la campagne du forum nucleaire.

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ANALYSE D’UNE PUBLICITE A CARACTERE SCIENTIFIQUE : LA CAMPAGNE DU FORUM NUCLEAIRE. Travail de communication scientifique réalisé par Josseaux Etienne, Master 1 chimie ULB, Année académique 2008/2009.

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ANALYSE D’UNE PUBLICITE A CARACTERE SCIENTIFIQUE :

LA CAMPAGNE DU FORUM NUCLEAIRE.

Travail de communication scientifique réalisé par

Josseaux Etienne, Master 1 chimie ULB,

Année académique 2008/2009.

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INTRODUCTION

Le présent travail est une analyse de la campagne de sensibilisation au nucléaire menée par le Forum

Nucléaire dans le courant du mois de février 2009. Il se divise en trois partie : une première partie qui

concerne l’analyse de la campagne, via chacune de ses déclinaisons : spot télévisé, affichage public et

publicité dans la presse écrite et enfin le site internet du Forum ; une seconde partie dans laquelle

j’ai essayé d’identifier les conséquences et les réactions suscitées par la campagne ; et une troisième

partie qui servira de conclusion.

La campagne de publicité du Forum Nucléaire est une campagne de grande ambition dont le but réel

n’est pas perceptible au premier abord : est-ce une campagne qui vise simplement à relancer le

débat nucléaire ou a-t-elle pour objectif de repopulariser cette énergie très mal perçue par le grand

public ? Elle s’inscrit en effet dans une époque où l’énergie propre est un sujet sensible de

développement. Les ressources en pétrole et en gaz s’amenuisent, l’effet de serre prend de l’ampleur

et pour répondre à ces deux phénomènes, on recherche des sources d’énergie qui ne se basent pas

sur l’énergie fossile et qui ne dégagent pas de polluants à effet de serre.

L’écologie est aussi devenue une préoccupation majeure, et les organismes de protection de

l’environnement et des espèces naturelles gagnent en popularité et en importance. Parmi leurs

activités, un vaste mouvement de dénigrement du nucléaire a vu le jour dans la fin des années 70 et

a donné pendant de nombreuses années à l’opinion publique l’image d’un nucléaire polluant,

dangereux et éthiquement malvenu.

C’est en réponse à cette tendance que le Forum Nucléaire inscrit sa campagne « pour ou contre le

nucléaire », une campagne diffusée dans tout le pays et disponible dans les deux langues nationales

principales. Lors de la conférence internationale des responsables de communication nucléaire de

l’année 2009 (PIME), la campagne du Forum nucléaire a reçu le 'Prix de l’Excellence en

Communication 2009’.

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PREMIÈRE PARTIE : ANALYSE DE LA CAMPAGNE

1°) le Spot Télévisé :

Le spot télévisé se présente comme un argumentaire pour et contre le nucléaire. Un homme est assis

à une table de dessin et se pose la question du nucléaire. Avec ses deux crayons de couleur, il illustre

le fil de sa pensée. Le spot reprend l’essentiel du débat du nucléaire : s’il fallait résumer ce débat

cette courte vidéo (une minute) serait parfaite, exception faite de la tendance pour le nucléaire qui si

elle n’est pas énoncée clairement, est très facilement ressentie. Cette publicité a été vue sur la

plupart des chaînes télévisées belges, surtout sur Canal Z, la chaîne d’information économique, ainsi

que dans certaines salles de cinéma. La vidéo, disponible dans les deux langues nationales

principales, a été postée sur les sites de partage de vidéo (youtube, …) sur internet par le Forum

nucléaire lui-même.

J’ai reprit ici les différents points de la réflexion en mettant en exergue sur les couleurs utilisées pour

illustrer les propos du narrateur. Les arguments en faveur du nucléaire sont dessinés en vert, tandis

que les arguments contre sont illustrés en rouge. Le choix des couleurs n’est certainement pas

anodin, le rouge étant le signal international du danger et de l’interdiction tandis que le vert la

couleur de la sécurité.

1° : «Je suis contre l’énergie nucléaire, parce que je pense à mes enfants. »

Le narrateur prend d’abord le parti de la majorité de la population. Il apparait que la plupart

des non-scientifiques se considèrent par défaut comme contre le nucléaire sans pour autant

savoir pourquoi. Les organismes contre le nucléaire sont très influents et beaucoup plus

tournés vers la communication que les partisans du nucléaire. Le nucléaire est vu de manière

très négative et tout le monde pense savoir que le nucléaire provoque des malformations

congénitales, des cancers et des mutations de toutes sortes. Tout cela n’est pas faux,

l’exposition sans protection à la radioactivité peut provoquer ce genre de désagréments,

mais dans des cas d’expositions extrêmes ce qui n’est pas le cas dans les centrales ni même

dans leurs environs directs.

1°b : « J’aurais peut être intérêt à être pour alors, parce qu’ils en auront besoin aussi de

l’énergie ; et le pétrole, est-ce qu’il y en aura encore ? »

L’argument principal en faveur du nucléaire, qui se base lui aussi sur une réalité bien

connue : la pénurie de pétrole à venir. Pénurie qui se fait d’autant plus ressentir que les prix

du combustible ne cessent d’augmenter. On parle beaucoup, chaque hiver, des gens qui ne

savent plus se chauffer, c’est une image qui touche… En embrayant sur la pensée protectrice

vis-à-vis des enfants, on titille un nouveau point sensible : tout le monde souhaite toujours le

meilleur pour ses enfants ! On induit peut être aussi un début de culpabilité chez les gens qui

refusent cette ressource à leur enfants et aux générations à venir. Toujours est-il que cet

argument est on ne peut plus vrai, les anti-nucléaires eux-mêmes en conviennent.

