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Universitas PhilosoPhica 62, año 31: 71-93 enero-junio 2014, Bogotá, Colombia – ISSN 0120-5323

LA CONDITION D’OUVERTURE ET L’ÉTAT D’ÉLANCEMENT VERS :

MÉTAPHYSIQUE DE LA VIE CHEZ HEGEL

JUan Pablo ramírez Giraldo*1

RÉSUMEN

Le présent article prétend proposer une lecture métaphysique de trois problèmes que croisent le cœur de la Phénoménologie de l’esprit : a) la condition d’ouverture constitutive de l’esprit ; b) l’état d’élancement Vers : le Désir ; et c) la condition d’ouverture et l’état d’entrainé vers : la VIE. Pour arriver à l’élaboration de cette clé de lecture, nous diviserons la présente étude en trois parcours qui seront organisés à SDUWLU�GH�GHX[�¿JXUHV�FRUGRQQpHV��OD�condition d’ouverture et l’état d’élancement Vers. Dans le premier parcours, nous essaierons de caractériser la condition d’ouverture et, sommairement, l’état d’élancement Vers qui caractérise l’esprit individuel au niveau de la certitude sensible ; dans la deuxième démarche nous examinerons l’état d’élancement Vers comme Désir �� HW�� ¿QDOHPHQW�� QRXV� QRXV� IHURQV� XQH�UppODERUDWLRQ� JpQpUDOH� GH� QRV� GHX[� ¿JXUHV� HQ� WDQW� TXH�conditions qui rendent possible la VIE de l’esprit.

Mots clés : Hegel, condition d’ouverture, l’état d’élancement vers, désir, métaphysique et vie de l’esprit

* Université de Montréal, Québec, Canada.recibido : 17.04.13 acePtado : 30.11.13/D�SUpVHQWH�pWXGH�HVW�OH�UpVXOWDW�GHV�UHFKHUFKHV�UpDOLVpHV�VRXV�OD�GLUHFWLRQ�GX�SURIHVVHXU�-HDQ�Grondin dans le séminaire « Ontologie et métaphysique » dirigé aux étudiants de doctorat GDQV�O¶XQLYHUVLWp�GH�0RQWUpDO��$XWRPQH��-H�UHPHUFLH�OHV�VXJJHVWLRQV�UpDOLVpHV�SRXU�OH�SURIHVVHXU�*URQGLQ�j�FHW�DUWLFOH�

Universitas PhilosoPhica 62, año 31: 71-93enero-junio 2014, Bogotá, Colombia – ISSN 0120-5323

LA CONDICIÓN DE ABERTURA Y EL ESTADO DE DIRECCIÓN HACIA:

METAFÍSICA DE LA VIDA EN HEGEL

RESUMEN

(VWH� DUWtFXOR� SURSRQH� XQD� OHFWXUD� PHWDItVLFD� GH� WUHV� SUREOHPDV�que atraviesan el corazón de la Fenomenología del Espíritu: a) la condición de abertura constitutiva del espíritu; b) el Deseo como estado de dirección Hacia; y c) la vida como condición de abertura y como estado de dirección Hacia: la VIDA. Para llegar a la elaboración de esta clave de lectura, dividiremos el presente HVWXGLR� HQ� WUHV� UHFRUULGRV� RUJDQL]DGRV� D� SDUWLU� GH� GRV� ¿JXUDV�coordinadas: en el primero, trataremos de caracterizar la condición de abertura y de manera abreviada el estado de dirección Hacia que caracteriza al espíritu individual en el nivel de la certeza sensible; en el segundo, examinaremos el estado de dirección hacia Hacia, como Deseo��\��¿QDOPHQWH��UHHODERUDUHPRV�ODV�GRV�¿JXUDV�HQ�WDQWR�condiciones que hacen posible la VIDA del espíritu, en general.

Palabras clave: Hegel, condición de abertura, el estado de GLUHFFLyQ�KDFLD��GHVHR��PHWDItVLFD�\�YLGD�GHO�HVStULWX

THE OPENNESS CONDITION AND THE STATE OF BEING ORIENTED TOWARDS : A

METAPHYSICS OF LIFE IN HEGEL

ABSTRACT

7KLV�DUWLFOH�GUDZV�RQ�D�PHWDSK\VLFDO�UHDGLQJ�RI�WKUHH�VWDJHV�UHODWHG�to the Phenomenology of spirit: a) openness as a constitutive spirit condition; b) desire as a state of being oriented towards��DQG��F��OLIH�as an openness condition and as a state of being oriented towards. In order to achieve such metaphysical reading, this study takes RQ�WKUHH�LQWHUWZLQHG�SDWKV�GUDZLQJ�RQ�WZR�FR�GHSHQGHQW�¿JXUHV��the openness condition and the state of being oriented towards. 7KH�¿UVW�SDWK�LQWURGXFHV�openness as a constitutive spirit condition and, roughly, the state of being oriented towards� DV� SDUW� RI� WKH�individual spirit at the sensitive-certitude level. The second path presents the state of being oriented towards, this being understood as will�DQG��¿QDOO\��WKH�WKLUG�SDWK�UHYLVLWV�WKHVH�WZR�¿JXUHV�GUDZLQJ�RQ�WKH�LGHD�RI�FRQGLWLRQV�PDNLQJ�SRVVLEOH�WKH�VSLULW¶V�LIFE.

Key words: Hegel, openness as a constitutive spirit condition, GHVLUH�� VWDWH� RI� EHLQJ� RULHQWHG� WRZDUGV��metaphysics and spirit’s OLIH

Universitas PhilosoPhica 62, año 31, enero-jUnio 2014: 71-93 – ISSN 0120-5323

©�+HJHO�HVW�j�O¶RULJLQH�GH�WRXW�FH�TXL�V¶HVW�IDLW�GH�JUDQG�HQ�philosophie depuis un siècle, –par exemple du marxisme, de Nietzche, de la phénoménologie et de l’existentialisme allemand, et de la psychanalyse »

Maurice Merleau-Ponty (1966 : 109-122)1.

il serait bien PrétentieUx à l’intérieUr dU Présent exercice de discuter O¶HQVHPEOH� GHV� VHQV�� GHV� REMHWV� RX� GHV� IRUPHV� GH� SHQVpH� TXL� V¶DUWLFXOHQW�j� XQH� UpÀH[LRQ� SKLORVRSKLTXH� TXL� VH� GpFODUH�PpWDSK\VLTXH��'H� OD�PrPH�manière, il serait bien prétentieux aussi d’essayer l’élaboration d’une approche historique au terme de métaphysique, ou bien d’entrecroiser GLIIpUHQWHV� GLVFXVVLRQV� D¿Q� GH� SURSXOVHU� XQH� DXWUH� FRPSUpKHQVLRQ� G¶XQ�problème en métaphysique. Notre prétention est plus restreinte. Nous voulons proposer une lecture métaphysique de trois problèmes que croisent le cœur de la Phénoménologie de l’esprit2, en tant que discours qui essaie de comprendre l’émergence de la totalité du réel. Les trois problèmes que nous aborderons sont : a) la condition d’ouverture constitutive de l’esprit ; b) l’état d’élancement Vers : le Désir ; et c) la condition d’ouverture et l’état d’entrainé vers : la VIE.

0DLV� DYDQW� G¶DERUGHU� OHV� SUREOqPHV� TXL� QRXV� LQWpUHVVHQW�� LO� IDXW�MXVWL¿HU�OD�SRVVLELOLWp�GH�QRWUH�OHFWXUH�PpWDSK\VLTXH�GH�OD�Phénoménologie de l’esprit. À notre avis, il y a au moins deux arguments –extérieurs à la phénoménologie±�TXL�QLHUDLHQW�OD�YDOHXU�GH�QRWUH�HIIRUW��HW�GHX[�DUJXPHQWV�–de la Phénoménologie– qui appuieraient la réalisation d’une lecture métaphysique de l’œuvre capitale de Hegel et de nos trois problèmes.

Un premier argument contre notre entreprise serait la caractérisation de la position typiquement antimétaphysique de Hegel. À plusieurs reprises GDQV� VRQ� O¶RXYUDJH�� OH� SKLORVRSKH� GH�6WXWWJDUW� IDLW� UpIpUHQFH� j� O¶DQFLHQQH�PpWDSK\VLTXH�FRPPH�XQ�VDYRLU�KLVWRULTXH�GpSRXUYX�G¶LQWpUrW��&IU��+HJHO��2010: 7). Seulement, soulignait Hegel, la philosophie postcritique peut FRQGXLUH� OD�FRQVFLHQFH�j� OD� IRUPH� OD�SOXV�KDXWH�GX�VDYRLU�HW� IDLUH� WRPEHU�l’ensemble des démonstrations caractéristiques de la métaphysique

1�1RWH�SULVH�GH��*��-DUF]\N�HW�3�-��/DEDUULqUH��2�1RXV�FRQFHQWUHURQV�QRV�HIIRUWV�dans la section La certitude sensible, de la partie A, de la Phénoménologie de l’esprit, et dans le paragraphe Autonomie et non autonomie de la conscience de soi ; maitresse et servitude, de la section La vérité de la certitude de soi, de OD�SDUWLH�%�GX�PrPH�RXYUDJH.

74 JUAN PABLO RAMÍREZ GIRALDO


GRJPDWLTXH�� HQ� WDQW� TXH� VDYRLU� pWUDQJHU� DX[� SRVVLELOLWpV� PrPHV� GH� OD�connaissance3.

La caractérisation précédente de la position de Hegel pourrait rendre évident la prétention naïve de notre entreprise, mais nous voudrions répondre que cette caractérisation est assez limitée. Le système hégélien –à l’égal d’autres systèmes philosophiques de cette époque-là– dirige ses critiques YHUV�OD�IRUPH�VSpFXODWLYH�TXH�FRQVWLWXH�GH�O¶DQFLHQQH�PpWDSK\VLTXH��PDLV��HQ�PrPH�WHPSV��VXSSRVH�OD�SRVVLELOLWp�G¶XQH�PpWDSK\VLTXH�postcritique capable GH�FRPSUHQGUH�OHV�SUREOqPHV�WUDGLWLRQQHOV�j�SDUWLU�GH�OD�IRUFH�LQWHUSUpWDWLYH�caractéristique de la connaissance4.

