La contention physique est-elle prohibée en réanimation ?

4
Pour citer cet article : Chanques G, et al. La contention physique est-elle prohibée en réanimation ? Le Praticien en anesthésie réanimation (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.pratan.2014.10.009 ARTICLE IN PRESS Modele + PRATAN-519; No. of Pages 4 Le Praticien en anesthésie réanimation (2014) xxx, xxx—xxx Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com OPINION La contention physique est-elle prohibée en réanimation ? Is physical restraint prohibited in ICU? Gérald Chanques a,,b , Martin Mahul a , Audrey de Jong a,b , Boris Jung a,b , Samir Jaber a,b a Département d’anesthésie-réanimation, université de Montpellier, hôpital Saint-Éloi, CHRU de Montpellier, 80, avenue Augustin-Fliche, 34295 Montpellier cedex 5, France b Unité U1046 de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), université de Montpellier, 34295 Montpellier cedex 5, France MOTS CLÉS Agitation ; Delirium ; Sons intensifs ; Contention physique ; Qualité des soins Résumé La contention mécanique est toujours utilisée en réanimation pour éviter le risque de chute et d’auto-ablation des dispositifs de monitorage ou de traitement. Elle concerne les patients agités mais favorise également la confusion et l’agitation. Elle peut-être à l’origine de traumatisme ou d’inhalation, enfin elle peut laisser une marque psychologique à long terme. La contention mécanique est contre-indiquée chez les patients sous ventilation non invasive. Les conditions de la contention mécanique doivent être discutées pour chaque patiente et appliquées selon des normes prédéterminées dans le service de réanimation. © 2014 Publi´ e par Elsevier Masson SAS. KEYWORDS Agitation; Delirium; Intensive care unit; Physical restraints; Healthcare quality Summary Physical restraint is still in use in intensive care units to prevent falls and with- drawal of intravenous lines, drains, tubes and monitoring by patients themselves. It applies to agitated patients but may also favour the occurrence of delirium and agitation. It may dange- rously lead to trauma and inhalation of gastric content, and can let long-term psychological after effects. Physical restraint is contra-indicated in patients treated by non-invasive venti- lation. The decision to use physical restraint must consider the advantages and drawbacks in each ICU patient and it must be used in agreement with local predetermined guidelines. © 2014 Published by Elsevier Masson SAS. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Chanques). http://dx.doi.org/10.1016/j.pratan.2014.10.009 1279-7960/© 2014 Publi´ e par Elsevier Masson SAS.

Transcript of La contention physique est-elle prohibée en réanimation ?

Page 1: La contention physique est-elle prohibée en réanimation ?

ARTICLE IN PRESSModele +PRATAN-519; No. of Pages 4

Le Praticien en anesthésie réanimation (2014) xxx, xxx—xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

OPINION

La contention physique est-elle prohibée enréanimation ?

Is physical restraint prohibited in ICU?

Gérald Chanquesa,∗,b, Martin Mahula,Audrey de Jonga,b, Boris Junga,b, Samir Jabera,b

a Département d’anesthésie-réanimation, université de Montpellier, hôpital Saint-Éloi, CHRUde Montpellier, 80, avenue Augustin-Fliche, 34295 Montpellier cedex 5, Franceb Unité U1046 de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm),université de Montpellier, 34295 Montpellier cedex 5, France

MOTS CLÉSAgitation ;Delirium ;Sons intensifs ;Contention physique ;Qualité des soins

Résumé La contention mécanique est toujours utilisée en réanimation pour éviter le risquede chute et d’auto-ablation des dispositifs de monitorage ou de traitement. Elle concerne lespatients agités mais favorise également la confusion et l’agitation. Elle peut-être à l’origine detraumatisme ou d’inhalation, enfin elle peut laisser une marque psychologique à long terme.La contention mécanique est contre-indiquée chez les patients sous ventilation non invasive.Les conditions de la contention mécanique doivent être discutées pour chaque patiente etappliquées selon des normes prédéterminées dans le service de réanimation.© 2014 Publie par Elsevier Masson SAS.

