LA CONJONCTURE AGRICOLE - DRAAF...

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LA CONJONCTURE AGRICOLE Mai-Juin-Juillet 2014 Conjoncture n° 92 - Août 2014 Des récoltes précoces et abondantes dont la commercialisation est difficile, voire en crise Les conditions météorologiques favorables du printemps ont élevé les rendements et entraîné une précocité d’une à deux semaines. Cette précocité crée une saturation des marchés en raison de la présence d'une concurrence (toutes origines confondues) bien implantée alors même que les températures estivales ne sont pas suffisamment élevées pour dynamiser la consommation. Le maraîchage, dont les surfaces diminuent depuis quelques années au profit d’autres productions (céréales, vergers, lavande, lavandin...), souffre de cette situation difficile : certains producteurs modifient leurs assolements en cours d’année ou réduisent leur nombre de rotations. Les fruits connaissent également des difficultés de commercialisation et certains (cerises, poires notamment) sont impactés par les intempéries de début d’été. En viticulture, la récolte attendue est plus abondante que celle de l'an passé. LES CAMPAGNES QUI S’ACHÈVENT Cerise Grâce aux bonnes conditions climatiques, la production de cerises est précoce et abondante. Néanmoins, les cours sont bas en raison des difficultés d'écoulement en lien avec la dominance de petits calibres et la très faible demande au moment du pic de production. Malgré les offres promotionnelles (barquettes) et les débouchés à l'export, les cours sont inférieurs à la moyenne quinquennale (- 5 % en Burlat). Le renouvellement du verger ne compense pas les arrachages et la surface régionale en cerise diminue. Malgré les épisodes orageux et les attaques de ravageurs responsables de pertes avant et après récolte, la production est en hausse d'environ 18 % par rapport à l'an dernier et de 29 % par rapport à la moyenne quinquennale. Source : RNM Fraise En 2014, l'offre régionale résiste convenablement à la concurrence malgré les niveaux de prix très attractifs du Sud Ouest et de l'Espagne, bien implantée sur les marchés. Les cours de la Gariguette sont restés fermes au long de la campagne y compris au cours des phases de ralentissement de commercialisation. En outre, le mois d'avril a été particulièrement bénéfique, avec des cours supérieurs à ceux de 2013 et des volumes en hausse de 12 %. Cette année, en raison de la forte pluviométrie du mois de mars et de quelques plants de mauvaise qualité, la surface régionale cultivée en fraise a diminué d'environ 1 %. Cependant, la douceur des températures a favorisé les rendements de 4 %, permettant une hausse de la production de 3 %. Source : RNM

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LA CONJONCTURE AGRICOLEMai-Juin-Juillet 2014

Conjoncture n° 92 - Août 2014

Des récoltes précoces et abondantes dont la commercialisation est difficile, voire en criseLes conditions météorologiques favorables du printemps ont élevé les rendements et entraîné uneprécocité d’une à deux semaines. Cette précocité crée une saturation des marchés en raison de laprésence d'une concurrence (toutes origines confondues) bien implantée alors même que lestempératures estivales ne sont pas suffisamment élevées pour dynamiser la consommation.Le maraîchage, dont les surfaces diminuent depuis quelques années au profit d’autres productions(céréales, vergers, lavande, lavandin...), souffre de cette situation difficile : certains producteursmodifient leurs assolements en cours d’année ou réduisent leur nombre de rotations. Les fruitsconnaissent également des difficultés de commercialisation et certains (cerises, poires notamment) sontimpactés par les intempéries de début d’été. En viticulture, la récolte attendue est plus abondante quecelle de l'an passé.

LES CAMPAGNES QUI S’ACHÈVENT

CeriseGrâce aux bonnes conditions climatiques, laproduction de cerises est précoce et abondante.Néanmoins, les cours sont bas en raison des

difficultés d'écoulement en lien avec la dominance de petitscalibres et la très faible demande au moment du pic deproduction. Malgré les offres promotionnelles (barquettes) etles débouchés à l'export, les cours sont inférieurs à la moyennequinquennale (- 5 % en Burlat). Le renouvellement du vergerne compense pas les arrachages et la surface régionale encerise diminue. Malgré les épisodes orageux et les attaques deravageurs responsables de pertes avant et après récolte, laproduction est en hausse d'environ 18 % par rapport à l'andernier et de 29 % par rapport à la moyenne quinquennale.

