La Dispute Marivaux - camillasaraceni.com · enfant qui arrache une à une les ailes du papillon...

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La Dispute Marivaux Avec Émilien BENOIT Mathias BENTAHAR David CAMI DE BAIX Arthur COLIN Margaux CONDUZORGUES Léa DAUVERGNE Cyrielle DOCQUINCOURT Aurélie NOBLESSE Morgane REBRAY Mise en scène // Morgane ROBBES Assistante // Alice MARIN

Transcript of La Dispute Marivaux - camillasaraceni.com · enfant qui arrache une à une les ailes du papillon...

La DisputeMarivaux

Avec

Émilien BENOITMathias BENTAHARDavid CAMI DE BAIXArthur COLINMargaux CONDUZORGUESLéa DAUVERGNECyrielle DOCQUINCOURTAurélie NOBLESSEMorgane REBRAY

Mise en scène // Morgane ROBBES Assistante // Alice MARIN

Une boîte. Sauf qu’à la place des insectes ou des rats, on y met des humains. C’est bien plus exaltant, plus excitant, parce qu’on peut jouer avec leurs émotions.Avec la même cruauté scientifique qu’un enfant qui arrache une à une les ailes du papillon pour voir si ça lui fait mal et s’il y survivra, Marivaux épingle le cœur de ses personnages et dissèque les émotions qui les traversent. Dans La Dispute, il pousse l’expérience à l’extrême en prenant quatre bébés à peine nés, représentants géné-riques de l’espèce humaine.Cette expérimentation, imaginée par Mari-vaux au XVIIIème siècle, présente un scé-nario étrangement visionnaire par rapport à notre société actuelle. La cruauté dont il fait preuve envers ses personnages n’a d’égal que l’impitoyable cynisme avec le-quel on traite les individus aujourd’hui. A la télévision aussi, on met des gens dans des appartements-boîtes, en vase clos,

les uns sur les autres pendant un certain temps, pour voir ce qui se passe. On tri-ture leurs émotions, on titille leurs désirs, on exacerbe leurs pulsions, on les pousse au bout d’eux-mêmes, et encore au-de-là. Jusqu’à ce qu’ils échappent à tout contrôle. Jusqu’à éveiller leur potentiel de destruction et faire d’eux des monstres.Nous aussi, en tant que comédiens, nous jouons avec nos émotions. Le plateau est le laboratoire, le grand terrain de jeu où nous pouvons nous tester, jouer avec nos pudeurs, nos limites, nos interdits. C’est cette plongée au tréfonds des recoins les plus tortueux de la perversité de l’âme hu-maine que nous voulons raconter ; en ex-plorer les attraits mais aussi les risques. Chercher en nous, avec notre chair, nos corps, nos sensibilités ce qui pousse cer-tains hommes à en manipuler d’autres et les fascine devant le spectacle de leurs semblables misérables et monstrueux.

Une boîte, donc. Une grande boîte de jeu toute blanche. Comme une cage à rats géante, avec des cubes de toutes les couleurs pour que les cobayes aient de quoi s’amuser. Mais aussi pour donner à ce laboratoire humain l’aspect d’un beau paquet bien emballé, aux couleurs de bon-bon acidulé, flashy, glossy. Un décor artifi-ciel, qui ne résiste pas aux répercussions de l’expérience.

NOTE D’INTENTION

SCÉNOGRAPHIE

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Qu’est-ce qui peut encore donner le frisson, la montée d’adrénaline, le senti-ment d’être vivant quand on est blasé de tout, que rien ne nous surprend plus parce que l’argent ou l’évolution dans un certain milieu intellectuel donnent l’impression d’avoir déjà tout vu, tout entendu, tout analysé, tout vécu ?Que faire quand la jouissance physique et la masturbation intellectuelle ne sont plus suffisamment satisfaisantes ?A force de se triturer le cerveau sur des concepts plus ou moins nébuleux, comme c’était la mode au XVIIIème siècle dans les salons mondains et encore aujourd’hui dans les clubs très privés auxquels seule une poignée de nantis blasés issus de l’élite intellectuelle, culturelle ou finan-cière a accès, le Prince – à la suite de son père – met au point une expérience digne d’un apprenti-sorcier. Enfermant quatre nourrissons dans un lieu isolé de toute société, il recrée les origines du monde, comme si c’était un grand jeu. S’il est apparemment question de savoir qui de l’homme ou de la femme a été inconstant