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2° : « Il y a bien les énergies renouvelable, mais… »

Comme source d’énergie, le nucléaire n’est pas la seule alternative. Les mouvements anti-

nucléaires mettent très souvent l’accent sur les éoliennes, sur l’énergie solaire et hydraulique

ou encore sur les biocarburants. Il faut remarquer ici que les énergies renouvelables sont pas

réellement un argument contre le nucléaire : ils font partie du débat parce qu’ils sont

présentés comme une alternative, une solution de substitution au nucléaire alors qu’en

réalité ce n’est pas le cas. On peut tout à fait envisager une production d’énergie mixe

énergie renouvelable/énergie nucléaire, c’est d’ailleurs ce que la plupart des experts en

énergie préconisent. L’argument des énergies renouvelables n’est donc pas réellement

incompatible avec l’énergie nucléaire.

2°b : «… ce ne sera peut-être pas suffisant. »

Et le narrateur de dessiner un champ d’éolienne. Effectivement, même si les énergies

renouvelables ont la cote, elles ne supporteraient pas la demande en énergie des entreprises

et de l’industrie. Il est en général accepté que les énergies renouvelables peuvent subvenir

aux besoins privés des habitations, mais il est tout aussi vrai que les besoins en énergie de

l’industrie sont trop importants. De plus ces technologies restent chères et il faut mentionner

un fait que la publicité ne reprend pas, sans doute pour ne pas créer plus de tensions que

nécessaire : bien que les éoliennes soient très populaires lorsqu’on en parle, dès qu’il s’agit

d’en installer une, des voix s’élèvent pour la préservation du paysage, ou pour l’inconfort

d’avoir une hélice près de chez soi (grondement et effet stroboscopique). Pour cela et pour

beaucoup d’autres raisons qui font que personne n’en veut près de chez soi, on veut bien des

éoliennes, mais ailleurs. Tout cela sans parler des processus de production de biocarburant

qui sont loin d’être au point.

3° : «Par contre avec elles, pas de déchets, parce que le nucléaire… »

Voici enfin le premier véritable argument contre le nucléaire : les déchets radioactifs dont on

ne sait que faire. Et c’est vrai que les énergies renouvelables ne produisent pas de déchets

lorsqu’elles fonctionnent. La production de déchets est en réalité le seul réel point faible de

l’énergie nucléaire et le principal argument des mouvements anti-nucléaires. Le Forum ne

fait pas état de tous les types de déchets radioactifs. On décompte en réalité trois type de

déchets, selon leurs activités hors de la centrale : les déchets de faible radioactivité

(vêtements du personnel, équipements peu irradiés), les déchets de radioactivité moyenne

(tubes combustibles, produits chimiques du traitement des déchets, …) et les déchets de

radioactivité élevée (les sous produits, qui peuvent rester actifs pendant des milliers

d’années.).

3°b : «Cela dit la quantité de déchet vraiment radioactif, c’est pas énorme : un dé à coudre

par an par habitant. »

Le narrateur relativise la quantité de déchet nucléaire produite en prenant un volume qui

parle à tout le monde. En faisant cela, il passe sous silence la réelle problématique des

déchets nucléaires, qui n’est pas leur volume mais bien leur activité ! Les citoyens lambdas,

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loin d’être connaisseurs en nucléaire, se disent tout naturellement : « mais oui, un dé à

coudre par personne ce n’est pas tant que cela ». Mais ce n’est pas n’importe quel dé à

coudre, il s’agit bel et bien d’une substance dont on ne sait que faire, qui restera active

pendant encore des milliers voire des centaines de milliers d’année, et dont le danger ne

s’exprime pas en fonction du volume !

4° « Multiplié par le nombre d’habitant, ça fait un gros dé à coudre »

Pour que la comparaison du dé à coudre soit honnête, il faut effectivement rappeler que

c’était un dé à coudre par habitant, et que nous sommes nombreux. La quantité qui

paraissait réduite de prime abord prend une autre réalité, comme le champ d’éolienne. Je

remarque tout de même qu’à nouveau, aucune mention n’est faite sur le danger de ce type

de déchet. Le contre-argument s’en trouve à mon sens, quelque peu diminué et c’est peu

être le seul moment où la publicité prend explicitement le parti de l’énergie nucléaire, même

si tous les spectateurs ne sont pas en mesure de le comprendre.

4°b : c’est vrai il y a des solutions… »

Le narrateur dessine un site de stockage, souterrain et flanqué d’un panneau. Le stockage est

pour l’instant la mesure adoptée dans la gestion des déchets radioactifs la plus connue. Je

suis assez surpris que la publicité n’aborde pas le sujet du recyclage de ces déchets :

aujourd’hui une fraction, certes réduite mais une fraction tout de même, des déchets de

centrale sont transformés et réutilisés, la quantité de déchets radioactifs mis en stockage est

donc diminuée. Sans doute que les concepts du recyclage nucléaire sont trop compliqués que

pour être expliqués dans une publicité ou encore parce que le retraitement des déchets

nucléaires est soumis au même débat que le nucléaire et qu’il n’est pas encore tout à fait au

point. On ne fait pas état non plus de l’enfouissement, qui consiste à enterrer à très grande

profondeur et dans les containeurs étanches les déchets à radioactivité élevées, une mesure

qui n’est ni éthique ni populaire.

