La fin de l’Empire Romain - ac-nancy-metz.fr...A la mort de Clovis en 511, ses quatre fils -...

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Projet Archéo II Documents ressources 1/12 V.1 Histoire Mérovingienne. La fin de l’Empire Romain : Au Ier siècle, la totalité de la Gaule tombe sous l’hégémonie des Romains. L’événement reste ancré dans nos mémoires par la bataille d’Alésia et la défaite de Vercingétorix devant Jules César. Les Romains s’imposent encore pendant deux siècles, tant en Gaule que dans la majeure partie du monde méditerranéen. Dans la seconde moitié du III ème siècle, l’Empire Romain peine à conserver sa grandeur et entame un déclin lent mais certain. Les Invasions Barbares : C’est à cette époque que s’ouvre en Gaule ce qu’on appelle l’époque « des invasions barbares ». Ces barbares ne se composent pas d’une seule et même ethnie. Ils s’agit de différents peuples venus de milieux différents et qui s’implantent dans divers endroits de la Gaule : les Burgondes sont des peuplades germaniques venues du Nord et de l’Est de l’Europe et occupent la vallée de la Saône et du Rhône ; Les peuples Alamans vivent dans la vallée du Rhin avant de s’installer en Alsace et autour du territoire de Belfort ; L’Aquitaine est occupée plus tard, au V ème siècle, par les Wisigoth qui s’étendent de la Loire à la Provence. Tout le nord de la Gaule est occupé par un quatrième peuple, celui des Francs, vivant entre la Loire et la Somme. La dynastie des Mérovingiens : L’histoire des Francs mérite notre attention. La réputation de ces peuples nous est parvenue comme étant celle de guerriers menant une politique instable, notamment à l’égard des Romains. Ils parviennent à bien s’imposer auprès des populations locales et même à leur faire reconnaître leur nouveau royaume dont l’un des premiers rois fut Mérovée. Le nom de ce roi donna naissance à la dynastie des mérovingiens.

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    Histoire Mérovingienne. La fin de l’Empire Romain : Au Ier siècle, la totalité de la Gaule tombe sous l’hégémonie des Romains. L’événement reste ancré dans nos mémoires par la bataille d’Alésia et la défaite de Vercingétorix devant Jules César. Les Romains s’imposent encore pendant deux siècles, tant en Gaule que dans la majeure partie du monde méditerranéen. Dans la seconde moitié du IIIème siècle, l’Empire Romain peine à conserver sa grandeur et entame un déclin lent mais certain. Les Invasions Barbares : C’est à cette époque que s’ouvre en Gaule ce qu’on appelle l’époque « des invasions barbares ». Ces barbares ne se composent pas d’une seule et même ethnie. Ils s’agit de différents peuples venus de milieux différents et qui s’implantent dans divers endroits de la Gaule : les Burgondes sont des peuplades germaniques venues du Nord et de l’Est de l’Europe et occupent la vallée de la Saône et du Rhône ; Les peuples Alamans vivent dans la vallée du Rhin avant de s’installer en Alsace et autour du territoire de Belfort ; L’Aquitaine est occupée plus tard, au Vème siècle, par les Wisigoth qui s’étendent de la Loire à la Provence. Tout le nord de la Gaule est occupé par un quatrième peuple, celui des Francs, vivant entre la Loire et la Somme. La dynastie des Mérovingiens : L’histoire des Francs mérite notre attention. La réputation de ces peuples nous est parvenue comme étant celle de guerriers menant une politique instable, notamment à l’égard des Romains. Ils parviennent à bien s’imposer auprès des populations locales et même à leur faire reconnaître leur nouveau royaume dont l’un des premiers rois fut Mérovée. Le nom de ce roi donna naissance à la dynastie des mérovingiens.

