La filière semences des Pays de la · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La...

32
Pôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Transcript of La filière semences des Pays de la · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La...

Page 1: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 1

La filière semences des Pays de la Loire

Situation et enjeux

N°2013-1 – Mars 2013

Page 2: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 2

Cette étude a été réalisée par Pascale LABZAE,

du pôle Economie et Prospective des Chambres d’Agriculture des Pays de la Loire.

Je remercie tous les acteurs de la filière que j’ai rencontrés ainsi que les membres du

Comité de Pilotage.

Page 3: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 3

Sommaire

Introduction ....................................................................................................... 5

Eléments de cadrage .......................................................................................... 6

I. Périmètre de l’étude ................................................................................................................ 6

II. Les maillons de la filière au niveau national ........................................................................... 6

La production de semences en France ................................................................ 7

I. Les instances nationales de la filière ....................................................................................... 7

II. La place de la France dans l’économie mondiale du secteur des semences ............................ 8

III. Etat des lieux de la filière semences en France ..................................................................... 9

Les sélectionneurs .................................................................................................................... 9 Les entreprises de production .................................................................................................. 10 Les surfaces en multiplication .................................................................................................. 10 Les agriculteurs-multiplicateurs de semences (AMS) ................................................................... 11

L’organisation de la filière semences régionale ................................................ 11

I. Les obtenteurs ....................................................................................................................... 12

II. Les entreprises de production .............................................................................................. 12

III. Les agriculteurs-multiplicateurs et la production de semences .......................................... 13

IV. Les emplois dans la filière ................................................................................................... 14

La filière semences par groupe d’espèce .......................................................... 15

I. Le maïs semence ................................................................................................................... 15

Une filière organisée et dynamique ........................................................................................... 15 Enjeux pour le maïs semences en Pays de la Loire ...................................................................... 16 Perspectives .......................................................................................................................... 17

II. Les semences potagères et florales ..................................................................................... 17

Une production traditionnelle en Anjou ...................................................................................... 17 Enjeux pour les semences potagères en Pays de la Loire ............................................................. 18 Perspectives .......................................................................................................................... 20

III. Les semences fourragères .................................................................................................. 21

Une région à fort potentiel de production................................................................................... 21 Enjeux pour les semences fourragères en Pays de la Loire ........................................................... 22 Perspectives .......................................................................................................................... 23

IV. Les semences de céréales à paille ....................................................................................... 24

Une production locale pour une utilisation locale ........................................................................ 24 Enjeux pour les semences de céréales à paille ........................................................................... 25 Perspectives .......................................................................................................................... 25

V. Les semences de chanvre...................................................................................................... 26

La suprématie des Pays de la Loire dans tous les maillons de la filière ........................................... 26 Enjeux et perspectives ............................................................................................................ 27

Les semences biologiques ................................................................................ 27

I. Les semences biologiques en France ..................................................................................... 27

II. Les freins au développement des semences biologiques ...................................................... 27

III. Les semences biologiques en Pays de la Loire .................................................................... 28

Page 4: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 4

IV. Perspectives ........................................................................................................................ 29

Conclusion ........................................................................................................ 30

ANNEXES .......................................................................................................... 31

Page 5: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 5

La filière semences des Pays de la Loire

Situation et enjeux

Introduction

De grands groupes semenciers internationaux sont installés en Pays de la Loire et la notoriété du

savoir-faire ligérien, et notamment angevin, dans le domaine des semences est étendue. En

revanche, on connaît moins l’importance de cette filière pour l’économie agricole régionale, les

enjeux auxquels elle doit répondre et les perspectives qui se présentent à elle. C’est ce qui a conduit

les élus de la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire à commander cette étude.

Les Pays de la Loire sont une région traditionnelle de production de semences, en particulier en

Anjou où déjà au XIXe siècle, on multipliait les semences pour les besoins locaux et également pour

les expédier hors de la région.

En 2011, la production semencière (hors plants) en Pays de la Loire a généré un chiffre d’affaires

d’environ 56 M€ pour les agriculteurs-multiplicateurs de semences. Cela représente 1 % du chiffre

d’affaires agricole régional et est équivalent à la production de plants potagers ou de champignons.

A titre de comparaison, l’arboriculture a dégagé un chiffre d’affaires de 121 M€, l’horticulture

pépinière de 303 M€ et la production légumière de 269 M€. La région des Pays de la Loire figure en

haut du palmarès des régions françaises productrices de semences. En 2012, elle s’est ainsi classée

1re pour les semences fourragères, 2e pour les semences potagères et 3e pour les semences de maïs.

La croissance du marché des semences au niveau français et mondial conjuguée aux atouts de la

région sur les plans pédoclimatique et humain place ce secteur dans un contexte porteur.

Cependant, se dessinent aujourd’hui des tendances moins favorables telles que la réduction du

nombre d’agriculteurs-multiplicateurs, et leur intérêt plus marqué pour des cultures de

consommation (céréales, maïs,..) moins exigeantes en temps de travail et néanmoins très

rémunératrices en raison de la flambée des cours des matières premières agricoles.

Page 6: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 6

71

Entreprises de

sélection

253

Entreprises

de

production

17000

Agriculteurs

multiplicateurs

23000

Points de vente :

Coopératives, négoce,

grandes surfaces

Utilisateurs :

agriculteurs,

particuliers,

collectivités

Création de 500

nouvelles

variétés par an

Triage, traitement,

conditionnement des

semences

Eléments de cadrage

I. Périmètre de l’étude

Cette étude a pour objectif de dresser un état des

lieux de la filière semences en Pays de la Loire et

d’en dégager les enjeux. Elle ne s’intéresse qu’aux

semences produites en Pays de la Loire et ne couvre

pas la production de plants de légumes, de plants

horticoles et de plants de pommes de terre. L’étude

analyse la filière par groupe d’espèces.

Les sources utilisées sont :

D’une part des sources bibliographiques :

FNAMS, GNIS, ISF, Chambre d’Agriculture de

Maine-et-Loire

D’autre part des entretiens menés auprès

d’une trentaine de professionnels :

responsables d’entreprises de production,

agriculteurs-multiplicateurs, responsables

d’organisations professionnelles, GNIS,

Chambre d’Agriculture de Maine-et-Loire.

Tableau N°1 : Semences cultivées en Pays de la Loire

Groupes d’espèces Espèces produites

en Pays de la Loire en 2011

Céréales à paille et

protéagineux

Blé Blé tendre, blé dur

Autres céréales Triticale, orge, sarrasin, avoine

Protéagineux Pois protéagineux, féverole, lupin blanc

Maïs et sorgho Maïs Maïs

Oléagineux Crucifères

Colza oléagineux, colza fourrager, moutarde brune,

moutarde blanche

Tournesol Tournesol

Betteraves et chicorées Betterave Betterave fourragère

Fourragères et gazon

Graminées Ray grass d’Italie, Fétuque élevée, Ray grass hybride,

dactyle, Ray grass anglais, fétuque rouge

Légumineuses Luzerne, Trèfle violet, pois fourragers, trèfle incarnat,

vesce commune

Autres fourragères Chou fourrager

Lin et chanvre Lin Lin oléagineux

Chanvre Chanvre monoïque

Potagères et florales

Florales

ornementales Florales

Légumes secs Pois potager, haricot nain, autres haricots

Potagères fines

Oignon, betterave potagère, persil, radis, mâche, carotte,

chicorée à feuilles, poireau, poirée, navet, endive, choux,

épinard, coriandre …

II. Les maillons de la filière au niveau national

L’analyse porte principalement sur les maillons « entreprises de

production » et « agriculteurs-multiplicateurs ». Les maillons

sélection et distribution sont évoqués.

La filière semence nationale peut être schématisée de la façon

suivante (source : GNIS) :

Page 7: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 7

La production de semences en France

I. Les instances nationales de la

filière

La filière semences française est une filière très

organisée avec des instances de concertation actives

et efficaces qui ont contribué à hisser la France aux

premiers rangs des pays producteurs et exportateurs

dans le monde.

Le GNIS (Groupement National interprofessionnel

des Semences) réunit les organisations

professionnelles de la filière semences et plants :

entreprises de sélection, entreprises de production,

agriculteurs-multiplicateurs, distributeurs,

utilisateurs.

Le GNIS est organisé en 8 sections spécialisées :

céréales à paille et protéagineux, maïs et sorgho,

plantes fourragères et à gazon, betteraves et

chicorées industrielles, plants de pomme de terre,

plantes oléagineuses, lin et chanvre, plantes

potagères et florales.

Les missions du GNIS sont :

La coordination et l’harmonisation des

relations entre tous les professionnels de la

filière. Les 8 sections du GNIS, lieux de

dialogue, organisent la concertation entre les

acteurs et favorisent l’échange d’informations,

La représentation du secteur des semences

auprès des pouvoirs publics et plus largement

de la société. Le GNIS informe sur les rôles

joués par les différents acteurs de la filière

auprès des distributeurs, des utilisateurs, des

enseignants…,

L’organisation du bon approvisionnement du

marché français en semences de qualité,

Le contrôle de la qualité des semences et la

certification des semences agricoles. Pour

pouvoir être commercialisées, les semences

d’une variété de grandes cultures ou de

cultures fourragères doivent être certifiées.

C’est le SOC (Service Officiel de Contrôle et de

Certification), service technique du GNIS qui

assure cette mission déléguée par les Pouvoirs

publics depuis 1962,

La mise en place de formations pour les

acteurs de la filière.

Le CTPS (Comité Technique Permanent de la

Sélection) est un comité consultatif qui propose au

Ministère de l’Agriculture, l’inscription de nouvelles

variétés végétales. Il définit les règles d’inscription et

les protocoles d’essais à suivre en vue de cette

inscription. Ceux-ci sont ensuite mis en place par le

GEVES. Si la nouvelle variété subit avec succès les

différentes épreuves concernant la DHS (distinction,

homogénéité, stabilité) et la VATE (valeur

agronomique, technologique et environnementale), le

CTPS propose l’inscription au Ministère de

l’agriculture. La décision d’inscription est publiée au

Journal Officiel.

Le GEVES (Groupe d’Etude et de contrôle des

Variétés Et des Semences), constitué par l’INRA, le

La protection des obtentions végétales et le financement de la recherche

Lorsqu’un obtenteur crée une variété, il peut la faire protéger par un Certificat d’Obtention Végétale (COV)

qui lui donne un droit de production et de commercialisation exclusif. Quiconque veut alors produire et

commercialiser cette variété doit verser une redevance (royaltie) à l’obtenteur. En revanche, la variété peut

être librement utilisée pour l’expérimentation et la sélection. Dans la pratique, les redevances sont

prélevées, sur chaque sac de semence certifiée produit, par l’organisme chargé de les collecter, la SICASOV.

La SICASOV reverse ensuite les royalties aux obtenteurs en fonction des surfaces de multiplication des

différentes variétés.

Ces redevances constituent la première source de financement de la recherche variétale.

La deuxième source de rémunération pour les obtenteurs est la vente de semences de base (semences qui

sont utilisées par les AMS pour multiplier les semences) aux entreprises de production.

Pour les espèces où la pratique des semences de ferme est répandue (21 espèces de céréales, oléagineux,

protéagineux et fourrages), la loi du 8 décembre 2011 rend cette pratique légale mais prévoit que les

agriculteurs qui utilisent les semences de ferme de variétés protégées par un COV paient une redevance aux

sélectionneurs pour financer la création variétale. Les décrets d’application ne sont pas encore publiés mais

les discussions devraient commencer pour définir les modalités de rémunération des obtenteurs.

En blé tendre, un accord interprofessionnel avait été trouvé dès 2001 pour répondre à cette problématique :

les collecteurs de blé tendre perçoivent, auprès des agriculteurs, une Cotisation Volontaire Obligatoire

(0,50 €/t) sur chaque tonne collectée. Cette CVO a pour but de faire participer les agriculteurs qui

produisent leurs propres semences au financement de la recherche. Les agriculteurs qui utilisent des

semences certifiées reçoivent un avoir pour éviter qu’ils contribuent deux fois au financement de la

recherche.

Page 8: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 8

Pays-Bas16%

France15%

USA15%

Allemagne7%Chili

4%Hongrie

3%

Italie3%

Danemark3%

Chine2%

Canada3%

Autres29%

Exportations totales de semences en 2010(Millions de $US)

Source : ISF 2011

13 30212 550

9 699

4 157

719 525 500 500 420 2600

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

millions $ Valeur du marché des semences

Source : ISF

Ministère de l’agriculture, et le GNIS, mène des

études en vue de l’inscription des variétés végétales

nouvelles au catalogue officiel, de la protection des

variétés, (Certificats d’obtention végétale) et de la

certification des semences avant leur

commercialisation.

