L’ ESSENTIEL la réforme Macron est lanc€¦ · sondage Elabe pour BFMTV. Mais ses rivaux...

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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // LUNDI 16 AVRIL 2018 // LESECHOS.FR ISSN0153.4831 110e ANNÉE NUMÉRO 22677 30PAGES Antilles Réunion 3,70 €. Guyane-St Martin 4,80 €. Belgique 3,20 €. Espagne 4 €. Grande-Bretagne 3£40. Grèce 3,70 €. Italie 4 €. Luxembourg 3,40 €. Maroc 28 DH. Suisse 5,40 FS. Tunisie 4,5 TND. Zone CFA 2.800 CFA. dnca-investments.com Maison d’Épargne et de Valeur LA FIN DES COMMISSAIRES AUX COMPTES DANS LES PME Le gouvernement a décidé de sup- primer l’obligation imposée aux petites et moyennes entreprises de certifier leurs comptes. // P. 25 DAVID SCHIMMER À LA TÊTE DE LA BOURSE DE LONDRES Le LSE recrute son nouveau patron chez Goldman Sachs. La gestion des conséquences du Brexit sera son premier chantier. // P. 26 TRUDEAU À PARIS : CLIMAT ET COMMERCE AU MENU Dans une interview aux « Echos », le Premier ministre canadien se félicite des premiers effets positifs du traité de libre-échange Ceta. // P. 8 SIBYLE VEIL DANS L’ARÈNE DE RADIO FRANCE Elle a été choisie par le CSA pour suc- céder à Mathieu Gallet. Sibyle Veil prend ses fonctions de présidente du groupe public ce lundi. Portrait. // ENQUÊTE P. 11 LES GÉANTS DE LA DÉFENSE SE PRESSENT EN INDE L’Inde a lancé une demande d’infor- mation pour l’achat de 110 avions de chasse. Tous les géants de la défense sont sur les rangs. // P. 15 CDISCOUNT SE LANCE DANS LA LOCATION LONGUE DURÉE Ce service sera disponible sur un millier de produits, dont les télévi- seurs ou les téléphones, dévoile aux « Echos » Emmanuel Grenier, président de Cdiscount. // P. 18 L’ESSENTIEL ENTREPRISES & MARCHÉS Audit et Conseil en France et dans le monde. Grant Thornton accompagne les organisations dynamiques et libère leur potentiel de croissance. www.grantthornton.fr SNCF L’avenir des gares au cœur de la réforme // P. 14 Philippe Lopez/AFP Point de vue d’Elodie Granger, Grégoire Lucas et Rubin Sfadj Qu’il s’agisse des mots de passe des utilisateurs de Yahoo!, des courriers électroniques des employés de Sony, des informations laissées par les uti- lisateurs de Facebook ou de la géolo- calisation des passagers d’Uber, une faute de gestion des données person- nelles peut impacter la vie privée des individus au point de briser des car- rières, des ménages, voire des vies entières. C’est un risque de réputa- tion mortel pour les entreprises et leurs patrons. // PAGE 10 Données : un risque de réputation mortel Syrie : après les frappes, le bras de fer s’intensifie REPRÉSAILLES Les trois puissances qui ont opéré des raids punitifs samedi matin sur des sites d’armes chimiques syriens espèrent revenir dans le jeu diplomatique et contribuer à débloquer le processus de sortie de crise. Lundi, l’ONU devrait débattre du projet de résolution qui a été mis sur la table dès samedi par Washington, Londres et Paris. Mais la bonne volonté de la Russie, qui a réagi avec virulence à l’attaque occiden- tale, reste très incertaine, d’autant que l’administration américaine a annoncé dimanche de nouvelles sanctions contre Moscou. // PAGES 6-7 ET LE REGARD SUR LE MONDE DE DOMINIQUE MOÏSI PAGE 9 Le gouvernement va encore réduire les emplois aidés l’an prochain Ces suppressions seront contrebalancées par de fortes créations d’emplois dans le secteur marchand. EMPLOI La cure d’amaigrissement va se poursuivre pour les contrats aidés. Après les avoir réduits de 320.000 à 200.000 en 2018, le gouvernement est décidé à encore les diminuer d’environ 25.000 l’an prochain. C’est ce qui ressort du programme de stabilité transmis en fin de semaine dernière par l’exécutif à nos partenaires européens. // PAGE 4 Muriel Pénicaud, ministre du Travail. Photo Jacques Demarthon/AFP Le départ de Martin Sorrell sonne la fin d’une époque pour WPP PUBLICITÉ « Le roi Sorrell » est tombé. Trente-trois ans de règne ininterrompu viennent brutalement de prendre fin pour celui qui a hissé WPP au rang de numéro un mondial de la communica- tion. Samedi soir, le groupe a annoncé que « Sir Martin Sorrell a démissionné de ses fonctions de chief executive officer de WPP avec effet immédiat ». Ce départ intervient deux semaines après l’ouver- ture d’une enquête interne par WPP sur un « comportement inapproprié » du dirigeant historique du groupe. Roberto Quarta, actuel « chairman », de WPP, devient « chairman exécutif » en atten- dant la nomination d’un nouveau patron. // PAGE 19 Le départ de Martin Sorrell de WPP semble être le fruit d’une bataille successorale « shakespearienne ». Photo Justin Tallis/AFP Distribution Amazon, le rouleau compresseur // NOTRE SUPPLÉMENT Les fermetures d’agences bancaires s’accélèrent BANQUE Face à la digitalisation du secteur, la baisse du nom- bre de points de vente en France va s’intensifier d’ici à 2020. C’est un changement radical qui se dessine pour les banques françaises, confrontées depuis quelques années à une véritable déferlante numérique. En réaction, elles ont commencé à fermer ou à regrou- per certaines de leurs agences traditionnelles. Ce mouvement n’est pas propre à la France. Mais il a été beaucoup plus lent que chez nos voisins, en particu- lier dans les pays nordiques, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, où ces restructurations sont intenses. Le phénomène n’en est qu’à ses débuts et devrait même s’accélérer. C’est la conclusion d’une projec- tion réalisée par le cabinet Sia Partners. Après avoir passé au crible les stratégies des établissements en Europe, il table sur la fermeture de 12,6 % des points de vente des banques françaises d’ici à fin 2020. Soit une multiplication par quatre du rythme de ferme- tures d’agences observé entre 2012 et 2016. Les ban- ques très présentes en Ile-de-France, notamment BNP Paribas, Société Générale et LCL, risquent d’être les plus touchées. // PAGE 23 ET L’ÉDITORIAL DE GUILLAUME MAUJEAN PAGE 9 D estiné à aboutir à un projet de loi à l’été 2019, l’immense chantier de la réforme des retrai- tes entre dans sa phase active. Le Haut- Commissariat à la réforme des retraites, que dirige Jean-Pierre Delevoye, vient d’envoyer un premier document aux partenaires sociaux. Il dresse un état des lieux sévère du système actuel. La juxtaposition des 42 régimes en vigueur aujourd’hui est un frein à la mobilité professionnelle et génère d’importantes inégalités. D’où la nécessité de le réformer en pro- fondeur, comme l’a promis Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. A partir de ce lundi, Jean-Paul Delevoye va rencontrer les repré- sentants des grandes organisations patronales et syndicales, déjà consultés sur le calendrier et la méthode depuis décembre. Et jeudi il s’exprimera, ainsi que la ministre en charge du dossier, Agnès Buzyn, lors d’un colloque organisé au Sénat. A l’ori- gine, il était prévu que le chef de l’Etat lance le chan- tier avec un grand discours inaugural. Mais l’Elysée a préféré un démarrage plus discret, pour ne pas ouvrir un nouveau front social, alors que la SNCF est en proie aux grèves et que les foyers de mécontente- ment se multiplient. // PAGE 3 Retraites : la réforme Macron est lancée l Les premières discussions avec les syndicats et le patronat débutent aujourd’hui. l Le gouvernement veut un régime universel pour corriger les injustices du système actuel. CARNET // P. 29 ECPAD/AFP

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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // LUNDI 16 AVRIL 2018 // LESECHOS.FR

ISSN0153.4831 110e ANNÉENUMÉRO 22677 30PAGES

Antilles Réunion 3,70 €. Guyane-St Martin4,80 €. Belgique 3 ,20 €. Espagne 4 € .Grande-Bretagne 3£40. Grèce 3,70 €. Italie4 €. Luxembourg 3,40 €. Maroc 28 DH. Suisse 5 ,4 0 F S . Tu n i s i e 4 ,5 T N D. Zo n e C FA2.800 CFA.

dnca-investments.com

Maison d’Épargne et de Valeur

LA FIN DES COMMISSAIRES AUX COMPTES DANS LES PMELe gouvernement a décidé de sup-primer l’obligation imposée aux petites et moyennes entreprises decertifier leurs comptes. // P. 25

DAVID SCHIMMER À LA TÊTE DE LA BOURSE DE LONDRESLe LSE recrute son nouveau patronchez Goldman Sachs. La gestion des conséquences du Brexit sera son premier chantier. // P. 26

TRUDEAU À PARIS : CLIMAT ET COMMERCE AU MENU Dans une interview aux « Echos »,le Premier ministre canadien se félicite des premiers effets positifsdu traité de libre-échange Ceta.// P. 8

SIBYLE VEIL DANS L’ARÈNEDE RADIO FRANCEElle a été choisie par le CSA pour suc-céder à Mathieu Gallet. Sibyle Veil prend ses fonctions de présidente dugroupe public ce lundi. Portrait. // ENQUÊTE P. 11

LES GÉANTS DE LA DÉFENSE SE PRESSENT EN INDEL’Inde a lancé une demande d’infor-mation pour l’achat de 110 avions dechasse. Tous les géants de la défense sont sur les rangs. // P. 15

CDISCOUNT SE LANCE DANS LA LOCATION LONGUE DURÉECe service sera disponible sur un millier de produits, dont les télévi-seurs ou les téléphones, dévoile aux « Echos » Emmanuel Grenier, président de Cdiscount. // P. 18

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ENTREPRISES& MARCHÉS

Audit et Conseil en France etdans lemonde.Grant Thornton accompagne lesorganisations dynamiques et libèreleur potentiel de croissance.

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SNCF L’avenir des gares au cœur de la réforme // P. 14

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Point de vue d’Elodie Granger, Grégoire Lucas et Rubin Sfadj

Qu’il s’agisse des mots de passe des utilisateurs de Yahoo!, des courriers électroniques des employés de Sony, des informations laissées par les uti-lisateurs de Facebook ou de la géolo-calisation des passagers d’Uber, une faute de gestion des données person-nelles peut impacter la vie privée des individus au point de briser des car-rières, des ménages, voire des vies entières. C’est un risque de réputa-tion mortel pour les entreprises et leurs patrons. // PAGE 10

Données : un risque de réputation mortel

Syrie : après les frappes, le bras de fer s’intensifieREPRÉSAILLES Les trois puissances qui ont opéré des raids punitifs samedi matin sur des sites d’armes chimiques syriens espèrent revenir dans le jeu diplomatique et contribuer à débloquer le processus de sortiede crise. Lundi, l’ONU devrait débattre du projet de résolution qui a été mis sur la table dès samedi par Washington, Londres et Paris. Mais la bonne volonté de la Russie, qui a réagi avec virulence à l’attaque occiden-tale, reste très incertaine, d’autant que l’administration américaine a annoncé dimanche de nouvelles sanctions contre Moscou. // PAGES 6-7ET LE REGARD SUR LE MONDE DE DOMINIQUE MOÏSI PAGE 9

Le gouvernement va encore réduire les emplois aidés l’an prochainCes suppressions seront contrebalancées par de fortes créations d’emplois dans le secteur marchand.

EMPLOI La cure d’amaigrissement va se poursuivre pour les contrats aidés. Après les avoirréduits de 320.000 à 200.000 en 2018, le gouvernement est décidé à encore les diminuer d’environ 25.000 l’an prochain. C’est ce qui ressort du programme de stabilité transmis en fin de semaine dernière par l’exécutif à nos partenaires européens. // PAGE 4

Muriel Pénicaud, ministre du Travail. Photo Jacques Demarthon/AFP

Le départ de Martin Sorrell sonne la fin d’une époque pour WPPPUBLICITÉ « Le roi Sorrell » est tombé. Trente-trois ans de règne ininterrompu viennent brutalement de prendre fin pour celui qui a hissé WPP au rang de numéro un mondial de la communica-tion. Samedi soir, le groupe a annoncé que « Sir Martin Sorrell a démissionné deses fonctions de chief executive officer de WPP avec effet immédiat ». Ce départ intervient deux semaines après l’ouver-ture d’une enquête interne par WPP sur un « comportement inapproprié » du dirigeant historique du groupe. RobertoQuarta, actuel « chairman », de WPP, devient « chairman exécutif » en atten-dant la nomination d’un nouveau patron. // PAGE 19

Le départ de Martin Sorrell de WPPsemble être le fruit d’une bataille successorale « shakespearienne ». Photo Justin Tallis/AFP

Distribution Amazon, le rouleau compresseur // NOTRE SUPPLÉMENT

Les fermetures d’agences bancaires s’accélèrent BANQUE Face à la digitalisation du secteur, la baisse du nom-bre de points de vente en France va s’intensifier d’ici à 2020.

C’est un changement radical qui se dessine pour lesbanques françaises, confrontées depuis quelques années à une véritable déferlante numérique. En réaction, elles ont commencé à fermer ou à regrou-per certaines de leurs agences traditionnelles. Ce mouvement n’est pas propre à la France. Mais il a étébeaucoup plus lent que chez nos voisins, en particu-lier dans les pays nordiques, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, où ces restructurations sont intenses.Le phénomène n’en est qu’à ses débuts et devrait même s’accélérer. C’est la conclusion d’une projec-

tion réalisée par le cabinet Sia Partners. Après avoirpassé au crible les stratégies des établissements en Europe, il table sur la fermeture de 12,6 % des pointsde vente des banques françaises d’ici à fin 2020. Soitune multiplication par quatre du rythme de ferme-tures d’agences observé entre 2012 et 2016. Les ban-ques très présentes en Ile-de-France, notamment BNP Paribas, Société Générale et LCL, risquent d’être les plus touchées. // PAGE 23 ET L’ÉDITORIAL DE GUILLAUME MAUJEAN PAGE 9

D estiné à aboutir à un projet de loi à l’été 2019,l’immense chantier de la réforme des retrai-tes entre dans sa phase active. Le Haut-

Commissariat à la réforme des retraites, que dirige Jean-Pierre Delevoye, vient d’envoyer un premier document aux partenaires sociaux. Il dresse un étatdes lieux sévère du système actuel. La juxtapositiondes 42 régimes en vigueur aujourd’hui est un frein àla mobilité professionnelle et génère d’importantesinégalités. D’où la nécessité de le réformer en pro-fondeur, comme l’a promis Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. A partir de ce

lundi, Jean-Paul Delevoye va rencontrer les repré-sentants des grandes organisations patronales et syndicales, déjà consultés sur le calendrier et la méthode depuis décembre. Et jeudi il s’exprimera, ainsi que la ministre en charge du dossier, Agnès Buzyn, lors d’un colloque organisé au Sénat. A l’ori-gine, il était prévu que le chef de l’Etat lance le chan-tier avec un grand discours inaugural. Mais l’Elyséea préféré un démarrage plus discret, pour ne pas ouvrir un nouveau front social, alors que la SNCF esten proie aux grèves et que les foyers de mécontente-ment se multiplient. // PAGE 3

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pes en Syrie. Nous avons perdu beau-coup de temps, mais face aux agisse-ments du régime criminel de Bachar Al Assad, il fallait agir », a affirmé l’ancien Premier ministre. Selon lui, « l’avertissement est désormais clair pour la Syrie et ses alliés, dont la Rus-sie ».

« Trop de personnes dans les fichiers S »Alors que la classe politique fran-çaise est divisée sur la décision prisepar le président de la République defrapper le régime syrien, Manuel Valls s’est dit « très choqué par la réaction d’une partie de la droite fran-çaise et indigné par les positions de Jean-Luc Mélenchon ». « Il y a un parti poutinien, un parti russe, incon-testablement, dans la droite françaiseet il y a une vision de cette extrême gauche qui me semble totalement erronée », a affirmé le député appa-renté LREM de l’Essonne.

Enfin, concernant les risques ter-roristes pesant sur la France, l’ancien Premier ministre estime que « le président de la République et le gouvernement ne sous-estiment pas la menace terroriste qui est tou-jours présente en France ». Selon lui, il y aurait « trop de personnes dans lesfichiers S », ce qui nécessite « un tra-vail pour mieux distinguer la dange-rosité des individus ». n

LE FAITDU JOURPOLITIQUE

Stéphane Dupont

A vant le feu croisé desquestions d’EdwyPlenel et Jean-Jacques

Bourdin à la télévision, le feu croisé des critiques de Jean-LucMélenchon et Laurent Wauquiez dans la presse. Emmanuel Macron a dû faire face, ce week-end, aux diatribes de deux de ses principaux opposants dans le « JDD », les deux hommes rivalisant de formules chocs et d’attaques ad hominem dans l’espoir de se poser en premier contradicteur du chef de l’Etat. Pour le président de LR, Emmanuel Macron « ne comprend pas la France » et sa politique est un « illusionnisme ». Pour le leader des Insoumis, il jette « de l’huile sur le feu » de la contestation sociale et est engagé dans une « dérive autoritaire » : « La chienlit c’est Macron. » Une surenchère verbale dont ces deux responsables politiques sont devenus coutumiers, mais qui, pour l’instant, n’a guère produit les effets escomptés. Jean-Luc Mélenchon n’a fait descendre que 6.000 personnes dans la rue, selon la police, samedi, à Marseille pour dire « stop à Macron ». Quand Laurent Wauquiez est considéré comme à peine meilleur opposant que Nicolas

Dupont-Aignan dans un sondage Ifop pour le « JDD ». A l’évidence, ni l’un ni l’autre ne parviennent à surfer sur les mouvements sociaux du moment et à transformer en capital politique le mécontentement d’une bonne partie de la population. Un an bientôt après son entrée à l’Elysée, Emmanuel Macron est jugé plutôt sévèrement dans l’opinion, un Français sur deux (44%) trouvant son action « décevante » , dans un sondage Elabe pour BFMTV. Mais ses rivaux déclarés n’en profitent guère. Parce que Emmanuel Macron laisse peu d’espace au patron de LR, contraint de se radicaliser pour exister, au risque de se marginaliser. Le chef de l’Etat braconne sur les terres de la droite, en affichant fermeté et autorité sur la SNCF, les universités ou Notre-Dame-des-Landes, ou en tendant la main aux catholiques. Et parce que Jean-Luc Mélenchon suscite la méfiance des syndicats, qu’il a tenté d’éclipser à l’automne dernier sur la réforme du Code du travail et la défiance des autres forces de gauche qu’il entend supplanter. Fait révélateur, aucun leader politique, hormis... Philippe Poutou, n’a répondu à son invitation à venir manifester samedi sur le Vieux-Port. Jean-Luc Mélenchon comme Laurent Wauquiez restent cantonnés aujourd’hui à leur camp politique sans parvenir à être vus comme une alternative crédible à Emmanuel Macron. C’est sa grande chance. n

Wauquiez et Mélenchon multiplient les critiques contre Macron, en délicatesse avec une partie de l’opinion. Sans parvenir à en retirer les fruits.

Un mécontentement en mal de débouchés

en brefMartinez « souhaite » un 1er mai unitaire et « va le proposer »SOCIAL La CGT « souhaite » un 1er mai unitaire avec toutes lesorganisations syndicales et « va (le) proposer » lors de la « réu-nion la semaine prochaine des cinq secrétaires généraux » des prin-cipales centrales syndicales, a déclaré dimanche Philippe Marti-nez, secrétaire général de la CGT sur le plateau du « Grand Jury »RTL-Le Figaro-LCI. « On doit pouvoir trouver un terrain d’ententesur un certain nombre de revendications et le 1er mai pourrait êtreune occasion d’exprimer non seulement la solidarité à ceux qui lut-tent mais de proposer des alternatives », a-t-il expliqué.

Législatives partielles : le sortant battu à Wallis et Futuna POLITIQUE Le député sortant de Wallis et Futuna, Napole Polu-tele (UDI, Agir et indépendants) a été battu par son adversaire,Sylvain Brial (divers gauche), lors de l’élection législative par-tielle de dimanche. Napole Polutele, dont l’élection avait étéannulée en raison de l’invalidation d’une soixantaine de suffra-ges, était soutenu par la majorité à l’assemblée territoriale etinvesti par l’UDI. Il n’a recueilli que 3.428 voix (48,39%) contre3.656 (51,61%) pour son seul adversaire.

RETROUVEZ NICOLAS BARRÉDANS LE JOURNAL DE 8H D’EUROPE MATIN

PRÉSENTÉ PAR PATRICK COHEN

LE DIRECTEUR DE LA RÉDACTION DES ECHOS

#E1Matin

sur les routes secondaires. « Le gou-vernement a raison d’être inflexible. Tout ce qui permet de faire baisser le nombre de morts sur les routes est une bonne mesure, même si c’est impopulaire. »

« Ne rien faire en Syrie, c’étaitsigner notre impuissance. » Manuel Valls a apporté dimanche matin sonsoutien à la décision de la France, des Etats-Unis et du Royaume-Uni de procéder à des frappes ciblées enSyrie pour punir le régime de Bachar Al Assad d’avoir mené des attaques chimiques.

« J’approuve totalement les frap-

n’y a plus de lien aujourd’hui. » L’ancien Premier ministre a rap-

pelé son opposition à l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, mais a toutefois préciséqu’il ne fallait pas « céder d’un pouce et aller au bout pour imposer l’ordre républicain » face aux zadistes maintenant que la décision a été prise. « L’opération de maintien de l’ordre est très compliquée, car, en face, il y a des groupes extrêmement violents », a souligné le député de l’Essonne. Enfin, Manuel Valls a affirmé soutenir la réduction de la vitesse de 90 à 80 kilomètres-heure

Pour l’ancien Premier ministre, « la fonction publique et les fonctionnaires sont la colonne vertébrale de notre Etat ».

gence des luttes », espérée notam-ment par la CGT de Philippe Martinez. « Je ne souscris en rien au fait qu’il y ait une coagulation des lut-tes », a-t-il lancé, assurant qu’il com-prenait la « colère des cheminots », « légitime », due à sa réforme, mais répétant une fois encore qu’il la mènerait jusqu’au bout.

Il a en revanche attaqué celle deszadistes de Notre-Dame-des-Lan-des, estimant qu’elle n’était désor-mais « pas légitime », la décision de ne pas faire l’aéroport étant prise. Il a martelé les mots « d’ordre républi-cain », alors que l’évacuation de la ZAD est très difficile. Quant aux soi-gnants, Emmanuel Macron a redit que leur « mal-être » était ancien et a, à nouveau, promis d’y répondre par un plan d’ici « fin mai début juin », de réorganisation mais aussi,de fin de la tarification à l’activité (T2A). Il a d’ailleurs précisé qu’elle aurait lieu, pour les « services les plus critiques », dès cette année.

« L’objectif est toujours de réconci-lier et d’unir » a-t-il souligné, alors qu’il a ajouté à son diptyque « proté-ger, libérer », le verbe « unir » cette semaine face à une France dans

laquelle les classes populaires et lescadres semblent s’éloigner toujoursplus. Mais, a prévenu celui qui prend soin de sa figure d’autorité, « on ne le fera pas en un jour, pas parl’inaction, pas en cédant à la tyranniede minorités qui se sont habituées à ce que l’on leur cède, en refusant de transformer le pays parce que c’est lemandat sur lequel j’ai été élu. »

« Il faut arrêter de raison-ner en cadeaux »Quant à sa politique économique, lechef de l’Etat l’a, à nouveau, défen-due mordicus, de la réforme de l’ISFà la création de « flat tax ». « Il faut arrêter de raisonner en cadeaux. Quicrée des emplois ? » s’est agacé un Emmanuel Macron assurant qu’il ne croit pas à la théorie du ruisselle-ment mais souhaite, avec des inves-tisseurs français, retrouver davan-tage de « souveraineté financière. »

Aussi, a-t-il à nouveau assumé lahausse de la CSG et la baisse des coti-sations sociales salariales, selon le principe « le travail doit mieux payer ». Et puis, alors que la fracture entre les métropoles et les petites vil-les et les villes moyennes est sans

cesse montrée du doigt par la droite notamment, Emmanuel Macron a défendu la suppression progressive de la taxe d’habitation, décidée d’abord en pensant à elles et « aux classes moyennes » a-t-il assuré. Et pour compenser la suppression de la taxe d’habitation, le président a denouveau promis qu’il n’y aurait ni création d’un nouvel impôt local ni création d’un nouvel impôt national.

Sur les retraites – il veut « poserles bases fin 2018 et 2019 » – ou la dépendance, Emmanuel Macron a défendu le système par « réparti-tion », et mis en avant à nouveau la « solidarité intergénérationnelle », indispensable, selon lui à la « cohé-sion » nationale. Un terme qu’il a répété à plusieurs reprises, comme une inquiétude majeure pour lui. Etil a qualifié de « pistes intéressante » « l’option » d’une seconde journée de solidarité pour financer la dépendance. Soucieux, semble-t-il, de voir le conflit à la SNCF prendre fin, le chef de l’Etat a redit qu’il ne s’agissait pas de « stigmatiser les che-minots » et réassuré que la dette serait reprise progressivement à partir du 1er janvier 2020. n

Lamia Barbot @LamiaBarbot

Alors que la grève des cheminots se poursuit, l’ancien Premier ministre a estimé « important d’être à l’écoute des syndicats dont nous avons besoin pour réformer ». « La fonction publi-que et les fonctionnaires sont la colonne vertébrale de notre Etat. Je demande humblement aux syndicatsde comprendre la détermination du gouvernement […], qui a raison de mener cette réforme. »

I n t e r r o g é s u r l e d i s c o u r sd’Emmanuel Macron devant la Conférence des évêques de France, Manuel Valls a d’abord voulu saluer« un discours de très haute tenue », avant d’ajouter « ne pas compren-dre » les propos du président de la République sur le lien rompu avec l’Eglise catholique. « Je ne nie pas le lien entre le christianisme et la Francedans l’histoire de notre pays, mais il

LE GRAND RENDEZ-VOUS // Europe 1 - CNews - « Les Echos »

Invité du « Grand Rendez-vous »,Manuel Valls a soutenu la décision du président de la Républiqued’organiser des frap-pes ciblées en Syrie.

Valls : il est « important d’être à l’écoute des syndicats »

POLITIQUE

Isabelle Ficek @IsabelleFicek

Le Palais de Chaillot. Dans un face-à-face plus que tendu avec les jour-nalistes de BFMTV et Mediapart Jean-Jacques Bourdin et Edwy Ple-nel. La Tour Eiffel en arrière-plan. La longue descente des marches main dans la main avec son épouseBrigitte Macron. C’est le cadre qu’avait souhaité ce dimanche soir Emmanuel Macron pour défendre son bilan à bientôt un an de son arri-vée au pouvoir. Et pour tenter de convaincre, aussi, alors que 44 % des Français jugent son action « décevante », selon un sondage Elabe pour BFMTV publié diman-che.

Après avoir justifié les frappesfrançaises de la nuit de vendredi à samedi en Syrie menée conjointe-ment avec les Etats-Unis et la Gran-de-Bretagne, le chef de l’Etat en est venu aux mécontentements intéri-eurs pour fustiger cette « conver-

l Le chef de l’Etat assure qu’il n’y aura pas de nouvel impôt, local ou national.l Il juge « intéressante » une seconde journée de solidarité sur la dépendance.

Face aux fractures, Macron met en avant la « cohésion »

Dans un face-à-face tendu avec les journalistes de BFMTV et Mediapart, Emmanuel Macron a defendu son bilan à bientôt un an de son arrivée au pouvoir. Photo AFP

02 // Lundi 16 avril 2018 Les Echos

FRANCE

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Les Echos Lundi 16 avril 2018 FRANCE // 03

assuré qui cotise en une année 4.000 euros à la Cipav (professions libérales) et 2.000 euros au régime général (salariés) ne valide que troistrimestres, contre quatre trimes-tres si toutes ces cotisations avaientatterri au régime général .Comme l’a souligné le Conseil d’orientation des retraites (COR) dans ses travauxrécents, le système est très redistri-butif, puisque les écarts de revenus entre actifs sont plus faibles qu’entre pensionnés. Mais la tuyau-terie pour parvenir à ce résultat est incroyablement compliquée. Et parfois, les dispositifs solidaires ne

sont pas de taille face aux effets anti-redistributifs du cœur du système. Ainsi, les femmes, les chômeurs, lespetits salaires souffrent plus que lesautres des réformes qui ont allongéla durée d’assurance à bientôt qua-rante-trois ans et étiré la période deréférence pour le calcul des droits àvingt-cinq ans.

Rendre la solidarité plus lisible et moins inégaleDe plus, les assurés ne bénéficient pas tous autant de la solidarité, accuse le haut-commissariat. Une salariée du privé qui a deux enfants

aura droit à quatre ans de majora-tion de durée d’assurance et pourrapartir plus tôt à la retraite. Si elle avait été fonctionnaire, elle n’aurait eu qu’un an de majoration, et auraitpu partir au même moment, mais avec une décote de 15 % sur sa pen-sion. Les mêmes injustices se retrouvent en matière de réversion,encore plus flagrantes pour les con-cubins par rapport aux mariés.

Le courrier du haut-commissa-riat a été accueilli fraîchement par certains syndicats. « Le constat de cequi ne marche pas est objectif. Mais on dirait que le gouvernement décou-

C’est un bon résumé des travers du système de retraite français. Le Haut-Commissariat à la réforme des retraites vient de transmettre aux partenaires sociaux un docu-ment qui met en lumière les princi-pales injustices nées de la juxtaposi-tion de 42 régimes différents.

Le système n’est pas adapté à lamobilité professionnelle, critique lehaut-commissariat. Chaque assuré cotise en moyenne à 3,1 régimes dif-férents durant sa carrière, en comp-tant les retraites de base, complé-mentaire et additionnelle, et un tiers des Français cotisent à au moins 4 régimes. Les règles de cal-cul des droits étant différentes entrerégimes, certains y perdent.

Ainsi, à salaire et durée de car-rière égaux, mieux vaut effectuer lapremière moitié de sa carrière dansle privé et la deuxième dans la fonc-tion publique que le contraire. Quelqu’un qui débute au SMIC et termine à 1 ,5 SMIC touchera 1.151 euros de pension dans le pre-mier cas, et 1.074 dans le deuxième cas. Car dans la fonction publique, on calcule les droits en fonction du salaire des six derniers mois, et nondes vingt-cinq meilleures années.

Autre injustice flagrante : un

Le Haut-Commissariat à la réforme des retraites pointe une hétérogénéité du système qui nuit à la mobilité profession-nelle et des dispositifs de solidarité peu lisibles, aux effets inégaux.

SOCIAL

Solveig Godeluck @Solwii

« Vers un système universel de retraite, principaux constats sur le système actuel, enjeux du système cible. » Tel est l’intitulé du bref document du Haut-Commissariat àla réforme des retraites que les par-tenaires sociaux viennent de rece-voir. Ce n’est pas encore un vrai pro-gramme de travail, mais c’est le premier coup de pioche officiel du vaste chantier de la refonte des retraites.

Pendant la deuxième quinzained’avril, l’équipe de Jean-Paul Dele-voye va rencontrer les grandes organisations syndicales et patro-nales, déjà consultées sur le calen-drier et la méthode depuis décem-bre. I ls vont enfin avoir une discussion de fond sur le fameux système universel qu’Emmanuel Macron a promis de mettre en place.

Alors que syndicats et patronats’inquiétaient de la dérive du calen-drier de la réforme, censée aboutir à un projet de loi d’ici à l’été 2019, lechef de l’Etat a discrètement donnéson feu vert au démarrage des tra-vaux. Il l’a décidé lors de son ren-dez-vous avec le haut-commis-saire, le 30 mars. A l’origine, le chefde l’Etat devait prononcer un dis-cours inaugural. Mais il a préféré ne pas ouvrir un nouveau front social, alors que la SNCF est en proie aux grèves.

Jean-Paul Delevoye et la ministrechargée de cet épineux dossier, Agnès Buzyn, doivent s’exprimer jeudi lors d’un colloque sur la réforme des retraites organisé de longue date par le Sénat. Une ren-contre à laquelle participeront

notamment les anciens ministres Marisol Touraine (PS) et Eric Woerth (LR), Raymond Soubie, l’ex-conseiller social de Nicolas Sarkozy, et l’ancien numéro un de laCGT Bernard Thibault. Ce sera l’occasion pour le gouvernement defaire passer des messages sur la méthode, le dialogue.

Retraite par points ou en comptes notionnels« Le haut-commissaire souhaite

laisser beaucoup de questionsouvertes », selon une source pro-che de la concertation. Le chef del’Etat n’a pas encore tranché,notamment entre l’instaurationd’un système de retraite parpoints ou en comptes notionnels.Elles seront abordées avec les par-tenaires sociaux au cours de ren-contres bilatérales séquencéesp a r t h è m e s t o u t a u l o n g d el’année, mais aussi avec les thinktanks et l’ensemble de la société

civile. Les premiers rendez-vouscommencent ce lundi.

Du côté des partenaires sociaux,on est satisfait d’entrer enfin dans levif du sujet, même si certains syndi-cats espéraient un peu que, le calen-drier filant, la réforme serait repor-tée. Le sujet électrise tout le monde,mais pas pour les mêmes raisons. Le Medef se fixe pour objectif de décaler l’âge effectif du départ à la retraite. Les syndicats craignent que l’on fasse fondre les droits, donc

en bref

Les créations d’entreprises ont continué d’accélérer en marsCONJONCTURE Les créa-tions d’entreprises ont pro-gressé de 0,5 % en mars, après0,4 % le mois précédent, sou-tenu es par les créa t ion sd’entreprises classiques etcelle des microentreprises, aindiqué vendredi l’Insee. Lescréations d’entreprises classi-ques ont rebondi de 0,4 %(après une hausse de 1,4 % enfévrier), tandis que les imma-triculations de microentre-preneurs ont reb ondi de0,8 %, après s’être repliées de1 % le mois dernier, a précisél’institut. Le nombre cumulé,en données brutes, d’entre-prises créées au cours des12 derniers mois « continued’accélérer », avec une pro-gression de 9,9 % en mars,après 9,4 % en février et 7,6 %en janvier.

PS : Olivier Faure présente une équipe resserrée et paritaire

POLITIQUE Le Conseil natio-nal du PS a approuvé diman-che la composition de sa nou-velle direction, renouvelée,paritaire et resserrée, confor-mément à l’engagement prispar le nouveau premier secré-taire, Olivier Faure. Le députéd e S e i n e - e t - M a r n e s ’e s tentouré d ’un secré tariatn a t i o n a l c o m p o s é d e 2 4membres, douze hommes etdouze femmes (contre 80dans la précédente direction).Tous l’ont soutenu dans sacourse pour prendre la têtedu PS. Ont été désignés porte-parole le député des LandesBoris Vallaud (également encharge de l’Europe), âgé de 42ans, et Gabrielle Siry (égale-ment en charge de la forma-tion et du renouvellement), 32ans, qui fut candidate en juin2017 dans la cinquième cir-conscription des Français del’étranger.

44 % des Français jugent l’action de d’Emmanuel Macron décevanteSONDAGE Près d’un an aprèsson élection, 44% des Fran-çais jugent l’action d’Emma-nuel Macron décevante et36% estiment qu’il est trop tôtpour se prononcer, selon unsondage Elabe pour BFMTVpublié dimanche. Pour deuxtiers des Français, la politiquemenée est plutôt en faveur desplus aisés . La volonté deréformer (35%) et détermina-tion (32%) sont les premièresq u a l i t é s d ’ E m m a n u e lMacron selon les Français.Un manque d’écoute (32%) etune déconnexion des réalitésq u o t i d i e n n e s ( 3 1 % ) s o n tparmi les principales criti-q u e s e n v e r s E m m a n u e lMacron. La hausse de la CSGest la réforme la plus mar-quante depuis le début duquinquennat, mais aussi laplus impopulaire.

vre le sujet ! », raille Philippe Pihet, qui va négocier la réforme au nom du syndicat FO.

« Ce n’est pas le système actuel quiest en cause, mais les réformes des retraites, qui ont changé les paramè-tres de calcul et creusé les injusti-ces ! », dénonce Mijo Isabey, à la CGT, en citant la règle des vingt-cinq meilleures années ou l’allonge-ment de la durée de cotisation. Le but affiché est certes d’avoir un sys-tème plus juste, mais « un régime enannuités peut être plus redistributif et solidaire qu’un régime par points », estime-t-elle. — S. G.

Les injustices auxquelles l’exécutif veut s’attaquer

Les enjeux de la concertation

Dans le document communiqué aux partenaires sociaux, le Haut Commissariat ébauche les grandes questions à débattre dans les mois à venir dans le cadre de la réforme des retraites.

l La carrièreQue devient la notion de « carrière », sans calcul d’annuités ? Elle se définit par une durée d’assurance et un salaire de référence. A l’avenir, on se moquera de la carrière, puisque tous les salaires serviront pour établir la pension, et non les 25 meilleures années. Mais on peut en avoir besoin pour, par exemple, attribuer ou non des minima de pension.

l L’effort contributifAutre question, quel effort contributif

faut-il exiger de chacun ? Les indépen-dants les moins bien rémunérés ont des taux de cotisation particulière-ment élevés, pour ne pas se retrouver avec une retraite de 800 euros par mois. La courbe des cotisations est dégressive en fonction des revenus, contrairement à celle des salariés du privé, qui s’éloigne peu de 28 % quel que soit le revenu. Les fonction-naires bénéficient quant à eux d’une cotisation patronale d’équilibre de l’Etat de 74 %.

l La solidaritéComment réintégrer la solidarité dans un système où chaque euro cotisé donne les mêmes droits à cha-cun ? Ces dispositifs pèsent environ 20 % des pensions versées. Conserver ce poids suppose de les unifier,

mais aussi de les transcrire dans le nouveau système, ce qui peut aller jusqu’à redéfinir leurs objectifs. Le Haut commissariat insiste sur la nécessité de clarifier leur périmètre et leur financement. Aujourd’hui, tout le monde paie pour la solidarité, avec des dispositifs liés aux cotisations, et d’autres à l’impôt.

l La répartitionFaut-il conserver le même niveau de répartition, ou bien introduire une dose de capitalisation dans le système ? Le Haut Commissariat ne pose pas la question aussi claire-ment, mais montre dans une compa-raison internationale que la France fait figure d’exception, avec des retrai-tes complémentaires qui sont elles aussi en répartition.

Le gouvernement lance le chantier de la réforme des retraites

maigrir la répartition, pour instillerune dose de capitalisation. « Et les 13,8 points de PIB sur les retraites, onles garde ? Je l’ai demandé à Jean-Paul Delevoye en décembre, mais je n’ai pas encore eu de réponse », s’inquiète Philippe Pihet, le négo-ciateur de FO. Le gouvernement ayant prévu de grosses économies sur les dépenses des administra-tions de Sécurité sociale durant le quinquennat, la question est posée. n

l Le haut-commissaire à la réforme des retraites a envoyé la semaine passée aux partenaires sociaux un bilan du système actuel et des enjeux.l Les rencontres avec les syndicats et le patronat débutent aujourd’hui.

Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, va rencontrer les grandes organisations syndicales et patronales. La réforme est censée aboutir à un projet de loi d’ici à l’été 2019. Photo Hamilton/Pool/Sipa

AFP

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04 // FRANCE Lundi 16 avril 2018 Les Echos

Renaud Honoré @r_honore

Une forte dynamique de l’emploi marchand, à peine contrebalancée par la baisse des emplois aidés. Cettedescription déjà entendue pour 2017et 2018 vaudra aussi pour 2019. C’est ce qui ressort du programme de sta-bilité pour les années 2018-2022 quele gouvernement a présenté en fin desemaine dernière à l’Assemblée nationale. Dans ce document des-tiné à être envoyé aux partenaires européens, il est notamment con-firmé que l’exécutif n’entend pas s’arrêter en chemin sur la cure d’amaigrissement des contrats aidés.

Ainsi l’emploi non marchanddevrait reculer de 25.000 postes en 2019 « du fait d’une nouvelle réduc-tion des enveloppes de contrats aidés sur l’année », est-il écrit dans le texte.En 2018, une première coupe impor-tante avait déjà été réalisée dans ces emplois aidés (faisant passer leur nombre de 320.000 à 200.000). Celadevrait provoquer une contraction de l’emploi non marchand en 2018 d’environ 25.000 postes, soit un niveau similaire à celui attendu en 2019.

La prévision d’emploi « est cohérente »Si le gouvernement continue dans cette voie, c’est qu’il estime que la dynamique générale de l’emploi devrait permettre de contrebalan-cer ces effets négatifs. Les nouvelles prévisions contenues dans le pro-gramme de stabilité parlent ainsi del’augmentation de 225.000 postes en moyenne annuelle l’an prochain dans l’emploi marchand, niveau très proche de celui attendu en 2018(+250.000 postes) et de celui enre-gistré en 2017 (+240.000 postes). Si l’on remonte à l’année 2015, qui mar-quait le démarrage sur le front de l’emploi après trois années de des-truction d’emplois, ce sont donc théoriquement plus de 1 million d’emplois qui pourraient être créés en cinq ans d’ici à la fin de l’année 2019.

Cette forte dynamique n’est pasjugée irréaliste par le Haut Conseil des finances publiques (HCFP). Même si le soutien à l’emploi doit

être moins fort cette année que l’an dernier (avec l’extinction totale de laprime à l’embauche et la baisse du taux de CICE), l’autorité indépen-dante estime, dans un avis rendu vendredi, que la prévision d’emplois« est cohérente avec le niveau très élevé de l’indicateur du climat de l’emploi dans les enquêtes de conjonc-ture de l’Insee ». La tendance devraitrester similaire l’an prochain mal-gré une croissance moins forte qu’attendu, le gouvernement tablant sur les effets de « la bascule du CICE en allégements de charges » pour soutenir l’emploi.

Cette embellie devrait en tout casavoir des effets très positifs sur les comptes publics. Le programme de stabilité table ainsi, grâce à la baissedu chômage, sur « un retour à l’équi-libre de l’Unédic dès 2019 », alors qu’un léger déficit était encore prévuil y a quelques mois. D’une façon plus générale, ce sont l’ensemble des comptes sociaux qui vont profi-ter de rentrées de cotisations abon-dantes.

Le gouvernement table désor-mais sur une croissance de la massesalariale du secteur privé de 3,9 % en2018, alors que la hausse initiale-ment prévue en septembre dernier était de 3,1 %. Cette hausse des recet-tes doit contribuer à gonfler l’excé-dent des comptes sociaux, attendus à 0,7 % du PIB. n

Le gouvernement veut une nouvelle baisse des contrats aidés en 2019l Le gouvernement a transmis la semaine dernière son programme de stabilité à ses partenaires européens.l Il table sur une forte dynamique de l’emploi marchand en France dans les années à venir.

entre 2017 et 2019, le Haut Conseil des finances publiques considérantque la prévision de l’an prochain « est atteignable ».

Deux points de ce « programmede stabilité » méritent qu’on s’y arrête. D’abord, selon l’exécutif, la compétitivité devrait sensiblement s’améliorer puisque, d’ici à la fin du quinquennat, les exportations pro-gresseraient plus vite que les importations et la contribution du commerce extérieur à la croissanceserait chaque année positive, sauf l’an prochain où elle sera nulle.

L’économie française n’a pas réa-lisé une telle performance depuis lemilieu des années 1990, lors de la fameuse période de « désinflation compétitive ». C’est en creux ce que dit le haut conseil quand il estime que « le scénario retenu d’une crois-sance effective demeurant continû-ment supérieure à la croissance potentielle jusqu’en 2022 est opti-miste ».

Mais une telle amélioration estpossible. Selon l’Observatoire fran-çais des conjonctures économiques(OFCE), entre 2013 et 2016, grâce

aux allégements de charges et au crédit d’impôt pour la compétitivitéet l’emploi (CICE), la marge des entreprises exportatrices a grimpé de 5,7 points pour atteindre 38,5 % de la valeur ajoutée, un record depuis les années 1970. Les exporta-teurs français pourraient utiliser cette manne pour baisser leur prix, ou mieux, investir pour monter en gamme et prendre des parts de marché. C’est la logique de la politi-que de l’offre menée par François Hollande et c’est aussi l’espoir du gouvernement actuel.

Une moindre hausse des prix l’an prochainEnsuite, pour Bercy, tout comme d’ailleurs pour la Banque de France,les prix devraient grimper moins vite en 2019 qu’en 2018. Pourtant, si la croissance reste élevée, les créa-tions d’emplois seront fortes. Le chômage devrait donc baisser, les salaires augmenter et les prix grim-per plus vite. Le gouvernement fait l’hypothèse que la hausse du prix du pétrole – le baril est passé en un an de 45 à 72 dollars – prendra fin,

Bercy table sur une amélioration sensible de la compétitivité

Guillaume de Calignon @gcalignon

L’alignement des planètes devrait se poursuivre pour l’économie fran-çaise. Le gouvernement a dévoilé vendredi son scénario macroéco-nomique jusqu’en 2022 et ce der-nier fait apparaître une croissance de 2 % en 2018, puis de 1,9 % en 2019.La prévision de 2018, jugée « réa-liste » par le Haut Conseil des finan-ces publiques, est largement soute-nue par la consommation des ménages et l’investissement des entreprises.

La croissance de long terme del’économie hexagonale est estimée par Bercy à 1,25 % par an. Si l’on en croit le gouvernement, la crois-sance devrait donc être supérieure à ce chiffre trois années de suite,

Le gouvernement anticipe une progression plus rapide des exportations que des importations d’ici à 2022.La politique de l’offre pourrait bien commencer à porter ses fruits.

EMPLOI

Marie-Christine Corbier @mccorbier

des lycéens qui ont postulé dans sonuniversité devraient avoir satisfac-tion, à l’exception de quelques filiè-res. Gilles Roussel appelle, lui, les présidents d’université à se « faire

entendre » et « à ne pas laisser les seuls opposants […] propager des con-tre-vérités » sur la réforme.

Mais monter au créneau pourdéfendre la réforme n’est pas évi-

dent. Car, pour certains, il faut affronter leurs enseignants-cher-cheurs. Dans une tribune publiée par franceinfo, plus de 400 d’entre eux ont dénoncé une « réforme absurde » qui instaure une « sélec-tion hypocrite ». Selon le Snesup-FSU, 70 départements d’universités se sont engagés à ne pas classer les dossiers des lycéens. Les ensei-gnants-chercheurs hostiles à la réforme, comme ceux de Tolbiac, dénoncent aussi « des années de cou-pes budgétaires qui obligent la com-munauté universitaire à travailler dans des conditions indignes ».

Elèves modèlesA écouter Patrick Gilli, à la tête de l’université – bloquée – de Montpel-lier-III, le manque de moyens a nourri les inquiétudes. Pour ne « passusciter des craintes excessives, il fal-lait que les moyens soient à la hauteurdes ambitions, louables, déclarait-il récemment à “Midi Libre”. Nous avi-ons mis quelques modérations dans l’adhésion à cette loi ».

La ministre de l’Enseignement

supérieur, Frédérique Vidal, rap-pelle, elle, que « 65 millions d’euros ont été mis sur la table, uniquement pour l’entrée à l’université ». « Jamaisun effort identique n’a été fait », a-t-elle insisté, vendredi, sur France Cul-ture. Le gouvernement a déjà financé 19.000 nouvelles places, sur les 22.000 promises durant le débat parlementaire. Certaines universi-tés font figure d’élèves modèles, comme celle de Cergy-Pontoise, qui a prévu des parcours adaptés pour toutes ses composantes. Mais beau-coup ne pourront pas proposer les remises à niveau attendues. « Cela ne plaira pas à la ministre [Frédéri-que Vidal, NDLR], mais je ne pourraipas [le faire] pour chaque filière », affirme Frédéric Dardel.

« La vraie question est de savoir sila loi qui permet une répartition [des étudiants] permettra de les accueillir tous, renchérit Gilles Roussel. Nous sommes attachés à accueillir tous les étudiants dans les universités. Et là, il y a un doute. Il y a peut-être quelque chose à faire du point de vue des moyens. » n

ENSEIGNEMENT

La Conférence des présidents d’université émet « un doute » sur la capacité à accueillir tous les étudiants.

Les présidents d’université s’inquiètent du manque de moyens« Des agitateurs professionnels », « des professionnels du désordre » : c’est ainsi qu’Emmanuel Macron a qualifié, jeudi, sur TF1, ceux qui blo-quent les universités. Mais au-delà de ceux qui bloquent avec des arriè-re-pensées politiques, il y a aussi « des étudiants qui, légitimement, expriment leur opinion », souligne Gilles Roussel, qui dirige la Confé-rence des présidents d’université (CPU).

Ces derniers ont soutenu laréforme de l’entrée dans l’enseigne-ment supérieur conduite par le gou-vernement depuis ses débuts. Gilles Roussel a même coutume de dire qu’Emmanuel Macron s’est inspiré des projets de la CPU. Face à la con-testation, qui reste limitée – une dizaine d’universités perturbées et quatre fermées (Montpellier-III, Toulouse-II, Paris-VIII et Rennes-II) –, certains tentent de dédramatiser, comme Frédéric Dardel, président de Paris-Descartes. Il indique que Parcoursup n’a pas provoqué d’augmentation spectaculaire du nombre de vœux et que la plupart

Une AG à Lille-II. Le gouvernement a déjà financé 19.000 nouvel-les places sur les 22.000 promises. Photo Philippe Huguen/AFP

expliquant ainsi le tassement de l’inflation de 1,4 % en 2018 à 1,2 % en2019.

« Si les taux d’utilisation des capa-cités de production et les difficultés derecrutement s’établissent début 2018 net tement au-dessus de leur moyenne de long terme, l’inflation sous-jacente reste encore très basse etne témoigne pas de signes de ten-sions », reconnaît d’ailleurs le haut conseil. D’ici à 2022, le gouverne-ment n’anticipe pas une inflation au-dessus de 1,75 % par an, c’est-à-dire en dessous de l’objectif de la Banque centrale européenne. Diffi-cile alors de penser que les tensionsinflationnistes n’apparaîtront pas au cours de ce cycle économique. n

1,4 %D’INFLATIONattendue en 2018. Le tassement devrait se poursuivre en 2019 avec une inflation attendue à 1,2 %.

DOMINIQUE SEUXDANS « L’ÉDITO ÉCO »À 7H45DU LUNDI AU VENDREDI

SUR

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Les Echos Lundi 16 avril 2018 FRANCE // 05

Guillaume de Calignon @gcalignon

C’est un mouvement à rebours de l’accélération de la crois-sance. Doucement mais sûre-ment, l ’emploi à domicile s’effrite, alors que les créations d’emplois ont globalement été fortes l’an passé. Selon l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), en 2017,le nombre de particuliers employeurs a diminué de 0,7 %. A la fin de l’année dernière, 2,77 millions de Français décla-raient avoir employé un salarié. C’est 18.000 de moins qu’en 2016,et 210.00 de moins qu’il y a cinq ans. Le nombre d’assistantes maternelles est aussi en recul. En revanche, le nombre de Fran-çais faisant garder leurs enfants à domicile a, lui, progressé de 3,5 %, un rythme comparable à celui de l’année précédente.