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    Cependant trop peu d’informations nous sont parvenues à propos de Mérovée pour comprendre le rôle qu’il a pu jouer au sein de l’histoire des Francs. En revanche le nom et la politique de Clovis se sont perpétrés jusqu’à notre époque. En 481, Clovis hérite du royaume Salien à la mort de son père Childéric. Le royaume était ainsi nommé car il était occupé par les Francs-Saliens, l’une des différentes peuplades franques. Clovis parvient à étendre considérablement son royaume. Cette extension s’est manifestée d’une part au nord-ouest de la Gaule, détruisant le dernier fief romain installé sur le territoire, et d’autre part sur l’Aquitaine en combattant cette fois contre les Wisigoths. Un autre événement majeur du règne de Clovis est son baptême à Reims en 496, qui l’introduit dans la communauté chrétienne. En devenant le premier roi barbare chrétien, Clovis s’impose au sein de la population locale déjà bien christianisée. A la mort de Clovis en 511, ses quatre fils - Thierry, Clodomir, Childebert et Clotaire - se partagent un vaste royaume s’étendant de la mer du Nord aux Pyrénées. Les fils de Clovis, poursuivent la politique d’expansion territoriale entamée ; ils mettent ainsi la main sur le territoire burgonde et sur la Provence. Ils affirment aussi leur autorité sur les peuples de l’est : les Alamans, les Bavarois et les Thuringiens. Avec ces conquêtes, le royaume Franc d’atteint l’apogée de sa puissance territoriale.

    L’achèvement de la conquête de la Gaule (511-536)

    Partage du royaume Franc(561) Cependant les lois dynastiques viennent tôt freiner cet élan. En effet, la mort du roi entraîne le partage du royaume entre ses fils, comme le veut la loi salique. Les héritiers mènent entre eux des luttes incessantes pour acquérir le pouvoir suprême du royaume. De la sorte, trois royaumes se dessinent : la Burgondie, La Neustrie et l’Austrasie. Les trois royaumes sont réunis en un seul sous les règnes de Clotaire II et de Dagobert de 613 à 639. A la mort de Dagobert, le roi perd considérablement ses pouvoirs. Dès lors il n’apparaît plus que comme le symbole de l’union du royaume Franc, alors que tous les pouvoirs étaient accaparés par les grands propriétaires fonciers et les maires du royaume. Les luttes pour le pouvoir politique continuent à déchirer le royaume pendant tout le VIIème siècle. Au début du VIIIème siècle, plusieurs hommes parviennent à restaurer l’autorité des Francs grâce à leur victoire militaire contre d’autres peuples. En 751, Pépin le Bref accède au trône du roi des Francs. La dynastie mérovingienne prend fin et une nouvelle page de l’histoire s’ouvre sur la dynastie Carolingienne.

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    NOTES SUR L’ARCHEOLOGIE FUNERAIRE

    Pourquoi a-t-on recours aux fouilles archéologiques ? Les fouilles archéologiques constituent une source majeure. Elles sont même la source exclusive pour la connaissance des sociétés disparues qui ne disposaient pas de l’écriture ou qui n’étaient pas concernées par les écrits des peuples voisins. En effet, c’est grâce aux traces et aux objets que ces sociétés ont laissés dans le sol qu’il est possible de reconstituer bien des aspects de leur vie quotidienne, de leurs croyances et même les grands traits de leur histoire. En ce qui concerne la fin de l’Antiquité et les débuts du Moyen Age, les textes portant directement sur les Francs sont peu nombreux ; ainsi leur contribution à la connaissance de leur vie quotidienne est bien décevante. C’est dans cette mesure que l’archéologie constitue pour leur approche une source documentaire particulièrement précieuse puisqu’elle recoupe les écrits ou révèle ce qui leur échappe.

