1

Conseil régional de la santé et des services sociaux de la CÔte-Nord

Direction de la protection- de la santé publique et de l'évaluation i i

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. !.. • • LA CONTAMINATION ENVIRONNEMENTALE OR L'EAU POTABLB DANS LES LOCALITES

! " * DE LA BASSE-COTE-NORD: CONSEQUENCES SANITAIRES

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YVES LANGLOIS » m.d.

WA 689 L364 î 988

MARS 1988 Révisé avril 1988

MT1TUT-NATIONAL DE SANT^ VU&LIQUÊ DU QUÉBEC, CENTRE DE DOCUMENTATION

MONTRÉAL -

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION I

1. SITUATION DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE BASSE-COTE-NORD

Page

1

2. IMPACTS SANITAIRES OBSERVES

3. IMPACTS SANITAIRES APPREHENDES

CONCLUSION i

TABLE DE REFERENCE

13

17

18

TABLEAU 1:

TABLEAU

TABLEAU

TABLEAU

TABLEAU

2:

3 s

4 :

APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE - LOCALITES DE LA MUNICIPALITE DE LA COTE-NORD-DU-GOLFE-SAINT-LAURENT .. a ..... 5

PATHOLOGIES RECHERCHEES DANS LES REGISTRES DES DISPENSAIRES ............. ..... 8

CAS DE GASTRO-ENTÉRITES TRAITES DANS LES DISPENSAIRES .. . 9

NOMBRE MENSUEL DE CAS DE GASTRO-ENTERITES A CHEVERY DE JANVIER 1984 À JUILLET 1986 10

TABLEAU

TABLEAU

NOMBRE MENSUEL DE CAS DE GASTRO-ENTERITES A TÊTE-A-LA-BALEINE DE JUILLET 1984 A JUILLET 1986

PATHOLOGIES RENCONTREES DANS LE VILLAGE DE SAINT-AUGUSTIN

7: RISQUE ESTIME D'INFECTIONS INTESTINALES VEHICULEES PAR L'EAU POTABLE ...........

l i

12

16

LA CONTAMINATION ENVIRONNEMENTALE DE L'EAU POTABLE DANS LES LOCALITES DE LA BASSE-COTE-NORD: CONSÉQUENCES SANITAIRES

INTRODUCTION

Les localités de la Basse-CÔte-Nord ont un approvisionnement en eau potable! qui, souvent insuffisante quant à. la quantité, est très fré-quemment insalubre. Cette constatation découle d'une enquête et de 2 études de besoin sur la problématique environnementale réalisées durant l'été 1986: l'enquête dans les 15 localités de la Municipalité de la C8te-Nord-du-Golfe-St-Laurent fut réalisée par le ministère de l'Envi-ronnement du Québec, direction régionale de la CÔte-Nord. Les points saillants de l'enquête sont présentés pour résumer la situation de

I X.

l'approvisionnement en eau potable et de la gestion des eaux usées. A partir il'une cueillette préliminaire de données, réalisée depuis 1986, les cas portés, pour la

individuels et les épidémies d'infection intestinale sont rap-Enfin, les pathologies appréhendées et un estimé du risque

santé des populations dans chacune des 15 localités concernées sont ensuite discutés*

i i i

1. SITUATION DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE - BASSE-C5TE-N0RD

Les! points saillants des études 1 ,,2, et 3 réalisées , à l'été 1986, pari le ministère de l'Environnement du Québec, direction régionale de 'la Cdte-Nord, sont colllgés au tableau 1. L'analyse a relevé les facteurs immédiats qui influencent la quantité et la qualité de l'approvisionnement en eau potable dans les 15 localités de la Baase-Cdte-Nord. En référant aux normes * en vigueur sur la qua

I • • lité de l'eau potable, en tenant compte des standards des pays développés en matière de gestion de l'approvisionnement en eau potable et de l'épldémlologle des maladies véhiculées par l'eau de

- 2 -

consommation domestique, la cote "a" (adéquat) ou la cote fic'lent) a été attribuée aux facteurs retenus:

(dé-

i ' ! Quantité: la cote MD" est attribuée en fonction du témoignage des résidents de la localité lorsque la quantité d'eau est insuffisante pour subvenir aux besoins d'hygiène personnelle;

4°

5°

Source d'approvisionnement et prise d'eau: dans les localités où il y a un réseau d'aqueduc, celle-ci est jugée déficiente si elle ne correspond pas aux normes de construction et de pro prêté d'un réseau public;

Réseau (de distributionT: une cote "DM~est attribuée lorsqu'il y a bris ou que le diamètre dès tuyaux est insuffisant pour assurer un débit adéquat;

Chloration: la cote HDM est attribuée lorsque le système est défectueux, non contrôlé ou absent alors qu'il devrait exis ter;

Distance (de la source d'approvisionnement) des eaux usées: la cote "D" est attribuée lorsque cette distance est inférieure à 30 mètres;

Gestion des eaux usées: la cote "D" est attribuée lorsque les installations individuelles, qu'on retrouve partout sur la Basse-CÔte-Nord, ne sont pas conformes au règlement; de plus, les cas ,d'égoûts à clél ouvert sont signalés par une astérls que;

7° "Personnel attitré: une cote NDN est attribuée lorsque, dans ! une localité, personne n'a la responsabilité officielle de surveiller et d'entretenir le système public d'approvisIon nement en eau potable;

!

- 3 -

Personnel formé: la cote "D" est attribué lorsqu1 aucune forma-tion n'a été reçue par les personnes qui, avec ou sans mandat officiel, entretiennent les systèmes d'approvisionnement;

|Prélèvements pour analyse de l'eau: la cote "D" est attribuée ! lorsque ceux-ci ne sont pas faits régulièrement et/ou que les i résultats d'analyse ne sont pas acheminés à la direction régio-i

1nale du ministère de l'Environnement du Québec;

10° Analyse microbi^logique: une cote "D" est attribuée lorsque, ! malgré 1'irrégularité des prélèvements, une contamination i |significative d'origine probablement fécale a été notée dans | les années antérieures et/ou en 1986; une double astérisque |permet d'identifier les localités où, selon ce facteur, l'eau a i [été jugée non potable; i

11° Analyse physico-chimique: la cote est attribuée lorsqu'il y a dépassement de la norme en fonction du règlement; ceci, pour la Baase-CÔte-Nord, s'applique plus particulièrement à la turbldlté, au pH et aux contenus én fer et en nitrates.

On peut donc résumer la situation de l'approvisionnement en eau potable dans la municipalité de la CÔte-Nord-du-Golfe-St-Laurent. Onze des 15 localités de la municipalité ont un système public d'approvisionnement en eau potable. Dans 3 des 4 localités où l'eau de consommation domestique provient de puits individuels, celle-ci a été déclarée non potable selon des critères micro-i

biologiques» L'infrastructure de tous les systèmes publies d'ap-provisionnement en eau est déficiente:

i i

a) 'Modifications du système sans autorisation ni vérification;

b) Chloration, déficiente ou absente;

- 4 -

c) Absence de personnel attitré et formé pour surveiller et entre-tenir le système;

d) |Contrôle microbiologique et physico-chimique de l'eau intermit-tent et sans suivi adéquat.

Les systèmes publics fonctionnement mal, sont souvent brisés durant l'hiver, ce qui incite les gens à s'approvisionner à des sources i d'eau non contrôlées. L'absence de gestion des eaux usées dans les 15 localités de la municipalité est un facteur de risque important pour la contamination de l'eau dans les systèmes publics inadéquats ou dans-les puits individuels. La présence des eaux usées en sur-face du sol dans 8 des 15. localités constitue en plus un risque de contamination par contact direct* L'eau de Baie-des-Moutons, La Tabatière, Baie-de-Brador et Saint-Augustin est considérée non potable*

Enfin, en plus des déficiences qui affectent la qualité de l'appro-visionnement en eau . potable, sa quantité doit être considérée Insuffisante, à plusieurs moments de l'année, pour les besoins élémentaires d'hygiène des habltantss de La Romaine, Chevery, Harrington-Harbour, Middle-Bay, Lourdes-de-Blanc-Sablon et Blanc-Sablon»