Les résultats sont sensible-ment les mêmes en ce qui con-cerne le volume d’heures décla-rées par les employeurs. Il a en effet baissé de 0,9 % en 2017. En moyenne, un employé à domi-cile travaille 146 heures par tri-mestre. Mais il existe des diffé-rences importantes selon le type

EMPLOI

En 2017, le nombre de particuliers employeurs a diminué de 0,7 %.

L’emploi à domicile a continué de reculer l’an passé

sentation du personnel par le fait que leur établissement n’y est pas assujetti. 8 % expliquent même qu’ils n’ont pas organisé d’élection car « la direction ne l’a pas jugé utile »,et 25 % invoquent l’absence de « demande des salariés ». Reste que, dans un cas sur deux, l’absence de représentation est due à une « carence de candidatures lors des dernières élections du personnel ».

Manque de moyensCette difficulté à trouver des candi-dats, près d’un représentant du per-sonnel sur deux l’identifie aussi, jugeant qu’il n’y a « pas assez de can-didats pour occuper leurs fonctions ».Parmi eux, 37 % invoquent les diffi-cultés de concilier travail et fonc-tions représentatives et un tiers la « peur des représailles de la part de la direction ». Le manque de moyens etd’écoute de la direction est aussi évo-qué. Mais le motif le plus cité – il l’estpar 6 représentants du personnel sur 10 – est l’« individualisme, [le] désintérêt des salariés ».

Ce désintérêt, on en trouve aussila trace dans l’évolution de la partici-pation aux élections professionnel-les. La proportion de salariés qui au cours des trois dernières années ontvoté à des élections professionnellesa baissé de 6 points par rapport à la précédente enquête, réalisée en 2011.Les deux tiers de ce recul résultent du fait que moins de salariés tra-vaillent dans des établissements où de tels scrutins ont lieu. Mais un tiersdu repli s’explique par une baisse dutaux de participation aux élections professionnelles là où il y en a. n

Leïla de Comarmond @leiladeco

En fusionnant toutes les instances du personnel sauf les délégués syn-dicaux, la réforme du Code du tra-vail va rebattre les cartes de la repré-sentation des salariés dans les entreprises et conduire à de nouvel-les élections professionnelles par-tout d’ici à la fin 2019. Alors que démarre ce vaste mouvement, une étude de la Direction de la recherchedu ministère du Travail (Dares) dresse un intéressant état des lieux. Elle repose sur l’édition 2017 de l’enquête « Relations professionnel-les et négociations d’entreprise » réalisée tous les six ans auprès de 4.400 dirigeants et 2.900 représen-tants des salariés, ainsi qu’auprès de 30.000 salariés d’établissements d’au moins 10 salariés.

Cette étude, réalisée par Fabrice

DIALOGUE SOCIAL

Les candidats pour occuper des fonctions dans les instances représentatives du personnel sont diffici-les à trouver.

Le taux de participa-tion aux élections professionnelles baisse, montre une étude du ministère du Travail.

Représentation du personnel :les salariés moins impliqués

Romans, montre que 67 % des éta-blissements de l’échantillon étaient couverts l’an dernier par au moins une instance représentative du per-sonnel. Ce taux cache cependant de fortes disparités. La quasi-totalité des établissements de 100 salariés etplus était couverte, contre moins

d’un sur deux entre 10 et 49 salariés. Et ce alors même qu’il y a une obliga-tion pour ces petits employeurs aussi d’organiser des élections pro-fessionnelles.

Pas moins de 17 % des représen-tants de la direction interrogés justi-fient pourtant l’absence de repré-

de travail. Ainsi, une assistante maternelle a travail lé en moyenne 332 heures au qua-t r i è m e t r i m e s t r e , e t l e s employés hors garde d’enfant, 56 heures.

« Sur un an, le repli du volumehoraire déclaré de l’emploi à domicile concerne encore la quasi-totalité des régions », à l’exceptionde la Corse et, surtout, de l’Ile-de-France, note l’Acoss. Pour la garde d’enfant, en revanche, le volume horaire a augmenté de 2 %. Cela s’explique en partie par le geste de la majorité précé-dente, qui a augmenté la déduc-tion des cotisations sociales, pas-sée de 75 centimes à 2 euros par heure travaillée.

La masse salariale nette desemployés à domicile a, elle, aug-menté l’an passé de 0,8 %. Cela s’explique par la progression du salaire moyen par tête de 1,5 %, et même de 1,8 % pour les assis-tantes maternelles. Visible-ment, le coup de pouce fiscal aux particuliers employeurs, c’est-à-dire la généralisation du crédit d’impôt sur l’emploi à domicile, entré en vigueur l’an passé, n’a pas servi à embaucherplus de personnes mais à les payer un peu mieux. n

2,77 millions de Français déclaraient avoir employé un salarié.

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ZONE EURO : HAUSSE DU SURPLUS COMMERCIALL’excédent commercial (18,9 milliards d’euros) a fortement augmenté en février par rapport à janvier (3,3 milliards) et, dans une moindre mesure, par rapport à la même période de l’an dernier (16,1 milliards en février 2017), selon Eurostat. En données CVS, l’excédent est de 21 milliards d’euros en février.

ALLEMAGNE : INFLATION À 1,6 % EN MARS Le taux d’inflation en Allemagne s’est bien élevé à 1,6 % en mars sur un an, progressant par rapport à février, selon des chiffres définitifs publiés vendredi par Destatis. L’inflation allemande, qui avait reculé en février à 1,4 %, a été poussée en mars par les prix de l’alimentation (+2,9 % sur un an après +1,1 % en février).

–2,7 %LES EXPORTATIONS CHINOISES EN MARS Les exportations chinoises ont reculé le mois dernier de 2,7 % sur un an, après un bond de 44,5 % en février, créant un déficit commercial inattendu de 4,98 milliards de dollars. Les importations ont crû de 14,4 %.

en chiffres

Yves Bourdillon @yvesbourdillon

Washington, Londres et Paris veu-lent croire que leurs raids a minima en Syrie, samedi, vont faire prendre conscience à Moscou de la nécessitéde sortir de l’impasse. Ces raids de trois membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et prin-cipales puissances de l’Otan sont censés convaincre Moscou de « la nécessité de construire une solution politique » , selon Emmanuel Macron, interrogé dimanche soir sur BFM TV. Le président français a dit qu’il avait pour ambition de « par-ler avec tout le monde » : « Mon objec-tif, c’est de pouvoir au moins convain-cre les Russes et les Turcs de venir autour de cette table de négociation ».

Washington, Londres et Paris,jugeaient impensable de ne pas riposter au raid mené par Damas avec, selon eux, des armes chimi-ques illégales contre la ville rebelle de Douma. Ils ont toutefois pris soin de tendre la main à la Russie. Le ministre français des Affaires étran-gères, Jean-Yves Le Drian, dit espérerque « Moscou fasse pression sur Damas » et a ajouté : « Nous allons prendre des initiatives dès lundi au Conseil de sécurité de l’ONU à

New York, à Bruxelles lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères. » Un projet de résolution de Washington, Londres et Paris doit être discuté, qui prévoit un nou-veau mécanisme d’enquête sur l’emploi d’armes chimiques. Le man-dat du précédent avait expiré fin 2017à la suite de plusieurs veto russes.

La Russie « complice »La décision de frapper, prise « dès dimanche dernier » au vu des preu-ves accumulées depuis des mois, était « légitime dans un cadre multila-téral » en raison de la violation par Damas de la directive 2118 de l’ONU de septembre 2013, a affirmé Emmanuel Macron dimanche. Uneviolation dont la Russie « est com-plice », a estimé le président fran-çais. S’il a eu des mots durs envers leKremlin, qui « commence toujours par tester les lignes rouges », Emma-nuel Macron a jugé indispensable de continuer à dialoguer avec Moscou pour une solution diplo-matique et a assuré qu’il se rendrait à Saint-Pétersbourg dans un mois. Ila martelé que les raids de samedi étaient non pas « une guerre déclaréepar la France à la Syrie », mais «un acte de représailles contre une action illégale ». Il s’est enfin réjoui de voir

que les raids avaient eu pour consé-quence de « séparer les Russes des Turcs », puisque Ankara a approuvél’action occidentale.

De nouvelles sanctions Mais croire que Moscou va renon-cer à son appui inconditionnel à Damas dans la reconquête de la Syrie, dont il contrôle désormais la moitié du territoire, est sans doute faire preuve d’un grand optimisme. D’autant que, loin de calmer le jeu, l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley laissait entrevoir dimanche soir que de nouvelles sanctions contre des entreprises russes qui équipent le régime d’Assad seraient annoncées lundi. La Russie estime vraisemblable-ment que le rapport de forces politi-que et militaire lui est favorable. En voulant éviter toute escalade, les Occidentaux ont dû limiter leurs raids à des cibles où n’étaient pas déployés des soldats russes. L’atta-que occidentale s’est donc bornée à

une salve de 110 missiles de croisièrequi n’a fait aucune victime, sur trois bases, dont deux auraient été éva-cuées au préalable. Moscou n’a, de son côté, pas activé son système de défense anti-aérien S300, « confir-mant sa disposition à s’accommoder d’une frappe occidentale concertée qui sauve les apparences », estime Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen.

Le Kremlin continue de nierl’existence même de l’attaque chi-mique sur Douma, cautionnant donc implicitement la tactique de Damas. Moscou s’attache en outre depuis des mois à court-circuiter l’ONU, préférant le processus dit d’Astana, des discussions avec seu-lement Téhéran et Ankara. Un processus toutefois dans l’impasselui aussi. Sur le théâtre d’opéra-tions, les raids occidentaux ne dis-

l Paris a annoncé des initiatives au Conseil de sécurité de l’ONU avec Washington et Londres, dès ce lundi.l Mais il n’est pas certain que Moscou, conforté par la timidité des frappes occidentales, fasse pression sur Damas.

Un bras de fer diplomatique s’engage après les raids occidentaux en Syrie

FRAPPES EN SYRIE

« JDD », Laurent Wauquiez a dit nepas croire à « l’utilité de frappes punitives ». « Frapper pour frapper, pour donner le sentiment de faire quelque chose, sans qu’il y ait une quelconque stratégie derrière, je n’en comprends ni l’utilité ni le sens. La priorité du président à l’inter-national doit être de lutter contre les islamistes », a-t-il estimé. Samedi le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, avait été tout aussi sévère. « Ajouter la guerre à la guerre n’a jamais fait avancer la paix.Cette démonstration de force ponc-tuelle risque d’alimenter le terro-risme », avait-il jugé.

Moins étonnant, La Franceinsoumise et le Front national ont aussi vertement critiqué les bom-bardements. Jean-Luc Mélenchon a dit dimanche au Premier ministreson « désaccord complet avec cette opération » et souligné « le risque énorme pris d’un embrasement général dans la mesure où [la zone est] un nid de serpents ». Il a fustigé « l’état d’isolement de la France » et « l ’arrogance monarchique » d’Emmanuel Macron. Samedi, Marine Le Pen avait estimé que « ces frappes contre la Syrie nous engagent dans une voie aux consé-quences imprévisibles et potentielle-ment dramatiques. La France perd à nouveau une occasion d’apparaître sur la scène internationale comme une puissance indépendante et d’équilibre dans le monde ». — S. D.

L’ambiance s’annonce tendue. Les parlementaires français débat-tront, sans voter, ce lundi à partir de17 heures de l’opération militaire menée contre la Syrie, a annoncé dimanche le président de l’Assem-blée nationale, François de Rugy, après avoir é té reçu comme d’autres responsables politiques, par le Premier ministre, Edouard Philippe. Ce dernier « pourra pré-senter les opérations, mais égale-ment les initiatives diplomatiques de la France », a-t-il indiqué. Et surtoutrépondre aux très nombreuses cri-tiques qui se sont fait entendre depuis samedi dans les rangs des oppositions, notamment à droite.

Absence de stratégieSi La République En marche, l’UDI,le PS, des personnalités comme Alain Juppé, Xavier Bertrand ou Manuel Valls ont apporté leur sou-tien aux bombardements, les diri-geants des Républicains s’en sont, eux, totalement désolidarisés. Loin de toute « union sacrée », comme c’est souvent le cas en matière de défense ou de politique étrangère en France. Dans une interview au

Un débat sans vote sera organisé lundi au Parlement après la décision d’Emmanuel Macron, très critiquée en France, de se joindre aux bombardements.

La droite française se désolidarise

La doctrine bien peu lisible de Trump en SyrieANALYSE

Elsa Conesa @ElsaConesa

— Bureau de New York

J e bombarderai l’Etat islami-que comme un dingue, vite etbien », assurait le candidat

Trump en 2016, évoquant un « plan secret » et promettant néanmoins deréduire ses engagements internatio-naux pour faire passer « l’Amérique d’abord». Sa victoire n’a pas rendu sadoctrine dans la région beaucoup plus lisible. Et les frappes de samedi,quoique annoncées par une tem-pête de tweets, n’ont guère apporté de clarification.

Jusqu’à la semaine dernière, sonadministration indiquait en effet vouloir renforcer la présence améri-caine en Syrie, à la fois pour achever l’offensive contre l’Etat islamique et pour éviter de laisser la main à l’Iran

dans la région. En début d’année, Washington prévoyait ainsi de créer une nouvelle force transfrontalière de 30.000 combattants, dont des Kurdes, sur le territoire syrien. Puis, fin mars, quelques jours avant l’atta-q u e c h i m i q u e d u 7 a v r i l à Douma, Trump annonçait que les Etats-Unis quitteraient « très bien-tôt » la Syrie, signifiant son peu d’intérêt pour la guerre civile qui déchire le pays depuis sept ans. « Maintenant, il faut laisser les autres s’en occuper, concluait-il. Nous allonsrentrer chez nous, là où nous devrionsêtre, là où nous voulons être ». Un an presque jour pour jour après avoir ordonné un premier raid contre unebase impliquée dans une attaque

chimique, le président américain se dit désormais prêt à « répondre jusqu’à ce que le régime syrien cesse d’utiliser des armes chimiques ». Touten promettant prudemment de limi-ter l’engagement de ses troupes, avecdes frappes ciblées, destinées à empêcher l’utilisation d’armes chi-miques plutôt qu’à mettre fin au conflit. « L’Amérique ne cherche pas àrester indéfiniment en Syrie, a-t-il expliqué vendredi. Le sang américainne pourra pas à lui seul apporter la paix et la sécurité au Moyen-Orient. »

En réalité, Trump peine à conci-l i e r d e s i n t e n t i o n s q u i s o n t contradictoires. S’il veut faire une démonstration de la fermeté améri-caine, il reste au fond convaincu quel’engagement du pays au Moyen-Orient depuis le 11 septembre 2001 n’a été qu’un immense gâchis. A l’image de l’opinion publique,

fatiguée que les Etats-Unis jouent les pompiers sur la scène interna-tionale, mais qui reste très sensible aux images d’enfants victimes d’attaques chimiques largement diffusées dans la presse.

Les frappes ont ainsi reçu unaccueil mitigé aux Etats-Unis. Certains élus les ont jugées ineffica-ces, voire illégales – elles ont été déci-dées sans l’aval du Congrès. Les ONGont pointé la contradiction avec unepolitique d’immigration qui refuse l’entrée du territoire américain aux réfugiés syriens. Trump a, quant à lui, salué les frappes par un tweet triomphant, se félicitant pour cette « mission accomplie ! » Oubliant au passage que la formule,utilisée sous George Bush après la chute de Saddam Hussein, était ensuite devenue le symbole du fiasco de l’intervention en Irak. n

suaderont vraisemblablement pasDamas de poursuivre son offen-sive. Le régime syrien, qui a déclaré samedi avoir achevé la reconquête de la région de la Ghouta, aux portes de Damas, pourrait s’attaquer bientôt à la région de Deraa, berceau de la rébellion de 2011. Avec sa tactique habituelle, bombardements mas-sifs appuyés par l’aviation russe, combats au sol et négociations séparées avec les groupes rebelles pour organiser leur repli. Ose-rait-il pour cela employer à nou-veau des armes chimiques ? Les Occidentaux ont prévenu que cela entraînerait de nouvelles ripostes. Un scénario qui selon le président russe Vladimir Poutine mènerait les relations internationales « au chaos ». Le bras de fer diplomati-que dépendra aussi des résultatsde l’enquête de l’Organisationpour l’interdiction des armes chi-miques (OAIC), dont une missionest arrivée dimanche à Douma. n

Le 14 avril, le lendemain des frappes des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni, un soldat syrien photographie les ruines du Centre d’études et de recherches scientifiques de Barzeh, au nord de Damas. Photo Louai Beshara/AFP

L’Iran dans le viseur des pays arabesLe roi Salman d’Arabie saoudite a condamné dimanche le comportement de l’Iran en ouvrant le sommet de la Ligue arabe. « Nous renouvelons notre condamnation des actes terroristes commis par l’Iran dans la région arabe et nous rejetons son ingérence dans les affaires internes des pays arabes », a déclaré le souverain à Dhahran, où se tient le sommet. Il s’est gardé toutefois d’évoquer les frappes aériennes contre la Syrie, qui ne font pas l’unanimité au sein de l’organisation. L’Irak et le Liban s’y sont dits opposés.

06 // Lundi 16 avril 2018 Les Echos

MONDE

Page 7: L’ ESSENTIEL la réforme Macron est lanc€¦ · sondage Elabe pour BFMTV. Mais ses rivaux déclarés n’en profitent guère. Parce que Emmanuel Macron laisse peu d’espace au

Les Echos Lundi 16 avril 2018 MONDE // 07

Vendredi 20 avril

Un an de Macron(isme)l’heure du bilan

Benjamin Quénelle—Correspondant à Moscou

Au-delà de la rhétorique de guerre, quelle sera in fine la réaction de Moscou après les frappes occiden-tales en Syrie ? Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, est resté flou samedi dans sa première réaction, alors qu’une large part de la com-munauté internationale exprimait de son côté des réactions favorablesà l’initiative occidentale de samedi.

« La Russie dénonce avec la plusgrande fermeté l’attaque sur la Syrie où des militaires russes aident le gou-vernement légitime à lutter contre le terrorisme », a déclaré le président qui, peu habitué à réagir à chaud, n’acette fois pas tardé à s’exprimer. Maisseulement par la voie indirecte d’un simple communiqué. « Par leurs actions, les Etats-Unis aggravent encore la catastrophe humanitaire enSyrie, apportent des souffrances à la population civile, favorisent les terro-ristes, qui tourmentent depuis sept ans le peuple syrien, et provoquent une nouvelle vague de réfugiés », fus-tige le communiqué présidentiel, sans mentionner nommément la participation franco-britannique dans les frappes de cette nuit.

« Un scénario préconçu »Qualifiant d’« incident imaginaire » l’attaque chimique dans la Ghouta orientale imputée au régime de Bachar Al Assad, Vladimir Poutine qualifie l’intervention occidentale d’« acte d’agression contre un Etat souverain à l’avant-garde de la lutte antiterroriste ». Bref, des mots durs. Mais pas d’indication sur de possi-bles répliques russes. « Une fois de plus, on nous menace. Nous avons prévenu que de telles actions ne reste-raient pas sans conséquences », a pourtant vite prévenu Anatoli Anto-nov, l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, dénonçant « un scénario préconçu » et précisant qu’« insulter le président de la Russie est inaccepta-ble et inadmissible ». Parmi les voix autorisées autour du Kremlin, le tonest vindicatif. Mais sans détail sur la nature de potentielles représailles pourtant évoquées en Russie avant

même les frappes occidentales. « Il faut être anormal pour attaquer la capitale de la Syrie juste au moment où elle avait une chance d’avenir paci-fique », a protesté Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affai-res étrangères, accusant les médias occidentaux de porter une certaine responsabilité dans les frappes après avoir publié des informations à ses yeux erronées sur l’arsenal chimique de Bachar Al Assad.

« Un crime de guerre a été com-mis ! » a pareillement déclaré Andreï Krassov, vice-président du comité de Défense de la Douma, la Chambre basse du Parlement russe.« Un scandale absolu, une violation flagrante du droit international, un pas vers un conflit à grande échelle…

Cela ne peut en aucun cas bien finir »,s’est écrié Vladimir Djabarov, vice-président du Conseil de la Fédé-ration, la Chambre haute. La Russien’a cependant pas réussi à faire condamner par l’ONU les frappes occidentales. Le Conseil de sécurité a rejeté samedi par 8 voix et 4 abs-tentions le projet de résolution mis sur la table par Moscou.

La « hotline » russo-américaine reste en serviceAprès avoir sauvé le régime de Bachar Al Assad sur le point de s’effondrer en 2015, avec l’envoi en deux ans de 48.000 militaires, 2.000 conseillers et 2 millions de tonnes de provisions militaires, le Kremlin est aujourd’hui en position de force sur

Nathalie Hamou — Correspondante à Tel-Aviv

« Je soutiens pleinement la décision du président Trump de réagir face à l’usage d’armes chimiques en Syrie, et Israël se réjouit des participations française et britannique. » C’est en ces termes mesurés que Benyamin Netanyahu a commenté, dimanche15 avril, en Conseil des ministres, lesfrappes ciblées menées par la coali-tion. D’un côté, Jérusalem ne peut qu’approuver l’opération qui repré-sente un « avertissement important lancé à l’axe du mal composé de la Syrie, de l’Iran et du Hezbollah ». De l’autre, Israël a conscience que ces représailles ne répondent pas directement à ses défis sécuritaires.Les frappes ciblées ont davantage visé à détruire des entrepôts d’armes chimiques qu’à menacer frontalement le régime de Bachar Al Assad ou à contrecarrer la volonté iranienne de s’implanter durablement en Syrie.

Pour l’Etat juif, la priorité rested’empêcher que la Syrie ne se trans-forme en nouveau Liban. C’est pour minimiser ce risque que l’armée israélienne a mené une attaque, le 9 avril, sur la base aérienne T4 du régime syrien. Tout comme elle avait mené un autre raid aérien, le 10 février, sur le territoire syrien, après avoir abattu un drone iranien au-dessus de son territoire. Un engin qui, a révélé Tsahal, vendredi 13 avril, « transportait des explosifs etvisait à mener une attaque ». De sorteque l’incidence pour Jérusalem des dernières frappes militaires sur D a m a s r i s q u e d ’ê t r e d ’u n e d’ampleur limitée, voire de lui com-pliquer la tâche. Déjà les nouveaux contours du théâtre syrien ont placéIsraël dans une situation délicate, l’obligeant à miser sur la dissuasion à l’égard de Téhéran tout en s’effor-çant de ne pas heurter Moscou, l’allié du régime d’Assad et de l’Iran.

L’axe Moscou-Téhéran-AnkaraL’Etat hébreu a été extrêmemnt déçupar la décision du président améri-cain de retirer, dans les mois à venir, ses forces spéciales (2.000 soldats) de Syrie. Et ce, d’autant que l’axe Moscou-Téhéran-Ankara, conso-lidé lors du dernier sommet turc

dédié à la Syrie, gêne Israël dans la défense de ses « lignes rouges » au-delà d’un rayon de 50 kilomètres à partir de sa frontière sur les hauteursdu Golan. Or l’intervention « chirur-gicale » du week-end ne devrait pas changer cette donne. Car l’hypo-thèse d’un réengagement futur des Etats-Unis en Syrie ne semble pas se profiler à l’horizon… Surtout, Jérusa-lem s’inquiète du fait que les tensionsentre Washington et Moscou, exa-cerbées par la crise syrienne, ne réduisent sa liberté de manœuvre, délicate pour défendre ses intérêts sécuritaires dans la région.

Qu’il s’agisse d’arrêter les convoisd’armes de Syrie vers le Hezbollah libanais ou de combattre les forces iraniennes fidèles au régime d’Assad, Israël pourrait se confron-ter sur le terrain à un risque crois-sant de clash avec Moscou. Sans par-ler du risque d’escalade régionale si le Kremlin décidait d’approvision-ner la Syrie en batteries de missiles antiaériens plus sophistiqués. En revanche, pointe le spécialiste du Moyen-Orient de l’université de Tel-Aviv Eyal Zisser, la riposte de la coali-tion à l’attaque chimique imputée aurégime syrien « pourrait avoir pour effet de renforcer la volonté améri-caine de réviser l’accord nucléaire ira-nien ». Dans le meilleur des cas. n

Israël craint de perdre sa marge de manœuvre pour contrer TéhéranJérusalem veut stopper l’influence iranienne en Syrie sans risquer de clash avec Moscou. Et aurait préféré que Washington reconsidère son choix de retirer ses troupes de Syrie.

Virginie Robert @virginierg

Pour user de la force, selon la Charte des Nations unies, il faut avoir été attaqué ou obtenir l’aval du Conseil de sécurité. Le veto certain des Russes rendait cette voie impossible. Washington, Londres et Paris ont donc justifié les frappes sur des sites de recher-che, de production et de stockage d’armes chimiques à Damas et Homs par la violation de plusieursrésolutions passées par le Conseil de sécurité.

En produisant et en utilisantdes armes chimiques, le régime syrien aurait ainsi contrevenu auxrésolutions 2.118, 2.209 et 2.235, ainsi qu’au Protocole de Genève de1925 et à la Convention sur l’inter-diction des armes chimiques de 1993, ratifiée par la Syrie en 2013. La résolution 2.118, votée en 2013, est particulièrement mise en avant parce qu’elle autorise le recours au chapitre 7 de la Charte des Nations unies et, donc, à l’emploi de la force en cas de violation de l’interdiction de déve-lopper des gaz toxiques et d’y recourir.

En principe, un mécanismeconjoint d’enquête des Nations unies et de l’Organisation pour l ’ i n t e r d i c t i o n d e s a r m e s chimiques (OIAC) est habilité pour enquêter et identifier « les personnes, entités, groupes ou gou-vernements » à l’origine d’attaques chimiques en Syrie. Mais ce méca-nisme n’a pu être renouvelé à la suite d’un veto russe le 16 novem-bre dernier. Plutôt que de laisser une attaque sans réponse et alors que le régime syrien a reconquis laplus grande partie de son terri-toire, France, Etats-Unis et Gran-de-Bretagne ont décidé d’agir. « Labanalisation de l’emploi d’armes chimiques est une menace pour la sécurité collective », explique-t-on à l’Elysée. Dans un rapport distri-

bué samedi matin à la presse par la présidence de la République, ony souligne que le régime syrien a préservé un programme chimi-que clandestin depuis 2013. Depuis le 4 avril 2017, il y aurait eu44 allégations d’attaques chimi-ques en Syrie. Les ser vices français ont pu en corroborer 11. Dans le cas présent, l’attaque de Douma du 6 et 7 avril, il n’y a pas, àce jour, d’échantillons chimiques analysés. Les éléments de preuve tiennent aux récits, photos, vidéoset aux témoignages de personnel médical. Les Français « estiment avec un haut niveau de confiance qu’elles sont le fait du régime syrien ».

Terroriserles populationsDans son intervention télévisée, Theresa May explique que des « barrels bombs », ces bombes équipées de TNT, un explosif très puissant, et remplis de morceaux de métal, ont été utilisées pour dis-perser les gaz. Un hélicoptère du régime a survolé la Douma dans lasoirée du 7 avril et des renseigne-ments obtenus par les services britanniques indiquent que des officiers militaires syriens ont eu recours à du chlore. « L’oppositionn’a pas d’hélicoptère et ne fait pas usage de “barrel bombs” » , a appuyé Theresa May. A Paris, on souligne qu’il y a eu deux frappes successives. L’une avec du chlore qui a fait peu de victimes létales et l’autre qui serait un composé de chlore avec un autre agent chimi-que et « qui a tué très vite ».

L’intervention de l’arméesyrienne aurait eu pour objet de déloger des combattants et de punir et terroriser les populations des zones tenues par les rebelles au régime. Elle était en train de négocier la reddition de trois grou-pes (Ahrar al Cham, Faïlaq al Rah-mane et Jaïch al Islam), avec moins de résultat pour le troi-sième. Les attaques chimiques – ainsi que les bombardements appuyés par les forces russes – auraient alors repris le 6 avril après une pause due au lance-ment des négociations mi-mars. n

Les forces militaires américaines, françaises et britanniques sont intervenues sans mandat spécifique.

Quelle légalité à l’intervention des alliés ? le terrain militaire syrien. « Mais la

réplique de Moscou devrait en rester aux mots, sans directe confrontation armée. Au Kremlin, ils sont durs mais pas fous… », a confié aux « Echos » Andreï Kolesnikov, historien et expert en relations internationales au Centre Carnegie à Moscou. La Russie devrait rester d’autant plus mesurée dans sa réaction que les trois cibles visées cette nuit par l’alliance occidentale, l’une près de Damas et les deux autres dans le cen-tre de la Syrie, ont été soigneusementchoisies afin d’éviter de toucher les forces russes. Moscou a d’ailleurs confirmé qu’aucune des frappes n’avait atteint les abords de ses bases,aériennes et navales. Alors que, samedi encore, le Kremlin rappelait que la « hotline » russo-américaine, censée éviter tout incident aérien au-dessus de la Syrie, restait en service, son état-major espérait recevoir à l’avance de Washington le détail des cibles. Cela n’a pas été le cas. Mais, a précisé l’armée russe, elle n’a pas uti-lisé lors de l’attaque ses propres systè-mes de défense antiaérienne en Syrie.

Elle assure pourtant qu’un « nom-bre significatif » de missiles occiden-taux ont été interceptés (71 sur 103, selon son décompte). Par le régime syrien, donc. Une information à prendre avec d’autant plus de pré-caution que la défense antiaériennede l’armée syrienne est sans doute incapable de réussir seule de telles interventions sophistiquées. Réelle ou simple coup de bluff, l’annonce rappelle néanmoins à elle seule le risque d’escalade. n

Moscou gronde mais n’annonce pas de représaillesEn position de force sur le terrain en Syrie, la Russie ne parle pas de réplique militaire. Pour le moment.

Samedi, Vladimir Poutine a dénoncé un « acte d’agression contre un Etat souverain à l’avant-garde de la lutte antiterroriste ». Photo Vasily Maximov/AFP

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08 // MONDE Lundi 16 avril 2018 Les Echos

INTERVIEW // JUSTIN TRUDEAU Premier ministre canadien

Climat et commerce au menu de la visite de Justin Trudeau à Paris

Propos recueillis par Jacques Hubert-Rodier

@jhrodier

Après votre rencontre ce lundi avec Emmanuel Macron, quel message porterez-vous mardi devant l’Assemblée nationale française ?C’est un grand honneur de m’adres-ser à l’Assemblée nationale. Mais aussi une surprise étant donné l’amitié profonde et intense qui existe depuis longtemps entre le Canada et la France, car aucun Pre-mier ministre canadien n’avait eu cet honneur, ce privilège avant moi. C’est une occasion importante pour parler non seulement de nos valeurspartagées, de nos atomes crochus, mais aussi du travail que nous allonsfaire ensemble dans les années à venir sur nos grandes priorités. Sur le changement climatique, la France, avec la COP21, a pris un lea-dership avec la participation du Canada. Nous prenons nos respon-sabilités très au sérieux. Au G7, pré-sidé cette année par le Canada, nous

soit les changements climatiques, que ce soit l’ordre international, que ce soit le travail pour la paix et la sécurité. C’est toujours un grand plaisir de travailler avec Emmanuel.

Le Canada parviendra-t-il à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris de 2015 sur le réchauffement climatique ?Nous allons atteindre les cibles de l’Accord de Paris sur le climat. C’est essentiel. Au Canada, on parle désormais de plan concret. A partir du 1er janvier 2019, il y aura ainsi unetarification sur le carbone. Nous sommes en train d’adopter des mesures pour protéger nos océans et pour développer nos ressources de façon responsable et limitée. Mais il est important d’augmenter nos ambitions. A chaque mesure prise, on doit rechercher comment préparer les prochaines étapes. Vis-à-vis des Etats-Unis, au niveau fédé-ral, le président américain a fait un pas en arrière par rapport à Paris. Nous continuons cependant à tra-vailler avec lui, là où il existe des ter-

rains d’entente. Mais nous tra-vaillons avec les entreprises, les milieux d’affaires, les membres du Congrès, les gouverneurs, et avant tout avec les maires des grandes vil-les américaines.

Au Canada, les écologistes vous reprochent d’avoir ouvert la voie à la construction du pipeline Keystone. Et l’élargissement de l’oléoduc Trans Mountain menace de faire éclater une crise constitutionnelle entre l’Alberta et la Colombie-Britannique…Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, l’Alberta, où se trouvent nos principales ressources pétrolières, a mis une limite absoluesur les émissions de gaz à effet de serre. Parce que nous avons pu démontrer que l’on appuierait le nouvel oléoduc qui doit atteindre denouveaux marchés vers l’Asie. Les Canadiens et les gens à travers le monde savent que l’on ne peut plus faire un choix entre ce qui est bon pour l’environnement et ce qui est bon pour l’économie. Il faut faire les deux en même temps et, surtout, il faut financer la transition vers la réduction de l’utilisation de produitspétroliers. On ne peut pas tout chan-ger dans nos économies du jour au lendemain. Il est certain que des gens de gauche, des écologistes sontpréoccupés, mais aussi des gens de

Pour Justin Trudeau, « le Canada demeure un ardent défenseur de l’ordre économique mondial basé sur les règles ».

l Après Lima, le Premier ministre canadien est arrivé dimanche à Paris pour une visite officielle lundi et mardi.l Dans une interview aux « Echos », il se félicite des pre-miers effets positifs du traité de libre-échange Ceta.

avançons aussi des mesures commecelles nécessaires pour nettoyer les océans des déchets plastique. Je vaisaussi défendre l’idée du « commerceprogressiste » pour que le libre-échange et la croissance économi-que profitent à tous.

Avec Emmanuel Macron, repré-sentez-vous un renouvellement de la classe politique ?Si l’on regarde les similarités entre sacampagne politique et la mienne, nous avons, tous les deux, cherché àrassembler, non pas à miser sur de vieux jeux de division et d’attaques personnelles. Nous avons mis l’accent sur la croissance pour tous. Nous sommes totalement alignés sur ces questions, mais aussi sur les autres enjeux, que ce soit l’engage-ment positif envers le monde, que ce

« On ne peut pas tout changer dans nos économies du jour au lendemain. »

droite, qui n’aiment pas l’idée d’une taxation sur le carbone. Mais la grande majorité des Canadiens comprend qu’il faut être responsa-ble par rapport aux générations futures.

Comment allez-vous, au G7, plaider pour votre objectif d’éga-lité des genres ?La première chose est de faire com-prendre que l’égalité des genres, ce n’est pas simplement faire la bonne chose, morale ou éthique, mais que c’est aussi une façon de reconnaître que c’est bon pour l’économie, pour la croissance. Au G7, notre ambas-sadrice à Paris, Isabelle Hudon, et Melinda Gates, qui sont les coprési-dentes d’un Conseil consultatif sur

l’égalité des sexes, auront comme responsabilité de suivre nos discus-sions, nos propositions pour s’assu-rer que l’on garde toujours une pers-pective par rapport à l’égalité des genres. On ne peut plus mettre cet enjeu-là dans un silo à part : cela doit

« Mettre la pression sur la Chine pourrait conduire à des changements positifs. »

années ! », a lâché le dirigeant, qui souhaiterait ouvrir les marchés agricoles nippons aux produits américains. En Australie, le minis-tre du Commerce, Steve Ciobo, a expliqué que les Etats-Unis seraient « les bienvenus à la table de négocia-tions » mais que l’accord signé ne serait pas bouleversé juste pour « lescalmer ». « Une renégociation pren-drait non seulement beaucoup de temps mais modifierait l’équilibre desbénéfices des différents participants »,a prévenu, de son côté, Mustapha Mohamed, le ministre malaisien duCommerce.

Un contexte délicatSi la plupart des pays de la zone sont,à terme, favorables à un retour du géant américain car il offrirait de nouvelles perspectives à leurs exportateurs et ancrerait l’influencede la première puissance mondiale dans la région, ils ne veulent pas se retrouver enrôlés dans un bras de fer politique avec Pékin, leur autre grand partenaire. Ils s’étonnent d’ailleurs que Donald Trump ait évoqué le TPP en pleine poussée destensions commerciales avec la Chine, qui vient de voir son excédentcommercial avec les Etats-Unis bon-dir de 19,4 % sur un an au premier trimestre. n

Yann Rousseau @yannsan

—Correspondant à Tokyo

En janvier 2017, Donald Trump avaittraumatisé ses partenaires en Asie en décidant de retirer les Etats-Unis du Partenariat transpacifique (TPP)que Washington et onze autres nations avaient négocié pendant huit ans. Si l’accord prévoyait des baisses de tarifs douaniers, il défi-nissait surtout des normes sociales et politiques libérales permettant defaire émerger une grande alliance d’inspiration anti-chinoise. Dépi-tées, plusieurs capitales ont depuis tenté de convaincre Washington de revenir dans ce pacte mais elles ont prévenu qu’elles n’accepteraient pasà un retour à n’importe quelle condi-tion.Au fil du week-end, les pays membres du TPP, qui comprend le

ALLIANCE

Les pays membres du Partenariat trans-pacifique ne veulent pas être instrumenta-lisés par Donald Trump dans son bras de fer avec la Chine.

L’Asie prudente sur le retour des Etats-Unis dans le TPP

Japon, l’Australie, le Vietnam, Sin-gapour ou encore le Mexique, ont ainsi accueilli avec une retenue polie la dernière offre de Donald Trump. Le président américain avait demandé, en fin de semaine, à son administration d’étudier une relance des négociations avec les pays qui ont finalement entériné le pacte sans les Etats-Unis.

Alors que le Premier ministrejaponais, Shinzo Abe, doit retrouverce mardi Donald Trump à Mar-a-Lago, son porte-parole a rappelé que « l’accord était comme une sculp-ture de verre ». « Il serait extrêmementdifficile d’en renégocier certaines par-ties », a insisté Yoshihide Suga, qui ne veut pas que Washington se served’une renégociation pour exiger desconcessions plus douloureuses que celles déjà signées. Dans un tweet, Donald Trump a d’ailleurs claire-ment rappelé qu’il n’était pas satis-fait de l’équilibre des échanges avec le Japon. « Il nous a fait très mal sur leplan commercial pendant des

L’accord définissait surtout des normes sociales et politiques libérales.

passer dans toutes nos discussions. Nous sommes en accord avec Emmanuel Macron, qui a fait preuve de beaucoup de leadership sur cet enjeu-là.

Avez-vous bon espoir que l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne soit ratifié par les 27 ?Le Ceta (« Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne ») peut être un exemple de comment on peut protéger les intérêts et les préoccu-pations de nos citoyens tout en créant de la croissance économique.Il est sûr qu’il y a toujours des inquié-tudes. Au Canada, nous avons pu rassurer nos producteurs de fro-mage. Le commerce international progressiste est une bonne chose pour des pays qui, comme le Canada, la France et les autres pays de l’Union européenne, partagent des préoccupations communes. Depuis son entrée en vigueur à 90 %,en septembre, à titre provisoire, on enregistre déjà des résultats positifs dans le commerce entre nos deux pays, dans les investissements cana-diens en France et vice versa.

Pouvez-vous vous entendre sur le commerce international avec Donald Trump ?Il est certain que le Canada demeureun ardent défenseur de l’ordre éco-nomique mondial basé sur les règles. Le Canada dépend étroite-ment du commerce mondial et a toujours su en profiter. Parce que nous avions plus de ressources que de population pour les consommer. Et cela depuis des siècles. Pour nous,les discours protectionnistes du pré-sident Donald Trump sont une pré-occupation.

Donald Trump a-t-il raison de faire peur à la Chine pour l’obli-ger à ouvrir ses marchés ?Je pense que la Chine doit se rendre compte que certaines pratiques ne sont pas alignées avec les intérêts dela communauté internationale. Pour l’acier et l’aluminium, nous avons dû faire face aux pratiques chinoises. Nous avons des appro-ches différentes de celles de l’admi-nistration américaine, mais nous comprenons que parfois, mettre la pression, cela peut conduire à des changements positifs. n

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L’ÉDITORIAL DES « ÉCHOS »

La fin d’un âge d’or bancaire

On ne peut se mettre en travers d’une lamede fond. Mais on peut essayer de s’ypréparer. Voire, si l’on est habile, de surfersur la vague. Les banques françaises doiventfaire face, depuis quelques années, à unevéritable déferlante numérique. Les servicesqu’elles étaient longtemps les seules àproposer sont désormais offerts par unemultitude d’acteurs, des nouveaux géantsdigitaux (Apple, PayPal, Google, etc.) auxstart-up de la finance. Les barrièresréglementaires sont devenues poreuses. Lesclients ont changé leurs habitudes. Ilseffectuent eux-mêmes les opérations lesplus simples, souvent depuis leurssmartphones, veulent des conseillersaccessibles en permanence, recourent deplus en plus à des plates-formes nonbancaires… C’est un changement radicalpour le secteur, tenu d’accélérer satransformation s’il ne veut pas devenir lasidérurgie du XXIe siècle.

Ce qui est en train de se passer autour des traditionnelles agencesbancaires suffit à l’illustrer. Jusqu’au milieu des années 2000, les grands établissements ne cessaient d’en ouvrir de nouvelles, comme on plante un drapeau pour conquérir un territoire. Il n’était pas rare alors de trouver cinq enseignes sur la même place. La vague digitale progressant, les clients se sont mis à déserter les agences. Les banques ont dû complètement revoir leurs plans et commencer à baisser les rideaux. Crédit Agricole, BNP Paribas, Société Générale… Personne n’y a échappé. Le mouvement n’est pas propre à la France. Mais il a été beaucoup plus lent que chez nos grands voisins. Et l’étude de Sia Partners que publient « Les Echos » le montre bien : il va falloir accélérer la cadence. L’Hexagone recensait encore quelque 40.000 agences il y a dix ans. Elles pourraient n’être plus que 32.000 en 2020. Comme si les Caisses d’Epargne et les Banques Populaires étaient rayées de la carte.

Cette rationalisation est inévitable, elle n’est pas forcément mortifère. C’est un immense chantier sur le plan stratégique comme sur le plan humain. Il s’accompagne de réorganisations massives, de redistribution des rôles, de gros efforts de formation, de suppressions de postes et d’échelons stratégiques.

Des agences peuvent se regrouper, élargir leurs horaires d’ouverture, se spécialiser par métiers, par types de clientèle ou par moments de vie. Beaucoup de clients ont encore besoin d’être accompagnés de visu pour signer un crédit immobilier, souscrire une assurance-vie ou gérer les conséquences financières d’un décès ou d’un divorce. L’âge d’or des agences bancaires est révolu. Mais elles peuvent encore se réinventer.

(Lire nos informationsPage 23

C’est un immense chantiersur le plan stratégique comme sur le plan humain.

Par Guillaume Maujean

DANS LA PRESSEÉTRANGÈRE

(PME) adoptent l’intelligence artificielle. Et l’Allemagne com-mence à projeter des forces militaires à l’extérieur au Mali, en Afghanistan et en Lituanie pour redevenir un « pays nor-mal ». Une normalisation qui conduit Berlin à jouer un rôle dans les efforts de développe-ment de l’Afrique. Tout cela bouleverse la société alors que l’ère Merkel est en train de tou-cher à sa fin, écrit « The Econo-

m i s t » . C e t t eévolution poseune question :celle de la succes-s i o n d ’A n g e l a

Merkel dont le style lisse et la réactivité ont correspondu à une époque. « Mais, affirme “The Economist”, une nouvelle Allemagne exige un nouveau type de chancelier : actif à l’inté-rieur, ambitieux à l’extérieur et avec les qualités nécessaires pouratteindre ces objectifs. » En tout cas, il ne faut pas sous-estimer « la nouvelle Allemagne » et sa capacité à se réinventer. « The Economist » donne l’impres-sion de reprendre le slogan des « enragés » de 1968 : « Douze ans, ça suffit ! » —J. H.-R.

• L’Allemagne est en train de changer socialement devenant un pays cool, ouvert et diversi-fié, estime « The Economist », qui consacre à la première puis-sance européenne un dossier. Pour l’hebdomadaire, la politi-que de la « porte ouverte » d’Angela Merkel qui a permis à 1,2 million d’exilés en 2015-2016 de s’installer sur le sol allemand,a apporté le « plus grand change-ment ». Cette décision, ajoutel e j o u r n a l , « aconfirmé la trans-formation d’une Allemagne autre-fois homogène en un melting-pot », un creuset pour différentes cultures. Une révolution pour un pays qui jus-qu’à 2000 n’accordait pas la citoyenneté à ceux qui n’avaientpas d’ancêtres allemands. En outre, cette société, autrefois patriarcale, devient plus ouverte aux femmes : 70 % des femmes en âge de travailler occupent un emploi contre 58 % il y a quinze ans. Les Alle-mands également divorcent plus souvent et se marient de moins en moins. Même des entreprises du Mittelstand

L’Allemagne devient un pays cool

LE REGARD SUR LE MONDE

de Dominique Moïsi

E n matière d’interventions, militairescomme humanitaires, il existe des cycles.Les massacres intervenus dans l’Afrique

des Grands Lacs en 1994 ont joué un rôle décisif, àla fin des années 1990, dans la décision améri-caine d’intervenir au Kosovo. Tout comme, sans doute, l’impact émotionnel du film de Spielberg « La Liste de Schindler ». Je me souviens encore d’un entretien que j’ai eu à l’époque à Washing-ton, quelques jours avant que l’intervention n’ait lieu, avec un haut responsable américain. « Ici, onn’aime pas que des gens soient mis de force dans destrains en Europe : cela évoque de trop mauvais sou-venirs », me disait-il.

Les concepts de « responsabilité de protéger »et du « devoir d’intervenir » se sont nourris du sentiment de culpabilité devant les massacres intervenus sans réactions de notre part.

A l’inverse, on peut dire que les populationssyriennes ont payé de manière tragique le prix, depuis 2011, de la malheureuse intervention occi-dentale en Irak en 2003. Parce qu’il n’y avait pas (ou plus) d’armes de destruction massive en Irak,parce que les conséquences de l’intervention furent catastrophiques tant sur un plan humani-taire que sur un plan stratégique, les populationsciviles syriennes se sont retrouvées seules, ou presque seules, face à l’usage disproportionné et illégal de la force. En septembre 2013, ce sont les deux pays engagés dix ans plus tôt dans la guerreen Irak qui reculèrent au dernier moment, alors même qu’une ligne rouge venait d’être franchie de manière spectaculaire.

Barack Obama, en particulier, ne voulait pasprendre le risque d’engager l’Amérique dans unenouvelle guerre, lui qui avait été élu sur un pro-gramme de réformes à l’intérieur et de prudenceet de mesure à l’extérieur. Le tournant pris en 2013 fut parfaitement compris par nos adversai-res en Syrie. Le régime de Bachar Al Assad était sauvé, ses soutiens, la Russie et l’Iran, désormaisvictorieux par défaut.

Nous avons fait semblant de frapperLes frappes intervenues en Syrie dans la nuit de vendredi à samedi n’ont pas modifié cet état de choses. Elles l’ont plutôt confirmé. On serait pres-que tenté de dire que nous avons fait semblant defrapper et que nos adversaires ont fait semblant

Syrie : trop tard et trop peu

nel américain est devenu terrifiant. En moins d’une semaine le président de la première puis-sance militaire au monde est passé par toutes lesnuances de la confusion : « Je retire mes troupes…j’envoie mes missiles si beaux et si intelligents… je me donne le temps de la réflexion… vous n’avez pascompris ce que je voulais dire. »

La seconde leçon est que face à la situationsyrienne, comme hier lors de la crise libyenne, legrand absent a été l’Europe, et plus précisément,le couple franco-allemand. En 2018, en matière de sécurité et de défense, tout se passe comme si le Brexit n’était pas sur le point d’avoir lieu. La relation bilatérale entre Paris et Londres est tou-jours plus étroite que celle entre Paris et Berlin. L’Allemagne peut soutenir verbalement l’action de la coalition occidentale, il ne lui viendrait pas àl’esprit de s’y joindre. Il n’y a toujours que deux pays en Europe qui se considèrent comme des « puissances » au sens classique du terme : la France et la Grande-Bretagne. L’une est dans l’Union européenne, l’autre s’apprête à en sortir.

Enfin, dénoncer le suivisme de la France faceaux Etats-Unis n’a tout simplement pas de sens. En 2018, c’est Paris qui semble donner le « la » enmatière de détermination, de cohérence et de rationalité. Tout comme c’était le cas en 2013, au lendemain du premier franchissement de la ligne rouge par le régime de Damas.

La France vient d’intervenir (modestement)en Syrie, non pas pour courtiser l’Amérique maispour fixer des limites à un régime et à ses alliés. Etce tout en étant parfaitement consciente du divorce qui pouvait exister entre les objectifs poursuivis et les moyens utilisés.

Nous ne devons pas être fiers de ce que nousavons fait, mais nous pourrions être honteux de notre passivité si nous avions fait le pari de l’inac-tion. Pourtant, à l’heure de la recherche d’une solution politique, les lignes de force ne sont pas en train de changer. Le régime en place – en dépitde ses crimes – est incontournable. Ses alliés ira-niens et russes ont renforcé leur présence et leurinfluence dans la région. Et la Turquie regarde avec un mélange d’appétit et d’appréhension les développements intervenant à ses frontières.

(Lire nos informationsPages 6-7

En avoir fait si peu, après des utilisations répétées d’armes chimiques par un régime cruel et cynique, n’est pas glorieux. Mais n’avoir rien fait aurait été bien pire. Le coût de l’inaction et de l’indifférence était tout simplement inacceptable.

Un soldat des forces syriennes fidèles au régime de Damas dans les ruines de la Ghouta orientale. Photo Louai Beshara/AFP

de protester. Mais pouvait-il en être autrement ? Intervenant trop tard, nous ne pouvions que fairetrop peu. Rétablir à ce stade un véritable tabou sur l’utilisation des armes chimiques constituait un risque que nous n’étions pas prêts à prendre. Et pour quel résultat ? La messe n’était-elle pas déjà dite ?

Le régime de Damas est vainqueur, Daech estdéfait en Syrie et en Irak, et Moscou et Téhéran consolident leur influence. L’Etat d’Israël n’a qu’une seule obsession, prévenir la montée en puissance de l’Iran. Qu’importe que les popula-tions syriennes se sentent abandonnées à leur sort et trahies par la communauté internationalequi n’a plus – comme pendant la Seconde Guerremondiale – le privilège de l’ignorance. A un peu plus de quatre heures d’avion de Paris on peut impunément (ou presque) gazer des peuples

dont le seul crime est de se trouver au mauvais endroit – leur propre pays – au mauvais moment.

En avoir fait si peu, après des utilisations répé-tées d’armes chimiques par un régime cruel et cynique, n’est pas glorieux. Mais n’avoir rien fait aurait été bien pire. Le coût de l’inaction et de l’indifférence – se cachant derrière de petits cal-culs politiques ou des visions stratégiques dange-reuses et fausses – était tout simplement inaccep-table. « Tout ça, pour ça », sommes-nous pourtant tentés de dire, hésitant entre le lâche soulagement et la fierté légitime devant le profes-sionnalisme et le courage de nos militaires.

Au lendemain de frappes qui ne resteront pasdans l’histoire, plusieurs leçons s’imposent à nous. La première est que le processus décision-

Le processus décisionnel américain est devenu terrifiant.