    Que nous apportent les fouilles de sépultures ? Fouiller une nécropole peut sembler quelque peu dérangeant et irrespectueux; dans la mesure où l’archéologue fait acte de profanation ; pourtant il s’avère que ces différentes recherches apportent une multitude d’informations dont l’Histoire ne pourrait se passer. La richesse des objets permet au chercheur, tout en observant leurs évolutions, de situer ses découvertes dans le temps. Ceci permet alors de préciser le mode de développement d’un cimetière et de reconnaître les phases anciennes des plus récentes Ainsi, les sépultures avec le mobilier associé peuvent être situées les unes par rapport aux autres (antérieures, contemporaines, postérieures). Par exemple, l’étude typologique des garnitures de ceintures ainsi que le report des résultats obtenus sur le plan d’ensemble de la nécropole met en évidence l’évolution chronologique du cimetière. Toutefois, hormis les problèmes chronologiques, il est aussi possible à travers l’examen comparé des typologies des objets de déceler des phénomènes culturels. L’extension des phénomènes de modes (vestimentaires, parures,…) peut donner une idée des aires de diffusion et des zones d’influences. Les empreintes de styles laissées par certaines populations comme les Alamans, les Burgondes ou les Francs sont identifiables selon des sites qui servent de référence aux études comparatives. Toutes ces données reflètent des caractères de peuplement et à ce stade de la recherche il devient parfois possible de faire coïncider les faits historiques avec les faits archéologiques. Des études anthropologiques peuvent aussi être entreprises et déterminent l’âge, le sexe ou aide à comprendre la mort de l’individu (violente ou non), l’état sanitaire (carences,…), etc. Des études démographiques peuvent enfin compléter et affiner les analyses de l’archéologue concernant les populations locales (taux de natalité, arrivée d’étrangers…). L’étude des sépultures représente donc l’une des approches qui permet de situer le site dans le temps (chronologie) et dans l’espace (contexte culturel). La confrontation des données offre ensuite aux chercheurs la possibilité de replacer un ou plusieurs sites dans un contexte historique local ou régional. Le monde des morts aide ainsi à mieux comprendre celui des vivants.

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    Méthodes de fouilles 1 : la fouille

    Délimitation de la zone à fouiller Nettoyer la zone jusqu'à obtenir une surface plane et propre. Prendre du recul et cercler la ou les structures observées. Déterminer le rapport chronologique entre les structures et commencer la fouille de la plus récente à la plus ancienne.

    Préparation de la fouille

    Préparer les accès de circulation de la zone à fouiller jusqu’au déblais de terre à l'aide de chemin de planche. Se munir d'une truelle, d’une rasette, d'une pelle, de plusieurs seaux, le cas échéant d'une pioche.

    Fouille de la structure Attribuer un numéro pour le remplissage de la structure. Prendre un sac plastique et marquer sur une étiquette le numéro. S'il s'agit d'une fosse ou d'un trou de poteau, la couper en deux. Pour une cave ou une grande fosse la couper en quatre. Tendre une ficelle attachée à deux clous pour séparer la structure en deux ou en quatre puis fouiller une partie, de l'extérieur vers le centre pour faire apparaître les limites sans les araser et éviter de remarcher sur ce que l'on vient de nettoyer. Après avoir fini cette première moitié ou ce premier quart, réaliser une première série de photos, puis fouiller l'autre ou les autres parties. S'il s'agit d'une sépulture, fouiller du crâne vers les pieds et du centre vers l'extérieur, en dégageant l'individu sans avoir à y revenir.

    Photographie de la structure Une fois la structure à demi ou au quart fouillée, nettoyer les abords d'au moins un mètre cinquante autour de la structure. S'acquitter des problèmes d'ombre portée et préparer une bâche pour que la coupe de la structure soit à l'ombre. Sur une plaquette photo noire, inscrire le numéro du creusement. Sur la coupe placer des étiquettes avec les numéros des Unités Stratigraphiques (US) de remplissage. Placer la mire/le décimètre (pour l’échelle de mesure) le long de la coupe ainsi que la flèche nord positionnée à l'aide d'une boussole Se placer ou placer l'escabeau selon la prise de vue. Lorsque que la fouille de la structure est finie, renouveler l'opération en ne laissant que le numéro du creusement et en plaçant la mire le long de la structure.