La FNAMS est l’organisation qui fédère les

agriculteurs-multiplicateurs.

Créée en 1955, la FNAMS est organisée en

4 sections : céréales et protéagineux, fourragères,

potagères et betteraves industrielles. Les

multiplicateurs des autres espèces sont également

représentés à la FNAMS par leurs associations

nationales mais celles-ci prennent en charge leurs

propres activités syndicales et techniques. Il s’agit de

l’ANAMSO (Association Nationale des Agriculteurs

Multiplicateurs de Semences Oléagineuses), le

SNAMLIN (Syndicat National des Agriculteurs

Multiplicateurs de Lin), la FNPC (Fédération Nationale

des Producteurs de Chanvre), l’AGPM semences

(Association Générale des Producteurs de Maïs), la

FNPPPT (Fédération Nationale des Producteurs de

Plants de Pomme de terre).

La FNAMS est composée de sept unions régionales

(Nord-Picardie, Pays de la Loire-Bretagne, Nord-Est,

Ouest-Océan, Sud-Ouest, Sud-Est, Centre) qui

fédèrent les syndicats départementaux.

La FNAMS a une activité syndicale de défense des

agriculteurs-multiplicateurs de semences et une

activité technique de recherche et développement sur

les semences potagères et florales, fourragères, de

céréales et protéagineux et de betterave. Des

programmes d’expérimentation sont élaborés dans le

cadre du GNIS et financés principalement par

l’interprofession, avec un appui des pouvoirs publics

sur certains dossiers.

La FNAMS est l’actionnaire principal de LABOSEM,

laboratoire situé à Brain-sur-l’Authion (49) qui

réalise des analyses de pureté spécifique, de taux de

germination, à la demande des établissements

semenciers ou de structures d’expérimentation.

LABOSEM dispense également des formations dans le

triage des semences pour les techniciens des

établissements semenciers.

L’UFS (Union Française des Semenciers) regroupe

depuis 2009 l’activité des six fédérations de défense

des entreprises semencières pour les groupes

d’espèces suivants :

Céréales à paille et autres espèces Autogames

(ex-AFSA)

Fourragères et de Gazons (ex-FFSFG)

Potagères et florales (ex-FNPSP)

Plantes oléagineuses (ex-Oléosem)

Maïs et de sorgho (ex-Seproma)

Betteraves et chicorée (ex-SPFGB)

et réunit 135 entreprises du secteur des semences :

obtenteurs, établissements producteurs,

distributeurs.

Pour le maïs, la FNPSMS (Fédération Nationale de la

Production des Semences de Maïs et de Sorgho)

rassemble les entreprises semencières et les

producteurs de maïs semences. Son rôle est

d’organiser la production de semences de maïs et

d’en assurer la promotion. Les questions portant sur

l’avenir de la filière y sont discutées.

Pour le chanvre, la FNPC (Fédération Nationale des

Producteurs de Chanvre) assure l’activité de création

variétale et est l’unique obtenteur en France. Elle a

également un rôle de représentation des producteurs.

Elle est intimement liée à la Coopérative centrale des

Producteurs de Chanvre qui a pour mission la

production et la vente de semences de chanvre.

II. La place de la France dans

l’économie mondiale du secteur

des semences

Selon l’ISF (International Seed Federation), le

marché mondial des semences s’élève en 2010

à 45 milliards de $US. Les principaux marchés sont

situés en Asie, en Amérique du Nord et en Europe. La

France est, avec 3,6 milliards de $US, le 3e marché

pour les semences dans le monde, derrière les USA

(12 milliards de $US) et la Chine (9 milliards de

$US).

La France se place, en 2010, au 2e rang des pays

exportateurs de semences derrière les Pays-Bas et

devant les USA, avec 1,081 milliard d’€

d’exportations.

Page 9: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 9

Elle est au premier rang mondial pour les

exportations de semences de grandes cultures, et de

maïs, au 3e rang pour les semences potagères et au

5e rang pour les semences florales.

Deux groupes français figurent dans les 15 plus

grands semenciers mondiaux : Vilmorin à la 4e place

et Desprez à la 13e place.

Les entreprises semencières selon leur chiffre

d’affaires

Le chiffre d’affaires de la filière semences française

est de 2,725 milliards d’€ en 2010/11. Il a progressé

de près de 60 % depuis 2000. Cette progression a

surtout été le fait de la progression des exportations

qui ont plus que doublé tandis que le marché national

augmentait de 36 %. Les échanges français de

semences et plants ont dégagé un excédent

commercial de 601 millions d’€ en 2010/11,

soit 16 % de l’excédent commercial agricole français.

Cet excédent est en augmentation régulière depuis

plus de 20 ans et a triplé en 10 ans.

Tableau N°2 : Chiffres clés du secteur semences

Millions d’€ 2000 2011 Variation

Chiffre

d’affaires 1 710 2 725 +59 %

Ventes en

France 1 207 1 644 +36 %

Export 503 1 081 +114 %

% export 29 % 40 % +38 %

Solde

commercial 201 601 +200 %

Source : GNIS

Le chiffre d’affaires en maïs représente plus du tiers

du total et les semences potagères et florales plus de

20 %. Aujourd’hui, 40 % du chiffre d’affaires de la

filière semences française sont réalisés à

l’exportation. Le maïs est la première espèce

exportée suivi des potagères et des oléagineux. Les

exportations à destination des pays de l’Est

(Hongrie, Roumanie, et Pologne) sont en fort

développement ainsi que sur pays tiers, les

exportations vers la Russie et l’Ukraine.

Tableau N°3 : Répartition du chiffre d’affaires et des exportations par groupe d’espèces et part du

CA à l’exportation en 2011

CA

(Mio €)

Part dans

le CA total

CA export

(Mio €)

Part dans le

CA export

total

Part du

CA à

l’export

Maïs et Sorgho 900 33 % 443 41 % 49 %

Céréales à paille et protéagineux 354 13 % 11 1 % 3 %

Potagères et florales 572 21 % 270 25 % 47 %

Oléagineux, lin et chanvre 327 12 % 152 14 % 46 %

Betteraves et chicorées 191 7 % 97 9 % 51 %

Fourragères 218 8 % 32 3 % 15 %

Autres 164 6 % 86 5 % 33 %

Total 2 725 100 % 1 081 100 % 40 %

Source : GNIS

Les pays de l’UE sont les principales destinations des

exportations françaises de semences avec 71 % du

total. L’Allemagne est le premier client suivi de

l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Belgique. Sur

Pays tiers, les principales destinations sont la Russie,

l’Ukraine, le Maroc, les USA et la Turquie.

La France figure également parmi les premiers pays

importateurs de semences notamment de semences

de maïs en provenance des USA et d’Amérique latine.

III. Etat des lieux de la filière

semences en France

Les sélectionneurs Les entreprises de sélection étaient au nombre

de 79 en 2000. Elles ne sont plus que 71 en 2011,

réparties dans 66 groupes d’appartenance. Dans le

secteur des semences de grandes cultures le nombre

d’entreprises a diminué depuis 10 ans alors que dans

celui des potagères il a augmenté.

Source : Vilmorin

Page 10: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 10

0 40 000 80 000 120 000 160 000

Betteraves

Protéagineux

Lin et chanvre

Graminées

Potagères

Légumineuses

Oléagineux

Maïs

Céréales à paille

Evolution des surfaces de multiplication en France(en hectares)

moyenne centrée sur 2011 moyenne centrée sur 2001

Source : GNIS

L’emploi dans la recherche représente 25 % des

9 400 emplois des entreprises de la filière semences

(sélection + production).

Le budget recherche est de 13 % du chiffre d’affaires

et a augmenté dans les mêmes proportions que celui-

ci.

Sur les 5 dernières années les efforts de recherche

ont augmenté principalement sur les potagères et les

oléagineux où les effectifs ainsi que les budgets ont

progressé.

Tableau N°4 : Chiffres clés des entreprises de sélection en 2011

Céréales et

protéagineux Maïs Fourragères

Oléagineux

et fibres Potagères Betteraves

Pommes

de terre Total

Nombre

d’entreprises 20 13 12 21 23 4 23 66

Effectifs

recherche (ETP) 399 528 80 341 730 133 56 2 281

Variation

2006-2011 -13 % -18 % +7 % +42 % +35 % +15 % +46 % +2 %

Budget recherche

(mio €) 40 67 6 38 62 8 5 236

Variation

2006-2011 +17 % -6 % -14 % +41 % +68 % -11 % +32 % +25 %

Source GNIS

Les entreprises de production Le GNIS dénombre 253 groupes ou entreprises

exerçant une activité de production de semences en

France en 2011. 7 entreprises ont disparu en 5 ans

en raison de la restructuration du secteur coopératif.

Près de 4 500 salariés travaillaient, en 2011, dans le

secteur de la production proprement dite, auxquels il

convient d'ajouter 2 600 emplois dans les fonctions

de marketing, commerciales et administratives.

Ce secteur est créateur d’emplois : les effectifs ont

progressé de 12 % en 5 ans. Les productions de maïs

semence, oléagineux, semences potagères créent des

emplois tandis que les céréales à paille et les

fourragères, dont la production a diminué, en

perdent.

Tableau N°5 : Chiffres clés des entreprises de production en 2011

Céréales et

protéagineux Maïs Fourragères

Oléagineux

et fibres Potagères Betteraves

Pommes

de terre Total

Nombre

d’entreprises 74 23 31 44 35 10 130 253

Effectifs (ETP) 969 2 170 453 694 1 672 178 575 7 085

Variation

2006-2011 -12 % +22 % -2 % +67 % +35 % -24 % +1 % +12 %

Source GNIS

Les surfaces en multiplication

Depuis 10 ans, les surfaces en multiplication de

semences varient de 310 000 à 340 000 ha,

représentant un peu plus de 1 % de la SAU française.

Des évolutions diverses sont observées selon les

espèces.

On compte environ 150 000 ha de semences de

céréales à paille en France. Ces surfaces ont baissé

de 12 % en moyenne triennale entre 2001 et 2011.

Cette évolution ne suit pas celle des surfaces de

cultures qui, elles, ont augmenté d’environ 5 % sur la

période.

Alors que les superficies consacrées à la culture du

maïs, grain et fourrage, ont tendance à diminuer,

les surfaces françaises de maïs semence progressent

de 25 % en 10 ans.

L’essentiel de cette hausse s’est réalisé sur

les 5 dernières années pour répondre à la demande à

l’exportation, notamment vers l’Allemagne

(développement de la production de biogaz) et les

pays de l’Est.

La France exporte 55 % de sa production de

semences de maïs et est ainsi le premier exportateur

mondial de semences de maïs.

Page 11: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 11

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

Surfaces en multiplication de semencesen France (en hectares)

Protéagineux Potagères Fourragères Oléagineux

Source : GNIS

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

160 000

180 000

Surfaces en multiplication de semences de céréales à paille et maïs en France (en hectares)

Céréales à paille Maïs Source : GNIS

La production de protéagineux en France a diminué

de plus d’un tiers depuis 10 ans. Les surfaces en

multiplication de semences sont tombées de

20 000 ha en 2001 à 10 000 ha en 2011.

Les surfaces de production de semences d’oléagineux

ont plus que doublé sur la période, passant de

12 000 à 26 000 ha. Cette hausse est due à

l’accroissement des cultures d’oléagineux en France

(+21 % sur la période) mais aussi au développement

des débouchés à l’exportation.

En semences potagères, les surfaces augmentent de

53 % passant de 5 000 ha à 8 500 ha pour les

semences de légumes secs et de 5 800 ha à 9 100 ha

pour les semences potagères fines.

La production de semences fourragères a tendance

à décliner. Les surfaces se sont réduites de 18 %

avec une baisse accentuée pour les graminées

(-35 %) et moins marquée pour les légumineuses

(-15 %). Ce secteur se distingue par le caractère

cyclique de ses campagnes. Les surfaces mises en

production dépendent du contexte météorologique et

de la nécessité ou non pour les éleveurs de

réimplanter des prairies.

