La dépression, la psychose maniaco-dépressive et le trouble bipolaire

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PAMBA La dépression, la psychose maniaco-dépressive et le trouble bipolaire À l’intention des membres du Barreau du Québec John Starzynski, LLB LPAC Programme d’aide aux juristes Me Adrian Hill, directeur général 439, Avenue University, bureau 2200 Toronto (Ontario) M5H 1Y8 Tél. : (416) 520-9016 Téléc. : (416) 595-1731 c. é. : [email protected] Site Web : WWW3.sympatico.ca/adrianhill PAMBA Programme d’Aide aux Membres du Barreau du Québec Me Guy Quesnel, gestionnaire 83, rue St-Paul Ouest Montréal (Québec) H2Y 1Z1 Tél. : 1 800 747-2622 (514) 286-0831 (région de Montréal) Téléc. : (514) 842-8055 c. é. : [email protected] Site Web : barreau.qc.ca/barreau/organismes/pamba

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PAMBA

La dépression, la psychose maniaco-dépressiveet le trouble bipolaire

À l’intention des membres du Barreau du Québec

John Starzynski, LLB

LPACProgramme d’aide aux juristesMe Adrian Hill, directeur général439, Avenue University, bureau 2200Toronto (Ontario) M5H 1Y8Tél. : (416) 520-9016Téléc. : (416) 595-1731c. é. : [email protected] Web : WWW3.sympatico.ca/adrianhill

PAMBAProgramme d’Aide aux Membres du Barreau duQuébecMe Guy Quesnel, gestionnaire83, rue St-Paul OuestMontréal (Québec) H2Y 1Z1Tél. : 1 800 747-2622

(514) 286-0831 (région de Montréal)Téléc. : (514) 842-8055c. é. : [email protected] Web : barreau.qc.ca/barreau/organismes/pamba

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Ce document a été publié en 1998 par le Programme d’aide aux juristes. Il fait partie duProgramme de prévention de l’Association du Barreau canadien.

La traduction française a été assurée par le Programme d’Aide aux Membres du Barreau duQuébec.

Pour faciliter la lecture de ce document, le masculin englobe le féminin.

Pour plus de renseignements sur ce document ou sur d’autres ressources, veuillezcommuniquer avec :

Me Guy Quesnel, gestionnaireProgramme d’Aide auxMembres du Barreau du Québec85, rue St-Paul OuestMontréal (Québec) H2Y 1Z1Tél. : 1 800 747-2622

(514) 286-0831 (région de Montréal)

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Introduction

« Je suis le rythme du mieux que je peux. »

Les affaires allaient bien, très bien même. Louis trouvait qu’avec un plus lourd fardeau dedossiers en litige, et son appartenance à deux conseils d’administration d’oeuvres debienfaisance, sa vie était fort occupée. Les journées étaient longues et très occupées :arrivé au bureau dès 7 heures le matin, il quittait rarement avant 22 heures. Le midi, unsandwich avalé en vitesse ou rien du tout. Le soir, la commande à l’auto d’un restaupoucefaisaient l’affaire en route vers une autre réunion.

Mais, dans le peu de temps qu’il consacrait à sa vie personnelle, Louis n’était pas trèsheureux. Il ne pouvait se rappeler le dernier repas pris en famille. Ses enfants grandissaient,s’habituant à son absence. Il ne semblait plus manquer à sa femme et leur vie amoureuseavait presqu’atteint le point mort. Il dormait mal, son esprit allant à vive allure, sans s’arrêter.

Avec le temps, Louis trouvait qu’il était de plus en plus fatigué. Il était irritable et il luidevenait de plus en plus difficile de se concentrer. Les douleurs à la poitrine, les migraineset les crampes d’estomac étaient choses communes. Son médecin persistait à lui dire quetout allait bien physiquement. Graduellement, il commença à perdre tout à fait sa joie devivre. Lors de réunions sociales, il commença à boire de façon excessive. Les critiques desa femmes parce qu’il n’allait jamais aux activités des enfants, ou parce qu’il ne lui parlaitplus, le menaient à songer au suicide. Après tout, tout ce qu’il faisait, il le faisait pour safamille.

