LA CARAVANE A CONQUIS LES COEURS

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2 29 mars 2012No 603

C’EST LEUR ANNIVERSAIRE

Mercredi 28 marsLady Gaga (Chanteuse), Julia Stiles

(Actrice), Vince Vaughn (Acteur), Annie Wersching (Actrice), Kate Gosselin (Artiste), Scott Mills (Animateur), Juliandra Gillen (Actrice), Reba McEntire (Chanteur), Dianne Wiest (Acteur), Ken Howard (Sportif ), Dirk Bogarde (Acteur), Maxim Gorky (Ecrivain).

Jeudi 29 marsHideaki Takizawa (Entrepreneur), Jennifer Capriati (Sportif ), Jeanovil Mike

Edouard Godson, Lucy Lawless (Actrice), Catherine Ervin, Elle Macpherson (Il-lustrateur sportif ), Anne Marie Perin, Bud Cort (Acteur), George Blaha (Présenta-teur), John Major (Politicien), Richard Lewontin (Célébrité), Pearl Bailey (Acteur).

Vendredi 30 marsScott Moffat (Chanteur), Norah Jones (Artiste), Danie Pressoir, Matt Doran

(Acteur), Veronica De La Croix, Mark Consuelos (Acteur), Celine Dion (Chanteu-se), Piers Morgan (Journaliste), Ian Ziering (Acteur), M.C Hammer (Artiste), Paul Reiser (Célébrité), Robbie Coltrane (Acteur).

Samedi 31 marsJessica Szohr (Actrice), Pavel Bure (Sportif ), Steven C Bernadin, Ewan McGre-

gor (Acteur), Mildred Latortue, Al Gore (Politicien), Rhea Perlman (Célébrité), Gabe Kaplan (Acteur), Christopher Walken (Acteur), Barney Frank (Politicien), Herb Alpert (Artiste), Shirley Jones (Actrice).

Dimanche 1 marsRichard Senecal (Scénariste),

Hannah Spearritt (Chanteuse), Adelene Exceus, Randy Orton (Lutteur), Joseph Cherline, Rachel Maddow (Célébrité), Bouquet Jeny Rose Lynsay, Susan Boyle (Chan-teuse), Ali MacGraw (Acteur), Deb-bie Reynolds (Actrice/chanteuse), Bo Schembechler (Sportif ), Anne McCaffrey (Ecrivain).

C’est aussi leur anniversaireCéline Joseph, Pierre Ak-Blood

Damas, Thamar Néréus,

Céline Dion née le 30 mars

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

REDACTEUR EN CHEFStéphanie ANDRÉ

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOURGaëlle C. ALEXIS

RÉDACTIONRosemond LORAMUSJoël FANFANWendy SIMONAceline RENEDimitry Nader ORISMAToussaint Jean François TOUSSAINTGilles FRESLET Daphney Valsaint MALANDREDuckenson LAZARDMyria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNElisée DécembreLord Edwin ByronJunior Plésius LouisPeguy Flore Pierre

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEPhotographesFrédérick C. ALEXISHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEU

Publicité: 3782-0905 / 3782-0893Rédaction: 3456 1920

Agenda du week-endPour Insertion

Phone: 3922-3006E-mail : [email protected]

MERCREDI 28 MARS 2012-Jusqu’au 31 mars « rétrospectives :

Sotigui Kouyate » (Fokal) -Causerie avec Mimy + Show trouba-

dour (Fokal) Dès : 4 hres pm-Ayiti deploge « Women’s Month Cele-

bration » avec Queen Bee, Renette Désir, Fatima, Rutshelle Guillaume, Vanessa De-sire, Annie Alerte …ect (Garden Studio)

JEUDI 29 MARS 2012-JEDI MIZIK (IFH) Dès : 7 hrs pm-Ciné-Corner (Fokal) Dès : 2 hres pm-Friday night avec Dj Rock et Dj Stuba

(Club nin9, ex TazRock) Dès : 10 hres pm-Ram (Hotel Oloffson) Dès : 9 hres pm-Conte de Benzo ; Show Tambour

(IFH) Dès : 6 hres pm -Havann Guitar Night « Hommage à

Rodrigue Millien » (Mango Lounge) Dès : 7 hres pm

-Expo-Photos « Paroles sucrées, Paro-les d’Artistes » (IFH)

VENDREDI 30 MARS 2012

-Jusqu’au 31 mars Festival Kont anba Tonèl thème : conter l’imaginaire du monde : invités : Mimy Barthélemy, Benzo, Paula Clermont Péan (Fokal)

-Causerie avec Benzo (Alvarez Resto Club, rue Dr Audain) Dès : 6 hres pm

-Gyptian, Carimi (Parc Historique de la Canne à Sucre)

-Jusqu’au 1er Avril « Orchid Extrava-ganza » (Karibe) Dès : 5 hres pm

-Hommage à Sotigui Kouyate, Projec-tion des Films ‘Un Griot moderne’ et ‘La Genèse’ (Fokal, IFH) Dès : 17 hres et 19 hres

SAMEDI 31 MARS 2012-Show Tambour et Flutes ; concert de

Wanito (Fokal) Dès : 6 hres pm-Contes (TNH) Dès : 7 hres pm-‘Fun in the Sun’ avec Andrew Palau,

T-Bob, Alabanza, Carlène Davis, Tye Tribet (Terrain Sun Auto, Tabarre) De : 11 am à 5 hres pm

-Gyptian, Zatrap …ect, Dj Steezy, …ect (Gyptian, rte de Frères)

-Hommage à Sotigui Kouyate, Projection des Films (Fokal, IFH) Dès : 17 hres et 19 hres.

-James chante James (Press Café) Dès : 7 hres pm

DIMANCHE 1er AVRIL 2012-Jusqu’au 4 Avril « Grand Rallye

des jeunes ». Proverbe 4, vers. 23 : Adorations, Louanges, Danses, Sketchs, Gospel, Konpa, Rap (Eglise sur le rocher, Delmas 31, rue H. Lechaud) info : 3732-5114. E-mail : [email protected]

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Buzzpar Daphney Valsaint

Thurgot Théodat Au Kriol Jazz Festival du Cap Vert

Le saxophoniste haïtien Thurgot Théodat prendra part à la 4e édition du Kriol Jazz Festival – Praia, au Cap Vert, du 12 au 14 avril 2012. Organisé par la société Harmonia Lda en partena-riat avec la mairie de Praia, le Kriol Jazz Festival – Praia a pour principal objectif de promouvoir la musique d’inspiration créole originaire de toutes les îles, qu’il s’agisse des Caraïbes, de l’océan Indien, du Cap Vert, ou encore de l’Afrique. En plus des concerts de musiciens capverdiens et étrangers, le festival propose une série d’ateliers, des jam sessions et des rencontres musicales.

Cette année, le Kriol Jazz Festival rend hommage à Cesária Évora, la diva capver-dienne récemment disparue. Thurgot Théodat sera ainsi l’invité spécial du groupe Ku4rtet, nouveau groupe de jazz capverdien composé de

jeunes musiciens basés à Min-delo, sur l’île de Sao Vicente. Nous souhaitons bonne chance au saxophoniste, qui sera le premier musicien haïtien participera à participer à ce festival consacré à la créolité.

Haïti au Caribbean Fashion Week en Martinique

Les stylistes David André et Michel Chataigne sont invités à représenter Haïti en présentant leurs collections respectives à la première édition de la Martinique Caribbean Fashion Week les 30 et 31 mars 2012 à Fort-de-France.

La vidéo de ‘’Swag on deck’’ sort enfin

Heavy Heads a sorti le 25 mars dernier la vidéo du remix de ‘’Swag on Deck’’ avec les voix de Peezy et Rey-Lex accompagnés du rappeur haïtien de renommée internationale Black Dada. Cette vidéo dans laquelle apparaissent des rappeurs connus tels que Balatet et Fantom de Barikad Crew annonce les couleurs de Ravaj Vol. 1, leur prochain mixtape.

Mercredi 28, Ayiti Deploge célèbre les femmes. Un spectacle composé uniquement des plus belles voix féminines montantes : Renette Désir, Ruthshelle Guillaume, Vanessa Désiré, etc. Garden Studio. 250 gdes.

Jeudi, changez de nationalité. Vous serez des Mexicains au Mexican Night à Presse Café. Décor mexicain ; cuisine mexicaine ; boisson mexicaine ; et même les représentations seront mexicaines. Payez l’entrée à 1000 gdes et vous aurez droit à un verre de tequila. La soirée est prévue pour 7 h p.m.

Ce même soir, Anédie Azael signe son calendrier. Pour l’occa-sion, la dj Juicy M, une Hongroise, fera le déplacement pour assurer l’animation. Elles vous attendent toutes les deux, avec Mickael Dodard, Michel Attie, Samar Handal, Steves J Bryan au Café de l’Eu-rope. Tickets : $ US 25.

Vendredi, participez à une dégustation de vin au Quartier Latin avec Katherine Raymond. Pas besoin d’être œnologue pour savou-rer un cru.

Une soirée d’hommage à Rodrigue Milien se tiendra également au Mango Lounge. T Jo, BIC, Wanito, Rachelle Ange, Stanley Geor-ges, Queen B seront de la partie. Prix du billet d’entrée: 500 gdes.

Ce même vendredi, à partir de 9 h p.m., Gyptian, l’auteur de « Hold Yuh », cette musique qui a cartonnée dans toutes les boîtes et party l’année dernière, sera en Haïti avec Carimi, au Parc Canne à Sucre, pour un tandem. L’admission est à 1500 gdes.

Ajoutez à tout ceci, la soirée Couscous Royale de Quartier Latin.

Samedi, passez au buffet de Le Petit Creux et mangez à satiété, tout en faisant le plaisir de votre palais. Il est servi de 12 h à 3 h p.m.

Et le club NIN9 sera en effervescence avec les dj Stuba et Hot, à partir de 9h p.m.

De plus, Popey Fried Chicken remet son Slam Night. Vous connaissez déjà l’adresse, mais un petit rappel ne sera pas de trop. C’est au Bois-Verna, sur votre gauche, peu après la ruelle Berne.

Dimanche, Le Florville vous invite à déguster des mets succu-lents à son « salad bar », pendant qu’un band jouera pour votre détente.

De plus, Twoubacapella, ce groupe prônant la musique par la voix et uniquement celle-ci, sera en concert à l’auditorium du collège Excelsior, sis au 18, rue Richard Gilles, Delmas 75. Artistes invités : José Bautista, Garry Saint-Hubert, Oda Desrosiers, The Prea-chers. L’entrée est à $ US 10.

Lundi, c’est le Seafood Night au Quartier Latin. A partir de 7 h p.m., retrouvez dans votre assiette toutes sortes de fruits de mer : crabe, homard, écrevisse, poisson, langouste, etc.

Mardi, je vous recommanderai la Sankofa Salad : breakfast, smoothies, salads. Ambiance rafraîchissante, cuisine intéressante. A suivre…

Péguy F. C. Pierre [email protected]

L’agenda de Péguy

Cette semaine, l’exotisme est à l’honneur : le Mexique, la Hongrie, la Jamaïque seront dans nos murs. Soyons ouverts aux autres cultures et faisons honneur à notre réputation d’être un peuple très hospitalier.