Ainsi la production de semences fourragères a

augmenté dans les années qui ont suivi la canicule de

2003, de même la campagne 2010/2011 a subi un

printemps très sec conduisant les éleveurs à semer

des prairies des juillet afin de reconstituer au plus

vite leurs stocks fourragers.

Les agriculteurs-multiplicateurs de semences (AMS) En 2011, 17 000 agriculteurs ont multiplié des

semences. C’est en Midi-Pyrénées, Centre, Aquitaine

et Pays de la Loire que l’on rencontre le plus

d’agriculteurs multiplicateurs. Le nombre d’AMS

diminue en France pour la plupart des espèces à

l’exception des oléagineux.

La surface moyenne en multiplication de semences

est passée de 13 à 18 ha entre 2000 et 2011. Les

surfaces moyennes les plus importantes sont en

céréales à paille. Un agriculteur peut multiplier des

espèces différentes et parfois des variétés différentes

d’une même espèce sur son exploitation.

Tableau N°6 : Surface moyenne en

multiplication de semences chez les AMS

ha 2000 2011

Céréales à paille 17,3 20,8

Maïs et sorgho 10,3 15,0

Potagères et florales 3,9 8,4

Betteraves et chicorées 2,3 4,6

Lin et chanvre 17,9 14,0

Fourragères 8,1 9,4

Oléagineux 6,4 8,9

Ensemble 13,3 18,3

Source GNIS

L’organisation de la filière semences régionale

L’activité semencière est implantée en Pays de la

Loire depuis longtemps, tant au niveau de la

sélection des plantes que de la multiplication des

semences. Près de 1 800 agriculteurs ligériens

multiplient des semences sur une surface de

29 400 ha.

Le Maine-et-Loire a été choisi comme lieu

d’implantation d’organismes officiels de la filière tels

que le GEVES dont le siège est à Beaucouzé, et la

SNES (Station nationale d’Essais de Semences) qui

dépend du GEVES. Le siège de l’OCVV (Office

communautaire des Variétés Végétales), chargé de

mettre en œuvre le régime communautaire de

protection des obtentions végétales, est également

situé à Angers.

C’est aussi à Angers que Végépolys, le pôle de

compétitivité du végétal spécialisé, s’est implanté

pour développer l’innovation dans ce secteur, et

notamment dans le domaine des semences.

Page 12: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 12

I. Les obtenteurs

Les Pays de la Loire, et particulièrement l’Anjou,

concentrent un grand nombre d’entreprises

semencières d’envergure européenne ou mondiale

sur leur territoire avec des stations expérimentales

en semences de maïs, d’espèces potagères et

florales, de gazons et d’espèces fourragères, de

chanvre et d’oléagineux.

Tableau n°7 : Les obtenteurs présents en Pays de la Loire

NOM Groupe Nationalité Commune Activité en Pays de la Loire

BEJO Graines France BEJO ZADEN Pays-Bas Beaufort en Vallée

(49)

Expérimentation en semences

potagères

Clause LIMAGRAIN France La Bohalle (49) Sélection de semences potagères

DLF France DLF Trifolium Danemark Les Alleuds (49) Expérimentation en gazons

ENZA ZADEN France ENZA ZADEN Pays-Bas Allonnes (49) Sélection de semences potagères

EUROGRASS Breeding

France EURO GRASS

Allemagne

Danemark

Les Rosiers sur Loire

(49) Sélection de semences de gazon

Fédération Nationale des

Producteurs de Chanvre FNPC France

Neuville sur Sarthe

(72) Sélection de semences de chanvre

LIMAGRAIN LIMAGRAIN France Longué (49)

Les Alleuds (49)

Sélection de semences de maïs

Sélection de semences de tournesol

et colza

MONSANTO MONSANTO USA Andard (49) Sélection de semences de maïs

NUNHEMS France BAYER CROP

SCIENCE Allemagne Soucelles (49)

Expérimentation en semences

potagères

SYNGENTA SEEDS SYNGENTA Suisse Les Ponts de Cé (49) Expérimentation en semences

potagères et florales

VILMORIN LIMAGRAIN France LA Ménitré (49) Sélection de semences potagères

Source : GNIS

II. Les entreprises de production

La production de semences peut être réalisée

directement par l’obtenteur qui passe alors des

contrats avec des agriculteurs-multiplicateurs.

C’est le cas dans les Pays de la Loire de la plupart

des sélectionneurs présents sur le territoire

(Limagrain, Béjo France, Nunhems, Vilmorin,

Syngenta, HM Clause Caussade semences…). Le

sélectionneur peut aussi confier tout ou partie de la

production à une entreprise de production ou

prestataire qui passera les contrats avec les

agriculteurs.

Ces entreprises sont parfois présentes en Pays de la

Loire mais il en existe un grand nombre qui n’ont pas

d’établissement en Pays de la Loire mais qui font

travailler des agriculteurs-multiplicateurs ligériens.

En Pays de la Loire, plus de vingt entreprises de

production de semences sont recensées. Ces

entreprises peuvent être des coopératives ou des

sociétés privées. Les principales coopératives de la

région des Pays de la Loire passent des contrats de

prestation de service avec des obtenteurs pour

mettre des semences en production chez leurs

adhérents.

C’est le cas d’Agrial, de la CAVAC, de Terrena. Les

prestations réalisées par les prestataires pour les

semenciers sont variables selon les contrats. Cela va

du simple nettoyage des graines et leur livraison à

l’usine du donneur d’ordre jusqu’au triage, calibrage,

traitement phytosanitaire, conditionnement,

préparation de la commande, livraison du client.

En effet, le prestataire peut avoir ou non un outil de

production.

Inversement, il existe également des entreprises

ayant des usines de semences en Pays de la Loire

mais qui ne contractualisent pas avec des

agriculteurs ligériens et traitent en Pays de la Loire

des semences produites hors du territoire ligérien.

C’est le cas de Technisem par exemple.

La plupart des contrats passés entre les obtenteurs et

les entreprises de production sont annuels. En règle

générale, ce partenariat est reconduit sur plusieurs

années.

Certains établissements producteurs ont pu négocier

des contrats pluriannuels. Cela leur assure une

meilleure visibilité et sécurise leurs investissements.

Cela permet à l’obtenteur de placer sa production

auprès d’un établissement producteur qui connaît

bien le travail et avec qui il a établi des relations de

confiance.

Page 13: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 13

Loire-Atlantique

1197%

Maine-et-Loire87850%

Mayenne784%

Sarthe22613%

Vendée46626%

Les agriculteurs multilicateurs de semences en Pays de la Loire en 2012

Source : GNIS

Tableau N°8 : Les principaux établissements de production de semences en 2011 dans les Pays de la

Loire

NOM GROUPE Commune Groupe d’espèces Usines de production

AGRIAL Production de

semences AGRIAL Le Mans (72)

Céréales à paille Colza Maïs

St Sylvain (14)

Reignac (37)

BARBARIN Production Fontaine Guérin Potagères

BEJO production SARL BEJO ZADEN Beaufort en Vallée

(49) Potagères Beaufort en Vallée (49)

BENOIST SEM AGRIAL Bonnétable (72) Fourragères Bonnétable (72)

BRARD Graines Graines VOLTZ Longué-Jumelles (49) Potagères Longué-Jumelles (49)

CAUSSADE Semences Fontenay Le Comte

(85)

Céréales à paille

Maïs

Fontenay Le Comte (85)

Hors Pays de la Loire

CAVAC La Roche sur Yon

(85)

Céréales à paille

Maïs

Fourragères

Oléagineux

Petit Pois

Mouilleron le Captif (85)

HM CLAUSE LIMAGRAIN La Bohalle (49) Potagères et florales La Bohalle (49)

CAPL Thouarcé (49) Fourragères

Coopérative Centrale des

Producteurs de Semences

de Chanvre

Beaufort en Vallée

(49) Chanvre Beaufort en Vallée (49)

ELIT Semences Fontaine Guérin (49) Potagères

Ferme de Sainte Marthe Ernest TURC Angers (49) Potagères

GASCHET Graines Les Ponts de Cé (49) Potagères

Germinance Beaugé (49) Potagères

Graines VOLTZ Angers (49) Potagères et florales

GSN Semences VIVADOUR Mazé (49) Potagères Mazé (49)

Leduc et Lubot Fontenay Le Comte

(85)

Potagères, fourragères,

Florales Fontenay le Comte (85)

LIMAGRAIN EUROPE LIMAGRAIN Saint Mathurin sur

Loire (49) Maïs

Saint Mathurin s/Loire

(49)

Loire Seeds Corné (49) Potagères

NOVAFLORE Champigné (49) Florales

NUNHEMS France BAYER

CROPSCIENCE Soucelles (49) Potagères

Triage et calibrage à

Longué-Jumelles

Conditionnement aux

Pays-Bas

PLAN ORNEMENTAL SAS PLAN Angers (49) Florales Angers (49)

RAGT Semences RAGT SA Ruaudin (72) Fourragères Ruaudin (72)

SYNGENTA SEEDS SYNGENTA Les Ponts de Cé (49) Potagères Les Ponts de Cé (49)

TERRENA Semences TERRENA Beaufort en Vallée

(49)

Maïs, céréales à paille,

Oléagineux,

Protéagineux,

Potagères,

Fourragères

Vern d’Anjou (49)

Beaufort en Vallée (49)

Lusignan (86)

VILMORIN SA LIMAGRAIN La Ménitré (49) Potagères La Ménitré

Source : GNIS

III. Les agriculteurs-multiplicateurs

et la production de semences

Selon les données du GNIS, 1 768 exploitations ont,

en 2012, produit des semences en Pays de la Loire,

soit environ 7 % des exploitations ligériennes. Le

département de Maine et Loire regroupe la moitié des

exploitations multiplicatrices de semences de la

région et cette activité concerne 10 % des

exploitations de ce département.

Page 14: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 14

Entre 2000 et 2011 le nombre d’AMS en Pays de la

Loire a diminué au rythme de 5,7 % par an ce qui est

supérieur au taux de diminution des exploitations

professionnelles (-2,3 % entre les recensements

agricoles de 2000 et 2010) et supérieur au taux de

diminution du nombre d’AMS en France (-3,5 %). Les

surfaces en production de semences se sont

légèrement accrues et la surface moyenne consacrée

à la production de semences a donc augmenté. Alors

qu’en 2000 cette surface moyenne était de 7,6 ha,

elle est en 2011 de 15,3 ha soit le double. En 2012,

elle atteint 16,8 ha.

On constate qu’en 2012, le nombre d’agriculteurs

multiplicateurs de semences de maïs, oléagineux,

potagères et graminées fourragères a augmenté. En

revanche il a baissé pour les légumineuses et les

céréales. Les surfaces en multiplication se sont

fortement accrues en maïs, oléagineux et graminées

fourragères.

Tableau N°9 : Nombre d’AMS et surfaces en

multiplication de semences en Pays de la Loire

Source : GNIS

La production de semences a dégagé, en 2011, un

chiffre d’affaires agricole de 56 millions d’€ dont près

de la moitié est issu de la production de semences de

maïs. Cela représente 1 % de la production agricole

finale de la région. En revanche, pour les AMS, la

part des semences dans le produit brut de leur

exploitation est bien supérieure (jusqu’à 80 % du

chiffre d’affaires pour certains des agriculteurs

rencontrés). La multiplication des semences est de

plus en plus réalisée dans des exploitations

spécialisées.

Céréales à paille13%

Maïs48%Oléagineux

4%

Fourragères13%

Potagères19%

Florales0%

Chanvre et Lin2%

Répartition du chiffre d'affaires de la production de semences au stade agriculteurs

Source : GNISProtéagineux

1 %

IV. Les emplois dans la filière

La filière semences des Pays de la Loire est porteuse

d’emplois dans les exploitations, les centres de

sélection, les entreprises de production, les

coopératives, les négociants, les organismes officiels

et professionnels …

Dans les 1768 exploitations ligériennes productrices

de semences, l’activité semences n’est pas unique,

mais elle contribue à leur pérennité ainsi qu’à celle

des postes de salariés agricoles permanents et

saisonniers. Parmi les travaux qui requièrent de la

main d’œuvre saisonnière figurent l’implantation, la

castration (maïs), l’épuration et la récolte. On estime

à plusieurs centaines les emplois saisonniers en

exploitation liés à la multiplication de semences. Ainsi

pour le maïs semence ce sont 60 h/ha qu’il faut

compter en travail saisonnier, ce qui équivaut à

environ 320 équivalents temps plein pour la région.