    Enregistrement de la structure Dans le classeur des US, créer autant de fiches de couches que l'on observe d'US de remplissage. Lorsque la fouille de la moitié de la structure est finie, créer une fiche de creusement en mentionnant les caractéristiques et ses relations stratigraphiques avec les structures environnantes. Lorsqu'il s'agit d'une sépulture : il faut une fiche de creusement, une fiche de remplissage et une fiche pour le dépôt du corps, la fiche sépulture étant remplie par l'archéo-anthropologue.

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    Méthodes de fouilles 2 : le relevé

    Préparation de la fouille

    Placer deux grands clous à quelques centimètres de chaque extrémité de la structure et leur attribuer un numéro de point topographique. Placer une ficelle entre les deux clous, pour obtenir un axe droit à l'aide d'un niveau à bulle. Placer un mètre le long de cet axe. Se munir d'une planche à relevé, y accrocher un calque vierge, puis prendre un crayon, une gomme et un mètre. S'il s'agit d'une sépulture, placer l'origine de l'axe au niveau du crâne et l'arrivée au niveau des pieds.

    Relevé En bas, à droite du dessin placer le cartouche portant les mentions : numéro de structure, échelle, date, fouilleur Relever la coupe ou la structure selon la règle des abscisses et ordonnées à l'échelle 1/10ème pour les petites structures, 1/20ème pour les grandes. Prendre un fil à plomb si la structure est profonde. Les archéologues doivent recueillir un maximum d’information pendant la fouille ; pour cela chaque sépulture est relevée à l’échelle et l’opérateur utilise des cadres en aluminium d’un mètre de côté divisé par des élastiques en carrés de 10 cm.

    A noter

    - Ne jamais laisser d'objets sous l'action du soleil

    - Si le sol est trop sec, humidifier à l'aide du pulvérisateur

    - Ne pas oublier de régulièrement nettoyer ses outils (pelle, pioche, truelle, rasette, seau) et

    particulièrement en fin de journée.

    - Il est fondamental de conserver dans un journal de fouilles les activités quotidiennes car c’est le

    document essentiel dont dépendent les résultats scientifiques de la fouille.

    - La documentation photographique et graphique est le seul témoignage de ce que fut le lieu d’inhumation

    (et le mobilier qui lui appartient).

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    Extrait du journal de fouilles d’Edouard SALIN à Villey-Saint-Etienne de 1936

    publié dans Le Haut Moyen Age en Lorraine

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    Extrait du journal de fouilles d’Edouard SALIN à Villey-Saint-Etienne de 1936 publié dans Le Haut Moyen Age en Lorraine