15 ans d'accompagnementcitoyen éclairé

1ER AVRIL 97- 1ER AVRIL 12

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« Il n’y a aucune raison pour que l’’in-dividu aime le même livre à dix-huit et à quarante-huit ans. » Ezra Pound

Jean-Euphèle Milcé naît à Passe-Reine, Gonaïves, le 14 janvier 1969. Il fait des études de linguistique appliquée et de gestion de l’information à l’Université d’État d’Haïti et à l’Université de Fribourg, en Suisse. Jean-Euphèle dirige la Biblio-thèque haïtienne des Pères du Saint-Esprit de 1996 à 2000 et la Bibliothèque interculturelle de Fribourg, en Suisse, de 2004 à 2006. Il collabore également au Département de manuscrit et de la Bibliothèque centrale de l’Université de Lausanne. Son roman, l’Alphabet des nuits, paru en 2004, obtient le Prix Georges Nicole en Suisse et est finaliste du Prix Prince Pierre de Monaco entre autres. L’univers de Jean-Euphèle Milcé est construit autour des drames de l’exil et des incertitudes de la traversée. Il vit actuellement en Haïti et travaille sur des projets de mise en place d’infrastructures culturelles publiques. (Source : Ile en Ile)

Il partage avec vous les livres qui ont partagé sa vie.

L’archipel du Goulag, Alexandre Solje-nitsine, 1973

Les raisins de la colère, Jonh Stein-beck, 1932

Des livres qui ont marqué…Des livres qui ont marqué…

Le silence de la mer, Vercors, 1942Cathédrale du mois d’août, Pierre

Clitandre, 1979L’espace d’un cillement, Jacques Ste-

phen Alexis, 1959Zanj nan dlo, Lyonel Trouillot, 1995« Je ne suis pas de la génération de

bébés box, Facebook et autres bon-heurs. Je suis devenu lecteur sans efforts particuliers. La lecture était à la mode dans mon milieu. A une certaine limite, c’était l’outil indispensable pour intégrer et gagner ses galons dans un groupe en faisant l’étalage (malhonnête et mala-droit) de ses lectures. On savait comment pêcher le saumon en Norvège, sauver un panda en Chine, embrasser une demoi-selle dans les rues désertes de Prague et, mieux, ouvrir le passage pour amener l’eau jusqu’à la plaine desséchée.

Les livres m’ont permis de voyager et les voyages, en vous mettant en prise directe avec le monde, forment, transfor-ment et laissent des traces.

Le petit ensemble que j’ai mentionné, sous la forme réductrice d’un patrimoine littéraire particulier, est constitué de livres qui m’ont troublé à un point tel que je n’essayais pas de les mentionner dans mes discussions entre amis. Ces livres ont changé mes rapports à la lecture et

Jean-Euphèle Milcé

m’ont permis de découvrir la face sombre du monde et la bêtise humaine.

Ces livres continuent de m’accom-pagner tout en validant mon œuvre qui participe d’une nouvelle fiction dont

l’humanité a besoin pour s’émanciper. »

Péguy F. C. [email protected]

Comment êtes-vous rentré en contact avec Gyptian ?

J’ai des contacts avec une agence de production jamaïcaine. C’est elle qui m’a permis de rentrer facilement en contact

Gyptianest dans nos murs !« Hold Yuh », son dernier tube, a fait fureur ici en Haïti et partout ailleurs. Ce premier vrai succès amène Gyptian chez nous ce week-end. La saison pluvieuse gâche un peu la cha-leur de l’affiche, mais Frederick Rouzier de Black Palms Productions garde espoir et pense que la soirée sera réussie. En compagnie de Carimi au Parc Historique de la Canne à Sucre ce vendredi 30 mars, Gyptian, Edwards Windel de son vrai nom, quant à lui, se prépare à mettre le feu.

avec des artistes tels que Gyptian, De-marco et Beenie Man.

Pourquoi avoir choisi Gyptian ?Gyptian a été nommé meilleur artiste

scénique en Jamaïque dernièrement. De plus, il a plusieurs de ses chansons qui cartonnent en Haïti. On a établi le contact depuis près d’un an. Mais on a dû attendre tout ce temps pour trouver une date disponible.

Pensez-vous que le public va faire le déplacement ?

On prévoit un excellent spectacle. Gyptian a fait le déplacement avec son groupe et va jouer live. Outre cela, on aura aussi une prestation du groupe Ca-rimi dont la réputation n’est plus à faire. Je suis sûr que la soirée sera une réussite.

Ne craignez-vous pas que la pluie gâche la soirée ?

La pluie est le cauchemar des pro-moteurs haïtiens. On a pensé à cette éventualité et on a vérifié la météo, qui n’annonce pas de pluie. La possibilité qu’il pleuve demeure et on est quelque peu impuissant. Car il ne s’agit pas de recouvrir le parc. Le parc en soi est le pro-blème. Il se change en piscine dès qu’il pleut et la route de Tabarre, quant à elle. Toutefois, on tient à préciser que nous autres à Black Palm, on n’annule pas nos activités, on les renvoie.

Vous aviez pourtant eu l’occasion

de changer de local. Pourquoi ne pas l’avoir fait ?

Il n’existe pas d’autre local en Haïti qui puisse égaler le Parc historique de la canne à sucre, que ce soit en termes d’espace ou en termes d’histoire. Le Parc renferme toute une partie de notre his-toire et de notre culture, ce qui en fait un espace de prédilection pour les grandes occasions.

Jusqu’à présent, quel est le feed-back que vous avez ?

Le feed-back est très positif. Toutes les conditions semblent être réunies pour que le spectacle soit réussi.

Gyptian est déjà là ?Oui, il est rentré ce jeudi, et il repartira

dimanche matin.

Quelles sont ses impressions sur le pays ?

Comme tous les artistes étrangers qui viennent en Haïti, Gyptian a été choqué par la pauvreté qui sévit en Haïti. Mais il vient de la Jamaïque et ces genres de choses ne lui sont pas entièrement inconnus. Toutefois, j’espère qu’il aura le temps de voir certains de nos beaux endroits avant de repartir.

Propos recueillis parDaphney V. Malandre

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Ce lundi 13 mars 2012 ramè-ne le centenaire de la naissance du poète, journaliste, ensei-gnant, dramaturge et écrivain haïtien, Félix Morisseau Leroy né 13 mars 1912 à Grand-Gosier dans le département du Sud-est. Une occasion qui ne prend pas ombrage. Puisqu’elle figure en gros plan dans le calendrier des activités de la quinzaine de la Francophonie cette année.

Dès 14h, un panel de livres francophones est en vente dans la cour de l’Institut Français d’ Haïti. Une initiative des presses nationales et l’Institut Français d’Haïti. Cette foire organisée en hommage à Félix Morisseau Leroy est suivie d’une soirée de poésie animée par Dominique Batraville et le docteur Claude Pierre.

Claude Pierre, le principal intervenant à cette soirée, n’a pas lésiné sur le fait d’applaudir l’engagement pris par le poète pour que le créole haïtien puisse être considéré comme une langue à part entière, mais aussi, sur sa poétique basée sur les anaphores (variété de figure de répétition) pour faci-liter la compréhension de tous les haïtiens sans exception aucune. Il trouve dans la répétition, un moyen sur de rendre sa poésie plus fluide», affirme le docteur Claude Pierre et ancien professeur de littérature à l’Université d’Ottawa.

La vie de Félix Morisseau LeroyAprès ses études classiques, et des études en sciences juridiques à

Port-au-Prince, il alla poursuivre des études universitaires aux Etats –Unis d’Amérique A l’université Columbia dans l’Etat de New-York. A son retour au pays, il fut nommé professeur à Port-au-Prince. Il enseigna la littérature et le théâtre et sensibilisa ses concitoyens à l’immense valeur de la langue créole dans la culture de chacun des haïtiens, comme patrimoine histori-que à préserver et à revendiquer. Il favorisa le mouvement pour stimuler l’utilisation de notre créole et établir sa légitimité dans la littérature et la culture d’Haïti. Comme il s’agissait de la seule langue de la majorité de la population, qui était en majorité rurale, Morisseau-Leroy croyait fermement que l’utilisation du créole pouvait être un moyen d’unir le pays.

Il fut directeur des services de l’Instruction publique au Ministère de l’Éducation d’Haïti. Il promut le créole haïtien comme seconde langue offi-cielle d’Haïti en 1961.

Félix Morisseau-Leroy est né le 13 mars 1912 dans la ville de Grand-Go-sier près de Jacmel dans laquelle il fit ses études et y rencontra Renée qui devint sa femme.

La Renaissance créoleIl est l’auteur de plusieurs poèmes dont « Senjan « et « Eminans «. Emi-

nans est un texte à fort caractère politique qui dénonce le régime autoritai-re, l’abus du pouvoir, la cruauté des forces militaires sur la population rurale du temps des militaires. « Eminans » prône l’intégration de la paysannerie dans les différents projets de développement. C’est un plaidoyer pour la valorisation de la langue créole et pour l’alphabétisation des masses..

Il fut nommé directeur des services de l’Instruction publique au Ministère de l’Éducation d’Haïti. Il promut le créole haïtien comme seconde langue offi-cielle d’Haïti en 1961. Il est l’un des promoteurs les plus importants de la langue créole. Son recueil « Dyakout », paru en 1953, constitue l’œuvre fondatrice de la nouvelle littérature créole. Pour lui, écrire est une manière de communiquer avec la majorité des Haïtiens, ségrégués, puisqu’ils viennent de la paysannerie et surtout parce qu’ils sont unilingues créoles. Écrire en créole est un manifeste politique afin que tous les Haïtiens participent de l’avenir de leur pays.»

L’exilForcé par le dictateur François Duvalier , Morisseau-Leroy dut quitter le

pays Il s’exila à Paris où il rencontra de grandes figures dans le mouvement de la Négritude, comme Aimé Césaire et Léopold Senghor.

Il enseigna pendant plusieurs années, la littérature et le théâtre, au Ghana puis au Sénégal jusqu’en 1979.

En 1979, il compose un poème à la gloire de Jean-Jacques Dessalines «Mèsi Papa Desalin».

En 1981, il s’installa à Miami où vit une importante communauté haï-tienne dans Little Haiti. Il participa activement au dynamisme de la langue et de la littérature créole à Miami et contribua au journal «Haïti en marche».

En 1995 il publia «Les Djons d’Aïti Tonma»En 1998, Félix Morisseau-Leroy mourut à Miami à l’âge de 86 ans.

Sources combinéesLord Edwin Byron

Quinzaine de la Francophonie/ Institut Français d’Haïti

Hommage à FélixMorisseau Leroy13 mars 1912-13 mars 2012

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6 29 mars 2012No 603

Avec un mixtape de 16 morceaux enregistré dans le studio de «Solèy Sound Studio», l’artiste Jimmy Moïse dit Jimmy Ruff s’apprête à mettre son empreinte dans les annales de notre musique. A en croire les dires de Jimmy Ruff, chaque track de son mixtape est un délice, bien qu’il préfère mettre l’emphase sur « Bout bagay », « Ready for », « Flush » et « She’s a dancer » auxquels ils accordent une attention particulière.

Toujours selon lui, la thématique de son disque jongle entre le social et le senti-mental. Un choix qui lui permettrait de faire un raz-de-marée en touchant toutes les catégories de la société. Les autres artistes que les consommateurs auront la possi-bilité de découvrir sur ce produit sont : « Jeafox » « Le Roberto », « Yatagan », « B4 », « Dug-G » et « Masta Preacha ».

« Le mixtape est déjà disponible sur plusieurs sites internet, et les internautes peuvent le télécharger si cela leur chante. Ensuite, beaucoup de radios de la capitale et de certaines villes de provinces diffusent quotidiennement des musiques de mon produit. La sortie de ce mixtape rentre dans le cadre de la préparation de mon pre-mier album solo. C’est l’une des nombreuses façons de préparer le terrain et d’attiser la curiosité du public et des commanditaires. Le titre retenu pour mon laser est « Pa konpare m’ » et les mélomanes verront combien je suis incomparable aux autres. Je ne me vante pas des évènements à ce sujet sont déjà en préparation et j’attends le moment opportun pour tout balancer », a confié Jimmy Ruff.