En l’absence de statistiques officielles on peut

approcher les effectifs employés dans les

établissements semenciers en croisant diverses

sources (annuaire des entreprises de la CRCI,

informations du greffe). Pour les entreprises dont

l’activité n’est pas uniquement semencière, comme

par exemple les coopératives, les entretiens que

nous avons réalisés nous ont permis de connaître le

nombre de postes affectés aux semences. Avec cette

approche on estime à 1 400 environ le nombre

d’emplois au niveau de la sélection et des usines de

production de semences. A cela, il convient d’ajouter

les effectifs saisonniers dans les usines que l’on peut

estimer à 30 h/ha pour le maïs semence ce qui

représente environ 180 ETP.

L’emploi dans les organismes d’appui à la filière

(GEVES, SNES, OCVV, GNIS, FNAMS, Végépolys…)

est également significatif.

En dehors de l’emploi des agriculteurs-multiplicateurs

on peut donc estimer que la filière semences génère

plus de 2 000 emplois dans les Pays de la Loire.

Tableau n°10 : Estimation des emplois dans la

filière semences des Pays de la Loire

Nombre d’AMS 1 768

Emplois saisonniers dans les

exploitations 300

Emplois permanents dans les

entreprises 1 400

Emplois saisonniers dans les

entreprises 200

Emplois dans les organismes 150

2000 2011 variation 2012

Nombre

d’AMS 3 181 1 663 -48 % 1 768

Part/France 13 % 10% /// nd

Surfaces de

multiplication

de semences

24 279 ha 25 434 ha +4,8 % 29 634 ha

Part/France 7% 8 % /// nd

Surface

moyenne 7,6 ha 15,3 ha +100 % 16,8 ha

Page 15: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 15

La filière semences par groupe d’espèce

I. Le maïs semence

Une filière organisée et dynamique

Les premiers hectares de maïs semences

apparaissent dans la région en 1950 grâce à un

courtier en semences, M. HODEE, qui y introduit la

production de semences de maïs hybride précoce. Il

crée ainsi le Maïs Angevin, racheté ensuite par

Limagrain. La région se prête bien au développement

de cette production. En effet le climat tempéré, qui

ne présente ni gelées précoces ni gelées tardives, est

adapté à la production de variétés demi-précoces et

précoces et assure une production régulière. Les

variétés les plus tardives ne trouvent cependant pas

leur place en Pays de la Loire par suite d’un

ensoleillement insuffisant. En Anjou, la pression du

maïs de consommation est assez faible et ne

constitue pas un handicap pour la gestion des

isolements. Dans les autres départements ligériens,

les zones de production sont vastes et présentent

également l’avantage de répartir les risques (gelées,

mauvaise fécondation, risques sanitaires …).

Schéma de la filière maïs semences en Pays de la Loire

Obtenteur Export 49 %

Entreprises de production 305 agriculteurs-multiplicateurs

Coopératives, négociants

Agriculteurs

Peu d’obtenteurs sont présents dans la région.

Seuls, Limagrain et Monsanto y disposent d’une

station de recherche variétale. Limagrain y exerce, de

plus, une activité de production. Comme les quatre

autres entreprises de production présentes en

Pays de la Loire - Agrial, la CAVAC, Caussade et

Terrena - Limagrain met en place des contrats de

multiplication chez les agriculteurs-multiplicateurs.

Ceux–ci étaient au nombre de 305 en 2012.

La CAVAC, Limagrain et Terrena ont chacun une

usine de production de maïs semence en Pays de la

Loire. Terrena dispose aussi d’une usine dans la

Vienne. Pour Agrial, l’usine de semences de maïs est

en Touraine. Le volontarisme des entreprises de

production, qui ont réalisé les investissements

nécessaires, garants d’une activité durable, est une

des raisons de la forte implantation du maïs

semences en Pays de la Loire, région qui n’était pas

prédestinée à produire des semences de maïs au

niveau qui est le sien aujourd’hui. Les entreprises de

production travaillent avec un grand nombre de

semenciers français ou étrangers.

Les agriculteurs-multiplicateurs (AMS) mettent

en avant l’intérêt technique de cette production pour

laquelle généralement ils se passionnent. Les cultures

sont suivies de près par les techniciens des

entreprises.

Les AMS sont organisés en syndicats (Syndicat des

Producteurs de Semences de Maïs 49, Syndicat des

Agriculteurs Multiplicateurs de Maïs Semence

d’Anjou, Syndicat des Producteurs de Semences de

Maïs de Touraine, Syndicat des Agriculteurs

Multiplicateurs de Semences de Maïs de Vendée…).

Le syndicat est le représentant des AMS auprès de

l’entreprise ; il participe au placement des contrats,

et à la gestion des isolements des cultures, négocie la

rémunération des AMS, assure le suivi de la

production et règle les problèmes éventuels entre

l’AMS et l’entreprise.

Le prix payé aux AMS se négocie localement entre

syndicat et entreprise à partir d’indicateurs de

charges établis au niveau national au sein de la

FNPSMS. La rémunération tient compte du prix du

maïs de consommation et une caisse de péréquation

alimentée par les cotisations des producteurs et des

établissements peut intervenir en cas d’accident de

culture non imputable à l’agriculteur.

Ce système de rémunération fait du maïs semences

une des productions de semences les moins risquées

sur le plan économique.

Les Pays de la Loire sont la 3e région productrice de

semences de maïs en France, derrière l’Aquitaine et

Midi-Pyrénées.

Page 16: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 16

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

10 000

haSurfaces de semences de maïs

en Pays de la Loire

85

72

49

Source : GNIS

230

23

52

0

50

100

150

200

250

300

Nombre d'AMS de maïs en Pays de la Loire

49 72 85 Source : GNIS

En 2012, la surface a atteint 8 607 ha soit 12 % des

surfaces nationales. Sur les 10 dernières années, la

position ligérienne s’est renforcée, comme celle des

deux principales régions de production, avec un

rythme d’accroissement des surfaces de 28 % contre

22 % au plan national. Le département de Maine-et-

Loire concentre 70 % des surfaces de maïs semences

régionales, la Vendée 19 % et la Sarthe 11 %.

Après avoir diminué jusqu’à 270 en 2010, le nombre

d’agriculteurs multiplicateurs est remonté à 305 en

2012 en lien avec la croissance du marché et des

surfaces mises en multiplication. La surface moyenne

de maïs semences dans les exploitations est de 28 ha

en 2012 contre 13 ha en 2000. Elle atteint 43 ha en

Sarthe département où les structures d’exploitation

sont plus importantes que dans les autres

départements de la région.

Enjeux pour le maïs semences en Pays de la Loire

La gestion de l’eau

L’eau est indispensable à la production de maïs

semences. Dans le bassin versant de l’Authion, elle

est présente et disponible en quantité, ce qui

constitue un atout majeur. Des aménagements ont

été réalisés dans les années 60 et 70 pour assurer un

niveau d’eau constant dans la Vallée : pompage dans

la Loire en été et refoulement dans la Loire en hiver,

réserve d’eau de 5,5 millions de m3 avec le barrage

de Rillé (37), drainage et réseau collectif d’irrigation.

Dans le cadre du Schéma d’Aménagement et de

Gestion des Eaux, un projet de mise en place de

gestion collective des volumes prélevés est à l’étude.

Se posera alors la question de la répartition des

volumes prélevés entre les utilisateurs, dans un

contexte où l’irrigation est remise en cause par des

mouvements écologistes actifs dans la Vallée. Des

travaux d’amélioration des réseaux collectifs

d’irrigation et la création de bassins de rétention font

ainsi l’objet de vives oppositions. Les pompages dans

la Loire sont également remis en cause.

Le réseau de drainage de la Vallée serait aussi à

conforter et à développer. De l’eau stagnante au

champ est néfaste à la qualité des grains, cependant

la réalisation de projets de drainage devient plus

difficile en raison de la réglementation sur la

protection des zones humides et de l’interprétation

restrictive qui peut en être faite.

Dans les autres zones de production de maïs

semences de la région, des quotas d’irrigation sont

en place. En cas de restriction d’eau, la production de

maïs semences bénéficie de dérogations. Les

principales craintes exprimées par les AMS

concernent l’avenir de ces dérogations, si un

durcissement de la réglementation sur l’irrigation

devait avoir lieu, et le risque de voir apparaître une

incompréhension de la part des agriculteurs non

producteurs de semences.

Pour les différents acteurs de la filière rencontrés

l’enjeu est bien de maintenir une gestion de l’eau

favorable à la production semencière. En la matière,

faire connaître le travail déjà réalisé depuis 25 ans

dans le suivi de l’irrigation est essentiel.

La concurrence des céréales de

consommation

Le système de rémunération du maïs semences

réduit le risque économique pour les AMS.

Cependant, cette production comporte des

contraintes fortes, notamment en termes de

travail (semis en plusieurs passages successifs,

désherbage, castration) et de coûts de production.

Les AMS sont généralement motivés pour continuer

cette production cependant les entreprises

semencières reconnaissent qu’elles doivent consentir

des efforts plus importants pour les convaincre qu’il

Page 17: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 17

y a quelques années, quand les prix des céréales de

consommation étaient moins attractifs.

L’agrandissement des exploitations

Par ailleurs, l’agrandissement des exploitations

s’accompagne souvent d’une simplification des

systèmes d’exploitation qui peut être un frein à la

production de maïs semences. Notons qu’au

contraire, pour d’autres AMS, la reprise de terre peut

être une opportunité de développer la production de

maïs semences en réduisant les contraintes liées à

l’isolement des cultures (200 m de toute culture de

maïs).

Perspectives

Le marché du maïs semences est actuellement

porteur. Les surfaces de multiplication se sont

accrues en 2011 et 2012. La production qui avait, il

y a quelques années, été délocalisée dans les pays de

l’Est est maintenant partiellement revenue en France

pour approvisionner le marché intérieur français et

pour l’exportation.

Les entreprises de la région des Pays de la Loire se

sont investies pleinement dans cette production en se

dotant d’outils industriels performants. Grâce à des

relations constructives entre syndicats et semenciers

la rémunération des AMS reste incitative. Un

partenariat fort entre agriculteurs et semenciers dans

la gestion de la problématique de l’eau s’est établi.

Pour toutes ces raisons, les opérateurs de la filière

sont plutôt confiants dans l’avenir de la production de

maïs semences en Pays de la Loire.

II. Les semences potagères et

florales

Une production traditionnelle en Anjou Les semences potagères sont ancrées de longue date

sur le territoire angevin. Les sélectionneurs présents

y exercent soit une activité de sélection (HM CLAUSE,

ENZA ZADEN, et VILMORIN) soit des

expérimentations de recherche (BEJO, NUNHEMS et

SYNGENTA).

L’activité de production est assurée par une quinzaine

d’entreprises (voir tableau N°8), parmi lesquelles six

obtenteurs, qui mettent en place des contrats de

production avec des AMS. Ces entreprises sont

prestataires pour un large éventail de sélectionneurs

français ou étrangers.

La forte présence de ces entreprises semencières

assure la pérennité de la production sur le territoire.

Certaines maisons sont implantées depuis longtemps

(VILMORIN depuis 1850) et d’autres se sont

installées plus récemment afin de bénéficier de

l’environnement favorable de ce bassin de production

de légumes et de la présence d’écoles supérieures et

d’instituts spécialisés dans le végétal (BEJO en 1987,

ENZA ZADEN et NUNHEMS en 1996).

Les semences produites en Pays de la Loire sont

dirigées soit vers des outils de production situés en

Pays de la Loire, où sept usines sont présentes, soit

dans d’autres régions. Les outils industriels ligériens

traitent aussi des semences qui ne sont pas

multipliées dans la région.

La commercialisation des semences est effectuée par

les obtenteurs donneurs d’ordre. En dehors de

l’exportation, il existe deux marchés distincts pour les

semences potagères : le marché des professionnels

tels que les maraîchers, et les conserveurs, et le

marché du grand public.

Schéma de la filière semences potagères et florales en Pays de la Loire

Obtenteur Export 47 %

Entreprises de production 469 agriculteurs-multiplicateurs

Conditionneurs

Jardineries, GSA, GSB, GMS

Particuliers

Coopératives, négociants en espaces verts

Maraîchers, Horticulteurs,

Collectivités, Conserveurs

Distributeurs spécialisés sur le

marché professionnel

Page 18: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 18

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

haSurfaces de semences potagères

en Pays de la Loire

85

72

53

49

44

Source : GNIS

0

200

400

600

800

1 000

1 200

1 400

haSurfaces de semences

potagères fines en Pays de la Loire

49

85

Source : GNIS

Avec 2 650 ha de semences potagères en 2012, soit

16 % de la superficie nationale, la région Pays de la

Loire est la 2e région productrice derrière la région

Centre. 80 % des surfaces de semences de légumes

secs et 90 % des surfaces de semences potagères

fines de la région sont situées dans le Maine-et-Loire.