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    QUELQUES QUESTIONS ET REPONSES A PROPOS DE LA TOMBE

    A quoi correspondent les traces de bois ? Il ne reste en réalité que quelques minces fibres ligneuses, vestiges fugaces d'un coffrage de bois. Au fond de la fosse, sous le squelette apparaissent par endroits les taches sombres d'une litière décomposée. L'étude en laboratoire peut permettre de déterminer les espèces végétales conservées. A quoi servent les pierres en bordure de la tombe ? Les pierres servent au maintien des planches ; le calage du cercueil est ainsi assuré au fond de la fosse tandis qu'en surface elles peuvent servir d'entourages et délimiter la tombe. Le squelette est-il bien conservé ? Plus ou moins selon la fragilité des ossements qui subissent la pression des couches de terres supérieures. Pourquoi le crâne a-t-il basculé sur le côté ? La tête du défunt devait être relevée à l'aide d'un coussin en matériaux périssables. Ce dernier s'est peu à peu altéré, -provoquant le basculement latéral du crâne bien après la totale décomposition du cadavre puisque les premières vertèbres cervicales sont détachées du crâne. Ce basculement ne peut s'expliquer qu'en l'absence de tout remplissage à l'intérieur de la tombe. L'existence d'un « cercueil » ou d'un coffre avec couvercle est ainsi démontrée. Que signifient les objets retrouvés au niveau des bras et dans l’entrejambe ? Ils appartiennent à une ceinture sur le corps (s’agit-il ici d'une pratique du rituel funéraire ?) lors de l'inhumation et à laquelle était suspendu un petit couteau. Aux extrémités : une plaque boucle et une contreplaque destinées à fermer l'ensemble de la ceinture. Le long séjour dans la terre a provoqué la disparition du support de cuir, excepté sur le revers des plaques métalliques. L'oxydation de ces dernières a développé une gangue de rouille dans laquelle du tissu, partout ailleurs disparu, a laissé son empreinte. Le travail de laboratoire (radiographies, restaurations) permet ensuite la détermination du cuir constituant la ceinture, et du tissu, unique témoignage des vêtements, mais il fait encore apparaître la décoration des plaques de fer incrustées d'argent. Le motif qui y est dessiné appartient à un style du VIe siècle. Voilà enfin la date des funérailles indiquée ! Mais, qui est cette personne ? L'anthropologue est chargé du travail d'investigation en laboratoire, il est chargé de fournir un « état civil » au défunt, en l'occurrence un homme d’environ 30 ans. Il nous apprend encore, à la suite de l'analyse morphologique de l'ensemble de la population de la nécropole et en comparaison avec d'autres sites de la même période que cet homme appartient à la population locale de francs, à la taille moyenne et robuste. Quelques atteintes d’arthrose peuvent encore évoquer des conditions de vie laborieuses. Comment était-il ? Les indications nous sont données par des objets tels que les armes (scramasaxe, umbo…) et les accessoires vestimentaires (fibule, plaque boucle,…). Ces indices contribuent à élever le défunt à un rang social particulier dans la hiérarchie des communautés mérovingiennes : son appartenance au groupe des guerriers locaux ne fait ici aucun doute. Chaque sépulture est un ensemble original : les observations et les questions posées se renouvellent et diffèrent d'une tombe à l'autre.

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    INVENTAIRE DES SEPULTURES Comme nous l’avons vu précédemment, le mobilier funéraire est fondamental pour connaître la vie quotidienne de nos ancêtres. Les mises au jour de sépultures mérovingiennes et la découverte de nombreux objets accompagnant le défunt permettent de comprendre leur conception de la mort. Ainsi, les archéologues ont pu essayer de comprendre quels étaient les rites et les croyances de ces hommes. Les proches préparaient leurs morts à ce passage dans l’au-delà en les habillant de leurs vêtements, de leur parures, de leur armes mais aussi en déposant divers objets domestiques dans leurs tombes. S’agissait-il de leurs objets quotidiens, d’objets exceptionnels ou bien étaient-ils fabriqués pour l’occasion ? Quoiqu’il en soit, il semble plus probable que la plupart de ces objets étaient utilisés dans leur la vie de tous les jours. Les armes : La spatha ou l’épée était l’arme réservée au plus haut rang de la société. Il semble que cette arme à double tranchant soit en effet l’arme des chefs proprement dit. Il est donc assez rare d’en retrouver dans les sépultures. En revanche, le scramasaxe, sorte d’épée courte qui ressemble à un glaive à un seul tranchant, est quant à lui beaucoup plus commun. C’est en effet l’arme la plus répandue, celle du combattant à pied. Son fourreau était fait de deux planchettes recouvertes de cuir, maintenu par une garniture souvent en bronze. Celle-ci, ainsi que sa bouterolle, pouvaient être aussi richement décorées avec des métaux plus précieux comme l’argent ou l’or. Les rivets permettaient au tout d’être solidement fixé. Le guerrier ne s’en séparait que très rarement ; il l’utilisait pour se battre ou dans sa vie quotidienne, comme par exemple pour couper des branches. On peut se rendre compte de l’usure de l’arme sur la partie médiane du tranchant. Pour la petite histoire, les Francs empoisonnaient leurs armes (dans les cannelures) ce qui tuait leurs ennemis même si la blessure n’était pas mortelle. Il mesure en moyenne entre 30 et 60 cm de long. Dans la tombe, le scramasaxe se trouve généralement sur le côté gauche du squelette, le tranchant vers celui-ci et la pointe vers le bas. La francisque, sorte de hache, est comme son nom l’indique, une des armes typiques du peuple franc ; ceci dit, elle est aussi courante chez les autres peuples germaniques. C’est autant une arme de jet que de corps. Procope raconte que les Francs, à un signal donné, lançaient tous en même temps leur francisque pour fracasser les boucliers ennemis. Elle mesure en moyenne entre 15 et 18 cm de long ; son manche en bois serait assez court (toujours selon Procope) et il est exceptionnel d’en retrouver en fer. Dans la tombe, elle se situe souvent au niveau des pieds ; le long des jambes ou au niveau de la ceinture, le tranchant vers le corps. Sa répartition dans les cimetières reste inégale et son évolution typologique est marquée par la recherche de la symétrie du tranchant. La framée, sorte de lance, est aussi une arme de jet. Selon Tacite, elle serait donnée au guerrier par le chef en signe de reconnaissance pour avoir fait ses preuves au combat. Cette arme, très appréciée des différents peuples germains, est utilisée pendant de longs siècles. Lors d’un affrontement, la fin des hostilités est marquée par le fait de mettre la pointe de la

