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IFOV Filière : Délégué médical LA PEAU ET LE TOUCHER I. L’Anatomie de la peau : La peau est formée de trois couches superposées, de l’extérieur vers l’intérieur : L’épiderme, le derme et l’hypoderme. A. L’épiderme : Il est formé d’une superposition de couches qui expriment différents stades d’évolution. - En surface, les granulations fusionnent en plaque de kératine, les cellules sont mortes, aplaties et desquament en se détachant de l’épiderme. - Au-dessous, les cellules forment plusieurs couches qui assurent la résistance de l’épiderme aux tractions et déformations ; - à la base : une couche monocellulaire, c’est la couche germinative (ou couche de Malpighi). B. Le derme, Partie intermédiaire de la peau dont les fibres élastiques donnent à la peau son élasticité. Il est formé de deux couches : - le derme superficiel : dont la surface est hérissé de papilles dermiques dont certaines reçoivent des capillaires sanguins nourriciers et d’autres contiennent les terminaisons nerveuses ; libres ou encapsulées. 106

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LA PEAU ET LE TOUCHERI. L’Anatomie de la peau   :

La peau est formée de trois couches superposées, de l’extérieur vers l’intérieur :

L’épiderme, le derme et l’hypoderme.

A. L’épiderme :Il est formé d’une superposition de

couches qui expriment différents stades d’évolution.

- En surface, les granulations fusionnent en plaque de kératine, les cellules sont mortes, aplaties et desquament en se détachant de l’épiderme.

- Au-dessous, les cellules forment plusieurs couches qui assurent la résistance de l’épiderme aux tractions et déformations ;

- à la base : une couche monocellulaire, c’est la couche germinative (ou couche de Malpighi).

B. Le derme, Partie intermédiaire de la peau dont les fibres élastiques donnent à la peau

son élasticité.Il est formé de deux couches :- le derme superficiel : dont la surface est hérissé de papilles dermiques

dont certaines reçoivent des capillaires sanguins nourriciers et d’autres contiennent les terminaisons nerveuses ; libres ou encapsulées.

- le derme profond : qui contient des fibres élastiques riches en fibres de collagène ;

C. L’hypoderme : Structure la plus profonde du tissu cutané riche en vaisseaux, et

adipocytes. II – Les organes annexes de la peau   : 1. Les poils :

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Ce sont des formations épidermiques. Ils protègent la peau contre les frottements (les cheveux, les ongles et les poils constituent les phanères).

2. Les glandes sébacées : Elles sécrètent un liquide gras,

‘’le sébum’’, qui lubrifie le revêtement cutané et les poils. Leur canal excréteur débouche à la base du poil.

3. Les glandes sudoripares, Situées dans le derme, débouchent à la surface de l’épiderme par ‘’les pores’’.

Elles sécrètent la sueur dont le rôle est double : élimination des déchets et régulation thermique.

4. Les nerfs : Dont les terminaisons qui se situent à différents niveaux de la peau, se

réunissent tous pour former les racines sensitives qui conduisent les informations au cerveau.

5. Les muscles horripilateurs : Ce sont des petits muscles fixés à la base de chaque poil et à la face

profonde de l’épiderme, servent à l’érection des poils («chaire de poule »). III– Le rôle de la peau   : La peau a de nombreuses fonctions :

1. Protection  : contre les agents mécaniques (chocs), chimiques, physiques, thermiques, les infections microbiennes (grâce à son pH acide) et contre le soleil (grâce à la mélanine). Grâce au sébum qui l’imprègne, la peau est imperméable à l’eau, mais elle peut absorber les solutions alcooliques ou graisseuses (pommades).

2.Respiration   : La peau absorbe de l’oxygène et rejette du gaz carbonique.

3.Elimination   : les glandes sudoripares jouent un rôle essentiel dans l’élimination des déchets. Chaque jour, un adulte élimine environ 700g de sueur qui est composée d’eau, d’urée et de sodium (sel).

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4.Réserve   : Les cellules adipeuses stockées dans le derme profond constituent des réserves.

5.Rôle dans la lutte contre l’hyperthermie (sueur) 6.Sensibilité   :

grâce à ses nombreuses terminaisons nerveuses, la peau est sensible au toucher, à la chaleur au froid et à la douleur.

7.Antirachitique   : grâce à l’action du soleil, des précurseurs situés dans la peau sont transformés en vitamine D.

LA DERMATOLOGIEI. L’Introduction   :

La dermatologie se définit comme une science médicale s’intéressant aux maladies de la peau, et aux maladies à expression cutanée.