I

- 5 -

Tableau V: APPROVISIONïCMENT EN EAU POTABLE - LOCALITES DE LA MUNICIPALITE ! DE LA COTE-NORD DU GOLFE SAINT-LAURENT

LOCALITES 1 2 3° 4 5 6 7° 8° 9 10 11 12 13° 14 15

QUANTITE D . a a a D D D D D a a a INFRASTRUCTURE:

source/prise d'eau a D a' D a •

D d' D a D D

réseau D a a D D D D a - a a

chloration 0 D D D D D D D D D

distance des eaux usées a d' D a a a D D a a a a D a a

gestion des eaux usées D D D D* D 0 D* D* D# D D* D* D D» D*

personnel at+Itré D a a D D a ^ D D a a a

personnel forme D D D D D D D D D 0 D

prélèvements pour analyse ' a D D D D D D D D D D D ANALYSES:

mlcrobtoloalQue a D a D D D** D** D«* a a D D** D D | % phvstco-chlmtgue -a' a a D D 0 ' D D D D D a a

Cote: a: adéquat D: deficient • Prises d'eau Individuelles

* Eaux usees en surface ** Eau non potable

1• Kegaska 2 • La Rotna I ne 3. Chevery 4• HarrIngton-Harbôur 5- Aylmer-Sound | 6• Te+e-à-1a-BaIeI ne 7. Balo-des-Moutons 8. La Tabatière 9* Saint-Augustin 10. Vieux-Fort 11. Rlvlere-Salnt-Paul 12. Mlddle-Bay 13. Bale-de-Brador 14. tourdes-de-Blanc-sablon 19. Blanc-Sablon

- 6 -

ont

2. IMPACTS SANITAIRES OBSERVES i

Au cours de l'été 1986, le Conseil régional de la santé et des services sociaux de la CÔte-Nord, Direction de la Protection de la santé publique et de l'évaluation,, a procédé à une cueillette pré-liminaire de données qui pourraient servir d'indicateurs de santé dans le contexte des conditions de vie et de travail des habitants de la Basse-Côte-Nord. Une stagiaire d'été, étudiante en médecine, a visité, au cours de 3 voyages successifs d'une semaine environ chacun, les villages suivants : Lourdes-de-Blanc-Sablon, Chevery,

!

Harrington- Harbour, Aylmer-Sound, Tète-à-la-Baleine, Kégaska, La Tabatière, Baie-des-Moutons et Saint-Augustin. À Lourdes-de-Blanc-Sablon, des responsables du Centre de santé de la Basse-CÔte-Nord

été rencontrés tandis que dans les autres localités, ce sont les| infirmières ou infirmiers des dispensaires qui ont été contac-tés. Les archives du centre de santé ainsi que les dossiers médi-

i

eaux dans les dispensaires ont été consultés pour recueillir des données sur certaines pathologies pouvant être reliées à des con-traintes environnementales. La liste de ces pathologies est donnée, au tableau 2*

Pour les besoins de la présenté analyse, les cas de gastro-entérites traités au cours de l'année 1986 dans les dispensaires de Kégaska, Chevery, Harrington-Harbour, TÔte-è-la-Baleine, Baie-rdes-Moutons, La Tabatière et Salrit-Augustin sont colllgés au tableau 3. Il faut noter que ces cas ont été relevés malgré la pauvreté de l'information clinique contenue dans les dossiers des dispensaires et que, d'autre part, il s'agit des cas graves traités aux dispen-saires alors que, selon le témoignage des infirmiers et infirmiè-res , les cas plus bénins de gastro-entérites étalent généralement traités à la maison sans référence aux dispensaires* Les cas rele-

I vésj à Chevery, Harrington-Harbour et Saint-Augustin sont ventilés selon leurs mois d'apparition aux tableaux 4, 5 et 6.

