La dépoldérisation : Point sur l’étude des bas-champs … · prudence, à 1,5 millions...

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La dépoldérisation : Point sur l’étude des bas-champs de Cayeux Une solution face aux risques de submersion ? 11 décembre 2012 Commission thématique « Risques Majeurs » du SAGE Somme aval

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La dépoldérisation : Point sur l’étude des bas-champs

de Cayeux – Une solution face aux risques de submersion ?

11 décembre 2012

Commission thématique « Risques Majeurs » du SAGE Somme aval

Préambule

Qu’est-ce que la dépoldérisation ?

Dépoldériser, c’est « rendre » à l’élément marin des terres jadis (souvent du XVIe au

XIXe siècles) conquises sur la mer à des fins agricoles.

Pourquoi ? (exemples de cas en Europe du Nord-Ouest)

- pour des raisons écologiques (recréation de marais maritimes – ex. Angleterre,

Danemark, France –)

- pour des raisons juridiques (compensation environnementale – ex. en

Allemagne –)

- pour des raisons touristiques (valorisation paysagère - ex. Pays-Bas -)

- pour des raisons défensives (technique d’adaptation au changement climatique -

ex. Angleterre, Belgique, Pays-Bas -).

Commission thématique « Risques

Majeurs » du SAGE Somme aval

Préambule

Comment ?

- maintien en l’état de zones inondées après tempête (ex. : Polder de Graveyron)

- installations de vannes dans la digue (Prés salés Ouest de La Teste)

- brèche(s) dans la digue (ex. : Tollesbury, Freiston Shore)

En Europe, on estime, avec

prudence, à 1,5 millions d’hectares la surface de

de marais littoraux poldérisés, dont 135 000

ha en France, auxquels on peut ajouter plus de

de 200 000 ha de marais drainés,

Méditerranée exclue (Baron-Yellès

et Goeldner-Gianella, 2001).

Source :

V. Bawedin 2009

Préambule

Exemple : un cas anglais bien connu

Le polder de Tollesbury a été remis en contact avec la mer en 1995,

par la création d’une brèche, large de quelques mètres. Ce

programme a été co-lancé par English Nature et le ministère de

l’Agriculture (MAFF) en 1993 afin de repenser les techniques de

défense contre la mer. Une digue, haute seulement de deux à trois

mètres, a été édifiée en arrière afin de protéger les terres

agricoles de l’arrière pays.

Commission thématique « Risques

Majeurs » du SAGE Somme aval

Préambule

Méthode : utiliser la dynamique naturelle côtière

Ainsi, à l’endroit de l’ancienne portion de digue retirée et à l’avant de

la nouvelle, édifiée en retrait, s’est développé, grâce à

l’accumulation de sédiments marins, un haut schorre.

Des études effectuées par la National River Authorities (NRA), dans

l’Essex, montrent qu’en l’absence de schorre, la digue, pour être

efficace, doit avoir une hauteur de 12 mètres ; ce qui entraînerait un

coût de 5 000 livres par mètre linéaire…

Commission thématique « Risques

Majeurs » du SAGE Somme aval

Préambule

Une démarche économique & écologique !

… en revanche, grâce à la présence d’un schorre, la hauteur de la

digue peut s’abaisser de six mètres (pour un schorre large de six

mètres) à trois mètres (pour un schorre de 80 mètres), pour des coûts

respectifs de 1 500 et 400 livres par mètre linéaire (NRA in Goeldner,

1999). Cela revient à réaliser jusqu’à dix fois plus d’économie. Le

schorre protège plus de 66 % des côtes de l’Essex. Il a été jugé

opportun de le développer afin de l’utiliser comme moyen de défense

contre la mer.

Commission thématique « Risques

Majeurs » du SAGE Somme aval

Le schorre reconstitué

(seulement 2 ans après

l’ouverture de la brèche)

sur le site de Tollesbury

(Angleterre).

Une « barrière » naturelle

contre l’assaut des

vagues.