KEYWORDSAgitation;Delirium;Intensive care unit;

Summary Physical restraint is still in use in intensive care units to prevent falls and with-drawal of intravenous lines, drains, tubes and monitoring by patients themselves. It applies toagitated patients but may also favour the occurrence of delirium and agitation. It may dange-rously lead to trauma and inhalation of gastric content, and can let long-term psychological

Physical restraints;Healthcare quality

after effects. Physical restraint is contra-indicated in patients treated by non-invasive venti-lation. The decision to use physical restraint must consider the advantages and drawbacks in

t be

each ICU patient and it mus

Pour citer cet article : Chanques G, et al. La contention phyanesthésie réanimation (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.p

© 2014 Published by Elsevier Ma

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (G. Chanques).

http://dx.doi.org/10.1016/j.pratan.2014.10.0091279-7960/© 2014 Publie par Elsevier Masson SAS.

used in agreement with local predetermined guidelines.

sique est-elle prohibée en réanimation ? Le Praticien enratan.2014.10.009

sson SAS.

Page 2: La contention physique est-elle prohibée en réanimation ?

ARTICLE INModele +PRATAN-519; No. of Pages 4

2

La version audio de cet article est disponible en podcast

e[àdce2rdtemmraumprc

ipoc

Or

Lldp

suc

pLepmdddpmmpecmds[ncpDtccpsssfbo

Rp

Odtli4iqualifié de « modérément à extrêmement » stressant [17].

(Annexe 1 en fin d’article).

La contention physique est considérée comme unentrave grave à la liberté d’autrui sur un plan moral et légal1]. Malgré ce, il s’agit d’une pratique utilisée fréquemment

l’hôpital avec une prévalence d’utilisation « à un instantonné » entre 2 et 10 % dans les services de médecine ou dehirurgie [2,3]. Dans les services de réanimation américainst européens, la prévalence est plus élevée estimée entre5 % et 35 % des patients [3,4]. L’étude européenne PRICEéalisée chez 566 patients hospitalisés dans 34 réanimationsans 9 pays montre des disparités extrêmes pour cette pra-ique, allant de 0 à 100 % selon le pays [4]. En France, unenquête déclarative récente incluant 130 services de réani-ation (soit près d’un tiers des réanimations francaises)ontre que la contention physique est utilisée par une majo-

ité d’équipes chez une majorité de patients [5]. Il sembleinsi difficile de se passer de la contention physique pourne majorité d’équipes en France. D’autre part, selon cetteême enquête, il n’existait pas de prescription de mise enlace ou de retrait dans la plupart des cas et seule, uneéanimation sur 5 aurait une procédure écrite concernantette pratique [5].

Compte tenu de la problématique éthique, légale et desncidents relatifs à cette pratique, il est important de rap-eler aux équipes soignantes exercant en réanimation lesbjectifs, les risques, et les modalités d’utilisation de laontention physique dans ce contexte particulier.

bjectifs de la contention physique enéanimation

a contention est utilisée aussi bien en réanimation que danses services d’hospitalisation classique pour éviter la mise enanger du patient (« protéger » le patient) mais aussi pourrotéger l’équipe soignante.

La mise en danger du patient concerne :

le risque de chute du lit ou du fauteuil, du fait d’uneagitation ou au contraire d’un glissement passif ;le risque de mouvement impromptu entravant la réa-lisation des soins et exposant à un risque d’incidentde ponction du patient ou de contamination du champstérile (pose de voie veineuse centrale, réalisation depansement. . .) ;le risque d’auto-ablation traumatique des « tuyaux deréanimation » (cathéters veineux ou artériels, sondesd’intubation, urinaire, gastrique) avec le risque associéà la pose répétée de ces matériels qui peuvent nécessiterà l’extrême une reprise chirurgicale pour le replacementde certains dispositifs (drains abdominaux, thoraciques,dérivation ventriculaire externe. . .) [6].

