La culture, une clé vers l’indépendance

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Ne lisez pas le dossier Ecole-Culture, si vous pensez que la culture est abstraite, intellectuelle et se transforme en «prise de tête» pour vous et vos élèves. Vous pourriez changer d’avis. Si vous ne suivez pas cette injonction liminaire, peut-être serez-vous alors étonné de découvrir que celles et ceux qui décrivent les activités culturelles évoquent des situations concrètes et pratiques où il est question de mallettes à exploiter, d’espaces à explorer ou d’objets à manipuler. Les institutions culturelles cantonales présentées dans ces pages ont acquis l’expérience que la recherche d’objets archéologiques dans un caisson de fouilles ou le travail à partir de la mallette «Familles valaisannes» qui traite du respect de la différence, permettent, mieux que de longs discours, de se lancer à la découverte de la culture de ce pays. Cette expérience, les Archives de l’Etat du Valais, la Médiathèque Valais et les Musées cantonaux la mettent à votre disposition en vous invitant à investir leurs salles, leurs espaces d’exposition, leurs médiathèques ou archives, en solitaire si vous le désirez, mais également en compagnie de leurs collaborateurs qui sont à votre disposition. Le dossier pédagogique, l’explication du maître ou du médiateur culturel sont importants, mais toujours au service de l’expérience première et concrète en présence du tableau ou de l’objet original, livre de bibliothèque en mains ou document d’archives sous les yeux. Les témoignages de vos collègues qui travaillent régulièrement avec leurs classes au sein d’une institution culturelle vous feront mieux percevoir le sens des autres termes récurrents de ce dossier: passion, partage, ouverture, lien, etc. Mots plus abstraits, certes, mais qui évoquent ce plaisir de la découverte à travers les objets et les œuvres «qui parlent en direct» et que l’on investit de sens grâce au travail de préparation et d’accompagnement réalisé, avec vous, par les archivistes, bibliothécaires et conservateurs. Si vous poursuivez votre lecture jusqu’au bout, vous découvrirez d’autres mots, tout simples, qui donnent tout le poids, tout le sens à nos engagements respectifs: «Ils étaient fiers d’avoir acquis un petit bout d’indépendance». L’ambition des collaborateurs du Service de la culture quand ils vous accueillent avec vos élèves se résume à cette phrase: contribuer avec vous à ce que les enfants et les jeunes développent leur autonomie dans la rencontre avec les créations de l’art et de l’esprit, dans leur relation avec les éléments du patrimoine ou, plus pragmatiquement, dans leur usage des services proposés par nos institutions. Alors, peut-être, auront-ils plaisir à prolonger la découverte effectuée durant leur apprentissage scolaire à travers la fréquentation, indépendante et choisie, de ces lieux qui sont là pour nourrir leur imaginaire et leur curiosité. Bienvenue chez vous, dans les Musées, Médiathèque et Archives! Jacques Cordonier chef du Service de la culture L a culture, une clé vers l’indépendance L a culture, une clé vers l’indépendance ( Résonances - Octobre 2007 1 Ce numéro de Résonances, avec son dossier et son carnet encarté sur les Activités du Service de la culture pour les Ecoles, est exceptionnellement distribué gratuitement auprès des enseignants et maîtres professionnels du se- condaire II. Une telle thématique ne s’arrêtant pas aux frontières de l’école obligatoire, il fallait donc que tous les enseignants puissent y puiser des idées d’activités. La rédaction N uméro distribué au secondaire II N uméro distribué au secondaire II

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Page 1: La culture, une clé vers l’indépendance

Ne lisez pas le dossier Ecole-Culture, si vous pensez que la culture estabstraite, intellectuelle et setransforme en «prise de tête» pourvous et vos élèves. Vous pourriezchanger d’avis.

Si vous ne suivez pas cette injonctionliminaire, peut-être serez-vous alorsétonné de découvrir que celles et ceux quidécrivent les activités culturelles évoquent dessituations concrètes et pratiques où il estquestion de mallettes à exploiter, d’espaces àexplorer ou d’objets à manipuler. Les institutionsculturelles cantonales présentées dans ces pagesont acquis l’expérience que la recherche d’objetsarchéologiques dans un caisson de fouilles oule travail à partir de la mallette «Famillesvalaisannes» qui traite du respect de la différence,permettent, mieux que de longs discours, de selancer à la découverte de la culture de ce pays.Cette expérience, les Archives de l’Etat du Valais,la Médiathèque Valais et les Musées cantonaux lamettent à votre disposition en vous invitant àinvestir leurs salles, leurs espaces d’exposition,leurs médiathèques ou archives, en solitaire sivous le désirez, mais également en compagnie deleurs collaborateurs qui sont à votre disposition.Le dossier pédagogique, l’explication du maîtreou du médiateur culturel sont importants, maistoujours au service de l’expérience première etconcrète en présence du tableau ou de l’objetoriginal, livre de bibliothèque en mains oudocument d’archives sous les yeux.

Les témoignages de vos collègues qui travaillentrégulièrement avec leurs classes au sein d’uneinstitution culturelle vous feront mieux percevoir

le sens des autres termes récurrents dece dossier: passion, partage,ouverture, lien, etc. Mots plusabstraits, certes, mais qui évoquentce plaisir de la découverte à traversles objets et les œuvres «quiparlent en direct» et que l’on

investit de sens grâce au travail depréparation et d’accompagnement

réalisé, avec vous, par les archivistes,bibliothécaires et conservateurs.

Si vous poursuivez votre lecture jusqu’au bout,vous découvrirez d’autres mots, tout simples,qui donnent tout le poids, tout le sens à nosengagements respectifs: «Ils étaient fiers

d’avoir acquis un petit bout d’indépendance».L’ambition des collaborateurs du Service de laculture quand ils vous accueillent avec vos élèvesse résume à cette phrase: contribuer avec vous àce que les enfants et les jeunes développent leur autonomie dans la rencontre avec lescréations de l’art et de l’esprit, dans leur relationavec les éléments du patrimoine ou, pluspragmatiquement, dans leur usage des servicesproposés par nos institutions. Alors, peut-être,auront-ils plaisir à prolongerla découverte effectuée durant leurapprentissage scolaire à travers la fréquentation,indépendante et choisie, de ces lieux qui sont là

pour nourrir leur imaginaire et leurcuriosité.

Bienvenue chez vous, dans lesMusées, Médiathèque et Archives!

Jacques Cordonierchef du Service de la culture

La culture, une clévers l’indépendance

La culture, une clévers l’indépendance

( Résonances - Octobre 2007 1

Ce numéro de Résonances, avec son dossier et son carnetencarté sur les Activités du Service de la culture pour lesEcoles, est exceptionnellement distribué gratuitementauprès des enseignants et maîtres professionnels du se-

condaire II. Une telle thématique ne s’arrêtant pas auxfrontières de l’école obligatoire, il fallait donc que tousles enseignants puissent y puiser des idées d’activités.

La rédaction

Numéro distribué au secondaire IINuméro distribué au secondaire II

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Ce dossier – tout comme le carnet encarté

qui l’accompagne – vous invite à un tour

d’horizon des principales animations

culturelles à visée pédagogique se

déroulant aux Archives de l’Etat du

Valais, à la Médiathèque Valais et dans

les Musées cantonaux. Parfois, la culture

peut venir en classe sans déplacement,

surtout à l’heure d’internet, mais rien ne

vaut cette confrontation directe aux

livres ou aux œuvres. Les enseignants qui

ont vécu l’expérience le confirment.

Ecole -CultureEcole -Culture

Afin d’illustrer l’ensemble de la palette des activi-tés annuelles, les contacts pour ce dossier ont étépris en mai et juin 2007, aussi il se peut que cer-tains enseignants aient changé de degré d’ensei-gnement à la rentrée.

Dossier rédigé par Nadia Revaz, en collaborationavec le Service de la culture, tout particulièrementLiliane F. Roh pour la coordination de l'ensemble,et avec celle de Tanja Stupf, du Service de la for-mation tertiaire, pour les entretiens en allemand.

Ecole et Culture: un lien vivant ........................................................................ 4

Les Archives de l’Etat du ValaisArchives de l’Etat du Valais: ressources historiques ................................ 5

La Médiathèque ValaisMédiathèque Valais - Saint-Maurice: lieu pédagogique ......................... 6Médiathèque Valais - Martigny: lieu de l’audiovisuel ............................. 10Médiathèque Valais - Sion: lieu du patrimoine documentaire ............. 12Médiathèque Valais - Brigue: lieu pédagogique du Haut-Valais .......... 13

Les Musées cantonauxMusée d’art: lieu des collections du XVIIIe siècle à aujourd’hui .......... 14Musée d’histoire et Espace d’archéologie: lieu du temps ..................... 16Musée de la nature: lieu de mémoire de la faune .................................... 18Ancien Pénitencier: lieu d’expositions temporaires ................................. 19Au fil des musées: rôle de la médiation culturelle ................................... 20

Encouragement des activités culturellesEncouragement des activités culturelles: aide aux écoles .................... 22

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4 Résonances - Octobre 2007 )

Tous les enseignants interrogés dans le cadre de la pré-paration de ce dossier «Ecole-Culture» s’accordent àdire que l’offre culturelle des médiathèques, des muséeset des archives à destination des classes valaisannes esttrès riche. Et les pages qui suivent en attestent. Chaqueenseignant peut assurément y trouver un apport poursa classe, en relation avec le programme scolaire, dans lecadre d’un projet pédagogique ou d’un cours à option.

Les enseignants qui sont allés avec leurs élèves ou étu-diants au contact des institutions culturelles valaisannessont convaincus de la valeur ajoutée de la démarche,pour autant que celle-ci soit préparée et prolongée.Tous vantent les qualités d’accueil et la compétence desmédiateurs, bibliothécaires ou archivistes. Certains pen-sent néanmoins que la communication entre le mondede l’éducation et celui de la culture n’est pas optimale.La mise en ligne d’informations spécifiques pour lesécoles sur le site du Service de la culture (www.vs.ch/culture > Ecole-Culture) est donc bienvenue. La seule«complication» fréquemment mentionnée réside au ni-veau de l’organisation et du coût des déplacements.Reste que lorsque la motivation pour élargir l’horizonculturel des apprenants est là, l’obstacle s’avère sur-montable, partiellement compensé par la gratuité desvisites (seules quelques activités sont payantes).

De leur côté, les acteurs de la Culture au service del’Ecole cherchent constamment à améliorer l’accueil desclasses, en développant de nouvelles activités ou sup-ports. Ainsi que le soulignent Evelyne Nicollerat et Ca-therine Widmann Amoos, de la Médiathèque Valais àSaint-Maurice, «l’idéal est de pouvoir rencontrer les en-seignants, de façon à leur proposer des activités corres-pondant à leurs attentes concrètes». Avis partagé parEric Berthod, responsable de la médiation Ecole-Musée,lorsqu’il explique que «le Musée doit créer un partena-riat encore plus fort avec l’Ecole, le premier apportantsa coloration académique et la seconde son savoir-fairedans la transmission des connaissances». Des apportsmutuels qui devraient être faciles à renforcer, sachantque les attentes sont communes.