8Q� GHX[LqPH� DUJXPHQW� TXL� SRXUUDLW� QRXV� HPSrFKHU� GH� FRQWLQXHU�notre entreprise se trouve au début de l’introduction au concept générale de logique �&I��+HJHO�� '¶DSUqV�+HJHO�� OD�philosophie critique NDQWLHQQH� DYDLW� GpMj� WUDQVIRUPp� OD�PpWDSK\VLTXH� HQ� ORJLTXH� HQ� DSSRUWDQW�XQ� VHQV� HVVHQWLHOOHPHQW� VXEMHFWLI� DX[�GpWHUPLQDWLRQV� ORJLTXHV�� FHSHQGDQW��FHWWH� WUDQVIRUPDWLRQ� Q¶pWDLW� SDV� VXI¿VDQWH� FDU� HOOH� UHVWDLW� HQUDFLQpH� GDQV�XQ�VXEMHFWLYLVPH�TXL�HQIHUPDLW�OD�FRQVFLHQFH��/D�SKLORVRSKLH�SRVWFULWLTXH��DI¿UPDLW�+HJHO��GRLW�UDGLFDOLVHU�OµLPDJH�GH�OD�PpWDSK\VLTXH�FRPPH�ORJLTXH�et libérer la conscience de ce subjectivisme essentielle qui suppose la conscience comme incapable de s’élever et d’examiner les choses comme elles sont en soi et pour soi –comme ce qui est logique et purement rationnel– �&I��+HJHO��

/D� ¿JXUH� G¶XQH� FRQVFLHQFH� FDSDEOH� GH� V¶pOHYHU� HW� G¶H[DPLQHU� OHV� FKRVHV�comme elles sont en soi et pour soi��DI¿UPDLW�+HJHO� garantit la possibilité de IUDQFKLU�OD�OLPLWH�WUDQVFHQGDQWDOH�TXH�OD�ORJLTXH�FULWLTXH�GH�.DQW�DYDLW�LPSRVpH�

3 D’après Bernard Mabille, Hegel déclare la métaphysique comme dogmatique pour deux UDLVRQV��©�'¶XQH�SDUW��SDUFH�TXH��IDXWH�GH�V¶LQWHUURJHU�SDU�OD�UHODWLRQ�SHQVpH�rWUH��HOOH�YD�©�WRXW�GURLW�DX[�FKRVHV�ª��OHV�LGHQWL¿p�j�VRQ�SURSUH�SHQVHU�VXEMHFWLI�HW�UpÀH[LI�RX�LGHQWL¿H�VD�SHQVpH� j� O¶rWUH� >«@� HOOH� HVW� GRJPDWLTXH�G¶DXWUH�SDUW�� GDQV� VRQ� VW\OR�RX� VRQ�JHVWH� GH�pensée ». Voir : Mabille, 2004 : 183.4�,O�IDXW�UHFRQQDvWUH�TXH�©�/¶DQFLHQQH�PpWDSK\VLTXH�Q¶LQWHUURJH�TXH�OD�IRUPH�FDQRQLTXH�GH�OD�proposition « S est P », et réduit ainsi l’activité de penser à la détermination de la convenance ou ce la non convenance de prédicats a un sujet. La métaphysique générale consiste à FRQVLGpUHU� ©� OHV� GpWHUPLQDWLRQV� GH� SHQVpH� FRPPH� OHV� GpWHUPLQDWLRQV� IRQGDPHQWDOHV� GH�FKRVHV�ª�>«@�H[SULPpHV�FRPPH�GHV�SURSULpWpV�HVVHQWLHOOHV�ª�YRLU��0DELOOH��


75LA CONDITION D’OUVERTURE ET L’ÉTAT D’ÉLANCEMENT VERS : MÉTAPHYSIQUE DE LA VIE CHEZ HEGEL

à la connaissance de l’absolu5��+\SSROLWH�FRPSUHQG�ELHQ�FH�IUDQFKLVVHPHQW�de la limite transcendantale ou, en d’autres termes, cette transformation radicale de la métaphysique en logique.�6HORQ�OH�SKLORVRSKH�IUDQoDLV��LO�HVW�IRQGDPHQWDO�GH�FRPSUHQGUH�TXH�OH�V\VWqPH�GH�+HJHO�D�O¶LQWHQWLRQ�GH�UpGXLUH�©�>«@�OD�PpWDSK\VLTXH�j�OD�ORJLTXH�>«@�ª�j�WUDYHUV�GHX[�SUpVXSSRVpV��©�LO�n’y a pas de second monde, il y a un Logos et une vie spéculative absolue » (Hyppolite, 1961 : 69-87).

Mais pour quoi insister dans notre entreprise? Un premier argument en IDYHXU�GH�QRWUH�OHFWXUH��F¶HVW�GH�FRPSUHQGUH�OD�Phénoménologie hégélienne dans un sens principalement métaphysique. À notre avis, la Phénoménologie de l’esprit est une œuvre principalement métaphysique –qui précède à la Science de la logique±� FDU� HOOH� WUDLWH� GH� O¶pPHUJHQFH� GH� O¶rWUH� TXL� QRXV�DSSDUDvW6 et qui se révèle phénoménologiquement7.

6L�QRWUH�DI¿UPDWLRQ�HVW�YDOLGH��QRXV�SRXUULRQV�GLUH�TXH�OD�PpWDSK\VLTXH�KpJpOLHQQH� HVW� XQ� HIIRUW� UDWLRQQHO� SRXU� FRPSUHQGUH� OHV� SULQFLSHV� TXL�FRQVWLWXHQW�OD�WRWDOLWp�GX�UpHO�HQ�VXSSRVDQW�TXH�OD�UpDOLWp�PrPH�HVW�WRWDOHPHQW�rationnelle. Après tout, ce qu’on appelle le système hégélien n’est que O¶HIIRUW� GH� O¶HVSULW� SRXU� REWHQLU� XQH� UDWLRQDOLVDWLRQ� LQWpJUDOH� GX� UpHO�� WHO�TXH� O¶DYDLW�SURSRVp�/HLEQL]�VRXV� OD� IRUPXODWLRQ�GH� OD� fondation-en-raison (Begründung)8.

8Q� GHX[LqPH� DUJXPHQW� TXL� MXVWL¿HUDLW� XQH� OHFWXUH� PpWDSK\VLTXH� VH�WURXYH� GDQV� OD� FRQVWUXFWLRQ� PrPH� GH� OD�Phénoménologie de l’esprit. La Phénoménologie�HVW�XQH�°XYUH�TXL�UHÀqWH�OH�GUDPH�GH�O¶HVSULW�TXL�j�FKDTXH�

5 Nous appellerons indistinctement esprit singulier ou individu singulier� DX[� GLIIpUHQWV�moments de la conscience qui constituent l’émergence du sujet hégélienne. 6�'¶DSUqV�'RPLQLTXH�-DQLFDXG��OD�Phénoménologie de l’esprit est un « ouvrage éminemment métaphysique » car il « pote la conscience jusqu’à la point divine de sa spiritualité, mais GRQW�OD�VSpFL¿FLWp�>«@�HVW�G¶rWUH�©�OD�SUpVHQWDWLRQ�GX�VDYRLU�HQ�VRQ�DSSDUDLWUH�ª��(Q�FH�VHQV��FH�TXL�V¶\�UpYqOH�SKpQRPpQRORJLTXH�>«@�ª��9RLU��-DQLFDXG��7 « Certes, il ne s’agit pas d’une phénoménologie érigée en méthode autonome comme FH�VHUD�OH�FDV�FKH]�+XVVHUO��PDLV�LO�Q¶\�D�DXFXQH�UDLVRQ�GH�QLHU�TXH�OH�UHFXHLO�GHV�¿JXUHV�de la certitude sensible, de la perception, de la conscience de soi, etc., selon leurs modes G¶DSSDULWLRQ��PpULWH� G¶rWUH� UHFRQQX� FRPPH� SKpQRPpQRORJLH� HQ� XQ� VHQV� TXL� QH� VRLW� SDV�VHXOHPHQW�QRPLQDO�ª��-DQLFDXG��8 Voir : Heidegger, 1976 : 228-229.



IRLV�DUULYH�j�XQH�V\QWKqVH�SOXV�ODUJH�±G¶XQH�UpJLRQ�SOXV�JUDQGH�GX�UpHO±�VDQV�DUULYHU�YpULWDEOHPHQW�j�O¶DEVROX��/¶KLVWRLUH�GH�FHV�V\QWKqVHV�HVW�OD�YLH�PrPH�de l’esprit qui se pose comme absolu dans chaque époque sans avoir une pleine conscience –au moins dans plusieurs moments de son développement– de sa condition de moment synthétique qui s’articule à l’histoire complète de l’humanité.

Cela est la conscience métaphysique qu’apporte la Phénoménologie de l’esprit : une vérité qui se déclare comme explicative de la totalité du réel à l’intérieur d’une époque est, en suivant Hegel, la démarche caractéristique GH�O¶HVSULW�TXL�V¶pWHQG�YHUV�O¶DEVROX�j�SDUWLU�GH�VD�SURSUH�¿QLWXGH��©�&HW�rWUH�là (Dasein�� FHW�rWUH�GDQV� OH� WHPSV��Q¶HVW�SDV� VHXOHPHQW�un moment de la connaissance individuelle en général qui comme tel est essentiellement ¿QL��PDLV�aussi un moment du développement de l’Idée philosophique dans l’élément du penser » (Hegel, 1970 :53).

6L�QRXV�DFFHSWRQV�OHV�DUJXPHQWV�MXVWL¿DQWV�XQH�OHFWXUH�PpWDSK\VLTXH��il nous est possible d’énoncer les trois problèmes qui seront objets de notre UHFKHUFKH� HW� TXL� VH� GpURXOHURQW� HQ� WURLV� SDUFRXUV� j� SDUWLU� GH� GHX[�¿JXUHV�cordonnées : la condition d’ouverture et l’état d’élancement Vers. Dans le premier parcours, nous essaierons de caractériser la condition d’ouverture et, sommairement, l’état d’élancement Vers qui caractérise l’esprit individuel au niveau de la certitude sensible ; dans la deuxième démarche nous examinerons l’état d’élancement Vers comme Désir ��HW��¿QDOHPHQW��QRXV�QRXV�IHURQV�XQH�UppODERUDWLRQ�JpQpUDOH�GH�QRV�GHX[�¿JXUHV�HQ�WDQW�TXH�FRQGLWLRQV�TXL�UHQGHQW�possible la VIE de l’esprit.