- 7 -

En plus des difficultés méthodologiques de la cueillette de ces données et du fait qu'elles sont incomplètes, il n'existait pas, au moment de cette enquête préliminaire, de données microbiologiques pouvant permettre de relier ces pathologies à une contamination vérifiée de l'eau potable. Nous croyons, toutefois, que devant l'absence de gestion des eaux usées, 11 est raisonnable de consi-dérer ces cas de gastro-entérites comme des indicateurs possibles d'uiie contamination fécale de l'eau de consommation domestique dans les^localités concernées; c'est pourquoi,, ces données seront uti-lisées, avec d'autres, pour estimer le risque 1 la santé publique que! représente l'eau potable dans ces localités de la Basse-Côte-Nord.

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À Vieux-Fort, à l'automne 1987, 9 cas de gastro-entérites ont été traités au dispensaire; de ceux-ci 5 cas présentaient une salmonel-lose intestinale, prouvée par cultures de selle. Des échantillons d'eau prélevée du système d'aqueduc ont révélé la présence de Sal-monella. Bien que le typage bactériologique n'ait pas été fait, l'enquête épidémiologique 6 permet d'établir une relation probable entre cette contamination et l'écloslon des cas de gastro-

i .

entérites* l i i

i

- 8 -

Tableau 2: PATHOLOGIES RECHERCHEES DANS LES REGISTRES DES ' DISPENSAIRES

Maladies gastro-intestinales a) b)

gastro-entérites parasites intestinaux.

Hépatite virale (type A)

Tularémie.

Intoxications: a)

b)

par agents chimiques-: monoxyde de carbone; médicaments ; autres*

toxi-infection alimentaire*

Hypothermie et engelures

Maladies occupatlonnelles: a)

b)

reliées à la transformation des fruits de mer: - problèmes respiratoires; - dermatites*

reliées à la pèche: - maux de dos; - blessures*

maladies de la thyroïde: précisées par les diagnostics

Accidents : a) b) c)

motoneige; trlmoto, moto; noyade•

- 9 -

Tableau 3: CAS DE GASTRO-ENTERITE TRAITES DANS LES DISPENSAIRES

LOCALITES 1 3 4 5 6 7 8 9 I ! 1984 10

(6mols) 0 0

(7mois) 4

1985 11 4 21*

5

24 1

1986 (7M0IS) 4 5 2 6 5 2 19

rr Kégaska 3« Chevery 4. Harrington-Harbour 5. Aylmer-Sound 6. Tête-à-la-Balelne 7. 1 Baie-des-Moutons 8.

i La Tabatière 9. 1 Saint-Augustin

* Epidémie en décembre 1985; 14 cas

- 10 -

Tableau 4 : NOMBRE MENSUEL DE CAS DE GASTRO-ENTERITE À CHEVERY DE JANVIER 1984 À JUILLET 1986

i i

MOIS 1984 1985 1986

JANVIER 0 0 0

FÉVRIER 0 0 0

MARS 0 1 1

AVRIL 0 2 0

MAI 3 2 1

JUIN 1 2 1

JUILLET 1 0 2

AOUT 1 0

SEPTEMBRE 0 1

OCTOBRE 1

NOVEMBRE 1 1

DÉCEMBRE 2 1 TOTAL ANNUEL 10 11 5

(POUR 7 MOIS)

i i

i

i

i

i

Tableau 5: NOMBRE MENSUEL DE CAS DE GASTRO-ENTERITE A TETE-À-LA-BALEINE DE JUILLET 1984 A JUILLET 1986

MOIS 1984 1985 1986

JANVIER 0 2

FÉVRIER 0 0

MARS 0 2

AVRIL 1 1

MAI 1 0

JUIN 1 1 3

JUILLET 2 0 0

AOUT ' 1 2

SEPTEMBRE -

0

OCTOBRE •

0

NOVEMBRE 2

DÉCEMBRE 14 TOTAL ANNUEL 4

(POUR 7 MOIS 21 6

(POUR 7 MOIS)