Pathologie très fréquente, elle représente » 30 à 40 % des consultations de médecine générale.

  II. Les Notions de lésions élémentaires   :

a – Macule : C’est une modification de la couleur de la peau, sans modification du relief cutané.

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b - Papule : C’est une lésion en relief, solide, à limite nette, mesurant moins d’un cm de diamètre.

c - Pustule : Est une lésion en relief, remplie d’un liquide exsudatif jaunâtre,(par ex : acné, folliculite).

d- Vésicule : C’est une lésion en relief, remplie d’un liquide clair, (par ex : Herpès simple et varicelle).

e-Une bulle : C’est une lésion de plus grande taille, de plus d’1 cm de diamètre, remplie d’un liquide clair.

III. Les Notions de dermato-pharmacologie : La dermatologie dispose de tout un arsenal thérapeutique et cosmétique

qu’offre la pharmacopée moderne.1. Moyens généraux :

Antibiotiques (oraux, intraveineux, intramusculaires), antihistaminiques ; corticoïdes ...etc.

2. Moyens locaux : - agents topiques : corticoïdes, antihistaminiques : antibiotiques à application

locale. - agents physiques : ultra-violets.

3. Présentations galéniques des Topiques : Les solutions : Sont des mélanges liquides, homogènes, d’une ou de plusieurs substances médicamenteuses dans un solvant approprié. Elles s’utilisent surtout sur les régions pileuses, ou sur les plis. Les poudres : Les composants sont toujours des substances chimiques, réduites en particules très fines, et homogènes, L’utilisation de ces poudres est réservée aux lésions suintantes. Les pommades : Préparations de consistance molle, composées de corps gras (vaseline, paraffine, lanoline) additionnés de 0 à 10 % de poudre, s’utilisant en cas de dermites squameuses, kératosiques, ou très croûteuses. Les pâtes :

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Pommades dans les quelles la poudre entre en proportion élevée (20 à 60%). Les crèmes : Ce sont des mixtures de corps gras, additionnées d’une proportion notable d’eau. Les émulsions :Milieu hétérogène contenant deux phases, l’une aqueuse, l’autre huileuse, les peaux très fragiles (nourrisson) irritées, ou au niveau des semi-muqueuses. Les gels : Émulsions stables, de matières grasses avec des gélifiants ex : VOLTAREN/EMULGEL

LES INFECTIONS CUTANEES D’ORIGINE BACTERIENNE

I. L’introduction   :   La peau est colonisée de façon normale par des germes saprophytes non

pathogène. Cette colonisation est l’un des principaux moyens de défense contre l’infection.

L’infection cutanée est favorisée par : la perte de l’intégrité du revêtement cutané écorchures, brûlure, piqûres,

etc… la colonisation massive par des germes pathogènes. l’affaissement des défenses immunitaires de l’organisme.

II. L’impétigo   : 1. Définition : C’est une infection cutanée superficielle due à des germes pyogènes, qui sont le staphylocoque doré, le streptocoque du groupe A, soit les 2 à la fois, rarement due à d’autres germes.2. Clinique : La lésion élémentaire est une vésicule, ou de petites bulles à

contenu louche sur un fond érythémateux. Ces vésicules se situent sur le visage, et le contour des orifices naturels ex : la bouche, l’anus et sur le cuir chevelu.

3. Traitement : 110

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- antiseptique local (Betadine R )- Antibiothérapie : antistaphylocoque (Péni M), ou les macrolides.

III. L’érysipèle : 1. Définition : l’érysipèle se définit comme une infection cutanée d’origine streptococcique, secondaire à une inoculation externe : traumatisme, piqûre.2. Clinique : La clinique de l’érysipèle se résume à des :

Signes généraux : fièvre, frissons, malaise général.Signes locaux : placard inflammatoire, bourrelet périphérique associé à une

bulle au centre. Ces lésions se localisent surtout sur les membres inférieurs, mais aussi parfois sur le visage. 3. Traitement : Pénicilline G en intraveineux, le relais par voie orale peut se faire avec une Péni A ex : Amoxil ou un macrolide ex : Azimax, Azix.

LES INFECTIONS CUTANEES D’ORIGINE VIRALE

Les viroses à expression cutanée sont nombreuses, on en distingue 2 catégories :

1. Les infections cutanées virales Sont dues essentiellement à 2 groupes de virus :a) Groupe d’Herpès virus (Herpès, simplex virus, virus de la varicelle, zona) b) Groupe des papilloma virus, dont on distingue plusieurs serotypes.