1. La condition d’ouverture et l’état d’élancement Vers : l’esprit individuel

ce qUe noUs noUs ProPosons d’aborder ici est la compréhension hégélienne de la condition d’ouverture et de l’état d’élancement Vers en tant que conditions de possibilité de l’expérience de l’esprit. Nous ne voulons pas IDLUH� XQH� SUpVHQWDWLRQ� JpQpUDOH� GHV� PRXYHPHQWV� GH� O¶HVSULW� �VXEMHFWLI��REMHFWLI�HW�DEVROX��FRQVWLWXWLIV�GH�OD�SKLORVRSKLH�GH�+HJHO��1RWUH�LQWHQWLRQ�est celle d’explorer la possibilité de l’expérience j�SDUWLU�GH�QRV�GHX[�¿JXUHV�(ouverture et élancement Vers��D¿Q�GH�FDUDFWpULVHU�O¶DUJXPHQW�PpWDSK\VLTXH�TXL�OXL�HVW�VXEMDFHQW��&RPPHQoRQV�OD�UHFRQVWUXFWLRQ�GH�QRV�GHX[�¿JXUHV��



Au cours de la Préface à la Phénoménologie de l’esprit, Hegel distingue la réalité (Realität��GH�OD�FRQGLWLRQ�HIIHFWLYH�GH�OD�UpDOLWp��Wirklichkeit). Tandis que la première est essence ou apparence9, la deuxième (Wirklichkeit) est OD�PDQLIHVWDWLRQ�GH�O¶XQLWp�FRQFUqWH�TXL�VH�GpSORLH�GDQV�OH�WHPSV�FRQWHQDQW�en soi ce qu’Aristote appelle la possibilité� �įȪȞĮȝȚȢ�� $ULVWRWH��Méta, Liv. Iȋ��E�j��'H� OD�PrPH�PDQLqUH�TXH� OH�JHUPH�FRQWLHQW�HQ�puissance�WRXWHV�OHV�TXDOLWpV�GH�O¶DUEUH��HOOH�Q¶HVW�SDV�HQFRUH�O¶DUEUH�PrPH�FRPPH� UpDOLWp�HIIHFWLYH� �Wirklichkeit��0rPH�VL� OH�JHUPH�FRQWLHQW� O¶DUEUH�en puissance, il n’est pas espace-temporellement (Ici et Maintenant) l’unité concrète : Arbre (Hegel, 1970 : 123). Il est vrai que le germe n’est pas l’Arbre, mais il est indéniable que le germe est déjà une unité concrète (en soi-même) traversé par une orientation Vers TXL�GpWHUPLQHUD�OD�IDoRQ�GH�VRQ�déploiement. Le germe, et toute autre chose, est une unité concrète traversée SDU�XQH�UDWLRQDOLWp�TXL�VH�GpSORLHUD�SURJUHVVLYHPHQW�G¶XQH�IDoRQ�GpWHUPLQpH��

'¶DSUqV�+HJHO�� OD� UDWLRQDOLWp�TXL�FURLVH� OH�F°XU�GH� OD� UpDOLWp�HIIHFWLYH�dévoile la possibilité du savoir de l’esprit. L’esprit rationnel est capable de saisir la réalité (Wirklichkeit), car la réalité se déploie rationnellement dans le temps et dans l’espace et, car il (l’esprit) est capable de sentir les GpYHORSSHPHQWV� SURJUHVVLIV� GH� O¶unité concrète qui est ancrée au centre GH� O¶LPPpGLDWHWp� �&I�� +HJHO�� $LQVL�� OD� UpDOLWp� HIIHFWLYH� HVW��notait Hegel, la scène qui héberge deux unités distinctes en sa capacité de sentir : l’esprit individuel et la chose. Bien que les deux soient soumises à l’immédiateté du temps, l’une des deux peut sentir�G¶XQH�IDoRQ�VSpFL¿TXH�HQ�SUHQDQW�GLVWDQFH�HW�HQ�VH�SODoDQW�HQ�IDFH�GH�FH�TX¶elle n’est pas.

Mais, comment est-elle constituée l’unité concrète qui sent ? Hegel caractérise l’unité concrète qui sent à partir de deux conditions propres de l’esprit. Suivant le philosophe de Stuttgart, ce qui sent se trouve constamment Ouverte et Élancée Vers les objets du monde. À cause de cette condition originelle (ouverte��O¶XQLWp�TXL�VHQW�HVW�ELHQ�VRXPLVH�j�O¶LPPpGLDWHWp�IXJDFH�du temps, mais elle est originalement disposée (élancée Vers) à sortir à la découverte de ce qu’elle n’est pas (non-être�� &I��+HJHO�� La condition d’ouverture et l’état d’élancement Vers qui caractérise ce qui sent, en suivant de près l’auteur de la Phénoménologie, sont la preuve

9�/D�SKLORVRSKLH�GH�+HJHO�PDUTXH�FODLUHPHQW�XQH�GLVMRQFWLRQ�HQWUH�HIIHFWLYLWp��Wirklichkeit) et réalité (Realität��/D�UpDOLWp�Q¶pWDQW�SDV�UpÀpFKLH�HQ�VRL��Q¶D�SDV�GH�YpULWp��DXVVLW{W�TXH�OD�UpDOLWp�HIIHFWLYH�HVW�OD�PDQLIHVWDWLRQ�GH�O¶,GpH�HQ�WDQW�TXH�FRQFHSW�HIIHFWLYHPHQW�UpHO��9RLU��Vieillard-Baron, 2005.



incontestable de l’orientation originelle de l’esprit singulier vers l’extérieur, étant donné que seulement ce qui sent�SHXW�VH�WURXYHU�IDFH�j�XQ�REMHW�HQUDFLQp�dans l’espace et dans le temps.

En mots de Hegel :

On n’est pas censé concevoir l’absolu, mais le sentir et le contempler, ce n’est pas le concept, mais le sentiment qu’on en a et ce qu’on en contemple TXL�VRQW�FHQVpV�j�OD�IRLV�PHQHU�OHV�GpEDWV�HW�rWUHV�pQRQFpV��>«@�FH�Q¶HVW�SDV�OH�FRQFHSW��PDLV�H[WDVH��FH�Q¶HVW�SDV�OD�IURLGH�SURJUHVVLRQ�GH�OD�QpFHVVLWp�GH�OD�FKRVH��PDLV�OD�IHUPHQWDWLRQ�GH�O¶HQWKRXVLDVPH�TXL�VRQW�FHQVpV�rWUH�la tenue et l’expansion et avancée continue de la richesse de la substance (Hegel, 2012 : 61-62).

L’esprit est déjà ouvert et entrainé Vers dès le début de l’expérience-PrPH��HW�FHV�¿JXUHV�VRQW�OHV�UHVSRQVDEOHV�GH�FHWWH�VRUWH�GH�OD�UHODWLRQ�TXL�s’établit entre ce qui sent et ce que ne sent pas. D’après Hegel, au début de l’expérience l’individu sent la chose comme ce qui est. La chose est une immédiateté simple qui garde en soi une telle puissance et richesse de sens qui permettra –à l’intérieur de la relation– l’émergence de la certitude VHQVLEOH��&I��+HJHO��

&HWWH�SUHPLqUH�¿JXUH�FDUDFWpULVH�O¶H[SpULHQFH�GH�O¶HVSULW�HQ�XQH�IRUPH�GRXEOH��'¶XQ�F{Wp��FKDTXH�unité concrète se trouve dans la pure immédiateté TXL� Q¶HVW� TXH� O¶LPPpGLDWHWp� GX� WHPSV� �� HW�� GH� O¶DXWUH� F{Wp�� FKDTXH� unité concrète est intermédiaire d’une autre, car chacune d’elles dépend de O¶H[LVWHQFH�GH� O¶DXWUH��©� -¶DL� OD� FHUWLWXGH��QRWDLW�+HJHO��SDU� O¶LQWHUPpGLDLUH�d’un autre, la chose ; et celle-ci est pareillement dans cette certitude par O¶LQWHUPpGLDLUH�G¶XQH�DXWUH��VDYRLU��GH�-H��ª��+HJHO��

&RQFHQWURQV�XQ�SHX�SOXV�GDQV�OD�GHX[LqPH�IRUPH�GH�OD�FDUDFWpULVDWLRQ�GH�l’expérience : l’intermédiation.� 0rPH� VL� OD� FRQVWLWXWLRQ� GH� O¶LQGLYLGX�VLQJXOLHU�TXL�VHQW�Q¶DIIHFWH�SDV�OD�FRQGLWLRQ�HVVHQWLHOOH�GH�OD�FKRVH�HQ�VD�YpULWp�(être��LO�IDXW�UHFRQQDvWUH�TXH�F¶HVW�GDQV�O¶LQWHUPpGLDWLRQ�TXH�OD�FKRVH�VH�UHQG�certitude sensible dans la scène de l’individu. De cette manière, la chose émerge comme quelque chose d’essentielle à la relation d’intermédiation FDU�HOOH�HVW�XQ�rWUH�YpULWDEOH�SRXU�O¶LQGLYLGX�TXL�VHQW��3RXU�VD�SDUW��O¶HVSULW�Q¶HVW�SDV�XQ�rWUH�YpULWDEOH�FRPPH�OD�FKRVH��7DQGLV�TXH�OD�FKRVH�(67�GDQV�sa véritable immédiateté, l’esprit est seulement quelque chose en relation, il est seulement par rapport à la chose qui est essentiellement véritable et nécessaire.



Ce que rend évident la phénoménologie de Hegel –dans ce moment d’élévation de l’esprit– avec i) la relation intermédiaire et avec ii) la condition inessentielle de l’esprit est, principalement, la nature négative du caractère de l’ouverture et de l’état d’élancement Vers. Pour Hegel, ce que comprend initialement l’individu singulier est qu’il est ouvert et élancé Vers ce qu’il n’est pas (non-être��/D� IRUPH�GH� VRQ� RXYHUWXUH� HVW� QpJDWLYH� pWDQW� GRQQp�qu’elle (l’ouverture) permet à la conscience de se comprendre uniquement HQ�WHUPHV�GH�QRQ�rWUH��HQ�WHUPHV�GH�GLIIpUHQFH��

Cependant nous ne pouvons pas traiter directement le problème de la négativité dans le moment présent de notre recherche. Maintenant il est LQGLVSHQVDEOH� G¶DSSURIRQGLU� GDQV� OD� FDUDFWpULVDWLRQ� GH� O¶immédiateté qui HQIRQFH�O¶HVSULW�GDQV�O¶HVSDFH��Ici) et le temps (Maintenant), car l’intention de notre premier parcours est celle de comprendre la véritable puissance de la condition d’ouverture et d’énoncer l’état d’élancement Vers.