Cliché V. Bawedin (mai 2003)

Résultat du principe d’une dépoldérisation désirée par les

pouvoirs publics (Environment Agency, English Nature, RSPB in Bawedin,

2004)

I. L’étude de dépoldérisation des bas-champs

de Cayeux/Mer

Rappel :

Les dynamiques en cours sur le

littoral des bas-champs > succession

de zones en érosion (sud de

Cayeux) et en accrétion - ou

accumulation - (Nord de Cayeux)

Une zone basse faiblement

urbanisée (excepté la ville de

Cayeux : 3 000 habitants)

Localisation du secteur de l’étude et

de réouverture potentielle

I. L’étude de dépoldérisation des bas-champs

de Cayeux/Mer

Pourquoi cette étude ? Ressource en galets non illimitée

et coût important de la

solution actuelle

Côte en déficit

sédimentaire nécessitant

une protection pérenne

Le littoral des bas-champs de

Cayeux/Mer est celui en France,

qui a fait l’objet du plus gros

volume de rechargements

artificiels de sédiments

(près d’1 million m3 > 1995)

Source carte : A. Miossec in Paskoff (Dir.), 2001, Le changement climatique et les espaces côtiers. L’élévation du niveau de la mer : risque et réponse, Actes du colloque d’Arles, 12- 13/112000. La Documentation Française, Mission Interministérielle

I. L’étude de dépoldérisation des bas-champs

de Cayeux/Mer

Davantage que l’élévation elle-même, importent :

- la fréquence des tempêtes

- leur intensité

- l’orientation des vents

- la conjonction de ces phénomènes avec les horaires & coefficients de marées de vives eaux

Prévenir les conséquences du changement climatique

Prévision à l’échelle 2100 de

la montée du niveau de la mer :

. Suite aux mesures prises par les satellites Topex Poséidon (1992), Jason 1 (2000) et Jason 2 (2008) : 40 à 60 cm

. Suite aux derniers travaux du

GIEC (2010) : + d’1 mètre

I. L’étude de dépoldérisation des bas-champs

de Cayeux/Mer

L’étude permettra d’évaluer la

faisabilité d’un recul maîtrisé

comme moyen de lutte contre

les effets de la hausse du

niveau des mers (ci-contre,

périmètres)

Assistance du SMBDSGLP

pour le montage des cahiers

des charges et suivi de l’étude

comité de pilotage technique

et de suivi élargi

I. L’étude de dépoldérisation des bas-

champs de Cayeux/Mer

1) Descriptif

Étudier la faisabilité d’une autre gestion du trait de côte prenant en compte les

changements climatiques à venir. But : protection pérenne de Cayeux, gain

d’un nouveau territoire maritime, perspectives économiques et écologiques

2) État d’avancement

Comités technique et de pilotage constitués & réunis régulièrement. Etude en 3 phases:

• phase 1 : synthèse des données + état des lieux & diagnostic (fait)

• phase 2 : présentation de 4 scénarii d’ouverture + comparaison avec poursuite de

la stratégie actuelle et avec l’arrêt de toute initiative (fait)

Mise en place, entre 12/2012 à 03/2013, de 3 ateliers de travail avec la population

(acteurs associatifs, volontaires, etc…)

• phase 3 : réalisation complète (modélisation) du scénario d’aménagement choisi,

jugé le + intéressant (2013), qui sera à confronter avec les résultats de l’étude

PAPI

3) Coût : 900 000 € : État/DREAL : 350 000 € + État/Feder : 250 000 € +

Agence de l’Eau Artois-Picardie: 350 000 €

I. L’étude de dépoldérisation des bas-

champs de Cayeux/Mer

Scénario 1 : réouverture du « Grand barrement » (1752) > réactivation de la

lagune ou « baie » du Hable d’Ault (emprise maritime (et non marine) de 380

ha

Scénario 2 : ouverture + vaste (brèche de 440 m, emprise de 835 ha)

Scénario 3 : ouverture élargie aux bords de la D 102 (Cayeux / Brutelles) :

brèche de 440 m, emprise de 1 045 ha)

Scénario 4 : ouverture maximale, la falaise morte faisant office d’arrière digue

(brèche de 540 m, emprise de 1 130 ha).

(visualisation diapositive suivante)

II. Projet de dépoldérisation de la ferme

de La Caroline (aperçu rapide car

problèmatique différente) 1) Descriptif

Projet initié en 2003 par évolution d’un bassin des chasses déclaré d’utilité publique

visant à contribuer à l’amélioration de l’accès au chenal pour les

bateaux du port, cet atout pouvant être amplifié par la réactivation d’une vanne afin de

créer une zone marnante. Si le projet a un intérêt technique et essentiellement

hydraulique (très différent du précédent), il a aussi un rôle éducatif, paysager & écologique

: recherche d’un aménagement permettant le maintien des accès au port du Hourdel par

des actions naturelles de vidanges du bassin dépoldérisé (intérêt technique,

environnemental, paysager et socio-économique). Cet aménagement doit permettre

également de respecter les équilibres hydrauliques et hydrogéologiques en place.

2) Avancée

Lenteur relative due à la difficulté des acquisitions foncières et aux nombreux dossiers administratifs (loi sur l’eau, plan digue…)

Procédure : DUP

3) Planification : Coût : 7 millions d’€