Source : RNM

FraiseEn 2014, l'offre régionale résiste convenablementà la concurrence malgré les niveaux de prix très

attractifs du Sud Ouest et de l'Espagne, bien implantée sur lesmarchés. Les cours de la Gariguette sont restés fermes au longde la campagne y compris au cours des phases deralentissement de commercialisation. En outre, le mois d'avrila été particulièrement bénéfique, avec des cours supérieurs àceux de 2013 et des volumes en hausse de 12 %.Cette année, en raison de la forte pluviométrie du mois demars et de quelques plants de mauvaise qualité, la surfacerégionale cultivée en fraise a diminué d'environ 1 %.Cependant, la douceur des températures a favorisé lesrendements de 4 %, permettant une hausse de la productionde 3 %.

Source : RNM

AbricotLa commercialisation de l'abricot démarre avec deuxsemaines d'avance par rapport à 2013. En raison du

vent, la qualité des variétés précoces est hétérogène.Cependant, l'arrivée de la chaleur a nettement amélioré laqualité du fruit et favorisé la production. La hausse des apportssur les marchés a facilité le maintien des contrats à l'expéditionet permis le recul des importations d'abricots espagnols auprofit de la production française. Les cours sont cependantinférieurs à ceux, élevés, de la campagne 2013, ainsi qu’à lamoyenne quinquennale. La production 2014 est abondante :avec un rendement moyen de 13,5 t/ha, la production estsupérieure de 64 % à la mauvaise année 2013 et 34 % parrapport à la moyenne quinquennale.La surface d'abricotiers productifs recule de 1 %. Ce reculdevrait être compensé à l'avenir par l'entrée en productionprogressive des plantations de renouvellement.

Source : RNM

Source : RNM

LES CAMPAGNES EN COURS

Pêche / NectarineLa campagne 2014 débute avec 15 jours d'avance parrapport à 2013. La demande augmente peu à peuaprès une météo défavorable à la consommation enjuin. L'offre espagnole est conséquente et les volumes

régionaux qui augmentent ne parviennent pas à s'implanter surle marché par manque de consommation. Des volumesnationaux sont stockés et engendrent une diminution continuedes prix. La situation s'améliore en juillet pour la région, maisles cours restent très bas (inférieurs de 10 % à la moyennequinquennale).La surface régionale reste stable. Toutefois, cette annéeencore, une diminution des surfaces en pêches au profit dessurfaces en nectarines est constatée. Actuellement, laproduction régionale est estimée en hausse d'environ 17 %.

AspergeEn 2014 l'offre a pu répondre favorablement auxfêtes pascales. En effet, le pic de production a été

atteint avant les fêtes contrairement à 2013. Malgré un dé-marrage difficile, la campagne 2014 se caractérise par des prixplutôt stables et corrects. Pour la variété violette (cal. +16/22)

Source : RNM

MelonLa campagne 2014 du melon démarre avec trois

semaines d'avance par rapport à 2013 soit une semained'avance par rapport à une année normale. Une telle précocitédans la production entraîne une concurrence anticipée avecles volumes en provenance d'Espagne et du Maroc encoreprésents sur les marchés. La commercialisation est égalementrendue difficile par la faible consommation liée à la météo. Lafilière melon bascule en crise conjoncturelle dès la fin du moisde mai (trois jours en mai et huit jours en juin) au moment dupic de production régional. La situation économique s’amélioreen juillet du fait de la baisse de l’offre. Cette année, le recul des surfaces se poursuit et s'accentue : - 12 % au niveau régional. La production régionale estlogiquement estimée à la baisse et sa diminution est de 9 %,une baisse limitée par de bons rendements permis par lestempératures estivales.

le cours moyen de la campagne est au-dessus de la moyennequinquennale (+ 10 %).Si la surface régionale est estimée en baisse, le rendement estquant à lui en hausse de l'ordre de 6 %, permettant de dépas-ser la production de 2013 d'environ 3 %.