5° : « quoique le stockage… »

Sans autre développement. Oui, le stockage pose problème, mais là encore, le spot n’en dit

pas plus, et on pourrait de nouveau le reprocher au Forum Nucléaire. La gestion des déchets

nucléaires posent de très gros problèmes parce que l’on estime les sites existants insuffisants

pour recevoir la totalité des déchets nucléaires futurs. Cela implique la création de nouveau

sites de stockage, sites qui doivent être surveillés et entretenus, et qui alourdissent encore

plus la note financière déjà salée du nucléaire.

5°b : « … mais au moins là, on sait où ils sont, parce que le CO2 produit par le pétrole ou le

charbon, bonjour l’effet de serre. »

Le narrateur « rattrape » directement son imprécision en parlant du CO2. Le fameux CO2

tellement médiatisé, responsable de l’augmentation de l’effet de serre et donc du

« réchauffement global de la planète». Bien que ce dernier soit une réalité scientifique, le

gonflage médiatique donne à ces mots une connotation presque mystique. Le Forum utilise

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ce battage tout à fait à propos puisque le nucléaire ne rejette pas de gaz carbonique. C’est

finalement ce point-là que le public moyen va retenir, parce que c’est LE sujet présent

partout et le dissocier du nucléaire joue indéniablement en la faveur de l’énergie nucléaire.

On ne parle pas de la deuxième pollution des centrales nucléaires : les eaux usées, utilisées

pour le refroidissement des réacteurs. Les centrales ont besoin d’être à proximité d’un cours

d’eau pour refroidir les réacteurs nucléaires. L’eau prélevée dans le cours d’eau n’entre pas

directement en contact avec les réacteurs (elle refroidit l’eau qui refroidit les réacteurs), la

contamination radioactive est donc très faible, en revanche on a bien une pollution

thermique, l’eau ressort plus chaude que lorsqu’elle est entrée et cela altère la faune et la

flore aquatique. Comme cette pollution n’est pas plus importante que la pollution thermique

due aux industries plus traditionnelles et acceptées de tous, ne pas la citer n’est pas une

tromperie, mais cette pollution existe bel et bien.

5° : « Après il y a quand même un risque avec les centrales… »

C’est une inquiétude qui est tout à fait justifiée. Nous avons eu en Belgique et dans le monde

notre lot d’accidents industriels (la catastrophe de Gilenghien est encore dans les esprits), et

l’accident de Tchernobyl est connu même de la jeune population qui n’était pas née lors de

l’explosion. Les mouvements anti-nucléaires clament que la sécurité des centrales n’est pas

suffisante et présente de nombreuses lacunes. Ils pointent par exemple du doigt le fait

qu’aucune protection anti-terroriste n’a été mise en place, ainsi que les faillites probables

des sociétés qui gèrent les centrales, ce qui est assurément un problème de taille. Pour

rappel, l’explosion de l’usine chimique à Bhopal (Inde) qui avait fait des milliers de mort a

depuis été imputée à la réduction de personnel suite aux mauvais résultats économiques de

l’usine. Si les compagnies qui s’occupent des centrales présentent des risques de faillites, il

faut s’interroger sur le devenir des centrales, sur leurs maintenances et leurs entretiens, mais

on pourrait aussi se demander à cause de qui ces sociétés ont des difficultés financières !

5°b : « … encore qu’au niveau sécurité, ya pas d’endroit plus protégé »

Après avoir dessiné une centrale rouge et fissurée, cette dernière est remplacée par une

centrale verte, intacte. Il est vrai que les législations sévères qui s’appliquent aux centrales

nucléaires ne laissent placent à aucune négligence. Les processus qui sont mis en œuvre sont

d’ailleurs parfaitement compris et maîtrisé, et le fait que la catastrophe de Tchernobyl soit

encore dans les mémoires jouent pour le nucléaire : la sécurité imposée est extrêmement

rigoureuse. Depuis le début de son utilisation, Le nucléaire à été le secteur soumis aux

règlements les plus sévères, et cela explique le coût du nucléaire que nécessite les

entretiens, la formation du personnel, … . C’est d’ailleurs pour le nucléaire que les premières

normes qualité/sécurité ISO ont été mise en œuvre en 1951 : des normes qui étaient aussi

utilisée par l’armée pour garantir la qualité de l’équipement militaire. On peut donc

considérer la sécurité des centrales, si les règlements sont respectés, comme garantie.

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6° « en fait l’énergie nucléaire c’est une source de problèmes, et en même temps c’est une

source de solutions »

L’énergie nucléaire comme une source de problèmes, la population est au courant depuis

longtemps : les campagnes de dénigrement ont fait un travail remarquable pour noircir le

nucléaire dans l’esprit des gens. Néanmoins il ne faut non plus oublier pourquoi on parle tant

de l’énergie nucléaire, pourquoi il revient sans cesse sur le tapis, et pourquoi il n’y a pas que

les scientifiques qui pensent qu’elle est une source d’énergie à envisager. L’énergie nucléaire

comme une source de solutions est un concept peut être moins familier à la moyenne de la

population et il est important de le rappeler.