En moins d’une semaine, le président de la première puissance militaire au monde est passé par toutesles nuances de la confusion.

Les Echos Lundi 16 avril 2018 // 09

idées&débats

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10 // IDEES & DEBATS Lundi 16 avril 2018 Les Echos

art&culture

LE POINTDE VUE

d’Elodie Granger, Grégoire Lucas et Rubin Sfadj

Données : un risque de réputation mortel pour les chefs d’entreprise

L a multinationale japonaise Sony,le spécialiste américain du créditEquifax, l’opérateur britannique

de télécoms TalkTalk, la licorne Uber, lachaîne de magasins Target, le site de rencontres Ashley Madison… Ces entreprises qui évoluent dans des uni-vers différents ont toutes un point com-mun : leurs dirigeants ont été remerciésà la suite d’une fuite de données person-nelles. Aujourd’hui, c’est Mark Zucker-berg, le fondateur de Facebook, qui est sur la sellette.

Le départ d’un patron n’est pas la piredes conséquences imaginables en cas de scandale : Verizon a suspendu son rachat de Yahoo! suite à l’annonce du piratage de la totalité des comptes utili-sateurs de cette dernière entreprise. Une suspension dont la levée a coïn-cidé… avec le départ de la CEO de Yahoo!, Marissa Mayer.

Qu’il s’agisse des mots de passe desutilisateurs de Yahoo!, des courriers électroniques des employés de Sony, des cartes bancaires des clients de Talk-Talk et de Target, de la géolocalisation des passagers d’Uber ou encore despréférences sexuelles des abonnés d’Ashley Madison, une faute de gestion des données personnelles peut impac-ter la vie privée des individus au point debriser des carrières, des ménages, voire des vies entières. Parce que nous leur confions des informations sensibles surnotre identité, notre patrimoine, nos habitudes les plus intimes – en un mot, sur notre vie –, les entreprises ne peu-vent plus traiter ces données comme de

Les sanctions sont à la hauteur desenjeux. Une entreprise fautive d’avoir mal sécurisé les données de ses utilisa-teurs, de ne pas respecter les droits de ces derniers ou encore de garder secrèteune fuite de données personnelles pourra se voir infliger une amende allant jusqu’à 20 millions d’euros ou 4 %de son chiffre d’affaires – le plus élevé deces deux montants…

On le voit, la sécurisation des don-nées constitue aujourd’hui un enjeu clefpour les entreprises. Ces dernières ont aujourd’hui la responsabilité de garan-tir à l’ensemble des parties prenantes dont elles détiennent des données qu’elles mettent tout en œuvre pour les sécuriser. Bien sûr le risque zéro n’existepas, mais une entreprise sera jugée à la fois sur les mesures qu’elle aura mises en place pour sécuriser au maximum ces informations et sur sa capacité à être transparente en cas de fuite ou de perte de données. Le RGPD doit donc mobiliser personnellement les plus hauts dirigeants tant son impact sur la réputation de leurs entreprises mais aussi, in fine, sur leur gouvernance et leurs comptes est considérable. Une évidence peut-être pour certains, mais que tous doivent impérativement par-tager et appliquer : le droit à l’erreur n’existe pas et il y va de la préservation des entreprises.

Elodie Granger est présidente d’Anyon, Grégoire Lucas est associé d’Image Sept et Rubin Sfadj est cofondateur de Proposition 47.

simples flux de mégaoctets circulant dans leurs systèmes informatiques.

L’Europe s’est saisie du sujet. A partirdu 25 mai prochain, l’entrée en vigueur du règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD) con-traindra toutes les organisations trai-tant des données personnelles de rési-dents européens à maîtriser l’impact deleurs traitements de données sur la vie privée des personnes.

Côté systèmes d’information, ellesdevront s’assurer que les informations personnelles sur leurs employés, leurs clients ou encore sur leurs utilisateurs sont collectées, stockées et transmises de façon sécurisée et confidentielle. Vis-à-vis du public et de ses représentants, la conformité au RGPD passe nécessai-rement par une prise de conscience d’ordre éthique. L’entreprise soucieuse de sa réputation doit apprendre à faire respecter ses engagements à tous les échelons de son organisation et à en démontrer l’application non seulementau quotidien mais surtout en cas d’inci-dent : perte de données, piratage ou encore exploitation malveillante.

Le risque zéro n’existe pas, mais une entreprise sera jugée sur sa capacité à être transparente en cas de fuite ou de perte de données.

LE POINTDE VUE

de Nathalie Dupuis-Hepner et Raphaële Rabatel

Et si les JO 2024 réinventaient le sponsoring sportif ?

E t de un (2008). Et de deux (2012).Et de trois… Paris 2024 ! Il aurafallu de la persévérance pour

obtenir les Jeux Olympiques (JO) d’été etles faire revenir en France, un siècle plustard. Pour faire gagner Paris, le comité decandidature a réussi à mobiliser les diffé-rents acteurs dans un large partenariat public (ville, région, Etat) et privé (les entreprises). Avec pour objectif ultime que chacun se passionne pour les Jeux. Mais l’essai reste à transformer. Tout ce qui faisait les fondements du sponso-ring d’événements de cette envergure doit être revu de fond en comble. Ainsi, les pro-JO pourront convaincre définitivement les contempteurs, en alléguant le dynamisme économique, sociétal et culturel qui rejaillit sur le pays organisateur.

Pourquoi une entreprise déclare-t-elle sa flamme aux Jeux, financés à coups de milliards ? Pour s’exposer à une visibilité sans équivalent. Avec 4 milliards de téléspectateurs, les Jeux (la marque sportive la plus puissante) sont un média de masse universel ! Pours’associer à ses valeurs d’excellence, d’amitié et de respect, gravées dans la charte de l’olympisme, avec l’émotion enpartage et l’international comme terrainde jeu. « Parce que le sport est un formida-ble générateur de confiance » (DominiqueMahé, président de la Maif). C’est aussi l’opportunité de bénéficier de l’énergie etde l’attractivité du pays d’accueil, de choyer ses clients et ses prestataires pri-vilégiés, voire de se rapprocher de pros-pects inaccessibles. Difficiles à chiffrer,

champions, mais surtout sur l’adhésion du grand public. L’émergence d’une conscience citoyenne aiguë impose aux Jeux l’exemplarité en termes d’écores-ponsabilité, avec l’appui de partenaires durablement compatibles. A l’instar desInternationaux de Strasbourg, premier tournoi de tennis labellisé écoresponsa-ble en France. Du village olympique modèle de smart city au transport pro-pre, en passant par une alimentation saine et des finances éthiques (contrô-lées par la Cour des comptes), Paris 2024ouvre la voie à l’ère de JO sobres, verts, utiles pour tous et pour les territoires.

L’élévation du niveau de jeu constituela prochaine étape pour s’engager collec-tivement dans des partenariats plus ver-tueux et plus sociétaux. A l’image des athlètes, il reste six ans pour se préparer sur le plan des infrastructures (physi-quement) et des services (mentalement)et être prêts le jour J. Au-delà du feu des projecteurs, il s’agira par exemple d’approfondir les passerelles entre le sport (sens du collectif et du dépasse-ment individuel) et l’entreprise (mobili-sation de toutes les forces internes pour répondre à un appel d’offres à la dernièreminute) afin de s’enrichir mutuellement.Dans cette perspective, le but décisif à marquer sera de rendre plus cohérentesles démarches de sponsoring, de mécé-nat et de responsabilité sociétale (RSE).

Nathalie Dupuis-Hepner et Raphaële Rabatel sont membres des Company Doctors, réseau de consultants en entreprise.

les retombées économiques et d’image brillent néanmoins telles les médailles du sponsor.

Et le citoyen ordinaire, comments’y retrouve-t-il dans cette course au podium ? Le partenaire espère l’empor-ter dans un tourbillon d’orgueil national et faire grandir le sentiment d’apparte-nance de ses salariés. (« La Poste contri-buera à rassembler et fédérer les Français autour des valeurs olympiques », Phi-lippe Wahl, président).

S’il est parisien, il se réjouira que laSeine lui soit rendue pour s’y baigner. Mais il risque d’être agacé de travailler dans une ville monopolisée par les Jeux.S’il est collaborateur du sponsor, il pourra trouver que c’est cher payé et se sentir à la fois lésé (le budget consacré aux Jeux ne lui profitera pas en augmen-tation salariale, ni pour le financement d’une salle de sport) et exclu, parce qu’il regardera l’événement à la télévision. Comme tout le monde.

Il est temps d’apprendre à jouer surtoutes les surfaces et avec tous les joueurs. La Coupe du monde 1998 l’a montré : le succès repose sur l’engage-ment des organisateurs, les records des

Du village olympique modèle de smart city au transport propre, Paris 2024 ouvre la voie à des JOverts et utiles pour tous.

LES ARTICLES LES PLUS LUS SUR LESECHOS.FR1. Retraites : les injustices auxquelles le gouvernement veut s’attaquer2. Le rythme des fermetures d’agences bancaires doit quadrupler en France3. Justin Trudeau : « Je suis totalement aligné avec Emmanuel Macron sur les grands enjeux internationaux »4. Syrie : pourquoi la riposte occidentale a été modeste5. La rencontre Trump-Kim Jong-un compromise faute d’avion ?

« Show » devant

La troupe junior de Shechter se glisse dans la gestuelle du maître avec une énergie folle. Photo Simona Boccedi

Philippe Noisette @philippenoisett

Ce printemps chorégraphi-que sera placé sous le signed’Hofesh Shechter, une des stars de la création actuelle. Alors qu’il fait répéter les solistes du Ballet de l’Opéra de Paris – auxquels il a confié une ancienne chorégraphie, « The Art of Not Looking Back » –, Shechter électrise le théâtre des Abbesses avec « Show », conçu pour sa troupe junior. Soit huit interprètes à l’éner-gie folle qui se glissent dans la gestuelle du maître : décharge d’adrénaline perma-nente, mouvements des bras tout en ondu-lation et emprunts aux danses traditionnel-les. Ici une tarentelle d’Italie, là un (faux) pas de bourrée plus classique. La musique électronique fait le reste avec juste une citation de Corelli.

Tournure plus graveSurtout Hofesh Shechter a l’art de créer desatmosphères, parfois un rien oppressantes.Dans « Show », c’est une nappe de fumi-gène et des loupiotes de cirque, le tout con-jugué à des costumes superbes passant du clair aux notes de couleur. Le cirque de Picasso est une possible influence visuelle.

A moins qu’il ne faille cher-cher du côté des filmsd’horreur américains avecforce clowns maléfiques !D’ailleurs, une des sectionsde ce programme reprendla chorégraphie « Clowns »qu’Hofesh Shechter créa en

2016 avec le Nederlands Dans Theater.Peu à peu, le ballet prend une tournure

plus grave avec chute au sol et tir du bout des doigts. L’innocence n’est plus de mise. Le chorégraphe dit avoir été marqué par l’esprit de compétition du millier de dan-seurs venus à l’audition de Shechter II. L’évi-dence est là : « Show » doit beaucoup à la qualité de ces garçons et filles. Robinson, Emma, Natalia, Adam, Neal, Zunnur, Juliette et Riley méritent chacun d’être citésdans ces lignes. Ils sont le futur. A la fois complices sur scène et forts dans des passa-ges individuels, les membres de Shechter IIdégagent une sérénité surprenante pour des « débutants ».

Le finale de la chorégraphie n’en est pasvraiment un, jouant avec les saluts – à répé-tition – et les nerfs du spectateur. On aurait aimé un peu moins de facilité de la part de Shechter. Mais le bonheur de découvrir ces talents bruts de la danse fait passer beaucoup de choses. n

DANSEShowd’Hofesh ShechterParis, Théâtre de la Ville - théâtre des Abbesses (01 42 74 22 77), jusqu’au 20 avril.

Requiem vénézuélienPhilippe Chevilley

@pchevilley

« Les Derniers Jours du Commandant » d’Alberto Barrera Tyszka n’est ni un récit journalistique sur la mort de Chávez,ni une ode lyrique au leader disparu, ni unpamphlet… C’est un roman, un vrai : la chronique sensible d’un moment crucial de l’histoire du Venezuela (2011-2013), à travers une poignée de personnages à la fois hauts en couleur et touchants : Sana-bria, un cancérologue à la retraite ; Fredy, un journaliste sans emploi, sa femme Tatiana et leur fils Rodrigo, menacés d’expulsion par le retour d’exil de leur pro-priétaire Andreina ; Maria, une petite fille de neuf ans et sa mère paranoïaque ; Madeleine, une journaliste américaine en mal de scoops, etc. Pro-, anti-Chávez ou apolitiques, tous se débattent comme ils peuvent dans une ville de Caracas anxio-gène, bégayant sa révolution socialiste, alors que le commandant suprême soigneson cancer entre le Venezuela et Cuba.

Avec ses épisodes brefs, ses multiplesconnexions et rebondissements drolati-ques ou tragiques, le roman a un côté « page-turner » assumé, sauf qu’aucune action, aucun minidrame ne sont gratuits.A travers les déboires de nos héros se révè-lent les difficultés économiques et socialesdu Venezuela, la bureaucratie et la corrup-tion ambiante, la violence des gangs irré-ductible, l’assistance pesante du pays frèrecubain… L’écrivain évite la caricature.

Dans une interview récol-tée par la journaliste amé-ricaine, une femme d’ori-gine modeste expliquecomment Chávez a renduleur fierté aux pauvres :

« C’est le seul qui a parlé de nous […]. Chávezm’a appris à ne pas être moi et à ne pas avoir honte. »

L’arme de l’éloquenceMais pour le reste, le tableau qu’il dresse du leader révolutionnaire n’est guère reluisant – surtout lors de sa maladie (imputée of-course au grand ennemi amé-ricain). Quand vient son agonie, Chávez passe du statut de combattant à celui de saint ou de dieu. Le climat de religiosité dans le pays est surréaliste. La révolution bolivarienne apparaît alors plus que jamais comme une illusion lyrique, pro-duite par le charisme de Chávez, autre-ment dit par son éloquence (entre deux chimiothérapies, ce dernier utilise ses der-nières forces pour prononcer un discours de neuf heures). Le lecteur français com-prendra mieux la fascination qu’il exerce encore sur le leader des insoumis Jean-Luc Mélenchon.

Ce roman au fond assez désespéré offrede beaux moments de tendresse, comme l’amour-amitié qui se noue via Internet entre Maria et Hugo. Ecrit dans un style vif,« Les Derniers Jours du Commandant » nous font appréhender sans filtre, mais avec recul et humanité, l’échec d’une révo-lution bâtie sur la seule force des mots. n

ROMANLes Derniers Jours du Commandant d’Alberto Barrera Tyszka, Gallimard, 22 euros

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Nathalie Silbert @natsilbert

et Fabienne Schmitt @FabienneSchmitt

I l y a trois ans, elle ne connaissait pas lesecteur de l’audiovisuel. La voici pro-pulsée présidente de Radio France. En

nommant Sibyle Veil, quarante ans, qui occupait depuis 2015 le fauteuil de direc-trice déléguée chargée des opérations et des finances, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a fait le choix de la conti-nuité. Malgré les multiples incertitudes entourant le poste en raison des réformes àvenir dans l’audiovisuel public, la seule femme candidate, donnée favorite depuis le départ, n’a pas hésité une seconde à se présenter pour succéder à Mathieu Gallet, écarté de Radio France après sa condam-nation pour « favoritisme ». C’est LaurenceBloch, la directrice de France Inter, qui, la première, lui a mis cette idée en tête. Dans la foulée, tous les directeurs de la Maison ronde l’ont soutenue.

Gardera-t-elle sa place si le gouverne-ment crée un holding pour chapeau-ter France Télévisions, Radio France, Arte, etc., avec à la tête un président auquelle dirigeant de chacune des entreprises devra rendre des comptes ? Et qu’advien-dra-t-il de leur mandat si l’Etat retire au CSA son pouvoir de nomination des prési-dents de l’audiovisuel public, comme il l’a annoncé ? Qu’importe, Sibyle Veil aime les défis. Personne n’a vraiment vu venir cette grande blonde aux yeux bleus, « sérieuse », « très normée », « très classique », dit-on le plus souvent d’elle.

Depuis quelques semaines, les mauvai-ses langues, surprises par sa candidature à Radio France (France Inter, France Culture,France Bleu, Le Mouv’…), racontaient dansle Tout-Paris de l’audiovisuel que l’élection était jouée d’avance. Sibyle Veil a en effet le « malheur » d’être issue de la même pro-motion qu’Emmanuel Macron à l’ENA, ce qui fait « jaser » le petit milieu parisien des médias. Pour beaucoup, sa supposée proxi-mité avec le chef de l’Etat en faisait la favo-rite pour la Maison ronde. D’ailleurs, « plu-sieurs candidats, pourtant légitimes, ne se sont pas présentés quand elle a fait acte de candidature, estimant que les jeux étaient faits », raconte l’un d’eux, qui compte parmiles probables déçus… Mais pour elle, cela aau contraire été une raison de se demandersi elle devait postuler, la seule d’ailleurs.

Promotion SenghorIl est vrai qu’au sein de la fameuse promo-tion Senghor de l’ENA, elle faisait partie dugroupe d’amis que fréquentait alors Emmanuel Macron. Dans cette petite bande, on trouve Eléonore von Bardeleben,actuellement en poste à la Cour de justice de l’Union européenne, ou Gaspard Gant-zer, le futur conseiller en communication de François Hollande à l’Elysée. Ou encore des noms qui ont émergé depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron : Aurélien Lecheval-lier, devenu conseiller diplomatique du président ; Mathias Vicherat, actuel direc-teur général adjoint du groupe SNCF ; Fré-déric Mauger, nommé à la tête du Crédit Municipal. Par ailleurs, son mari, Sébas-tien Veil, petit-fils de Simone et Antoine Veil, qu’elle a aussi rencontré sur les bancs de l’ENA, a rallié pendant quelques mois lacampagne du futur président.

Mais bien connaître le chef de l’Etat suf-fit-il pour être nommée présidente de Radio France ? En réalité, ces affirmations selon lesquelles ses prétendues accointan-ces avec la « macronie » lui auraient servi de rampe de lancement pour Radio Francesemblent assez injustes. Sibyle Veil repré-sente l’archétype de la haute fonctionnaire et est un pur produit de l’élite républi-caine… Après l’ENA, elle a rejoint le Conseil

de l’école, se sont immédiatement position-nés à gauche sur l’échiquier politique, c’est à droite que démarre la carrière de Sibyle Veil. Après un passage au Conseil d’Etat, elle s’engage, en effet, comme son mari, dans la campagne pour l’élection présiden-tielle de Nicolas Sarkozy. Ce dernier élu, le couple rejoint l’équipe de Raymond Soubie,alors conseiller auprès du président… très lié à Simone et Antoine Veil. « Sibyle est quelqu’un de très intelligent et très réfléchi. Elle a une grande maîtrise d’elle-même », commente le président des sociétés de con-seil Alixio et Taddeo, qui a gardé le contact avec elle et son mari. Rattachée à Bertrand Martinot, alors conseiller social et aujourd’hui directeur adjoint de la région Ile-de-France, « elle s’occupait des questionsde solidarité : lutte contre l’exclusion, handi-cap… », précise ce dernier, qui a gardé l’image d’une personne « méticuleuse et dotée d’un très grand sens politique sous cou-vert d’une grande humilité ».

Quand elle débarque à Radio France enjuillet 2015, la maison qui sort d’une grève de vingt-huit jours est à feu et à sang. Pour-tant, Sibyle Veil acquiert très vite une légiti-mité. Elle aurait eu mille occasions de croi-ser son PDG, Mathieu Gallet, tous deux fréquentant des cercles communs, mais c’est le chasseur de têtes, Egon Zehnder, quipropose au patron de la Maison ronde la candidature de l’énarque, qui cherche à quitter l’AP-HP, après l’arrivée de Martin Hirsh à la tête de l’institution. Tous deux nes’entendent pas. « Elle avait envie de décou-vrir de l’intérieur des univers qui lui plai-saient de l’extérieur, ceux de la culture et de la

musique », observe le compositeur et pia-niste Karol Beffa, ami du couple.

Les mains dans le cambouisAprès le départ de sa numéro deux Cathe-rine Sueur, avec qui il était en conflit, Mathieu Gallet décide de scinder le poste etcherche, pour prendre la direction des opé-rations créée dans la foulée, un profil com-plémentaire de ceux qui cohabitent déjà ausein de son comité exécutif. Quand il ren-contre Sibyle Veil, il est séduit par ses quali-tés humaines, sa modestie par rapport à une entreprise et un secteur qu’elle ne con-naissait pas. « Elle fait preuve d’une réelle écoute et d’une vraie capacité d’adaptation »,dit-il aussi. En interne, Sibyle Veil n’a pas été épargnée par les critiques sexistes tout comme sa prédécesseure : les « il avait unebrune de gauche, il prend une blonde de droite » ont fusé… Mais là où elle fait la dif-férence, dès son arrivée, c’est qu’elle met lesmains dans le cambouis. C’est ce qui l’anime, aussi étonnant soit-il par rapport àson CV et à son côté « grande famille »… A son arrivée à Radio France, elle profitera ainsi de l’été pour faire le tour des services« jusqu’aux serruriers » afin de compren-dre le fonctionnement de l’entreprise. Non contente d’assurer les finances et le pilo-tage de l’épineux chantier de réhabilitationde la Maison de la radio, elle réclame d’emblée la présidence du CHSCT, fait rare… « Il n’y avait pas de comptabilité ana-lytique à Radio France, elle a tout bâti en un an », salue Mathieu Gallet. Sous son impul-sion, les comptes se sont d’ailleurs amélio-rés, même si le chantier de rénovation a,

d’Etat. Une vraie technocrate certes, mais qui, à tous les postes qu’elle a occupés – con-seillère technique à l’Elysée quand Nicolas Sarkozy était président, directrice du pilo-tage de la transformation de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) –, a témoigné d’un vrai sens du service public.

La « dame », élevée à Dijon, est plutôtd’un naturel réservé et « bien sous tous rap-ports ». Ses amis louent une « grande humanité ». « Elle est très attentive aux autres », note Gaspard Gantzer. Si, à l’ENA, elle se montre déjà « méthodique, organi-sée », « ce n’était pas une polarde : elle aimaitle cinéma, la musique », se souvient MathiasVicherat, qui a été le témoin de mariage ducouple et parrain de leur troisième enfant. « Elle et son mari, c’est Monsieur et MadameParfait, sourit un proche de la “grande” famille Veil. Sébastien était premier en tout !A eux deux, ils ont un air des Le Quesnoy dans “La vie est un long fleuve tran-quille”. » Leurs enfants ? Bérénice, Hector, Virgile qui, tout jeunes, sont embarqués à l’Opéra afin de leur donner le goût de cette passion partagée par leurs parents…

Contrairement à ses camarades GaspardGantzer ou Mathias Vicherat qui, à la sortie

« Elle et son mari,c’est Monsieur

et Madame Parfait. »UN PROCHE DE LA FAMILLE VEIL

Sibyle Veil, nouvelle cheffe d’orchestre

de Radio FrancePORTRAIT // Choisie par le Conseil supérieur de l’audiovi-

suel, l’ultra favorite de l’élection prend ses fonctions de prési-dente du groupe ce lundi. Cette énarque, passée par l’Elysée

sous Nicolas Sarkozy et l’AP-HP, va devoir conduire la transfor-mation de l’entreprise dans une période qui s’annonce agitée

pour l’audiovisuel public.

Sibyle Veil : « J’ai toujours préféré la complexité du changement au confort des situations établies. »

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lui, pris, du retard. Très vite, dans sa car-rière, Sibyle Veil a fait le choix des respon-sabilités opérationnelles. C’est même la rai-s o n p o u r l a q u e l l e e l l e a q u i t t é l e « Château » (l’Elysée), pour rejoindre l’AP-HP, selon l’ancienne directrice géné-rale de l’institution Mireille Faugère, qui l’anommée à la tête d’une petite direction du pilotage et de la stratégie, à la surprise de certains.

A ce poste, Sibyle Veil gère des projets quidoivent améliorer le fonctionnement quo-tidien du service hospitalier. « Ce qui l’inté-ressait, c’était de passer d’une idée stratégi-que à la mise en œuvre opérationnelle. Très

concrète, très précise, elle avait le doigté pourembarquer les gens avec elle », se remémoreMireille Faugère.

Restée proche de la quadra, cette der-nière l’a d’ailleurs encouragée à poser sa candidature pour la présidence de Radio France. « Elle avait très envie de le faire. » Là,elle va devoir défendre les intérêts de la Maison ronde lors de la réforme de l’audio-visuel public voulue par le gouvernement. Parmi les sujets sensibles, la recherche de synergies avec France Télévisions, le rap-prochement entre France 3 et France Bleu étant le nœud central de ce grand projet.

Le défi du numérique« Il n’y a aucune forme de contestation de Sibyle Veil, Mais on l’a juste jamais entenduparler de radio en deux ans et demi…, iro-nise un fin connaisseur du groupe public. Elle ne connaît rien aux antennes et c’est un handicap majeur quand on est pré-sident. » « La seule mission d’un patron de Radio France, c’est de donner une vision à l’entreprise et de savoir s’entourer de gens compétents », tempère Valeria Emanuele, secrétaire nationale du SNJ de Radio France. Après tout, c’est ce qu’avait fait Mathieu Gallet en choisissant un profes-sionnel de la radio, Frédéric Schlesinger, pour s’occuper des antennes… Quant à Sibyle Veil, il ne faut pas croire qu’elle ne semêlera pas des stations, c’est plutôt le genre de personnalité à être une prési-dente de plein exercice...

Une lourde tâche attend la nouvelle pré-sidente. Si la Maison aligne aujourd’hui de bonnes audiences sur toutes ses antennes, elle va devoir profondément transformer l’entreprise et ses métiers pour les adapter au numérique. En particulier l’outil de pro-duction, le nerf de la guerre. « J’ai toujours préféré la complexité du changement au con-fort des situations établies », a-t-elle assuré lors de son audition devant le CSA. Mais enaura-t-elle la latitude, alors que le gouver-nement envisage des coupes massives dansles budgets de l’audiovisuel public ?

Promettant de porter la radio « vers lehaut », elle a indiqué vouloir jouer la carte de la jeunesse et de la proximité. « Elle a écrit dans son projet ce que le gouvernement voulait entendre, elle ne sera sans doute pas une grande rebelle », observe Valeria Ema-nuele. « Je veillerai à l’indépendance de Radio France », a martelé Sibyle Veil devantl’autorité de régulation qualifiant ce sujet d’« essentiel ». A partir de ce lundi, elle devra le démontrer : la femme de l’ombre sera dans l’arène de l’audiovisuel. n

« Il n’y a aucune forme de contestation de

Sibyle Veil, Mais on l’a juste jamais entendu

parler de radio en deux ans et demi… »

UN CONNAISSEURDU GROUPE PUBLIC

Les Echos Lundi 16 avril 2018 // 11

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ON EN PARLE À WASHINGTON

Le combat continue entre Trump et Comey

D ’u n c ô t é , u n « ch e fmafieux sans éthique ».De l’autre, une « boule

visqueuse à qui on ne peut pas faire confiance ». Le combat à distance entre Donald Trump et James Comey a repris de plusbelle, alors que l’ancien patron du FBI publie ses Mémoires, mardi. Le président américain n’a pas vraiment apprécié les premiers extraits de « A HigherLoyalty : Truth, Lies and Lea-dership », le livre de Comey dont le « New York Times » s’estprocuré un exemplaire avant sa sortie. Il faut dire que la des-cription n’est pas très élogieuse.Travailler avec lui a rappelé à James Comey l’époque où il débutait, en tant que procureurà New York, et qu’il était con-fronté au milieu. « Le cercle

silencieux qui acquiesce. Le boss qui fait le jour et la nuit. Les ser-ments de fidélité. La vision du monde selon laquelle tous sont contre nous. Le mensonge géné-ralisé, qu’il soit petit ou gros, au service d’une sorte de code de loyauté qui place l’organisation au-dessus de la moralité et de la vérité », décrit-il.

Comey raconte notammentcomment Donald Trump, tout juste élu à la Maison-Blanche, insiste pour qu’il enquête sur lesrumeurs concernant l’existence d’une vidéo, où on le verrait avecdes prostituées russes, dans des p o s t u r e s f â c h e u s e s . D e s rumeurs nées d’un rapport bri-tannique et dont la véracité n’a jamais été prouvée. Au cours d’un dîner, Trump lui demande de jurer sa loyauté, puis lui con-

fie qu’il pense ouvrir une enquête « démontrant que ce sont des mensonges », au cas où « il y aurait même une chance sur100 que Melania y croit ». Quel-ques mois plus tard, Comey seralimogé.

Des tweets vengeursLe livre inquiète l’entourage du président, trois mois après la sortie de celui de Michael Wolff,« Fire and Fury », qui avait déjà égratigné son image. Les répu-blicains ont même créé un site dénonçant les « mensonges » de Comey et mettant en avant ceuxqui l’ont critiqué par le passé, y compris les démo crates . Donald Trump, enfin, n’a pas résisté à l’envie de lancer quel-ques tweets vengeurs. Pour lui, la « boule visqueuse à qui on ne

peut pas faire confiance » est un « menteur reconnu », qui a « fait fuiter des informations clas-sées », un « faible » qui a « menti au Congrès sous serment ». « Pour moi, ça a été un honneur de le virer ! »

Cela n’empêchera pas JamesComey de parler – et sans doute de répondre à ces propos. Son plan média est déjà réglé. Il com-mence par une grande inter-view sur ABC, prévue dimanchesoir, puis se prolongera par la tournée de tous les talk-shows cette semaine. Le livre, déjà en tête des préventes sur Amazon, devrait s’arracher. Pas sûr en revanche que les pages consa-crées à la carrière de Comey – une grande majorité – passion-nent beaucoup les lecteurs…— N. Ra.

L’ancien directeur du FBI publie ses Mémoires, dans lesquels il revient sur ses quelques mois de collaboration avec le président américain.

LA PHOTO DU JOUR

Le PSG sacré champion de France

Le Paris-Saint-Germain a été sacré champion de France, dimanche soir, grâce à son large succès face à l’AS Monaco, le tenantdu titre. Il s’agit de son septième titre. Il a été remporté cette année cinq journées avant la fin du championnat. La Coupe deFrance viendra ensuite, avec une demi-finale mercredi à Caen à bien négocier pour disputer la finale le 8 mai au Stade de France.

Photo : AFP

Budget de l’Etat 2018 : 386,3 milliards d’euros // PIB 2017 : 2.283,6 milliards d’euros courants // Plafond Sécurité sociale : 3.311 euros/mois à partir du 01-01-2018 // SMIC horaire : 9,88 euros à partir du 01-01-2018 // Capitalisation boursière de Paris : 1.547,84 milliards d’euros (au 10-01-2018)// Indice des prix (base 100 en 2015) : 101,85 en décembre 2017 // Taux de chômage (BIT) : 9,4 % au 3e trimestre 2017 // Dette publique : 2.226,1 milliards d’euros au 3e trimestre 2017

,Les chiffresde l'économie

LOI ASILE- IMMIGRATION UN MILLIER DE MANIFESTANTS PRÈS DE L’ASSEMBLÉEUn millier de personnes se sont ras-semblées dimanche près de l’Assem-blée à Paris pour dénoncer le projetde loi controversé immigration etasile, à la veille de son examen par lesdéputés ce lundi dans l’hémicycle.Lancée à l ’ initiative du Bureaud’accueil et d’accompagnement desmigrants, cette manifestation a étérejointe par une cinquantaine d’orga-nisations.

EN FRANCE

CIRCULATION LES MOTARDS EN COLÈRE CONTRE LES 80 KM/HPlusieurs centaines de motards se sontrassemblés dimanche à Paris pour protester contre la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secon-daires, mesure très controversée qui entrera en vigueur au 1er juillet. Avant de partir en cortège en direction du périphérique parisien, les manifes-tants se sont retrouvés devant l’espla-nade du château de Vincennes, au milieu de pancartes « Non à la dicta-ture autophobe » ou « Motards en colère ».

MONTPELLIER 17 GARDES À VUE APRÈS LA MANIFESTATION CONTRE LE GOUVERNEMENTDix-sept personnes étaient encore engarde à vue dimanche, au lendemainde la manifestation de « convergencedes luttes » organisée à Montpellierlors de laquelle la police avait pro-cédé à 51 interpellations. Cette mani-festation, qui a rassemblé entre 1.000et 2.000 personnes, a été le théâtred’affrontements entre certains mani-festants et les forces de l’ordre.

NOTRE-DAME-DES-LANDES DE NOUVEAUX AFFRONTEMENTS EN MARGE D’UN RASSEMBLEMENT

Un rassemblement pacifique de sou-tien aux occupants expulsés a eu lieudimanche sur la ZAD de Notre-Da-me-des-Landes, dans un calme rela-tif, après de nouveaux heurts surve-nus le matin entre 300 manifestantset les forces de l’ordre. Selon une esti-mation des gendarmes, environ3.000 à 4.000 personnes étaient pré-sentes sur place.

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/AFP

MALI ATTAQUE CONTRE LE CAMP DE L’ONU À TOMBOUCTOU« Une quinzaine » d’assaillants ont ététués lors de l’attaque qui visait à« prendre le contrôle » du « SuperCamp » de l’ONU et de la force fran-çaise Barkhane, samedi, à Tombouc-tou, dans le nord du Mali, selon lesautorités françaises. Un Casque bleua été tué et de nombreux blessés sontà déplorer dans les rangs des Casquesbleus et des militaires français. Ils’agit d’une « attaque sans précédentcontre la Minusma », a relevé unesource sécuritaire étrangère.

À L’ÉTRANGER

CATALOGNE MANIFESTATION GÉANTE À BARCELONEQuelques centaines de milliers deCatalans ont manifesté, dimanche, àBarcelone, pour protester contre ladétention de neuf figures de l’indépen-dantisme accusées de « rébellion » etréclamer l’ouverture d’un dialoguepolitique. La police a comptabilisé« 315.000 participants » sur la grandeavenue Parallel, résonnant du slogan :« Nous voulons que vous rentriez à lamaison », un message aux dirigeantsindépendantistes placés depuis desmois en détention provisoire.

MONTÉNÉGRO UN PROEUROPÉEN ÉLU PRÉSIDENT DÈS LE PREMIER TOUR

Le dirigeant pro-occidental Milo Dju-kanovic a été élu président du Monté-négro dès le premier tour de scrutindimanche, a annoncé son parti. Il adirigé quasiment sans interruptionle Monténégro pendant un quart desiècle, jusqu’en octobre 2016. Il l’aemporté, moins de deux ans aprèsavoir annoncé son retrait du pouvoir.Milo Djukanovic a conduit son pays àl’indépendance et l’a fait adhérer àl’Otan.

HONGRIE ORBAN CONSERVE SA SUPER MAJORITÉ AU PARLEMENTLe Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a retrouvé sa majorité des deuxtiers au Parlement lors des législativesdu 8 avril, selon les résultats définitifs publiés dimanche. Ces derniers, qui incluent le vote des Hongrois de l’étranger, donnent au Fidesz et à ses alliés démocrates-chrétiens 133 sièges sur 199, loin devant le Jobbik, 26 sièges,et les socialistes, 20 sièges.

ALGÉRIE VERS UN CINQUIÈME MANDAT POUR BOUTEFLIKALe Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a émis le souhait que le prési-dent Abdelaziz Bouteflika brigue un5e mandat en avril 2019. Les spécula-tions vont bon train sur une nouvelle candidature du président Bouteflika, 81ans, au pouvoir depuis 1999 et très affai-bli depuis cinq ans par les séquelles d’unaccident vasculaire cérébral (AVC).

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PARIS L’ARCHEVÊQUE AUPETIT EN VISITE DANS UN CAMPEMENT DE MIGRANTSL’archevêque de Paris, Mgr MichelAupetit, s’est rendu dimanche matinà la rencontre de migrants installésdans un imposant campement prèsde la porte de la Villette, dans le nord-est de la capitale, en signe de frater-nité et d’ « écoute ». « C’est une atten-tion aux frères, c’est notre foi », aexpliqué l’archevêque.

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Lundi 16 avril 2018www.lesechos.fr

TPE /PMEBesoin de recruter ?

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DEVISES EUR/GBP 0,8646 EUR/JPY 1,3249 EUR/CHF 1,1872 GBP/USD 1,4256 USD/JPY 1,0749 USD/CHF 0,9632 TAUX EONIA -0,365 LIFFE EURIBOR 3 MOIS -0,329 OAT 10 ANS 0,752 T-BONDS 10 ANS 2,7881

cours des prochains mois. Air France maisaussi easyJet font partie des prospects d’Inmarsat.

De quoi permettre à l’Europe de rattraperson retard sur les Etats-Unis en matière de connectivité en vol. Jusqu’à présent, l’offre Internet des compagnies européennes se limite en effet aux vols long-courriers, avec des débits plutôt modestes et des interrup-tions fréquentes. Le réseau EAN (EuropeanAviation Network) est le premier en Europeà utiliser, en plus du satellite, un réseau de balises terrestres – 350 au total dans les 28 pays de l’Union ainsi qu’en Suisse et en Norvège, dont 50 en France – permettant d’offrir une connexion Internet en vol comme à la maison.

Du haut débit comme à la maison« Notre réseau est parfaitement opérationnelet délivre un débit équivalent à celui d’une connexion Internet à la maison, soit entre 60et 75 Mbps, contre 1 à 2 Mbps sur les systèmesactuellement proposés sur les vols long-cour-riers », explique Philip Balaam, directeur dela branche aviation d’Inmarsat. De quoi permettre les mêmes usages qu’au sol

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INDUSTRIE & SERVICESTRANSPORTL’avenir des gares, l’autre bataille de la réforme ferroviaire. // P. 14

DÉFENSE

Combat de géants pour le contrat de 110 avions de chasse indiens. // P. 15

VOLKSWAGEN La réorganisation du géant pose question en Allemagne.// P. 15 ET « CRIBLE » P. 30

SAUDI ARAMCOLes chiffres fous du géant saoudien. // P. 16

CDISCOUNTEmmanuel Grenier, président : « Cdiscount lance la location longue durée sur 1.000 produits ». // P. 18

HIGH-TECH & MÉDIASWPP

Le départ de Martin Sorrell sonne la fin d’une époque. // P. 19

AACC ET AGENCE BABELLaurent Habib, président : « Les marques sont face à une question de survie, il est urgent de riposter ». // P. 20

START-UPINNOVATIONUne jeune pousse du Ghana sacrée au Seedstars Summit. // P. 21

PME & RÉGIONSHAUTS-DE-FRANCEMégaprojet de serre tropicale près de Berck-sur-Mer. // P. 22

FINANCE & MARCHÉSAGENCES BANCAIRESLe rythme des fermetures doit quadrupler en France. // P. 23 ET L’ÉDITORIAL DE GUILLAUME MAUJEAN P. 9

BANQUEWells Fargo menacé d’une amende de 1 milliard de dollars. // P. 24 ET « CRIBLE » P. 30

AUDITLe gouvernement va supprimer les commissaires aux comptes dans les PME. // P. 25

BOURSE DE LONDRESUn nouveau patron recrutéchez Goldman Sachs. // P. 26

LES ÉCHOS BUSINESSCARNET // P. 29

DERNIÈRE HEURE

Bruno Trévidic @BrunoTrevidic

Se connecter à Internet en avion, en haut débit et, qui plus est, sur un vol intra-euro-péen sera bientôt possible. Après deux ans de formalités et de préparatifs techniques, Inmarsat et Deutsche Telekom ont obtenu le feu vert de l’Arcep (Autorité de régulationdes communications électroniques et des postes) pour lancer leur offre d’Internet en vol, EAN. Le système devrait entrer en ser-vice commercial dans le courant de l’été surles appareils de British Airways, puis sur ceux des autres filiales du groupe IAG : Vueling, Aer Lingus et Level. D’autres com-pagnies européennes devraient suivre au

Inmarsat et son partenaire Deutsche Telekom peuvent commencer à commercialiser leur nouvelle offre d’Internet haut débit EAN pour les vols intra-européens.

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FNAC Darty va accueillir des corners GoogleMartine Robert

@martiRD

La bataille des assistants personnels connectés débouche sur des coopéra-tions inédites. Ainsi, après une pre-mière collaboration de quelques semaines pendant lesquelles FNAC Darty avait obtenu de Google l’exclusi-vité de la vente de ses enceintes intelli-gentes Google Home, les deux parte-naires récidivent de manière durable.

L’intégralité des magasins du groupeFNAC Darty vont d’ici à fin juin accueillirdes espaces « expérientiels » de 10 à 50 mètres carrés présentant l’Assistant Google et son écosystème, à commen-cer par un corner dans la boutique ParisSaint-Lazare dans les prochains jours. Les produits Google seront également mis en avant sur les sites Internet du groupe de distribution, au sein des caté-gories de produits embarquant ces ser-vices (son, téléphonie, Internet, photo…). FNAC Darty sera enfin l’un despartenaires privilégiés de Google pour ses lancements de produits, à travers desopérations promotionnelles.

Alors qu’Amazon débarque enFrance avec Alexa ou Apple avec l’HomePod, « FNAC Darty a décidé de développer une relation forte avec Goo-gle, acteur incontournable du monde digital », confie-t-on au sein du groupe, confirmant une information du « Jour-nal du dimanche ». « Indéniablement, ces assistants personnels comporteront de plus en plus de fonctionnalités et le consommateur aura besoin de services et d’explications autour de ces offres ; il est essentiel aussi pour Google d’avoir désormais une présence en magasin. »

60 % de croissanceLes clients FNAC et Darty seront parmiles premiers à pouvoir tester l’achat à lavoix de livres, vidéos, musiques, ou jouets sur leurs téléphones compati-bles. En quelques échanges vocaux, l’internaute choisira son article et après confirmation sur son téléphone via l’application Assistant Google, paiera avec son compte FNAC avant d’identifier le point de vente le plus pro-che où récupérer sa commande le len-demain. De même il suffira d’utiliser le « Bouton Darty » sur son assistant pourobtenir immédiatement une aide à l’utilisation d’un article ou à son dépan-nage.

C’est dire si le marché des enceintesconnectées, encore étroit en France, devrait se développer rapidement : en 2017, le chiffre d’affaires s’élevait à 22 millions d’euros pour 250.000 piè-ces achetées ; on attend quatre fois plusde ventes cette année. Dans le monde, ildevrait croître de 60 %, selon la Consu-mer Technology Association, après une hausse de 279 % des achats enre-gistrés l’an dernier. n

L’accès à Internet va devenir une réalité sur les vols européens

(vidéo à la demande, télécommerce, retransmission TV). Mais aussi de quoi pas-ser d’une économie de pénurie, où l’accès à Internet est rare et cher, à une utilisation beaucoup plus large, y compris sur des avions court-courriers et régionaux.

Reste à savoir à quel prix. « Le modèle éco-nomique de l’Internet en vol – qui paie et com-bien – n’est pas encore figé, reconnaît Philip Balaam. Certaines compagnies vont l’offrir gratuitement et d’autres vont le faire payer… C’est une question de culture et de différencia-tion. Mais je pense que le modèle évoluera, comme dans l’hôtellerie, vers la gratuité au moins partielle. »

D’autant que l’enjeu d’Internet en vol nese limite pas au plaisir du passager. Le réseau EAN permettra aussi de transférer les millions de données générées par les avi-ons en vol, dont les compagnies et les avion-neurs ont besoin pour alimenter les algo-ri thmes des nouveaux ser vices de maintenance prédictive. En prévenant ainsiles pannes et en optimisant l’utilisation des avions, les compagnies peuvent espérer réaliser d’énormes économies, qui justifie-raient, à elles seules, l’investissement. n

L’enjeu d’Internet en vol, outre le plaisir du passager, permettra aussi de transférer les millions de données générées par les avions en vol, qui alimenteront les algorithmes des nouveaux services de maintenance prédictive. Photo Shutterstock

Alors qu’Amazon débarque en France avec Alexa ou Apple avec l’HomePod, « FNAC Darty a décidé de développer une relation forte avec Google, acteur incontournable du monde digital ».

DANS« LA CHRONIQUEBOURSE »À 12H ET 17H35DU LUNDI AUVENDREDI

SUR

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Manifestations à Berlin contre les loyers chers

IMMOBILIER Entre 10.000 et25.000 personnes, selon la policeet les organisateurs, ont manifestésamedi à Berlin pour dénoncer la« folie des loyers » dans les gran-des villes d’Allemagne, où le prixde l’immobilier grimpe en flèche(+20,5 % entre 2016 et 2017 à Ber-lin). Une manifestation à l’appelde plus de 250 associations, pourréclamer une plus forte régula-tion. Selon la fondation Hans-Böckler, il manque 1,9 million delogements abordables en Allema-gne, dont 310.000 à Berlin. dp

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AFP

La F1 conclut un accord avec Tencent

SPORT Les promoteurs de laFormule 1 ont dévoilé vendredi unpartenariat avec le géant chinoisde l’Internet Tencent, qui va ren-forcer la diffusion de ce sport surles supports numériques enChine. La F1 renforce ainsi sa pré-sence dans un pays clef pour lacroissance à long terme de sesfans. WeChat, la messagerie mul-tifonction de Tencent, compteplus de 1 milliard d’utilisateurs.Après CCTV, deux accords ontégalement été signés avec Guang-dong TV et Shanghai TV. Sh

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GE inscrit une charge de 4,2 milliards de dollars au premier trimestreINDUSTRIE General Electric a inscrit une charge exceptionnelle de 4,2 milliards de dollars dans ses comptes du premier trimestre. La décision fait suite à l’adoption par GE de nouvelles règles comptables.Ce qui l’a conduit à revoir ses prévisions, avec désormais un bénéficepar action ajusté en recul de 13 % pour 2016 et de 17 % pour 2017. Ce quicorrespond aux estimations annoncées fin février. Cette méthode fait suite à une enquête de la Securities and Exchange Commission.

Bras de fer entre Coca-Cola et les magasins E.Leclerc sur les prixDISTRIBUTION Un différend oppose les centres E.Leclerc àCoca-Cola. Les hausses de prix demandées par la société améri-caine ont été refusées par les acheteurs d’E.Leclerc. « Lesdemandes de Coca ne reposaient ni sur la hausse du cours du plas-tique [...] ni sur celle des cours du sucre », a expliqué Michel-Edouard Leclerc. « En dépit de nos efforts au cours de plusieursmois de négociations, nous n’avons pas trouvé d’accord équilibré,à ce jour, avec la centrale de référencement du groupementE.Leclerc », a confirmé le porte-parole de Coca-Cola en Europe.

General Motors va supprimer 1.500 postes dans une usine de l’OhioAUTOMOBILE General Motors (GM) va supprimer 1.500 emploispour s’adapter à la baisse de la demande pour les berlines et cita-dines aux Etats-Unis. Ce plan concerne l’usine de Lordstown,dans l’Ohio, où GM produit la Chevrolet Cruze, une berline dontles ventes ont plongé de 32 % en quatre ans. Le site emploie prèsde 3.000 salariés. Selon GM, les Américains délaissent les « peti-tes » voitures au profit des « grosses » (SUV, camionnettes à pla-teau et crossovers).

Aujourd’hui en effet, le patri-moine des gares est divisé en deux : SNCF Réseau est propriétaire des quais, tandis que le reste du bâti-ment est exploité par Gares & Con-nexions, logé donc chez SNCF Mobi-lités. Ce qui complexifie la gestion (avec, par exemple, deux contrats distincts pour les panneaux publici-taires), la planification des travaux etles décisions d’investissement. Le rattachement de Gares & Con-nexions à SNCF Réseau doit mettre un terme à ces complications. Reste à définir selon quelles modalités, ce q u i d o n n e l i e u à u n e l u t t e d’influence feutrée mais vigoureuse.

Deux conceptionsDeux options sont sur la table : la mise en place d’une nouvelle direc-tion au sein de SNCF Réseau, ou bien la création d’une filiale contrô-lée à 100 %. Le sujet est toujours en cours d’arbitrage, indiquait le ministère des Transports, il y a une dizaine de jours.

Selon plusieurs sources, le scéna-rio d’une filiale tient la corde. Dans ce schéma, la réunification du patri-

identité propre et la latitude de gérerses investissements, et ce afin de poursuivre la politique de valorisa-tion des grandes gares entamée aveccelle de Saint-Lazare à Paris.

D e s c h a n t i e r s d e g r a n d eampleur, pour améliorer l’accueil du public mais aussi augmenter le nombre de commerces, ont en effetété lancés à Austerlitz, à la gare du Nord, ou encore à Rennes et Nantes.Les redevances perçues au titre de ces concessions devraient rappor-ter à Gares & Connexions 210 mil-lions d’euros cette année (sur 1,65 milliard de chiffre d’affaires) et 250 millions en 2022. Des fonds quifinancent la rénovation des plus petites gares, plaidait la SNCF l’année dernière. Cependant, ces opérations de valorisation se font de plus en plus avec l’aide de parte-naires privés, et la future gouver-nance ne doit pas les effrayer.

Pour l’heure, Patrick Ropert, lepatron de l’activité, reste silencieux.« Peu importe le rattachement, l’enjeu, c’est le développement », a-t-iltoutefois glissé à des journalistes il ya quelques jours. n

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TRANSPORT

Lionel Steinmann @lionelSteinmann

Pendant que les syndicats de la SNCF mobilisent les cheminots contre la réforme du gouverne-ment, une autre bataille, plus dis-crète, se joue au sein du groupe public : la place future, et surtout le degré d’autonomie, qui sera allouéeà Gares & Connexions, l’entité char-gée, comme son nom l’indique, de gérer les quelque 3.000 gares du pays.

Dans l’organigramme actuel dela SNCF, Gares & Connexions est partie intégrante de SNCF Mobili-tés, l’établissement public chargé defaire circuler les trains. Une situa-tion acceptable tant que la SNCF était en monopole, mais qui ne l’est plus aujourd’hui, avec l’arrivée pro-grammée de concurrents. Cette trop grande proximité avec l’opéra-teur historique peut laisser crain-dre un traitement inéquitable des nouveaux entrants en reléguant, par exemple, leurs guichets de vente de billets dans un coin obscurdu deuxième sous-sol.

Afin de garantir l’indépendancede Gares & Connexions, plusieurs schémas étaient sur la table. Le gou-vernement a tranché en faisant voter la semaine dernière à l’Assemblée un amendement qui rattache cette entité à SNCF Réseau,le gestionnaire des infrastructures ferroviaires. Cette décision a été citée à plusieurs reprises par l’exé-cutif ces derniers jours comme une illustration des bénéfices d’une SNCF « plus intégrée », l’un des objectifs de la réforme ferroviaire. « Nous allons regrouper tous ceux qui gèrent les gares, les quais, les pan-neaux, aujourd’hui très éclatés, au sein d’une même entité, pour qu’à la fin, on ait un vrai chef de gare ! », a ainsi souligné la ministre des Transports, Elisabeth Borne.

l Dans la perspective de l’ouverture à la concurrence, deux visions s’opposent sur la meilleure manière d’exploiter les 3.000 gares françaises.l Certains acteurs du dossier estiment qu’une indépendance trop marquée pourrait recréer des difficultés d’exploitation.