«Virus culture» dans les écolesUne fois inoculé, force est de constater que le «virusculture» peut devenir hautement contagieux. En effet,interviewés au sujet des médiathèques, beaucoupd’enseignants évoquaient avec enthousiasme, au dé-tour de la conversation, une visite au musée, ou l’in-verse. Quant aux élèves de ces classes, quelques-unsauront assurément contracté ce merveilleux virus. Etcomme le remarque Liliane F. Roh, médiatrice cultu-relle au Service de la culture, «les enseignants sont lesmeilleurs ambassadeurs de la Culture à l’Ecole».

Ecole et Culture: un lien vivantEcole et Culture: un lien vivant

Le Service de la culture, créé en 2005 et dirigé par Jac-ques Cordonier, est constitué d’une direction généraleet de quatre offices: Encouragement des activités cul-turelles, Archives de l’Etat, Médiathèque Valais et Mu-sées cantonaux. Ces offices ont en commun de propo-ser des activités pour les écoles de tous les degrés, se-condaire II (général et professionnel) compris.

Conseils pour une visite réussieRéservez assez tôt (cf. liste de contacts dans le carnetencarté ou sur www.vs.ch/culture > Ecole-Culture).Si vous optez pour une visite accompagnée (recom-mandée par la plupart des enseignants, surtoutpour une première visite scolaire), contactez la per-sonne qui servira de guide, de façon à avoir un com-mentaire personnalisé.En cas de visite libre, informez-vous sur les docu-ments pédagogiques à disposition.Préparez la visite en classe afin de la rendre efficaceet intéressante.Prévoyez du temps pour que les élèves apprécient,tout en tenant compte des capacités d’attention devos élèves.Prolongez la visite en classe, de façon à ce que l’ac-tivité fasse pleinement sens.Sachez enfin qu’une activité culturelle mène généra-lement à une autre et qu’il suffit de franchir le pas.

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L’une des missions des Archives de l’Etat du Valais estde mettre en valeur les documents de l’histoire valai-sanne pour en faciliter l’accès. Les publications scienti-fiques (notamment Les Cahiers de Vallesia), les visites,les journées portes ouvertes et les inventaires en lignecontribuent à ce rapprochement avec le public, au-delà des chercheurs familiers du lieu.

Les visites des Archives ainsi que les travaux pratiquessur des documents modernes peuvent intéresser lesclasses du secondaire, moyennant une sérieuse prépa-ration préalable en classe, car l’Histoire en ce lieu estécrite en version originale, ce qui implique un intérêt àsusciter et un certain nombre de règles à respecter. Peud’élèves ont pourtant eu l’occasion de découvrir l’orga-nisation des Archives valaisannes et encore moins d’ymener une recherche pour un travail scolaire. De l’avisde deux enseignants ayant tenté cette expérience,cette confrontation aux documents historiques est trèsenrichissante. Tous deux se disent prêts à renouvelerl’expérience, avec un groupe classe motivé et un sujetd’étude donnant sens à cette démarche.

Travail sur les documents d’archivesmodernes

Eric Maye, enseignant au CO de Conthey, avait orga-nisé en 2006 un déplacement aux Archives avec sesélèves de 2e Secondaire pour illustrer la Séquence d’his-toire valaisanne portant sur l’émigration qu’il a par

ailleurs rédigée. En plus d’expliquer aux adolescents lerôle de l’institution, l’archiviste avait préparé quelquesregistres attestant de l’émigration valaisanne des com-munes d’Ardon, Chamoson, Conthey et Vétroz. Desnoms de famille leur étant familiers se trouvaient surles pages retenues. De quoi éveiller leur curiosité.

C’est dans le cadre de l’option complémentaire auprogramme de la nouvelle maturité qu’Enrica ZanierDétienne a passé plusieurs après-midi aux Archivesavec ses étudiants, afin que chacun d’entre eux puissese documenter sur deux thèmes de l’histoire valai-sanne. Les sujets choisis étaient variés, portant parexemple sur la ville de Monthey entre 1798 et 1812 oules tensions politiques de 1839 à 1847.

Témoignages

Eric Maye, enseignant au CO de Conthey«La visite avait été étroitement préparée avec l’archi-viste, de façon à personnaliser le commentaire et àpouvoir séparer la classe en deux groupes. Pendantqu’elle leur faisait découvrir le fonctionnement desArchives et leur montrait de très anciens documents,je leur présentais les registres. Avec cette classe parti-culièrement intéressée, c’était une activité agréable àmener.»

Enrica Zanier Détienne, enseignante au collègedes Creusets à Sion«Après un survol théorique des différentes époquesde l’histoire valaisanne, une visite de quelques lieuxdu passé et d’expositions à Sion et à Martigny, nousavons travaillé sur place aux Archives, afin que les étu-diants puissent rédiger leurs travaux à partir de sour-ces originales du XIXe et du début du XXe. Commel’option complémentaire se déroule sur deux ans, lesétudiants ont eu le temps pour travailler, d’abord surdes sources limitées puis sur des sources diverses.»

Renaud Clavien, étudiant ayant suivi l’optioncomplémentaire et aujourd’hui universitaire (ilprépare un master en management, tout en restantpassionné par l’histoire)«Travailler ainsi sur l’histoire valaisanne était à mesyeux une formidable opportunité. Si c’était à refaire,je m’inscrirais à nouveau à un cours de ce type.»

( Résonances - Octobre 2007 5

Archives de l’Etat du Valais:ressources historiques

Archives de l’Etat du Valais:ressources historiques

Journée suisse des archivesLe 17 novembre 2007 aura lieu la troisième Journéesuisse des Archives visant à faire connaître à un largepublic ce patrimoine. Les Archives de l’Etat du Valaisfont partie des institutions participantes.

Inventaires en ligneLes premiers inventaires en ligne décrivant des fondsdéposés aux Archives de l’Etat du Valais sontdisponibles: www.vs.ch/scopequery.

L e s a r c h i v e s e n b r e f

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Chaque Médiathèque a sa coloration particulière etcelle de Saint-Maurice est teintée de pédagogie, puis-que c’est le pôle principal de la documentation spécifi-que pour les enseignants du Valais romand, la Média-thèque de Sion conservant toutefois une antenne ré-gionale.

A la Médiathèque de Saint-Maurice, nombreuses sontdonc les activités en lien avec l’Ecole, notamment desvisites de classes personnalisées, le prêt de mallettespédagogiques, la coordination d’actions dans le cadrede prix (Chronos, TSR Littérature Ados, Enfantaisie…),l’organisation de Cafés littéraires ou d’expositionstemporaires. La Médiathèque collabore égalementà la mise sur pied d’animations spécifiques, dans lecadre par exemple de la Semaine des médias ou desSemaines de la lecture (la Semaine romande est orga-nisée par le SER chaque année – cf. pp. 23-26 – et laSemaine valaisanne a lieu tous les trois ans sous lahoulette du Groupement valaisan des bibliothèques).Cette offre diversifiée s’adresse aux enseignants et auxclasses de l’ensemble du Valais romand, à tous les de-grés de la scolarité obligatoire et au-delà.

Visites personnalisées

A la Médiathèque de Saint-Maurice, la découverte deslocaux et des collections, avec l’initiation à la recher-che, peut s’accompagner d’activités préparées en fonc-tion de l’âge des élèves. Même les premiers degrés de

la scolarité ont la possibilité de bénéficier de ces visitespersonnalisées. Ce concept a été mis en place grâce à lacollaboration d’étudiants de la HEP-Vs dans le cadred’un cours et sur la base du document «Bibliothèqueécole, recueil d’exercices pratiques». La visite person-nalisée consiste en une présentation des lieux, en parti-culier le secteur réservé aux enfants pour les plus jeu-nes, agrémentée d’une série d’activités et de jeux derepérage pour la recherche de documents.

Témoignages

Caroline Maunoir, enseignante en 1P-2P à Vérossaz«Ce qui intéresse les élèves de 1P-2P, c’est l’espace “en-fants”. La bibliothécaire leur a donc expliqué la signa-létique imagée et colorée des étagères et leur a aussiparlé de l’étiquetage des livres de cette section. Aprèsla partie “présentation”, elle a distribué des petitescartes d’identité de livres et les élèves – par deux –sont partis à la recherche des documents dans lesrayons, comme dans un jeu de piste. J’ai trouvé que lavisite, mêlant indications et mise en pratique immé-diate, était très bien adaptée à l’âge de mes élèves.Très vite ils ont su repérer de façon ciblée les livres quiles intéressaient. En 1P-2P, c’est vraiment le bon mo-ment pour découvrir la Médiathèque. De plus, le coindes enfants à Saint-Maurice est attrayant et conforta-ble. C’est vraiment un univers du livre adapté pour euxet cela leur donne une autonomie très intéressante.Peut-être que pour une prochaine visite, je demande-rais s’il est possible de prévoir une petite animation,par exemple un texte lu par des plus grands, car jepense que ce pourrait être un prolongement efficacepour encourager les plus jeunes à la lecture.»

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Médiathèque Valais -St-Maurice: lieu pédagogique

Médiathèque Valais -St-Maurice: lieu pédagogique

Catherine Widmann Amoos, bibliothécaire«La Médiathèque est là pouréveiller la curiosité et développerl’esprit d’ouverture. C’est un lieude rencontre et pas seulement unlieu pour apprendre. A travers lamédiation, il s’agit de montrer lavariété des supports et des docu-ments en mettant en avant unepartie de ce matériel.»

(

La découverte de la Médiathèque peut s’accompagner

d’activités spécifiques en fonction de l’âge des élèves.

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Ludovic Germanier, enseignant en 5P-6P à Vérossaz«La bibliothécaire a montré aux élèves le système declassement avec les différentes couleurs et leur a pro-posé des activités de recherche de documents diverspar tirage au sort. Ils étaient motivés pour trouver leplus rapidement possible le livre, le CD ou le DVD. Elleleur a également présenté le moteur de recherche surinternet et leur a expliqué comment gérer leur dossierde lecteur en ligne. L’animatrice était très disponible etleur a fait découvrir l’univers de la Médiathèque demanière ludique, ce qui a rendu la visite très stimu-lante. A la fin, lorsqu’ils ont reçu leur carte de lecteurque j’avais fait préparer pour ceux qui n’en avaientpas, ils étaient fiers d’avoir acquis un petitbout d’indépendance. Après la visite, jeles ai régulièrement sensibilisésaux délais de retour des docu-ments, pour que ce soit une vé-ritable autonomie et que les pa-rents n’aient pas à s’en préoccu-per. Je trouve que les 5P-6P sontune tranche d’âge idéale pource type d’activités.»