en premier, ce qui émoustille le Prince plus que tout est qu’il a trouvé un nouvel objet de divertissement : l’être humain.A l’aide de deux exécutants, Carise et Mesrou, qu’il enferme dans la boîte avec les enfants pour leur laisser le soin de se salir les mains, il joue avec les désirs et les pulsions de ses quatre cobayes pour en faire régurgiter la substantifique moelle. Au moyen de la violence, aussi bien morale que physique, pour intensifier le processus.Mais à souffler le chaud et le froid, à bri-der puis exalter les émotions de ses objets d’expérimentation, cela finit par produire des étincelles. Et par exploser. Eglé, Azor, Adine et Mesrin deviennent des sujets complètement incontrôlables. De rats de laboratoire ils se transforment en vé-ritables bêtes sauvages, livrées à leurs pulsions destructrices. L’expérience, qui se voulait ludique et excitante, tourne au carnage. La recherche effrénée du plai-sir et de nouvelles sensations fortes fait émerger des monstres. Qui ne sont pas forcément ceux qui agissent comme tels.

Marivaux est né à Paris en 1688 et y meurt en 1763. À la fois journaliste, ro-mancier et dramaturge, il compose ses premières pièces en 1720. Il est élu à l’Académie en 1742.Son succès ne reste pas sans critique : dès le XVIIIe siècle, la préciosité de son langage est discutée. Ce qui conduira à la création du terme marivaudage, qui si-gnifiait « préciosité, afféterie et désignait notamment les dissertations des person-nages à propos de leurs sentiments ». Ma-rivaux interroge en effet tout au long de son œuvre dramatique – il écrira au total une quarantaine de pièces – la sincérité du cœur humain et la vérité des sentiments.

Avec La Dispute, une de ses dernières pièces, Marivaux pousse au paroxysme son exploration de la vérité du cœur hu-main, en la mettant en scène. Afin de dé-terminer qui de l’homme ou de la femme est à l’origine de l’inconstance, deux gar-çons et deux filles sont emmenés à leur naissance dans un lieu isolé de toute ci-vilisation et de toute société, où ils sont élevés chacun séparément, de sorte qu’ils ne se connaissent pas entre eux. Dix-huit ans plus tard, on organise leur rencontre.

DRAMATURGIE

LA PIÈCE

L’AUTEUR

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PRESSE

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La compagnie «Jeux Nous» a ravi les quelques 80 spectateurs du week end par son interpréta-tion de la pièce de Mari-vaux: «La Dispute». Des représentations étaient données samedi soir et dimanche après-midi.

«J’ai apprécié l’ensemble global de la pièce et l’interprétation du rôle d’Eglé qui est une vraie réussite. Cette pièce est

un vrai régal» avoue Marc, spectateur encore enthousiasmé. Il faut dire que la mise en scène de Morgane Robbes a de quoi conquérir par son originalité.«Je suis contente d’être venue cette après-midi, les 9 comédiens nous ont dévoilé leur talent. Quelle fraîcheur dans cette pièce, ça fait du bien» explique Martine.Le collège Mont-Roland a eu l’oeil en les faisant venir à la Rive. «Vue la qualité de la pièce, je pense que rapidement, ils réussiront à tenir des représentations dans la capitale, ils le mé-ritent» rajoute Marc. g

WILSON Marivaux est toujours actuel quand il est bien servi

g La mise en scène de la compagnie « Jeux Nous » est bien articuléePhoto Thomas Gaillard

MARDI 8 OCTOBRE 2013 - LE PROGRES g 17

L’ÉQUIPE

Arthur COLINMathias BENTAHAR

David CAMI DE BAIX

Margaux CONDUZORGUES Léa DAUVERGNEMorgane REBRAY

Aurélie NOBLESSE

Cyrielle DOCQUINCOURT

Émilien BENOÎT

Alice MARIN

Morgane ROBBES

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LES PARCOURS

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Après avoir pratiqué le théâtre dans une association pendant plus de dix ans, en parallèle d’études théoriques au lycée et à l’université (licence d’arts du spec-tacle), elle clôt en novembre 2011 trois ans de formation à l’école de l’art et des tech-niques de l’acteur Claude Mathieu (Paris, XVIIIe arr.) par une audition promotionnelle, Comme si c’était vrai, mise en scène par Jacques Hadjaje. Elle complète sa forma-tion artistique par des cours de chant, de danse et de piano.Elle interprète en ce moment Au Temps de Colette, spectacle monté autour d’ex-traits de l’œuvre de Colette racontant ses contemporains, sous la direction de Sylvie Pothier, en tournée dans toute la France.La Dispute est sa première mise en scène.

Après un stage au Centre Dramatique Na-tional d’Angers et unautre avec Edward Bond à Avignon, il se forme à l’Ecole Claude Mathieu jusqu’en 2010, où il participe à l’audition promotion-nelle de l’école, Des Espoirs, d’après des textes d’Hanoch Levin, mise en scène par Jean Bellorini.En mai 2011, il joue dans Peter Pan ou la quête de Wendy mis en scène par Judith Perlmutter au Théâtre de la Reine Blanche. Parallèlement, il met en scène Les Caprices de Marianne d’Alfred de Musset, jouée au sein de l’école, puis dans le Maine-et-Loire et au Théâtre du Marais.