- 12 -

Tableau 6 : PATHOLOGIES RENCONTREES DANS LE VILLAGE DE ST-AUGUSTIN i i

NOMBRE MENSUEL DE CAS DE GASTRO-ENTERITE A ST-AUGUSTIN DE JANVIER 1985 À JUILLET 1986

i

MOIS 1985 1986

1 JANVIER 2

1986

1

FEVRIER 1 7

MARS 3 3

AVRIL 10 1

MAI 1 4

JUIN 0 3

JUILLET 1 0

AOUT 3

SEPTEMBRE 2

OCTOBRE 0

NOVEMBRE 1

DECEMBRE 0 TOTAL ANNUEL 24 19

- 13 -

3. IMPACTS SANITAIRES APPREHENDES i

La contamination de l'eau potable dans les localités de la Basse-CÔte-Nord est, selon toute probabilité, d'origine humaine par la vole des eaux usées qui véhiculent des matières fécales* On peut, dans cette situation- et _en, se référant à l'expérience nord-américaine(5), prévoir l'éclosion de cas individuels ou d'épidémies des infections suivantes,, présentées par ordre décroissant de fré-quence :

1. Gastro-entérite d'étiologie inconnue;

2* Giardiase: infestation parasitaire intestinale; i t i 3. j Hépatite A: infection virale du foie;

4. Shigelloses infection bactérienne de l'Intestin avec syndrome |dysentérique; l

5. Gastro-entérite à virus Norwalk;

i 6* | Gastro-entérite V Campylobacter jejuni*

La consommation d'eau contaminée, non traitée ou dont le traitement estj déficient a été la cause de 71% des écloslons et de 86% dès cas relevés de 1981 à 1983 dans la référence pré-cltêe*

i [

Considérant l'ampleur de la contamination environnementale par les eaux usées dans les localités de*la Basse-Cdte-Nord, l'apparition de id'autres pathologies moins fréquentes comme la typhoïde, est possible»

i Enfin, considérant l'acidité de l'eau et le mauvais entretien des aqueducs, des intoxications chimiques sont aussi possibles par le

- 14 -

lessivage de métaux lourds comme le plomb, le cuivre et le zinc, i

dans les systèmes*

i Au tableau 7y nous présentons, pour chacune des localités de la Basse-CSte-Nord, un estimé du risque d'infections intestinales véhiculées par l'eau potable. Par "risque" nous entendons la pro-babilité d'apparition de cas individuels ou d'épidémies de maladies intestinales véhiculées par l'eau. Dans ce tableau, la cote "P" un risque potentiel, c'est-à-dire une probabilité éloignée; la cote "I"'représente un risque Immédiat; la cote "M" représente une éclo-i s ion de maladies pouvant être attribuées à la contamination de 1 ' eau potable• Pour attribuer ces cotes, nous avons tenu compte des|éléments suivants :

i

1. L'infrastructure de l'approvisionnement en eau. potable, telle i que décrite au tableau 1 ;

2. Les résultats des analyses microbiologiques de l'eau, aussi présentés au tableau 1;

3* Les cas d'infections intestinales pouvant être reliées à la contamination de l'eau potable, tels que présentés aux tableaux 3, 4, 5 et 6.

La cote "P - risque potentiel" est attribuée lorsque seule l'In-frastructure d'approvisionnement en eau.est déficiente.. La cote "I - risque Immédiat'* est attribuée lorsque, en plus d'une Infrastruc-ture déficiente, des analyses microbiologiques de l'eau révèlent une: contamination fécale probable. La cote MM - écloslon de mala-dies** est attribuée lorsque9 en plus d'une infrastructure défl-

i ciente et d'une contamination fécale de l'eau, 11 y a eu apparition de |cas individuels ou d'épidémies de maladies entérlques.

- 15 -

Pour, les localités de Vieux-Fort, Rivière-St-Paul, Middle-Bay, Baie-de-Brador, Lourdes-de-Blanc-Sablon et Blanc-Sablon, il est

I

possible que le risque noté au tableau 7 soit sous-estimé puisque la cueillette des données sur les gastro-eptérites dans ces locali-i tés jn'a- pas été faite en 1986.