Louis s’est finalement effondré, physiquement et émotionnellement. Un psychiatre adiagnostiqué une dépression majeure, causée par un déséquilibre chimique, etaccompagnée d’un trouble obsessionnel-compulsif.

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Qu’ont en commun les personnes suivantes ?

Hans Christian Anderson, Rosanne Barr, Irving Berlin, Hector Berlioz,Robert Burns, Dick Cavett, Noël Coward, Winston Churchill, EmilyDickenson, Patty Duke, William Faulkner, Connie Francis, Paul Gauguin,Abraham Lincoln, Edgar Allan Poe, Mike Wallace, Helen Hutchinson,F. Scott Fitzgerald, Samuel Clemens, Joseph Conrad, Robert LouisStevenson, Tolstoi, Handel, Mahler, Rachmaninoff, Cole Porter,T. S. Eliott, Victor Hugo, Keats, Boris Paternak, Lord Tennyson, WaltWhitman, Kristie McNicoll, Charlie Pride, Ted Turner, Robin Williams,Kitty Dukakis, Martin Luther, Tennesse Williams, Jeanne d’Arc, la ReineElizabeth Ière et Howard Hughes.

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ÉPISODE DE DÉPRESSION MAJEURE

Au moins cinq (5) des symptômes suivants doivent être présentspendant au moins deux semaines :

HUMEUR DÉPRESSIVE

PERTE DE PLAISIR OU D’INTÉRÊT POUR LES ACTIVITÉS

PERTE OU GAIN DE POIDS IMPORTANT

INSOMNIE OU HYPERSOMNIE

AGITATION OU RALENTISSEMENT PSYCHOMOTEUR

FATIGUE

SENTIMENT DE DÉVALORISATION OU DE CULPABILITÉ

DIMINUTION DE LA CONCENTRATION

PENSÉES DE MORT RÉCURRENTES OU IDÉES SUICIDAIRES

Source : DSM-IV

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DÉFINITION

LA DÉPRESSION EST ÉTAT QUI PROVOQUE UN CHANGEMENT DE VIECHRONIQUE QUI A UNE INCIDENCE SUR :

• L’HUMEUR D’UNE PERSONNE

• SON BIEN-ÊTRE PHYSIQUE

• SA PSYCHOLOGIE

• SA CAPACITÉ À RESSENTIR DE LA JOIE ET DE L’ESPOIR

LA DÉPRESSION EST UNE MALADIE QUI PEUT ÊTREDIAGNOSTIQUÉE.

LA DÉPRESSION N’EST PAS UNE FAIBLESSE, NI UN DÉFAUT DECARACTÈRE.

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À LA UNE DES JOURNAUX

UN TUEUR INVISIBLE – LA DÉPRESSION EST PLUS QU’UNEMAUVAISE JOURNÉE

LA DÉPRESSION TUE LES HOMMES (tiré d’une revue dédiée à la santédes hommes)

38 % DES FEMMES SONT DÉPRIMÉES

LA DÉPRESSION CHEZ LES TRAVAILLEURS COÛTE DES MILLIONS

FAIRE FACE À LA DÉPRESSION AU TRAVAIL

LUTTER CONTRE LA VAGUE

LE PRIX DE LA SANTÉ MENTALE

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FICHE DE RENSEIGNEMENTS*

LA DÉPRESSION

[TRADUCTION] Une femme sur quatre et un homme sur dix souffriront de dépression à uncertain moment de leur vie. Selon le sondage Compas de 1992, un répondant canadien surdix a déclaré avoir fait l’objet d’un diagnostic de dépression et quatre Canadiens sur dix ontaffirmé qu’un proche avait fait l’objet d’un diagnostic de dépression. Il est malheureux quepeu de gens demandent de l’aide. Quatre-vingts pour cent des personnes souffrant dedépression peuvent se sentir mieux et guérir en quelques semaines, lorsqu’elles reçoivent letraitement approprié. La plupart des personnes qui souffrent de dépression clinique sesentent soulagées une fois renseignées sur cette maladie. Elles se rendent compte que ladépression n’est pas une faiblesse psychologique, ni un défaut de caractère; et elles ne sesentent plus seules.