L’avenir des gares, l’autre bataille de la réforme ferroviaire

Le front syndical à la SNCF, jusqu’à présent uni, commence à laisser fil-trer des premiers signes de diver-gences. Il existait certes déjà une dif-férence d’approche entre SUD-rail, d’une part, et la CGT, l’Unsa et la CFDT, d’autre part, mais elle ne porte que sur la stratégie à mettre en place pour faire reculer le gou-vernement : SUD pousse depuis le début pour une grève illimitée clas-sique, alors que les trois autres s’en tiennent à la « grève à épisodes » (deux jours d’arrêt de travail tous lescinq jours), qui doit leur permettre de tenir jusqu’à la fin juin.

Sur la lecture de la réforme ferro-viaire, en revanche, le rejet restait unanime et sans faille. Depuis ven-dredi toutefois, la CFDT fait enten-dre sa différence. Sur RTL, le secré-taire général de la confédération, Laurent Berger, a relevé des conces-sions faites par l’exécutif : « Les che-minots CFDT ont reçu hier un cour-rier de la ministre qui montrait que, sur les questions de l’ouverture à la concurrence, il y avait eu quelques avancées, avec la prise en compte de quelques amendements » portés parle syndicat.

Premières dissonances dans les discours syndicauxLe patron de la CFDT a relevé vendredi des « avancées » dans la position du gouver-nement. Sa fédération des cheminots appelle toutefois à amplifier la grève.

« Ce sont de premiers gestes et çamontre que la méthode des chemi-nots CFDT est la bonne », a estimé leleader cédétiste, lequel a toutefois souligné qu’« il y a évidemment d’autres sujets à aborder » et que « laCFDT n’a pas à elle toute seule la clef de la sortie de crise ». Sa fédération des cheminots, qui campait jus-qu’alors sur une ligne dure, a elle aussi légèrement infléchi son dis-cours. « La stratégie de la CFDT com-mence à porter ses fruits ! » se félici-te-t-elle dans son dernier tract, en listant les avancées obtenues sur les

modalités de mise en concurrence de la SNCF.

Engranger de nouveaux acquis« Le frémissement vers l’ouverture d’une véritable négociation montre que la stratégie de propositions de la CFDT, couplée à l’usage de la grève, est la plus efficace pour combler les manques très importants de cette réforme mal conçue et mal préparée par ses initiateurs », avance le syndi-cat. On reste encore très loin d’une sortie du conflit. « Pour engranger

moine des gares se ferait par l’apport des actifs de SNCF Réseau, àsavoir les quais, à Gares & Con-nexions. Mais deux conceptions s’opposent sur le degré d’autonomiedont devrait disposer cette filiale.

Certains acteurs du dossier esti-ment qu’une indépendance trop marquée pourrait recréer des diffi-cultés d’exploitation. D’autres affir-ment, au contraire, que Gares & Connexions doit conserver une

Actuellement, le patrimoine des gares (comme ici la gare Saint-Lazare) est divisé entre SNCF Réseau, propriétaire des quais, et le reste du bâtiment, exploité par Gares & Connexions. Photo Philippe Lopez/AFP

« Nous allons regrouper tous ceux qui gèrent les gares,

les quais, les panneaux au sein

d’une même entité, pour qu’à la fin, on ait

un vrai chef de gare ! »ELISABETH BORNE

Ministre des Transports

de nouveaux acquis », la CFDT appelle au contraire les cheminots « à amplifier la grève ». Mais la tona-lité a tout de même évolué par rap-port au précédent tract, qui jugeait « stérile » la « longue série de concer-tation avec le gouvernement ». Un militant justifie : « Ce n’est pas notre position qui évolue, c’est celle du gou-vernement qui bouge un peu ! Nous resterons dans la proposition et dansl’action jusqu’à ce que l’on obtienne les résultats escomptés. »

Dans le même temps, la participa-

tion au mouvement de grève sembles’éroder peu à peu. Selon les chiffrescommuniqués par la direction, le taux de participation au mouve-ment était de 22,5 % vendredi 13 en milieu de matinée, contre 24,9 % le 9 avril et 29,7 % le 4 avril. La mobili-sation du personnel roulant, même en recul, reste toutefois très élevée, avec 66 % de conducteurs en grève (contre 75 % le 9 avril). Les syndicatsestiment que ces chiffres minorent l’ampleur de la mobilisation. — L. S.

La mobilisation du personnel roulant, même en recul, reste très élevée, avec 66 % de conducteurs en grève.

14 // Lundi 16 avril 2018 Les Echos

INDUSTRIE&SERVICES

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Les Echos Lundi 16 avril 2018 INDUSTRIE & SERVICES // 15

Pour renouveler sa flotte obsolète,composée de MiG-21 russes, New Delhi vient en effet de lancer un « request for information », la première étape dans le processus d’appel d’offres portant sur 110 avionsde chasse (date limite le 6 juillet). Cecontrat potentiel, le plus gros du moment, pourrait dépasser les 15 milliards de dollars. Mais, made in India oblige, 85 % de ces avions – qui seront aux trois quarts mono-places – devront être construits en Inde. Et 15 % devront être prêts à voler immédiatement.

Les géants dans la compétitionA n’en pas douter, cette demande d’informations va mobiliser les géants du secteur. A commencer par les Américains. Parmi eux, Boeing a fait une entrée remarquéedans la course la semaine dernière.Le groupe a dévoilé qu’il s’était allié à Hindustan Aeronautics Ltd (HAL) et à Mahindra DefenceSystems, en vue de produire sesF/A-18 Super Hornet en Inde. Son rival, Lockheed Martin, avait déjà pris les devants en s’associant, dès juin dernier, à Tata Advanced Sys-tems. Il s’est également dit prêt à relocaliser la production de l’avion F-16 sur le sous-continent.

Les Américains auront néan-moins maille à partir avec les com-pétiteurs russes – Russian Air-c r a f t C o r p o r a t i o n M i G – e teuropéens. Eurofighter pourraitê t r e e n l i c e a v e c s o n a v i o nTyphoon. Le suédois Saab égale-m e n t . D è s s e p t e m b r e 2 0 1 7 ,celui-ci s’est engagé à fabriquerson Gripen en Inde avec Adani.Enfin, il faudra sans doute aussi

compter sur Dassault. En 2016, lefrançais a remporté un contratportant sur la vente de 36 Rafale(7,87 milliards euros) et a entamé,depuis, la construction à Nasikd’une société commune avecReliance, son partenaire indien.Ombre au tableau, le Rafale souf-fre en Inde d’une mauvaise publi-cité. Alors que la campagne élec-torale pour 2019 bat son plein,

Rahul Gandhi, le leader de l’oppo-sition, a fait de ce contrat l’un dessymboles les plus choquants de lacorruption du gouvernement.

Des besoins importantsQuoi qu’il en soit, le gouvernement dit vouloir aller vite. « L’armée de l’air plaide pour qu’un accord inter-gouvernemental soit conclu afin que l’achat se fasse dans les plus brefs délais », insiste Ashminder Singh Bahal, ancien officier de l’armée de l’air, précisant que « cette dernière a besoin de 44 ou 45 escadrons d’avi-ons comprenant environ 25 % de technologie dernier cri, 50 % de la technologie moyenne et 25 % de tech-nologie datée ». Actuellement, « elle ne compte que 31 ou 32 escadrons, car les avancées du LCA Tejas et du FGFA (Soukhoï/HAL) – des avions indigènes – ont été retardées ».

Difficile de savoir qui aura la pré-férence du gouvernement. Même si« les Russes pourraient avoir leurs chances », estime Bharat Karnad, professeur au Centre for Policy Research, en rappelant que « l’Inde a déjà investi 300 millions de dollars dans le programme FGFA ». Des assurances auraient, selon lui, été données en ce sens par la ministre de la Défense indienne lors de sa récente visite à Moscou. n

Combat de géants pour le contrat de 110 avions de chasse indiensl Très offensifs, les groupes de défense américains vont tenter de détrôner leurs homologues russes et européens. l 85 % de ces avions devront être construits en Inde.

Marjorie Cessac— Correspondante à New Delhi

« Notre rêve est de faire naître un éco-système dans lequel puissent s’épa-nouir les entrepreneurs innovants del’industrie de la défense ». Narendra Modi inaugurait jeudi dernier DefExpo 2018, un Salon de l’arme-ment près de Chennai. L’occasion pour le Premier ministre indien de rappeler l’un des impératifs de son mandat : bâtir une industrie de la défense indépendante.

Premier importateur d’armes aumonde, l’Inde, qui doit compter avec l’expansionnisme chinois à sesfrontières et les menaces du Pakis-tan, veut rattraper son retard en développant, avec l’aide des étran-gers, sa propre technologie. L’objec-tif, selon Modi, est de « produire en Inde, produire pour l’Inde et de faire en sorte que le monde soit également approvisionné par l’Inde bien plus qu’avant ». Un leitmotiv qu’ont inté-gré les constructeurs mondiaux. Pour glaner des contrats, ils savent qu’ils doivent désormais partager leur savoir-faire avec des partenai-res indiens. Et que des milliards de dollars sont à la clef.

DÉFENSE

Blume, jusqu’ici respectivement à latête d’Audi et de Porsche, dirigent lesdeux autres nouveaux pôles de marques automobiles, baptisés « Premium » (Audi) et « Super pre-mium » (Porsche, Bentley, Bugatti, Lamborghini).

« Pas une révolution »Les trois dirigeants obtiennent en plus des responsabilités transversa-les à l’échelle du géant allemand : Herbert Diess récupère la R&D, les deux autres, la distribution et la production. La Chine, premier

marché du groupe, sera gérée de façon séparée.

« C’est une évolution, pas unerévolution », a souligné vendrediHerbert Diess lors de sa pre-mière conférence de presse entant que patron du groupe de642.000 employés. L’objectif de cette refonte : rendre le construc-teur plus efficace face aux nouveauxdéfis, avec l’arrivée du véhicule élec-trique et de la voiture autonome.

Ferdinand Dudenhöffer, expertautomobile de l’université de Duis-bourg, y voit surtout un retour à

Pauline Houédé @Pauline_H

Le départ de Matthias Müller s’accompagne chez Volkswagen d’une refonte de son organisation qui renforce considérablement le pouvoir du nouveau chef de Wolfs-burg, Herbert Diess.

Le nouveau président du direc-toire conserve non seulement la têtede la marque Volkswagen, qu’il dirige depuis 2015, mais contrôle également les deux autres marques grand public du groupe, Seat et Skoda, ainsi que les véhicules utili-taires Volkswagen, l’ensemble étant réuni dans une nouvelle entité bapti-sée « Volume » qui lui est confiée.

Les deux autres hommes forts dugroupe, Rupert Stadler et Oliver

AUTOMOBILE

Herbert Diess, le nouveau patron du géant allemand, détiendra plus de pouvoir que son prédécesseur.

nautique et de l’espace sont partispour une mission de cinq joursorganisée par le Gifas, présidéepar le patron de Dassault Avia-tion, Eric Trappier.

L’un des enjeux est de tirer partide la volonté du gouvernement deNarendra Modi d’accélérer le« Make in India ». Le contrat obligele constructeur à offrir 50 % dumontant du contrat en offset, c’est-à-dire en compensation indus-trielle. Dans ce cadre, Dassaultinvestit avec son partenaire indienReliance dans une usine à Nagpur,dans l’Etat du Maharashtra, quidevrait livrer dès la fin de l’année

des premières pièces de l’aviond’affaires Falcon 2000.

Partenariat avec RelianceDassault et Reliance ont annoncéun investissement de 100 millionsd’euros. Thales a aussi noué unpartenariat avec Reliance pourc r é e r u n e s o c i é t é c a p a b l ed’assembler et de maintenir descapteurs de guerre électroniques,tandis que Safran a annoncé, lorsde la visite du président Macronen Inde, la création d’une usine deSafran Electrical & Power (ex-La-binal) à Hyderabad. Elle fabri-quera les premiers harnais du

moteur LEAP made in India. Unedécision qui s’inscrit dans le mégacontrat remporté auprès de lacompagnie indienne SpiceJet, quia choisi, pour sa commande de155 Boeing 737-MAX, des moteursLeap-1B fabriqués par CFM Inter-national, la coentreprise de Safranet GE.

Dassault a fait le tour des four-nisseurs en France pour les con-vaincre de l’intérêt de l’Inde et, quisait, Nagpur pourrait devenir àterme une sorte de hub de l’aéro-nautique française en Inde. « LesAméricains déplacent une partie deleur production au Mexique, pour-

quoi les Français ne le feraient pasen Inde », remarque Eric Trappier.

Premier marché mondial dans la défensePremière importatrice au monded’armement, l’Inde vient de clôtu-rer le Salon DefExpo à Chennai.Pour la première fois, le Premierministre du pays s’y est rendu. His-toire de marquer sa volonté devoir l’industrie nationale prendrela relève des importations. Sonbut ? Augmenter la productiondomestique de 80 % d’ici à 2025.

Les industr ie ls du mondeentier étaient présents. Le mar-

ché indien de la défense est allé-chant, avec un investissementestimé à plus de 600 milliards dedollars sur huit ans. Le gouverne-ment encourage les partenariatsindustriels avec des étrangers etpourrait même relever à 74 % leseuil de détention par les étran-g e r s d e s c o e n t r e p r i s e s d edéfense. L’armée indienne estencore équipée à 68 % avec dumatériel russe, même si, depuisdeux ans, New Delhi a ouvertgrandes ses portes aux importa-tions américaines, nouveau four-nisseur pour ce pays longtemps« non-aligné ». n

L’aéronautique française cherche à prendre pied en Inde

Anne Bauer @annebauerbrux

Dans la foulée du contrat obtenupar Dassault pour 36 avionsRafale, l’intérêt de l’industrieaéronautique française pourl’Inde va croissant. Vendredi, lesreprésentants d’une soixantainede sociétés françaises de l’aéro-

Le Gifas a fait carton plein avec une mission Inde qui se déroule ce week-end. Nombre d’entreprises françaises cherchent des partenaires en Inde.

Le Sukhoi Su-30MKI, avion de combat russe construit sous licence en Inde. Photo Sanjay Kanojia/AFP

en brefArcelorMittal propose à Bruxelles de céder cinq sites pour racheter IlvaSIDÉRURGIE Le fabricant d’acier ArcelorMittal, qui souhaiteracheter l’italien Ilva, se dit prêt à se séparer des sites de Piom-bino (Italie), de Galati (Roumanie), de Skopje (Macédoine),d’Ostrava (République tchèque), de Dudelange (Luxembourg)et à fermer plusieurs lignes à Liège (Belgique) pour obtenir lefeu vert des autorités antitrust. Le seul site de Galati emploie6.200 salariés. La France n’est pas directement concernée. LaCommission aurait demandé à ArcelorMittal de céder l’équiva-lent de 3 millions de tonnes pour donner son accord à l’acquisi-tion d’Ilva, dont la capacité maximale de production avoisine les10 millions de tonnes annuels. Si la manœuvre se concrétise, legroupe se recentrera largement sur l’Europe de l’Ouest. Uncomité central d’entreprise exceptionnel se tiendra mardi auLuxembourg.

ACS remporte un contrat ferroviaire de 775 millions d’euros à TorontoCONSTRUCTION Le géant de la construction espagnol ACS aannoncé, dimanche, un contrat de 775 millions d’euros pour laconstruction et l’entretien d’une nouvelle ligne de chemins defer à Toronto, la plus grande ville du Canada. ACS construiracette voie de 11 kilomètre dans le nord de la ville en prenant latête d’un consortium comprenant deux de ses filiales, DragadosCanada et ACS Infrastructure Canada (Iridium), ainsi que deuxsociétés locales, Aecon et Dufferin/CRH Group. La construc-tion pourrait commencer au troisième trimestre de 2018. Lecontrat passé avec le gouvernement de la province d’Ontarioinclut aussi la construction de garages pour réparer et abriterles trains.

l’ancienne structure très centralisée de Volkswagen qui a caractérisé le règne du prédécesseur de Matthias Müller, Martin Winterkorn, con-traint à la démission en plein « die-selgate » en 2015. « Une personne, Herbert Diess, rassemble toutes les marques autour de lui. C’est un bon manager, mais quand une seule per-sonne décide, cela renforce le risque devoir apparaître des scandales », pour-suit l’expert, rappelant que MatthiasMüller avait justement donné davantage d’indépendance aux dif-férentes marques. « Herbert Diess nesimplifie pas le groupe, il rajoute un niveau managérial supplémentaire »,note-t-il. Interrogé vendredi, Her-bert Diess s’est défendu, soulignant qu’il allait nommer un directeur opérationnel pour l’aider.

« Volkswagen est un géant avecdouze marques différentes, il est bon de le simplifier un peu, estime quantà lui Jürgen Pieper, expert automo-bile chez la banque Metzler. Il est parfois nécessaire d’avoir de l’influence, Matthias Müller n’avait pas assez de pouvoir ».

(Lire « Crible »Page 30

La réorganisation de Volkswagen pose question en Allemagne

Herbert Diess était déjà à la tête de la marque Volkswagen. Photo Odd Andersen/AFP

« L’Inde a déjà investi 300 millions

de dollars dans le programme FGFA. »

BHARAT KARNADProfesseur au Centre

for Policy Research

Page 16: L’ ESSENTIEL la réforme Macron est lanc€¦ · sondage Elabe pour BFMTV. Mais ses rivaux déclarés n’en profitent guère. Parce que Emmanuel Macron laisse peu d’espace au

16 // INDUSTRIE & SERVICES Lundi 16 avril 2018 Les Echos

Le football professionnel fran-çais n’a pas tardé à redevenir déficitaire. Franchement défici-taire même… Globalement sor-tis du rouge au terme de la sai-son 2015-2016, avec un résultat net positif de 2,9 millions d’euros, les clubs de Ligue 1 et deLigue 2 ont en effet accusé une perte collective avoisinant 101,3 millions pour la saison 2016-2017, selon le dernier rap-port de la DNCG, le « gendarmefinancier » du foot tricolore, publié vendredi.

La L1 a enregistré, à elle seule,un déficit de 93,4 millions d’euros, à comparer à un gain de20,5 millions en 2015-2016. Cettebrutale détérioration s’explique p r i n c i p a l e m e n t p a r u n e balance négative en matière de transferts. Mais pas seulement.

Ce résultat négatif du foot« pro » « n’est pas une surprise etce n’est pas une mauvaise nou-velle », a ainsi analysé le direc-teur général exécutif de la Liguede football professionnel (LFP),Didier Quillot, lors de la présen-tation du dernier rapport annuel de la DNCG, et d’ajou-ter : « Nos clubs sont passés à l’achat et c’est une preuve de con-fiance. » Cette saison 2016-2017 a été notamment marquée, a-t-il rappelé, par un énième recrutement du PSG « made in Doha » avec l’arrivée de l’Alle-mand Julian Draxler moyen-nant 38 millions d’euros, et par le retour à l’Olympique de Mar-seille de Dimitri Payet pour 30 millions, dans le cadre de l’ambitieux projet de club de son nouveau propriétaire, le milliardaire américain Frank McCourt. « Les fondamentaux vont dans le bon sens », a même

estimé Didier Quillot, souli-gnant que la perte d’exploita-t i o n – h o r s t r a n s f e r t s d e joueurs – cumulée de la L1 et dela L2 s’est réduite de 53 millionsd ’e u r o s e n 2 0 1 6 - 2 0 1 7 , à 333,5 millions, pour un total de produits de 1 ,86 mill iard (+ 10,3 %), la perte opération-nelle étant de 275,8 millions pour la seule L1, réduite de 13 %,pour un total de produits de 1,64 milliard (+ 11 %). Ce déficit hors transferts des clubs n’en reste pas moins colossal.

Interrogé sur les perspectivespour la saison en cours, dans sa dernière ligne droite (le cham-pionnat se termine courant mai), Didier Quillot a d’ailleurs admis ne pas s’attendre à un résultat « à l’équilibre ». Un tel objectif n’est « pas inatteigna-ble », a-t-il cependant ajouté, observant : « Si on gagne 50 mil-lions par an [l’amélioration du résultat d’exploitation total horstransferts, NDLR], dans cinq ou six ans, on est à l’équilibre. »

Le plus gros déficit pour l’OMPour ce faire, il table sur l’aug-mentation des recettes des clubsavec une valorisation accrue de leurs droits T V, et sur de meilleures performances dans les compétitions européennes, d’où plus de revenus distribués par l’UEFA. Des éléments sus-ceptibles d’attirer de nouveaux investisseurs.

Cela étant, ce panorama géné-r a l n e d o i t p a s m a s q u e r l’extrême hétérogénéité du foot « pro ». Si l’on se penche sur la seule L1, 13 clubs étaient ainsi bénéficiaires en 2016-2017, 4 étant en revanche très défici-taires – l’OM (–42,4 millions), Lille (– 40,5 millions), le PSG(–18,8 millions), Bordeaux (–14,5 millions) – au lieu d’un seul lors de la saison précédente.

De même, le PSG a généré àlui seul un peu moins d’un tiers de ses recettes, l’équivalent des 13 plus petits budgets… — C. P.

SPORT

Les clubs tricolores ont accusé une perte collective de 101 millions d’euros.

Football : les clubs français dans le rouge en 2016-2017

Trois fournisseurs d’électricité assignés par les consommateursÉNERGIE L’association de consommateurs CLCV a assigné enjustice trois fournisseurs d’électricité, Cdiscount, Total Spring(Total) et Engie pour « pratiques commerciales trompeuses ».Elle estime que ces sociétés promettent des rabais plus avanta-geux que le montant réel des économies. Selon la CLCV, cespublicités ne sont pas assez précises. Elles ne mentionnent pasque le rabais concerne uniquement la part variable, c’est-à-direla consommation d’électricité, et non la part fixe (abonnement,taxes…), confirmant des informations du « Parisien ». Desreproches contestés par les trois opérateurs, qui s’estimenttransparents. Le marché de l’électricité a été libéralisé il y a plusde dix ans. EDF conserve une position dominante, mais 18 % desfoyers se sont tournés vers d’autres fournisseurs, dont l’offre enmoyenne est inférieure de 10 % au tarif réglementé.

en bref

duisent ensemble davantage (4 millions de barils par jour pour leseul Exxon l’an dernier).

Profitabilité recordCette profitabilité record fluctue évidemment au gré des cours du pétrole : au premier semestre 2016, le résultat net se limitait à 7,2 mil-liards de dollars, fragilisant le bud-get du royaume dépendant presqueexclusivement de la manne pétro-lière. Mais la rentabilité est aussi favorisée par des coûts de produc-tion structurellement bas, avec un pétrole facile à extraire, notam-ment à partir du gigantesque champ qui se situe sous les pieds deSaudi Aramco, dans le désert qui borde la côte est du royaume.

Ainsi, les coûts de production sesont limités à 7,9 milliards de dol-lars au premier semestre l’an der-

a été récemment élargie au-delà desseules exportations, afin de limiter les subventions coûteuses aux car-burants et à la production d’électri-cité.

Saudi Aramco s’est engagédepuis plusieurs années dans un programme d’investissement, notamment pour se développer dans le raffinage et la pétrochimie. « La diversification ajoute de la valeur à chaque baril de brut que nous produisons », expliquait, de passage à Paris la semaine dernière,le PDG de l’entreprise, Amin Nas-ser, aux « Echos ».

Saudi Aramco, qui vient ainsid’annoncer la construction (en par-tenariat) d’une immense raffinerie en Inde, a investi près de 15 milliardsde dollars au premier semestre l’an dernier, davantage que nombre de majors étrangères. n

Au premier semestre l’an dernier, la compagnie nationale saoudienne a enregistré un résultat net de 33,8 milliards de dollars, selon Bloomberg. Photo Christopher Morris/VII/Redux-RÉA

t-il. Joa ne compte pas en rester là. Le groupe travaille notamment à l’ouverture d’un club de jeu à Paris et à son développement à l’interna-tional, malgré l’échec d’une tenta-tive de rachat de l’opérateur néer-l a n d a i s J V H G a m i n g & Entertainment, un gros morceau avec ses 65 casinos aux Pays-Bas. Joa regarde aussi l’Europe du Sud, qualifiée de « marché cible » par sonprésident.

« Nos actionnaires ont la volontéde soutenir le groupe dès qu’il y a uneaffaire intéressante », souligne Lau-rent Lassiaz. En témoigne l’achat, auprès de Chequers Capital, de l’hôtel-casino de Mandelieu-La Napoule. Si son montant reste confidentiel, c’est « la plus grosse » opération de croissance externe du groupe, assure le dirigeant. Ce

volontarisme, partagé avec les actionnaires, découle aussi de la bonne santé de l’entreprise.

Acteur du divertissementJoa a terminé son exercice 2016-2017 (clos au 31 octobre) avec un excédent brut d’exploitation de 34,3 millions d’euros, en hausse de 9,5 % sur un an, pour un chiffre d’affaires de 238 millions (+ 5 %). Avec le rétablissement du secteur des casinos, confirmé ces deux der-nières années, Joa tire profit d’une stratégie offensive qui en fait plus largement un acteur du monde du divertissement.

Outre le jeu, l’une des composan-tes de son offre, un soin tout parti-culier est porté à la restauration et àdes loisirs complémentaires (bow-ling, cinéma, discothèque…) afin

d’attirer une nouvelle clientèle de non-initiés au black jack et autres jeux de casino. S’y ajoute un souci de modernité dans le design des derniers casinos construits, comme à Montrond-les-Bains (42) ou à La Seyne-sur-Mer (83). n

Véronique Le Billon @VLeBillon

L e 6 m a r s 1 9 3 8 , d e p u i s s e s 1.400 mètres de profondeur, le puitsDammam numéro 7 faisait jaillir les premiers barils de pétrole qui allaient faire la fortune de l’Arabie saoudite. Quatre-vingts ans plus tard, l’ambition de Riyad de mettre en bourse 5 % du capital de la com-pagnie nationale Saudi Aramco est l’occasion, pour la première fois, demettre des chiffres sur l’héritage du« puits de la prospérité ».

Alors que l’Etat saoudien valoriseSaudi Aramco jusqu’à 2.000 mil-liards de dollars, c’est d’abord un profit record que mettent en lumière les données collectées par l’agence Bloomberg : 33,8 milliards de dollars de résultat net pour le premier semestre 2017.

Saudi Aramco est certes le pre-mier producteur mondial de pétrole, avec quelque 10 millions debarils produits par jour (mb/j), maissa performance dépasse de très loincelle des majors étrangères.

Ainsi, les profits cumulés de cinqgrands du secteur (Exxon, Shell, Chevron, Total et BP) ont tutoyé les 26 milliards de dollars sur la mêmepériode l’an dernier, alors qu’ils pro-

ÉNERGIE

La prochaine introduc-tion en Bourse de la compagnie nationale saoudienne permet de lever le voile sur ses performances.

Le géant saoudien est le groupe le plus profitable de la planète.

Pétrole : les chiffres fous de Saudi Aramco

Joa accélère son développement dans les casinos avec l’appui de Blackstone

Christophe Palierse @cpalierse

Le groupe Joa poursuit tambour battant son développement, fort dusoutien de son nouveau et puissant actionnaire majoritaire, Black-stone. Le numéro trois français des casinos, dont le géant américain ducapital-investissement a repris environ 90 % du capital en octobre dernier, s’apprête ainsi à finaliser l’acquisition de son vingt-qua-trième établissement. Après l’achat, courant mars, de son vingt-troisième, l’hôtel-casino de Mande-lieu-La Napoule (06), un 4 étoiles de213 chambres à l’enseigne Pullman,Joa s’apprête à conclure dans les prochains jours celui du casino de Gujan-Mestras (33).

Situé sur le bassin d’Arcachon,cet établissement complétera le maillage territorial de Joa selon « une stratégie de clusters régio-naux », explique le président du groupe, Laurent Lassiaz. « Gujan-Mestras complétera notre dispositif sur la partie sud de la côte atlantiqueavec nos casinos de Saint-Paul-lès-Dax et Saint-Jean-de-Luz », précise-

LOISIRS

Le numéro trois français enchaîne deux opérations de croissance externe en France.

Et confirme son ambition européenne.

L’acquisition récente de l’hôtel-casino de Mandelieu-La Napoule (06) constitue, pour le groupe Joa, la plus grosse opération de croissance externe. Photo Stefan Kraus

nier, note Bloomberg, qui évalue le coût de production à moins de 4 dollars le baril.

Aujourd’hui propriété exclusivede l’Etat saoudien, Saudi Aramco lui a versé, selon Bloomberg, 13 mil-liards de dollars de dividendes au premier semestre l’an dernier. Maisl’entreprise s’est aussi auparavant acquittée d’un taux d’imposition sur les revenus et de royalties, selonun barème progressif. Leur assiette

10MILLIONS DE BARILSLa production de pétrole, par jour, de Saudi Aramco, ce qui en fait, de très loin, le premier producteur mondial.

« Nos actionnaires ont la volonté

de soutenir le groupe dès

qu’il y a une affaire intéressante. »

LAURENT LASSIAZPrésident du groupe

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Les Echos Lundi 16 avril 2018 INDUSTRIE & SERVICES // 17

RELATIONS ACTIONNAIRES

Pour toutes questions,n'hésitez pas à nous contacter :

[email protected]

(*) sous réserve de l'approbation de l'AssembléeGénérale, dividende de 0,65 € par action, versé ennuméraire et détaché le 22 mai.

24 mai : mise en paiement du dividende (*)17 mai : publication du 1er trimestre 2018

26 juillet : publication du 1er semestre 2018

0 800 207 207

Actionnaires de SUEZ, participez àvotre Assemblée Générale Mixte

La Grande Arche – 92044 Paris-La Défense

Jeudi 17 mai 2018 à 10hà l'Espace Grande Arche

WWW.SUEZ.COM

Pour participer à cette Assemblée, vous devez justifier de votrequalité d'actionnaire à la date du mardi 15 mai 2018, à zéroheure (heure de Paris). Avec VOTACCESS vous avez la possibilitéd'utiliser Internet pour demander votre carte d'admission àl'Assemblée, donner pouvoir ou voter jusqu'au 16 mai à 15h.

L'Assemblée sera retransmise en directsur notre site internet. Vous pourrezégalement retrouver sur ce sitel'intégralité des informations relatives àl'Assemblée Générale, et notammentles conditions de participation, l'ordredu jour, les comptes annuels et le textedes résolutions (rubrique Finance /Assemblées Générales).

IMMOBILIER

Catherine Sabbah @csabbah

Tous ses chiffres sont énormes : le nouveau Palais de justice de Paris,construit dans le 17e arrondissementen lisière de Clichy (Hauts-de-Seine),va fonctionner comme une petite ville de 9.000 personnes. Il leur fau-dra trouver leur chemin dans les 5.000 mètres carrés de la salle des pas perdus ; choisir la bonne parmi les 92 salles d’audience… Le chantierde cet immeuble de 160 mètres d e h a u t a m o b i l i s é q u e l q u e 2.000 ouvriers pour monter 55.000 mètres carrés de façades et utilisé 135.000 tonnes de béton.

D’après le rapport de la Cour descomptes de 2017, le coût de ce parte-nariat public privé (PPP) est tout autant exorbitant : un investisse-ment de 725 millions d’euros, dont lecoût de financement revient à 643 millions. Il en faudra encore 960à la société de projet Arelia pour le faire fonctionner jusqu’en 2044. Le

bâtiment, construit par Bouygues Bâtiment Ile-de-France, sera alors remis à l’Etat. Il aura fallu bien des allers et retours pour choisir le site des Batignolles. Pourtant, après ces hésitations, cette tour conçue par l’architecte italien Renzo Piano, bleutée, plantée de terrasses qui deviendront peut-être de petites forêts, est apparue calmement dans le ciel de Paris. Sans réelle opposi-tion contre sa hauteur, ni contre le montage immobilier : l’Etat versera un loyer pendant trente ans pour son exploitation et son entretien. L’action des avocats, qui a tout de même arrêté le chantier près de huitmois en 2014, avait surtout pour objectif de bloquer le déménage-ment hors de l’île de la Cité. Finale-ment, les avocats auront leur mai-son au pied de la tour.

Au cours des huit ans qu’a duré leprojet (dont quarante mois de chan-tier), d’autres constructions, publi-ques et privées, ont fait couler une encre plus acide : la Philharmonie, dans le parc de la Villette, pour son coût et les vicissitudes de son chan-tier ; la tour Triangle, porte de Ver-

sailles, dont l’idée remonte à 2009, bataille toujours contre des recours ;les tours Hermitage, à la Défense, sont dans les limbes depuis dix ans…De quoi, selon Thierry Roulet, direc-teur général adjoint de Bouygues Bâtiment Ile-de-France, justifier le choix de la procédure des PPP, qui « permettent de livrer des bâtiments dans les délais et dans l’épure finan-cière prévue ». Et de citer, en exemple,le ministère de la Défense, à Balard, ou la Seine Musicale à Boulogne.

Surveiller chaque détailAux architectes, dont beaucoup sont opposés à ce type de contrat qui briderait leur créativité, Ber-nard Plattner, l’associé de Renzo Piano chargé du chantier, répond qu’il faut résister, se montrer exi-geant, surveiller chaque détail, par-ticiper au choix des matériaux en discutant directement avec les

l Le nouveau Palais de justice de Paris ouvre ses portes ce lundi.l Le bâtiment s’est imposé sans encombre dans le ciel de Paris.

Palais de justice de Paris : un PPP sans histoires

INTERVIEW // RENZO PIANO Architecte

« Une architecture donne à un concept son expression bâtie »Propos recueillis par C. S.

R enzo Piano a commencé sacarrière parisienne avec leCentre Pompidou. quarante

ans après, il continue de forger la modernité de la capitale avec le Palais de justice.

Quels sont vos rapports avec la justice ?Ils sont bons! Il y a deux ans, mon travail était exposé à Padoue, dans l’un des premiers tribunaux, une grande salle où des hommes essaient de mettre d’accord les autres. Au fond, une architecture donne à un concept son expression bâtie. Par exemple un hôpital est unmoment d’apnée entre les sciences et les sciences humaines ; un musée,un lieu où approcher silencieuse-ment une œuvre de beauté ; une salle de concert un endroit où l’on savoure d’écouter avec les autres. Lajustice?Je pense lumière, légèreté, transparence. Un endroit où l’on passe beaucoup de temps, souvent dans des conditions de grande anxiété. Il fallait l’alléger.

Vous avez donc travaillé avec l’espace et la lumière comme matière ?Et aussi le verre et l’acier, le béton, lebois ; il y a des moments où vous construisez avec le désir des gens. Le métier de bâtisseur est très prag-matique, mais c’est aussi un métier d’art où l’on a à faire avec les émo-tions. Comment répondre aux besoins d’une ville ? Quelqu’un, au sommet de l’Etat a un moment eu lecourage de s’installer en bordure dela ville, pour féconder la banlieue.

La forme de ce bâtiment fait penser à trois marches, faut-il y lire un symbole ?

il faut donner une présence à ce bâtiment dans le ciel de Paris. C’estun gardien. Un soldat.

On a beaucoup dit que le partenariat public privé bridait le travail de l’architecte, qu’en pensez-vous ?Nous avions de très nombreux interlocuteurs : Bouygues, l’Eppjp (Etablissement public du Palais de justice de Paris) et les magistrats. Cen’était pas la chose la plus facile de traiter avec ces trois entités très for-tes et compétentes. Il faut trouver de la confiance chez son client, car nous ne sommes jamais sûrs à 100 % de ce que nous faisons. Un bon client n’est pas un client qui dit « oui ». Lorsque nous avons conçu leCentre Pompidou avec Richard Rogers, nous étions fous, mais pas bêtes. Et nous en avons apporté la preuve depuis. Aujourd’hui nous savons de quoi nous parlons, autantque les trois partenaires avec les-quels nous avons travaillé.

aL’intégralité de l’interview sur lesechos.fr/

« Il faut trouver de la confiance chez son client, car nous ne sommesjamais sûrs à 100 % de ce que nous faisons. » Photo Philippe Lopez/AFP

Non. Il s’agit d’un lieu public où l’onreçoit des milliers de gens. Il fallaitun socle, 90 salles d’audience, une petite ville de 9.000 personnes, et puis d’autres fonctions, au-dessus. Dans l’île de la Cité, le Palais est bien sombre, mais on peut sortir… Nous voulions offrir aussi des jar-dins et pouvoir restituer un moment de liberté en sécurité. L’immeuble de grande hauteur

subit aussi de très fortes contrain-tes : c’est une fine lame qu’il vaut mieux découper, d’où ces « tailles de guêpe » entre les grands blocs, làoù le bâtiment semble se resserrer,il y a des espaces de rencontre.La forme naît d’un mélange de con-traintes. Le vent, la force de gravitéavec laquelle on flirte du matin au soir. Et puis la fonctionnalité, la sécurité, les coûts d’entretien, les consommations d’énergies. Tout devient source d’inspiration. Enfin

« La justice ? Je pense lumière, légèreté, transparence dans un lieu immense. »

à batterie). Soit 90 % de plus qu’en 2016, bien plus que les 107.322 cyclomoteurs vendus età peine 20.000 unités de moins que les ventes de scooters et de motos cumulées ! Le marché français du VAE pèse désor-mais 399 millions d’euros.

« Je pense qu’on vendra 1 mil-lion de vélos électriques en Francedans sept ans », s’enthousiasme Jérôme Valentin, par ailleurs patron de Cycleurope (Gitanes, Peugeot, Bianchi…). En Allema-gne, 720.000 VAE ont été écou-lés en 2017. En Belgique, le VAE truste déjà 45 % des ventes glo-bales de vélo… « Le phénomène est encore trop récent, nous n’avons pas encore assez de recul pour savoir si le VAE peut pren-dre des parts de marchés aux petits scooters citadins. Mais c’est possible » , juge Benjamin Hughet, le responsable France du groupe néerlandais Accell.

« Speed bikes »Quoi qu’il advienne, des batte-ries sont déjà largement instal-lées sur les vélos urbains, les vélos de loisirs et les VTT. Et ellescommencent à se placer sur les cadres des vélos de course. Seul bémol – il en faut bien un –, les ventes de « speed bikes » – des vélos électriques capables de r o u l e r à 4 5 k i l o m è t r e s à l’heure – restent confidentielles. « Pour ces engins, il faut une assu-rance et une plaque d’immatricu-lation, c’est plus compliqué. Mais il existe une demande », confie Denis Briscadieu, le président deCycleLab, un groupe qui con-trôle plus d’une centaine de magasins spécialisés. Encore faudra-t-il déterminer si ces machines-là sont des vélos. n

Julien Dupont-Calbo @jdupontcalbo

Alors que l’écosystème était en roue libre depuis l’arrivée du VTT, à la fin des années 1980, lesfabricants de petites reines a c c é l è r e n t à n o u v e a u , aiguillonnés par l’essor des vélos à assistance électrique (VAE) – et dans une moindre mesure par la mode des nouvel-les bicyclettes urbaines. « Les industriels se développent à nou-veau. Nous avons une très belle autoroute devant nous », se féli-cite Jérôme Valentin, le prési-dent de l’Union sport & cycles, la fédération professionnelle du secteur.

L’an dernier, il s’est venduquelque 2,78 millions vélos dans l’Hexagone, soit 0,2 % de plus qu’en 2016. Mais c’est sur-tout en valeur que le gain est conséquent : le marché a frisé 1,3 milliard d’euros, un saut de 9,8 % en un an. Le prix de vente moyen a gagné 9 %, à 459 euros.Il faut dire que l’étiquette moyenne d’un VAE affiche 1.564 euros, contre 1.404 euros pour un vé lo de course et 396 euros pour un VTT. Un véri-table jackpot, avec pas moins de254.870 VAE qui ont trouvé pre-neur en 2017 (dont 35.640 VTT

DEUX-ROUES

Les ventes de vélos électriques ont presque doublé l’an dernier en France.

Environ 255.000 VAE ont trouvé preneur.

Le vélo électrique dépasse le scooter

fabricants, et suivre minutieuse-ment le chantier. « S’imposer comme un partenaire égal, un bâtis-seur au même titre que l’entreprise, cela fait partie du métier », dit-il.

Si ces procédures ont du plombdans l’aile, c’est pour des questions financières que ni l’Etat ni les collec-tivités ne pourront résoudre en reve-nant à la classique commande publi-que. Les utilisateurs du bâtiment n’ont pas attendu l’ouverture du Palais pour le critiquer. « Nous allonsl’accompagner quelque temps, pour-suit Bernard Plattner, il y aura sans doute des ajustements. En PPP, vous obtenez ce que vous avez acheté, et on ne change rien en cours de route, ce quiévite notamment les dérapages. » Sauf cas de force majeure, comme ladécision d’accueillir le pôle antiter-roriste, qui a obligé à repenser cer-tains accès et à installer du verre anti-bombe en façade. n

Le nouveau Palais de justice de Paris. Photo Pierre-Yves Brunaud

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18 // INDUSTRIE & SERVICES Lundi 16 avril 2018 Les Echos

marketing

Véronique Richebois @VRichebois

Avril, le mois des anniversai-res… publicitaires. Alors que Citroën vient de fêter, avec un an d’avance, son centenaire, via un grand film institutionnel, la Caisse d’Epargne diffuse, de façon quasi simultanée, une campagne de marque pour ses 200 ans signée par l’agence Alt-mann + Pacreau. Tout comme le constructeur automobile, la Caisse d’Epargne est confrontéeà un défi cornélien : comment communiquer sur le passé glo-rieux de la banque coopérative créée en 1818, sans l’inonder paravance de lauriers émus qui en feraient tout, sauf la banque du futur dans un univers où se multiplient fintech et banques digitales ?

Ce défi se complique du rap-port ambivalent qu’entretien-nent les Français avec l’argent, partagés entre culpabilité et fas-cination. Tout comme il pâtit dela manière dont le discours ban-caire mettant en scène une rela-tion « enchantée » avec le ban-quier (la saga animalière de la Caisse d’Epargne, le banquier chantant du Crédit Agricole…) adû effectuer une révolution cul-turelle expresse sous la pressionde la crise financière de 2008. Laviolence de la vague de défiancequi a suivi l’a contraint à se recentrer sur le territoire des valeurs – éthique, transparence,proximité avec le client… – et de la parole sociétale.

Startuppeur décomplexéAfin de mener à bien son proprediscours d’anniversaire, la Caisse d’Epargne (avec un bud-get de plus de 40 millions d’eurosnets en 2018) a opté alors pour une communication globale, métissant époques et styles. Du côté « com branchée », option Millennials, la Fédération natio-nale des Caisses d’Epargne (FNCE) a commandé au youtub-beur Ugo Bimar une websérie enhuit épisodes, qui raconte « La Fabuleuse Histoire » de la ban-que mutualiste. Le premier épi-

sode, diffusé en ligne, a mis en scène Denis Diderot, l’inventeur de l’« Encyclopédie ». Il raconte, en costume d’époque, les prémi-ces de la création de la Caisse d’Epargne et de son projet de sor-tir le peuple de la misère grâce à l’épargne, sur le mode décom-plexé d’un startuppeur vendant un concept disruptif. S’ensuiventBenjamin Franklin, Alphonse de Lamartine, Edmond Ros-tand, Jules Verne…

Récit en slamEn parallèle, la Caisse d’Epargne s’est offert, via un grand film de 90 secondes réalisé par Ivan Grbovic, un voyage dans le temps et l’industrialisation, pour célébrer ses 200 ans. Mêmesi là aussi – les deux démarches de communication ayant été menées séparément – la banquea choisi de créer des ruptures de style et d’époque, afin d’éviter l’écueil du récit épique narré au premier degré. Tourné en plan-séquence et découpé en quatre tableaux, le film est porté par un personnage contemporain, en jean et tee-shirt, qui se promène dans le temps et narre l’histoire de la Caisse d’Epargne sous forme de slam. « Aujourd’hui, la révolution digitale remplace la

révolution industrielle. Mais une chose reste indispensable : pour continuer à aller de l’avant, il fau-dra toujours une banque utile », conclut le spot.

L’ « utile » d’abord« Nous avons d’abord vu ce bicen-tenaire comme l’occasion de nourrir notre plate-forme de marque, en démontrant com-ment, depuis 1818, la Caisse d’Epargne s’est construite autourde la notion d’utilité », raconte Laurent Buffard, directeur de la communication de la Caisse d’Epargne. « Mais le concept même de la Caisse d’Epargne est lui-même d’une incroyable modernité », intervient Olivier Altmann, président d’Altmann + Pacreau. Concilier intérêt général et intérêts particuliers, fonctionner selon un mode col-laboratif et coopératif, mettre enavant l’« utile » dans sa commu-nication… « Toutes les valeurs sociétales de la Caisse d’Epargne sont en phase avec l’époque, sans qu’elle ait besoin de courir après des démonstrations technologi-ques. A partir de là, les choses étaient simples pour cette campa-gne du bicentenaire : il suffisait demontrer, comment, pendant ces 200 ans, la Caisse d’Epargne avaittout fait pour être “utile”. » n

Avec l’agence Altmann + Pacreau, la Caisse d’Epargne met en avant la modernité de son concept, en métissant époques et styles.

CÉLÉBRATION

Concilier intérêt général et intérêts particuliers, opérer selon un mode collaboratif et coopératif… L’Ecureuil souffle ses 200 bougies en insistant sur la modernité de son concept.

Pour son bicentenaire, la Caisse d’Epargne revendique sa modernitéPropos recueillis

par Philippe Bertrand @Bertra1Philippe

Le volume d’activité de Cdiscount a progressé de 13 % au premier trimestre, mais de 6 % seulement en organique. La croissance du e-commerce se tasse-t-elle ?Non. En revanche, les habitudes de consommation évoluent et nous nous y adaptons. Le Black Friday, ennovembre, est par exemple devenu un rendez-vous important au détri-ment des soldes de janvier. Le débutd’année est très encourageant pour Cdiscount. Nous continuons de gagner des parts de marché et profi-tons d’un élargissement fort de notre offre, en particulier dans la maison, le jouet et les loisirs. De plus, nous consolidons depuis l’année passée les ventes high-tech et de meubles des hypers du groupeCasino, ce qui a un impact de 7 % decroissance d’activité sur le trimes-tre. Ce qu’il faut noter, c’est que nousavons dépassé la barre des 20 mil-lions de visiteurs uniques par mois,avec 8,6 millions de clients actifs, que sur un an le nombre d’abonnésà Cdiscount à volonté [la livraison gratuite illimitée moyennant 29 euros par an, NDLR] a progresséde 33 % et que le poids de la place demarché sur nos ventes représente désormais un tiers de l’activité de Cdiscount. Bref, il n’y a que des rai-sons d’être optimiste pour 2018.

A quoi servent les corners Cdiscount implantés dans les Géant ?Ces showrooms sont au nombre de11 et seront 20 en juin. Sur 300 à 400 mètres carrés nous proposons les dernières nouveautés high-tech,nos meilleures promotions et éga-lement des produits de décoration et des meubles. C’est une première en hypermarché. En résumé, les meilleures ventes de Cdiscount

Dominique Chapuis [email protected]

Sa licorne musicale était en rupturede stock à Noël. Après avoir été en tête des ventes sur Amazon pen-dant quinze jours, la première mar-q u e f r a n ç a i s e d e p e l u c h e s Gipsy, espère avoir un autre succès ce printemps avec les Squishimals. Une gamme composée de 12 petits animaux moelleux à collectionner. Elle s’inspire d’un phénomène en vogue au Japon et aux Etats-Unis, lamousse à mémoire de forme. La société a, elle, choisi d’utiliser des fibres, et non de la mousse, pour garnir ces petites peluches (ven-dues entre 5,90 et 9,90 euros).

JOUET

La marque de peluches lance les Squishimals, de petits animaux moelleux.

Gipsy mise sur les concepts autour de Pâques, Halloween, ou la Saint-Valentin pour désaisonnaliser ses ventes.

« Nous avons senti un vrai engoue-ment de nos clients distributeurs en France et à l’export », affirme San-dra Callahan, la directrice générale de Gipsy. Avec son mari, elle a repris en 2002 l’entreprise familialebasée dans le Calvados. Sur un mar-ché difficile, son chiffre d’affaires a progressé l’an dernier de 15 %, à 11,5 millions d’euros, avec 2 millionsde peluches produites par an.

Son père a racheté l’entreprise en1989, alors qu’elle était au bord du dépôt de bilan. A l’époque, la sociétécomptait encore deux sites de pro-duction, fermés par la suite. Lors-qu’ils reprennent Gipsy en 2002, lesnouveaux dirigeants ont l’idée de créer un premier concept d’univers,les oiseaux siffleurs. De petits personna-ges sonores placés dans un présentoir.

Gipsy imagine un arbre géant de 2 mètres abritant 240 piafs. Le pro-jet a fait un carton, avec 800.000 pièces vendues en un an ! Gipsy a imaginé onze autres concepts à la suite. « Notre objectif était de désai-sonnaliser l’activité, en créant des événements en magasin, au-delà de Noël, que ce soit à Pâques, pour la Saint-Valentin ou Halloween », relève Stephen Callahan, le prési-dent de Gipsy.

Conquérir de nouveaux circuitsAujourd’hui la société ne réalise plus que 50 % de ses ventes à Noël. Quinze ans après, « ces oiseaux res-

INTERVIEW // EMMANUEL GRENIER Président de Cdiscount

« Cdiscount lance la location longue durée sur 1.000 produits »

meubles, l’installation d’un pare-douche, voire d ’une cuisine entière ! On parle beaucoup de la qualité de service de nos concur-rents, mais nous sommes les seuls à proposer aussi la livraison des gros produits dans la journée en Ile-de-France ou à Lyon. Et nous allons étendre la livraison en un jour des petits produits de 6 à 8 grandes villes d’ici à fin 2018. Nos colis prennent le TGV !

En un an, la part des marchands tiers de votre place de marché qui font appel au Cdiscount Fulfillment, c’est-à-dire à tous vos services dont l’expédition par vos soins, a gagné 9 points à 20 %. Comment ?Nous avons beaucoup investi dans la qualité de service offerte à nos marchands. Et l’offre Fulfillment leur donne accès aux abonnés Cdis-count à volonté, qui achètent quatrefois plus. C’est un attrait considéra-ble. Nous proposons également à nos marchands, comme à nos four-nisseurs et à des annonceurs, de communiquer vers nos clients grâce à notre régie 3W. La monéti-sation de notre audience via la régieet par la marketplace est un élé-ment majeur de notre rentabilité.

Le fait que Monoprix, qui appartient à votre groupe, passe un accord avec Amazon pour la livraison express alimentaire à Paris signifie-t-il que Cdiscount abdique toute ambition dans l’e-commerce alimentaire ?Cet accord s’inscrit dans le cadre dela politique de partenariat du groupe Casino et c’est une très bonne nouvelle pour Monoprix. Notre priorité a toujours été l’offre non alimentaire. C’est ce qui nous a d’ailleurs permis de devenir l’un desseuls vrais concurrents qu’Amazon possède dans un pays européen. n

l Le PDG de Cdiscount commente ses résultats trimestriels.l Il explique que son site combine prix bas et nombreux services.

Gipsy veut réenchanter les magasins avec ses peluches

tent un de nos best-sellers », note Sandra Callahan.

Pour ses peluches classiques,Gipsy a appliqué la même recette, en créant un univers. Un moyen de « réenchanter les points de vente ». En 2016, la société a dessiné une arche de Noé de près de 4 mètres sur 2 mètres de hauteur, accueillanttous ces animaux. Le succès de cette approche lui a permis de réduire de 45 à 10 % la part de ses licences (Lapins Crétins, Pat’ Patrouille, Les Minions…), au suc-cès plus aléatoire.