Cafés littéraires

La Médiathèque de Saint-Mauricea inauguré en 2006 une série derencontres avec des auteurs, intitu-lées Cafés littéraires. Geneviève Erard,professeure de latin au collège de l’Ab-baye à Saint-Maurice, a été étroitement

associée à ce projet destiné à ras-sembler collégiens et grand publiclors de ces moments d’échangeorganisés durant la pause de midi.Joëlle Stagoll, Sylvie Ricci-Lempen,Jérôme Meizoz, Jean-Philippe Rappet, dans le cadre du prix Lettresfrontière, Elisabeth Horem ont étéles premiers invités.

Témoignage

Geneviève Erard, enseignanteau collège de Saint-Maurice«Mon rôle consiste à créer desliens entre la Médiathèque et leCollège, ce que je fais avec bon-

heur car la lecture est pour moi une passion. Pour cha-que Café littéraire, je prépare un dossier sur l’auteuret j’essaie de donner envie à mes collègues de fairepasser l’information dans leurs classes. Ce sont vrai-ment eux qui peuvent le mieux faire de la publicité au-près des élèves. Pour ma part, étant partie prenante,je parle à chaque fois à mes étudiants du livre et del’auteur invité et ceux qui ont fait le pas étaient trèscontents. La participation estudiantine est jusqu’à pré-sent demeurée assez limitée, mais j’espère que le bou-che à oreille fonctionnera et que nous aurons progres-sivement davantage de collégiens et d’étudiants de la

HEP, et aussi pourquoi pas des élèves du cycled’orientation, car rencontrer un écrivain

est une expérience complémentaireau travail autour d’un texte. Lebut de ces Cafés littéraires estd’ouvrir à la littérature contem-poraine. Cette démarche d’en-couragement à la lecture, initiéepar la Médiathèque, est à monsens un formidable service dontnos étudiants devraient profiterdavantage.»

Mallettes pédagogiques

La Médiathèque de Saint-Mauricemet régulièrement à disposition des en-

seignants de nouvelles mallettes pédago-giques, qu’elle acquiert ou qu’elle conçoit.

En lien avec l’exposition urbaine Familles valai-sannes (www.familles-valaisannes.ch), elle a par exem-ple préparé des mallettes sur le thème de la différenceet du respect, avec une grande variété de documents(livres, CD, DVD, jeux, dossiers pédagogiques) pour lesdifférents degrés de la scolarité, allant de l’école en-fantine au secondaire II.

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Prochains Cafés littérairesMetin Arditi (12 octobre 2007 - 12 h 30 - 13 h 30).Jacques Neirynck (24 janvier 2008 - 12 h 30 - 13 h 30).

Les mallettespédagogiques sont

de vrais trésors.

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Témoignage

Emmanuel Vaudan, enseignant au CO à Vouvry«J’ai découvert la mallette autour du respect, parcequ’elle était mise en valeur dans la Médiathèque, àl’étage des lectures suivies. Comme je souhaitais abor-der cette thématique avec mes élèves de la classe depréapprentissage pour résoudre des tensions, c’étaitbienvenu. J’ai surtout utilisé les brochures intitulées“Vivre ensemble” disponibles pour chaque élève et lesséquences du DVD pour susciter des débats et donctravailler dans le même temps l’expression orale. J’aiaussi utilisé ce DVD en cours d’Education des choixavec une autre classe. Les mallettes sont un formida-ble outil pour l’enseignant, car elles sont aisémentadaptables aux différents degrés et nous évitent unimportant travail de documentation. L’idée des mal-lettes serait peut-être à explorer autour de davantagede thèmes, avec à chaque fois un ou deux supports au-diovisuels. C’est vraiment un outil qui convient aussibien au primaire qu’au CO et je ne suis pas sûr quetous mes collègues sachent combien cela pourrait leurfaciliter la tâche.»

Prix littéraires: Chronos

La Médiathèque de Saint-Maurice propose à ses lec-teurs plusieurs ouvrages en lien avec différents prixlittéraires. Dans le cadre du prix intergénérationnelChronos, organisé par Pro Senectute, le site agaunois ajoué le rôle de relais en assurant un temps de rencon-tre entre les élèves et les personnes âgées ayant lu leslivres en lice pour le prix 2007 (www.prix-chronos.ch).Ce fut l’occasion d’un goûter et d’une remise de diplô-mes aux jeunes lecteurs et d’une entrée pour le Salondu livre, où le prix a été officiellement remis à ClaireClément, auteure, et Frédéric Rébéna, illustrateur,pour Loulette (Bayard Jeunesse, 2006).

Josiane Barman, enseignante en 6P à Saint-Maurice, aparticipé à la désignation du lauréat du prix Chronosavec sa classe. Les élèves ont lu les sept livres de la sélec-tion et ont fait des critiques en classe. Dimension origi-nale à ce projet, les animatrices du Home St-Jacques, si-tué juste à côté de l’école, ont lu aux personnes âgéesles mêmes textes. De plus, les élèves sont venus par deuxlire au Home des passages de ces ouvrages. Pour JosianeBarman, ce contact intergénérationnel permettait auxenfants de «connecter les histoires à la réalité du quoti-dien» des personnes âgées et à ces dernières de «main-tenir le fil d’espoir les reliant à la vie». L’enseignantejuge l’expérience positive, d’autant plus que cela a éga-lement permis à ses élèves d’avoir un auditoire pour lireà haute voix. Constat, la diction mériterait davantage depréparation, car le public a souvent des problèmes d’au-dition. Les animatrices, Anne-Marie Saudan et Domini-que Barman, sont un peu plus mesurées sur les bénéfi-ces de l’expérience et considèrent qu’il serait probable-ment préférable de se concentrer sur un livre par moisou alors de choisir seulement trois livres pour les per-sonnes âgées, en raison des difficultés de mémorisationdes différentes intrigues. L’enseignante rebondit ensuggérant par exemple de faire mettre en images lesrésumés par les enfants. Elle préfère par contre laisserle choix des lectures aux élèves, plutôt que leur imposer

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Mallettes pédagogiquesVoici quelques mallettes multi-supports disponibles àla Médiathèque (pour plus de choix, consultez le cata-logue en ligne sous http://opac.mediatheque.ch et,pour en connaître le contenu précis, cliquez sur la no-tice de la référence).

Mallette thématiqueCendrillon (1P-2P)Le cirque (1P-2P)Du respect: contre les préjugés, les discriminations,le racisme (Enf.-2P) (3P-6P) (CO-Sec. II)Mallette de l’ours (1P-4P)Mallette le loup (1P-4P)Premiers pas dans les contes (1P-2P)Quand on aime (primaire)Spot (1P-2P)

Mallette auteurBabette Cole (1P-2P)Catherine Louis (1P-2P)Haydé Ardalan (1P-2P)Solotareff (3P-4P) (5P-6P)

Mallette collectionDécoulivres (1P-2P)Demi-lune (1P-4P)Millefeuilles (1P-2P)Première lune (1P-2P)

Collections de livresLa collection: mallette romans (CO)Mallettes Défi-lecture (4P) (5P) (6P)

Evelyne Nicollerat, responsable de la Documentation pédagogique du Valaisromand«Une médiathèque pédagogiquepropose un espace culturel horsdu cadre scolaire où l’on peut me-ner des activités pédagogiquesmoins strictes. C’est un endroit quioffre la complémentarité mais quipermet aussi d’aller plus loin dansle programme. Les expositions, avecla mise à disposition d’un matériel pédagogique, ontpour but de simplifier la tâche des enseignants.»

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une lecture suivie, au même rythme. Et la discussions’ensuit sur les mille et une possibilités de mener autre-ment cette activité, pour que l’échange autour de lalecture soit plus riche. Affaire à suivre donc.

Expositions temporaires

Au cours de l’année scolaire 2006-2007, la Médiathèquede Saint-Maurice a accueilli le Jardin de l’orthographe,réalisé par l’Association fribourgeoise Semaines de la lec-ture (www.semainesdelalecture.org). Cette exposition aconnu un vif succès auprès des classes valaisannes des dif-férents degrés de la scolarité. L’objectif est d’accueillir ré-gulièrement ce genre d’animation, permettant aussid’organiser des conférences thématiques susceptiblesd’intéresser tout particulièrement le public enseignant.

Témoignages

Anne-Laure Emmenegger-Schneiter, enseignanteau CO de Saint-Maurice«Je suis allée visiter le Jardin de l’orthographe avec mesdeux classes de 2e année, une Secondaire (S) et une Gé-nérale (G). Je trouvais que le thème se prêtait bien puis-que le CO dans lequel j’enseigne avait mis en place unprojet d’établissement autour de l’orthographe. C’étaitidéal pour aborder ce sujet de manière plus ludique

tout en donnant sens aux apprentissages. Avant d’em-mener mes élèves, j’ai suivi la visite guidée organiséepour les enseignants et j’ai ainsi pu découvrir le dossierpédagogique accompagnant l’exposition. Pendant lavisite, les élèves ont été intéressés par les activités.Après l’exposition, avec les S, nous en avons refait cer-taines et avons créé des ponts avec la partie étymologiedu programme. Les G ont eu plus de peine à lier l’expoet les cours. L’utilisation de l’outil informatique pour lesdictées a largement plu, ce qui me fait penser que c’estune piste à retenir pour les motiver dans l’apprentis-sage de l’orthographe. Bizarrement, ils n’ont pas étépassionnés par la partie sur le langage SMS, car poureux le cloisonnement entre ce langage et les autres esttrès clair, contrairement à ce que nous avons tendance àcroire en tant qu’adultes.»

Sandrine Amoos, enseignante en 5P à Troistorrents«En voyant l’affiche à l’école, avec ma collègue nousavons eu envie d’aller voir cette expo. Nous avons effec-tué une première balade dans ce Jardin avec les concep-teurs de l’expo, ce qui était une chance, car leur enthou-siasme était communicatif. J’ai revu l’expo, d’abord avecma collègue, puis avec ma fille. Constatant que cela va-lait la peine, nous avons décidé d’inscrire nos deux clas-ses qui ont apprécié. Pendant qu’une équipe découvraitle Jardin sans préparation préalable, une autre s’initiaitavec enthousiasme au scrabble, avec une mallette quipeut être empruntée à la Médiathèque. De l’expo, ils ontsurtout aimé la partie mettant en scène le changementde l’orthographe au fil des siècles, car cela dédramatisaitleurs fautes. Dans le même temps, ils ont mieux comprisl’importance d’écrire correctement, avec les exemples dephrases ambiguës. Ils ont été attirés par la partie sur lelangage SMS et les ordinateurs. Ils ont trouvé «chouette»de pouvoir approcher l’orthographe sous un aspect da-vantage ludique que scolaire. Cependant, comme nuln’est prophète dans son pays, l’intervention d’une tiercepersonne pour les guider aurait été un plus.»