La Vendée est le 2e département producteur de la

région.

Alors qu’en région Centre, il s’agit principalement de

productions de plein champ sur de grandes surfaces

(14 ha en moyenne par AMS), en Pays de la Loire, les

surfaces sont plus petites (7 ha / AMS) et les cultures

sous abris se développent. Les estimations du GNIS,

basées sur les déclarations des établissements, font

ainsi état de 77 ha de cultures de semences sous

abris en 2012 alors que seulement 47 ha étaient

comptabilisés en 2008.

Le parcellaire des exploitations ligériennes est adapté

à la production de petites quantités et permet de

mieux répartir les risques liés aux attaques

parasitaires ou aux aléas climatiques. En revanche, la

concentration de la production sur un territoire limité

(vallée de l’Authion) accroît la difficulté de gestion

des isolements et augmente le risque de pureté.

Ces difficultés sont toutefois palliées par une bonne

organisation de la filière pour la gestion des

isolements. Les surfaces de multiplication de

semences potagères fines sont en forte croissance

dans le Maine-et-Loire (+35 % depuis 2008).

Les AMS ont acquis un solide savoir-faire dans la

multiplication de semences potagères et sont

généralement spécialisés dans cette production. Ils

ont investi soit individuellement soit collectivement

dans des équipements de nettoyage et de séchage

des graines ce qui implique pour eux une forme

d’engagement dans la production et constitue pour

les établissements semenciers la garantie de

conserver un certain nombre de multiplicateurs dans

la région. Près de la moitié des effectifs ont disparu

entre 2000 et 2005 mais depuis le milieu des années

2000, le nombre d’AMS potagères se maintient entre

400 et 500. 90 % d’entre eux sont en Anjou.

Enjeux pour les semences potagères en Pays de la Loire

La gestion de l’eau

Comme pour la production de maïs l’eau est un enjeu

essentiel. Elle sécurise les volumes et la qualité des

produits. Aujourd’hui, la ressource en eau est

présente dans la Vallée de l’Authion. L’eau est moins

disponible en Vendée où, pour les agriculteurs qui

n’irriguent pas à partir de retenues d’eau, des quotas

d’irrigation s’appliquent. Des évolutions

réglementaires pourraient rendre cette ressource

moins sûre (voir paragraphe sur le maïs semences).

Les AMS redoutent des restrictions éventuelles

d’eau. Cela pourrait entraîner une réduction des

surfaces de potagères. Les contrats de production ne

sont attribués qu’aux surfaces bénéficiant d’une

ressource en eau suffisante et sécurisée.

Le maintien du nombre d’AMS

Les exploitations ont tendance à s’agrandir et à se

spécialiser dans certaines espèces potagères dans un

souci de simplification. Pour les semenciers, trouver à

placer de petits contrats pourrait devenir plus

difficile.

Par ailleurs, l’agrandissement, conjugué à une

aspiration légitime des jeunes générations à diminuer

leur temps de travail, pourrait être source de

difficulté à placer des contrats dans les années à

venir. Les contraintes de la production de semences

potagères jugées trop fortes, même avec un

différentiel de rémunération sensible avec les

cultures de consommation, décourageraient la

production. L’enjeu est donc le maintien du nombre

d’AMS par l’insertion plus forte de jeunes agriculteurs

Page 19: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 19

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

1 000

Nombre d'AMS Potagèresen Pays de la Loire

49

85

Source : GNIS

0

200

400

600

800

1 000

1 200

1 400

1 600

1 800

ha Surfaces de semences de légumes secs en Pays de la Loire

44

49

53

72

85

Source : GNIS

dans le réseau de producteurs. Une sensibilisation à

la production des semences auprès des jeunes des

lycées agricoles visant à faire découvrir ce métier

apparaît utile à plusieurs interlocuteurs rencontrés

AMS ou semenciers.

La diminution des risques de cette

production

Il n’existe pas pour les productions de semences

potagères de prix de référence interprofessionnel.

L’entreprise semencière fixe la rémunération. Elle

communique également à l’AMS un rendement

escompté.

Pour certaines productions, il existe des forfaits qui

apportent une garantie financière en cas de mauvaise

germination. Aucune caisse de péréquation

n’intervient en cas d’accident de culture comme cela

se pratique en maïs semence. L’agriculteur est payé

sur le résultat (rendement, pureté variétale et faculté

germinative). Si la pureté est insuffisante, le

semencier peut être amené à refuser la production.

Les fortes hausses des cours des céréales et du maïs

semence en 2008, ont conduit les semenciers à

accroître la rémunération des semences potagères.

Le maïs semences est la principale culture

concurrente pour les semences potagères en Pays de

la Loire.

Le caractère risqué des productions de semences

potagères peut être un frein pour les JA à choisir ces

productions. Les entreprises semencières proposent

des contrats annuels et ne s’engagent pas sur la

durée. Si les performances techniques sont bonnes,

les surfaces peuvent augmenter mais le JA n’a

aucune garantie à moyen ou long terme. Les

établissements qui proposent les contrats souhaitent

cependant développer des réseaux de producteurs

stables.

La question de la rémunération se pose avec

beaucoup d’acuité pour certaines cultures comme le

pois potager. Les marges brutes dégagées sont

inférieures à celles du blé, décourageant les

producteurs.

Le développement des investissements

dans les exploitations

En semences de haricot et d’oignon, un des facteurs

limitant au développement de la production est la

disponibilité insuffisante de matériel de récolte. Peu

d’agriculteurs sont équipés en raison du coût élevé de

ces équipements et les investissements en commun

sont peu pratiqués à la différence de ce qui s’observe

en Beauce, autre grande région de production. La

mécanisation de la récolte permet souvent

d’améliorer la marge en réduisant les frais de main

d’œuvre.

L’amélioration de la diffusion des

références économiques

En semences potagères, une estimation du potentiel

de rendement doit être délivrée à l’AMS dans le

contrat. On constate des écarts de productivité

grainière entre variétés parfois très élevés, rendant

difficile l’estimation du produit brut espéré. La FNAMS

établit des références technico-économiques mais les

AMS manquent d’informations sur ces références. La

diversité des espèces et des contrats fait qu’il y a

pratiquement un métier par espèce avec un savoir-

faire particulier. Cette diversité n’est pas favorable

aux échanges entre agriculteurs et ne permet pas

aux syndicats d’être aussi fédérateurs qu’en maïs

semences. Les AMS ont donc plus de difficultés à se

situer par rapport aux performances des autres

agriculteurs et aux autres cultures de semences.

L’adaptation aux restrictions d’usage de

produits phytosanitaires

Certaines espèces de semences potagères sont

produites sur une surface trop faible pour intéresser

la recherche phytosanitaire. Malgré le travail mené

par le service technique de la FNAMS, il n’existe

parfois que très peu de produits homologués pour ces

cultures. Certains usages sont non ou insuffisamment

pourvus. Par ailleurs le Grenelle de l’Environnement

ainsi que l’évolution des réglementations

européennes conduisent à des retraits de matières

actives préjudiciables à la maîtrise de la qualité

sanitaire et à la pureté spécifique des cultures. Cet

alourdissement des contraintes de production de

semences est d’autant plus dommageable que c’est

par la semence (variétés tolérantes à la sécheresse,

aux maladies) que l’agriculture pourra répondre aux

défis qui lui sont posés et donc contribuer à la

préservation de l’environnement.

Page 20: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 20

Perspectives

La consommation de légumes est en hausse dans le

monde avec l’accroissement de la population

mondiale. Le marché des semences potagères est en

expansion.

Traditionnellement, la production de semences

potagères se faisait dans les régions de production de

légumes. Aujourd’hui ce lien n’existe plus, les

distances d’acheminement ne sont plus un obstacle

et les établissements semenciers ont diversifié leurs

zones de multiplication de semences en France

comme à l’étranger. La production ligérienne se

trouve en concurrence avec celle de pays dans

lesquels la réglementation phytosanitaire est moins

contraignante, où les charges de main d’œuvre sont

moins élevées.

Cependant la hausse des coûts de production touche

également des régions concurrentes et les

semenciers prévoient une hausse de production en

France et particulièrement en Pays de la Loire où le

savoir-faire des AMS et les conditions

pédoclimatiques assurant la régularité de la

production sont appréciés.

De leur côté, les AMS sont attachés à ces productions

très techniques et attrayantes, malgré l’augmentation

des prix des grandes cultures. Ils souhaitent

cependant conserver de bonnes conditions de

production, dont l’accès à l’eau, qui limitent les

risques de faible récolte. Ainsi, les productions pour

lesquelles des possibilités de traitements

phytosanitaires existent, comme l’oignon par

exemple, auront leur faveur. En revanche, les

surfaces en multiplication de semences de pois seront

de plus en plus difficiles à placer en l’absence de

revalorisation. Certains AMS expriment des réserves

sur la volonté, ou la possibilité, pour de jeunes

agriculteurs de se lancer dans la multiplication de

semences en raison des contraintes de travail et des

investissements nécessaires. Les cultures sous abris,

qui bénéficient d’un accompagnement financier des

semenciers pendant les premières années et de

forfait de rémunération seront plus à même de les

attirer d’autant que les tunnels sont présents en

Vallée de l’Authion, région de tradition légumière.

Les semences florales

L’Anjou est la première région productrice de semences florales cependant il n’existe pas de statistiques

officielles sur l’évolution des surfaces. De nombreux établissements interviennent sur ce marché dont les

plus importantes sont Plan, HM Clause, Syngenta, Nova-Flore, Terrena.

Il s’agit de productions très variées avec un grand nombre d’espèces et des surfaces de multiplication très

faibles par espèce. Les techniques culturales diffèrent d’une espèce à l’autre. La plupart de ces productions

n’ont pas de produits phytosanitaires adaptés pour le désherbage. Les agriculteurs ne veulent pas prendre

de risques par rapport à la conditionnalité avec des produits qui ne seraient pas homologués. Ces cultures

nécessitent donc beaucoup de main d’œuvre. Les entreprises n’expriment pas toutes des difficultés à trouver

des AMS. Certaines continuent à placer des contrats chez les AMS de potagères fines.

En général ce sont des exploitations spécialisées en semences. La multiplication de semences florales

comme complément de revenu chez les éleveurs est en perte de vitesse D’autres entreprises s’adressent

plutôt à de jeunes retraités passionnés qui ont conservé une parcelle de semences florales.

Les AMS privilégient les semences florales mécanisables pour la récolte et le désherbage ou qui peuvent être

désherbées chimiquement. Ils sont aussi exigeants sur la rémunération car ce sont des productions risquées.

Les perspectives

Le marché est très concurrentiel. Il a tendance à rétrécir vers les horticulteurs et vers les particuliers en

raison de la crise économique. Pour les établissements semenciers il faut prendre des parts de marché pour

se maintenir.

L’évolution récente a été marquée d’abord par la percée des mélanges de fleurs semés en direct par les

agriculteurs sur les jachères puis par l’utilisation de ces mélanges floraux par les collectivités et les

particuliers ce qui a redonné de la vigueur au marché. Certaines entreprises ont tenté de délocaliser la

production à l’étranger où la main d’œuvre est moins chère mais les lots produits manquaient de pureté et la

production a été ramenée en France. Les entreprises jugent la production angevine très fiable.

Page 21: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 21

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

ha Surfaces de semences fourragèresen Pays de la Loire

85

72

53

49

44

Source : GNIS

III. Les semences fourragères

Une région à fort potentiel de

production Deux obtenteurs ayant une activité de recherche

dans la région sont établis en Pays de la Loire : aux

Alleuds, DLF France expérimente des variétés de

gazons, et aux Rosiers sur Loire, Eurograss

sélectionne des variétés dactyle et fétuque élevée.

Benoist Sem, la CAPL, la CAVAC, Jouffray-Drillaud,

Leduc et Lubot, RAGT, Terrena sont les principales

entreprises plaçant des contrats chez des agriculteurs

multiplicateurs.