Après avoir suivi une formation de ges-tion financière,il décide au cours d’un voyage de se consa-crer à sa passion : le théâtre.Elève de l’Ecole Claude Mathieu, où pendant trois ans il aborde différentes méthodes de travail et techniques de l’acteur, il multiplie les projets théâtraux (collectif K-melody, stage de clown avec Hélène Cinque) et joue actuellement dans Les Fourberies de Sca-pin avec la Compagnie Ecla Théâtre.

Après un baccalauréat option théâtre, elle est admise à l’Ecole Claude Mathieu, où elle a joué dans le spectacle de l’audition promotionnelle, Comme si c’était vrai, mis en scène par Jacques Hadjaje.Durant l’été 2011, elle est assistante à la mise en scène d’Olivier Py sur Roméo et Juliette de William Shakespeare au théâtre de l’Odéon. Elle suit une formation régie lu-mière, notamment avec Pinocchiode Thomas Bellorini au Théâtre de Belleville et Cymbelinede William Shakespeare mis en scène par Hélène Cinque au Théâtre du Soleil. C’est avec le spectacle Huis clos de Jean-Paul Sartre mis en scène par Joyce Franrenet au Théâtre de l’Aire Falguièrequ’elle fait sa première régie lumière et son.

Mathias BENTAHAR

Emilien BENOÎT

Morgane ROBBES

DavidCAMI DE BAIX

Alice MARIN

Il débute au Théo Théâtre dans la compa-gnie des Boni-Menteurs puis rejoint Acting International en janvier 2010. Dans le cadre de sa formation, il joue dans différentes pièces comme l’opérette La Chauve-Souris de Johann Strauss, mise en scène par Emile Salimov, L’Opéra de Quat’Sous de Bertolt Brecht ou encore L’Orestie.

Margaux CONDUZORGUES

Cyrielle DOCQUINCOURT

Morgane REBRAY Aurélie NOBLESSE

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Après 5 ans au sein de la troupe «Les Zur-bains» (annexe de la compagnie profession-nelle «2PiècesCuisine») dirigée par Chantal Mairet et un baccalauréat en sciences éco-nomiques et sociales en 2009, il entre direc-tement à l’école de l’art et des techniques de l’acteur Claude Mathieu, dont il sort en 2012 en participant au spectacle de l’audi-tion promotionnelle L’Amour à mille temps sous la direction de Jacques Hadjaje.Il joue actuellement dans Adèle a ses rai-sons de Jacques Hadjaje.

Elle s’initie au théâtre et à la musique (piano) dans divers ateliers, notamment avec Hélène Seretti et André Mandarino, puis intègre en 2008 l’Ecole Claude Mathieu. Elle complète sa formation par une licence d’études théâtrales à Paris III ainsi que par le doublage (dirigée à plusieurs reprises par Jean-Marc Pannetier).En novembre 2011, elle joue sous la direc-tion de Jacques Hadjaje.En août 2010 et de janvier à mars 2012, elle assiste Emilien Benoît à la mise en scène des Caprices de Marianne d’Alfred de Mus-set au Théâtre du Marais.Elle est à l’affiche de Entrez et fermez la porte, pièce écrite et mise en scène par Ma-rie Billetdoux.

Après un passage au cours Florent, elle entre à l’Ecole Claude Mathieu, puis approche la commedia dell’arte avec le Théâtre du Hi-bou et le théâtre de Guignol avec José Luis Gonzales.Elle joue dans Grand-peur et misère du troisième Reich de Brecht avec le Théâtre du Caillou, Casimir et Caroline d’Odon Von Horvath, mis en scène par Alexandre Zloto, Athalie de Racine, mis en scène par Tonia Galievsky, et elle est la Comtesse dans La surprise de l’amour de Marivaux, mis en scène par Aude Macé au Théâtre du Marais (Compagnie Le fil a tissé).Depuis janvier 2011, elle joue, entre autres, un spectacle destiné aux lycéens et col-légiens dans le cadre d’un débat qui lutte contre l’homophobie et le sexisme avec la compagnie Air du verseau et dans Entrez et fermez la porte, spectacle écrit et mis en scène par Marie Billetdoux.