( Résonances - Octobre 2007 9

Impressions volées dans le livre d’or du Jardin«Subtilités parfois difficiles à comprendre pour des5P. La qualité de l’expo a cependant permis aux élè-ves d’y trouver leur compte.» Un enseignant«Intéressant et humoristique!» Un enseignant«C’est super bien et j’aimerais y revenir.» Un élève«Super! mais mon orthographe ne c’est pas amé-lioré pour autant!» Un élève«Je n’avais jamais vu l’orthographe sous cet angle-là. C’est plus drôle comme ça.» Un élève

Quelques événements à agenderJusqu’au 20 octobre 2007: exposition des travauxd’élèves des classes valaisannes dans le cadre duconcours Environnement + Jeunesse.Du 5 novembre au 21 décembre 2007: expositiond’expressions illustrées par Patricia Crelier sous letitre de La langue de bois. Cf. Résonances de sep-tembre, pp. 44-45.Les 3 octobre, 28 novembre et 12 décembre 2007:Atelier Ecouter lire (des lectures seront faites auxenfants par des adultes).Janvier-février 2008: Exposition Mix et Remix sur laRévolution valaisanne.Du 4 au 6 avril 2008: collaboration au Salon du livreLittera Découverte (www.litteradecouverte.com).

(

Avec des expositions comme le Jardin de l’orthographe,

le scolaire prend une autre dimension.

Page 9: La culture, une clé vers l’indépendance

A Martigny, la MédiathèqueValais sauvegarde et met en va-leur la mémoire audiovisuelledu canton et rend accessiblesau public les collections de labibliothèque d’art de la Fon-dation Pierre-Gianadda (uneexposition est d’ores et déjàprévue pour les 30 ans de laFondation en 2008). Outre sonoffre documentaire en qualitéde photothèque, cinémathè-que et phonothèque, l’espaceest régulièrement dédié à desexpositions de photographiesqui sont idéales pour faire l’ob-jet de visites pédagogiques.Certains enseignants en profi-tent pour combiner cette dé-couverte esthétique avec unevisite du libre-accès et/ou uneprésentation des archives au-diovisuelles. A noter aussi l’important développementde la galerie virtuelle sur internet, consultable viale catalogue classique (http://opac.mediatheque.ch)

ou par le biais d’un module derecherche assistée encore endéveloppement mais déjà trèsprometteur (www.mediathe-que.ch/memovs/recherchesAV/index.html).

Visites d’expositions

Les expositions régulièrementprésentées à Martigny portentsoit sur un thème (L’Enquêtephotographique 1989-2005),soit sur un artiste (en ce mo-ment la rétrospective MarcelImsand, jusqu’au 4 novembre).

Les apprenants assistants en in-formation documentaire (AID)et médiamaticiens de la Mé-diathèque sont impliqués dans

la préparation des activités pédagogiques et l’ac-compagnement des visites de classes, ce qui en faitune originalité intéressante (cf. encadré).

10 Résonances - Octobre 2007 )

Médiathèque Valais -Martigny: lieu de l’audiovisuel

Médiathèque Valais -Martigny: lieu de l’audiovisuel

Prochaine exposition à la MV Martigny:Le Lötschberg vu par Bernard DubuisLe tunnel du Lötschberg est un des grands ouvrages dutournant du siècle. Du premier coup de pioche en avril1994 au percement principal, le 28 avril 2005, puis àl’inauguration qui a eu lieu en juin 2007, des moyenstechniques et humains importants ont été déployés, maisle Lötschberg reste encore une entreprise humaine: 2500personnes ont travaillé sur le chantier, en trois équipespar jour, sept jours par semaine.De 1996 à 2007, Bernard Dubuis a suivi les principalesétapes du travail au Lötschberg. Passionné par lesreportages de longue haleine, il donne sa vision de cechantier du siècle, en photographies N & B dansl’éclairage ambiant. Pour marquer l’ouverture duLötschberg, les éditions Staempfli à Berne publient unlivre constitué des photographies de Bernard Dubuis.

A cette occasion, la Médiathèque Valais – Martigny,soucieuse de rendre hommage à la fois aux hommes de cechantier et au travail photographique de Bernard Dubuisprésente une exposition de décembre 2007 à mars 2008:«Bernard Dubuis: Lötschberg, un tunnel, des hommes».Les classes qui visiteront l’exposition pourront mettre cechantier en perspective avec les grands travauxd’infrastructures du XXe siècle.

Lettre de la MédiathèqueS’abonner en ligne à la distribution par courriel de laLettre de la Médiathèque permet d’être au courant detoutes les expositions et manifestations organisées surles différents sites. Vous aurez également desinformations sur la documentation pédagogique ou surles infos et bibliographies mises en ligne.www.mediatheque.ch > News - la lettre

L a M é d i a t h è q u e V a l a i s e n b r e f

(Fête du Bois, Lausanne.

© Marcel Imsand, Lausanne.

Page 10: La culture, une clé vers l’indépendance

Témoignages

Marilyne Claivaz, enseignante en 3P-4P à Marti-gny«Cela m’a semblé intéressant de combiner la visite de laMédiathèque avec la découverte d’une exposition. Surplace, nous avons divisé la classe en deux. Un grouped’élèves a regardé l’expo en répondant à un question-naire adapté à leur âge pendant que l’autre a suivila bibliothécaire pour la présentation de la partie libre-accès. Ils ont pu chercher des livres sur les présentoirs.Cette familiarisation est un pas vers l’autonomie,puisqu’ils sauront chercher par eux-mêmes des docu-ments pour préparer leurs exposés. Acheter des livrescoûte cher, tandis que la Médiathèque est gratuite etpropose un choix de lectures très complet, dès lorspourquoi s’en priver? Cela fait trois ans que j’organiseces visites avec mes classes et j’ai toujours été bien ac-cueillie. L’exposition leur permet de découvrir que c’estun lieu de culture au sens large. C’est vraiment une ac-tivité qui peut être menée avec tous les degrés et cha-que année, car les explications sont adaptées en fonc-tion des âges.»

Michel Martinez, photographe indépendant don-nant des cours à option à l’Ecole des métiers àSion«En emmenant les élèves de mon cours à option visiterles expositions à la Médiathèque de Martigny, monprincipal objectif est de leur offrir une ouverture d’es-prit, car d’eux-mêmes ils ne s’y rendraient pas. Depuisque je sais que les visites guidées sont possibles sur de-mande, j’opte généralement pour ce commentairebien préparé, le trouvant plus riche pour les jeunes etpour moi aussi. Il m’arrive de faire une petite présen-tation du photographe dans le cours précédent, sur-tout quand il s’agit d’artistes très connus pour que lesjeunes soient déjà un peu sensibilisés. A la fin de la vi-site, je leur demande de choisir une image pour enfaire une petite analyse. Ils apprécient ces visites d’ex-position, parce que c’est une fenêtre hors de l’école.

Pour ma part, je pense que cela modifie leur regardsur la photographie. Chaque année, à la fin des cours,je fais passer un petit questionnaire pour savoir cequ’ils ont préféré et ainsi me remettre en questionpour la rentrée suivante et j’ai pu constater que les vi-sites d’exposition arrivent habituellement en 2e posi-tion, juste derrière les ateliers pratiques.»

Recherches de documents

Le fonds audiovisuel de la Médiathèque Valais – Marti-gny est impressionnant. L’enseignant de tout degrépeut aisément y dénicher in situ et/ou dans la galerievirtuelle la documentation qu’il recherche.

Témoignage

Valérie Pellaud, enseignante spécialisée au COde Goubing à Sierre«Je vais régulièrement à la Médiathèque de Martignypour faire des recherches dans le cadre de la prépara-tion de mes cours et j’en profite pour visiter l’exposi-tion, mais à titre privé. Cette année, j’ai par exempleeu besoin de documents pour un cours d’histoire surl’Afghanistan. Nous avions décidé de consulter régu-lièrement les journaux régionaux et, en fonction desarticles qui revenaient souvent, de nous intéresser àl’un ou l’autre pays. J’ai recherché des magazines, desphotographies, des films pour en savoir plus sur lesTalibans, sur les origines de la guerre, sur le généralMassoud, sur les femmes, etc. Nous sommes très gâtésen Valais au niveau des médiathèques. Pour l’ensei-gnant, c’est un puits magique. Je commence par me-ner ma recherche seule et ensuite je regarde avec lesbibliothécaires pour trouver des documents complé-mentaires, surtout au niveau des DVD ou des photo-graphies.»

( Résonances - Octobre 2007 11

Nadia Maître, apprenante assistante en information documentaire«J’aime les enfants et je trouveagréable de pouvoir accompa-gner les classes. A l’interne, nousvisitons l’exposition en écoutantd’abord les commentaires du direc-teur de la Médiathèque et avonsensuite à disposition un dossierpour nous entraîner. De plus, nousparticipons à la création des docu-ments ludiques pour les classes, ce qui nous permet decompléter l’information. Ce type d’activité fait pleine-ment partie de ma formation et en plus cela m’aide àparler en public. C’est très sympa, sauf parfois avec les15-16 ans, car ils ne sont pas forcément très attentifs.»

(

Explications sur le fonctionnement de la Médiathèque.

Page 11: La culture, une clé vers l’indépendance

La Médiathèque Valais - Sion a pour mission spécifiquede conserver et de mettre en valeur les documents im-primés du canton. En matière de documentation péda-gogique, elle joue le rôle d’antenne régionale depuis letransfert de la bibliothèque de l’ORDP dans le bâtimentSt-Augustin à Saint-Maurice en août 2005.

Les collections de la Médiathèque Valais - Sion se dé-ploient dans deux espaces proches, l’un à la rue des Ver-gers et l’autre à l’avenue de Pratifori (libre-accès). D’icià 2009, le stockage des collections se fera sur le site desarsenaux, à l’ouest du bâtiment de Pratifori 18, de fa-çon à répondre aux critères actuels de conservation(photos des travaux sur www.mediatheque.ch).

Visites pour les étudiants et apprenants(secondaire II général et professionnel)

Lors des visites guidées à la Médiathèque Valais, lesclasses font le tour du propriétaire en allant dans lesdeux espaces et sont initiées à quelques secrets de ladocumentation valaisanne.

Témoignages

Claire de Morsier donne des cours aux apprenantsassistants dentaires (CFC à l’Ecole-Club Migros) età l’ECAV«J’attends le démarrage des travaux personnels pourorganiser la visite, il y a ainsi une stimulation supplé-mentaire, d’autant plus que le bibliothécaire apporteun conseil bibliographique personnalisé. L’historique

des lieux et la documentation valaisanne n’intéressentpas forcément les jeunes en formation, mais les activi-tés autour de la recherche par mots-clés sont appré-ciées. Il me semble toutefois important de les familiari-ser avec cette partie plus culturelle. Mon objectif, c’esten outre de les amener à s’approprier honnêtementles références citées, car aujourd’hui c’est un réel pro-blème avec internet. Avec mes étudiants à l’ECAV, j’or-ganise une visite de la bibliothèque d’art de l’Ecole,toutefois là aussi je recours à la compétence de labibliothécaire qui leur donne des informations sur laMédiathèque Valais et le Bibliopass.»