2. Les infections virales à expression cutanée (rougeole).

I. Les infections herpétiques : 1. Agents et modes de transmission : Les agents responsables de l’infection herpétique sont des virus à ADN de type

Herpès simplex virus, dont on distingue 2 types : HSV1 = responsable des infections de la moitié supérieure du corps.

(herpès labial), se transmet par contact direct avec les lésions, la salive (Herpès labial = bouton de fièvre)

HSV2 = responsable des infections de la moitié inférieure du corps. (herpès génital) responsable d’une I.S.T, la transmission se fait essentiellement par contact sexuel.

NB : IST= Infection sexuellement transmissible.2. Le traitement :

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Le meilleur traitement de l’infection herpétique reste préventif : éviter le contact avec les porteurs de l’Herpès en poussée, et pour HSV2, l’utilisation des préservatifs est très efficace.

Le traitement antiviral de l’infection est réservé aux formes sévères (nouveau-né, l’immunodéprimé), et aux formes graves (kératite herpétique).II. Les Verrues humaines   :

1 – Agents en cause : Papilloma virus.2 – Clinique : Ce sont des tumeurs épidermiques bénignes, ce sont des lésions

exophytiques à surface irrégulière, et végétantes unique, mais peuvent être multiples.

3 – Formes cliniques : Verrues vulgaires : face dorsale des mains, et des doigts.Condylomes accuminés ano-génitaux : Anus, Pénis, Vulve, Col-Utérin (C’est

une IST) 4 – Traitement :

Purement physiqueAzote liquideElectrocoagulationLaser  Keratolytique   : duofilm (à base d’acide acytel salicylique)

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LES EPIDERMOMYCOSES I. L’Introduction   :

Les épidermomycoses sont des manifestations cliniques liées à l’envahissement de la kératine par des champignons, dont on distingue 2 familles:

1. Les Dermatophytes : Le réservoir est humain, elles déterminent parfois une zoonose.Les genres ‘’microsporum’’et ‘’trichopyton’’ colonisent la peau, et les

phanères.Le genre épidermophyton colonise essentiellement la peau glabre. (Paume

des mains, plante des pieds)2. Les levures : La transmission est interhumaine, elle se fait par auto inoculation.Le genre candida (ex : Muguet)Le genre pityrosporum cause une maladie appelée le pityriasis versicolore.

II. La Dermatophytie de la peau Glabre   : Herpès circiné : C’est une dermatose de transmission interhumaine, elle

détermine parfois une antropozoonose.Les agents responsables sont essentiellement : le microsporum canis,

tricophyton violacieum.Cliniquement, l’herpès circiné détermine une lésion cutanée, le plus

souvent isolée, dont la lésion élémentaire est une tache érythémateuse au centre squameux, et à bord vésiculeux, ces lésions peuvent siéger dans toutes les parties du corps.III. La Dermatophytie des plis   :

1. Eczéma margine d’hebra : C’est une dermatose très fréquente chez l’Homme, sa transmission se fait soit

de façon directe, par rapports sexuels, soit indirecte par les vêtements.L’agent pathogène  responsable est le trichophyton rubram, ou bien

epidermophyton flocosum.

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Cliniquement, la lésion siège au niveau du pli inguinal, et détermine une lésion circinée érythémateuse, associée à des vésicules en périphérie, et des squames au centre qui convergent pour donner des lésions polycycliques.

2. Intertrigo = pied d’athlète : Cliniquement, l’Intertrigo se présente comme une fissure et squame sur fond

érythémateux du fond du pli des orteils avec extension vers le dos, et la plante des pieds, lésions favorisées par la macération de chaussettes, ablutions. IV. La Dermatophytie du cuir chevelu   :

Les teignes sont dues à des dermatophytes qui, après la pénétration de la couche cornée et leur multiplication dans le follicule pileux, envahissent le cheveu puis l’expulse, et conduisent à une alopécie (perte de cheveux).

Maladie très contagieuse, la guérison peut se faire spontanément sauf pour la teigne favique.