7° « Et vous, l’énergie nucléaire, vous êtes pour ou vous êtes contre ? Ou vous n’utilisez pas

d’électricité ? »

Une manière directe de dire que tout le monde est concerné, car tout le monde utilise

l’électricité. Tout le monde utilise l’énergie, notre civilisation est basée dessus et vouloir s’en

passer est aussi utopique que la vision d’un monde en paix. Chacun se doit avoir une

position. Cette dernière injonction transmet un sentiment de culpabilité chez la personne qui

se dirait que finalement se débat ne dépend pas d’elle. La question de l’énergie doit toucher

tout le monde, car tout le monde en bénéficie. C’est cette dernière déclaration qui fait tout

l’impact du spot publicitaire, et qui fat grincer des dents les activistes anti-nucléaire : après

une présentation ressentie comme « scientifique et argumentée » mais qui laisse un arrière

gout de pro-nucléaire, on impose aux public de faire un choix, et celui qui serait toujours

contre se sentirait aussi coupable que celui qui n’aurait pas d’avis.

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2°) Le site internet :

Le site du forum nucléaire vaut assurément le détour, autant pour les scientifiques que pour les

citoyens ordinaires : il peut véritablement servir de point de départ pour une exploration du débat

nucléaire.

La page d’accueil est centrée sur une animation où défilent des arguments pour le nucléaire et

contre. Ce sont les slogans pour/contre que l’on trouve dans la presse ou sur les panneaux

d’affichages publicitaires, par conséquent je ne pousserai pas l’analyse ici, elle suit. En

revanche, ce qui est extrêmement intéressant, c’est que l’utilisateur peut cliquer sur ces

slogans et dévoiler un texte explicatif. Concis, clair et précis, ces paragraphes sont suivis de

liens directs vers diverses parties du site qui traitent du sujet de manière plus approfondie où

encore vers d’autres sites d’informations. C’est en utilisant ces liens que l’on peut se rendre

compte de l’ampleur du travail effectué par le Forum Nucléaire, ainsi que de la taille du site.

Le site se révèle être une mine d’informations, avec chaque fois différents degrés de détails

disponibles de manière à ne pas perdre les visiteurs lambdas avec trop de détails

scientifiques d’un coup, mais à les rendre accessibles pour qui voudrait les consulter. Mais

attention, pas question ici de ne faire que vanter les mérites du nucléaire ! Les arguments

autant pour que contre sont expliqués, chaque fois de manière correcte, complète et

compréhensible sans chercher à dissimuler les risques et les inconvénients du nucléaire.

Forum Nucléaire : dans ce menu on trouve une présentation du Forum Nucléaire, son but annoncé

et ses partenaires (voir point 4 : le Forum Nucléaire). D’apparence moins importante parce

que moins axée sur la communication, cette partie du site est pourtant d’une importance

capitale au vu du rôle décisif qu’elle a joué dans la bataille juridique pour l’abandon des

poursuites de publicité mensongère et de manipulations (voir la deuxième partie du travail).

On y trouve aussi rapidement expliquées l’histoire et la création du Forum.

Agendas : dans la partie agenda, on trouve quelques dates d’événements ayant pour sujet le

nucléaire et son utilisation comme source d’énergie. Les événements qui sont repris sont des

événements que je qualifierai de « sérieux », par opposition aux réunions de style

Greenpeace qui ne sont guère ouverts au débat. Ces réunions/événement scientifiques ne

sont plus vraiment accessibles au grand public : la cible est clairement un public scientifique

qui s’intéresse au nucléaire.

Chat : une séance de chat en live a été organisée le 14 mai 2009 pour permettre aux internautes

intéressés de discuter du sujet nucléaire avec Alain de Halleux. Allain de Halleux est un

chimiste convertis dans le journalisme de guerre. Il a récemment tourné un film

documentaire sur l’état du nucléaire vu par les travailleurs de ce secteur. Il ressort de ce film,

diffusé sur la RTBF et Arte, un portrait mi-alarmiste mi-alarmant du secteur nucléaire en

examinant les centrales nucléaires du point de vue des gens qui y travaillent. Ce n’est pas

quelqu’un qui est pro-nucléaire, mais plutôt une personne qui connait les défauts des

systèmes nucléaires civiles, pour y avoir tourné un film documentaire. La séance de chat n’est

donc pas une session de fanatisation à l’avantage du nucléaire, mais probablement plus un

réel débat. Dommage qu’il se soit déroulé un tout petit peu avant les examens universitaires.

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Liens : dans l’onglet lien on trouve les liens vers des organismes nationaux plus vastes et plus

généraux, qui ne sont pas du tout liés au Forum Nucléaire, mais qui ont leurs rôles dans la

gestion de l’énergie du pays. On y retrouve donc :

- l’agence fédérale belge du contrôle nucléaire, qui est un organisme qui a pour mission la protection

de la population à proximité des sites où l’on utilise des matières radioactives. Il réalise dans les

environs proches de ces endroits des mesures de radioactivités et des audits fréquents des

installations pour assurer une sécurité maximale. Les rapports des audits ainsi que beaucoup d’autres

informations sont disponibles sur le site.

- la Belgian Nuclear Society (BNS) est un organisme qui regroupe différentes entreprises du nucléaire

pacifique et qui fait lui-même partie de la ENS (European Nuclear Society) en collaboration avec la

ANS (American Nuclear Society). Le but de ces entités est d’organiser les collaborations et les

échanges entre tous les acteurs du nucléaire.

- le Bureau Fédéral du Plan, qui est un organisme d’utilité publique qui examine, publie et étudie des

sujets politiques, économiques et autres dans le cadre du développement durable. C’est un

organisme gouvernemental général, qui n’est pas relié en particulier au secteur nucléaire, mais qui

examine des projets et leurs applications dans tous les domaines.