L’objectif de Gipsy est de conqué-rir de nouveaux circuits, comme lesanimaleries et les lieux culturels enplus de la grande distribution (65 %), les spécialistes du jouet

(15 %) ou Internet. En 2018, il viseune hausse de 5 à 10 % de sonchiffre d’affaires. n

Gipsy parie sur les Squishi-mals pour séduiredès avril petits et grands. Photo DR

sont disponibles en magasin avec des prix Internet mis à jour quotidiennement. Les rayons des Géant qui incluent ces showrooms voient leurs ventes progresser en moyenne de 25 %. C’est une incontestable réussite.

Vous avez lancé il y a quelques mois les crédits Coup de Pouce. Comment cela fonctionne-t-il ?C’est un service que l’on peut obteniren cinq minutes, grâce à notre parte-naire Banque Casino, avec simple-ment une pièce d’identité et un RIB. Nous en avons distribué plusieurs dizaines de milliers. Nous avions

déjà lancé le paiement gratuit en quatre fois. Et nous annonçons aujourd’hui la location longue duréesur 1.000 produits, comme les télé-phones ou les téléviseurs. Avec la revente du produit au bout de 24 mois, cela revient moins cher quel’achat en une fois. D’une façon géné-rale, sur ces offres, nous sommes 15 % moins chers que nos concur-rents. C’est l’ADN même de Cdis-count de démocratiser l’accès à la consommation pour tous les Fran-çais.

D’une façon générale, vous multipliez les services ?L’objectif est d’offrir une expérienceclient totale en étant toujours les moins chers. Le client peut se faire livrer rapidement dans un point relais à coût zéro. Mais nous pou-vons aussi le livrer chez lui dans uncréneau de deux heures et même installer le produit. Nous sommes les seuls à proposer le montage des

« Les meilleures ventes de Cdiscount sont disponibles en magasin avec des prix Internet mis à jour quotidiennement. »

« C’est l’ADN même de Cdiscount de démocratiser l’accès à la consommation pour tous les Français. »

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Page 19: L’ ESSENTIEL la réforme Macron est lanc€¦ · sondage Elabe pour BFMTV. Mais ses rivaux déclarés n’en profitent guère. Parce que Emmanuel Macron laisse peu d’espace au

Telecom Italia : le fonds activiste SVM soutient ElliotLe fonds activiste allemand Shareholder Value Management (SVM) a annoncé samedi qu’il avait acquis plus de 1 % du capital de Telecom Italia, avec la ferme intention de soutenir Elliott. Le fonds américain qui possède déjà près de 10 % des titres de TIM a aussireçu l’appui de l’Asati, association d’actionnaires minoritaires .D

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Netflix intégré dans les offres de Comcast Le numéro un du câble sur le marché américain, va intégrer Netflix dans ses offres de télévision par abonnement. C’est la première fois aux Etats-Unis qu’un opérateur de télévision à péage accepte d’inclure le service de vidéo en streaming. Netflix a conclu en mars un accord similaire avec Sky en Grande-Bretagne.Sh

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1MILLIARD DE DOLLARSLe Chinois Xiaomi envisage-rait selon Bloomberg de racheter GoPro qui accu-mule les difficultés. Sur la base de transactions passées, certains valorisent GoPro à 1 milliard de dollars. Personne ne commente toutefois la rumeur.

Tantôt businessman en vue militant aux côtés de Richard Branson contrele Brexit. Tantôt sarcastique lorsque après le rapprochement avorté de Publicis et d’Omnicom en 2013, il commente, impérial : « Restructurer le management de Publicis, c’est un peu comme de changer la place des transats sur le pont du Titanic ! »

Troisième frère SaatchiA l’époque, Martin Sorrell peut se lepermettre : acquis en 1985, Wire & Plastic Products, coquille vide maiscotée en Bourse, lui a permis de se placer au firmament des groupes de communication. Et là, il a été à bonne école. Directeur financier de Saatchi & Saatchi, il a œuvré pour son expansion au point d’être sur-nommé « le troisième frère Saat-chi ». Sauf qu’il comprend qu’il n’aura jamais le pouvoir. Il décide alors de constituer un grand groupede communication. De préférence en jetant son dévolu sur des grandesenseignes anglo-saxonnes.

L’abordage commence en 1987 :il lance un raid hostile sur le réseauaméricain J. Walter Thompson (JWT). Suivent une demi-douzaine d’OPA sur, notamment, les améri-cains Ogilvy & Mather et Young &

Rubicam (2000). Le premier, payé trop cher dans un marché en chute,lui a valu d’être qualifié d'« odieuse petite m… » par David Ogilvy… avec lequel il finira par se réconcilier. Aupassage, Sorrell frôle la faillite. Mais au fil de ses acquisitions, de lamoins heureuse (la centrale d’achat Tempus CIA en 2001) aux plus inspirées (le cabinet d’études TNS-Sofres en 2008 qui démontre son intérêt précoce pour la data), il imprime une marque financière aux entités de WPP.

VisionnaireIl démontre aussi ses talents de « dealmaker » . Mais surtout, Martin Sorrell acquiert une réputa-tion de visionnaire. En 2005, il dénonce déjà le danger de la con-currence de Google, qu’il juge comme son « ennemi véritable » alors qu’Internet en est à ses balbu-tiements. Plus tard, ce sont les Gafa,Google, mais aussi Facebook et sur-tout Amazon qu’il épingle. Redou-tant sans jamais l’avouer la concur-rence des cabinets de conseil, il avait fusionné quatre de ses filiales en janvier dernier sous le vocable deKantar Consulting. Mais là, il était peut-être déjà tard… — V. R.

Comment le mythe a vacillé

La vie et le parcours de Martin Sor-rell ont un petit goût de rêve améri-cain, accompli sous les ors de l’ex-empire britannique. Rien n’était gagné pour ce petit-fils d’immi-grants russes et polonais d’origine ashkénaze, né en février 1945, qui a monté de toutes pièces son empire…au point de s’arroger la place de numéro un mondial de la commu-nication en 2008, après avoir été anobli par la reine en 2000. Un pèreélectricien, mais des études brillan-tes à Cambridge puis un MBA à Har-vard… Il fait ses premiers pas comme journaliste, devient consul-tant puis rejoint le leader mondial du sponsoring sportif Mark McCor-mack et le distributeur alimentaire James Gulliver Associates.

Les premières photos le montrenttimide, l’allure grisâtre d’un finan-cier. On est loin du Martin Sorrell de ces dernières années, looké, bronzé.

En l’espace de cinquante ans, Martin Sorrell, petit-fils d’immigrant anonyme, est parvenu à devenir le leader mondial de la communication, acquérant fortune et titre. Mais le mythe a vacillé.

gendre de Donald Trump, dont il est fan. Quelles relations entretient-il exactement avec le sulfureux cabi-net Cambridge Analytica, au cœur, ces dernières semaines, de la grave crise de crédibilité traversée par Facebook ? La concomitance entre le « Facebookgate » et l’éviction de Martin Sorrell aiguise les curiosités.

C’est dans ce climat de surprise etde soupçon qu’ont pris fin deux semaines de tension amorcées par la révélation, le 3 avril, de l’existenced’une enquête interne menée par WPP sur un « comportement inap-proprié de son CEO ». Un terme flouque la communauté financière anglo-saxonne interprète alors comme un abus de bien social indé-licat mais non dramatique. Avant

qu’elle ne découvre, « sonnée », l’embauche, la semaine dernière, par WPP du cabinet juridique Wil-merHale, souvent comparé au cabi-net Kroll, spécialisé dans les enquê-tes financières en tout genre.

Des convoitises exacerbéesPlus profondément, le départ de Martin Sorrell semble être le fruit d’une bataille successorale « shake-spearienne » qui n’aurait pas pris cette intensité si ne s’était greffée la difficulté de WPP à faire évoluer son modèle économique et sa stratégie. Le géant doit désormais faire face, comme ses concurrents, à un mar-ché d’où surgissent des acteurs issus d’univers très différents – Gafa, cabi-nets de conseil, tels Accenture, Deloitte, et annonceurs de la grande consommation – décidés à reprendrela main sur leurs dépenses publicitai-res en les contrôlant au maximum.

La publication des résultatsfinanciers de WPP en mars dernier a démontré sa difficulté à s’adapter. En 2017, le groupe a signé sa plus mauvaise performance annuelle depuis la crise financière, avec un chiffre d’affaires en hausse de 6,1 % (mais de seulement 1,6 % à taux de change constant), à 15,26 milliards de livres (17,3 milliards d’euros) et un repli de son bénéfice opération-nel de 7,5 %. En l’espace d’un an, l’action a perdu plus du tiers de sa valeur, alors qu’en 2015 la rémuné-ration du fondateur de WPP a cul-miné à quelque 70 millions de livres, et à 40 millions en 2016. La baisse de la valorisation du groupe, tombée à 17,3 milliards d’euros, ven-dredi, pourrait exacerber la convoi-tise d’un cabinet de conseil tel Accenture, prompt à y voir une complémentarité de modèle excep-tionnelle. n

WPP : le départ de Martin Sorrell sonne la fin d’une époquel Une succession non réglée, des émoluments faramineux, une trop grande lenteur à émerger d’un modèle de groupe de communication traditionnel… l Le départ du patron du leader mondial de la communication marque la rupture avec un monde ancien.

enpixels

Véronique Richebois @VRichebois

« Le roi Sorrell » est tombé. Trente-trois ans de règne ininterrompu viennent de prendre fin brutale-ment pour celui qui avait trans-formé une fabrique de fil de fer, Wire& Plastic Products (WPP), en numéro un mondial de la commu-nication, avec ses 202.000 collabo-rateurs répartis dans 112 pays et des annonceurs tels qu’Unilever, Nestlé, Procter & Gamble, HSBC, Ford… gérés par ses filiales Ogilvy, Young &Rubicam, Grey, JWT, GroupM, Kantar Consulting… Samedi, à 23 h 22, le groupe a annoncé que « Sir Martin Sorrell avait démis-sionné de ses fonctions de chief execu-tive officer [directeur général, NDLR] de WPP avec effet immédiat ».Roberto Quarta, le « chairman », de WPP, devient président exécutif jus-qu’à la nomination d’un nouveau directeur général. Il sera secondé par Mark Read, patron du groupe Wunderman et de WPP Digital, et par Andrew Scott, directeur des opérations en Europe.

Transitoire, cet organigrammeconçu en hâte pourrait déboucher – en douceur – sur la nomination pro-chaine de Mark Read au titre de CEO.WPP entendrait éviter que l’éviction forcée de Martin Sorrell ne prenne l’apparence d’un coup d’Etat de son conseil d’administration. Même si cedernier n’a pas ménagé sa peine pourobtenir ce résultat. Il n’empêche, l’ex-patron-fondateur de WPP, âgé de soixante-treize ans et ne possédant

COMMUNICATION

Martin Sorrell est débarqué alors que l’enquête interne de WPP n’est pas encore achevée.Photo Justin Tallis/AFP

plus que 1,39 % du capital du groupe,part à la retraite sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre lui… etalors que l’enquête interne n’est pas achevée. D’où les questions sans réponses que se posent un certain nombre d’« insiders ». Quelle est la nature exacte des liens qu’entretient Martin Sorrell avec Jared Kushner, le

33ANSLe règne de Martin Sorrell s’est brutalement achevé après 33 ans aux commandes du groupe de communication WPP.

Les Echos Lundi 16 avril 2018 // 19

HIGH-TECH&MEDIAS

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20 // HIGH-TECH & MEDIAS Lundi 16 avril 2018 Les Echos

Propos recueillis par Véronique Richebois

@VRichebois

Vous êtes président du syndi-cat des agences de communi-cation. A ce titre, comment décryptez-vous les challenges que doivent affronter les mar-ques aujourd’hui ?La transformation digitale a frappé la plupart des grandes entreprises européennes en fragilisant l’aval et l’amont de leur modèle économi-que. Ce double affaiblissement a étésymbolisé par le secteur de l’hôtel-lerie avec, d’un côté, Booking, qui a capté la relation avec le client, et Airbnb, qui a proposé un modèle économique alternatif sans capex [total des dépenses d’investisse-ment consacrées à l’achat d’équipe-ment professionnel, NDLR], avec une rentabilité extrêmement forte.

A partir de là, comment ont riposté les marques les plus concernées ?Les entreprises se sont appuyées sur des sociétés de consulting qui ont essayé de réintroduire, par la voie de la technologie, une maîtrise de la relation client, avec ce qu’on a appelé les plates-formes clients, et, d’un autre côté, par l’intégration stratégique de nouveaux modèles de production, avec notamment des alliances ou des rachats d’entre-prises nativement digitales. Mais tous ces groupes ont réfléchi avec les mêmes consultants, se sont appuyés sur les mêmes solutions technologiques et convergent à pré-sent vers le même type de proposi-tions de valeur. Il y a quinze cons-tructeurs automobiles qui disent qu’ils sont devenus non pas des constructeurs automobiles, mais des « acteurs de la mobilité ». En fait, on se retrouve avec de nouvel-les concurrences, bien plus larges etbien plus âpres, avec des discours, qui sont tous identiques et une grande indifférenciation aux yeux des consommateurs.

Quelle stratégie prônez-vous ?Dans un monde où la concurrence va se jouer beaucoup sur l’image à lafois de confiance et de modernité, dans une économie où les marques doivent incarner un projet clair et partagé avec leurs consommateurs, se pose la question de savoir com-ment elles vont se distinguer, affir-mer leur culture, leur spécificité, leuridentité. Aujourd’hui, il est vital pourles entreprises d’avoir une réflexion sur leurs actifs immatériels (mar-que, culture, capital humain) et sur lafaçon de les mobiliser dans leur transformation. Et ça, c’est un rôle majeur de la communication.

Vous pensez que cette situa-tion des marques va s’aggraver à cause de la généralisation

des interfaces vocales ?Les interfaces vocales vont large-ment transformer et pervertir la relation des consommateurs avec les marques. Pourquoi ? Parce qu’elles vont créer des nouveaux automatismes, des nouvelles façons de fonctionner, une nouvellerévolution culturelle dans lesquels vont prévaloir quatre choses : la simplicité, la fonctionnalité, la rapi-dité et le prix. Et ces quatre facteursde décision vont amener très natu-rellement les consommateurs à réduire la part donnée aux mar-ques dans leur consommation. On va accepter naturellement que la décision appartienne largement aux moteurs de recherche. Et toute la difficulté, c’est que le moteur de recherche derrière l’interface

Laurent Habib. Photo Damien Grenon

généré un chiffre d’affaires de 168 millions de dollars, pour une perte nette de 47 millions.

De Symantec à Royal CaninElle a levé en Bourse 154 millions de dollars, une opération qui la valorisait 1,44 milliard de dollars avant sa première cotation au Nas-daq, jeudi. Les investisseurs ont m o n t r é d e l ’ i n t é r ê t d a n s c e modèle : le prix d’introduction a été fixé à 14 dollars l’action, alors que la fourchette initiale était com-prise d’abord entre 9 et 11 dollars,

puis entre 11 et 13 dollars. Depuis, l’appétit se confirme : le titre a gagné 43 % le premier jour puis 3 % vendredi.

« Les réussites récentes des intro-ductions en Bourse de Dropbox, Spo-tify et Zscaler ont montré que les marchés comprenaient de mieux en mieux le modèle de l’abonnement. Etnous voulons prouver qu’il ne s’agit pas d’un phénomène limité à la tech-nologie, mais que toute l’économie est touchée », explique Tien Tzuo. Parmi ses clients, on trouve ainsi des entreprises technologiques

Nicolas Rauline @nrauline

—Bureau de New York

Après Dropbox et Spotify ces der-niers jours, c’est au tour de Zuora dese frotter à la Bourse. Moins connue,cette entreprise américaine n’en est pourtant pas moins un acteur sym-bole de cette « économie de l’abon-nement » et son parcours boursier pourrait donner un bon aperçu de laconfiance des marchés dans les sociétés technologiques, qui repré-sentent 50 % de ses clients.

Créé par Tien Tzuo, un ancien deSalesforce en 2006, Zuora accom-pagne les entreprises dans le recru-tement et la gestion de leurs d’abon-nés. La société propose ainsi des outils logiciels, d’analyse des don-nées ou encore de facturation. Lors du dernier exercice fiscal, elle a

LOGICIELS

Le spécialiste des abonnements est persuadé qu’il peut imposer son modèle à l’ensemble de l’économie.

Il a déjà convaincu les investisseurs.

Tien Tzuo, le fondateur de Zuora, propose des logiciels d’analyse de données pour faciliter la gestion des abonnés. Photo Zuora

INTERVIEW // LAURENT HABIB Président de l’Association des agences-conseils en communication (AACC) et de l’agence Babel

« Les marques sont face à une question de survie, il est urgent de riposter »l Pour Laurent Habib, il est vital pour les entreprises d’avoir une réflexion sur leurs actifs immatériels (marque, culture, capital humain). l Il encourage les agences à construire une relation directe avec les consommateurs.

vocale va en réalité choisir la mar-que qu’il pousse dans une logique publicitaire – celle qui paie le plus – ou, pire, celle qu’il produit lui-même, à l’image des piles d’Ama-zon.

Comment décryptez-vous cette évolution ?Comme la seconde vague du tsu-nami digital. Notre économie est largement dépendante aujourd’hui du poids des marques, et nous orga-nisons sans nous en rendre compteun transfert massif de valeur vers quelques acteurs qui vont préemp-ter une part essentielle de la valeur de notre économie, en s’imposant, de fait, comme des barrages entre les individus et les marques.

Alors comment doivent-elles riposter ?Il y a urgence pour elles, compte tenu de ces dangers, à préserver leur indépendance à l’égard des pla-tes-formes et à construire une rela-tion directe, libre et voulue avec les consommateurs. Il faut plus que jamais construire et défendre une part essentielle de la marque dans la décision d’acquisition. Et il faut donc renforcer la singularité du dis-cours, de l’expérience et des conte-nus de marque. C’est une question de survie et le combat a déjà com-mencé dans tous les secteurs de l’économie. Avant, la bataille était une bataille de la préférence, aujourd’hui, c’est une bataille pour l’existence. Le nouvel enjeu des marques, c’est de continuer à exis-ter. Cette bataille pour l’existence des marques, c’est le nouveau champ de la communication. n

« Avant, la bataille était une bataille de la préférence, aujourd’hui, c’est une bataille pour l’existence. »

(Box, Zendesk, Symantec), des médias (« Financial Times », « The Guardian »…), des opérateurs télé-phoniques, des fournisseurs d’éner-gie, et même des industriels, comme Caterpillar. En France, Zuora travaille par exemple avec Schneider, la SNCF, Doctolib ou Royal Canin, qui vend ses croquet-tes par abonnement.

Les données restent au client« C’est un vrai tournant dans la manière de vendre, dans la relation client et dans l’économie générale », opine Tien Tzuo, qui cite l’exemple du fabricant de guitares Fender, qui propose un abonnement avec des cours de guitare en vidéo, des conseils… « 90 % des acheteurs aban-donnent au bout d’un an, car c’est tropdur. Si vous accompagnez le client ainsi, et qu’il joue toujours au bout de douze mois, il joue pour la vie. »

Le patron de Zuora ne craint pas,en revanche, d’être affecté par les inquiétudes sur la vie privée, mêmesi son activité repose sur l’analyse des données. « C’est l’une des ques-tions fondamentales de notre épo-que, qui devrait être régulée. Toutes les données que nous utilisons appartiennent à nos clients, nous les stockons, mais nous ne les regardonspas et elles sont effacées régulière-ment », assure-t-il. n

Zuora réussit son entrée en Bourse

tout de même restés chez eux, par peur. Dans des villages, les enfants n’ont pas été envoyés à l’école. Et des heurts anti-mu-sulmans ont éclaté à Magway. Un incident qui fait suite à de multiples brutalités liées à la dif-fusion continue de messages de haine sur la plate-forme depuis l’éclatement de la crise ethniqueet religieuse qui a conduit près de 1 million de Rohingyas à fuir vers le Bangladesh.

A l’ONU, Marzuki Darusman,l’avocat qui enquête sur un pos-sible génocide contre cette minorité, expliquait, en mars, que les réseaux sociaux avaient joué un « rôle déterminant » dans la crise en laissant se diffu-ser ces attaques racistes. « En ce qui concerne la Birmanie, le réseau social, c’est Facebook », a-t-il martelé. Critiqué, Mark Zuckerberg a d’abord estimé, dans les médias américains, queles systèmes d’alerte avaient fonctionné, avant d’être inter-pellé par un collectif d’associa-tions en Birmanie qui lui ont rappelé, au contraire, l’échec de ses contrôles.

Equipe de contrôleursDans un mail personnel, le patron de Facebook a finale-ment assuré la semaine der-nière à ce mouvement, dont Vic-toire Rio est la porte-parole, qu’ilallait renforcer son système d’alerte au sein de Messenger, et

indiqué qu’il allait ajouter des « douzaines » de contrôleurs parlant birman, afin de prendreen charge les signalements faits par des utilisateurs. Mercredi, lors de son audition au Sénat, le dirigeant a laissé entendre que ces mesures permettraient d’identifier et de supprimer les discours de haine dans les vingt-quatre heures dans le pays. « Si c’est vrai, c’est très important », se réjouit Victoire Rio, qui rappelle que seule l’Alle-magne a jusqu’ici exigé, par uneloi de juin 2017, une éliminationdans des délais aussi brefs des posts et messages racistes, illé-gaux ou calomnieux. Dans le pays, Facebook a dû employer plus de 1.200 personnes pour effectuer ces contrôles. « Une performance similaire serait cru-ciale pour la Birmanie où la situation est beaucoup plus grave », souffle l’activiste. n

Yann Rousseau @yannsan— Correspondant à Tokyo

Le 6 septembre 2017, en Birma-nie, un message est apparu en boucle sur les comptes Messen-ger de Facebook. Toujours la même lettre. Brève. Elle annon-çait que les « kalar », un terme raciste pour désigner la mino-rité musulmane rohingya, pré-paraient un djihad dans le pays pour l’anniversaire du 11 Sep-tembre. La nouvelle s’est diffu-sée comme une traînée de pou-dre partout dans le pays où Facebook, avec 27 millions de comptes, incarne Internet. « Pour beaucoup, c’est la seule application », rappelle Victoire Rio, une analyste digitale à Ran-goun. « Elle est préinstallée et les vendeurs ouvrent le compte Face-book de leurs clients quand ils leur vendent un smartphone. » La jeune femme a, elle, été aler-tée de la violence des messages

le 8 septembre par des activistesbirmans qui avaient aussi reçu sur Messenger un texte tentant, parallèlement, d’affoler les musulmans en évoquant des attaques d’extrémistes boud-dhistes. Inquiète de la propaga-tion éclair et de la montée des inquiétudes à l’approche du 11 septembre dans une popula-tion sensible aux rumeurs, elle acontacté directement une con-naissance au siège de Facebook pour demander une interven-tion. « Facebook n’a aucun sys-tème de contrôle dans le pays ni aucune équipe permanente, et Messenger n’a pas de bouton d’alerte qui aurait permis de signaler le problème », explique-t-elle. Il faudra attendre quatre jours après l’apparition des pre-miers messages pour que le géant américain intervienne et mette fin à la diffusion du texte. Le 11, beaucoup de gens sont

INTERNET

Les extrémistes ont, selon plusieurs associations, profité des failles des systèmes de contrôledu réseau social pour alimenter les tensions ethniques.

Facebook accusé d’avoir échoué à stopper les discours de haine en Birmanie

Au Sri-Lanka, le gouvernement ferme temporairement le réseauInquiet de la propagation de posts appelant à des repré-sailles violentes contre les musulmans après le meurtre d’un chauffeur bouddhiste, le gouvernement sri-lankais a ordonné, le 7 mars dernier, la fermeture dans le pays de Facebook pour une dizaine de jours. Pour justifier ces sanctions, l’exécutif a expliqué que le réseau, qui ne dispose d’aucune équipe au Sri Lanka, n’avait pas su empêcher la diffusion pendant plusieurs jours des mes-sages de haine qui ont alimenté des affrontements inter-communautaires. Après cette interdiction, des cadres de Facebook se sont rendus à Colombo, où ils ont promisde revoir leurs procédures de contrôle et d’accélérer la suppression des posts jugés dangereux.

Avec 27 millions de comptes, Facebook incarne Internet en Birmanie. Photo Shutterstock

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Lundi 16 avril 2018 Les Echos // 21

START

UPe

LE BUZZ

Le petit monde des fintech est enébullition. Revolut, l’un de sesfleurons serait en train de bou-

cler un tour de table de 250 millions de dol-lars auprès de DST Global, selon les informa-tions de Recode. Une levée qui valoriserait lastart-up américaine à 1,4 milliard de dollars,qui permet d’effectuer des microtransac-tions sans payer de taxes. Elle est actuelle-ment valorisée à 255 millions de dollars.

6MILLIONS D’EUROSSinglespot vient d’effectuer un tour de tableauprès d’Iris Capital. Co-fondée en 2015 parThomas Opoczynski et Alexandre Fortoul,la jeune pousse propose une solutionpermettant aux distributeurs de mieuxconnaître le comportement de leurs clients.

UREBOND

Fort d’un total de 6,9 milliards de dollarslevés depuis sa création, WeWork accé-lère son déploiement international avec

le rachat de Naked Hub, une start-up similaire à lasienne, mais basée en Chine. Le montant de la tran-saction serait de 400 millions de dollars, selonBloomberg, dont la majorité serait sous la formed’actions. Cette acquisition renforce la présence deWeWork en Chine où il possède déjà treize bâti-ments répartis entre Shanghai, Pékin et Hong Kong.

INNOVATION

Anaëlle Grondin —A Lausanne

Après les Philippines en 2017, c’est le Ghana qui a été consacré par le Seedstars Summit, événement dédié à l’innovation dans les mar-chés émergents, organisé depuis cinq ans à Lausanne, en Suisse. Jeudi soir, la start-up AgroCenta, fondée en 2015 par Francis Obiriko-rang et Michael K. Ocansey dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, est celle qui a remporté le plus de suffrages au sein du jury. La société propose une plate-forme permettant aux petits producteurs de vendre leurs produits en ligne directement à des acheteurs, sans passer par des intermédiaires, et d’accéder à un service de transport routier pour effectuer les livraisons.

L’idée est de permettre aux agri-culteurs du Ghana d’accéder à un marché plus large, allant au-delà de

leur communauté, et de ne pas ven-dre leurs produits à des prix trop bas, explique Francis Obirikorang, qui avait du mal à réaliser sa victoireà l’issue d’un concours donnant lieuà des pitchs plus inspirants les uns que les autres, prononcés devant 1.200 entrepreneurs, investisseurs et experts. Sa société fait égalementparvenir aux agriculteurs locaux des informations précieuses sur le marché.

A l’heure actuelle, 10.000 petitsproducteurs se sont déjà servis d’AgroCenta. La start-up, qui avait levé 250.000 dollars depuis sa créa-tion, a remporté à Lausanne un chè-que de 500.000 dollars signé par la société Seedstars, organisatrice de l’événement, contre une participa-tion dans la jeune pousse. Au cas oùcertains en doutaient encore, « l’Afrique est un endroit privilégié pour l’innovation », a jugé bon de rappeler l’entrepreneur Francis Obirikorang, soulignant que les technologies pouvaient parvenir à « résoudre des problèmes de millions

de personnes » sur le continent. Avec 560 millions de dollars levés en 2017, les pépites tech africaines bénéficient de plus en plus de fonds.Leur potentiel, à l’image du conti-nent, est effectivement gigantesque.

Des start-up innovantes du monde entierAgroCenta était en compétition contre une soixantaine d’autres start-up de marchés émergents (venues d’Asie, d’Afrique et d’Améri-que latine). Juste avant l’annonce dugrand gagnant, d’autres jeunes sociétés prometteuses se sont vu récompensées, plus modestement. C’est le cas par exemple de l’entre-prise kényane Solar Freeze, qui a transformé des containers en chambres froides fonctionnant grâce à des panneaux solaires et desmobiles, qui permettent de limiter les pertes après récoltes des petits exploitants.

La société CMED, venue duBangladesh, a elle aussi été saluée pour sa plate-forme et ses appareils

connectés visant à surveiller son état de santé (tension artérielle, mesure de la glycémie, poids, etc.). L’Argentine n’est pas en reste puis-que la marketplace spécialisée dansl’immobilier Alquilando s’est elle aussi démarquée à Lausanne. « On a tendance à penser que la générationY est fainéante. C’est totalement faux », a commenté sur scène Pier-re-Alain Masson, cofondateur de Seedstars, aux côtés de jeunes entrepreneurs pour la plupart.

L’an dernier, c’est Acudeen, quiavait été couronné du grand prix. La start-up philippine s’est attaquéeaux délais de paiement, en jouant lerôle d’intermédiaire entre les PME et les banques. « Ce qui réunit les entrepreneurs des marchés émer-gents, c’est la volonté de faire bouger les choses. Nous n’avons pas grandi avec les privilèges des pays occiden-taux. Chaque projet que nous menons vise à maximiser l’impact sur la société », déclarait alors le fon-dateur de cette pépite, Magellan Fetallino. n

Une jeune pousse du Ghana sacrée au Seedstars Summitl La 5e édition de la compétition des meilleures start-up des marchés émergents se tenait en Suisse le jeudi 12 avril.l AgroCenta a remporté un investissement de 500.000 dollars de Seedstars.

La start-up AgroCenta, fondée en 2015 par Francis Obirikorang et Michael K. Ocansey dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, est celle qui a remporté le plus de suffrages au sein du jury. Photo « Les Echos »

investisseurs aussi. Deux mois après la levée de Klaxit (3 millions d’euros), c’est Karos qui annonce un tour de table de 4,2 millions d’euros, réalisé auprès de plusieurs fonds d’investissement et de business angels, dont Xavier Niel.

Fondée par Olivier Binet et Tris-tan Croiset il y a quatre ans, la jeune pousse enregistre une croissance (8 % par semaine depuis dix-huit mois) qui dépasse le cadre ponctuel de l’actualité. « C’est un mouvement de fond, détaille Olivier Binet.Les jours de grève, l’activité double parrapport aux jours normaux, mais cela crée surtout une forme de

palier. » A titre d’exemple, 50 % des nouveaux utilisateurs enregistrés la journée du 22 mars continuent de covoiturer. A la clef, selon la start-up,un gain de temps moyen de 24 minu-tes en moyenne par trajet et la pro-messe d’économiser 82 euros par mois s’ils sont assidus.

Convaincre les utilisateursPour réaliser son ambition de s’imposer comme une nouvelle bri-que du réseau de transport collectif àpart entière, Karos mise également sur les entreprises et les collectivités. Elle travaille déjà avec AccorHotels, HEC ou l’Inria, dont les sièges sont

situés dans des zones difficiles d’accès, et avec Bordeaux ou La Réu-nion. Deux typologies de clients qui lui permettent de varier les sources de revenus sans faire peser de pres-sion publicitaire sur ses usagers, comme le fait Waze par exemple. Unchoix en droite ligne avec quelques règles dont s’est dotée la jeune poussepour démontrer son engagement dans la préservation des données qu’elle récolte auprès de ses usagers :« Dès la création de Karos, nous avonscompris qu’il fallait aller plus loin que les exigences de la CNIL. Et lorsque RGPD est arrivé, nous étions déjà dansles clous depuis longtemps. »

Reste désormais à convaincre lesutilisateurs, du côté des conduc-teurs comme des usagers. La courseest enclenchée, et l’environnement concurrentiel s’est densifié. Avec Klaxit, donc, mais aussi BlaBlaCar, qui a lancé sa solution de covoitu-rage petite distance, OuiHop (meilleure note sur Android et App Store) ou Less, qui se positionne davantage comme une alternative aux VTC en centre urbain. Karos semble avoir pris la main pour le moment, avec 50 % de parts de mar-ché en Ile-de-France, selon une étude IDF Mobilités. Elle lorgne aussi sur l’international avec un test

qui devrait avoir lieu dans une grande capitale encore inconnue durant les dix-huit prochains mois. Et, en toile de fond, elle réaffirme la ferme intention de continuer à sur-fer sur l’actualité pour inscrire le covoiturage courte distance de manière pérenne dans l’esprit des usagers.

À NOTERLes investisseurs de cette levée de fonds : Aster, Alto Invest, Aglaé Ventures, Financière Saint James, Xavier Niel, Franck Le Ouay et Charles Egly.

Guillaume Bregeras @gbregeras

Décidément, ce premier semestre est propice pour les start-up du covoiturage. La grève de la SNCF, bien sûr, les aide beaucoup. Mais les

TRANSPORT

La start-up vient de lever 4,2 millions d’euros, notamment auprès de Xavier Niel et d’Aglaé Ventures.

Karos veut ancrer le covoiturage dans les usages quotidiens

INTERVIEW // PIERRE-ALAIN MASSON Cofondateur de Seedstars

« Nous allons ouvrir un hub en Birmanie »

L a société suisse qui orga-nise le Seedstars Summite s t c o n s t a m m e n t à l a

recherche de jeunes sociétés àtrès fort potentiel sur les marchésémergents. Mais la compétitioninternationale de start-up repré-sente seulement une partie del’activité de Seedstars. Elle multi-plie les initiatives pour faireémerger de nouvelles pépites etcro î tre ses revenus, commel’explique son cofondateur Pier-re-Alain Masson.

« Le Seedstars Summit n’est que la partie visible de l’iceberg », avez-vous déclaré aux entrepreneurs lors de cette 5e édition. Quelles sont

les activités que vous avez développées récemment ?L’événementiel nous permet decréer notre réseau, qui repré-sente aujourd’hui 70.000 person-nes dans le monde (corporate,entrepreneurs, incubateurs, etc.).Nous voulons à présent avoir uneprésence sur le terrain beaucoupplus forte. C’est la raison pourlaquelle nous avons lancé unedizaine de hubs, des espaces dec o - wo r k i n g e t d e c o - l i v i n gouverts toute l’année. Nous enavons plusieurs en Afrique, nousvenons d’en ouvrir un en Colom-bie et nous allons en ouvrir un enBirmanie, le premier en Asie.N o u s e n v i s a g e o n s a u s s i l eMoyen-Orient et l’Europe de l’Est

ensuite. A partir de ces hubs,nous lançons des programmesd’accélération et des program-mes de formations pratiques,comme en Côte d’Ivoire, où unecentaine de jeunes y participentchaque année, ou encore enEgypte et au Nigeria. L’objectif estd’être présent sur tous les territoi-res où nous organisons des com-pétitions de start-up avant lagrande finale à Lausanne.

Vous investissez aussi dans certaines pépites des marchés émergents que vous repérez, notamment les lauréates du Seedstars Summit…Nous avons un fonds [doté de plu-sieurs dizaines de millions d’euros,

NDLR], grâce à l’appui de différentsinvestisseurs (family offices ou encore entrepreneurs à succès), comme Fabio Cannavale, cofonda-teur de Lastminute.com. Nous sommes en train de lever encore plus d’argent pour ce fonds qui sus-cite de plus en plus d’intérêt. Aujourd’hui, nous avons investi dans une vingtaine de start-up. Le but est d’accélérer ce rythme d’investissement pour atteindre entre 10 et 15 minimum par année. N o s t i c k e t s v o n t d e 5 0 à 500.000 dollars. Il y a ce que nous investissons, mais il y a aussi ce quetout notre réseau investit. Par exemple, à la veille du Seedstars Summit, nous avons organisé un Investor Day avec près de 120 inves-

tisseurs, qui ont décidé de s’engagerpour environ 9 millions sur lesdifférentes start-up qui étaient dansla salle. Nous coordonnons tout cela. Sur les 200 alumni qui sont passés par nos programmes, envi-ron 100 millions de dollars ont été levés ces cinq dernières années.

Seedstars est-il une entreprise rentable ?Nous sommes bénéficiaires depuis la première année. Une partie de nos revenus viennent des investis-sements. Il y a aussi tous les parte-naires (corporate, gouvernements, fondations) qui travaillent avec nous, et les activités de co-working classiques dans nos hubs.Propos recueillis par A. G.

Pierre-Alain Masson.Photo Seedstars

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en direct

Une grève paralyse la tour EiffelÎLE-DE-FRANCE La Société d’Exploitation de la Tour Eiffel a dû fermer l’accès du monument au public vendredi dernier en raison d’une grève du personnel de sécurité. La CGT se justifie par une « tentative d’intimida-tion » et trois mises à pied d’agents de la part de l’agence de sécurité Byblos, qui a repris le marché depuis novembre. Ch

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Enquête à la mairie d’AlfortvilleÎLE-DE-FRANCE La mairie d’Alfortville (Val-de-Marne), tenue jusqu’en 2017 par le député socialiste Luc Carvounas, a été perquisitionnée jeudi dans une affaire portant sur sa politique de communication et de recrute-ment. Selon l’AFP, le parquet de Créteil a expliqué avoir ouvert une enquête préliminaire pour effectuer des investigations

complémentaires, après un rapport de la chambre régionale des comptes dénonçant « de nombreuses anomalies de ges-tion » dans la communication de la ville, dont Luc Carvounas a été maire de 2012 à 2017. Le candi-dat malheureux à la tête du Parti socialiste se dit « complètement serein » sur sa gestion munici-pale et souligne qu’Alfortville a répondu publiquement « depuis des mois » aux observations de la chambre régionale des comptes.

guiers, cacaotiers, bananiers – Tro-picalia devrait proposer une plage pour raies et tortues, des bassins tactiles, un circuit pédestre de découverte botanique de plus d’un kilomètre passant sous une cascadede 25 mètres.

Avec en équipements annexes :boutique, bar et restaurant, mais aussi des salles de conférences, un

auditorium et un espace scientifi-que.

Cuves enterréesLe dôme, constitué de plusieurs épaisseurs dont une en ETFE (éthy-lène tétrafluoroéthylène), produira sa propre énergie. Grâce à une tech-nique de Dalkia, via un échangeur thermique, cette énergie chauffera

l’air, l’eau des bassins, mais aussi une réserve accumulée dans des cuves enterrées. « S’il y a surproduc-tion, cette eau chaude pourra même alimenter les cinq chambres d’hôte prévues dans la serre, voire l’hôtel de 80-90 chambres qu’un des investis-seurs a programmé dans une deuxième phase du projet », expli-que Cédric Guérin. n

Nicole Buyse— Correspondante à Lille

Près de 8.000 papillons en liberté, des perroquets, toucans, colibris et autres, des caïmans et quelques tor-tues mais aussi poissons et reptiles,autant d’espèces qu’abritera Tropi-calia, la plus grande serre tropicale au monde, qui doit ouvrir en 2021, non loin de Berck-sur-Mer, à Rang-

HAUTS-DE-FRANCE

Tropicalia est un projet de serre géante lancé par un ancien vétérinaire.

Un investissement de 50 millions d’euros.

Le dôme de la future serre de Tropicalia sera doté d’un système d’échangeur thermique.

selon les régions, la solution a été développée durant le débat sur l’ouverture du capital des officines, actée cet été par le Par-lement italien. « Nous disposonsainsi d’un produit neuf et “natif”parfaitement adapté au marché italien et à ses évolutions immi-nentes, car les industries phar-maceutiques et les grossistes répartiteurs ne vont pas tarder à constituer des chaînes », souli-gne Denis Suplisson, directeur de la division Europe de Phar-magest et membre du conseil d’administration resserré de Pharmagest Italia. Pharmagest,qui emploie 900 salariés pour 147 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017, a considéra-blement étoffé son offre de ser-vice aux patients au cours des cinq dernières années.

Ouverture du capital des officinesLe groupe coté en Bourse se propose de déployer en Italie ses dispositifs d’e-santé, de détection, de prise en charge et de suivi. Son acquisition tran-salpine le positionne parmi les leaders européens de l’infor-matique officinale. La France exclut l’ouverture du capital despharmacies à des intervenants extérieurs, mais la question se pose dans l’ensemble de l’Unioneuropéenne. n

Pascale Braun — Correspondante à Metz

Leader français de l’informati-que officinale basé à Villers-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), le groupe Pharmagest n’avait plusdéveloppé sa branche pharma-cie à l’export depuis son arrivée sur les marchés belge et luxem-bourgeois voici dix ans. Il vient d’acquérir 60 % du capital de Macrosoft. Implantée sur trois sites dans l’est de l’Italie, près deBologne et aux alentours de Rome, la PME fondée par les frères Mariani emploie 40 sala-riés pour 5,2 millions d’euros dechiffre d’affaires en 2017.

Spécialiste depuis troisdécennies des solutions desti-nées aux grossistes répartiteurspharmaceutiques, Macrosoft, renommé début mars Pharma-gest Italia, ne s’est diversifié querécemment dans les services aux officines. Mais son logiciel Sophia, qui permet la mise à jour des commandes quoti-diennes, est d’ores et déjà utilisépar l’ensemble des 19.000 phar-maciens transalpins. Intégrant la différence de tarification

GRAND EST

Le groupe lorrain rachète l’italien Macrosoft.

Les solutions de Pharmagest Italia répondent à l’évolution législa-tive des officines transalpines.

Pharmagest s’apprête à équiper les chaînes pharmaceutiques italiennes

du-Fliers. Construite sous un dôme haut de 35 mètres, elle offrira à ses occupants une température de 26 à28 degrés.

L’ambition de Cédric Guérin,vétérinaire de profession à l’initia-tive du projet, est de recréer une forêt tropicale. Installé à Montreuil-sur-Mer, ce spécialiste des nou-veaux animaux de compagnie a gardé de son enfance en Afrique équatoriale et en Guyane la passion

des oiseaux et papillons de ces régions. Rêve idéaliste ? Le projet dessiné par le cabinet d’architectes Coldefy & Associés est chiffré à 50 millions d’euros (42 pour le dôme et le bâtiment et 8 millions pour l’aménagement intérieur). La société porteuse, Opale Tropical Concept, a levé les 2 millions d’eurosnécessaires à l’obtention du permis de construire (salaires, études, autorisations…). Les 15 hectares ontété réservés via un accord signé avec l’aménageur avant leur acqui-sition après conclusion avec le poolbancaire. Outre un emprunt, il est prévu d’émettre une obligation via une banque londonienne.

L’ambition était de démarrer lestravaux au premier trimestre 2018 et d’attirer 500.000 visiteurs dès la première année. Outre une forêt tropicale – avec caféiers, man-

Mégaprojet de serre tropicale près de Berck-sur-Mer

35MÈTRES DE HAUTEURConstruite sous un dôme haut de 35 mètres, la serre offrira à ses occupants une température de 26 à 28 degrés.

Vincent Charbonnier — Correspondant à Lyon

Les actionnaires se suivent, les investissements aussi chez Boe-hringer Ingelheim, qui a repris les activités de santé animale de Sanofien 2017. Le groupe allemand a décidé d’investir 65 millions d’eurosdans un nouveau bâtiment de 5.700 mètres carrés sur son site lyonnais de Saint-Priest. Les tra-

AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

Le groupe de santé animale Boehringer Ingelheim investit 65 millions dans une nouvelle unité de pro-duction de vaccins inactivés à Saint-Priest.

Boehringer Ingelheim va tripler sa capacité de production de vaccins aviaires à Lyon

production de vaccins inactivés sera multipliée par trois. Ils seront commercialisés partout dans le monde à l’exception du marché américain. Les premiers lots sorti-ront de la nouvelle unité de produc-tion au printemps 2020. « Un tel investissement confirme les engage-ments pris lors du rachat par le groupe allemand qui a la claire volonté de placer la France, et notam-ment Lyon, au cœur de sa stratégie decroissance sur le marché de la santé animale », souligne Erick Lelouche.

InvestissementsD’ici là, un autre chantier aura été mené : le transfert du centre de recherche et développement du sitelyonnais de Gerland à Saint-Priest. 200 personnes, essentiellement deschercheurs, sont concernées par cedéménagement qui sera effectif cet été. 70 millions sont investis dans ces nouvelles infrastructures de

RÉUSSIR avec

SOYELLE :DES ACCESSOIRES POURLA LINGERIE ET DES IDÉESPÉTILLANTESCréé en 1993, Soyelle est une entreprise familialespécialisée dans la distribution et le développementd’accessoires pour la lingerie et de lessive spécialepour matières délicates. « Quand j’ai repris leflambeau en octobre 2009, l’activité ne se portaitpas très bien », se souvient Nathalie Giry, dirigeantede la société. « L’objectif consistait alors à redresserl’entreprise, tout en élargissant la gamme de produitspour séduire une clientèle plus large » . Un défide taille pour l’entrepreneure au parcours pour lemoins atypique. « Après avoir travaillé pendant denombreuses années dans le monde de la santé, et

notamment dans le domaine de la cancérologie, j’aisouhaité changer de métier », poursuit-elle. « Le faitde reprendre Soyelle m’a ainsi permis de me réorienter,tout en poursuivant mon engagement aux côtés desfemmes ». Une nouvelle aventure… et de nombreusespistes à explorer !

INTERNATIONAL ET DIGITAL« Au-delà de l’envie de consolider l’activité sur lemarché français, j’avais pour ambition de développerl’entreprise à l’international », précise Nathalie Giry.« En quête de soutien, je me suis alors tournée vers laCCI Paris Ile-de-France. J’ai eu la chance de tomber surune interlocutrice aussi adorable que compétente quim’a ouvert de nombreuses portes ». De quoi permettreà la jeune chef d’entreprise de participer à des salonsprofessionnels et de rencontrer des experts disposantd’une fine connaissance des différents marchés

locaux. Un chantier important, aussitôt complétépar un second axe de développement. « Nous avonsrécemment lancé la refonte intégrale de notre siteweb », explique-t-elle. « À travers son dispositif LesDigiteurs, la CCI nous a permis de faire un état deslieux de l’ancien site, tout en dégageant des idées pouroptimiser son fonctionnement ». L’enjeu ? Retravaillerl’ergonomie et l’identité visuelle du portail, tout enintégrant des procès automatisés facilitant notammentla gestion des commandes. « Lamise en ligne du nouveau siteest prévue pour la mi-mai »,conclut-elle. « Que ce soit pournos projets internationaux ouencore pour le volet digital,nos interlocuteurs auprès dela CCI ont toujours été de bonconseil ! ».

l’offre digitale de la CCI Paris Ile-de-France

Retrouvez les informations sur lesdigiteurs.fr - Projet co-financé par les fonds Européens

Nathalie GiryDirigeante de Soyelle

vaux de terrassement ont déjà com-m e n c é . C e p r o j e t d é n o m m é « F2IVE » (« formulation and fillingof inactivated vaccines extension »)se déploie sur trois étages, dont 1.000 mètres carrés de salle blan-che. La nouvelle unité de produc-tion comprendra deux lignes de for-mulation, une ligne de répartition en flacons et une zone de réparti-tion en poches. Cet investissement qui générera la création nette de 42 emplois est principalement des-tiné à accompagner l’accroisse-ment de la demande de vaccins aviaires qui résulte de l’augmenta-t ion de la consommation de volailles dans le monde. « Il fallait trouver des capacités de production additionnelles sur notre site de la Porte des Alpes qui allait arriver à saturation à horizon 2020 », expli-que Erick Lelouche, président de Boehringer Ingelheim Santé Ani-male France. A terme, la capacité de

R&D sur 14.500 mètres carrés. Depuis sa création en 1995, le site dela Porte des Alpes a fait l’objet d’investissements réguliers, d’un montant total de 350 millions en vingt-deux ans. Une centaine de personnes ont été recrutées l’an dernier à Lyon pour les fonctions support de la nouvelle entité. Fonc-tions qui étaient auparavant mutualisées avec celles de Sanofi. Le groupe Boehringer Ingelheim emploie plus de la moitié de ses effectifs français dans la région lyonnaise, quelque 1.500 personnesréparties sur cinq sites dans le Bio-district de Lyon-Gerland, à Lentilly, près de Lyon, où est installé son cen-tre de répartition, de conditionne-ment et de stockage de vaccins, à Saint-Vulbas, dans l’Ain, base de son centre de recherche clinique vétérinaire, et à Saint-Priest, qui reste le principal site de productionde vaccins vétérinaires. n

147MILLIONS D’EUROSLe chiffre d’affaires de Pharmagest en 2017.

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22 // Lundi 16 avril 2018 Les Echos

PME&REGIONS

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lesindices

LES PRIX DU PÉTROLE AU PLUS HAUT DEPUIS DÉCEMBRE 2014Les prix du pétrole, soutenus par la persistance de tensions au Moyen-Orient et par la baisse des réserves d’or noir dans le monde, ont terminé vendredi à leur plus haut niveau depuis décembre 2014. Le brent livraison en juin a clôturé à 72,58 dollars sur l’ICE ; le WTI, à New York, à 67,39 dol-lars. Sur la semaine, le prix du brent a augmenté de 8,2% et celui du WTI de 8,6%.

Le rythme des fermetures d’agences bancaires doit quadrupler en France

Sharon Wajsbrot @Sharonwaj

Si les banques françaises ont com-mencé ces dernières années à fer-mer, voire à regrouper, certaines de leurs agences, le phénomène n’en est qu’à ses débuts. C’est la conclu-sion d’une projection réalisée par le cabinet Sia Partners, qui, après avoirpassé au crible les stratégies des éta-blissements en Europe, table sur la fermeture de 12,6 % des points de vente des banques françaises d’ici à fin 2020, soit une multiplication par quatre du rythme de fermetures d’agences observé en France entre 2012 et 2016. « On constate que les fermetures d’agences ont été beau-coup plus modestes en France que dans d’autres pays européens ces der-nières années alors que la fréquenta-tion a décliné partout, nous attendonsdonc un phénomène de rattrapage en France », explique Damien Schmitt, senior manager chez Sia Partners.

La souscription digitale va changer la donneDe fait, entre 2012 et 2016, les ban-ques françaises ont fermé 3 % de leurs agences contre 24 % pour les acteurs espagnols, 12 % pour les banques allemandes et 11 % pour lesétablissements italiens. Ces diffé-rences tiennent beaucoup aux spé-cificités de chaque pays : l’Espagne a été touchée plus fortement par la crise et la densité de points de ventedes banques espagnoles est l’une des plus importantes en Europe.

La France, par ailleurs, afficheune grande dispersion de la créa-tion de richesse sur le territoire. De

quoi convaincre les banquiers de laisser des points de vente dissémi-nés un peu partout dans l’Hexa-gone. Mais la digitalisation devrait rapidement changer la donne : « Aujourd’hui de 80 % à 90 % de la souscription de produits bancaires sont réalisés dans les agences. Dans deux ou trois ans, lorsque les banquesauront terminé la digitalisation de leur parcours client, les volumes de souscription en agence vont radicale-ment baisser », pointe DamienSchmitt. Pour mémoire, BNP Pari-bas s’est fixé pour objectif de réaliser50 % de ses souscriptions de pro-duit de façon digitale d’ici à 2020.

Pour s’adapter, les banques fran-çaises vont logiquement accélérer la cadence des fermetures. Société Générale a déjà commencé : en n o v e m b r e d e r n i e r, i l a v a i t annoncé une centaine de fermetu-res supplémentaires par rapport à ses prévisions d’ici à 2020. « Il devrait y avoir beaucoup de similitu-des avec l’exemple allemand puisque la création de richesse est aussi dis-persée dans beaucoup de petites vil-les », estime Damien Schmitt. Outre-Rhin, à la faveur des restruc-turations déjà menées, la densité d’agences bancaires par million d’habitants est tombée à 387, contre549 en France, selon Sia Partners.