Jean-Bernard Roh, professeur aux Creusets à Sionet co-responsable de la bibliothèque du Collège«A la rentrée, toutes les classes de 1re année vont à laMédiathèque Valais avec leur professeur de français.Comme ces dernières années, environ 10 à 15 étudiantspar classe ont déjà le Bibliopass, nous envisageons lapossibilité de changer de formule, ceci afin d’éviterla répétition d’une même information. Ceux qui neconnaissent pas les lieux découvrent cependant avec uncertain plaisir l’ancien catalogue, apprennent commenteffectuer une recherche et terminent la visite en ayantune demi-heure pour fouiner à Pratifori, pas nécessai-rement dans le secteur des livres. Peut-être faudrait-ilprévoir des recherches plus précises en lien avec leurstravaux scolaires? Tous les étudiants parcourent aussi lamédiathèque du Collège. Pour stimuler l’envie de lire,sachant que tous les collégiens ne sont pas des lecteurs,il est question de développer de nouvelles pistes.»

Nathalie Rudaz enseigne au CO de St-Guérin àSion, notamment à des élèves haut-valaisans ve-nus à Sion pour apprendre le français«Cela fait plusieurs années que je vais à la Médiathèqueavec la 3e du CO composée d’élèves haut-valaisans ve-nant à Sion pour une année. Chaque semaine, dans le ca-dre du projet de classe spécifique aux 3e années, nousdécouvrons Sion et ses environs, ce qui les familiariseavec la culture du Valais romand. Pour la visite de la Mé-diathèque, pendant qu’un groupe vient sur place, l’autretravaille en salle informatique avec mon collègue. Lespremières années, la visite se faisait en totalité en fran-çais, mais il a fallu alterner avec l’allemand, car les termestechniques sont pour eux difficiles à comprendre en dé-but d’année. Cette présentation est utile, car je sais qu’en-suite certains viennent y chercher des documents.»

12 Résonances - Octobre 2007 )

Médiathèque Valais - Sion:lieu du patrimoine documentaire

Médiathèque Valais - Sion:lieu du patrimoine documentaire

Programme culturel

Avec ses conférences (Midi-Rencontres), ses lectures (deBouche à Oreilles), ses rencontres entre public et cher-cheurs (Valais en recherches), ses découvertes au secretdes œuvres (les Jeudis des Musées), la MédiathèqueValais - Sion, en collaboration avec les Archives de l’Etatet les Musées cantonaux, offre un large programmeculturel aux thématiques variées. www.mediatheque.ch

L a M é d i a t h è q u e e n b r e f

Page 12: La culture, une clé vers l’indépendance

La Médiathèque de Brigue est le centre de documenta-tion pédagogique pour le Haut-Valais, tout comme laMédiathèque de Saint-Maurice l’est pour le Valais ro-mand. La spécificité de la Médiathèque Valais de Brigueest assurément son offre variée en matière d’encourage-ment à la lecture et à l’écriture. Les enseignants haut-va-laisans de tous degrés peuvent y trouver des animationsou ateliers ainsi que du matériel pédagogique pour inci-ter les enfants et les adolescents à lire et à écrire.

Actions en faveur de la lecture

Parmi l’abondante offre d’encouragement à la lecture,il y a une mallette pédagogique, contenant 69 livres degenres différents, conçue pour les 3e et 4e années du pri-maire et convenant particulièrement bien pour les clas-ses de l’enseignement spécialisé. Ce coffre aux trésorscontient également un journal de bord permettant auxélèves de donner leur avis sur les livres lus ainsi qu’uneliste de contrôle facilitant le tournus des ouvrages.

Témoignage

Eléonore Grichting, Primarlehrerin der Oberstufeim Institut Notre-Dame-de-Lourdes in Siders«Ich kenne und schätze das Leseförderungsangebot„Schatztruhe“ der Mediathek bereits seit einigen Jah-ren. Die Arbeit mit der Schatzkiste sieht bei mir folgen-dermassen aus: Zu Beginn bespreche ich mit den Schü-

lern die verschiedenen Büchertypen (Belletristik, Co-mics, Bilder- und Wissensbücher, usw.). Anschliessendkönnen die Schüler in der Schatzkiste schmökern undBücher ausleihen. Während dem Unterricht gebe ichihnen regelmässig die Möglichkeit, in ihren Büchern zulesen oder in der Schatzkiste neues Lesematerial zu su-chen. Nachdem sie ein Buch zu Ende gelesen haben,geben sie mir eine schriftliche Rückmeldung (Name desAutors, Titel des Buches, kurze Inhaltsbeschreibung,persönliche Meinung, usw.). Die Schüler schätzen dasAngebot der Schatzkiste sehr und alle, auch dieschwachen Leser, waren traurig, als wir sie zurückge-ben mussten.»

( Résonances - Octobre 2007 13

Médiathèque Valais - Brigue: lieu pédagogique du Haut-Valais

Médiathèque Valais - Brigue: lieu pédagogique du Haut-Valais

La Médiathèque Valais et réro

La Médiathèque Valais participe à réro (Réseau desbibliothèques de Suisse occidentale) et son catalogue estintégré à cette base de données collective (www.rero.ch).

BibliovalaisSur le site de Bibliovalais (www.bibliovalais.ch), en unseul clic, vous pouvez accéder à la liste des bibliothèquesvalaisannes, lancer une recherche dans le catalogue rérovalaisan ou mener une recherche dans l’une des

bibliothèques virtuelles régionales. L’adresse proposeégalement d’accéder à une sélection d’actions dans ledomaine de l’encouragement à la lecture.

Réro et réro docRéro, acronyme de réseau romand, relie les bibliothèquesde Suisse occidentale (www.rero.ch), tandis que réro docest un point d’accès centralisé pour mettre en valeur lescollections numérisées du réseau et les travauxscientifiques des universités et hautes écoles(http://doc.rero.ch).

L a M é d i a t h è q u e V a l a i s e n b r e f

(L’offre de Brigue est importante en matière

d’encouragement à la lecture.

Page 13: La culture, une clé vers l’indépendance

Les Musées cantonaux du Valais sont regroupés au-tour de trois pôles: art, histoire et nature. Le Muséed’art de Sion a fait peau neuve en mai dernier, aprèsplusieurs années de réaménagements. La collection aété augmentée et complètement redéployée dans lesdeux châteaux du Vidomnat et de la Majorie et s’estenrichie d’un nouveau programme de médiation cul-turelle, comprenant des animations mais aussi des fi-ches pour des arrêts sur œuvres. Vous hésitez à emme-ner vos élèves à la découverte de ce vaste patrimoineartistique? Osez tenter l’aventure et vous constaterezavec étonnement que les enfants et les adolescentspeuvent s’intéresser aux peintures, sculptures et pho-tographies exposées! De plus, le Musée, situé en pleincœur de la vieille ville, est une invite à une balade ar-chitecturale menant à Valère, ce qui n’est pas pour dé-plaire au jeune public, généralement intrigué par leMoyen-Âge et ses forteresses.

Animations autour de la collection

Pour vous inciter à vous rendre au Musée d’art avecvos élèves, emboîtons le pas à une classe d’école pri-maire de Grône, venue faire une visite guidée. A l’en-trée, les élèves ont d’abord droit à quelques rapidesconsignes sur le comportement à adopter dans un mu-sée, histoire de leur faire prendre conscience de la va-leur des trésors présentés. La petite troupe est désor-mais prête pour un parcours ciblé, au cœur de quel-ques salles.

14 Résonances - Octobre 2007 )

Musée d’art: lieu des collectionsdu XVIIIe siècle à aujourd’hui

Musée d’art: lieu des collectionsdu XVIIIe siècle à aujourd’hui

Classe de préapprentissagede Nicole Jacquemin (cf. p. 16 également)

«Les tableaux étaient très beaux et cela me donne en-vie de dessiner.»«J’ai aimé toutes les peintures et les photographies, carles artistes se sont donné de la peine à les faire, mais j’aipréféré la tapisserie du Lötschberg.»«Les couleurs des pièces sont bien choisies, pour faireressortir les œuvres.»«Avant, je me disais qu’aller au musée c’était ringard,mais c’est franchement chouette et intéressant.»

Elèves du CO de Montana venus en visite avec Sylvie Doriot Galofaro et Erika Barras, enseignantes

«La séparation très claire entre art ancien et art con-temporain permet de bien voir la différence au niveaudes époques et des techniques.»«J’ai préféré les tableaux moins réalistes, où les impres-sions sont plus fortes.»«J’ai bien aimé les tableaux avec les effets d’optique,car c’est bien dessiné.»«C’est une bonne idée de présenter des expositionsd’art dans des châteaux.»

Commentaires d’élèves

Dans la première salle, Evelyne Allegro, l’enseignante,et Louise Liboutet, la médiatrice culturelle, se parta-gent la classe en deux groupes, l’un rassemblant les 4Pet l’autre les 5P. Une équipe interagit d’abord avec lamédiatrice pour commenter un tableau de Charles-Louis Guigon intitulé Scènes d’inondation en Valais en1834. Les élèves observent l’œuvre, en se laissant gui-der par les questions de la médiatrice sur le thème dutableau, les catastrophes naturelles en Valais, le choixdes couleurs, le rôle de la lumière, etc. Ils font ainsi lelien avec les crues du Rhône, le Déluge biblique et l’Ar-che de Noé, tout en constatant la monumentalité del’œuvre. Bref, la discussion est tout à la fois géographi-que, historique et artistique. Et pendant ce temps,l’autre groupe doit répondre à un petit questionnaire.

(Louise Liboutet varie les approches avec les élèves.

Page 14: La culture, une clé vers l’indépendance

Avant de se mettre au travail par petites équipes, unélève, en regardant un tableau attribué à Füssli, s’ex-clame, interrogateur: «On n’avait pas déjà vu ce ta-bleau?» Evelyne Allegro n’est pas peu satisfaite deconstater qu’effectivement ils avaient admiré ensem-ble cette œuvre dans le cadre d’une exposition tempo-raire à l’Ancien Pénitencier, tandis qu’un autre élèverenchérit, en désignant deux tableaux de Kaspar Wolf:«Mais ces deux-là ils y étaient aussi.» Sachant que cesœuvres datent du XVIIIe siècle, force est de constaterque ces élèves ont déjà un petit bagage artistiquedans leur mémoire visuelle. Au changement d’équi-pes, les commentaires sont également très experts.

La classe poursuit la visite avec un arrêt dans unedeuxième salle présentant la société montagnardepeinte par un Raphy Dallèves ou un Ernest Biéler. Lamédiatrice distribue sept questions différentes pourtrouver le point commun entre tous les personnages,situer l’époque, comprendre le mode de vie d’alors,etc. Par deux ou par trois, les élèves cherchent les solu-tions avec efficacité, comme s’il s’agissait d’énigmes.S’ensuit la lecture de chacun des énoncés avec la ré-ponse de l’équipe, complétée par celle de la média-trice. Les enfants observent tout autant les matièresque les personnages, les vêtements que l’encadrementet s’attachent souvent à de tout petits détails, nonperçus au premier coup d’œil.