Cyrielle est au conservatoire d’art dra-matique de Rambouillet jusqu’en 2007. Par la suite elle intègre les cours Simon pendant un an puis entre à l’Ecole Claude Mathieu en 2009. La même année, elle joue dans Nous, les héros de Jean-Luc Lagarce au Théâtre de la Cité Universitaire de Paris.Fin 2011, elle participe à l’audition promo-tionnelle de l’école Claude Mathieu, intitu-lée Comme si c’était vrai et mise en scène par Jacques Hadjaje.En 2012 elle joue Hermia, la mère de Cœlio, dans Les Caprices de Marianne au Théâtre du Marais à Paris.

Après trois ans de formation à l’Ecole Claude Mathieu, elle fait partie du spec-tacle de l’audition promotionnelle, Comme si c’était vrai, mis en scène par Jacques Hadjaje. En 2012, elle joue dans Dracula, mis en scène par Pacôme Bonneton. Pa-rallèlement, elle cultive sa passion pour la photographie et réalise les photos du spec-tacle Les Caprices de Marianne, d’Alfred de Musset mis en scène par Emilien Benoît. Elle co-signera avec Olivier Duverger-Vaneck la mise en scène des Deux fois nés d’Emilien Benoît.

Après plusieurs années d’études de théâtre, cinéma et arts du spectacle, Morgane in-tègre l’Ecole Claude Mathieu et finit sa formation en 2010 avec l’audition promo-tionnelle sous la direction de Jean Bellorini. Parallèlement, elle crée avec la Compagnie de la Tresse des spectacles pour enfants mêlant contes, musique, masque etc. Elle rejoint en 2011 la Compagnie Le Temps est Incertain mais on joue quand même! et joue À Tous Ceux Qui de Noëlle Renaude (tour-née dans les Pays de la Loire et à Chantilly). En 2012, elle s’engage dans La Dispute de Marivaux avec la Compagnie Jeux-Nous et monte sa propre compagnie pour un pre-mier projet de mise en scène à venir, Vio-lette sur la terre de Carole Fréchette.

Arthur COLIN Léa DAUVERGNE

// CONTACT //

Morgane [email protected]

06 77 21 27 45

Camilla [email protected] www.camillasaraceni.com

Scénographie // Morgane ROBBES Clémence TURPIN Création // Alice MARINlumière Costumes // Sébastien PASSOT

Graphisme // Clémence TURPIN

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Le Collectif 2 Plus – compagnie Camilla Saraceni a été créé en 1985. Sa directrice artistique, Camilla Saraceni, en a ouvert depuis cette année les portes à de jeunes compagnies, notamment Morgane Robbes et Pascal Kirsk entre autres, afin de les accompagner dans leurs démarches admi-nistratives et de les aider ainsi à développer leurs projets.

La Compagnie est subventionnée par le Conseil Régional d’Ile de France et par le Département de l’Essonne. Le Collectif 2 Plus est aidé régulièrement par la DRAC Ile de France, le Ministère de la Culture et de la Com-munication, la SPEDIDAM, l’ADAMI, la SACEM, la SACD, DICREAM, ARCADI et par des mécènes privés comme le groupe LM production – Michel Boucau, i-Donati (bureau d’architecture), la société Zoelly… En parallèle, la compagnie propose régulièrement des stages de théâtre et de danse conventionnés par l’AFDAS, en collaboration avec la DDTE et l’ANPE-SPECTACLES pour professionnels et en milieu scolaire. Camilla Saraceni a mis en scène une vingtaine de spectacles, créations théâtrales et chorégraphiques, tels que : Du sang sur le cou du chat de R.W. Fassbinder / Hall de nuit de Chantal Akerman / Le Silence de Na-thalie Sarraute / Les Cahiers de Malte Laurids Brigge de Rainer Maria Rilke / Hélène d’Euripide - traduction de Jean et Mayotte Bollack / Pas à deux de Charlie Kassab et Lydie Salvayre / Tango Nacht événement tango créé pour le festival Tanztheatre Wuppertal, Allemagne (direction Pina Bausch) / Charbons Ardents (Opéra) textes Philippe Léotard, musique Gerardo Jerez Le Cam / Tango, verduras y otras yerbas de et avec Sylvie Cavé et Jorge Rodriguez / Comment je suis devenu une agence itinérante du tourisme cubain… de et avec Eduardo Manet / Étrangère-té de Sylvie Cavé / À quoi rêvent les autres d’Olivia Rosenthal… Ils ont été joués notamment au théâtre de la Bastille, au théâtre National de Chaillot, au Grand T Nantes, à la Maison de la Culture de Bourges, au théâtre du Nord à Lille, à la Ferme du Buisson, au Théâtre 140 Bruxelles, au théâtre de Suresnes Jean Vilar, au Grand R SN de la Roche-sur-Yon… Elle est artiste associée au Théâtre de l’Agora SN d’Evry et de l’Essonne de 2006 à 2013.