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    lance vers le sol. Dans la tombe, elle est le plus souvent placée aux côtés de la tête et quelques fois aux pieds. Les pointes de flèches sont aussi très fréquentes pour la chasse ou la guerre. Le bouclier est l’arme essentielle pour se défendre. Il se compose de lattes de bois recouvertes de cuir avec en son centre, à l’extérieur, un umbo qui permet de parer les coups et, à l’intérieur un manipule pour le maintenir. Selon Tacite, la carrière du guerrier Franc s’ouvre par la remise du bouclier et elle ne peut se terminer avec honneur si il le perd ; la perte de cette arme est synonyme de lâcheté et d’incapacité. Son rôle dans la société franque semble important ; en effet, lorsque les guerriers reconnaissent un roi, il l’élève sur le bouclier et, lors des assemblées, les guerriers approuvent les projets en frappant sur leur umbo ; ou encore si un homme est tué au combat, il est transporté dessus. Il est toutefois plutôt rare dans retrouver dans les sépultures et, si il est présent, il est placé à la tête ou aux pieds du mort. La petite arme la plus retrouvée reste le couteau ; il est présent autant dans les tombes féminines que masculines et parfois même en deux exemplaires. Il mesure entre 15 et 20 cm en moyenne et se situe au niveau de la ceinture. Il peut être accompagné d’un fourreau en cuir. Les parures sont une autre catégorie du mobilier funéraire. Elles servent à mettre en valeur le corps et aussi les accessoires de la vie quotidienne. Les parures sont très intéressantes car l’étude de leurs formes et de leur style artistique est un excellent moyen pour l’archéologue de définir la date d’inhumation, l’appartenance ethnique et le milieu social du mort. L’utilisation de la fibule peut être apparentée à celle de nos broches : elle sert à décorer le vêtement mais aussi à agrafer les vêtements entre eux. Elle se porte au cou, à l’épaule ou sur la poitrine. Les fibules se trouvent le plus souvent dans les tombes d’hommes, mais celles des femmes n’en sont pas dépourvues. C’est l’un des objets qui caractérise le mieux l’art individuel d’un peuple ou d’une époque. Cela s’explique par la grande diversité de ses représentations ; elle se présente en effet sous quatre formes majeures : ronde, zoomorphe, ansée symétrique et ansée dissymétrique. Ses matériaux sont ceux que l’on retrouve régulièrement : l’or, le fer, le laiton, incrusté de fils d’or, de pâte de verre … Bien entendu, les matériaux utilisés dépendent de la richesse de leur propriétaire. Les boucles, les plaques et les garnitures de ceinture, sont des éléments de parure très fréquents que l’on retrouve dans tous les types de sépultures. La boucle est utilisée pour joindre deux extrémités, d’une ceinture par exemple. Ces objets ont aussi une fonction décorative, puisque les plaques, les contre plaques et les garnitures de ceinture sont des objets d’apparat qui rehaussent les textiles ternes. La typologie de ces objets est là aussi très hétéroclite. Ils sont souvent fabriqué en fer, et sont rivés sur les textiles par des éléments en laiton. Les plus prestigieux sont en bronze, en argent, en or, incrustés de matériaux précieux tels que des fils d’or ou des pierres précieuses. Les formes sont rectangulaires, ovales, réniformes ou triangulaires.