Ces différentes raisons peuvent expliquer que l’agitation

Pour citer cet article : Chanques G, et al. La contention phyanesthésie réanimation (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.p

oit associée à un moins bon pronostic en réanimation, avecn risque accru d’auto-extubation [6,7], d’infections noso-omiales et de reprise chirurgicale [6], ainsi que des durées

Lrd

PRESSG. Chanques et al.

e ventilation mécanique et de séjour en réanimation pluslevées [6,7].

La mise en danger de l’équipe concerne :

le risque de mouvement impromptu lors de la réalisationde soins, exposant à un risque d’accident d’exposition ausang, plus fréquent dans les services de réanimation quedans les autres services [8] ;le risque de violence physique en cas de comporte-ment agressif, l’exercice professionnel dans un service deréanimation étant reconnu comme facteur de risque [9].

La contention physique est ainsi utilisée en réanimationrincipalement pour diminuer le risque associé à l’agitation.’incidence de l’agitation au cours du séjour en réanimationst estimée autour de 50 % variant entre 16 % et 70 % desatients, en fonction de la définition [6,7,10]. La confusionentale (delirium des anglo-saxons) est l’une des causes’agitation avec la douleur, l’angoisse, et les syndromesélirants [11]. Il existe un lien étroit entre agitation etelirium, d’une part, et la contention physique, d’autreart. Si la contention physique est utilisée plus fréquem-ent chez les patients agités [5] ou confus [12], il a étéontré également qu’elle était un facteur prédictif indé-endant de survenue de delirium, les patients « attachés »n réanimation ayant près de 3 fois plus de risque d’êtreonfus le jour suivant (OR = 2,9 [1,3—5,5,6]) [13]. Actuelle-ent, les seules recommandations de bonne pratique pouriminuer le risque de delirium en réanimation sont centréesur la réduction des indications de la sédation profonde14,15]. Ici encore, il existe un lien étroit entre la dimi-ution de la sédation et l’usage plus fréquent dans ceontexte d’une contention physique, le patient étant jugélus à risque d’auto-extubation par l’équipe soignante [5].ans une étude scandinave évaluant l’impact d’une stra-égie d’évitement de la sédation (étude « no-sedation »)omparée à une stratégie de sédation continue standard, laontention physique était interdite mais la présence d’uneersonne accompagnant les patients était requise une foisur 5, pour une durée de 2 à 3 jours chez les patients « horsédation » [16]. Cela pose le problème de l’effectif du staffoignant, l’utilisation d’une contention physique étant plusréquente dans les services ayant un ratio soignant/patientsas ne permettant pas de surveiller les patients de manièreptimale [4].

isques imputables à la contentionhysique

utre l’impact neuropsychologique concernant le risque deévelopper une agitation ou un delirium, lorsqu’une conten-ion physique est utilisée, il existe un risque psychologique àong terme chez les patients survivants. Parmi 100 patientsnterviewés à l’hôpital après avoir séjourné en réanimation,5 % se rappelaient avoir été contraints alors qu’ils étaientntubés. Pour la plupart (86 %), il s’agissait d’un souvenir

sique est-elle prohibée en réanimation ? Le Praticien enratan.2014.10.009

’utilisation d’une contention physique sans sédation étaitetrouvée être l’un des 3 facteurs de risque indépendants deévelopper un syndrome de stress post-traumatique 3 mois

Page 3: La contention physique est-elle prohibée en réanimation ?

INModele +

pAlnddddlftoeddlrscsfldaddd

C

Llàichpplm•

qedp

ARTICLEPRATAN-519; No. of Pages 4

La contention physique est-elle prohibée en réanimation ?

après la sortie de réanimation, les deux autres étant la séda-tion prolongée et les souvenirs délirants [18].

