .chair. »

Le mêmesurcol, .pourune i-obehabillée,,

Page 16: La folle aventure

-t- 239 —

se ïéra.'en gurpureBblanche^, rnélangé deCluny^deVenise et de ."Yalenciennes,horded'un biais de' satin blanc et;posant' sur la

jupe de:tulle blanc à. plis .r-eligieuse,,".'•Parfois aussi il se trouve arrêté aux .ge-

noux, soit Bousune assez large ceinture enliberly, assorti' avec noeud•en arrière, soitpairune bande de broderiejaponaise.Mais,en tout cas, ce 'justaucorps en miniaturedoit être en,tissu différentde.la jupe et des'manches; car c'est là .ce qui «n constitue*l'étegâhée.

' -" KXTTY.

\g * DllirSitO Varlcocèles.HémorroTdéj.Phlébltes,lf JAtClVrEiO Hémorrajlés.Fibramet.Agccritique.GjjêrJlBonParlHAMAMEI.INE-^ITAMI.MUW)l*!laç.5'f»gsK.-LwuRTfOSjlB,R.HesHttlturias,P»r)i,Alft,(v"';

; -Le jais, ioii.gtem;p.sabandonné poui' des;ojmemeiDtts'beaucoup:naôins;heureux,,est -denouveau'.enfaveur sornstoutes les termes..brpdeaïes galons, paillettes, paanipiUeSj..ai-ga-,èties;motifs bijouterie. Depuis le boutdes souliera.-jusqu'au

'.eh^ion ,on.ne voit

que son, sdiitillententiet il' donne a. toutcostoiie'une: élégance riche et de bon -alq»i,autoementdislingsiiée.que .ne saurait fêtrecelle que procurent touis les: falbalas liété-roelîtes dont'nous ^abusons.

Pour le soir, on.voit force tuniques bro-dées dë'.jàisiforce 'bandesôtincelantdu ba,!*dés jupes ; les boléros,,les plastrons de jaisrelèvent les costumes .simpleSi-et sur lesroib.es.desouple tissu un fin..galon ajourémet .comme,xmyruissellementde lumière.Les ebiapeaiUx'sont.criblésd'étoiles,mordusd'agrafes, piquésd'épinglesde jais; c'est uneune fureur, et les personnesavisées qui-ontconservé au foad dés.tiroirs,les parures deoe genre, démodéesdepuis plus-de quinzeans, peuvent les employer sans y rienchanger.; -'"- '''•'.-'--

La cuirasse de jais,-tombée de sa hauteélégance pour.», plus orner que des cor-sages de grosses dames arriérées dansleurs goûts, moule aujourd'hui les plusevettesmondaineset passe pour le nec plusultra du chic..C'est amusant, le ehange-meïntT

Les chapeaux dégagent enfin un peu decheveux et les clieveuxdégagent enfin unpeu de front, mais gare aux sourcils râ-pés, oh va les voir de trop près, ce qui nui-ra à l'ensemble.

Faut-il se résigner à cet ennui ?... Non,sans doute*puisque la Sève Soureilièrepermet de réparer cette faute de la natureen faisant pousser, allonger et aipaissiirlessourcils et les cils. La Sève Soucibèreap-partient h la parfumerie Ninon,31, rue du4-septembre,où elle vaut 5 fr. et 5 fr. SOfranco.

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GRAPHOLOGIE

C'estunedes sciencesles.plussûres, les plusprécises,que la graphologieet qui donne desrésultats si surprenantsque plus un hommed'affairés,plus un hommepolitiquene s'enga-gentdans une négociationsans faire analyserl'écrituredes personnesaveclesquelles,ils doi-vent discuter.Et à plus sorte raison,est-ilindispensablede connaîtrele caractère,le tem-péramentdes-'personnes.avec.qui l'on vit... oulion doit vivre : aussi le premierisoind'unefiancée;d'unllahcév-aolWlêtre^e se procurerun spécimende l'écriture.de;llétre;aiméfilidelipnvo-yer.&ara .graphologue,qui l'analysemi-nutieusementet dont l'impartialitéest d'autanl

plus-certaineçju^lignoretes-geaç'qu'on--faitétudierpar lui.vCest,:doncle plus merveilleuxmoyende connaîtreles autres,de se connaîtresoi-même.Et que d'utiles renseignementsonpeut*en-,retirer I -., ..: ;:;

Koné',;3S2--8a.— 1^ kaft d<3mmàn't';-da'.cài'ac-léré est sans conteste,î'orguejl;Préoccupationsincessantesde produire de l'effet.-Soucidesconventions';moridaines..Goûts xî'élÊganceetmêmede luxe. Le caractèreest compliquéetne veut s'abaisserà aucunemarquede -Sensî-bililév.Ç'rândédéfiance,•Esprit'-qui, garde descôtésétroits.Forcésd'enduràncë.Sentimentdéla justice;Habiletépersuasive.