Ce mixtape est supporté par «Solèy sound», «Radio One», «Sky», «Planet kreyol», «Magik 9», «Visa fm» et bénéficie également de l’aide de certains DJ.

Jimmy Ruff demande à tout le monde, particulièrement les mélomanes, d’écouter le travail qu’il a fait sur le mixtape, puisque c’est un présage du contenu de son album pour qui il vante déjà les mérites.

Wendy Simon

Jimmy RuffPlus prêt que jamais

Le rap a débuté aux États-Unis à la fin des années 1960. Le rap, comme le reste de la culture hip-hop, cumule un aspect triste, hédoniste et un aspect contestatai-re. Les thèmes abordés varient selon les genres et ont évolué selon les époques. Les critiques violentes sont en fait assez minoritaires et l’aspect contestataire se limite le plus souvent à une dénoncia-tion qui passe par les descriptions des problèmes sociaux tels que l’homopho-bie, le racisme, la pauvreté, le chômage, l’exclusion.

Arrivé du rap en HaïtiCette tendance du genre provocateur

n’a pas limité son essor dans les pays occidentaux, il s’est étalé petit à petit dans les Antilles jusqu’à atterrir en Haïti. La première pierre a été posée par « Les frères parents » qui voulaient sortir de l’ordinaire, créer quelque chose de nou-veau et d’harmonieux. Ensuite est arrivé le célèbre « Master Dji » qui charmé plus d’un avec ses lyrics. Son style était plutôt original. Dans sa thématique, il mettait surtout l’accent sur l’amour et le sexe. Ce qui lui a permis d’avoir beaucoup de femmes à ses pieds. Mais il n’a pas tardé à quitter la scène, étant atteint du syndrome d’immunodéficience. Plus tard on a assisté à la montée d’une pléiade de groupe, tels que, Original Rap Staff, Rap’n Family, King Posse, Masters, pour ne citer que ceux-là. Le dernier groupe a bouleversé le monde politique haïtien en utilisant ses flow pour dénoncer les

Rap kreyolouRapsin

mauvaises actions de l’époque. Malgré tout, le rap ne pouvait encore trouver sa place sur la scène musicale haïtienne.

Rap kreyòlLes années se sont défilées et les

rappeurs n’ont pas baissé les bras, ils se sont toujours débattus pour garder la tête hors de l’eau. Ils ont défendu avec fougue leur position jusqu’à gagner la guerre. Aujourd’hui, avec le nombre de groupes rap qui existent, il est impos-sible de parler de genres musicaux qui dominent notre société sans parler du « rap kreyòl ». On l’entend sur toutes les ondes, parmi tous les secteurs et dans tous les coins de rue. Les théma-tiques ne changent pas, les rappeurs haïtiens exposent les mêmes idées que les noirs américains. A la situation de leur société, ils adaptent leur texte. Mais si on entend les beat sans le flow, on a l’impression que c’est encore du rap américain. D’où le « rap kreyol » est devenu une copie conforme du rap américain. En revanche il y a des groupes qui essaient quand bien même d’apporter une marque d’originalité dans leur composition, pas seulement dans les lyrics, mais aussi dans la com-binaison sonore.

RapsinDans cette minorité qui essaie de se

différencier de l’étranger, on retrouve une certaine originalité qui donne à leur travail une sensation que l’on peut

ressentir sans se perdre. On constate systématiquement qu’on n’est pas dans un autre pays, qu’on ne nage pas dans les océans d’une autre culture. Ainsi notre racine se reflète claire quoique les rap-peurs imitent une tendance étrangère. Ce travail, qui exige de la concentration et de l’amour, demande une combinai-son bien rythmée des instruments mu-sicaux qui sont à la base de notre art. On veut parler du tambour, du bambou, du tchatcha, etc. Ce travail qui, aujourd’hui, représente la marque de certains grou-pes rap tels que, « Zatrap », « Mystic 703 » est baptisé « Rapsin ». Cette tendance est un mélange de « Rara, rap, rabobay, twoubadou et rasin . Théodore Beaubrun

Junior dit Lòlò se dit fier de lancer cette tendance qui donne une lueur d’espoir à notre culture en voie de disparition. Selon lui, on nous apprend à mépriser notre culture et à s’associer à l’histoire des autres ainsi l’acculturation gagne du terrain. On a toujours peur de présenter ce qui est haïtien. Cette tendance quoi-que jeune gagne déjà du terrain avec « Zatrap », qui effectue un travail extraor-dinaire et que vous aurez à découvrir très prochainement sur le podium des stars.

Elisée Dé[email protected]

Depuis les années 2000, le rap est devenu une tendance musicale très populaire en Haïti. Si hier on pouvait parler du rap américain, du rap français, du rap africain et même du « rap kreyol », aujourd’hui, les Haïtiens imitateurs de cette tendance, qui ne veulent pas piétiner leur origine, parlent du « Rapsin ». Bien qu’on soit toujours dans la ca-tégorie rap haïtien, « Rap kreyòl » et « Rapsin », possèdent des points de dissemblance qu’il faudra bien souligner.

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729 mars 2012No 603

C’est en présence de plusieurs représentants de médias et des membres de la FAS (Fondation Aquin Solidarité) - groupement qui organise

cette festivité, qu’a eu lieu ce jeudi 29 mars 2012, à Presse Café, le lancement officiel de la 5e édition du festival de musiques et de danses traditionnelles. Ce festival, baptisé « Destination Aquin 2012 », prévu pour les 5, 6 et 7 avril, est, selon la présidente de la FAS, madame Magali Comeau Denis (ex-ministre de la Culture et de la Communication), une occasion particulière pour les originaires de cette ville et pour tous les Haïtiens en géné-ral de découvrir la beauté inouïe et les valeurs inhérentes à Aquin. « Le festival, poursuit-elle, permettra aux Aquinois de contribuer non seulement au développe-ment de leur ville d’origine, mais aussi de la replacer sur la carte touristique d’Haïti ». Ce festival, depuis sa première édition en mars 2008, se veut une manifesta-tion culturelle spectaculaire et unique à l’échelle nationale, répondant sur le plan artistique et organisationnel aux normes universelles des grands évènements. Le festival « Destination Aquin / Festival in-ternational Musiques et Danses tradition-nelles », comme l’avance madame Magali Comeau Denis, est surtout préoccupé par la volonté d’accomplir la mission qu’il s’est assignée, mais aussi de gagner le pari ! Pour les Aquinois, c’est devenu un sérieux motif de fierté; pour les Haïtiens, un exemple du possible combat de dy-namiser la vie dans les villes de province.

Pour ceux qui ne connaissent pas Aquin, cette ville, surnommée la porte d’entrée de la côte d’or, a la particularité d’être l’une des plus anciennes du pays. Bâtie par les Espagnols non loin du site où se trouvait l’agglomération indienne de « Yaquimo », elle fut baptisée « Aquin » par les Français quand la partie ouest de l’île devint colonie française. La com-mune est peuplée de 41 716 habitants (recensement par estimation de 2009) et se trouve à 138 km de la capitale haï-tienne.

Nombreuses sont les activités rete-nues pour cette manifestation de grande envergure : conférences, expositions « d’Ayiti à Haïti »(La liberté conquise) en partenariat avec l’association « Les

Annaux de la mémoire » et le Centre international de Lafayette en Louisiane, activités sportives (tournoi de volley-ball, de football, course de bois-fouillé, excur-sions vers les îles avoisinantes, course à pied en partenariat avec l’Association sportive Tigresses-Tigers), projection du film « L’homme sur les Quais » suivie de débats avec Raoul Peck, brigades poétiques (spectacle de rues), spectacle de danses, de troubadours, des concerts d’Emeline Michel, de Beken, Les Frères Dejean et Racine Mapou, etc. Les lieux choisis pour la réalisation de ces activités

sont la place d’armes de la ville d’Aquin, l’auditorium du lycée Pierre Sully d’Aquin, le parc Dupin Castor, la baie d’Aquin, la salle paroissiale.

Ainsi, l’invitation est lancée à tous les Haïtiens à venir prendre part à cette manifestation exceptionnelle dont le but est de divertir, de former, d’initier et de construire.

Destination Aquin - Musiques et Danses traditionnelles est l’un des rares festivals haïtiens à mettre en exergue l’immense richesse culturelle du pays et à offrir une kyrielle d’expressions artisti-

ques, de sons, de talents, d’images et de couleurs. La manifestation se veut, dans sa pluridimensionnalité, une occasion pour les petits entrepreneurs, les fournis-seurs en général, les jeunes, les artistes et artisans de la région d’augmenter leurs revenus pendant le déroulement du festival.

Lord Edwin [email protected]

Pâques: Destination Aquin

5e édition

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8 29 mars 2012No 603

tions n’avaient presque rien à envier aux chorégraphies longuement préparées.

Ces prestations artistiques complè-tent la pédagogie d’Odette qu’est d’édu-quer les jeunes par le biais des activités festives. Le travail sur le sens des mots de la Francophonie, la réalisation des Haïku, les rencontres avec les artistes et les prestations en fin de soirées sont un tout qui a pour objectif d’aider les jeunes à grandir. Les chiffres avancés font croire que 779 jeunes ont été touchés lors des ateliers, 1 300 lors des rencontres de sensibilisation avec les artistes et 5 550 au cours des concerts.

Au service de l’Organisation Interna-tionale de la Francophonie depuis le 10 février, Odette a aussi formé des anima-teurs à la médiation à la lecture dans les camps de Léogane, du centre sportif de Dadou… et aussi les volontaires du servi-ce civil français affectés aux EFACAP. Elle a dit constater chez les jeunes un amour pour les chansons des artistes qu’ils reprennent à tue-tête sans vraiment en connaitre leurs sens. Odette Charreyron-Michel pense que la Caravane de la Fran-cophonie a créé une motivation pour la langue, le jumelage d’activités festives et rencontres éducatives est une méthode efficace : « Tout en continuant à jongler avec les deux langues, on peut servir de la force de la caravane pour permettre aux jeunes d’acquérir des connaissan-ces.» a-t-elle conclu.

Plésius Junior LOUIS (JPL 109) [email protected]

ormatrice de formateurs, spécialiste en médiation à la lecture, responsable des accueils au deuxième festival de France « Le prin-temps des comédiens », Odette Charreyron-Michel

assure la partie pédagogique durant la tournée nationale de la Caravane de la Francophonie. Les textes que produisent les élèves avec qui elle travaille sont repris par les artistes lors des représenta-tions tenues en fin d’après-midis. A la clô-ture des activités le 26 mars au ministère de la Culture, ils ont été lus par Francké-tienne.

Les ateliers autour des dix mots de la Francophonie se tiennent entre neuf heures et midi avec les élèves de cer-taines classes fondamentales du pays, ceux des EFACAP en particulier. Entre les concours de dictée et d’écritures, Odette Charreyron-Michel travaille avec les responsables de bibliothèques, elle forme les professeurs, le personnel des CLAC et ceux des Alliances françaises. Depuis 2009, cette dame disciplinée, débordante de vitalité et d’humour qu’on appelle « Chef Odette » opère en Haïti sous demande de l’ambassade de France. Au cours de la tournée nationale de la première édition de la Caravane de la Francophonie, les textes que produisent ses ateliers sont repris par les artistes sous forme d’expressions artistiques. Selon la forme artistique utilisée, le ré-sultat devient ARTEMOTS, ARTIMAGE ou ARTEGESTE.