*L’Association canadienne pour la santé mentale, division de l’Ontario(Tél. : (416) 964-9611, téléc. : (416) 964-6766)

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LES CAUSES DE LA DÉPRESSION

QUATRE PRINCIPAUX FACTEURS CAUSENT LA DÉPRESSION :

• GÉNÉTIQUE

• PSYCHOLOGIQUE

• BIOLOGIQUE

• ENVIRONNEMENTAL (SOCIAL)

LE RISQUE DE DÉPRESSION AUGMENTE AVEC LA COMBINAISON DESDIFFÉRENTS FACTEURS.

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LES TYPES DE DÉPRESSION

• LA DYSTHYMIE

• LA DÉPRESSION CLINIQUE

• LE TROUBLE BIPOLAIRE (PSYCHOSE MANIACO-DÉPRESSIVE)

• LE TROUBLE AFFECTIF SAISONNIER

• LE TROUBLE ANXIEUX

• LE TROUBLE PANIQUE

• LE TROUBLE OBSESSIONNEL-COMPULSIF

• LE SYNDROME DE STRESS POST-TRAUMATIQUE

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ÉPISODE DE TROUBLE MANIAQUE

La présence d’une combinaison de plusieurs de ces symptômes pendant au moinsdeux semaines :

• Euphorie ou humeur extatique

• Énergie excessive, mouvement constant

• Pensées qui défilent, incapacité de se concentrer pendant une périoderaisonnable

• Peu ou pas de sommeil

• Faire la tournée des magasins et dépenser, comportement incontrôlé etincontrôlable

• Augmentation de l’activité sexuelle, sans discernement

• Sentiments de puissance et folie des grandeurs, égocentrisme extrême

• Jugement fautif, y compris le refus de traitement

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ÉPISODE DE DÉPRESSION MAJEURE ETTROUBLE DÉPRESSIF MAJEUR ET RÉCURRENT

Critères d’un épisode de dépression majeure :

A. Au moins cinq des symptômes suivants doivent avoir été présents pour une duréed’au moins deux semaines et avoir représenté un changement par rapport aufonctionnement antérieur; au moins un de ces symptômes est soit (1) une humeurdépressive, soit (2) une perte d’intérêt ou de plaisir.

Nota : Ils n’incluent pas les symptômes imputables à une affection médicale générale, nides hallucinations ou des idées délirante non congruentes à l’humeur.

(1) Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous lesjours, signalée par le sujet (p. ex., se sent triste ou vide) ou observée par lesautres (p. ex., pleure). N.B. : Éventuellement irritabilité chez l’enfant etl’adolescent.

(2) Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes lesactivités pratiquement toute la journée, presque tous les jours (signalée par lesujet ou observée par les autres).

(3) Perte ou grain de poids significatif en l’absence de régime (p. ex., modificationdu poids corporel en un mois excédant 5 %), ou diminution ou augmentationde l’appétit presque tous les jours. N.B. : Chez l’enfant, prendre en comptel’absence de l’augmentation de poids attendue.

(4) Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.(5) Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constaté par

les autres, non limité à un sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissementintérieur).

(6) Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours.(7) Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui

peut être délirante) presque tous les jours (pas seulement se faire grief ou sesentir coupable d’être malade).

(8) Diminution de l’aptitude de penser ou à se concentrer ou indécision presquetous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres).

(9) Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idéessuicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précispour se suicider.1

1 American Psychiatric Association, DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troublesmentaux, Traduction française, Paris, Masson, 1996, 1056 p.

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ÉVOLUTION SUICIDAIRE

PENSÉES SUICIDAIRES (IDÉATION)

DÉSIR SUICIDAIRE

INTENTION SUICIDAIRE

PLAN POUR SE SUICIDER

COMPORTEMENT SUICIDAIRE

SUICIDE RÉALISÉ

- H. Fiske, 1995

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Lorsqu’une personne consulte un thérapeute concernant un problème, le thérapeutefavorise tout d’abord la compréhension du problème. Il pose des questions sur les cinqaspects de la vie : les pensées (croyances, images, souvenirs), les humeurs, lescomportements, les réactions physiques et l’environnement (passé et présent). Il est àsouligner que ces cinq domaines sont interreliés.

Tiré de Five aspects of your life experiences. © 1986 Center for Cognitive Therapy, Newport Beach, CA.