La visite continue avec une halte dans la salle présen-tant face à face le Vignoble près de Sion d’Oskar Ko-koschka et Le Valais de Gottfried Tritten peint à la findes années 50. Ici la médiatrice invite la classe à uneanalyse collective. Plusieurs élèves remarquent immé-diatement les jeux de proportion dans le tableau de

Kokoschka et tous ceux qui s’expriment trouvent queTritten a beaucoup d’imagination, ce qui les incite àen avoir à leur tour pour commenter cette toile jouantsur l’épaisseur de la matière.

Changement de bâtiment et aussi d’époque. Art an-cien, art contemporain: pour les enfants, tout est au-tant intéressant. Ils passent également avec aisance dela peinture à la photographie. Pour explorer cettesalle, l’enseignante compose deux nouveaux groupes.La médiatrice explique à une équipe le procédé utilisépar Thomas Flechtner pour créer le montage d’unespirale de neige dans la nuit, tandis qu’Evelyne Alle-gro se réfère à un petit quiz portant notamment surles Violettes I de Walter Niedermayr, sorte de puzzlequasi abstrait en six images.

Après une heure trente au Musée, l’enseignante indi-que qu’il est temps de reprendre le bus. Plusieurs élè-ves revendiquent en disant qu’ils auraient volontiersprolongé cette immersion culturelle, ce qui démontrequ’ils n’ont pas trouvé cela ennuyeux. Peut-être pastous, mais presque. Et pourtant ce n’était pas une sor-tie prétexte, puisqu’ils ont appris à lier histoire et cul-ture et à faire – à leur niveau – de la lecture d’œuvres.En proposant des activités différentes, leur attentionn’a diminué à aucun moment. Ce court voyage au paysde l’art a juste éveillé leur curiosité et aiguisé leur sensde l’observation. Une étape nécessaire pour une édu-cation du regard à l’image.

Espérons que vous aurez désormais l’envie d’aller auMusée d’art avec vos élèves, petits ou grands. Assuré-ment vous serez surpris par la richesse pédagogique del’escapade. Côté organisation, vous pourrez opter pourune visite interactive avec une médiatrice ou pour unevisite libre, si vous préférez recourir aux fiches d’activi-tés qui sont à votre disposition et jouer vous-même le rôle de guide (cf. encadréci-dessous sur le matériel et les in-fos pratiques). Bonne visite!

( Résonances - Octobre 2007 15

Matériel didactiquepour les enseignantsUn matériel didactique, sous forme defiches pour s’arrêter plus longuement autourd’une œuvre, permet la visite avec une classe de ma-nière autonome. Au fil des ans, le catalogue de cespropositions didactiques s’étoffera et devrait permet-tre un grand choix de parcours au travers du Musée.

Infos pratiquesOuverture du mardi au dimanche, de 11 h à 17 h.Médiation culturelle: réservation au 027 606 46 80.GRATUIT pour les classes de tous les niveaux scolaires.

Evelyne Allegro, enseignante en 4P-5Pà Grône«La visite du Musée d’art était très rythmée et très di-versifiée, tant au niveau des œuvres devant lesquellesnous nous sommes arrêtés que des activités proposéesaux élèves. Ce que je vise avec une telle activité, c’estsurtout à développer la curiosité des enfants: ils ap-prennent à se poser des questions devant une peintureou une photographie et à avoir une attitude de “cher-cheur”. Et en voyant les œuvres et non des reproduc-tions, cela modifie assurément leur regard. Une telle vi-site, surtout si elle est organisée en début d’année, estune inépuisable source d’inspiration interdisciplinaire,car il y a de la matière pour les cours de dessin, d’envi-ronnement, de français, etc. Par ailleurs, pour les élèvesmoins scolaires, plus difficiles à motiver en classe, c’estaussi un projet mobilisateur. Beaucoup racontent cequ’ils ont vu à leurs camarades et certains encouragentmême leurs parents à aller voir des musées.»

Témoignage

Page 15: La culture, une clé vers l’indépendance

Afin de permettre l’installationd’une nouvelle collection, leMusée d’histoire à Valère fermeses portes jusqu’en automne2008, mais les classes pourronttoujours voir l’Espace d’archéo-logie à la rue des Châteaux 12 àSion. Pour l’exposition Des Al-pes au Léman, avec ses dessinsgrand format retraçant la viepréhistorique dans la vallée duRhône et sur les rives du lac Lé-man, il faut cependant y alleravant la fin du mois de décem-bre 2007. L’Espace d’archéolo-gie comporte évidemment biend’autres atouts, dont le Caissonde fouilles si souvent explorépar les élèves de 4e année pri-maire, puisque cela permet d’il-lustrer une partie du program-me scolaire.

Visites de l’Espace d’archéologie - Caisson de fouilles

La visite à l’Espace d’archéologie est bien sûr visuelle,mais il y a une part tactile qui plaît bien aux enfantset même aux adolescents. Les élèves apprécient l’inter-

action proposée et voyagentavec aisance dans le lointainpassé.

Témoignages

Cornelia Luyet, enseignanteen 4P bilingue à Sion«Je vais chaque année au Mu-sée d’archéologie avec mes élè-ves. La première fois, j’y suis al-lée avec l’animateur Ecole-Mu-sée dans le cadre d’une visiteguidée. Sa manière de présen-ter m’a donné envie d’y veniravec ma classe. Pendant deuxans, j’ai recouru à ses compé-tences, et, de l’avoir vu faire,cela m’a permis cette fois dejouer la guide sans accom-pagnement. Même si les outilspédagogiques disponibles surplace permettent à l’ensei-

gnant d’être performant dans le commentaire, l’idéalest de faire la visite au moins une fois en compagnie deprofessionnels du Musée, car ils connaissent les anec-dotes qui accrochent les enfants et ce sont souvent cespetits détails qui font la différence dans l’intérêt desélèves, même s’ils sont généralement d’un naturel en-thousiaste. En 4P, la venue au Musée d’archéologie estparfaite, car ils reconnaissent des choses fraîchementapprises et sont totalement passionnés par le Caissonde fouilles. Pour moi, c’est le même enthousiasme àchaque fois parce qu’il y a cette joie renouvelée des en-fants. En plus, j’apprends toujours quelque chose queje ne savais pas.»

Nestor Andrès, Primarlehrer der 4. Klasse in Na-ters«Unser Besuch des archäologischen Museums in Sit-ten stand in Zusammenhang mit dem Lehrplan, abervor allem mit dem Lehrmittel „Walliser Geschichte“von Arthur Fibicher. Während des zweistündigen Be-suchs im Mai 2007 teilten wir die Schüler in zweiGruppen auf. Eine Gruppe erhielt die Möglichkeit, zu-sammen mit Frau Providoli, in einem zugedeckten„Suchfeld“ archäologisch tätig zu sein. Die Kinder

16 Résonances - Octobre 2007 )

Musée d’histoire et Espaced’archéologie: lieu du temps

Musée d’histoire et Espaced’archéologie: lieu du temps

Classe de préapprentissage de Nicole Jacquemin

«J’ai bien aimé le côté BD de l’exposition. En classe,on apprend la théorie, mais là on voit les chosessous un autre angle.»«Personnellement, ce sont surtout les objets quim’ont plu, car ils permettent de comprendre le dé-roulement historique.»«Ce qui est particulièrement intéressant, c’est devoir comment la vie dans la région de Sion achangé au fil des siècles.»«L’accueil et la présentation étaient vraiment trèsbien.»

Commentaires d’élèves

(Les objets sont observés avec attention.

Page 16: La culture, une clé vers l’indépendance

konnten mit Hilfe verschiedener Werkzeuge und Pin-sel Ausgrabungen tätigen. Die andere Gruppe be-suchte mit mir die Ausstellung „Des Alpes au Léman“.Dabei konnten die Schüler in einem ersten Schritt dieBilder betrachten und mit eigenen Worten beschrei-ben und in einem zweiten Schritt die Bilder mit denjeweiligen Gegenständen in den Vitrinen vergleichen.Den Schülern hat der Besuch sehr gut gefallen undviel Spass bereitet.»

«Evénements»

Régulièrement, des journées «Evénements» sont orga-nisées dans le cadre du programme Ecole-Musée. Ainsides classes ont travaillé la pierre en automne 2006 ous’initieront à la Poterie gallo-romaine les 4 et 5 octo-bre 2007. Il y a également eu la réalisation de poterietraditionnelle burkinabé ou de flèches en silex, la dé-monstration de coulage de bronze, etc. Autant d’acti-vités toujours animées par des archéologues, des eth-nologues, des potiers… bref des professionnels com-pétents qui sont heureux de partager leur savoir. Pourles élèves, ces ateliers spécifiques sont une formidableoccasion de manier les outils et de se familiariser auxgestes du passé tout en bénéficiant d’une visite mu-séale, le tout, pourquoi pas, dans le cadre d’une sortiescolaire.

Témoignage

Jean-Marc Papilloud, enseignant en 4P-5P à Vé-troz«A l’automne dernier, avec ma classe nous sommes al-lés voir les archéologues au travail sur le site des Rem-parts. Les élèves ont apprécié, car les archéologuesétaient très disponibles pour leur expliquer leur ma-nière de procéder. Ce fut de plus l’occasion de partici-per à l’activité de taille de pierre, ce qui les a emballés.Nous en avons profité pour visiter le Musée d’archéo-logie. Les élèves ont été très motivés par le Caisson defouilles, car ainsi ils ont pu mettre la main à la pâte,juste après avoir vu les archéologues sur le terrain.Certains élèves, dès qu’ils sont en contact avec duconcret, sont plus motivés pour apprendre, mais il estessentiel qu’il y ait eu d’abord une préparation enclasse. La guide officielle de la ville de Sion nous avaitaussi organisé bénévolement ce jour-là un parcours.En fin d’année scolaire, je demande aux élèves de pro-céder à une évaluation des branches, mais égalementde faire un bilan des sorties organisées. Le Caisson defouilles ressort systématiquement parmi les activitéspréférées chez la plupart des élèves, alors même quecelle-ci a été menée en début d’année scolaire. Leurfaire vivre des moments culturels dont ils se souvien-nent peut leur donner envie de continuer à aller visi-ter les musées.»

( Résonances - Octobre 2007 17

Maryline Massy, étudiante ayant terminé laHEP-Vs (cf. p. 30)Maryline Massy, dans le cadre de son dernier stageHEP dans la classe d’Alain Emery, enseignant en 4P àVissoie, a organisé une visite à l’Espace d’archéologieet a permis aux élèves une initiation concrète avec leCaisson de fouilles.

Comment avez-vous eu l’idéede cette visite?C’est le titulaire de la classe quim’a suggéré cette activité et j’aisimplement saisi cette opportunité.

L’avez-vous préparée en classe? Les élèves avaient vu en début d’année en quoi consis-tait le travail de l’archéologue. J’ai pris 2 ou 3 leçonspour en reparler. Pour aborder la notion de quadril-lage, j’ai emprunté à la Médiathèque des diapositiveset des vidéos sur les chantiers de fouilles.

