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La bio-Luminescence de certains animaux marins mieux comprisep 06-07
p 12 et suivantesNuméro spécial rédigé par nos étudiants en sciences humaines et sociales
p 03Joli bulletin 2017 à nouveau pour l’UMONS au classement européen U-Multirank
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Cher lecteur, vous
ne l’avez pas
encore remarqué
si vous débutez
sa lecture par
cet édito mais ce
magazine « LUMONS » a quelque chose de particulier.
Ce ne sont pas les 32 pages qui le composent, soit
un peu plus que la pagination habituelle, ce qui laisse
augurer qu’il s’est passé beaucoup de choses à
l’Université de Mons depuis la parution du précédent
numéro. Ce ne sont pas non plus la richesse et la
diversité des sujets qui sont abordés dans ces pages
et qui reflètent le dynamisme de l’Université de Mons en
matière de recherches, d’enseignement, de services à la
société ou de vie sur ses campus.
La particularité de ce (déjà !) 26e numéro réside plutôt
dans le fait que son contenu rédactionnel, pour la
première fois et presqu’entièrement, soit l’œuvre
d’étudiants, en l’occurrence issus de l’Ecole de Sciences
Humaines et Sociales de l’UMONS.
Comme vous pourrez le lire à partir de la page 12, dans
le cadre de leur cours d’introduction au journalisme,
une dizaine de jeunes de 3e année de bloc Bachelier
se sont prêtés à un exercice journalistique… très
pratique. Encadrés par leur enseignant, le journaliste de
la RTBF télé Gorian Delpâture, ces étudiants motivés
et dynamiques se sont comportés comme de vrais
journalistes de presse écrite, respectant au plus près les
contraintes d’un métier que certains d’entre eux, dans le
cadre de leur future profession, seront amenés à côtoyer,
voire à pratiquer par eux-mêmes.
Et je dois reconnaître qu’ils se sont toutes et tous bien
tirés d’affaire. Qu’ils en soient ici vivement remerciés ! Ils
peuvent en effet être fiers de leurs « papiers », reproduits
dans un magazine qui mérite donc l’adjectif de « spécial ».
Cette initiative pédagogique - car c’en est une, cotée et
faisant partie d’un cursus universitaire - a tellement plu
qu’elle sera reconduite l’année prochaine.
Permettez-moi de vous souhaiter de prendre autant de
plaisir à lire ce magazine que l’enseignant et moi-même
avons éprouvé en l’élaborant avec ces étudiants.
Bonne lecture et, d’ores et déjà, bonnes vacances !
Valéry Saintghislain,
Rédacteur en chef de « LUMONS » Magazine
édito
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Ma thèse en 180’’Un étudiant de l’UMONS en finale internationale
RecheRcheLe crapaud buffle au secours des femmes enceintes
docteuRs honoRis causa Ensemble avec les docteurs avec thèse
RobotiqueLa FpMs à nouveau championne de Belgique
développeMent duRable Du bioplastique avec des microalgues
Un numéro 26 un peu spécial
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Pour cette 4e édition de U-Multirank, le classement
des universités et établissements d’enseignement
supérieur instauré par l’Union européenne en
2014 en réponse aux classements uniscores
de type Shangaï, l’Université de Mons conforte
les bons résultats obtenus lors des classements
précédents.
Les chiffres, dévoilés le 30 mars 2017, sont globalement favorables,
avec près de 75% des indicateurs qui sont bons ou très bons. Et elle
se situe dans la moyenne ou au-dessus de la moyenne pour plus de
80% des critères. Les résultats de ce classement 2017 mettent surtout
en avant la reconnaissance internationale de la production scientifique
de l’UMONS.
« Cette performance corrobore ce qui avait été récemment publié dans
un autre classement, le QS Ranking, révélé en septembre 2016 et qui
classait déjà notre institution au 86e rang mondial pour le nombre de
citations dans des revues scientifiques sur 5 ans, rapporté au nombre
de chercheurs. Ce critère avait alors permis à l’UMONS d’atteindre
la 2e place pour notre pays ! », rappelle le Recteur Calogero Conti.
Elle y obtient ainsi les meilleurs scores en termes de taux de citations
et de publications les plus citées. Elle se distingue aussi pour ces
trois derniers critères rapportés à la taille de l’institution : le nombre
de publications ; les revenus externes de la recherche ; et les post-
doctorats.
Pour rappel, U-Multirank classe les universités par « rang » de « A »
à « E », soit sur une échelle allant de « très bon » à « faible », sur
la base de cinq critères clés que sont la recherche, l’enseignement
et l’apprentissage, la dimension internationale, le transfert de
connaissances et l’engagement régional.
La diversité des indicateurs fournis par U-Multirank permet également
d’identifier les points où des améliorations peuvent être apportées.
C’est le cas pour l’enseignement en langue étrangère en Master. Cette
préoccupation se traduit à l’UMONS, entre autres, par l’ouverture
d’un programme d’ingénieur civil électricien en anglais à la FPMs dès
l’année académique prochaine.
C’est le cas pour l’enseignement en langue étrangère en Master. Cette
préoccupation se traduit à l’UMONS, entre autres, par l’offre complète en
langue anglaise du Master ingénieur civil électricien dans chacune de ses
trois finalités “Electrical Energy” , “Multimedia and Telecommunications”
et ”Signals, Systems and BioEngineering”. « Sans renoncer à la langue
française dont le vocabulaire technique doit rester maîtrisé par les
ingénieurs dans une francophonie non en régression mais bien en
développement, la Faculté Polytechnique de Mons enrichit son offre
de cours en langue anglaise de manière à accroître son attractivité
internationale tant pour l’inscription d’étudiants internationaux que pour
le développement des échanges Erasmus. L’organisation de Summer
Courses en juillet atteste de cette volonté d’ouverture. », confie le
Doyen de la Faculté Polytechnique de Mons, Pierre Dehombreux.
LE classeMent CONFIRME LA QUALITé DE SA PRODUCTION SCIENTIFIQUE
Un numéro 26 un peu spécial
Un beau bulletin à nouveau pour l’UMONS à
u-muLtirank 2017
En résumé, les points forts de l’UMONS dans ce dernier classement
U-Multirank sont :
• Les résultats globaux sont « bons » ou « très bons » pour près de 75%
des critères
• Les indicateurs concernant la recherche montrent, avec 5 indicateurs
« très bons », que l’UMONS est performante sur le plan scientifique.
• L’orientation internationale de l’institution est confirmée, l’UMONS
affichant 4 scores bons ou très bons sur 5 indicateurs. Ainsi, elle
maintient sa belle performance au niveau de l’indicateur « International
joint publication » (Publications conjointes internationales). Cela lui vaut
de paraître dans les 50 « Top Performers » pour cet indicateur et de
se classer 6e du classement des 321 universités dont la création de
l’institution est antérieure à 1870.
• Les indicateurs liés à l’engagement régional, tous au-dessus de la
moyenne, soulignent les liens efficaces que l’université entretient avec
sa région.
en bref
Plus d’infos ? www.umultirank.org
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Les jeunes docteurs avec thèse et Les Docteurs honoris causa
POUR LA PREMIèRE FOIS, enseMble
Le vendredi 31 mars 2017, l’Université de Mons
(UMONS) organisait sa traditionnelle cérémonie de
remise des insignes de Docteurs Honoris Causa à sept
personnalités proposées par ses facultés. Ce titre, qui
a notamment valeur de reconnaissance et d’exemple,
a été décerné à:
• Pour la Faculté d’Architecture de d’Urbanisme - Francine HOUBEN,
architecte néerlandaise dont le travail est honoré par la critique
internationale. Formée à l’Université de technologie de Delft, elle dirige
aujourd’hui l’agence Mecanoo Architecten qui a réalisé de nombreux
projets intégrant une vision durable de la société.
• Pour la Faculté de Médecine et de Pharmacie - Monica DI LUCA,
Présidente sortante de la Fédération des Sociétés Européennes de
Neuroscience (FENS) de 2014 à 2016, et spécialiste dans le domaine
des neurosciences, son travail constitue un investissement majeur dans
la promotion de la recherche au niveau européen.
• Pour la Faculté Polytechnique - Sybrand VAN DER ZWAAG, reconnu
pour ses recherches dans le domaine des matériaux autoréparants
ou autocicatrisants, il dirige le Delft Centre for Materials et préside le
programme national IOP sur les matériaux autocicatrisants.
• Pour la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education - Vincent
DE GAULEJAC, Professeur émérite à l’Université Paris Diderot, où il y a
dirigé le Laboratoire de Changement Social et Politique. Ses recherches
l’ont conduit à explorer la névrose de classes, les sources de la honte,
la lutte des places, la société malade de la gestion ou encore les causes
du mal-être au travail.
Une version masculine et féminine du dessin de Kroll a été créée pour ne pas faire de jaloux… et de jalouses.
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0505POUR LA PREMIèRE FOIS, enseMble
• Pour la Faculté des Sciences - Bert MEIJER, « Distinguished University
Professor of Molecular Sciences » à l’Université d’Eindhoven, il a fondé
un groupe de recherche de réputation mondiale dans le domaine de la
chimie supramoléculaire.
• Pour la Faculté de Traduction et d’Interprétation - Jean-François
MENARD, traducteur talentueux et inventif de la célèbre saga Harry Potter
créée par JK Rowling, il a adapté en français de nombreux ouvrages
pour la jeunesse, riches en jeux de mots et autres défis linguistiques.
• Pour la Faculté Warocqué d’Économie et de Gestion - Robert
SKIDELSKY, économiste britannique d'origine russe, professeur émérite
de sciences économiques à l'Université de Warwick (Coventry, UK), et
biographe, spécialiste de John Maynard Keynes. Ses publications lui ont
valu de nombreux prix.
Lors de cette même cérémonie, l’Université de Mons a procédé pour la
première fois à la mise à l’honneur de ses docteurs avec thèse (NDLR :
les jeunes chercheurs de l’UMONS ayant défendu brillamment une thèse
de doctorat). Ils étaient une quarantaine à recevoir des mains du Recteur
Calogero Conti un dessin personnalisé du caricaturiste Pierre Kroll.
« Les 7 nouveaux docteurs honoris que nous accueillons aujourd’hui au
sein de la communauté de l’Université de Mons ont mené des carrières
qui sont exemplaires pour les chercheurs de notre institution, estime
le Recteur Calogero Conti. Nous avons voulu profiter de leur présence
pour également mettre à l’honneur, lors de la cérémonie de ce jour,
celles et ceux qui apportent une contribution déterminante dans la
recherche menée au sein des universités. Il s’agit des jeunes chercheurs
et doctorants. C’est en effet grâce à leur action et à celle de toute la
communauté universitaire que notre recherche peut se réjouir d’être
classée aujourd’hui classée dans le ranking mondial QS dans le Top
100 sur 4.000 universités pour ce qui concerne le taux de citation et
dans le Top 50 sur 1500 institutions dans le ranking U-Multirank (lire
par ailleurs) de l’Union européenne en terme internationalisation de nos
publications ».
Chaque année, au sein de l’UMONS, environ 55 à 60 thèses de doctorat
sont défendues, soit un rythme d’environ une thèse par semaine.
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La bioluminescence est la production et
l’émission de lumière par un organisme vivant.
Bien qu’anecdotique sur terre, ce phénomène
fascinant est largement répandu en milieu marin.
Biochimiquement, l’émission de lumière est
permise par l’oxydation d’un substrat chimique,
la luciférine, catalysée par une enzyme, la luciférase. Les termes
luciférine et luciférase sont trompeurs car génériques ! Il existe
en effet différentes luciférines et différentes luciférases selon
l’organisme étudié. A titre d’exemple, les insectes et les crustacés
utilisent différentes luciférases malgré qu’ils appartiennent tous
deux au groupe zoologique des arthropodes. Il n’y a donc pas
UNE luciférase d’arthropodes, qui dériverait d’une luciférase
ancestrale, mais plusieurs enzymes non-homologues. Ainsi,
les scientifiques s’accordent à dire que la bioluminescence est
apparue de manière indépendante un grand nombre de fois
dans l’évolution des êtres vivants, chaque groupe d’organismes
lumineux pouvant être caractérisé par une luciférase spécifique…
On parle de convergence évolutive ! Dans ce contexte, la
recherche de nouvelles luciférases n’est pas chose aisée.
L’embranchement des échinodermes, surtout connu pour
comprendre les étoiles de mer et les oursins, renferme une large
collection d’espèces lumineuses ! C’est au sein du groupe des
ophiures, des cousines des étoiles de mer, que l’on retrouve
le plus d’espèces émettrices de lumière, vraisemblablement à
cause de l’effort de recherche intense fourni par le Professeur
Jérôme Mallefet de l’Université Catholique de Louvain, depuis
de nombreuses années. Si les ophiures ont gagné une place
de choix dans la catégorie « espèce modèle pour l’étude de la
bioluminescence », elles n’en restent pas moins mystérieuses…
En particulier, la nature de l’enzyme clé de la réaction de
luminescence de ces organismes demeure inconnue!