Les lignes qui relient les aspects les uns aux autres indiquent que chaque aspect dela vie d’une personne a une incidence sur tous les autres. Par exemple, les changements decomportement influencent les pensées, de même que la façon dont une personne se sent(physiquement et émotionnellement). Les changements de comportement peuvent aussimodifier l’environnement (social). De la même manière, un changement de la façon depenser a une incidence sur le comportement, l’humeur, les réactions physiques et peutmener à la modification de l’environnement social. Comprendre l’interaction de ces cinqaspects de la vie peut aider une personne à comprendre ses problèmes.

ENVIRONNEMENT SOCIAL

Pensées

Réactionsphysiques

Humeurs

Comportements

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BIAIS DE LA PENSÉE

Inférence arbitraire

Lire la pensée des autres

Interprétation biaisée de l’équité

« Catastrophiser »

Attention sélective

Raisonnement émotionnel

Avoir raison

Personnaliser

Interprétation biaisée du changement

Pensée dichotomique (voir tout en noir ou tout en blanc; aucune nuance)

Interprétation biaisée du contrôle

Blâmer les autres

« Je devrais »

Surgénéralisation

Interprétation biaisée de « la croix à porter pour gagner son ciel »

Source : Travaux de Aaron Beck

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L’ÉQUIPE DE SOINS

� MÉDECIN DE FAMILLE

� PSYCHIATRE

� PSYCHOLOGUE

� INFIRMIÈRE PSYCHIATRIQUE

� THÉRAPEUTE DU TRAVAIL OU LUDOTHÉRAPEUTE (THÉRAPIE PARLE JEU)

� GROUPE D’ENTRAIDE OU DE SOUTIEN

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LES TRAITEMENTS DE LA DÉPRESSION

DANS LA PLUPART DES CAS, LA DÉPRESSION RÉAGIT BIEN AUTRAITEMENT !

� MÉDICAMENTS – ANTIDÉPRESSEURS

� PSYCHOTHÉRAPIE

� THÉRAPIE COGNITIVE

� ÉLECTROCHOC

� AUTRES MÉTHODES DE TRAITEMENT :

� Photothérapie (trouble affectif saisonnier)

� Thérapie par le rire

� Régime alimentaire

� Exercice

� Homéopathie; médecines douces

� Relaxation et méditation

� Groupes de soutien

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MÉDICAMENTS

PRINCIPALES PHARMACOTHÉRAPIES

� TRICYCLIQUES

� INHIBITEURS DE LA MONOAMINE OXYDASE

� INHIBITEURS DU RECAPTAGE DE LA SÉROTONINE

� LITHIUM

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EFFETS INDÉSIRABLES POSSIBLES DES MÉDICAMENTS

Sécheresse de la bouche Somnolence

Vision trouble Hypotension artérielle

Raideur musculaire Agitation

Gain de poids Sensibilité au soleil

Constipation Diminution de la libido

Troubles sexuels

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[TRADUCTION]

À MON AVIS…1

RÉGIME ALIMENTAIRE, DÉPRESSION ET PSYCHOSE MANIACO-DÉPRESSIVEJudith Mackay

Note de la rédaction : Les opinions et commentaires exprimés dans l’article qui suit ne sontpas nécessairement ceux de l’Association ontarienne de la dépression et de la psychosemaniaco-dépressive.

Dans le passé, j’ai souffert de plusieurs épisodes de dépression et de manie. Après ledernier épisode, j’ai décidé de prendre les choses en main. J’ai tenté des choses et j’aiappris ce qui fonctionnait dans mon cas. Grâce à l’intégration de certaines de ces notionsdans ma vie, j’ai pu tempérer les changements d’humeur extrêmes et j’ai pu éviterl’apparition d’épisodes majeurs. Cela a exigé de la discipline, du travail et de la cohérence.Je souffre encore parfois d’épisodes légers, mais lorsqu’ils se produisent, je prendsimmédiatement des mesures préventives. Cela fonctionne dans mon cas. J’ai appris àpratiquer la prévention et à l’intégrer à mon style de vie.