Pour continuer de réduire la voi-lure sans perdre de terrain face à la concurrence, les banques devraientrenforcer la spécialisation de leurs agences sur des produits, des clien-tèles spécifiques, voire sur des horaires restreints, « dans certaines zones géographiques cela permet de garantir une présence commerciale puisque la proximité reste le premiervecteur d’acquisition de clients », indique Damien Schmitt.

Les établissements qui concen-trent une forte présence en Ile-de-France – entre autres banques BNP Paribas, Société Générale et LCL – risquent d’être les plus touchés : « Cette région est beaucoup plus exposée aux nouveaux acteurs et auxusages digitaux », rappelle Damien Schmitt. De fait, entre 2012 et 2016, c’est BNP Paribas qui a fermé, pro-portionnellement, le plus de points de vente en France, devant Société Générale, puis LCL.

(L’éditorial de Guillaume MaujeanPage 9

l La digitalisation du secteur va aller de pair avec une accélération des fermetures d’agence en France.l Sia Partners estime que 12,6 % des points de vente doivent baisser leur rideau d’ici à 2020.

Olivier Tosseri @oliviertosseri

— Correspondant à Rome

De plus en plus d’agences ferment dans le secteur bancaire italien, en pleine phase de restructuration. Prèsde 2.000 ces trois dernières années et3.000 ces trois prochaines, d’après laFabi, le principal syndicat du secteur.Pour continuer néanmoins à attein-dre le maximum de clients sur l’ensemble du territoire, la princi-pale banque du pays, Intesa Sanpa-olo, s’offre, en s’alliant avec Poste ita-liane, l’un des réseaux les plus étendus sans dépenser un centime.

L’accord commercial noué aveccette dernière, dont les détails serontprécisés dans les prochaines semai-nes, porte sur la distribution de cer-tains produits d’assurance et de ges-tion d’actifs. Concrètement, il sera possible de souscrire ces produits ainsi que des crédits auprès d’IntesaSanpaolo via les plus de 12.000 gui-chets de Poste italiane. Les produits de banque privée et de gestion d’actifs seront gérés par Eurizon, dont Intesa a l’intention de céder de 10 % à 20 % du capital à un éventuel partenaire, comme il vient de le con-firmer.

Réciproquement, dans les agen-ces d’Intesa Sanpaolo, il sera possi-

ble d’utiliser les services et moyens de paiement mis à la disposition par Poste italiane. La plus grande partie de l’épargne des Italiens dort sur les comptes postaux de celle-ci. A eux deux, les partenaires totalisent 48 millions de clients, dont 36 mil-lions pour Poste, qui a annoncé vou-loir gonfler son dividende et son bénéfice via la création de nouveauxproduits d’assurance. Les analystes ont jugé positivement l’accord com-mercial entre Intesa Sanpaolo et Poste Italiane, estimant qu’il était cohérent avec les objectifs fixés dansleurs plans stratégiques respectifs.

Un réseau rationaliséLa banque dirigée par Carlo Messinaaccentue par ailleurs sa stratégie de présence capillaire sur le territoire, comme en témoigne son rachat d’ITB, rebaptisé « Banca 5 », la « ban-que des buralistes », de proximité, car elle s’appuie sur un réseau de 22.000 buralistes. Cela lui permet derationaliser le sien, composé de 3.500 agences après la reprise des 656 implantations des banques vénitiennes acquises l’an dernier.

L’opération Vivaldi, lancée endécembre dernier, prévoyait ainsi lafermeture de près de 400 agences. Dans le même temps, les efforts de réduction du coût du personnel se sont intensifiés. Un accord conclu avec les syndicats fin 2017 permettra9.000 départs volontaires et la fer-meture de 1.100 guichets, ainsi que la fusion de 12 de ses filiales, Banco diNapoli, CR Firenze, CR Veneto, Cari-romagna ou encore Banca IMI. n

Intesa Sanpaolo s’allie avec Poste italianeLes deux groupes fourniront réciproquement des produits et des services, avecl’objectif d’augmenter l’offre à une clientèle commune de 48 millions de personnes.

BANQUE

Etat des lieux du secteur

Avec 3 % de fermetures d’agences enregistrés entre 2012 et 2016, la France affiche le taux le plus faible au sein de l’Union euro-péenne (hors Luxembourg). En moyenne, sur le Vieux Continent, 13 % des points de vente des groupes bancaires ont baissé leur rideau. Ces restructurations se sont surtout concentrées dans les banques des pays nordiques, du Royaume-Uni et des Pays-Bas.

Depuis 2012, les banques dites « commerciales » ont davantage concentré leurs réseaux que les banques mutualistes. Dans les années à venir, la tendance devrait se poursuivre : Sia Partners anticipe la fermeture de 10 % des points de vente de Société Géné-rale et de BNP Paribas et de 14 % chez LCL. En revanche, il table sur 5 % pour les Caisses d’Epargne et les Banques Populaires.

« La digitalisation crée un écartentre les possibilités offertes par les outils de banque en ligne et celles dusupport client par téléphone qui n’est disponible qu’aux horaires de bureau et ne correspond plus aux besoins des clients. Nous avions déjàun centre d’appels dédié au support client monétique dans notre filiale Monext : il gérait les oppositions aux cartes bancaires de grands clients (Boursorama, Société Géné-rale, RCI Banque, etc.). Nous avons décidé de l’utiliser pour créer une filiale capable de traiter plus globa-lement les besoins de support client des banquiers et des assureurs lors-que leur support client est fermé ou saturé », explique Tarak Achich, directeur des activités B to B du Crédit Mutuel Arkéa.

Baptisée « Nextalk », la nouvellefiliale du Crédit Mutuel Arkéa se propose de traiter les appels des clients des banques et des assureursdans cinq langues, mais sur-tout 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ! Une promesse que les banques françaises ne peuvent pas tenir aujourd’hui à leurs clients du fait dela convention collective qui encadreles horaires de travail des salariés du secteur. Régie par celle du Syn-tec, qui regroupe les sociétés des services informatiques, Nextalk n’aura pas ses contraintes.

Avantage concurrentielAvec cet avantage concurrentiel, Nextalk veut se positionner sur desactes aussi divers que la prise de rendez-vous en agence, l’ouverture

d’un compte ou la déclaration d’un sinistre. Pour cela, les banques et les assureurs devront lui ouvrir les portes de leurs systèmes d’infor-mation. Certains ont déjà franchi lepas, assure Tarak Achich : « On a euune première expérience de déléga-tion de gestion de déclaration de sinistre pour le compte d’un assu-reur. » — S. W.

4À NOTERGrâce à ses activités de monétique, Nextalk revendique déjà 10 millions d’euros de chiffre d’affaires par an pour environ 1 million d’euros d’Ebitda.

Crédit Mutuel Arkéa veut faire du SAV pour ses concurrents

Avec l’accélération de la fermeture des agences bancaires ou l’ouver-ture de celles-ci sur des plages horaires plus réduites, le Crédit Mutuel Arkéa veut croire à de nou-velles opportunités commerciales. La banque de l’Ouest, spécialiste des activités de sous-traitance ban-caire, a en effet décidé de proposer ses services pour traiter les appels des clients vers les agences ou les plates-formes téléphoniques des banques et des assureurs, en mar-que blanche.

Spécialiste des activités B to B, la banque veut s’imposer dans la sous-traitance de l’accueil téléphonique des assureurs et des banquiers.

« Dans deux ou trois ans, lorsque

les banques auront terminé la digitalisation de leur parcours client,

les volumes de souscription en agence vont

radicalement baisser. »DAMIEN SCHMITT

Senior managerchez Sia Partners

Les Echos Lundi 16 avril 2018 // 23

FINANCE&MARCHES

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24 // FINANCE & MARCHES Lundi 16 avril 2018 Les Echos

Elsa Conesa @ElsaConesa

— Bureau de New York

Un milliard. La banque américaine Wells Fargo, poursuivie par plu-sieurs régulateurs pour avoir mis en place un système de comptes fic-tifs destiné à doper ses revenus, a confirmé vendredi qu’elle pourrait solder une partie des litiges en cours en s’acquittant de 1 milliard dedollars. « Nous sommes encore en train de discuter de ce sujet », a expli-qué le patron de la banque, Tim Sloan, précisant n’avoir pas encore trouvé de terrain d’entente avec les autorités et être « incapable de pré-dire l’issue » de ces discussions.

La maison américaine, qui s’estlongtemps distinguée dans l’indus-trie financière par le dynamisme deson activité de banque de détail, a

admis, en septembre 2016, avoir ouvert 3,5 millions de comptes fic-tifs ou non autorisés afin d’accroîtreartificiellement les revenus de son réseau d’agences. Malgré un accordà 185 millions de dollars conclu avecle Bureau de protection des con-sommateurs fin 2016, le scandale n’a cessé depuis de s’étendre à d’autres divisions de l’établisse-ment, comme la gestion de fortune ou les activités de crédit aux parti-culiers, qui font toutes l’objet d’enquêtes parallèles. Un accord permettrait à la banque, dont l’acti-vité est désormais bridée par la Fed,de mettre un terme aux poursuites menées par deux régulateurs dans les activités de crédit.

Rentabilité à 15 %L’issue des discussions avec les régulateurs, qui devrait intervenir rapidement, pourrait conduire la banque à revoir ses comptes du pre-mier trimestre, alors que ses con-currentes ont affiché des perfor-mances record en ce début d’année.Son rival JPMorgan Chase a ainsi dégagé des résultats historiques, enhausse de 35 % au cours des trois premiers mois, tandis que Citi a signé son meilleur trimestre depuis2015. Wells Fargo a de son côté enre-

propres a atteint 15 % chez JP Mor-gan et approche désormais les 10 % chez Citi pour la première fois depuis des années, contre respecti-vement 11 % et 7,4 % il y a un an.

Seule ombre au tableau : les pro-visions pour créances douteuses qui continuent de grimper réguliè-rement et font craindre une sur-chauffe de l’activité de crédit. Au premier trimestre, JP Morgan a misde côté 1,17 milliard de dollars, soit àpeu près autant qu’au cours des der-niers trimestres. Citi fait de son côtéface à une augmentation des défauts sur ses cartes de crédit, qui ont atteint 5,2 % de son portefeuille.

(Lire « Crible »Page 30

BANQUE

La réforme fiscale et le retour de la volatilité sur les marchés ont dopé les résultats des banques américaines au premier trimestre.

Wells Fargo menacé d’une amende de 1 milliard de dollars

vée à maturité de nombreuses concessions et cessions d’actifs plus exotiques, comme les cliniques ou maisons de retraite, auxquelles sontdésormais systématiquement invi-tés ces fonds longs.

Envolée des prixMoins exigeants en retour sur investissement que les fonds classi-ques et, donc, capables de payer un prix plus élevé, tout en restant minoritaires, ces gérants d’infras-tructures sont devenus la coquelu-che des banques d’affaires dans les processus d’enchères. Selon les der-niers chiffres de France Invest, les seuls fonds présents dans l’Hexa-gone ont plus de 20 milliards d’euros à déployer dans les prochai-nes années. Au niveau mondial, les capitaux levés par ces fonds ont rejoint leur record l’an dernier à 65 milliards de dollars (contre moi-tié moins en moyenne historique), selon Preqin. Leur « poudre sèche »atteint plus de 150 milliards et

166 fonds sont déjà en train de lever122 milliards de dollars supplémen-taires.

Conséquence, l’envolée des prixest devenue le principal problème des acteurs du secteur. En France, ledossier Idex, valorisé plus de 1 mil-liard d’euros, soulève les interroga-tions et certains craignent déjà que la Saur, « lourdement restructurée à cause du poids de sa dette il y a seule-ment cinq ans, retombe dans les mêmes excès », souligne un ban-quier d’affaires. « Le marché de l’infrastructure est très compétitif sur les gros projets dits “core”, comme les gestionnaires d’eau ou lesactifs régulés. Cet environnement contraint à se différencier », constateStéphane Grandguillaume, associé chez 3i, qui gère 4 milliards d’eurosdans cette classe d’actifs. Dix ans après son premier véhicule, le gérant britannique vient de lever un nouveau fonds de 456 millions d’euros à déployer en Europe, en complément de sa plate-forme

cotée. « Nous éviterons le marché deslarges actifs core pour nous concen-trer sur des projets opérationnels, comme les autoroutes, les infrastruc-tures sociales, les télécoms et les réseaux, qui dégagent un rendement annuel récurrent de l’ordre de 8 à 9 %et proposent un profil de risque maî-trisé », précise l’investisseur.

Pour ce nouveau fonds, 3i s’inté-resse notamment à la vague des projets développés en partenariat

public-privé (PPP) il y a six ans et dont la phase de construction est désormais achevée. « Un certain nombre de constructeurs qui portentces projets sur leur bilan voudront céder leur participation en France, mais aussi en Italie, en Espagne, en Allemagne et en Hollande. » Le véhi-cule a déjà investi dans 11 PPP, dont 9 en France, comme l’hôpital de Saint-Nazaire ou des collèges en Moselle. n

Anne Drif @Anndrif

En quelques semaines, le petit cercledes fonds d’infrastructures, habitué à vivre au rythme lent des grands projets, a basculé dans l’efferves-cence. Rien qu’en France quatre changements de contrôle sont sur les rails : celui d’Aéroports de Paris, de la Saur, d’Idex et celui des tours detélécoms d’Altice, le groupe de Patrick Drahi. Sans compter l’arri-

INVESTISSEMENT

Les fonds de l’Hexagone ont plus de 20 milliards à déployer dans les prochaines années.

Au niveau mondial, les levées atteignent de nouveaux sommets.

Laurent Thévenin @laurentthevenin

Indicateurs financiers au vert pour AG2R La Mondiale, en pleine préparation de son rapprochementavec la Matmut. Le premier groupede protection sociale français a annoncé vendredi avoir dégagé un résultat net de 361 millions d’euros l’an dernier pour ses activités d’assurance, en hausse de 13,2 % parrapport à 2016. Il a aussi pu renfor-cer ses fonds propres, qui ont dépassé la barre des 6 milliards

d’euros. Son ratio de Solvabilité II s’est lui aussi amélioré, pour attein-dre 224 % à fin décembre, contre 213 % un an plus tôt. « Le plan de marche, c’est de gagner 10 points par an », a précisé André Renaudin, sondirecteur général.

Le chiffre d’affaires s’affiche toute-fois en repli de 2,9 %, à 9,8 milliards d’euros, sous le coup principale-ment d’une baisse de 21,5 % des coti-sations en assurance-vie épargne. AG2R La Mondiale explique avoir continué à « serrer les boulons » sur les fonds euros. Comme le reste du marché, il essaie de contrecarrer l’impact des taux bas en freinant les versements sur ces supports qui offrent la garantie du capital et sont fortement investis en obligations.

Dans le même temps, AG2R LaMondiale a réussi à convaincre les épargnants d’aller davantage vers les unités de compte (UC), qui pré-sentent pour les assureurs l’avan-tage d’être moins consommateurs

de capitaux propres que les fonds euros. « Un tiers de nos engagementssont désormais en UC, contre 20,6 % en moyenne pour le marché », a sou-ligné André Renaudin.

En retraite supplémentaire, lescotisations d’AG2R La Mondiale ont en revanche fortement pro-gressé (+29,4 %). C’est le cas aussi enprévoyance (+11,7 %). A contrario, lechiffre d’affaires en santé a reculé de

« Un tiers denos engagements

sont désormaisen UC, contre 20,6 %

en moyennepour le marché. »

ANDRÉ RENAUDINDirecteur général

d’AG2R La Mondiale

2,4 %, après notamment la sortie dela mutuelle Muta Santé du périmè-tre de combinaison.

Discussions avec La Mutuelle GénéraleInterrogé sur l’avancement du pro-jet avec la Matmut, AG2R La Mon-diale a confirmé qu’il soumettra, comme prévu, le dossier à ses assemblées générales fin mai. L’objectif réaffirmé est de parvenir àla mise en place d’un nouveau groupe prudentiel au 1er janvier 2019, qui unira deux acteurs très complémentaires, la Matmut étant avant tout un assureur-dommages.

Dans un secteur en pleine recon-figuration, AG2R La Mondiale s’intéresse par ailleurs à un autre dossier majeur. Il reconnaît la tenuede discussions – révélées par « La Lettre de l’assurance » – avec La Mutuelle Générale, qui est en quêted’un partenaire, sans que celles-ci soient exclusives. n

AG2R La Mondiale en forme avant son mariage avec la MatmutASSURANCE

Le premier groupe de protection sociale français a dégagé un résultat net en hausse de 13,2 % l’an dernier, à 361 millions d’euros.

gistré une modeste progression de 5 % de ses profits et une légère baisse de ses revenus.

L’industrie a profité à plein deseffets de la réforme fiscale de l’administration Trump, qui a ramené le taux d’impôt sur les sociétés de 35 à 21 % en fin d’année

dernière. Le taux d’impôt effectif payé par JP Morgan est ainsi passé de 22,7 à 18,3 %, et celui de Citi est tombé de 31 à 24 %. Parallèlement, les banques ont bénéficié du retour de la volatilité sur les marchés, moteur indispensable de leurs acti-vités de trading, et qui leur avait fait

défaut l’an dernier. Chez JP Morgan,les revenus du trading ont ainsi pro-gressé de 13 %.

Le dynamisme de l’économieaméricaine et le relèvement pro-gressif des taux ont aussi contribué à doper les résultats dans tous les métiers. La rentabilité des fonds

JPMorgan Chase a dégagé des résultats historiques, en hausse de 35 % au cours des trois premiers mois, tandis que Citi a signé son meilleur trimestre depuis 2015.

Les fonds d’infrastructures en pleine euphorie

ADP : Le Maire précise son projetAuditionné dans le cadre de la commission d’enquête sur les investissements étrangers, le ministre de l’Economie exclut une descente pure et simple de l’Etat au capital d’ADP. « La solution de facilité qui consiste-rait à réduire notre participa-tion de 50,6 % à 40 %, 30 %, ou 20 % donnerait un droit d’exploitation illimitée en posi-tion majoritaire » aux action-naires privés. « Cette option-là, je l’ai exclue, car elle reviendrait à donner une infrastructure à des acteurs privés pour une durée illimitée. » C’est le cas de l’aéroport d’Heathrow à Lon-dres, a-t-il rappelé. « Ce que nous envisageons et qui est soumis à l’arbitrage du Premier ministre et du président de la République est un système où l’Etat reprendrait la possession de l’ensemble d’ADP et le propo-serait en concession [dans une autre audition, il avait évoqué une durée d’exploitation de 70 à 90 ans. NDLR] avec le main-tien d’une régulation forte des pouvoirs publics. »

Le changement de contrôle d’ADP est sur les rails. Photo Shutterstock

Page 25: L’ ESSENTIEL la réforme Macron est lanc€¦ · sondage Elabe pour BFMTV. Mais ses rivaux déclarés n’en profitent guère. Parce que Emmanuel Macron laisse peu d’espace au

Les Echos Lundi 16 avril 2018 FINANCE & MARCHES // 25

nouvelle sera évidemment beau-coup moins bien perçue par les pro-fessionnels du chiffre. Mi-mars, Jean Bouquot, le président de la Compagnie nationale des commis-saires aux comptes (CNCC) et porte-parole de la profession, voulait encore croire qu’il disposait d’une marge de manœuvre dans les dis-cussions avec les ministères. Il espé-rait qu’une simple simplification desseuils suffirait : selon la structure juridique de la société – SARL ou SAS –, ces derniers sont différents.

L’impact de cette mesure seralourd pour les « CAC ». La professionperdrait un quart de ses mandats, soit 620 millions d’euros de chiffre d’affaires, selon le rapport de l’IGF. Les commissaires aux comptes met-

tent en avant que cette réforme entraînerait un plan social de 6.000 à 7.000 emplois salariés et touche-rait 3.500 professionnels qui exer-cent de 75 à 100 % de leur activité dans les mandats concernés par cette mesure.

Création d’une commissionA Bercy, on est convaincu qu’une partie des missions obligatoires va se transformer en mission contrac-tuelle (volontaire). Et de citer l’exemple du Royaume-Uni. En 2004, quand le pays a relevé les seuils d’audit légal, 40 % des PME ont conservé leurs commissaires aux comptes. Pour autant, le gou-vernement a bien conscience qu’il faut accompagner les profession-

nels du chiffre. Il va donc mettre en place une commission, chargée d’identifier de nouvelles missions. Cette commission sera présidée parPatrick de Cambourg, président depuis 2015 de l’ANC (Autorité des normes comptables), chargée de débattre et de fixer les règles de la comptabilité française et de pren-dre position sur les normes interna-tionales IFRS.

Patrick de Cambourg a passétrente ans chez Mazars, dont il a étéprésident du conseil de gérance et du conseil de surveillance. Cette commission comprendra aussi un commissaire aux comptes d’un petit cabinet, un ou deux représen-tants des entreprises et un du sec-teur public. Sa feuille de route va

mance de l’immobilier coté de 16 %.Le flux de nouvelles sur les taux ris-que donc de peser sur les cours, entre les trois hausses de taux de la Fed et la fin proche du programme d’achat d’actifs de la BCE.

Surcapacité en EuropeUn autre facteur pèse aussi sur le sec-teur : le développement de l’e-com-merce en France, qui n’épargne pas les foncières présentes dans les cen-tres commerciaux. La fréquentationdes centres commerciaux a ainsi chuté de 10,1 % depuis 2009, alors que le chiffre d’affaires des commer-çants a plongé de 8,5 % depuis 2007. De quoi peser sur la croissance des foncières, même si les « retail parks », mélangeant expérience shopping, activités de loisirs et de restauration « résistent mieux à la concurrence d’Internet sur les prix ».

Mais, pour Invest Securities, lasanction est sévère alors que les fon-damentaux restent solides. Les taux de vacance sont très bas à

Paris, en première couronne, alors que l’amélioration de l’emploi en Ile-de-France soutient la demande de locaux, notamment de petites surfaces avec la forte création de start-up. Les perspectives semblentsolides pour 2018. Sur les 11 fonciè-res ayant donné des indications surl’année, 10 étaient positives.

Par ailleurs, insiste Benoît Faure-Jarrosson, « les marchés agissent paranticipation. Le taux à 10 ans françaisn’a pas augmenté tant que cela (14 points de base seulement depuis lepoint bas de décembre), alors que les

foncières ont déjà réagi en Bourse ». Selon lui, « il faudrait que le coût de ladette monte jusqu’à 3,5 % pour avoir un impact sur le résultat opération-nel. Car, si les taux montent, c’est qu’ily a de l’inflation et la hausse des loyerscompensera donc la hausse du coût de la dette ». En effet, les foncières ont allongé la maturité de leur dette à plus de six ans, contre 4,7 ans en 2011. « Si les taux remontent, il y auradonc un délai avant que cela n’ait un impact sur les résultats. » Invest Securities estime aussi que, pour se protéger de la remontée des taux, ces entreprises vont moins s’endet-ter et se concentrer sur leur bonne notation de crédit.

La remontée attendue des tauxpourrait toutefois fragiliser les fon-cières de bureaux alors que les prixparisiens sont très élevés. Cela pourrait notamment peser sur leurANR (actif net réévalué), critère important pour les investisseurs. Enfin, malgré la remontée attenduedes taux, ces sociétés devraient être

Pierrick Fay @pierrickfay

C’est un réflexe quasi automatique. Lorsque les investisseurs anticipentdes hausses de taux obligataires, lesvaleurs immobilières cèdent du ter-rain. Cela s’est encore vérifié cette année. Ainsi, l’indice Euronext IEIFREIT Europe perd 2,97 %, quand l’indice CAC 40 est quasi stable. Surc e t i n d i c e e u r o p é e n , 3 1 d e s 41 valeurs sont d’ailleurs en baisse, dont les foncières françaises : Mer-cialys chute de 15,9 %, Klépierre de 6,7 %, Unibail-Rodamco de 9,1 %, Gecina de 7,7 % et Foncière des Régions de 5,7 %.

Pourquoi un tel dérapage ?D’abord parce que le secteur restait sur quatre années de croissance, soutenu par l’action de la Banque centrale européenne (BCE), qui a poussé les taux d’intérêt de la zone euro à des niveaux historiquement bas. Or, les temps changent, cons-tate Benoît Faure-Jarrosson, chez Invest Securities, « les taux d’intérêt sont le facteur numéro un influen-çant la valorisation des actifs immo-biliers. Cela a un impact sur le comptedes résultats des foncières, car elles utilisent la dette ». Mathématique-ment, note l’analyste, une remontéedes taux d’intérêt de 100 points de base entraîne une sous-perfor-

VALEURS IMMOBILIÈRES

Le secteur des fonciè-res souffre en Bourse depuis le début de l’année.

En cause, les anticipa-tions de hausse des taux et la concurrence de l’e-commerce.

La remontée attendue des taux pourrait toutefois fragiliser les foncières de bureaux alors que les prix parisiens sont très élevés.

en bref

Les investisseurs retrouventle goût du risqueGESTION Les fonds actionsont de nouveau la faveur desinvestisseurs, relève uneétude de Bank of America-M e r r i l l L y n c h G l o b a lResearch. En une semaine, au11 avril, la catégorie afficheune collecte nette de 7 mil-liards de dollars, marquée parun retour sur les fonds dédiésaux actions américaines(+5,5 milliards de dollars) etun engouement confirmépour ceux en valeurs japonai-ses (+2,5 milliards de dollars)et émergentes (+2,8 milliardsde dollars). En revanche, lesfonds actions européennesont subi les rachats hebdoma-daires les plus élevés depuisjuillet 2016 avec des sortiesnettes de 5,2 milliards de dol-lars sur la semaine.

Le patron de BlackRock va toucher un salaire de 27,7 millions de dollarsGOUVERNANCE Laurence D.Fink, patron de BlackRock, lenuméro un mondial de la ges-tion d’actifs, va percevoir autitre de 2017, une rémunéra-tion de 27,7 millions de dol-lars. Cette dernière comprendun fixe de 900.000 dollars, unvariable de 10 millions de dol-lars et des actions de perfor-mance pour 16,6 millions. A lafin du premier trimestre, lemontant des actifs gérés parBlackRock s’élevait à 6,3 mil-liards de dollars.

L’aluminium signe sa meilleure semaine depuis trente ans sur le LMEMATIÈRES PREMIÈRES Lecours de l’aluminium s’estenvolé de 13 % la semaine der-nière – du jamais-vu depuis1 9 8 7 – , a t t e i g n a n t d e srecords, après la décision desEtats-Unis de placer Rusal, legéant producteur russe, surliste noire. Ce geste a provo-qué une ruée sur le métal cotésur le LME à Londres, les tra-ders craignant des rupturesd’approvisionnement. Rusalproduit 6 % de l’aluminiumconsommé dans le monde,qui sert à l’industrie automo-b i l e , à l ’a é r o n a u t i q u e ,comme aux fabricants decanettes.

en mesure de maintenir leurs divi-dendes à court terme. Pour autant, Invest Securities reconnaît que le marché « est en train de se transfor-mer en rente stable et non plus en rente de croissance. Les investisseurs s’interrogent donc sur la valeur à leuraccorder, sachant que sur ce marché les entreprises n’ont pas besoin de grossir pour survivre ».

4À NOTERInvest Securities, sur les 26 entreprises cotées à Paris, n’est à l’achat que sur 9 d’entre elles et neutre sur 16 autres.

La remontée annoncée des taux obligataires pèse sur les valeurs foncières cotées

Laurence Boisseau @boisseaul

Une très bonne nouvelle pour les PME, une bataille perdue pour les commissaires aux comptes. Selon nos informations, le gouvernementa décidé de supprimer l’obligation imposée aux petites et moyennes entreprises de certifier leurs comp-tes. Concrètement, les ministres de l’Economie et de la Justice vont rele-ver les seuils déclenchant l’obliga-tion de nommer un commissaire aux comptes au niveau du seuil européen, dans le but de s’aligner sur la réglementation de l’Union. Laréforme européenne de l’audit en 2016 a fixé à 8 millions d’euros de chiffre d’affaires le seuil d’audit légal obligatoire ; il est, aujourd’hui,de 3,1 millions d’euros en France.

Pour les entreprises concernées,cela représenterait une économie moyenne de 5.500 euros par an, selon les travaux de l’Inspection générale des finances (IGF). Une économie loin d’être négligeable pour les plus petites structures. La

Le gouvernement va supprimer les commissaires aux comptes dans les PME

consister à réfléchir à de nouveaux services que pourraient rendre les commissaires aux comptes. Pistes possibles : des certifications liées à la RSE (responsabilité sociale et environnementale), à la cybersécu-rité, ou à la lutte contre la corrup-tion, dans les grands groupes.

Autre point de la mission, aiderles professionnels les plus touchés àse reconvertir. Une des solutions pourrait consister à enrichir la mis-sion d’expertise comptable pour les petites structures. Une très grande majorité de ces commissaires aux comptes sont aussi experts-compta-bles. En termes de calendrier, les mandats actuels ne seront pas tou-chés. Les nouvelles règles s’appli-queront d’ici à trois ans en moyenne.

Cette réforme s’inscrit dans lecadre de la loi Pacte, soit le plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises, et fait suite au rapport rendu début mars par l’IGF, missionnée par Bercy et la chancellerie pour mesu-rer l’impact sur la société de la sup-pression des commissaires aux comptes dans les PME. Elle parti-cipe aussi de la volonté du gouver-nement d’arrêter toute surtranspo-sition des textes européens, la loi française étant plus dure que la loi de l’Union. n

AUDIT

Le gouvernement va relever les seuils français d’audit légal au niveau des seuils européens.

Il mettra en place une commission présidée par Patrick de Cam-bourg, président de l’ANC, pour accompa-gner la réforme.

Pour les entreprises concernées, cela représenterait une économie moyenne de 5.500 euros par an.

A Bercy, on est convaincu qu’une partie des missions obligatoires va se transformer en mission contractuelle.

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Résultats annuels2017

Compte de résultat simplifié (données auditées):

(en millions d’euros) Au 31/12/ 2017 Au 31/12/ 2016 Variation

Chiffre d’affaires 450,3 382,1 +68,2

EBITDA 22,9 9,3 +13,6

Résultat Opérationnel Courant 14,5 (0,1) +14,6

Résultat net 18,0 (10,1) +28,1

• Forte amélioration de la performance du Groupe portée par la hausse des coursdes métaux et par de très bons niveaux de production qui ont compensé lesarrêts de maintenance.

• Nouvelle progression de la rentabilité des segments Plomb et Zinc, stabilité dusegment Plastique à l’équilibre, recul de la perte du segment Métaux Spéciaux.

• Résultat Opérationnel Courant de 14,5M€ et Résultat net de 18,0 M€, positifs eten croissance d’un semestre sur l’autre en 2017.

• Hausse de l’endettement principalement pour financer les investissementsindustriels et suite à des conversions de provisions en dettes.

• Poursuite des travaux de construction du four de réduction conformément auplanning, mise en service prévue à la fin du premier semestre 2018.

Consultez l’intégralité du communiqué de presse sur www.recylex.fr

AVIS FINANCIERS

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26 // FINANCE & MARCHES Lundi 16 avril 2018 Les Echos

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LA SÉANCE DU 13 AVRIL 2018

Légère progression du CAC 40 sur la semaine

• Dans un contexte géopoliti-que incertain et extrêmement tendu, la Bourse de Paris a fini proche de l’équilibre, vendredi. Le CAC 40 a grapillé 0,11 % et clô-turé à 5.315,02 points, dans un volume d’échanges de 3,1 mil-liards d’euros. Sur la semaine, ila progressé de 1,07 %. Les opéra-teurs ont évité de se positionnerà la veille du week-end, alors que les Etats-Unis et ses alliés ont lancé samedi matin des frappes militaires en Syrie, en représailles à l’attaque chimi-que présumée près de Damas. A Londres, l’indice FTSE 100 a pris 0,09 %, freiné par l’appré-ciation de la livre ; tandis que le DAX a gagné 0,22 %.

Du côté des valeurs, Klé-pierre (+3,60 %) a renoncé à racheter son concurrent bri-tannique Hammerson, tandis qu’Eramet (+6,71 %) a profité de la progression des cours du nickel.

ArcelorMittal (+1,12 % ) aproposé à la Commission euro-péenne de céder des actifs en Europe pour lever les réticen-ces sur son projet d’acquisition de l’italien Ilva.

Vinci a pris 2,48 %, le traficpassagers de ses 36 aéroports ayant grimpé de 11,6 % au pre-mier trimestre. Pierre etVacances a pris 6,03 %, fort d’un chiffre d’affaires en haussede 6,5 % au premier semestre. Virbac a cédé 2,16 %, pénalisé par un chiffre d’affaires en reculde 3,1 % au premier trimestre.

La semaine du 16 au 20 avrilsera marquée par la publica-tion de nombreux résultats d’entreprises au premier tri-mestre, notamment aux Etats-Unis.

Le Qatar lève 12 milliards de dollars d’obligations

• Retour réussi sur le marché obligataire international pour leQatar. Doha, qui n’avait pas solli-cité les investisseurs étrangers depuis deux ans, a levé jeudi 12 milliards de dollars, obtenant le record en termes de montant pour un pays émergent cette année. Surtout, il dépasse de un milliard le montant levé par son rival saoudien la veille. Idem pour la demande des investis-seurs, qui a atteint 53 milliards de dollars, contre 52 milliards pour l’opération saoudienne. Même si Riyad s’en défend, sa

venue sur le marché, juste avantDoha, avait été interprétée par certains observateurs comme une tentative de couper l’herbe sous le pied des Qataris. Le Qatarest soumis à un blocus de la partde ses voisins du Golfe depuis l’été dernier. Pour séduire les investisseurs, Doha, pourtant mieux noté que Riyad, a proposédes rendements relativement proches de ceux de l’Arabie saoudite. Il s’est financé à 10 ans à170 points de base au-dessus dest a u x a m é r i c a i n s (c o n t r e 175 points pour Riyad).

L’OPÉRATION DU JOUR

en brefUn nouveau patron à la tête de Dexia BANQUE Gilles Denoyel va devenir le président de la banquefranco-belge Dexia sous réserve de l’approbation des actionnai-res à l’issue de l’assemblée générale du 16 mai, selon le journal« L’Echo ». Il succédera à Robert de Metz, administrateur chezDexia depuis 2009, président du conseil d’administrationdepuis 2012. Gilles Denoyel a débuté sa carrière en 1981 commeinspecteur des finances. Il a ensuite intégré le groupe CCF dansles années 1990, où il a contribué à mener à bien la fusion avecHSBC en 2000. Il sera employé d’HSBC jusqu’en 2016.

Fraude au bitcoin : un Britannique extradé du Maroc vers les Etats-UnisRÉGULATION Les autorités américaines ont obtenu l’extradi-tion du Maroc vers les Etats-Unis d’un ressortissant britanniqueaccusé d’escroquerie au bitcoin. Renwick Haddow est accuséd’avoir escroqué des investisseurs entre novembre 2014 et juin2017 en utilisant une fausse plate-forme d’échanges de monnaievirtuelle bitcoin, Bitcoin Store.

mois de mars. En guise d’avertisse-ment aux marchés, le directeur général de la banque centrale, Nor-man Chan, a réitéré son engage-ment à soutenir sa devise. La HKMAest « parfaitement capable de main-tenir la stabilité du dollar de Hong Kong et de gérer de larges flux de capi-taux », a-t-il déclaré dans un com-muniqué de presse, en ajoutant, de manière plus surprenante, « il n’y a aucune raison d’être préoccupé ».

Pourtant, les marchés jugent quela pression sur la devise va conti-

C’est une première depuis 2005. La Hong Kong Monetary Authority (HKMA), la banque centrale de Hong Kong, est intervenue pour stopper la chute de sa devise. Cel-le-ci peut évoluer entre 7,75 et 7,85 dollars de Hong Kong pour un dollar américain. Une bande de fluctuation étroite qui lie Hong Kong au dollar depuis 2005 et implique que le pays intervienne quand elle menace de voler en éclats sous l’effet de la spéculation des marchés. Les autorités moné-taires ont acheté , jeudi, pour 816 millions de dollars de Hong Kong, soit 104 millions de dollars, selon leur communiqué. Pour cer-taines banques, ce montant était enréalité supérieur, 3,2 milliards de dollars de Hong Kong (415 millions de dollars), selon Nomura.

La HKMA dispose de volumineu-ses réserves de change pour défen-

DEVISES

La banque centrale est intervenue en achetantpour 816 millions de dollars de Hong Kong.

Sa devise étant tombée au plus bas depuis 2005.

dre sa monnaie contre la spécula-tion. Elles étaient de 440 milliards de dollars américains à la fin du

La devise de Hong Kong est arrimée au dollar, mais les taux d’intérêt entre les deux pays divergent fortement au bénéfice des Etats-Unis.

Guillaume Benoit @gb_eco

Enfin ! Il aura fallu près de cinq mois à la Bourse de Londres pour recruter son nouveau patron, en la personne de David Schwimmer. A quarante-neuf ans, ce banquier d’affaires est, selon un bon connais-seur du marché, « un pur produit Goldman Sachs ». Il a en effet effec-tué toute sa carrière au sein de la banque américaine, après deux anspassés comme collaborateur au sein du cabinet d’avocats Davis Polk & Wardwell.

Chez Goldman Sachs, il a notam-ment suivi de près le secteur des infrastructures de marché, partici-pant au rachat de la plate-forme é l e c t r o n i q u e A r c h i p e l a g o Exchange par le New York Stock Exchange en 2005. Il a exercé égale-ment les fonctions de chef de cabi-net pour Lloyd Blankfein, avant quece dernier ne prenne les rênes de la banque, puis a accédé à la codirec-tion des activités moscovites. Depuis 2010, il intervenait dans le secteur des métaux et des activités minières. « David est un leader avec une grande expérience du secteur des infrastructures de marchés finan-ciers, auquel il a été étroitement asso-cié durant sa carrière en banque d’investissement, ainsi qu’une expé-rience des marchés de capitaux à la fois dans les marchés développés et lesmarchés émergents. Il est reconnu pour son intellect et son approche col-laborative tant avec les clients qu’avecses collègues », a déclaré le présidentdu LSE Group, Donald Brydon.

Rétablir un climat sereinUn profil qui pourrait donner des indications sur un virage stratégi-que du London Stock Exchange

BOURSE

David Schwimmer prendra la tête du LSE Group en août.

Parmi les chantiers de ce banquier d’affaires, la gestion des consé-quences du Brexit.

Group. « Alors que son prédécesseur,Xavier Rolet, était français, David Schwimmer est un Américain avec une forte expérience de la Russie, sou-ligne un acteur de marché parisien. Cela semble indiquer que le LSE accordera moins d’importance à l’Europe continentale. » La Bourse de Londres pourrait, en effet, aller chercher ses relais de croissance aux Etats-Unis et en Asie, des pays où son implantation est réduite. « Cesera indispensable si la Bourse de Londres veut faire sa place parmi les grandes », explique le bon connais-seur du marché. Surtout après l’échec de la fusion avec Deutsche Börse l’an dernier. L’expérience du nouveau patron dans les fusions-ac-quisitions a été particulièrement remarquée. « La nomination de

David Schwimmer va permettre au LSE de continuer à regarder des opportunités de croissance externe », notent ainsi les analystes d’UBS.

Le développement ne devraittoutefois pas être la priorité absoluedu directeur général. Il va d’abord devoir rétablir un climat plus sereinau sein du LSE. Le départ de son prédécesseur s’est fait dans un cadre de conflit ouvert avec Donald Brydon, aux effets dévastateurs. D’autant qu’il a été envenimé par le fonds activiste TCI, qui avait pris faitet cause pour Xavier Rolet. Une situation qui pourrait expliquer le choix d’un dirigeant externe, n’appartenant à aucun des deux camps. « Plusieurs candidats auraient renoncé, car ils ne souhai-taient pas avoir à gérer les relations

David Schwimmer, quarante-neuf ans, est « un pur produit Gold-man Sachs ». Photo LSE

La banque centrale de Hong Kong intervient pour soutenir sa monnaie

nuer, sans pour autant dégénérer en crise. En effet, la devise de Hong Kong est arrimée au dollar, mais lestaux d’intérêt entre les deux pays divergent fortement au bénéfice des Etats-Unis. Cet écart est le plus fort en dix ans compte tenu de la remontée des taux outre-Atlanti-que. Cette abondance de liquidités pénalise le dollar de Hong Kong. Les opérateurs empruntent dès lorscette devise et la vendent pour ache-ter des dollars, dont les taux d’inté-rêt sont plus rémunérateurs.

« Samedi noir »Pour Hong Kong, l’arrimage au billetvert est un engagement de long terme. En 1983, le pays avait établi unarrimage au billet vert à un cours de 7,80 dollars de Hong Kong. Une déci-sion qui faisait suite au « samedi noir », le 24 septembre 1983, quand la devise chuta à un plus bas de 9,60 dollars de Hong Kong pour un billet vert, du fait des craintes des marchés et milieux économiques d’une rétrocession de l’île à la Chine, qui fut annoncée l’année suivante. Cette crise financière est restée dans toutes les mémoires. Elle fit sortir le pays des changes flottants par la petite porte. En 2005, il établit une bande de fluctuation de 7,75 à 7,85 dollars de Hong Kong pour un dollar, aujourd’hui sous pression. — N. A.-K.

compliquées avec TCI, ce qui expliquela durée particulièrement longue du processus de recrutement », témoi-gne un observateur.

Les méandres du BrexitAutre chantier d’envergure, guider la Bourse de Londres dans les méan-dres du Brexit. Le départ de l’Union risque, en effet, de couper la City du marché financier unique européen. Et menace l’une des activités phares du groupe : la compensation, un traitement sécurisé des transac-tions. Surtout celle des dérivés de taux libellés en euros, un marché oùLCH, filiale de la Bourse de Londres,est en situation de quasi-monopole. Cette activité est menacée par l’évo-lution en cours de la réglementationeuropéenne, qui vise à rapatrier la compensation en zone euro. Et par les ambitions de la Bourse de Franc-fort, qui a lancé une offre dans ce domaine. Sans oublier Paris, qui aimerait jouer sa carte. Il devra aussipoursuivre l’intense lobbying mené par son prédécesseur en vue d’accueillir l’« introduction en Bourse du siècle », celle du pétrolier saoudien Aramco. Riyad a exprimé sa volonté de le faire coter sur une place internationale, citant Londres,New York ou Hong Kong. La plus g r a n d e i n c e r t i t u d e p l a n e aujourd’hui autour de ce projet.

Il devra enfin sortir de l’ombred’un prédécesseur reconnu, Xavier Rolet, qui, durant ses huit années etdemie de direction générale, a mul-tiplié par six le cours de l’action du London Stock Exchange. Ce dernierva rejoindre le conseil d’administra-tion du géant russe de produits fer-tilisants, PhosAgro. n

La Bourse de Londres recrute son nouveau patron chez Goldman Sachs

« Cela semble indiquer que le LSE

accordera moins d’importance

à l’Europe continentale. »

UN ACTEUR DU MARCHÉ PARISIEN

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Les Echos Lundi 16 avril 2018 FINANCE & MARCHES // 27

CAC 40

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

accor (ac) R a 43,68 43,83 + 0,39 + 1,93732589 43,92 - 4,72 48,38

fr0000120404 12/05/17 1,05 289.335.970 43,47 + 11,43 42,1 2,4air liQuiDe (ai) R a 101,35 101,25 + 0,25 - 3,62

609100 101,75 - 0,34 110fr0000120073 15/05/17 2,6 428.545.149 101 + 3,6 97,12 2,57airBus GrouP (air) R a 93 91,5 - 1,57 + 10,24 3,4

1848098 94,12 - 4,35 99,97 26,95nl0000235190 18/04/17 1,15 774.556.062 90,95 + 28,28 81,33 1,48arcelormittal (mt) a 26,6 26,53 + 1,12 - 2,16

4450615 26,885 + 0,25 30,76lu1598757687 1.021.903.623 26,375 + 24,01 24,335atos se (ato) R a 113,3 114,65 + 1,33 - 5,52

290064 114,75 + 2,87 130,55fr0000051732 26/05/17 1,6 105.469.200 113,05 - 0,09 103,65 1,4aXa (cs) R a 22,615 22,7 + 0,58 - 8,23

7610380 22,89 + 0,73 27,69fr0000120628 05/05/17 1,16 2.425.235.751 22,565 - 2,37 20,935 5,11BnP PariBas (bnp) R a 61,21 61,45 + 0,36 - 1,29

2949437 62,14 - 1,81 68,66fr0000131104 30/05/17 2,7 1.248.859.386 61,1 + 5,4 58,33 4,39BouYGues (en) R a 42 42,32 + 1,15 - 2,29

690829 42,49 + 3,98 45,98fr0000120503 03/05/17 1,6 364.967.441 41,96 + 13,26 39,18 3,78caP-Gemini (cap) R a 104,95 104,7 - 0,1 + 5,88

344089 105,15 - 0,1 108,85fr0000125338 22/05/17 1,55 168.817.033 104,25 + 21,11 97,38 1,48carreFour (ca) R a 15,96 15,935 + 0,09 - 11,67

3701619 16,18 - 7,49 19,73fr0000120172 21/06/17 0,7 774.677.811 15,86 - 24,8 15,51 4,39creDit aGricole (aca) R a 13,33 13,385 + 0,38 - 3,01

3834811 13,555 - 1,91 15,54fr0000045072 29/05/17 0,6 2.846.104.526 13,3 + 12,43 12,92 4,48Danone (bn) R a 64,84 65,26 + 0,54 - 6,7

1373751 65,42 - 2,8 71,78fr0000120644 05/05/17 1,7 670.710.400 64,63 + 1,54 63,23 2,61enGie (enGi) R a 13,97 13,975 + 0,18 - 2,51 1,21

3740992 13,99 + 6,44 14,79 11,59fr0010208488 11/10/17 0,35 2.435.285.011 13,865 + 6,15 12,165 2,5essilor international (ei) R a 112,5 113,4 + 1,07 - 1,35

394866 113,45 + 2,21 115,65fr0000121667 17/05/17 1,5 219.125.439 112 - 1,26 105,35 1,32KerinG (Ker) R a 442,9 436,2 - 0,84 + 10,99

223020 442,9 +14,04 447fr0000121485 15/01/18 2 126.279.322 436,2 + 73,96 363,9 0,46l.V.m.H. (mc) R a 280,8 281,85 + 0,3 + 14,85

563645 282,9 +15,75 282,9fr0000121014 05/12/17 1,6 506.980.299 279,85 + 35,12 232,5 0,57laFarGeHolcim (lhn) a 44,54 44,77 + 0,74 - 4,83 4

258986 45,03 - 0,27 51,1ch0012214059 08/05/17 2 606.909.080 44,52 - 17,6 43,3 4,13leGranD (lr) R a 61,96 62,2 - 0,29 - 3,1

575796 62,64 - 3,02 67,44fr0010307819 02/06/17 1,19 266.774.937 61,82 + 9,91 60,42 1,91l'oréal (or) R a 193,7 191,15 + 0,24 + 3,35

738370 193,95 + 6,28 193,95fr0000120321 28/04/17 3,3 560.519.088 188,3 + 5,58 170,3 1,73micHelin (ml) R a 120,95 119,6 - 0,79 + 0,04

449406 120,95 - 4,85 130,85fr0000121261 24/05/17 3,25 179.521.065 119,4 + 6,83 115,75 2,72

oranGe (ora) R a 14,18 14,16 - 0,28 - 2,183860050 14,225 + 1,25 14,92

fr0000133308 05/12/17 0,25 2.660.056.599 14,12 + 0,07 13,315 1,77PernoD-ricarD (ri) R a 138,95 139,75 + 0,9 + 5,91

330845 139,9 + 3,79 141,15fr0000120693 20/11/17 1,08 265.421.592 138,3 + 22,27 120,05 0,77PeuGeot (uG) R a 20,44 20,4 + 0,05 + 20,32

1814990 20,55 + 7,99 20,55fr0000121501 15/05/17 0,48 904.828.213 20,35 + 16,07 16,455 2,35PuBlicis GrouPe (pub) R a 55,68 55,86 + 0,61 - 1,39

360232 56,18 - 1,79 63,18fr0000130577 06/06/17 1,85 230.805.555 55,34 - 13,74 52,88 3,31renault (rno) R a 94,51 94,1 + 0,23 + 12,14

646025 94,96 - 0,14 100,8fr0000131906 21/06/17 3,15 295.722.284 93,95 + 20,66 81,53 3,35saFran (saf) R a 88,68 88,66 + 0,32 + 3,2

981420 89,24 + 0,18 92,36fr0000073272 19/06/17 0,83 443.680.643 88,32 + 21,79 81,04 0,94saint-GoBain (sGo) R a 43,62 43,24 - 0,75 - 5,96

1550953 43,785 - 5,63 48,6fr0000125007 12/06/17 1,26 553.557.091 43,155 - 6,42 41,795 2,91sanoFi (san) R a 66,35 65,99 - 0,47 - 8,16

2148301 66,47 + 0,96 75,23fr0000120578 16/05/17 2,96 1.254.019.904 65,84 - 22,66 62,88 4,49scHneiDer electric (su) R a 70,68 70,74 + 0,17 - 0,17

851349 71,44 + 0,03 76,34fr0000121972 08/05/17 2,04 574.916.242 70,46 + 3,45 68,18 2,88société Générale (Gle) R a 44,34 44,24 + 0,06 + 2,76

2675454 44,895 - 3,08 47,505fr0000130809 31/05/17 2,2 807.917.739 44,06 + 1,69 42,59 4,97soDeXo (sW) R a 78,08 78,78 + 0,85 - 29,69

486774 79,14 -21,85 113,05fr0000121220 01/02/18 2,75 150.830.449 77,94 - 30,62 76 3,49solVaY (solb) a 113,8 114,75 + 1,06 - 0,99 7,98

205917 115,5 - 0,52 120,65 14,38be0003470755 16/01/18 0,97 105.876.416 113,8 + 0,26 108,25stmicroeletronics (stm) R a 18,54 18,26 - 1,3 + 0,3 0,23

2406995 18,59 - 6,17 20,7 80,35nl0000226223 19/03/18 0,05 911.134.420 18,13 + 31,7 16,57 0,27tecHniPFmc (fti) R a 26,13 26,3 + 0,38 + 1,74

1308062 26,38 + 6,39 28,71Gb00bDsfG982 19/03/18 0,13 462.201.401 25,55 - 15,2 22,9total (fp) R a 48,8 48,6 - 0,6 + 5,55

5553793 48,88 + 3,67 49,12fr0000120271 19/03/18 0,62 2.649.159.714 48,385 + 1,19 43,09 1,28uniBail-roDamco (ul) a 188,95 190,85 + 1,22 - 9,12 10,36

325576 191,2 + 0,29 214,2 18,42fr0000124711 27/03/18 5,4 99.856.676 188,05 - 14,84 177,35Valeo (fr) a 54,92 54,96 + 0,22 - 11,74DiV 3 06/06/16 512822 55,2 + 1,07 66,48fr0013176526 30/05/17 1,25 239.653.121 54,54 - 10,61 52 2,27Veolia enV. (vie) R a 19,035 19,14 + 0,66 - 10,04