Cinq outils industriels sont présents dans la région,

en Maine et Loire pour Terrena, en Sarthe pour

Benoist Sem et RAGT et en Vendée pour CAVAC et

Leduc et Lubot.

Schéma de la filière semences fourragères en Pays de la Loire

Obtenteur

Entreprises de production 705 agriculteurs-multiplicateurs

Jardineries, GSA, GSB, GMS

Particuliers

Coopératives, négoces agricoles,

négoces en espaces verts

Agriculteurs, paysagistes,

collectivités, hippodromes

Entreprises de production à

l’étranger pour

commercialisation à l’étranger

Délégation de

production

Les semences de graminées et de légumineuses

trouvent des débouchés sur le marché des semences

fourragères (54 % des volumes) avec comme

destinataires finaux les agriculteurs et sur le marché

des semences de gazon (46 % des volumes) avec

comme clients les collectivités et les particuliers.

Les AMS fourragères sont les plus nombreux parmi

les AMS ligériens : 705 en 2012 soit 40 % des AMS.

Les Pays de la Loire sont une région d’élevage où les

cultures fourragères porte-graines ont un intérêt pour

l’approvisionnement en fourrages des exploitations.

La production de semences y est traditionnelle. Le

savoir-faire des multiplicateurs de semences

potagères est très utile pour la multiplication de

certaines semences fourragères (même qualité de

préparation de sol, même technique de culture). Les

conditions pédoclimatiques sont favorables et

assurent une régularité de rendement. La région est

idéalement située dans le principal bassin de

consommation français, l’Ouest de la France.

Pour toutes ces raisons, les Pays de la Loire sont la

1ère région productrice de semences fourragères et

de gazon, devant le Centre et Champagne-Ardenne.

La part de la production ligérienne en France s’est

légèrement réduite en légumineuses passant

de 21 % en 2005 à 19 % en 2011 et a augmenté en

graminées, de 21 % à 25 %.

La production de semences fourragères est cyclique.

Depuis 2005 les surfaces diminuent. En Pays de la

Loire elles ont baissé d’un tiers entre 2005 et 2011,

dont -22 % en légumineuses et -44 % en graminées

mais elles remontent en 2012 grâce aux graminées.

En 2012, 93 % de la production sont concentrés dans

les 3 départements du Maine-et-Loire (40 %), de la

Sarthe (30 %) et de la Vendée (23 %).

Page 22: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 22

Enjeux pour les semences fourragères en Pays de la Loire

Maintenir le nombre d’AMS

Le nombre de multiplicateurs était de 1 094 en 2005,

et de 653 en 2011. Cette érosion n’est pas propre

aux Pays de la Loire puisque la part de la région dans

le nombre d’AMS en France s’est maintenue (22 % en

2005 et 21 % en 2011). Les semenciers expriment

une difficulté de plus en plus marquée pour

convaincre les agriculteurs de contractualiser pour la

multiplication des semences fourragères.

Plusieurs facteurs se combinent pour expliquer cette

situation :

- Le découplage de l’aide PAC a supprimé

l’obligation de produire des semences et la

disparition de cette aide directe n’a pu être

entièrement compensée par les semenciers.

- Comme en potagères, la production de

semences fourragères est risquée

économiquement. Il existe un prix d’arbitrage

interprofessionnel qui fait référence en cas de

litige auquel s’ajoute un supplément du

semencier destiné à encourager les

producteurs et à maintenir le nombre d’AMS

mais en cas d’accident de culture ou de lot

hors norme, l’AMS n’a aucune garantie de

revenu. S’il est éleveur, il ne récoltera que la

production fourragère de la parcelle. S’il n’a

pas d’animaux c’est une perte sèche. Il

n’existe pas d’assurance récolte pour les

cultures fourragères porte-graines. La

concurrence des céréales est très forte chez

les AMS. De plus, en grandes cultures,

l’agriculteur est payé plus tôt dans la saison.

Il peut avoir vendu avant récolte. En

semences fourragères, il perçoit un acompte

en septembre et le solde en janvier. En

Europe, les principaux concurrents pour les

semences fourragères sont le Danemark et la

Pays-Bas où les conditions pédoclimatiques

sont bonnes et la concurrence des céréales

moins forte.

- La production de semences fourragères est

mal valorisée. Les utilisateurs de semences

fourragères sont des éleveurs dont les

revenus subissent la hausse du coût des

matières premières notamment végétales

avec la flambée des céréales. Il leur est donc

difficile d’accepter une hausse des prix des

semences.

- Il existe, au sein de l’Union Européenne, des

concurrences qui ne sont pas toujours

loyales. Ainsi on importe des semences de

luzerne ou de graminées dites certifiées en

provenance d’Italie qui sont en réalité

produites sur des cultures de consommation

à des prix imbattables. De telles pratiques

sont un obstacle à la revalorisation des

productions.

Développer l’utilisation de semences

certifiées

En production fourragère, beaucoup d’agriculteurs

produisent leurs propres semences. Le marché des

semences fourragères évolue en fonction de la

trésorerie des éleveurs et de la météo. Après une

année sèche, les agriculteurs refont leurs prairies en

achetant de la semence certifiée. Cependant

l’agriculteur achète une espèce et pas une variété. La

génétique est mal valorisée auprès des éleveurs. Un

effort de communication doit être poursuivi pour faire

connaître la grande variabilité des variétés au sein

d’une même espèce.

Faire face aux difficultés techniques

L’environnement technique rend la production de

semences de plus en plus difficile. Le retrait du

marché d’un nombre croissant de molécules pose des

problèmes : risque de salissement des parcelles et

défaut de pureté spécifique, destruction de cultures

par des ravageurs. A titre d’exemple la lutte contre le

campagnol devient plus difficile depuis le retrait du

marché du produit destiné à en maîtriser les

populations.

Comme en semences potagères, les sociétés

phytosanitaires ne demandent pas l’homologation

pour les productions de semences fourragères qui

sont de trop petits marchés. La FNAMS réalise des

expérimentations avec les produits sur ces cultures et

s’attache à convaincre les entreprises de faire la

demande d’homologation grâce au dossier technique

qu’elle a constitué.

Ces contraintes réglementaires exposent plus les

AMS français à la concurrence étrangère. En effet,

outre des conditions naturelles plus favorables

(hivers froids et longs limitant le développement des

adventices), des pays tels que le Canada, les USA et

la Nouvelle-Zélande jouissent également d’avantages

réglementaires en termes de fertilisation et de

protection des cultures qui les rendent compétitifs.

Page 23: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 23

389

427

451

385

331

280 283

259

200

250

300

350

400

450

500

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Nombre d'AMS de luzerne en Pays de la Loire

Source : GNIS

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

haSurfaces de semences de luzerne

en Pays de la Loire

49

72

85

Source : GNIS

Les semences de luzerne

La luzerne est une plante fourragère

d’avenir, contribuant à l’autonomie

fourragère des exploitations, économe en

intrants, résistante à la sécheresse et

productive en période estivale.

Cependant, elle fait partie des espèces les

plus difficiles à placer chez les AMS. En

5 ans, le nombre d’AMS ligériens est

passé de 451 à 259. Pourtant, il existe

peu de territoires où la luzerne peut être

produite et le département de Maine et

Loire, avec des sols argilo- calcaires

drainants au pH supérieur à 6, a des

atouts pour cette production.

Les AMS de luzerne ont connu une

succession de mauvaises années avec

des rendements décevants, de l’ordre de

400 kg/ha contre 600 kg/ha à 1 t/ha

habituellement. Selon les semenciers, les

variétés mises en production ne sont pas

en cause. Il s’agirait plutôt de mauvaises

conditions météorologiques qui se sont

répétées. Les contrats qui sont proposés

aux AMS en luzerne sont de 2 ans avec

la possibilité de la prolonger une 3e voire

une 4e année. La luzerne porte-graine

présente un intérêt agronomique pour la

structure du sol et son bilan azoté.

Cependant, malgré ces qualités, les mauvais rendements conjugués à une rémunération jugée

insuffisante incitent les AMS à en diminuer la surface voire à arrêter la production. Entre 2007 et 2012,

les surfaces de luzerne porte-graine ont diminué de 46 % en Pays de la Loire et 36 % en France.

Perspectives

Le marché des semences fourragères est difficile à

prévoir. Il est sensible aux conditions

météorologiques. Certaines années sont très

productives; ce sont aussi les années où la pousse de

l’herbe est bonne et peu de prairies seront à refaire.

D’autres années sont sèches, moins productives et

ce sont les années où les agriculteurs ont le plus

besoin de semences.

Selon les interlocuteurs, ce marché est perçu, ou

comme stable, ou comme légèrement baissier en

raison l’agrandissement des exploitations d’élevage

et des tensions sur la main d’œuvre qui font que les

animaux pâturent de moins en moins.

Dans tous les cas c’est la diminution du nombre

d’AMS et la concurrence des céréales qui reste le

facteur le plus préoccupant, d’autant qu’il existe un

nouveau marché porteur, celui des couverts

végétaux. L’évolution de la réglementation sur les

Cultures Intermédiaires Pièges à Nitrates (CIPAN) et

l’obligation de couverture des sols l’hiver ont

encouragé la progression de ce marché. Ces

nouvelles pratiques sont inscrites dans la durée car

les agriculteurs sont maintenant convaincus des

effets bénéfiques de ces couverts (restitution de

l’azote, maîtrise des adventices, structure du sol).

Le marché des semences de gazon à destination du

grand public (55 % des volumes) recule et il est

détenu par la grande distribution (GMS, GSA, GSB,

jardineries) qui exerce une forte pression sur les prix.

Les marques de distributeurs représentent 60 % du

marché et les premiers prix 20 %.

A destination des professionnels (45 % des volumes),

les ventes de gazon diminuent d’année en année

sous la concurrence des pelouses synthétiques qui

sont adoptées par un nombre croissant de

collectivités, avec comme principal argument

l’économie d’eau et d’intrants. Les collectivités se

fournissent auprès des distributeurs en espaces verts

qui ne sont pas des spécialistes du gazon d’où parfois

des déconvenues avec les gazons implantés et le

recours aux surfaces synthétiques. Un travail

Page 24: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 24

d’échanges est engagé par les entreprises

semencières pour faire connaitre les atouts du gazon

aux collectivités (existence de variétés résistantes à

la sécheresse, peu consommatrices d’eau et

d’intrants, captage du carbone, atténuation des bruits

et des poussières) et les conseiller sur les variétés les

mieux adaptées à leurs projet (tramway, stade …). Le

travail poursuivi par les sélectionneurs en matière de

séquestration du carbone est également porteur

d’espoir.

IV. Les semences de céréales à

paille

Une production locale pour une utilisation locale

Les semences de céréales sont des produits

pondéreux qui font l’objet de peu d’échanges et sont

valorisés localement. Les surfaces de multiplication

de semences de céréales à paille sont principalement

situées dans les zones de production de céréales.

La région des Pays de la Loire est ainsi la 8e région

productrice avec 6 % des surfaces nationales. Le

Centre, la Champagne-Ardenne et la Picardie sont

les 3 premières régions de production.

Le marché reste donc essentiellement local mais il

peut arriver que certaines régions soient

« déficitaires » et approvisionnées par des régions

voisines. C’est le cas de la Bretagne où les

entreprises de production sont peu nombreuses.

Cette région se place au 17e rang des régions

françaises pour la production de céréales à paille et

est un marché important pour des entreprises

ligériennes et du bassin parisien.

Les entreprises de production, au niveau régional

comme au niveau français, ont des liens

capitalistiques avec les obtenteurs.

En effet, ces entreprises, souvent coopératives,

poursuivent deux objectifs principaux : mettre à

disposition de leurs adhérents des variétés de

céréales adaptées à leur région et pour celles qui

sont impliquées dans la transformation, fournir à leur

filière des céréales adaptées à leurs utilisations.

Outre les trois coopératives Agrial, CAVAC et Terrena,

Caussade Semences produit également des semences

de céréales à paille en Pays de la Loire en mettant en

place des contrats de production chez des AMS.

Quatre outils industriels traitent les semences de

céréales en Pays de la Loire : deux en Vendée (Cavac

et Caussade) et deux en Maine et Loire (Terrena).