À côté des risques neuropsychologiques, il existe desrisques physiques clairement démontrés allant de l’abrasiondermique ou de l’escarre, aux lésions articulaires ligamen-taires et musculo-squelettiques et au décès [19]. En effet,le risque de décès associé à la contention physique est le faitd’une incidence accrue d’évènements thrombo-emboliquesliés à l’immobilisation, ainsi que d’un risque asphyxique parstrangulation du patient par une ceinture de contention encas de glissement dans le lit et surtout, par inhalation gas-trique ou inhalation d’un corps étranger sans que le patientn’ait de moyens de défense (verticalisation, mobilisation surle côté, utilisation de ses doigts pour désobstruer la bouche).Pour ces raisons, l’Agence nationale de securité du médica-ment (ANSM) a édité une procédure de mise en œuvre dela contention physique afin d’en limiter la morbi-mortalité[20].

Dans le même ordre d’idée, il est formellementcontre-indiqué d’utiliser une contention physique lors del’application d’une ventilation non invasive (VNI) au masquefacial, car le patient pourrait être incapable de retirerlui-même son masque en cas de vomissement ou de dépla-cement accidentel de ce masque obstruant la perméabilitédes voies aériennes [21].

Si le personnel soignant est contraint d’utiliser unecontention physique pour pouvoir appliquer la VNI, dansce cas, l’indication doit être reconsidérée. Il faut alorsenvisager soit une intubation endotrachéale, soit une oxy-génothérapie à haut débit, soit dans des cas très particuliers(encéphalopathie hypercapnique), de rester près du patientpendant la séance de VNI, pour le réconforter et le surveiller.L’utilisation d’une sédation très légère (contention chi-mique) devrait être réservée aux équipes ayant l’expertiseet l’expérience de ce genre de situation, pour les mêmesrisques que la contention physique.

Mise en place pratique d’une contentionphysique

L’application d’une contention physique doit être évaluéeen termes de bénéfices/risques en prenant en considé-ration le risque associé à un renforcement des sédatifs(durée de ventilation prolongée, risque accru de delirium,risque d’inhalation en cas de surdosage si le patient n’estpas intubé) et le risque associé à la contention physique(morbidité psychologique en l’absence de sédation, risqueasphyxique chez les patients non intubés considérés estomacplein ou encombrés. . .).

De plus, l’utilisation d’une contention physique ne per-met pas toujours d’éviter l’arrachement des perfusions, dessondes, des drains ou des éléments de monitorage (élec-trodes, oxymètre de pouls. . .) en réanimation. Selon lalittérature, entre un tiers et la moitié des auto-ablationsde matériels surviennent chez des patients contraints [22].Par conséquent, la surveillance humaine et la relation d’aide

Pour citer cet article : Chanques G, et al. La contention phyanesthésie réanimation (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.p

sont à privilégier, la famille pouvant participer à cette priseen charge avec son accord. Il est à noter que selon l’enquêtefrancaise [5], la moitié des équipes ne communiquent passystématiquement au sujet de la contention, celle-ci étant

D

Lr

PRESS3

arfois dissimulée sous les draps au moment des visites.u total, compte tenu d’un risque potentiel encouru par