Dans un premier moment de la conscience (par rapport à��DI¿UPDLW�le philosophe de Stuttgart, l’individu singulier (Pur Je) est soumis dans l’immédiateté. Il n’aperçoit et il ne sent que la chose comme un ce qui EST, comme un ensemble de sensations vigoureuses et particulières10��$UUrWRQV�XQ�moment dans la description cette situation. Pour l’individu singulier qui voit un arbre, Ici est l’arbre, Ici�VRQW�FHV�EUDQFKHV�HW�FHV�IUXLWV��0DLV�V¶LO�WRXUQH�OD�WrWH�OD�YpULWp�GH�OD�UpDOLWp�LPPpGLDWH��Ici-Arbre��GLVSDUDvW��l’Ici n’est pas un arbre. La réalité est pour lui –et maintenant– une maison.

10�&RPPH�DI¿UPH�:DKO�GDQV�VRQ�FRXUV�GH��GpGLH�j� OD�Logique�GH�+HJHO�� IDLUH�XQH�H[SORUDWLRQ�GH�O¶LGpH�G¶rWUH�GpWHUPLQp�H[LJH�XQH�FRPSUpKHQVLRQ�JpQpUDOH�GH�OD�GLDOHFWLTXH��rWUH�QpDQW�GHYHQLU��'¶DSUqV�:DKO��PrPH�VL�O¶DI¿UPDWLRQ�GH�+HJHO�DX�GpEXW�GH�OD�VFLHQFH�GH� OD� ORJLTXH� ©� /¶rWUH� FRPPH� GpWHUPLQDWLRQ� VH� GpYRLOH� FRPPH� QpDQW� ª� Q¶pFODLUFLW� SDV�trop le sens d’être déterminé��HOOH�PrPH�DSSRUWH�EHDXFRXS�j�OD�UpÀH[LRQ�VXU�O¶KRUL]RQ�GH�compréhension de ce qu’est l’être déterminé ��TXHO�VRUWH�G¶H[LVWHQFH�HVW�FHW�rWUH�"�&KH]�+HJHO�� HQ� WDQW� TXH� QRXV� QH� SRXYRQV� SDV� DI¿UPHU� DXFXQH� FKRVH� G¶XQ� VXMHW� indéterminé �HQ�WDQW�TX¶LO�QH�GHYLHQQH�SDV�HQFRUH�� LO�HVW�QpFHVVDLUH�TXH�O¶H[LVWHQFH�GH�FHW�rWUH�VRL�OD�détermination (être-là��8Q�rWUH�GpWHUPLQp�GRLW� rWUH�TXHOTXH�FKRVH�TXL� VH� UpYqOH�GDQV� OH�devenir et de cette manière, qui se révèle comme ce qu’il n’est pas, car le mouvement négatif�UqJQH�DXVVL�VXU�OD�FRQGLWLRQ�FKDQJHDQWH�GX�WHPSV��(Q�SOXV��QRWH�:DKO��HQ�WDQW�TXH�l’être déterminé devienne�HW�TX¶LO�H[LVWH�VRXV�OD�IRUPH�GH�OD�GpWHUPLQDWLRQ��OD�IRUPH�GH�VRQ�DSSDULWLRQ�HVW�O¶LPPpGLDWHWp�GDQV�ODTXHOOH�LO�pPHUJH�GDQV�XQH�IRUPH�EUXPDVVH�HW�JpQpUDOH��De cette manière, l’être déterminé est, d’après Hegel, le premier terme, c’est-à-dire, l’être déterminé�HVW�FH�TXL�DSSDUDLW�IDFH�j�TXHOTX¶XQ�GDQV�VRQ�GHYHQLU��(OOH�HVW�O¶XQLWp�GH�O¶être et de non-être qui se constitue comme unité primitive et concrète d’une multiplicité de GpWHUPLQDWLRQV��9RLU��:DKO��



D’après Hegel, cette caractérisation phénoménologique démontre que ce que nous nommons comme l’Ici�QH�GLVSDUDvW�SDV� �� LO�SHUGXUH�DX�FRXUV�de la disparition de la maison, de l’arbre, etc. L’Ici, comme condition de O¶H[SpULHQFH��HVW�LQGLIIpUHQW�DX�IDLW�GH�O¶XQLWp�FRQFUqWH�PDLVRQ�RX�DUEUH��/D�chose s’avère de nouveau comme simple intermédiaire qui est en train de s’élever comme quelque chose d’universel et de générale dans l’horizon de l’individu singulier11.

$LQVL��OD�¿JXUH�GH�O¶LQGLYLGX�VLQJXOLHU�TXL�D�pWp�LOOXVWUpH�YHXW�FDUDFWpULVHU�FH�TXL�HVW�HQIRQFp�GDQV�OH�PRXYHPHQW�FKDQJHDQW�GH�OD�UpDOLWp�GDQV�ODTXHOOH�OH�Je se trouve lié par tous ses sens, principalement, notait Hegel, par le regard. Pendant le déplacement de ses sens, l’individu singulier se découvre au cœur de l’immédiateté�UpJQDQWH�TXL�VH�PDQLIHVWH�FRPPH�XQH�SOXUDOLWp�GHV�FKRVHV�intermédiaire. L’arbre qui était vu pour l’individu singulier est Maintenant non-arbre car son regard s’est déplacé. Maintenant il y a une maison devant lui, et au moment qui suit, la maison aura disparu de son horizon et sera non-maison12.

De l’analyse de cette relation immédiate et intermédiaire Hegel attire XQH� FRQFOXVLRQ� VXUSUHQDQWH� HW� IRQGDPHQWDOH� SRXU� VD� SKpQRPpQRORJLH��/D�certitude sensible est la vérité d’un Je qui se trouve, à cause de sa condition d’ouverture, dans l’immédiateté : Ici et Maintenant (Hegel, 2012 : 136). Ainsi, et depuis cette reconstruction générale de la certitude sensible et de la condition d’ouverture qui la rend possible (la certitude sensible), il nous est légitime d’attirer plusieurs conclusions, mais seulement deux qui concernent notre recherche13 :

_� La forme de la condition d’ouverture : à l’intérieur de l’immédiateté le Je�VH�GpYRLOH�FRPPH�FH�TXL�HVW�IDFH�DX[�FKRVHV�Oj��,O�GpFRXYUH�L��

11 Démonstration phénoménologique de l’espace, dans un sens hégélienne de phénoménologie. Voir : Hegel, 2012 : 133.12 Démonstration phénoménologique du temps, dans un sens hégélienne de phénoménologie. Voir : Hegel, 2012 : 136.13 Nous reconnaissons la borne de cette recherche et les limites qu’elle nous impose. &HSHQGDQW��OD�GHVFULSWLRQ�VXFFLQFW�GH�FHWWH�SUHPLqUH�UHODWLRQ�HQWUH�OH�-H��pur Je) et chose (ceci��ELHQ�TXH�QH�VRLW�SDV�VXI¿VHQW�QRXV�SHUPHWWUD�GH�FRPSUHQGUH�HQ� WHUPHV�JpQpUDOHV�l’émergence de la Négativité chez Hegel.



que les choses sont à lui dans le mouvement de son regard et de ses sens en général (Sens), et ii) que l’expérience qu’il a des choses du PRQGH�HVW�WUDYHUVpH�SDU�OD�IXJDFLWp�GX�WHPSV��&H�TXL�est pour lui –Ici et Maintenant14– ne le sera pas au moment suivant –au moins de OD�PrPH�PDQLqUH±��FDU�FH�TXL�VH�maintient n’est pas la pluralité de Maintenant-s et Ici-s qui coulent dans la pure immédiateté ; ce qui se maintient�� DI¿UPDLW�+HJHO�� HVW� TXHOTXH� FKRVH�G¶XQLYHUVHOOH�TXL�GpSHQG� GH� OD� IRUPH� GH� OD� FRQGLWLRQ� d’ouverture et de l’état d’élancement Vers les choses.

`� La condition de dirigée de la condition d’ouverture : L’individu singulier (Je), TXL� HVW� IDFH� j� XQH� XQLWp� FRQFUqWH�� WRXUQH� OH� GRV� j�plusieurs autres unités qui sont pour lui non-être (non-arbre, non-maison��'¶XQH�FHUWDLQH�IDoRQ��OH multiple être-autre qui est en haut, HQ�EDV�HW�DLQVL�GH�VXLWH��&I��+HJHO��±TXL�HVW�OD�SOXUDOLWp�GX�PRQGH�PrPH�HW�TXL�HVW�SDU�UDSSRUW�j�OD�condition d’ouverture et à l’état d’élancement Vers–, rend évident la condition inessentielle et négative de l’intuition. La chose-là (immédiateté essentielle) émerge Maintenant et Ici comme un non-être qui est dans l’horizon spatio-temporel de l’individu singulier. Ainsi, l’esprit singulier ne sent pas et ne contemple que les choses qu’il «détermine dans la négativité de l’action » (Hyppolite, 1961 : 33) ou, à ce niveau de notre discussion, TX¶LO�GpWHUPLQH�GDQV�OD�QpJDWLYLWp�GH�OD�SHQVpH�PrPH��QRQ�PRL��

Avant d’avancer à notre deuxième démarche, nous voulons dénoncer le restreint de notre exposé lequel s’est limité à la certitude sensible. Cependant LO�HVW�LPSRUWDQW�GH�QRWHU��XQH�DXWUH�IRLV��TXH�OH�EXW�GH�QRWUH�UHFKHUFKH�±GDQV�ce premier parcours– n’était que d’explorer la possibilité de l’expérience, j� SDUWLU� GH� QRV� GHX[� ¿JXUHV� FRRUGRQQpHV�� D¿Q� GH� FDUDFWpULVHU� O¶DUJXPHQW�métaphysique qui lui est subjacent. En d’autres termes, nous voulions présenter la condition d’ouverture et l’état d’élancement Vers en tant que conditions qui caractérisent le destin de l’esprit, car l’esprit individuel sent G¶XQH�IDoRQ�GpWHUPLQpH��

14 La philosophie de Hegel comprendra l’espace (Ici) et le temps (Maintenant) comme les IRUPHV�XQLYHUVHOOHV�GH�O¶LQWXLWLRQ��HQ�DXWUHV�WHUPHV��FRPPH�O¶VWUXFWXUH�UDWLRQQHO�GH�WRXWH�connaissance sensible. Voir : Hyppolite, 1961 : 34



2. L’état d’élancement Vers : le Désir

noUs avons déJà Parlé de la certitude sensible D¿Q�GH�FDUDFWpULVHU�FH�TXL�constitue la condition originaire de l’individu singulier. Maintenant nous essaierons d’explorer l’émergence de la conscience de soi et sa relation avec le désir�VDQV�QRXV�pORLJQHU�GH�QRV�¿JXUHV�FRRUGRQQpHV��OD�condition d’ouverture et de l’état d’élancement Vers. Éclairons, avant de continuer, TXH�GDQV�OH�V\VWqPH�KpJpOLHQ�WRXWHV�OHV�FRQGLWLRQV�HW�¿JXUHV�VSLULWXHOOHV��TXL�rendent possible la complexité de la vie humaine, sont là depuis le début en tant que possibilités. Tant la conscience de soi que le désir sont là depuis le début.