Je crois fermement en la maxime qui déclare : « VOULOIR, c’est POUVOIR. »

I. CE QUE JE MANGE A UNE INCIDENCE SUR LA FAÇON DONT JE ME SENS♦ Voici un cadre autour duquel vous pouvez établir de bonnes habitudes alimentaires

(tirées du Guide alimentaire canadien pour manger sainement) :produits céréaliers : 5 à 12 portions par jour;légumes et fruits : 5 à 10 portions par jour;viandes et substituts : 2 à 3 portions par jour;produits laitiers : 2 à 4 portions par jour.

♦ Lorsque je m’en tiens à un régime alimentaire à teneur élevée en produits céréalierset en légumes, je me sens mieux et mes humeurs sont plus stables. Les aliments-camelotes (junk foods) à haute teneur en gras, en sucre et en sel aggravent mesdépressions et me rendent plus surexcitée en période de manie.

♦ Modifier ses habitudes alimentaires n’est pas chose facile. Il est donc important dele faire lentement et sous la supervision de votre médecin ou de votre nutritionniste.

1 Tiré du Bulletin de l’Association ontarienne de la dépression et de la psychose maniaco-dépressive, déc. 93/janv. 94.

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Des changements brusques peuvent avoir une incidence sur votre équilibrebiochimique.

♦ Écoutez votre corps. Soyez attentif à la façon dont vous vous sentez. Vousdésirerez peut-être tenir un journal de vos habitudes alimentaires et des humeursqui y sont liées, afin de déterminer la manière dont vous vous sentez et les alimentsqui vous conviennent le mieux.

♦ Assouvissez votre faim en mangeant des quantités modérées.

♦ Si vous songez à prendre des suppléments vitaminiques, consultez votre médecin etun nutritionniste compétent. Un régime alimentaire à haute teneur en glucidescomplexes et faible en gras est la meilleure garantie que votre corps reçoit ce dont ila besoin pour un fonctionnement optimal.

♦ Le livre intitulé Self Healing Cookbook (Kristina Turner, Grass Valley, CA,Earthtones Press) contient des renseignements sur l’incidence des aliments sur leshumeurs et propose toute une gamme de recettes que vous pouvez adapter à vosgoûts et à votre style de vie.

II. LES HABITUDES ALIMENTAIRES QUE J’AI TENDANCE À OBSERVER♦ Limiter le sodium (sel, glutamate monosodique – MSG, etc,). J’utilise les aliments

les plus frais possible et (ou) ceux qui n’en contiennent pas.

♦ Limiter la consommation d’alcool. L’alcool peut diminuer le taux de glucose dans lesang. Il déprime aussi le système nerveux central.

♦ Réduire l’ensemble des matières grasses, les graisses saturées et le cholestérol. Sije mange de la viande, je la considère comme un plat d’accompagnement et leslégumes comme le plat principal. Je consomme des produits laitiers faibles enmatières grasses et je remplace les matières grasses saturées (celles quecontiennent la viande et les produits laitiers) par des matières grasses non saturées(huile d’olive, huile végétale, poisson et ainsi de suite).

♦ Limiter les viandes, les aliments transformés et les aliments et drogues à effetpsychotrope. Tous sont reconnus pour altérer l’équilibre biochimique du corps.

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♦ Éviter le tabac et la fumée secondaire. Le manque d’oxygène peut causer undéséquilibre biochimique et déclencher des changements d’humeur. L’air pur etfrais aide à stabiliser les changements d’humeur.

♦ Éviter les substances inhalées. Les substances chimiques toxiques peuventdéclencher des sautes d’humeur. Je m’assure donc d’une bonne aération lorsqueje suis en contact avec ces substances.

♦ Éviter le sucre raffiné. Après avoir mangé du sucre, je me sens léthargique,ballonnée, mal à l’aise, le cerveau embrumé. Je consomme plutôt le sucre naturelque l’on trouve dans les fruits et les légumes.

♦ Éviter la caféine. Je trouve qu’en limitant la quantité de caféine, l’intensité dessautes d’humeur diminue. La caféine est une drogue et une substance à effetpsychotrope. J’utilise plutôt des produits décaféinés.