- Commission 2030 est une commission qui étudie les possibilités de production énergétique de la

Belgique qui pourraient être mis en œuvre pour l’année 2030. La commission imaginera plusieurs

scénarii de production qui seront soumis à l’examen du Bureau Fédéral du Plan pour évaluer leurs

réalismes et leurs divers impacts (sociaux, énergétique, économique, …)

- Organisme national des déchets radioactifs et matière fissiles enrichies (ONDRAF) est l’organisme

fédéral qui s’occupe de la gestion des déchets nucléaire produits par les centrales en Belgique. Il sera

question de l’ONDRAF dans la deuxième partie du travail.

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3°) La campagne d’affichage public et via la presse écrite :

Largement diffusée dans l’ensemble de la Belgique, la campagne d’affichage est sans doute celle qui

a touché le plus de monde. Les affiches du Forum Nucléaire se sont retrouvées sur des abribus, dans

les emplacements d’affichage publicitaire ou encore dans la presse. Le design même des panneaux

les rend lisibles et reconnaissables de loin. Les phrases inscrites dessus ne sont pas longues et

peuvent être lues même en roulant à grande vitesse sur les autoroutes.

Chaque panneau consiste en un argument (voir annexe pour l’ensemble des affiches publicitaires)

pour ou contre le nucléaire. On ne trouve aucun détail sur les affiches, juste l’argument et l’adresse

du site internet du forum nucléaire. Le fait que les affiches aient toutes le même style de base tout

en étant inscrits de slogans/arguments parfois différents, est sans doute ce qui fait le succès de la

publicité, puisque chaque nouveau slogan vu faisait le rappel de tous les précédents.

Ce qui était intéressant aussi, c’était de voir que certaines de ces affiches se répondaient, comme les

deux du dessus, et cela impliquait que le Forum devait aussi diffuser des affiches qui, prises

individuellement, étaient résolument contre le nucléaire. Néanmoins la confrontation des deux

générait immanquablement un débat puisque qu’elles s’expriment sur un même aspect depuis deux

points de vue différents. La réussite de la campagne se basait donc sur l’hypothèse que chaque

personne du public ne verrait pas qu’une seule affiche, mais qu’elle en verrait au moins deux, de

manière à comprendre qu’il y avait matière à réflexion.

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4°) Le Forum nucléaire :

Après avoir vu et analysé la campagne dans les canaux principaux de communication, il me semblait

important d’en savoir un peu plus sur le Forum et sur ses membres. Après tout, si on souhaite percer

les objectifs réels de la campagne, savoir qui la finance est un bon début !

Le Forum Nucléaire nait le 29 février 1972, à une époque ou le nucléaire connait une large expansion.

L’organisation du Forum est alors conçue comme une organisation professionnelle, un réseau de

contact entre ingénieurs, exploitants, fournisseurs, scientifiques et autorités fédérales. Ce n’est pas à

proprement parler une association axée sur la communication vers le public, mais vers une réunion

des différents acteurs d’un même secteur industriel : une application pacifique du nucléaire. Vers la

fin des années 70, le mouvement anti-nucléaire commence à obtenir des résultats : les

investissements dans le nucléaire sont de moins en moins nombreux et de moins en moins

conséquents. Le Forum s’oriente alors vers la communication et diffuse des informations sur

l’évolution des technologies nucléaires, principalement vers les politiques et les médias.

Actuellement le Forum élargit sa diffusion d’information pour toucher aussi bien le public que le

monde politique et scientifique. Il souhaite participer au débat du nucléaire en apportant la

compétence et l’expérience de toutes les entreprise qui le compose : avec la variété des entreprises

qui composent le Forum Nucléaire, il dispose en effet d’une diversité d’informations faisant qu’il peut

véritablement donner une vue d’ensemble du nucléaire en considérant au complet les différents

secteurs d’activités reliés au nucléaire pacifique. Le Forum Nucléaire est lui-même un membre de

FORATOM, une association professionnelle de l’industrie nucléaire en Europe.

Derrière le Forum Nucléaire se cachent de prime abord 10 membres, dont certains sont encore des

associations d’entreprises, ce qui fait que détailler tout les membres n’est pas possible dans ce

travail. Je me limiterai donc aux dix membres annoncés sur le site du Forum Nucléaire. Je suis allé

vérifier sur chacun des sites des entreprises citées si leurs présentations correspondaient à celles

donnée par le Forum. Puisqu’une fois encore, toutes les informations données sont correctes, je me

suis permis de reprendre les présentations du Forum en les modifiant et en les étoffant lorsque je le

jugeais approprié :

- Agoria : La fédération belge de 1500 entreprises de l’industrie technologique. On y trouve un grand nombre d’entreprises, depuis l’aviation jusqu’au plastique en passant par des entreprises de maintenance et l’industrie électronique.

- Areva : Groupe industriel français rassemblant toutes les activités nucléaires, tant en amont qu’en aval du cycle du combustible nucléaire. AREVA conçoit et construit également des réacteurs.

- Belgoprocess : Une entreprise belge spécialisée dans le traitement, le conditionnement et l’entreposage provisoire des déchets radioactifs. D’autre part, Belgoprocess démantèle des installations nucléaires fermées et assainit des bâtiments et terrains contaminés.

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- Centre d’étude de l’énergie nucléaire (SCK•CEN) : Fondation belge d’utilité publique et l’un des plus grands centres de recherche non-universitaires en Belgique. Le SCK•CEN propose des services à l’industrie nucléaire, au secteur médical et aux autorités. Il est un partenaire actif de nombreux programmes de formation.