1105703 19,14 - 1,14 22,29fr0000124141 24/04/17 0,8 563.364.823 18,95 + 12 18,57 4,18Vinci (DG) R a 81,24 82,62 + 2,48 - 2,97

1537415 82,96 + 2,48 88,8fr0000125486 07/11/17 0,69 591.856.863 81,18 + 11,88 77,56 1,78ViVenDi (viv) R a 21,17 21,2 - 0,8 - 5,44

6408363 21,31 - 1,3 24,87fr0000127771 02/05/17 0,4 1.298.562.534 21 + 17,78 20,26 1,89

aB science (ab) g B 8,115 8,12 - 0,86 - 2,6434551 8,19 - 5,75 11,15

fr0010557264 40.789.901 8,11 - 44,46 7,8aBc arBitraGe (abca) g B 6,88 6,88 + 9,55

82769 6,94 - 3,37 7,17fr0004040608 20/07/17 0,25 58.051.067 6,86 + 7,5 6,27 2,91aBiVaX (abvX) g B 7,44 7,33 - 1,48 - 15,06

4263 7,44 -11,9 9,87fr0012333284 9.898.829 7,33 + 5,32 7acantHe DeV. (acan) g c 0,614 0,612 - 28,84

2700 0,614 + 5,15 0,87fr0000064602 08/02/18 0,3 147.125.260 0,606 - 1,29 0,562actia GrouP (ati) g c 7,84 7,85 - 0,25 + 12,46

3375 7,87 + 5,23 8,09fr0000076655 27/09/17 0,15 20.099.941 7,81 - 11,8 7,01 1,91aDocia (aDoc) g B 15,08 14,88 + 0,54 + 3,69

6108 15,08 + 4,79 18,3fr0011184241 6.910.753 14,8 - 19,74 13,28aéroPorts De Paris (aDp) G a 180 179,9 - 0,06 + 13,5

47682 182,6 - 3,07 186,5fr0010340141 06/12/17 0,7 98.960.602 178,7 + 54,02 156 1,08air France-Klm (af) G a 8,756 8,596 - 1,74 - 36,7

3716685 8,958 -10,57 14,51fr0000031122 14/07/08 0,58 428.634.035 8,556 + 18,08 8,422aKKa tecHnoloGies (aKa) g B 51 51 + 0,39 + 10,15

17922 51,2 - 4,14 58,6fr0004180537 30/06/17 0,6 20.291.990 50 + 23,19 46,2 1,18alD (alD) a 14,06 13,84 - 1 + 7,16

53269 14,09 + 2,37 14,8fr0013258662 404.103.640 13,82 - 3,22 12,54alPes (cie Des ) (cDa) g B 31,3 30,8 - 1,44 - 5,75

4767 31,3 - 2,07 36,1fr0000053324 13/03/18 0,5 24.413.271 30,8 + 39,75 28,5 1,62alstom (alo) LR a 36,91 36,99 + 0,52 + 6,89

508467 37,29 + 8,19 37,37fr0010220475 07/07/17 0,25 222.210.471 36,84 + 35,92 32,79 0,68altamir (lta) g B 13,38 13,48 + 0,75 - 11,55

18534 13,58 -10,13 16,1fr0000053837 24/05/17 0,65 36.512.301 13,26 - 5,67 12,7 4,82altarea (alta) g a 212 214 - 0,7 + 2,84

2166 215 + 3,88 216,5fr0000033219 16/05/17 11,5 16.051.842 212 + 18,89 184,2alten (ate) G a 78,25 78,5 + 0,32 + 12,77

17160 78,7 + 0,06 84,5fr0000071946 28/06/17 1 33.823.497 78,15 + 13,5 69,5 1,27altran tecHnoloGies (alt) G a 12,5 12,61 + 1,12 + 0,86

868106 12,65 - 0,14 13,681fr0000034639 09/05/17 0,24 175.800.265 12,45 - 7,74 11,63 1,9amPlituDe surG. (ampli) g 3,72 3,74 + 0,54 + 5,65

2074 3,74 -11,58 4,4fr0012789667 46.929.852 3,7 - 6,5 2,94amunDi (amun) G a 66,16 65,58 - 0,88 - 7,18eX-Ds 15/03/17 97424 66,3 + 0,61 77,66fr0004125920 26/05/17 2,2 201.510.562 65,5 + 18,4 61,32 3,36anF immoBilier (anf) g B 20,65 20,75 + 0,48 - 4,9oPa 16/11/17 531 21,2 - 6,32 23,7fr0000063091 06/06/17 1,15 19.009.271 20,65 + 3,54 19,7aPril GrouP (apr) B 15,4 15,2 - 1,3 + 3,4

310 15,4 - 2,56 16,4fr0004037125 11/05/17 0,26 40.904.135 15,2 + 38,18 14,1 1,71arcHos (JXr) g c 1,056 1,054 + 0,77 + 62,15

221316 1,056 -20,75 1,576fr0000182479 42.561.334 1,03 - 9,14 0,65arKema (aKe) L a 108,5 107,95 - 0,05 + 6,3

165327 108,75 + 0,19 110,7fr0010313833 25/05/17 2,05 75.870.506 107,45 + 16,87 94,82 1,9artPrice.com (prc) g c 14,84 14,92 + 1,91 - 11,45

3069 14,92 + 1,91 17,88fr0000074783 6.651.515 14,74 + 6,19 14,42assYstem (asY) g B 28,75 28 - 2,95 - 6,42oPa 24/11/17 3287 28,75 - 8,94 33,05fr0000074148 12/06/17 1 15.668.216 28 - 10,77 26,75 3,57atari (ata) c 0,652 0,655 + 1,55 + 81,94

947593 0,66 -14,38 0,948fr0010478248 241.468.996 0,65 +227,5 0,367auBaY (aub) g c 41,7 41,75 - 0,12 + 20,66

5729 41,85 +12,84 43,3fr0000063737 08/11/17 0,23 13.100.796 41,3 + 58,62 33,55 0,55aurea (aure) c 8,94 8,94 + 3,83

6064 8,94 + 7,71 9,3fr0000039232 27/06/17 0,1 11.850.669 8,78 + 31,47 7,8 1,12aVenir telecom (avt) g c 0,384 0,39 + 0,78 + 85,71

144593 0,4 - 9,09 0,477fr0000066052 21/10/11 0,05 110.501.888 0,384 +333,33 0,21aXwaY soFtware (aXW) g B 20 19,3 + 1,58 - 15,35

9082 20 - 0,41 23,1fr0011040500 13/06/17 0,4 21.210.546 19,1 - 37,44 17,82 2,07Bénéteau (ben) a 19,26 19,3 + 1,9 - 3,23

264062 19,32 + 4,21 23,2fr0000035164 14/02/18 0,25 82.789.840 19,16 + 64,26 17,18 1,3Bic (bb) G a 81,5 81,15 + 0,06 - 11,47

72792 81,65 - 6,51 99,05fr0000120966 22/05/17 3,45 46.615.862 80,85 - 31,43 76,05 4,25BiGBen int. (biG) g c 12,32 12,36 + 0,33 - 10,37

14893 12,5 - 8,58 16,2fr0000074072 04/01/18 0,1 18.363.339 12,28 +122,7 11 0,81BiomérieuX (bim) a 65,3 66,6 + 1,99 - 10,83

90016 66,7 + 0,45 79,8fr0013280286 118.361.220 65,3 + 24,5 59Boiron (boi) g a 70,3 70,7 + 0,71 - 5,54

3629 70,7 + 1,14 78,5fr0000061129 31/05/17 1,6 19.414.756 70,1 - 14,46 66,1 2,26Bolloré (bol) G a 4,454 4,466 + 0,45 - 1,37

967008 4,49 - 0,31 4,798fr0000039299 08/09/17 0,02 2.921.611.290 4,448 + 25,87 4,206 0,45BonDuelle (bon) g B 35,45 35,25 - 0,14 - 20,02

23122 35,55 + 3,22 47,8fr0000063935 13/12/17 0,45 32.281.118 35,05 + 17,89 32,85 1,28Bureau Veritas (bvi) L a 21,05 21,05 + 0,43 - 7,63

716354 21,15 - 4,45 24,28fr0006174348 18/05/17 0,55 441.670.000 20,98 + 4,49 20,39 2,61Burelle sa (bur) a 1395 1380 - 1,08 + 8,66

29 1395 - 1,43 1420fr0000061137 06/06/17 11,5 1.853.315 1380 + 24,88 1255 0,83carmila (carm) c 24,55 24,45 + 5,32

8254 24,55 - 2,2 25,2fr0010828137 28/11/17 0,75 135.060.029 24,35 - 18,06 22,4casino (co) LR a 41,36 41,57 + 0,51 - 17,78

414664 41,71 - 0,53 53,48fr0000125585 07/12/17 1,56 110.996.996 41,03 - 20,04 37,34 3,75catana GrouP (catG) g c 3,01 3,045 + 1,5 + 0,5

122404 3,095 - 8,69 3,611fr0010193052 29.259.353 2,98 +222,8 2,697cGG (cGG) g c 1,73 1,757 + 2,81 + 15

8495691 1,783 + 9,81 4,1fr0013181864 585.457.397 1,709 - 32,77 1,295cHarGeurs (cri) g c 24,1 24,06 - 0,17 - 4,94

48302 24,54 - 3,37 28,64fr0000130692 13/09/17 0,25 23.330.597 24 + 20,9 23,08 1,04cHristian Dior (cDi) a 345,6 344,5 - 0,09 + 13,12eX D oP 08/06/17 16299 347,5 +12,25 347,5fr0000130403 05/12/17 1,6 180.507.516 342,7 + 53,97 291,6 0,46

cie Du camBoDGe (cbDG) a /110418 + 1,54+ 0,69 7550

fr0000079659 12/06/17 48 559.735 + 8,21 7050 0,66claranoVa (cla) g c 0,893 0,898 + 0,22 + 83,27

1319662 0,903 - 9,02 1,223fr0004026714 393.573.788 0,893 +163,34 0,491cnP assurances (cnp) GR a 20,98 20,8 - 0,67 + 8,02

558151 21,1 + 2,16 21,4fr0000120222 20/04/17 0,8 686.618.477 20,74 + 10,73 19,02 3,85coFace (cofa) g a 10,12 9,92 - 2,17 + 11,29

176313 10,2 - 1 10,2fr0010667147 22/05/17 0,13 157.248.232 9,9 + 41,31 8,18 1,31colas (re) a 178,6 179,4 - 0,33 - 1,16

835 180 - 1,1 189,4fr0000121634 27/04/17 2,75 32.654.499 178,4 + 16,08 173,8 1,53Dassault aV. (am) G a 1610 1590 - 0,63 + 22,51

6142 1615 + 5,51 1639fr0000121725 29/05/17 12,1 8.311.921 1587 + 33,05 1267 0,76Dassault sYstèmes (DsY) LR a 110,5 110,3 - 0,05 + 24,51

238969 110,9 - 0,94 113fr0000130650 30/05/17 0,53 260.506.586 109,6 + 34,05 87,52 0,48DBV tecHnoloGies (Dbv) G B 39,24 38,32 - 2,59 - 8,53

54342 39,3 + 2,96 47,38fr0010417345 29.802.292 38,24 - 37,68 32,88DericHeBourG (DbG) g B 7,32 7,26 - 1,36 - 20,32

180051 7,39 - 2,09 9,18fr0000053381 13/02/18 0,14 163.878.780 7,23 + 59,21 6,96 1,93DeVoteam (Dvt) g c 87,1 87,9 + 1,97 + 17,43

4487 89,1 - 2,66 92,8fr0000073793 29/06/17 0,6 8.332.407 85,3 + 46,5 72,5 0,68Dir. enerGie (Dir) 30,6 30,74 + 0,33 - 22,16

17783 30,82 -18,03 40,48fr0004191674 02/06/17 0,25 45.224.132 30,34 - 16,01 28,3 0,81DnXcorP (DnX) g c 7,96 7,9 - 0,5 + 26,4

8992 8,1 +33,45 8,1fr0010436584 10/07/17 0,37 2.834.575 7,68 + 14,33 5,8 5,44eDenreD (eDen) G a 28,14 27,95 + 0,11 + 15,59

557726 28,18 - 2,78 29,27fr0010908533 12/05/17 0,31 235.402.740 27,82 + 22,16 23,74 2,22eDF (eDf) LR a 11,5 11,635 + 1,31 + 11,66eX-Ds 7/03/17 2002930 11,665 + 7,78 11,945fr0010242511 16/11/17 0,15 2.927.438.804 11,5 + 50,6 9,832 1,29eiFFaGe (fGr) LR a 94 94,6 + 1 + 3,57

180242 94,86 + 2,49 98,98fr0000130452 15/05/17 1,5 98.003.766 93,62 + 30,39 87 1,59eKinoPs (eKi) g 3,93 3,96 + 0,89 - 15,38

45008 4,04 - 4,92 5,49fr0011466069 21.242.747 3,85 - 32,84 3,81elior (elior) G a 16,7 16,76 + 0,66 - 2,7

275347 17,08 -10,13 19,71fr0011950732 16/03/18 0,42 172.289.164 16,7 - 23,07 16,15 2,51elis (elis) G a 19,02 18,87 - 0,16 - 18,01

356971 19,08 - 9,45 23,94fr0012435121 29/05/17 0,37 219.370.207 18,86 + 3,94 18,86 1,96eos imaGinG (eosi) c 5,39 5,39 + 1,13 + 12,76

22329 5,41 - 2 5,92fr0011191766 22.641.483 5,35 + 13,71 4,75eramet (era) Gg a 128,3 136,8 + 6,71 + 38,14

156519 136,9 + 9,88 136,9fr0000131757 20/05/13 1,3 26.585.368 128 +250,81 98,2erYtecH PHarma (erYp) g B 17,24 16,9 - 1,86 - 8,65

12820 17,24 + 0,3 19,57fr0011471135 17.937.035 16,87 - 34,32 16,01esi GrouP (esi) g c 38,4 37,8 - 2,2 - 18,71

9540 38,45 -13,2 47fr0004110310 5.955.072 36,8 - 21,09 36,8eurazeo (rf) G a 74,8 74,85 + 0,07 - 2,79

96431 75 - 2,16 86,4fr0000121121 16/05/17 1,2 72.315.130 74,4 + 26,23 72,05 1,6euro ressources (eur) c 3,53 3,49 + 0,29 - 0,29

17808 3,53 + 1,16 3,61fr0000054678 13/06/17 0,15 62.491.281 3,41 - 6,93 3,14 4,3euroFins scientiFic (erf) G a 438,6 441,2 + 1,01 - 13,08

26962 443 - 9,78 545,5fr0000038259 29/06/17 1,7 17.600.716 437,2 + 4,51 406,8 0,45euroPcar GrouPe (eucar) G a 9,325 9,305 - 0,21 - 9,22

144490 9,37 - 8,42 11,78fr0012789949 29/05/17 0,41 161.030.883 9,28 - 3,36 8,59 4,39eurotunnel (GrouPe) (Get) LR a 11,585 11,6 + 0,09 + 8,21

707215 11,635 - 2,89 12,49fr0010533075 24/05/17 0,26 550.000.000 11,58 + 22,26 10,11 2,24eutelsat com. (etl) LG a 17,765 17,595 - 0,87 - 8,81

465246 17,915 - 1,07 19,845fr0010221234 21/11/17 1,21 232.774.635 17,5 - 18,88 15,845 6,88eXel inDustries (eXe) g B 105,5 102,5 - 2,37 - 11,64

1304 105,5 - 6,82 125,5fr0004527638 14/02/18 1,58 6.787.900 102 + 31,43 102 1,53Faurecia (eo) G a 68,74 68,1 - 0,84 + 4,56

225282 69 + 2,31 74,5fr0000121147 02/06/17 0,9 138.035.801 67,8 + 62,61 62,32 1,32FFP (ffp) g a 102,8 102,8 - 0,19 + 2,49

2565 103,2 + 1,18 106,2fr0000064784 16/05/17 1,8 25.072.589 102,6 + 19,67 94,5 1,75FiGeac aero (fGa) g B 16,26 16,04 - 1,47 - 15,09

24707 16,3 - 4,98 19,5fr0011665280 31.839.473 16,04 - 19,52 16,04Fin. oDet (oDet) a 1010 1005 - 0,5 + 1,93

256 1010 - 7,8 1090fr0000062234 12/06/17 1 6.585.990 998 + 30,51 950 0,1Fnac DartY (fnac) a 86,25 85,6 - 0,93 - 15

38377 87,1 - 1,95 106,6fr0011476928 26.658.135 84,75 + 28,32 81,05Foncière Des murs (fmu) a 27,6 27,5 + 0,37 - 3,91

8788 27,7 - 3,51 29,9fr0000060303 11/04/18 1,55 106.252.098 27,2 - 1,61 26,6Foncière Des réGions (fDr) G a 88,95 89,5 + 0,79 - 5,27

69713 89,85 + 0,56 94,6fr0000064578 17/05/17 4,4 74.863.035 88,85 + 11,32 84,6Foncière lYonnaise (flY) a 59 58,8 - 0,34 + 7,67

2289 59 - 1,01 63,4fr0000033409 05/05/17 1,05 46.566.870 58,4 + 22,28 54,4FromaGeries Bel (fbel) a 498 498 + 0,4 + 1,64

8 498 - 5,14 565fr0000121857 17/05/17 9,75 6.872.335 498 - 6,04 476 1,96Futuren (ftrn) c 1,13 1,13n/P reGr. 25038 1,135 1,14fr0011284991 277.134.987 1,13 + 34,52 1,125Geci international (Gecp) g c 0,193 0,196 +117,78

231884 0,198 -14,04 0,32fr0000079634 01/10/01 0,1 117.363.009 0,193 - 36,77 0,09Gecina (Gfc) G a 140,2 142 + 1,07 - 7,73

95452 142,3 + 2,38 161,9fr0010040865 06/03/18 2,65 75.420.688 140,2 + 12,37 137,9Gemalto (Gto) L a 49,8 49,85 + 0,1 + 0,71 4,21

300588 49,91 + 0,52 49,95 11,83nl0000400653 22/05/17 0,43 90.423.814 49,74 - 11,77 49,1GenFit (Gnft) G B 25,16 24,68 - 1,75 + 3,18

207077 25,28 - 3,97 28,28fr0004163111 31.166.437 24,5 - 17,71 22GensiGHt (siGht) c 3,1 3,01 - 2,9 - 51,29

84166 3,15 -57,12 7,68fr0013183985 24.234.223 2,99 - 57,96 2,56

Genticel (Gtcl) g 1,612 1,602 - 1,36 - 3,494354 1,626 - 4,64 2,08

fr0011790542 77.850.006 1,602 - 20,69 1,534Gl eVents (Glo) g B 25,15 25,3 + 0,2 + 3,27

2171 25,5 - 1,94 27,9fr0000066672 30/06/17 0,65 23.402.711 25,05 + 19,85 22,6 2,57GrouPe crit (cen) g B 92,8 91,1 - 1,83 + 25,17

1476 93 +20,82 95fr0000036675 28/06/17 0,4 11.250.000 90,3 + 25,21 72 0,44GrouPe Flo (flo) g c 0,254 0,249 - 0,4 - 4,23eX D s 13/06/17 2297 0,254 - 7,09 0,34fr0004076891 08/07/14 0,06 765.157.113 0,249 - 81,56 0,23GrouPe GorGé (Goe) g B 16,02 15,94 - 0,5 + 1,72

3134 16,16 + 0,13 19,04fr0000062671 26/06/15 0,32 13.502.843 15,88 - 24,1 13,44GrouPe lDlc (lDl) g c 15,42 15,38 + 0,13 - 23,06nom. 3264 15,54 -10,48 22,2fr0000075442 06/10/16 0,5 6.322.106 15,38 - 49,9 15,36GrouPe PartoucHe (parp) 26,5 26,1 - 1,51 - 22,76reGr. 1576 26,9 - 0,38 36,5fr0012612646 11/09/17 0,31 9.627.034 26,1 - 24,98 25,4 1,19Gtt (Gtt) Gg a 54,65 48,36 - 12,39 - 3,47

375614 54,75 - 7,89 60,15fr0011726835 27/09/17 1,33 37.028.800 48,36 + 44,44 48,36 2,75Haulotte GrouP (piG) B 16,56 16,8 + 1,57 + 4,15

11355 16,88 -12,13 19,68fr0000066755 05/07/17 0,22 31.371.274 16,56 + 32,81 15,64 1,31Hermès international (rms) LRa 514 516,6 + 0,98 + 15,76

49270 516,6 +15,62 516,6fr0000052292 20/02/18 1,5 105.569.412 512 + 12,48 417,9 0,29HiGH co (hco) g c 4,91 4,9 + 1,66

6491 4,94 + 8,17 5,43fr0000054231 02/06/17 0,12 22.421.332 4,805 - 22,83 4,3 2,45HuBwoo (hbW) g c - 5,13 + 15,63

- 5,61 0,204fr0004052561 136.345.527 + 23,33 0,183icaDe (icaD) G a 79,6 79,8 + 0,63 - 2,6

72695 80,1 - 0,31 88,65fr0000035081 25/04/17 4 74.111.186 78,85 + 13,74 76,25iD loGistic (iDl) g B 148,6 150 + 0,94 + 10,95

6109 150 +12,78 151,8fr0010929125 5.593.975 148,4 + 17,32 120iliaD (ilD) LR a 164,7 169,35 + 3,04 - 15,22

189031 170,25 - 4,62 214,4fr0004035913 21/06/17 0,44 58.946.268 164,35 - 18,39 160,1 0,26imerYs (nK) G a 76,45 75,85 - 0,2 - 3,43

128147 76,55 - 6,3 87,8fr0000120859 09/05/17 1,87 79.604.285 75,05 - 3,08 75,05 2,47inGenico GrouP (inG) LR a 71,64 72,66 + 1,88 - 18,37

381744 73,14 + 4,7 94,34fr0000125346 17/05/17 1,5 62.363.114 71,42 - 12,44 62,52 2,06innate PHarma (iph) g B 6,31 6,29 - 0,95 + 32,42

167089 6,41 +14,57 6,59fr0010331421 57.600.100 6,255 - 42,77 4,714insiDe secure (insD) c 2,415 2,4 - 1,64 - 18,37

35772 2,445 -12,57 3,12fr0010291245 43.200.393 2,4 - 13,36 2,4inter ParFums (itp) g B 36,4 36,2 - 0,82 + 4,78

9995 36,4 + 0,56 38,5fr0004024222 05/05/17 0,55 39.059.662 36 + 34,03 33,8 1,52iPsen (ipn) G a 127 127,45 + 0,55 + 28

81725 128,8 + 4,25 129,15fr0010259150 09/06/17 0,85 83.782.308 126,45 + 33,04 99 0,67iPsos (ips) G a 30,68 30,88 + 0,72 + 0,59

68203 30,98 - 6,03 34,5fr0000073298 03/07/17 0,85 44.436.235 30,64 + 7,6 29,48 2,75JacQuet metal serVice (JcQ) g B 30,6 31,45 + 2,44 + 14,36

28193 31,5 +11,13 32fr0000033904 05/07/17 0,5 24.028.438 30,6 + 37,34 26,7 1,59JcDecauX (Dec) G a 28,38 28,24 - 0,49 - 15,96

104160 28,66 - 6,37 36,9fr0000077919 16/05/17 0,56 212.676.701 28,2 - 11,93 27,16 1,98KauFman & BroaD (Kof) B 43,26 43,02 - 0,32 + 8,55

26258 43,7 - 1,65 44,58fr0004007813 16/05/17 1,85 21.073.535 42,9 + 28,65 39,2 4,3KlePierre (li) LR a 34,5 34,22 + 3,6 - 6,67

1659461 34,75 - 2,65 38,58fr0000121964 21/04/17 1,82 314.356.063 33,31 - 7,84 31,55Korian (Kori) a 27,2 27,54 + 1,03 - 6,47

122689 27,98 - 0,94 30,38fr0010386334 28/06/17 0,6 80.983.563 27,2 - 3,89 22,84 2,18laGarDère (mmb) G a 23,4 23,18 - 1,03 - 13,28

383273 23,51 + 2,52 27,17fr0000130213 08/05/17 1,3 131.133.286 23,14 - 16,04 21,99 5,61latecoere (lat) g c 5,47 5,38 - 1,65 - 5,78

280181 5,48 +12,08 6fr0000032278 29/06/07 0,75 94.394.902 5,36 + 40,1 4,35le Bélier (beli) g c 58,5 57,1 - 2,89 + 14,18

4653 59 - 6,39 66,3fr0000072399 06/06/17 1,1 6.582.120 57 + 34,51 50,1 1,93lna santé (lna) g B 54,1 53,8 - 0,56 - 8,66

4509 54,3 - 6,43 60fr0004170017 06/07/17 0,24 9.705.937 53,6 + 19,64 50,5 0,44lectra (lss) B 23,8 23,9 + 1,06 - 4,97

5546 24,05 + 1,92 26,3fr0000065484 03/05/17 0,35 31.577.881 23,8 + 17,44 21,05 1,46lineData sVices (lin) g B 34 33,45 + 0,91 - 14,91

3133 34 -11,97 39,45fr0004156297 05/07/17 1,5 7.293.356 33,25 - 28,45 30,25 4,48lisi (fii) g a 34,6 35,9 + 3,46 - 10,47

54866 36,45 - 3,23 41,75fr0000050353 05/05/17 0,45 54.023.875 34,6 + 10,94 30,75 1,25m6-métroPole tV (mmt) G a 20,32 20,32 - 5,64

51358 20,54 - 6,96 24,34fr0000053225 17/05/17 0,85 126.414.248 20,28 - 2,42 20,28 4,18maisons Du monDe (mDm) B 30,8 30,96 + 0,98 - 17,99

43871 31 - 2,33 38,58fr0013153541 10/07/17 0,31 45.241.894 30,56 + 6,39 29,02 1maisons France conF. (mfc) g B 51,5 52,5 + 1,94 - 12,4

4170 53,4 + 4,17 63,9fr0004159473 06/06/17 1 6.937.593 51,5 + 0,38 50 1,91manitou (mtu) g B 33,75 33,6 - 0,59 + 10,16

5345 33,95 + 2,13 37,3fr0000038606 09/06/17 0,43 39.617.974 33,5 + 36,59 29,5 1,28marie BrizarD w & s (mbWs) B 8,8 8,8 - 30,05

25831 8,81 - 1,01 13fr0000060873 27/09/07 0,5 28.336.515 8,7 - 41,14 8,31mauna Kea (mKea) c 3 3,015 + 3,97 - 36,39

387128 3,175 - 8,5 5,41fr0010609263 23.147.338 3 + 9,64 2,9mercialYs (merY) G a 15,45 15,51 + 0,26 - 15,91

103045 15,65 - 4,55 18,75fr0010241638 19/10/17 0,41 92.049.169 15,41 - 13,98 15,3mersen (mrn) g B 37,2 37,05 - 1,07 - 0,78

25640 37,75 - 5 41,9fr0000039620 04/07/17 0,5 20.635.491 37 + 46,21 35,3 1,35metaBolic eXPlorer (meteX) g c 1,948 1,95 + 0,21 - 14,47

36653 1,976 -13,53 2,52fr0004177046 23.261.500 1,93 - 14,47 1,922mGi coutier (mGic) g B 28,95 28,55 - 15,31

59557 29,2 -10,22 36,8fr0000053027 04/07/17 0,3 26.741.040 28,1 - 12,85 28,1 1,05nanoBiotiX (nano) g B 12,35 12,25 - 0,97 - 17,4

54714 12,38 -12,37 15,61fr0011341205 19.633.373 12,2 - 28,53 12,02natiXis (Kn) LR a 6,708 6,648 - 0,72 + 0,79

3792398 6,766 - 4,1 7,45fr0000120685 26/05/17 0,35 3.138.305.787 6,626 + 22,88 6,376 5,27natureX (nrX) g B 134 134,4 + 51,74

3837 134,4 +39,56 135,4fr0000054694 03/07/14 0,1 9.548.741 134 + 63,09 84,1netGem (ntG) g c 2,36 2,41 + 2,55 - 0,41

13114 2,41 - 5,49 2,9fr0004154060 07/06/17 0,15 29.664.667 2,35 + 1,69 2,3 6,22neXans (neX) G a 41,21 41,98 + 2,34 - 17,86

262330 42,96 - 5,73 52,26fr0000044448 16/05/17 0,5 43.494.691 41,05 - 8,22 39,69 1,19neXitY (nXi) G a 51,45 52,05 + 1,17 + 4,9

73409 52,3 - 2,07 54,55fr0010112524 06/06/17 2,4 56.129.724 51,45 + 14,27 45,28 4,61nicoX (coX) B 9,04 8,985 - 0,88 - 11,39

35140 9,08 - 1,48 10,95fr0013018124 22.869.669 8,985 - 3,92 8,7nrJ GrouP (nrG) g B 8,62 8,58 - 0,23 - 5,92

33660 8,62 - 2,28 9,24fr0000121691 15/05/12 0,3 78.417.846 8,32 - 19,66 8,06oeneo (sbt) g B 10,16 10,22 + 0,99 - 0,29

17000 10,24 - 3,95 10,94fr0000052680 31/07/17 0,14 63.180.843 10,08 + 22,69 9,83 1,37onXeo (onXeo) g B 1,34 1,342 + 0,9 + 24,26

80797 1,356 -11,88 2,49fr0010095596 50.695.653 1,322 - 48,97 1,09orPéa (orp) G a 103,35 103,35 - 0,1 + 5,14

82585 103,8 + 0,58 105,3fr0000184798 07/07/17 1 64.586.323 102,9 + 15,17 87,5 0,97Parrot (parro) g B 5,27 5,45 + 3,81 - 38,21

149095 5,64 -26,75 9,56fr0004038263 30.174.671 5,24 - 36,48 5,09PHarmaGest int. (pha) 56 56,6 + 2,35 + 28,78

7478 56,8 - 0,18 59,6fr0012882389 29/06/17 0,65 15.174.125 55,5 + 52,77 44,05 1,15Pierre & Vacances (vac) g B 38 38,7 + 6,03 - 15,56

18901 39,45 - 0,77 45,65fr0000073041 19/03/12 0,7 9.804.565 37,55 - 14 34,2PiXium Vision (piX) g c 2,46 2,45 + 2,09 - 3,89

74135 2,53 -13,97 4,085fr0011950641 15.137.428 2,435 - 54,76 2,157Plastic omnium (pom) G a 41,12 41,59 + 1,17 + 9,75

268995 41,63 + 7,44 41,95fr0000124570 03/05/17 0,49 150.976.720 40,99 + 22,74 36 1,18PlastiValoire (pvl) B 18,26 18,4 + 0,77 - 1,6DiV 8 02/05/17 12587 18,6 - 1,39 20,1fr0013252186 05/04/18 0,27 22.125.600 18,26 16,6 10,87PsB inDust. (psb) c 46 46 + 3,39

966 46 - 2,95 48,4fr0000060329 25/04/17 1,8 3.675.000 45,3 - 10,94 44,2 3,91Quantel (Qua) g c 9,31 9,53 + 2,58 + 35,18

18295 9,57 +26,06 9,63fr0000038242 15.771.457 9,3 + 93,7 6,8rallYe (ral) a 12,17 12,16 + 0,08 - 18

31200 12,28 - 2,8 16,32fr0000060618 18/05/17 1,4 52.064.824 12,09 - 37,29 11,35 11,51recYleX sa (rX) c 11,5 11,9 + 2,59 - 8,67

130136 11,9 +11,01 15,35fr0000120388 04/07/90 0,61 25.533.982 11,22 +229,64 10,06rémY cointreau (rco) G a 114,4 114,1 + 0,09 - 1,21

75538 114,8 + 1,51 120,8fr0000130395 01/08/17 1,65 50.223.800 113,8 + 20,75 99,05 1,45reXel (rXl) G a 13,6 13,625 + 0,22 - 9,89

560308 13,69 - 5,09 15,58fr0010451203 05/07/17 0,4 303.343.177 13,545 - 14,44 13,12 2,94roBertet sa (cbe) B 389 389 + 4,56 + 29,67c.i.P. 2 389 +11,48 389fr0000045601 29/06/17 4,6 143.616 389 + 40,43 330 1,18roBertet sa (cbr) B /121016c.D.V. nom.fr0000045619rotHscHilD & co (roth) a 31,3 31,25 + 0,97 + 2,34

18541 31,5 +10,04 33,85fr0000031684 02/10/17 0,68 77.407.512 30,95 + 17,84 28,25 2,18ruBis (rui) a 59,3 59,65 + 0,93 + 1,14DiV 2 28/07/17 124529 59,65 + 1,27 63,15fr0013269123 94.815.740 58,8 + 30,85 53,55

sartorius steD. Bio. (Dim) a 74,85 77,1 + 2,87 + 27,88DiV 6 10/05/16 53852 77,5 + 4,19 77,5fr0013154002 09/04/18 0,46 92.180.190 74,85 + 28,24 59,75 0,55saVencia (bh) B 88,2 87,6 - 0,91 + 8,52

1281 88,2 + 5,04 88,8fr0000120107 15/05/17 1,6 14.032.930 86,2 + 20,16 78,4 1,83scor (scr) LR a 34,78 34,65 - 0,09 + 3,29

226462 34,92 + 1,58 36,89fr0010411983 02/05/17 1,65 193.500.317 34,61 + 0,35 31,78 4,76seB (sK) G a 160 160 + 0,06 + 3,59

25912 160,7 + 1,07 175,9fr0000121709 16/05/17 1,72 50.169.049 159,5 + 20,71 152,4 1,08seQuana (seQ) c 0,65 0,65 - 5,8

439189 0,66 - 7,41 0,9fr0011352590 65.183.351 0,64 - 28,57 0,64ses-imaGotaG (sesl) g B 25,25 24,6 - 1,8 - 17,62

13134 25,35 -18 30,5fr0010282822 25/06/12 0,5 13.496.246 24,55 - 10,25 24,55sHowroomPriVé (srp) g B 7,28 7,22 - 0,55 + 13,88

39889 7,3 -13,01 11,7fr0013006558 32.804.103 7,14 - 68,49 6,27siPH (siph) g B 85 85 + 1,74

320 85 - 0,12 87,9fr0000036857 20/06/14 0,98 5.060.790 85 + 63,81 83,9soitec (soi) G B 62,15 62,15 + 0,08 + 4,54eX-Ds 13/05/16 reGr.1P20 60685 62,95 - 4,31 71,2fr0013227113 30.311.510 61,8 + 64,33 54,6solocal GPe (local) g B 1,161 1,16 + 0,17 + 39,76reGr. 3424541 1,196 - 1,69 1,297fr0012938884 582.684.440 1,159 + 26,36 0,832soPra steria GP (sop) a 164,4 165,5 + 0,67 + 6,19

22305 166,8 - 2,59 171,1fr0000050809 03/07/17 2,2 20.547.701 164,4 + 27,95 145,8 1,33sPie (spie) G a 17,56 17,77 + 1,6 - 18,13

370750 17,94 - 6,33 22,4fr0012757854 27/09/17 0,16 150.000.000 17,49 - 26,28 17,11 0,9sQli (sQi) 35,85 35,8 + 0,85 + 1,22

24388 35,85 - 7,97 40,2fr0011289040 21/07/17 0,88 3.959.538 35,5 - 7,01 33 2,46st DuPont (Dpt) g c 0,149 0,149 - 0,67

29887 0,15 - 5,1 0,205fr0000054199 16/09/14 0 524.279.556 0,149 - 25,5 0,147steF (stf) g B 103,4 103,2 - 0,39 + 9,3

439 103,6 + 9,21 104,4fr0000064271 15/05/17 2,25 13.165.649 101,2 + 32,14 92 2,18stentYs (stnt) g c 1,32 1,312 - 4,23 - 14,38

320085 1,338 -17,9 2,011fr0010949404 26.813.317 1,26 - 42,34 1,26suez enVironnement (sev) LR a 11,82 11,94 + 0,8 - 18,58

1446332 12,005 + 1,62 14,925fr0010613471 15/05/17 0,65 621.362.579 11,8 - 20,24 10,58 5,44suPersonic im. (ssi) g c 1,654 1,67 + 0,97 - 11,17

10464 1,676 - 4,57 2,32fr0010526814 23.209.127 1,64 + 4,02 1,508sworD GrouP (sWp) g B 34,85 34,7 - 0,43 + 2,54

1677 35,1 - 5,32 37,3fr0004180578 03/05/17 1,02 9.544.965 34,65 + 13,77 32,5 3,46sYnerGie (sDG) g B 52 50,6 - 2,51 + 15,3

6000 52 - 0,78 53,6fr0000032658 21/06/17 0,6 24.362.000 50,3 + 37,2 43,55 1,19tarKett (tKtt) G a 26,08 26,2 + 1,08 - 25,1

171227 26,26 - 9,41 37,34fr0004188670 04/07/17 0,6 63.722.696 25,7 - 34,33 25,7 2,29tecHnicolor (tch) G a 1,256 1,248 - 0,72 - 56,52

8041291 1,284 -20,66 3,328fr0010918292 21/06/17 0,06 414.461.178 1,203 - 71,63 1,203telePerFormance (rcf) G a 126,6 127 + 0,87 + 6,32

98104 128,2 - 0,24 129,4fr0000051807 03/07/17 1,3 57.780.000 126,4 + 24,14 111 1,02terreis (ter) B 42,3 42,4 - 0,47 - 0,93

705 42,5 - 2,97 48,2fr0010407049 14/11/17 0,4 25.171.193 42,3 + 11,29 39,2tF1 (tfi) G a 10,45 10,28 - 1,91 - 16,32

189170 10,48 -10,76 12,89fr0000054900 28/04/17 0,28 209.865.742 10,26 - 4,68 10,11 2,72tHales (ho) LR a 101,75 101,4 + 0,2 + 12,82

174417 101,85 + 4,04 101,85fr0000121329 06/12/17 0,45 212.717.647 101,35 + 9,99 84,3 0,44tHermaDor GrouPe (thep) g B 117 118 + 1,72 + 3,96

1492 118 - 3,28 133fr0000061111 13/04/17 3,2 4.554.876 116 + 29,83 111 2,71tiKeHau caPital (tKo) a 28 28,2 + 0,71 + 28,47eX D s 03/07/17 11122 28,7 +11,9 28,7fr0013230612 70.888.284 28 + 11,17 21,4touaX (toup) g c 9,78 9,78 - 16,34

1839 9,8 - 2,2 12,4fr0000033003 30/12/14 0,5 7.011.547 9,76 - 6,86 9,1transGène (tnG) B 2,92 2,94 + 1,73 + 3,89

19493 2,94 - 2,81 3,46fr0005175080 62.075.190 2,9 - 3,29 2,76triGano (tri) g B 153,6 153,9 + 0,39 + 4,48

16579 154,8 + 3,71 162,7fr0005691656 11/01/18 1,3 19.336.269 152,4 + 70,64 135 0,85uBisoFt entertainment (ubi) G a 73,86 75,74 + 3,53 + 18,09

583594 75,74 + 6,83 75,74fr0000054470 111.595.485 73,34 + 85,64 61,6Vallourec (vK) G a 4,781 4,748 - 0,67 - 5,7

5282812 4,815 + 8,38 6,078fr0000120354 04/06/15 0,81 457.987.760 4,642 - 22,67 4,152ValneVa (vla) g B 3,575 3,545 - 1,25 + 27,98

82795 3,63 - 1,94 3,935fr0004056851 78.773.618 3,545 + 42,94 2,78Vicat (vct) G a 62 61,6 - 0,32 - 6,37

18712 62,15 - 5,01 70,9fr0000031775 03/05/17 1,5 44.900.000 61,6 - 5,78 60,3 2,44Vilmorin & cie (rin) G a 68,5 68,6 - 22,35

8636 69,4 - 4,72 91,9fr0000052516 13/12/17 1,6 20.833.902 68,2 + 7,79 67,3 2,33VirBac (virp) g a 121,4 122,8 + 2,16 - 0,57

32072 122,8 - 2,69 128fr0000031577 26/06/15 1,9 8.458.000 115,6 - 8,36 103VranKen-PommerY m. (vrap) B 23,4 23,3 + 0,43 - 1,27

589 23,6 - 0,85 24,4fr0000062796 06/07/17 0,8 8.937.085 23,3 + 6,25 22,5 3,43waVestone (Wave) B 136,8 135,4 - 0,73 + 9,82

1233 136,8 + 0,15 143,8fr0004036036 02/08/17 0,61 4.966.882 135,2 + 56,93 124 0,45wenDel (mf) G a 123,4 123,1 + 0,16 - 14,75

38245 124,2 -14,34 152,6fr0000121204 23/05/17 2,35 46.253.210 122,8 + 1,57 120,6 1,91worlDline (Wln) G a 40,44 40,94 + 1,09 + 0,66

47894 41,06 - 6,49 47fr0011981968 132.175.623 40,22 + 40,35 39,74X-FaB silicon (Xfab) a 8,76 8,85 + 0,57 - 7,84

26273 8,88 - 2,75 11be0974310428 130.781.669 8,76 + 7,93 8,31XPo loGistics (Xpo) g a 302 306 + 2 + 18,83

212 320 + 5,52 320fr0000052870 13/07/17 1,28 9.836.241 298 + 55,17 244

Autres Valeurs de la Zone euroGemalto (Gto) L a 49,8 49,85 + 0,1 + 0,71 4,21

300588 49,91 + 0,52 49,95 11,83nl0000400653 22/05/17 0,43 90.423.814 49,74 - 11,77 49,1noKia (noKia) R a 4,56 4,512 - 0,4 + 15,87 0,3

268938 4,56 - 5,17 4,88 15,24fi0009000681 24/05/17 0,12 5.839.381.803 4,483 - 9,12 3,845 3,77ses (sesG) LR 11,62 11,545 + 0,13 - 11,26

910634 11,73 - 8,15 14,095lu0088087324 24/04/17 1,14 351.105.589 11,47 - 47,08 10,55 11,61

VAleurs Zone InternatIonaleGeneral electric (Gne) 10,7 10,86 + 3,04 - 26,07 1,29

10205 11,06 - 6,86 16,12us3696041033 usD 23/02/18 0,08 8.683.512.335 10,7 - 61,06 10,32HsBc (hsb) 7,97 7,973 + 0,42 - 6,64 52,19

36034 8,035 + 0,92 8,996Gb0005405286 usD 22/02/18 0,21 20.092.409.280 7,952 + 5,46 7,497laFarGeHolcim ltD (lhn) a 44,54 44,77 + 0,74 - 4,83 4

258986 45,03 - 0,27 51,1ch0012214059 chf 08/05/17 2 606.909.080 44,52 - 17,6 43,3rusal Plc (rusal) /090418 - 9,91reG. s -13,04 13us9098832093 usD 05/09/17 0,37 1.636.363.646 + 11,11 10scHlumBerGer (slb) a 55,2 55,2 + 1,1 - 1,18 3,45

4422 55,2 + 1,85 65,4an8068571086 usD 06/02/18 0,5 1.434.212.164 54,4 - 25,83 51stallerGenes Greer (staGr) a 27,7 26,9 + 0,56 - 30,15

2365 27,7 -21,11 41,7Gb00bZ21rf93 19.722.000 26,75 - 16,59 26,75

srD suite Valeurs françaIses srD suite Valeurs françaIses

aLa cote a changé.Vous pouvez retrouverles Bourses internationalessur http://investir.lesechos.fr

A : indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : bénfice par action. PER : price earning ratio. les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année civile. les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres a pour les capitalisations supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et c pour les capitalisations inférieures à 150 millions d’euros. L : valeurs de l’indice cacnext20. R : valeurs de l’indice caclarge60. G : valeurs de l’indice cacmid60. g : valeurs de l’indice cacsmall. les bénéfices par action : source facset Jcf estimates. mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

euronext séAncE du 13 - 04 - 2018CaC 40 : 5315,02 (0,11 %) neXt 20 : 11690,23 (0,64 %)

CaC larGe 60 : 5894,18 (0,17 %)CaC all-tradaBle : 4189,66 (0,18 %)

Date De ProroGation : 25 aVril

srD Valeurs françaIses

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Date Détach. coupon / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Date Détach. coupon / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

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28 // FINANCE & MARCHES Lundi 16 avril 2018 Les Echos

changes : cours au comptantvar. var.

cours veille année1 euro en devise bce en % en %

cours de changes croiséseur usd gbp chf sek dkk jpy (100) cad

13-04-2018

cours a TerMe de l’euro contre les principales devisesusd gbp chf sek dkk jpy (100) cad13-04-2018

Taux bons du trésor

Marché obligataire

euromts indice var % 31/12 var %

indices de référence des emprunts à taux variablesmoy. tmm euribor tme tmor.mens. 1 mois 3 mois pub. priv.

source cdc ixis

moy. eonia euribor tec the thor.hebdo 1 mois 3 mois 10 pub. priv.