TomateLa production régionale de tomate est confrontéeaux volumes importants de la concurrence de

l'Ouest, mais aussi Belge, Hollandaise et Espagnole et n'arrivepas à s'implanter sur le marché. Des stocks se forment etprovoquent une chute des cours de fin avril à début juin avecdes épisodes de crise conjoncturelle : 13 jours en mai et 4 joursen juin. Cependant, au cours du mois de juin, les différentsengagements avec la grande distribution permettent unehausse des prix qui atteignent alors un niveau de saison. Deplus, l'arrivée des températures estivales favorise laconsommation. Cette embellie est de courte durée, la situationse dégradant à nouveau fortement en juillet. La surface régionale en tomate est en repli de 13 %(conséquence probable des difficultés rencontrées en 2013).Néanmoins, un meilleur ensoleillement et la hausse destempératures contribuent à un gain en rendement. Laproduction régionale ne diminue donc que de 2 % par rapportà 2013.

CourgetteEn 2014, la courgette est fortement concurrencée

par les productions espagnoles et marocaines. De plus,l'hétérogénéité des volumes et de la qualité ne favorise pasl’écoulement de la production française. Par conséquent, lesprix sont en baisse et inférieurs à la moyenne quinquennale.En mai, la filière connaît une crise conjoncturelle de 11 jours,mais les accords passés entre les stations et la grandedistribution ainsi que la légère hausse de la consommation,permettent d'en sortir. En juin, en raison de l'offre abondante leniveau des cours reste bas et à la limite du seuil de déclarationde la crise conjoncturelle. En effet, par manque deconsommation, des volumes sont stockés et l'écoulement lent.Cette situation difficile entraîne au cours du mois de juillet unnon renouvellement des plantations de plein air chez certainsproducteurs. Par conséquent, une baisse importante de cessurfaces est observée (- 21%). Au niveau régional le recul dessurfaces est estimée à 6 %, et celui de la production à 8 %.

Source : RNM

Source : RNM

Pomme & PoireAlors que les volumes locaux peinent às'implanter sur le marché, les intempéries

impactent les vergers, notamment de poiriers où les oragessont survenus lors de la floraison. Une année quantitativement

RÉCAPITULATIF DES PRINCIPALES ÉVOLUTIONS

Estimations (établies en juillet 2014)

Campagne2014

Évolution 2014 / 2013

Évolution 2014 / Moyenne quinquennale

AbricotSurface (ha) 2 070 -1,1% -3,5%

Production (T) 28 200 64,1% 34,1%

CeriseSurface (ha) 2 910 -1,4% -4,8%

Production (T) 20 200 18,4% 28,7%

Pêche /

NectarineSurface (ha) 2 600 -0,2% -10,2%

Production (T) 76 800 16,6% -9,1%

PoireSurface (ha) 2 350 -2,1% -6,1%

Production (T) 52 700 -25,2% -21,2%

PommeSurface (ha) 10 100 -0,8% -2,4%

Production (T) 435 000 -2,7% 5,8%

Source : Agreste

Estimations (établies en juillet 2014)

Campagne2014

Évolution 2014 / 2013

Évolution 2014 / Moyenne quinquennale

ConcombreSurface (ha) 60 -8,8% -22,5%

Production (T) 14 000 -6,8% -19,3%

CourgetteSurface (ha) 600 -5,8% -8,7%

Production (T) 36 100 -7,9% -21,6%

FraiseSurface (ha) 305 -1,0% 39,3%

Production (T) 7 300 2,5% 37,0%

MelonSurface (ha) 2 200 -11,6% -13,4%

Production (T) 46 600 -8,6% -14,7%

Tomate

marché du fraisSurface (ha) 480 -5,5% -11,7%

Production (T) 112 400 -2,0% -15,8%

Tomate

industrieSurface (ha) 820 -16,4% -7,7%

Production (T) 64 000 -1,8% -17,2%

Source : Agreste

moins importante qu'en 2013 est attendue. En poire précoce,les producteurs doivent déjà faire face à des cours faibles(inférieurs de 20 % à ceux de 2009/2013), la demande n’étantpas au rendez-vous.