- Electrabel : Electrabel fournit du gaz et de l’électricité, ainsi que des services énergétiques à plus de 5,7 millions de clients résidentiels et professionnels. En Belgique, elle exploite sept réacteurs nucléaires. Electrabel fait partie du groupe énergétique GDF SUEZ.

- Institut National des Radioéléments (IRE) : Fondation belge d’utilité publique. L’IRE est le deuxième producteur mondial de radio-isotopes à usage médical, tant pour le diagnostic que la thérapie. Il fait également figure de pionnier dans la conception, la construction et la gestion de systèmes de surveillance radiologique de l’environnement.

- SPE : A la fois producteur et fournisseur, SPE est le deuxième groupe énergétique du marché belge : il représente près de 10% de la production nationale d'électricité et compte environ 1,5 million de clients. Sous sa marque Luminus, il vend de l'électricité et du gaz, à des particuliers et à des professionnels, y compris aux grandes industries.

- Synatom : Filiale d’Electrabel, Synatom gère l’ensemble du cycle du combustible des centrales nucléaires belges. Depuis 2003, l’entreprise gère les provisions constituées pour le démantèlement des centrales nucléaires et pour la gestion des matières fissiles irradiées dans les centrales.

- Tractebel Engineering : La société de conseil en ingénierie pour l’énergie et l’infrastructure du Groupe GDF SUEZ. Les activités dans l’énergie nucléaire couvrent le cycle complet d’une installation nucléaire : conception, construction, support de l’exploitation, gestion des déchets nucléaires et du combustible nucléaire utilisé et démantèlement de l’installation.

- Westinghouse Electric Belgium : Westinghouse Electric Belgium est le centre européen (établi à Nivelles) du groupe américain Westinghouse Electric Company. Il assure les services opérationnels et d’ingénierie pour toutes les centrales nucléaires à eau pressurisée de Westinghouse construites en Europe et en Afrique du Sud.

Les membres du Forum paient une cotisation de membre, mais le Forum est une association sans but

lucratif (en tant qu’association, mais assurément les membres attendent du Forum des actions qui

pourraient déboucher sur une augmentation de leurs activités). L’ensemble des cotisations sert donc

pour les différentes missions d’information que le Forum réalise, ce qui lui permet par exemple de

débourser les deux millions d’euros nécessaires à sa campagne. Un financement qui fait grincer des

dents puisque certaines de ces sociétés bénéficient de subsides publics, c’est le cas de l’IRE et du

CEN. Certains mouvements écologistes ou même politiques ont ainsi déploré l’utilisation de

financements publiques pour une campagne publicitaire « au bénéfice des sociétés privées ». Il faut

tout de même signaler que la participation de ces deux sociétés est minime : elle se chiffre entre

3000 et 110 000 euro, contre les deux millions pour la campagne ; d’autant que ces sociétés, si elles

reçoivent bel et bien des subsides publics, ont d’autres sources de revenus plus importants.

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DEUXIEME PARTIE : REPONSES ET REACTIONS

L’impact d’une campagne publicitaire se mesure en général à court terme, en fonction du nombre de

gens qui ont vu la publicité, et selon l’augmentation des ventes du produit visé par la campagne. La

campagne dont il s’agit ici ne « vend » pas vraiment un produit, son objectif est de relancer un débat

politique et éthique. Je pense par conséquent que l’impact de la campagne ne peut se résumer à

« combien de gens ont vu la pub ». L’objectif visé par le Forum est clairement un objectif à long

terme, au delà de la simple survie du système d’énergie nucléaire. Dans cet état d’esprit, j’ai trouvé

qu’il pouvait être important de suivre l’actualité du secteur nucléaire dans les mois qui ont suivi la

campagne, et pour connaître l’impact total de la campagne, il faudrait voir comment les choses

évoluent dans l’année qui suit, voire dans les cinq années, ce qui évidemment n’est pas possible dans

le cadre du présent travail.

1°) Augmentation du nombre de débats sur le nucléaire :

Dès le début de la campagne, des forums et d’autres sites de discussions traitant du nucléaire se sont

vu réactivé par la venue de nouveaux visiteurs. De tels sites ont toujours existé depuis que internet a

acquis la popularité qu’on lui connait, et le nucléaire fait partie des sujets les plus discutés.

Néanmoins ces sites de discussion vivent au grès des événements, des catastrophes ou des décisions

politiques d’adopter ou non le nucléaire. Lorsque rien ne se passe, l’activité dans ces sites diminue

pour cause de peu de visites. L’augmentation de l’activité de ces sites juste après le début de a

campagne n’est pas une coïncidence, les gens avaient des questions des incertitudes, ils avaient des

avis et des réactions à partager. La campagne du Forum Nucléaire n’est peut être pas la seule

responsable de cela, car une publicité pour le nucléaire a aussi parcourut la France à peu près à la

même période, mais l’effet combiné était impressionnant et à laisser les sites de discussion en

effervescence, chacun ou presque ayant son sujet « nucléaire »

2°) Recherche dans le moteur de recherche Google :

Lors des premiers jours de la campagne (aux environs du 30/03/09), une recherche sur

www.google.com pour les termes « Forum Nucléaire » ne m’a pas permis de trouver le site, malgré la

ressemblance entre le nom du site et la recherche, en revanche cette recherche me permettait de

trouver des réactions diverses à la campagne. Google est un moteur de recherche reconnu, et c’est

peut être le plus utilisé de tous. Ce n’est pas sans raison que la marque Google figure chaque année

en bonne place dans la liste des marques les plus influentes. J’ai essayé la même recherche sur

www.youtube.com , un site de partage de vidéo beaucoup moins reconnu vis-à-vis de la pertinence

de son contenu, et j’ai trouvé la vidéo et un lien vers le site du Forum. Cette « négligence » de Google

a depuis été corrigée mais je ne peux m’empêcher d’y voir une prise de position du moteur de

recherche, ce ne serait pas la première fois et cela souligne la prudence nécessaire lorsqu’on effectue

des recherches sur internet.