L’obtenteur a deux possibilités :

il peut mettre lui-même en production ses

variétés en passant des contrats avec des AMS

et ensuite vendre ses semences certifiées.

ou il peut déléguer la production à une

entreprise de production

o pour son circuit long : l’entreprise de

production achète les semences de

base, produit des semences certifiées

et les livre à l’obtenteur qui en assure

la commercialisation

o pour le circuit court de l’entreprise de

production afin qu’elle approvisionne

ses adhérents ou ses clients

o pour le circuit long de cette entreprise

qui vendra alors les semences

certifiées produites sous sa propre

marque.

Schéma de la filière semences de céréales à

paille

Obtenteur

Entreprises de production 456 AMS

Négoces, coopératives

Agriculteurs utilisateurs Adhérents ou clients

Alors que les surfaces diminuent en France (-10 %

sur les 10 dernières années) elles progressent dans

la région (+10 % en 10 ans) pour atteindre une

moyenne de 7 223 ha en 2012. Près de 40 % de la

production ligérienne est réalisée en Vendée. Le

Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique en font environ

20 % chacun tandis que la Mayenne et la Sarthe sont

autour de 10 %.

Plusieurs raisons peuvent être avancées pour

expliquer la diminution des surfaces de multiplication

de céréales à paille en France :

Page 25: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 25

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

ha Surfaces de semences de céréales à pailleen Pays de la Loire

85

72

53

49

44

Source : GNIS

L’ajustement au plus près des plans de

production pour limiter les excédents qui

coûtent cher en traitement dans les usines

L’amélioration technique des semis de céréales

qui sont aujourd’hui beaucoup plus précis.

Dans le passé on semait des kg/ha aujourd’hui

avec les semoirs de précision on sème des

graines/m².

La baisse du taux de renouvellement (c’est-à-

dire le pourcentage de surfaces semées avec

des semences certifiées)

Enjeux pour les semences de céréales

à paille

Le maintien du taux de renouvellement est

primordial.

L’utilisation des semences de ferme a tendance à

s’accroître. Le taux d’utilisation des semences

certifiées de céréales à paille est passé de 60 % en

2006-07 à 58 % en 2010-11, après avoir atteint un

maximum à 67 % en 2008-09 alors que les cours des

céréales étaient très élevés. On remarque une bonne

corrélation entre le cours des céréales et le taux

d’utilisation des semences certifiées.

Le principal risque de diminution des besoins de

multiplication en Pays de la Loire comme dans les

autres régions viendrait de la diminution du taux de

renouvellement. Le développement de l’utilisation de

semences de ferme dans les exploitations du circuit

court (chez les adhérents des coopératives) est un

facteur de risque. Toutefois, aujourd’hui, la bonne

tenue du prix des céréales est un encouragement à

l’utilisation de semences certifiées. L’innovation

variétale reste un facteur essentiel du maintien voire

de l’augmentation du taux de renouvellement.

Perspectives

Le marché des semences de céréales à paille ne

devrait pas baisser en France, surtout en blé tendre

où les surfaces augmentent. Ces semences font

l’objet de peu d’échanges internationaux. Chaque

pays a sélectionné des variétés qui lui sont adaptées

et, sauf dans de rares cas où les conditions

pédoclimatiques sont proches de celles de la France

(Hongrie par exemple), pour conquérir des marchés

étrangers, il faut y installer des stations de

recherche. C’est un investissement risqué car la

protection des variétés n’existe pas dans tous les

pays. En Russie et en Ukraine par exemple, qui

pourraient être d’énormes marchés pour les

semenciers français, la gestion des variétés est très

difficile et la multiplication de semences de ferme est

courante.

Les outils de production ligériens sont performants

mais saturés pendant la période de production car la

période commercialisation des semences s’est

considérablement raccourcie. Pour limiter les coûts,

les fournisseurs des agriculteurs regroupent leurs

livraisons et évitent de multiplier les passages dans

les exploitations. Les livraisons de semences

s’effectuent en même temps que les livraisons

d’engrais ou de produits phytosanitaires. Il en résulte

que la période de production dans les usines est

concentrée entre la récolte et le mois de septembre

pour répondre à ces nouvelles exigences de la

distribution. Les surfaces ligériennes de semences de

céréales à paille devraient donc rester stables.

Page 26: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 26

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

ha Surfaces de semences d'oléagineux en Pays de la Loire

85

72

53

49

44

Source : GNIS

0

200

400

600

800

1 000

1 200

haSurfaces de semences de chanvre

en Pays de la Loire

49

53

Source : GNIS

Les semences oléagineuses

Les Pays de la Loire sont une région de

production récente de semences oléagineuses.

Les cultures y ont progressé au cours des

dernières années pour répondre aux besoins des

semenciers. La demande se montre en effet très

dynamique à l’export. Les distances d’isolement

sont importantes et les rotations sont longues.

Des régions traditionnelles de production de

semences oléagineuses du Sud de la France, la

zone de production s’est donc élargie aux Pays

de la Loire, en particulier à la Vendée. Cela

permet en outre aux entreprises de répartir les

risques.

Les surfaces ligériennes de colza semence étaient de 193 ha en 2000 et de 1 517 ha en 2012. Les

surfaces de tournesol semence, quasiment toutes situées en Vendée, s’élèvent à 822 ha en 2012 contre

306 en 2000.

La région Pays de la Loire dispose de plusieurs atouts que sont un climat favorable, la possibilité de

multiplier des variétés précoces, la disponibilité des matériels de récolte pour une récolte précoce avant

celle du blé. Le développement de variétés hybrides nécessite un accroissement des surfaces de

multiplication et offre des opportunités pour les productions ligériennes à conditions de trouver des

agriculteurs susceptibles de mettre en place ces cultures car les contraintes sont fortes : distances

d’isolement très élevées, rotation longues, forte technicité requise, équipement adaptés dans les

exploitations.

V. Les semences de chanvre

La suprématie des Pays de la Loire

dans tous les maillons de la filière

Schéma de la filière semences de chanvre en

Pays de la Loire

1 Obtenteur : la FNPC

1 entreprise de

production, la CCPSC 57 agriculteurs-multiplicateurs

Coopératives, entreprises de 1re transformation

Agriculteurs

Export : 25 % (UK, D, NL)

En chanvre, il n’existe qu’un sélectionneur en

France : la Fédération Nationale des Producteurs de

Chanvre dont le siège est situé au Mans dans la

Sarthe. Les semences sélectionnées par la FNPC sont

produites uniquement par la CCPSC (Coopérative

Centrale des Producteurs de semences de Chanvre)

dont l’unique usine est située à Beaufort en Vallée

dans le Maine-et-Loire.

Les 57 AMS présents en 2012 sont situés en Maine et

Loire. Quelques producteurs se situent en Ille et

Vilaine. Ils n’ont pas multiplié de semences en 2012

mais en année standard ils réalisent 10 à 20 % de la

production.

Les surfaces de multiplication de semences ont suivi

les évolutions des surfaces de chanvre, elles-mêmes

dépendantes des décisions de réforme de politique

agricole commune. Jusqu’en 2001, une aide à la

production de chanvre existait dans l’UE ce qui a

Page 27: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 27

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

4 000

4 500

5 000

2008 2009 2010 2011 2012

haLes surfaces de semences biologiques

en France

Potagères et florales

Protéagineux

Oléagineux

Fourragères et gazon

Maïs et sorgho

Céréales à paille

Source : GNIS

incité les agriculteurs de certains pays, Espagne et

Portugal notamment, à en cultiver.

Quand cette aide a disparu, ces producteurs ont

arrêté la production et les besoins en semences ont

diminué. La surface en multiplication en Pays de la

Loire est ainsi passée de 1 100 ha en 2000 à 426 ha

en 2012.

La production de semences de chanvre est bien

adaptée aux petites exploitations avec main d’œuvre,

présentes en Anjou. Les grandes exploitations

s’orientent plutôt vers une simplification des

systèmes où le chanvre semence ne trouve plus sa

place. 40 à 45 % des exploitations productrices de

semences de chanvre sont également productrices de

maïs semence. La concurrence de celui-ci au sein des

exploitations existe mais elle n’est pas très forte car

le chanvre dispose d’atouts : il constitue une bonne

tête d’assolement et s’intègre bien dans le calendrier

des travaux des exploitations.

En règle générale, la CCPSC ne rencontre pas de

difficultés à placer des contrats et à recruter de

nouveaux producteurs.

Enjeux et perspectives

Depuis 50 ans la production de chanvre a eu

tendance à baisser dans les pays de l’Est de l’Europe

comme chez les Quinze avec le développement de

l’usage de fibres synthétiques.

Développer les utilisations industrielles du

chanvre

Aujourd’hui de nouveaux marchés se sont ouverts

notamment dans l’isolation des bâtiments et dans la

plasturgie pour une utilisation dans l’automobile,

l’industrie nautique, et les transports. Depuis le

Grenelle de l’environnement, les pouvoirs publics

poussent à l’utilisation de matériaux d’origine

naturelle.

Faire reconnaître les intérêts du chanvre

dans la PAC

Les acteurs de la filière chanvre attendent que la

réforme de la PAC, dont un des objectifs est de

répondre aux nouveaux enjeux climatiques et

environnementaux, encourage la production de

chanvre. C’est une culture qui préserve

l’environnement : elle utilise peu d’intrants, elle a

une forte capacité de stockage du carbone et elle

améliore la structure des sols.

La CCPSC est pratiquement seule sur le marché des

semences de chanvre. Elle en représente 95 %. Les

concurrents sont allemands et polonais. Répondre à

ces deux enjeux principaux ouvrirait des perspectives

intéressantes de développement de la production de

semences de chanvre en Pays de la Loire.

Les semences biologiques

I. Les semences biologiques en

France

En 2012, 60 entreprises de production et

349 agriculteurs multiplicateurs sont impliqués dans

la production de semences biologiques.

En 2011, les surfaces s’étendaient sur près de

4 000 ha. Elles ont atteint 4 400 ha en 2012,

enregistrant ainsi une hausse marquée de

83 % en 4 ans pour répondre à la croissance des

surfaces en agriculture biologique. Cependant les

superficies de semences biologiques ne représentent

que 1,2 % des surfaces totales de semences en

France alors que les surfaces en agriculture

biologique représentent 3,5 % de la SAU française.

II. Les freins au développement des

semences biologiques

La multiplication des semences biologiques se

développe à un rythme légèrement inférieur à celui

des productions biologiques. C’est particulièrement

vrai en oléagineux, protéagineux et fourrages. Malgré

les efforts récents, elle se heurte à un certain

nombre d’obstacles.

La réglementation européenne fait obligation aux

producteurs biologiques d’utiliser des semences

biologiques. La liste des variétés disponibles est

accessible sur le site www.semences-biologiques.org

géré par le GNIS. Si une variété n’est pas disponible,

l’agriculteur peut, sur ce site, demander une

dérogation pour utiliser des semences

conventionnelles non traitées. Pour la plupart des

acteurs rencontrés, l’existence de ce système de

Page 28: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 28

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

2008 2009 2010 2011 2012

haEvolution des surfaces de semences biologiques

en Pays de la Loire

Potagères et florales

Protéagineux

Fourragères et gazon

Maïs et sorgho

Céréales à paille

Source : GNIS

dérogation est un frein au développement des

semences biologiques.

Le nombre de demandes de dérogation augmente,

signe que l’offre de semences biologiques est

insuffisante. En 2011, 46 945 demandes de

dérogation ont été formulées soit une hausse de

13 % par rapport à 2010, proche de l’évolution du

nombre d’exploitations (+12 %) et des surfaces

biologiques (+15 %). Cependant s’il est

fréquemment relevé, ce facteur n’est pas le seul en

cause. Des raisons économiques liées à des

contraintes techniques sont aussi avancées.

Au niveau de la production

Les entreprises éprouvent des difficultés à recruter

des AMS biologiques. Les populations des agriculteurs

biologiques et des producteurs de semences sont

différentes. En général, l’agriculteur biologique n’est

pas attiré par la production de semences, et

l’agriculteur multiplicateur n’a pas la connaissance de

la production biologique.

Dans la région des Pays de la Loire, les agriculteurs

biologiques sont bien souvent éleveurs ou maraîchers

et ne peuvent dégager le temps nécessaire à une

production de semences.

La production souffre également du manque de

références technico-économiques. Cette faiblesse a

déjà été notée en production conventionnelle de

semences, mais elle est encore plus marquée en

production biologique.