Directeur régional : François GOUSSÉ

Directrice de la publication : Nadine JOURDAN

Rédacteurs : Stéfano GUASCHI, Stéphanie GUYON,

Guillaume NIEUWJAER

Composition : Nadine NIETO

Dépôt légal : Août 2014

ISSN : 1274-1132

Rédaction achevée le 6 août 2014

ViticultureOn observe sur la région une belle sortie de raisins. Lafloraison s'est déroulée dans de bonnes conditions.Seule une légère coulure est signalée dans le Var sur

Grenache et Merlot, ainsi que dans le Vaucluse sur Grenache. La récolte est impactée localement par des orages de grêle (finjuin / début juillet), dans les Bouches-du-Rhône et le Varprincipalement. Les intempéries de cette période génèrent undébut de pression phytosanitaire (mildiou et oïdium à surveillerdans le Var et le Vaucluse).Les surfaces régionales seraient quasi stables sur un an,cependant un repli en AOP est observé dans les Bouches-du-Rhône et en VSIG sur l'ensemble de la région. La productions'annonce plus abondante que la très faible année 2013 etégalement supérieure à la moyenne quinquennale.

Estimations (établies mi-juillet 2014) Total AOP Autres Vins Total Vins

Bouches-

du-Rhône

Surface (ha) 6 440 3 450 9 890

Evolution N/N-1 -1,6% -0,2% -1,1% Volume (hl) 320 400 229 200 549 600

Evolution N/N-1 11,2% 4,3% 8,2%

Var

Surface (ha) 21 940 6 290 28 230

Evolution N/N-1 0,7% -0,1% 0,5% Volume (hl) 1 011 800 366 500 1 378 300

Evolution N/N-1 3,4% -3,6% 1,5%

Vaucluse

Surface (ha) 36 590 10 450 47 040

Evolution N/N-1 1,0% -2,2% 0,3% Volume (hl) 1 411 400 558 600 1 970 000

Evolution N/N-1 18,9% 17,2% 18,4%

Région

PACA

Surface (ha) 65 300 20 830 86 130

Evolution N/N-1 0,6% -1,3% 0,2% Volume (hl) 2 757 600 1 186 800 3 944 400

Evolution N/N-1 11,8% 6,6% 13,6%

Source : Agreste

Source : Agreste

Valeurs

en millions €

Année 2013 Année 2014

Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4 Trimestre 1

Export Import Export Import Export Import Export Import Export Import

Animaux 3,2 5,7 2,4 6,5 2,3 5,6 2,8 4,2 3,6 5,8

Fruits 63,6 126,3 55,1 127,5 118,6 110,0 92,9 107,5 74,6 98,5

Grandes cultures 62,2 18,9 57,5 21,1 49,1 16,9 39,5 15,9 62,5 21,4

Huiles et graisses 23,1 54,8 27,2 62,7 25,2 54,0 23,1 53,1 26,0 44,3

Légumes 52,7 62,4 48,0 76,0 31,6 35,1 38,7 37,6 46,9 60,0

PAPAM 266,2 78,5 288,9 90,6 256,5 95,4 238,8 85,3 275,6 98,4

Vins 65,6 2,9 95,5 2,8 85,6 3,2 84,7 2,2 85,4 2,3

Autres 4,4 29,8 3,7 30,2 2,8 20,7 2,3 26,7 6,3 30,2

Total 541,0 379,3 578,4 417,3 571,9 340,9 522,8 332,5 580,9 361,0

Flux de produits agricoles à l’entrée ou au départ de la région PACA

Source : DGDDI

Collecte avril, maiet juin 2014 2013

Évolution2014/2013

Lait collecté

(en million de litres) 5,4 5,8 -7,2%

Taux butyreux

moyen (g/L) 39,6 39,6 0,1%

Taux protéique

moyen (g/L) 32,9 32,8 0,4%

Prix moyen (pour 1000 L) 358 € 339 € 5,6%

Collecte de lait de vache en région PACA

INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES

COMMERCE EXTÉRIEUR COLLECTE LAITIÈRE

Source : Agreste