ARTEMOTS est un concept utilisé quand la lecture des textes se fait par les musiciens / chanteurs tels Belo, BIC, Jean Jean Roosevelt, Wanito, et Rodyoume

lors des concerts. Prenant en compte les dix mots de la Francophonie, les élèves des départements touchés, ont produits des Haïku, sorte de poésie japonaise contenant dix-sept pieds sur trois lignes, un travail qui le plus souvent reflète soit un mot ou une phrase issue des textes des chanteurs cités.

Des peintres ont parallèlement travaillé avec les jeunes : ARTIMAGE. Les professionnels de la peinture ont guidé les jeunes vers une activité qui décrit les sentiments. Les œuvres ont été exposées pour les parents et la communauté.

Avec ARTEGESTE, les enfants ont pu laisser défiler leur imagination sans res-triction. Leurs productions ont été magis-tralement mises en chorégraphie par les danseurs de la troupe Jean René Delsoin aux Cayes et à Chantal. Ces chorégra-phies extraordinaires exécutées dans des zones rarement touchées par des repré-

Les arts comme outilde sensibilisation

sentations classiques, ont émerveillé le public. Dans le respect des choses et au nom du professionnalisme, aucun rabais n’a été fait. Jeux de lumières, grande dis-cipline dans les mouvements, musiques tirées du folklore haïtien, les improvisa-

L’ambassadeur de Suisse, une vrai fan

La francophonie au service de la culture

40 ans déjà!

La francophonie apporte des valeurs aux plus jeunes

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929 mars 2012No 603

LE DÉPARTB.I.C, Belo et l’équipe de Handzup Group

sont partis le lundi 5 mars dans le cadre de la caravane de la Francophonie financée par l’OIF. Sur leur chemin, ils récupèrent Jean Jean Roosevelt et filent droit vers le Nord. Pre-mière destination, les Gonaïves, ville souvent victimes de désastres naturels, de troubles politiques, et d’où les jeunes ont besoin de modèles et de distractions éducatives. Là, Wa-nito, nouvelle étoile de la musique haïtienne les attend pour compléter le staff.

MATÉRIELS ET ÉTAT D’ESPRITOutre leur guitare respective et un djimbé

(tambour spécial), ils n’ont amené dans le bus que du matériel léger, un système de sonorisation efficace pour les centaines de jeunes qu’ils prévoient d’accueillir à chaque concert, selon l’ingénieur Pierrot, qui assure la logistique avec Steve Azor, Patrick et Jeff. Le trajet est très animé les artistes se donnent des nouvelles, relatent les dernières perfor-mances, se félicitent mutuellement… Sans aucune prétention chacun montre du respect pour l’autre, ils font preuve d’humilité et d’appréciation réciproque.

GONAÏVESAux Gonaïves, après une vingtaine de

minutes accordées à la presse, ils livrent un extraordinaire concert à l’Alliance française sous les regards ébahis d’environs quatre cents personnes. La disposition scénique est simple et intéressante. Au lieu d’offrir des performances individuelles, on arrange qua-tre chaises, quatre micros, et quatre guitares pour quatre artistes. Ainsi, Wanito, Belo, Jean Jean Roosevelt et BIC se soutiendront l’un et l’autre, ils partageront les ovations, ils seront tour à tour lead vocal, choriste, guitariste principal et accompagnateur. Une disposition sincère, amicale, qui bouscule les jugements polémiques souvent prononcés en ce qui concerne ces artistes-là.

Vers six heures, les premières notes de guitare rassemblent une foule non espérée il y avait cinq minutes. Il n’y a plus de sièges vides, les gens se tiennent debout dans les allées, ils se gonflent au fond du grand hall de l’Alliance Française. Chantal Moreno laisse entrevoir un sourire de satisfaction, l’OIF qu’elle représente n’a pas droit à l’erreur, quoique cette expérience soit une grande première. « Lakou trankil » de Belo ouvre cette soirée de lancement officiel de la Caravane. « Pòtoprens » de BIC, « Désolé » de Jean Jean Roosevelt, « Ti Miyo » de Wanito s’ensuivent. Un total de cinq musiques par artistes com-plète un répertoire qui, lors de cette tournée touchera dix villes des départements du pays. Le spectacle de ce soir n’a pas de point mort, chacune des chansons interprétées est un succès qui soulève des émotions particuliè-res dans l’auditoire. Le concept a été si bien mis en œuvre qu’on a passé le chiffon sur la scène mal éclairée et applaudit à tout rompre les artistes et leur invité surprise, Rodyoume Dieujuste, Digicel Star de la dernière édition.

Fatigués, les artistes, après un bain de

LA CARAVANE A CONQUIS LES CŒURS

foule, regagnent leur chambre. Ddemain, ils marcheront vers Port-de-Paix.

PORT-DE-PAIXIls n’ont pas cessé de discuter sur la route,

de revoir les failles de la veille et de prendre des dispositions préventives. Des feuilles se passent, un répertoire définitif est choisi selon ce que le public a toujours aimé dans le répertoire de chacun. La communication est intense, on entend par exemple : « Wanito, quelles sont les notes de ‘’Byografi ‘’ ? Pour 1 + 1= 1 c’est la/ Mi/Fa/Do/Mi» et des termes techniques comme Fa majeur, Si bémol etc. Jean Jean Roosevelt décide de se consacrer qu’à la percussion, il laissera la guitare pour le Djimbé : « Et, c’est à soixante-dix dollars U$ le gig, pour quiconque aimerait avoir mes services» blague-t-il. Belo s’impose en chef d’équipe, BIC acquiesce, Wanito s’adapte.

La caravane de la Francophonie ne se ré-sume pas qu’aux concerts qui seront donnés dans les écoles, dans les Alliances françaises et autres sites retenus. C’est un mouvement éducatif qui va vers les jeunes. Elle présente dans chaque ville, quatre artistes, auteurs de chansons à travers lesquelles sont véhiculées la solidarité, la liberté, l’entre-aide… elle pro-pose des modèles à suivre. Plus, à travers les ateliers qu’Odette Charreyron-Michel anime, des extraits des textes de Jean Jean Roose-velt, de Belo, de Wanito et de BIC sont pris en considération. Certains mots en reviennent souvent dans les Haïkus des élèves. Cela dit, la programmation journalière des activités se fait ainsi : Ateliers pratiques avec Odette dans la matinée, causeries entre les jeunes et les artistes en milieu journée, concerts dans la soirée.

Réalisée à la salle de réception de l’hôtel où ils sont hébergés, la performance de Port-de-Paix, comparativement à celle des Gonaïves, a manqué en vibration en début de soirée. Plus fatigués que la veille, il a fallu une pause récupératrice aux musiciens. La deuxième partie étant entamée avec beau-coup plus de tact et de brio, elle illumina le visage d’Harry Luc, responsable de Handzup Group, l’institution qui coordonne l’exécution du projet. Le concert se termine moins d’une heure plus tard, sous les flashes des caméras de téléphones cellulaires.

CAP-HAITIEN : INOUBLIABLEC’est fou comme des artistes peuvent

avoir de l’influence sur leurs fans. Au Cap-Haïtien, délire total et deux concerts en guise d’un. Que ce soit chez les Frères de Saint-Joseph où les garçons au visage ravi s’entre-tiennent avec passion avec Wanito, Belo, BIC et Jean Jean Roosevelt, ou chez les Sœurs de Saint François Xavier (Congrégation de St-Joseph de Cluny) où l’accueil trop cha-leureux a fait que les autres membres de la délégation, et les professeurs disponibles se transforment en agents de sécurité, chacun se souviendra de ce jour. La simple présence des artistes à l’école a créé un tohubohu dans l’espace. Le check sound s’est transformé en un concert en présence d’environ cent cin-

quante filles. Les cris d’admiration émanant de l’auditorium sont arrivés jusqu’à perturber l’atelier d’Odette au dernier étage.

La majorité des élèves ne sont pas ren-trées chez elles après les cours. Les filles sont restées pour le concert, voulant toutes avoir une place aux premières loges, refusant du coup d’assister à l’activité parallèle qui a eu lieu à l’occasion de la Journée mondiale de la femme. Elles reprennaient les chansons de leurs idoles, criaient les noms des artis-tes, montaient essuyer leur visage depuis la scène. Elles avaient les mains tantôt en l’air, tantôt sur leur cœur, des larmes témoignant de leurs émotions vives et sincères se répan-daient sur leurs joues. Elles se sont même fait entendre dans un M.E.R.C.I en fin de concert. Emus et très motivés, les artistes se sont surpassés.

OUANAMINTHE, AVEC REGRET !Les manifestations dues aux problèmes

politiques du 8 mars ont empêché à la cara-vane de rejoindre la commune de Ouanamin-the. L’équipe est donc rentrée à Port-au-Prince le samedi 10, le temps d’une courte pause bien méritée.

HINCHEIci, à Hinche, le public est composé d’en-

fants de moins de seize ans pour la plupart. Ils ont le visage de l’innocence et attendent de répéter les refrains qu’ils connaissent. Quand une chanson ne leur dit rien, ils se retour-nent vers leurs camarades pour placer des commentaires. Plus réceptifs, les plus âgés ont mieux apprécié les performances des artistes. A cette soirée débutée avec quelques minutes de retard, « Lakou Trankil », « Lèm Wè w » ont beaucoup aidé Belo et BIC comparati-vement à Wanito dont « Gad’on Rèv (Parenn) et Blokus » ont été textuellement repris, et Jean Jean Roosevelt, l’animateur de la soirée qui a enflammé la salle.

VERRETTESCela aurait pu se passer comme au Cap-

Haïtien si ce n’était pas la grande discipline dont a fait preuve l’équipe de HandzUp. A savoir, deux concerts dans une journée, ou, une histoire d’artistes coincés malgré eux par des fans. Dès la fin de la causerie, les élèves se sont jetés sur leurs stars : « Un autographe s’il vous plait !» « Chante-moi cette chanson s’il te plait » « Est-ce vrai que tu as failli mourir ? », « J’aimerais que tu m’expliques une phrase de ta chanson.» Chacun voulait avoir quelque chose et s’impatientait.

La salle du CLAC de Verrettes a jouit de la meilleure sonorisation depuis le début de la caravane. Les artistes ont aussi fait face à un public timide et capricieux. Belo s’est démêlé jusqu’à trouver la formule qui marche. La folie n’a pas tardée à s’étendre dans la salle trop remplie.

MIREBALAISC’est mal connaître la population de la

deuxième ville du Plateau central. Réputée

pour son penchant pour les activités mondai-nes, au seul bruit de la venue de la Caravane, certaines stations de radios ont diffusés des spots montés à la minute. Il a fallu beaucoup d’efforts au staff, pour mettre les élèves ayant participé à l’atelier aux meilleures places.

Problèmes d’électricité, coupures dans les micros, le black out à l’EFACAP a joué sa partition dans le concert de Mirebalais. Soutenu par un public extraordinaire, les quatre mousquetaires s’amusaient malgré le stress logistique. Habituée à des activités qui se tiennent généralement tard dans la soirée, la foule grossissante a eu peine à partir vers huit heures.

JACMELBelo a parié que Jacmel aurait le plus beau

public et peut-être le beau spectacle. Durant tout le trajet, il n’a cessé de faire l’éloge des gens de cette ville, de leur ouverture d’esprit, leur sens artistique, etc. Ce soir, petit change-ment au niveau de l’affiche. Il y aura toujours quatre chanteurs, mais Wanito ayant des obligations, est remplacé par Rodyoume, le dernier Digicel Star.