Jérôme Delroisse (Collaborateur scientifique du FNRS) et Patrick
Flammang (Directeur de recherches du FNRS) du Laboratoire de
Biologie des Organismes Marins et Biomimétisme de l’UMONS ont
récemment mis en lumière la nature de l’ « enzyme lumineuse »
de certaines ophiures dans un article scientifique publié dans le
journal Open Biology de la « Royal Society ». Ce travail a été
effectué en étroite collaboration avec le Professeur Jérôme
la bioluMinescence De CerTAINS OrGANISMeS MArINS eXPLIQUée
echinodermes : et La (bio)luMièRe fut !
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echinodermes : et La (bio)luMièRe fut !
Mallefet de l’UCL et implique aussi des chercheurs du Musée
d’Histoire Naturelle de Berlin et de l’Université de Göteborg.
L’ophiure modèle étudiée, Amphiura filiformis, utilise la bioluminescence
pour distraire les prédateurs ! Chez cette espèce vivant enfouie dans
la vase, les bras « filtreurs » sont la seule partie du corps émergeant
dans la masse d’eau. Lorsqu’un prédateur tente de s’en nourrir, le
bras s’autotomise à la manière d’une queue de lézard et produit des
flashs de lumière bleue. Le prédateur, distrait par le leurre lumineux,
perd alors tout intérêt pour l’animal entier. L’ophiure prend ensuite le
temps de régénérer le bras amputé.
De manière inattendue, les résultats de l’étude mettent à mal le
paradigme actuel de « l’évolution convergente des luciférases ». La
nouvelle luciférase d’ophiure s’avère être très proche d’une luciférase
précédemment identifiée chez la pensée de mer, un animal du groupe
des anémones de mer. Ces deux organismes, pourtant très éloignés
l’un de l’autre dans l’arbre du vivant, utilisent donc un système
commun. Les analyses indiquent aussi que les « fonctions lumineuses»
des deux luciférases homologues ont été acquises indépendamment
au sein des deux lignées ! Les deux enzymes dériveraient donc d’une
enzyme ancestrale non impliquée dans l’émission de lumière. Deux
« shifts » fonctionnels, autrement appelés cooptions, auraient donc
eu lieu séparément dans la lignée des ophiures et celle des pensées
de mer. Les conditions environnementales similaires et les pressions
sélectives associées agissant sur ces deux espèces vivant sur des
fonds marins vaseux, et se nourrissant par suspensivorie, pourraient
expliquer l’émergence d’un système lumineux commun…
Outre l’identification de la première luciférase d’échinoderme, ce
travail ouvre surtout la voie à de nouvelles recherches passionnantes
sur la bioluminescence de ces invertébrés marins. Plus généralement,
il permet de mieux comprendre l’évolution du phénomène au sein de
l’arbre de la vie.
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Pensée de mer Renilla reniformis (Photographie Alvaro Esteves Migotto, Université de Sao Paulo)
Ophiure Amphiura filiformis (Photographie J.Delroisse)
Jérôme Delroisse
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Une thèse sUr la cUltUre de corail à
Madagascar Mise àl’honneUr
aUx hERa awaRDS 2017
Gildas Todinanahary
évaluation du potentiel DE CETTE CULTURE SUR L'îLE
Le mardi 25 avril 2017, à l’ULg, 16 jeunes diplômés issus
des universités et hautes écoles en Belgique francophone
ont été nominés ou se sont vus décerner le titre de lauréat
lors de la 6e édition des HERA Awards, la prochaine étant
organisée en 2018 à l'UMONS.
Parmi eux, dans la catégorie du « Doctoral Thesis
Award », figure un jeune diplômé Docteur en Sciences de l’UMONS,
Gildas Todinanahary. Ce jeune chercheur de la Faculté des Sciences,
entretemps rentré dans son pays d’origine, a été mis à l’honneur pour son
travail intitulé « évaluation du potentiel biologique, économique et social
de la corralliculture dans le sud-ouest de Madagascar » et encadré par
le prof. Igor Eeckhaut du service de Biologie des Organismes Marins et
Biomimétisme.
Partout dans le monde, les récifs coralliens connaissent en effet depuis
trente à quarante ans une profonde dégradation de leur état de santé. A
Madagascar, les régions où ces récifs sont implantés sont généralement
des zones de pêche traditionnelle. Dans sa thèse, Gildas Todinanahary
analyse dans quelle mesure ces activités de prélèvements pourraient être
complétées par une activité de coralliculture soutenable, destinée tant au
marché de l'aquariophilie qu'à celui de la conservation des récifs et de la
biodiversité.
Pour évaluer le potentiel biologique et socio-économique de ce scénario,
Gildas Todinanahary a réactualisé (notamment sur le plan génétique) des
données biologiques anciennes, identifié les espèces de scléractiniaires
(coraux durs, constructeurs de récifs) les plus intéressantes, étudié leur
potentiel de reproduction naturelle, réalisé des simulations de transport
et, enfin, mis au point un "business model". Celui-ci a démontré que
l'élevage de corail, en tant qu'activité complémentaire, pouvait bénéficier
aux communautés pêcheuses villageoises du sud de Madagascar tout en
contribuant à la conservation de l'écosystème marin.
Le jury de ce Doctoral Thesis Award, présidé par Nadine Gouzée (Membre
honoraire du Bureau Fédéral du Plan) a décidé de ne pas désigner de
lauréat, préférant nominer deux thèses complémentaires, dont celle de
Gildas, qui se partagent exceptionnellement ce prix bisannuel doté de
7.500 euros.
Les prix des HERA Awards de cette édition 2017 ont été décernés par
sept jurys indépendants composés de membres issus des mondes de
l’entreprise, associatif, académique et du secteur public. Ces jurys ont
récompensé des travaux de fin d’études ou mémoires et des thèses
de doctorat provenant d’une Université ou Haute Ecole francophone
de Belgique qui intègrent une approche transversale propre au
développement soutenable.
La Fondation pour les Générations Futures (FGF), initiatrice des Higher
Education & Research Awards for Future Generations (HERA), entend
également récompenser à travers ses prix l’ensemble de la communauté
académique.
En dehors des 6 Master’s Thesis Awards déjà existants (Sustainable
Health, Sustainable Food, Sustainable Architecture, Sustainable Design,
Cooperative Sustainable Economy, Sustainable & Responsible Finance)
et du Doctoral Thesis Award (Prix bisannuel de 7.500 euros), cette édition
intègre un nouveau Master’s Thesis Award : Sustainable IT, organisé en
partenariat avec Civadis et EVS.
L’appel à candidatures est ouvert pour l’édition 2018.
Plus d’infos sur les Hera Awards : http://hera.foundationfuturegenerations.org/fr
sur la thèse de Gildas Todinanahary auprès du Prof. Igor EECKHAUT
Plus d’infos sur l’équipe montoise :https://www.facebook.com/SpaceMonsters2017/
Plus d’infos sur le concours : www.eurobot.org
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La pOLytEch à nouveau championne de BeLgique de roBotique!
09L’éQUIPe DeS space MonsteRs A MêMe PULvérISé Le reCOrD eN fINALeévaluation du potentiel DE CETTE CULTURE SUR L'îLE
Le week-end du 22 et 23 avril se déroulait la Coupe
de Belgique de Robotique. L’édition 2017 était
organisée par le Pass dans les locaux de l’Université
de Namur. Une équipe d’étudiants de la Faculté
Polytechnique de Mons y prenait part et s’y est
illustrée, comme en 2016, en remportant le titre
national!
L’équipe « Space MONSters » était composée de : Colin Besserer
(chef d’équipe et programmation), Bastien Fourneau (Communication
vers l’extérieur - web + programmation), Renaud Marlière (Trésorier-
Sponsoring + mécanique), Christophe Nachtergaele (Relations
avec les organisateurs et planning + mécanique) et Loris Piscedda
(Secrétaire + électronique).
Leurs deux robots, baptisés « AlBotor » et « X-Bot » ont accompli
avec brio tout au long de la compétition les tâches qui leur étaient
assignées et qui tournaient cette année autour de la conquête lunaire.
Il s’agissait en effet pour les prototypes d’engranger un maximum de
minerais et de modules et d’ensuite les ramener à la base dans un
temps imparti.
L’équipe « Space MONSters » a même pulvérisé le record lors
de la finale en s'imposant face à l’UCL par 106 points contre 37.
Grâce à ce résultat, les étudiants de la FPMs prendront part aux
finales européennes qui se dérouleront fin mai à la Roche-sur-Yon,
en France, et qui rassembleront les meilleures équipes de France,
Allemagne, Roumanie, Russie, Serbie, Espagne, Suisse, Grande
Bretagne, Algérie et Tunisie.
Déjà lors de l'édition 2016, l’équipe de la Faculté Polytechnique de
Mons (baptisée "VaMons a la playa") avait raflé le même titre national.
Chaque année, la Polytech, et en particulier le Service de Génie
Mécanique, propose à ses étudiants de 2e Master de prendre part à
la coupe de robotique, un projet original, constructif et ludique et ce,
dans le but d’améliorer leurs connaissances dans ce domaine et de
se créer une solide réputation.
Pour rappel, le concept des concours de robotique est né voilà
plus de 30 ans aux Etats-Unis avant de se développer en Europe et
particulièrement en France. Et en Belgique, c’est le Pass à Frameries
qui organise depuis 2001 la Coupe de Belgique de robotique.
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Sarah Itani, jeune étudiante ingénieur civil de la Faculté
Polytechnique de Mons (UMONS) originaire de
Frameries, a obtenu le Prix 2017 du Conseil de
l’Enseignement de l’UMONS pour son travail de fin
d’étude ayant permis de développer un modèle d’aide
au diagnostic fiable et objectif de l’hyperactivité chez
l’enfant. Ce prix d’une valeur de 800 euros lui a été remis à l’occasion de
la 5e Matinée des Préfets et des Directeurs qui était organisée au sein de
l’UMONS fin avril.
En dépit des progrès de la recherche médicale, les fondements
neuropsychologiques du Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans
Hyperactivité (TDAH) restent non établis à ce jour. En effet, aucun examen
médical n’est disponible en vue du diagnostic. Une étudiante ingénieur
civil de l’UMONS s’est intéressée de plus près à cette problématique
dans le cadre de son travail de fin d’études. Et les résultats obtenus sont
encourageants.
« Mon souhait était de mettre l’art de l’ingénieur au service de l’enfance,
confie Sarah Itani. Certes, le métier de l’ingénieur se caractérise par une
présence importante dans le milieu industriel. Mais, en raison de ses
compétences techniques et technologiques, la profession est aussi au
service de causes médicales et sociales. Mon travail, mené au service
de Mathématique et Recherche Opérationnelle (MathRO) de la Faculté
Polytechnique de Mons (FPMs), en collaboration avec la Faculté de
Psychologie et des Sciences de l’Education, est une excellente illustration
de cette réalité ».
« A l’heure actuelle, le spécialiste rend un diagnostic suite à une discussion
avec l’entourage de l’enfant (parents et enseignants, principalement). La
démarche est forcément subjective puisqu’elle repose sur l’agrégation de
points de vue. Or, l’enfant diagnostiqué peut être soumis à un traitement
médicamenteux dont les effets secondaires font l’objet de controverses
depuis plusieurs années. L’avènement du machine learning permet
désormais le traitement de données colossales d’informations, y compris
médicales. A partir de données cliniques (âge, genre, préférence manuelle,
QI) et biologiques entre autres relatives à l’activité cérébrale, il est possible
d’analyser les données de patients sains et pathologiques et de développer
des modèles d’explication du trouble. L’un des défis de mon travail a été de
présenter sous forme lisible, interprétable et transparente au praticien. La
littérature scientifique est riche en modèles pouvant atteindre d’excellents
taux de prédiction. Mais souvent sophistiqués et mathématiquement
complexes, ces outils sont en fait incompréhensibles et de fait, inutilisables
par les spécialistes. ».
L’arbre décisionnel auquel Sarah Itani a recouru se présente sous la forme
d’une succession de questions telles que : « Le patient est-il un homme
ou une femme ? », « S’il s’agit d’une femme, la dynamique de l’activité
cérébrale sur la zone du gyrus frontal inférieur est-elle intense ? », Pour une
prédiction optimale, la nature et l’enchaînement des questions sont déduits
de manière intelligente par un algorithme. Intuitif, lisible et transparent,
l’arbre de décision résultant permet donc la compréhension et la validation
humaine des résultats de diagnostic.
Les données considérées dans le cadre de ce travail avaient été mises
en ligne en 2011, dans le cadre d’une compétition internationale « ADHD-
200 » lancée afin de stimuler la recherche dans le domaine. L’un des
défis de ce travail est de concilier les disparités entachant les données.
Celles-ci, concernant environ mille patients, ont en effet été collectées
selon divers protocoles de mesure, dans des centres de recherche
et lieux géographiques différents, caractérisés donc par leurs propres
facteurs culturels, économiques et sociaux. Afin de pallier cette difficulté
supplémentaire, le travail en question considère le développement d’un
modèle de diagnostic par entité géographique. L’enchaînement et les
éléments de discussion menant au diagnostic final se sont d’ailleurs avérés
distincts en fonction de l’origine des patients.
Ainsi, les deux modèles développés au cours de cette étude pour le
diagnostic des enfants pékinois et new-yorkais affichent des taux de
prédiction de respectivement 66.7% et 58% contre en moyenne, 51%
et 35.2% par les compétiteurs du concours ADHD-200. Les résultats
obtenus sont prometteurs, mais il reste une marge de progression qui
sera probablement franchie avec l’analyse de plus grandes quantités
d’informations.