Comment s’est déroulée la visite?Pratiquement, on a partagé la classe en deux. La mé-diatrice s’est occupée de l’atelier de fouilles. Pour mapart, j’ai assuré la visite de l’expo, dans un style inter-actif en leur posant des questions sur les indices per-mettant de reconnaître les différentes époques.

Quels ont été les principaux apports? Le Caisson de fouilles les a particulièrement marqués,du fait qu’ils ont ainsi pu voir et toucher à quelquechose qui autrement reste un peu abstrait. Au niveaudes apports, il y a eu un aspect «sortie de classe et dé-paysement» et un aspect «ludique», mais il y a aussi eude réels apprentissages scolaires. La visite a surtoutpermis de fixer certaines notions déjà apprises.

Quels conseils donner aux enseignants qui hési-tent à prévoir de telles activités?Il faut se dire que la réticence existe tant que l’on n’apas tenté l’expérience. Au départ, j’avais le souci del’organisation, mais je me suis rendu compte que celane demandait pas un trop grand investissement. Lefait que la visite guidée soit gratuite a été une bonnesurprise.

Comptez-vous emmener vos élèves à la rencon-tre de la culture?Je ferai assurément des activités de ce type, mais lechoix précis dépendra du degré. J’ai le sentiment quede moins en moins d’enfants vont au musée ou en mé-diathèque et il me semble important de les motiverdans le cadre scolaire. Pour qu’ils aient du plaisir, ils’agit de bien préparer la visite et de la prolonger pourqu’elle fasse sens.

Interview

Page 17: La culture, une clé vers l’indépendance

Le Musée de la nature (dénommé jusqu’il y a peu Muséed’histoire naturelle) est un espace qui rend hommage àla diversité de la faune dans les Alpes. Les élèves de tousâges adorent généralement y découvrir desanimaux connus ou méconnus. La nou-velle vedette, c’est bien sûr «Souris», laReine des vaches qui a été naturaliséesuite à une mauvaise chute. Pour rap-peler le sens des proportions, la grande«Souris» est à côté d’un petit rongeurdu même nom. Le Musée propose en ou-tre des vitrines dédiées aux cristaux etaux minéraux.

Visites d’expositions

La découverte du Musée de la nature peut assurémentse faire avec ou sans guide, en fonction de l’objectifpédagogique choisi. Un carnet de balade est à disposi-tion pour découvrir la collection permanente.

Lors d’une visite au Musée en juin, plusieurs classesdéambulaient dans les étages de la grande maison des

animaux. Pour des élèves d’Evolène,c’était une étape de leur sortie de

fin d’année. Ceux quiétaient guidéspar Sonia De-corges ont eu

droit à une vi-site interactive,

partant de leursconnaissances. En-

suite les questions fu-saient: «Pourquoi il a

une bague à la patte?»,«Pourquoi y a-t-il des osde cerf dans la vitrinedes gypaètes barbus?»

L’enseignante devaitaussi faire face à lacuriosité anticipa-trice de ses élèves,avec des commen-

taires du genre: «Madame, vous avez vu, là-bas il y a lesaraignées.» Petits ou grands, tous les animaux sem-blaient les impressionner et les fasciner autant.

Témoignage

Sonia Decorges, enseignante en 2P-3P à Evolène«Nous sommes venus avec 38 élèves, dès lors une vi-site guidée aurait été difficile à gérer, car certains au-raient rapidement décroché. Nous avons donc séparéles élèves par petites équipes, ce que j’ai personnelle-ment apprécié. Devant chaque animal, j’ai essayé departir de leurs connaissances. Pour moi, c’était assezfacile de compléter leur savoir, car j’avais suivi plu-sieurs fois des visites guidées au Musée. Cet accompa-gnement, qu’il soit fait par l’enseignant ou mieux parun guide, est indispensable, étant donné qu’autre-ment les enfants ont vite fait le tour de l’expositionsans vraiment prendre le temps d’observer. Même s’ilsaiment de toute façon la visite, s’arrêter devant quel-ques animaux seulement est plus efficace. L’avantagede venir au Musée à Sion, c’est de pouvoir voir lafaune de chez nous. Autre atout, l’entrée est gratuitepour les écoles.»

18 Résonances - Octobre 2007 )

Musée de la nature:lieu de mémoire de la faune

Musée de la nature:lieu de mémoire de la faune

D’un musée à l’autre dans le cadre d’unéchange linguistique avec Gersau (Schwytz)Jacques Lamon, enseignant au CO de Grône«Dans le cadre d’un échange linguistique avec l’écolesecondaire de Gersau, nous sommes allés dans plu-sieurs musées à Sion. Les visites guidées étaient enfrançais et nous avons traduit seulement en cas d’in-compréhension. Au départ, les adolescents n’étaientpas forcément motivés à l’idée d’aller au musée, maissur place ils ont été attentifs. Fréquenter les muséesavec les élèves est nécessaire pour qu’ils se rendentcompte que la réalité historique ou scientifique est dif-férente de celle qu’ils peuvent voir en photo dans leslivres ou sur internet. Au Musée d’histoire, ils sont faceà des objets, au Musée d’art face à des œuvres et auMusée de la nature face à des animaux naturalisés, cequi permet de passer de l’image à une réalité, même sicelle-ci est figée. Ce contact plus direct éveille à la cu-riosité envers notre environnement naturel, mais aussiles autres civilisations. A l’école, il est essentiel d’élar-gir l’horizon culturel des jeunes pour qu’ils appren-nent l’observation, l’écoute et le questionnement.»

Témoignage

«Souris» et souris: toutes deux

vedettes au Musée de la nature.

Page 18: La culture, une clé vers l’indépendance

L’Ancien Pénitencier de Sion (rue des Châteaux 24) estdepuis quelques années le lieu des expositions tempo-raires d’envergure des Musées cantonaux. Il est enquelque sorte l’annexe du Musée d’art, d’histoire oude la nature, selon le thème abordé.

Visites d’expositions

Cette «annexe» a dévoilé les missions fondamentalesdes musées en trois premiers chapitres. Les Chambressecrètes ont jusqu’à présent exploré la collecte des ob-jets et des œuvres, leur conservation et révélé une partde leur mystère. Le lieu a également accueilli une expo-sition intitulée Montagne je te hais, Montagne jet’adore, montrant l’évolution de la perception de laMontagne à travers le regard des peintres et des artis-tes. Plus récemment, l’Ancien Pénitencier a présentéGlaciers sous serre, une expo en lien direct avec l’envi-ronnement naturel (encore visible jusqu’au 7 octobre!).

Témoignage

Julie Mudry, enseignante en EPP (école prépro-fessionnelle) à Sion«Le troisième volet des Chambres secrètes, “le mystèredes œuvres sous la loupe”, était idéal pour tisser desliens avec le projet interdisciplinaire mené dans maclasse visant à appréhender le monde par la technique.

L’exposition était articulée autour de la démarche de re-cherche, ce qui rendait les parallèles aisés. Pour les ado-lescents, visiter un musée est vite barbant, mais quandils sont touchés par le sujet, ils deviennent volontiers cu-rieux. Dès lors, avec des jeunes de cet âge, il me semblaitessentiel de faire la visite avec une médiatrice, car jen’aurais pas su répondre à toutes leurs interrogations,n’étant ni archéologue, ni historienne. C’était passion-nant de les voir réfléchir à la démarche de recherchedans ce contexte. Nous avions prévu la visite sur unedemi-journée, de façon à pouvoir séparer le groupe endeux: pendant que 10 élèves suivaient la guide, des acti-vités annexes sur l’histoire avaient été prévues pour les10 autres. La plupart ne savaient pas que ce lieu d’expo-sition était, il n’y a pas si longtemps, une prison et celales a beaucoup intrigués. La visite a donc été à la fois his-torique et scientifique, ce qui collait à notre projet.»

( Résonances - Octobre 2007 19

Ancien Pénitencier: lieu d’expositions temporaires

Ancien Pénitencier: lieu d’expositions temporaires

L e s m u s é e s e n b r e f

(

Le cadre exceptionnel de l’Ancien Pénitencier de Valère.

Toile de vie, prochaine exposition àl’Ancien PénitencierDe mars 2008 à janvier 2009, le Musée de la natureaccueillera l’exposition Toile de vie à l’Ancien Pénitencier.Celle-ci a été conçue et réalisée par le Forum BiodiversitéSuisse et les musées d’histoire naturelle de Genève et deBerne. Les buts de l’exposition sont de faire le point sur laconnaissance des espèces de notre faune et de notre flore,de présenter les instruments dont disposent la Suisse et le Valais pour freiner la disparition des espèces et la pertede la diversité biologique et de faire prendre consciencedes objectifs concrets et mesurables pour y parvenir.

Les différents thèmes sont présentés «en laboratoire»,richement illustrés de collections et animés de postesinteractifs. L’exposition donne une grande place au Valaiset sera étoffée par des présentations, conférences etexcursions originales qui mettront en valeur l’étonnantebiodiversité régionale. www.biodiversity.ch

Les chantiers des Musées cantonauxSur le site internet des Musées cantonaux figurent lesexplications sur le projet de parc et de musée d’histoirevalaisanne, qui devrait être terminé à l’automne 2008.www.musees-valais.ch

Page 19: La culture, une clé vers l’indépendance

La médiation culturelle est ce lien qui permet la concréti-sation du partenariat Ecole-Culture. Une petite équipeest constituée pour recevoir le public scolaire dans lesmusées cantonaux (dans les médiathèques et aux archi-ves, l’accueil des classes s’organise via les bibliothécaireset les archivistes et au Musée de la nature directementpar le Musée). Liliane F. Roh est la cheffe de l’unité demédiation culturelle dans les musées, tout en ayant éga-lement, depuis la création du Service de la culture, unefonction transversale pour l’ensemble des secteurs, en-globant la Médiathèque Valais et les Archives. Eric Ber-thod, didacticien des arts visuels à la Haute Ecole péda-gogique de Saint-Maurice, est le responsable de la mé-diation Ecole-Musée, composée sur le terrain de LouiseLiboutet et Sophie Providoli, deux médiatrices rattachéesaux musées, ainsi que d’Evelyne Allegro, Muriel Constan-tin et Véronique Filliez, toutes trois enseignantes. L’ob-jectif est aussi que les visites puissent se faire de manièreautonome, c’est pourquoi un matériel avec suggestionsdidactiques est également à disposition des classes.

Coordination générale de la médiation

Liliane F. Roh, formée en muséologie, joue la médiationsur deux tableaux: pour les musées cantonaux à 70% etpour l’ensemble du Service de la culture à 30%. La coor-dination du carnet encarté dans cette édition de Réso-nances est un exemple d’action commune qui met enavant l’ensemble des actions de médiation menéesdans les diverses institutions culturelles du DECS.