♦ Éviter de manger un aliment de façon excessive ou exclusive. J’ai besoin d’unrégime alimentaire varié pour obtenir tous les nutriments nécessaires pour megarder en bonne santé. Les personnes qui ont des sautes d’humeur doivent faireparticulièrement attention, parce qu’elles sont facilement déséquilibrées. Un régimealimentaire sain et varié peut faire beaucoup pour minimiser les symptômes, surtouten présence d’une allergie alimentaire non décelée.

♦ Éviter de jeûner, de gagner ou de perdre du poids rapidement, les médicamentsamaigrisseurs et les diètes à la mode. Tout ce qui précède peut modifier l’équilibrechimique naturel de votre corps et déclencher des changements d’humeur. Si vousdécidez de vous mettre à la diète, consultez votre médecin. La posologie desmédicaments que vous prenez pourrait changer et doit être suivie de près. Lemaintien d’une charge pondérale constante aidera à stabiliser l’équilibre chimiquenaturel.

♦ Stabiliser le taux de glucose dans le sang. Le glucose dans le sang constitue lasource d’énergie du cerveau. L’objectif est de l’élever graduellement et de lemaintenir à un taux constant. Pour stabiliser mon taux de glycémie, je mange cinqou six petits repas par jour. Sauter des repas ou avoir des habitudes irrégulièrespeut causer la fluctuation du taux de glycémie et déclencher des changementsd’humeur. J’ai aussi augmenté ma consommation de fibres. Les fibres sont la partieindigeste des végétaux (fruits, légumes, céréales, haricots, pois). Les fibresfavorisent la stabilisation du taux de glycémie.

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♦ Attention aux produits laitiers. J’ai appris que je ne digérais pas les produits laitiers.Je les évite donc tous, à l’exception du yogourt.

♦ Les protéines. Si vous êtes végétarien ou que vous prévoyez un repas sans viande,combinez céréales et légumineuses pour obtenir une quantité suffisante deprotéines. Une insuffisance de protéines peut causer un déséquilibre alimentaire,qui peut déclencher un déséquilibre biochimique dans le corps. Lorsque je suisfatiguée et que je désire être plus éveillée, je mange plus de protéines que deglucides. À l’inverse, si je me sens nerveuse et que je veux être plus détendue, jeconsomme plus de glucides que de protéines.

III. EN CONCLUSIONSelon la Commonwealth Scientific and Industrial Research Association, ce que vousmangez peut dépendre de votre personnalité et avoir une incidence sur celle-ci.

♦ Les personnes qui s’affirment. Suivre les conseils sur la santé et réduire laconsommation de matières grasses, de sucre et de sel.

♦ Les personnes passives et déprimées. Ignorer les conseils et manger plus dematières grasses et moins de fibres.

♦ Les personnes agressives. Manger plus de sel et de protéines.

Réfléchissez aux renseignements ci-dessus. Mettez en pratique quelques-unes desidées présentées. Vous en apprendrez long sur vous-même et la relation entre voshabitudes alimentaires et vos changements d’humeur. Il est à souhaiter que cesconseils vous aideront à atteindre et à maintenir un certain niveau de stabilité etd’équilibre. Si vous avez des questions ou tout renseignement sur l’incidence de votrerégime alimentaire sur votre maladie, veuillez les transmettre à : Judith Mackay,40 Golfdale Road, Barrie, Ontario, L4N 6R5 (Tél. : (705) 722-6443).

IV. RESSOURCESGuide alimentaire canadien pour manger sainement, 1992, Santé Bien-être Canada.Hope and Help for Depression, Glenn R. Schiraldi Ph.D., Chevron Publishing Inc.Positive Living and Health, Mark Bricklin, Mark Golin, Deborah Grandinetti et AlexisLieberman, Rodale Press.Prescription for Nutritional Healing, James F. Balch, MD et Phyllis A. Balch, C.N.C.Avery Publishing Group.

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Today’s Nutrition, The Public Health Nutrionists in Ontario, distribué par KathleenBrush M.Sc., R.P. Dt., consultante en nutrition auprès de la Simcoe County DistrictHealth Unit.The Depression Workbook – A Guide for Living with Depression and ManicDepression, Mary Ellen Copeland M.S., avec la contribution de Matthew MacKayPh.D., New Harbinger Publications.

Note du traducteur : Un bon nombre de publications sont aussi disponibles en français.