Des défis restent donc à relever…ce qui laisse des perspectives pour un
travail que l’étudiante poursuit actuellement dans le cadre d’une thèse de
doctorat financée par le Fonds National de la Recherche Scientifique. En
complément au TDAH, l’étude sera élargie aux troubles du spectre de
l’autisme.
une étudiante de PoLytech élabore un outil d’aide au diagnostic pour mieux détecter l’hyperactivité des enfants
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Sara Itani
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Anne-eMManuelle bouRgaux, pRofesseuRe d’histoiRe du dRoit :« En début d’année, les étudiants en droit ont été soumis à un
test. Quel(s) personnage(s) historique(s) reconnaissent-ils ?
Ils ont reconnu tout de suite Sansa Stark, héroïne de la Série
Game of Thrones. Mais pas Marie de Bourgogne, qui a accordé aux Hennuyers
en 1477 le Grand Privilège, dont un des rares exemplaires est conservé aux
Archives de Mons. A partir de ce constat, et avec l’intime conviction que si
l’on méconnaît son passé, on n’est pas suffisamment armés pour affronter son
avenir, les étudiants ont réalisé un travail écrit de type universitaire dans le
cadre de leurs exercices pratiques. Ils se sont interrogés en termes d’histoire du
droit sur un vestige du passé. Dans un second temps, les étudiants ont présenté
cet événement au public en réalisant des vidéos, des photos et même un dessin.
Le pari était d’allier le travail intellectuel et la dimension créative permettant
ainsi aux étudiants d’acquérir un savoir durable en s’amusant. Les générations
actuelles sont extrêmement douées avec les nouvelles technologies. Si on leur
demande d’être personnels et créatifs, leur investissement est beaucoup plus
grand. Cela produit des étincelles ! »
henRi vandeRlinden, étudiant en pReMièRe année de dRoit :« Notre projet porte sur les procès de sorcellerie dans le comté du Hainaut au
XVIIe siècle. Cela nous a permis d’aborder de façon originale les institutions
existantes en Hainaut à cette époque. 90% de ces procès visaient des femmes.
Ces personnes souvent marginales étaient accusées d’activités démoniaques,
de chapardage ou encore de sacrilège. Les mises à mort sur le bûcher étaient
souvent un moyen pour les autorités de se débarrasser d’elles et d’asseoir
leur pouvoir au niveau de la justice. Ce que j’ai apprécié dans de ce projet
tout particulièrement, c’est de découvrir ma région sous un angle nouveau et
d’aborder sous un angle juridique cette particularité de notre histoire ».
claRisse claus, étudiante en pReMièRe année de dRoit :« Le Château d’Havré aurait pu tomber en ruine si la population ne s’était pas
mobilisée. Très peu connu, bien que situé à dix minutes de Mons, ce château-
fort a été initialement construit par Baudouin IV, un comte du Hainaut. Il a
été par la suite cédé à Isaac, un de ses conseillers de droit public. Il s’est ensuite
transmis de père en fils. Au cours des nombreuses guerres, le château a servi
de rempart, notamment pour protéger la ville de Mons. Il a subi de fortes
destructions. Actuellement, le château survit grâce à l’ASBL. Les Amis du Duc
d’Havré qui met en place de nombreux projets de restauration. Récemment,
la toiture de la Tour d’Enghien a été réparée. Cela a pris beaucoup de temps
mais le résultat final est magnifique. Ce qui est intéressant dans ce projet, c’est
qu’il nous a donné l’opportunité de nous exprimer, comme c’est le cas dans le
cours d’histoire du droit. Nous étudions, et en même temps nous faisons des
choses interactives et vraiment intéressantes. Cela nous pousse à nous investir
au maximum ! »
Rinaldo bRulaRd, spectateuR d’un jouR :« Ce qui m'a charmé, c'est l'idée de départ : intéresser des étudiants, par le biais
d'une série télévisée, à l'Histoire et au patrimoine de leur région. Provoquer
un déclic « culturel » par un moyen « jeune » peut ouvrir des horizons
divers en matière de savoir et d'implication dans la vie de sa région, pour
éventuellement défendre et préserver son passé. Je connaissais la dynastie
hennuyère mais j'ai appris des détails du passé montois par l'intermédiaire
des clips vidéo. Ces films, par leurs
techniques, leur originalité, ont été,
pour la plus grande majorité, très bien
réalisés. Une expérience à renouveler
dans d'autres cours ».
la séRie COMMe POINT De DéPArT POUr UN reTOUr verS Le PASSé
les étUdiants de droit s’inspirent de
Game of Thrones
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Pourquoi connaissons-nous mieux des acteurs hollywoodiens plutôt que les acteurs de notre passé ? Pourquoi se passionner pour Game of Thrones et pas pour notre propre histoire ? A partir de ces interrogations, les étudiants de l’Ecole de Droit de l’UMONS-ULB sont partis sur les routes du Hainaut à la rencontre des vestiges de ce passé qu’ils connaissent moins bien que la série. Au travers d’une exposition, ils ont présenté le résultat de ce retour aux sources.
Plus d’infos ? [email protected]
Dans mon cours, j’initie mes étudiants
aux principaux types de journalisme :
écrit et audiovisuel. Je mets l’accent sur
la dimension pratique. Comme je le dis
souvent à mes étudiants, je ne suis pas
un vrai professeur mais je suis un vrai
journaliste. S’ils retiennent quelques-uns de mes trucs de « vieux
briscard » du journalisme, j’ai rempli ma tâche.
Quels sont les objectifs pédagogiques que vous
visez dans le cadre de votre cours ?Multiplier les exercices pratiques avant tout. Le journalisme ne
s’apprend pas assis sur les bancs d’un auditorium mais le crayon à
la main, la caméra à l’épaule, le micro devant la bouche et les pieds
dans la réalité quotidienne. Dès la fin du premier cours de l’année
académique, j’envoie les étudiants à la rencontre de journalistes
professionnels pour qu’ils composent un portrait écrit. Je leur donne
juste leur adresse mail. Ensuite, à eux de jouer. C’est l’exemple parfait
de ma « pédagogie » : traiter mon groupe d’étudiants comme une mini
rédaction dont les travaux sont analysés au fur et à mesure.
Des travaux pratiques sont réalisés dans le cadre
de ce cours. Lesquels et en quoi consistent-ils ?Il s’agit de la rédaction d’articles de presse écrite comme les portraits
de journalistes ou des chroniques littéraires. Le second volet du cours
est la conception d’authentiques journaux parlés dans les locaux de
la radio YouFM. Les étudiants reçoivent des dépêches de l’agence
Belga et disposent d’une heure pour rédiger leurs billets. Un étudiant
assure la présentation et l’édition du JP, les autres se succédant au
micro pour présenter leur sujet. Le journal n’est pas diffusé sur antenne
mais est réalisé dans les conditions du direct. Stress garanti pour les
étudiants mais quelle expérience !
Pourquoi avoir accepté d’associer votre cours
et vos étudiants à l’élaboration du magazine
« LUMONS » ? Il s’agit d’un exercice pratique de plus. Avec des sujets imposés, des
démarches journalistiques à accomplir, des délais à respecter. Et
puis, surtout, dans ce cas précis, les étudiants ont le bonheur de voir
leur travail publié. C’est important ! Les journalistes sont tous un peu
égotistes…
Comment s’est déroulée cette activité ? Le rédacteur en chef du magazine LUMONS a distribué les sujets de
reportage et imposé des consignes précises en termes de nombre de
caractères et d’axes narratifs. Les étudiants se sont ensuite rendus
sur le terrain pour certains sujets, ont rencontré des interlocuteurs ou
ont mené des entretiens à distance. Le tout en respectant certains
délais. Les premières versions ont été corrigées en groupe avant d’être
validées. Ils se sont plutôt bien débrouillés, non ?
Qu’est-ce qu’une initiative comme celle-ci peut
apporter à vos étudiants dans le cadre de leur
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Gorian deLPâture, le prof-journaliste passeur d’expérience(s)
nuMéRo spécial "éTUDIANTS SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES"
Journaliste télé à la RTBF depuis 17 ans bientôt, Gorian Delpâture est également en charge au sein de l’UMONS du cours à option d’introduction au journalisme, dispensé aux étudiants de 3e bloc de Bachelier en Sciences Humaines et Sociales. L’enseignant nous explique ce que la participation à la rédaction de ce n°26 du magazine « LUMONS » lui a apporté ainsi qu’à ses étudiants.
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cursus mais aussi pour leur avenir professionnel ?Il s’agit d’une prise de conscience de ce que représente réellement le travail
de journaliste : traiter un sujet qu’on ne connaît pas forcément, apprendre à se
documenter, se déplacer sur les lieux d’un événement, poser des questions,
s’accorder aux horaires et disponibilités des divers interlocuteurs. Digérer
tout ça puis le retranscrire pour un lecteur. En respectant une longueur de
texte imposée et en travaillant dans des délais serrés. Ces conditions réelles
sont celles qu’ils rencontreront plus tard dans leur vie étudiante et dans le
monde professionnel. Même s’ils ne se lancent pas dans le journalisme,
cette expérience leur sera utile.
Quels enseignements retirez-vous de cette
expérience comme enseignant ? Et à titre
personnel ?Je ne me vois toujours pas comme un enseignant mais comme un passeur
d’expérience. Ou plutôt comme le rédacteur en chef d’une rédaction de
jeunes journalistes. Et je suis toujours fier quand je lis un de leurs articles
ou quand j’écoute leurs journaux radios. Mon objectif est de les pousser à
trouver leur voix/voie. J’adore l’originalité et j’apprécie particulièrement quand
ils me racontent une histoire en sortant des sentiers battus. Etre journaliste,
c’est raconter une histoire. Une histoire vraie mais une histoire quand même.
Quand mes étudiants y arrivent – et c’est souvent le cas – je suis fier comme
Artaban.
Pourquoi aviez-vous choisi l’ESHS à l'UMONS
pour vos études supérieures ? Au départ, je voulais être historien mais je ne pouvais pas me permettre
de « kotter ». J'ai choisi l’ESHS parce que ça touchait à l'histoire.
Et comme j'habite Blaton, l'UMONS était la plus proche. J’ai été
convaincu par les cours, les débouchés et le fait que cela mène vers
de nombreux masters.
Quels souvenirs gardez-vous de votre
parcours au sein de l’ESHS ?
Que du positif ! Nous étions un groupe très soudé ! Un esprit familial
régnait au sein de l’école. Un jour nous avons fait un lipdub pour
promouvoir le bachelier. Nous étions quatre garçons de SHS et nous
avons dansé dans la bibliothèque. Je participais vraiment à 100% à la
vie étudiante.
Quels professeurs vous ont le plus marqué ? Monsieur Vienne. Il était la douceur incarnée, passionné de
sociologie. Il vivait son cours. Monsieur Labie était super aussi.
L'université en général me manque. J'ai gardé quelques contacts
avec Camille Van Hove, Elisia Serra et Amandine Vanus. Nous
organisons souvent des sorties.
PARCOURS D’ancien 13
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Diplômé de Bachelier de l’École des Sciences Humaines et Sociales en 2012 et détenteur d’un Master en gestion des politiques économiques et sociales, Aurélien Mahieu revient sur son parcours. Il nous explique comment il est passé des bancs de l’université au monde du travail.
• Né en 1976.
• Licencié en Journalisme de l’ULB (1998).
• Journaliste à la RTBF depuis novembre 2000. Rédaction
des Sports, Projet X, JT, Questions à la Une, Mille-Feuilles,
Ma Terre. Actuellement, je suis journaliste dans Tellement Ciné
et chroniqueur littéraire dans Livrés à Domicile et Entrez Sans
Frapper.
• Auteur aussi de quelques livres : une adaptation en BD du
« Candide » de Voltaire (Delcourt) et deux abécédaires « rock »
« KISSionnaire » et « AbécéDOORS » (Lamiroy).
MINI Cv
aURéLIEN MahIEU veiLLe sur Les marchés puBLics Louviérois
Aurélien Mahieu
Les étudiants de Sciences Humaines et Sociales et leur enseignant.
Avec le recul, que vous a apporté votre formation au sein de
l'ESHS dans votre parcours professionnel ?Une ouverture d'esprit, un bagage théorique important et de la polyvalence. À l’UMONS, nous
passons beaucoup d'examens oraux. Ils aident à se préparer aux entretiens d'embauches. Ce
bachelier m'a permis de rester authentique. Et c'est cela qui est important.
Quel a été votre parcours professionnel avant votre emploi actuel ?J'ai terminé l'université en 2014. J'ai effectué un stage dans une commune dans les services GRH
et marchés publics. Ensuite, j'ai obtenu un certificat en ressources humaines. Puis, je suis arrivé à La
Louvière où j'ai passé un examen de marchés publics. J'ai terminé en septembre et j'ai été engagé
en avril 2015. C'est mon premier emploi. Sinon, j'ai eu un job étudiant pendant 8 ans chez Colruyt.