1. Teignes tondantes   : a) Microsporique à grande plaque : L’agent responsable est « le microsporum canis », le réservoir est le chien,

cliniquement, elle détermine une plaque alopécique unique, qui guérit après traitement, sinon, spontanément à l’adolescence sans laisser de séquelle.

b) Trichophytique à petites plaques : La transmission de ce genre de teigne est interhumaine, cliniquement, elle

détermine plusieurs plaques alopéciques.L’agent responsable est « tricophyton violaceum ». La guérison se fait, soit

spontanément à l’adolescence sans séquelle, soit après traitement.2. Teignes inflammatoires = teignes faviques : Le réservoir est l’animal, elle détermine une antropozoonose (transmission de

l’animal à l’Homme). Cliniquement, c’est une lésion faite d’un macaron surélevé se couvrant de pus, élimine les cheveux, et donne une plaque alopicique irréversible même après traitement, le siège est essentiellement au niveau de la barbe. V. Les infections cutanées à levures   :

1- Pityriasis versicolor : L’agent responsable est « le pityrosporum orbicularae » , la transmission

est interhumaine, la multiplication du germe est favorisée par la macération, et la sudation. Cliniquement, ce sont des macules achromiantes confluentes légèrement furfuracés, ces lésions se localisent au niveau du tronc, du cou et la racine des membres.

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Les facteurs favorisants sont : peau séborrhéique, sueur, macération. 2- Candidose : L’agent pathogène est le candida albicans Saprophyte du tube digestif. Les

facteurs favorisants  sont : humidité, macération, déficit d’hygiène, lésion cutanée, grossesse, antibiothérapie, et l’immunodéficience. .

3- autres: a) le muguet : Candidose buccale caractérisée par des lésions

inflammatoires, rougeâtres de la bouche, associées à un enduit blanchâtre.b) perlèche : Candidose des plis labiaux caractérisée par une fissure du pli

de la bouche ( la commissure) sur un fond érythémateux.c) Intertrigo, ou ‘’pied d’athlète’’, Il est identique à l’intertrigo dû au dermatophyte d) Infection candidosique, peut intéresser l’appareil génital, et

déterminer :- une balanite au niveau de la verge de l’homme- une vulvovaginite chez la femme.e) soit une candidose du siège, chez les nourrissonsf) onychomycose. : Les Phanères peuvent être intéressés par cette

infection,VI- Le traitement : Hygiène stricte, avec restitution des fonctions de la peau. Lutte contre les facteurs favorisants Un traitement antifongique local, est indispensable pour toutes les

candidoses. Un traitement par voie orale est indiqué au cours des teignes, et des

onychomycoses essentiellement.

LES ECZEMAS

I. La Définition   :

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C’est un ensemble d’affections cutanées définies par une lésion élémentaire anatomo-clinique, la vésicule par spongiose épidermique, et un mécanisme immuno-allergique essentiellement de type IV.II. Le Mode de formation   :

Tout eczéma implique 2 stades d’évolution:

1) Un stade de sensibilisation à l’allergène, allergène simple ou haptène, ou bien allergène couplé à une protéine : antigène complet. Ce dernier se fixe sur les cellules de Langerhans de l’épiderme, qui vont informer le système lymphocytaire thymodépendant. Les lymphocytes envahissent les ganglions lymphatiques.

2) un stade de déclenchement de la réaction inflammatoire lors d’une présentation ultérieure de l’antigène : activation des lymphocytes T et sécrétion de nombreux médiateurs de l’inflammation responsables des signes cliniques.

III. Le Diagnostic   clinique : 1- Eczéma aigu : Il évolue en 4 phases successives :Phase érythémateuse simple : placard érythémateux plus ou moins

intense, prurigineux et mal limité, survenant en particulier au contact de l’allergène déclenchant

Phase vésiculeuse caractéristique : apparition sur base érythémateuse de lésions saillantes, hémisphériques, remplies d’un liquide clair, pouvant confluer en bulles. Prurit et œdème, accompagnent souvent ces lésions.

Phase suintante : rupture rapide en quelques heures des vésicules, laissant place à une sérosité claire ou jaunâtre, avec surface cutanée criblée de micro-ulcérations punctiformes .

Phase croûteuse de réparation avec lésions croûteuses et disparition de prurit, aboutissant à un tégument normal sans cicatrice.2- Eczéma chronique : L’aspect morphologique est variable d’un cas à l’autre :

a)eczéma sec : Placards érythématocroûteux mal limités, avec squames tantôt fines, tantôt épaisses, une variante étant l’eczéma craquelé, fréquent sur les membres inférieurs.b)Eczéma hyperkératosique : Avec développement de croûtes importantesc)Eczéma lichénifié : Avec épaississement violine de la surface cutanée, prurit et stries de grattage.

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d)Eczéma surinfecté : ou impétiginisé avec croûtes mélicériques et liquide jaunâtre.