¬� SDUWLU� GH� FHW� pFODLUHPHQW� LQLWLDO�� QRXV� SRXUULRQV� DI¿UPHU� TXH� OD�Phénoménologie de l’esprit est un discours philosophique qui essaie de comprendre les développements de ce qui est originairement en puissance (en soi) et ce qui se déploie pendant la vie de l’esprit (pour soi). L’individu singulier est, dès l’origine, traversé par ce qu’il est en soi et qui se déploiera G¶XQH� IDoRQ� UDWLRQQHOOH� VRXV� OHV� IRUPHV� GH� FRQVFLHQFH� GH� VRL�� OH� WUDYDLO��O¶KLVWRLUH� HW� OD� FXOWXUH� TXL� QH� VRQW� TXH� GHV� PDQLIHVWDWLRQV� GH� O¶HVSULW� HQ�devenant absolu à moment présent. Cette compréhension se constitue dans la téléologie qui traverse l’ouvrage phénoménologique de Hegel : tout ce qui est pour soi est là depuis le début. Autrement dit, l’individu contient en SXLVVDQFH�GHV�GpWHUPLQDWLRQV�TXL�GRQQHURQW�OD�IRUPH�j�VD�UHODWLRQ�DYHF�FH�TXL�est extérieur à lui.

À partir de cette téléologie hégélienne nous pourrions tirer une hypothèse provisoire : si tout est là depuis le début, il ne nous reste que nous mener QRXV�PrPHV�j�O¶RULJLQH�D¿Q�GH�FRPSUHQGUH�FH�TXL�VH�GpSORLH�j�SUpVHQW��1RXV�avons voyagé déjà à l’origine de la relation entre l’individu singulier et la FKRVH�Oj�HQ�SUHQDQW�FRPPH�¿O�FRQGXFWHXU�OD�¿JXUH�GH�O¶RXYHUWXUH�FRPPH�OD�FRQGLWLRQ�GH�WRXWH�O¶H[SpULHQFH��¬�FH�PRPHQW�Oj��O¶LQGLYLGX�pWDLW�IDFH�j�OD�chose-là qui était pour lui au cours de l’expérience sensible. Il a gagné dans FHWWH�SRVLWLRQ�XQH�FRPSUpKHQVLRQ�QpJDWLYH�HW�GLIIpUHQFLpH�GH�FH�TX¶LO�Q¶est pas. Il est par opposition non-ceci, non-arbre, non-maison. Cependant, la vitalité de ce « non » WHUPLQH�SDU�TXDOL¿HU�OD�UpDOLWp�SULYDWLYH�GH�O¶H[SpULHQFH�HW� SDU� GpPRQWUHU� OD� IRUFH� QpJDWLYH15 de la conscience naturelle. Elle est

15 Tandis que l’adjectif « négatif » veut caractériser, dans le système hégélien, le mouvement contradictoire qui constitue l’absolument sujet – par rapport à réalité qui disparait dans



incapable de saisir le mouvement de la pluralité qui coule dans le temps et l’espace16. La conscience naturelle nie ce qu’elle ne peut pas saisir17.

Cependant, l’incapacité de saisir qui caractérise la conscience naturelle H[LJH�j�OD�UpÀH[LRQ�SKpQRPpQRORJLTXH�GH�VH�PHQHU�YHUV�XQH�QRXYHOOH�¿JXUH�de l’esprit. D’après Hegel, le « Je�HVW�j�OD�IRLV�OH�FRQWHQX�GH�OD�UHODWLRQ�HW�O¶DFWH�GH�OD�UHODWLRQ��LO�HVW�OXL�PrPH�IDFH�j�XQH�DXWUH�FKRVH��HQ�PrPH�WHPSV�qu’il gagne sur cet autre, qui pour lui, tout aussi bien, est uniquement lui-PrPH�ª��+HJHO��

Que le Je�VH�FRPSUHQQH�VRL�PrPH�FRPPH�OH�contenu de la relation et l’acte de la relation� VHXOHPHQW� SRXUUDLW� VLJQL¿HU� TX¶LO� WRPEH� j� O¶LQWpULHXU�d’un premier moment de la conscience de soi �� ©� (OOH� >OD� FRQVFLHQFH@� D�pour essence et objet absolu Je » (Hegel, 2012 : 198). La conscience de soi pPHUJH�FRPPH�VDYRLU�GH�VRL�PrPH��-H�FRQWHQX�HW�-H�DFWH��0DLV�TXHOOH�VRUWH�de savoir est-il si la conscience de soi est opposée uniquement au monde VHQVLEOH�"�4XHO�HVW�OD�YDOHXU�G¶XQ�VDYRLU�VLPSOH�FRPPH��©�-H�VXLV�-H�ª�"�

/D�YDOHXU�GH�FHWWH�QRXYHOOH�¿JXUH�HVW�FDSLWDOH�SRXU�OD�Phénoménologie et pour notre recherche en métaphysique. La conscience de soi émerge comme l’expression du Désir, HOOH�HVW��HOOH�PrPH��'e6,5��&I��+HJHO��189). Elle VEUT devenir essentielle, singulière�HW�LGHQWLTXH�j�VRL�PrPH�SDU�opposition à tout ce qu’elle n’est pas (négation). Elle VEUT se poser comme contenu et activité de la totalité du réel, en tant qu’elle a pour essence et objet absolu son propre Je.

¬�OD�GLIIpUHQFH�GH�OD�FRQVFLHQFH�QDWXUHOOH�TXL�FDUDFWpULVDLW�OD�FHUWLWXGH�sensible, la conscience de soi sait deux objets : a) des objets de la certitude VHQVLEOH�HW�E��GH�VRL�PrPH�HQ�WDQW�TX¶HVVHQFH�YpULWDEOH�TXL�HVW�SDU�RSSRVLWLRQ�à l’objet nié. Plus clairement dit, tandis que la conscience naturelle est une VRUWH�GH�FRQVFLHQFH�IDFH�DX[�REMHWV�GH�OD�FHUWLWXGH�VHQVLEOH�� OD�conscience de soi�pPHUJH�FRPPH�O¶HIIRUW�GH�OD�FRQVFLHQFH�SRXU�VH�SUHQGUH�VRL�PrPH�comme son propre objet.

l’immédiateté–, le nom négativité�GpVLJQH�O¶KRUL]RQ�GH�UpDOLVDWLRQ�GRQW�OH�WUDYDLO�QpJDWLI�GH�l’esprit s’accomplit –dans son parcours vers le concept (Begriff) –.16 Voir : Butler, 2001 : 51. 17 A cause de l’extension du présent travail nous n’avons pas présente tous les moments de l’esprit car cela déborderait de notre recherche qui veut seulement traiter trois des problèmes propres de la Phénoménologie de l’esprit de Hegel.



/D� IRUFH� GH� OD� FRQVFLHQFH� HVW�� DI¿UPH� -XGLWK� %XWOHU�� OD� FDSDFLWp�caractéristique de la conscience de soi� GH� VH� SHQVHU� VRL�PrPH� FRPPH�différenciée, comme capable de saisir le mouvement plural qui coule dans le temps et l’espace et que la conscience naturelle n’était pas capable de saisir �&I��%XWOHU��0DLV��DI¿UPDLW�+HJHO�GDQV�OH��GH�O¶Encyclopédie des sciences philosophiques, l’auto-conscience est encore enracinée dans l’immédiateté, raison pour laquelle elle est encore singularité et désir DSSpWLWLI��3RXU�HOOH�O¶REMHW�Q¶RSSRVH�DXFXQH�UpVLVWDQFH�SDUFH�TX¶LO�HVW�XQ�en soi�TXL�QH�SHXW�SDV�V¶pOHYHU�j�OD�FRQGLWLRQ�GH�VRL�PrPH��

De cette manière, dans son état plus originel l’esprit est tant condition d’ouverture, qu’état d’élancé Vers,� RX� HQ� WHUPHV� GH� +HJHO� �� 'e6,518. ¬�SUpVHQW�� LO� IDXW� UHQGUH�pYLGHQW� OD�YpULWDEOH�YDOHXU�GH�FH�TXH�QRXV�DYRQV�appelé l’état d’élancement Vers, car c’est dans ce moment-là de l’élévation GH� O¶HVSULW� TX¶LO� JDJQH� VD� ¿JXUH� SUHVTXH� FRPSOqWH��1RXV� QH� VRPPHV� SDV�uniquement ouverts à la réalité sensible de l’objet, nous sommes élancés Vers O¶REMHW�G¶XQH�IDoRQ�GpVLGpUDWLYH��3RXU�OD�conscience de soi l’objet dépourvu de mêmeté est�Oj�EDV�SRXU�rWUH�dévoré et détruit dans le mouvement du désir TXL�D�SRXU�EXW�OD�VDWLVIDFWLRQ�égoïste.