En quoi consiste votre travail aujourd’hui ?Je suis chef de bureau administratif de la cellule des marchés publics. Lorsque l'on veut construire
une école, nous mettons en concurrence les entrepreneurs car il s'agit de l'argent du public. Il faut
de l'égalité de traitement. Je dois gérer un service de 11 personnes, m'occuper de la planification et
de la communication au sein de l'administration. En général, je lis mes mails, j’assiste à des réunions
et je travaille sur les rapports.
Votre emploi actuel est-il en lien avec la formation universitaire
que vous avez reçue ?Oui. Les cours de droit administratif et constitutionnel, de finances publiques et de management me
servent beaucoup. Dans une commune, il faut connaître un peu la législation et son fonctionnement.
Mon master me sert également puisque j'ai eu des cours de marchés publics et de gestion.
Quels conseils pourriez-vous dispenser à un jeune diplômé ?Il faut mettre toutes les chances de son côté, répondre à un maximum d'offres et ne pas se focaliser
sur un seul job. L'expérience acquise est toujours bonne à prendre. Il faut rester curieux, continuer
à s’instruire en apprenant des choses nouvelles. Il faut également connaître ses défauts et pouvoir y
remédier. A contrario, il est important de connaître ses qualités et de les mettre en avant. Il faut que
le CV soit original et tape dans l'œil de l’employeur. Cela peut le motiver à choisir cette personne.
Par Célia DI BONO (étudiante)
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• Naissance à Blaton, le 30/11/1990.
• Ecole primaire à Blaton puis secondaires à l'athénée Royal
de Péruwelz.
• Diplômé en 2012 en sciences humaines et sociales.
• Diplômé en 2014 en gestion des politiques économiques
et sociales.
• Chef de bureau administratif de la cellule des marchés publics
à la commune de La Louvière depuis 2015.
MINI Cv
La bonne surprise roumaine de Max Brandao
Max Brandao de Carvalho est étudiant à la Faculté Warocqué d’Economie et de Gestion (FWEG) de l‘Université de Mons. Il suit un master Ingénieur de gestion à finalité audit. Ce jeune homme passionné de voyage depuis toujours a décidé de séjourner en Erasmus une année à Bucarest. Retour sur son expérience roumaine.
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inteRvieW
Lost in erasmusLa bonne surprise
roumaine de Max Brandao
Pourquoi avoir choisi cette destination ? Bucarest n’était pas le premier choix. Nous souhaitions, mon ami et moi, partir au Canada mais les cours ne s’y donnaient qu’en français. Notre choix s’est donc reporté sur la Roumanie suite à de nombreux avis positifs. De plus, les cours étaient dispensés en anglais et il restait tout juste deux places.
A-t-il été facile pour toi de nouer des contacts ?
Parle-nous un peu des Roumains. Comment
sont-ils ? Je savais que partir un an à l’étranger serait un challenge très abordable pour moi. Etant de nature très sociable, que je n’aurais aucun problème à aller vers les autres ou à vivre dans une nouvelle ville. En plus, les Roumains sont très gentils ! A peine arrivés en ville, nous étions perdus et ils n’ont pas hésité à faire des détours pour nous amener à notre destination. Sur place, j’ai rapidement agrandi mon cercle de connaissances en participant notamment aux différentes activités proposées par le Student Network, ce qui me sera très utile pour mes futurs contacts professionnels tout comme pour mes envies d’évasion. Le conseil principal que je pourrais donner aux étudiants souhaitant vivre cette expérience est de partir l’esprit ouvert !
Quels types de cours as-tu suivis là-bas ?
Et quelles sont les différences au niveau de
l’enseignement ? Pour choisir les cours auxquels on assistera durant l’année, nous recevons une liste de l’année précédente qui servira de modèle pour l’ensemble des cours qui vont être suivis durant l’Erasmus. Or, notre choix doit se porter sur ceux qui nous serviront pour la suite de notre cursus. Un avantage que les étudiants Erasmus ont par
rapport aux locaux est qu’ils peuvent concentrer leurs cours pour
bénéficier d’un plus long week-end. Au niveau de l’organisation,
les cours sont divisés en deux parties. Les « Lecture » qui sont
purement théoriques et les « Seminar » qui sont pratiques. Cela
nous permet d’avoir une formation beaucoup plus complète.
Un mot sur les conditions de vie en Roumanie ? La vie là-bas ne coûte vraiment pas cher. Ce qui permet d’aller
au restaurant tous les jours pour découvrir de nouvelles saveurs,
comme les « Sarmale » à base de choux ou encore les « Mici » à
base de viande et de moutarde.
Quel est LE truc à faire à Bucarest, selon toi ? La capitale est une ville surprenante de par son architecture ou
encore avec ses parcs immenses. Pour être tout à fait honnête,
j’y suis resté un an mais je n’ai pas eu le temps de tout faire. Il y a
tellement de choses à voir comme les roof tops (ces bars à la mode
situés sur les toits), les thermes, sans compter les bâtiments datant
du communisme.
Avec le recul, recommanderais-tu à tes amis
de partir en Erasmus et surtout pour cette
destination ? Le séjour Erasmus est, pour moi, quelque chose à faire au moins
une fois dans sa vie. C’est une expérience à vivre tant au niveau
personnel qu’au niveau professionnel. Je recommande aussi
vivement cette destination car Bucarest est, contrairement aux a
priori, une très belle ville ! En plus, pour les fêtards, c’est l’une des
villes les plus animées d’Europe !
Par Alexia ROCQ (étudiante)
La couPe du mons, le plus gros événement sportif pour les étudiants
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16 28e édition
S’il y a bien un événement étudiant à ne pas manquer pendant l’année académique, c’est bien la coupe du Mons, ce tournoi de football organisé par le cercle Warocqué pour tous les étudiants des universités et hautes écoles du hainaut.La 28e édition de la coupe du Mons s’est déroulée du 13 au 16 mars sur 3 sites, le principal étant le terrain du Royal Albert Quévy
Mons, ceux de Hyon et de La Sapinette. C’est un événement très attendu par les étudiants de Mons et du Hainaut. « D’autant que cette année, une météo quasiment estivale était au rendez-vous. Cela a eu un impact favorable sur l’affluence », confirme Simon Hubert, l’un des principaux organisateurs. Cette année, 22 équipes garçons étaient inscrites. « C’est moins que l’année passée où on comptait 32 équipes, mais c’est un retour à la moyenne habituelle», souligne Simon Hubert. L’équipe gagnante dans cette catégorie est le Bayer Leverkusek. Chez les filles, 9 équipes étaient en compétition et la victoire finale est revenue aux joueuses du team A de l’AGE Psycho-SHS. Du côté du tournoi folklore, où les 6 cercles étudiants montois s’affrontaient, c’est l’ISICs qui a remporté la finale. Pour qu’un événement se déroule aussi bien, il y a évidemment beaucoup de travail en coulisse. Tout commence au mois d’avril par l’élection des 3 présidents. L’organisation de la coupe débute dès la mi-août. « Cela prend beaucoup de temps. Les sponsors financiers sont difficiles à trouver. La plupart du temps, c’est du sponsoring en nature, comme par exemple, un prix réduit sur l’achat des boissons, voire parfois des petits cadeaux gratuits », précise Simon Hubert. « Il faut aussi contacter la ville, négocier avec le club du RAQM pour pouvoir utiliser son site. En contrepartie, nous faisons tourner leur buvette. Nous négocions aussi pour disposer du Lotto Mons Expo la même semaine que le terrain de football. En tant qu’organisateur, on retire beaucoup d’expérience, beaucoup de contacts pour le futur. C’est aussi un reflet de la société. On voit ceux qui travaillent dur et ceux qui en font moins. Heureusement, les plus expérimentés sont là pour venir en aide aux autres, même quand ils ne sont plus étudiants. Organiser un aussi gros tournoi avec un autre sport est presque inenvisageable : le football est le sport le plus populaire en Europe.»Cette année, pour la première fois depuis le lancement en 1989 de l’événement, le cercle Wawa a décidé d’organiser une activité en faveur des enfants placés. Ce sont Adrien Mulas et Charles Vandenborre, qui en étaient responsables. L’activité était divisée en 2 parties. La première se passait une semaine avant la coupe sous la forme d’une conférence sur le thème de l’aide à la jeunesse donnée par Bernard de Vos, délégué général aux droits des enfants. La seconde se passait la matinée du dimanche du tirage au sort : il s’agissait d’un match organisé pour les enfants placés et dans lequel ceux-ci pouvaient jouer avec les Wawa.Le but était évidemment de faire passer une agréable matinée à ces enfants en leur changeant les idées. Les organisateurs ont pris cette initiative car elle était en lien et correspondait aux valeurs de la coupe. Les enfants et les éducateurs qui les entouraient se sont bien amusés. L’initiative est qualifiée de véritable succès par les étudiants du cercle même s’il reste de petites choses à améliorer. Les responsables
espèrent que l’idée sera reprise par le prochain comité.
Par Aurélien DELMARCHE (étudiant)
L’équipe championne chez les filles
Simon Hubert l'un des organisateurs
« Les femmes et Les hommes ont-iLs le même cerveau ? »
CYCLe De CONféreNCeS « les invités de l’uMons »
Après avoir suivi des études de biologie et réalisé sa thèse de doctorat à l’Université de Mons, Laurence Ris est nommée chercheuse qualifiée du FNRS (Fonds National de la Recherche Scientifique) en 2003 ; puis, professeure et cheffe du service de Neurosciences en 2014. Elle
s’intéresse au fonctionnement du cerveau et, plus particulièrement, aux mécanismes de la mémoire et de la plasticité, c’est-à-dire la modification des connexions neuronales selon l’environnement. C’est sans prétention et avec objectivité qu’elle a tenu à présenter son exposé : « Je ne suis pas une féministe, ce n’est pas le message que je désire faire passer ».
dans les faitsÀ partir du 19e siècle, la science tente de comprendre le fonctionnement du cerveau. Paul Broca s’intéresse à la différence de taille entre celui des hommes, plus volumineux, et celui des femmes. Après avoir suggéré une explication liée à la taille corporelle (la femme étant généralement plus petite que l’homme), le savant conclut à l’intelligence inférieure de la femme : un cliché qui subsiste encore à ce jour…
Ce que l’on peut aujourd’hui dire avec certitude c’est que, d’une part, le cerveau féminin est plus petit que le cerveau masculin et que, d’autre part, le cerveau humain a grandi au fur et à mesure de l’évolution de l’Homme et de son intelligence : il y a donc corrélation entre taille du cerveau et intelligence. Cependant, si l’on croit ici entrevoir une preuve de l’infériorité féminine, il n’en est rien : il s’agit d’une déduction erronée.
En réalité, il n’est pas absurde de prétendre à l’existence de différences. Par exemple, on décèle plus de cas d’autisme chez l’homme mais plus de cas de dépression chez la femme. Quant au QI (Quotient Intellectuel), si les tests démontrent une intelligence égale pour les deux sexes, ils prouvent aussi que l’homme a globalement une meilleure intelligence spatiale alors que la femme a globalement une meilleure intelligence verbale, et ce dès la naissance.
Cependant, il faut se méfier des idées reçues. Ainsi, même si les femmes possèdent un plus grand nombre de connexions neuronales, elles ne sont pas multitâches pour autant. Il s’avère d’ailleurs qu’aucun des sexes n’a cette capacité. « Il y a un détournement des résultats
par la presse parce que c’est un sujet qui est fort à la mode », explique Laurence Ris. En outre, il est impossible à la seule observation d’un cerveau de savoir s’il appartient à l’un ou l’autre sexe.
les causes possibles : gènes, enviRonneMent et hoRMonesLa première cause possible des différences inter-sexes concerne la génétique. Si ce qui distingue un homme d’une femme est la présence du chromosome Y, transmis de père en fils (la femme possédant les chromosomes XX et l’homme les chromosomes XY), il n’est pas impossible que cela donne lieu à de petites différences. « Il y a un ou deux gènes présents sur le chromosome Y qui sont exprimés sur le cerveau et qui pourraient donc avoir évolué différemment chez les hommes ». Mais ceci reste à ce jour improuvé.La seconde cause est environnementale. Nous naissons avec cent milliards de neurones. Et ceux-ci établissent des connexions
entre eux : c’est là qu’intervient la plasticité. Par exemple, si l’un de nos yeux est masqué, la
zone qui s’en occupait s’en déconnecte et le cerveau utilisera ce nouvel espace
libre autrement. Ainsi, si l’homme et la femme évoluent dans des conditions différentes, leurs connexions neuronales, et donc leurs cerveaux, seront différents.
« Cela implique qu’on peut modifier la qualité de l’utilisation du cerveau
[…] Evidemment, ça renforce l’éducation pour tous et l’importance de mettre les
gens dans des milieux favorables », explique Laurence Ris.
La dernière cause est hormonale : l’œstrogène et la testostérone ont des effets sur le cerveau qui possède des récepteurs hormonaux et sur les pathologies comme l’autisme. Cette influence reste cependant très floue.
« Il y a plus d’idées dans deux têtes que dans une » : c’est par ces mots que Laurence Ris termine son exposé. Elle entend ici qu’il faut accepter nos différences, source de richesse, et apprendre à les mettre en valeur, notamment par le biais de parcours scolaires plus personnalisés : « Cela permettrait de changer un peu la société », soutient-elle. Et de conclure: « La différence est une richesse. Il ne faut pas la stigmatiser mais il ne faut pas l’étouffer non plus. »
Par Maureen VANVERDEGEM (étudiante)
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C’était la question de la troisième conférence de l’année du cycle « Les Invités de l’UMONS » à Charleroi. Laurence Ris, cheffe du service de neurosciences de la Faculté de Médecine et de Pharmacie, a tenté d’y répondre scientifiquement.