Marcelle,.— Initiative,et. mêmeaudacepetraccès;?celte,-dernière.-estcausée.par.«ne.assu-rance.orgueilleuse.en.BO.i-mênie..-—La tête.do-minele coeur,-^ NatureiâriiDéBéteable,par dé-Eaneçi-^igp.anoMissementdu «.moi»,:~+jSsprildyapN-aeseiîdebr.iio.,.T---De-raequîs.—N'estpasabsDlument.«aUslait.idié.,sa,.situation.—.Gîtande:mémoire,-—Don,,d'observation.— -Comprendles.arts(surtoutla sculptureet lesaris décora^tifs).—--Goût-des•plàisiçs.,

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Irest-GG p6 lePuzzle? :.

nous demandent une grande quantité:1enos lecteurs.

C'est la joie et la distraction de tousians une iamille, yrande ou petits.

Nous rappellerons à nos lecteurs quenous le leur avons exposé minutieuse-ment dans un récent numéro ; mais

pour ceux qui l'auraient égaré, npusrépéterons que c'est le vieux jeu de pa-tience de nos ancêtres, renouvelé de

la-ïàçon la plus diverse, la plias mo-derne..

Une'gravure en couleur esi colléesur une plaquette de bois dur : ci un ou-vrier la. divise en 50, 300-400 ou 1.000morceaux. El, chaque lois, son tra-vail ;,e;sl dillérent, de telle sorte qui!n'y a pas un seul puzzle pareil.

La>reconstitution de ces puzzles estsi pas-sjonnante que le nouveau jeu a

à-peu-près détrôné le bridge.Et a-\ec cet avantage qu'on n'a pas be-

soin d-ôlre plusieurs pour s"aînusei', nid'y demeurer plus longtemps qu'on nele voudrait : on commence son puzzlenn jour, pour le terminer parfoisplusieurs jours après, s'il est impor-tant et compliqué. On voit des famillesoù tojal le monde participe à leur ro-constitulion.

C'est, du reste, à la demande de nos

teeteuTs, que nous avons .cherché le

plus ingénieux des fabricants de puzzle,qui nous dit lui-même comment il a

proeéâé :

Le Mosaïc Puzzle

Les Mosaïc Puzzles sont déeoupésdans des planches de bois-contreplaquéde qualité supérieure, ee qui donne auxmorceaux une grande solidité et évitete gondolage ;fort : disgracieux et in-commode du tableau.

Chaque morceau étant ébarbé et

poncé avec soin, l'assemblage est si

iparlaït qu'il Cau;ty regarder de prèspour voir les traces du découpage .clansl'image reconstituée.

Le choix des images a fait l'objet denotre préoccupation spéciale.

Elles sont prises parmi les plus bellesreproductions de tableaux de nos

musées., scènes historiques, sujets mi-litaires, paysages, chasses, etc., etc.

Cette collection comporte plus de 500motifs. Les scènes humoristiques .sont,

signées des meilleurs artistes dans le

genre.Enfin, nous avons constitué une

.collection spéciale de Mosaïc-Puzzlessur estampes japonaises qui, en-outrede son grand intérêt artistique, cons-titue le.summum de la difficulté.

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Page 17: La folle aventure

240 —

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Voicila liste des oeuvresque nous avouechoisies:La Laitière,La cruchecassée.L'accordéedu

Village,Greuze; La Paie des Moissonneurs,Lhermitte; La Vie simple(Scènechampêtre!Broûillet; Jeanned'Arc (Sacrede CharlesVII)Ingres ; Statuede-Jeanned'Arc,Chajra; LeVid,Boucher;La ViergeConsolatrice,Bougue-reàU;Le Kève Détaille;Rougetdé l'islè èhàn*tant la Marseillaise,Pus;.Vierge,de Séville,L'Im-maculéeConception,Murillo;Retourà la Ferme.,Trayon;LeBaiser,Rodiri;Bonaparte/" Consul,Isa'bey;La,Naissancede Vénus,Cabanel; LaFemmeau Manchon,Vigée-Lebrun;La Sainte-Famille,Boticelli. •,--..-

Cheminsde fer dé l'EstAVISAU-PUBLIC

A partir du.21 lévriercourantinclus,le ser-viceAs trains sur les lignesde Paris à Bel-fort (Bâle)et de Vitry-le-Françaisa Bar-sur-Aiibe,qui avait été modifiéou supprimépar-tiellementen raison des •inondations;sera;ré-tablidans lesconditionsnormales.

Toutefois,les trains qui partentnormalementde Paris a 8 11.'.45matin,8 h. 59soir. iO.h.10,soiret 10h. IDsbir,serontavancesde 5minutesau départdé Pacris'. - '

Il en sera de même«testrains omnibusqui..'partentnormalement1de Paris,à 7 h. 7 du matinpour VillierSià 7 h. 33du malinpourLongue-,ville,et a 9 h. 20du soirpour Gretz.

Le-train qui, normalement,part de Provins,pour Longuevilleà 10h. 11du soir,partirajus-qu'à nouvelaivisà 10h. 4 du soir.

Le train qui, normalement,part d'Esternayà-7 heuresdu soir et,de Coulominiersà 8 h'.35.soir, sera avancéde 5 minutesentre.Esternay,:Coulommierset Grelz.

... ... CHEMINJ3EFERJDU.NOHD,;.--,.: ...Stationsbalnéaireset thermales.. \

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