| Malgré la pauvreté des données et les questions que peuvent soule-ver I notre méthodologie, nous croyons que les résultats notés au tablLau 7 donnent une vision suffisante de la situation et des

j

conséquences que comporte la contamination de l'eau potable. L'é-tat de l'eau potable dans 6 de ces localités constitue un risque immédiat d'infection intestinale. Dans 7 autres municipalités, le risque s'est actualisé par l'éclosïon de maladies intestinales, individuelles ou épidémiques. Dans 2 localités, le risque est potentiel à cause d'une infrastructure d'approvisionnement insuffi-sante. Nous croyons, aussi, que ce qui précède reflète la situa-tion actuelle; en effet, aucune mesure corrective n'a été implantée pour régler tant les problèmes de la contamination de l'eau potable par|les eaux usées que les déficiences des systèmes d'approvision-nement. Toutefois, les prélèvements d'eau pour analyse mlcro'blolo-gique et physico-chimique se font maintenant d'une façon plus régu-lière grâce aux interventions du ministère de l'Environnement du

| Québec.

- 1 6 -

T a b l e a u 7 : RISQUE ESTIME D' INFECTIONS INTESTINALES VEHICULEES PAR L'EAU POTABLE i

î LOCALITES I 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

TOTAL BASSE-COTE-NORD*

POPULATION: « totale 172 841 314 310 172 406 248 499 1130 330 506 122 156 693 364 5 960

i 0-14ans 1 620

! 65 ans et plus 395

l CAS 1985-86**? 4 16 6 27 5 2 43 >

i • ESTll« DU RISQUE M 1 M M 1 M M

w M M P P 1

•

Cote: P: Risque potentiel I: Risque Immédiat M: Maladie

* - Recensement 1986 ** - Données non officielles obtenues sur place en 1986

Nombre de gastro-entérites traitées au dispensaire durant 1985 <12 mois) et 1986 <7moïs>

1 Kégaska 2* La Romaine ] 3. Chevery ; 4. HarrIngton-Hàrbour 5. Aylmer-Sounil. 6* Téte-à- la-8alelne i 7• Bale-des-Moutons. 8. La Tabatière i 9* Saint-Augustin 10. Vieux-Fort | 11. Rlvlère-Salnt-Paul 12. Mlddle-Bay j 13. Bale-de-Bra<Jor 14. Lourdes-de-Blanc-sablon 15. Blanc-Sablon

- 17 -

CONCLUSION

La contamination de l'eau potable des localités de la Basse-CÔte-Nord par les 'eaux usées est telle qu'elle constitue un risque Important de

i maladies^ Cette contamination est aggravée par une insuffisance des infrastructures de l'approvisionnement en eau. Cette situation alar-mante pour la santé publique est, à notre avis, suffisamment bien docu-mentée pour mériter des interventions immédiates de corrections tant au niveau de l'approvisionnement en eau que de la gestion des eaux usées. Cette situation exige aussi l'implantation d'un système de surveillance i active et serrée de la qualité de l'eau potable et des écloslons de maladies*véhiculées par l'eau dans toutes les localités de la munlcipa-

i lité de la CÔte-Nord-du-Golfe-St-Laurent.

- 1 8 -

f TABLE DE REFERENCE

1 Problématique environnementale de la municipalité de la CÔte-Nord-dù-Golfe-Saint-Laurent - ministère de l'Environnement, Diréction régionale de la CÔte-Nord, septembre 1987

i 2 Enquête de besoins en eau potable à Mutton-Bay - ministère de l'En-

vironnement du Québec, Direction régionale de la CÔte-Nord, été I 1986

3 Enquête de besoins en eau potable Baie-de-Brador - ministère de l'Environnement, Direction régionale de la CÔte-Nord, été 1986

i 4 Règlement sur l'eau potable, Q-2, r.4.1, è jour au 25 juin 1985

«

5 Watèrborne Diseases in the United States; Gunther F. Craun I .

6 Contamination de l'eau potable à. Vieux-Fort - Conseil régional de la éanté et des services sociaux de la CÔte-Nord, mars 1988

i

P 10,002 Langlois, Y.

Ta mnf ami nation environnemei t a l e de l ' e a u potable ds l e s

DAT^ord i l i tos dc l a Basso-Cota—.

: conséquêî$?fes sanitaire

P 1 0 , 0 0 2