e patient, que la contention soit décidée ou non, il estécessaire d’indiquer les éléments de réflexion en termese bénéfices/risques dans le dossier médical et paramé-ical, et d’en adapter la surveillance. En France, il s’agit’une prescription médicale encadrée par une procédureéterminée au niveau institutionnel par l’hôpital, suivantes recommandations de bonne pratique de l’ANSM [20]. Ilaut notamment fixer les dispositifs de contention aux par-ies fixes du lit (châssis, sommier) et non sur les barrièresu le matelas, toujours surélever le buste du patient, etn cas d’utilisation d’une sangle abdominale, n’utiliser quees dispositifs avec soutien pelvien pour éviter le risquee strangulation en cas de glissement du patient dans leit. Il est important d’expliquer aux proches du patient lesaisons pour lesquelles le patient a une contention phy-ique et que celle-ci lui sera retirée dès que son étatlinique le permettra. Le maintien de la contention phy-ique devrait être reconsidéré tous les jours, voire plusieursois par jour, de la même facon qu’il faut s’interroger touses jours sur la nécessité de maintenir « un tuyau » (sonde’intubation, sonde d’oxygène, cathéter veineux, cathéterrtériel, sonde gastrique, sonde urinaire, drain thoracique,rain abdominal. . .) chez le patient de réanimation afin’éviter les incidents iatrogéniques dont les auto-ablationse matériels.

onclusion

’agitation est fréquente en réanimation et dangereuse poure patient. Pour autant, la contention physique est associée

une morbidité neuropsychologique et physique et à desncidents fatals. En outre, elle n’est pas constamment effi-ace à prévenir l’auto-ablation de matériels. La présenceumaine devrait être renforcée auprès du patient mais n’estas toujours possible en France, compte tenu de l’effectifaramédical réglementaire. En pratique, la prescription dea contention physique n’est pas prohibée en réanimationais devrait être :réfléchie en termes de bénéfices/risques en prenant encompte le risque associé à une sur-utilisation de sédatifs(contention chimique) ;surveillée attentivement en respectant les recommanda-tions nationales de bon usage ;limitée au mieux dans la journée en faisant participer lesfamilles lors des visites ;limitée dans son indication en corrigeant rapidement lescauses d’agitation (douleur, anxiété, confusion mentale).

En ce qui concerne la confusion mentale, il est à noterue le seul traitement reconnu à ce jour dans la littératurest, au contraire de la contention, la mobilisation précocees patients en réanimation chaque fois que celle-ci estossible [23].

sique est-elle prohibée en réanimation ? Le Praticien enratan.2014.10.009

éclaration d’intérêts

es auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

Page 4: La contention physique est-elle prohibée en réanimation ?

INModele +P

4

A

Lps1

R

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

ARTICLERATAN-519; No. of Pages 4

nnexe 1. Matériel complémentaire

e matériel complémentaire (audio au format mp3) accom-agnant la version en ligne de cet article est disponibleur http://www.sciencedirect.com et http://dx.doi.org/0.1016/j.pratan.2014.10.009.

éférences

[1] Van de Vyvere A, Dumont C. Procédures et contentions phy-siques. Rev Med Brux 2013;34:368—75.

[2] Whitehead C, Finucane P, Henschke P, Nicklason F, Nair B. Useof patient restraints in four Australian teaching hospitals. JQual Clin Pract 1997;17:131—6.

[3] Minnick AF, Mion LC, Johnson ME, Catrambone C, Leipzig R.Prevalence and variation of physical restraint use in acute caresettings in the US. J Nurs Scholarsh 2007;39:30—7.

[4] Benbenbishty J, Adam S, Endacott R. Physical restraint use inintensive care units across Europe: the PRICE study. IntensiveCrit Care Nurs 2010;26:241—5.

[5] De Jonghe B, Constantin JM, Chanques G, Capdevila X, LefrantJY, Outin H, et al. Physical restraint in mechanically ventilatedICU patients: a survey of French practice. Intensive Care Med2013;39:31—7.

[6] Jaber S, Chanques G, Altairac C, Sebbane M, Vergne C,Perrigault P, et al. A prospective study of agitation in a medical-surgical ICU: incidence, risk factors, and outcomes. Chest2005;128:2749—57.

[7] Woods J, Mion L, Connor J, Viray F, Jahan L, Huber C, et al.Severe agitation among ventilated medical intensive care unitpatients: frequency, characteristics and outcomes. IntensiveCare Med 2004;30:1066—72.