Laurence Ris
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Le venin de craPaud buffLe au secours des femmes enceintes
Les êtres humains et les animaux ont bien plus en commun que ce que l’on a tendance à penser. Qui aurait cru possible, par exemple, que la marinobufagénine, une des molécules composant le venin du crapaud buffle, était présente dans l’organisme humain ? Et qui aurait surtout pensé que cette même molécule pourrait sauver un grand nombre de femmes enceintes ? Dans cet esprit, Charline Lenaerts tente de mettre au point un outil de prédiction du risque de prééclampsie chez la femme enceinte en dosant un biomarqueur innovant dans le plasma humain, la marinobufagénine.
MaRinobufagénine eT DéTeCTION DU rISQUe De Pré-éCLAMPSIe
Charline Lenaerts est assistante et doctorante
en Sciences Pharmaceutiques (Faculté de
Médecine et de Pharmacie – Institut SANTE -
UMONS), sous la direction du Prof. Bertrand
Blankert, Chef de service du Laboratoire
d’Analyse Pharmaceutique. Elle y encadre les
travaux pratiques destinés aux étudiants bacheliers des Sciences
Pharmaceutiques. Ses activités de recherche touchent au domaine
du diagnostic et de la biologie clinique. Elle encadre également
certains étudiants dans le cadre de leur travail de fin d'études.
La pré-éclampsie concerne à peu près 5 % des femmes enceintes
et peut évoluer vers l’éclampsie, mettant en danger de mort la mère
et/ou le fœtus. La pré-éclampsie est un syndrome résultant d’une
hypertension artérielle, qui endommage le cœur et les artères de
la femme enceinte. De plus, le fœtus ne reçoit pas les nutriments
et l’oxygène dont il a besoin, fait qui peut engendrer un retard de
croissance. Cette hypertension artérielle gravidique est, dans le cas
de la pré-éclampsie, associée à une protéinurie (taux de protéines
dans les urines anormalement élevé), elle-même liée souvent à une
augmentation du risque de mortalité. Il est alors vital, aussi bien pour
la mère que pour l’enfant, de poser un diagnostic de pré-éclampsie
le plus précocement possible afin de favoriser une prise en charge et
un suivi thérapeutique.
Le service d’embryologie (Prof. H. Alexandre) du département
de biologie s’intéressait préalablement à la présence, et surtout
à la détection de la marinobufagénine dans le plasma de rate
gravide. Développer une méthode analytique pour quantifier la
marinobufagénine était par, conséquent nécessaire afin de répondre
à cette demande. Cependant, le projet de thèse de Charline
Lenaerts s’est orienté vers la quantification de cette molécule dans
le plasma humain afin de tenter d’établir une relation entre cet
éventuel biomarqueur plasmatique et le risque de pré-éclampsie.
« Nous avons rencontré trois difficultés majeures au début de nos
recherches, toutes liées à la première difficulté, c’est-à-dire l’accès
à la molécule qui nous intéressait ». Cette molécule n’était pas
disponible commercialement, ni synthétisable. La solution envisagée
fût de l’extraire directement à partir du venin du crapaud buffle obtenu
par pression des glandes parotoïdes situées de part et d’autre de
sa tête. « Le premier obstacle a été de se procurer un spécimen
de crapaud buffle. Cette espèce ne vit qu’en Amérique centrale,
en Amérique du Sud et en Australie. J’ai donc failli me rendre en
Australie pour me procurer l’un d’eux, mais nous aurions sans doute
rencontré des difficultés douanières avec un tel matériel biologique. Il
fallait par conséquent trouver une autre solution. »
Après moult recherches, Charline a découvert qu’une jeune PME
wallonne (Alpha-Biotoxine), spécialisée dans la production de
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crédit photo Cédric Venbellingen – Alphabiotoxine Laboratory”
venins, commercialisait ceux-ci auprès de laboratoires de l’industrie
pharmaceutique sous forme essentiellement lyophilisée. Alpha-
Biotoxine est à l’heure actuelle le principal fournisseur de venin de
crapaud buffle utilisé dans le cadre du projet de recherche de Charline
Lenaerts. « L’animal ne souffre absolument pas dans ce processus,
car le venin est juste prélevé par la stimulation de glandes ».
Une fois le venin déniché, la deuxième difficulté était alors d’extraire
et de purifier la marinobufagénine du venin, afin de disposer de la
molécule de référence et de pouvoir mettre au point l’outil analytique
qui permettrait de mesurer son taux dans le corps humain.
« Deux études seulement avaient déjà été réalisées pour tenter
de prouver la présence de marinobufagénine dans le plasma des
femmes enceintes, et surtout de démontrer l’augmentation de sa
concentration en cas de pré-éclampsie. Mais aucune de ces études
n’était suffisamment sélective : Il n’y avait, avec ces tests, aucune
preuve que nous étions bien en présence de marinobufagénine et les
résultats de nature immunologique étaient faussés par le phénomène
de réactions croisées ».
Enfin, afin d’atteindre un niveau de sensibilité très bas (défi numéro
3), C. Lenaerts a utilisé la spectrométrie de masse. Le test développé
apportera à la fois un aspect quantitatif mais aussi plus spécifique.
« Chaque molécule a un rapport masse sur charge qui lui est propre
et qui permet de les différentier les unes d’entre elles avec certitude.
Ceci permet d’obtenir des résultats plus fiables et d’éviter les faux
positifs tout en quantifiant la molécule à des niveaux de concentration
très faibles. Le diagnostic de pré-éclampsie pourra être posé en
associant le taux de marinobufagénine dans le sang de femmes
enceintes à d’autres marqueurs cliniques et biologiques de la pré-
éclampsie (tension artérielle, rythme et force cardiaque, etc.) ».
Charline Lenaerts a pu bénéficier d’une bourse de la Fédération
Wallonie-Bruxelles pour effectuer un stage de quatre mois en Irlande
(Cork) qui lui a permis de se familiariser avec la spectrométrie de
masse et à son utilisation en milieu clinique. Bénéficiant de la création
de l’UMHAP, ce projet a vu naître une collaboration avec le groupe
de gynécologues et de cardiologues du CHU Ambroise Paré (Dr.
J-F. Simon et Prof. S. Carlier). Cette synergie a permis la rédaction
d’un protocole d’étude clinique en vue d’investiguer de manière plus
large l’implication de la marinobufagénine dans le syndrome de pré-
éclampsie. Dès son approbation par le comité d’éthique, cette étude
permettra un accès à des échantillons de femmes enceintes pré-
éclamptiques afin de tenter de confirmer les résultats des études
précédentes.
Pour sa part, Charline Lenaerts terminera prochainement la rédaction
de sa thèse. Cette thématique devrait être poursuivie par une nouvelle
doctorante afin d’accroitre les performances du test. L’utilisation du
test pourrait être effective dans plus ou moins quatre à cinq ans.
Toutefois, la spectrométrie de masse est une technologie
extrêmement couteuse et peu d’hôpitaux belges en disposent
actuellement. « J’espère que dans quelques années, plus d’hôpitaux
en seront pourvus, ce qui nous permettrait de garantir l’accès au
test ».
Par Elisandre LAENENS (étudiante),
en collaboration avec Bertrand BLANKERT et Charline LEENAERTS
Bufo Marinus
Venin
Extraction
MarinobufagénineSéparation
IdentificationQuantification
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20 RecheRche
Sensibiliser à la créativité
numérique dans les
entreprises, créer des
capteurs pour accélérer
et mieux suivre le
séchage des bétons…
Voici quelques-uns des 12 projets Interreg
France-Wallonie-Vlaanderen en cours de
réalisation et dans lesquels l’Université de
Mons est impliquée. Fin 2016, 25 millions
d’euros ont été versés aux différentes
universités et institutions qui participent au
programme. Parmi cette somme, 7,2 millions
ont été octroyés à l’UMONS, chef de file de
six projets retenus par l’Union européenne et
les autorités régionales.
L’un d’eux, intitulé « ALPO » (contraction des
mots « algues » et « polymères »), s’intéresse
à la création de nouveaux plastiques
biodégradables à base de micro-algues.
Pour rappel, un polymère (par exemple, le
polystyrène) est une macromolécule formée
de l’enchaînement d’un très grand nombre
d’unités de répétition qui dérivent d’un ou de
plusieurs monomères.
Le budget total d’ALPO s’élève à 3,5 millions
d’euros dont 770.000 attribués à l’Université
de Mons qui ne travaille pas seule : cinq
autres universités de Wallonie, Flandres
et France (Gand, KULAK, Lille 1, Reims
Champagne-Ardenne et AgroParisTech-
Reims) collaborent avec cinq institutions
(PCG, pôles IAR, GreenWin, POM et
AQUIMER) dans le but de mener à bien ce
projet transdisciplinaire où chimie, ingénierie
et biologie se rencontrent.
Ce projet de recherche, soutenu par Interreg,
programme qui favorise les échanges
économiques et sociaux entre cinq régions
frontalières (les Régions Hauts-de-France et
Des chercheurs du Service de Chimie des Matériaux Polymères et Composites de l’UMONS, en collaboration avec plusieurs universités et institutions, travaillent à l’élaboration d’un nouveau type de plastique composé à partir de micro-algues. Une première !
un avenir meiLLeur commence... avEc DES aLgUES !
[ suite à la page 21 ]
21RecheRche
Grand Est en France, la Wallonie, la Flandre
occidentale et la Flandre orientale), permettrait
le développement régional via des méthodes
de production soutenables tant d'un point
de vue économique qu'environnemental.
La conception de matériaux biosourcés
(fabriqués à partir de matières d’origine
biologique), est un secteur stratégique à
investir pour les PME et grandes entreprises
mais qui reste malheureusement en retrait en
Europe. Il vise également à réduire l’émission
de gaz à effet de serre. ALPO, en plus de
participer au développement des régions
concernées, projette l’utilisation quotidienne
de plastique biodégradable d’ici une
quinzaine d’années, comblerait les déficits
européens environnementaux et sociétaux et
créerait des emplois.
Un défi crucial, lors de sa réalisation, est
d'éviter d’entrer en compétition avec
l'alimentaire car des plastiques formés à base
de maïs et d’amidon ont déjà été inventés.
Le souci est que ceux-ci constituent un
gaspillage alimentaire important et nécessitent
l’exploitation de terres. Grâce aux micro-
algues, le problème est réglé !
Jean-Marie Racquez, chef de projet et
docteur en chimie, travaille à l’UMONS depuis
2009. Selon lui, « l’avantage d’un tel plastique
est qu’il est respectueux de l’environnement
puisqu’il est fait à base de particules
renouvelables qui sont compostables et
réutilisables pour former de nouveaux
plastiques. En rassemblant les compétences
de ces divers laboratoires, nous voulons
créer, au départ de la biomasse micro-algues,
une chaîne de valeur économiquement
viable avec des méthodes de production
acceptables ».
Par Léa SAINTGHISLAIN (étudiante)
• Utilisez deux espèces de micro-algues : la dunaliella tertiolecta et la spiruline. Celles-ci sont
utilisées pour leur vitesse de reproduction (une quinzaine de jours seulement) et forment la
biomasse, la matière première du plastique. Elles sont également faciles à cultiver et bon marché ;
• Laissez reposer la préparation jusqu’à l’obtention d’un bouillon vert épais ;
• Enlevez quasiment 80% d’eau ;
• Extrayez les acides gras/ lipides qui formeront un produit naturellement oxydable utilisable
en peinture : des huiles. Ajoutez simplement des pigments pour obtenir de la couleur ;
• Ôtez les polysaccharides (« sucres ») qui serviront à la création de sacs biodégradables
ou seront utilisables dans le domaine médical (prothèses résorbables et fils de sutures) ;
• Laissez fermenter les polysaccharides et mélangez les acides gras/ lipides ;
• Polymérisez, c’est-à-dire unissez plusieurs molécules identiques entre elles pour aboutir
à la production d'un corps nouveau, de poids moléculaire plus élevé ;
• Votre bioplastique est prêt !
comment Créer Du PLAStique avec des micro-aLGues ? suivez LA reCette !
[ suite à la page 21 ]
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Le samedi 25 mars, des bénévoles (étudiants,
chercheurs, enseignants) issus de toutes les
universités belges étaient réunis dans le projet
mapathon. Le « Mapathon Missing Maps » est
organisé par le comité National de géographie et
la fondation OpenStreetMap Belgium. Le principe
est de se réunir dans un même lieu afin de cartographier des zones
sinistrées. Ces lieux sont comme absents tant on a peu d’informations
à leur sujet, mais il est possible d’y remédier en quelques clics. Pour
ce faire, sur base d’images satellite, il s’agit d’identifier et référencer
les différents bâtiments, zones forestières, routes et points d’eau. Les
données étaient ensuite vérifiées et commentées par des spécialistes.
Avec ces informations supplémentaires, les premiers secours pourront
prendre de meilleures décisions.