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    A la ceinture des femmes, pendaient parfois des anneaux de châtelaine de fer. Ces anneaux servaient à suspendre des objets usuels telles que des clés ou des amulettes. Les colliers, les bracelets, les boucles d’oreilles et les bagues sont aussi des objets qu’il est courant de retrouver sur les défunts. Le collier n’est pas uniquement un bijou, c’est aussi un talisman comme en témoignent certaines figurations. Les matériaux sont ceux cités précédemment, mais notons qu’une grande partie des colliers était surtout réalisée en perles multicolores de verre et de pâte tendre.

    Le fermoir d’aumônière se place sur la partie supérieure de l’aumônière, autrement dit de la sacoche. La sacoche est réalisée en cuir. Usuellement, elle se porte sur le côté mais dans les tombes c’est souvent entre les jambes qu’on la retrouve. Dans les tombes, les aumônières conservent divers objets de toilette, le petit équipement et des monnaies. La pince à épiler appartient au mobilier funéraire classique, surtout dans les sépultures masculines. Aujourd’hui, cet objet reste utilisé par les hommes bleus du désert. Le fusil et le silex , associés à une mèche, forment le briquet. C’est un outil utilisé pour faire du feu et que l’on retrouve essentiellement dans les tombes masculines. E. Salin constate qu’à plusieurs reprises les tombes féminines n’ont livré que le silex. L’objet n’aurait pas la valeur fonctionnelle précédente mais serait plutôt l’objet d’un culte fétichiste du feu, puisque le silex génère le feu. Le peigne est un objet commun aux hommes et aux femmes. Il est fabriqué en os et présente sur une extrémité un peigne fin et sur l’autre un démêloir. Les peignes sont parfois munis d’étuis rabattables. La verrerie est une autre catégorie de mobilier funéraire courant dans les sépultures. Les formes classiques du haut Moyen Age sont le verre tronconique ou le verre dit « en cloche ». Ils sont tous apodes (sans pied). On s’interroge pour savoir si les verres reposaient ou non sur un support. Etaient-il seulement utilisés pour les rites funéraires ? Dans le cas contraire, la maxime grecque suivante était à l’honneur : « Bois mais ne pose pas ton verre ». Les verres reposaient généralement aux pieds du mort. La céramique la plus typique est le vase à carène. Les décors sont faits à la main ou à la molette. Ils sont généralement recouverts d’un engobe noir (pâte d’argile lustrante). Ils étaient placés aux pieds, quelques fois entre les jambes et plus rarement à la tête. Les vases funéraires de verre ou de terre étaient destinés à recevoir de l’eau sacrée, des parfums, et souvent du sang. Ces offrandes étaient d’ordre cultuel.

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    BIBLIOGRAPHIE - L.C FEFFER et P.PERIN ; Les Francs à l’origine de la France. A. Colin. - S. MANFREDI ; F. PASSARD et J.P URLACHER ; Les Derniers barbares. Etre. - Les Francs : Précurseurs de l’Europe. Paris musées. - C. WENZLER ; Généalogie des Rois de France et épouses royales. Ouest France. - E. SALIN ; La Civilisation Mérovingienne ; les sépultures. Paris. - E. SALIN ; Le Fer à l’époque mérovingienne. Paris. - E. SALIN ; Le Haut Moyen Age en Lorraine. Paris. - E. SALIN ; Le cimetière de Lezèville. Paris