[8] Sornicle G, Pereira G, Guéry A, Landre C, Boulain T. Accidentsd’exposition au sang en réanimation et lors des procédures decirculation extracorporelle. Reanimation 2009;18:459—65.

[9] Hahn S, Muller M, Hantikainen V, Kok G, Dassen T, HalfensRJ. Risk factors associated with patient and visitor violencein general hospitals: results of a multiple regression analysis.Int J Nurs Stud 2013;50:374—85.

10] Fraser G, Prato B, Riker R, Berthiaume D, Wilkins M. Frequency,

Pour citer cet article : Chanques G, et al. La contention phyanesthésie réanimation (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.p

severity, and treatment of agitation in young versus elderlypatients in the ICU. Pharmacotherapy 2000;20:75—82.

11] Chanques G, Jaber S, Barbotte E, Violet S, Sebbane M, Per-rigault P, et al. Impact of systematic evaluation of pain

[

PRESSG. Chanques et al.

and agitation in an intensive care unit. Crit Care Med2006;34:1691—9.

12] Micek ST, Anand NJ, Laible BR, Shannon WD, Kollef MH.Delirium as detected by the CAM-ICU predicts restraint useamong mechanically ventilated medical patients. Crit Care Med2005;33:1260—5.

13] McPherson JA, Wagner CE, Boehm LM, Hall JD, Johnson DC,Miller LR, et al. Delirium in the cardiovascular ICU: exploringmodifiable risk factors. Crit Care Med 2013;41:405—13.

14] Sauder P, Andreoletti M, Cambonie G, Capellier G, Feissel M,Gall O, et al. Sédation et analgésie en réanimation (nouveau-néexclu). Ann Fr Anesth Reanim 2008;27:541—51.

15] Barr J, Fraser GL, Puntillo K, Ely EW, Gelinas C, Dasta JF, et al.Clinical practice guidelines for the management of pain, agita-tion, and delirium in adult patients in the intensive care unit.Crit Care Med 2013;41:278—80.

16] Strøm T, Martinussen T, Toft P. A protocol of no sedation forcritically ill patients receiving mechanical ventilation: a ran-domised trial. Lancet 2010;375:475—80.

17] Rotondi A, Chelluri L, Sirio C, Mendelsohn A, Schultz R, BelleS, et al. Patients’ recollections of stressful experiences whilereceiving prolonged mechanical ventilation in an intensive careunit. Crit Care Med 2002;30:746—52.

18] Jones C, Bäckman C, Capuzzo M, Flaatten H, Rylan-der C, Griffiths RD. Precipitants of post-traumatic stressdisorder following intensive care: a hypothesis generatingstudy of diversity in care. Intensive Care Med 2007;33:978—85.

19] Rakhmatullina M, Taub A, Jacob T. Morbidity and mortality asso-ciated with the utilization of restraints: a review of literature.Psychiatr Q 2013;84:499—512.

20] Afssaps. Sensibilisation sur le risque d’étouffement lors de lasécurisation d’un patient à l’aide d’un dispositif de conten-tion physique. Afssaps; 2011 [Accès au site le 5 septembre2014] http://ansm.sante.fr/var/ansm site/storage/original/application/6ee58bcae15bb58b1d52a72a43fde6ff.pdf

21] Jaber S, De Jong A, Castagnoli A, Futier E, Chanques G. Non-invasive ventilation after surgery. Ann Fr Anesth Reanim 2014.

22] Mion LC, Minnick AF, Leipzig R, Catrambone CD, John-son ME. Patient-initiated device removal in intensive careunits: a national prevalence study. Crit Care Med 2007;35:2714—20.

sique est-elle prohibée en réanimation ? Le Praticien enratan.2014.10.009

23] Schweickert WD, Pohlman MC, Pohlman AS, Nigos C, Pawlik AJ,Esbrook CL, et al. Early physical and occupational therapy inmechanically ventilated, critically ill patients: a randomisedcontrolled trial. Lancet 2009;373:1874—82.