Au concert, les simples filles qui ont assisté à la séance de sensibilisation sur les valeurs de la Francophonie, se sont transfor-mées en de véritables jeunes femmes. Très chic, maquillages assortis, elles ne se sont pas laissé intimider par la pluie. Rejoint par des étudiants avisés, la foule a presque donné raison à Belo. Le concert, la sonorisation, le public et les artistes étaient bons, mais il manquait la magie du Cap.

JÉRÉMIEJean Jean Roosevelt nous a cassé les

oreilles durant le trajet. Il parle mieux de Jérémie, sa ville natale, que lorsqu’il chante. Il s’est transformé en guide touristique pour promouvoir la Grand ‘Anse. En réalité, il a rai-son. Jérémie est comme l’a répété l’ingénieur Pierrot, une femme qui a les pieds dans la mer et le reste du corps dans les montagnes. La ville est splendide avec de belles plages et des atouts touristiques impressionnants. Sa verdure, son aspect colonial, ses plages sont assurément les sources d’inspiration des poètes.

A l’aise chez lui, Roosevelt a donné le meilleur de lui-même ce soir-là. Attentif aux mots, c’est la musique de BIC qui a eu plus d’impact sur le public. Réalisé dans l’épatant Complexe administratif de Jérémie, Rodyou-me, BIC et Belo, ont présenté au public le père de Jean Jean Roosevelt, un troubadour à la retraite qui a charmé l’espace avec sa guitare.

PORT-AU-PRINCEIl était prévu que le concert final se tien-

drait dans la capitale. De ce fait, le ministère de la Culture et de la Communication a reçu les activités de clôture de la caravane. Remise des primes du concours d’écriture et de dictées, prestations des artistes, tout y est. En présence des ambassadeurs de plusieurs pays, et des représentants de l’Etat haïtien, Franckétienne s’est montré honoré de lire les textes des gagnants. Ces textes d’où véhicu-lent les valeurs que prône la francophonie viennent de Jérémie, de Lascahobas, de Hinche…

LE DERNIER CONCERTWanito a rejoint l’équipe en fin d’après-

midi, à l’heure du check sound, au ministère de la Culture et de la Communication (MCC). Les retrouvailles ont été chaleureuses au lieu de quatre chanteurs, Port-au-Prince en a cinq.

Elle sera peut-être en troisième position lorsque les chanteurs s’amuseront encore à parler de la caravane. Pourtant, elle est la plus marquante. Elle commence sous le rythme d’une activité protocolaire à la quelle assis-tent des diplomates. Jean Jean Roosevelt a tenu à ce que BIC fasse de même que dans les provinces avec « Lèm wèw », se faire répéter par tout le monde. Et lorsqu’il arriva à son tour, il demanda à ce que tout le monde se mette debout et de MARCHER LE RARA.

Ah ! Ces ambassadeurs et représentants de l’Etat toujours tirés à quatre épingles qui se battaient pour avoir un autographe ou se faire prendre en photo avec les stars, ils se souviendront toute leur vie, que c’est Fou la Francophonie !

Plésius Junior LOUIS (JPL 109) [email protected]

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reportage10 29 mars 2012No 603

De temps en temps, une brise légère rafraîchit l’air et rend la chaleur suppor-table. Les robes karabela des serveuses et les laye dans lesquels elles dis-

tribuent les petites pièces accentuent l’aspect créole de la fête. Original. Terroir. Lakay. Les invités sont émerveillés d’être reçus non pas dans les bureaux luxueux de Damien, mais à l’usine. Sans chichis. Comme pour souligner l’amour de l’entreprise pour ses champs de canne à sucre qui permettent la production du liquide doré. Barbancourt, c’est l’attache-ment à la terre d’Haïti. A cette canne à sucre qui la fait vivre depuis 1862.

A l’entrée, Thierry Gardère, sa soeur Françoise Gardère de Broglie, son frère Jean-Marc Gardère et son cousin Michel Gardère, tous associés dans l’entreprise, accueillent leurs convives main tendue, sourire aux lèvres, l’air affable et heu-reux. Aujourd’hui ils sont reconnaissants envers tous ceux qui sont là: consom-mateurs, planteurs, associés, employés, amis. Aujourd’hui, la société est une grande famille soudée. En cocktail ou sec, le rhum coule à flots. Les bruisse-ments des conversations se mêlent aux roulements des tambours des Frères Dodo. « Haïti chérie, pi bèl peyi pase ou nanpwen », chante le troubadour.

Les gens se mêlent, boivent et discu-tent sans distinction. On se rappelle les anecdotes, les fêtes passées, les sou-venirs heureux. C’est aussi ça, le rhum des connaisseurs : pouvoir réunir tout un peuple autour d’un verre. A côté de l’ambassadeur français, Didier Le Bret, et de l’ambassadeur canadien, Henri-Paul Normandin et sa femme, plusieurs offi-ciels du gouvernement dont le ministre à la Présidence, Daniel Supplice, celui du Commerce et de l’Industrie, Wilson La-leau, celui de la Culture, Pierre-Raymond

Belle fête Barbancourt !150 ans d’amour. 150 ans depuis que ce nectar ambré réchauffe nos palais et coule dans nos gorges avec fierté. Depuis le 18 mars 1862, le Rhum Barbancourt s’est installé dans nos coeurs et dans nos moeurs. Aujourd’hui la compagnie fait vivre plus de deux mille quatre cent familles avec ses 400 employés et ses 2 000 planteurs de canne, avec constance. Récit de la grande fête champêtre pour honorer la plus ancienne entreprise haïtienne.

Dumas, des parlementaires, des hommes d’affaires et des journalistes dont le ré-dacteur en chef du journal Le Nouvellis-te, Frantz Duval, venu représenter la vice doyenne des entreprises haïtiennes, tous sont venus fêter avec Thierry Gardère et son équipe les cent cinquante ans de la doyenne des entreprises haïtiennes. Des artistes tels que Lionel et Mika Benja-min, Manzè et Lòlò, la designer Savanah Savary, qui collabore avec le Rhum Bar-bancourt depuis de longues années, ont rehaussé la fête de leur présence.

L’arôme des parfums chers rivalise avec le fumet du griot, du lalo et du maïs moulu noir. Le buffet est gargantuesque, les assiettes géantes. Barbancourt fait honneur aux délicieux mets de chez nous. Se kreyòl nou ye !

La cérémonie officielle débute par une bénédiction de Monseigneur Joseph Lafontant, évêque auxiliaire de Port-au-Prince, en signe d’actions de grâces. Puis, entre en scène Marie-Brunette B. Main-sour qui chante la Dessalinienne pour annoncer le début du spectacle. Sa voix suave résonne dans la cour et les échan-ges s’arrêtent, l’instant est solennel.

Quelques minutes plus tard, Joe Damas, maître de cérémonie, toujours égal à lui-même, invite William Eliacin, directeur administratif et financier du Rhum Barbancourt, à prononcer son dis-cours de circonstance. Sous les applau-dissements, l’homme, réservé, le visage indéchiffrable, prend le micro et raconte l’histoire qui a forgé l’entreprise Barban-court. « Ce rhum est notre fierté. Notre ambassadeur sur le marché international. Depuis 150 ans nous avons le plaisir de fabriquer un produit de qualité et de travailler pour la production nationale », lâche Eliacin, la voix étranglée par l’émo-tion. « J’ai été formé par Jean Gardère, le père de l’actuel P.D.G., Thierry Gardère. 35 ans depuis que j’oeuvre pour la bonne

marche de l’entreprise. Aujourd’hui plus que jamais, je suis déterminé à me mettre en quatre afin de garder notre réputation intacte », conclut-il, troublé.

Un frisson d’émoi traverse l’assistance éparpillée un peu partout, quand, au fil des mots, les cent cinquante ans se dessinent. Thierry Gardère, quatrième génération de la famille Gardère qui dirige le Rhum Barbancourt, remplace William au micro et commence par saluer la mémoire de son père qu’il qualifie de « visionnaire ». « Mon père m’a enseigné ce que je sais aujourd’hui. Depuis 1990 nous perpétuons la tradition d’excel-lence, et je suis fier d’entrer dans cette belle histoire. Barbancourt est une vitrine pour Haïti, car c’est le seul produit à être vendu dans quatre continents, dans plus de dix pays. La cinquième génération est en France, en Angleterre, aux Etats-Unis et continue à se former pour se préparer à la succession », précise Thierry, sans se départir de son sourire enchanteur. « Je remercie tout ce beau monde qui est venu fêter avec nous. Tous ceux qui se sont déplacés exceptionnellement pour cet évènement, votre support est notre force. Merci à nos consommateurs, nos planteurs et nos distributeurs ; sans vous rien ne serait possible. La liste est trop longue pour citer tout le monde, mais je vous suis éternellement recon-

naissant. Un merci particulier à mon bras droit, William Eliacin, pour son support inconditionnel et pour son courage », continue-t-il en donnant l’accolade à ce dernier ému et les larmes aux yeux. « Levons nos verres à cette belle réussite. Barbancourt, le rhum des connaisseurs, souvent copié, jamais égalé », achève le P.D.G., rayonnant.

Au loin, un tambour résonne. Plus fort, plus rythmé que celui des Frères Dodo, une troupe de rara. Coloré. Animé. Joyeux. Contournant les tables et drai-nant au passage les vrais Haïtiens qui ne résistent pas au son du tambour. La fête champêtre est lancée. La compagnie de publicité Publigestion, organisatrice de la journée, est satisfaite. « Entre Barban-court et nous, c’est une belle histoire d’amour qui dure depuis 30 ans. Nous sommes heureux que tout se passe à merveille aujourd’hui. Barbancourt, c’est une fierté nationale », nous dit Eliane Bayard, directrice de Publigestion.

Des planteurs aux consommateurs, la chaîne Barbancourt est longue et chacun y joue sa précieuse partition. « Je suis planteur depuis 28 ans maintenant pour le Rhum Barbancourt. Je suis toujours fier et heureux de savoir que j’aide à pro-duire un rhum de qualité », assure Jean Olcimé. Philippe Dodard, artiste peintre directeur de l’ENARTS, pense que « c’est l’occasion de célébrer ce que nous avons comme patrimoine et richesse ». Pour sa part, cette journée de fête rappelle à Ra-phaëlle Castera l’amour de son père pour ce rhum : « Mon père a passé 41 ans de sa vie à Barbancourt en tant que comp-table. Je pense fort à lui aujourd’hui. Il serait heureux du cent cinquantenaire de la compagnie. » Joël Widmaïer, l’un des premiers à avoir composé un spot publicitaire à succès pour la compagnie, se rappelle cette collaboration avec bon-heur : « Nous travaillons ensemble depuis près de vingt ans. C’est une compagnie sérieuse et compétente, je lui souhaite de rester au top du top. »

Plus tard dans l’après-midi, alors que le vent se lève et dérange les coiffures, une vingtaine de plaques sont remises aux employés, aux distributeurs d’ici et d’ailleurs, aux fournisseurs de canne et aux planteurs qui, depuis plus de cent cinquante ans, gardent haut le flambeau de la réputation de Barbancourt. Notre rhum. Et comme si la fête ne suffisait pas, en partant, une Barbancourt girl, en jupe de pite et soutien-gorge en calebasse, offre à chaque invité un petit sac rouge avec à l’intérieur une bouteille cinq étoiles de la réserve spéciale millésimée du domaine.

Tout le monde en a reçu. Comme l’a si bien dit Frantz Duval quelques jours plus tôt dans son article dans Le Nouvel-liste à l’occasion du cent cinquantenaire de l’entreprise, « le Rhum Barbancourt est un produit sacré en Haïti depuis son lancement. On s’en sert aussi bien dans les cérémonies vaudou que comme médicament. Les protestants l’offrent en cadeau et n’estiment pas qu’il s’agit d’une boisson alcoolisée. C’est du rhum, notre rhum, le Barbancourt ».