Témoignage

Liliane F. Roh, cheffe de la médiation culturelle«La médiation est au service des collections et du public,de façon à permettre la rencontre entre les deux. Monrôle est de connaître la Maison de l’intérieur, en sachantce que l’on a à offrir, et de cerner les attentes des diffé-rents publics. Dans sa planification pluriannuelle, le Ser-vice de la culture a mis un accent particulier sur l’encou-

ragement à la pratique culturelle à l’école. La Journéeinternationale des musées en mai 2006 avait porté uneattention particulière au jeune public et il nous a sem-blé intéressant de prolonger cette réflexion. S’adresserdirectement aux écoles est le moyen de vraiment tou-cher tous les enfants, ceux qui sont déjà des visiteursdans le contexte familial, mais aussi les autres.»

Coordination de la médiation Ecole-Musée

Eric Berthod consacre 10% de son temps d’animationHEP pour faire le lien entre l’Ecole et le Musée. Aprèsavoir longtemps fait l’accueil de classes lui-même, il estdevenu le pilote de la médiation culturelle scolaire. Satâche consiste à assurer la formation de ces personneset la conception du matériel à l’intention des classes. Ilcontinue par ailleurs à préparer les journées «Evéne-ments» des musées, permettant de joindre la pratiquedu geste à la théorie.

Témoignage

Eric Berthod, médiateur Ecole-Musée«La médiation culturelle a pour objectif d’impliquer da-vantage les jeunes visiteurs pour les faire interagir entreeux et avec les objets. Le médiateur est là pour susciterce partage en se mettant en retrait. Autrefois la visiteau musée était souvent purement transmissive, tandisqu’aujourd’hui, face aux œuvres, les mots comme “res-senti” et “émotion” sont aussi importants que “con-naissance” et “compréhension”. Ce qui me tient à cœur,c’est la formation sur le long terme. Le pari sera gagnélorsque les jeunes visiteurs une fois adultes retourne-ront spontanément au musée pour le plaisir. L’un demes rêves serait de développer une Semaine thémati-que culturelle, une Semaine bleue, en référence aux Se-maines blanches ou vertes.»

Médiation par les enseignants

Plusieurs enseignants complètent progressivementl’équipe pour accueillir les classes dans les musées canto-naux. C’est le cas de Véronique Filliez. Alors qu’elle sui-vait un cours de formation continue intitulé Au fil des

20 Résonances - Octobre 2007 )

Au fil des musées:rôle de la médiation culturelle

Au fil des musées:rôle de la médiation culturelle

A lire aussi...Article de la rubrique Ecole et musée, p. 27.

Page 20: La culture, une clé vers l’indépendance

expos en vue d’approfondir ses connaissances personnel-les des institutions muséales, Eric Berthod lui a parlé dusouhait d’étoffer l’équipe des médiateurs avec des ensei-gnants et cela lui a fait «tilt» comme elle le dit. Etantremplaçante, elle s’est laissée «embrigader», estimantque c’était une belle occasion de rester dans le domainescolaire tout en s’ouvrant à autre chose. Elle se définitencore comme une apprentie médiatrice, tout en consta-tant que la formation se déroule essentiellement sur leterrain. Jusqu’à présent, sa principale collaboration a étéla rédaction des nouvelles fiches pour le Musée d’art.

Témoignage

Véronique Filliez, enseignante-remplaçante àChalais«Je vais bientôt me lancer dans l’accompagnement declasses sous l’œil bienveillant d’une guide. Mon souci sesitue au niveau de la matière, car les œuvres exposéesau Musée d’art sont très variées et il est difficile de toutconnaître. Je sais que ce n’est pas le rôle du guide, sur-tout dans l’accompagnement d’élèves, mais cela mestresse quand même. Le véritable défi consiste à rendrele musée plaisant pour les élèves, sachant que pour cer-tains c’est le premier contact qu’ils ont avec une exposi-tion et qu’il faut être bon pour leur donner envie de re-venir. Que l’Ecole offre cette ouverture est à mes yeuxprimordial.»

«Au fil des expos», cours de formationcontinue des enseignants

Un cours intitulé Au fil des expos est depuis plusieursannées au programme de la formation continue des en-seignants. Il est donné par Eric Berthod, formateur HEPen arts visuels.

Témoignage

Patricia Gross, enseignante au CO Ste-Jeanne An-tide à Martigny«Suivre un cours culturel, élargissant le regard et favori-sant les échanges entre collègues, m’a apporté un enri-chissement personnel formidable. Nous avons visité di-verses expositions, notamment à la Poste à Viège, à laFondation Gianadda à Martigny, à l’Ancien Pénitencierà Sion. J’ai beaucoup aimé la façon d’Eric Berthod demettre les œuvres à notre portée, en nous laissant de laplace pour intervenir, donner nos impressions et fairenos commentaires. Dans le cadre de mes cours de fran-çais et de théâtre, je n’ai pas directement fait profitermes élèves de ce cours mais des liens seraient envisa-geables. J’ai par contre fourni toute la documentationreçue à mes collègues qui enseignent l’éducation artis-tique pour qu’ils en bénéficient aussi.»

( Résonances - Octobre 2007 21

Médiation muséale

Louise Liboutet et Sophie Providoli sont les deux mé-diatrices pour les musées cantonaux. Louise Liboutet aune formation d’archéologue, dans le domaine de larecherche. Tentée par la média-tion culturelle, elle a commencé,il y a près de deux ans, par faireun stage. Aux musées cantonaux,elle a d’abord été «animatrice» duCaisson de fouilles à l’Espace d’ar-chéologie, mais aujourd’hui ellecollabore à différents projets, qu’ils’agisse de la conception d’ateliersou l’accompagnement de classes àla découverte d’autres expositions,à l’Ancien Pénitencier ou au Muséed’art. Sophie Providoli, média-trice depuis peu et encore étu-diante, prépare un mémoire enhistoire de l’art médiéval. Elle aégalement connu cette possibilitéde devenir médiatrice par le biaisd’un stage, ce qui tombait bienpuisque tout ce qui touche au Va-lais l’intéresse et qu’elle apprécie cecontact avec le jeune public. Bilin-gue, Sophie Providoli assure les visi-tes pour les classes du Haut-Valais.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre acti-vité?Louise L.: C’est formidable de voir la capacité d’éton-nement des enfants. On a l’impression de leur permet-tre de découvrir des choses auxquelles ils n’auraientpas forcément eu accès autrement. C’est vraiment trèsgratifiant. Avec les adolescents, il faut au départ justetrouver le truc pour les captiver.Sophie P.: Ce qui me motive, c’est aussi le regard de cejeune public. Enfin, quand ce sont des classes qui fonc-tionnent bien, car il peut arriver qu’on n’arrive pas àles intéresser!

Quelles sont les conditions pour que la visitescolaire soit réussie?Louise L.: L’intérêt de l’enseignant et la manière dontil met en contexte la visite au musée sont essentiels.C’est vraiment plus difficile lorsque la visite ne s’intè-gre pas dans un véritable projet.Sophie P.: Si l’enseignant a abordé le thème de la visiteen classe avant de venir au musée, l’attention est plusrapide, car les élèves reconnaissent des objets ou desœuvres.

Interview croisée

Louise

Liboutet

Sophie

Providoli

Page 21: La culture, une clé vers l’indépendance

Le subventionnement partiel des activités culturellesdans les écoles figure dans les missions du Service de laculture. Le budget est de Fr. 130’000.- pour les écoles dela scolarité obligatoire et Fr. 70’000.- pour les écolescantonales du secondaire II, aussi l’objectif est de don-ner une impulsion pour inciter à la créativité. Karl Salz-geber, conseiller culturel du canton, travaille en étroitecollaboration avec le Service de l’enseignement pourl’attribution de ces subventions. Les critères d’attribu-tion de ces aides sont en cours de révision pour répon-dre aux objectifs de la politique d’encouragement cul-turel adoptée par le Conseil d’Etat (www.vs.ch/culture).

Participation financière

Les écoles reçoivent du DECS un formulaire de de-mande de subventionnement en février, à compléter etretourner au plus tard, à la fin avril. En vue d’obtenirune participation financière à leurs projets, les direc-tions doivent en faire une description et donner des in-dications sur le budget et le plan de financement,l’Etat étant l’une des ressources mais pas l’unique.

Témoignages

Marie-Luce Pouget, directrice des écoles enfanti-nes et primaires à Orsières«Cette année, nous avons effectué une demande desubvention, parce qu’il s’agissait d’un grand spectaclemonté par les enfants, presque de A à Z. Quand l’écolefait venir une animation, nous ne faisons pas de de-mande, sachant que cela n’entre pas dans les critèresd’attribution. Pour ma part je trouve normal de privi-légier la créativité, cependant, afin de créer une ému-lation culturelle supplémentaire, peut-être faudrait-ilenvisager de distribuer une petite aide annuelle à cha-que école? Celle-ci pourrait être utilisée pour des ini-

tiatives plus modestes mais tout aussi importantes. Lesécoles dans les villages ont la chance de pouvoir comp-ter sur les entrées de la billetterie pour les spectacles.Reste que malgré cela, l’aspect financier devient deplus en plus un souci pour oser démarrer un projet.»

Paul Gay-Crosier, directeur du CO de Ste-Marie àMartigny«Je déplore que l’on doive présenter des demandes etdes comptes par année civile, alors qu’on travaille parannée scolaire. De plus, je constate qu’il manque unpeu de clarté dans la manière dont le gâteau est ré-parti entre les différentes activités se déroulant dansles écoles. Il me semblerait approprié que l’Etat attri-bue un montant fixe par rapport à la taille de l’établis-sement scolaire et qu’il verse une somme plus consé-quente pour les activités véritablement créatives, sor-tant de l’ordinaire. Dans mon CO, j’ai la chance d’avoirdes enseignants qui s’engagent de manière consé-quente dans des projets parfois assez exceptionnels.Pour exemple, avec le CO de Ste-Jeanne Antide, les élè-ves ont, grâce à l’engagement de Jean-Michel Chap-pot, créé une comédie musicale et produit un DVD. Untel projet artistique est naturellement plus coûteux età mon sens ce sont des activités de ce type qui mérite-raient d’être davantage soutenues par l’Etat.»

22 Résonances - Octobre 2007 )

Encouragement des activités culturelles: aide aux écoles

Encouragement des activités culturelles: aide aux écoles

Plus d’infosVous trouverez des infos complémentaires dans le car-net encarté dans cette édition de Résonances et desdocuments téléchargeables sur le site internet du Ser-vice de la culture. www.vs.ch/culture > Ecole-Culture

Conseil de la culture et prix culturelsLe Conseil de la culture, organe consultatif du Dé-partement de l’éducation, de la culture et du sport,conseille le chef du DECS sur toute question en lienavec la politique culturelle et préavise l’attributiondes subventions. Chaque année, leConseil d’Etat va-laisan, sur propo-sition du Conseilde la culture, at-tribue un prix cul-turel et trois prixd’encouragement.Cette année, il sera remis le 5 octobre à Loèche aux ar-chitectes Heidi et Peter Wenger, à la chanteuse ValérieFelley, au trompettiste et chef d’orchestre Tobias Salz-geber et au réalisateur de films d’animation ClaudeBarras. www.vs.ch/culture