Dans tous les cas : le prurit, la mauvaise limitation des lésions, la possibilité de poussées aiguës, contribuent à affirmer le diagnostic.IV. Le Diagnostic étiologique   : Tout eczéma demande un bilan complet précisant deux facteurs :L’importance du terrain allergique, prédominant au cours de la dermatite atopique.L’importance des allergènes déclenchants, prédominants au cours de l’eczéma de contact.

Les principales causes d’eczéma sont :Origine exogène : eczéma de contact, eczéma médicamenteuxOrigine endogène : dermatite atopique, eczéma dit par sensibilisation

interne- dyshidroses - eczémas microbiens- eczémas nummulaires  - eczéma séborrhéique à part  =

pityrosporose - eczémas papulovésiculeux

V. Le Traitement 1- Traitements symptomatiques a) Traitements locaux :Eczémas aigus : pulvérisations d’antiseptiques Eczémas chroniques : antiseptiques réguliers, dermocorticoïdes en pommade :

DIPROSONE, DIPROSALIC réducteurs à base de goudron ou d’ichytol.b) Traitements généraux :Antihistamiques : CLARITYNE 1c/jour le matin, corticothérapie générale dans

les formes très aiguës : CELESTENE2- Traitement étiologique : selon la cause trouvée

L’ACNÉ

I – Les Généralités : Le terme acné désigne un groupe d’affections caractérisées par une atteinte

élective des follicules pilo-sébacés : l’acné affecte environ 80 % des adolescents, le plus souvent, l’évolution en est spontanément favorable, sans traitement particulier.

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L’acné juvénile est due à des désordres hormonaux, c’est la forme la plus fréquente des acnés, liées à l’augmentation des androgènes lors de la puberté.

II – La Clinique : Type de description : acné polymorphe juvénile :

L’acné juvénile est dite polymorphe, car elle associe plusieurs lésions élémentaires :

a   : la séborrhée   du visage, du thorax, et du dos, donnant à la peau un aspect gras, luisant, et parfois franchement huileux, avec des pores dilatées, simultanément les cheveux deviennent gras. Action dihydrotestostérone sur la cellule sébacée.

Sur ce fond séborrheique, apparaissent les lésions folliculaires suivantes :b – Les comédons   : - Les comédons fermés ou microkystes, constitués de sébum et de kératine,

s’accumulent dans un enfundibulum fermé.- Les comédons ouverts ou points noirs, qui sont des filaments de kératine

engloués de sébum, noircis de mélanine à l’extrémité visible.c – Processus inflammatoire   : Flore cutanée + plusieurs autres facteurs - Les papulo-pustules blanchâtres : résultent de l’inflammation, puis de la

surinfection des microkystes.- Les formes papulo-rouges .d – Cicatrices : elles sont généralement secondaires à des manœuvres

d’ablation.III – L’évolution   : Elle se fait par poussées rythmées par différents facteurs :

Hormonaux Climatiques Nerveux Médicaments acnéigènes

IV – Le Traitement de l’acné   : 1- Les traitements locaux : Soins d’hygiène de la peau (Stimycine après nettoyage de la peau avec du

savon à PH neutre) vitamine A acide Peroxyde de BenzoyleÉrythromycine baseLes procédés physiques

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2- Les traitements généraux : Des antibiotiques du groupe des cyclines sont les seuls prescrits. Ex :

Longamycine, Doxymicine, Vibramycine, Mynocine.

LES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES (I.S.T)

L’Introduction

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Les I.S.T représentent un véritable problème de santé publique vue la lourde morbidité due à ces affections. Elles intéressent toutes les tranches de la population en période d’activité génitale (adulte + + +)

C’est des Pathologies en nette recrudescence à cause de : la libération des mœurs ; la prostitution, l’homosexualité ; le tourisme + + + ; le manque d’informations.

Le CHANCRE MOU : CHANCRELLE OU CHANCRE SIMPLE

I. La Définition   : C’est une maladie vénérienne très contagieuse caractérisée par une ulcération

purulente, douloureuse due au Bacille de Ducrey, le plus souvent génitale ou cutanée, rarement muqueuse.

Les bacilles de Ducrey sont des bacilles gram (-) arrondis, groupés en chaînettes

II. La Transmission   :

Essentiellement vénérienne Rarement accidentelle (personnel de laboratoire)Il existe des porteurs sains, surtout la femme

III. La Clinique   :

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Après une incubation en moyenne de 1 à 3 jours, apparition d’une tache érythémateuse, ou simple folliculite ou pustule. A la phase d’état, apparition de plusieurs chancres d’emblée, le chancre est une ulcération irrégulière, douloureuse, à fond purulent ; siège chez l’homme au niveau du sillon balano-préputial, parfois pubis. Chez la femme, le chancre se situe au niveau de la vulve, petites et grandes lèvres, rarement le vagin et le col utérin.