'H�FHWWH�IDoRQ��QRXV�SRXUULRQV�DI¿UPHU�TXH�OD�SRVLWLRQ�phénoménologique de Hegel19 comprend bien l’esprit comme ce qui est ontologiquement ouvert, et pulsionnellement élancé Vers. Pour l’individu singulier, l’objet est objet du désir et non seulement une chose-là représentée. Il VEUT s’imposer sur l’objet et satisfaire son désir, étant donné que –et à cause du déploiement de l’état d’élancement Vers– le soi est devenu Vie20 désidérative et son objet du désir�HVW�UHQGX�YLYDQW��3HQGDQW�OD�UpDOLVDWLRQ�GH�VD�VDWLVIDFWLRQ��OD�conscience de soi�V¶LPSRVH�FRPPH�DXWRQRPH�IDFH�j�O¶REMHW�HW�WURXYH�GDQV�VD�FRQVRPPDWLRQ�XQH�DXWUH�IRUPH�GH�YpULWp��OD�VDWLVIDFWLRQ21.

18�$LQVL��QRXV�DYRQV�FDUDFWpULVp�QRV�GHX[�¿JXUHV�FRUGRQQpHV��OD�condition d’ouverture et l’état d’entrainé Vers. Tandis que la première exprime la possibilité de l’expérience d’objets qui sont Ici et maintenant dans la courante de la réalité objective ; la deuxième émerge FRPPH�OD�IRUFH�GX�'e6,5�TXL�QRXV�HQWUDLQH�9HUV�OD�FRQVRPPDWLRQ�HW�OD�GHVWUXFWLRQ�GH�OD�FKRVH�Oj��D¿Q�GH�QRXV�VDWLVIDLUH��19 On comprend cette position phénoménologique, comme la construction rationnelle qui essaie de comprendre l’émergence de la totalité du réel. 20 Dans ce moment-là, la Vie en minuscule représente la Vie de la conscience de soi, et chez +HJHO�OD�9,(�VHXOHPHQW�DUULYHUD�j�OD�¿Q�GH�OD�GLDOHFWLTXH�GH�OD�maitresse et la servitude21 Voir : Hegel, 2012 : ��+HJHO��VV�



Ainsi, nous sommes arrivés à l’origine de l’état d’élancement Vers. Il est, en termes de Hegel, Désir orienté, mais il est encore Désir animal. Il est nécessaire pour notre recherche d’arriver à notre troisième parcours : l’état d’élancement Vers� FRPPH� 'e6,5� KXPDLQ��0DLV� DYDQW� G¶DUULYHU� j� QRWUH�WURLVLqPH�SDUFRXUV��QRXV�YRXGULRQV�WLUHU�WURLV�FRQFOXVLRQV�IRQGDPHQWDOHV�j�notre recherche :

_� L’état d’élancement Vers et son objet : D’après Hegel, la conscience de soi obtient son expression sensible comme Désir, qui n’est pas XQH�DXWUH� FKRVH�TXH� OD� IRUPH�GH�FH�TXH�QRXV�DYRQV�DSSHOp� l’état d’élancement Vers. L’objet qui était pour elle simple savoir�QpJDWLI�±GDQV�OD�¿JXUH�GH�OD�FHUWLWXGH�VHQVLEOH��FRQGLWLRQ�G¶RXYHUWXUH�±��HVW�devenu vivant à l’intérieur du courant de la Vie de la conscience de soi qui est Élancée Vers son objet du�'e6,5��0rPH�VL�OH�Désir est initialement appétit animal�� FRPPH� DI¿UPH�%XWOHU� HQ� VXLYDQW�Gadamer, il sera, postérieurement Désir� UpÀH[LI� HW� LQWHQWLRQQHO� ��'e6,5�� $LQVL�� OD� conscience de soi gagne un objet du 'e6,5�phénoménologiquement distinct de l’objet qui avait gagné dans la scène de la certitude sensible.

`� L’autonomie de la conscience de soi : L’individu s’élancé Vers un objet qui est distinct de lui et que ne lui résiste pas, étant donné TX¶LO� HVW� ©� GpSRXUYX� ª� GH� PrPHWp�� G¶DI¿UPDWLRQ� HW� GH� OLEHUWp��Cette condition de « dépourvu » permet à l’individu de se déclarer FRPPH�DXWRQRPH�IDFH�j�la chose –de la certitude sensible– et de se GLULJHU��G¶XQH�IDoRQ�GpVLGpUDWLYH��9HUV�XQ�2EMHW�TXL�HVW��j�SDUWLU�GH�PDLQWHQDQW��HQUDFLQp�GDQV�OD�ÀXLGLWp�GH�OD�9LH�GH�OD�FRQVFLHQFH��

r� L’objet devient vie pour la conscience : Ainsi, la condition d’ouverture et l’état d’élancement Vers émergent comme les puissances (įȪȞĮȝȚȢ), les plus originales de l’esprit et se constituent, à notre avis, dans l’un des points plus importants de l’engagement phénoménologique hégélien. L’état d’élancement Vers est donc la scène où l’objet devient Vie pour la conscience. La pomme –ou Q¶LPSRUWH�TXHO�DXWUH�REMHW±�TXL�HVW� IDFH�j� OD�conscience de soi se constitue comme objet du désir et non comme chose-là. La chose a été objet pour la conscience naturelle qui apercevait sensiblement en tant qu’ouverte ; mais maintenant, la chose est objet du désir pour une conscience de soi qui VEUT en tant qu’élancé Vers �&I��+HJHO��2012: 195 ss).



'H�FHWWH�IDoRQ��QRXV�VRPPHV�DUULYpV�j�OD�FDUDFWpULVDWLRQ�JpQpUDOH�GHV�¿JXUHV� GH� condition d’ouverture et de l’état d’élancement Vers comme OHV�IRUPHV�TXL�UHQGHQW�SRVVLEOH�O¶H[SpULHQFH�GH�OD�FRQVFLHQFH��0DLQWHQDQW�QRXV�GHYRQV�DUULYHU�j�OD�VFqQH�¿QDOH�GH�QRWUH�UHFKHUFKH��'HX[�FRQVFLHQFHV�ouvertes et élancés Vers se sont rencontrées dans la scène du monde.

3. La condition d’ouverture et l’état d’élancement Vers: La reconnaissance

Dans le deuxième parcours de notre recherche, nous avons présenté l’émergence de la conscience de soi� FRPPH� O¶HIIRUW� GH� O¶HVSULW� SRXU� VH�distinguer de l’objet et comme le Désir de la conscience qui VEUT –en tant que sentiment égoïste– se remplir de la vitalité renouvelable de la nature qui est devenue Vie. Cependant, la conscience de soi n’est pas encore arrivée à la ¿JXUH�OD�SOXV�SDUIDLWH22. La conscience de soi est –dans un premier moment– VHXOHPHQW�PRXYHPHQW�GpVLGpUDWLI�TXL�V¶DI¿UPH�FRPPH�GLVWLQFWH�GH�OD�FKRVH�Oj�HW��HQ�WDQW�TXH�PRXYHPHQW�GpVLGpUDWLI��HOOH�V¶DI¿UPH�FRPPH�DFWLYLWp�TXL�V¶DSSURSULH�O¶REMHW�TXL�QH�OXL�RIIUH�DXFXQ�résistance.

Mais, qu’est-ce qui lui est arrivé à la conscience de soi –ouverte et élancé Vers±�DX�PRPHQW�GH�VH�WURXYHU�IDFH�j�XQH�DXWUH�conscience de soi qui est aussi ouverte et élancée Vers ? L’intention de notre recherche n’est pas –dans un sens strict– de répondre à cette question-là. Notre but principal est GH�VXLYUH�OD�UpÀH[LRQ�KpJpOLHQQH�GH�O¶pPHUJHQFH�GH�O¶DXWUH�FRQVFLHQFH�D¿Q�d’apporter à l’élaboration de nos deux cordonnées de lecture : la condition d’ouverture et l’état d’élancement Vers. Cependant, pour arriver à notre but QRXV�SDUFRXURQV�VRPPDLUHPHQW�OD�GLDOHFWLTXH�GX�PDvWUH�HW�GH�O¶DVVHUYL23 où se trouve une première réponse à ces questions-là. Quelle est donc la réponse partielle à ces questions ?

La Phénoménologie hégélienne soutient une compréhension individuelle, active et vitale de la conscience de soi. Elle est en principe une auto-conscience qui se prend comme objet sans se savoir comme VIE.

22�,O�IDXW�VRXOLJQHU�TXH�OD�SUpVHQWH�UHFKHUFKH�Q¶DUULYHUD�SDV�j�OD�¿JXUH��OD�SOXV�SDUIDLWH�GH�l’esprit car cela déborderait de la limite du présent exercice. 23 Voir : Hegel, 2012 : 195 ss.



Cette conscience de soi inachevée, qui « Se prendre comme objet » sans se savoir comme VIE, exige à l’auteur de la Phénoménologie une nouvelle réélaboration de la conscience comme conscience Vivante. « La conscience de soi >DI¿UPDLW�+HJHO@�ne parvient à sa satisfaction que dans une autre conscience de soi » (Hegel, 2012 : 194), autrement dit, la conscience de VRL� HVW� SRVVLEOH� VHXOHPHQW�¬�75$9(56�XQH� DXWUH� conscience de soi qui V¶DI¿UPH�GDQV�VD�SURSUH�OLEHUWp��RX�G¶XQH�DXWUH�PDQLqUH��HQ�PRWV�GH�+HJHO��« La conscience de soi est en soi et pour soi�HQ�FH�TXH��HW�SDU�OH�IDLW�TX¶HOOH�n’est qu’en tant que quelque chose de reconnu » (Hegel, 2012 : 195).

0DLV�TXHOOH�HVW�OD�VLJQL¿FDWLRQ�GH�O¶LPDJH�©�TXHOTXH�FKRVH�GH�UHFRQQX�ª�que Hegel vient de présenter ? D’après le philosophe de Stuttgart, la FRQVFLHQFH�VH�FRQVWLWXH�FRPPH��¬�75$9(56�'(��(OOH�HVW��GDQV�OD�VFqQH�GH�OD�FHUWLWXGH�VHQVLEOH��¬�75$9(56�'(�O¶REMHW��GDQV�OD�VFqQH�GH�OD�certitude de soi,�¬�75$9(56�'(�O¶REMHW�GX�Désir ; et, dans la scène de l’Autonomie ou non autonomie de la certitude de soi24�� ¬� 75$9(56� '¶XQH� DXWUH�FRQVFLHQFH�FDSDEOH�DXVVL�GH�V¶DI¿UPHU��&HWWH�GHUQLqUH�VFqQH�VHUD��GHSXLV�OH�moment présent, l’objet de notre recherche.