Il faut bien que tout le monde puisse participer au cent cinquantenaire de 2012. On souhaite déjà, comme l’ont an-noncé Thierry Gardère et William Eliacin, que cette fête à Damien, au milieu des champs de canne à sucre et de l’usine, ne sera que la première d’une série de célébrations !

Bonne fête Barbancourt, belle fête Barbancourt !

Gaëlle C. Alexis

18 mars 2012, 11 h a.m. Ce dimanche matin, aucun nuage ne vient cacher les rayons du soleil. 37 degrés Celsius, la chaleur est écrasante, comme un beau jour d’été. Les jardins du Rhum Barbancourt rappellent la cour d’un roi lors d’une grande fête. Les ombrelles orange à l’effigie de la marque colorent le panorama de l’usine. Les arbres, couleur émeraude, s’inclinent pour saluer les invités. Tranquillement, les minutes s’égrènent.

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Dossier Interdit

Par Gary Victor

Cleveland (USA), 26 janvier, 22 hL’homme aux allures d’ecclésiastique

rabattit son bonnet sur ses oreilles et ac-centua le pas jusqu’à arriver sous un por-tique couvert d’une neige sale. Un vent violent, sec et froid soufflait des lacs. La circulation pendant toute la soirée avait été difficile sur la plupart des grandes artères de la ville. L’homme se rabattit derrière une colonne, attendit quelques minutes pour bien s’assurer qu’il n’était pas suivi. Il le faisait par routine même s’il savait qu’il avait tout fait en arrivant jusqu’ici pour déjouer une possible

Quelque part à Port-au-Prince existe une agence très spéciale et surtout très discrète, la S. A. D. (Société anonyme de désenvoû-tement), spécialisée dans les études et les enquêtes qui ne sont pas du ressort des polices traditionnelles. Cette société est diri-gée par un homme connu sous le nom de René Ouari. Elle vous dévoile, par le biais de Ticket Magazine, quelques-uns de ses .

LES VINGT-QUATRE TRÔNESXIII

filature. Depuis sa sortie de l’aéroport, il avait payé trois taxis, pour des courses fictives jusqu’au quatrième qui l’avait emmené à quelques pâtés de maison du lieu de rendez-vous.

Finalement, d’un pas rapide, il marcha vers une vieille église, poussa une bar-rière, contourna le bâtiment pour venir s’arrêter devant une porte métallique qu’il ouvrit avec la clef qu’on lui avait fait parvenir par courrier express. La porte s’ouvrit sans bruit. Il entra, la referma derrière lui et descendit un long escalier éclairé par de timides néons. Quelqu’un

vint vers lui.-On vous attendait. Vous êtes en

retard.-Je ne voulais pas prendre de risque,

répondit le nouvel arrivant.

-Nous avons Winston. On vous atten-dait pour commencer.

On conduisit le nouveau venu dans une petite salle où se trouvaient déjà trois hommes dont un en blouse blan-che. Mais l’intérêt principal était visi-blement une quatrième personne, un prisonnier, sanglé dans un grand fauteuil.

- Enlevez-lui son bâillon, ordonna le nouveau venu.

On s’empressa de lui obéir. Le nou-veau venu vint se pencher sur le prison-nier.

-Winston… Vous me reconnaissez, j’espère.

Les yeux du prisonnier étaient vitreux. C’était l’effet des drogues qu’on lui avait injectées.

-Cardinal Masochi…. Qu’est-ce que vous faites ici ? arriva-t-il à balbutier.

-Vous ne saviez pas à quoi vous vous attaquez, Winston… L’Église des Vingt-Quatre Trônes n’est qu’un paravent. Disons un auxiliaire pour une œuvre plus grandiose.

-Vous êtes fou, dit le prisonnier.-Non, je ne suis pas fou, Winston.

Saint Jean nous a permis d’entrevoir le futur, mais nous pouvons le changer.

-Lucifer n’échappera pas à sa défaite, cardinal.

Le cardinal se redressa. Un sourire imperceptible flottait sur ses lèvres.

-Savez-vous pourquoi vous êtes ici, Winston ?

-Non ! Je ne sais pas en quoi je peux être utile à des fêlés tels que vous.

-Vous étiez en Haïti il y a quelques se-maines dans le cadre d’une enquête non autorisée par votre service. Je pourrais vous mettre au chômage toute votre vie, mais telle n’est pas mon intention.

-Vous voulez quoi ?-Nous avions presque réussi, Winston.

Il y a un dernier sujet qui nous a échappé à cause de vous. Et nous avons terminé les dernières vérifications sur le sérum qu’on lui a injecté. C’est bien le bon. Nous voulons le récupérer.

-Pourquoi ?-Cela coûterait trop cher de synthéti-

ser à nouveau cette molécule. Son corps cependant le reproduit en quantité. Vous allez nous dire où nous pouvons le trouver.

-Non. Je ne dirai rien. Parce que vous mentez.

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1329 mars 2012No 603 136 août 2011No 535

-Vous ne savez pas ce que nous repré-sentons, Winston.

-Moi, je sais, arriva à dire Winston. Votre expérience a produit le contraire de ce que vous espérez. Aussi je ne dirai rien. Pour notre salut à tous.

-Vous parlerez, dit le cardinal.-Non, dit le prisonnier.-C’est ce qu’on va voir.Le Cardinal fit un signe à l’homme en

blouse blanche. Ce dernier ouvrit une valise posée sur la table et prit délicate-ment une longue seringue déjà pleine d’un liquide bleuté.

***Port-au-Prince, 29 janvier, 23 hBernard Sourbier engagea sa jeep,

une ancienne Mitsubishi Pajero, dans l’allée qui menait jusqu’à son domicile. Il habitait seul, recevait très peu d’amis. Il fréquentait une femme, mais celle-ci ne venait jamais sans qu’il ne lui fasse part de son désir d’être en sa compagnie. C’était une relation atypique, curieuse, mais qui durait depuis huit ans. Il gara sa voiture à sa place habituelle tout en remarquant la motocyclette au-dessous d’un grand flamboyant au milieu de la cour qui servait de lieu de station-nement. Il allait ouvrir la portière pour descendre quand ses sens furent mis brusquement en alerte par un reflet. Un rayon de projecteur d’un véhicule, loin sur sur la route, qui frôla peut-être le métal d’une arme dans le noir, près de la motocyclette. Il se plaqua contre le siège avant au même moment qu’une rafale de mitraillette fit voler les vitres en éclats. Il ouvrit l’autre portière et parvint à se jeter au sol de l’autre côté tout en armant son 9 mm. Il roula sous la jeep. Les autres continuaient de tirer. Ils devaient être deux. Ils ne devaient pas être des professionnels. De petits truands qui faisaient semblant de l’être parce qu’il était souvent facile de trucider quelqu’un dans ce pays, pensa Sourbier.

Il les vit s’avancer vers la jeep, sans doute certains d’avoir atteint leur cible. Pour s’assurer que tout danger était écarté, ils arrosèrent la jeep de leur arme. Des Uzi, pensa Sourbier. Qui étaient-ils ? Le domaine d’action de la SAD ne confrontait jamais l’agence à de pareils individus. Ils voulaient tuer. C’était visible. Il ne s’agissait pas d’un braquage. Ils s’avancèrent toujours. Sourbier les abattit en pressant deux fois la gâchette. Dans la police, aux États-Unis, il avait été un spécialiste du tir rapide au pistolet.

Il sortit de sous la jeep et s’approcha des corps, prêt à faire feu. Dans les mai-sons proches, toutes les lumières avaient soudain été éteintes. Les chiens s’étaient mis à aboyer. Le premier homme sur lequel Sourbier se pencha était mort. La balle lui était entrée sous le menton pour lui fracasser la boîte crânienne. L’autre avait reçu le projectile en plein poumon. Il vivait encore, mais pas pour longtemps.

-Qui t’a envoyé ici ? lui dit Sourbier. Parle si tu veux que je t’emmène à l’hô-pital.

C’était un jeune homme. Presque un adolescent. Il roulait des yeux épouvan-tés. Il tuait, mais il ne s’attendait certaine-ment pas à être lui-même tué.

-Pitié, hoqueta-t-il, pitié.-Qui ? demanda Sourbier. Je veux

savoir.-C’est Louksen. C’est lui qui nous

donne les contrats.-Je le trouve où Louksen ?L’adolescent respirait mal. Il ouvrait la

bouche mais n’arrivait pas à parler.-Où puis-je trouver ce Louksen ?

répéta Sourbier.Le jeune homme eut un spasme et

rendit l’âme. Sourbier fouilla ses poches. Il ne trouva rien sur lui à part quelques pièces de monnaie. Sur l’autre cadavre, en revanche, il découvrit un téléphone portable. Dernier modèle. Il l’ouvrit et alla dans le répertoire des contacts. Il trouva

rapidement ce qu’il cher-chait : deux numéros de téléphone pour un certain Louksen.

***-Ce que vous me

racontez là est en effet curieux et inquiétant, dit René Ouari.

Le patron de la SAD avait regagné son domi-cile à Montagne Noire, dans les hauteurs de Pétion-Ville. Les méde-cins lui avaient toutefois demandé de suspendre toutes ses activités pour encore trois mois. Mais cela ne l’empêchait pas de travailler à longueur de journée chez lui, à la mise à jour des fichiers de l’agence.

-Et vous avez bien fait de ne pas met-tre la police au courant. Il vaut mieux que ceux qui ont commandité cette action ne sachent pas ce qu’il est advenu pour l’instant de vous et de ces deux tueurs. Vous êtes certains qu’on ne retrouvera pas de si tôt leur corps ?

-Non…-Ok, soupira Ouari. Je ne veux pas

avoir ces détails scabreux, mais vous n’aviez pas le choix. Est-ce que c’est lié à une affaire de l’agence ? Je ne vois pas.

-À moins que ce ne soit l’Église des Vingt-Quatre Trônes ?

Ouari sembla réfléchir.-Il y a quand même quelque chose de

curieux, Sourbier.-Quoi donc, Ouari ?-Mon ami Winston. Il a disparu depuis

une semaine ?-Comment disparu ?-Personne n’a de nouvelles de lui.

Même au bureau. On a même lancé un avis de recherche le concernant dans son

service.-Il travaillait à quoi avant sa dispari-

tion ?-Des affaires courantes. Il faut vous

avouer qu’il enquêtait sur l’Église des Vingt-Quatre Trônes à titre presque privé, car lui et moi on partage le même intérêt pour certaines choses, même si son service s’occupe parfois d’affaires peu communes.

-C’est en effet bizarre. De toute ma-nière, je ne vais pas rester sans rien faire.

-Je sais. Vous avez une piste. Ce Louksen, comment allez-vous faire pour l’approcher et savoir la raison de cette tentative d’assassinat ?

Bernard Sourbier s’approcha de la fe-nêtre. La brise des montagnes rafraîchis-sait l’air. Port-au-Prince, au loin, laissait entrevoir des îlots de lumière dans une mer de ténèbres.

-Je ne sais pas encore, Ouari. Mais je n’ai pas le choix. Car ces gens qui ont voulu me tuer vont certainement recom-mencer.

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14 29 mars 2012No 603

par la police de Miami sur un quai de Key West, juste avant d’embarquer dans un navire avec une centaine de révolution-naires. Un séjour de 24 heures dans un centre de détention calme les ardeurs du jeune homme qui, par la suite, s’installe à New York où il galère.