L’existence d’Adénopathie est inconstante : ganglion unique évoluant vers l’inflammation et la fistulisation (bubon) IV. Le Traitement   :

Préventif = rapports sexuels protégés Traitement des partenaires malades Traitement à base d’antibiotiques associés : Aux sulfamides : Sultirène

pendant 8-10 jours, streptomycine 2g le premier jour, puis 1g pendant 4 à 7 jours + l’extencilline 2 Millions 400

Il faut traiter éventuellement une syphilis associée

LA SYPHILISI – L’Introduction   : M.S.T ou I.S.T due au treponema pallidum (T.P) 95 % des contaminations sont

le fait de contacts, ou rapports sexuels non protégésLe T.P pénètre dans les tissus à travers une érosion ou fissure, et même à

travers une muqueuse saine.Si la gravité de cette affection a considérablement diminuée grâce à la

pénicillinothérapie, la maladie n’a pas disparu, elle a même augmenté dans certaines régions du monde.

II – La Clinique :A- Syphilis primaire1 – Période d’incubation : 3 semaines à peu prés.Nécessite une surveillance clinique et sérologique de 3 mois chez les sujets

ayant eu des contacts ou des rapports sexuels suspects. 2 – L’accident primaire : syphilis primaire = le chancreDébute par une macule qui, en général, passe inaperçue, et en 8 à 10j s’érode

et forme une exulcération = unique, Ronde ou ovale à contours très réguliersLe chancre à 2 caractères essentiels : – le chancre est indolore et sans réaction inflammatoire– il repose sur une surface indurée d’aspect cartonné

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Le chancre s’accompagne d’une adénopathie de voisinage (4 à 5j après). Généralement, unilatérale constituée de ganglions durs, indolores, multiples, sans périadénite, de taille inégale avec parfois un ganglion volumineux.

3- Evolution : Non traité, le chancre cicatrise en 1 à 8 semaines, le plus souvent, sans

cicatrice. L’Adénopathie peut persister des mois. 4-Diagnostic positif : VDRL : Vénereal Disease Research Laboratory TPHA : Treponéma Pallidium Haemagglutination Assay5- Traitement :

Pénicilline retard : extencilline 2.400.000 unités en une seule injection intramusculaire En cas de contre-indication : Tétracycline 2g /j pendant 10 – 15 jours Chloramphénicol : 1g /j pendant 15 joursErythromycine surtout chez la femme enceinte 2g / j pendant 15 – 20 jours.

B– Syphilis secondaire : - Très contagieuse- Survient en général 45jours après un chancre syphilitique non traité, soit 2

mois après le contact.- En 2 à 3 ans après un traitement incomplet.- Elle est caractérisée par une dissémination sanguine généralisée

(septicémie), donnant un grand polymorphisme clinique (cutanée = rubéole, atteinte hépatique, rénale, osseuse, ......... etc)

- Sérologie : elle est toujours très positive et massiveTraitement : 2 injections intramusculaires d’extencilline de 2 millions 400

d’extencilline à 15jours d’intervalle.C – Syphilis tertiaire :

Accident tardif Ne se voit que dans 40 % des cas non traités 2 à 3ans après le chancre, voire 10 à 20ans après le contage Peu contagieuse Caractérisées par une dissémination viscérale, surtout syphilis nerveuse,

manifestation cardio-vasculaire, surtout l’insuffisance aortique, et d’autres manifestations générales.

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Sérologie : Réagines négatives ou dissociées avec I.F Welson TPHA toujours positifs.

Traitement : est en fonction de l’atteinte viscérale.D – Syphilis congénitale : Le fœtus est contaminé par voie transplacentaire à partir du 4ème – 5ème mois 

de grossesse;Plus la syphilis maternelle est ancienne, plus le risque de contamination est

faibleLa sérologie classique peut être positive ou négative, mais FTA Nelson et TPHA

sont positifs. Traitement : Pénicilline 100 à 20000 unités en intramusculaire par jour pendant 15 – 20

joursCorticothérapie : Prédnisone 2 mg/kg/j les 3 premiers jours de traitement, puis

réduire progressivement avec surveillance stricte :▪ Pulmonaire ▪Hématologique et osseuse.▪ Rénale

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