La Boursette Avec Deux Sous

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  • 8/15/2019 La Boursette Avec Deux Sous

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    La boursette avec deux sous

    Traduit par Victor Banaru

    Il était une fois une vieille et un vieux. Elle, elle avait une poule et lui, il avait un coq. La poule pondait

    deux fois chaque jour et la vieille mangeait force uf sans en donner un au vieux. Le dernier perdit un jour 

     patience et dit !

    " #ol$ vieille, tu manges dans ton sac. %onne"moi aussi quelques ufs pour que j&en sente au moins le

    go't.

    " (ue non, dit la vieille qui était tr)s avare. *i tu en veux, +ats, toi aussi, ton coq pour qu&il fasse desufs et tu en mangeras. &est comme -a que j&ai +attu ma poule et la voil$ qui pond.

    Le vieux, avide et méchant, prte foi $ la vieille et, par dépit, attrape le coq, le rosse +ien lui disant !

    " Voil$/ 0u tu vas pondre, ou tu vas déloger pour ne plus parasiter.

    Echappé des mains du vieux, le coq décampa et alla errer $ l&étourdie sur les chemins. omme il

    marchait par un cheminet, le voil$ qui trouva une +oursette avec deux sous dedans. Tout de suite il la prit

    dans son +ec et re+roussa chemin vers la maison du vieux. hemin faisant il croisa une cal)che dans laquelle

    se trouvait un seigneur avec des dames. Le seigneur regarda attentivement le coq, lui vit une +oursette dans

    le +ec et dit au cocher !

    " Eh/ %escends voir ce que ce coq"l$ a dans le +ec.

    Vite, le cocher descendit du si)ge, attrapa par ruse le coq, lui prit la +oursette et la passa au seigneur.elui"l$ la prit négligemment, la glissa dans sa poche et continua de carrosser. Le coq, f1ché pour cela, ne se

    laissa point faire, mais suivi de pr)s la cal)che en disant contin'ment!

    " ocorico/ grand seigneur,

    2ende3"le"moi, mon trésor/

    Le seigneur dit dépité au cocher lorsqu&ils furent arrivés pr)s d&un puits!

    " Eh/ 4rends cet insupporta+le coq et jette"le dans ce puits"l$.

    Le cocher redescendit du si)ge de la cal)che, rattrapa le coq et le jeta dans le puits. *e vo5ant en ce

    grand danger, que dut faire le coq6 Il se mit $ pomper l&eau et il pompa, pompa jusqu&$ l&avoir toute +ue7

    4uis il s&envola de l$ et poursuivit la cal)che en disant!

    " ocorico/ grand seigneur,2ende3"le"moi, mon trésor/

    eci vu, le seigneur en fut é+ahi et dit!

    " #ol$/ quel dia+le de coq celui"l$/ 8e t&en ferai voir de +elles, crté et ergoté que tu es/

    9rrivé $ la maison, il dit $ une vieille de la cuisine de prendre le coq, de le jeter dans le four +r'lant et

    d&en fermer d&une dalle la +ouche. La vieille, méchante et o+éissante, fit comme son ma:tre lui avait dit.

    Vo5ant encore cette terri+le injustice, le coq se mit $ cracher l&eau du puits, éteignit totalement et refroidit le

    four. 9vec cela, l&eau déversée fit une vraie flaque dans la maison, ce qui fit la vieille még)re sortir des

    gonds. 4uis d&une poussée, il fit sauter la dalle qui fermait la +ouche du four, en sortit sain et sauf, s&en fut

    vite $ la fentre du seigneur et se mit $ frapper de son +ec les vitres tout en criant!

    " ocorico/ grand seigneur,2ende3"le"moi, mon trésor/

    " *apristi, dans quel pétrin suis"je tom+é avec ce coq/ %it le seigneur tout surpris. ocher/ 0te"le"moi

    d&ici et jette"le au milieu du troupeau de +ufs et de vaches. 4eut"tre, un taureau quelconque lui viendra"t"il

    $ +out l&encornant et nous dé+arrassant de cette peine.

    Le cocher rattrapa le coq et le jeta au +eau milieu du troupeau. e fut la joie du coq. Il e't fallu le voir 

    avaler taureaux, +ufs, vaches et veaux jusqu&$ avoir englouti tout le troupeau et fait un ventre grand, grand

    comme un mont. 4uis il revint $ la fentre, déplo5a ses ailes juste devant le soleil en plongeant la maison du

    seigneur dans l&o+scurité et reprit!

    " ocorico/ grand seigneur,

    2ende3"le"moi, mon trésor/

    Vo5ant encore ce mauvais prodige, le seigneur enrageait et ne savait plus qu&inventer pour se

    dé+arrasser du coq.

    Il pensa, repensa et soudain une idée lui passa par la tte!

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    " 8e vais l&enfermer dans la cham+re aux trésors; peut"tre qu&en avalant des jaunets il s&en trouvera un

    au moins qui, se mettant en travers la gorge, le fasse étouffer pour nous en dé+arrasser.

    eci dit, il saisit le coq par une aile et le jeta dans la cham+re aux trésors, car ce seigneur"l$ avait tant

    d&argent qu&il n&en savait plus le compte. Le coq, alors, avala avec voracité tous les jaunets et vida de fond

    en com+le tous les coffres. 4uis il sortit de l$ aussi, lui seul sachant par o< et comment, alla se percher $ la

    fentre du seigneur er recommen-a!

    " ocorico/ grand seigneur,

    2ende3"le"moi, mon trésor/

    9lors, apr)s tout ce qui s&était passé, se rendant compte qu&il n&5 avait plus rien $ forger, le seigneur jetaau coq la +oursette. Le coq la prit avec joie, alla son chemin et laissa désormais la paix au seigneur. =ais

    voici que toutes les volailles de la +asse"cour seigneuriale, séduites par la vaillance du coq, se mirent $ lui

    faire cort)ge, si +ien qu&on e't dit une noce et non pas autre chose. (uant au seigneur, attristé, il regardait

    d&un il mélancolique ses volailles aussi s&en aller et dit en soupirant!

    " (ue tout s&en aille volaille avec, pourvu que je me suis tiré du pétrin, car il 5 a eu du sorcier dans cette

    affaire"l$/

    Le coq avan-ait donc fier, toutes les volailles derri)re. Il marcha, marcha jusqu&$ la maison du vieux et,

    d)s le pas du portail, se mit $ chanter! cocorico/// cocorico/

    95ant entendu la voix de son coq, le vieux sortit jo5eux de la maison et que vit"il quand il eut regardé du

    c>té du portail6/ *on coq était énorme $ faire peur! un éléphant e't sem+lé une puce aupr)s d&un pareil coq/

    9vec cela, il était suivi de toute une +asse"cour de volailles, les une plus +elles que les autres, plus huppées

    et empennées. Vo5ant son coq aussi grand, aussi lourd et en la compagnie d&une si riche +asse"cour, le vieux

    s&empressa de lui ouvrir le portail. &est alors que le coq lui dit!

    " =on ma:tre, étends un tapis ici, au milieu de la cour.

    Le vieux, vif comme un écureuil, étala le tapis. Le coq s&5 installa alors, +attit fortement des ailes et en

    clin d& il emplit l&enclos et le verger du vieux non seulement de volailles, mais aussi de troupeaux de

     +estiaux. *ur le tapis, il fit pleuvoir tout un monceau de jaunets qui +rillaient $ aveugler. 9 la vue de ces

    grandes richesses, le vieux ne savait que faire de joie, em+rassait le coq $ tout moment et le caressait.

    8ustement, la vieille arriva elle aussi on ne sait d&o