Pugnace, il décroche un petit boulot minable au « Mays departement store ». Hans est « stock boy ». « Bourré de préjugés, je me cachais quand un Haïtien entrait dans le magasin. Je ne voulais pas que l’on voie le fils du colonel porter des boîtes », révèle-t-il, ironique, sur cette période au cours de laquelle un tournant se dessine.

« Loyd Shulman, président de Mays departement store, m’offre une bourse d’études pour le Fashion institute of technology », se souvient Hans Garoute, insistant sur l’intelligence, la vision de David Rockfeller et d’autres visionnaires, créateurs de cet institut pour former les professionnels des métiers d’art.

« C’est ce qui manque en Haïti », clame Hans Garoute, polémique en rev-enant sur son ascension fulgurante chez Mays, ses contacts en tant qu’assistant acheteur après avoir décroché son diplôme de « Fashion buying marchan-dise ».

Des voyages en Chine, à Taïwan lui apprennent beaucoup de choses. Pour obtenir la croissance économique, il faut encadrer les forces de production, inve-stir dans leur génie, assurer leur forma-tion professionnelle dans un monde où tout bouge grâce aux progrès scienti-fiques et technologiques.

Hans Garoute, dont le modèle est l’industriel haïtien Thomas Désulmé qui avait fait fortune à la Jamaïque, a un nouveau rêve : monter et rendre opérationnelle la Chambre nationale des métiers d’Haïti. « Sans la formation professionnelle, c’est la débâcle. La rue

Hans P. Garouteun personnage de roman

Energie débordante et volonté de fer, c’est ce qui frappe l’interlocuteur de Hans P. Garoute, entrepreneur 2010 de Digicel et dont l’histoire peut inspirer n’importe quel romancier.

A la première interrogation, Hans P. Garoute part d’un grand éclat de rire. Peut- être me trouve-t-il trop jeune ? Non. Il est de ceux qui croit en la relève, en la jeunesse. Sa bonne humeur est prenante et en quelques secondes, je plongeai dans son univers passionnant.

Hans P. Garoute, 63 ans, est « café ». Fort. Un moulin à paroles positivement contagieuses d’un vécu de personnage de roman. Sur les épaules de son père poète, le colonel Hamilton Garoute, balloté d’une caserne à une autre, il a voyagé, connu l’Haïti profonde et s’est imprégné du terroir. Les souvenirs de ses baignades dans les rivières de Belladère, ses randonnées aux Cayes, au Cap-Haï-tien...sont encore vivaces.

Mais, au cours de cette enfance de nomade, sans histoire, survient l’évènement qui marque toute une vie. Il a 15 ans, quand le 26 avril 1963, en représailles à l’attentat raté contre Jean-Claude Duvalier, s’opère une terrible razzia d’anciens officiers par les sbires de François Duvalier. « Mon père n’est plus revenu à la maison depuis ce jour-là », raconte à son bureau de l’Indepco l’entrepreneur 2010 Digicel, yeux écar-quillés. Flash-back. Sanglots. Chaudes larmes. Silence.

« Ma mère, 91 ans, pousse parfois des cris d’effroi dans son sommeil, croyant être poursuivie par des tontons macoutes », enchaîne l’homme, 1 m 69 environ, les bras grands ouverts, regard perçant, moustache poivre et sel. «Un an dans la clandestinité à Port-au-Prince, les bruits de bottes des macoutes dans la cour de ma tante et la peur de vivre l’ultime instant de ma vie. C’était ça le duvaliérisme », affirme Hans Garoute, prêt pourtant à pardonner si les bour-reaux reconnaissent leurs exactions.

Capable de passer des larmes au rire avec une surprenante spontanéité, Hans révèle, amusé, avoir quitté le pays à 16 ans avec « un visa d’étudiant retardé », obtenu grâce à l’ingéniosité d’une tante, employée à l’époque d’un hôpital pour handicapés mentaux aux Etats-Unis. Et, deux ans plus tard, en 1967, assoiffé de vengeance pour son père, il se fait arrêter

Monseigneur Guilloux est un indicateur poignant de la déchéance de notre économie. Les cordonniers, les march-ands de selles ont fait place à la mort. On n’y vend que des cercueils, des fleurs et des médicaments », souligne-t-il, dépité par le je-m’en-foutisme ambiant.

« L’Etat haïtien, à travers l’INFP, paie pour la formation des tailleurs, des couturières et d’autres techniciens du vêtement, mais il ne régule pas l’entrée des vêtements usagés (pèpè) sur le ter-ritoire. C’est comme jeter de l’argent par la fenêtre », soutient le P.D.G. du conseil d’administration d’Indepco, un réseau établi dans 32 villes et 600 ateliers.

Optimiste, Hans Garoute croit qu’il faut « investir dans le peuple ». « Le peuple a beaucoup de choses à nous ap-prendre. Il faut comprendre et écouter le pays », plaide le cousin de Ti Ga, créateur de Saint-Soleil, reconnaissant à l’égard de René Préval et de Jacques Edouard Alexis pour avoir permis à Indepco de démarrer.

Pour ses employés, c’est un homme au grand coeur. L’entretien est interrom-pu plusieurs fois, question de prendre des nouvelles d’un enfant malade de untelle ou le temps d’un salut rapide. « Je fais mon possible pour que tout le monde se sente bien. Ainsi, le travail sera mieux fait », précise-t-il. Bouillant, scru-tant l’oeuvre de ses collaborateurs, Hans Garoute, rhétorique anti statu quo en bouche, favorable à une nouvelle organi-sation de l’économie pour « intégrer la base de la pyramide », est après 4 heures p.m. un homme ordinaire ayant ses habi-tudes : un verre de vin rouge et quelques minutes pour nourrir ses poissons me clament des tensions de la journée.

Ce père de trois enfants, trois fois divorcé, est un fan zélé de Bob Marley, et aussi de Tabou Combo. Passionné de chasse, il fait route avec Martelly. « Je crois que l’expérience sera positive. Il faut démystifier certaines choses dans ce pays, car les présidents les moins édu-qués ont donné des résultats », explique cet amateur de griot, véritable mouton noir dans le secteur des affaires à cause, selon certains, de son franc-parler et de sa folie contagieusement progressiste...

Gaëlle C. Alexis

Finalement, ce sont les artistes qui se donnent justice face à l’utilisation et au piratage de leurs œuvres.

En effet, ces derniers mois, il ne se passe pas un jour sans que des promoteurs, compagnies bidon et organisateurs de spectacles n’affichent et n’utilisent le nom des artistes très en

vogue dont Wanito et Pastè Blaze dans leur programme sans toutefois contacter ces derniers.

Face à cet état de fait, les victimes réagissent comme elles peuvent.

Le 17 février dernier, pour répéter Pastè Blaze, une production malhonnête dénommée SNERRVE Prod avait affichée sur leur tableau, à Delmas 33, Pastè Blaze

Pastè Blazese révolte

et Tony Mix au club Claranamar alors que ces deux artistes n’étaient pas au courant d’un tel programme. « C’est en revenant d’un programme que je jouais à l’Alliance que j’ai vu qu’on m’a programmé avec Tony Mix, alors, je me suis rendu avec un véhicule aux abords de la Télévision Nationale d’Haïti et j’avais enlevé ce tableau. Une autre production a fait la

même chose à Delmas 75. Quand je m’apprêtais à l’enlever, ils se sont précipi-tés pour le retirer », a déploré Pastè Blaze.

Les promoteurs « raketè » ne chô-ment pas car, des gens de Petit-Goave annoncent Pastè Blaze dans la ville ce week-end. « A mon grand étonnement, des personnes de la ville m’appellent constamment pour me dire qu’on m’affi-che pour ce 31 mars 2012 à Petit-Goave alors qu’à cette date, je jouerai à Club 19 à Delmas 19, Port-au-Prince. Cela arrive suite au succès que j’ai connu récem-ment lors de ma participation au carna-val « Dous Makos » à Petit-Goave, comme il y a une attente pour Pastè Blaze à Petit-Goave, ils en profitent pour m’afficher et faire de l’argent alors que personne ne m’a contacté à ce sujet. Je dis aux gens de Petit-Goave que je ne suis pas au courant du programme du 31 mars dans la ville d’ailleurs, ce jour-là, je serai à Port-au-Prince », prévient Pastè Blaze.

L’artiste en a profité pour annoncer qu’il se rendra au Providential les 18 et 19 mai 2012 ; le 20 mai, il jouera proba-blement à Chalè Tropical avec Brothers Posse au cas où il ne se rendrait pas à Miami.

Gilles Freslet([email protected])

Digicel Entreprise et Entrepreneur

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1529 mars 2012No 603

«Swag »

Lexique des «brendjenn»

Il est utilisé dans plusieurs tracks et on le retrouve comme titre de nombreux tubes à l’échelle mondiale. Le mot « swag » que certains utilisent à bon escient est devenu un anglicisme du créole haïtien. Découvrez, dans la rubrique « lexique des bren-djenn » de cette semaine, ce terme populaire qui est prisé de plus d’un.

Pour ceux qui ne le savaient pas, le mot « swag » peut véhiculer du sens dépen-damment de la manière dont vous vous compor-tez. Cette dite manière est

constituée de votre confiance générale, de votre style et de votre attitude. Quand qu’il est employé comme « to swag » ou « swagged », il devient ipso facto un verbe de la langue anglaise qui définit le degré dont une personne est cool. Le « swag » est encore un mot emprunté à un langage fermé et non normatif qui est utilisé comme signe de reconnaissance par certains groupes socioprofessionnels. Sur le plan linguis-tique, c’est une expression du langage parlé au quotidien mais teinté de ter-mes familiers et vulgaires. Dans ce cas, « swag » est principalement utilisé par une catégorie de personnes qui se ca-ractérisent comme des libres-penseurs, allant à contre-courant de la culture et

aimant un style d’art progressif. Le mot « swag » est diffusé et gagne du terrain via la musique, plus précisément le style hip-hop.

A ce niveau, le « swag » traite aussi bien du style vestimentaire que de l’attitude, de l’aura, ou de la confiance en soi de la personne. Une perception personnelle que très peu parviennent à atteindre et qui s’avère bon de clamer haut et fort lorsqu’on confirme qu’on a du « swag ». A l’instar de la chan-teuse Nia qui, dans son morceau « Paper Plane » déclare : « No one on the corner has swagger like us !», qui se traduit litte-ralement par: « Personne dans le quartier n’a un aussi bon style que nous ».

Un peu plus loin, le « swag » est per-çu comme un concept capricieux dont le sens peut échapper ou mal tourner. Ainsi, les gens qui s’y connaissent dans le langage populaire et les nouveaux slogans parlent de « negative swag ». Une personne peut « swag down » en

ayant un comportement dégoûtant et en recueillant des jugements négatifs engendrés par ses mauvaises actions. On comprend pourquoi le rappeur Soulja Boy, dans son tube planétaire, entonne ce fragment : «Turn my swag on ». Cette même chanson traite du « swag » comme un charisme, un potentiel, puisqu’elle explique qu’il est également possible de quantifier son taux de « swag » entre amis. On peut même l’augmenter grâce à des défis passionnants : « If I finish this pizza in un-der 3 minutes, can I get a swag point ? » ; « Si je termine cette pizza en moins de 3 minutes, est-ce que j’aurais un point de swag en plus ».

En Australie, le mot « swag » désigne également une sorte de tente, lit ou couchette qui est très utilisée, mais on ne trouve pas cette connotation dans notre vernaculaire.

Dans les contenus linguistiques haïtiens du terme « swag », on trouve que ce mot porte le sens d’un butin, de beaux vêtements ou de choses matériel-les flambant neuves. Par exemple : « Piti, mwen rantre yè. Rive lakay la wa wè swag ».