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HOMÉOPATHIE

LES PLANTES LES PLUS FRÉQUEMMENT UTILISÉES

♦ MILLEPERTUIS

♦ GINGKO BILBOA

♦ EXTRAIT DE KAVA

♦ ACIDES AMINÉS

♦ MÉLATONINE

♦ GINSENG

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GROUPES DE SOUTIEN

À L’INTENTION

DES PERSONNES DÉPRESSIVES

LES LIGNES D’AIDE TÉLÉPHONIQUE

DÉPRESSIFS ET MANIACO-DÉPRESSIFS ANONYMES

CENTRES LOCAUX DE SERVICES COMMUNAUTAIRES

L’ASSOCIATION CANADIENNE POUR LA SANTÉ MENTALE

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EN CONCLUSION… UN MOT DU PAMBA

La pratique du droit à l’aube du nouveau millénaire est plus difficile que par les annéesantérieures. Plusieurs facteurs contribuent à cette situation : le contexte économique, lamondialisation des relations, la concurrence, la charge de travail plus lourde, l’apparition denouveaux domaines de pratique, la disparition de d’autres, l’exigence des clients, l’équilibreentre la vie familiale et la vie professionnelle, pour n’en nommer que quelques-uns.

Tous ces facteurs ajoutés les uns aux autres suscitent chez certains d’entre nous dessituations jusqu’ici inconnues, dont le stress, l’épuisement professionnel, une consommationabusive d’alcool, de drogues et de médicaments et la dépression. Et les avocats ne sont pasà l’abri, quoi qu’en pensent certains.

Le PAMBA a été mis sur pied pour venir en aide aux membres du Barreau du Québec. Il està votre disposition pour vous renseigner, vous diriger vers les ressources appropriées. Il estreconnu que les membres de la profession hésitent à admettre qu’ils puissent être endifficulté et doivent faire appel à l’aide.

Les données statistiques indiquent cependant qu'un grand nombre de problèmes de santé lesaffectent dans la pratique de leur profession. Certains de ces problèmes sont graves et doiventêtre immédiatement traités. La prévention est encore la meilleure médecine. L'intervention enamont de ces différentes façons de faire ne constitue-t-elle pas la meilleure assurance contrel'émergence de problèmes reliés à la santé mentale? Ce genre d'intervention se situe auniveau des habitudes à acquérir pour assurer un bien-être dans la pratique quotidienne denotre profession.

Vous connaissez quelqu’un qui a besoin d’aide ?

Communiquez avec le PAMBA au 1 800 747-2622 ou au (514) 286-0831 (région de Montréal).La confidentialité est assurée.

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ANNEXE

LES DOUZE ÉTAPES DE L’ALIÉNATION MENTALE

1. Nous avons admis que rien ne pouvait nous résister, que nous avions une parfaitemaîtrise de notre vie et que nous pouvions maîtriser celle de toute autre personne quinous permettrait de le faire.

2. Nous en sommes venus à croire qu’il n’existait aucune autre puissance supérieure ànous-même et que le reste du monde avait perdu la raison.

3. Nous avons décidé que nos proches et amis nous confieraient leur volonté et leurvie.

4. Nous avons courageusement procédé à un inventaire moral minutieux de toutes lespersonnes que nous connaissions.

5. Nous avons avoué aux gens en général la nature exacte de leurs torts.

6. Nous avons pleinement consenti à aider les autres à se remettre sur la bonne voie età faire les bonnes choses.

7. Nous avons exigez que les autres « rentrent dans le rang ou fichent le camp ».

8. Nous avons dressé une liste de toutes les personnes qui nous avaient lésé et nousavons résolu de prendre toutes les mesures nécessaires pour leur rendre la pareille.

9. Nous nous sommes vengés directement partout où c’était possible, sauf lorsqu’en cefaisant notre vie était en danger ou, à tout le moins, nous pouvions aller en prison.

10. Nous avons poursuivi l’inventaire des autres, et nous leur avons fait connaître leurstorts promptement et de façon répétée.

11. Nous avons cherché par les reproches à améliorer nos relations avec les autrespuisque nous ne pouvions pas les comprendre, leur demandant uniquement de seplier à notre volonté et de faire les choses comme nous l’entendions.