'DQV�QRWUH�GHX[LqPH�FKDSLWUH�QRXV�DYRQV�SUpVHQWp�GH�IDoRQ�JpQpUDOH�FRPPHQW�OD�FRQVFLHQFH�GH�VRL�VH�VDWLVIDLW�¬�75$9(56�'(�OD�FRQVRPPDWLRQ�et destruction de l’objet du Désir, et nous avons dévoilé comment le PRXYHPHQW� GHVWUXFWLI� SHUPHW� j� OD� FRQVFLHQFH� GH� VRL� GH� V¶DXWR�DI¿UPHU�comme un moi qui Veut. Maintenant, et grâce à notre démarche, nous SRXYRQV�DI¿UPHU�TXH�OH�PRXYHPHQW�GX�Désir qui croise la conscience de soi n’exprime que la direction originelle de l’état d’élancement Vers. La conscience de soi se dirige Vers la destruction et la consommation de la UpDOLWp�REMHFWLYH�D¿Q�GH�VH�VDWLVIDLUH��

$X�GpEXW��OD�FRQVFLHQFH�GH�VRL�QH�9HXW�TXH�VXUYLYUH�HQ�VH�VDWLVIDLVDQW�comme n’importe quel autre animal. Cependant, la conscience de soi sera amenée plus loin de la scène de la consommation car la condition d’ouverture et l’état d’élancement Vers ont une directionalité propre et caractéristique. Il HVW�YUDL�TXH�OD�FRQVFLHQFH�GH�VRL�9HXW�UHVWHU�HQ�9LH�HQ�VDWLVIDLVDQW�VHV�GpVLUV�(appétits��SURSUHV��PDOJUp�FHOD��O¶HVSULW�VLQJXOLHU�HVW�FDSDEOH�GH�IUDQFKLU�OD�

24 Section A du chapitre IV de la Phénoménologie.



OLPLWH�GX�'pVLU�DSSpWLWLI�HW�ULVTXHU�VD�9,(�SRXU�VDWLVIDLUH�VHV�'e6,56�QRQ�animaux25.

Auparavant, nous étions au niveau du Désir en général. Maintenant il HVW� WHPSV�GH�QRXV�HQJDJHU�DYHF�O¶pODERUDWLRQ�VXFFLQFWH�GX�'e6,5�HQ�WDQW�TXH�'e6,5�TXL�SRUWH�VXU�XQ�DXWUH�'e6,526. $XWUHPHQW�GLW��LO�IDXW�DUULYHU�DX�moment où la conscience de soi s’élance Vers une autre conscience de soi qui est aussi ouverte et élancée vers.

.RMqYH�D�ELHQ�FRPSULV��HQ�VXLYDQW�+HJHO��TXH�OD�SOXUDOLWp�GHV�Désirs de O¶DQLPDO�HVW�OH�GHUULqUH�SODQ�VXU�OHTXHO�O¶LQGLYLGX�V¶pOqYH�FRPPH�'e6,5�TXL�SRUWH�VXU�XQ�DXWUH�'e6,527. La conscience de soi,�TXL�pWDLW�SRXU�HOOH�PrPH�essence et objet absolu (JE), tombe –dans un déplacement de son regard– sur une autre conscience TXL� VH� UpVLVWH� HW� V¶DI¿UPH� FRPPH� absolue JE. &KDFXQH��DI¿UPDLW�+HJHO��D�XQH�FHUWLWXGH�GH�VRL�PrPH��PDLV�FH�TXL�V¶pOqYH�devant ses yeux –l’autre individu– se constitue comme la preuve qui la rend inauthentique ou, au moins, douteuse.

/¶LQGLYLGX� IDFH� j� XQ�$XWUH� LQGLYLGX� QH� SHXW� SDV� VH� JDUDQWLU� FRPPH�essence absolue de la totalité du réel, car elle comprend immédiatement la QDWXUH�GLIIpUHQWH�GH�FHW�REMHW�TXL�V¶pOqYH�GHYDQW�GH�VRQ�UHJDUG��(OOH�Q¶HVW�SDV�DXWR�DI¿UPDWLRQ�GH�VRL��GHSXLV�FH�PRPHQW�Oj��HOOH�HVW�TXHOTXH�FKRVH�TXL�HVW�IDFH�j�XQH�DXWUH� FRQVFLHQFH�TXL� V¶DXWR�DI¿UPH��/HV�GHX[�FRQVFLHQFHV�TXL�s’opposent entrent en contradiction, parce que l’identité de sa certitude de

25�/D�FDSDFLWp�GH�OD�FRQVFLHQFH�GH�VRL�GH�IUDQFKLU�OHV�'pVLUV�DQLPDX[�JDJQH��FKH]�+HJHO��XQH�importance vitale pour la compréhension de la VIE humaine. L’homme est libre parce qu’il HVW�FDSDEOH�GH�ULVTXHU�VD�YLH�SRXU�VHV�'e6,56�QRQ�HVVHQWLHOOHV�j�OD�VXUYLYDQFH�GH�O¶DQLPDO�qu’il est en principe. La vie, notait Hegel, est la position naturelle de la conscience, tandis que la mort est la négation naturelle. L’homme est capable, en ce sens, de s’opposer à la position naturelle de sa propre conscience pour se gagner comme humain. Voir : Hegel, 2012 : 199. 26� 1RXV� GLVWLQJXRQV� OH�'pVLU� FRPPH� DSSpWLW� DQLPDO� GX�'e6,5� SURSUHPHQW� KXPDLQ�� /H�SUHPLHU�FDUDFWpULVH�OH�'pVLU�G¶REMHW��WDQGLV�TXH�OH�'e6,5�FDUDFWpULVH�OH�'e6,5�TXL�SRUWH�VXU�XQ�DXWUH�'e6,5��&HWWH�GLVWLQFWLRQ�KpJpOLHQQH�DXUD�GHV�LPSOLFDWLRQV�WUqV�SDUWLFXOLqUHV�GDQV�la psychanalyse proposée par Lacan. Voir : Butler, 2001 : 225 ss.27�'¶DSUqV�.RMqYH��³+XPDQ�'HVLUH�PXVW�EH�GLUHFWHG�WRZDUG�DQRWKHU�'HVLUH��)RU�WKHUH�WR�EH�KXPDQ�GHVLUH��WKHQ��WKHUH�PXVW�¿UVW�EH�D�PXOWLSOLFLW\�RI��DQLPDO��GHVLUHV��,Q�2WKHU�ZRUGV��LQ�RUGHU�WKDW�VHOI�FRQVFLRXV�QHVV�EH�ERUQ�IURP�WKH�6HQWLPHQW�RI�6HOI��LQ�RUGHU�WKDW�WKH�KXPDQ�UHDOLW\�FRPH�LQWR�EHLQJ�ZLWKLQ�WKH�DQLPDO�UHDOLW\��WKLV�UHDOLW\�PXVW�E\�HVVHQWLDOO\�PDQLIROG´��9RLU��.RMqYH�� : 5.



soi se rend naïve. Chacune d’elles veut récupérer son identité, et rapidement comprennent que la mort de l’Autre doit arriver s’elles VEULENT préserver VRQ�XQLWp�DYHF�VRL�PrPH28. En mots de Hegel :

(OOHV� GRLYHQW� DOOHU� j� FH� FRPEDW�� SDUFH� TX¶HOOHV� GRLYHQW� IRXUQLU�OD� SUHXYH� HW� OD� YpULWp�� HQ� DXWUH� HW� HQ� HOOHV�PrPHV�� GH� OD� FHUWLWXGH�TX¶HOOHV�RQW�G¶HOOHV�PrPHV��G¶rWUHV�pour soi. Et c’est seulement par la mise en jeu de la vie qu’est aussi éprouvée et avérée la liberté, qu’il est éprouvé et avéré que l’essence, pour la conscience de soi, ce n’est pas l’être��FH�Q¶HVW�SDV�OD�IDoRQ�immédiate dont elle entre en scène, ce n’est pas qu’elle s’abime dans l’extension de la vie, mais OH�IDLW�TX¶HQ�HOOH�ULHQ�QµHVW�GRQQp�TXL�QH�VRLW�SDV�SRXU�HOOH�PRPHQW�évanescent, qu’elle n’est pas que pur être pour soi (Hegel, 2012 : 199).

/D� ¿JXUH� GX� FRPEDW� j�PRUW� GHYLHQW� GRQF� HVVHQWLHOOH� j� QRWUH� OHFWXUH�de la Phénoménologie de l’esprit,�SDUFH�TXH�V¶DI¿UPHU�FRPPH�FDSDEOH�GH�VH�PHQHU�j�OD�OXWWH�UHQG�pYLGHQW�L��OH�GHVWLQ�GH�O¶KRPPH�HW�LL��OD�GLIIpUHQFH�ontologique entre la conscience de soi et la chose-là dépourvu d’auto-DI¿UPDWLRQ��/H�GHVWLQ�GH�O¶+RPPH�HVW�OD�OLEHUWp��SRXU�OH�GLUH�FRPPH�)LFKWH��Dans cette métaphysique de la liberté, la conscience ne peut que se mener DX�FRPEDW�SRXU�V¶DI¿UPHU�FRPPH�9LH�HW�FRPPH�9LYDQW��6L�HOOH�UHVWH�SRXU�rWUH�FRQVRPPpH�SDU�XQH�DXWUH�FRQVFLHQFH��HOOH�pPHUJHUD�FRPPH�LGHQWLTXH�j�XQH�FKRVH�VDQV�PrPHWp�HW�VDQV�OLEHUWp��$LQVL�HW�SRXU�rWUH�UHFRQQXH��FKDTXH�auto-conscience tendra Vers l’élimination de la Vie de celui qu’il considère LQHVVHQWLHO��OD�YLH�GH�FH�SHUVRQQDJH�DXWRQRPH�TXL�HVW�IDFH�j�HOOH�

'H� FHWWH�PDQLqUH�� OHV� GHX[� ¿JXUHV� TXL� WUDYHUVHQW� QRWUH� UHFKHUFKH� �OD�condition d’ouverture et l’état d’élancement Vers) arrivent à un deuxième PRPHQW� GH� GpYHORSSHPHQW��0rPH� VL� QRXV� DYRQV� FDUDFWpULVp� OD�condition d’ouverture�FRPPH�OD�IRUPH�GH�OD�VHQVLELOLWp�TXL�UHQG�SRVVLEOH�O¶H[SpULHQFH�GH�O¶LQGLYLGX�IDFH�j�XQH�FKRVH�Oj��PDLQWHQDQW�HOOH�VH�GpYRLOH�FRPPH�SRVVLELOLWp�GH�VRXIIULU� OD�PRUW�RX� OD�GRXOHXU��HQ�G¶DXWUHV� WHUPHV�� O¶HVSULW� VLQJXOLHU�HVW�ouvert tant à l’expérience des objets qu’à la violence, à la douleur et à la perte de la Vie pendant le combat à mort.