Nos congénères en gardent toujours le sens d’une personne qui a du style, de la classe que le mot possède dans sa langue d’origine.

Par exemple : « Denm ! Manzè gen swag man » ! Ou encore : « A monchè, se pa san rezon yo rele m’ swagger boy la non ».

Si vous n’aviez non plus jamais entendu parler de ce mot et que, par mégarde, le son de « swagger like us » des incontournables « T.I », « Jay-Z » et « Lil Wayne » atterrissent à l’aéroport de vos oreilles, sachez qu’en jargon améri-cain, ils chantent leur style, leur cha-risme ou leur classe. Alors, mesdames et messieurs, ne négligez votre « swag » en aucun cas, car, la dite « swag » est une chose subtile que beaucoup s’efforcent d’avoir mais que très peu possèdent réellement.

Wendy Simon

oooohh ohh riteeeohhGyal me wann fi hold yuhhhput me arms right arounddd yaGyal you give me the tightest hole me eva seen in my life

Gyal me wann fi just squeeze yahhPut me ting right around yaGyal you give me the tightest hole me eva seen my life ohhhh

Me eye dem dry and me nuh careMe tek it anytime and anywhereInna de spareSo we nuh careAnd as a woman. I will be there

Mi want a girl who will take me awayMe want a gyal who can wine pon meWid it goodddAnd make me feel itShow me that you could girl

Gyal me wann fi hold yuhhhput me arms right arounddd yaGyal you give me the tightest grip me eva seen in my life

Gyal me juss wann fi holdd yahhPut me ting all around yaGyal you give me the tightest hole me eva seen in my life

Like a fast bike pon di road vvruum rumm ruum Climb pon di back and she a boom boom boom Gimme a moggle run a di fat cu cuum cuumMi nuh ramp wid mi nozzel mi a get my boom boom

She deh out a controla mi first she want in har soulshe say more pon moreand still she groanand still mi multiply more

Gyal me wann fi hold yuhh put me arms right arounddd yaGyal you give me the tightest hold me eva seen in my life

Gyal me juss wann fi hold yuhh put me arms right arounddd yaGyal you give me the tightest hold me eva seen in my life

Like a fast bike pon di road vvruum rumm ruum Climb pon di back and she a boom Gimme di moggle run a di cu cuum cuumMi nuh ramp when a time fi watch my pum

She deh out a controla more fire she want in har soulshe say more pon moreand still she groanand still mi multiply more

Gyal me wann fi hold yuhh put me tinnngs right arounddd yaGyal you give me the tightest hole me eva seen in my life

Gyal me juss wann fi hold yuhh put me arms right arounddd yaGyal you give me the tightest hold me eva seen in my life

Gyal me wann fi just squeeze yahhPut me ting right around yaGyal you give me tightest hole me evaseen in my life ohhhh

Me eye dem dry and me nuh careMe tek it anytime and anywhereInna deh spereSo we na careAnd as a woman I will be there

Mi want a girl who will take me awayMe want a gyal who can wine pon meWid it goodddAnd mek mi feel itShow me that you could girll

Gyal me wann fi hold yuhh put me arms right arounddd yaGyal you give me the tightest grip me eva seen in my life

Gyal me juss wann fi hold yahhPut me ting right around yaGyal you give me tightest hole me eva seen in my life

ohhhh

Ohhh ohhhhhhhhhhhhhhh yeaaaaaaaaaaaaaaaaa

Holddddd yuhhhhhharound yaaaaaaaaaMy lifeeeeRight around yahhh

My lifeee

Hold YuhLyrics

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16 29 mars 2012No 603

Le coup d’envoi du festival « Fun in the son » a été donné, le mercredi 28 mars 2012, à Port-au-Prince, par l’évan-géliste international Andrew Palau, lors d’une conférence de presse, à l’hôtel Karibe. Accompagné des membres du comité d’organisation du festival, l’évan-géliste Palau a, entre les lignes, souligné la portée des différents programmes prévus pour la circonstance. Des sports d’action époustouflants comme le show de cascadeurs de moto et de vélo, des activités pour enfants, des concerts, un message d’Andrew Palau, sont autant d’activités envisagées pour marquer

En route vers le festival« Fun in the son »Les terrains de football de la « Sun Auto» à Tabarre s’apprêtent à accueillir, le samedi 31 mars 2012, le festival « Fun in the son ». Cet événement spirituel, qui se tiendra sur le thème « Amu-sez-vous en Jésus-Christ, le fils de Dieu », devra réunir beaucoup d’artistes et de groupes évan-géliques étrangers et haïtiens dans l’objectif de récréer des milliers de gens et de partager la parole de Dieu.

cette journée.Cette grande première en Haïti, qui

aura lieu entre 11 heures du matin et 7 heures du soir, devra réunir de nom-breux artistes et groupes très connus dans le monde évangélique basés aux États-Unis, à la Jamaïque et en Haïti : Da-vid Lubben, Tye Tribbett, Carlene Davis, Ti Bob de Nazareth, Alabanza, pour ne citer que ceux-là.

Selon Randy Brutis, l’un des organi-sateurs de ce festival, plusieurs milliers de personnes sont attendues dans cet espace, qui n’a jamais accueilli une acti-vité spirituelle de cette envergure. « Un

le pasteur Jean-Robert Bilda, les organi-sateurs du festival entendent mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour transformer les terrains de la Sun Auto en un amphithéâtre. Baptisé «Amusez-vous en Jésus-Christ, le fils de Dieu », ce festival se veut l’expression de la procla-mation de la bonne nouvelle de Jésus-Christ et l’occasion de lancer un appel aux gens.

Pour corroborer les propos du pasteur Bilda, l’évangéliste Andrew Palau consi-dère que l’impact de ce festival résidera dans le nombre de conversions qui seront enregistrées par les Eglises locales, la formation des nouveaux croyants par lesdites églises. Il soutient que « ce qui va commencer au festival continuera comme un mouvement de l’Evangile dans la ville pour les années à venir ». Il ajoute que Haiti Broilers poursuivra ses efforts dans la revitalisation économique et l’équipe de Palau continuera à évan-géliser en partenariat avec les églises locales.

En se félicitant, de l’organisation de cet événement, le pasteur Clébert Jeune a, pour sa part, invité les gens du secteur évangélique à se réveiller pour pouvoir organiser beaucoup plus d’activités de ce genre. Ainsi, la parole de Dieu sera prêchée à un plus grand nombre de personnes.

Amos [email protected]

Excité de revenir sur scène en Haïti ?

Oh oui ! En tant qu’Haïtien natif natal, le besoin et le plaisir d être en Haïti ra-mène toujours son lot d’excitations. Venir en Haïti dans le cadre de notre ministère rend l’excitation encore plus grande.

A quand remonte ta dernière tour-nee en Haïti ?

C’était en juillet dernier, pour le pre-mier anniversaire de Radio Shalom. J’ai effectué une brève visite à Limbé dans le Nord du pays dans le cadre de notre ministère au cours du mois de décembre aussi.

Qu’a fait Tibob depuis sa dernière visite ?

Beaucoup, selon nos attentes. Je tra-vaille sur 2 projets. Le premier, un album appelé “Toutes occasions” qui compren-dra une chanson pour plusieurs occa-sions importantes que les Chrétiens et non-chrétiens célèbrent ou commémo-rent durant l’année ou durant leur vie : le mariage, la Noël, la Saint-Valentin, la fête des Mères, la fête des Peres, Pâques, les funérailles, le jour de la Bible, Thanks-giving, le jour de son baptême etc.

L’autre projet est un cd exclusivement en français, aussi bien dans la langue que dans le style, qui sera destiné prioritaire-ment aux communautés francophones du monde, particulièrement l’Afrique (La Cote d’Ivoire) où la demande pour notre ministère grandit de jour en jour. Les deux albums devraient être prêts à la fin de l’année. Bien sûr, nous avons voyagé toutes les semaines dans tous les coins du monde pour propager la bonne Nouvelle.

Ca te dit quoi d’être au Line up de Fun in the Son ?

J’en suis très content. Premièrement, je ne savais pas que c’était quelque chose de spécial. Mais après mon équipe de management m’a expliqué le niveau du festival et que les organisateurs tiennent ce mouvement pendant des années, je me se sens béni de prendre part à ce grand phénomène où des enfants de Dieu et même des non-croyants peuvent avoir la chance d’avoir du « fun » dans le nom du Fils (Fun in the Son).

Le chanteur gospel Tye Tribbett fi-gure aussi au line-up. Excité de partager la scène avec lui ? Es-tu un fan de Tye ?

Je ne suis pas l’industrie du Gospel américain de trop près. Mais j’ai entendu le nom de Tye Tribbet quand j’étais dans le milieu séculier. Après avoir regardé ce qu’il faisait, j’ai été si émerveillé du ni-veau de ses performances et de l’onction de ce frère que je suis impatient de poursuivre mon ministère près de lui ce samedi. Son témoignage est si puissant et il a une façon si sincère d’exprimer le travail du Saint-Esprit dans sa vie, sans

oublier ses talents musicaux de taille que je suis devenu fan au premier contact avec son ministère.

Seras-tu accompagné d’un band?

Oui, nous avons un groupe du Cap-Haitien, l’orchestre Chrysoprase, qui nous accompagnera comme il le fait pour nos tournées en Haïti et en république Dominicaine.

Que peut espérer le public de ta performance ?

Beaucoup de feu (comme d’habitude), mais par-dessus tout beaucoup d’onction puisque Dieu nous a donné tant de témoi-gnages que notre ministère est devenu plus puissant qu’avant.

Outre participer au festival, profiteras-tu de ta visite pour entreprendre d’autres activités ?

Oui, je suis invité à prêcher dans deux églises dimanche (1er avril), et je visiterai Jacmel, la terre où

je suis né.

Un message à tes fans ?Quelque épreuve que nous connais-

sions, nous devons nous sentir conforta-bles car notre Père sait que nous sommes là (Papa n konnen n la), c’est poru cela que nous devons avoir beaucoup de « FUN IN THE SON »!!!

Propos recueillis parKFC

De gauche à droite les membres du comité organisateur: le P.D.G. de la Digicel, Damian Blackburn, e pasteur Clébert Jeune, le pasteur Jean-Robert Bilda, le P.D.G. de Haïti Broilers, Dave Fairman, le pasteur Epérandieu Pierre et l’évangéliste international Andrew Palau

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Un show des cascadeurs de vélo après la conférence

spectacle à nul autre pareil attendra nos spectateurs. Nous avons mobilisé plus de 3 000 bénévoles et plus de 1 000 égli-ses participeront à ce festival, qui sera réalisé par Haiti Broilers, en partenariat avec l’association Luis Palau et les Eglises locales avec le support de la Digicel, de Tropic S.A, de Glory music et du Concile des églises évangéliques d’Haïti (CEEH) », a indiqué M. Brutis, en présence du P.D.G. de Haïti Broilers, Dave Fairman et du P.D.G. de la Digicel, Damian Blackburn.

En ce sens, des dispositions seront prises dans le cadre du festival afin de re-hausser davantage son éclat. A en croire

Tibob est làOn ne présente plus Tibob pour Nazareth, ancien chanteur compas qui a voué son talent en même temps que son âme à chanter la gloire de Dieu. L’auteur de « Gade m la toujou » et de « Papa m konnen m la », son der-nier hit à date, est l’un des grands invités du festival « Fun in the Sun » ce samedi sur le terrain de la Sunauto. A l’occasion de cette énième tournée en Haïti, il nous parle de sa motivation et de ses projets.