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Actuellement, la même recherche sur le moteur de recherche « Google » donne en premier résultat

l’adresse du forum nucléaire, en le désignant comme le premier site d’information sur l’énergie

nucléaire, preuve s’il en faut du succès de la campagne !

3°) Poursuite judiciaire :

Suite à la saturation des principaux médias d’informations par la campagne du Forum, il était évident

que le lobby anti-nucléaire régirait rapidement. La plus rapide de ces réponses à été d’attaquer le

Forum Nucléaire d’un point de vue légal. Une plainte à donc été portée dans plusieurs instances

judiciaires de Belgique. Les motifs de la plainte concernaient une manipulation du public de

l’organisme en prenant le nom de Forum et en suggérant un espace libre de discussion alors que ce

n’est pas le cas, la diffusion d’informations mensongères ainsi qu’une dissimulation des objectifs

réels du Forum.

Puisque la plainte était du ressort du Jury d’Ethique Publicitaire (JEP), c’est lui qui l’a examinée. La

procédure s’est déroulée en deux en deux étapes et c’est ainsi que sont traitées toutes les plaintes

déposées au JEP :

- Il fallait tout d’abord déterminer si la campagne était une campagne d’information, ou une

campagne publicitaire. En effet les réglementations sont très différentes et avant de

prononcer son jugement, le JEP devait se prononcer sur l’appartenance de la campagne

(qualifiée alors de communication puisqu’il faut attendre la décision du jury) à l’une ou à

l’autre des catégories. S’il s’était avéré que la campagne n’était pas une publicité elle ne

serait pas sous le coup du JEP, et la plainte aurait été rejetée sans être analysée. Le Forum

Nucléaire plaidait quant à lui pour une vision informative de sa campagne, et non pour une

vision publicitaire. Les arguments utilisés par le jury pour trancher sont intéressants parce

qu’ils donnent une illustration des critères d’identifications d’une publicité au point de vue

légal :

« Le Jury a constaté que la communication en question utilise différents médias de masse et

a pour but de lancer le débat sur l’énergie nucléaire et son image. Elle peut dès lors influencer

directement ou non le comportement des citoyens. Cette communication doit par conséquent

être considérée comme une publicité ». Extrait de www.jep.be/fr/decision-du-jep/?decision=2372

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Puisque la plainte était recevable, dans la forme, il restait à examiner le fond, et en cela le

jury a tranché le 18 février dernier en faveur du Forum, en déclarant la plainte non recevable, et ce

pour chacune des accusations. L’élément clé de cette décision a été l’analyse du site internet du

Forum, grâce auquel le JEP (Jury d’Ethique Publicitaire) a pu déclarer que la campagne ne dissimulait

pas les objectifs du Forum Nucléaire puisque le but de l’organisme était clairement cité dans le site

internet ainsi que les différents partenaire et membres du Forum Nucléaire et que l’organisme du

Forum Nucléaire avait été fondé en 1972 sous le nom de Forum Nucléaire et que cela n’avait jamais

posé problème, d’autant que le site proposait bel et bien un espace de réaction accessible au public.

La troisième décision importante résidait dans la déclaration que la campagne n’était pas

mensongère puisque les faits cités dans les publicités sont des faits avérés. Je n’ai repris que les trois

points importants de la plainte, mais elle était en réalité bien plus étoffée de subtilités et toutes les

composantes de la plainte ont été rejetées. L’intégralité de la plainte et du verdict est disponible sur

le site du JEP (www.jep.be/fr/decision-du-jep/?decision=2372) et un lien direct à été placé sur le site

du Forum Nucléaire.

4°) Reconsidération du démantèlement des centrales nucléaires belges d’ici 2015 :

La campagne a ramené au goût du jour la discussion et le débat du nucléaire, et puisque l’on en parle

de nouveau, certains politiciens ont demandé de revoir la position de la Belgique quant au

démantèlement de ses centrales nucléaires, et ce pour atténuer la facture énergétique du pays.

« 46% des Belges sont favorables à la prolongation des centrales nucléaires : seuls 15 %

soutiennent une fermeture d’ici 2025. » Étude menée par Brandhome, relayée par De Zondag.

En Belgique, le nucléaire représente 55% de la production énergétique nationale. C’est avec la France

(75%) les deux seuls pays européens à ouvertement accepter l’énergie nucléaire. Il ressort des études

que les belges se disent conscients des inconvénients du nucléaires, et même si 90% de la population

est favorable aux énergies renouvelables, les belges ne sont pas pour autant contre le nucléaire.