Taux marchés monétaires et eurodevisesmarchés monétaires

jour 1 mois 3 mois 6 mois 1 an

pays taux de référence taux en %

principaux taux directeurs

13-04-201813-04-2018

ecarts de taux avec l’allemagne6 mois 2 ans 5 ans 7 ans 10 ans13-04-2018

allemagne 100,32 -0,55 -0,04 0,21 0,51portugal -0,31 0,38 0,63 0,99 1,19france -0,10 0,05 0,07 0,13 0,25espagne -0,08 0,28 0,26 0,51 0,75italie -0,12 0,45 0,76 1,09 1,36

parisOR (euros cPror/*cours hebdo)

13/04 12/04COURS PriMe Prec.

lingot 34500 0 3428010 florins 213 2,05 2135 dollars* 292 12,55 29210 dollars 587 13,13 58720 dollars 1140 9,82 11305 roubles* 0 -100 050 pesos 1306 0,95 1306latine 204 1,84 204napoleon 204,7 2,19 205,61/2 napoleon* 113,7 13,53 109,9souverain eli i* 266,4 5,49 266,4souverain 262,9 4,1 262,91/2 souverain* 135 6,91 135suisse 203,7 1,69 201,1tunisienne* 205 2,34 205mark* 261 5,66 261krugerrand 1138 6,05 1138lingotin 500grs 18090 4,87 18120lingotin 250grs 9050 4,93 9060lingotin 100grs 3610 4,64 3630

argent c3e (euro Par kilo) (csFaNMP)516,98 520,84

palladium (euro Par kilo) (csFaNMP)Fix1 25 491 24 841Fix2 25 731 24 922

platine (euro Par kilo) (csFaNMP)Fix1 24 318 24 087Fix2 24 244 24 218

Londres(eN dollars) 13/04 12/04

antimoine 99,65% (par tonne)8450 8450

bismuth 99,99% (par lb)5,15 5,15

cadmium 99,95% (par lb)1,45 1,45

cobalt (cathodes) 99,80% (par lb)44 44

eponge de titane 99,60% (par kg)7,65 7,65

ferro manganese (hc) (par tonne)1125 1125

ferro molybdene (par kg)29,75 29,75

germanium (par kg)1750 1750

selenium 99,50% (par lb)23,5 23,5

silicium (par tonne)2250 2250

MéTaux précieux MéTaux non Ferreux MéTaux sTraTégiQues produiTs péTroLiers sucre

London BuLLion MarKeT13/04 12/04

argent (eN ceNts Par oz)Fixage 1 662 1 644

or (eN dollars Par oz)Fix 1 341 1 351

palladium (eN dollars Par oNce troy)955 955

platine (eN dollars Par oNce troy)926 931

neW YorKargent (eN ceNts Par oNce)

settleMeNt settleMeNt13/04 12/04

Mai 18 16,65 16,45Juil. 18 16,71 16,5sePt. 18 16,78 16,61déc. 18 16,92 16,75JaNv. 19 16,85 16,84

or (eN dollars Par oNce)settleMeNt settleMeNt

13/04 12/04avr. 18 1345,8 1334,6aout 18 1354,1 1343,7déc. 18 1367,6 1356,7avr. 19 1380 1369déc. 19 1407,6 1398,8

platine (eN dollars Par oNce)settleMeNt settleMeNt

13/04 12/04avr. 18 926 928,9Juil. 18 932,1 931,6oct. 18 937,5 937JaNv. 19 947 944,8avr. 19 936 0

London MeTaL exchange13/04 12/04

alliage d`alumin. (en $ par tonne)

cash 1860-1870 1860-1870

3 Mois 1870-1880 1870-1880

vol. 11920 12040

aluminium (en $ par tonne)

cash 2219,5-2220,5 2251-2253

3 Mois 2211-2212 2243-2245

vol. 1345225 1250775

cuivre (en $ par tonne)

cash 6755-6756 6930-6930,5

3 Mois 6787-6788 6967-6969

stocks 362700 366725

etain (en $ par tonne)

cash 20990-21000 21150-21175

3 Mois 20875-20900 21050-21100

vol. 1980 2005

nickel (en $ par tonne)

cash 13580-13585 13730-13740

3 Mois 13645-13650 13775-13800

vol. 314946 315834

plomb (en $ par tonne)

cash 2332-2333 2387-2388

3 Mois 2331-2332 2388-2389

vol. 129325 129100

Zinc (en $ par tonne)

cash 3113-3115 3236-3236,5

3 Mois 3112-3113 3240-3241

vol. 196475 199025

london daily price: 12,49 cts/lblondres (eN dollars Par toNNe)

clôture clôture vol13/04 12/04

aout 18 339,9 337 4532oct. 18 336,5 334 1230déc. 18 340,9 338,4 442Mars 19 348 344,8 187Mai 19 351,8 348,5 111

new york (eN ceNts Par lb)clôture clôture vol13/04 12/04

Mai 18 12,11 12,04 55589JuiN 18 12,13 0Juil. 18 12,21 12,14 64588oct. 18 12,46 12,4 14200Mars 19 13,64 13,59 4761

blé de meunerie n°2 à paris (eN euros Par toNNe)

settleMeNt settleMeNt vol13/04 12/04

Mai 18 165 165,5 16571sePt. 18 169 169,5 6957déc. 18 172,5 172,75 1719

blé à chicago (eN ceNts Par boisseau)settleMeNt settleMeNt vol13/04 12/04

Mai 18 473 481 102sePt. 18 510 516,75 2déc. 18 533 540 4

mais à paris (eN euros Par toNNe)settleMeNt settleMeNt vol13/04 12/04

JuiN 18 165,5 166,25 717aout 18 169,75 170,75 71Nov. 18 168,25 168,5 58

mais à chicago (eN ceNts Parboisseau)

settleMeNt settleMeNt vol13/04 12/04

Mai 18 385,75 388,5 152006Juil. 18 394 397 129460sePt. 18 400,75 403,75 14695

riZ à chicago (eN ceNts Par lb)settleMeNt settleMeNt vol13/04 12/04

Mai 18 13,13 12,89 726Juil. 18 13,11 12,93 378sePt. 18 12,17 12,17 191

avoine à chicago (eN ceNts Par boisseau)

settleMeNt settleMeNt vol13/04 12/04

Mai 18 235 238,75 264Juil. 18 242 245 210sePt. 18 249 250 52

blé fourrager à londres (eN £ Par toNNe)

settleMeNt settleMeNt vol13/04 12/04

Mai 18 146,5 146,6 91Juil. 18 147,25 147,35 35Nov. 18 146,5 146,5 139

new york (coNt. No2 - eN ceNts Par lb)

settleMeNt settleMeNt vol

13/04 12/04

Jou r 112,45 115,7 112.45

uranium nymex (en $ par lb)settleMeNt settleMeNt vol

13/04 12/04aout 18 20,95 20,95déc. 18 21,35 21,35JaNv. 19 21,45 21,45

nymex ( eN $ Par Mbtu)clôture clôture vol13/04 12/04

JuiN 18 2,78 2,72Juil. 18 2,82 2,76aout 18 2,83 2,79

powernext gas spotclôture clôture vol13/04 12/04

Nord da 20,27 20,1

powernext gas futuressettleMeNt settleMeNt vol13/04 12/04

Mai 2018 20,01 20,04JuiN 2018 19,95 20,04Juillet 2018 19,83 19,95

Prix indicatif de l'organisation internationale du café (cents us/livre) : Prix composé : 112.49Moyenne quinze derniers jours : 205.461

londres-robusta (en $ par tonne)clôture clôture vol13/04 12/04

Mai 18 1712 1716 10486Juil. 18 1736 1742 10720Nov. 18 1733 1728 310JaNv. 19 1740 1730 58Mars 19 1750 1739 26

new york-arabica (en cents par lb)settleMeNt settleMeNt vol13/04 12/04

Mai 18 117,5 117,7 32367sePt. 18 121,65 121,8 9767déc. 18 124,95 125,1 4205Mars 19 128,45 128,65 1162

Prix indicatif de l'organisation internationale du cacao (dollars/tonne) : le 11/04/Prix indicatif : 2538,9

londres (eN £ Par toNNe)clôture clôture vol13/04 12/04

Mai 18 1735 1726 4119Juil. 18 1764 1756 7874sePt. 18 1775 1770 3631déc. 18 1775 1769 3524Mars 19 1765 1759 1458

new york (eN $ Par toNNe)settleMeNt settleMeNt vol13/04 12/04

Mai 18 2554 2538 6904sePt. 18 2595 2592 6424déc. 18 2607 2598 2187Mai 19 2603 2601 123Mai 19 2603 2601 123

rotterdam

(barges - Fob) (eN $ Par toNNe)

gas oil 0.1% sul. 615,5 610

fuel

Fuel oil (hs 180) 407,5 403,5Fuel oil (hs 380) 379,5 375,5

singapour

gasoliNe 97 83,15 82gas oil 83,5 82,06Fuel oil (180) 429 426Fuel oil (380) 397 394

neW YorKcuivre (en cents par lb)

settleMeNt settleMeNt vol13/04 12/04

avr. 18 3,06 3,06 85Mai 18 3,07 3,06 77740JuiN 18 3,08 3,07 339Juil. 18 3,09 3,08 10746

nymex emissions (eN euros Par toNNe)clôture clôture vol13/04 12/04

sPot 13,15 13,15

ice (eN gbP Par MWh)

clôture clôture vol13/04 12/04

base 40,69 40,69 364004PoiNte 46,28 46,28 192492

ice futures (eN gbP Par MWh)

clôture clôture vol13/04 12/04

base Jul 18 48,41 48,41base dec 18 54,8 54,8PoiNte May 18 52,1 52,1PoiNte Jul 18 51,75 51,75

veau vivaNt - bresil - brl : 143.4 le 12/04//18

betail vivaNt - cMe - usd : 1.1575 le 12/04//18

betail d'eNgrais - cMe - usd : 1.38875 le 12/04//18

Porc Maigre - cMe - usd : 0.543 le 12/04//18

Porc FraNce e - eur : 1.5

13/04 12/04

rJ crb 204,02 203,4

reuters coM. 2302,66 2313,09

Moodys coM. 6116,04 6116,04

or iNdustriel 35224 35342

lMex 3326,1 3351,3

KuaLa LuMpur

etain (en dollars par tonne)

settleMeNt settleMeNt vol

13/04 12/04

Jou r 20980 20980

cuivre (girm):

cathodes : 5718 a coMPter du 13/04/

autres demi produits cuivreux :

base cuivre 651,59 dePuis le 13/04

base laMiNé laitoN 1 titre 554,17 dePuis le 13/04

base laMiNé laitoN 70/30 563,03 dePuis le 13/04

base laMiNé laitoN 85/15 607,31 dePuis le 13/04

base laMiNé broNze 94/6 740,12 dePuis le 13/04

base laMiNé broNze 94/4 710,61 dePuis le 13/04

iNdice cotlook a : 93,05, le 13/04//18

new york (cont. n°2 - cents par lb)settleMeNt settleMeNt vol13/04 12/04

Mai 18 84,08 83,85 15536Juil. 18 83,53 83,11 16630Déc. 18 78,86 78,86 3171

caFé

éLecTriciTé

éMission co2

uraniuM

cacao

céréaLes

indices

BeTaiLs

jus d’orange

gaz naTureL

coTon

chicago (eN $ Par 1000 bdFt)settleMeNt settleMeNt vol13/04 12/04

Mai 18 524,3 524,3Juil. 18 510,5 510,5sePt. 18 494,9 494,9

Bois

produiTs péTroLiers

londres-brent (eN $ Par baril)clôture clôture vol13/04 12/04

Jour 72,82 72,02Juil. 18 72,12 71,4 129082aout 18 71,53 70,85 68940

londres-gaZole (eN $ Par toNNe)clôture clôture vol13/04 12/04

Mai 18 642,5 636,5 81970JuiN 18 637,25 630,75 82243Juil. 18 632,75 626,25 41294Nov. 18 623,75 617,75 5821Fév. 19 615,5 610,25 1089

new york nymex wti (eN $ Par baril)clôture clôture vol13/04 12/04

Mai 18 67,65 67,08 13626JuiN 18 67,53 66,95 920Juil. 18 67,2 66,58 108sePt. 18 65,78 65,4 2Mars 10 56,98 56,98

dollar us 1,2326 0,00 2,68livre sterliNg 0,8646 -0,17 -2,55FraNc suisse 1,1872 0,07 1,49couroNNe daNoise 7,4473 0,02 0,00couroNNe Norv. 9,5686 -0,11 -2,86kuNa croate 7,4167 -0,07 -0,21couroNNe suedoise 10,4126 0,50 6,02dollar caNadieN 1,554 0,14 2,95yeN JaPoNais 132,4935 0,17 -2,14dollar australieN 1,5873 -0,08 3,23rouble russe 76,3364 -0,12 10,38rouPie iNdieNNe 80,461 -0,02 4,96dollar Neo-zelaNdais 1,6776 0,45 -0,80couroNNe tcheQue 25,2961 -0,05 -0,96ForiNt hoNgrois 310,63 -0,22 -0,04zloty PoloNais 4,1674 -0,26 -0,20lev bulgare 1,9559 -0,01 -0,01dollar hoNg-koNg 9,6762 0,00 3,14WoN sud coreeN 1320,9 0,06 3,13Peso MexicaiN 22,2725 -0,67 -5,64real 4,2033 -0,13 5,73dollar siNgaPour 1,6173 -0,03 0,71raNd sud-aFricaiN 14,8883 0,14 0,19livre turQue 5,0476 -0,47 10,82reNMibi yuaN 7,7364 -0,24 -0,88ruPiah 16946,4733 -0,19 4,20Peso PhiliPPiN 64,03 -0,18 6,68riNggit Malais 4,7751 -0,07 -2,17bath thalaNdais 38,4002 -0,28 -1,77

eur 1 0,8113 1,1566 0,8423 0,096 0,1343 0,7548 0,6435usd 1,2326 1 1,4256 1,0383 0,1184 0,1655 0,9303 0,7932gbp 0,8646 0,7015 1 0,7283 0,083 0,1161 0,6526 0,5564chf 1,1872 0,9632 1,373 1 0,114 0,1594 0,8961 0,764sek 10,4126 8,4473 12,0425 8,7709 1 1,3982 0,0786 6,7007dkk 7,4473 6,0417 8,613 6,2732 0,7152 1 5,6213 4,7925jpy 1,3249 1,0749 153,2221 111,59 12,7235 0,1779 1 0,8525cad 1,554 1,2607 1,7972 1,309 0,1492 20,8658 1,173 1

bce taux pret marginal 0.25 %Taux repo (refi) 0.00 %Taux DepoT -0.40 %

royaume uni taux jour le jour 0.45 %Taux De base 0.50 %

usa taux jour le jour 1.74 %fonDs feDeraux 1.75 %2 ans 2.35 %10 ans 2.79 %

japon boj tokyo -0.10 %Taux Jour le Jour -0.25 %Taux repo (refi) -0.10 %10 ans 0.01 %

FraNce 249,67 0.09 248,89 0.22

1-3 aNs 171,88 -0.06 171,84 2.82

5-7 aNs 237,47 0.04 236,20 0.50

10-15 aNs 290,77 -0.04 284,90 1.99

Plus 15 aNs 339,75 0.08 327,74 3.59

Plus 25 aNs 349,71 0.07 332,52 5.09

eMtxi-be 236,86 0.05 234,24 1.06

Zone euro -0,35/-0,50-0,37/-0,62 -0,33/-0,48 -0,27/-0,42 -0,18/-0,43

comptantachat 1,2326 0,8646 1,1872 10,4076 7,4469 132,4890 1,5539veNte 1,2327 0,8646 1,1873 10,4176 7,4476 132,4980 1,5541a 1 moisachat -0,0018 -0,0014 0,0019 0,0302 0,0016 0,3134 0,0014veNte -0,0020 -0,0014 0,0017 0,0338 0,0006 0,2667 0,0011a 3 moisachat -0,0078 -0,0012 0,0028 0,0310 0,0021 0,2592 -0,0040veNte -0,0079 -0,0033 0,0025 0,0338 0,0012 0,2067 -0,0044a 6 moisachat -0,0170 -0,0061 0,0041 0,0316 0,0045 0,1924 -0,0129veNte -0,0173 -0,0062 0,0035 0,0345 0,0019 0,1265 -0,0134a 12 moisachat -0,0372 -0,0129 0,0065 0,0277 0,0107 0,0941 -0,0333veNte -0,0375 -0,0130 0,0059 0,0286 0,0051 0,0127 -0,0341

fév. 16 -0,2404 -0,247 -0,185 0,65 0,85 0,85mars 16 -0,293 -0,31 -0,23 0,56 0,76 0,76avr. 16 -0,3376 -0,341 -0,249 0,50 0,70 0,70mai 16 -0,3378 -0,348 -0,257 0,55 0,75 0,75juin 16 -0,3326 -0,356 -0,268 0,45 0,65 0,65juil. 16 -0,3279 -0,369 -0,294 0,23 0,43 0,43août 16 -0,3398 -0,37 -0,298 0,21 0,41 0,41sept. 16 -0,343 -0,371 -0,302 0,25 0,45 0,45oct. 16 -0,3462 -0,371 -0,309 0,36 0,56 0,56nov. 16 -0,3486 -0,373 -0,313 0,70 0,90 0,90déc. 16 -0,3501 -0,373 -0,313 0,80 1,00 1,00janv. 17 -0,3511 -0,371 -0,325 0,91 1,11 1,11fév. 17 -0,353 -0,372 -0,329 1,11 1,31 1,31mars 17 -0,3532 -0,372 -0,329 1,10 1,30 1,30avr. 17 -0,3563 -0,372 -0,33 0,97 1,17 1,17mai 17 -0,3585 -0,373 -0,329 0,87 1,07 1,07juin 17 -0,3569 -0,373 -0,33 0,71 0,91 0,91juil. 17 -0,359 -0,373 -0,33 0,89 1,09 1,09août 17 -0,3561 -0,372 -0,329 0,78 0,98 0,98sept. 17 -0,3573 -0,372 -0,329 0,77 0,97 0,97oct. 17 -0,3589 -0,372 -0,33 0,77 0,97 0,97nov. 17 -0,3513 -0,372 -0,329 0,65 0,85 0,85déc. 17 -0,3411 -0,369 -0,328 0,62 0,82 0,82janv. 18 -0,3614 -0,369 -0,328 0,82 1,02 1,02fév. 18 -0,3649 -0,37 -0,329 0,97 0 1,17mars 18 -0,3628 -0,371 -0,328 0,85 0 1,05

07-03 -0,362 -0,371 -0,327 0,88 0,90 1,10 1,1008-03 -0,365 -0,371 -0,327 0,87 0,90 1,10 1,1009-03 -0,363 -0,371 -0,327 0,85 0,92 1,12 1,1212-03 -0,361 -0,371 -0,327 0,84 0,92 1,12 1,1213-03 -0,361 -0,37 -0,327 0,83 0,92 1,12 1,1214-03 -0,363 -0,371 -0,327 0,82 0,92 1,12 1,1215-03 -0,364 -0,371 -0,327 0,81 0,92 1,12 1,1216-03 -0,363 -0,371 -0,328 0,77 0,86 1,06 1,0619-03 -0,366 -0,37 -0,328 0,78 0,86 1,06 1,0620-03 -0,366 -0,37 -0,329 0,79 0,86 1,06 1,0621-03 -0,368 -0,37 -0,329 0,80 0,86 1,06 1,0622-03 -0,368 -0,37 -0,329 0,75 0,86 1,06 1,0623-03 -0,367 -0,371 -0,329 0,72 0,80 1,00 1,0026-03 -0,366 -0,37 -0,329 0,73 0,80 1,00 1,0027-03 -0,366 -0,37 -0,329 0,72 0,80 1,00 1,0028-03 -0,367 -0,371 -0,329 0,69 0,80 1,00 1,0029-03 -0,368 -0,371 -0,329 0,71 0,80 1,00 1,0030-03 -0,365 -0,372 -0,328 0,71 0,80 1,00 1,0003-04 -0,348 -0,372 -0,328 0,71 0,80 1,00 1,0004-04 -0,348 -0,372 -0,328 0,69 0,76 0,96 0,9605-04 -0,362 -0,372 -0,328 0,72 0,76 0,96 0,9606-04 -0,363 -0,372 -0,328 0,72 0,77 0,97 0,9709-04 -0,368 -0,372 -0,329 0,71 0,77 0,97 0,9710-04 -0,368 -0,372 -0,329 0,71 0,77 0,97 0,9711-04 -0,366 -0,372 -0,329 0,72 0,77 0,97 0,9712-04 -0,366 -0,372 -0,329 0,71 0,77 0,97 0,9713-04 -0,365 -0,371 -0,329 0,73 0,76 0,96 0,96

euronext//taux&changes//matières premières

Taux eT changes

MaTières preMières

fr0000076887 a.s.t. groupeg c 11,18 11,84 11,18 11,7 + 4,65 32703fr0013185857 abeo c 35,9 35,9 35,9 35,9 - 0,28 104fr0000076861 acteosg c 5,02 5,18 4,95 5,04 8042be0974269012 ad capital 0,105

fr0000062978 adl partnerg c 16,2 16,5 16,2 16,5 + 1,85 502fr0012821890 adux (ex:hi media) c 4,45 4,5 4,44 4,5 + 0,22 10352fr0004152874 advenisg c 2,15 2,16 2,15 2,15 551fr0013296746 advicenne c 13,05 13,102 13,05 13,052- 0,29 547fr0000053043 advini c 34,2

fr0000036105 affine reg c 17,24 17,44 17,24 17,32 + 0,46 3845fr0000044612 afone c 7,85 7,95 7,85 7,95 125fr0000062804 alpha mos c 0,391 0,434 0,391 0,434+ 1,4 4870fr0000039216 altareit b 332 332 332 332 1fr0011051598 amoebag c 16,2 17,22 16,1 17,18 + 7,38 24384fr0013258589 antalis b 1,784 1,784 1,724 1,76 - 1,12 42092fr0010481960 argang b 42 42,2 41,9 42 + 0,24 5849fr0012185536 artea c 7,65

fr0000076952 artois a 6800

fr0011992700 ateme c 16,32 16,32 15,78 15,8 - 3,19 14565fr0004042083 au femining b 38,6 38,7 38,6 38,7 109fr0000061780 augros cp c 4,22

fr0013183589 aures tech. c 42,8 43 42,5 43 + 1,42 1232fr0011800218 awoxg 2,04 2,05 2,02 2,05 + 0,49 1385fr0000064123 baccarat b 218

mc0000031187 bains monaco b 52,2 52,2 52,2 52,2 - 4,4 10fr0013258399 balyo c 5,42 5,77 5,32 5,77 + 5,1 37241fr0000062788 barbara bui c 10,5

fr0000035370 bastide c 48,65 48,65 48 48,2 - 0,93 2740fr0000062150 bleecker c 88,5 88,5 88,5 88,5 - 1,67 4fr0011592104 blue solutionsg 17,05 17,05 17,05 17,05 + 0,59 30fr0004548873 bourbonGg a 5,08 5,12 5 5,07 26027fr0000074254 bourse direct c 1,6 + 1,86fr0000078958 business et dec.g c 7,8 7,84 7,76 7,84 + 0,51 1541fr0010151589 cafom c 10,2 10,2 10 10 - 1,96 245fr0012969095 capelli 49 49 48,3 48,3 - 1,43 539fr0000064156 carp.de partic. c 62

fr0000072894 castg c 3,46 3,46 3,45 3,45 3169fr0000064446 catering inter.g b 18,9 19,05 18,75 18,75 - 1,32 4059fr0010193979 cbo territoriag c 3,99 4,02 3,96 4,02 + 1,01 10583fr0000078339 cca intern. c 4,99

fr0000053506 cegedimg b 37,9 37,9 37 37 - 2,38 2934fr0010309096 cegerealg b 40,2 40,4 40,2 40,4 + 0,5 13fr0012633360 cellnovog c 2,94 3,005 2,93 3,005+ 0,67 35748fr0012616852 cerenisg b 1,912 1,92 1,902 1,904- 0,31 11061fr0000037475 cfi c 1,9 1,9 1,9 1,9 - 2,06 128fr0000060907 chausseria sa c 17,3

fr0000054322 cibox inter.g c 0,337 0,357 0,335 0,341 + 1,19 710335fr0000060824 clayeuxg c 0,176 0,176 0,176 0,176 49fr0000053399 cnimg b 120 120,5 118,5 119 - 0,83 334fr0004031763 coherisg c 2,64 2,64 2,6 2,6 - 1,14 4313nl0010489522 constellium 11

fr0000065393 courtois c 121 121 121 121 + 0,83 170fr0000044323 cr alpes prov. c 103,88 103,9 102,52 103,88 181fr0000185506 cr atl. vendée c 131 132 131 131,5 + 0,38 267fr0010483768 cr brie picard. b 25,875 25,9 25,63 25,9 + 0,1 3045fr0000045213 cr ille vilaine c 88,78 88,99 88,4 88,99 + 0,24 238fr0010461053 cr languedoc c 64 64 63,68 64 667fr0000045239 cr loire hte-loire c 86,37 86,37 86,37 86,37 1fr0000045551 cr morbihan c 74,11 74,4 74,11 74,11 121fr0000185514 cr nord france b 21,3 21,35 21,15 21,2 - 0,47 1704fr0000044364 cr norm. seine c 126,48 128 126,4 126,4 - 0,06 136fr0000045528 cr paris idf b 85 85,1 84,71 85 765fr0000045346 cr rhône-alpes c 190,22 190,22 190,22 190,22 16fr0000045544 cr toulouse c 106,5 106,5 105,32 106,48 + 0,55 425fr0000045304 cr tour. poitou c 103,6 104,5 101,42 101,42 - 1,82 131fr0000050395 crosswood c 3,12

fr0007317813 cs-com. et syst.g c 6,86 6,9 6,82 6,9 + 1,17 421fr0011026749 daletg c 14,8 14,8 13,7 14,7 + 0,69 11614fr0000036774 dane-elec memoryg c 0,56

fr0010879056 deinove 3,75 4,04 3,655 3,73 + 7,49 539598fr0013283108 delta plus group b 51 52 46,8 49,6 - 2,75 3257fr0000035784 digigram c 0,745 0,745 0,745 0,745+ 20,16 1668fr0012202497 dms c 1,63 1,645 1,585 1,635 - 1,8 4812fr0000065260 docks pétroles a c 520 520 520 520 4fr0000052839 dom securityg c 60,2 60,2 60,2 60,2 + 0,33 51fr0010099515 ecag c 17,25 17,35 17,25 17,35 + 0,58 350fr0000072373 egideg c 2,24 2,25 2,23 2,25 + 0,9 3287fr0000031023 elect. strasbourg b 127 127,5 126,5 127,5 + 1,19 98fr0012650166 electro powerg c 9,9 10 9,9 9,92 - 0,8 72106fr0004030708 encres dubuitg c 6,04 6,06 6 6,06 661fr0000120669 essog b 47,5 48,3 47,5 48,3 + 1,58 327fr0004254035 euler hermes gpG a 122 122,2 122 122 2766fr0000061475 eurasia fonc inv c 0,18

fr0000075343 euromedis groupeg c 6,35 6,35 6,3 6,3 - 0,79 489fr0010490920 europacorpg c 2,42 2,54 2,36 2,4 - 2,04 256556fr0000064164 exacompta clairef. c 110 113 110 113 + 2,73 262fr0000037343 expl. prod. chim. c 890

fr0000039026 expl. prod. chim. c 875 875 875 875 5fr0000062341 f.i.e.b.m. c 6,35

fr0000062507 f.i.e.b.m. c 105

fr0000038184 f.i.p.p. c 0,261 0,264 0,261 0,264 5871fr0000063034 fauvet-girel g c 33

fr0011271600 fermentalgg 3,085 3,09 3,05 3,05 - 1,14 6181fr0000062101 fermière cannes b 1610

fr0000061418 fiducial office c 29,8 29,8 29,8 29,8 1fr0000060535 fiducial re b 198 198 198 198 1fr0000076986 fin. moncey a 6650

fr0000035123 finatis b 51 51 51 51 1fr0000074759 fleury michon b 49,8 49,8 49,1 49,8 + 1,01 5189fr0000065930 foncière 7 inv. c 1,63

fr0000064362 foncière atland c 111 + 0,86fr0000038499 foncière euris b 38 38 38 38 + 0,53 51fr0010341032 foncière inea b 39,5 39,5 39,4 39,5 55fr0011277391 foncière paris nord c 0,046 0,046 0,046 0,046+ 0,88 12000fr0000063265 foncière r-paris c 34,97

fr0000053944 foncière volta c 3,96

fr0013030152 française energie c 15,9 16,2 15,6 15,6 - 1,89 1454fr0010588079 frey b 27,4 27,4 27,4 27,4 + 0,74 38fr0000031973 fsdv c 35,6

fr0000030611 galimmo c 24,4 24,4 24,4 24,4 1fr0000034894 gaumont b 129 130 125 128 + 1,59 528fr0000053035 gea c 101 101 101 101 1fr0010501692 generixg c 3,1 3,18 3,1 3,18 + 1,27 5060fr0011799907 genomic visiong 2,23 2,23 2,125 2,15 - 2,94 22160fr0000061459 gérard perrier c 53,6 53,6 52,8 52,8 - 1,12 1038fr0004038099 gfi informatiqueg b 7,96 8,08 7,96 8,06 + 1,26 1432fr0000065971 graines voltZ c 47 47 46,8 46,8 298fr0000124232 groupe ird c 23,6 23,6 23,4 23,4 - 0,85 109fr0004010338 groupe jaj c 1,65

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fr0000032526 guerbetg b 66,2 66,2 65 65,2 - 1,81 5748fr0000066722 guillemot corp.g c 4,21 4,28 4,2 4,22 + 0,24 14255fr0004035061 guy degrenne c 0,344 0,344 0,344 0,344 1fr0000066540 herigeg c 42,9 44,4 42,6 43,6 + 1,63 1462fr0000038531 hf companyg c 9 9,02 8,86 9,02 + 0,22 951fr0012821916 hipay group c 13,1 13,8 13,1 13,75 + 5,36 4556fr0000065278 hopscotch groupegc 8,46 8,48 8,42 8,46 + 0,48 615fr0000051393 idi b 45 45,7 45 45,7 + 2,93 799fr0000030827 ige + xaog c 151 151 150 150 - 0,66 365fr0000033243 immo. dassault b 47,6 47,6 47,4 47,4 - 0,21 1793fr0000036980 immo. hôtelière c 1,04

fr0000066219 ind. fin. ent. c 70

fr0000071797 infotelg c 54,4 54,4 53,8 54,4 5384fr0000064297 innelec mult.g c 5,8 5,8 5,52 5,8 - 0,34 7450fr0000060451 installux sa c 414

fr0000064958 intexa c 2,24

fr0013233012 inventiva b 7,46 7,46 7 7,3 - 7,6 43607fr0000072597 it linkg c 11,7 11,7 11,6 11,7 757fr0004026151 itesoftg c 3,78 3,8 3,78 3,8 + 0,53 998fr0000073843 its groupg c 7,28 7,28 7,16 7,28 + 0,28 27533fr0012872141 jacques bogart c 8,36 8,36 8,2 8,2 - 1,44 2419fr0004029411 keyrusg c 7,02 7,04 6,84 7,04 + 1,44 4368fr0000039638 la foncièreverte c 57

fr0000066607 lacroix sa c 34 34,5 33,9 34 + 0,89 1157fr0000035263 lafuma c 24,6 24,6 24,6 24,6 20fr0004027068 lanson-bcc b 30,4 31 30,4 30,8 + 1,32 732fr0006864484 laurent-perrier b 99,6 101 96 96,8 - 2,81 1336fr0000075673 le tanneurg c 2,1

fr0000121295 lebon c 228 228 219 219 - 4,37 5311fr0004165801 les hôtels de paris c 2,3

fr0004023208 les nx constr. b 57 57,6 57 57,6 + 1,05 841fr0000033599 lexibookg c 1,305 1,31 1,305 1,31 5794fr0000121352 locindus b 21,1 21,1 21,1 21,1 - 1,86 360fr0000030074 malteries fr-b c 540 540 540 540 3fr0000032302 manutan inter.g b 93,4 93,4 92,4 93 - 0,64 296fr0000051070 maurel & promG a 4,25 4,375 4,225 4,375+ 3,31 322472fr0011742329 mcphy energyg 5,46 5,54 5,46 5,54 + 1,47 64110fr0000061244 mecelec c 2,03 2,07 2 2,07 - 1,43 3556fr0000052623 medasysg c 0,414 0,415 0,413 0,414 17600fr0000064404 média 6 c 15 15 15 15 1fr0010298620 memscapg c 1,925 1,93 1,895 1,91 + 0,53 1278

fr0000077570 micropoleg c 1,31 1,33 1,3 1,315+ 0,38 17530fr0011584549 mndg 4,255 4,3 4,195 4,3 + 0,23 33007fr0000064180 moul. strasbourg c 670

fr0004034320 mr bricolage sa b 14,8 14,85 14,7 14,7 - 1,01 75fr0000060196 mrm c 1,71 1,71 1,71 1,71 550fr0000037970 musée grévin c 73

fr0011341205 nanobiotixg b 12,35 12,38 12,2 12,25 - 0,97 54714fr0000120560 neopostG a 21,1 21,12 20,92 20,98 - 0,38 55606fr0004050250 neuronesg b 24,5 25 24,5 25 + 1,63 5320fr0012789386 nextstage c 103 103 101 101 - 1,94 146fr0010298901 officiis propertiesg c 1,52 1,53 1,51 1,51 - 0,66 2028fr0010428771 ol groupeg c 2,92 2,92 2,88 2,91 - 0,34 6747fr0000075392 orapig c 9,58 9,78 9,56 9,78 + 2,09 1901fr0013190410 orchestra-pre. c 2,67 2,67 2,64 2,65 - 1,49 2919fr0010609206 orege 3,55 3,69 3,55 3,64 + 1,68 584fr0011980077 paragon id c 1,17

fr0010263202 parefg c 79,5 80 79 80 + 1,27 987fr0000052896 paris. de chauf. b 109

fr0000038465 passat c 4,62 4,69 4,62 4,69 + 1,52 1219fr0011027135 patrimoine & com b 20,6 20,6 20,2 20,2 - 0,98 351fr0000053514 pcas g c 18,86 18,86 18,86 18,86 + 1,4 75fr0000066441 poujoulat c 41,4

fr0012432516 poxelg c 6,18 6,18 6,04 6,12 - 0,33 21201fr0000060832 precia g c 208 208 208 208 - 0,95 54fr0004044600 prismaflexg c 18,3 19 18,3 19 + 3,83 468fr0012613610 prodways group b 4,13 4,145 4,01 4,01 - 2,08 61125fr0010380626 prologueg c 0,64 0,64 0,631 0,64 15139fr0010211615 quotium tech. c 21

fr0000044471 ramsay gds b 18,4 18,9 18,1 18,9 200fr0000075954 riberg c 3,915 3,965 3,695 3,75 - 1,83 106630fr0000039091 robertet sa b 488 493 481 481 - 1,64 501fr0000060071 s.a.m.s.e. b 177 177 176 177 525fr0000060121 sabeton c 25

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fr0000072563 sodifrance c 18,2 18,2 18,2 18,2 151fr0000078321 soditech ing. c 1,05

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fr0000063307 tayninh c 1,35

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fr0000066482 tipiak c 87,5 88 87,5 88 + 0,57 30fr0000060949 tivoly c 35,2 35,4 34,6 34,8 - 1,7 321

fr0010641449 agrogeneration 0,39 0,397 0,383 0,383- 1,8 16055fr0010397760 auplata 0,129 0,13 0,127 0,128 - 0,78 1335670fr0012788065 biocorp 11,1 11,1 10,8 11 - 0,9 541fr0012816825 biophytis 3,14 3,19 2,885 2,9 - 9,09 197628fr0011648716 carbio 7,82 7,86 7,75 7,75 - 1,02 5338fr0010907956 carmat 21,5 21,55 21,2 21,3 2579fr0000035818 esker 52 52,4 52 52 - 0,19 2429fr0004166197 evolis 41 41,5 41 41,3 + 0,24 1093fr0000044810 europlasma 0,23 0,23 0,214 0,219- 4,58 4294180fr0010342329 gaussin 0,378 0,385 0,363 0,371 - 2,63 2412637fr0012819381 groupe guillin 33,7 33,8 33,55 33,6 - 0,3 10488fr0013204070 groupe parot 9,3 9,3 9,1 9,1 - 2,57 810fr0000077562 hiolle industries 4,36 4,42 4,34 4,42 + 0,91 4120fr0004153930 hybrigenics 0,556 0,556 0,548 0,555- 0,36 34352fr0010458729 implanet 0,468 0,486 0,454 0,454- 2,99 100734fr0011053636 leadmedia group 0,29

fr0004155687 mastrad 0,467 0,467 0,467 0,467- 4,3 1200fr0004032746 neovacs 0,426 0,426 0,414 0,423+ 0,96 223496fr0004171346 nextedia 1,024 1,036 1,02 1,024- 0,58 26717fr0000064529 nsc groupe 79,5

fr0000061608 piscines desjoyaux 14,4 14,6 14,35 14,6 + 1,39 408fr0004197747 theradiag 1,56 1,56 1,5 1,55 + 1,31 4637fr0013263878 umanis 14,5 14,85 14,45 14,75 + 1,72 9491fr0004155240 vergnet 0,64

fr0004045847 voy. du monde 109,5 112 109 111 + 1,37 1370

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euronexT groWTh (sélection)

fr0000064388 tonna elect. c 0,5

fr0000039240 toupargel groupe c 4,44 4,48 4,44 4,46 + 0,45 444fr0000036816 tour eiffel b 54,6 54,8 53,8 54,8 1251fr0010127662 txcellg 1,18 1,192 1,17 1,17 + 0,17 35788fr0000079147 u10g c 3,54 3,55 3,54 3,55 + 0,28 2951fr0000054215 unibel a 910

fr0000034548 union fin. fr. bque g b 31 31 30,4 30,4 - 1,94 2138fr0000074197 utig c 0,828 0,828 0,8 0,826- 0,48 5380fr0000062465 verneuil part. c 2,54 2,54 2,54 2,54 - 3,05 100fr0004186856 vetoquinolg b 53,6 54,2 52,2 53,4 + 0,76 3432fr0000066680 videlio (ex:iec) c 1,67 1,67 1,67 1,67 1fr0000050049 viel et cieg c 5,74 5,74 5,74 5,74 + 1,41 50fr0000035719 viktoria investg c 4,74

fr0000065765 visiodentg c 2,3 2,3 2,3 2,3 250fr0011995588 voltalia b 10,26 10,38 10,24 10,28 + 0,98 9010fr0004034072 xilam animationg c 57,5 57,9 55,2 56,4 - 2,59 15835fr0011471291 ymagisg 7,42 7,48 7,28 7,28 - 1,89 7221

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VaLeurs Zone internationaleus00287y1091 abbvie 58

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cm0000035113 brass. cameroun b 120

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us19122t1097 coca cola enter. 45,57

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isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

actionseuronexT hors srd suite françaisesus7427181091 procter & gamble 63 63 63 63 - 0,94 315lu0934195610 rorento cdh 59,13

us9098831004 rusal plc 19,91

ch0008175645 televerbier c 46,2

ga0000121459 total gabon a 146,5 147 144,5 146 - 1,35 505us91912e1055 vale sa 10,41 + 1,06bmg9887p1068 Zci limited c 0,02

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1 Mois -0,583 Mois -0,576 Mois -0,579 Mois -0,591 aN -0,552 aNs -0,505 aNs 0,0310 aNs 0,74

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Les Echos Lundi 16 avril 2018 FINANCE & MARCHÉS // 29

technique et immobilière du groupe. En 2011, il a intégré le groupeCarrefour en tant que directeur des actifs avant d’occuper la fonction de directeur technique France.

GECINALaurent Batailleest nommé directeur technique.

Laurent Bataille, 55 ans, ancien élève de Polytech Lille, a commencésa carrière chez Bouygues. Il rejoin-dra ensuite Auchan, travaillant notamment au sein des directions

2002, directeur général de la divi-sion moteurs spatiaux. Retour au CNES en 2012, comme directeur général délégué. Depuis 2017, il étaitdélégué général pour l’armement.

ment. Il a travaillé jusqu’en 1987 surle programme de missile air-sol moyenne portée puis sur le pro-gramme de satellites d’observation optique Helios, qu’il a dirigé dès 1991. Il a été nommé en 1995 adjointau chef du service technique des systèmes stratégiques et spatiaux, puis, en 1997, architecte du systèmede forces commandement, com-munication, conduite et renseigne-ment, avant de devenir directeur des programmes au Centre natio-nal d’études spatiales. En 2001, il a rejoint la Snecma et devient, en

ÉCOLE

ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES BEAUX-ARTSEléonore Ladreit de Lacharrièresera présidente du conseil d’administration de l’école.

Eléonore Ladreit de Lacharrière, 38 ans, diplômée de l’université Paris-Dauphine et de l’Essec, est depuis 2007 déléguée générale de laFondation culture et diversité (Fimalac). Elle est administratrice de Fimalac depuis 2010, de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Marne-la-Vallée depuis 2014 et dela Commission nationale française pour l’Unesco depuis 2017. Elle est membre du Haut Conseil de l’éduca-tion artistique et culturelle depuis l’an dernier, et préside l’Etablisse-ment public du musée Rodin depuis2013. Auparavant, elle avait notam-ment travaillé chez PlaNet Finance. ,Envoyez vos nominations à

[email protected]

ENTREPRISES

BIOGEN FRANCEMartin Dubucest nommé PDG.

Martin Dubuc, 38 ans, est diplômé de l’Ecole française d’électronique et d’informatique (Efrei). Il a d’abord occupé divers postes de direction chez Pfizer et Merck & Co dans le marketing, la stratégie et l’innovation au niveau européen et mondial. En 2014, il a intégré Aptus Health en tant que directeur général

ILS SONT NÉSUN 16 AVRILCatherine Allégret, actrice, 72 ans.Ellen Barkin, actrice, 64 ans.Benoît XVI, né Joseph Alois Ratzinger, ancien souverain pontife de l’Eglise catholique romaine, 91 ans.Michel Blanc, acteur, 66 ans.Philippe Carlier, senior VP technology & industry de Vallourec, 53 ans.Catherine Colonna, ancienne ministre, ex-ambassadrice de France à Rome, 62 ans.Philippe-Emmanuel Daussy, ex-PDG d’Escota, 65 ans.Michel Denisot, directeur de la rédaction de « Vanity Fair », ex-président du PSG, 73 ans.Margrethe II, reine du Danemark, 78 ans.Hubert Mongon, délégué général de l’UIMM, 56 ans.Chantal Parpex, ex-présidente d’Innovation Capital, senior advisor chez LBO, 71 ans.

PORTRAIT

par Raphaël Balenieri @RBalenieri

Alexandre Pébereau se fait un prénom dans les télécoms

Son grand-père a été fonctionnaire pendant quarante-cinq ans et termina sa carrière commeconservateur des hypothèques. Son père, lui, estdevenu, après Polytechnique et l’ENA, l’un des plus grands banquiers français. Dans la généalo-gie des Pébereau, la fonction publique a toujoursoccupé une place à part. Alexandre Pébereau, 54 ans, aurait pu tomber dedans tout petit… s’il n’avait pas pris un chemin diamétralement opposé. Devenir un grand commis de l’Etat ? L’aîné des quatre enfants de Michel Pébereau jure n’y avoir jamais pensé. Arrivé un peu par hasard dans le monde des télécoms, grâce à Jean-Marie Messier qui, en 2001, l’avait envoyé àRabat pour diriger les 14.000 salariés de Maroc Telecom, l’opérateur historique du royaume, c’est finalement dans cette industrie qu’il s’est fait un prénom. « Dans les télécoms, personne ne me parle de mon père », dit-il, en avalant une gor-gée de café. « JMM », Thierry Breton, Vincent Bolloré… Au cours de sa carrière, Alexandre Pébereau a croisé tous les patrons, ou presque, du capitalisme français. Mais c’est avec le mil-liardaire armoricain, son « mentor », qu’il a le plus « accroché ». C’est avec Vincent Bolloré qu’ildécouvre l’Afrique et le monde du transport maritime, au sein de la compagnie Delmas, qui venait tout juste de tomber dans son escarcelle.

Pourtant, avant que Michel Pébereau ne place son fils sur le chemin du dirigeant breton, c’est aux Etats-Unis que le jeune Pébereau a com-mencé sa vie professionnelle. Là encore, le besoin de se différencier ? « Je suis le premier de ma famille à avoir étudié à l’étranger », dit-il en seremémorant ses quatre années passées au pays de l’Oncle Sam. Nous sommes en 1988. Mit-terrand vient d’être réélu. Alexandre Pébereau, lui, sort tout juste de l’ESCP. Après un stage à Phi-ladelphie chez Saint-Gobain dans le cadre de sa « coopé », il débarque à New York. Et dire qu’il aurait pu atterrir au Cameroun ! Alexandre Pébereau suit alors un MBA, en parallèle de sonposte de contrôleur de gestion chez Nu-Swift, spécialisé dans l’entretien des immeubles de la Grosse Pomme. « La société s’occupait de tout, dela maintenance des ascenseurs jusqu’à l’extermi-nation des cafards. Détrompez-vous, à New York, c’est un énorme marché ! »

Depuis, l’international ne l’a jamais vraimentquitté. Aujourd’hui, Alexandre Pébereau est le PDG de Tofane, sa start-up des télécoms. Fondé en 2017, Tofane propose des services de commu-nications internationales (transport de voix, SMS, données mobiles…) aux opérateurs qui, deplus en plus, cèdent à des prestataires externes cette activité de « grossiste », souvent jugée non

stratégique. Après avoir réalisé, en mars, deux acquisitions en une semaine, la petite société estdésormais le troisième acteur mondial du sec-teur, derrière Vodafone et l’indien Tata Commu-nications. « Il aime ce métier de négoce internatio-nal, qui demande une certaine finesse », décrypte Vivek Badrinath, le PDG de Vodafone pour l’Afri-que, le Moyen-Orient et l’Asie Pacifique et qui futson patron chez Orange, quand Alexandre Pébereau était lui-même numéro un des activi-tés « wholesale » de l’opérateur français (4 % du chiffre d’affaires total aujourd’hui). « Or, juste-ment, c’est quelqu’un de très rigoureux sur le plan financier : c’est même sa marque de fabrique. Faceà un tableau de chiffres, il n’a pas peur ! »

Lecture décaléeIl n’est pas pour autant un financier pur jus. Ceuxqui le connaissent évoquent d’ailleurs son « regard original », sa « lecture un peu décalée ». Etson envie d’aller vite. « Après Orange, il a voulu évoluer. Il a pris son sac à dos et il a monté Tofane. Ilfallait quand même oser », dit encore Vivek Badri-nath. « Il a toujours eu cette fibre entrepreneuriale.Il veut vivre pleinement cette nouvelle aventure, témoigne Jacques Rossi, ancien directeur géné-ral du groupe Bolloré. Il a en lui une double dimension, financière et industrielle. Quand il étaitchez Delmas, il faisait de la finance, mais pas seule-ment. Il avait sous sa responsabilité des milliers deconteneurs, il n’avait aucun droit à l’erreur. » Marié à une architecte, père de quatre enfants, Alexandre Pébereau a gardé des liens forts avec l’ESCP Europe. En 2005, il a créé la fondation de l’école, qui distribue des bourses censées diversi-fier le recrutement des élèves. « Il est relié à l’ESCPEurope par une sorte de cordon ombilical. Le fait que nous ayons 40 % d’étudiants étrangers résonne avec sa propre expérience, sa conception de ce que doit être l’enseignement supérieur », explique Brynhild Dumas, la déléguée générale de la fondation de l’école. « Il connaît bien le busi-ness et il décroche son téléphone. Pour nous, c’est un ambassadeur précieux. » Dans une autre vie, peut-être se serait-il épanoui au Quai d’Orsay. n

Tofa

ne

THALESJöel Barreest nommé représentant de l’Etat au conseil d’administration

Joël Barre, 63 ans, ancien élève de l’Ecole polytechnique, ingénieur général de classe exceptionnelle de l’armement, a débuté en 1979, à la Délégation générale pour l’arme-

f r

carnet

international. Il avait rejoint Biogen en 2016 en tant que vice-président senior innovation client et excel-lence opérationnelle monde.

DISPARITIONAndré LerondLa société Paredes a perdu son capitaine. A 87 ans, André Lerond, qui présidait le conseil d’administration de cette PME, numéro deux de l’hygiène pro-fessionnelle en France, est décédé brutalement le 8 avril dernier. Cet ancien capitaine de l’équipe de France de football en avait repris les rênes avec son épouse en 1962. Grâce au très innovant distributeur d’essuie-mains à coupe automatique, André Lerond, alors directeur général, avait développé Paredesen France et en Italie. Il était « humble dans les victoires et digne dans la défaite », a déclaré François Thuilleur, l’actuel direc-teur général de cette société de 650 salariés. Né fin 1930 au Havreet très tôt orphelin, André Lerond, élevé par son grand-père, avait débuté le football à 10 ans. A la mort de son aïeul, il se

destine au métier de comptable, mais rejoint d’abord l’AS Cannes puis l’Olympique Lyonnais en 1951 et 1952, et se voit sélec-tionné en équipe de France A en 1957. Il a vécu 31 sélections en équipe de France, entre 1957 et 1963, dont dix comme capi-taine, participant notamment à la Coupe du monde de football 1958 en Suède. En 1961, il est élu meilleur joueur du Champion-nat de France de première divi-sion. En 1962, à la demande de son beau-père, il avait tout arrêtépour reprendre les rênes de l’entreprise familiale Paredes. — L. N’K.

DR

Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP.Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI), sicav luxembour-geoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DéSIGnAtIOn DES VALEURS».

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Mirabaud Asset ManagementTél. 058 200 60 [email protected]

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LU0130729220 Pictet-emerging mkts 620,86 13/04

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LU0155303323 Pictet-asian eq. JaPan 289,03 13/04

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synchrony (lu)

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cribleLundi 16 avril 2018

LES ENTREPRISES CITÉES

Accell 17AG2R La Mondiale 24AgroCenta 21Airbnb, 20ArcelorMittal 26Banque Casino 18Blackstone 16Boehringer Ingelheim 22Boeing 15Booking, 20Bouygues 17Casino 18Cdiscount 18Crédit Mutuel Arkéa 23CycleLab 17

Cycleurope 17Dassault 15Deutsche Börse 26Eurofighter 15Facebook 20Gipsy 18Intesa Sanpaolo 23JPMorgan Chase 24Karos 21Klépierre 26LCL 23Lockheed Martin 15London Stock Exchange Group 26Pharmagest 22Pullman 16

Radio France 11Saab 15Safran 15SNCF 14Société Générale 23Thales 15Tropicalia 22Virbac 26Volkswagen 15Wells Fargo 24Zuora 20

AVIS FINANCIERSRecyclex 25Suez 17Vicat 19

+ L’INVITÉDES « ÉCHOS »

DADA Le groupe So Press, éditeur notamment de « Society » et de « So Foot », a annoncé le lancement de « Dada », un magazine consacré au monde hippique. Franck Annese explique que « c’est un milieu que nous connaissions mal. Nous nous y sommes intéressés et nous nous sommes rendu compte qu’il y avait énormément d’histoires à raconter, encore plus que dans le football ou dans le vélo, dans lesquels nous sommes déjà implantés. Nous avons envie de raconter les coulisses de ce monde un peu fou », ajoute le directeur de la rédaction de ce trimestriel « haut de gamme », comme il le définit.CULTURE MAGAZINE « Nous avons une culture du format long depuis le début. Au moment où nous nous sommes lancés, nous étions à contre-courant. Internet commençait à prendre de l’ampleur et les médias ont pris peur. Ils se sont dit qu’il fallait faire très vite », raconte le patron de So Press. Avant d’ajouter : « Nous avons pris le chemin complètement inverse. »PRESSE PAPIER Après « Dada », So Press prévoit la sortie d’un magazine consacré à la mode masculine. Le groupe continue de miser sur la presse papier. « Nous arrivons à équilibrer nos activités presse. Il n’y a pas de raison qu’on arrête », confie le PDG de So Press, dont le chiffre d’affaires sur la presse est « d’à peu près 10 millions d’euros ». « La presse papier telle que nous la faisons va perdurer, croit Franck Annese, il y a une partie qui va forcément s’effondrer. La presse papier est devenue un média de luxe, un média très urbain, il y a de moins en moins de points de vente. Structurellement, il y a une baisse, même pour nous, mais ce n’est pas dramatique. »

Interview réalisée par Fabienne Schmitt

a L’intégralité de l’émission sur lesechos.fr/invitedesechos

Franck Annese PDG de So Press

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CHAQUEMOIS,CONNAISSANCEDES ARTSFAIT DE VOUSUN EXPERT

Charles Quint parlait allemand à son cheval. Mais lorsque le Kronprinz de l’automobile européenne, Volkswagen, s’adresse à ses actionnaires, ceux-ci ont le sentiment d’être la cinquième roue du carrosse. Une fois de plus, la foule boursière a regardé en spectatrice la révolution de palais chez le fabricant de la voiture du peuple, toujours ébahie devant l’étonnant attelage familialo-syndicalo-public qui y fait et défait les rois. Un de perdu (Matthias Müller, le patron sortant qui a nettoyé les écuries d’Augias du « dieselgate » depuis trente mois), Diess retrouvé ! Le professionnalisme du numéro deux nommé président du directoire, Herbert Diess, un ex-BMW qui n’est pas éclaboussé par le scandale des émissions polluantes, est salué par les analystes financiers. Mais la faible surperformance de l’action préférentielle (sans droit de vote) – 1,1 point par rapport à l’indice sectoriel en deux séances – pourtant fortement décotée – de 50 % comparé à Renault et de 25 % par rapport à Daimler – signe la défiance des gérants à l’égard d’une gouvernance défaillante. Le consensus à l’allemande est poussé très loin en faisant cohabiter le « cost-killer » en chef avec un syndicaliste au directoire. A moins qu’il ne soit là que pour passer le polish sur le périmètre du groupe, sans vraiment remettre les mains dans le cambouis des coûts.

Un de perdu, Diess retrouvéEn deux ans et demi de « dieselgate », Volkswagen n’a pas amélioré sa gouvernance.

EN VUE

David Schwimmer

L’or et l’argent

Tout ce qui brille n’est pas d’or. JP Morgan affiche au premier trimestre une rentabilité de ses fonds propres largement supérieure au sommet enregistré juste avant la crise financière – 15 % contre 13 % en 2007 –, bien aidé par la réforme fiscale de Donald Trump. Et pourtant, malgré tout cet argent qui se retrouvera en bonne partie dans la poche des actionnaires, Wall Street s’est vite empressé de diminuer la voilure boursière, fidèle à son idée fixe de ne saluer que les publications exceptionnellement bonnes. Comme ses rivales Wells Fargo et Citigroup, la banque de Jamie Dimon ne lui a apporté aucune bonne surprise du côté de la production de crédit ou du trading de taux, changes et devises, tout en servant une bonne performance dans le négoce des actions. Elle a profité de la remontée des taux d’intérêt et de la confiance des épargnants outre-Atlantique, mais pas plus que prévu. Le sentiment aurait même été plus froid, en raison de la baisse de 7 % des revenus de sa banque de financement, si elle n’avait pas expliqué disposer d’un très bon « pipeline » en la matière. Quant à l’assouplissement de la réglementa-tion envisagé par les régulateurs, Wall Street le sait à double tranchant. Même JP Morgan n’avait pas vu venir la dureté de la crise du crédit il y a dix ans. Au pire de la dépression de 2009, son action ne se payait pas beaucoup plus que la moitié de l’actif net par action. Elle peut conserver mais non accentuer sa cote actuelle, trois fois plus flatteuse (1,6 fois).

JP Morgan affiche une rentabilité record, sans réussir à convaincre Wall Street.

A vec le Brexit, c’est par ici la sortie.Jusque-là, Xavier Rolet, le direc-teur général de la Bourse de

Londres – cocorico, un Français ! –, avait un bilan impeccable. A 58 ans, il pouvait se targuer de neuf ans d’un mandat bien rempli. Pied au plancher sur les acquisi-tions, il a fait bondir l’action du LSE (Lon-don Stock Exchange) de plus de 500 %. Lavaleur de l’entreprise est passée de 800 millions à 14 milliards de livres. Jus-qu’à ce que le Brexit (à l’encontre duquel ilavait dit son désaccord) vienne faire é c h o u e r c e q u i d e v a i t ê t r e s o n chef-d’œuvre, la fusion avec Deutsche Börse. A l’issue d’une bagarre évoquant davantage la hargne des chiffonniers que le flegme britannique, le Français a dû partir. En choisissant pour lui succéder un banquier de chez Goldman Sachs, les actionnaires montrent leur intention de voir poursuivie la politique d’acquisitions.A 49 ans, l’Américain David Schwimmer,

diplômé de Yale, a tout fait dans la financeen général et, en particulier, chez Gold-man Sachs, où il a passé l’essentiel de sa carrière. Récemment, il traitait du mar-ché des métaux. Proche du patron Lloyd Blankfein, il fut son chef de cabinet. Il a également été coresponsable des activitésen Russie. Il pourra parler du pays avec Rolet, annoncé au conseil d’administra-tion de l’entreprise de fertilisants russe PhosAgro. Schwimmer, lui, récolte un beau salaire de 1,1 million de dollars, adjoint d’un bonus pouvant le tripler. Pour ce prix, l’impétrant devra accomplirune tâche alourdie par le contexte du Brexit, dans une ambiance également rendue plus lourde par les conditions du départ de son prédécesseur. Etre l’homo-nyme de l’acteur vedette de la série « Friends » l’y aidera peut-être. Pas sûr.

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Ce numéro comporte un 3e cahier de 8 pages « Les Echos Executives »