12. Ayant connu un effondrement physique, émotionnel et spirituel complet commerésultat de ces étapes, nous avons alors essayé de jeter le blâmer sur les autres etd’attirer la sympathie et la pitié dans tous les domaines de notre vie.

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UNE QUESTION D’ATTITUDE

Plus je vieillis, plus je me rend compte del’importance de « l’attitude » face à la vie.

Pour moi, « l’attitude » a plus d’importance que les faits.Elle est plus importante que le passé, que les études,…

que l’argent, que les circonstances, que les échecs, que lessuccès, que ce que les gens peuvent penser, dire ou faire.

Elle a plus d’importance que les apparences, le talentou les aptitudes. Elle causera le succès ou l’échec

d’une entreprise… d’un groupe… d’une famille.

Il est étonnant de constater que nous pouvonschoisir l’attitude à adopter à l’égard de chaque

nouvelle journée. Nous ne pouvons changé notre passé…et nous ne pouvons changer le comportement des autres.

Nous ne pouvons changer l’inévitable.Nous ne pouvons exercer notre influence que sur une seule chose,

notre « ATTITUDE ».

Je suis convaincu que la vie est faite de 10 % de ce qui m’arriveet de 90 % de la façon dont j’y réagis.

Pensée

« Des millions de personnes souhaitent être immortelles;pourtant, elles se demandent quoi faire le dimanche après-midi lorsqu’il pleut. »

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Petite histoire de l’oie

L’automne prochain, lorsque vous verrez les voiliers d’oies s’envoler vers le Sud pourl’hiver, pour pourrez songer à la découverte que la science a faite sur la raison qui les inciteà voler en forme de « V ».

Les battements d’ailes de chaque oie crée un courant ascendant pour celle qui lasuit. En adoptant la forme d’un voilier, l’ensemble de la bande ajoute au moins 71 % à ladistance que peut parcourir une oie seule. Les personnes qui partagent une visioncommune et un sentiment d’appartenance à une collectivité peuvent atteindre leur but plusrapidement et plus aisément parce qu’elles avancent en fonction de la poussée des autres.

Lorsqu’une oie sort du voilier, elle ressent tout à coup la traînée et la résistance del’air parce qu’elle est seule. Elle revient donc rapidement dans le voilier pour tirer avantagede la force ascendante de l’oie qui la précède. Nous sommes semblables aux voiliersd’oies : nous demeurerons avec ceux qui se dirigent dans la même direction que nous.

Quand l’oie en tête du voilier est fatiguée, elle se laisse glisser vers l’arrière et uneautre oie prend sa place. Il est avantageux que chacun exécute tour à tour ce qui est plusdifficile, qu’il s’agisse des gens ou des oies qui se dirigent vers le Sud.

Les oies de derrière cacardent pour encourager celles de devant à maintenir leurvitesse. Que disons-nous, lorsque nous « cacardons » derrière ?

Je désire que vous lisiez ce qui suit attentivement. Lorsqu’une oie est malade ouqu’elle est blessée par la balle d’un chasseur et qu’elle tombe, deux autres oies quittent levoilier et la suivent pour l’aider et la protéger. Elles restent avec elle jusqu’à ce qu’ellepuisse reprendre son vol ou jusqu’à ce qu’elle meure. Ensuite, elles repartent seules ou sejoignent à une autre voilier afin de rejoindre leur propre bande. Si nous avons le mêmecomportement que les oies, nous tendrons la main aux autres de la même façon.

- Anonyme

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LES SYMPTÔMES DE LA PAIX INTÉRIEURE

La tendance à penser et à agir de façon spontanée plutôt qu’enfonction des peurs issues du passé.

La capacité indubitable à savourer le moment présent.

Une perte d’intérêt à juger les autres.

Une perte d’intérêt à se juger soi-même.

Une perte d’intérêt à interpréter les gestes et les actions desautres.

La perte de la capacité de s’inquiéter.

Des épisodes fréquents et envahissants de gratitude.

Des sentiments de bonheur et d’harmonie avec les autres etavec la nature.

Des attaques fréquentes de sourire.

Une tendance accrue à laisser les choses arriver.

Une prédisposition accrue à l’AMOUR manifesté par les autres,ainsi qu’une envie incontrôlable de l’exprimer.

Saskia Davis