Les agriculteurs hésitent à se lancer dans la

production de semences biologiques considérant

qu’elle est encore plus risquée que la production

conventionnelle. Les rendements sont souvent plus

faibles et plus aléatoires qu’en conventionnel. Les

normes de pureté spécifique sont les mêmes qu’en

production conventionnelle, mais sans possibilité de

désherbage chimique, elles sont plus difficiles à

atteindre. Les coûts de main d’œuvre et de

désherbage mécanique sont élevés. Il peut arriver

que des lots trop sales soient refusés par l’entreprise

d’où une perte pour l’AMS et un défaut

d’approvisionnement pour l’entreprise.

La faculté germinative doit atteindre le même niveau

minimal qu’en semences conventionnelles. Mais

l’absence de traitements chimiques rend la lutte

contre les maladies plus difficile. La qualité sanitaire

peut affecter le rendement et la faculté germinative

donc la rémunération de l’AMS. Les entreprises de

production qui travaillent pour le marché

professionnel (agriculteurs, maraîchers, producteurs

de plants) sont particulièrement exigeantes sur ce

point car leur clients leur demandent une qualité

équivalente à celle des semences conventionnelles et

celle-ci va au-delà des normes requises pour la

certification. En revanche, sur le marché des

particuliers, la faculté germinative peut être juste au

niveau de la norme.

Au niveau de l’usine

En semences biologiques, le marché est étroit pour

chaque variété. Pour les entreprises, l’activité

concerne donc de petits lots qui nécessitent un

traitement séparé empêchant tout mélange avec des

semences conventionnelles. Le nettoyage des

installations est un poste de dépense important. En

l’absence de traitements chimiques des semences, la

lutte contre le développement des insectes passe par

un stockage en chambre froide qui a un coût très

élevé. Le lieu de stockage doit être nettoyé de tout

résidu de traitement. Cela conduit à un prix de

revient de la semence biologique plus élevé que celui

de la semence conventionnelle. Selon une étude

récente de la Chambre d’agriculture de Maine et

Loire, les semences biologiques sont en moyenne

deux fois plus chères que les semences

conventionnelles non traitées ce qui peut encourager

les demandes de dérogation.

III. Les semences biologiques en

Pays de la Loire

En 2012, le GNIS a répertorié 26 agriculteurs

multiplicateurs de semences biologiques. Les surfaces

ont presque triplé en 4 ans passant de 57 à 152 ha.

La position ligérienne en semences biologiques est

toutefois plus modeste qu’en conventionnelles.

Tableau N°11 : Part des Pays de la Loire dans

les surfaces française de semences

Semences

conventionnelles

Semences

biologiques

Céréales à paille 6 % 2 %

Maïs 12 % 4 %

Oléagineux 8 % 0 %

Potagères 16 % 10 %

Fourragères 22 % 4 %

Source : GNIS

Une dizaine d’entreprises de production de semences

biologiques sont présentes en Pays de la Loire.

Le marché des semences biologiques se divise en

deux segments. Le premier destiné à une production

en circuit long qui va se tourner vers des variétés

Page 29: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 29

dont les qualités sont proches de celles des semences

utilisées en production conventionnelle (sélection

tournée vers des critères de conservation du produit,

d’homogénéité des produits…) et le second orienté

vers les circuits courts à la recherche de variétés

traditionnelles.

Tableau N°12 : Principaux établissements producteurs de semences biologiques en Pays de la Loire

NOM Groupe Commune Groupe d’espèces

BEJO production BEJO Zaden Beaufort en Vallée (49) Potagères

BRARD Graines Graines VOLTZ Longué-Jumelles (49) Potagères

CAVAC La Roche sur Yon (85) Maïs

CCPSC Beaufort en Vallée (49) Chanvre

Ferme de Sainte Marthe Ernest TURC Angers (49) Potagères

GASCHET Graines Les Ponts de Cé (49) Potagères

Germinance Baugé (49) Potagères

Graines VOLTZ Brain sur l’Authion (49) Potagères

GSN Semences VIVADOUR Mazé (49) Potagères

Loire Seeds Corné (49) Potagères

Les entretiens réalisés avec les entreprises

ligériennes nous permettent de classer les

entreprises en quatre catégories selon leur perception

du marché et de la production de semences

biologiques.

Certaines entreprises croient au dynamisme du

marché biologique et des besoins en semences

biologiques. Elles sont donc dans une perspective de

croissance de leur production. Elles ont un réseau

d’AMS ou faute d’un nombre suffisant d’AMS

multiplient elles-mêmes les semences. A ces

entreprises on peut adjoindre celles qui ne produisent

pas encore mais ont prévu de le faire pour répondre

à ce nouveau marché.

D’autres entreprises produisent pour satisfaire une

demande particulière mais ne prévoient pas de

développer leur production. Elles disposent d’un petit

noyau d’AMS mais ne demandent pas à en recruter

de plus nombreux.

Une troisième catégorie d’entreprises regroupe celles

qui ont produit des semences biologiques mais ont

arrêté trouvant les contraintes en usine et les coûts

trop élevés.

Enfin le dernier groupe n’envisage pas de production

biologique, estimant que ce n’est pas rentable ou que

la possibilité d’utiliser des semences conventionnelles

non traitées répond bien aux besoins des agriculteurs

biologiques.

IV. Perspectives

Le prochain Plan Bio aura pour objectif de doubler la

part des surfaces bio dans la SAU française c’est-à-

dire de passer de 4 % en 2012 à 8 % en 2017. Cette

ambition est plus modeste que celle affichée lors du

Grenelle de l’environnement (20 % de la SAU

en 2020) mais témoigne néanmoins du dynamisme

de ce secteur. La demande de semences devrait donc

continuer d’augmenter. Les secteurs en plus forte

croissance sont les cultures légumières et les

surfaces fourragères tandis que les céréales à paille

et les oléagineux progressent moins vite.

Pour pallier les difficultés techniques (salissement,

risque sanitaire), les entreprises développent la

production sous tunnels soit en propre soit chez des

AMS quand c’est possible. Si la dérogation

permettant d’utiliser des semences conventionnelles

non traitées venait à être supprimée, certains

pensent, que la production à l’étranger augmenterait

et permettrait de répondre plus rapidement à la

hausse de la demande, avec des coûts de production

plus faibles.

Page 30: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 30

Conclusion

La filière ligérienne des semences concentre un grand nombre d’acteurs à la fois dans les maillons

sélection et production. De nombreux emplois dans la recherche, les exploitations, les entreprises de

production privées ou coopératives, la distribution sont liés à cette activité. Les agriculteurs

multiplicateurs ont un savoir-faire reconnu dans ces productions qui requièrent une haute technicité. La

région des Pays de la Loire figure parmi les premières régions productrices de semences fourragères,

potagères et de maïs.

Habituellement considérées comme des productions à haute valeur ajoutée, les cultures de semences font

l’objet d’une réelle concurrence exercée par les cultures de consommation dont les prix de vente ont

fortement augmenté depuis 2007. La production de semences est plus exigeante en main d’œuvre,

moins assurée en termes de rémunération, nécessite parfois des investissements importants et au final

est plus risquée que les céréales. L’évolution de la démographie agricole et la tendance à la simplification

des systèmes d’exploitation jouent également en la défaveur des cultures porte-graines. Aujourd’hui les

entreprises de production éprouvent plus de difficultés à maintenir le réseau d’AMS avec lesquels elles

travaillent et à en recruter de nouveaux. Les surfaces de multiplication de potagères fines sont en

croissance mais celles de légumes secs régressent ; le segment des semences fourragères est celui qui

connaît le plus de problèmes car elles sont difficiles à valoriser auprès d’éleveurs qui cherchent à réduire

leurs coûts de production. C’est en maïs semence, filière la mieux organisée que les perspectives de

développement sont les plus prometteuses.

Cette culture, comme les autres cultures semencières, devra néanmoins répondre dans un avenir proche

à de nouveaux enjeux dont les plus importants sont la gestion de l’eau et l’adaptation à un

environnement technique plus contraignant.

L’irrigation et le drainage, facteurs clés de la production de semences font l’objet de débats, notamment

en Anjou. La profession agricole, associée aux semenciers est déterminée à défendre une gestion de l’eau

compatible avec la multiplication de semences. Les efforts de communication envers le grand public sur

les actions conduites dans le cadre du suivi de l’irrigation devront être poursuivis.

La production de semences potagères et fourragères concerne beaucoup d’espèces et peu de surfaces.

L’homologation de produits pour les usages mineurs est difficile. En outre la réglementation européenne

et les dispositions prises dans le cadre du cadre du Grenelle de l’environnement se traduisent par le

retrait du marché de produits phytosanitaires. Des actions sont déjà engagées, tant au niveau de la

FNAMS que des entreprises semencières, dans le domaine de la recherche appliquée pour trouver des

solutions techniques au contexte de réduction des intrants (eau, produits de traitement..).

Des réflexions ou des démarches sont en cours pour sécuriser le revenu des AMS : mise en place d’une

assurance récolte, instauration d’un système de caisse de risque à l’image de celle du maïs semence pour

les autres espèces.

La promotion de l’utilisation des semences certifiées, notamment en semences fourragères et de céréales

à paille, est nécessaire.

Enfin, plus en amont, la sensibilisation des jeunes et du corps enseignant à la production de semences

serait utile pour insérer plus de jeunes dans les réseaux de producteurs.

Ainsi, tout en générant valeur ajoutée, emplois nombreux dans la région, la filière contribuera, par la

mise à disposition de variétés tolérantes à la sécheresse et résistantes aux maladies, à l’existence d’une

agriculture durable et respectueuse de l’environnement.

Page 31: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 31

ANNEXES

1. Sources bibliographiques

- Chambre d’agriculture de Maine et Loire

Vallée de l’Authion et semences, un peu d’histoire

Analyse de la filière semences biologiques en Pays de la Loire

- FNAMS bulletins semences

- GNIS http://www.gnis.fr

Délégation régionale Ouest à Angers pour les données chiffrées régionales et nationales

Communiqué de presse

Données sectorielles semences et plants 2011

- ISF (International Seed Federation) http://www.worldseed.org

- http://www.semences-biologiques.org rapport de synthèse 2001

- UFS http://www.ufs-semences.org

2. Entretiens réalisés

- Organismes professionnels : Chambre d’Agriculture de Maine-et-Loire, FNAMS, GNIS Ouest,

SPSM 49, Végépolys

- Etablissements semenciers : Agrial production de semences, CAVAC semences, CCPSC,

DLF France, Ferme de Sainte Marthe, Graines Voltz, HM Clause, Jouffray-Drillaud, Limagrain

Europe, Nunhems France, Plan ornemental, RAGT semences, Syngenta Seeds, Terrena Semences,

Vilmorin SA

- Agriculteurs multiplicateurs : Maine-et-Loire (8), Mayenne (1), Sarthe (2), Vendée (5)

3. Comité de pilotage de l’étude

M. Thierry JAMERON FNAMS (Président du CP)

M. Jeannick CANTIN CA 49

M. Olivier CHAILLOU TERRENA

M. Marc COTTENCEAU Conseiller d’entreprise CA 49

M. Jean Albert FOUGEREUX Directeur technique FNAMS

M. Pierre Damien GOUACHE Directeur de production VILMORIN

M. Jean Paul GUERY Animateur SPSM 49

M. Guy LAMOUREUX Responsable production LIMAGRAIN Europe

M. Jean Michel LE BEC Directeur de production CAVAC

M. Jean Michel MORHANGE CCPSC

M. Vincent POUPARD Délégué régional GNIS Ouest

Mme Armelle ROBERT FNAMS

Mme Morgane YVERGNIAUX Chargée de mission Végépolys

Page 32: La filière semences des Pays de la  · PDF filePôle Economie et Prospective 1 La filière semences des Pays de la Loire Situation et enjeux N°2013-1 – Mars 2013

Pôle Economie et Prospective 32

Réalisation : Clémentine LIBEER

Contacts Pôle Economie et Prospective des Chambres d’agriculture des Pays de la Loire :

Pierre-Yves AMPROU Tél. 02 41 18 60 30 Mail : [email protected] (Angers – La R/Y)

Christine GOSCIANSKI Tél. 02 41 18 60 57 Mail : [email protected] (Angers)

Michel BLOURDE Tél. 02 41 96 75 05 Mail : [email protected] (Angers)

Gilles LE MAIGNAN Tél. 02 53 46 61 70 Mail : [email protected] (Nantes)

Eliane MORET Tél. 02 43 67 37 09 Mail : [email protected] (Laval)

Pascale LABZAE Tél. 02 43 29 24 28 Mail : [email protected] (Le Mans)