L’événement s’est achevé sur un bilan très positif ; plus de 300
participants, 38.493 bâtiments et 10.858 kilomètres de routes ont été
ajoutés dans ces zones d’ombre. Il s’agit en effet d’un soutien précieux
apporté à l’aide humanitaire sur le terrain lors de situations de crises.
En cas d’épidémie, les ONG pourront en effet plus facilement retracer
sa source, en prenant en compte les routes, les points d’eau et forêts
traversés par les porteurs de la maladie. Ce travail cartographique peut
également s’avérer très utile pour l’acheminement de médicaments
et d’aides dans les zones touchées par des catastrophes naturelles
et conflits. Les cartes, qui doivent être mises à jour régulièrement,
permettent aussi d’établir de précieux comptages et des estimations
de la population.
Il s’agissait là de la deuxième édition belge mais la première
participation de l’Université de Mons. « L’UMONS n’avait pas eu
l’occasion de participer la première fois, faute d’avoir une section
dédiée à la géographie, explique Pierre Cornut, enseignant à la Faculté
d’Architecture et d’Urbanisme (FAU) et organisateur de l’événement
« umontois ». En ma qualité de géographe, il m’a été proposé par
National Geographic d’organiser la manifestation dans notre institution.
Et c’est avec grand plaisir que j’ai accepté. »
L’événement s’est déroulé dans les locaux de la faculté d’architecture.
Elle a pu avoir lieu grâce aux efforts groupés des facultés
d’architecture, polytechnique et des sciences. Les étudiants de la
FAU s’étaient chargés de préparer le barbecue et d’offrir les boissons
aux participants. Quant aux autres facultés, elles avaient aménagé les
locaux afin de fournir une connexion internet et des ordinateurs aux
bénévoles.
Ces derniers étaient nombreux et motivés. Il s’agissait pour eux d’une
activité gratifiante, à la fois de jouer un rôle non-négligeable dans
l’action d’une association humanitaire, mais également d’en découvrir
davantage sur son fonctionnement et sur la cartographie en général.
Certains étaient étonnés de découvrir qu’il était possible d’aider ces
bénévoles à partir d’un « simple » ordinateur personnel, en complétant
les tâches confiées par Médecin Sans Frontière. L’ambiance bon
enfant a rendu l’expérience d’autant plus amusante. Plusieurs ont
même assuré qu’ils seraient à nouveau partants quand ils auront du
temps libre.
Pour la grande majorité, il s’agissait toutefois d’une première incursion
dans le domaine de la cartographie. Mais après une rapide initiation,
même les plus néophytes étaient prêts.
Motivés sans doute par la compétition amicale entre les différentes
universités belges, les bénévoles ont rapidement complété les missions
dispensées par MSF, si bien que de nouvelles étaient constamment
ajoutées ! Cette année, l’intérêt de la manifestation s’est porté sur la
Sierra Leone, un pays ayant récemment été touché par le virus Ebola.
Les bénévoles se sont plus spécifiquement attardés sur le district de
Kenema, dont le taux de mortalité infantile est tristement élevé. La
contribution apportée par les bénévoles et étudiants sera significative
dans le lancement d’un projet de Médecin Sans Frontière dans ces
zones reculées.
Par Julie NATALELLO (étudiante)
caRtogRaphieR DeS zONeS SINISTréeS
1ER MapathON à L’UMONS poUr MieUx venir en aide sUr le terrain aU sierra leone
Pierre Cornut
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Comment réaliser ce geste pourtant si naturel
avec la machine la plus complexe ? Comment
assembler des objets du quotidien et leur
faire réaliser une série d’actions avec pour
seul but de copier l’activité principale de la
célèbre statuette bruxelloise ?
C’est le défi proposé par SciTech2, le centre de diffusion des
Sciences et des Techniques de l’Université de Mons, et le Data
Center Google de Saint-Ghislain aux écoles de la région.
Dans le cadre du printemps des sciences à Mons, 28 équipes
réparties en 4 catégories ont été mises à l’honneur et ont travaillé
tout l’après-midi pour séduire les juges et le public. Des plus
simples aux plus complexes, avec des objets du quotidien ou
non, il y en avait pour tous les goûts.
La première catégorie, comprenant les élèves de la 3e à la 6e
primaire, proposait des créations réalisées avec l’aide de leurs
professeurs. Des billes, des dominos, des petites voitures : tous
ces objets s’enchaînaient les uns après les autres dans un dédale
d’obstacles pour aboutir au petit bonhomme de bronze. Même
s’il arrivait que cela coince, l’armée de petits ingénieurs était
dans les starting-blocks pour surmonter chaque difficulté. La
tâche n’était pas évidente pour de si jeunes étudiants mais quel
émerveillement une fois l’action accomplie !
Les élèves de secondaire inférieur, qui concourraient en catégorie
2, proposaient des constructions surprenantes. La classe atelier
de Boussu a réservé un réel spectacle à son public. En plus
d’une impressionnante machine entièrement construite à partir
de modules « K’nex », ils avaient conçu un véritable show autour,
imitant un journal télévisé avec à la une l’arrêt de Manneken-Pis.
Le public s’affairait à chaque représentation et il fallait arriver tôt
pour pouvoir contempler l’intensité de la machinerie. Les autres
équipes n’étaient pas en reste et nous proposaient de belles
constructions, des tuyaux, de l’électricité.
Plus l’âge moyen des équipes augmentait, plus les machines se
complexifaient. Les étudiants de catégorie 3 (4e-6e secondaire)
rajoutaient aux mécanismes des réactions chimiques dans leurs
installations. « The Crazy Scientists », 6 étudiants de l’athénée
royal de Nivelles, s’étaient déguisés en savants fous. Vêtus de
longues blouses blanches et jouant avec des fluides fluorescents,
ils parvenaient à fasciner le public et à les fédérer autour de leur
projet. « Après des semaines de travail, de doutes, de remise
en question permanente, nous sommes heureux d’arriver au
jour-J et de pouvoir montrer aux gens de quoi notre machine est
capable », nous confiait l’un des Crazy Scientists.
pOURqUOI FaIRE SIMpLE… qUaND ON DOIt
FaIRE LE pLUS cOMpLIqUé pOSSIBLE ?Le 26 mars, les futurs scientifiques et ingénieurs en herbe s’étaient donné rendez-vous au Lotto Mons Expo pour dévoiler leurs machines infernales. L’objectif du jour était de donner vie à notre Manneken-Pis national en lui faisant faire ce que les touristes attendent de lui : son célèbre pipi.
CONCOUrS cRazy challenge 2017
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Après une journée de compétition, l’heure était aux résultats. C’est dans un Lotto
Mons Club plein à craquer que les trophées ont été distribués. En plus des prix
par catégories, plusieurs récompenses étaient remises par les partenaires de cette
édition 2017 du Crazy Machine Challenge. C’est au total 9 prix qui ont été offerts
et certaines équipes ont pu se vanter d’en rafler plusieurs.
Prix de la com’ : Aumôniers de Boussu
Prix du public : Aumôniers de Boussu
Prix du buzz : The Crazy Scientist
Prix coup de cœur : C’est Pas Sorcier – Que les Francs soient peace
Avant de remettre le prix des catégories, deux équipes ont également reçu un prix
spécial, les juges voulant les récompenser pour leur investissement :
Le Club des V et la VF-team
Dans les catégories, les gagnants sont :
Cat. : Que les Francs soient peace
Cat.2 : MI IV
Cat.3 : Les Dourums
Cat.4 : X42
Les plus de 18 ans avaient eux aussi l’occasion de participer
au concours. Trois équipes étaient inscrites : l’école Technique
HEH, les Zakatorzes et les X42. Ces derniers, un enthousiaste
groupe d’amis, a fait découvrir une construction surprenante qui,
après une série d’actions mécaniques et de réaction chimiques,
a autant plu aux enfants qu’aux parents qui ont pu déguster une
petite mousse bien fraîche servie par Manneken-Pis.
De la primaire à l’âge adulte, tous les participants ont réussi à
émerveiller les spectateurs tout en lui apprenant de nouvelles
choses. En plus des aspects scientifiques et techniques que le
concours a apporté aux concurrents, cela leur aura aussi permis
de faire ressortir le meilleur en eux : l’esprit d’équipe, l’entraide
et le partage, même si au final leur création n’a aucune utilité.
Comme le dirait George Orwell, « l’apparente inutilité de l'objet le
rendait doublement attrayant. »
Après le succès de cette 2e édition, le rendez-vous est déjà pris
pour l’année prochaine avec un thème encore 100% noir-jaune-
rouge : les frites.
Par Alexandre TULIPPE-HECQ (étudiant)
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concevoiR difféReMMent L’ORIENTATION SCOLAIRE
L’approche orientante est destinée à tous les élèves, pour
les aider à trouver ce qu’ils aiment faire, à voir ce dont
ils sont capables et leur permettre de se rendre compte
de ce qu’il faudrait faire pour atteindre leurs objectifs »,
explique le Prof. Marc Demeuse. Mais comment cette
approche a-t-elle atterri chez nous ?
Tout est parti d’une demande de la part de la députée en charge de
l’enseignement dans la province de Hainaut, Annie Taulet, revenue du
Québec et séduite par cette approche novatrice. A l’époque, elle demande
à Damien Canzittu, Marc Demeuse et leur équipe de s’y intéresser de plus
près. « On a tout d’abord regardé comment introduire l’éducation orientante
dans notre système scolaire. On s’est rapidement rendu compte que c’était
tout à fait compatible avec notre façon de travailler », déclare Marc Demeuse.
« Nous avons rapidement mis en évidence que notre enseignement était
très sélectif, et qu’il fonctionnait en fermant successivement des portes
plutôt que de soutenir les élèves. S’ils ne sont pas assez bons, on préfère
les envoyer en technique ou professionnel au lieu de chercher un peu
plus loin. ». L’éducation orientante s’avère dès lors très intéressante à
appliquer dans notre système. Comme on peut le lire dans l’ouvrage,
« l’approche orientante propose d’aider l’élève à anticiper son orientation
afin de rester maître de son parcours de vie. Car une orientation imposée
est dommageable en termes de motivation et de réussite scolaire. » Cela
n’exclut naturellement pas les efforts.
C’est un fait : actuellement, l’enseignement est très peu orientant en Belgique,
il est par contre très sélectif. Il suffit de voir le nombre d’élèves envoyés dans
l’enseignement qualifié pour cause d’échecs, ou encore la difficulté qu’ont
les réthos à trouver leur orientation en sortant de secondaire. « Ce qui est
assez paradoxal, c’est de voir tous ces étudiants qui se retrouvent finalement
à l’université sans vraiment s’être posé de questions, sans avoir réellement
évalué ce dont ils sont capables et ce qu’ils aimeraient faire », déclare le
professeur en psychologie. « Je crois que l’on peut dire que si on a pris la
peine de faire un bouquin c’est parce qu’on se rendait compte que cette
approche n’était pas largement diffusée ». Mais rien n’est perdu. En effet,
plusieurs provinces wallonnes ont sollicité l’aide des deux chercheurs et
de leur équipe afin de les initier. « Le sujet intéresse pas mal les différents
acteurs de l’enseignement, mais ce n’est pas encore dans les normes.
La province de Hainaut est sans doute celle qui a le plus investi dans
cette perspective, dans ce projet pédagogique, pour intégrer l’approche
orientante, dans sa façon de décrire les objectifs du système provincial. »
Pourtant, il est évident que davantage d’éducation orientante dans nos
écoles, et ce dès le plus jeune âge, aiderait à diminuer le taux d’échec
scolaire qui ne cesse d’augmenter. En effet, savoir à quoi va servir ce qu’ils
apprennent ne peut qu’augmenter la motivation des élèves. Et par effet
boule de neige, celle des professeurs. « Actuellement, on se rend compte
que dans l’enseignement qualifiant des professeurs qui y enseignent des
cours généraux ne prennent pas la peine d’expliquer à leurs élèves en quoi
ça pourrait leur être utile dans leur futur métier. Du coup, ça ne motive ni les
élèves, ni les professeurs, et ceux-ci ne comprennent pas pourquoi leurs
élèves ne sont pas intéressés. »
L’approche orientante, c’est donc une voie pour notre enseignement.
Sa place est légitime de la maternelle à l’école supérieure, elle apprend à
n’importe quel élève à s’intéresser à ce qu’il étudie, tant pour le moment
présent, mais aussi dans une perspective future. En conclusion, selon Marc
Demeuse, « il s’agit d’un moyen de penser l’école autrement, montrer que
ce n’est pas juste une gare de triage où les élèves avancent et sont répartis
uniquement en fonction de leurs résultats. »
Par Manon AUWAERT (étudiante)
rendre L’écoLe pLus orientante
L’éducation orientante, processus par lequel on guide chaque élève vers une carrière future correspondant à ses envies et capacités en leur faisant découvrir tous les débouchés possibles, est une philosophie de l’éducation épanouissante tant pour les élèves que pour les enseignants. Marc Demeuse, professeur en psychologie à l’Université de Mons et coauteur du livre « Comment rendre une école réellement orientante » en collaboration avec Damien Canzittu, nous en dit plus sur cette approche qui nous fait voir l’école différemment.