28 Voir : Hegel, 2012 : 199.



'H� OD� PrPH� PDQLqUH� TXH� OD� condition d’ouverture gagne une autre caractérisation, l’état d’élancement Vers,�TXL�D�pWp�GpFULW�FRPPH�OD�IRUPH�GX�désir qui rend l’individu quelque chose vivant et les choses-là objets du désir, gagne une autre caractérisation. L’état d’élancement Vers émerge comme la force vivante�GH�OD�FRQVFLHQFH�GH�VRL�TXL�9(87�V¶DXWR�DI¿UPHU�IDFH�j�XQH�Autre conscience qui se déclare capable de lutter pour gargariser sa propre unité.

'¶DSUqV�+HJHO��TX¶XQ�LQGLYLGX�SXLVVH�VH�PHQHU�DX�FRPEDW�VLJQL¿H�TX¶LO�HVW�FDSDEOH�GH�V¶pFDUWHU�UpÀH[LYHPHQW�GH�VRQ�désir naturel, lié originalement j�OD�FRQVHUYDWLRQ�HW�j�OD�VDWLVIDFWLRQ�GH�O¶DSSpWLW�DQLPDO��SRXU�VH�UHQGUH�XQ�homme sujet de reconnaissance. Un homme qui est mort sans se combattre et VDQV�V¶DI¿UPHU�FRPPH�FDSDEOH�GH�V¶pFDUWHU�GH�VHV�DSSpWLWV��HVW�PRUW�FRPPH�un animal, tandis que celui qui a mené au combat est sujet de reconnaissance. L’autre conscience sait, dans la scène de la lutte, que l’Autre est distinct des FKRVHV�Oj�GpSRXUYXHV�GH�PrPHWp�HW�G¶DXWR�DI¿UPDWLRQ��

(Q�FH�VHQV�+HJHO�GLVDLW� ��©�GDQV�FHWWH�H[SpULHQFH� >OD� OXWWH�j�PRUW@�� LO�advient à la conscience de soi que la vie lui est aussi essentielle que la pure conscience de soi » (Hegel, 2012 : 200). La vie est devenue essentielle pour la conscience parce que c’est dans l’écoulement de la VIE où se trouvent OHV�REMHWV�GX�'e6,5�YUDLPHQW�KXPDLQV��&H�TXH�O¶KRPPH�9,9$17�9(87�YUDLPHQW�HVW�OH�'e6,5�G¶XQ�$XWUH�ÇWUH�TXL�9(87��

1RXV� DLPHURQV� QRXV� PHQHU� SOXV� ORLQ� GDQV� QRWUH� UHFKHUFKH� D¿Q� GH�UHGLPHQVLRQQHU� OH� FRPSRUWHPHQW� GH� QRV� GHX[� ¿JXUHV� FRRUGRQQpHV� �OD�condition d’ouverture et l’état d’élancement Vers) dans l’histoire et la culture. 1RXV�DLPHULRQV�DUULYHU�j�OD�FDUDFWpULVDWLRQ�GH�QRV�¿JXUHV�FRRUGRQQpHV�L��SDU�rapport au travail compris comme la scène de domination qui rend possibles les objets culturels et ii) par rapport aux apprentissages de l’esprit qui est ouvert�j�OD�UpDOLWp�KLVWRULTXH�HW�FXOWXUHOOH��0DLV�SRXU�OD�SUpVHQWH�HQTXrWH�FHOD�VHUDLW�LPSRVVLEOH�HW��PDOJUp�QRWUH�'e6,5��LO�QRXV�UHVWH�VHXOHPHQW�G¶pQRQFHU�quelques notes générales de notre recherche et d’élaborer quelques conclusions du présent chapitre. D’abord, présentons quelques conclusions tirées du présent chapitre :

_� La condition dialectique de la conscience : la caractérisation du Désir appétitif nous a permis de dévoiler la direction que prend l’état d’élancement Vers. La conscience est élancée Vers une autre



FKRVH�TX¶HOOH�PrPH��XQ�REMHW�TX¶HOOH�9HXW�FRQVRPPHU�HW�GpWUXLUH��De cette manière, ce qui se rend évident dans cette relation entre la conscience et l’objet du désir est la condition dialectique de la conscience. (OOH�HVW�VHXOHPHQW�SRVVLEOH�¬�75$9(56�'¶XQH�DXWUH�chose ou par rapport à une autre chose, soit l’objet de la certitude, soit l’objet du désir ou soit une Autre Conscience de soi.

`� 6LJQL¿FDWLRQ�GH�OD�FRQGLWLRQ�G¶RXYHUWXUH et de l’état d’élancement Vers ��GH�OD�PrPH�IDoRQ�TXH�O¶HVSULW�HVW�ouvert aux choses-là, il est ouvert DXVVL� j� OD� VRXIIUDQFH� TXL� SHXW� SURGXLUH� OH� FRPEDW� j�PRUW��Depuis le début du combat, la conscience de soi ne peut que sentir O¶LQFHUWLWXGH�GH� VD� QRXYHOOH� SRVLWLRQ� FRPPH�$875(��(OOH� HVW� XQ�VRL�PrPH�TXL�FKHUFKH�VRQ�XQLWp�HW�VD�UpDOLVDWLRQ�¬75$9(56�'(�O¶LPSRVLWLRQ�GH�VRQ�'e6,5�VXU�XQH�$XWUH�FRQVFLHQFH�TXL�V¶DI¿UPH�comme Sujet.

r� /D�9,(� �� OH� UHGLPHQVLRQQHPHQW�GH�QRV�GHX[�¿JXUHV�FRRUGRQQpHV�nous a permis d’arriver à ce qu’on pourrait appeler la Métaphysique de la vie chez Hegel. La VIE est arrivée à la Phénoménologie FRPPH� OH�PRXYHPHQW� G¶XQ�'e6,5�TXL�9(87�XQ�$XWUH�'e6,5��Ce mouvement est possible parce que l’esprit a gagné une certaine autonomie de ses appétits animaux et parce qu’il découvre la QRXYHOOH�VFqQH�GX�'e6,5�� OH�'e6,5�9,9$17�9(87�OH�'(6,5�d’un Autre VIVANT. La VIE VEUT la VIE.

Ainsi, et depuis de la présentation de quelques conclusions générales WLUpHV�GX�FKDSLWUH�SUpFpGHQWH��QRXV�GHYRQV�GLULJHU�QRWUH�GHUQLHU�HIIRUW�j�OD�caractérisation générale de ce que nous appellerons la Métaphysique de la VIE, HQ�SUHQDQW�FRPPH�¿JXUHV�FHQWUDOHV�OD�condition d’ouverture et l’état d’élancement Vers.

Notes

le bUt de cette de dernière Partie Q¶HVW�TX¶pQRQFHU�OD�VLJQL¿FDWLRQ�JpQpUDOH�GH�FH�TXH�SRXUUDLW�rWUH�DSSHOp�PpWDSK\VLTXH�GH�OD�9,(��,O�HVW�SRVVLEOH�TXH�pour compléter une ébauche de cette métaphysique il soit nécessaire de nous PHQHU�MXVTX¶j�OD�¿Q�GH�OD�Phénoménologie de l’esprit�D¿Q�GH�FRPSUHQGUH�OD�multiplicité qui se déploie dans la réalité historique de l’esprit. Cependant, cette lecture dépasserait le but de la présente recherche et, comme nous



l’avons dit, en suivant Hegel, si tout est là depuis le début, il ne nous reste TXH�GH�QRXV�PHQHU�QRXV�PrPHV�j� O¶RULJLQH�D¿Q�GH�FRPSUHQGUH�FH�TXL�VH�déploie à présent.

'H� FHWWH� PDQLqUH� QRXV� YRXORQV� DI¿UPHU� TXH� OD�9,(� FKH]� +HJHO� HVW�comprise comme la scène où coulent et se développent tout ce qui était en puissance (en si) à l’origine. La VIE est dans ce sens, le déploiement de O¶HVSULW� TXL� VH� UpDOLVH� JUkFH� j� OD� WUDQVIRUPDWLRQ� GH� VRQ�Désir appétitif en 'e6,5�5()/(;,)��$XWUHPHQW�GLW��G¶DSUqV�+HJHO�OD�9,(�HVW�OD�SRVVLELOLWp�G¶XQ�ÇWUH�FDSDEOH�GH�IUDQFKLU�OHV�SUHPLqUH�¿JXUHV�GH�la condition d’ouverture et de l’état d’élancement Vers et de se placer comme Sujet du Désir qui porte VXU�XQ�DXWUH�'e6,5�

6L� OHV� GHX[� ¿JXUHV� FRQVWLWXWLYHV� GH� O¶HVSULW� LQGLYLGXHO� ±RXYHUWXUH�HW� pODQFp±� GLVSDUDLVVHQW�� OD� 9,(� VHUDLW� LPSRVVLEOH� DX� PRLQV� GH� OD� PrPH�manière. La condition d’ouverture et l’état d’élancement Vers donnent à O¶HVSULW�VD�IRUPH�GLDOHFWLTXH�FDU�OD�FRQVFLHQFH�GH�VRL�HVW�VHXOHPHQW�SRVVLEOH�¬�75$9(56�'(��'H�FHWWH�PDQLqUH�� HW� FRPPH�FRQFOXVLRQ�ELHQ�SDUWLH�� OD�PpWDSK\VLTXH�GH� OD�9,(�FKH]�+HJHO�SHXW� rWUH� FRPSULVH� FRPPH�XQ�HIIRUW�rationnel pour comprendre les principes qui constituent la totalité du réel, à partir de la recherche philosophique des mouvements qui constituent la FRQVFLHQFH�TXL�9(87�5()/(;,9(PHQW��

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