5°) Demande de transparence pour le traitement des déchets :

Quelques mois après la diffusion de la campagne, une réclamation a été faite contre l’organisme qui

gère le traitement des déchets et qui s’occupe aussi du démantèlement des centrales nucléaires :

l’ONDRAF. Sous des apparences d’interrogations quant au financement de l’ONDRAF et à la provision

budgétaire allouée pour les prochaines années, ce que la députée écologiste Tine Vanderstraeten

réclamait au Conseil d’Etat, c’était d’imposer la transparence de l’organisme. La députée voulait en

fait être capable de déterminer si es provisions financières prévues sont suffisantes, et annonçait ne

pas avoir les informations nécessaires pour trancher. Elle a donc demandé la publication du rapport

2004/2007 de l’ONDRAF, dans lequel on trouve tous les sites d’enfouissement, leur capacité en

déchets nucléaires, les prévisions de production de déchets pour les années à venir ainsi que les

finances de l’organisme dans l’exercice de sa mission. L’ONDRAF a par la suite demandé au Conseil

d’Etat d’empêcher la publication des informations demandées, qui pourraient être utilisées pour

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« menacer l’ordre et la sécurité publique ». Le Conseil d’Etat a tranché en faveur de la députée

écologiste en condamnant l’ONDRAF à publier les informations réclamées.

TROISIEME PARTIE : CONCLUSIONS

Avec leur campagne « pour ou contre le nucléaire », le Forum Nucléaire relance de manière saine et

innovante le débat du nucléaire. Sans tomber dans les travers de leurs adversaires qui dénigrent le

nucléaire en refusant d’admettre ses qualités, le Forum prône l’énergie nucléaire tout en

reconnaissant ses défauts et ses faiblesses. Le timing de la campagne a été admirablement géré,

puisqu’elle survient en pleine crise énergétique du pétrole sur fond de réchauffement climatique. Au

travers des trois réseaux de communication exploités, la campagne touchent la population dans son

entièreté, et pas seulement le public scientifique habituel pour ce genre de sujet.

Le spot télévisé est extrêmement bien réalisé, car il expose sans les déformer les différents

arguments du débat du nucléaire de manière simple et très compréhensible. C’est une publicité qui

s’adresse à tous les publics, aux adultes comme aux jeunes en étant ni trop longue, ni trop

compliquée, ni fausse à force de trop simplifier. Le passage un peu sous silence du devenir des

déchets radioactifs peut être considéré comme un manque d’honnêteté, mais on ne donne pas de

fausses informations. Le spot laisse entendre qu’il y a un problème, et je pense que le citoyen lambda

s’il ne le savait pas déjà, le ressent aussi ; même s’il est en fait loin de comprendre les risques réels

de ces stockages.

Si pour le scientifique que je suis, le spot télévisé constituait un trésor de communication et de

vulgarisation, le site internet s’est révélé être une source d’informations digne de confiance et

d’intérêt. L’adresse du site est facile à retenir et est donnée à la fin du spot pour les personnes qui

souhaiteraient obtenir plus d’informations. L’accent n’y est plus mis sur la forme mais sur le fond,

avec une revue dans le détail de tous les arguments qui entrent en jeux dans le débat nucléaire, avec

des liens vers d’autres sites d’informations ou de publication. Le Forum Nucléaire se présente comme

une référence des applications pacifiques du nucléaire, et je pense que le site est à la hauteur des

ambitions.

Le fait que les membres principaux du Forum Nucléaire soient en majorité des acteurs de l’industrie

nucléaire n’enlève en rien la justesse des propos de la campagne, c’est simplement une donnée qu’il

faut garder à l’esprit : les actions du Forum sont sans doute dictées par la volonté d’un lobby pro-

nucléaire, même si dans ce cas-ci, une simple relance du débat sur le nucléaire serait un bénéfice,

une victoire sur les mouvements anti-nucléaire.

Une bonne publicité (dans le sens réussie, pas dans le sens publicité positive) est une publicité que

l’on retient, qui fait réfléchir et qui fait aussi réagir. Au vu des diverses réactions que la campagne a

suscité ainsi que du nombre de forums traitant du nucléaire qui ont été « réactivés » par les

internautes, je pense qu’on peut la qualifier de « bonne publicité » sans commettre d’impair. Si le ton

général de la campagne a de quoi interpeler la population, c’est sans aucun doute voulut, car le

résultat est effectivement une population qui voit le nucléaire d’un œil nouveau : comme une

combinaison de solutions et de problèmes, et non plus comme la somme de tout ses défauts.

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BIBLIOGRAPHIE

Cours du professeur NDIAYE Alassane Ballé GEST-H-502 : Qualité (2009)

Cours de monsieur Paul Baekelmans CHIM-F-417 : Industrie chimique (2009)

Larousse, édition 2007 Le vif, année 2009 Edition n°10 : 6-12 mars 2009 Le soir, année 2009 Edition du 9/04/2009

Edition du 15/04/2009

www.lapharmacie.be/vb/showthread.php?t=6369 (31/05/09)

www.google.com (30/03/09)

www.forumnucleaire.be (13/05/09

www.youtube.com

http://unefois.be (12/05/09)

http://www.agoria.be (12/05/09)

http://www.areva.com (12/05/09)

http://www.ire.eu (12/05/09)

http://www.synatom.com (12/05/09)

http://www.belgoprocess.be (12/05/09)

http://www.sckcen.be (12/05/09)

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http://nucleaire-nonmerci.net (30/03/09)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Nucl%C3%A9ocrate#Introduction (24/03/09)

http://www.foratom.org (24/03/09)

http://www.nirond.be (13/05/09)

http://blogs.lesoir.be/empreinte-eco (13/05/09)

http://www.jep.be (30/03/09)

http://www.fanc.fgov.be/fr/ (08/06/09)

http://www.bnsorg.be/ (08/06/09)

http://www.ce2030.be/ (08/06/09)

http://www.nirond.be/ (08/06/09)

http://www.plan.be/ (08/06/09)

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ANNEXES

Annexe 1 : rendu complet de la campagne d’affichage publique

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