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DEUx wORkShOpS « SOcIaUx » SUR LE qUOtIDIEN DES pRISONNIERS Et DES pERSONNES haNDIcapéES
Les étudiants de la Faculté d’Architecture et
d’Urbanisme (FAU) ont participé à deux workshops :
l’un devait trouver des solutions pour améliorer le
quotidien des personnes handicapées, l’autre celui
des prisonniers.
Le workshop est la concertation d’étudiants réunis dans le but de
dépeindre une problématique et d’y amener des solutions. Cette
réflexion sur la place accordée aux personnes handicapées dans
la ville a développé une série d’interrogations quant à l’accessibilité
du piétonnier et à sa dynamique. A l’initiative de plusieurs membres
académiques de la FAU, du Carré des Arts, et avec le soutien
d’associations (notamment le Conseil Consultatif de la Personne
Handicapée, conseiller des communes sur leur aménagement ou
l’ASBL Passe-Muraille qui veille à appliquer les droits fondamentaux
des personnes handicapées), le projet « Piétonnier Full Access » a donc
été lancé.
Durant un an, une série de conférences et d’activités ont été organisées
afin de sensibiliser les étudiants du Bachelier à cette thématique.
L’ensemble des projets fût ensuite présenté à l’hôtel de ville où ont
été désignés deux projets par un jury extérieur, notamment composé
du CPAS et du CAWaB (le Collectif Accessibilité Wallonie-Bruxelles).
Céline Liénart, étudiante en 3ème Bachelier raconte son expérience :
« Nous voulions surtout de grandes ouvertures visuelles et de l’espace.
On a travaillé en plateaux graduels, créant un parcours cerné de vert
et accessible à tous. Notre piétonnier reprend une série de fonctions :
bureaux, logements, commerces et terrasses. Nous avons pu parcourir
la ville en chaise roulante ou encore les yeux bandés. Cette expérience
sur le terrain nous a permis de nous rendre compte de la difficulté de la
ville pour les personnes handicapées. Elle est indispensable et devrait
être systématique dans notre cursus.»
Marie Decruyenaere, étudiante elle aussi en en 3ème Bachelier, décrit
le projet dans lequel elle était impliquée. : « Notre projet se base sur
une ligne directrice qui permet le passage de personnes à mobilité
réduite, entourée de rigoles servant de ligne-guide pour les malvoyants.
Les portes sont élargies, et des structures arborescentes végétalisées
permettent de protéger les passants des intempéries tout en récoltant
les eaux pluviales destinées à produire de l’énergie. Il est le fruit de
réflexion et de création. Ce sont des projets utopiques mais le but
d'un workshop est avant tout de laisser aller son imagination, créer,
apprendre. C'est ça qui est enrichissant ! »
Responsable du workshop, Dominique Cazzaro, professeur
d’architecture, estime que « le workshop est une manière de travailler
intéressante. Les étudiants produisent beaucoup et bien en peu
de temps. C’est une activité intense ! Cela permet à ceux qui ne se
connaissent pas toujours de faire connaissance et de se découvrir.
C’est vraiment une émulation entre des étudiants de toutes les années
et d’horizons différents. C’est aussi l’occasion d’aborder de manière
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plus précise un thème – l’accessibilité – puisqu’il n’y a pas de cours à
proprement dit, et d’avoir une ambiance de travail dans l’école !»
A défaut d’introduire un cours spécifique, le corps enseignant
souhaiterait mettre en place un workshop tous les trois ans afin que
l’étudiant ait, au moins une fois dans son blocus, une formation en
accessibilité.
Un second workshop était également organisé au sein de la FAU mais il
portait sur un tout autre sujet. Si je vous dis « Dessinez-moi une prison »,
à quoi pensez-vous ? A une porte et à des barreaux sans doute. Faut-il
forcément enfermer des personnes dans des conditions très strictes
pour les punir de leur délit. Que faire face à la surpopulation carcérale,
au manque de confort et au non-respect des normes d’hygiène ?
Quelles sont les chances de réinsertion dans ces conditions ? N’est-il
pas possible de ressortir meilleur d’un séjour carcéral ? Marc Labie,
conseiller du Recteur aux affaires culturelles, était l’un des superviseurs
du projet. Il témoigne : « En tant que voisins d’une prison (le bâtiment
Warocqué jouxte la maison d’arrêt montoise, NDLR), tous ceux dont le
bureau ou les salles de cours donne sur la cour voisine, se rendent bien
compte que les prisons en Belgique ne sont malheureusement pas des
endroits dont il est possible de sortir meilleur. Il faut donc développer
un régime pénitentiaire plus humain.»
Depuis un an, un groupe mixte composé d’enseignants de l’Ecole de
Droit et de la Faculté d’Architecture et d’Urbanisme ont donc pris une
série d’initiatives (conférences, séminaires, projection de film…) pour
tenter de conscientiser les étudiants et l’ensemble de la communauté
universitaire de ce problème de société. La FAU a donc mis en place
un workshop où, en groupes, les étudiants étaient amenés à concevoir
la prison de demain ; une prison organisée en différents niveaux selon
l’avancée du parcours des prisonniers et tournée vers une meilleure
resocialisation afin de faciliter le retour du prisonnier dans la société.
Grâce à cet atelier et aux activités réalisées, les enseignants espèrent
nourrir le débat de société et alimenter la réflexion. L’ambition est
d’aboutir à un rapport dressant l’état des conditions carcérales et à
une contribution de l’Université de Mons afin d’aboutir à terme à une
prison plus humaine et plus « utile » pour notre société.
Par Elisa MEGNA (étudiante)
Projet Bienvenue chez Toit
Projet Arbor Essence
Les étudiants en aRchitectuRe ProPosent des soLutions
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Affiche n°1 : Laureline Van Daele (HelHa) (1ère place) : cette affiche
illustre la notion de « plafond de verre » : le chemin pour grimper dans
la hiérarchie diffère selon le sexe : les femmes se trouvent face à un
véritable labyrinthe tandis que les hommes ont un accès direct et facile.
Cette affiche a reçu le plus de votes de la part du Groupe Genre.S.
Affiche n°2 : Sébastien Thirionet (HEH), 2ème place
Affiche n°3 : Charlène Meyers (UMONS), 2ème place
Affiche n°4 : Marie Hans (Arts2), 2ème place
Affiche n°5 : Tom Koopmans (HECondorcet), 2ème place
Alex Van Thielen (prix du public)
PALmArès
Les genres s’aFFIchEnt à L’umons
il semble bien loin le temps où les femmes ne pouvaient ni travailler
ni voter… Mais est-ce que l’égalité est définitivement acquise ?
Selon Catherine Gravet, conseillère du Recteur à la politique du
genre, « les jeunes ne se rendent pas compte des inégalités qui
subsistent. Ils pensent que c’est ringard et qu’aujourd’hui, les
hommes et les femmes sont égaux. Mais ce n’est pas tout à
fait vrai ». Le stéréotype est tellement fort et présent que pour certaines
personnes, c’en est devenu presque normal.
Pour Catherine Gravet et son équipe, « il faut une égalité des chances
au départ, aucune idée préconçue ». Les inégalités entre les hommes
et les femmes sont les plus visibles car il est assez facile d’avoir des
statistiques. Mais le genre ne s’arrête pas au sexe : c’est toute différence
qui est prise pour justifier la domination d’une partie de la population sur
une autre.
Dès 2014, la Fédération Wallonie-Bruxelles décide de veiller au respect
de l’égalité homme-femme dans l’enseignement supérieur. C’est dans
ce but que Catherine Gravet est nommée comme « personne de
contact genre » à l’UMONS. Depuis, cette enseignante de la Faculté
de Traduction et d’Interprétation s’est entourée d’un comité. Chaque
année, le Groupe Genre.S (avec un « s » pour souligner la pluralité) met
en place différentes d’activités afin de sensibiliser aux inégalités de genres
comme le « plafond de verre » (les femmes qui éprouvent des difficultés à
grimper les échelons professionnels) ou encore le « plancher collant » (les
emplois jugés moins valorisants plus souvent occupés par des femmes).
Pour eux, même les plus petits gestes font déjà une différence comme
l’usage du féminin dans l’envoi des messages électroniques collectifs
(ex : « cher.e.s étudiant.e.s »).
Les premières activités de sensibilisation ont souvent touché un public
plus âgé et déjà convaincu des inégalités de genre. Le comité a lancé un
nouveau concept sous la forme d’un concours d’affiches afin d’attirer les
plus jeunes et d’obtenir des affiches créatives. Le concours a été un franc
succès. Les cinq lauréats ont été sélectionnés par le comité Genre.S.
Ils ont reçu leur prix lors du vernissage de l’exposition au Mundaneum
au cours de laquelle les visiteurs ont également été invités à voter pour
leur affiche préférée. Le prix du public, décerné à Alex Thielen, a été
symboliquement remis lors de la Journée internationale des droits des
femmes, le 8 mars, avant la projection du film « Les figures de l’ombre »
organisée à Imagix Mons.
Les affiches ont tout d’abord été exposées au Mundaneum. Elles ont
aussi été envoyées au cabinet Marcourt qui en publie sur son site web
officiel de temps en temps. Par la suite, le Groupe Genre.S aimerait
exposer ces œuvres au sein des différentes institutions du Pôle hainuyer
qui regroupe les établissements de l’enseignement supérieur situés
dans la province. Elles ont déjà été exposées sur le campus de la Plaine
de Nimy. Par ailleurs, le comité pense à la création de produits dérivés
(mugs, T-shirts, etc.) pour assurer la pérennité des affiches et une
sensibilisation continue. Les oeuvres seront certainement aussi utilisées
pour faire la promotion des futurs événements de sensibilisation.
A la rentrée académique 2017, un Master de spécialisation en étude
de genres sera lancé. Ce Master de 60 crédits sera co-organisé et
co-diplomé par les six universités francophones. C’est la première
fois qu’un accord si large est obtenu. Les cours du tronc commun (un
par université, soit 30 ECTS) seront donnés le vendredi au Palais des
Académies à Bruxelles et les cours à option seront répartis entre les
universités. Le prochain événement, quant à lui, aura lieu en novembre
2017 et aura pour thème « Guerres et GenreS ». Lors de cette journée
d’études, le rôle de la femme mais aussi celui des homosexuel.le.s lors
des guerres sera abordé ainsi que les conséquences des guerres sur
ces groupes.
Par Natacha HENNEKENS (étudiante)
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la faculté de tRaduction et d’inteRpRétation de l’uMons pRésente à l’onu à neW-yoRk
les 20 et 21 avril se tenait à New York la 5e assemblée générale du réseau MoU de l’ONU célébrant le 10e
anniversaire de la fondation de ce réseau et
posant les jalons d’une nouvelle décennie de
coopération entre la Faculté de Traduction
et d’Interprétation de l’UMONS et 22 autres
universités dans le monde et les services
linguistiques de l’ONU. Pour rappel, le réseau
MoU (pour Memorandum of Understanding)
de l’ONU est une plateforme de collaboration
mutuelle entre le Secrétariat des Nations
Unies et les universités partenaires. Ce
MoU a pour but le partage d’informations
sur les besoins et les ressources en matière
de formation de linguistes professionnels.
Parmi les activités organisées en commun,
on peut citer des séances d’exercices de
traduction et d’interprétation supervisées par
des fonctionnaires de l’ONU et la présence
de ceux-ci dans les jurys de traduction à vue
et d’interprétation de Master 2 de la FTI-
EII, ainsi que la mise à disposition de nos
étudiants d’une bibliothèque de documents
de l’ONU en ligne. Plusieurs étudiants de
Master 2 de la FTI-EII ont également effectué
leur stage de traduction ou d’interprétation
dans les services de l’ONU, que ce soit à
New York, Genève ou Vienne.
les atelieRs d’aniMation suR le dRoit et la justice suscitent l’engoueMent
l’Ecole de Droit (UMONS-ULB) organise des ateliers d’animation sur le droit et la justice pour les écoles
secondaires. Et ces ateliers attirent de
plus en plus de monde. 24 établissements
issus du réseau officiel comme du réseau
libre se sont inscrits à l’une des trois après-
midis organisées pour l’occasion. Pas
moins de 1000 élèves se sont répartis
sur 3 dates. L’objectif est de faire vivre la
justice de manière active et donner ainsi
aux élèves de 4e, 5e et 6e années, toutes
options confondues, l’occasion de goûter
aux sciences juridiques par le jeu et la
participation ! plus d’infos ?
la faculté de tRaduction et d’inteRpRétation – eii iMpliquée dans l’inauguRation de la ligne aéRienne chaRleRoi-Minsk (belaRus)
le jeudi 27 avril, avait lieu en matinée à l'aéroport de Charleroi le vol inaugural de la nouvelle ligne
MINSK - BRUXELLES/SUD qui reliait pour
la première fois directement Gosselies
et le Belarus. La Faculté de Traduction
et d’Interprétation de l’UMONS, et plus
spécifiquement son département de
russe, était étroitement associée à cet
événement. Plusieurs enseignants y
ont assuré bénévolement les services
d'interprétation VIP. La FTI-EII peut se
prévaloir de 30 années d’échanges avec
le Bélarus. Des étudiants y sont d’ailleurs
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l’uMons et 4 de ses étudiants en aRchi s’illustRent aux défis bois 2017 à epinal
la Faculté d’Architecture et d’Urbanisme et la Faculté Polytechnique de l’UMONS ont
toutes deux envoyé des participants aux Défis du Bois 2017 organisé par l’ENSTIB (école Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois) à épinal, en France. Ce workshop international rassemble des participants de profils différents (futurs architectes, ingénieurs, compagnons) et vise à développer des projets innovants utilisant le matériau bois. Pour cette édition, les participants devaient concevoir un « Swing Case », un mini studio de musique. Les 10 microarchitectures créées par les équipes mixtes composées de jeunes Français, Belges et Allemands prendront place dans le campus universitaire de l’école polytechnique à Palaiseau. C’est l’équipe dont Xavier Carloni, étudiant en 2e Master Filière Urbanisme de la FAU, était membre qui a gagné le premier prix Défis du Bois 3.0 2017 avec leur projet « Coulisses ». Mais les trois autres représentants de l’UMONS, tous issus de la filière ingénieur civil architecte, ne sont pas en reste. Ainsi, l’équipe dans laquelle Ilénia Borrello (Fpms) figurait, a remporté le prix de l’Harmonie pour sa « boîte à musique ». Celle de Mélanie Hoogewijs (Fpms) s’est vu remettre le prix du Mouvement pour le swing case baptisé « Crescendo ». Enfin, Yuna Touly (Fpms) et son équipe ont remporté le prix de la Mesure pour la microstructure « Subwooder ».
un doctoRant de la faculté des sciences pRix du MeilleuR posteR à la conféRence annuelle de la société belge de physique
jérôme Deprince, doctorant au sein du Service de Physique Atomique et Astrophysique (Prof. Pascal Quinet), a
obtenu le prix du meilleur poster scientifique
lors de la Conférence Annuelle de la
Société Belge de Physique qui s’est tenue
à Mons ce 17 mai 2017. Le poster primé
porte sur l’influence de l’environnement
plasma sur certaines propriétés atomiques
des ions d’oxygène dans des milieux
astrophysiques caractérisés par des
densités élevées comme, par exemple, les
disques d’accrétion autour des trous noirs.
Ce travail s’inscrit dans une collaboration
internationale regroupant, outre le Service
de Physique Atomique et Astrophysique de
l’UMONS, des chercheurs de l’Université
d’Iena (Allemagne), de la Western Michigan
University, du Californian Institute of
Technology et du Goddard Space Flight
Center de la NASA (Etats-Unis). Ce prix fut
attribué à Jérôme Deprince selon certains
critères basés à la fois sur la qualité du
travail proposé et l’aptitude du candidat à
présenter ses résultats. Il est assorti d’une
invitation à rédiger un article dans une
prochaine édition de la revue de la Société
Belge de Physique, BPhy Magazine. plus
d’infos à ce sujet ? jerome.deprince@
umons.ac.be ou pascal.quinet@
umons.ac.be
une cheRcheuse de la fpse s’illustRe avec son posteR loRs d'un séMinaiRe en algéRie
sara Sahraoui, psychologue clinicienne coordinatrice de la santé publique et consultante
en communication, est actuellement doctorante/chercheuse au sein du service de Psychologie cognitive et Neuropsychologie du Prof. Laurent Lefebvre, au sein de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education (FPSE). Elle y travaille plus spécifiquement sur le thème de la maladie d’Alzheimer et le bilinguisme. Lors du séminaire national sur l’Enseignement et l'Apprentissage des Sciences et des Mathématiques qui s’est déroulé les 9 et 10 mai derniers en Algérie à l’Université de M'hamed Bougara Boumerdes - Faculté des Sciences, Sara a obtenu le premier prix (Attestation) pour le poster qu’elle y présentait. Le séminaire visait notamment à étendre la réflexion sur l’utilisation des TICs (Technologies de l'information et de la communication) sur l’enseignement et l’apprentissage des sciences et des mathématiques. Il regroupait des professeurs d’université, des chercheurs et des enseignants dans les domaines des sciences (physique, chimie, sciences biologiques) et mathématiques. Plus de 260 candidats étaient en lice pour le concours du poster. plus d’infos ? [email protected]
deux doctoRants de l’uMons RécoMpensés pouR leuRs tRavaux suR la détection de tuMeuR paR le biais de fibRe optique et de bio-senseuRs
deux doctorants de l’UMONS ont reçu conjointement le prix "outstanding oral presentation"
lors de la 5e édition de l’« International Conference on Bio-sensing Technology » organisée début mai à Riva del Garda, sur les bords du Lac de Garde en Italie. Samia Chenineau et Médéric Loyez, doctorants sous la supervision du Prof. Ruddy Wattiez (service de Microbiologie et protéomie, FS) et du Dr. Christophe Caucheteur (service Telecom, FPMS) ont reçu conjointement des mains de Richard Luxton, directeur de l’Institute of Bio-Sensing Technology, le prix pour la meilleure présentation orale récompensant ainsi leurs travaux
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respectifs sur la détection de tumeur par le biais d’une fibre optique. Leurs travaux ont comme particularité d’aborder une problématique de manière transversale allant de la recherche de nouveaux biomarqueurs spécifiques et accessibles du cancer du poumon à la mise au point d’un biosenseur basé sur une fibre optique et inséré dans un packaging compatible pour un endoscope. Cette conférence internationale existe depuis 2009 et attirait cette année 400 spécialistes du domaine. plus d’infos sur la recherche : [email protected] et [email protected]
178 kM avec 1 l de caRbuRant à l’eco-shell MaRathon 2017 de londRes pouR la polytech
l’UMONSTER, le véhicule qu’alignait l’équipe de futurs ingénieurs civils mécaniciens de la Faculté
Polytechnique de Mons s’est classé 8e dans la catégorie Urban Concept essence lors de l’Eco Shell Marathon 2017 qui se déroulait à Londres du 23 au 28 mai. Il a accompli 178 km avec l'équivalent d'un litre de carburant. Depuis 2005, la Faculté Polytechnique participe à ce concours annuel qui regroupe des étudiants venus des quatre coins du globe pour les confronter à un défi de taille : concevoir, fabriquer et tester un véhicule ultra-économe en énergie. « Cela représente pour nous l’opportunité d’appliquer les enseignements qui nous ont été inculqués lors de notre parcours universitaire. Le domaine de l’automobile et l’aspect compétition font de ce projet une première expérience enrichissante pour les futurs ingénieurs civils mécaniciens que nous sommes », expliquent les membres de l’équipe 2017. plus d’infos ? http://umonster.be ou https://www.facebook.com/polytech.shellecomarathon
un doctoRant de la faculté des sciences ReMpoRte le pRix du MeilleuR posteR à la conféRence annuelle de la société belge de physique
jérôme Deprince, doctorant au sein du Service de Physique Atomique et Astrophysique (Prof. Pascal Quinet), a
obtenu le prix du meilleur poster scientifique lors de la Conférence Annuelle de la Société Belge de Physique qui s’est tenue à Mons ce 17 mai 2017. Le poster primé portait sur l’influence de l’environnement plasma sur certaines propriétés atomiques des ions d’oxygène dans des milieux astrophysiques caractérisés par des densités élevées comme, par exemple, les disques d’accrétion autour des trous noirs. Ce travail s’inscrit dans une collaboration internationale regroupant, outre le Service de Physique Atomique et Astrophysique de l’UMONS, des chercheurs de l’Université d’Iena (Allemagne), de la Western Michigan University, du Californian Institute of Technology et du Goddard Space Flight Center de la NASA (Etats-Unis). Le prix de Jérôme Deprince est assorti d’une invitation à rédiger un article dans une prochaine édition de la revue de la Société Belge de Physique, BPhy Magazine. plus d’infos ? [email protected] ou [email protected]
une nouvelle RécoMpense pouR un chiMiste de l’uMons à l’étRangeR
du 7 au 11 mai 2017, se tenait à Aussois, dans la vallée de la Maurienne (France), la 35e
édition de l’Informal Meeting on Mass Spectrometry. Cette réunion scientifique internationale est conçue pour permettre aux jeunes chercheurs de confronter, dans une atmosphère conviviale, leurs résultats à des experts chevronnés. Depuis de nombreuses années, des membres de la Faculté des Sciences de l’UMONS appartenant au Service de Synthèse et de Spectrométrie de Masse Organiques en abrégé « S2Mos » (dirigé par le Prof. Pascal Gerbaux) s’y rendent afin d’y présenter leurs travaux les plus récents dans le domaine de la spectrométrie de masse organique. Cette année, notre université fût particulièrement bien représentée avec 3 communications orales et 5 par affiche, défendues par les différents chercheurs et doctorants du service. Glenn Carroy, doctorant au sein du « S2Mos », en collaboration avec le Service de Chimie des Matériaux Nouveaux (Prof. Jérôme Cornil), a reçu le prix de la meilleure communication orale présentée par un doctorant ou un jeune docteur. Le thème de sa recherche concerne le développement de la synergie entre les méthodes expérimentales, essentiellement la spectrométrie de masse, et la chimie théorique pour l’étude des interactions non covalentes dans le domaine de la chimie supramoléculaire. plus d'infos ? [email protected] ou [email protected]
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« LUMONS élément » est le magazine d’information de l’Université de Mons (UMONS) I direction de la communication & des Relations publiques - Rue du Rossignol n°1 (Bâtiment Paul Verlaine) 7000 Mons I editeur responsable : Calogero Conti I Rédacteur en chef : Valéry Saintghislain I ont participé à l’élaboration de ce numéro : Lena Goessens, Jérôme Delroisse, Julien Lefevere, Gorian Delpâture, Bertrand Blankert, Charline Lenaerts, Celia Di Bono, Alexia Rocq, Maureen Vandergem, Aurélien Delmarche, Elisandre Laenens, Léa Saintghislain, Julie Natalello, Alexandre Tulippe-Hecq, Manon Auwaert, Elisa Megna, Natacha Henneken I Maquette et mise en page Geluck & Suykens et partners I impression Imprimerie Clerebaut 3.500 exemplaires I Les articles ne peuvent être reproduits qu’après autorisation écrite. Toutes les remarques et les suggestions sont les bienvenues à l’adresse : [email protected]
pRix du juRy à La finaLe interuniversitaire
thomas abbate défendra les couleurs de l’UMONS à la finale internationalede "Ma thèse en 180 secondes"
ils étaient trois jeunes chercheurs de l’UMONS à prendre
part à la finale interuniversitaire du concours « Ma thèse
en 180 secondes », organisée le mardi 23/05/2017 à
l’UCL. Thomas Abbate (Fac. Polytech - Automatique),
Alexandra Baroni (Fac. Médecine et Pharmacie - Analyse
pharmaceutique / Fac des Sciences - Matériaux polymères
et composites) et Gilson Romoaldo (Fac. Médecine et Pharmacie
- Analyse pharmaceutique/ Biologie humaine et toxicologie) ont
brillamment défendu les couleurs de leur institution face aux 15
autres candidats issus des autres universités de la Fédération
Wallonie-Bruxelles.
Thomas Abbate a même remporté le prix du jury, conjointement
avec Alexis Darras (ULg) ; le prix du public ayant été attribué à
Félicien Hespeels (UNamur). Thomas se qualifie ainsi pour la
grande finale internationale qui se tiendra le jeudi 28/09 à l’ULg
où il représentera l’UMONS. L’intitulé de sa présentation vulgarisée
était "Les vaccins, c'est comme le vin" tandis que le titre officiel
de sa recherche est : "Modélisation mathématique, observation et
contrôle de l'amplification virale en culture de cellules animales".
Pour rappel, ce concours vise à présenter en français au public
le sujet de thèse de manière simple et accessible en 3 minutes
seulement, le tout avec l’appui d’une seule diapositive ! Chaque
année, MT en 180 secondes se déroule dans les universités de
la Fédération Wallonie-Bruxelles. Chacune désigne ses candidats
pour la finale inter-universitaire. Et les gagnants de cette étape
vont ensuite à la finale internationale qui rassemble les lauréats des
pays francophones prenant part au concours « Ma thèse en 180
secondes ».
Le 25 mars dernier, lors de la finale interne à l’UMONS qui s’était
déroulée au Lotto Mons Expo dans le cadre du Printemps des
Sciences, Alexandra, Thomas et Gilson avaient été choisis par
le jury et le public. Ils avaient bénéficié du soutien de la direction
Administration et Valorisation de la Recherche (AVRE) et de Scitech²
(le centre de diffusion des sciences et techniques) de l’UMONS
qui, en collaboration avec ARTS², avaient organisé au préalable
des séances de coaching pour aider les candidats à parfaire
leurs aptitudes en communication, prise de parole en public et en
vulgarisation.
Cette année, la cellule de pédagogie facultaire de la Faculté de
Psychologie et des Sciences de l’Education avait également
contribué à la qualité pédagogique de cet encadrement privilégié
des doctorants, par la mise à disposition de capsules pédagogiques
sur la préparation de présentations scientifiques et la prise de
parole.
A l’instar des autres universités belges francophones, l’UMONS
accorde en effet un intérêt particulier à la préparation de ses
candidats pour ce concours international, tant au niveau de la prise
de parole en public que de la vulgarisation des sciences.
Plus d’infos sur le concours MT180 ? [email protected]
Plus d’infos sur la recherche menée
par Thomas Abbate [email protected]
Thomas Abbate (à droite) lors de la finale montoise